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Gaël BONNET

George Eugène Haussmann, de l’idée créative à la construction dans Paris. Comment la pensée politique d’Haussmann s’est retranscrite en architecture ? S5SA / Méthodologie de l’écriture Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble



Introduction C’est en consultant un ouvrage consacré à Robert Doisneau né en 1912, célèbre photographe parisien, que j’ai perçu l’interconnexion entre ce maillage urbanistique, architectural de cette cité historique avec le tissu social qui la compose. Intéressons nous un peu au visage qu’offre Paris aux yeux du monde ; cette ville au style unique et si particulier. Il nous faut pour cela, faire un petit retour en arrière, non aux origines, mais à l’époque qui a transfiguré cette cité néo-moyenâgeuse en une capitale moderne et éternelle. Nous nous retrouvons au milieu du 19ème siècle, l’époque est en pleine progression et ébullition sociale ; en littérature avec George Sand (1804-1876), Victor Hugo (1818-1883), Charles Baudelaire (1821-1867) et dans l’art avec Hector Berlioz (1803-1869), Auguste Renoir (18411919) et Edouard Manet (1832-1883). Darwin (1809-1882) comme Pasteur (1822-1895) ont fait progresser la science et le monde politique s’anime avec Karl Marx (1818-1883). La révolution est aussi économique avec la maîtrise de la vapeur qui a entraîné l’invention du chemin de fer, des navires à vapeur qui ont facilité les échanges internationaux et provinciaux, assorti avec une politique coloniale et l’essor d’une industrie sidérurgique moderne créant ainsi de la richesse, dans un milieu social qui s’étire entre une bourgeoisie aisée et une classe ouvrière besogneuse. Cernons encore plus précisément cette période dite du Second Empire de 1852 à 1870 où émergent enautres deux personnages indissociables. Nous verrons par la suite comment leurs visions politiques se sont retranscrites en architecture et schéma urbain pour finalement voir comment cette ville à évolué jusqu’à nos jours.

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Deux personnages indissociables Georges Eugène Haussmann, né à Paris le 27 mars 1809, originaire d’une famille Alsacienne et protestante, a toujours baigné dans une atmosphère familiale bonapartiste, dans un milieu socialement aisé, avec une qualité de vie saine et une éducation sérieuse. Il occupe avant 1853, où il est nommé Préfet de la Seine, divers postes administratifs. Sous-préfet, puis préfet du Var, de l’Yonne et de la Gironde, il va s’intéresser par son esprit ouvert et curieux, au développement et la réalisation de routes, de chemins de fer, d’écoles et divers bâtiments publics. Faisant preuve d’une grande intelligence et de rigueur dans ses tâches, il mena a bien ses divers projets, du financement à leur finalisation, « chez Haussmann, la réflexion est talonnée par l’action »1. Il a su se faire apprécier et remarquer par Persigny, grand collaborateur et ministre de Napoléon III, qui l’introduit auprès de celui-ci. Son destin bascule au moment où Napoléon III lui expose en 1853 son grand projet de Paris calqué sur celui de Londres. Son prédécesseur au poste, Berger, n’ayant pu être à la hauteur du projet souhaité. Haussmann est donc « choisi pour étonner Paris avec ses réussites provinciales »2. Il faut s’arrêter un instant sur le personnage de Napoléon III qui par son parcours opportuniste, a marqué son époque.

1 Jean des Cars, Pierre Pinon, Paris-Haussmann, Paris, Édition du Pavillon de l’Arsenal, Picard éditeur, 1991, p.34. 2 Jean des Cars, Pierre Pinon. Paris-Haussmann, Paris, Édition du Pavillon de l’Arsenal, Picard éditeur, 1991, p.36.

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Charles Louis Napoléon Bonaparte, est né en 1808 de Hortense de Beauharnais et de Louis Bonaparte. Il mène une vie aventureuse le menant de Suisse en Italie et participe à divers coups d’États ratés comme celui de Strasbourg en 1836. Vers 1844, il élabore une doctrine sociale mais il est obligé de s’enfuir à Londres. Il revient en France en 1848 à l’occasion de la révolution où il accède au pouvoir démocratiquement. Son régime deviendra au fil du temps de plus en plus autoritaire et aboutira à ce que l’on nommera le Second Empire en 1852. En parallèle, il entreprend de nombreux grands travaux publics sur l’ensemble du territoire pour donner du travail et améliorer globalement les conditions de vie des français. Il encourage l’agriculture, l’industrie, le commerce, la finance et créer des institutions de bienfaisance. Napoléon a une vision précise du devenir de sa capitale, qui doit être un symbole au monde de sa puissance politique, militaire et démographique dans une France qui avance socialement, sur le droit de grève et économiquement avec des échanges en Europe. Mais cette Europe n’est pas encore un territoire de paix et il s’engage sur plusieurs conflits. On le voit donc, Napoléon III est un empereur qui agit sur plusieurs fronts et sur plusieurs terrains, la confiance des français à son égard est donc précieuse pour la stabilité de l’Empire. C’est ainsi que la pensée politique d’un homme, Napoléon III joue dans les décisions urbaines et comment la vision sociale de Haussmann, partagée avec l’empereur se retranscrit en architecture pour Paris.

