S’ENGAGER Nos clés pour un jardinage écologique
botanic . le magazine
SE NOURRIR Calendrier de saison pour consommation raisonnée SE RÉJOUIR L’univers merveilleux de Lee Peiling
AUTOMNE HIVER 2012 . 2013
DEMAIN LA TERRE Des paroles et des actes
PIONNIERS Melvita a dit oui au bio, pour le meilleur et pour la vie
pour un monde meilleur
MADE IN FRANCE Une touche de design, une brassée de savoir-faire, focus sur des fournisseurs hors-pair
MÉTIER Comment naissent les tendances Noël, génèse d’une collection de saison qui embellit nos maisons
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Sommaire
P. 8
BOTANIC/A. CHILDERIC
06 08 12
P. 26
BOTANIC/L. DI ORIO
AUTOMNE HIVER 2012 . 2013
/ Edito
/ Introduction
PARLONS D’AVENIR
/ Focus Pour une terre sans pesticides
LES BONS PLANTS DU POTAGER BIO
16 18
/ Perchés
DES JARDINS SUR ESCARPINS
/ Engagements Association de bienfaiteurs
QUAND LE JARDIN PREND SOIN DE L’ÂME
20
/ Printemps bio
DES POTAGERS AU CŒUR DE PARIS
22
/ Objet culte
BISTRO, SO FRENCHY, SO TRENDY
24
/ News
BEST CHOICE, TOP MODÈLES
26
/ Métiers Village de Noël botanic
35
LES DESSOUS D’UN ÉVÉNEMENT MAGIQUE
/ Art - Le futur n’est pas (que) comique
LES TOILES HYPER RÉALISTES DE JOSH KEYES
40 44
/ Consommation raisonnée
CALENDRIER DE SAISON / Décryptage Dans la jungle des labels
PETIT GUIDE ET GRAND TRI POUR S’Y RETROUVER
46
/ Recettes - Un esprit joyeux dans un corps sain
BON, BEAU, BIO !
P. 46
DR
BOTANIC, LE MAGAZINE est réalisé par FREE PRESSE SAVOIE Technolac 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ 73 382 LE-BOURGET-DU-LAC CEDEX Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12 Site Internet : www.freepresse.com DIRECTEUR DE LA RÉDACTION / RÉDACTEUR EN CHEF Claude Borrani claude@freepresse.com 00 33 (0)4 79 65 46 13 CONSEILLER ÉDITORIAL ET COORDINATEUR BOTANIC Gilles Panteix gil.73@orange.fr RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Myriam Cornu myriam@freepresse.com DIRECTION ARTISTIQUE Sonia Roussin RÉDACTION Loïc Martin, Myriam Cornu, Claude Borrani, Christèle Petizon, Séverine Denis, Catherine Bigaut Magnin, Xavier Wendling, Antoine GrospironJaccoux, Magali Jaouen, service communication botanic. Contributeurs photos : Stef Balbo, Bruno Loste, Stéphane Rambaud, Super/ Regular, Lefotographe.com, P.Lazic, F.Lefebvre, Lee Pei Ling, J.Trivier, Yoann Crépin, Régine Raphoz, F.Lacour, L.Laude, L. Di Orio, C. Grilhé, A. Childeric, tobkatrina/istockphoto, Conny Hagen - Fotolia.com, konjaunt Fotolia.com, fej42 - Fotolia.com, Wild Geese - Fotolia.com. Contributeurs illustrations : Tony Manent, Marine Porte de Sainte Marie, Stefanni, Josh Keyes, barbulat - Fotolia.com. PUBLICITÉ DIRECTEUR DU SERVICE COMMERCIAL ET DÉVELOPPEMENT Kamel Beghidja (46 11) kamelb@freepresse.com CHEFS DE PUBLICITÉ Fanny Marguet (46 10) fanny@freepresse.com Morgane Martini (46 10) morgane@freepresse.com ADMINISTRATION ET RELATIONS CLIENTS Laurence Rémy laurence@freepresse.com Dépôt Légal : à parution Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle). Le Magazine Botanic est imprimé sur un papier PEFC, organisme chargé de promouvoir la gestion durable de la forêt.
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Sommaire
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/ Dossier - Changeons le monde
P. 76
P. 94
DR
P. 72
P. 104
DR
/ Ouvrons la voie - Des paroles et des actes JARDINER AUTREMENT
BOTANIC/L. DI ORIO
70 72
C. GRILHÉ
DEMAIN, LA TERRE
Ils sont les Résistants d’aujourd’hui. Luttant pour un monde meilleur, plus propre, plus respectueux. Durable. Pierre Rabhi le prophète, Jean-Marie Pelt le sage, Allain Bougrain-Dubourg l’exalté, Jean-Guy Henckel l’engagé et les autres nous invitent passer à l’action.
/ Respect - Jardiner sage
ZÉRO PESTICIDES, C’EST POSSIBLE
74 76
/ Comptabilité
LES CHIFFRES BOTANIC / Conversion - Partenaires et motivés
BOTANIC OUVRE LA VOIE AU BIOLOGIQUE
78 80 83 92
/ Divins breuvages - Bio-œnologie
DES VINS TRÈS NATURE / Shopping - Petit mais malin
UNE MAISON CLEAN
/ Portfolio - Photographie
LEE PEI LING / Santé - Les petites pousses à la rescousse
DES HUILES VRAIMENT ESSENTIELLES
94 100 104
/ Œil neuf - Nature & culture
LAND ART / Relocalisation
(RE)MADE IN FRANCE
/ Savoir-faire - Portraits de méagères de plus de cinquante ans
CASSEROLES ET POÊLES DE BUYER.
108
/ Bio top - Elles font rimer rentabilité et responsabilité
ENTREPRISES ÉTHIQUES
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/ Animalerie
DES PERROQUETS 100 % FRANÇAIS
122 126
/ Belles feuilles et belles plantes
LA FLEUR AU FUSIL
/ Pionniers - Melvita le succès certifié
BERGERS D’ABEILLES ET CHARMEURS DE ROSES SAUVAGES
P. 83
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Edito
Créé en pays de Savoie par des horticulteurs, botanic tire de ses origines un lien très fort avec la terre et le vivant. Outre sa fraîche quinzaine, on reconnaît d’ailleurs à l’entreprise adolescente sa capacité à semer de vraies idées pour le meilleur de nos jardins. Pas une simple couche de vert ou un lavage de cerveau sauce bio, mais de réels engagements. Du concret, quantifiable, mesurable, comparable, salué par des récompenses prestigieuses comme le Prix Entreprises et Environnement en 2009 et 2010. Au-delà de ces prix, botanic a d’abord joint les actes à la parole en optant pour des choix forts : zéro engrais et pesticide chimique de synthèse ; 100 % des produits en bois exotique certifiés FSC ou labellisés TFT ; 90 % des fournisseurs de végétaux certifiés ne sont que quelques exemples dans la forêt d’initiatives botanic, mais ils sont surtout vrais et vérifiables. Le jardin et la nature sont les racines et la raison d’être de l’enseigne et sa mission est de rendre votre jardin bénéfique et vrai grâce à des techniques naturelles. actions, ses croyances. Botanic délivre tous ces aspects dans les pages de ce nouveau magazine qui, nous l’espérons, vous séduira. Vous y retrouverez nos engagements pour un jardin vrai, ce que nous semons comme actions concrètes pour une consommation durable et responsable.
Luc Blanchet
BOTANIC/A. CHILDERIC
Une entreprise d’aujourd’hui qui commerce comme demain doit la transparence sur ses produits, ses fournisseurs, ses
botanic
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BOTANIC/A. CHILDERIC
Introduction
ENTRE NOUS
Faut-il revoir les fondamentaux de notre société ? Apprendre à nos enfants à voir l’avenir avec des yeux neufs ? Faut-il inventer un nouveau monde ? Autant de questions et bien d’autres encore qui illustrent la fin d’un cycle et le début d’un autre, un cycle à venir qui reste à appréhender. Quel système pour quelle planète, quelle alimentation, quelle culture, quels loisirs, quels transports, en un mot quelle vie souhaitons-nous pour nos enfants ? Participer à cette réflexion et à l’émergence d’un nouveau monde, là est le sens de la création de ce magazine botanic. Bienvenue au XXIe siècle.
BOTANIC/A. CHILDERIC
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Introduction
Faut-il reprendre notre copie ? La réponse est évidemment oui. Nous savons que nous pouvons compter sur la vigilance des mamans, sur leur capacité à apprendre à leurs enfants les « gestes de secours ». C’est à eux que nous devrons la survie de la planète. pour montrer ce qu’on peut faire, ce que chacun peut faire. Ce que les entreprises font déjà. Ce que des associations font déjà, qu’il s’agit d’amplifier, de soutenir, d’accompagner. Nous sommes certes une enseigne commerciale mais nous voulons montrer qu’il est possible de vivre de ses convictions. De faire vivre ses convictions, aussi. De les partager. Envoyons les signaux qu’il faut. Choisissons notre avenir. L’urgence est
BOTANIC/A. CHILDERIC
Ce magazine existe, goutte d’eau dans l’océan que nous devons créer tous ensemble,
là. L’avenir se joue maintenant. « Quand on se trouve dos au mur, quand on n’a plus le choix, on comprend soudainement » résume Pierre Rabhi. « Chez nous, l’aveuglement tient au fait que nous semblons en surabondance de nourriture. Mais c’est une nourriture morte. Bientôt, quand on se mettra à table, il faudra se souhaiter bonne chance, pas bon appétit. Quand vous mettez de l’engrais chimique dans le sol, vous détruisez sa vitalité naturelle et vous n’avez qu’un substrat. Vos légumes n’ont pas accumulé d’énergie subtile. Cette nourriture ne véhicule plus de la matière « vie ». On a mis les gens « hors sol », ils sont concentrés dans quelques mètres carrés d’espace artificiel, d’où la nature est absente. Les gens sont déconnectés. » « Les fruits et légumes sont vides » renchérit Henri Clément, porteparole de l’Union nationale de l’apiculture française. « Rien d’étonnant à cela : merci l’agriculture intensive qui fait que, par exemple, les pêchers vivent 4 ans en Israël, pas un de plus. Comment voulez-vous que les pêches aient du goût ? Les racines, superficielles, ne puisent rien dans la terre. Alors, oui, mille fois oui, parlons d’avenir. Parlons
BOTANIC/A. CHILDERIC
•
BOTANIC/A. CHILDERIC
des gestes à décider aujourd’hui pour demain. »
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Focus
Pour une terre sans pesticide
LES BONS PLANTS DU POTAGER BIO
Les frères Carmantrand militent pour un jardin plaisir et misent sur « le conseil, le service et surtout le sourire. »
En vente directe sur l’exploitation, à Villevieux
les producteurs de cette zone à passer en bio. Animé par
dans le Jura, ou en jardineries, le Potager Bio pro-
un désir d’indépendance et soutenu par l’apport finan-
pose plus d’une centaine de variétés de plants
cier des CTE (Contrat territorial d’exploitation), le GAEC
de légumes, aromatiques, cucurbitacées et autres
Carmantrand débute naturellement sa reconversion.
plantes médicinales. Gros plan sur cette entreprise
En 2001, l’ensemble de la surface céréalière est ainsi
protéiforme qui veille au grain, assise sur un terreau
conduit en culture biologique. Les deux frères ont déve-
fait d’optimisme et de volonté.
loppé chaque année des stratégies différentes et des
Installés en GAEC depuis 1987, Pierre et Jean Carman-
essais de cultures inédits. « En agriculture biologique,
trand ont développé l’exploitation familiale en agriculture
Il n’existe pas vraiment de modèle, estime Jean, c’est ce
conventionnelle pendant plus de 10 ans avec 130 hec-
qui rend le métier intéressant ».
tares de cultures céréalières et un troupeau de vaches
Devant l’impossibilité d’augmenter leur surface agricole et
laitières. En 1998, les deux associés n’ont plus de pos-
restreints par les quotas laitiers, Pierre et Jean cherchent
sibilité d’étendre l’exploitation : « On commençait à s’en-
alors à nouveau à se diversifier tout en restant dans
nuyer, on avait fait le tour, on avait 40 ans et on cherchait
le domaine du végétal. Le GAEC s’oriente sur la culture de
à diversifier notre activité » raconte Pierre. L’exploitation
plants de légumes biologiques.
est située sur la zone de captage pour l’eau potable de
« L’aventure a commencé il y a 8 ans avec la construc-
la ville de Lons-le-Saunier. La commune encourage alors
tion d’un petit tunnel de 250 m2 ». Les deux associés
BOTANIC/A. CHILDERIC
PAR CHRISTÈLE PETIZON
BOTANIC/A. CHILDERIC
13
Le GAEC est spécialisé dans la vente de plants de légumes et de fleurs issus de l’agriculture biologique.
14
Focus
BOTANIC/A. CHILDERIC
BOTANIC/A. CHILDERIC
«Avec nous qui ne cultivons qu’en bio, le client a une totale garantie sur la non-utilisation de pesticides, même sous forme de traces ».
développent cette nouvelle activité tout en conservant
démarche « éco-responsable », le Potager Bio améliore
leurs vaches laitières. Au bout de deux ans d’activité hor-
constamment son circuit de production. Depuis un an, les
ticole biologique et face au manque de débouché dans
plaques de pots thermoformés sont désormais récupé-
la filière laitière bio, ils se séparent de leur troupeau. Deux
rées et recyclées.
nouvelles serres de 500 m voient le jour. L’activité pros-
La période de grande activité - environ douze semaines
père et deux autres serres de 1000 et 1500 m2 agrémen-
au printemps - est intense pour les quatre permanents
tent rapidement les lieux.
ainsi que pour la vingtaine de saisonniers venant complé-
2
ter l’effectif. Les livraisons de plants de légumes sont quaAujourd’hui, les 130 hectares de cultures céréalières re-
si-quotidiennes dans toute la zone Nord-Est, Sud-Est et
présentent 20 % du chiffre d’affaire de l’exploitation. Une
Centre de la France tout en assurant la vente quotidienne
partie du blé sert à la restauration collective des écoles
sur place. « Tout se passe dans une bonne ambiance de
et maisons de retraite de la ville de Lons-le-Saunier. Les
travail. Près de la moitié de notre équipe de saisonniers
céréales secondaires sont vendues aux éleveurs juras-
revient chaque année. Ces personnes sont donc formées
siens de la filière bio.
et déjà totalement autonomes » explique Pierre. Les deux
Face à une demande toujours croissante en jardineries
frères ont d’ailleurs décidé dernièrement de transformer
mais également en vente directe, l’activité horticole ne
un ancien bâtiment d’élevage en local de pause destiné
cesse de se développer. « L’exploitation dispose désormais
aux salariés.
d’un grand tunnel de travail et de quatre tunnels de produc-
Face à la concurrence des industriels de la plante belges
tion… et nous manquons encore de place !».
et hollandais, les deux agriculteurs jurassiens se consi-
Aujourd’hui, l’ensemble de l’exploitation est en agriculture
dèrent comme « de petits producteurs » mais ce qui les
biologique, certifiée par Ecocert. Les serres sont chauf-
différencie, c’est bien entendu la garantie d’une culture
fées par des pompes à chaleur et seules les graines
100 % bio. « Ces industriels cultivent à la fois en conven-
biologiques et le terreau certifié AB sont utilisés. Chaque
tionnel et en biologique, ce qui laisse la porte ouverte
année, la gamme de plants proposés à la vente s’étoffe
à des erreurs et malversations, explique Pierre. Pour nous
de nouvelles variétés. Les fleurs comestibles et les petits
qui ne cultivons qu’en bio, le client a une totale garantie
fruits, groseilliers et framboisiers ont fait leur apparition
sur la non-utilisation de pesticides, même sous forme de
dans le catalogue de cette année. Toujours dans une
traces ». CQFD.
•
15
Au jardin
GUILLOUARD 100 ANS PASSÉS, MAIS TOUJOURS VERT ! Depuis 1911, les établissements nantais Guillouard proposent des
A l’heure de l’obsolescence programmée, les articles de cuisine et de jar-
articles de qualité en acier étamé et galvanisé à chaud. Seule entre-
din Guillouard font barrage au jetable, en proposant des produits authen-
prise française à fabriquer de l’acier étamé, elle cultive le savoir-
tiques et durables. La gamme d’accessoire que nous mettons en lumière
faire d’une expertise industrielle, en le transmettant de génération
ici, élaborée selon le procédé traditionnel de galvanisation à chaud,
en génération. Les procédés traditionnels n’empêchent pas un
certifie une qualité et une longévité inégalées. Les produits finis en acier
positionnement éco-responsable : les matériaux utilisés sont faci-
sont plongés dans un bain de zinc en fusion : ils deviennent parfaitement
lement recyclables et l’usine revendique « zéro rejet » en intégrant
étanches, aucune soudure ni découpe mal protégée comme avec la tôle
une station de traitement des effluents.
dite « zinguée ». Cette galvanisation laisse une couche de zinc 4 fois supérieure aux autres procédés, assurant une résistance à l’usure prolongeant jusqu’à 25 ans la longévité du produit !
L’indémodable arrosoir, galvanisé à chaud, avec pomme plastique à grille galvanisée. Pas de souci de putréfaction de l’eau stagnante, le matériau solide dont il est constitué bénéficie de propriétés naturellement antifongiques
Vous pouvez y ajouter cette pomme d’arrosoir plastique à grille laiton, spéciale semis, avec de minuscules trous de 1 mm, afin de réguler le débit et épargner les fragiles semis..
Craquez pour cette boite à ordure, d’un usage bien commode avec son couvercle inséparable.
•
retro à votre jardin ! Comme
L’indétrônable et indispensable seau, galvanisé à chaud lui aussi, dont la référence reste inchangée depuis le premier catalogue Guillouard.
sur tous les produits galvani-
D’un diamètre de 28 cm
24 h avec son réservoir d’un
Elle donnera un chouette look
Coup de cœur pour la lampe à pétrole Rose fuschia Grand classique de la marque, best-seller à l’international, mais incontournable lampe-tempête, d’une fiabilité certifiée : elle brille durant
sés à chaud, le zinc cristallise
et d’une contenance de 11 l,
demi-litre et sa flamme ne
et antibactériennes.
en refroidissant, laissant alors
léger et robuste, il demeure
vacille pas, même en cas
D’une contenance de
apparaître en surface un très
le plus fidèle compagnon
de coup de vent intempestif !
6 litres, vous pouvez l’utiliser
esthétique « fleurage », aux
au jardin. Détail important,
Drapée dans un coloris rose,
pour l’arrosage courant :
motifs irréguliers et décoratifs.
son pied feuillard : une sorte
elle reste fashion au fond
il garantit une « pluie »
de couronne vient surélever
du Sahara !
régulière et constante.
le fond, lui conférant une étonnante stabilité !
De l’exceptionnel jardin de la Ballue (à deux encamblures du Mont-Saint-Michel) aux antiques souliers recyclés…
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Perchés
DES JARDINS SUR ESCARPINS PAR MYRIAM CORNU PHOTOS BRUNO LOSTE / HERVÉ GAMBS PARIS
Une drôle d’expo avait envahi la boutique Gambs, à Paris, au printemps dernier. Yann Monel y avait installé des jardins miniatures dans des chaussures, élégants escarpins féminins ou godillots rustiques. Nul besoin de posséder un lopin de terre pour bien cultiver son jardin : ces minuscules plantations le prouvent. L’artiste nous fait une invitation simple, celle de créer des espaces verts destinés à pousser en extérieur ou chez soi, destinés à durer sans soin particulier. Des œuvres à emporter ou à semer partout, pièce unique à poser sur un piédestal ou collection à enfanter. Jardinier diplômé de l’école du Breuil, Yann Monel s’est orienté très tôt vers la photographie, travaillant sur la représentation d’œuvres majeures telles que Kerdalo en Bretagne, le jardin du Rayol de Gilles Clément ou celui de Stéphane Marie, l’animateur de l’émission « Silence, ça pousse » sur France 5. Les magazines Garden’s Illustrated, Elle Décoration ou Point de Vue publient ses reportages autour du monde. Avec son blog Humus, il propose un lieu de réflexion sur le jardin et ses formes les plus originales, ainsi que sur les moments conviviaux qui peuvent l’entourer comme le Troc Vert, qui invite chacun à échanger ses plantes et ses astuces. Porte-drapeau de cet événement né il y a 12 ans ? La fameuse chaussure plantée, une vieille tradition jardinière qui prouve que chacun peut trouver jardin à son pied.
• www.jardinshumus.com
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Engagement
Association de bienfaiteurs
QUAND LE JARDIN PREND SOIN DE L’ÂME INTERVIEW PAR MYRIAM CORNU
STRUCTURE JEUNE ET ENCORE INEXPÉRIMENTÉE, JARDIN, ART ET SOINS EXISTE DEPUIS DEUX PETITES ANNÉES. 24 MOIS PENDANT LESQUELS ELLE S’EST DÉMENÉE POUR AVOIR - TRÈS VITE – UN PREMIER EXEMPLE À MONTRER. AVEC L’AMÉNAGEMENT D’UN JARDIN À AUXONNE EN BOURGOGNE, DANS UNE UNITÉ POUR ADULTES AUTISTES, L’ASSOCIATION DÉSIRAIT ILLUSTRER LE TYPE D’ACTIONS QU’ELLE PEUT MENER MAIS AUSSI EN MESURER LES EFFETS. RENCONTRE AVEC ALAIN CALENDER, SON PRÉSIDENT, ET RETOURS SUR LES PREMIERS PROJETS SORTIS DE TERRE POUR LUTTER CONTRE LA DÉPENDANCE.
C
omment est née l’association Jardins, art et soin ?
comme personnel encadrant – s’est approprié les lieux. Nous « débor-
« A l’origine, c’est l’idée d’un architecte paysagiste, Michel
dant » même. Nous n’avions pas prévu cela mais le jardin connaît une
Racine, celle de remettre le malade en mouvement, de le
utilisation inattendue puisqu’il sert aussi de lieu de mémoire, pour les
remettre en liberté. Nous mettons la priorité sur les maladies
patients malheureusement décèdés. »
neurologiques, pour le moment, nous nous intéressons aux instituts pour handicapés, aux Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes
Comment aboutit-on à la naissance d’un jardin ?
