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RÉHABILITATION D’UNE MAISON D’ALPAGE PROJET DE FIN D’ÉTUDE, BONNET GAËL PROJET DE RÉHABILITATION ET D’AMÉNAGEMENT D’UNE MAISON RURALE EN REFUGE, LES COTILLES, 1300M D’ALTITUDE, COMMUNE DE GRESSE-EN-VERCORS, ISÈRE

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE, MASTER ARCHITECTURE PAYSAGE MONTAGNE Équipe pédagogique coordonnée par Jean-François Lyon-Caen avec Edith Chezel, Jacques Félix-Faure, Serge Gros, Jean-Marie Hézard, Barbara Martino, Pierre Mortimore, Jean Présidy et Vincent Rigassi ENSA Grenoble Session PFE juillet 2020 Directeur d’études : Jean-François Lyon-Caen


Composition du jury, mercredi 8 juillet 2020.

Enseignants de la thématique Architecture Paysage Montagne : Jean-François LYON-CAEN, architecte, directeur d’études Jacques FÉLIX-FAURE, architecte, enseignant de la thématique architecture paysage montagne Enseignants d’une autre unité d’enseignement de l’ENSAG : Romain LAJARGE, géographe, titulaire d’une hdr Frédéric DELINGER, paysagiste Enseignant d’une autre école : Claire LAUBIE, paysagiste Personnalité extérieure : Jean PRÉSIDY, développeur

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REMERCIEMENTS Merci à mon directeur d’étude M. Jean-François LYON-CAEN pour sa présence durant l’année pour me guider dans ce PFE, ainsi qu’aux autres enseignants pédagogiques du Master Architecture Paysage Montagne à l’ENSAG. Dans un premier temps de recherche, j’adresse mes remerciements à Mme. Carole ROCHAS, architecte conseil au CAUE 05, pour son accueil et les échanges à Embrun sur des sites de projet dans les Hautes-Alpes. Un remerciement sincère à la municipalité de Gresse-en-Vercors, avec M. Michel PECOUL et M. Le Maire Alain ROUGALE pour leurs bien-vieillances, leurs informations et m’avoir permis de visiter la maison des Cotilles ainsi que la Maison du Grand-Veymont. Ces données ont été précieuses pour l’analyse de site et comprendre les enjeux sur le projet de PFE retenu. Merci à Mme. Edith CHEZEL pour ses conseils dans l’élaboration de mon mémoire d’architecture, lors de réunions dédiées à l’École et en visioconférence. Je tiens également à remercier mes proches, mes parents et mes amis pour leur confiance et leur aide.

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0. AVANT-PROPOS


Dans un projet de fin d’étude, il y a une corrélation forte entre l’exercice pédagogique et le travail professionnel autour d’une problématique concrète. Cette tâche est une forme de concrétisation de plusieurs années à l’école d’architecture. C’est avec plaisir et fierté que j’y attache une grande importance, en mettant en avant mes connaissances et les confronter à une réalité pendant une année. Pour le diplôme, j’avais envie de travailler sur le déjà-là. L’environnement qui nous entoure m’attire et c’était une excellente occasion de m’y pencher dessus pour cette année charnière. La liberté de l’exercice m’a amené à entreprendre de vastes recherches, des questionnements, afin de délimiter vraiment mes choix. Pour profiter du temps qui nous ai alloué, le choix du sujet est primordial pour commencer sur une bonne base de réflexion, sur une problématique et des enjeux. Amoureux de la montagne, dans une perspective où j’ai le désir de réaliser ma vie personnelle et professionnelle, travailler dans les Alpes a été une évidence à mes yeux. Interrogé par le contexte bâti et naturel présent, se confronter à une réalité physique et sensible, j’ai décidé de questionner l’approche patrimoniale. Le projet de fin d’étude est l’outil qui m’investis pleinement dedans, afin d’analyser, de rencontrer des acteurs et esquisser une idée architecturale. Le choix de site de projet était donc vaste. Ouvert sur cette question, mes premières recherches allèrent dans le patrimoine militaire qui mêle ingénierie et stratégie pour ensuite investiguer le patrimoine du XXe siècle avec un lien entre l’art et l’architecture. Durant le mois d’octobre, visiter le fort Baraux (Fig. 1) ou encore la station de sports-d’hiver des Orres (Fig. 2) 5

ont été les premières pistes de réflexion. Sans suite, après avoir rencontrer le CAUE des Hautes-Alpes, j’ai changé mon angle de recherche. C’est en dialoguant avec M. Jean-François LYON-CAEN que l’idée de travailler sur Gresse-en-Vercors est arrivé (Fig. 3). Traitant le rapport à l’existant avec une ancienne maison abandonnée depuis plusieurs années, celle-ci servait pour le stockage du foin à l’origine. Inscrit dans un site remarquable, champètre (Fig. 4) et avec une vision globale à l’échelle de la commune, c’est ainsi que j’ai commencé cette aventure. Sans hésitation, après une rencontre avec un adjoint à la municipalité, une belle odyssée commence.


(Fig. 2) Le fort Baraux avec une enceinte militaire forte, montrant une forme de robustesse dans le temps et des bâtiments qui composent la cour en second plan.

09/10/19, Les Orres, photo personnelle, ©Gaël BONNET

(Fig. 1) Façade recouvert de tavaillons sur les balcons d’un immeuble à la station des Orres, dans les Hautes-Alpes. 04/10/19, Fort Baraux, photo personnelle, ©Gaël BONNET

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22/12/19, Cabane des Cotilles, photo personnelle, ©Gaël BONNET

(Fig. 3) Aux confins d’une vallée, Gresse-en-Vercors nous transporte dans une atmosphère accueillante. Par la réhabilitation d’une ancienne maison d’alpage en refuge, le projet retenu se révèlera en s’ouvrant vers le village et les montagnes. 7


13/10/19, Cabane des Cotilles, photo personnelle, ©Gaël BONNET

(Fig. 4) L’automne a été une saison magnifique pour comprendre l’intérêt que je porte à ce site, avec des couleurs bigarrées, vives et contrastées.

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SOMMAIRE

1. INTRODUCTION

p. 10-12

2. L’ANALYSE D’UN TERRITOIRE RICHE EN RESSOURCES 2.1 Le Vercors et le Trièves, deux territoires au sud de l’Isère 2.2 Une géologie glaciaire façonnant le paysage d’aujourd’hui 2.3 L’histoire du Vercors et de son parc 2.4 Des références de refuges dans le Vercors 2.5 Une station touristique tournée autour de la neige, des loisirs et de l’agriculture 2.6 Le patrimoine architectural de Gresse-en-Vercors et ses hameaux 2.7 Un site éloigné des pollutions lumineuses pour la contemplation nocturne 2.8 Un climat hétérogène

p. 13-40

3. LES POTENTIELS DE LA GRANGE POUR LE PROJET 3.1 Des ambiances et un contexte environnant sensible 3.2 Un premier coup d’oeil sur l’existant 3.3 Le diagnostic pour inventairiser et se projeter 3.4 Inspiration Land Art, matière de création sous la lisière de forêt

p. 41-56

4. UN PROGRAMME DÉTERMINÉ PAR DES ENJEUX DE VIVRE ENSEMBLE ET D’ACCUEIL 4.1 Intégrer le projet aux enjeux des territoires 4.2 Le fonctionnement du refuge, vers un tourisme 4 saisons

p. 57-62

5. LE PROJET DE REFUGE INSCRIT DANS UN CADRE NATUREL EN RETENANT L’ESSENTIEL DU LIEU 5.1 La recherche par des scénarios contrastés 5.2 Réhabilitation en gardant l’esprit du lieu et par un aggrandissement contemporain 5.3 Travail sur l’ergonomie jusqu’aux détails et mobiliers 5.4 Penser le projet par une approche environnementaliste et de proximité

p. 63-93

p. 94-96 6. RETOUR D’EXPÉRIENCE SUR UN PROCESSUS DE PROJET, S’AFFRANCHIR DES OBSTACLES 6.1 Entre une regard empirique sur le site et la création sur table à l’École 6.2 L’épidemie, un moment marquant soulevant de nombreuses questions, jusqu’au projet 7. RESSOURCES 8. ANNEXES

p. 97-102 p. 103-112


1. INTRODUCTION


Gresse-en-Vercors est un territoire attirant par sa proximité avec Grenoble, dans un contexte rural et de montagne. Le paysage unit la présence humaine depuis des dizaines d’années avec l’agriculture et le patrimoine bâti, dans un cadre naturel remarquable (Fig. 5) et riche en biodiversité. La question est comment, grâce au projet, nous pouvons faire de ce site particulier un terrain d’expérimentation et d’avenir pour ce village devenu une station de sports d’hiver en mettant en avant la place de l’accueil. L’interrogation de la réhabilitation d’un lieu ayant un héritage est un exercice délicat mais enrichissant dans l’apport de connaissances et de confrontations d’idées pour une transformation. Ce travail se base sur une expertise complète sur le bâti par un état des lieux, des rencontres et des diagnostics.

Ainsi, dans un premier temps, nous verrons les analyses territoriales qui permettent d’identifier les forces et les faiblesses du contexte pour en tirer des enjeux. Ensuite, un diagnostic du bâti actuel sera exposé et décortiqué dans une démarche prospective et d’inventaire patrimonial. Puis viendra dans la structure du mémoire le temps de développer le programme qui découlera à la fin du projet à plusieurs échelles. Comment réinterroger une ancienne maison d’alpage en un lieu d’accueil et d’hébergement dans un milieu de montagne tout en rélévant l’esprit des lieux ?

En effet, le programme s’oriente vers un équipement qui reçoit du public, proposant un service à ce dernier avec notamment des couchages pour y dormir. L’idée de créer un refuge est venu à l’esprit. Dans un contexte politique et social misant sur l’accueil, vers un «tourisme vert»1 où s’affilie le village, qu’est-ce qui peut faire de Gresse-en-Vercors un lieu dynamique par la réhabilitation d’une ancienne grange en refuge ? De plus, situé à 1200m d’altitude, le village à une altimétrie pivot qui risque de basculer avec le manque d’enneigement dans les décennies à venir. «Il n’y a pas d’urgence aujourd’hui»2, cependant, connaissant l’inertie d’un projet architectural, le temps de la réflexion aboutie doit faire son chemin et c’est un enjeu pour anticiper les risques de demain. C’est par des dimensions environnementales, sociales et économiques que le projet se nourrit en plus de puiser sa force par le site.

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1. FRYS Associés, lors une réunion publique, 9 décembre 2019. 2. M. ROUGALE Alain, maire de Gresse-en-Vercors, lors d’une réunion publique, 9 décembre 2019.


(Fig. 5) Le Mont-Aiguille, non loin du village, est un sommet emblématique du Vercors dans l’histoire de l’alpinisme. La prouesse humaine face à la verticalité naturelle montre la quête vers les sommets. 12


2. L’ANALYSE D’UN TERRITOIRE RICHE EN RESSOURCES

«Chercher sans avoir exploré d’abord les difficultés, c’est marcher sans savoir où l’on va. Il n’est pas possible de défaire un noeud sans savoir de quoi il s’agit.» Aristote

DE COULON, Jacques, Philosophies, 365 graines de sagesse à cultiver, p.85


2.1 Le Vercors et le Trièves, deux territoires au sud de l’Isère

Gresse-en-Vercors, village de 398 habitants, se situe au sud du département de l’Isère (Fig. 6), non loin de la Drôme. Au bord des HautsPlateaux du Vercors, un espace karstique qui est la plus grande réserve naturelle terrestre en France métropolitaine. L’Isère, tirant son nom d’un des affluents du Rhône, est étiré à l’est vers le massif des Écrins avec le pic Lory (4088m) et le bassin lyonnais au nord, se limitant au Rhône. Plaines, vallées et montagnes, ce département est varié par ses paysages et altimétries, ce qui en fait un territoire accueillant, recevant un tourisme rural, urbain et montagnard. Le Vercors, la Chartreuse et les Écrins sont les trois principaux massifs qui dessinent ce territoire. Ces derniers exposent des richesses de paysage, à la limite entre les Alpes du sud et les Alpes du nord. Pour revenir sur Gresse-en-Vercors, le village s’insère sur le flanc oriental de ce massif avec un paysage contrasté, très caractèristique du Trièves. Cette dualité entre ces deux territoires (Fig. 7) va nourrir le projet et les enjeux à grande échelle, en regardant notamment les enjeux soulevés de plusieurs acteurs.

(Fig. 6) Localisation de l’Isère en France métropolitaine 0

200km 14


(Fig. 7) Gresse-en-Vercors, à la jonction entre le Vercors et le Trièves 0

10

25km

GRENOBLE

Périmètre du Parc Naturel régional du Vercors Territoire du Trièves Gresse-en-Vercors, lien entre ces deux secteurs

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Inscrit dans le territoire du Trièves, Gresse est cerné par le Vercors à l’ouest (Fig. 8), au nord par le col de l’Arzelier, à l’est par les Écrins et au sud par le Dévoluy. La cuvette naturelle du Trièves provient d’un passé où la vallée était sous une grande langue glaciaire descendant le Drac. Cette dépression amène une homogénéité dans le paysage mais aussi des contrastes saisissants, par l’érosion avec la roche calcaire très claire au sud et à l’est, puis plus granitique à l’ouest sur les Écrins. L’empreinte humaine a pris sa place dans ce territoire (Fig. 9), avec des hameaux et villages qui se sont développés en lien avec les réseaux de communication. «Le Trièves, - comme l’origine de son nom indique tres viae : trois voies- est une région de passage entre la Haute Provence et les Alpes.»3 Entre Grenoble et Gap, le Trièves est un lieu de passage nord/sud. La ligne ferroviaire joue avec la topographie pour passer le col de la CroixHaute en direction du midi. L’autoroute A51, initialement prévu pour relier Grenoble à Sisteron s’arrête au col de Fau. Un important réseau secondaire routier cadrille le pays. En terme de superficie, Gresse-enVercors a la moitié de sa commune sur les Hauts- Plateaux du Vercors, avec une aire totale de 81 km2. Cette emprise est un atout majeur dans la capacité du village à réveler son patrimoine naturel.

LA SURE 1643m

GRENOBLE

LE MOUCHEROTTE 1901m

ROCHE DE MÉAUDRE 1628m

SAINT-MARCELLIN

GROS MARTEL 1556m

VILLARD-DE-LANS

ROC CORNAFION 2049m

ROMANS-SUR-ISÈRE PETITE SOEUR SOPHIE 2162m LA GRANDE MOUCHEROLLE 2284m

GRANDE SOEUR AGATHE 2193m

MONESTIER-DE-CLERMONT

SOMMET DE MALAVAL 2097m SERRE DE MONTUÉ 1706m

GRESSE-EN-VERCORS

REFUGE DES COTILLES

VASSIEUX-EN-VERCORS ROC DE TOULAU 1581m

LE GRAND VEYMONT 2341m BUTE DE NÈVE 1656m

MONT-AIGUILLE 2087m

CLELLES

(Fig. 8) Parc Naturel régional du Vercors DIE

Parc Naturel régional du Vercors 3. BONIFACE Laeticia, Architecture et paysage «Pour une conservation inventive des paysages», projet d’un équipement culturel dans le Trièves, p.38.

Réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors

LE DÔME 2041m

LE JOCOU 2051m

CREST

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(Fig. 9) Plan topographique et des communications du Trièves SAINT-ANDÉOL

SINARD

LE SÉNÉPY 1769m LA MURE GRESSE-EN-VERCORS

REFUGE DES COTILLES SAINT-MICHEL-LES-PORTES

LE GRAND VEYMONT 2341m

SAINT-JEAN-D’HÉRANS LAVARS

MONT-AIGUILLE 2087m

CHÂTEL-EN-TRIÈVES

CLELLES MENS CHICHILIANNE

PERCY PRÉBOIS

GRANDE TÊTE DE L’OBIOU 2789m

SAINT-MAURICE-EN-TRIÈVES

Ligne de train Grenoble-Gap Limite communale

TRÉMINIS

Autoroute A51 Réseau routier secondaire

170

2

10km

Sur le plan plus administratif, le village s’agglomère dans la Communauté de Communes du Trièves composée par 27 communes membres. L’ensemble de cette inter-communalité s’étend sur 632 km2, avec une densité de population très faible de 15 habitants au km2. En comparaison, la moyenne en France métropolitaine est de 116 habitants au km2. Il s’agit en effet avant tout d’un territoire de passage, à la fois forestier, agricole avec aucune grosse ville.


LE GRAND-VEYMONT 2341m MONT-AIGUILLE 2085m REFUGE DES COTILLES 1300m

En direction de Clelles et Lus-la-Croix-Haute

En direction de Grenoble et Monestier-de-Clermont GRESSE-EN-VERCORS 1200m Réserve naturelle des Hauts-Plateauxdu-Vercors

Les deux flancs de montagnes pour le ski alpin

Chemin du pas de la Ville

(Fig. 10) Le fond de la vallée où s’inscrit le projet est composé d’un sol avec des alluvions récentes. Ces alluvions sont dûes aux dernières glaciations et à l’érosion continuel du calcaire, formant un paysage moins raide au pied de la chaîne du Vercors. Le projet se retrouve au coeur d’un domaine skiable et sur de nombreux chemins de randonnées.

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2.2 Une géologie glaciaire façonnant le paysage d’aujourd’hui Après une présentation sommaire du territoire de l’Isère et du Trièves avec le massif du Vercors où se situe le village, nous allons remonter dans l’histoire pour comprendre comment s’est transformé le paysage au fil des millénaires et ainsi mieux expertiser la géologie actuelle du site. Cette étude (Fig. 11) est un outil d’analyse sur le type de sol et qui a forgé l’identité paysagère qui ai propre au Vercors. Les résultats que je soulève par l’observation et la documentation vont permettre d’identifier les spécificités de ce sol dans le cadre du projet.

périodes de redoux comme aujourd’hui, avec le vent, la pluie, le dégel, ont contrasté ces périodes glaciaires provoquant aussi un ravinement des sols et une fragilisation de ces roches. Le site du refuge est implanté dans un territoire avec des alluvions récentes dû notamment aux différents cours d’eaux alentours. Certains flancs de montagnes, plus escarpés, ont des phénomènes d’éboulements mais qui ne concerne pas le projet. Cependant, ce qu’il faut retenir pour la construction, c’est la pertinence de s’ancrer au sol assez profondement car celui-ci est instable localement. De fait, le support rocheux est plus profond étend donné que nous sommes en aval des montagnes.

En effet, le Vercors s’est façonnée depuis des millions d’années par sédimentations qui se sont empilées lorsque ce territoire était encore sous les océans. Il y a 100 millions d’années, le Vercors émerge suite à une activité tectonique forte et active, c’est la naissance des Alpes. Ce massif est un territoire calcaire qui vient de ce passé sous-marin. Depuis 20 millions d’années, les Alpes se soulèvent par la poussée de la plaque italoadriatique sur la plaque eurasienne. La plaque italo-adriatique, comme son nom l’indique, s’étend de l’Italie du nord et de l’est, la mer adriatique à l’ouest de la Grèce. Cette dernière, par pression, pousse les Alpes et entretient aujourd’hui encore une activité sismique forte suivant des failles, comme sur Grenoble. Plus récemment dans l’histoire, différentes périodes de glaciation ont dessiné le territoire avec des reliefs contrastés et saillants. L’érosion entrainés par les glaciers ont formé des moraines et des vallons. «Les moraines déposées par le glacier du Veymont se retrouvent autour du hameau de la Ville.»4 Des 19

4. ALLIX André, La morphologie glaciaire du Vercors, p.118.


(Fig. 11) Étude de la composition des sols 0 Alluvions récents

Valanginien

Marnes et calcaires

200

500m

Éboulis 20


Plusieurs cours d’eau, en morphologie de ruisseaux généralement, sont les affluents du torrent de la Gresse qui se jète dans le Drac à VarcesAllières-et-Risset, au sud de l’agglomération de Grenoble. Ces cours d’eau et plus antèrieurement les glaciers, ont formé un plateau d’altitude entre la chaîne du Vercors à l’est et la crète des Rochers de la montagne de Cresse à l’ouest. Valloné, ouvert sur le grand paysage, il n’y a pas d’impression de confinement car le relief est doux, sauf sur la chaîne du Vercors où le paysage forme une muraille, comme une forteresse impénétrable (Fig. 12). C’est au début du XXe siècle que la forêt composée majoritairement de résineux s’est développée. En effet, à environ 1300m d’altitude, le climat permet aujourd’hui à la végétation de s’accroître et les hommes avec les bêtes d’y vivrent. Face au Grand-Veymont, point culminant du Vercors, les hommes ont trouvé un cadre remarquable pour s’y sédentariser ou d’en faire un lieu d’attente pour l’activité agricole notamment. En effet, avec les élevages d’ovins et plus tardivement de bovins, les forêts ont réduit leurs emprises par les constructions et les alpages. L’arrivée du tourisme d’hiver par les activités autour de la neige a eu aussi raison du paysage originel avec l’aménagement de pistes de ski tracées dans les forêts au pied de la chaîne du Vercors et sur le versant ubac de Gresse-en-Vercors. L’aménagement du village qui s’est transformé en station de sports d’hiver a eu un impact important dans la transformation du paysage, avec l’étalement urbain, le tracé viaire, les sentiers originellement de transhumances devenus des sentiers de randonnées et les pistes de ski dans la forêt. Après ce premier regard général sur le paysage, je vais décomposer mes analyses empiriques et documentaires dans des sous-parties, qui soulèveront des enjeux précis. 21


(Fig. 12) Regard sur la Grand Veymont avec la chaĂŽne du Vercors en roche calcaire Karstique, saillant, puis le vallon avec une altimĂŠtrie plus basse et des pentes plus douces. 22


2.3 L’histoire du Vercors et de son parc Le village de Gresse-en-Vercors est historiquement un territoire pour la transhumance et l’activité agricole s’y est implantée. La migration des bêtes entre les pâturages d’hiver et d’été s’opèrait généralement entre la Provence et les Hauts-Plateaux du Vercors. C’est dans une atmosphère pastorale (Fig. 14) que le village s’est construit. Depuis 1970, le Parc Naturel Régional du Vercors régit pour contrôler l’urbanisation, maintenir une activité agricole et promouvoir le développement touristique avec des enjeux environnementaux. «Face à cette pression de l’urbanisation et une augmentation de la fréquentation touristique (notamment de la fréquentation journalière liée à des loisirs de proximité), le développement du parc doit s’appuyer sur une protection et une valorisation des richesses patrimoniales, il doit contribuer à combler les déséquilibres pouvant exister entre les différents secteurs et l’espace convoité pour l’urbanisation et les extensions touristiques doit être préservé du risque de banalisation.»5 Cet espace de protection me force à être au plus proche de la nature et de l’homme dans la reflexion de projet, de s’inscrire dans un enjeu de préservation sur une grande échelle. Dans un contexte territorial comme celui-ci, le projet se fond sur un environnement en palimpseste ou des hommes et des bêtes ont forgé une identité. C’est dans une posture ayant du sens par rapport à son contexte physique et sensible que le projet va prendre de l’épaisseur. Les hommes ont toujours cherché à s’abriter, dans des abris, cabanes d’alpage ou refuges. Ces espaces de protections ont longtemps servi pour des bergers, aujourd’hui ce sont des lieux mythiques et co-habités. C’est dans une perspective de construction d’un refuge que l’analyse continue par le référencement et l’identification de ces abris dans le Vercors. 23

5. NOVARINA Gilles, La planification paysagères, approche comparée France - Italie, p.93.

(Fig. 13) Extrait de carte 1950. ©Géoportail

(Fig. 14) Ancienne carte postale du chemin du Pas de la Ville, début XXe siècle. ©Delcampe

(Fig. 15) Extrait de carte topographique IGN, situation actuelle. ©Géoportail

(Fig. 16) 09/11/2019, Le Grand Veymont, photo personnelle, ©Gaël BONNET


2.4 Des références de refuges dans le Vercors Pour développer mon enquête, avec le programme de refuge qui est établi, il m’ai paru pertinent de regarder les différentes typologies et les fonctionnements des abris situés dans le Vercors. Par le dessin et les recherches à distance, je retiens que l’ensemble des refuges du massif n’ont pas d’aménagement construit à l’extérieur. Seuls subsiste des bancs ou tables en bois, mais ce sont des installations très ponctuelles et rares. En général il n’y a pas d’aménagement ou juste un réemploi d’un tronc d’arbre si le refuge est en forêt. Cette remarque m’a poussé à comprendre que l’essence même d’un projet de refuge dans le Vercors c’est le bâti pour l’abri, et l’environnement avoisinant sans le dénaturer. Je remarque par cette approche très essentialiste dans l’aménagement, une mise en valeur du refuge par sa simple présence dans le paysage. Sur l’architecture, il n’y a pas de lignes communes entre tous les refuges. Chaque édifice à son identité et sa volumétrie. Entre la cabane des Chaumailloux (Fig. 17), surélevé du sol, avec une typologie géométrique octogonale, se confronte avec l’abri de l’Essaure (Fig. 18) comme ancré dans le sol, en minéral. C’est à partir de ce constat que la question se pose : Sur quel repère culturel et technique je vais m’interroger pour le projet ? Quelle posture vis-à-vis du refuge des Cotilles ?

CABANE PNRV DES CHAUMAILLOUX,19 couchages (Fig. 17)

ABRI DE L’ESSAURE, 6 couchages (Fig. 18)

GÉOMÉTRIE COMPACITÉ CIRCULATION CIRCULAIRE

DEUX ESPACES PLAN RECTUGULAIRE PAYSAGE DÉGAGÉ 24


25

REFUGE DU SERRE DU SATRE, 14 couchages (Fig. 19)

REFUGE DE LA JASSE DU PLAY, 10 couchages (Fig. 20)

CONSTRUCTION BOIS ASSEMBLAGE PAR EMPILLEMENT RÉEMPLOI DE TRONC D’ARBRES

TOIT PENTU GRAND ESPACE COMMUN ENTRÉE SUR MUR PIGNON

C’est à l’intérieur où les cabanes et abris du refuge révèlent leur intérêt, la simplicité d’espace. En effet, dans la plupart des cas représentés et étudiés, il existe soit une pièce (Chaumailloux) ou deux. Ces dernières sont agencées par un espace commun avec un chauffage, une table, des bancs puis un dortoir adjacent. Celui-ci est à la fois compact et ergonomique. La proximité entre ces pièces dans les usages sont des élèments pertinents à aboutir dans le processus de projet.


2.5 Une station touristique tournée autour de la neige, des loisirs et de l’agriculture A 45 minutes de Grenoble, Gresse-en-Vercors est tourné vers un tourisme de proximité. Cette attache permet à une population urbaine de s’extirper de la ville et s’émouvoir de la nature sauvage puis d’un climat moins agressif. De plus, l’accès au village est plus aisé qu’ailleurs dans le Vercors. Les routes sont peu sineuses à partir de Monestier-de-Clermont, où s’arrête aujourd’hui l’autoroute A51. Un constat qui contraste avec l’accès aux coeur du Vercors souvent plus périlleux tel que le Col du Rousset ou encore les Grands Goulets. Ainsi, le développement du village s’axe depuis 1960 sur l’économie de station touristique proche de Grenoble, faisant vivre le village après l’agriculture par des activités variées (Fig.21). Avec un passé agricole riche, Gresse-en-Vercors valorise son paysage pastoral (Fig.22), forgeant l’identité du village aux yeux des touristes. C’est un haut lieu de la transhumance depuis longtemps entre la Provence et les Alpes comme vu auparavent. «Nous constatons aussi, qu’au début du XVIIe siècle, la transhumance des moutons de la Crau vers la Grande-Montagne était déjà une pratique fort ancienne.»5

de mer, montagne, eaux thermales, espaces agro-sylvo-pastoraux, patrimoines culturels), ou sur l’enrichissement personnel (de l’esprit, du corps). Elle permet à des populations différentes de se rencontrer, de se connaître.»6 Vers la grenouillère, l’épicentre des activités de loisirs en plein air, il est organisé des évènements thématiques comme le tir-à-l’arc ainsi que le biathlon laser, mais c’est avant tout le départ vers des sites majeurs du Parc. Dans la forêt, au pied du Grand Brisou, un espace accrobranche y est aménagé. De nuit, le site est propice à l’observation des étoiles, grâce à une association qui organise des rencontres publiques avec du matériel sophistiqué aux Dolomites. En dehors des périodes de neige, Gresse-en-Vercors met donc en avant son paysage et en tire un potentiel attractif pour la pratique de plusieurs activités, sur le plan culturel, détente et sportive. Le refuge s’installe dans un périmètre propice aux activités de plein air, tel que la randonnée, elle pourra prendre en considération ces différents publics pour en faire un lieu de rencontre, par une revalorisation des sentiers et un travail de signalétique.

Les activités de loisirs, autre que la découverte de la ferme s’inscrivant dans le tourisme agricole, sont nombreuses. Elle se tourne vers la culture avec un cinéma dans la Résidence les Dolomites, aux sports avec des terrains de tennis notamment et plus proche du site de projet se trouve des activités pleine nature. «Du point de vue social et culturel, la station offre des activités de loisirs fondées sur la mise en valeur de ressources naturelles (rivages 5. DUCLOS, Jean-Claude, Une communauté de montagne à la recherche de son développement, p.16. 6. VLES Vincent, Les Stations Touristiques, p.5.

26


(Fig. 21) Plan des activités autour du projet en période sans neige

0

200

1000m

COL DES DEUX 1236m PAS DE BERRIÈVES 1902m

1

ROCHER DE SÉGURET 2051m

2 3 Secteurs thématiques à certains loisirs

4

Chemins de randonnée quadrillant le territoire

Tour du Vercors

SOMMET DE PIERRE BLANCHE 2105m

Chemin du pas de la Ville, reliant avec le GR91

LE PROJET INSCRIT DANS UN TERRITOIRE DE DÉCOUVERTE ET D’IMMERSION À LA MONTAGNE PAS DE LA VILLE 1925m

S’intégrer dans une stratégie de mixité d’hébergement et d’accueil à Gresse-en-Vercors. 1. Découverte de l’activité agricole en ferme.

Relation entre la commune avec ses activités, et le Parc Naturel Régional du Vercors.