Source:

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© Musée Carnavalet / Roger-Viollet Napoléon III remettant au baron Haussmann le décret d’annexion des communes limitrophes, le 16 février 1859 (Adolphe Yvon)

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Les visions politiques & les retranscriptions architecturales Dans un premier temps, Haussmann a l’intime conviction de pouvoir améliorer l’insalubrité chronique de la ville de Paris. La France accuse un retard vis-à-vis de ses voisins européens ; les dernières épidémies de choléra de 1849 et 1853 ont marqué les esprits de Napoléon III et du Baron Haussmann qui a une hantise des maladies. Cela va les convaincre que Paris sera certes une belle ville, mais aussi une capitale où l’hygiène aura toute sa place. Autant surprenant que cela puisse paraître, celleci ne dispose pas d’un réseau d’eau potable (le grand réservoir de Montsouris ne sera achevé qu’en 1879), ni d’un réseau d’eau usagée structuré, encore moins d’une alimentation en gaz pour l’allumage de réverbères qui illumineront les grands axes urbains intramuros de la ville. Ainsi de nombreuses fontaines seront mises à disposition des citadins et l’emploi systématique de matériaux dit hygiéniques tel que la faïence blanche, la brique et la chaux seront généralisées dans l’architecture haussmannienne. De plus pour l’hygiène, « Cette dernière se retrouve aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des établissements »3. Extérieurement la brique, avec son facteur social, a aussi beaucoup de vertu contre l’insalubrité et se retrouve beaucoup dans les édifices.

3 Aurélie Rimbault, Les politiques sanitaires et sociales des édiles parisiens au

XIXe, Thèse de doctorat d’histoire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sous la direction de Michel Dreyfus, 2013, p.292.

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Le projet d’aération de la ville, dans un but de salubrité est homogène à toute la ville. « La cohérence et l’unité de l’ensemble, qui s’avèrent les leitmotivs de l’entreprise haussmanienne, sont également assurées, d’une part en raison de la présence du préfet Haussmann à chaque instance décisionnelle cruciale, d’autrepart par les règles dimensionnelles et compositionnelles des entités bâties et par la maîtrise de l’ornement »4. Les grandes artères envisagées contribueront également à la circulation de l’air et chasser le développement de miasmes ; on peut dire que Paris jusqu’à ces grands travaux était empuantit par de nombreuses tanneries, des abattoirs se juxtaposant au bord de la Seine pour déverser leurs résidues, les décharges ou « voiries » se situant dans ce qu’on appelle « l’enceinte ». Il est intéressant de voir à ce sujet la description qu’en fait Jean-Baptiste Duvergier en 1834 dans le nouveau tableau de Paris au XIX siècle où il expose la réalité de la ville dans cet ouvrage, comment il le décrit. Et cette volonté d’aération se retrouve dans les travaux de grandes percées, des places, mais aussi dans l’architecture elle-même des immeubles haussmaniens telles les grandes ouvertures répétées sur les façaces et les spacieux espaces à vivre à l’intérieur. L’ouverture vers l’extérieur se retranscrit aussi par les balcons à répétitions sur les immeubles.

4 Benoit Jallon, Umberto Napolitano, Franck Boutté, Haussmann, Paris, Paris, Édition du Pavillon de l’Arsenal, 2017. p.51

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Napoléon III a passé comme on l’a vu une bonne partie de sa vie à Londres où il s’était exilé. Il adore les grands parcs que cette ville propose à sa population. Même aujourd’hui, Londres propose encore cette morphologie très dilatée avec des jardins qui côtoient des espaces urbains plus denses. Par cette articulation de ces grands espaces, il souhaite créer des similitudes dans sa capitale comme le Bois de Boulogne fini en 1866 à l’Ouest et Vincennes à l’Est qui sont de véritables poumons pour la ville en plus des nombreux petits parcs disséminés à l’intérieur. Tout doit contribuer à sa respiration : avenues, cours, courettes, appartements traversants, grandes surfaces des ouvertures et hauteurs sous-plafonds élevées. Si nous nous penchons sur le sujet, constatons que Paris est dans les faits très dense mais une fois sur les lieux, l’impression est tout autre. Nous pouvous cependant imaginer les terribles périodes de délocalisation des commerces, des habitants, qui ont dû créer un malaise et des frictions au sein de la population. Dans l’architecture, nous constatons une certaine rigueur d’exécution et un travail minutieux sur le fait de rendre cette ville belle, aérée, afin de montrer au monde ce que la France sous Napoléon III est capable de faire. Cette vision bonapartiste de l’ordre, de rigourosité se concrétise par des lignes droites en même temps signe de beauté et des façades très rectilignes, homogènes, ordonnées, montrant une certaine rectitude du créateur et aussi symbolisant le pouvoir de l’Empereur. « Et la beauté depuis l’époque classique, passe par la ligne droite »5. Mais rappelons nous que cette époque, si belle qu’on nous l’a décrit, est aussi propice à des événements populaires nuisants pour sa Majesté.