âgées dépendantes. On sait que dans les situations de stress, de burn-
« Ces projets sont des aventures de longue haleine. Entre la première
out, le jardin est un allié intéressant. Nous souhaitons créer des espaces
réunion et la réalisation, il se passe des mois. La demande doit venir des
de beauté qu’on puisse s’approprier : l’art thérapie y a pour but de faire
soignants et le personnel s’impliquer dans la conception. Notre projet
mettre les mains dans la terre aux patients. Ainsi les autistes d’Auxonne
de Lille a demandé un an et demi de réunions, c’est long, mais jardin
ont-ils participé à la création de leur jardin, avec leurs encadrants. »
doit coller parfaitement à la pathologie. Il doit s’adapter évidemment
A quoi ressemble concrètement ce jardin, qu’y fait-on ? « A un espace de liberté, qui respire la poésie, il y a un côté artistique dans notre démarche. Mais surtout à des espaces adaptés au public reçu. En Bourgogne, nous avions installé des oiseaux dans le jardin, pensant bien faire. Nous les avons déplacés, ils effrayaient les autistes, les rendaient mal à l’aise. Ce qui vaut pour les uns ne fonctionne pas pour les autres. Une zone sert d’atelier aux encadrants pour la confection de sculptures, nids d’oiseaux en fil de fer ou autres travaux créatifs. Contenant les bacs d’horti-thérapie, il sert aussi à l’entretien du jardin. » Vous disposez déjà d’un peu de recul sur cette expérience bourguignonne, qu’est-ce qui vous frappe ? « Le suivi a été, d’emblée, un de nos sujets de préoccupation. Une étudiante en ergothérapie a effectué un stage à Auxonne pour y mener des entretiens avec les patients. Il est impossible de « traiter des données » avec ce genre de public, les autistes réagissant de façon très disparate. Chacun voit le lieu à sa façon, certains aiment y aller mais s’installent dos au jardin. Ce qui nous a frappés, c’est à quel point chacun – patients
Libérer le malade, allier beauté et utilité. Ces espaces multisensoriels aident à prévenir la dépendance ou lutter contre elle quand elle est installée.
DR
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S. BALBO
« A Auxonne, on a des patients qui se tapent la tête contre les murs mais qui viennent jardiner » rapporte Alain Calender, président de l’association. botanic soutient Jardins, art au terrain, au relief, au type de sol. Notre projet des Charpennes à
et soin par le biais d’opération de communication et en allouant un budget plantes à l’association pour fleurir les Charpennes, par exemple.
Lyon est complexe parce qu’intra-urbain mais, dès ce printemps, les patients en lit, sous perfusion, pourront sortir, avec la structure du sol du jardin, adaptée. Celui de Romans trouve son originalité dans ses terrasses qui forment des restanques et entourent une sorte de cour de village. Les vergers y accueillent les familles des patients pour une agréable prome-
tion, pas d’implanter un jardin dans un endroit qui nous plaît. Il n’est pas
nade. Le choix des plantes se fait selon de nombreux critères : il est hors
question de financer la totalité mais nous contribuons à hauteur de 50 %
de question d’acheter pour des milliers d’euros de plantes. Nous dépen-
sur certains projets. Nous avons donc besoin de trouver des fonds. Nous
dons de nos partenaires, des dons des pépinières. La pérennité est une
cherchons des bénévoles à tous les niveaux, communication mais aussi
autre facette primordiale : nous plantons mais il faut un suivi, c’est lourd,
plantation, recherche de partenaires. »
toute personne qui jardine peut l’imaginer. Un système de parrainage nous permet de maîtriser la vie de nos créations en leur assurant un
L’aspect environnemental compte-t-il pour vous ?
ancrage dans le temps et dans l’espace : un grand jardin local prend
« Le bio, le naturel, est une obligation, comme l’entretien est effectué par
le nôtre sous son aile pour quelques années. Nous ne saurions veiller
des malades. Le respect de l’environnement est un préalable : pas de
à notre jardin lillois depuis Lyon.»
pesticides dans un Jardin, art et soin. Ce côté naturel est un impératif : il est hors de question qu’il y ait le moindre épandage d’un quelconque
Votre action repose sur le bénévolat, n’est-ce pas ?
produit. Notre démarche, elle aussi, est naturelle : nous aimerions
Comment peut-on vous aider ?
remettre l’hôpital dans la nature comme c’était le cas au XIXe siècle.
« Une équipe est composée de bénévoles qui s’engagent pour améliorer
Remettre les patients dans le rythme des saisons, dans la sensation du
le quotidien des malades mais nous réalisons aussi une partie en mécé-
froid et du chaud, c’est le mieux qu’on puisse faire pour leur éviter une
nat de compétences. L’idée générale, c’est d’accompagner la concep-
dégradation trop rapide. »
•
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Printemps bio
DES POTAGERS AU CŒUR DE PARIS PAR CATHERINE BIGAUT-MAGNIN
Dans le cadre du Printemps bio en juin dernier, la place des Vins de France à Paris Bercy s’est transformée en un vaste carrefour du terroir. Entre fumets de barbecue et dégustation de saveurs bio, des potagers surélevés incitent à la découverte de l’art du jardinage gourmand et naturel. Tomates, poivrons, salades, aubergines, plantes aromatiques, caressés par quelques fleurs... il n’y a qu’un saut de la graine à l’assiette. Les habitués du bitume sont curieux, partent en quête d’informations, pour quelques cm2 cultivés dans un bac baigné de soleil sur un balcon. Un jardinier prodigue des conseils avisés. Lombricompost, pulvérisations d’orties, culture en bacs... le public en redemande. Une belle occasion de faire le plein d’idées pour jouer les jardiniers citadins : gratouiller, toucher, sentir... mais surtout jouir d’une dégustation au naturel. Le plaisir de la terre est définitivement révélé. L’objectif botanic a ciblé dans l’évènement la mise en exergue de son enseigne de jardinerie référente sur le jardinage écologique. Cette première édition a rencontré un vif succès parmi les visiteurs parisiens, action menée avec le concours de l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique rassemblant pouvoirs publics et professionnels. Depuis 13 ans, le Printemps bio est plus que jamais un rendez-vous des acteurs de la bio durant
DR
•
DR
lequel les acteurs doivent se fédérer pour faire entendre la voix du bio !
DR
Cette année, c’est à Bercy qu’a eu lieu le lancement du Printemps bio.
22
Objet culte
BISTRO SO FRENCHY, SO TRENDY PAR MYRIAM CORNU PHOTOS STÉPHANE RAMBAUD POUR FERMOB
La petite robe noire de la chaise porte un nom : Bistro. Cet objet culte du design français , et emblématique de Fermob, fleurit le pavé new yorkais : la ville de Woody Allen compte 12 000 sièges Bistro… autant que de taxis jaunes ! À la naissance de ces tables et chaises pliantes - en 1889, comme la Tour Eiffel ! - le succès est immédiat : les limonadiers s’approprient très vite cet objet malin, des bistrots parisiens aux guinguettes des bords de Seine et de Marne… Aujourd’hui, la collection Bistro, ce sont 23 couleurs métal, 10 formats de table à combiner et un look résolument frenchy. Joyeux, facile à vivre, ce mobilier donne le sourire à nos terrasses, comme l’ensemble des gammes proposées par Fermob dont le site industriel, basé dans l’Ain, emploie 200 collaborateurs. Ils peuvent s’asseoir sur leurs créations partout dans le monde : vitrines Louis Vuitton à Singapour, université d’Harvard à Cambridge, jardins Majorelle à Marrakech, zoo Artis à Amsterdam, Art Institut à Chicago, Nuits de Fourvière à Lyon… So arty !
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Des Bistro à Times Square.
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News
BEST CHOICE TOP MODÈLES PAR SÉVERINE DENIS
POUR PROLONGER L’ÉTÉ
LE PLAISIR DU GOÛTER À L’EXTÉRIEUR
INDISPENSABLE AU JARDIN
DÉCOUVERTE : UNE NOUVELLE GAMME ÉTONNANTE
LE BONHEUR EST DANS LE PRÉ
Huile de lin Vigean, aromatisée à l’orange ou au citron
Cool Fruits et O’Lait de Kalibio
Coffret trois outils du jardinier Opinel
Du terreau sans tourbe !
Alimentation de basse-cour
Distribuée en petit condi-
Spécialiste de l’alimen-
Scie n°12 : avec sa lame
Neudorff commerciali-
Botanic vous propose en
tation biologique pour les
de 12 cm, conçue avec des
sera dès 2013 des terreaux
sac de 25 kg des céréales
tionnement de 25 cl afin de
enfants, Kalibio propose des
dents aiguisées comme
exclusivement composés de
issues d’une coopérative
préserver ses qualités orga-
produits gourmands mais
des couteaux, la coupe est
matières premières facilement
agricole du Sud-Ouest,
noleptiques et sa richesse
surtout pratiques comme la
nette, régulière et se fait
renouvelables : fibre de bois,
proposant un partenariat avec
en oméga 3, cette huile de lin
gourde Cool Fruits pour faire
sans effort, uniquement en
écorces compostées, engrais
des agriculteurs bénévoles
distille des notes d’agrumes
le plein de vitamines, 100 %
tirant. A utiliser pour scier
organique à base d’algues
pour la baisse substantielle
d’une fraîcheur incroyable
de fruits, issus de l’agricul-
des branchages de diamètre
et poudre de coco, préser-
de l’utilisation de produits
pour relever vos crudités.
ture biologique. Mini-gourde
inférieur à 8 cm. Couteau de
vant ainsi les tourbières.
phytosanitaires. 66 volontaires
Sélectionnées avec soin,
ludique, à mettre dans toutes
jardin n°8 : son bout pointu et
Ecosystème fragile, souvent
se sont manifestés et ont
les graines de lin sont
les petites menottes à l’heure
sa lame renforcée le rendent
réserve naturelle d’une faune
contracté un engagement
conservées dans un local
du goûter, toutes à tester
impératif au jardin, parfait
et d’une flore rare, la tourbe
selon un cahier des charges
climatisé à 8°C, avant d’être
pour connaître le goût préféré
pour désherber ou cueillir
est surexploitée alors que son
défini de diverses mesures
analysées lot par lot pour
de vos bambins ! La brique
salades et pissenlits. Serpette
renouvellement nécessite une
agri-environnementales.
mériter leur passage au
O’Lait, au lait demi-écrémé,
greffoir n°8 : avec sa lame
année pour un seul millimètre,
De plus, pour vos poules
broyage pour l’extraction de
100 % bio aussi. A déguster
courbe de 8 cm biseautée des
donc mille ans pour un petit
ces céréales de basse-cour
l’huile. Et ce n’est qu’après
avec sa paille, fraise ou
deux faces, c’est l’outil idéal
mètre ! Et désormais, les
bénéficient d’une qualification
ce casting sévère qu’elle peut
chocolat, pour réhydrater
pour greffer, inciser ou tailler
unités de production de la
Excellence Gers, signifiant
fièrement trôner sur votre table.
les plus gourmands.
des arbustes.
société Neudorff bénéficient
que plus de 90 % d’entre
de deux nouvelles certifica-
elles sont cultivées au sein
tions : ISO 14001 et 50001,
du département. Approvi-
attestant de la performance
sionnement local, régression
environnementale par la
de l’utilisation de produits
maitrise des impacts liés
phytosanitaires, le bonheur.
à leur activité et du système de management de l’énergie.
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Métier
VILLAGE DE NOËL BOTANIC LES DESSOUS D’UN ÉVÉNEMENT MAGIQUE PAR XAVIER WENDLING
CHEZ BOTANIC, LE VILLAGE DE NOËL EST UN RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLE DEPUIS 1997. ATTENDU PAR BEAUCOUP ET PLÉBISCITÉ CHAQUE ANNÉE, IL REPRÉSENTE BIEN PLUS QU’UN SIMPLE ÉVÉNEMENT COMMERCIAL. AU CŒUR DE CE QUI FAIT L’IDENTITÉ DE L’ENTREPRISE, IL EST UN MOMENT CLEF POUR TOUTES LES ÉQUIPES, QUI Y ONT MIS LEUR ENTHOUSIASME ET LEUR CRÉATIVITÉ DÈS LES DÉBUTS. COUP DE PROJECTEUR SUR LES COULISSES D’UNE ORGANISATION.
Chaleur et couleurs : la féérie de Noël, un moment important pour petits et grands.
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Métier
LES DÉBUTS La naissance du village de Noël suit de peu celle de Botanic, en 1995, et s’inscrit en phase avec les principes fondateurs de l’entreprise. Elle illustre une volonté forte d’inventer une expérience commerciale différente, de créer de véritables lieux de vie et de découverte pour toute la famille. Après la Toussaint, la visite de chacun des 65 magasins devient synonyme de magie et de féerie pour petits et grands. C’est d’ailleurs cette part de rêve qui suscita l’adhésion immédiate de tous chez Botanic, quant fut présentée l’ébauche du tout premier village, aux accents du Québec. UNE LONGUE GENÈSE Chaque année, du premier concept à l’ouverture au public des villages, un long processus de création, de planification et de préparation s’engage. Il mobilise l’ensemble des collaborateurs, au siège du groupe et dans tous les magasins. Un projet d’entreprise qui fait la part belle à la participation de chacun, à l’expression des talents divers, à l’autonomie et au sens de l’initiative. PREMIÈRES ÉBAUCHES Le processus débute un an et demi avant l’ouverture au public. Les équipes créatives définissent alors la thématique principale du futur village et en élaborent les éléments
Les produits sont d’abord des idées, un long périple les attend ensuite.
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narratifs. L’histoire est renouvelée chaque année. Dès les premiers instants, une somme de compétences est fédérée. Décorateurs et designers, acheteurs produits et merchandisers sont au coeur du dispositif. Acteurs de la qualité, de la sécurité, et du développement durable sont aussi associés de très près. Plus d’un an avant l’heure, au mois de septembre, un premier rendez-vous important intervient. Une commission rassemble alors l’équipe pilote du projet et des experts reconnus, issus d’un magasin dans chaque région, afin de valider la thématique, d’en tirer un certain nombre de conclusions en termes produits et accessoires, d’imaginer des événementiels au lancement et pendant toute la durée du futur village. ÉCHANTILLONS ET COLLECTIONS Un important travail de recherche et de validation de produits démarre alors, en vue du renouvellement complet des collections du futur village. Sur la base de planches thématiques, validées en commission, les responsables produits constituent une sélection de plusieurs milliers d’échantillons. Ils feront l’objet d’un examen individuel critique, lors d’une deuxième commission en janvier, en vue de constituer le catalogue produits définitif, riche de plus de 2000 références.
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Dès les premiers instants, une somme de compétences est fédérée. Décorateurs et designers, acheteurs produits et merchandisers sont au coeur du dispositif.
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Objectif : stimuler l’imagination et l’envie de dépassement des équipes dans chaque magasin, à l’aide d’une réalisation de référence.
IMPLICATION ET IMPORTATION Le mois de février marque véritablement l’entrée en jeu et l’implication de chaque magasin botanic. A l’occasion d’un salon interne au siège, ils délèguent plusieurs représentants pendant deux jours, pour découvrir le concept retenu, ses thématiques, les produits et les accessoires, l’offre alimentaire. Ils seront aussi sensibilisés aux grands principes d’implantation et d’association. Le moment revêt un caractère festif. Il ne s’agit pas d’imposer un modèle autoritaire et rigide, mais bien de susciter l’adhésion des équipes sur le terrain, de les faire rêver, et de les inciter à s’approprier un projet, qu’elles déclineront en apportant leurs propres initiatives. QUAND LE PROJET PREND VIE A l’issue du salon, de mars à juin, chaque magasin botanic élabore concrètement son projet. Ce travail débouche sur la commande auprès du siège des produits et des éléments de décor qui seront mis en œuvre. Ils recevront ces commandes à partir du mois de septembre. Aux équipes sur le terrain d’agencer alors leur village imaginaire et de l’accessoiriser au mieux pour lui donner vie.
Simplicité et naturel font parfois le comble de l’élégance. Bois, lin, raphia, le blanc virginal épouse ici le vert sapin pour un Noël chic et moderne.
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Métier
UNE RÉALITÉ QUI FAIT RÊVER Pendant ce temps, l’équipe créative entreprend la construction d’un village pilote. Il sera implanté dans un magasin sélectionné pour l’occasion, et dans lequel le village ouvrira quelques jours avant l’heure. Objectif : rappeler les objectifs et les attendus du futur village de Noël, stimuler l’imagination et l’envie de dépassement des équipes dans chaque magasin, en leur montrant une réalisation de référence. Ce rendez-vous est aussi l’occasion de former le personnel sur des produits revêtant une technicité particulière. La construction du village de Noël bat son plein dans chaque magasin botanic. Pendant 3 semaines à un mois, le mobilier de jardin est retiré, murs et rayons sont poussés, pour permettre d’insérer et de peaufiner 400 à 500 m2 de rêve. EPILOGUE des 65 villages de Noël botanic se dévoilera en exclusivité pour les membres du Club. A cette occasion, ils bénéficieront d’une remise exceptionnelle de 15 %. Le lendemain, les villages seront officiellement ouverts à tous. L’ÂME DE TOUTE UNE ENTREPRISE Chez botanic, le village de Noël représente bien plus qu’un moment de découverte, d’émerveillement et de fête pour les clients. Il est un projet d’entreprise extraordinaire, qui fédère de multiples métiers au siège et dans chacun des magasins, et suscite l’expression de multiples talents, le sens de l’initiative et du dépassement, par delà la fonction de chacun. Le village de Noël rassemble l’entreprise autour de ses valeurs fondatrices. Et en rappelle l’originalité et l’authenticité.
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Cette année encore, c’est le premier vendredi soir après la Toussaint que chacun
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BOTANIC/ L. DI ORIO
Cette année encore, chez botanic, le village de Noël représente bien plus qu’un moment de découverte, d’émerveillement et de fête pour les clients. Il est un projet d’entreprise extraordinaire, qui fédère de multiples services…
Un jour arrive où vous posez les yeux sur ces éléments qui feront la joie de votre famille. Pendant que leurs petites mains d’enfants les disposent, songez au plaisir qu’ont pris les équipes botanic à sélectionner ces joyeuses beautés.
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Art
Le futur n’est pas (que) comique
LES TOILES HYPER RÉALISTES DE JOSH KEYES TEXTE : RYAN LATREN
Partant du principe que le climat va évoluer ainsi que nos sociétés et leurs habitudes, Josh Keyes se projette dans le futur et propose une vision grinçante de ce qu’il pourrait être. Au premier abord ces toiles paraissent charmantes, ornées d’animaux et de carcasses de véhicules graphiquement parfaits, mais l’observation et l’analyse qui en découle, suffisent à glacer le sang. Quels types de comportements surgiront de ce chaos, les alligators seront-ils capables de se faire un poker pacifique avec les pandas ? Rien n’est moins sûr. Josh Keyes est un artiste américain, vivant à Portland et ancien diplômé de Yale en arts graphiques. Il crée un rapprochement clinique entre le graphisme issu de manuels scolaires ou scientifiques, et une vision éco-surréaliste d’un monde qui met en danger la terre et ses habitants. Les silhouettes d’automobiles immergées servent de supports aux divers mammifères qui peuplent ses toiles.
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Stampede Acrylique sur toile (2011).
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Art
The Call I Acrylique sur bois (2008).
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Art
  Tangled IV Acrylique sur bois (2011).
TEXTE : SÉVERINE DENIS ILLUSTRATIONS : STEFANNI
DES FRAISES EN HIVER : UNE NOTE SALÉE POUR LA PLANÈTE
Calendrier de saison & consommation de raison
Consommation de raison
a culture hors saison d’une fraise de janvier ressemble plutôt à une expérience de chimiste : simulation anticipée de l’hiver par mise en frigo pour avancer sa production, culture hors-sol, plant alimenté en goutte à goutte par un savant complexe d’engrais, de pesticides et de fongicides. Et cela sans compter l’impact carbone de son emballage et de son transport… De quoi couper l’envie de croquer le fruit défendu : des organisations écologiques estiment qu’il faut environ 20 fois plus d’énergie pour cultiver des fraises d’hiver que pour celles de saison. Ces fruits, cueillis avant maturité, traités voire irradiés pour un long voyage par bateau, sont sur-emballés pour une protection face aux nombreuses manipulations. Les ressources naturelles utilisées, énergie fossile pour le carburant, plastique pour l’emballage, produits phytosanitaires pour la conservation, ne représentent-elles pas un beau gâchis pour un simple caprice de saison ? Consommer les fruits et légumes de saison est une démarche respectueuse pour la planète, mais permet aussi de valoriser l’économie locale. Vous apportez votre soutien aux producteurs locaux, en simplifiant ou en éliminant les intermédiaires, et vous gagnez en qualité gustative et nutritionnelle. Et vous pourrez même vous vanter d’alléger votre empreinte écologique ! Néanmoins, n’hésitez pas à demander clairement au vendeur le mode de culture de sa marchandise : les produits affichés en provenance de France peuvent être cultivés sous serre et consommer presque dix fois plus d’énergie que ceux cultivés à l’air libre. Et cet étiquetage-là n’est pas obligatoire… Pour tous ceux d’entre nous, notamment les plus citadins, qui ont oublié le cycle naturel des légumes et les fruits de chaque saison, voici notre calendrier de « consom’acteur », à apprendre par cœur pour regarder d’un autre œil les étals de votre marché et faire, chaque semaine, le bon choix. •
L
SUR LES ÉTALS DES MARCHÉS, PLUS PERSONNE AUJOURD’HUI N’EST SURPRIS DE TROUVER DES FRAISES AU MOIS DE JANVIER. MAIS QUI SE DOUTE QUE DERRIÈRE CE LUXE DE TROUVER TOUS LES FRUITS ET LÉGUMES TOUTE L’ANNÉE SE CACHENT DES CONSÉQUENCES SANITAIRES ET ÉCONOMIQUES GRAVES ?