2. Les Dolomites, tourné vers la culture, par le cinéma Le Scialet et l’observatoire astronomique. 3. Secteur avec des équipements sportifs. 4. Activités de plein air, vélo, pèche, biathlon laser ... LE GRAND VEYMONT 2341m

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GRAND BRISOU 1674m

COL DE L’ALLIMAS 1354m


(Fig. 22) Une économie agricole qui dessine un paysage pastoral, une ressource économique encore présente 0

200

500m

Pâturage et agriculture 28


(Fig. 23) Un environnement propice aux dépaisements et aux activités sportives / touristiques en forêt. 0 Couverture forestière 29

200

500m


L’hiver reste un atout important pour la station, avec un domaine skiable alpin en forêt, au pied du Grand Veymont et un domaine nordique très large (Fig. 24). D’autres évènements ponctus le calendrier hivernal en complément d’activités constantes, en fonction de l’enneigement.

village se tourne de plus en plus vers un tourisme annuel pour s’assurer d’une pérennité économique et sociale. Le projet de refuge, au coeur de ces espaces ludiques et sportives, devra en tenir compte dans le dessin de ses aménagements extérieurs et intérieurs, à toutes les saisons, pour un confort d’usage et d’appropriation du lieu.

Comme pour les périodes estivales, le village ne manque pas d’activités diverses pour satisfaire un public familial. Le domaine skiable s’aménage sur le flanc oriental du Vercors et le versant ubac du Grand Brison. Allant de 1250m à la grenouillère jusqu’à 1750m d’altitude, le domaine ne garantie plus une neige naturelle suffisante pour ouvrir constamment, comme le domaine nordique avec ses 50km de pistes. Cependant, des évènements rythment l’hiver et des activités autres que le ski complètent l’offre de loisirs. La Nocturne du Trièves est une course de ski de fond chaque année organisée, au départ de la grenouillère, avec d’autres communes du Trièves. Non loin du projet, un espace dédié aux chiens de traineaux font un parcours dans le vallon, en plus de la pratique de randonnée en raquettes, descente en luge et ski de randonnée sont très répandus. Avec l’évolution du village en station de montagne, les Gressois vivent pour beaucoup de cette orientation économique et sociale du tourisme qui est une richesse. En période de neige, beaucoup d’habitants travaillent autour des activités neiges comme par exemple être moniteur de ski. Ce changement de cap a aussi été un vecteur d’un accroissement de population localement. Celle-ci est liée aux développement des transports, en parallèle de l’accroissement du nombre de lits touristiques pour satisfaire la demande d’hébergement, qui entraîne une expension urbaine depuis plusieurs années. Mais, avec le dérèglement climatique, le

30


(Fig. 24) Plan des activités extérieures sportives autour du projet en période enneigée

0

200

1000m

COL DES DEUX 1236m PAS DE BERRIÈVES 1902m

ROCHER DE SÉGURET 2051m

1

2 Secteurs thématiques à certains loisirs

SOMMET DE PIERRE BLANCHE 2105m

3

Domaine ski alpin GRAND BRISOU 1674m

Domaine activité nordique

PAS DE LA VILLE 1925m

1. Secteur dédié à la luge, aux raquettes. 2. Secteur de la grenouillère avec un saut à ski et école de ski. 3. Secteur pour les chiens de traineaux.

LE GRAND VEYMONT 2341m

31

COL DE L’ALLIMAS 1354m


2.6 Le patrimoine architectural de Gresse-en-Vercors et ses hameaux A l’échelle du Trièves, les premiers hommes à se sédentariser daterait du Moyen Âge. Gresse-en-Vercors, peuplé aujourd’hui de 400 habitants environ, est un village qui s’est construit le long de la Gresse, le gave qui prend sa naissance au pied du Grand Veymont et qui est le fil conducteur. Les habitations et les bâtiments agricoles sont installés sur le flanc adret du vallon, exposés au soleil et sous forme de hameaux à différents secteurs de la commune (Fig.25). «Le rebord oriental du Vercors est un secteur où le relief a conduit les paysans à implanter leurs maisons sur la pente, perpendiculairement à une route qui suit les courbes de niveaux.»7 Ces granges et étables, résultant d’un passé à l’activité agricole forte, sont très présentes sur la commune. Elles sont identifiables par leurs architectures et leurs authenticités d’usages. Il s’agit de constructions très allongées, habituellement pourvues de deux étables auxquelles on accède toujours par la grande façade. Au nord de la zone, principalement à Château-Bernard et SaintAndéol, les logis ont souvent deux portes d’accès : l’une sur la façade principale, située ici en bout de bâtiment et qui concentre la majorité des percements, l’autre, plus modeste, à proximité des étables. Cette situation est souvent la conséquence des extensions du logis originel, au XIXe siècle, par adjonction contre l’ancien pignon aveugle d’une travée supplémentaire largement ouverte. Dans ce cas, la porte la plus modeste correspond à la porte d’origine qui a été conservée pour faciliter la relation avec les étables. Celles-ci sont souvent voutées en pierre mais les logis ne le sont quasiment jamais. L’accès au fenil s’effectue à l’opposé du logis, au bout du bâtiment, soit de plain-pied, soit par la levée de terre. Lorsque la toiture n’a pas été surélevée, le toit comporte deux pans couverts de tuiles écailles ou d’ardoises. De rares maisons conservant des restes de chaumes ont été 7. ISÈRE, SERVICE DU PATRIMOINE CULTUREL, Trièves : Patrimoine en Isère, p.161.

repérées à Gresse, où l’on trouve aussi quelques pignons à redents (gradins de lauzes). Le bois est souvent utilisé pour les dépendances ou en bardage pour les pignons. Un second bâtiment abritant des dépendances a souvent été ajouté parallèlement à la maison d’origine.»8 Le village a cependant connu une profonde transformation après la seconde guerre mondiale quand la politique du village tend vers une économie touristique, comme vu dans la sous-partie précedente. Celleci accompagnée par de nouveaux équipements, l’aménagement de résidences hôtelières et un vaste domaine skiable. C’est à partir de 1963 que la commune et la Société d’Aménagement du Département de l’Isère (SADI) travaille avec M. Laurent CHAPPIS, architecte-urbaniste reconnu pour ses nombreuses réalisations et études en montagne. Le hameau de la Ville est le lieu analysé, sous forme de village touristique avec des places et rue commerçante. L’orientation du projet s’engage plus favorablement à une vocation estivale qu’hivernale. Au final, le projet avorte, ce qui n’a pas empêché le village de s’étendre. Les quartiers des Dolomites, la grenouillère et la Côte Belettes se sont développées durant la fin des années 60. Le constat aujourd’hui c’est la présence d’une architecte contemporaine disparâte, avec des matérialités et techniques constructives pluriels. Hormis les Dolomites, l’ensemble des constructions récentes sont des maisons ou chalets. Les nouvelles édifications, du XXe au XXIe, se sont greffées aux anciens hameaux, créant des disparités au sein même d’un regroupement. De nos jours, nombre de ces édifices agricoles sont devenus des gîtes, en compléments des nombreuses infrastructures tel que les Dolomites. Avec un virage politique tourné vers le tourisme et l’accueil, avec une capacité totale estimée à 2500 lits (Fig.26). 8. ISÈRE, SERVICE DU PATRIMOINE CULTUREL, Trièves : Patrimoine en Isère, p.162.

32


(Fig. 25) Plan des hameaux et quartiers de Gresse-en-Vercors 0

200

LE CHAUMEIL

COL DES DEUX 1236m PAS DE BERRIÈVES 1902m

1000m ROCHER DE SÉGURET 2051m

LES GRANDS DEUX CÔTE BELETTE LES DOLOMITES

LE VILLAGE

LES PERRINS

HAMEAU DE LA VILLE

UCLAIRE

LA GRENOUILLÈRE

SOMMET DE PIERRE BLANCHE 2105m

Quartiers et hameaux anciens GRAND BRISOU 1674m

Quartiers aménagés quand le village est devenu une station de sports d’hiver

PAS DE LA VILLE 1925m

COL DE L’ALLIMAS 1354m

Lien entre le village et le projet CHAUPLANE

Chemin du pas de la Ville

La Gresse, le fil conducteur LE GRAND VEYMONT 2341m LA BÂTIE

33


3.

1. 2.

(Fig. 26) Recensement des établissement hôteliers et localisation des relevés architecturaux.

Établissement hôtelier ou semblable (gîte, camping, résidences de tourisme...) avec une capacité estimée à 2500 lits.

0

200

500m

34


(Fig. 27) Relevé patrimonial sur des maisons et granges, certaines devenues des gîtes

1.

Les montoirs font partie intégrante du patrimoine de Gresse-en-Vercors. Utilisés pour le bétail et les bêtes, ces installations permettent une meilleure circulation des animaux pour accéder aux combles ou à l’étage d’une grange. Ces montoirs peuvent-être ainsi réintérroger dans le cadre du projet pour la circulation verticale des humains, dans la contemplation d’un espace et d’un paysage.

35

2.

Les toitures en demi-croupes occupent une place importante dans le paysage pastoral. Ce style architectural met en avant les murs pignons par la géométrie et le dessin de toiture.

3.

Les murs pignons à redents sont les dessins architecturaux qui caractérisent le plus le Vercors. Pour un usage de protection des toitures du vent, anciennement en chaume, ils participent aujourd’hui à l’identité des lieux. De plus, le constat est porté sur la présence importante des entrées sur ces façades, par rapport à la neige et à la prestance qu’à l’élancement de ces façades. Ces traits seront requestionner dans le dessin architecturale du projet.


2.7 Un site éloigné des pollutions lumineuses pour la contemplation nocturne A 450 mètres du front de neige, l’endroit bénéficie d’une pollution sonore et lumineuse très réduite. Le village de Gresse-en-Vercors est déjà un site remarquable pour l’observation des étoiles, avec notamment un observatoire astronomique, fondé par une association à côté des Dolomites. Sur les faits, la pollution sonore est très subjective. Il est néanmoins utile de rappeler la distinction entre le son et le bruit. Le son est mélodieux, acceptable, entrainant, tel des oiseaux qui chantent ou encore le pas rythmé des randonneurs sur la roche. Les bruits sont quand à eux parasites et désagréables. Sur ce dernier point, le refuge est retiré de l’activité générant des bruits comme la présence de véhicule thermique sur la grenouillère ou les enceintes musicales vers la Maison du Grand-Veymont. L’immersion sonore naturelle nous déconnecte de l’agitation diurne et nocturne. A l’appui de cette atmosphère silencieuse, s’offre un cadre pour l’observation du ciel (Fig. 28). La grenouillère n’est pas équipée de lampadaires, seuls les hameaux habités en sont pourvus. La circulation aéronautique en haute altitude peut légèrement perturber le regard sur le ciel. En effet, le Trièves en général se situe sur un axe entre les aéroports Lyon Saint-Exupéry et Nice. L’idée de cette analyse est d’apporter un regard nouveau au refuge, une épaisseur spirituelle et émotionnelle dans le vécu. Comment le refuge, par l’architecture et l’aménagement extérieur, peut être un lieu à vivre de jour comme de nuit ?

36


(Fig. 28) Carte des pollutions lumineuses au niveau du sol

COL DES DEUX 1236m PAS DE BERRIÈVES 1902m

0

200

1000m

ROCHER DE SÉGURET 2051m

SOMMET DE PIERRE BLANCHE 2105m

GRAND BRISOU 1674m

Concentration de pollution lumineuse par la densité urbaine et les éclairages publics

PAS DE LA VILLE 1925m

Route éclairée

LE GRAND VEYMONT 2341m

37

COL DE L’ALLIMAS 1354m


2.8 Un climat hétérogène

Sur ces territoires, avec un climat oscillant entre l’humidité et le froid l’hiver, puis l’influence méditerranéenne l’été, le contexte est très variée avec de grosses amplitudes thermiques (Fig. 29). Ce paramètre indiquera les choix à faire, en plus de l’ambiance recherchée, des matériaux à employer, de l’isolation à choisir, et de l’architecture par sa typologie. Les hivers se caractérisent par des précipitations importantes, avec en moyenne 5 à 10 jours de neige, puis des températures montagnardes avec des moyennes minimales à -5°C de décembre à février. L’été, la quantité de précipitation est divisée par deux par rapport à l’hiver. Au printemps et à l’automne, ces deux saisons se définissent comme humides et assez fraiches, avec des possibilités de gel jusqu’en mai. Les vents sont plutôt constant dans l’année, avec une prédominance d’un courant nord/ nord/est, autour de 1000h/an. Pour mon second paramètre, en allant plusieurs fois sur le site de projet avec l’appui de simulation informatique, je me rend compte que la durée de l’ensoleillement est très variée entre l’été et l’hiver (Fig. 30). De ce fait, lors du solstice d’hiver, l’ensoleillement est interrompu par la montagne du Grand Brisou, ce qui reporte l’exposition au soleil en fin de matinée. Entre les deux équinoxes annuels, il y en a davantage, permettant de recueillir le maximum d’énergie par des capteurs thermiques et photovoltaïques, dans une perspective de projet autonome du point de vue énergétique. 38


ROSE DES VENTS

Rose des vents

(Fig. 29)

N

NO

NE

O

E

SO

SE

Données météorologiques S

Jour de neige, moyenne Jour de gel, moyenne Température max. moyenne Température min. moyenne DONNÉES DUmoyenne CLIMAT Précipitation 30 jours 25 jours 20 jours 15 jours 10 jours 5 jours 0 jours

0

0.5

2km

Nov

Déc

40°c

150mm

30°c

125mm

20°c

100mm

10°c

75mm

0°c

50mm

-10°c

25mm

-20°c

39

Janv Fevr Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct

Janv Fevr Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct

Nov

Déc

0mm


CARTE ET DONNÉES DE L’ENSOLEILLEMENT

Carte des ensoleillements

(Fig. 30) N 0° 10° 20° 30° 40°

20 Juin 2020

50° 60° 70° 80°

20 Mars 2020 O

Course du soleil Course masquée du soleil

20 Juin 2020

6:30

19:00

20 Mars 2020 22 Septembre 2020

8:00

16:00

21 Décembre 2020

11:00

14:30

E

22 Sept 2020

21 Décembre 2020

S

0

0.5

2km

40


3. LES POTENTIELS DE LA GRANGE POUR LE PROJET

««Le rapport au paysage peut être une expérience d’ordre spirituel. Peutêtre un hommage au lieu, à la nature. Au plaisir d’être là.» Richard Long LE MONDE, Richard Long, la promenade de l’Anglais. [En ligne] https://www.lemonde.fr/culture/article/2008/06/18/exposition-richard-long-lapromenade-de-l-anglais_1059740_3246.html


la végétation qui est une richesse pour la biodiversité et la nécessité de déboiser pour dégager des vues.

3.1 Des ambiances et un contexte environnant sensible

Le site du projet expose une richesse dans la biodiversité, sur notamment la végétation. Avec un couvert assez opaque localement, autour de la maison, une population de mélèzes et de sapins sont importantes (Fig. 31). Sur le flanc est du projet, ce sont des érables qui apportent un masque important, avec des érables champêtres. Ces arbres apportent une ambiance saisissante l’automne par une colorimétrie chaude. L’hiver , ces arbres feuillus perdent leurs feuilles, dégageant ainsi le camouflage du refuge. L’enjeu sera de trouver un équilibre entre une préservation de

Le site du refuge s’articule donc sur deux constats, une couverture végétale boisée assez importance localement et un sol ponctuellement minéral et boisé de végétations basses. En effet, sur ce dernier point, il y a des halliers (buissons épais) au nord du refuge puis des branchages. Sur la partie descendante et pierreuse de la parcelle, à plusieurs mètres du pignon est du refuge, les érables composent avec de petits arbustes.

