Adèle TARIEL
Le
Jérôme PEYRAT
MONDE PERDU
Chocolat ! Jeunesse, Éditeur
Adèle TARIEL
Jérôme PEYRAT
Le
MONDE PERDU Chocolat ! Jeunesse, Éditeur
Ce pdf regroupe l’ensemble des 9 volets dépliants qui déroulent l’histoire sur leurs versos. Il n’est donc pas représentatif de la véritable forme du livre !
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© Éditions Chocolat ! Jeunesse - 2020. ISBN : 978-2-917516-66-9 • Dépôt légal : 3e trimestre 2020
Imprimé en Union Européenne par l’intermédiaire de Alphabook sur du papier provenant de forêts gérées durablement. Loi n° 49956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par l’article 46 de la loi n°2011-525 du 17 mai 2011.
C
ette nuit, nous avons largué les amarres pour de bon. Le capitaine
a promis de trouver la terre qui nous rendra tous riches. Mais moi, petit mousse, je tremble. Dans le port, tous les marins ne parlaient que du monstre à tentacules. On raconte qu’il surgit du ventre de la mer et entraîne tous les navires jusque dans les abîmes. Moi je ne voulais pas partir. Ils sont venus me chercher. Devant mes parents, le capitaine a juste grommelé « j’ai besoin de lui ». Personne ne refuse rien au capitaine.
L
es vents nous sont favorables, le galion file à vive allure sur les
flots. J’aperçois parfois des formes étranges dans les profondeurs de l’océan, comme si quelque chose nous surveillait de loin. Mes yeux me jouent sans doute des tours, à force de scruter l’horizon. Je remplis mon devoir : j’observe chaque morceau de côte que nous rencontrons. Les falaises abruptes, les baies accueillantes ou les plages dorées, rien ne doit m’échapper. J’affûte mon crayon au couteau et couche tout sur mon carnet. La houle ne me fait pas de cadeau. Petit à petit, j’arrive à dompter le papier, même sur les flots.
À
l’aube du troisième jour, nous traversons le
Détroit des Enfers. Personne n’a jamais été aussi loin. Certains même y sont restés. « Ouvrez l’œil et le bon ! » nous a lancé le capitaine. Le silence s’est installé. Là, sur la rive, des feuillages frémissent. À notre passage, des cris stridents s’élèvent de la forêt. Certains matelots reculent sur le bateau. Je continue à gratter le papier. À la surface de l’eau, un gigantesque…
L
a forme a disparu. Cette nuit, le
ciel se déverse sur nous. Le navire dévale les vagues comme des montagnes. Personne n’a jamais vu tempête pareille. Que fais-je dans cet enfer ? Le galion est soulevé au sommet de l’écume. Mon dieu, cette fois ce ne sont pas les vagues…