Légumes : asperge, aubergine, betterave, blette, carotte, céleri, choufleur, concombre, courgette, cresson, endive, épinard, fève, frisée, laitue, navet, oignon, oseille, petit pois, poireau, pomme de terre, potiron, radis, scarole, tomate
fruits : citron niçois, fraise, kiwi, orange, pamplemousse, poire, pomme, rhubarbe
PRINTEMPS
Légumes : artichaut, asperge, aubergine, betterave, blette, brocoli, carotte, céleri branche, chou romanesco, chou rouge, chou-fleur, concombre, courgette, échalote, épinard, fenouil, haricot vert et haricot beurre, laitue, maïs, oignon, pâtisson, petit pois, poireau, poivron, pomme de terre, radis, salade, tomate
fruits : abricot, cassis, cerise, figue, fraise, fraise des bois, framboise, groseille, melon, mirabelle, mûre, myrtille, nectarine, pastèque, pêche, prune, quetsche, reine-claude
ÉTÉ
Calendrier de saisons À DÉTACHER / À CONSERVER TOUTE L’ANNÉE
Légumes : artichaut, aubergine, betterave, blette, brocoli, céleri, céleri branche, chou, chou de Bruxelles, chou-fleur, concombre, courge, courgette, endive, épinard, fenouil, frisée, haricot à écosser, haricot vert, laitue, navet, oignon, poireau, poivron, pomme de terre, potiron, radis, salade, tomate
fruits : châtaigne, coing, figue, framboise, mandarine, melon, mirabelle, mûre, myrtille, noisette, noix, pêche, pêche de vigne, poire, pomme, prune, raisin
AUTOMNE
Légumes : betterave, brocoli, cardon, carotte, céleri, chou frisé, chou blanc, chou-chinois, chou de Bruxelles, chou-fleur, courge, crosne, échalote, endive, épinard, fenouil, mâche, navet, oignon, panais, poireau, pomme de terre, potiron, radis noir, rutabaga, salsifis, topinambour
fruits : châtaigne, citron niçois, clémentine, mandarine, kiwi, orange, noix, pamplemousse, poire, pomme
HIVER
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À DÉTACHER / À CONSERVER
Décryptage
Dans la jungle des labels
PETIT GUIDE ET GRAND TRI POUR S’Y RETROUVER TEXTE : SÉVERINE DENIS
QUAND ON LES APERÇOIT, FIÈREMENT ARBORÉS SUR LES EMBALLAGES, NOUS, CONSOMMATEURS, NOUS NOUS FÉLICITONS DE NOTRE DÉMARCHE RESPONSABLE. MAIS QUE SE CACHE-T-IL VRAIMENT DERRIÈRE CES PETITS SYMBOLES ? UN PRODUIT SOBRE EN RESSOURCES NATURELLES OU ENTIÈREMENT RECYCLABLE ? POUR Y VOIR PLUS CLAIR, VOICI UN PETIT TRI DES PRINCIPAUX LABELS ET DE LEURS GARANTIES.
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AGRICULTURE BIOLOGIQUE
ECOCERT
Calqué sur le label UE (logo ci-dessus, les étoiles en forme de feuille), il est connu et reconnu par les consommateurs. Le règlement qui authentifie un aliment issu d’agriculture biologique français et européen garantit qu’au moins 95 % du produit répondent au cahier des charges du mode de production biologique. Ce dernier comporte des règles strictes sur la protection de l’environnement et sur le bien-être animal. L’absence totale d’OGM, la rotation des cultures, des pratiques d’élevage adaptées aux différentes espèces animales, comme le plein air et le libre parcours des volailles par exemple, l’utilisation prioritaire des ressources de la ferme, et l’instauration de limites sur l’utilisation des produits dits phytosanitaires en représentent les principales exigences.
C’est l’un des organismes de contrôle et de certification intervenant principalement dans l’agriculture biologique. Il certifie notamment la bonne utilisation des labels AB, UE et Cosmébio.
DEMETER Label certifiant la pratique d’une agriculture biodynamique. Très proche dans ses exigences de l’agriculture biologique, la biodynamie s’illustre dans son appréhension plus globale du monde vivant. Les principes et garanties sont sensiblement les mêmes que pour le logo AB, seulement certaines pratiques biodynamiques spécifiques accentuent le respect du vivant, végétal comme animal. Se décline en label Biodyvin pour la filière viticole.
NATURE ET PROGRÈS Label associatif et privé qui se différencie de l’agriculture biologique par des exigences supplémentaires : l’intégralité de la ferme doit bénéficier d’une certification 100 % bio, l’alimentation des animaux doit afficher 100 % bio, sans ensilage, ni vitamines ou minéraux de synthèse, l’exploitation doit respecter les règles d’agrobiologie par la limitation de la taille des élevages, la densité d’animaux, etc. On peut retrouver ce logo sur des catégories non couvertes par le label AB : produits ménagers et cosmétiques, sels marins et fertilisants, par exemple.
FAIRTRADE/MAX HAVELAAR Label international de commerce équitable, axé sur la protection de l’environnement, mais surtout sur les conditions de travail, afin d’assurer aux producteurs de vivre correctement de leur travail, en toute autonomie. Il concerne de nombreuses familles de produits : alimentaires, textiles et cosmétiques. A visiter : un site de référence soutenu par botanic, www.mescoursespourlaplanete.com
COSMÉBIO BIOLOGIQUE Charte cosmétique imposant que 95 % des éléments constitutifs soient naturels ou d’origine naturelle, 95 % des ingrédients végétaux soient issus de l’agriculture biologique, et que 10 % minimum du total soit d’agriculture biologique. Ce label garantit que les produits n’ont pas été testés sur les animaux.
BDIH Organisme indépendant d’origine allemande, garantissant des cosmétiques formulés à base de matières premières végétales de culture biologique ainsi qu’une absence totale de produits issus de la pétrochimie, de colorants ou parfums de synthèse, de matière première animale (sauf si l’extraction de la substance n’entraîne pas la mort ou la souffrance de l’animal, comme par exemple le miel ou la lanoline).
FSC Forest stewardship council (FSC), association internationale qui certifie des produits issus de forêts gérées dans le respect des critères du développement durable ainsi que leur traçabilité. Ce label garantit aussi la protection des droits des populations autochtones.
PEFC Le Program for endorsement of forest certification scheme (PEFC) est un système de certification basé sur les critères de gestion durable des forêts en Europe. PEFC France exige même de conserver un arbre mort ou sénescent par hectare afin de préserver la biodiversité de nos forêts.
MPS La certification MPS évalue les performances environnementales des horticulteurs en fonction de leur consommation d’intrants : agents de protection des cultures, engrais et énergie, ainsi que de leur mode de gestion des déchets. Les horticulteurs s’engagent à respecter la réglementation phytosanitaire de leur pays et à réduire de manière significative leur utilisation d’engrais, de pesticides et d’énergie. MPS interdit par ailleurs l’usage d’une trentaine de produits supplémentaires, jugés dangereux pour l’homme et l’environnement.
Recettes
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Un esprit joyeux dans un corps sain
PARCE QU’ON PEUT FAIRE BON POUR LE PALAIS ET BON POUR LA SANTÉ, PARCE QU’ON PEUT FAIRE BIO ET BEAU, LES PLUS GRANDS CHEFS TRAVAILLENT LES PRODUITS DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE, LES LÉGUMES, LES FRUITS, TOUT CE QUI DONNE DES COULEURS À NOTRE QUOTIDIEN CULINAIRE ! IDÉES COLORÉES ET FESTIVES AVEC EXPLICATIONS PAS-À-PAS.
Recettes Fou amoureux du thé, il propose des « ateliers saveurs et découvertes » pour initier le public à l’art du thé à la française. Tellement passionné par cet ingrédient qu’il l’introduit même dans nos assiettes. En voici une déclinaison.
POUR 4 PERSONNES INGRÉDIENTS 4 g de thé vert « Un peu plus près des Epices » de Kamelya 2 g de poivre mignonnette de Séchouan (poivre-fleur juste écrasé)
PRÉPARATION La veille Ecraser les feuilles de thé jusqu’à la consistance de poudre. Réserver. Eplucher les oignons, puis placer la pelure sur plaque, puis enfourner 2 heures dans un four à 60 °. Au sortir, mixer cette peau séchée en chapelure. Couper et laver les quatre premières feuilles de chou, laver, blanchir quelques minutes, les égoutter. Les écraser au rouleau à pâtisserie, badigeonner d’huile d’olive et les laisser 4 heures à four doux. Le jour même Laver et couper en fines lamelles le chou restant en enlevant les côtes. Couper les oignons en brunoise et faire suer avec un peu d’huile d’olive. Ajouter les lamelles de chou et laisser réduire en ajoutant soit un peu d’eau soit un bouillon de légumes. Cuire environ 20 minutes. Réserver. Trier, laver les mousserons, puis les placer directement dans une poêle afin qu’ils rendent toute leur eau de végétation. Une fois la poêle à sec, assaisonner de sel et de quelques pincées de thé. Réserver à couvert. Mélanger votre chapelure d’oignon rouge au thé vert. Puis en badigeonner les deux faces des coquilles SaintJacques. Les mettre à rôtir à l’huile d’olive. Assaisonner de fleur de sel à la sortie de la cuisson. Placer en premier sur votre assiette la tombée de chou, les mousserons puis les Saint-Jacques par-dessus.
Alain Alexanian, consultant culinaire Après des années dans la gastronomie étoilée, Alain Alexanian développe aujourd’hui sa spécialité de développement durable dans les cuisines des autres chefs. Auteur de L’art de bien manger bio (éditions Utovie, 2011), il a aussi rédigé une charte de développement durable pour la restauration, qui comporte entre autres des exigences de proximité des produits, de réduction de produits chimiques… Son credo : « bon pour le goût, bon pour la santé, bon pour la planète ».
LEFOTOGRAPHE.COM
20 coquilles Saint-Jacques 1 chou vert d’un kilo environ 2 oignons rouges 800 g de mousserons 1 c. à s. d’huile d’olive 1 c. à c. de fleur de sel
Recettes
Laurence Salomon, chef du restaurant Nature & Saveur à Annecy
Cette recette de mousse chocolat-noisette va en épater plus d’un ! Vous pourrez vous vanter d’une mousse onctueuse, aérienne et délicieuse, le tout sans œufs, ni beurre. Présentée dans sa petite verrine, accompagnée de son émiettée de croquants aux noisettes, vos convives resteront sans voix devant cette explosion
Convaincue du rôle prépondérant de l’alimentation sur notre santé, Laurence Salomon associe ses compétences de chef et celles de naturopathe. Une devise : bon pour les papilles donc bon pour le corps ! Vous pouvez retrouver ses talents et sa gourmandise dans Chocolat bio, Saines tentations, édition La Plage, 2009.
de textures. Gageons que cette recette deviendra pour les novices un premier pas pour apprivoiser le tofu.
POUR 6 PERSONNES INGRÉDIENTS 100 g de farine de blé T 80 30 g de gros flocons d’avoine 50 g d’éclats de noisettes 50 g de sucre de canne roux 70 g de margarine 2 pincées de bicarbonate 1 c. à c. de cannelle en poudre
PRÉPARATION Pour la mousse au tofu, faire fondre le chocolat avec une cuillère à soupe de lait d’avoine au bain-marie. Le verser dans le bol d’un robot avec le tofu soyeux, la purée de noisette et la cannelle. Mixer assez longuement. Réserver cette préparation au moins douze heures au frais avant le dressage du dessert. Pour le croquant aux noisettes, mélanger tous les éléments secs entre eux (farine, sucre, flocons d’avoine, éclats de noisette, bicarbonate et cannelle) et sabler avec la margarine. Incorporer très peu d’eau afin d’obtenir une boule de pâte assez ferme, recouvrir d’un linge et laisser reposer 1 heure. Façonner les croquants à la main et les déposer sur une grille recouverte d’une feuille de papier sulfurisée. Préchauffer le four et cuire environ 30 mn, à 150 ° C, four ventilé. Pour le coulis de chocolat, laisser fondre doucement le chocolat au bain-marie avec deux cuillères à soupe de lait d’avoine. Mélanger. Emietter grossièrement les croquants. Au moment de servir, placer dans une coupe individuelle une cuillère de confiture de reine-claude, ajouter une belle cuillère de crème chocolat-tofu et quelques morceaux de croquants. Ajouter de nouveau une belle cuillère de crème chocolat. Déposer quelques croquants et terminer par les reines-claudes coupées en petits quartiers. Tracer la coupe avec le coulis de chocolat et déguster aussitôt.
DR
100 g de chocolat noir 300 g de tofu soyeux 3 c. à s. de lait d’avoine 1 c. à c. de purée de noisette 2 pincées de cannelle 8 reines-claudes 20 gr de chocolat noir 4 c. à c. de confiture de reine-claude
Recettes Cléa, de Cléa cuisine, sur la blogosphère Pour Thanksgiving, la coutume outre-Atlantique est de confectionner une pumpkin pie, ou tarte sucrée à la courge, dont la belle couleur ambrée vient habiller les tables de fêtes. Le potimarron est tout indiqué pour cet usage et se marie joliment pour l’occasion avec la vanille, les pruneaux et les écorces d’orange confites.
POUR 4 À 6 PERSONNES INGRÉDIENTS Pour la pâte 160 g de farine T80 20 g de poudre d’amande 1 pincée de sel 2 c. à c. de sucre de canne blond 3 c. à s. d’huile d’olive
Pour la garniture 450 g de purée de potimarron 2 œufs 100 g de sucre de canne blond 1 pincée de vanille en poudre 12 cl de lait 60 g d’écorces d’orange confites 12 pruneaux dénoyautés
Cléa,créatrice et animatrice du blog culinaire cleacuisine.fr depuis 2005, est devenue une référence en gastronomie biologique autant qu’en littérature. Les éditions La Plage lui ont déjà confié une quinzaine d’ouvrages culinaires biologiques et végétariens, dont les derniers Recevoir en bio et Solo et bio.
PRÉPARATION Dans un saladier, verser dans l’ordre tous les ingrédients de la pâte et mélanger à l’aide d’une fourchette. Ajouter juste assez d’eau pour former une boule. Abaisser sur le plan de travail et foncer un moule à tarte. Dans le saladier, battre la purée de potimarron avec les œufs, le sucre, la vanille et le lait. Verser sur le fond de tarte. Hacher les écorces d’orange confites et les pruneaux. Répartir sur la tarte. Enfourner et cuire pendant 45 minutes à 175 °C. Laisser refroidir avant de déguster.
Photo en page de gauche : Délicieux chauds comme froids, les petits chaussons au potimarron façon Bollyfood de Cléa rappellent les plats servis dans les restaurants indiens, avec la chaleur du curry et du curcuma, le croquant des noix de cajou et le fondant de la crème de gruyère. Sauf qu’ici, ils sont adaptés à un format nomade qui les rend aussi pratiques que bons : chauds pour un repas sur le pouce à la maison, froids dans la lunch box.
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Recettes
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Recettes
Yoann Conte, chef de La nouvelle maison de Marc Veyrat à Veyrier-du-lac Une recette sur la base simplissime de l’œuf, sublimé par sa cuisson longue à température contrôlée. Un peu technique, certes, mais une réelle redécouverte. Yoann Conte l’agrémente de fleurs, d’asperges, de radis et d’artichaut, libre à vous de varier les légumes… en tenant bien compte de la saison !
POUR 4 PERSONNES INGRÉDIENTS 100 g de pain de mie 50 g de beurre 4 œufs bio 25 cl de crème 25 cl de lait demi-écrémé 50 gr de parmesan 50 gr de farine 50 gr de beurre 2 asperges bio 2 radis bio Artichaut bio
8 fleurs de roquette 8 pétales d’oxalis 4 brins d’achillée millefeuilles 1 échalote 20 cl de bouillon de légumes 12 cl de vin blanc 200 g de sarriette bio 5 cl d’huile de noisette 10 g de noisette du Piémont
Ancien élève de Marc Veyrat, Yoann Conte profite de la confiance accordée par son mentor à la reprise de son établissement. Installé aux commandes du restaurant depuis 2010, il revendique l’héritage du chef au chapeau noir, en développant ses propres recettes tout en conservant l’esprit de la maison : tout ou presque y est estampillé bio, en tout cas local et surtout fortement imprégné de l’approche herbacée qui a construit la réputation de Marc Veyrat.
DR
PRÉPARATION Cuire tout d’abord les œufs bio pendant 68 min à 63 °, puis les faire refroidir afin de stopper la cuisson. Couper le pain de mie en dés puis les sauter au beurre. Faire le sablé breton avec les ingrédients suivants : parmesan, farine, beurre. Mélanger ensemble le beurre en pommade, la farine et le parmesan. Rouler l’appareil dans du papier film en boudin. Mettre au réfrigérateur, puis tailler des tranches de 1 cm d’épaisseur à cuire au four 8 min à 160 ° puis réserver. Pour la sauce sarriette, faire suer les échalotes ciselées, déglacer avec du vin blanc, ajouter le bouillon de légumes et laisser réduire d’un tiers. Ajouter le lait, la crème pour porter à ébullition. Ajouter la sarriette, laisser infuser 30 min, mixer, passer au chinois et réserver. Couper à la mandoline tous les légumes, les assaisonner avec la vinaigrette et du sel de Maldon. Dans une assiette creuse, mettre une cuillère de sauce puis le sablé, l’œuf cassé cuit parfaitement dessus. Disposer les légumes, les fleurs, arroser d’huile de noisette, puis mettre le pain de mie coupé en dés et les noisettes.
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DOSSIER
Changeons le monde
INTERVIEWS : MYRIAM CORNU ILLUSTRATIONS : MARINE PORTE DE SAINTE-MARIE, CALLIGRAPHE
« LA SEULE RÉVOLUTION POSSIBLE, C’EST D’ESSAYER DE S’AMÉLIORER SOI-MÊME, EN ESPÉRANT QUE LES AUTRES FASSENT LA MÊME DÉMARCHE. LE MONDE IRA MIEUX ALORS », DISAIT GEORGES BRASSENS. AGITATEURS D’IDÉES, ÉMINENTS SPÉCIALISTES, GUIDES MAIS JAMAIS GOUROUS, TOUS AGISSENT POUR RENDRE LA VIE MEILLEURE ET RESPECTUEUSE DE NOTRE ENVIRONNEMENT. PORTRAITS D’ACTEURS DE LA PLANÈTE QUI NE SONT PAS DES FIGURANTS : JEAN-MARIE PELT, FRANÇOIS VEILLERETTE, ALLAIN BOUGRAIN-DUBOURG, JEAN-GUY HENCKEL, PIERRE RABHI, CYRIL DION, LYDIA ET CLAUDE BOURGUIGNON ET HENRI CLÉMENT. INTERVIEWS DE RÉSISTANTS.
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DOSSIER
PIERRE RABHI Quel est, pour vous, le plus grand scandale contemporain ? P.R. « La faim. Ici, on se baffre puis on se fait maigrir.
je me suis rendu compte qu’agriculture signifiait pollu-
Nos poubelles regorgent de déchêts. D’autres meurent.
tion. La façon dont on traitait la terre ne me convenait
J’ai proposé la sobriété heureuse, la puissance de la
pas. Sur ces terrains arides, l’agro-écologie fait des
modération de la croissance économique. Si on veut
merveilles. J’ai pu transposer mes expériences dans
toujours plus, comment la planète va-t-elle pouvoir
des endroits en voie d’aridification chronique. L’agro-
fournir ? Nous tolérons l’enrichissement de quelques-
écologie convient bien comme réponse aux sols en
uns au détriment des autres. Il ne faut pas continuer
BIO
voie de dégradation. J’ai déjà transmis mon savoir
à mettre des dorures sur notre turpitude. Nous sommes
en matière d’agro-écologie à plus de 100 000 paysans
des cauchemards les uns pour les autres.
Originaire du désert Initiateur du Mouvement Colibris, Expert pour la lutte contre la désertification. Depuis 1981, il transmet son savoir-faire dans le but de redonner à l’Afrique son autonomie alimentaire.
dans le monde. Manière concrète de répondre à la
P. LAZIC
Comment agissez-vous pour faire de demain, un monde plus respectueux ? P.R. « Arrivé en Ardèche en 1961 avec ma femme,
Auteur, philosophe et conférencier. A lire : Vers la sobriété heureuse, Actes Sud.
faim dans le monde. »
Quel autre combat regardez-vous avec admiration ? P.R. Les héroïnes discrètes m’enchantent.
Quel manque de bonne volonté jugez-vous le plus flagrant ? P.R. « La bêtise généralisée de l’humanité qui est en
visible dans les pays pauvres : l’énergie féminine y
train de détruire la vie. Comment notre espèce peut-elle
globale de la planète soit gérée par les hommes et
mettre son génie à produire des armes atomiques ? La
leurs pulsions violentes, plutôt que par les femmes
méchanceté, la violence, voilà le problème. Arrêtons
et leur douceur, c’est notre erreur. C’est un instinct
de nous congratuler. J’en appelle à l’insurrection des
chez toutes les espèces. Je suis fermier et je le sais :
consciences. »
la poule protège la vie, c’est son devoir. La femme est ex-
C’est très
revêt une puissance formidable. Que l’organisation
trêmement courageuse quand il s’agit de protéger la vie.
« De ses propres mains, Pierre Rabhi a transmis la Vie au sable du désert... Cet homme a fécondé des terres poussiéreuses avec sa sueur, par un travail qui rétablit la chaîne de vie que nous interrompons continuellement». Yehudi Menuhin
« Le monde ne change pas quand on mange bio. Chacun d’entre nous doit changer de paradigme. Nous devons revoir toute notre logique.» Demain, ce sont nos enfants… P.R. L’éducation telle qu’elle est organisée se met au service de l’idéologie. Travaille bien, mon fils, tu au-
Comment chacun peut-il faire de la Terre un joli endroit où vivre en harmonie avec la nature ? P.R. « Il faut reconsidérer l’espace rural. J’ai fait la pro-
ras une bonne situation. Compétitivité et course aux
position d’un oasis en tous lieux. Ma fille Sophie a créé
diplômes supplantent solidarité et générosité. On les
le Hameau du Buis, une vingtaine de logements bio. La
prépare à la société au lieu de les préparer à changer
solution se trouve là : recréer une solidarité mais « cha-
la société. Nous allons au bahut, puis travaillons dans
cun chez soi », pas à la « mai 68 ». Sans de tels oasis
une petite boîte, puis une grande boîte, pour s’amuser
comment l’humanité pourra-t-elle survivre ? La crois-
on va en boîte dans sa caisse, tout cela pour finir dans
sance ? Un problème, pas une solution. Je côtoie des
une petite boîte. Quel modèle épouvantable. Le pro-
gens qui ont « réussi » comme on dit, mais m’avouent
grès libère, nous dit-on ? »
« Gagner de l’argent, ce n’est pas un problème, mais je suis en échec humain. » Stoppons cet acharnement
Comment rêveriez-vous qu’on (ré)apprenne à vivre ensemble ? P.R. « On peut tous manger bio et exploiter les autres.
thérapeutique sur un système de pensée moribond. »
Il n’y aura pas de changement humain sans le chan-
Demain, la Terre… P.R. « La civilisation paysanne a été éradiquée au pro-
gement de chacun de nous. On peut s’engager, lever
fit de l’orgueil de notre technologie. On a créé la civili-
le poing dans la rue et rentrer pourrir la vie de sa
sation la plus fragile de l’humanité. Coupez l’électricité,
compagne. Je milite pour plus de compassion, plus
fermez le robinet du pétrole et voyez ce qu’il se passe.
de bienveillance, à l’égard de l’autre et de la nature. »
On a donné au superflu une place sans limite. Et l’essentiel n’est pas résolu : chacun ne mange pas à sa faim. Il faudrait qu’il y ait une pénurie alimentaire. Je ne le dis pas par méchanceté. Juste pour qu’on retrouve le respect de la terre nourricière. Il n’est pas urgent d’aller sur la lune. Il est urgent que l’Afrique cesse de mourir de faim.»