(Fig. 31)

Melèze

Sapin

Érable champêtre

42


(Fig. 32) Plan de situation de l’état des lieux

DÉBUT DU CHEMIN RENCONTRE DE PLUSIEURS FLUXS

LAC CULINAIRE AVEC UN IMPACT FORT DANS LE PAYSAGE MAISON DES COTILLES EN LISIÈRE DE FORÊT

43 0

25

100m

Maison du Grand-Veymont, un accueil complémentaire


(Fig. 33) Vue aérienne entre le refuge et la grenouillère

DÉPART À PIED

LIEU DU PROJET

Le site de projet est facilement accessible pour tous les publics, en moyenne il faut compter 10 à 15 minutes à pied pour y parvenir. Avec seulement 50m de dénivelé entre le parking de la grenouillère et une distance d’environ 450m, le projet mise sur la proximité, tout en s’impregniant d’une ambiance de montagne et d’isolement.

0

50

150m

44


3.2 Un premier coup d’oeil sur l’existant

La cabane des Cotilles est originellement un lieu en plein alpage à la fin du XIXe et début XXe siècle. Le site était très aride avec peu de forêt. La terminaison provient d’une construction en bois sur le lieu de projet qui servait à l’origine pour l’agriculture, un bâtiment de stockage. Il y a malheureusement très peu d’informations à ce sujet. C’est au début du XXe siècle qu’une construction maçonnée voit le jour, une possible grange pour le stockage du foin dans cette partie de Gresse-en-Vercors qui était un lieu de passage pour les bêtes entre le village et le Pas de la Ville, notamment pendant les estives. Avec un emplacement et une orientation tournée vers le village, un plan simple et un sous-comble aménageable, tout les indices amènent vers cet usage. L’association du patrimoine et la municipalité n’ont pas plus d’information à ce sujet, ce qui rend l’historicité et l’usage de la maison d’alpage encore assez flou. Le seul élément important à retenir c’est le caractère fort de cette maison et de son emplacement dans le territoire stratégique à l’origine pour la transhumance, aujourd’hui pour les loisirs. Au début du XXIe siècle, appartenant à une propriété privé, la maison d’alpage s’est réhabilitée en une maison d’habitation pour 4 personnes. Cette transformation a été arrété en cours de chantier. Depuis 2002/2003, la maison est abandonnée et la commune cherche à donner un nouveau sens à cet édifice. (Fig. 34) Le chemin formant naturellement une charmille.

45


(Fig. 35) Plan cadastral

0

25

100m

46


47

(Fig. 36) La maison des Cotilles avec une architecture minérale au rez-de-chaussée, un bardage bois sous les combles et un toit pentu de 45°. Isolé par aucun aménagement extérieur, la présence de la maison est impactante, comme ancrée dans le sol et la forêt.


La maison des Cotilles se positionne aujourd’hui dans une parcelle étalée et avec la grange dans l’angle sud-ouest proche d’une butte (Fig. 37). Son orientation estouest, les vues quelles proposent ainsi que la volumétrie existante sont des qualités pour créer un lieu de vie et d’accueil majeur pour le Vercors (Fig. 38).

Limite sensible de l’immersion complète dans la forêt

Flux des randonneurs allant au pas de la Ville

Vue sur le village et les alpages à travers les arbres

(Fig. 37) Plan masse, état des lieux

48 0

10

30m


1

2 3

4

1. Façade pignon actuelle. 2. Terrain au nord de la maison. 3. Vue arrière depuis la forêt. 4. Révélation du projet sur le chemin. (Fig. 38) 49


3.3 Le diagnostic pour inventairiser et se projeter Dans une quête de récupérer les ressources matérielles du site, un travail d’inventaire est mené pour distinguer les fragilités et les éléments pertinents à valoriser (Fig. 39). Avant même de faire cette action, le premier constat est le sentiment de renfermement par les multiples cloisons qui étouffent l’espace, cache la charpente. Les murs sont recouverts d’isolations

en plaque de plâtre et polystyrène. Le premier réflexe est d’extirper les solives, le plancher, les cloisons, les isolants moisis pour remettre au goût du jour les caractéristiques essentiels des lieux (Fig. 40). L’intérieur est un fatras d’objets et d’éléments constructifs laissés à l’abandon. Petit en dimension, avec une emprise de 8m par 11m, incluant des murs oscillants entre 45cm et 50cm d’épaisseur, le projet retenu sera celle d’une extension en conservant les 4 murs périphériques en pierre. Élements constructifs à démonter, à trier ou réemployer

575

129

411

A. Sas d’entrée 7,05 m2

85

377

68

1795

408

3075

88

114

145

3535

219

347

135

130

C. Garage 22,85 m2

135

835

6895

655

675

C.

250

73

B.

B. Salle commune 36,14 m2

353

1815

100

3085

248

2525

A.

153

1865

48

Plan RDC, diagnostic (Fig. 39) Échelle 1/100 381

603

100

407

0 GSEducationalVersion

5m

50


(Fig.40)

Chambre 1 13,72 m2 237

Sous comble

Vue plein est

Coupe longitudinale, diagnostic 216

Salle commune 36,14 m2

270

Sas d’entrée 7,05 m2

Échelle 1/100 0

270

Espace cloisonné

5m

+6,52 Toiture

237

316

GSEducationalVersion

+2,34 r étage 208

Coupe transversale, diagnostic Échelle 1/100 0

51

Couloir 5,5 m2

±0,00 aussée

5m BONNET Gaël PFE - Gresse-en-Vercors

Garage 22,85 m2


(Fig.41)

Façade nord, état des lieux Échelle 1/100 0

5m

+9,52 PM

+6,52 Toiture

Façade est, état des lieux

GSEducationalVersion

+2,34 er étage

Échelle 1/100 0

±0,00 aussée

5m

52


1

2 3

4

1. Assemblage des arbalétriers et de la panne faitière, à mettre en avant. 2. Garage inutile et dangereux, à démolir. 3. Pathologie sur un angle du mur en pierre. 4. Conserver les poutres en bon état. (Fig. 42)

53


1 2 1. Vue à l’est depuis la maison d’alpage, avec un soleil couchant sur le rocher du Baconnet. 2. L’ouest du projet, en aval de la chaîne du Vercors. (Fig. 43)

54


3.4 Inspiration Land Art, matière de création sous la lisière de forêt L’enjeu est de retranscrire par le projet et l’aménagement la transition que le site propose sur le regard tourné vers Gresse et un autre vers le Vercors. Cette recherche artistique et technique s’oriente sur une réutilisation de la matière présente pour créer, comme avec des troncs pour des bancs. L’approche paysagère sera aussi mise en avant par l’appropriation du site, une liberté de contempler le paysage et y méditer (Fig. 44). «Récepteur du monde environnant, l’architecte introduit des valeurs de culture et de civilisation dans le construit. L’art et l’architecture relèvent aujourd’hui de démarches parallèles. Des échanges esthétiques et intellectuels s’opèrent et s’avouent ouvertement.»9 (Fig. 44) S’approprier l’espace forestier pour la contemplation et l’isolement.

9. BONIFACE Laeticia, Architecture et paysage «Pour une conservation inventive des paysages», projet d’un équipement culturel dans le Trièves, p.18. 55

(Fig. 45) Utiliser les ressources proches pour bâtir, se distinguer dans le paysage par un mimétisme vertical des arbres.


De ce postulat, le projet se construit en sollicitant nos connaissances, nos curiosités et exposer notre philosophie dans le dessin architectural. Dans cette recherche d’utiliser au mieux les ressources locales, travailler sur le construit et le non-construit, je me pousse à m’inscrire dans cette démarche du Land Art, mouvement né dans les années 1960. Tout lieu naturel peut-être propice à cette acte artistique et paysagère, le refuge des Cotilles sied à cet exercice, à l’orée du bois (Fig. 46).

SOMMET DE PIERRE BLANCHE 2106m

LIEU DE PROJET 1300m

Dans ce cadre sylvestre, l’aménagement extérieur s’assemble autour du paysage qui peut s’ouvrir par quelques débroussaillages, un chemin permettant aux PMR (Personne à Mobilité Réduite) d’accéder au dortoir par l’extérieur et de s’approprier notamment la butte au sud du projet qui se tourne vers le GrandVeymont. J’essaye de donner du sens au lieu par une liberté d’agir mais aussi une modestie de ne pas dénaturer, ne pas créer un décorum inutile.

GRENOUILLÈRE 1250m

GRESSE-EN-VERCORS 1210m

IMMERSION PLEINE NATURE DANS LE VERCORS ET SES FORÊTS

ROCHER DU BACONNET 1807m

OUVERTURE DU PAYSAGE À L’EST

2000m

1000m

(Fig. 46) Coupe du territoire et des deux ambiances autour du projet

0

0.5

1km

56


4. UN PROGRAMME DÉTERMINÉ PAR DES ENJEUX DE VIVRE ENSEMBLE ET D’ACCUEIL

«L’habitat en altitude ressemble à celui de la plaine ; à mesure, toutefois, que nous montons plus haut, les lois de la nature deviennent plus impératives ; l’abris que l’homme y fonde doit donc répondre avec une particulière efficacité à des besoins plus urgents qu’ailleurs.» PARC NATIONAL DE LA VANOISE, Denys Pradelle, architecte : un humaniste de l’aménagement en montagne, p.57


4.1 Intégrer le projet aux enjeux des territoires

L’attente de la commune est multiple. A partir de rencontres avec M. PECOUL, adjoint à la mairie de Gresse-en-Vercors, les grandes lignes du projet sont esquissées, autour du programme de refuge. Tout d’abord, la volonté municipale est d’en faire un site remarquable pour l’accueil. Le refuge des Cotilles, un ERP (Équipement Recevant du Public) est un composant important dans la notoriété de Gresse-en-Vercors. Cette dernière souhaite offrir une offre d’hébergement variée pour le tourisme qui provient de Grenoble et de Lyon. Le Vercors est en effet une destination attrayante par sa proximité et son cadre de vie. De plus, l’envie de transformer cette ancienne maison d’alpage en un lieu digne de ce nom se développe. L’ambition est de voir comment dans cette forte attente de tranformation, l’architecte peut trouver un équilibre entre une proposition puissante en idée et une posture que j’installe dans le raisonnement, être indépendant dans une démarche pédagogique mais aussi prendre en compte les enjeux soulevés par de nombreux acteurs. En effet, Gresse-en-Vercors est à l’épicentre de 3 grands acteurs du territoire, tel que le l’établissement public du SCOT de la grande région de Grenoble, la Communauté de commune du Trièves et le Parc Naturel Régional du Vercors avec une charte dédiée (annexe 8.2). Dans ces trois organismes, plusieurs éléments ressortent tel que l’accueil, valoriser le patrimoine, l’équilibre dans l’organisation urbaine, faire du Vercors un espace connu par la préservation et de créer des liens fort de proximité. Cette dernière peut être sur la filière bois sur le plan économique ou encore une meilleure articulation entre l’urbanisation et l’offre des transports

alternatives à l’automobile thermique. «La filière forêt-bois est constituée de nombreux intervenants entre lesquels les relations doivent être développées et renforcées dans un objectif de meilleure valorisation économique des bois du Vercors.»10 De plus, la commune elle-même s’inscrit dans cette démarche qui tend à s’harmoniser, grâce à des PLU montrant à la fois des objectifs sur le plan environnemental, urbanistique et économique, comprenant certaines restrictions, notamment dans notre zonage naturel (annexe 8.1). Ce qui a pu être constaté c’est de tendre vers une autonomie énergétique, créer une architecture ambitieuse, mais le PLU lui-même tempère certaines de nos actions. C’est ainsi que j’ai pris la décision de l’étudier en partie pour ensuite prendre du recul et me libérer de contraintes, dans un but avant-tout d’un travail pédagogique. Le raisonnement reste focalisé sur le développement du refuge, son identité, pour le pousser au miximum.

10. PARC NATUREL RÉGIONAL DU VERCORS, 2008-2020 la charte du parc du Vercors, p.45. 58


4.2 Le fonctionnement du refuge, vers un tourisme 4 saisons Dans cette attitude de pluri-saisonnalité, c’est-à-dire un éclatement de l’ouverture du refuge à l’année, cela s’inscrit dans la démarche des acteurs. Il sera pertinent de prendre en compte cela dans l’approche constructive et d’isolation pour un confort à toutes périodes, été comme hiver, ainsi que les publics différents d’une saison à l’autre. De fait, avec une économie seulement autour de la saison enneigée, par le ski et les activités annexes, il n’y a plus de perennité économique et sociale. Les saisons hivernales se raccourcissent, ainsi la commune tend vers un tourisme toute-saison. Cette dernière favorise les usages multiples d’un lieu, la longévité d’ouverture d’hébergement sur plusieurs saisons et concerne un plus large public. Ainsi le projet se dessine dans l’idée que je met en avant, le vivreensemble et la cohabitation des publics dans un ERP. Par quel levier le projet peut réunir à la fois des alpinistes et des enfants ? C’est ainsi qu’un organigramme (Fig. 47) se créer, avec des espaces adaptés en prenant la temporalité de chacun. L’accueil, comme vue dans les enjeux, sera mise en avant par l’extérieur avec un espace dégagé, végétal et favorisant l’accessibilité à tous. Cet accès sera visible depuis le chemin, qui dessine aussi le projet. La salle commune est le noyau central avec une envie de mettre autour d’une même table tout le monde. Ensuite, il est nécessaire de distinguer, de manière plus intimiste, les gardiens et le public, par une distanciation de ces deux, la nuit notamment. Puis dans l’approche du mobilier, il sera essentiel de penser à chacun, par le dimensionnement et l’ergonomie. 59

De manière plus globale, le projet aura une posture de qualité environnementale, souvent cité dans les enjeux territoriaux, par l’utilisation d’énergies renouvelables, de matériaux sains et un marché de circuit-court, ce que je vais exposer dans les prochaines pages de raisonnement.


Organigramme du projet (Fig. 47)

ASSAINISSEMENT AUTONOME

REFUGE

VENTILATION VMC ET NATURELLE

CHAUFFAGE POÊLE À BOIS

ESPACE TECHNIQUE

RÉGULATION HUMIDITÉ ENDUIT À LA CHAUX

SE DÉTENDRE

TOIT ET MURS OSSATURE BOIS ISOLÉS EN OUATE DE CELLULOSE

RENCONTRER

Matériel Poubelle ECS Batterie ...