5 Jean des Cars, Pierre Pinon, Paris-Haussmann, Paris, Édition du Pavillon de l’Arsenal, Picard éditeur, 1991.

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© Adolphe Braun Paris, Rue de Rivoli. Adolphe Braun, 1855.

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Napoléon III veut un Paris sécuritaire, un de ses fondamentaux de politique générale pour le pays. Il est difficile de nier l’omniprésence du discours sécuritaire dans les écrits des théoriciens de la ville sous la monarchie de Juillet et sous le Second Empire : gouvernants et notables sont encore sous le choc des révoltes populaires durant les révolutions de 1789, de 1830, de 18486. Comme nous l’avons vu, le maître-mot du projet c’est le percement. C’est ainsi que Napoléon III, voulant de la sécurité pour les parisiens, met en avant l’idée des grandes percées pour des usages militaires et permettre à ses troupes d’agir rapidement. Pour Napoleon III, c’est toute sa stabilité politique qui se joue dans ce plan de ville pour arrêter des événements populaires envers lui pour se garder l’image de garant d’une France sereine et stable. C’est ainsi que le projet d’Haussmann se base sur un plan homogène et efficace pour éviter les défiances envers Napoléon III. Sur cet aspect de la centralisation des pouvoirs économiques et politiques qu’a amené ce bouleversement urbain et architectural, le reproche que nous pouvons faire de cette vision trés autoritaire de la concentration de tous les outils de l’État dans un périmètre trés restrein en soit, et que toutes les lois de décentralisations n’ont pu complétement gommer aujourd’hui encore, est de tout superviser et contrôler.

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« Maitriser la répartition des populations »7. Dans cette vision d’harmoniser Paris, dans son organisation spatiale, ses hauteurs, sa volumétrie, Haussmann voit la capitale comme un espace où les commerces, les services publics sont répartis équitablement dans la ville, afin que les parisiens accèdent à ses services rapidement. Dans cette idée fonctionnaliste, Haussmann dessine son architecture de manière à organiser les commerces au rez-dechaussée des immeubles. Un des fondements du projet, les percées dans ce système ont aussi comme but de relier les gares qui sont en périphérie. Ce ralliement par des grandes avenues permet de réduire le temps des voyageurs à traverser le centre de la ville. Economiquement, les marchandises qui empruntent les lignes de chemin de fer mettent moins de temps à traverser la capitale. Car effectivement à Paris converge toutes les lignes de chemin de fer qui désservent le reste du territoire. Nous voyons dans ces grands travaux, dans un contexte de nécessité vitale pour la ville et symbolique pour montrer la capacité de la France a résoudre un défi, que Napoléon III avait besoin de main-d’oeuvre pour réaliser jour et nuit les travaux. Ces travaux, ont eu comme effet immédiat de réduire le chômage, un des buts de Napoléon III à l’échelle nationale. Les conditions de travail sont néanmoins incommodantes. Mais cela n’était qu’un point parmi tant d’autres qui remplissent le puzzle d’une ville pensée dans sa globalité. Concevons l’haussmannisme comme avant tout une méthode, une synthèse, une orientation qui n’a pas seulement concerné, ce que l’on peut nommer le centre historique, ce qui est biensûr le plus visible, mais un plan plus vaste souhaitant créer autour des mairies d’arrondissement des pôles de vie et d’activité, ce qui à mon avis a été insuffisamment développé par ses successeurs.