•
56
DOSSIER
ALLAIN BOUGRAIN-DUBOURG
F. LEFEBVRE
Comment agissez-vous pour faire de demain, un monde plus respectueux ? A.BD « La reconnaissance de la compétence de
la
Quel est, pour vous, le plus grand scandale contemporain ? A.BD « Nous avons refusé l’évidence qui s’imposait
à
LPO s’est installée de manière particulièrement forte
nous : cohabiter intelligemment avec le vivant qui nous
depuis une dizaine d’années. Notre implication dans
entoure, le considérant comme négligeable et exploitable
le procès de l’Erika, la future PAC 2013 (pour renforcer
« à merci ». Considérant que nous pouvons piller les res-
le volet environnemental et biodiversité) et le problème
sources naturelles. »
de l’artificialisation des sols nous ont fait gagner du
BIO
membre fondateur du Grenelle de l’environnement,
Quel autre combat regardez-vous avec admiration ? A.BD « J’ai accompagné Médecins sans frontières sur
nous travaillons dans la transversalité. Certes, notre
des terrains en guerre. On participe - je le dis bien mo-
Né en 1948 à Paris Journaliste, producteur et réalisateur Président, depuis 1986, de la Ligue pour la protection des oiseaux, association nationale reconnue d’utilité publique.
cœur bat pour le petit oiseau mais notre action est plus
destement - de la même démarche. On est des donneurs
large que cela. Ainsi notre délégation de l’Isère a-t-elle
d’alertes. Lamartine disait : on n’a pas un cœur pour les
investi le domaine du bâti : nous pouvons tous être très
animaux et un autre pour les hommes, on a un cœur ou
utiles à la biodiversité dans l’aménagement de notre
pas. Je donne des conférences dans des prisons, je me
quotidien*.
suis occupé d’enfants dans la misère, d’après moi, tout
A lire : Les héros de la biodiversité : passion nature, Éditions OuestFrance
crédit. Acteur de la Conférence environnementale ou
participe de la même culture. »
Quel manque de bonne volonté jugez-vous le plus flagrant ? A.BD « La non-application des lois et règlements. Reçu
Demain, ce sont nos enfants… A.BD « C’est Cousteau, quasiment,
aux côtés de sept autres ONG à l’Elysée, j’ai rappelé à
mot de générations futures. Le président de la Répu-
François Hollande que, si on faisait appliquer les lois
blique avait dit qu’il placerait la jeunesse au cœur de son
votées, on aurait déjà fait un tiers du chemin. Il faut faire
quinquennat. Pourtant, le ministère de l’éducation n’était
respecter le droit, les décisions votées : on ne peut pas
pas présent à la Conférence environnementale, pas plus
bafouer la démocratie. »
qu’il n’était présent au Grenelle ou aux rencontres Animal
qui a vulgarisé le
et société. C’est inacceptable. J’aspire aussi à ce que nos grandes écoles, notre future élite, nos énarques de demain, soient sensibilisés, au moins, à la biodiversité. Le dossier avance sur la formation des professeurs des écoles mais les choses vont bien trop lentement. Mon cœur bascule entre découragement et encouragement, mais c’est là toute l’histoire de la LPO… »
« Pour agir, commencez par faire de beaux jardins, qui soient de beaux abris pour la biodiversité. » Comment rêveriez-vous qu’on (ré)apprenne à vivre ensemble ? A.BD « Ce mot très simple se suffit à lui-même :
Demain, la Terre… A.BD « Les choses s’accélèrent à un rythme foudroyant, res-
on se trouve dans l’urgence. Le dérèglement climatique,
pect. J’ai eu le bonheur de faire plusieurs fois le tour du
avec l’accélération dans la succession d’événements
monde… La fracture entre le Nord et le Sud, pour résumer,
naturels anormaux, en est un signal. Jusqu’au 20e siècle,
est immensément injuste. Le Sud appauvri et agonisant ne
les combats à conduire étaient de dimension humaine.
va pas continuer à rester à la porte du Nord refusant d’être
Aujourd’hui, cela touche l’ensemble de la planète. J’ai le
solidaire. Les ressources doivent être partagées. »
devoir de rester optimiste mais je garde toujours l’hypothèse en tête que les animaux survivront à l’homme. Et
Comment chacun peut-il faire de la Terre un joli endroit où vivre en harmonie avec la nature ? A.BD « Je dirais que l’une des premières choses est de
si nous ne survivions pas au nucléaire ? Les spécialistes
savoir de quoi on parle. Le mieux, c’est de se rapprocher de
spécialistes des hommes, eux, peuvent-ils défendre cette
l’organisation la plus proche de chez soi. On n’est pas obli-
idée ? Rien n’est moins sûr… »
des pieuvres affirment que les pieuvres survivront, ceux des rats sont certains que les rats s’en sortiront, mais les •
gé de se transformer en militant, d’être dans le « dur » : on peut devenir un acteur, simplement. Et aussi faites de beaux jardins, qui soient de beaux abris pour la biodiversité. »
* Végétaliser le bâti, par exemple (toitures, façades et espaces verts périphériques), peut créer des conditions d’accueil qui peuvent améliorer la biodiversité en fournissant des espaces de repos, de nidification ou de la ressource alimentaire. On peut aussi limiter les dangers pour la faune : quand on construit, on peut opter pour des aménagements favorables et éviter ceux qui peuvent être dangereux (les surfaces vitrées par réflexion et transparence favorisent les collisions, les éclairages peuvent impacter l’horloge biologique de certaines espèces)…
58
DOSSIER
DR
CYRIL DION Comment agissez-vous pour faire de demain, un monde plus respectueux ? C.D. « Notre moyen d’action privilégié, c’est la parole
Quel est, pour vous, le plus grand scandale contemporain ? C.D. « La privatisation des biens communs de l’huma-
et l’écriture, pour essayer de participer à construire un
nité. La terre arable achetée par des gouvernements pour
autre imaginaire. L’arme la plus puissante pour que
nourrir leur population en cas de problème au mépris
change le monde, c’est de changer nos représenta-
des populations locales. C’est un scandale que l’argent
tions. Tout vient de notre vision du monde. Si on habi-
puisse tout acheter. »
tait une maison où tout va mal, un lieu qui soit une
BIO
notoire, on ne répéterait pas inlassablement que cette maison est pourrie. On se construirait un autre chez-
Quel autre combat regardez-vous avec admiration ? C.D. « Des gens qui m’inspirent ? Ce
Directeur de Colibris, mouvement pour la Terre et l’humanisme.
soi. Notre travail, c’est d’aider chacun à matérialiser
très original mais j’ai toujours eu beaucoup d’admira-
à quoi pourrait ressembler cette maison. »
tion pour Gandhi. Aujourd’hui, je suis très inspiré par
Rédacteur en chef de Kaizen, le magazine d’une nouvelle société qui nous aide à « changer le monde pas à pas », il « explore les initiatives qui participent à la construction d’un XXIe siècle réconciliant l’humain et la planète ». A lire : Kaizen, évidemment !
passoire thermique, dont le propriétaire soit un escroc
n’est certes pas
le mouvement de la transition de Jeremy Rifkin. »
Quel manque de bonne volonté jugez-vous le plus flagrant ? C.D. « L’asservissement, l’apathie, le conformisme. Voir
Demain, ce sont nos enfants… C.D. « C’est la priorité absolue. J’interviens
que le monde tourne à l’envers et demeurer dans son
lycées pour Colibris et le dossier du numéro 3 de Kaizen
coin à ne rien faire, rester dans le courant, sans cher-
était consacré à l’école. La fessée, les claques, les puni-
cher à changer… Il faut retrouver une forme de créativité
tions apprennent aux enfants qu’ils doivent se soumettre
et reprendre le pouvoir sur notre vie. Se dresser pour sa
à une autorité qui se trouve hors d’eux-mêmes. On leur
vie n’est pas si facile, parce qu’on est matraqués. Il faut
apprend à se conformer à la société plutôt qu’à inventer
commencer par s’aligner avec son propre désir. Exprimer
la leur. Ils doivent pouvoir penser hors des sentiers bat-
vraiment ses talents. Des gens très défavorisés trouvent
tus. Et leur conscience doit être biosphérique : chacun a
bien le moyen de le faire alors pourquoi pas nous ? »
un impact sur l’ensemble de la planète. Les écoles nor-
dans des
diques font des choses passionnantes. La violence contre les enfants y est illégale depuis 1978, la conscience écologique y est très forte, ce n’est pas un hasard. Tant qu’on
« Nous devons apprendre à nos enfants à être libres. La corrélation est démontrée entre le désastre écologique actuel et l’éducation. Lisons « Oui, la nature humaine est bonne » d’Olivier Maurel, aux éditions Robert Laffont. »
de se réparer à l’intérieur d’eux-mêmes… Ces comporte-
Demain, la Terre… C.D. « On va être obligés
ments de mal-être vont de pair avec les comportements
J’espère que cela se fera avant qu’on arrive à des ca-
de destruction écologique et sociale. En reconsidérant
tastrophes vraiment trop importantes. Je pense quand
notre rapport à l’enfant, nous construirons une génération
même qu’on est dans un processus d’évolution. On
d’êtres humains tout à fait différents. J’ai deux enfants.
est dans l’adolescence. On avait besoin d’explorer les
Les accompagner de la façon la plus juste possible, c’est
limites, on faisait l’expérience de la puissance. On gran-
la chose la plus délicate que j’aie à accomplir. »
dit, on mûrit, on devrait être capables de faire le tri main-
créera des êtres assoiffés de prendre une revanche et
d’évoluer pour s’adapter.
tenant. Je crois qu’il va y avoir une mise en réseaux, telle
Comment rêveriez-vous qu’on (ré)apprenne à vivre ensemble ? C.D. « C’est un lieu commun mais on n’a jamais rien trou-
que proposée par Jeremy Rifkin. Demain, on partagera
vé de mieux que « Ne fais pas à autrui, ce que tu ne vou-
ont déjà développé une forme d’intégrité. L’intégration
drais pas qu’on te fasse. » Je rêverai qu’on redécouvre
politique des citoyens va se modifier. Il y aura une réap-
le fait d’être une communauté humaine, que chacun se
propriation par le local. On aura moins de mégalopoles,
sente appartenir à cette communauté. »
des bassins de vie de taille plus humaine. Le paysage
l’énergie, par exemple. Je crois qu’une nouvelle forme de mondialisation va s’organiser à partir de cellules qui
économique, politique, énergétique, va se recomposer.
Comment chacun peut-il faire de la Terre un joli endroit où vivre en harmonie avec la nature ? C.D. « Quand chacun trouve sa juste place, on trouve
Alors, certes, la « pression de confort » comme l’appelle
facilement une forme de complémentarité. Nous sommes
et économique dans son corps, on a du mal à saisir l’ur-
co-responsables les uns des autres. Chacun doit réap-
gence. Mais je suis confiant, le mouvement est de plus
prendre à être heureux, soi. Notre culture judéo-chrétienne
en plus large. On a besoin de prendre conscience de son
nous pousse à nous occuper des autres. C’est une erreur.
ampleur, de sa puissance. C’est pour cette raison que
Lorsqu’on trouve notre propre équilibre, ensuite nous
notre magazine Kaizen montre ce qui se fait de bien :
avons la capacité d’aller vers les autres, de nous ouvrir. »
pour vous donner des idées, être source d’inspiration. •
le sociologue Bertrand Méheust fait qu’on ne bouge pas assez vite. Tant qu’on n’a pas ressenti la crise écologique
60
DOSSIER
DR
JEAN-MARIE PELT
BIO Pharmacien agrégé, botaniste-écologiste et fondateur de l’Institut européen d’écologie. S’est beaucoup intéressé aux pharmacopées traditionnelles des pays qu’il a rencontrés à l’occasion de ses missions scientifiques (Afghanistan, Togo, Côte d’Ivoire…). A lire : « Cessons de tuer la terre pour nourrir les hommes : pour en finir avec les pesticides » de Jean-Marie Pelt, chez Fayard.
Comment agissez-vous pour faire de demain, un monde plus respectueux ? JM.P. « J’ai fondé l’Institut européen de l’écologie en 1971
Quel est, pour vous, le plus grand scandale contemporain ? JM.P. « Trois lettres, OGM. Le fait que les pouvoirs publics,
avec pour mission essentielle de promouvoir les actions
quels qu’ils soient, aient laissé passer sans faire d’études
et les sensibilités qui allaient dans le sens de l’environ-
approfondies… On finit par les faire, nous, ces études, mais
nement. Mobiliser la société civile est la meilleure chose
c’est totalement inacceptable. Les pesticides, il faut arrêter
à faire. Les consommateurs, par la pression économique,
non seulement à cause de leur impact sur l’environnement
peuvent faire céder le lobbying. Notre arme : les mots, les
mais aussi sur la santé. On peut faire autrement, j’ai montré
livres, les conférences. »
toutes les pistes qui s’offrent à nous. Certaines substances, des produits peu préoccupants, agissent en stimulant
Quel manque de bonne volonté jugez-vous le plus flagrant ? JM.P. « Le côté négatif des media. Les journaux égrennent
les défenses naturelles des plantes. On doit développer
leur longue liste de mauvaises nouvelles, pas celle des
continue à adopter les solutions qui arrangent le lobby
initiatives positives. Les gens deviennent désabusés, au
agro-chimique. »
la recherche. S’engager d’urgence à d’autres pistes que le nucléaire. Les freins ? Les grands intérêts économiques.
risque de se démobiliser totalement. Notre stratégie, c’est à notre portée. Ensuite, j’ai encore vu hier soir un reportage
Quel autre combat regardez-vous avec admiration ? JM.P. « Des ONG, certaines collectivités territoriales,
sur le Qatar. Ces petits îlots de luxe inouï sont intenables
font petit à petit le contrepoids des lobbys. Nous devons
écologiquement. Et on devrait remettre les richesses à une
prendre de la puissance. J’ai énormément d’estime pour
communauté internationale, qui les redistribuerait. demande
les grands savants comme le très courageux Gilles-Eric
une nouvelle vision de l’espace et du temps. Nous devons
Séralini. Pour le discréditer, on l’a accusé de bricoler ses
voir plus loin. »
résultats. J’ai beaucoup d’estime aussi pour cet homme
de mettre en lumière tout ce qu’on peut faire, tout ce qui est
convaincu, qui a mouillé sa chemise : Nicolas Hulot. Un homme de grand talent. C’est inconcevable la façon dont cela s’est passé pour la Présidentielle… Je pense aussi à Pierre Rabhi. Un grand visionnaire. Un prophète. Il fait partie de cette catégorie d’hommes très rares qui montrent le chemin de l’avenir. On peut être très heureux sans être un gaspilleur, un boulimique, un profiteur. »
« Est-il raisonnable que les ressources appartiennent aux états ? Nous devrions aller petit à petit vers un partage planétaire. » Demain, ce sont nos enfants… JM.P. « Leur enseigner ce qu’est la nature est une priorité absolue. Comment se comporter devrait se trouver au
Comment chacun peut-il faire de la Terre un joli endroit où vivre en harmonie avec la nature ? JM.P. « Chacun peut faire un jardin ! Un petit îlot de na-
centre du processus éducatif. Cela a malheureusement
ture sur son balcon si on vit dans un immeuble collectif.
été très peu traité au Grenelle. Pourtant, ce qui est acquis
On peut rentrer dans cet espace naturel apprivoisé pour se
tout petit l’est pour toute la vie. Cela les accompagnera
vider du stress du bureau. Une grande partie de mon livre
toute leur vie. »
contre les pesticides explique qu’il faut ouvrir sa sensibilité et accepter d’apprendre de nouveaux petits trucs, faire
Comment rêveriez-vous qu’on (ré)apprenne à vivre ensemble ? JM.P. « Pour moi, le vivre ensemble doit s’enraciner
l’effort de se former. Avec nos animaux domestiques aussi,
autour des valeurs. Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux
de fournir une aide éclairée aux petits jardiniers. »
nous pouvons faire un premier pas vers une vie apaisée. J’apprécie beaucoup que botanic ait le souci constant
pas qu’on te fasse, cette règle d’or figure dans toutes les incapables de respecter cette règle d’or. Les petits,
Demain, la Terre… JM.P. « Je suis, disons, d’un optimisme raisonné. Beau-
par exemple, comprennent ça très bien. C’est le chemin
coup de choses changent. La sensibilité en matière
d’une relation paisible avec les autres. »
d’écologie a changé depuis dix ans. Un grand chemin
religions du monde entier. Je déplore que nous soyions
a été parcouru, il faut continuer et surtout amplifier. Je me réjouis de la multiplicité des initiatives qui vont dans le bon sens. Nous devons les mettre en valeur pour créer un courant et donner des idées aux bonnes volontés. » •
62
DOSSIER
LYDIA, CLAUDE ET EMMANUEL BOURGUIGNON Quel est, pour vous, le plus grand scandale contemporain ? L.C .& E.B. « L’éternel recommencement des choses.
Avec le LAMS (Laboratoire d’analyses microbiologiques
On dénigre de plus en plus les pesticides, mais à
des sols), nous proposons des diagnostics de terrain aux
l’époque on disait que c’était la panacée. Avec les OGM,
agriculteurs et aux particuliers. Après l’analyse de la terre,
on est repartis bille en tête. Au Lams, nous sommes
nous établissons un dossier de conseil : modifications
absolument révoltés de voir que l’humain continue
des rotations, apport de fertilisant naturel, de compost,
à jouer à l’apprenti sorcier. Quand un scientifique a le mal-
nous leur donnons les clés. Nous organisons des confé-
heur de dire la vérité, les multinationales le discréditent,
BIO
rences, qui sèment des graines, qui font leur chemin
laissent penser qu’il a « pété un câble », comme on dit. »
Ingénieurs agronomes, anciens collaborateurs de l’Inra, spécialistes en microbiologie des sols. Fondateurs du LAMS, un laboratoire unique en France, ils travaillent partout dans le monde.
soucieux de leur patrimoine. On regarde leur capital en
DR
Comment agissez-vous pour faire de demain, un monde plus respectueux ? L.C .& E.B. « Nous sommes les médecins de la terre.
A voir : « Solutions locales pour un désordre global », de Coline Serreau, qui met en avant le travail de cette famille.
dans la tête des agriculteurs, qui viennent vers nous, profondeur. Avec nous, ils font des économies parce
Quel autre combat regardez-vous avec admiration ? L.C .& E.B. « La liste, heureusement, pourrait être
qu’ils consomment moins. Nous proposons aussi des
longue ! Eric Séralini, qui continue le combat, défend ses
stages et, d’ailleurs, nous y recevons des privés venus
idées en dépit des pressions. Vandana Shiva, qui aide les
essayer de comprendre pourquoi l’alimentation n’est plus
paysans au bord du suicide, en Inde. Anna Primavesi et
porteuse d’énergie. »
ses microsociétés, au Brésil. Tous les lanceurs d’alertes qui nous donnent l’impression de ne pas être seuls. »
Quel manque de bonne volonté jugez-vous le plus flagrant ? L.C .& E.B. « Les arguments des multinationales
Demain, ce sont nos enfants… L.C .& E.B. « Ce sont eux qui feront demain. Il faut abso-
lorsqu’ils dénoncent les lanceurs d’alerte. Nous avons
lument leur apprendre les bons réflexes. Un jeune, à la fin
ouvert le labo il y a plus de 20 ans. On nous ressert
d’une conférence, m’a dit « Je croyais que tout était fichu,
toujours les mêmes mensonges. On continue à men-
merci de m’avoir expliqué comment faire. » Beaucoup de
tir aux gens au nom du profit. Les multinationales font
gens se disent « Foutu pour foutu ! ». Ce côté suicidaire
avaler des couleuvres aux paysans au nom de l’argent.
planétaire… Faites confiance à dame Nature, si vous
Poussant le cynisme à son comble, ils se sont parés de
vous en occupez, elle vous le rendra. »
pas mal de peinture verte avec cette forme de marketing qu’on appelle green washing. »
« Nos sols n’ont plus de vie. En terme de minéraux, de vitamines, d’énergie « subtile », les aliments se sont appauvris. Il faudrait aujourd’hui consommer 8 oranges là où il en fallait une seule en 1950. Les chiffres ne mentent pas.» Comment rêveriez-vous qu’on (ré)apprenne à vivre ensemble ? L.C .& E.B. « Sans mentir et sans se mentir. Et en reconsidérant la notion de « croissance ». Si on n’achète pas le dernier téléphone, où est le problème ? « Fashion victim », oui, victimes, nous sommes complétement manipulés. Vous n’êtes pas plus riches spirituellement quand vous remplacez un appareil qui fonctionnait encore par une plus moderne d’un point de vue du design. L’idée n’est pas de revenir à l’âge de pierre, bien sûr, mais l’obsolescence programmée des objets du quotidien est un scandale. »
Comment chacun peut-il faire de la Terre un joli endroit où vivre en harmonie avec la nature ? L.C .& E.B. « Vivre ensemble, prendre les repas ensemble. Nous devons le respect à la nature. Ne laissons pas nos enfants écraser les champignons. La terre n’est pas sale, laissons-les la toucher, la caresser, l’aimer. »
Demain, la Terre… L.C .& E.B. « Les sols, en France, dans le monde, sont très touchés. Si on ne change pas, je ne vois pas comment la vie pourrait continuer sur terre. Tous ces lobbys pour nous faire manger des fraises en hiver. Nos conférences diffusent des messages d’espoir mais au fond de moi, j’ai peur. Les multinationales tendent une toile. Bien sûr que les choses avancent mais c’est tellement petit… Leur puissance tentaculaire nous enserre. Mais nous avons une chose : les media, Internet peut être une arme formidable pour lutter contre la manipulation et le mensonge. Intéressons-nous aux résistants d’aujourd’hui.»