SANITAIRES

2 WC et 1 WC PMR Sec 2 lavabos Un espace bidet

DORTOIR INTÉRIEUR

S’INFORMER SALLE COMMUNE

SE DIVERTIR

CALME

Rattaché à la cuisine Comptoir Informer le public Vue extérieure

CONTEMPLER LE PAYSAGE

GRESSE-EN-VERCORS

30m2 Restauration (14 couverts) Espace lumineux Accès à la terrasse Longue table Modularité du mobilier Accessibilité PMR Poêle d’appoint

ACCUEIL SAS D’ENTRÉE

S’APPROPRIER LES LIEUX

Aménagement extérieur en bois Rampes pour accessibilité PMR Accueil Exposition sud-est Vue dégagée au sud

IMMERSION PLEINE NATURE VIVRE ENSEMBLE

COMPACITÉ CUISINE

TERRASSE

Capacité de 14 personnes Rapport aux paysages Accessibilité PMR par l’intérieur et l’extérieur

30m2 Accès terrasse Fonctionnel Table Relation extérieur Stockage

ESPACE GARDIEN

2 coins gardiens Bureau Rangements Sanitaire et douche

PNR VERCORS

CHEMIN DU PAS DE LA VILLE ESPACE EXTÉRIEUR 60


Le refuge fonctionne conformément presque toute l’année (Fig. 48). Cet objectif se confronte avec un contexte avalancheux qui empèche de recevoir du public l’hiver en dehors des horaires du domaine skiable pour des raisons de sécurité. L’ouverture s’organise ainsi en rapport avec les évènements, les activités sur le village et la fréquentation touristique. «Les refuges ne sont gardés qu’une partie de l’année, du fait de l’accessibilité et de la fréquentation touristique.»11

Jan vie r

Décembre

Au to m

REFUGE FERMÉ SAUF SUR RÉSERVATION

tob

re

REFUGE OUVERT

REFUGE FERMÉ SAUF SUR RÉSERVATION

t

l

lle t Jui

Juin

L’équilibre à trouver dans ce fonctionnement économique et de répondre à la demande puis à l’envie de faire de Gresse-en-Vercors un village pouvant accueillir tout au long de l’année. C’est ainsi que s’organise mon parti pris, entre les contraintes liées aux risques naturels, la demande et sur un principe de réservation en automne et printemps. 23:00

01:00 22:00

02:00 21:00

03:00

61

Av ri

ps

i Ma

00:00

Mars

Pr in te m

é Ét

û Ao

r

rie

v Fé

REFUGE OUVERT AUX OUVERTURES DU DOMAINE SKIABLE

Septembre

23:00

r ve

bre

Oc

L’été, le refuge ouvre tous les jours avec 2 gardiens présents pour guider, informer et rendre service aux publics. Pendant cette période, la restauration au refuge et l’offre d’hébergement agit communément. En hiver, souligné en introduction, le refuge fonctionne comme un point important avec les activités journalières autour de la neige comme le ski alpin, le ski de randonnée et les chiens de traîneau à côté. L’entrée à une salle commune et les sanitaires sont accessibles. Entre le mois d’octobre et de décembre, ainsi que d’avril à juin, le refuge peut être ouvert temporairement sous forme de réservation, sous une gestion municipale, pour des réunions, des colloques, dormir au refuge et y manger.

Hi

m ve No

ne

Périodes d’ouvertures et de fermetures du refuge, en fonction de la fréquentation touristique (Fig. 48)

20:00

04:00

00:00

01:00 02:00 03:00

04:00

11. KOBER Pascal, VULLIAMY Dominique, Encyclopédie des Alpes, p.383. 05:00

19:00

05:00


Horaires du refuge en période sans neige

(Fig. 49)

23:00

00:00

Horaires du refuge durant la période neige 23:00

01:00

22:00

20:00

05:00

06:00

18:00

07:00

17:00

08:00

16:00

09:00

04:00

19:00

05:00

06:00

18:00

07:00

17:00

08:00

16:00

13:00

12:00

PRÉPARATION PAR LE GARDIEN ET ENTRETIEN

10:00

14:00

11:00

Préparation par le gardien et entretiens pour l’ouverture et la fermeture des services.

09:00

15:00

10:00

14:00

03:00

20:00

04:00

19:00

02:00

21:00

03:00

15:00

01:00

22:00

02:00

21:00

00:00

13:00

Ouverture du refuge pour l’accueil du public.

12:00

11:00

Restauration pour les clients du refuge qui y dorment là et possibilité de réservation pour le public extérieur.

OUVERTURE PERMANENTE POUR L’INFORMATION DU PUBLIC ET L’ACCÈS À UN «SNACK/TERRASSE/BUVETTE»

Le refuge organise ses horaires ouverture de deux manières (Fig. 49). Comme vue postérieurement, avec les risques d’avalanches, celui-ci est RESTAURATION SUR RÉSERVATION POUR LE PETIT-DÉJEUNER ET LE DINER, POUR des LES PERSONNES DORMENT AU REFUGE EXTÉRIEUR GARDÉ fermé en dehors heuresQUId’ouverture duET domaine skiable. Ainsi, durant cette période, le refuge offre un accueil et un service de restauration type VER / DÉBUT PRINTEMPS) NS NEIGE (ÉTÉ) buvette entre 9h et 17h. Pour le public, avec un refuge intégré aux activités de sports d’hiver, il sera un coin chaud pour se retrouver, se reposer ou encore manger. En dehors de la période de neige, essentiellement l’été, le refuge est entièrement ouvert, de jour comme de nuit. Une offre d’hébergement en refuge est proposée comme la possibilité de bivouaquer aux alentours. Le matin, un petit déjeuner est présenté aux clients qui ont aussi le droit à un dîner le soir. Lors du déjeuner, un service de restauration simple est prévu. L’engagement à mener est d’offrir aux personnes des produits locaux et du terroir, inclure le projet dans un rayonnement d’action socio-économique en travaillant avec des agriculteurs. 62

LES OBJECTIFS


5. UN PROJET DE REFUGE INSCRIT DANS UN CADRE NATUREL, EN RETENANT L’ESSENTIEL DU LIEU

«Les matériaux, les systèmes constructifs, les proportions et les finitions jouent un rôle essentiel dans la physionomie et l’atmosphère du bâtiment, dans ses qualités spatiales, mais aussi dans le sens que celui-ci produit au sein de la société.»

CURIEN Emeline, Gion A. Caminada: S’approprier au plus près des choses, p.83


Le Parc Naturel régional du Vercors est maillé de plusieurs abris et refuges. Ces derniers sont très présents, majoritairement dans le département de l’Isère et moins dans la Drôme (Fig.50). Les refuges sont à la fois des repères, des objectifs ou des étapes pour des randonneurs. Les skieurs de randonnée, quand ces refuges sont ouverts, ceux-ci les utilisent très fréquemment durant leurs ascensions. GRENOBLE

Je suis parti de la posture que le refuge des Cotilles, de manière hypothétique, sera le dernier refuge gardé du Vercors dans une perspective à moyen terme. D’où l’importance que j’apporte à ce projet pour l’accueil au sens large. Le refuge des Cotilles, comme le chalet alpin de la Bérarde à Saint-Christophe-en-Oisans, sera un point d’étape ou de départ en bout de grenouillère. En effet, il se situe à la croisée des chemins et au bout d’un vallon. Cette configuration où le public peut partir de Gresse le matin pour rejoindre le plateau est étudié. A ce constat, comment le refuge peut être un point d’intérêt pour dormir la veille d’une ascension. Une bonne partie de la clientèle sera vraisemblablement composée de sportifs d’étapes. Par le GR91 ou le Tour du Vercors, nombreuses sont les possibilités de découvrir le territoire sur plusieurs jours.

SAINT-MARCELLIN

VILLARD-DE-LANS

ROMANS-SUR-ISÈRE

ABRI DE LA PEYROUSE MONESTIER-DE-CLERMONT REFUGE DE LA JASSE DE PLAY NOUVELLE JASSE DE LA CHAU VASSIEUX-EN-VERCORS

CABANE BERTRAND

REFUGE DES COTILLES BARAQUE FORESTIÈRE DU VEYMONT

GRANDE CABANE

CABANE DES AIGUILLETTES CLELLES

(Fig. 50) Plan des chemins de randonnées dans le Vercors et refuges

DIE

Refuge et abris

Principaux chemins de randonnées et variantes

CREST

64


5.1 La recherche par des scénarios contrastés Durant l’année qui s’est écoulée, plusieurs scénarios de projet sont venus se confronter (Fig. 51) L’enjeu était de circonvenir le sujet, trouver le meilleur parti pris et comprendre les faiblesses de chaque dessin. L’idée de créer deux entités architecturales, en quinconce ou à différentes altimétries à commuer. L’exercice le plus complexe est de simplifier l’idée de projet, jusqu’au moment où tout le programme était unifié sous un toit, ayant un sens symbolique fort.

65

(Fig. 51)


1 3

2 4

1. Scénario d’un dortoir annexe, dissocié du refuge, avec des couchages à l’extérieur. 2. Vue en plongé sur le nord du scénario, avec une grande terrasse en bois. 3. Autre scénario par un dortoir extérieur vers le soleil levant et le début d’un travail sur un parcours extérieur épousant les pentes de la butte. 4. Vue depuis le chemin du pas de la Ville sur les deux entités architecturales. (Fig. 52) 66


5.2 Réhabilitation en gardant l’esprit du lieu et par un aggrandissement contemporain Au final, je pars de l’idée de transformer et aggrandir un simple bâtiment d’héritage agricole, une possible grange, en un refuge unifié. L’approche fonctionnelle du refuge et la spiritualité apportée seront deux éléments développés dans le processus. Un projet de réhabilitation et d’extension favorisera l’accueil et l’hébergement de qualité, par un refuge tourné vers l’est et l’ouest, avec un archétype longitudinal reliant deux atmosphères sensibles. L’équilibre dans le dessin est d’intégrer un projet du XXIe siècle tout en gardant une démarche de préservation des éléments existants. Il s’associera avec un plan global où le projet est un repère dans le domaine skiable et aux chemins de randonnée. Il sera un point central entre deux flancs de montagnes, garni d’activités pleines natures pour tout public. Dans un premier temps, il y aura une exposition de la genèse de projet, les principes conceptuels installés. Puis viendra une exposition du projet jusqu’au mobilier et les partis pris tel que l’énergie et la construction.

(Fig. 53) Le mur pignon du refuge en écho avec la verticalité du GrandVeymont, une symbiose entre les deux par un travail de prestance dans le paysage, tout en restant humble face à la grandeur des montagnes. 67


(Fig. 54) Plan de situation et perspective de projet

NOUVEAU CHEMIN POUR REJOINDRE LE PROJET EN SKI PAR GRAVITÉ REVALORISATION DU CHEMIN JUSQU’AU CENTRE DU VILLAGE, SUIVANT LA GRESSE

NOUVELLE LIAISON PIÉTONNE ET SKIABLE POUR CONTOURNER LE NOEUD DE LA GRENOUILLÈRE ET RELIER LES DEUX PANS DE MONTAGNE

68 0

25

100m

Nouvelles liaison skiable

Remettre en valeur le chemin du Pas de la Ville, notamment après le chantier et créer un parcours liant le village

Maison du Grand-Veymont, un accueil complémentaire


Genèse du projet

La genèse du projet de refuge a été dictée par deux idées fortes, une immersion du bâti dans son cadre naturel, avec le moins de destruction possible, que ça soit pour la maison et l’environnement, puis une signature architecturale assumée d’extension en continuité (Fig. 55). La maison rurale par elle-même a été allongée a ses deux extrémités par des constructions en ossature bois. Ces deux polarités, qui déportent l’espace initial à l’est et à l’ouest, reflètent les deux ambiances présentes sur le site, relevant l’esprit des lieux. A l’est, dans l’espace dortoir, une immersion dans la forêt qui est synonyme d’intimité. Puis à l’ouest, avec l’extension dédié à l’accueil et à la gestion du refuge, un regard tourné vers Gresse-en-Vercors. En conservant en son milieu le corps de pierres maçonné pour l’espace commun, l’ensemble est unifié par une seule toiture à deux pans. Le parti pris dès le départ c’est de faire rentrer la lumière naturelle dans un édifice à l’origine très peu éclairé et cloisonné. L’accent a été mis sur un agrandissement des baies existantes pour le réfectoire et la création de grandes surfaces vitrées protégées par une enveloppe en claire-voie tamisant le rayonnement solaire. Pour finir, l’idée était de penser le projet par son intériorité mais aussi par ses abords, avec un aménagement maitrisé, quelques défrichages pour aérer l’espace et un travail essentialiste sur la terrasse. Celle-ci permet d’accéder au projet, par la symbolique de la dernière ascension avant de se mettre à l’abri. La philosophie extérieure est de travailler avec les ressources proches, semblable à la démarche des abris du Vercors où un rondin peut servir d’assise. (Fig. 55) 69


1

2

3

4

1. Insertion du projet dans la lisière de forêt. 2. Mur pignon en vue contre-plongée. 3. Inscription du refuge perpendiculaire à la pente. 4. Le refuge en parallèle du chemin, avec un faîtage axé nord-est / sud-ouest. (Fig. 56)

70


(Fig. 57) Vue dégagée sur le projet depuis le chemin du pas de la Ville, trouver une harmonie avec les lieux en jouant sur la partie visible du projet pour l’accueil et la partie intime à l’arrière du projet pour le dortoir. 71


(Fig. 58) Vue du refuge avec sa terrasse et ses extensions depuis le chemin du Pas de la Ville, l’arrivée du public, avec un dessin architectural gracile et élancé.

72


(Fig. 59)Aperçu du dortoir depuis l’amont du terrain, avec une passerelle et créant une legère mise à distance. 73


1

2

3

1. Vue en plongé sur le projet avec la butte réappropriée en premier plan et la partie du dortoir en second plan. 2. Vue de dessus du refuge, avec une terrasse accompagnant les flux. 3. Espace dégagée au nord pour des installations techniques et un plan libre pour le divertissement des enfants et la possibilité de créer un aire de bivouac sous les bois. (Fig. 60)

74


75

(Fig. 61) Plan masse

0

4m


(Fig. 62)

Faรงade est

0

2

5m

2

5m

Faรงade ouest

0

76


(Fig. 63)

Faรงade sud

0

2

5m

Faรงade nord

77

0

2

5m


L’entrée à l’est est accessible y compris par des personnes à mobilité réduite par une terrasse en bois, pendue à ses extrémités. Cette terrasse symbolise une transition entre le sol naturel, et le passage à l’intérieur du projet, sous forme d’évolution et en réinterrogeant les montoirs. L’espace au nord est volontairement libre, pour l’assainissement, être un espace de jeu et possiblement aménager une aire de bivouac. En renfoncement, afin d’identifier l’entrée principale des autres portes de service, un sas d’entrée lumineux attend le client ou les curieux. Cet espace se veut ergonomique et fonctionnel, afin d’y ranger les chaussures, les skis et certaines affaires. Un guichet sous forme de comptoir se dessine en continuité des déplacements par un dessin angulaire, où celui-ci s’ouvre sur la grande salle commune haute sous toiture, sous une nouvelle charpente à blochet, généreuse en espace, où une ambiance chaleureuse prédomine. Au centre, une grande table en bois entourée par des tabourets sur-mesures et légers agencent l’espace. La symbolique d’une seule grande table a pour vocation de valoriser le vivre-ensemble. Cette espace est lumineux, par la lumière traversante et l’enduit à la chaux qui éclaircie les murs. Seul le mur au nord sera isolé, dans le but de révéler le plus possible le côté minéral de cet espace existant. Au fond de la salle commune, un âtre est aménagé, participant à cette atmosphère rustique et le plus simple qui soit. Telle une alcove, deux personnes peuvent se retrouver et se réchauffer au plus près du feu. Le poêle à bois, mit en valeur au centre, diffuse rapidement la chaleur au 4 coins de la salle. Sur l’extension est, où suis notre regard à l’entrée, les sanitaires sèches à bac de sciure sont accessibles rapidement et un espace technique au nord est présent. Les occupants du refuge peuvent aussi faire leurs toilettes grâce à un bidet. Derrière le comptoir, où le premier contact

intérieur vient entre le gardien et le public, s’accommode une cuisine en plan circulaire, avec un accès aisé vers l’extérieur pour servir. Un local alimentaire, où un congélateur et des étagères de rangement prennent place, a aussi été pensée pour le réapprovisionnement et le service. L’ambiance authentique et accueillante dans ce premier niveau est essentiel pour les premiers souvenirs des lieux et mettre en confiance le public. Il doit s’en dégager à toute heure de la journée une impression de bien-être, de chaleur, de lumière et de protection. Le traitement de la pierre avec un enduit à la chaux, un mobilier en bois ainsi que la charpente apparente, participe à l’esprit des lieux originels. La lumière distribuée par deux baies vitrées ainsi que les que les ouvertures au dessus des murs distillent une lumière apaisante.