7 Jean des Cars, Pierre Pinon, Paris-Haussmann, Paris, Édition du Pavillon de l’Arsenal, Picard éditeur, 1991.

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Conclusion En analysant et en s’intéressant à cette période si particulière de notre histoire, on se rend compte combien les visions générales de Napoléon III et d’Haussmann, bien plus qu’établir un simple plan d’urbanisme et d’architecture,ont au contraire fait preuve d’innovations techniques et d’audaces sociales. On sait que le projet souhaité par les classes populaires et dénigré par la bourgeoisie, se déroulant dans un laps de temps relativement court et qui s’est terminé politiquement pour nos deux personnages par le désastre de Sedan (1870), a longtemps été occulté par de nombreux historiens qui n’ont vu que dépenses somptuaires, gâchis et mégalomanie. Le social est donc la clé de voûte de ce gigantesque projet. Entre les premiers traits sur plan réalisé par l’empereur et le préfet Haussmann, nous imaginons bien que la stabilité du peuple parisien, en vue de s’accroître considérablement, devait donc vivre dans des conditions décentes avec un enjeux économique afin d’éviter les maladies, les protestations sociales… L’avenir semblait tout tracé, mais une conséquence, je pense négative à cette transformation et embellissement, fut à contrario l’exode vers la périphérie de populations pauvres, prolétariennes, ouvrières chassées des quartiers centraux par la hausse des loyers. N’oublions pas que s’en suivit un vent d’insurrection populaire début 1871 sous la III République (1870-1940). La cité n’en resta pas moins active et l’exposition universelle de 1889, dont la figure emblématique, la Tour Eiffel, marqua l’apogée de l’architecture du fer et celle de 1900, des progrès scientifiques et des transports, avec l’ouverture d’une ligne de métro. ll faudra malgré tout attendre la période dite des 30 glorieuses avec son boom démographique et économique (1945-1974) pour que Paris sorte un peu de sa léthargie et subisse de grandes rénovations urbaines ainsi qu’une modification de sa structure économique.

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Force est de constater que même en ce début de XXIe siècle, Paris garde son attractivité dans différents domaines tel la science ou le tourisme, son esprit, sa grâce et son architecture si particulière. Il existe un peuple de Paris fier de son histoire, de leur ville et finalement de leur mixité qui avait été voulu par ces hommes du XIXe siècle, visionnaires peut être en leur temps. Prononçons en dernier une citation de Montaigne, qui quelques siècles avant a si bien exprimé la fascination que Paris a toujours exercé. « Paris a mon cœur dès mon enfance. Je ne suis français que par cette grande cité. Grande surtout et incomparable en variété. »

Ainsi quel personnage conciliant audace et génie pourrait donner dans les années et les siècles à venir un nouvel élan à cette cité millénaire ?

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© J. et E. Sedille

Élévation d’une façade d’un immeuble type haussmanien.

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Bibliographie OUVRAGES : Benoit Jallon, Umberto Napolitano, Franck Boutté, Haussmann, Paris, Paris, Édition du Pavillon de l’Arsenal, 2017. Françoise Choay, Baron Haussmann Mémoires, Paris, Édition du Seuil, 2000. Jean des Cars, Pierre Pinon, Paris - Haussmann, Paris, Édition du Pavillon de l’Arsenal, Picard éditeur, 1991. Marc Ferro, Histoire de France, Paris, Édition France Loisirs, 2001.

CONFÉRENCE : Carmona Michel, Le Paris de Haussmann, Conférence, [En ligne], 2003. URL : https://www.canal-u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/le_paris_de_ haussmann.1361

THÈSE : Aurélie Rimbault, Les politiques sanitaires et sociales des édiles parisiens au XIXe, Thèse de doctorat d’histoire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sous la direction de Michel Dreyfus, 2013, 555 pages.

ARTICLES : Florence Bourillon, « Des relectures d’Haussmann », Histoire urbaine 2002/1 (n° 5), Cairn.info [En ligne], p. 189-199. DOI 10.3917/rhu.005.0189 Georges Poisson, « Haussmann transforme Paris », in Historia n°37, [En ligne], 2017. URL : http://www.napoleontrois.fr/dotclear/index.php?post/2006/04/04/123-haussmann-transforme-paris Hélène Combis-Schlumberger, « Comment Haussmann à réussi son Paris », [En ligne], 2017. URL : https://www.franceculture.fr/architecture/comment-haussmann-reussi-son-paris Jean-Marie Huriot, « Haussmann, de la modernité à la révolution », Métropolitiques, [En ligne], 2013. URL : métropolitiques.eu Nicolas Véron, « L’autre Haussmann », Commentaire 1997/1 (Numéro 77), Cairn.info [En ligne], p. 151-153. DOI 10.3917/comm.077.0151

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IMAGES : Première page : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4b/ Georges-Eugène_Haussmann_-_BNF_Gallica.jpg/640px-Georges-Eugène_Haussmann_-_BNF_Gallica.jpg © Bibliothèque nationale de France p.4 : http://p4.storage.canalblog.com/46/11/871067/98961344_o.jpg p.8 : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Paris_-_Rue_de_Rivoli,_Adolphe_ Braun_1812-1877,_1855.jpg p.13 : http://plansectionelevation.tumblr.com/post/131425414023/archimaps-elevation-of-an-apartment-building-on

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