•
64
DOSSIER
DR
FRANÇOIS VEILLERETTE
BIO
Comment agissez-vous pour faire de demain, un monde plus respectueux ? F.V. « Notre travail suit un axe informatif, sur les dangers
financiers nécessaires. Nous avons mené une étude sur
de certaines pratiques, et un axe législatif, dans le but
plus de 120 produits chimiques dont une quarantaine de
de changer le cadre règlementaire. de référence sur la
pesticides… Considérons les coûts, humains et socié-
question des produits biocides, nous travaillons avec les
taux, que représentent les 1000 nouveaux cas de cancer
ministères et auprès des députés européens. »
quotidiens, la multiplication des diabètes, des maladies
de la « taxation » des produits pour trouver les moyens les aliments ingérés au cours d’une journée, y trouvant
neurovégétatives… On n’a jamais vécu aussi vieux,
Quel manque de bonne volonté jugez-vous le plus flagrant ? F.V. « Les solutions alternatives existent. Avec un peu de
certes, mais cela ne va pas durer. D’ailleurs, l’espérance de vie en bonne santé a déjà diminué, les cancers notamment touchant des gens de plus en plus jeunes. »
Président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures. Président du réseau européen de PAN Europe (Pesticides action network).
bonne volonté, on pourrait bouger vite. Mais on se heurte
fession, en bons guides, doivent délivrer des messages
admiration par leur ténacité. Nous ne proposons pas
A lire : « Pesticides, le piège se referme », Editions Terre Vivante. « Pesticides, révélations sur un scandale français », Editions Fayard.
non équivoques. »
le retour au Néandertal, plutôt l’usage de produits réel-
chimique. Le Plan Ecophyto 2018, vécu comme une
Quel autre combat regardez-vous avec admiration ? F.V. « Dans le monde entier, on me donne des raisons
contrainte, ne porte pas ses fruits pour l’instant. La prise
d’espérer. Gilles-Eric Séralini est attaqué de toutes parts.
de conscience n’a toujours pas eu lieu. Nous avons besoin
Il aura fallu beaucoup de courage pour prendre ce risque
de la mobilisation de la majorité. Les dirigeants de la pro-
réel pour sa carrière. Les Bourguignon forcent mon
à un système conditionné par 50 ans d’agriculture
lement innovants, fruits de la science moderne. On ne
Quel est, pour vous, le plus grand scandale contemporain ? F.V. « L’évaluation des produits chimiques. Les « boites
peut pas faire de l’argent sur le dos de la santé publique. Surtout pas pour servir les intérêts de firmes qui commercialisent des produits rentabilisés depuis belle lurette… »
noires », excessivement nombreuses. Le célèbre cas du pas les adjuvants qui « boostent » les effets de la formula-
Demain, ce sont nos enfants… F.V. « L’élan pris dans les lycées agricoles
tion. Augmentant l’efficacité du produit, ils en augmentent
augure mais il faut que l’éducation mette le turbo ! Le Gre-
Round Up est frappant : on teste la matière active mais
est de bon
aussi le danger. Les interactions ne sont pas mesurées,
nelle de l’environnement avait tablé sur 6 % de l’agricul-
les fameux « effets cocktail ». La piste tourne autour
ture française en bio pour 2012, nous en sommes à 3 %… »
« L’agriculteur doit gérer la terre en bon père de famille, c’est inscrit dans les baux ruraux. La chimie fait qu’il n’y a plus de retours de la part de la terre. L’état des sols s’avère de plus en plus mauvais. Le patrimoine des agriculteurs - mais aussi de l’humanité - est en danger. » Comment rêveriez-vous qu’on (ré)apprenne à vivre ensemble ? F.V. «On vit encore dans l’illusion que la chimie peut tout. Les Bourguignon le montrent bien, avec les bons gestes et les bonnes techniques, on peut rectifier le tir en quelques années. On est dans une période charnière, le monde de l’agriculture va devoir prendre de nouvelles habitudes.»
Comment chacun peut-il faire de la Terre un joli endroit où vivre en harmonie avec la nature ? F.V. « Il y a un espace pour lequel vous n’avez à convaincre ni les députés européens, ni le président de la chambre d’agriculture : votre jardin. Vous devez y être exemplaire. Elevez des légumes sains chez vous, sélectionnez les espèces qu’il faut. A l’intérieur de vos maisons, évitez certains solvants et peintures. Nous avons une action importante en faisant nos courses, tous les jours : nous envoyons des signaux aux entreprises. Les demandes, aujourd’hui, sont très vite perçues, nos comportements sont disséqués : profitons-en, servons-nous en. »
Demain, la Terre… F.V. « Le diagnostic est
là mais les solutions aus-
si. Elle existent. On peut diviser la consommation d’énergie par 4 en quelques dizaines d’années, on sait comment faire, c’est déjà ça. Maintenant… il faut le faire ! Chaque année perdue réclamera un changement encore plus radical. On est à un tournant. Prenons le virage, et vite ! »
•
66
DOSSIER
L. LAUDE
JEAN-GUY HENCKEL
BIO Educateur, il a l’idée de tournir du travail aux personnes en difficultés sociales. Comme solution durable, il opte pour le maraîchage biologique. Ses jardins biologiques sont un énorme succès social, environnemental et commercial. Vice-président du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves). A lire : Un nouveau monde en marche de Laurent Muratet et Etienne Godinot, éditions Yves Michel.
Comment agissez-vous pour faire de demain, un monde plus respectueux ? J-G.H. « Nos 120 Jardins de Cocagne sont une réponse
Quel autre combat regardez-vous avec admiration ? J-G.H. « Je fais partie d’un tas de mouvements internationaux autour de l’entreprenariat social, j’y côtoie
économique, écologique et sociale. Ces entités, capables
énormément de gens qui œuvrent avec intelligence
de livrer des paniers de légumes à des adhérents-consom-
et une grande détermination. Chacun essaie de se pla-
mateurs sur leur territoire, s’implantent dans des quartiers
cer dans une dynamique géniale. »
dont personne ne veut. Nous créons une dizaine de jardins au bon moment, sur le bon territoire. L’adéquation est
Demain, ce sont nos enfants… J-G.H. « A partir du moment où on
nécessaire pour pouvoir mobiliser travailleurs sociaux,
ger le monde de demain, on doit penser enfants. Avec
pouvoirs publics, agriculteurs et clients finaux. »
botanic, nous avons des discussions profondes sur
par an, pour 200 demandes. Il faut la bonne personne,
essaie de chan-
comment influer sur l’avenir. Quelle terre voulons-nous
Quel manque de bonne volonté jugez-vous le plus flagrant ? J-G.H. « Le monde a changé : pour nous développer,
laisser pour demain ? Je sens de nombreuses formes
le changement d’échelle est impératif. Il nécessite de nou-
quer leur militantisme de la même manière que nous
velles alliances. Il faut faire travailler ensemble le monde
mais je ne me fais aucun souci : ils sont animés d’une
privé de l’entreprise, les pouvoirs publics, la société civile.
éthique et de sens. »
de militance chez les jeunes, ils ont des idéaux, énormément de sources de motivation. Ils ne vont pas mar-
Vu les enjeux, je pense qu’il faut s’y mettre tous. Ces trois entités qui se méfient l’une de l’autre doivent oublier leurs différences. »
Comment rêveriez-vous qu’on (ré)apprenne à vivre ensemble ? J-G.H. « En France, nous avons une manière très
par-
Quel est, pour vous, le plus grand scandale contemporain ? J-G.H. « Mon scandale, c’est toujours le même depuis
ticulière de vivre ensemble. Ou plutôt de ne pas vivre
l’origine, dans les années 70. Cet écart entre riches et
Dans nos Jardins, nous essayons de montrer que des
pauvres est totalement indécent. La centrifugeuse folle
gens d’horizons variés sont capables de faire des choses
a généré des millions de pauvres. On peut monter des
ensemble. Je suis de Besançon. Là-bas, en 1964, on a
business et essayer de ne pas faire trop de conneries
inventé le RMI bien avant l’heure : des vieux crevaient de
écologiques, mettre son entreprise au service de l’inté-
faim. Maintenant, les vieux sont plutôt des nantis. Ça va
rêt collectif. Gagner de l’argent, oui, mais pas pour les
nous revenir dans la tête. Les baby-boomers représen-
actionnaires, pour l’utilité générale. »
tent une bombe à retardement qui n’a pas été anticipée.
ensemble. On cloisonne les vieux et les enfants en bas âge. Les handicapés sont rangés dans une autre case.
La solidarité familiale s’opère mais il faudra réinventer de nouveaux modèles. »
« Un basculement important va s’opérer. Des gens auxquels personne ne croit s’obstinent et, un jour, on comprend qu’ils ont raison. Stéphane Hessel dit qu’en 1941, avec leurs fusils rouillés, ils avaient l’air d’une bande de garnements. Mais ils savaient, au fond d’eux, qu’ils allaient changer le monde. Soyons les résistants d’aujourd’hui. » Comment chacun peut-il faire de la Terre un joli endroit où vivre en harmonie avec la nature ? J-G.H. « Je ne crois plus depuis longtemps aux grands forums mondiaux, en revanche, je pense que chacun doit intégrer la donnée écologique pour faire le moins de dégâts possibles. Difficile d’envisager que le monde change si on ne change pas personnellement. Il faudra apprendre à renoncer à des choses. Si personne ne veut rien lâcher… Et je ne parle pas de couper l’eau quand on se brosse les dents. Il faut vraiment faire un effort, sacrifier au confort. On peut agir dans le choix de sa voiture : renoncer à ce 4 x 4 alléchant dont on n’a vraiment pas besoin. Je croyais ne jamais pouvoir me passer de véhicule. Je l’ai fait. Il faut un peu d’anticipation, c’est certain, mais c’est plus facile que ce que l’on croit. »
Demain, la Terre… J-G.H. « La Terre est comme une vieille personne, marquée de cicatrices, qui a eu une vie fatiguante. Je pense qu’elle a la ressource pour vivre longtemps mais pas sans traitement de choc. Il faut vite cesser de la maltraiter. Gravement mal en point, on consulte un spécialiste. Le diagnostic ? Sans appel, non discutable. La maladie ? Curable… encore fautil prendre le traitement sans tergiverser ! Les intérêts financiers doivent cesser de prédominer sur l’intérêt collectif. Il faut agir. Dégager de l’énergie dans le bon sens. »
•
68
DOSSIER
HENRI CLÉMENT Comment agissez-vous pour faire de demain, un monde plus respectueux ? H.C. « L’abeille est une véritable sentinelle de l’environne-
Quel manque de bonne volonté jugez-vous le plus flagrant ? H.C. « C’est, parfois, hélas, la connivence entre certains
ment. L’Union nationale de l’apiculture française s’inves-
services de l’Etat et les firmes, tant au niveau de l’évalua-
tit contre les ennemis de ce pollinisateur hors pair. Nous
tion que dans la gestion des risques. Trop de gens se permettent de ne pas respecter les textes européens. Je vou-
sanitaires très toxiques. Nous luttons pour l’application
drais souligner un point : tout le monde se trouve dans le
stricte des dispositifs européens. Nous nous battons
même panier. Nous sommes tous victimes de ce système.
grâce aux savants, qui apportent les éléments de preuves.
Les apiculteurs comme les agriculteurs. Ils font confiance
BIO
Puis avec la médiatisation (programme Abeille, sentinelle
aux pouvoirs publics : s’ils autorisent les produits, c’est
de l’environnement). des Français se montrent atten-
qu’on peut les utiliser ... Eux aussi se font blouse. »
Porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française, créée en 1945, 22 000 adhérents, 500 000 ruches, Henri œuvre à la sauvegarde des pollinisateurs sauvages.
tifs au sort des abeilles (sondage Ispos). Enfin, depuis
sant largement le cadre de l’apiculture. Les scientifiques
des scandales ! On a mis par exemple 90 ans pour parve-
A lire : Une vie pour les abeilles, entretien avec Philippe Bertrand, aux éditions Rue de l’échiquier. L’abeille sentinelle, chez Gallimard.
l’ont démontré, 35 % de nos ressources dépendent des
nir à régler en partie le dossier de l’amiante, j’espère qu’il
insectes pollinisateurs, dont 80 % dus à l’abeille. En jeu, 65
n’en sera pas de même pour les pesticides. Ce qui me
% de notre diversité alimentaire. Dans certaines régions,
choque le plus, c’est que malgré les enjeux sanitaires, envi-
par manque d’abeilles, la production agricole chute. Aux
ronnementaux… les intérêts financiers immédiats passent
Etats-Unis, la location d’une ruche est passée de 50 $
encore et toujours avant le moyen et le long terme. »
A visiter : www.unaf-apiculture.info www.abeillesentinelle.net www.demainlaterre.fr
de 80 millions d’années. En moins de 50 ans, à coups de
Quel autre combat regardez-vous avec admiration ? H.C. « Ces gens formidables qui prennent à bras le
pesticides, d’une agriculture intensive qui fait disparaître la
corps les dossiers (celui du Mediator, par exemple)
diversité de nos campagnes, d’acariens et prédateurs is-
avec sérieux, énergie, intelligence et surtout honnê-
sus de la mondialisation, de bouleversements climatiques,
teté : moi, je dis bravo ! »
DR
avons ainsi réussi à faire retirer certains produits phyto-
L’abeille, sentinelle mais aussi guerrière, a déjà obtenu de
Quel est, pour vous, le plus grand scandale contemporain ? H.C. « Le scandale, c’est la lenteur d’éclosion de la vérité
belles victoires mais il faut que les choses s’intensifient.
ralenti par les lobbies très puissants et leurs actions dans
La pollinisation, avenir de la planète, est un enjeu dépas-
tous les domaines. Le scandale, c’est l’interminable liste
plus de 15 ans, nous menons, contraints et forcés, avec notre avocat Maitre Fau, un combat juridique sans merci.
à 150 en quelques années. Le problème est totalement mondial, la situation, très préoccupante. L’abeille a plus
nous sommes en train de fragiliser cette espèce pourtant est dure, la vie d’une abeille d’aujourd’hui ! Pourtant, la
Demain, ce sont nos enfants… H.C. « Un monde qui ne pense pas
petite nous pose des questions essentielles : quelle agri-
un monde fini. J’ai souvenir d’une phrase terrible. Un
culture, quelle alimentation pour demain ? »
président de la commission des Toxiques avait déclaré
si robuste, rendant désormais sa survie aléatoire. Quelle
à ses enfants est
« Je prends souvent un exemple très éloquent, celui du petit-déjeuner. Si les pollinisateurs disparaissaient, on ne prendrait que du thé et du pain, le matin. Finis les jus de fruits, le chocolat au lait, le café, la confiture et, évidemment, le miel. » à l’Assemblée : « De toute façon, ce n’est pas à nous de décider pour les générations futures, elles se démerderont comme tout le monde. »
Comment rêveriez-vous qu’on (ré)apprenne à vivre ensemble ? H.C. « On est dans un siècle dit de communication, or les gens n’ont jamais été si isolés. Je crois à la proximité. Je voudrais qu’on retrouve le lien les uns avec les autres. Incorrigible gourmand, par exemple, je voudrais qu’on se retransmette le plaisir de manger les fruits et légumes de saison, achetés sur le marché à des producteurs locaux. Ces produits qui prennent l’avion pour atterrir dans nos rayons, c’est surréaliste. »
Comment chacun peut-il faire de la Terre un joli endroit où vivre en harmonie avec la nature ? H.C. « Faire preuve dans ses achats d’une certaine éthique. Dans sa relation avec la nature, de même, entretenir son jardin sans pesticides. Et puis, plantez, semez des arbres et des arbustes attractifs pour nos chères abeilles. Respectez votre nature aussi en restant vigilant sur le politique, soyez conscient de ce que ça représente. »
Demain, la Terre… H.C. « Ce n’est pas irréversible mais ça va très vite. Dans les 10-20 ans maxi, il faudra s’être organisés avoir changé profondément d’orientation. Il est grand temps de prendre les décisions. La pente actuelle nous entraîne vers le fond. Les apiculteurs et les agriculteurs sont touchés, on doit prendre la pleine mesure de ce qui se passe : on n’a plus le droit à l’erreur. » •
71
Ouvrons la voie
Des paroles et des actes
JARDINER AUTREMENT PHOTOS STÉPHANE BALBO
Botanic rime avec jardinage écologique. Amateurs éclairés, consciences « éveillées », nous avons tout plus ou moins envie de devenir des éco-jardiniers. Fini de tergivserser, passons à l’action ! UN ENGAGEMENT DANS NOTRE NATURE À TOUS Des rayons vides de pesticides chimiques de synthèse. Zéro engrais. En revanche, un militantisme de tous les instants en faveur du jardinage écologique. A l’aube de l’année 2008, botanic a pris cet engagement formel. Elle est, aujourd’hui encore, la seule à le tenir. Une attitude de précurseur, puisque le Grenelle de l’environnement prévoit la réduction de l’usage des pesticides par
PASSEZ À L’ACTE !
les jardiniers amateurs et par les professionnels
800 solutions alternatives existent pour la
dans les lieux publics.
réalisation d’un jardin responsable : peut-on
Rendons service aux insectes, ils nous le rendront bien.
encore décemment se trouver des excuses ? DES PLANTES VERTES
Les points-conseils botanic sont là pour vous
LE CHOIX DES ARMES
QUI MONTRENT PATTE BLANCHE
enseigner les techniques, vous donner des bons
Certaines plantes, invasives, nuisent à la bio-
80 % des végétaux choisis par botanic pro-
plan(t)s, vous orienter, aussi, sur des plantes peu
diversité. Botanic se distingue encore par ses
viennent de fournisseurs certifiés MPS, organi-
sensibles aux maladies, par exemple.
choix en travaillant à la suppression de ces
sation internationale qui évalue les entreprises selon leur niveau d’impact environnemental. Objectif 100 % pour la fin 2013.
« dangers publics » de son référencement. Exit, PIOCHEZ DES IDÉES
donc, le robinier faux-acacia ou le cerisier tar-
Purin d’ortie pour activer la croissance de vos
dif. Pour aller plus loin, botanic travaille avec
plantes, paillage du potager pour lutter contre
ses producteurs à la mise au point de varié-
les mauvaises herbes, désherbage écologique,
tés stériles. Ainsi botanic a-t-elle référencé,
Nous demander de renoncer aux engrais
botanic vous lance des tas d’idées, à vous d’in-
en 2010, le premier buddleia quasiment stérile,
chimiques est une bonne idée, mais nous dire
venter la vie qui va avec !
limitant de la sorte les risques de propagation.
VOTEZ BIODIVERSITÉ !
comment faire, c’est encore mieux, non ? En parallèle aux semences, plants potagers
INVITEZ-LES AU JARDIN
LA NATURE A DU POT
et aromatiques bio, botanic propose tous les
Haies vives, plantes nectarifères, semences de
produits nécessaires pour cultiver de manière
prairies fleuries ou collections végétales, variez
nature : ce pot biodégradable et compostable
biologique : terreaux, amendements, engrais
les plaisirs : iris, pivoines, œillets, lavande, choi-
se met directement en terre, une trouvaille
et produits de traitement.
sissez des variétés séductrices pour favoriser
issue de recherches entre botanic et ses
la biodiversité sur votre petit lopin de terre. Les
fournisseurs. Résultat : moins de production
petits invités de votre jardin vous le rendront
de déchets d’emballage et un emballement
bien : hérissons, insectes et oiseaux y retrou-
de notre part : 1,4 million de plants vendus
vant leur place, ils en assureront la bonne santé.
dans des pots Jiffy® en 2010.
Apprenons les bons gestes, ceux qui préservent notre terre. Et apprenons-les à nos enfants !
Jiffy®, c’est le petit nom de l’amoureux de la
•
DR
73
Respect
Jardinage sage
ZÉRO PESTICIDE, C’EST POSSIBLE TEXTE : ANTOINE GROSPIRON-JACCOUX
L
BOTANIC/ L. DI ORIO
L’EMPLOI DES PESTICIDES ET DES ENGRAIS CHIMIQUES N’EST PAS INÉLUCTABLE. BOTANIC ACCOMPAGNE LES JARDINIERS DANS CETTE DÉMARCHE RESPONSABLE QUI CONSISTE À LEUR PRÉFÉRER DES SOLUTIONS ALTERNATIVES.
es engrais chimiques sont de plusieurs ordres : azotés, potassiques ou phosphatés. Leur utilisation pollue gravement l’eau des rivières et des nappes phréatiques, par le ruissellement, ainsi que les sols, dont la qualité et la fertilité sont
affectées. Ils peuvent en outre transmettre aux végétaux des métaux
botanic reste la seule
lourds contaminant l’ensemble de la chaîne alimentaire. Convaincue de
enseigne à bannir les pesticides de ses rayons.
la nocivité de ces produits sur l’environnement et la santé, botanic s’est engagée dès 2005 à ne plus vendre d’engrais et pesticides chimiques de synthèse. Le 1er janvier 2008, après trois ans de mesures d’accompagnement et en dépit d’un manque à gagner subséquent, l’enseigne a atteint son objectif : la suppression totale des engrais et pesticides de
800 SOLUTIONS ALTERNATIVES
ses rayons. Aujourd’hui, botanic garde le cap et reste à ce jour la seule
Pour se passer d’engrais chimiques dans un environnement envahi par
enseigne de jardinerie à avoir pris cet engagement. Et à le tenir !
les molécules développées en laboratoire, botanic a dû trouver des solutions alternatives. Dans un premier temps, la jardinerie propose des
REPENSER LE JARDINAGE
semences, des plants potagers et aromatiques bio ainsi que tous les
Le jardinage écologique ne se résume pas à remplacer un traitement
produits nécessaires pour cultiver de manière écologique : terreaux,
chimique par un traitement naturel. C’est une autre philosophie et
amendements, engrais et produits de traitement. Ensuite, pour accom-
d’autres pratiques. Ainsi, comme en médecine chinoise, et sachant
pagner les jardiniers dans cette démarche de bon sens, botanic suggère
qu’une plante cultivée dans de bonnes conditions se défend toute seule,
plus de 800 solutions alternatives pour la réalisation d’un jardin respon-
le jardinier est d’abord là pour prévenir. Une maladie ou l’attaque d’un
sable. Dans les magasins, des points-conseils ont été mis en place à cet
ravageur n’est, dans la plupart des cas, que le symptôme d’un dysfonc-
effet afin de proposer des techniques sans pesticides. Ces recomman-
tionnement ou d’une mauvaise pratique : carence nutritive, sols tassés,
dations vont du choix de plantes au désherbage écologique.
arrosages trop fréquents, variété mal adaptée à la région. Il faut d’abord chercher à renforcer les défenses naturelles de la plante, le traitement
Parmi les conseils prodigués, vous trouverez l’emploi de larves de coc-
curatif n’étant que la solution de dernier recours. Pour démarrer du bon
cinelles européennes pour combattre les pucerons, du purin d’orties
pied, la meilleure manière de fertiliser un sol, c’est de le nourrir de matière
comme engrais naturel ou encore le désherbage écologique grâce à des
organique. Pour cela, il faut un bon équilibre entre part active (compost)
solutions mécaniques. Et pour ceux qui ne sont pas portés sur les ou-
et passive (enrichissement naturel des sols par la décomposition des
tils, le paillage du potager pourra éviter le charme des mains calleuses.
matières organiques qui s’y déposent). La nature est bien faite, aidons-
N’hésitez pas à demander l’avis de nos experts, il existe des solutions
là, mais laissons-là aussi s’exprimer.