78


(Fig. 64) Plan RDC 0

STOCKAGE ALIMENTAIRE 6,5 M2 LV

CO R 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

5 cm 9 x 1 5 cm 12H F x 1 11

SALLE COMMUNE 58,6 M2

CUISINE 20,2 M2

SAS D’ENTRÉE 9,5 M2 ACCUEIL ML

ESPACE TECHNIQUE LOCAL POUBELLE 17,1 M2

5 cm 9 x 1 5 cm 12H F x 1 11

12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

SANITAIRE 19,8 M2

79

GSEducationalVersion

2

5m


A l’étage, la galerie participe elle aussi à l’atmosphère générale de la salle commune en contre-bas. Reliée par un escalier derrière le coin chaud, la galerie permet de se détendre par des assises abaissées, se cultiver par une bibliothèque et se retirer vis-à-vis de la salle commune. Cette espace suspendu joint le dortoir à l’ouest et l’espace gardien à l’est. Dans une attention portée sur le confort d’usage des gardiens, ces derniers peuvent gérer l’ouverture et la fermeture du dortoir sans redescendre. La luminosité est volontairement douce et reposante, par des baies entre la structure de la charpente révélant celle-ci.

chambres qui sont aménagées. Celle-ci jouent sur la hauteur pour distancier les étagères de rangement et le large bureau en bas, et un couchage deux places en mezzanine. Des sanitaires à eaux propres aux gardiens sont pensées ainsi qu’un coin buanderie. L’idée de tous ces espaces, avec une dilatation entre le chaud et le froid, entre le partage et l’intime, entre les lieux plus compacts et plus spacieux, à vocation à ne pas créer des espaces neutres. Le but est de procurer par l’architecture ainsi que le paysage un relief d’expérience du refuge, autour du vivre-ensemble, pour les gardiens et le public.

Le dortoir, sur ce palier, adopte un mobile adapté à l’esprit déjà installé dans la salle commune, par des lits individuels, intimes, mais dans un dortoir collectif. Ce qui est recherché dans le dessin du mobilier et des espaces, c’est une facilité dans le séjour des personnes, avec praticité. Un traitement de la lumière à la fois travaillée et immersive avec une façade filtrée participe à une atmosphère de protection en s’approchant de la forêt. Grâce à la hauteur sous toit, chaque occupant du dortoir, pour une capacité de 14 couchages, bénéficie environ 6m3 d’air. Ce critère m’ai paru important à prendre en considération pour le confort du sommeil. La vue offerte sur la forêt et le paysage participe à la frontière très fine entre l’intérieur et l’extérieur, en trouvant un équilibre entre le sentiment de protection et d’ouverture. L’espace gardien est semblable à la philosophie du dortoir, à la différence que le confort est différent par des occupants qui gère le refuge pendant plusieurs mois à l’année. Avec une logique d’habitation, le coin gardien, installé sur l’extension cuisine et accueil, à un regard direct sur la terrasse depuis l’intérieur. Cette partie du refuge est esquissée pour recevoir un gardien et de temps en temps un aide-gardien. C’est donc deux

80


(Fig. 65) Plan d’étage 0

COIN GARDIEN 38 M2

GALERIE 37 M2

DORTOIR 14 COUCHAGES 38,6 M2 + 6M3 PAR PERSONNE

81

GSEducationalVersion

2

5m


(Fig. 66)

Coupe transversale 1

0

2

5m

Coupe transversale 2

0

2

5m

82


(Fig. 67)

Coupe longitudinale 1

0

2

5m

Coupe longitudinale 2

0

2

5m

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1

GSEducationalVersion


Salle commune et coin chaud

Espace gardien

Galerie

Dortoir

(Fig. 68)

84


(Fig. 69)

Sortie extérieure des sanitaires, avec un mur en béton en partie semi-enterrée.

Accès extérieur du dortoir par une petite passerelle, proposant une mise à distance avec l’environnement.

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Le dortoir avec une hauteur sous toit élevé, une impression de grandeur et d’espace avec un mobilier compacte.

Distinction entre les murs en pierre retravaillés avec de l’enduit à la chaux et les extensions en construction bois.

La galerie surplombe la salle commune, relié par un escalier. Un espace cossu et de détente.

Prolongation des pannes existantes par un assemblage mi-bois sur une nouvelle charpente à blochet.


5.3 Travail sur l’ergonomie, jusqu’aux détails et mobiliers

Sur l’existant

Sur les extensions

(Fig. 70) Coupes transversales 0

COUVERTURE BAC ACIER Bac acier 2cm épaisseur Anti-feu autour de la conduit de cheminée Chapiteau de cheminée > 40cm au dessus du faîtage Pare-neige avant la goutière et panneaux solaires Gouttière intégrée

COUVERTURE BAC ACIER Bac acier 2cm épaisseur Pare-neige avant la goutière Gouttière intégrée TOIT EN SARKING, ISOLATION EXTÉRIEURE Lambris 1cm ép., Isolation ouate de cellulose 15cm ép., Étanchéité pare-pluie Liteaux section 2,5cm Contre-liteaux section 2,5cm

TOIT EN SARKING, ISOLATION EXTÉRIEURE Lambris 1cm ép., Isolation ouate de cellulose 15cm ép., Étanchéité pare-pluie Liteaux section 2,5cm Contre-liteaux section 2,5cm

PROLONGEMENT PANNES INTERMÉDIAIRES ET PANNE FAÎTIÈRE Assemblage à mi-bois Panne section 24x24cm

CHARPENTE À BLOCHET, ASSEMBLAGE EN TENON-MORTAISE ET Blochet section 24x16cm Arbalétrier section 24x16cm Jambe de force section 20x16cm Solive section 15x7,5cm Poutre d’origine section 24x24cm

MUR OSSATURE BOIS Bardage horizontaux 20cm entre-axe Liteaux verticaux Étanchéité pare-pluie Ossature et isolation ouate de cellulose 20cm Lambris bois (sauf cuisine et sanitaire)

OUVERTURE EN DOUBLE VITRAGE ET CEINTURAGE BÉTON

MUR EN PIERRE Mur ép. 45/50cm Enduit à la chaux 1 à 2cm d’épaisseur DRAINAGE Sable, gravillon, petites pierres Drain en tuyaux Film d’étanchéité

GSEducationalVersion

1m

DALLE BÉTON ET PLANCHER Plancher bois mélèze Chape et isolant 4cm ép. Béton armé 20cm ép.

DALLE BÉTON ET PLANCHER Plancher bois mélèze Chape et isolant 4cm ép. Béton armé 20cm ép. Vide sanitaire FONDATION BÉTON ARMÉ SEMELLE FILANTE Profondeur > 100cm hors gel

86


En réinterrogeant les interventions dans le Vercors, grâce aux arbalétriers existants, je les réemploi pour être ma matière première concernant le mobilier extérieur robuste. L’humidité représente le pire adversaire pour la longévité de ce mobilier de plein air. Il sera ainsi protégé par rapport à l’humidité du sol avec un socle en acier et ancré par des tiges pour la stabilité. En effet, ces arbalétriers réemployés ne correspondent plus aux exigeances des charges de neige avec leurs sections carrées (24x24cm). De plus, leurs états étaient quelques peu dégradés par le temps. Pour ne pas faire des déchets inutiles, c’est cette idée qui est venu pour penser le projet avec les ressources proches, voir très proches, à l’image du tronc d’arbre pour en faire une assise. Les tables quant à elles, disposes les arbalétriers à la verticale, aux 4 coins.

ASSISE Matière première mélèze, 32mm ép. Chanfrein sur tous les bords

ASSEMBLAGE ENTRE LES ARBALÉTRIERS EN FAUSSE LANGUETTE Réemploi arbatérier ancien, section 24x24cm 2 fausses languettes 45mm profondeur, 15mm largeur

SOCLE ACIER ANCRÉ

Terrasse GSEducationalVersion

87

(Fig. 71)


Dans les espaces communs, la polyvalence, la légèreté et le design sur-mesure sont les mots clès qui caractérisent le mobilier. Ces termes sert à s’approprier l’espace à sa convenance. Plusieurs scénarios de vie sont envisagés pour un tabouret avec maintien des reins : pour se mettre devant le feu, lire un livre dans la galerie, s’installer à l’extérieur en complément des bancs... De plus, cette utilisation permet de changer la configuration de la table (repas, réunion, colloque...).

Salle commune

Comme à l’extérieur, le réemploi des arbalétriers pour la table commune est étudié, affirmant le côté authentique de cet intérieur et pour sa stabilité.

(Fig. 72)

TABOURET AVEC DOSSIER CALE-REIN Équipement sur-mesure, hauteur assise 48cm Assise ronde diamètre 40cm, 3,2cm ép. 3 pieds en bois, 10cm ép., angle 70° Mobilier artisanal

TABLE COMMUNE Longueur 480cm / Largeur 90cm / Hauteur 78cm Angles arrondis Assemblage en tenon débouchant Tablier 3,2cm ép. Pieds par le réemploi des arbalétriers anciens

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Amener le projet jusqu’au mobilier du dortoir participe à la philosophie générale du refuge. Le dortoir, l’espace singulier au refuge, a été dessiné sur 2 principes. Dans un premier temps à un mobilier unifié pouvant accueillir plusieurs personnes sous un seul toit mais avec des couchages individuels mesurant 80cm de large. Pour le modèle de 4 lits assemblés, il y a 3 niveaux de couchage, allant de 40cm à 160cm de haut. Au milieu, un lit intermédiaire à 80cm est disposé en dessus d’un bloc de rangements. Les couchages situés à 80 et 160cm du plancher auront un pourtour de protection. Le couchage le plus élevé a droit à une échelle pour l’accessibilité. Dans la configuration de 3 couchages conserve le même principe. Chaque occupant a droit à un volume de rangement équivalent pour entreposer des petites affaires.

89

(Fig. 73)

Dortoir

GSEducationalVersion

LE PLEIN ET LE VIDE

ERGONOMIE ET RANGEMENTS


5.4 Penser le projet par une approche environnementaliste et de proximité La motivation du projet est de l’inscrire dans une démarche environnementaliste, en respect avec son environnement et ayant le moins d’impact possible. Après avoir vu en détail le projet jusqu’au dessin du mobilier, la question de la ressource humaine et matérielle pour la construction doit se poser. Cette investigation, certes hypothétique, me dirige dans une quête de valeur sociale, économique et politique dans un projet d’architecture. Dans mon approche, l’attention est portée aux ressources proches, inscrit dans un territoire sur le plan culturel et humains. (Fig. 74) Parti pris de construction

Cette initiative vient aussi à une volonté d’apporter le moins de nuisance sur l’environnement dans la construction à un milieu naturel. L’intérêt est de contrôler la production des énergies grises, la pollution sonore pour le voisinage et la santé des ouvriers. «Dans ce champ de réflexion, que les ressources - matérielles et humaines - utilisées pour construire soient essentiellement locales est d’une importance centrale dans la pratique de Gion A. Caminada. Cette démarche dépasse largement la volonté de réduire l’énergie grise dans le transport des matières premières nécessaires à la construction. Nous l’avons vu, il en va d’enjeux politiques, culturels, économiques et sociaux, qui envisagent la durabilité de l’architecture et son impact sur son milieu de manière plus vaste.»12 MATÉRIELS LÉGERS SECOND OEUVRE ?

MATÉRIELS LOURDS GROS OEUVRE ? RESSOURCES HUMAINES

RESSOURCES MATÉRIELLES LOCALES

TRANSPORT JUSQU’AU PARKING DE LA GRENOUILLÈRE

ARCHITECTE PAYSAGISTE CHARPENTIER MAÇON MENUISIER ÉLECTRICIEN CHAUFFAGISTE ...

BOIS MÉLÈZE PIERRE ACIER POUR LE TOIT VERRE POUR LES OUVERTURES DOUBLE VITRAGE ISOLANTS PLÂTRE ...

ÉVITER LES NUISANCES (BRUIT, POLLUTION) EN FAISANT LE MOINS D’ALLER-RETOUR CHERCHER DES ENTREPRISES LOCALES DÉPOSER LE MATÉRIEL SUR LE PARKING DE LA GRENOUILLÈRE

ÉVITER LE CHEMIN DU PAS DE LA VILLE, CRÉER UN PARCOURS ADAPTÉ POUR LES TRACTEURS

LIEU DE CHANTIER SUR LE SITE DE PROJET ET CONSTRUCTION

DÉCHETS, RECYCLAGE, RÉUTILIATION

DÉBROUSSAILLER LE NORD DE LA PARCELLE

RECYCLER : ANCIEN BÉTON DU GARAGE, CLOISON EN BOIS INTÉRIEUR

METTRE SOUS PROTECTION LES ÉLÉMENTS À RÉUTILISER COMMENCER PAR LE GROS OEUVRE TERRASSEMENT À LA FIN DU GROS OEUVRE SECOND OEUVRE UNE FOIS LE REFUGE ISOLÉ ET ÉTANCHE

12. CURIEN Emeline, Gion A. Caminada: S’approprier au plus près des choses, p.83.

DÉPOLUER ET REVÉGÉTALISER LE SITE APRÈS LE CHANTIER

RÉUTILISER : POUTRES, ARBÉLÉTRIERS DÉCHETS : ANCIENNE ISOLATION LAINE DE VERRE, BAC ACIER ACTUEL, ISOLATION INTÉRIEURE...

90


(Fig. 75) Localisation des entreprises dans la construction, Trièves SAINT-ANDÉOL

SINARD MONESTIER-DE-CLERMONT

LE SÉNÉPY 1769m LA MURE

GRESSE-EN-VERCORS

REFUGE DES COTILLES SAINT-MICHEL-LES-PORTES LE GRAND VEYMONT 2341m

SAINT-JEAN-D’HÉRANS LAVARS

MONT-AIGUILLE 2087m

CHÂTEL-EN-TRIÈVES

CLELLES MENS CHICHILIANNE

PERCY PRÉBOIS

Entreprise spécialisée dans l’énergie Scierie et entreprise construction bois

GRANDE TÊTE DE L’OBIOU 2789m

SAINT-MAURICE-EN-TRIÈVES

Artisanat, menuiserie TRÉMINIS

Entreprise dans la maçonnerie et rénovation Entreprise couverture et zinguerie

91

0

2

10km


L’ambition du projet de refuge est de garder son sens historique, être en symbiose avec les ressources et ne faire qu’un. Dans cette dernière recherche, au départ, la facilité était de se raccorder au réseau du village, situé à 500m. De plus, la maison qui a été en cours de réhabilitation au début des années 2000 était déjà programmée pour être raccordé en eau et électricité. Néanmoins, j’ai pris la posture d’être autonome, de ne pas se fier à une certaine facilité et d’entreprendre un travail dessus. Je m’inscris dans une position où l’architecte sollicite des savoir-faire et des spécialistes, afin d’amener un projet au bout. Je tente d’exposer déjà un objectif qui peut être atteignable. Cette démarche est puisée par des connaissances acquises au cours des années d’architecture et d’expériences. C’est avant-tout par un travail pedagogique auprès du public que la gestion des ressources est capitale, en partant du principe que la meilleure énergie c’est celle qu’on ne consomme pas. Ainsi, du point de vue de l’énergie électrique, l’initiative porte sur le potentiel solaire du lieu notamment l’été. Après divers calculs trouvés sur internet, prenant en compte la consommation électrique moyenne des équipements, la surface utile de panneaux photovoltaïques oscille entre 30 et 35m2. Avec un toit à 45°, une orientation sud-est du pan de toiture et l’ensoleillement restreint en fin de journée, la production n’est pas optimale mais garde un certain coefficient de rentabilité, autour de 0,9. En hiver, ou en cas de sollicitation électrique importante, un groupe électrogène prend la relève temporairement. De plus, avec un ensoleillement moindre à cette période, le potentiel solaire est réduit (48,25 kWh/m2 contre 161,5 kWh/ m2 l’été). Toutes ces installations sont raccordées à un tableau électrique et des batteries au niveau de la pièce technique.