écologiques adaptées à chaque jardin.
•
74
Comptabilité
Les chiffres botanic
0
SAC PLASTIQUE DISTRIBUÉ POUR VOS ACHATS DEPUIS 2004.
16,2 / 20
L’enseigne se voit décerner cette très bonne note par l’UFC-Que choisir pour l’excellence de ses conseils en matière de jardinage écologique envers le grand public. Une note largement au-dessus de la moyenne pour l’élève botanic puisque le second obtient un 6,5 sur 20.
23 MAGASINS BOTANIC NOUS INVITENT AU MARCHÉ BIO, AVEC 4000 RÉFÉRENCES ALIMENTAIRES.
98 %
DES RÉFÉRENCES BOIS
de la décoration extérieure proviennent d’Europe et de France.
50 % BOIS,
VOILÀ LA COMPOSITION D’UN MAGASIN BOTANIC. 98 % DES RÉFÉRENCES BOIS DE LA DÉCORATION EXTÉRIEURE PROVIENNENT D’EUROPE ET DE FRANCE.
90 % DES OUTILS DU JARDINIER VENDUS SOUS LA MARQUE BOTANIC SONT MADE IN FRANCE.
90 % DES ACHATS
DE VÉGÉTAUX PAR BOTANIC
sont issus des filières AB Agriculture biologique ou MPS. L’organisation internationale développant des certifications spécifiques à l’horticulture évalue les entreprises en fonction de leur impact environnemental.
120 VARIÉTÉS DE GRAINES BIO sont proposées aujourd’hui par l’enseigne. 200 PRODUCTEURS FRANÇAIS fournissent botanic pour la majorité de ses achats en végétaux extérieurs. 200 OUVRAGES TRAITANT DU DÉVELOPPEMENT DURABLE fleurissent dans les rayons librairie botanic. 48 000 COMBATTANTES-COCCINELLES ont lutté contre les pucerons de vos jardins l’année dernière, grâce à vous. 500 000 BARQUETTES BOIS et 1,2 million de pots biodégradables ont remplacé les contenants en plastique dès 2010.
100 % jardinage écologique, tel est l’engagement pris par botanic.
100 % des produits d’entretien vendus dans les Marchés bio botanic répondent aux engagements des labels reconnus (Nature et progrès, Ecocert…).
100 % éthique sur la provenance des espèces aquariophiles d’eau douce, des oiseaux et des petits mammifères tous nés en élevages, pour ne pas nuire à la biodiversité.
76
Conversion
Partenaires et motivés
BOTANIC OUVRE LA VOIE VERS LE BIOLOGIQUE
S
TEXTE : ANTOINE GROSPIRON-JACCOUX
EN ACCOMPAGNANT LEURS EFFORTS, BOTANIC PERMET À DES PRODUCTEURS DE SE CONVERTIR AU BIOLOGIQUE. POUR LES PRODUCTEURS, LE CHEMIN DU BIOLOGIQUE IMPLIQUE UNE PÉRIODE DE TRANSITION POUR ACCÉDER AU FAMEUX LABEL. CETTE ÉVOLUTION EST FACILITÉE PAR L’ENSEIGNE QUI DÉVELOPPE AVEC LES PRODUCTEURS UN CHOIX QUALITATIF ET UNE STRATÉGIE MARKETING, PUIS S’ENGAGE SUR UNE COMMANDE FERME. CETTE UNION DES FORCES A DONNÉ LIEU À DEUX BEAUX EXEMPLES DE TRANSITION DANS LE SECTEUR APICOLE ET VITICOLE.
itué à 80 km du siège social de botanic, France Miel est l’une
Le but étant d’accompagner les apiculteurs, la conversion s’opère
des plus grandes coopératives de miel française. « Nous
de manière progressive au niveau des prix et de la distribution. Ainsi,
cherchions des miels biologiques avec un positionnement
le contrat d’exclusivité s’efface-t-il une fois le miel certifié bio, permettant
attractif. Nous avons donc voulu reconstruire une filière
aux apiculteurs de vendre leur production certifiée à d’autres enseignes.
d’approvisionnement et avons cherché des producteurs de la région, » explique Philippe Poniewira, responsable de marché chez botanic. De
UN CÔTE DE VENTOUX CERTIFIÉ BIO
son côté, France Miel ne produit encore aucun miel biologique, mais
À l’instar du miel, le vin a fait l’objet du même « traitement ». botanic s’est
certains apiculteurs travaillant avec la coopérative se montrent désireux
engagé à accompagner des vignerons qui cherchaient à produire des
d’entamer la transition.
vins respectueux de l’environnement. « Au sein de la coopérative Vin Attitude, établie depuis 1973, une nouvelle génération de vignerons voulait
Le partenariat entre les apiculteurs et botanic se met progressivement en
s’émanciper des produits toxiques et souhaitait entamer une conversion
place. D’un côté, la transition vers le bio pour les apiculteurs, de l’autre le
vers le biologique, » explique Philippe Poniewira. « Ils avaient entamé
distributeur s’engage à écouler la production de manière exclusive et ac-
leur conversion sur un vin d’une certaine noblesse, un Côte de Ventoux
compagne les producteurs dans la mise en place de leur outil marketing.
qui allait passer AOC. On a trouvé leur projet intéressant, alors on s’est
Pour produire un miel bio, les apiculteurs doivent placer leurs ruches
engagé sur des volumes, » ajoute-t-il. En outre, comme pour l’aide aux
dans une zone protégée. Une abeille rayonnant à environ 2 km autour
apiculteurs, botanic accompagne le positionnement marketing en expli-
de sa ruche, celles-ci doivent être situées sur un rayon de 3 km exempt
quant l’origine du produit et son processus de conversion. Le succès de
de toute pollution potentielle, de pesticide ou autres agents chimiques.
l’opération permet ensuite au producteur de s’engager un peu plus sur la voie du commerce responsable. Ainsi la coopérative a décidé de modi-
3 MIELS BIOS POUR CETTE ANNÉE
fier la typologie de ses bouteilles, ce qui lui permet de diminuer de 15 %
« On s’est d’abord intéressé au choix des miels car nous voulions des
son bilan carbone. Elle décide également de réaliser ses étiquettes avec
produits de qualité. On s’est arrêté sur du miel de sapin (Jura, Savoie,
des encres végétales et de revenir à des bouchons en microgranules
Haute-Savoie), du miel de lavande (Provence) et du miel toutes fleurs
de liège plutôt qu’en composite plastique. De son côté, botanic s’est
(Jura, Savoie, Haute-Savoie). On est donc partis avec trois apiculteurs
engagé avec la coopérative sur l’accompagnement de deux nouveaux
pour un total de 200 ruches, » relate Philippe Poniewira. Avec une pre-
vins, un rosé et un blanc.
mière récolte de 12 tonnes en 2010 sur les trois références, l’équilibre
L’aide à la conversion permet ainsi aux producteurs d’entamer un projet
financier est atteint dès la première année sur ce miel dit « de conver-
global d’évolution vers une agriculture plus respectueuse de l’environ-
sion ». « La conversion se fait également au niveau du prix. Le miel
nement. Accompagnés, ils peuvent s’engager sur un chemin qui, d’une
n’étant pas encore bio mais fabriqué par le même procédé, les prix sont
part, valorise leur travail, mais leur assure également de nouvelles pers-
intermédiaires entre un produit bio et un produit conventionnel. »
pectives économiques.
•
Il est plus difficile de cultiver ses vignes en bio, les vignerons qui s’engagent dans cette démarche le font par conviction, pas par appât du gain…
C. GRILHÉ
77
78
DR CHÂTEAU LE PUY
Divins breuvages
Bio-œnologie
DES VINS TRÈS NATURE TEXTE : MYRIAM CORNU
A
u lancement des Marchés bio, botanic s’est très vite attaché les services d’un spécialiste pour le vin. Le sommelier indépendant Bertrand Rabusseau aide l’enseigne à
monter des collections « qui restent sur le fil rouge d’un vin minéral ». Florian, acheteur, nous donne les premiers éléments pour « décoder » ce que cela signifie. « Nous travaillons avec des producteurs en agriculture bio ou en biodynamie mais surtout qui nous proposent des vrais vins de vignerons. Nous allons plus loin que les labels dans nos sélections, nous avons besoin de savoir com-
BERNARD RABUSSEAU, SOMMELIER CONSEIL, NOUS ENTRAINE DANS LES ARCANES DU VIN RÉALISÉ AVEC DU RAISIN. ET SEULEMENT DU RAISIN.
ment ils travaillent. » Le sommelier renchérit « Les gens peuvent raconter ce qu’ils veulent. La dégustation, elle, ne ment pas. Si vous ne ressentez pas la vibration minérale… » Encore ce terme étrange et aux connotations si peu cartésiennes. « C’est vrai, il faut de la sensibilité pour déguster et il faut avoir " appris " à déguster des vins naturels. On ne me l’a pas enseigné à l’école de sommellerie. Cela s’apprend avec les vignerons qui ont l’amour du vin pour tradition. » Comme c’est le cas au Château Le Puy, Valérie Amoreau, propriétaire avec son père et son frère, n’a « jamais rien connu d’autre que le travail très naturel. » Son vin, c’est du raisin. Point. « Nous travaillons comme nous l’ont appris nos anciens. Mais nous n’avons aucun mérite, nous ne connaissons que cela ! Mon grand-père, lui, a eu le courage de résister aux sirènes des pesticides,
DR CHÂTEAU LE PUY
79
à l’époque. Et nous avons la chance aussi de nous trouver sur le second point le plus haut du département de la Gironde, nous n’avons donc pas eu à assainir une terre qui aurait pu souffrir par ruissellement. » Concrètement, la biodynamie consiste à appliquer des préparâts de plantes sauvages, de manière à ne même pas utiliser les produits autorisés. La méthode, préventive, renforce les défenses naturelles de la vigne pour qu’elle ne tombe pas malade. Ensuite, les choses se font au rythme de la lune et des pro-
« Notre vigne, en fait, c’est un état naturel travaillé par l’homme et notre vin, finalement, c’est du jus de raisin !» sourit Valérie Amoreau qui produit avec sa famille un vin sans le moindre sulfite ajouté.
verbes des anciens, qui contiennent toute la sagesse de la Terre. « Notre priorité va au sol : il faut qu’il soit non seu-
aide incontournable : celle de la biodiversité ! » L’araignée
lement propre, poursuit Valérie, mais également vivant. »
rouge, qui vit dans la vigne, a des prédateurs qui, eux,
Il aura fallu deux générations d’Amoreau pour se rendre
n’y vivent pas. En entretenant la circulation des insectes
compte, par exemple, que le tracteur, par ses vibrations
de terre et de d’eau, on ne casse pas la chaîne de préda-
et son poids, casse trop le sous-sol. Réaction sans appel,
tion et on permet à la vie de se réguler automatiquement,
le cheval a fait son retour au labour.
naturellement. « Nos vaches, avec leurs nombreux invités,
Pour obtenir un vin qui soit 100 % sans sulfite ajouté,
participent à élaborer notre vin aussi. »
un vin « avec rien dedans » sauf de beaux grains, le tra-
Enfin, et c’est là le plus important, en bouche, les vins
vail se fait à la main, un travail dont le secret tient dans
élevés en biodynamie se reconnaissent à mille autres.
la régularité. Pendant deux ans, le vigneron goûte, ressent
« Ils ont une expression caractéristique, confirme l’expert
et réagit. Et le centre d’énergie, un oppidum au fond du
Bertrand Rabusseau. De toute façon, les vins travaillés
jardin, poursuit son œuvre lui aussi. « Il y a des choses qui
en naturel sont plus brillants que les autres, qui paraissent,
nous dépassent, du domaine de l’énergie : nous les res-
en comparaison, pâles et fatigués. Odeurs et couleurs
pectons beaucoup. Une chose est de notre ressort : nous
sont bien plus marquées. » La vibration minérale, au fond,
attachons une importance particulière au fait d’avoir autant
c’est simple : le vin doit raconter quelque chose. L’histoire
de terrain non planté que de vignes. Pour nous assurer une
du vigneron et de son terroir.
•
Prêle, ortie et osier constituent les préparâts utilisés par Le Puy.
Jean-Pierre et Pascal Amoreau, au Château Le Puy, en discussion sur leur dernière dégustation. La biodynamie demande une grande souplesse, il faut veiller au grain chaque jour et prendre les meilleures décisions au meilleur moment. Un métier qui se réapprend sans cesse.
80
Shopping
Petit mais malin
Nous pouvons agir, au quotidien, en adoptant des produits ménagers respectueux de la planète. Etamine du lys, par exemple, révolutionne le genre avec
UNE MAISON CLEAN PAR SÉVERINE DENIS
« X concentré ». Le principe ? Vous achetez un flacon de 50 ml, vous le versez dans un grand contenant de 500 ml, etcomplétez avec de l’eau potable. Vous reconstituez, chez vous, 500 ml de produits pour nettoyer, dégraisser, détartrer et faire briller la maison sans polluer. Plus besoin de transporter de gros volumes : une quantité de plastique utilisée réduite de 80 %, des agents lavants d’origine sucrière, du coprah, de l’alcool végétal et des huiles essentielles biologiques. Le tout fabriqué en France… Moins de plastique, moins de transport et donc plus d’économie, la planète peut dire merci !Le petit truc en plus ? Le principe se décline en quatre flacons : Vitres (pour les… vitres, miroirs et surfaces modernes), Cuisine, Salle de bains et Multi-usages (sols et surfaces).
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VAISSELLE MAINS ÉCOLOGIQUE DERMO
BICARBONATE DE SOUDE
PÂTE NETTOYANTE
lEcodoo
lEcodoo
lEtamine du Lys
est biodégradable, écologique,
valent ! Il nettoie les mains
non polluant et n’est toxique
très sales (cambouis, encre,
assainit, protège tous les
les mains sensibles, irritées
ni pour l’environnement
résine), dégraisse, nettoie
types de sols et de surfaces,
ou sujettes aux démangeaisons.
ni pour la santé. C’est un
et rénove les surfaces
les sanitaires et les revête-
Le petit truc en plus ?
agent nettoyant et récurant
de la maison (plastique,
ments plastiques. Il nourrit les
Une biodégradabilité de plus
performant, pur et écologique
inox, cuivre, porcelaine).
sols tels que les dallages en
de 70 % à 5 jours, qui permet
Le petit truc en plus ?
Le petit truc en plus ?
pierre, les tomettes. Agitez-le
d’utiliser les eaux usagées
On lui trouvera de multiples
Ses vertus anticalcaires font
bien avant usage : exempt
de vaisselle pour l’arrosage
usages grâce au tableau
briller les verres et l’argenterie
de stabilisant de synthèse,
des plantes.
de conseils de l’emballage !
sans les rayer.
il se déphase parfois.
Un liquide vaisselle pour
Le bicarbonate de soude
Encore un produit poly-
SAVON NOIR TRADITIONNEL lEcodoo Nettoie, rénove, fait briller,
Le petit truc en plus ? Il est fabriqué à base de savon liquide de Marseille, respectant la cuisson traditionnelle au chaudron.
81
SPRAY AIR DELYS DESTRUCTEUR D’ODEUR lEtamine du Lys Ce désodorisant d’air et de tissus, constitué d’huiles
LOT SPRAY NETTOYANT VITRES + MICROFIBRE lEtamine du Lys Outre vos vitres et miroirs
essentielles biologiques,
qu’il laissera impeccables,
neutralise les odeurs de
ce spray prendra soin de
fumées, de moisi. Ce flacon
toutes les parties vernies
pompe sans gaz propulseur
de la maison, la faïence
libère une discrète odeur, son
et les surfaces modernes.
emballage est recyclable pour
Le petit truc en plus ?
une biodégradabilité optimale.
Son odeur fraîche de citron
Le petit truc en plus ?
biologique laisse une sensa-
Il peut être vaporisé dans
tion de propre incroyable
les conduits de vide-ordures.
dans votre intérieur.
83
Art
Photographie
Lee Pei Ling
84
Art
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Art
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Art
Lee Pei Ling MACROHOLIC GIRL
CETTE MALAYSIENNE A LE DON DE TRANSFORMER LES PETITES CHOSES ORDINAIRES EN MINUSCULES MONDES EXTRAORDINAIRES : DES MONDES SURNATURELS, FRUITS DE SON IMAGINATION, OÙ LES SUPERHÉROS SONT DES ESCARGOTS ET LES STARS DE SÉRIES, DES FOURMIS. Lasse du milieu de la publicité qu’elle a côtoyé près de 20 ans, elle prend une retraite anticipée à l’occasion de la mutation de son mari en Tanzanie. Elle décide de s’y adonner à ses passions, l’art numérique et le jardinage, avant de fondre l’un avec l’autre. Sa relation « à la folie » pour la macrophotographie naît ainsi. Au commencement était le papillon puis, petit à petit, tout ce qui vit et s’épanouit au jardin. Mises en lumières telles des mannequins vedettes, libellules et sauterelles doivent avoir l’air « glamour ». « J’aime les belles choses et les insectes doivent avoir l’air aussi beaux que possible » sourit la malicieuse photographe. Exercice de style au départ, la macrophotographie est devenue une passion pour Lee, mais une passion pas « dévorante », une passion nourrissante, épanouissante. « Cela m’a appris à apprécier la plus infime trace de vie dans mon environnement proche. J’ai commencé à voir des choses que je n’avais jamais vues, à déceler la beauté dans la moindre silhouette formée par la nature. Sans compter ma patience, qui s’est amplement améliorée à force de passer des heures au rythme apaisant des insectes ! »
•
Pour en voir plus, www.peilinglee.com : un site Internet à savourer obligatoirement avec ses enfants ou, à défaut, son âme d’enfant !
13
92
Santé
Les petites pousses à la rescousse
DES HUILES IVRAIMENT ESSENTIELLES TEXTE : MYRIAM CORNU
D
e l’usage le moins glamour (éradiquer un vilain bobo au pied grâce au tea-tree ou empêcher la sortie d’un disgâcieux bouton d’herpès) à la réalisation de produits de
beauté naturels, sains et peu onéreux : avec les huiles essentielles, tout semble permis. Une fois qu’on a pris
UN MODE D’EMPLOI SIMPLE MAIS À RESPECTER À LA GOUTTE PRÈS
le réflexe, on ne peut plus s’en passer. Gaulthérie par ici (papa a réveillé son entorse, à VTT), palmarosa par là (en mélange pour hydrater les peaux sèches ou faciliter l’amincissement), il suffit de quelques minuscules flacons pour pouvoir agir, en toute autonomie et à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Hygiène, entretien de la maison, beauté, usage thérapeutique, les huiles essentielles ont puisé dans les plantes tout ce qu’il faut pour maintenir l’équilibre de notre corps et l’harmonie de nos maisons. Hélichryse italienne de Corse, agrumes de Sicile, rose de Turquie, lavande fine de Haute-Provence : déboucher l’une de ces fioles magiques, c’est ouvrir grand sa fenêtre sur la nature et inspirer les bienfaits de la terre. La plupart des huiles couvrant un large spectre, on peut faire un maximum de choses avec une «pharmacie» de base. Parmi les grandes classiques, lavande fine, ravintsara, niaouli, tea-tree, un agrume (orange douce, mandarine ou petit-grain), gaulthérie, eucalyptus radié, géranium rosat, palmarosa ou encore menthe poivrée. Le matériel du débutant peut compter six ou sept de ces huiles (6 € en moyenne pour un flacon d’une durée de vie de plusieurs années, conservé à l’abri de la lumière et de la chaleur), accompagnées d’une huile végétale, type amande douce, abordable et bien tolérée, pour la dilution (application et massage), ainsi qu’un peu
Extraite des cellules de plantes naturelles ou cultivées, chaque huile essentielle possède des caractéristiques biochimiques distinctes. Très complexes, elles peuvent renfermer jusqu’à plusieurs centaines de molécules différentes, chacune affichant des propriétés particulières. Si le prix de chaque végétal varie, c’est tout simplement qu’il faut parfois une grande quantité de matière première pour distiller 5 ml d’huile.
de la vigilance. Il ne faut pas utiliser d’HE chez la femme enceinte ou le très jeune enfant sans un avis éclairé. Hyper concentrées, elles affichent une efficacité redoutable donc ne jouez pas aux petits sorciers : ne doublez pas les doses, une goutte est une goutte. Le potentiel des huiles est presque sans limite, sauf celles de vos connaissances. Une fois qu’on a commencé, on n’a qu’une envie : découvrir ce qu’on va pouvoir faire, demain, de ces trésors simples. Une façon saine, naturelle de respecter son corps et d’en prendre soin, y compris de manière préventive et protectrice. Des ouvrages peuvent nous guider jusqu’à une utilisation carrément « psychologique ». C’est ainsi, par exemple, que le cèdre
de lait (pour le bain, l’HE n’étant pas soluble dans l’eau).
de l’Atlas se montre aussi efficace contre les mites
Les puristes pourront peaufiner avec un diffuseur à brume
alimentaires que l’anxiété ou la colère, et qu’un bain
ultrasonique pour assainir, par exemple, le salon.
au bois de rose vous fait véritablement voir la vie en…
L’usage de ces petites bombes en puissance réclame
rose bonbon.
•
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DR
UNE EFFICACITÉ QUI RÉCLAME UNE HAUTE QUALITÉ L’huile essentielle est issue de la distillation de
les plus stricts seuls garants d’une qualité opti-
la plante, d’où la nécessité, pour le fabricant,
male. Sans paraben, sans phenoxyéthanol, sans
de sélectionner une matière première « bien sous
silicone ni OGM, sans colorant ni parfum de syn-
tous rapports ». Vous devriez, vous aussi, vous
thèse, non testés sur les animaux, ses produits
montrer très exigeant sur la qualité des huiles que
proviennent d’une centaine de petits producteurs,
vous sélectionnez. Choisissez-les pures, non cou-
dont la moitié en France. Pour transformer des
pées, optez pour des HE entièrement naturelles,
cultures sauvages en cultures bio à Madagascar,
non dénaturées par des molécules de synthèse
les collaborateurs de l’entreprise ont dû défricher,
et 100 % intégrales (n’ayant subi aucun traitement
planter, récolter… mais la récompense est à la
pouvant éliminer des molécules). Pionnier du
hauteur du travail accompli. Niaouli, géranium
genre, la société Florame, fournisseur de botanic,
et ylang-ylang bio proviennent de cette exploita-
a choisi, il y a déjà plus de 20 ans, la voie du bio
tion exemplaire. Demain, quand les plants seront
pour ses produits. Toutes « issues de l’agriculture
arrivés à maturité, ravintsara et eucalyptus pour-
biologique », ses HE font l’objet des contrôles
ront être distillés à leur tour.