Pour l’eau, plusieurs constats viennent dans l’opération. En premier, une source en amont du projet à un débit trop faible pour convenir à la consommation. De plus, n’ayant aucune certitude sur la faisabilité de cette source (constante ou seulement lors de la fonte des neiges), la décision s’est porté sur la récupération en eaux de pluie. Cette dernière provient du fait d’une pluviométrie chronique et à la grande surface de toit qui peut servir de réceptacle. Après un calcul hypothétique de consommation, notamment pour la cuisine, le nettoyage, le sanitaire des gardiens et les lavabos, une cuve de 4000l serait suffisant. Celle-ci serait enterrée, avec un regard de visite, au nord du projet. Pour rendre l’eau potable, en dépassant certaines réglementations parfois complexes en France, l’équipement adopté est un dispositif de pré-traitement et un traitement secondaire à UV. Pour finir, l’assainissement partage la doctrine affichée de l’autonomie. En profitant d’une grande parcelle au nord du refuge, un bac à graisse est enterrée pour séparer la graisse accumulée et l’eau pour que cette dernière se dirige dans un puit d’épandage vertical, grâce à un terrain meuble, pour la filtration. Le confort thermique et du renouvellement d’air est l’essence même du refuge. Les attentes de bien-être sont présentes pour que chacun puisse être à son aise. Un système de VMC double flux est une technologie aujourd’hui approuvée, avec un rendement satisfaisant, en mettant en avant la ventilation naturelle d’abord, par la transversalité nord/sud et les grandes hauteurs.

92

G


FOSSE SEPTIQUE TOUTES EAUX + PUIT VERTICAL D’INFILTRATION

LV

CO R

CUVE ENTERRÉE 4000L RÉCUPÉRATEUR EAUX DE PLUIE

12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

5 cm 9 x 1 5 cm 12H F x 1 11

SYSTÈME DE PRÉTRAITEMENT DE L’EAU PAR FILTRE TRAITEMENT UV POMPE

93

12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

5 cm 9 x 1 5 cm 12H F x 1 11

TABLEAU ELECTRIQUE ET ONDULEUR BATTERIE DEPUIS PANNEAUX SOLAIRES PHOTOVOLTAÏQUE 35/40M2 DE SURFACE + GROUPE ÉLECTROGÈNE

ECS BALLON RÉGULATEUR RACCORDÉ AUX PANNEAUX SOLAIRES THERMIQUES

POÊLE À BOIS STOCKAGE DU BOIS SOUS L’ESCALIER

2

5m

(Fig. 76) Plan RDC, choix énergétique, thermique, assainissement et l’eau

PROCHE DE LA CUISINE TERRAIN EN FAUX PLAT ET DÉGAGÉ

ML

GSEducationalVersion

0

CUISINIÈRE DE LA CUISINE


6. RETOUR D’EXPÉRIENCE SUR UN PROCESSUS DE PROJET, AFFRANCHIR DES OBSTACLES

«C’est le questionnement qui nous déplace vers un espace ouvert à condition qu’il ouvre une nouvelle dimension.» Martin Heidegger DE COULON, Jacques, Philosophies, 365 graines de sagesse à cultiver, p.37


6.1 Entre un regard empirique sur le site et la création sur table à l’École Pendant 8 mois, le PFE représente la quintessence de plusieurs années à l’École d’Architecture de Grenoble. Arpenter un site, le découvrir, dialoguer avec les acteurs du projet et esquisser un dessein, tout ce processus s’aggrémente avec des ressources extérieures pour développer et construire notre philosophie, notre geste architectural. Je vois le PFE comme un exercice pertinent pour nous découvrir en tant que futur théoricien et praticien. Sur cette temporalité longue, inédite pendant nos études, l’élément important à ne pas lacher est la créativité pour rebondir aux obstacles imprévus, en s’adaptant. 8 mois, ce temps donné sert à s’enquérir sur le contexte par les livres grâce aux ressources bibliothéquaires, par internet avec des recherches ciblées et par la discussion. Cette étape garde une emprise importante dans l’énergie de travail pour extrapoler l’information pertinente pour enrichir le projet. Silloner le site apporte une vision globale et sensible sur le lieu de refuge, si bien qu’il m’a fallu y aller plusieurs fois pour comprendre, sentir une atmosphère, regarder des angles de vue et faire une expertise sur la maison actuelle. Dans un second temps, retourner sur le site de projet plus tard dans l’année est une manière de nous rassurer ou de corriger des idées nouvelles qui étaient esquissées sur papier. Puis la rencontre et l’échange avec les enseignants nourrissent notre approche et notre volonté à aller plus loin, tendre vers un projet unifié et abouti. Ce temps parait long au premier regard mais je ressens ensuite une densité forte dans le travail et l’emprise que cet exercice a sur notre quotidien. Un jour ne ressemble pas à un autre. Tout est de sursaut. Cette densité exprimée s’explique par le travail théorique par l’écrit, par 95

la lecture, par l’enquête mais aussi par la pratique avec le processus de projet. Durant les semaines, j’ai eu deux lieux de travail, le studio de projet avec les collègues et enseignants puis le travail à domicile. Le studio retrancrit un lieu confortable pour les maquettes, les plans de grandes dimensions et l’échange. Le travail chez soi s’apparente à un moment d’invidualisation pour la concentration et avancer dans la production, notamment informatique. Mais dans ce retour d’expérience sur cette année enrichissante dans l’apprentissage et la pratique, je ne peux pas oublier d’exprimer une période particulière qu’a été le confinement dû à l’épidémie du COVID-19.

6.2 L’épidemie, un moment marquant soulevant de nombreuses questions, jusqu’au projet Jeudi 12 mars 2020, j’ai compris que l’atmosphère qui encadrera la seconde partie de mon PFE sera unique, sans précédent. Honnêtement, à ce moment-là, jamais je n’aurai cru à un confinement sur plusieurs mois avec une fermeture de l’École. Dans la précipitation, étudiants, nous avons majoritairement rejoins nos foyers familiaux, modifiant brutalement notre quotidien. La période du confinement a été un moment marquant, un achoppement qui a profondement changer ma méthode de travail d’investigation et révèle les impacts que nous avons réellement sur Terre. La manière de travailler, avec des habitudes ancrées depuis des années a été bousculé. La maison familiale où j’ai migré est plus propice aux repos, aux retrouvailles, créant ainsi une inertie avant de prendre mes repères. La présence constante de la famille, les bruits, un nouveau bureau, fallait surmonter cette mutation.


Cela serait hasardeux et incomplet de développer ici les effets d’un tel changement dans notre société tellement les paramètres sont multiples mais je ne m’empêche pas à questionner cet évènement à l’approche que j’ai du projet, de l’architecture, du commun. Nous constatons par les rapports scientifiques les impacts planétaires de notre baisse de consommation et de circulation : moins de pollution, revitalisation des lieux par la faune et la flore, moins de nuisance sonore... si bien qu’il suffit de lever les yeux au ciel pour voir une voûte celeste dégagée et de tendre l’oreille pour ne plus entendre une résonnance d’automobiles thermiques. Ce confinement a aussi été un révélateur d’une prise de conscience pour mettre en avant, encore plus qu’auparavant, la notion de co-habiter. Par quoi l’habitat peut être un lieu plus adapté au travail, notamment quand il y a une famille, et cela jusqu’à mon projet. Comment dans notre dessin architectural nous pouvons prendre en compte des espaces de vie convenables pour faciliter le travail à domicile? Quelle optimisation ou distanciation de l’espace? Dans le PFE, ça m’a permis de revoir des points cruciaux, comme la nécessité de distancer symboliquement l’espace de travail (bureaux) et l’espace de vie (dortoir, cuisine). Malgré tout, j’ai essayé de rester créatif dans l’approche du projet qui est en perpétuel mutation, en remise en question. Je tente de récuperer le récupérable pour fabriquer des maquettes, dessiner avec d’autres outils et l’entraide qui j’ai forgé avec mes amis à distance a été un soutien incontestable. Il ne fallait pas que la peur nous freine mais nous pousse à imaginer malgré l’anxieté constante. Le numérique ne remplacera pas un contact social d’une personne et ne retranscrira jamais entièrement une émotion, mais elle nous aura au moins permis de continuer à communiquer et travailler.

Pour conclure de façon général, ce que j’ai retenu et appris dans ma pensée de projet, ça été de dégager et simplifier l’idée du projet. J’ai appris au fil des semaines que le sujet de refuge dépasse le principe du simple abri, il incarne des valeurs de solidarité, dans une société qui s’individualise. Cette architecture se traduit par l’envie de renseigner le public sur la météo, les parcours et les activités alentours, pour les touristes et les Gressois. Elle est riche en émotions, par le contraste entre le chaud et le froid puis entre le partage et l’intimité. Il apporte un complément d’hébergement unique en expérience et participe à la renommé d’un lieu, notamment dans les Alpes. «Ils contribuent à la notoriété des massifs et sont souvent utilisés en complément d’hébergement de séjour dans la vallée ou comme attraction pour une excursion à la journée. Le refuge exerce un pouvoir d’attraction presque mythique et fait partie à ce titre du patrimoine culturel alpin. A tel point que les principaux refuges figurent sur les cartes routières types Michelin au 1/200000.»13 En ce questionnant sur un trait dessiné, sa pertinence, son impact dans le fonctionnement et le paysage, son épaisseur pour la matière et l’ambiance, le refuge s’est simplifié au fil des semaines, pour tendre vers un dessin cohérent.

13. KOBER Pascal, VULLIAMY Dominique, Encyclopédie des Alpes, p.384.

96


7. RESSOURCES


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QUALIFICATION DE L’OFFRE DES REFUGES DE MONTAGNE POUR UN TOURISME DURABLE EN VALLÉE D’AOSTE ET PAYS DE SAVOIE, Énergie en site isolé d’altitude, Sous la direction de Gérard NICOUD, 2008.

COMMUNE DE GRESSE-EN-VERCORS, D’URBANISME, REGLEMENT ECRIT.

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SCOT, L’essentiel du projet de SCoT de la Région urbaine de Grenoble, 2012. SCOT, Le SCOT en 34 questions, Schéma de cohérence territoriale 2030 de la région grenobloise, 2015. PERSONNES RESSOURCES M. LYON-CAEN Jean François, Mme. CHEZEL Edith, M. FELIXFAURE Jacques, Mme. MARTINO Barbara, M. PRESIDY Jean. M. PECOUL Michel, Mme. ROCHAS Carole, M. ROULAGE Alain.


TABLE DES FIGURES Première de couverture : 09/11/19, projet, collage à partir d’une photo personnelle. Fig. 1 : p.6, 09/10/19, Les Orres, photo personnelle. Fig. 2 : p.6, 04/10/19, Fort-Baraux, photo personnelle. Fig. 3 : p.7, 22/12/19, Cabane des Cotilles, photo personnelle. Fig. 4 : p.8, 13/10/19, Cabane des Cotilles, photo personnelle. Fig. 5 : p.12, Mont-Aiguille, croquis à l’aide d’une photo personnelle. Fig. 6 : p.14, Isère et France, plan informatique à partir d’une image web et modifié. Fig. 7 : p.15, Vercors et Trièves, plan informatique à partir de données IGN et modifié. Fig. 8 : p.16, PNRV, plan informatique à partir de données IGN et modifié. Fig. 9 : p.17, Trièves, plan informatique à partir de données IGN et modifié. Fig. 10 : p.18, vallée de Gresse, croquis à l’aide d’une image web. Fig. 11 : p.20, géologie, plan informatique à partir de données géologiques BRGM et modifié. Fig. 12 : p.22, Gresse et Vercors, croquis à l’aide d’une photo personnelle sur Gresse. Fig. 13 : p.23, carte 1950, capture d’écran de géoportail et modifié. Fig. 14 : p.23, ancienne carte postale, capture d’écran source Delcampe. Fig. 15 : p.23, IGN actuel, capture d’écran de géoportail et modifié. Fig. 16 : p.23, 09/11/19, Le Grand Veymont, photo personnelle. Fig. 17 : p.24, cabane de Chaumailloux, croquis à l’aide d’une image web. Fig. 18 : p.24, abri de l’Essaure, croquis à l’aide d’une image web. Fig. 19 : p.25, refuge du Serre de Satre, croquis à l’aide d’une image web. Fig. 20 : p.25, refuge de la Jasse du Play, croquis à l’aide d’une image web. Fig. 21 : p.27, activités sans neige, plan informatique à partir de données bibliographiques et web. Fig. 22 : p.28, économie agricole, plan informatique à partir de données IGN et modifié. Fig. 23 : p.29, environnement forestier, plan informatique à partir de données IGN et modifié. Fig. 24 : p.31, activités avec neige, plan informatique à partir de données bibliographiques et web. Fig. 25 : p.33, hameaux et quartiers, plan informatique à partir de données bibliographiques et web. Fig. 26 : p.34, établissement hôteliers, plan informatique à partir de données IGN, revelés in-situ et modifié. Fig. 27 : p.35, relevé architectural, croquis à l’aide d’une photo personnelle. Fig. 28 : p.37, pollution nocturne, plan informatique à partir de relevés in-situ. Fig. 29 : p.39, climat, plan informatique à partir de données web. Fig. 30 : p.40, ensoleillement, plan informatique à partir de données web. Fig. 31 : p.42, population végétale, croquis réalisés in-situ et modifié. Fig. 32 : p.43, plan de situation, plan informatique à partir de données IGN et modifié. Fig. 33 : p.44, vue aérienne, capture d’écran de géoportail et modifié. Fig. 34 : p.45, chemin du pas de la Ville, collage à partir d’une photo personnelle. Fig. 35 : p.46, cadastre, plan informatique à partir de données du cadastre et modifié. Fig. 36 : p.47, état des lieux, croquis à l’aide d’une photo personnelle. Fig. 37 : p.48, plan masse état des lieux, plan informatique à partir de données web, relevés in-situ et modifié. Fig. 38 : p.49, maquette 1/250 réalisée par mes soins, photo personnelle. Fig. 39 : p.50, plan diagnostic, plan informatique à partir de données web, relevés in-situ.