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RE N
E&C
U AT R
TU UL
LE CAIRN EST UN THÈME TRÈS TRAVAILLÉ PAR LES ARTISTES DE LAND ART. DANS LES PAYS DE SAVOIE, DONT EST ORIGINAIRE BOTANIC, CES CAILLOUX REPRÉSENTENT LE CHEMIN À SUIVRE, INDIQUENT LA VOIE. C’EST, TOUTES PROPORTIONS GARDÉES EN TERME DE CARRURE, LE PHARE DU MARIN. LE LAND ART, LUI AUSSI, NOUS GUIDE, EN NOUS RAPPELANT L’ESSENTIEL : TOUTES LES BEAUTÉS DU MONDE SE TROUVENT SOUS NOS PIEDS, SOUS NOTRE NEZ. ALLEZ JOUER DEHORS ET HUMEZ, VIBREZ, CRÉEZ !
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Œil neuf
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YOANN CRÉPIN « Provoquer l’inattendu, côtoyer le merveilleux, révéler une beauté cachée... » En pleine nature ou dans les jardins, Yoann Crépin manipule les éléments naturels pour créer des œuvres qui fusionnent et interagissent avec les lieux.
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À voir aussi : www.yoanncrepin.com
Allez également faire un tour sur le site de PLUMe aussi esthétique que sympathique puisqu’il propose des fiches pratiques pour « land arter » avec nos enfants. http://nature-art.blogspot.fr/
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ナ段l neuf
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J. TRIVIER
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Des festivals de land art fleurissent un peu partout en France comme en Anjou, en Auvergne, en Beauce ou dans le Lubéron. Pour trouver l’inspiration, surfez sur www.desartistesencampagne.fr, musée à ciel ouvert dans le Montois (photo ci-dessus).
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Œil neuf
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RÉGINE RAPHOZ NOUS MARCHONS SUR LA TÊTE ! « Mes installations souhaitent relever le défi qui consiste à inventer une relation d’appartenance, réciproque, à un site particulier, ses matériaux mais aussi ses problématiques. Se situer à une plus juste place pour questionner simultanément l’art et la nature. Comme aux premières heures du land art, ma pratique va au devant de son public. » www.regineraphoz.com
TU UL
100
Relocalisation
APRÈS UNE DÉSINDUSTRIALISATION MASSIVE DES ENTREPRISES FRANÇAISES, ON OBSERVE CES DERNIÈRES ANNÉES UNE TENDANCE À LA HAUSSE : LA RELOCALISATION DE LA PRODUCTION SUR LE TERRITOIRE. MÊME SI LE PHÉNOMÈNE RESTE ENCORE MARGINAL, POINTENT ÇA ET LÀ DES VOLONTÉS DE SE RÉAPPROPRIER L’OUTIL DE PRODUCTION. DEPUIS LA CRISE, L’IMPORTANCE DE FABRIQUER ET D’ACHETER EN FRANCE GRANDIT DANS L’ESPRIT DES CONSOMMATEURS. POUR LA MAJORITÉ D’ENTRE EUX, C’EST UNE DÉMARCHE DE SOUTIEN À LA CROISSANCE ET À L’EMPLOI, MAIS CELA REPRÉSENTE AUSSI UN GAGE DE QUALITÉ CERTAIN, AINSI QUE LE RESPECT ET L’APPLICATION DES NORMES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES. UN MOYEN DE SE RASSURER DANS SES PRATIQUES DE CONSOMMATION EN QUELQUE SORTE, MAIS UN ACTE CITOYEN AVANT TOUT. PETIT PORTRAIT DE CES ENTREPRISES QUI ONT SAUTÉ LE PAS.
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ROSTAING SA, UNE MAIN DE VELOURS DANS UN GANT DE FER
fabrication, la première initiative prône l’enga-
même si pour accomplir cette action sociale-
lage en France, l’entreprise Rostaing,
gement dans la protection de l’environnement :
ment militante et rester compétitive, elle a du
basée dans l’Ain, conçoit et fabrique
récupération des eaux de pluie, usine alimen-
rogner sur ses marges. Cette performance
des gants depuis plus de deux
tée en énergie par des panneaux solaires, etc.
demeure viable si elle s’inscrit sur des produits
siècles. Après Joseph Rostaing, fondateur de la
Puis leur engagement social prend forme suite
haut de gamme et de haute technologie. Dans
première tannerie à Villieu en 1789, de nom-
à une commande spéciale de Botanic : l’entre-
ce domaine, l’Asie perdant son relatif intérêt en
breux descendants ont assuré la relève, tout
prise renoue avec la fabrication française en
coût de travail intensif avec une main d’œuvre
en s’inscrivant dans l’excellence, transmise
développant une référence de gant en cuir
peu qualifiée, l’opportunité de relocaliser
de père en fils.
hydrofuge, intégralement produit en France.
se présente de manière plus avantageuse. Les
Dans un esprit de recherche de la démarche
Et elle peut aujourd’hui se réjouir de la créa-
gants Rostaing peuvent se vanter d’être désor-
la plus respectueuse dans leur process de
tion d’un emploi, consolidé depuis deux ans,
mais écologiquement responsable !
DR
DR
L
eader du gant de jardin et de brico-
102
Relocalisation
MJI CHATELAIN, C’EST DANS LES JOLIS POTS, QU’ON FAIT LES MEILLEURES PLANTES
C
rées après-guerre, les marques Chatelain et Tissot ont été regroupées au cœur de la Plastics Vallée en 1991 sous le nom de MJ Industries à Nantua. Cette nouvelle entité a tout d’abord prolongé une activité diversifiée sur le secteur plastique, notamment en produisant des accessoires de salle de
bains, pour finalement se recentrer sur l’activité jardin en fabriquant pots et contenants. Pour MJI Chatelain, la démarche de réimplantation a été initiée par deux phénomènes : d’une part l’observation d’une mutation dans la demande des consommateurs et d’autre part des difficultés de fiabilité rencontrées avec leur fournisseur à l’étranger. L’appel initial de la production à bas prix vers l’Asie montre ses limites… et la réactivité n’est pas au rendez-vous. Lors de leurs réflexions en interne, une évidence : une unité de fabri-
Savoir-faire français, capacité d’innovation, valeur ajoutée de l’image de marque du fabriqué en France, autant d’atouts à développer pour rapatrier l’activité industrielle en France. Cette impulsion, avant tout politique, doit se donner les moyens économiques de réussir : le « made in France », figure un bel argument de vente percutant à exploiter.
pour décider du rapatriement d’une partie de la production. Mais une partie seulement, le lourd investissement que cela représente ne permet pas encore la généralisation à toute la gamme. Cette démarche a nécessité le développement de nouvelles méthodes industrielles, le financement de la fabrication de nouveaux moules, mais a permis d’éviter des licenciements économiques. La gestion de l’augmentation de la charge de travail est assurée par des intérimaires et ce, tant que la situation financière n’est pas stabilisée sur cette fabrication. L’élaboration d’un nouveau matériau, qui peut se vanter d’être ecorecyclable, entièrement fabriqué en France à base de poudre de bois et de polyéthylène, prouve qu’une forte volonté d’innovation permet de revaloriser l’industrie française. C’est bien dans le secteur recherche et développement que la France doit reprendre la main, puisqu’elle ne peut être aussi concurrentielle sur la production massive. MJI Chatelain a su s’emparer de cette tendance, pour le plus grand bonheur des consommateurs attentifs que nous sommes.
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cation en France sous employée, quelques déboires à l’étranger… Il n’en faut pas plus
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S
DR
DR
MARTIN SELLIER, LUXE, CALME ET VOLUPTÉ… POUR NOS ANIMAUX DE COMPAGNIE
ociété crée en 1927 par Charles
des accessoires pour nos animaux de com-
Dans l’objectif de poursuivre son développe-
Martin, un premier temps quin-
pagnie. Cédant en 2000 à l’appel de la délo-
ment en France, l’entreprise Martin Sellier se
caillerie, distribuant quelques ar-
calisation, l’entreprise confie la fabrication de
distingue par la valeur ajoutée de la fabrica-
ticles pour chiens pour le compte
ses produits à la Tunisie. En 2007, inversion
tion française : l’image du luxe véhiculée par
d’un fabricant Lillois. Ce dernier céda son
de la tendance : la confection cuir revient
le savoir-faire hexagonal et le gage de qua-
affaire à son fournisseur, juste avant que son
sur le site de production de Maubeuge,
lité y afférant. Les colliers, laisses et harnais,
fils René Martin ne reprenne la suite en 1969,
et l’entreprise achète une usine à Nimes pour
bénéficiant d’un façonnage haut de gamme,
développant ainsi un secteur complémen-
les produits en Nylon, et développe ainsi sa
connaissent un franc succès, en France
taire qui deviendra son activité principale :
marque Arka Haok.
comme à l’étranger.
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Savoir-faire
DR
Portraits de ménagères de plus de cinquante ans
Casseroles et poêles
De Buyer
DU MADE IN FRANCE DEPUIS TOUJOURS… TEXTE : CHRISTÈLE PETIZON PHOTOS : DE BUYER INDUSTRIES
C’EST AU VAL D’AJOL, AU CŒUR DES VOSGES MÉRIDIONALES, DANS UNE VALLÉE OÙ LE TEMPS SEMBLE AVOIR SUSPENDU SON COURS, QUE L’ON FABRIQUE DEPUIS 1830 LES MEILLEURS USTENSILES DE CUISINE ET DE PÂTISSERIE.
L
’actuelle génération de Buyer propose plus de 2000 produits
les mains de près de 10 personnes. Le produit est façonné artisana-
et exporte vers plus de 95 pays grâce à son savoir-faire,
lement avec le soutien de robots spécialisés et éventuellement repoli
la qualité de ses produits, sa reconnaissance par les pro-
à la main pour garantir un rendu parfait.
fessionnels de la gastronomie et sa capacité d’innovation.
Du travail à l’ancienne mais qu’on ne s’y trompe pas : ici, on façonne
Dans une usine aux allures d’un autre temps, des générations d’ouvriers,
du matériel de haute technicité et de qualité professionnelle ! Sur un site
hommes et femmes, se sont succédées en s’adaptant aux technolo-
soucieux du respect de l’environnement, chaque copeau de matière
gies au fil du temps pour rester à la pointe des exigences du métier.
première est recyclé et les normes environnementales respectées.
Ils travaillent à partir de métaux de haute qualité : acier, inox et cuivre. Découpe, emboutissage, polissage, assemblage et conditionnement,
De Buyer fait appel au savoir-faire français extérieur pour certains éléments :
chaque poêle, chaque casserole ou petit matériel de cuisine passe entre
la cire d’abeille qui viendra protéger la poêle Minéral B Element est
produite par un apiculteur vosgien et la redoutable lame de la Mandoline Viper est issue de la coutellerie de Thiers. Du 100% made in France ?
Prima Matera, la prima donna de nos cuisines.
Presque, puisque certains accessoires et techniques sont appliqués et fabriqués hors du territoire national.
ou encore l’Académie Culinaire de France à New York sont quelques exemples d’un partenariat actif entre la société et les professionnels. Fort
La qualité des produits finis estampillés de Buyer est reconnue depuis
de cet échange, et animé par une capacité d’innovation permanente,
toujours par les professionnels de la gastronomie. Qualité et précision
de Buyer propose depuis une dizaine d’années ses produits aux par-
sont d’ailleurs des valeurs que la Maison de Buyer partage en soute-
ticuliers gourmets et exigeants. Ancrée dans les gènes de la société,
nant de nombreuses écoles de formation. L’Institut Paul Bocuse, l’Ecole
la volonté d’innovation de la marque s’est particulièrement accélérée
nationale supérieure de la pâtisserie, l’Ecole de cuisine Alain Ducasse
ces 15 dernières années. Suite à un grand tournant dans l’industrie
106
Savoir-faire
Un savoir-faire qui se transmet de génération en génération et qui fait la fierté de l’entreprise. de l’ustensile de cuisine, la plupart des fabricants ont choisi de transférer une partie de leur production en Chine. La société de Buyer, a contrario, a modernisé sa manufacture et continue de fabriquer en France. Aujourd’hui, l’entreprise imagine et conçoit deux à trois nouveautés par an. Pour exemple, la société de Buyer est à l’origine du mariage du cuivre et de l’induction : Prima Matera, inocuivre induction. Hier utilisé exclusivement dans les cuisines des grands restaurants, le cuivre se démocratise et équipe désormais les chefs amateurs qui souhaitent exprimer leurs talents avec du matériel de professionnel et épater leurs amis lors d’un dîner. Parfaite en matière de cuisson, la Prima Matera cumule les avantages : le cuivre accumule et retient la chaleur 25 fois plus que l’acier et l’inox a remplacé l’étain, ce qui évite les contraintes du réétamage et facilite l’entretien. Quant à l’induction, elle est devenue le mode de cuisson le plus prisé des professionnels mais aussi des cuisiniers amateurs ainsi le fond de la gamme Prima Matera est en inox ferro-magnétique : l’assurance d’une cuisson de qualité avec un matériau composé de 90 % de cuivre et 10 % d’inox.
•
L’Atelier Hervé de Buyer Professionnels ou passionnés de cuisine, découvrez l’Atelier culinaire implanté sur le site historique de la manufacture. Vous utiliserez dans une cuisine équipée, les produits de Buyer et mettrez en exergue la trilogie gastronomique chère à la marque : un bon chef, de bons ingrédients et de bons ustensiles ! Renseignements : 03 29 30 66 12
LA MINÉRAL B ELEMENT, LE 5e ÉLÉMENT DE VOTRE CUISINE Cette poêle en tôle d’acier est parée d’une finition protectrice à base de cire d’abeille biologique. Ce procédé unique améliore l’anti-adhérence et l’anti-oxydation. Le fer étant un matériau minéral 100 % naturel, la Minéral B Element est garantie sans revêtement (ni PFAO, ni PTFE) et aucun composant chimique n’est ajouté. La poêle atteint de hautes températures, saisit rapidement les aliments qui conservent ainsi vitamines et apports nutritifs. Cette qualité de cuisson est idéale pour saisir, dorer et griller. Au fur et à mesure de son utilisation, la poêle va se culotter telles celles de nos grands-mères. Plus la poêle est utilisée, meilleure est la cuisson. Plus elle noircit, moins elle attache. Une qualité professionnelle pour toutes les sources de chaleur, y compris l’induction. Une manière écologique et durable de s’équiper en cuisine. Bref, un must !
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Bio top
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Elles font rimer rentabilité et responsabilité
TEXTE : ANTOINE GROSPIRON-JACCOUX
Les litières pour nos chats sont loin d’être un "détail" : elles représentent 400 000 tonnes de déchets annuels.
S. BALBO
POUR VENDRE DE BONS PRODUITS, IL FAUT SAVOIR COLLABORER AVEC DES FOURNISSEURS RESPONSABLES ET, POUR BOTANIC, UN FOURNISSEUR RESPONSABLE EST BIO DANS SES GÈNES… POUR DES PRODUITS AU TOP !
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Bio top
DANIVAL LE SUCCÈS DES CONSERVES BIO Danival tient son nom d’un couple d’agriculteur, Daniel et Valérie Gevaert, qui, en 1990, décidèrent de produire des conserves certifiées bio avec leur excédent de production. Leur société remporta dès 1991 le prix “Éco-Produit” récompensant une démarche en matière de protection de l’environnement, et la production du moulin d’Andiran dans le Lot-et-Garonne devint rapidement un succès national puis international. Aujourd’hui, les 200 références de saveurs sucrées et salées fabriquées au cœur de l’Albret, dont la fameuse ratatouille Danival, sont connus de tous les fins gourmets du bio. Danival a fait le choix d’être présent uniquement dans les magasins biologiques en France et à l’étranger (Belgique, Allemagne, Espagne...). Leader de la conserve bio en magasin bio en France, elle est une assurance de qualité pour les consommateurs. Entreprise solidaire, elle a choisi de soutenir les producteurs bio au travers d’une démarche propre dont le détail est repris dans sa Charte de commerce solidaire. Ainsi, des contrats à long terme (3 ans) avec des prix garantis et des partenariats sont mis en place avec ses fournisseurs. Désireuse de travailler le plus possible avec des producteurs locaux, elle utilise des ingrédients de proximité pour un tiers de ses besoins. En créant la filière Viande de bœuf hachée bio du Sud-ouest, elle a pu développer un partenariat avec 10 éleveurs de bœuf bio de la région. Quant à ses fournisseurs étrangers, l’entreprise privilégie des partenariats solidaires. Elle est, par exemple, devenue membre de l’association Bio Partenaire qui possède les marque Bio Equitable et Bio Solidaire répon-
S. BALBO
dant à un cahier des charges contrôlé par Ecocert.
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EKIBIO UN GROUPE QUI DYNAMISE LE SECTEUR BIO Depuis son premier magasin bio en 1983 à Annonay, Didier Perréol, fils de paysan autodidacte, a fait du chemin. En 1988, il crée Euro-Nat SA qui a pour vocation de distribuer des produits biologiques d’épicerie sèche pour le réseau spécialisé. En 1990, précurmène à la création d’Ekibio en 2010. Le groupe détient aujourd’hui de nombreuses
LITIÈRES POUR CHATS, LE CHOIX DU VÉGÉTAL
filières dont Territoire (biscuits sous la marque Bisson), Pâtes Nicolas (pâtes sous
Botanic propose une alternative écologique aux litières
la marque Priméal), Sopadiet (mélanges déshydratés et pulvérulents), Jatariy (entreprise
minérales avec les litières biodégradables et compos-
bolivienne spécialisée dans la production du quinoa), Biocoton (textile bio et équitable),
tables de la marque Rettenmaïer.
seur dans l’importation de quinoa, la société entame une politique de croissance qui
Biocamargue (spécialisée dans la culture du riz biologique de Camargue), Vectabio cile) et Terrethic (avec sa marque Karethic : gamme de produits cosmétiques à base
LITIÈRES MINÉRALES : UNE EMPREINTE ÉCOLOGIQUE INSOUPÇONNÉE
de karité non raffiné et sans eau).
L’empreinte écologique des litières minérales (argiles, dont
(plateforme de distribution de produits épicerie et frais pour la restauration hors domi-
la bentonite, silice) est un cas relativement méconnu des Le groupe ardéchois se veut également un modèle de maîtrise des filières et d’enga-
déchets ménagers. Celles-ci représentent environ 400 000
gement citoyen sur le terrain. Après avoir accompagné les producteurs biologiques
tonnes de déchets annuels, soit plus de 2 % des déchets
à l’international : quinoa bolivien, filière du coton en Inde et au Bénin, riz basmati et riz
globaux. Les litières minérales ont deux gros inconvénients :
thaïlandais, puis huile d’argan et beurre de karité non raffiné, la société concentre ses
ce sont des matières inertes non renouvelables (l’argile ou
efforts sur les filières françaises et s’est associée en 2010 au groupe Compagnie Biodi-
la silice sont extraites de carrières) qui finissent en déchets
versité. Au-delà d’une complémentarité économique, ces deux sociétés ont décidé d’unir
ultimes (l’argile est une roche et ne brûle pas). Ainsi, l’argile
leur force pour une agriculture biologique et durable, ainsi que le maintien de l’autonomie
est extraite de la terre et y retourne sous forme de mâchefer
des petits fabricants. Les deux groupes encouragent la relocalisation et le développe-
dans des centres d’enfouissement. C’est pour offrir une
ment de l’agriculture bio française.
alternative à cette empreinte écologique colossale que botanic a pris le parti de promouvoir les litières végétales.
LITIÈRES VÉGÉTALES AGGLOMÉRANTES : LE CHOIX DES CHATS ÉCOLOS Les litières Cat’s Best de la marque Rettenmaïer sont fabriquées à 100 % à partir de matières premières de fibres de plantes renouvelables sans additifs artificiels ou chimiques. Les fibres proviennent de sapins et d’épicéas locaux non traités dont les cultures sont soumises au rythme biologique naturel et constamment renouvelées. Ainsi, les fournisseurs de Cat’s Best sont certifiés PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières). Les litières végétales ont un double avantage pour les propriétaires de chats : un taux d’absorption nettement supérieur aux litières minérales et une diminution drastique des déchets générés. Le taux d’absorption des litières végétales est supérieur à 500 % tandis que ce même taux est de 200 % pour une litière minérale. Une litière végétale agglomérante peut ainsi servir 4 à 6 semaines en retirant progressivement les boules de déchets. D’autre part, les litières végétales sont 100 % biodégradables. Les boules de déchets agglomérées peuvent être jetées dans les toilettes, associées au compost ou, si elles finissent aux ordures, brûlées à 100 % dans les centres d’incinération. Enfin, les litières végétales sont beaucoup plus légères que les litières minérales et, si l’on compare le prix au kilo ou au litre, elles ne sont pas forcément plus chères.
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Bio top
LE MOULIN DU PIVERT L’ART DU MEUNIER AU SERVICE DU BIO Passé de la farine aux biscuits, le Moulin du Pivert est spécialisé dans la fabrication de produits biologiques depuis plus de dix ans. L’ancienne meunerie de la famille Cayla, tournée vers une farine authentique depuis les années 1970, s’est ainsi dotée d’un atelier de transformation moderne nécessaire à la mise en œuvre de recettes élaborées par Jean-Michel Cayla. Totalement indépendant des groupes agroalimentaires, Le Moulin du Pivert a construit sa renommée sur les saveurs de ses biscuits fabriqués de manière artisanale et sur son soutientaux petits producteurs bio locaux. C’est ce savant mélange de bonnes recettes, d’une fabrication artisanale biologique et d’une démarche de commerce équitable qui explique le succès des biscuits, biscottes et pains grillés estampillés du fameux logo Le Moulin du Pivert.
VITAMONT 25 ANS D’EXPÉRIENCE DANS LES JUS BIOLOGIQUES Créée en 1985 par Alain Brugalières et un groupe d’associés agriculteurs du pays du Lot, la société Vitamont a été la première entreprise de transformation et d’embouteillage de purs jus de fruits et de légumes à recevoir en 1986 une certification bio. Située dans une région préservée à la frontière du Périgord, au milieu des vergers du Lot-et-Garonne, l’entreprise profite de la présence de nombreux agrobiologistes aquitains. Vitamont presse 1500 à 2000 tonnes de fruits et légumes bio par an et assure l’embouteillage automatique selon des normes gustatives et qualitatives rigoureuses de 4 à 5 millions de bouteilles de jus préalablement pressés. Ainsi, elle utilise la technique de la flash pasteurisation qui consiste à élever rapidement la température du jus pendant quelques secondes puis à la redescendre instantanément, ceci afin de préserver la teneur naturelle en vitamines, oligo-éléments et sels minéraux. L’approvisionnement français (100 % des légumes et la majeure partie des fruits) s’effectue au travers d’une centaine de contrats de production sous cahier des charges signés directement avec les agrobiologistes. Forte de son expérience en pur jus de fruits bio, Vitamont a créé une gamme de boissons biologiques dont la première limonade biologique traditionnelle vendue en France en 1996 et le “Cola bio” en 2002. La société produit également une gamme de sirops biologiques à base de purs jus de fruits sous la marque Hémisphère Sud.