Fig. 40 : p.51, coupes diagnostic, plan informatique à partir de données web, relevés in-situ. Fig. 41 : p.52, façades état des lieux, plan informatique à partir de données web, relevés in-situ. Fig. 42 : p.53, photos diagnostic, photos personnelles. Fig. 43 : p.54, vues depuis le projet, photos personnelles. Fig. 44 : p.55, Land Art, collage à partir de ressources informatiques. Fig. 45 : p.55, Land Art, collage à partir de ressources informatiques. Fig. 46 : p.56, coupe du territoire, croquis à partir de données informatiques et relevés in-situ. Fig. 47 : p.60, organigramme du projet, dessin informatique. Fig. 48 : p.61, ouverture à l’année, dessin informatique. Fig. 49 : p.62, ouverture journalière, dessin informatique. Fig. 50 : p.64, Vercors et les randonnées, plan informatique à partir de données IGN et modifié. Fig. 51 : p.65, croquis de recherches, croquis personnelle. Fig. 52 : p.66, maquette 1/200 de scénarios réalisée par mes soins, photos personnelle. Fig. 53 : p.67, projet, collage à partir d’une photo personnelle. Fig. 54 : p.68, plan de situation, plan informatique à partir de données IGN et modifié. Fig. 55 : p.69, genèse, croquis informatique à partir de données web, relevés in-situ. Fig. 56 : p.70, maquette 1/200 réalisée par mes soins, photos personnelle. Fig. 57 : p.71, projet, collage à partir d’une photo personnelle. Fig. 58 : p.72, maquette 1/100 réalisée par mes soins, photo personnelle. Fig. 59 : p.73, dortoir de nuit, collage à partir de document 3D et photo personnelle. Fig. 60 : p.74, maquette 1/100 réalisée par mes soins, photos personnelle. Fig. 61 : p.75, plan masse, plan informatique à partir de données web et relevés in-situ. Fig. 62 : p.76, façades, document informatique à partir de données web et relevés in-situ. Fig. 63 : p.77, façades, document informatique à partir de données web et relevés in-situ. Fig. 64 : p.79, plan RDC, plan informatique à partir de données web et relevés in-situ. Fig. 65 : p.81, plan étage, plan informatique à partir de données web et relevés in-situ. Fig. 66 : p.82, coupes, document informatique à partir de données web et relevés in-situ. Fig. 67 : p.83, coupes, document informatique à partir de données web et relevés in-situ. Fig. 68 : p.84, projet à l’intérieur, collage à partir de document 3D, web et photos personnelles. Fig. 69 : p.85, maquette 1/100 réalisée par mes soins, photos personnelle. Fig. 70 : p.86, coupes détails, document informatique à partir de données web et relevés in-situ. Fig. 71 : p.87, mobiliers extérieurs, collage à partir de document 3D et web. Fig. 72 : p.88, mobiliers intérieurs, collage à partir de document 3D, web et photo personnelle. Fig. 73 : p.89, dortoir, collage à partir de document 3D. Fig. 74 : p.90, construction, croquis informatique à partir de ressources web et modifié. Fig. 75 : p.91, entreprises locales, plan informatique à partir de données IGN, web et modifié. Fig. 76 : p.93, partis pris énergie et eaux, plan informatique à partir de données web et relevés in-situ. Dernière de couverture : 09/11/19, Gresse-en-Vercors, photo personnelle.

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8. ANNEXE

8.1 Extraits du PLU de Gresse-en-Vercors 8.2 Extraits de la Charte du PNRV 8.3 Résumé conférence de l’agence FRYS Associés du 9 Décembre 2019 8.4 Références

p.105-108 p.109 p.110 p.111-112


Dans cette dernière partie du mémoire, l’idée est de montrer les différents objectifs soulevés sur différentes strates du mille-feuilles administratif français, d’en retenir les enjeux annoncés par plusieurs acteurs du territoire, tout en me libérant de certaines contraintes qu’ils peuvent subsister à l’échelle de l’architecture. La liberté de l’exercice du PFE est à la fois pédagogique, aller jusqu’au bout d’un potentiel architectural mais aussi prendre un compte des réalités administratives. Ce parti pris vient d’une posture vers l’évolution de ces contraintes et que celles-ci peuvent muter en proposant un projet d’architecture et de paysage, dans une perspective à 5 ou 10 ans.

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8.1 Extraits du PLU de Gresse-en-Vercors ATELIER D’URBANISME ET D’AMÉNAGEMENT F.LATUILLERIE, DÉPARTEMENT DE L’ISÈRE, COMMUNE DE GRESSE-EN-VERCORS, PLU, RAPPORT DE PRÉSENTATION. «Objectifs globaux : - maîtriser la dynamique urbaine en orientant le développement en fonction des équipements existants. - faire face à la demande de terrains constructibles liée au caractère attractif de la commune. - diversifier l’offre en terrains à bâtir pour répondre aux différents types de demandes recensées sur la commune, le renouvellement de la population et le maintien des équipements. - permettre le maintien du tissu économique local (commerce, tourisme, agriculture …). - préserver les espaces naturels très riches de la commune garants de la qualité et de l’attractivité du cadre de vie, tout en permettant la réhabilitation du patrimoine bâti existant. (...) - principe d’équilibre entre aménagement de l’espace et préservation des espaces affectées aux activités agricoles et forestières ainsi que la protection des espaces naturels et des paysages. - principe de mixité sociale et de diversification des fonctions urbaines. - principe d’utilisation économe et équilibrée de l’espace.» p.3 « Les bâtiments publics se démarquent de l’architecture vernaculaire, se signalant par un code couleur, stylistique ou de volumétrie différente » p.66

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« Les bâtiments identitaires sont les repères d’une histoire et d’un terroir dans le tissu urbain (église, mairie …). » p.66 « Il parait pertinent pour les nouveaux projets de s’harmoniser avec les couleurs du bâti existant sur la commune (couleur globale et des matériaux), des revêtements de sols, du paysage végétal. Cette attention à l’ambiance “couleur” du site participerait d’une meilleure intégration pour tout nouvel aménagement et construction. » p.73


COMMUNE DE GRESSE-EN-VERCORS, D’URBANISME, REGLEMENT ECRIT.

PLAN

LOCAL

«Le secteur Nsk où sont autorisées les occupations et utilisations du sol liées à l’entretien, la gestion et les évolutions du domaine skiable.» p.97 «Dans l’ensemble de la zone N, sont interdites les occupations et utilisations du sol visées à l’article R151-24 du code de l’urbanisme, notamment : - Les constructions nouvelles à usage d’habitation, - Les constructions à usage de commerces, de bureaux autres que celles autorisées dans les conditions définies à l’article N2, - Les constructions industrielles, - Les entrepôts, - Les constructions à usage de stationnement autres que celles autorisées dans les conditions définies à l’article N2, - Les constructions nouvelles à usage d’activités autres que celles autorisées dans les conditions définies à l’article N2, - Les constructions à usage d’hébergement hôtelier, - Les terrains de camping et de caravaning autres que ceux autorisés dans les conditions définies à l’article N2, ainsi que le stationnement des caravanes isolées - Les dépôts de toute nature (véhicules, matériaux), - le remblaiement, l’affouillement ou l’assèchement des zones humides telles que les mares, fossés, prairies humides, ripisylves, bois rivulaires … - Les garages collectifs de caravanes, - Les parcs d’attractions ouverts au public autres que ceux autorisés dans les conditions définies à l’article N2, - Les affouillements et exhaussements de sols non liés aux occupations et utilisations du sol autorisées par ailleurs,

- Les installations classées qui ne sont pas nécessaires au fonctionnement du service public, - Les équipements de production d’énergie de type éolien, - Les piscines et bâtiments annexes non liés à une habitation existante.» p.97-98 «Dans la zone N sont autorisées les occupations et utilisations du sol suivantes sous conditions de ne pas être incompatibles avec l’exercice d’une activité agricole, pastorale ou forestière dans l’unité foncière où elles sont implantées et qu’elles ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysage, sont alors autorisées : - Les constructions de faible importance et les aménagements nécessaires au fonctionnement des services publics ou d’intérêt collectif (voirie, réseaux divers, traitement des déchets, transport collectif,…), - L’aménagement et l’extension limités des constructions à usage d’habitation existantes : - dans la limite d’une surface de plancher y compris l’existant ne dépassant pas 150 m² de Surface de plancher - sous réserve que l’extension ne dépasse pas 50 m² de Surface de plancher.» p.99 «Pour tout aménagement qui ne pourra pas être raccordé au réseau collectif d’assainissement, la forme des parcelles et la nature des sols doivent permettre la mise en place d’un dispositif d’assainissement autonome conforme à la règlementation en vigueur.» p.101

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«Dans ce secteur, Les constructions nouvelles autorisées ne concernent que l’extension des bâtiments existants. Elles doivent établir une continuité évidente de perception et d’aménagement avec le paysage bâti environnant, tant pour les visions proches que lointaines. Pour ce faire, elles doivent réintégrer, les grands principes de construction traditionnelle de la commune, à travers la volumétrie, le rythme des percements, les matériaux, et se composer dans un rapport étroit avec les constructions traditionnelles existantes. Dans tous les cas, la demande de permis de construire ou d’aménager doit être accompagnée d’un volet architectural et paysager clair et détaillé, montrant par des exemples concrets, illustrés à l’aide de croquis et de photos, la prise en compte et les réponses apportées aux recommandations de la présente charte. Par ailleurs, le souci d’intégration des constructions dans leur contexte peut conduire à proposer un vocabulaire architectural contemporain ne répondant pas aux obligations de volumétrie, de pente de toiture et de matériaux édictées. Dans ce cas, la demande de permis de construire doit être complétée par un argumentaire architectural et paysager rigoureux, démontrant la bonne intégration paysagère du bâtiment au site.» p.103

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ATELIER D’URBANISME ET D’AMÉNAGEMENT F.LATUILLERIE, DÉPARTEMENT DE L’ISÈRE, COMMUNE DE GRESSEEN-VERCORS, REGLEMENT GRAPHIQUE, PLAN DE ZONAGE 1.

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8.2 Extraits de la Charte du PNRV PARC NATUREL RÉGIONAL DU VERCORS, 2008-2020 la charte du parc du Vercors, 2007. «. Fondé sur la préservation de ses patrimoines et un développement durable valorisant les ressources naturelles et les savoir-faire locaux ; . Approprié par les habitants, les acteurs et les élus ; . Ouvert sur l’avenir et les territoires voisins. » p.7 «. La préservation et la mise en valeur du patrimoine naturel, paysager et culturel et la gestion de la ressource en eau ; . Le développement local, économique et social - Par la préservation à une agriculture respectueuse de l’environnement et valorisant les productions locales, - Par la valorisation économique de la filière bois du Vercors, - Par le soutien à un tourisme durable valorisant les patrimoines du territoire ; . L’incitation aux économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables ; . Le développement des technologies de l’information et de la communication. » p.8-9 « Poursuivre la connaissance et la valorisation des patrimoines, héritages culturels et humains » p.28 «Le tissu économique du Vercors est constitué de petites et moyennes entreprises artisanales, commerciales et de services qui doivent être confortées et développées. Il s’agira d’encourager et de soutenir les entreprises et acteurs économiques mettant en oeuvre les principes du développement durable et des actions spécifiques en matière d’environnement, de valorisation des savoir-faire du territoire et d’énergies renouvelables.» p.50 109

«La filière forêt-bois est constituée de nombreux intervenants entre lesquels les relations doivent être développées et renforcées dans un objectif de meilleure valorisation économique des bois du Vercors.» p.45 «. L’appui à la commercialisation (contrats d’approvisionnement, recherche de nouveaux débouchés…) ; . Le renforcement des relations entre les producteurs et les acteurs de la première transformation et de la deuxième transformation.» p.45 «La qualité de l’accueil et de son organisation est un élément essentiel en termes ‘image et de promotion du territoire.» p.48 «Le paysage urbain et rural du Vercors a subi de nombreux bouleversements ces dernières décennies. Pour l’avenir, il s’agit d’imaginer de nouvelles formes urbaines et rurales répondant aux critères sociaux, économiques et environnementaux de demain.» p.61

«Compte tenu des évolutions climatiques et de la demande des clientèles, les stations de ski du Vercors doivent rechercher de nouvelles perspectives de développement permettant de diversifier l’offre touristique tant hivernale qu’estivale.» p.66


8.3 Résumé de la conférence de l’agence FRYS Associés du 9 Décembre 2019 Les prises de paroles : L’agence FRYS et M. le maire Alain ROUGALE. Au cinéma de Gresse-en-Vercors, dans le quartier des Dolomites. Hier « considérer le déjà-là » / Aujourd’hui « faire le constat » / Demain « mettre en place des actions » Le constat aujourd’hui : Le domaine skiable fonctionne et fait fonctionner économiquement le village. Localisation de Gresse : Décentrée par rapport à la région, par rapport au département, entraînant un certain isolement, « au bord de ». Diagnostics : - La Gresse, un torrent au coeur du paysage, de l’activité humaine et de l’organisation du territoire, le dénominateur commun de la vallée. - Un village morcelé, aux espaces peu lisibles et aux mobilités contraintes. - Une dynamique économique fragile mais qui présente des opportunités - Un village près des grandes métropoles, proche de l’autoroute, proche de la ligne de train. - Un village qui ne s’est pas transformé en usine. Il y a des gens qui vivent ici, qui cultivent... Dans les Alpes, il y a 4 grands types de tourisme : Pleine nature, vert (le cas de Gresse-en-Vercors) / Loisirs d’hiver / Tourisme urbain /Les grands lacs

Marché touristique complexe et concurrentiel entre les stations à la « mode » qui deviennent des produits de luxe, et les «petites» stations. Objectif : Tendre vers un tourisme 4 saisons (exemple : politique de la région Occitanie, sinon il n’y a aucun financement de la région). Gresse tout seul ne peut changer le territoire, il doit y avoir une coordination de la part de la région, du département, de la Communauté de communes... « La nature est le point d’appuie pour révéler le territoire, il n’y a pas de GrandVeymont et de Mont-Aiguille ailleurs. » Toutes les saisons sont actives, avec une universalité du public (jeunes, actifs, personnes agés...). Il est nécessaire de faire venir des entreprises, des colloques, des urbains, des milleniums, des étudiants, des personnes âgées qui montent à Gresse-en-Vercors. Est-ce que ce village peut devenir un modèle en diversifiant l’offre? « Une station volontaire, vivante, douce, verte et vraie, la liberté. » Notion de parcours, relier l’ensemble par le ski, les trotinettes, à pied… avec une nouvelle identité visuelle d’indication. (Les routes du bois, les routes de la neige, les routes de l’eau, les routes de la pierre, les routes du lait, les routes du végétal, du goût…) ou encore le projet de la maison du parc, vallée-nature, pour renseigner les gens, mettre les guides, des expositions... ? 110


8.4 Références

1. Herzog et Demeuron Chäserrugg 2013–2015 https://www.atlasofplaces.com/architecture/chaeserrugg/ © Philip Heckhausen - Juergen Pollak - Katalin Deér 2. Bernardo Bader Architekten Ski Lodge Wolf 2016 https://www.archdaily.com/868637/ski-lodge-wolf-bernardobader-architects?ad_medium=gallery © Adolf Bereuter 3. Atelier 17C-Architectes Refuge de Presset 2013 © Gaël Bonnet 4. 3RW Architects, Smedsvig Landskap AS Flydalsjuvet 2006 http://landezine.com/index.php/2010/09/flydalsjuvet/ https://arkitektur-n.no/prosjekter/nasjonale-turistveger-moreog-romsdal-trollstigen-flydalsjuvet?cat=24 © Landezine

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1.


2.

3.

4.

112



L’idée maîtresse du projet est la réhabilitation par l’aggrandissement d’une ancienne maison d’alpage en un refuge. Dans un cadre de montagne, à l’atmosphère champêtre et pastorale, l’accent est porté sur l’accueil. Cet écrin naturel, à la croisée des chemins, mène à la découverte du Vercors et au dépaysement. Conserver l’esprit du lieu est fondamental, par un travail d’aménagement extérieur discret pour mettre en avant la transformation de la maison. Garder les 4 murs en pierre s’insérant entre deux extensions en bois en continuité est l’équilibre trouvé sur un enjeu de conservation tout en apportant de la modernité. Le confort par la lumière et la révélation du paysage offrent aux occupants une expérience immersive inoubliable.

09/11/19, Gresse-en-Vercors, photo personnelle, ©Gaël BONNET


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