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Bio top
VITAGERMINE DE LA DIÉTÉTIQUE AU TOUT BIO Implantée depuis 1962 en Aquitaine, cette PME bordelaise originellement orientée sur les produits diététiques a pris le parti du bio en 1995 pour devenir spécialiste dans la conception et la fabrication de produits alimentaires. Leader dans l’alimentation infantile au travers de ses marques Babybio pour les bébés et Kalibio pour les enfants, Vitagermine produit également la gamme Vitabio pour les adultes et Vitasportbio pour les sportifs. Vitagermine, c’est aussi une approche biologique qui englobe toutes les étapes de fabrication. La marque mène par exemple des actions avec ses fournisseurs pour renforcer l’emploi d’emballages et d’outils de communication recyclés ou certifiés PEFC (issus de forêts gérées) et imprimés avec des encres végétales. La société se veut également un acteur du développement de la filière bio en Aquitaine. Elle adhère à l’ARBIO (Association interprofessionnelle au service des opérateurs du bio en Aquitaine) et s’attache à travailler avec des producteurs locaux et régionaux en établissant avec eux des relations pérennes. Elle s’engage notamment sur des volumes annuels qui offrent une vision à moyen terme aux agriculteurs. De plus, Vitagermine se veut exemplaire en terme de transparence auprès des consommateurs en inscrivant sur ses produits l’origine de tous ses ingrédients. •
BABYBIO Leader du secteur infantile, Babybio propose toute une gamme de produits biologiques pour bébé qui participent dès les premiers mois à l’éducation nutritionnelle et gustative de l’enfant. Élaborés selon les recomman-
VITABIO Avec pour mot d’ordre les saveurs naturelles au ser-
dations pédiatriques, Babybio élabore des recettes avec le minimum de suppléments inutiles tels sucre, sel ou épaississants.
vice du goût, Vitabio élabore des jus de fruits, des smoothies et des infusions pour toute la famille. Privilégiant
Babybio adapte également ses formules en proposant des
les recettes 100 % fruits et 100 % légumes, sélectionnant
recettes supprimant les principaux allergènes reconnus, mais
des ingrédients reconnus pour leurs bienfaits naturels (myr-
également des recettes sans lait, sans gluten et sans œuf
tille, pruneau, carotte, acérola…) et proposant des recettes
pour que chaque bébé, en fonction de ses prédispositions
à base de fruits particulièrement riches en antioxydants,
allergiques, puisse bénéficier d’une alimentation savoureuse
Vitabio réussit à allier équilibre nutritionnel et plaisir gustatif.
et nutritionnelle adaptée.
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BARBULAT / FOTOLIA
Animalerie
CHOYÉS ALORS QU’ILS SONT ENCORE DANS L’ŒUF, LES PERROQUETS BOTANIC FONT L’OBJET DES MEILLEURS SOINS. COCOONÉS À SOUHAIT PAR UN ÉLEVEUR FRANÇAIS TITRÉ À PLUSIEURS REPRISES CHAMPION D’EUROPE ET DU MONDE, ILS FONT L’OBJET D’UN SUIVI À LA LOUPE.
KATRINA BROWN / ISTOCK
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Animalerie
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e leur naissance à la parole, les perroquets botanic se la jouent 100 % français. Cacatoès, Gris du Gabon, Amazones, Aras, Youyous sont tous issus du Centre d’élevage et de recherche Étienne Brunet. Rencontre avec ces cocos certifiés.
SUIVI À LA TRACE : ON T’A À L’ŒIL, COCO ! Sur trois générations, les oiseaux sont suivis à la trace. Avec une durée de vie qui peut atteindre entre 50 et 100 ans. Autant dire qu’une acquisition se réfléchit mûrement. Dès l’éclosion, l’oiseau possède un carnet de suivi avec l’identité de ses parents. Il est bagué à l’âge de trois semaines et doté d’un numéro répertorié sur un registre. Il est soumis à des tests ADN et à la détection par analyses des deux principales maladies bactérienne et virale des perroquets : la chlamydiose et le PBFD. Elevés et nourris à la main (et non pas prélevés sous les parents) soigneusement par l’éleveur dès la sortie de l’œuf, ils sont répertoriés et placés en couveuse. Les naissances se déroulent sur l’année pour les Gris du Gabon et d’avril à juillet pour les autres variétés, à savoir qu’un perroquet pond de 0 à 4 fois par an (1 à 2 œufs par ponte).
Ici, pas d’élevage intensif, on suit le rythme de la nature. De 300 œufs en moyenne par an, on peut – rarement – passer à 500, fonction de la météo.
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De l’aurore à l’aube, les petits vont être nourris toutes les 2 heures. Sous les mères sont installés des œufs factices, pour leur éviter de lancer une éreintante ponte de remplacement.
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INTELLIGENT ET AFFECTUEUX Affectueux, doté d’un fort caractère, le perroquet est un compagnon intelligent qui cherche à dominer d’emblée. Il se nourrit essentiellement d’un mélange de graines, de fruits et de légumes. Toute matière grasse est à proscrire, de type cacahuètes ou noix par exemple. Le perroquet apprécie les promenades en dehors de sa cage, de préférence avec un harnais. On évitera de le laisser aller à sa guise, au risque qu’il s’expose à un danger ou qu’il soit la cible de prédateurs. Sa cage représente son toit intime, sa litière aussi. Élevé manuellement, le perroquet est réceptif à la parole dès le plus jeune âge, même dans l’œuf et comprend les interdits. D’ailleurs, nul besoin de crier. Inutile de passer par un apprentissage, le perroquet reproduit ce qu’il entend. Un ara ou un amazone peut retenir intégralement les paroles d’une chanson. Il sait parler avec les intonations et mémorise d’instinct la langue qu’il entend dès sa naissance, sans limitation de vocabulaire et ce toute sa vie durant. Selon la vie en appartement ou en maison, on ne choisira pas la même variété, leurs cris sont plus ou moins fort selon l’espèce. Intelligent et de longue vie, l’exis-
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« Leur cage, c’est leur chez-eux, pas leur prison. Pour être bien dans leur peau, ils doivent s’y sentir tranquilles et choyés. Il faut aussi les laisser sortir deux à trois fois par jour, jamais à la même heure. »
•
Les oiseaux Brunet, élevés dès la sortie, sont très affectueux : « Si on les prélève à 3 semaines, ça change tout. Pour nos oiseaux, les parents, c’est l’homme. Ils seront toujours à la recherche du contact. »
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Les mamans et papas ne sont pas « poussés », résultat des animaux qui vivent plus de 50 ans et prennent leur retraite dans une volière confortable. « On peut rendre rentable une entreprise tout en étant respectueux » assène gentiment Etienne Brunet.
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tence auprès d’un coco ne manque pas de piment !
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Belles feuilles & belles plantes
Bonnes feuilles
EXTRAITS DE LA GUÉRILLA JARDINIÈRE – ÉDITIONS YVES MICHEL ILLUSTRATION : TONY MANENT
Diplômé en géographie de l’Université d’Oxford et en horticulture de la Royal Horticultural Society, Richard Reynolds a fondé GuerrillaGardening.org in 2004. Il nous invite tous au combat, pour rendre notre planète un peu plus belle, un peu plus verte.
JUSQUE LÀ, J’AVAIS TOUJOURS VÉCU PLUS OU MOINS DU BON CÔTÉ DE LA LOI. JE VENAIS D’EMMÉNAGER DANS UNE TOUR SURMONTANT UN RONDPOINT MAUSSADE DU SUD DE LONDRES (…) DANS LE GENRE D’ENVIRONNEMENT QUI POUSSE AU CRIME. LE MIEN FUT DE JARDINER SUR L’ESPACE PUBLIC SANS PERMISSION ET DE COMBATTRE TOUT CE QUI SE DRESSAIT SUR MON CHEMIN. MÊME LORSQU’ON Y EST AUTORISÉ, CULTIVER UN JARDIN EST TOUJOURS UN COMBAT. (…) NOS JARDINS SONT LE THÉÂTRE DE DESTRUCTIONS SAUVAGES. LES ANIMAUX DÉTERRENT LES PLANTES, LE GEL LES MORD, LES VENTS LES RENVERSENT, LES PLUIES LES INONDENT. MAIS NOUS AVONS D’AUTRES ENNEMIS ET D’AUTRES AMBITIONS. (…) POUR RÉUSSIR, UN GUÉRILLÉRO JARDINIER DOIT EN SAVOIR PLUS. NE VOUS DÉCOURAGEZ PAS : LISEZ LA SUITE.
6.
SUR LE TERRAIN Vous êtes sur le point de passer à l’action. Il est temps de sortir, de rechercher des lieux, de
rassembler votre arsenal et de vous mettre à l’ouvrage. (…) Évitez d’avoir les yeux plus grands que le ventre. C’est une logique militaire de base : n’essayez pas de conquérir un nouveau territoire tant que vous n’avez pas sécurisé celui que vous occupez déjà. La plupart des DR
guérilléros jardiniers sont idéalistes dans leur cœur, mais nous avons besoin de mesure et de pragmatisme si nous voulons que nos jardins prospèrent.
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Belles feuilles & belles plantes
6.1
CHOISIR UN LIEU (…) Si vos ambitions sont modestes,
le choix d’un emplacement est des plus simples. Vous
La guérilla jardinière ou comment remettre la nature au cœur de nos villes, au cœur de nos vies.
de préparation du sol pour vos plantations sera moins important. Pieds de murs et de clôtures. Ils forment une toile de fond pour les plantes grimpantes tout en leur fournissant un abri
pouvez semer des graines pratiquement n’importe où.
(qui leur permette de) survivre au débroussaillage des jar-
Binage et arrosage augmenteront leurs chances de ger-
diniers municipaux et au piétinement des passants.
mer, sans toutefois être essentiels. (…) Choisir un lieu
Terrains vagues, voies ferrées désaffectées, bâtiments
public et librement accessible augmente vos chances de
démolis. Des sites de grande taille comme ceux-ci sont
succès, parce que vous ne vous introduirez pas illégale-
de bons points de départ pour des jardins communau-
ment dans une propriété et que vous passerez peut-être
taires qui seront appréciés comme des destinations
pour quelqu’un qui assure un service public (ce que vous
à part entière et non juste en passant. Aussi intimidants
êtes, en un sens). Les autorités locales doivent soigner
soient-ils, commencez à l’améliorer par poches, soit en
leur réputation, et exercer une répression sur une équipe
fleurissant les bords soit en créant des cratères colorés
de jardiniers qui soigne son environnement peut être très
en plein milieu.
embarrassant. (…) Il existe cinq grands types de lieux publics : Bords de routes, ronds-points et terre-pleins centraux. Priorité stratégique. L’impact de leur plantation est important, car elle peut être appréciée par des milliers de personnes chaque jour. (…)
(…)
6.2
TROUPES Tout le monde peut être un guérilléro jardinier, et aucune formation militaire
n’est nécessaire pour cela. Il en va de même pour les
Pieds d’arbres. Des plantes complèteront l’arbre. Ména-
guérilléros conventionnels. Mao écrit « Tant qu’une per-
gez un espace dans le sol à la base du tronc, ou, s’il est
sonne a le désir de combattre, sa condition ou sa posi-
déjà étroitement pris dans une surface dure, construisez
tion sociale n’entrent pas en considération » (…)
un parterre surélevé autour de l’arbre. Ce dernier bénéfi-
Mon plus jeune compagnon d’armes a été une petite fille
ciera également de l’arrosage de vos plantes.
de quatre ans et le plus âgé jusqu’ici ma grand-mère de
Parterres et bacs vides. Ils n’attendent que vous pour
91 ans. Les handicaps ne constituent pas un obstacle.
les restaurer. Comme vous découvrirez probablement
Les bacs surélevés sont accessibles en fauteuil roulant.
de la bonne terre sous la couche d’immondices, le travail
(…)
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Les troupes ne sont même pas essentielles pour les gué-
N’oubliez pas que les zones urbaines peuvent présenter
rilléros jardiniers. Nombre d’entre eux combattent seuls, en
des concentrations élevées de substances toxiques, al-
francs-tireurs. La guérilla jardinière est parfaitement réali-
lant des métaux lourds, comme le plomb, présents dans
sable en solo. Il suffit de sortir et d’agir. Bien trop d’adeptes
les vieilles peintures aux pesticides et aux hydrocarbures.
potentiels restent assis à remuer des idées ou à attendre
À New York, Zachary 922 fait appel à d’ingénieuses tech-
d’éventuelles troupes pour décider d’une date convenable.
niques de bioremédiation pour le nettoyer avec des orga-
6.4
nismes vivants. Par exemple, le mycélium du pleurote en
LE SOL
forme d’huître (Pleurotus ostreatus) brise les chaînes de
Si vous cultivez un jardin sur un sol qui
carbone des molécules de pétrole.
est déjà in situ, il est quand même utile
de songer à lui ajouter des ingrédients pour le rendre plus fertile et faciliter la rétention d’eau. Les efforts investis au départ s’avéreront payants à long terme.
6.7
MISSIONS D’APPUI Lors de leurs premières actions, Sarah 288 a apporté des biscuits aux
flocons d’avoine faits maison, Lyla 1046 un thermos de (…) Si vous jardinez à l’emplacement d’un bâtiment
chocolat chaud, Tom 354 a partagé les brownies au cho-
démoli, le terrain risque d’être alcalin en raison de la pré-
colat de sa femme et Veronika 1437 est venue avec un
sence de chaux dans le ciment et le mortier. Il bénéficiera
pique-nique. (…)
de l’apport d’une grande quantité de compost acide.
Où que l’on soit, l’une des occasions qui réchauffe le plus
Pensez également à utiliser des plantes tolérant ce type
le cœur est celle où un étranger arrive avec un plateau
de sol. Vous devrez peut-être importer de la terre (venant
de tasse fumantes et de biscuits. Ce geste est un signe
de loin, Julia 013 en apporte néanmoins à Berlin de pleins
manifeste que vous avez gagné le soutien de la commu-
sacs, dans une grande remorque attachée derrière sa
nauté locale. Ils savent ce que vous faites, ils l’aiment, ils
bicyclette). Malgré son aspect éreintant et chronophage,
ont envie de vous aider et ils veulent se présenter. Il n’y
cette tâche vous permettra d’obtenir une base saine et
a pas de meilleure manière de le montrer : le thé est tou-
fertile sur laquelle établir votre jardin.
jours meilleur quand il vient d’un étranger, en pleine nuit,
(…)
après deux ou trois heures de jardinage.
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Pionniers
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« C’EST LE TEMPS QUE TU AS PERDU POUR TA ROSE QUI FAIT TA ROSE SI IMPORTANTE. TU DEVIENS RESPONSABLE POUR TOUJOURS DE CE QUE TU AS APPRIVOISÉ. TU ES RESPONSABLE DE TA ROSE... » CONFIE LE RENARD AU PETIT PRINCE. MELVITA, QUI SE SENT RESPONSABLE DES FLEURS QU’ELLE PRÉLÈVE DANS LA NATURE, FAIT EN SORTE D’EN TIRER LE PLUS PUR DES PRODUITS. PIONNIER DE LA COSMÉTIQUE NATURELLE DEPUIS 1983, L’ENTREPRISE EST AUJOURD’HUI L’UN DES FLEURONS ÉCONOMIQUES DE L’ARDÈCHE MÉRIDIONALE. FLASH BACK.
BERGERS D’ABEILLES ET CHARMEURS DE ROSES SAUVAGES
P
ris de passion pour une nature tour à tour sauvage, verdoyante, minérale, fleurie, aride, difficile aussi, Bernard et Philippe Chevilliat choisissent de s’y installer et fondent une ferme apicole transhumante. L’histoire de Melvita est indissociable de celle des deux frères d’origine bordelaise qui découvrent, en 1977, l’un des plus riches écrins de nature français : l’Ardèche. Bergers d’abeilles, ils « conduisent » alors pendant plus
PAR MAGALI JAOUEN
de cinq années leurs quelques centaines de ruches au gré des floraisons. En 1983, forts de cette expérience et d’une formation première de biologiste, l’audacieuse famille se diversifie en
Mel, le miel, vita, la vie, le nom de la marque reflète bien son état d’esprit.
produisant une gamme de cosmétiques sains, simples et vrais, centrée autour des produits de la ruche : miel, propolis, gelée royale ou cire. Melvita est née. Une entreprise qui unit le miel (mel) et la vie (vita) et qui, comme les
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Textures et apiculture abeilles, sélectionne et associe les ingrédients les plus
80 m
de panneaux solaires, 241 m 2 de panneaux photovoltaïques, 180 m 3 d’eaux pluviales récupérées, des puits de lumière, une zone de stockage semi-enterrée, 1000 m 2 de toiture végétalisée, 100 % d’électricité d’origine renouvelable : Melvita place clairement la nature au cœur de sa démarche.
purs pour en faire des nectars de beauté.
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Attaché aux valeurs simples que sont le respect et la sensorialité, et devant la surenchère du pseudo-conventionnel F. LACOUR
« bio», Bernard Chevilliat, à l’instar d’une dizaine de laboratoires cosmétiques, s’engage alors dans la mise en œuvre de la charte Cosmebio, visant à poser les fondements d’une authentique cosmétique naturelle et écologique certifiée par un organisme indépendant et faisant appel à DR F. LACOUR
des produits issus de l’agriculture biologique. Inscrivant la nature au cœur de leur démarche et de leur préoccupation écologique et humaniste, ses fondateurs font de Melvita un pionnier de la cosmétique biologique en France.
F. LACOUR
Créée en 2010, la Fondation Melvita s’engage pour la protection de la nature à travers la promotion de l’agriculture biologique et la préservation des espèces (ici, l’abeille noire d’Ile-de-France), au total, 15 projets soutenus avec passion.
DR
D. COMER
F. LACOUR
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Et la ruche de Bernard Chevilliat n’a jamais été aussi active. Aujourd’hui entrée dans le giron de L’Occitane afin de s’ouvrir à l’exportation, Melvita propose plus de 300 références qui répondent aux besoins de toute la famille. Elles sont, pour la majorité, certifiées selon le référentiel de la cosmétique écologique et biologique Ecocert, et vendues à travers le monde, à Paris, San Francisco ou Moscou. Une ambitieuse éco-construction de pointe en plein cœur de la nature ardéchoise est récemment venue doubler la taille et la capacité de son site de production de La Fontaine du Cade à Lagorce, preuve que l’intensification de la production liée à la conquête de nouveaux marchés n’a pas perverti les impératifs d’authenticité et
Organisme de contrôle et de certification spécialisé en “biologique” (agriculture, textile, cosmétique, etc.), Ecocert vérifie sur le terrain la conformité des exploitations agricoles aux règlements de l’agriculture biologique assurant ainsi une totale traçabilité de la plante au produit fini.
aussi bien que l’épiderme. « Nos laboratoires de prospective innovent tous les jours pour offrir de nouvelles galéniques douces, onctueuses, respectueuses de la peau et de l’environnement tout en rivalisant sans problème avec la cosmétique conventionnelle. Ce travail de Recherche & Développement nous permet d’avoir toujours une longueur d’avance et souvent d’apparaître comme un cas «d’exception» sur le marché du bio. Une attention particulière est portée aux senteurs. D’origine naturelle, nos audacieuses compositions olfactives sont réalisées en partenariat avec des parfumeurs de Grasse, la ville des parfums » explique Amanda Chevilliat, chargée de la communication et des relations presse de la marque.
d’éthique de la marque. Ce parti-pris écologique fort n’entrave pas, évidemment,
Il aura fallu presque deux ans à Melvita pour élaborer
l’attention toute particulière portée par la marque aux tex-
ce bouquet d’hydratation qu’est le dernier-né, Nectar
tures et aux odeurs qui font des soins Melvita de vrais
de Roses, une nouvelle gamme de soins visage placée
produits de beauté, qui enchantent les cellules olfactives
toute entière sous le symbole du distingué végétal.
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Pionniers
Pluie de roses sauvages des cimes Et si de nombreuses équipes furent à pied d’œuvre pour sélectionner, créer, tester, concevoir, fabriquer et conditionner ce nectar, à tout bouquet précède la cueillette ! Et cela, c’est le travail d’un seul homme, Jean-Pierre Pavier. Son terrain de jeu ? Le Parc régional du Vercors où les buissons d’églantier, qui portent les précieuses roses sauvages, y poussent entre 700 et 1300 mètres d’altitude. «Après 15 ans dans l’armée, je rêvais d’indépendance et de retour à la terre» glisse le cueilleur solitaire. Et pour vivre sans se soumettre à l’agriculture intensive et à la dictature des traitements chimiques, la cueillette devient une évidence. «J’adore profiter de ce que la nature peut offrir mais tout en restant vigilant à ne pas
« Nos produits sûrs, agréables et respectueux affichent aussi « efficacité » et « plaisir » comme en témoignent les nombreuses récompenses données tant par des comités de scientifiques (Santé magazine, le Palmarès des Cosmétiques) que par un jury de consommateur (Victoire de la Beauté) par exemple. Notre outil de production est ultra-moderne, performant et très vaste (fabrication en salle
prélever de manière irraisonnée». Si la connaissance des secteurs de cueillette est primordiale, la forme physique est tout aussi essentielle. «Je peux marcher jusqu’à 8 heures quotidiennes». C’est en juin, aux premières lueurs du jour, que Jean-Pierre récolte sur chaque buisson entre 20 et 30 boutons de roses écloses le matin même. Après séchage, extraction et transformation, ces fleurs sauvages d’altitude apportent toutes leurs vertus aux soins de la gamme roses et c’est à ces nouvelles-nées que vous devrez votre peau de bébé…
•
Pavier, le cueilleur de roses sauvages.
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Nectar de Roses, la toute nouvelle gamme de soins visage signée Melvita.
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Jean-Pierre
propres, construites selon les normes ISO 7 et 8), nos protocoles de fabrication très détaillés et rigoureux, nous exigeons de l’ensemble des équipes un important travail de régularité. Fabricant et créateur depuis près de 30 ans, de notre expérience est née notre expertise et la fameuse Melvita touch souligne Amanda Chevilliat, fille du fondateur et chargée de la communication de la marque.