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Bouge-t oi pour le climat ! Mangeons les insectes

21 GESTES POUR LA PLANÈTE Palmarès CES VILLES QUI SE BOUGENT POUR LE CLIMAT Spécial Conso’

Découverte: éco collège

Vos Stars s'engagent

Un robot pour le jardin

DU POSITIF POUR LE CLIMAT

N°1 Bimestriel Avril - Mai 2016

SHOPPEZ VERT

NICOLAS HULOT OSONS L’ACTION Téléchargez l’app iReality

MAUD FONTENOY SON COMBAT, SON DÉFI

MAGAZINE INNOVANT

100% EN RÉALITÉ AUGMENTÉE

BERTRAND PICCARD EXPLORER L’IMPOSSIBLE



le mot de l’éditeur

Des messages forts à partager

Après des années passées,entre autres,au service d’éditeurs de presse,nous,membres d’Inaya Médias,agence de communication, devenons éditeur. Un choix comme une résultante de frustrations, un besoin d’expression, une nécessité d’action. Une envie qui sort des tripes d’apporter humblement quelques pierres à l’édifice de l’Humanité. Une folie, douce soit, qui nous amène ici aujourd’hui, avec plusieurs titres de presse, car un seul ne saurait contenir tout l’engagement que nous avons à partager. Des titres comme autant de cris silencieux mais détonants, pour faire résonner la paix, le mieux vivre, le mieux vivre ensemble, notre amour pour les gens, notre amour pour la vie. Un partage innovant aussi, la presse hurlant depuis quelques années son besoin de renaissance. Aussi, aujourd’hui, nous vous souhaitons la bienvenue.

Bienvenue dans la presse nouvelle génération

Bienvenuedansunepresseportéepardesvaleursfondamentales,factuelle,ouverteauxdivergencesd’opinions, libre d’expression. Bienvenue dans une presse qui bouscule les certitudes et ouvre des horizons. Bienvenue aussi dans une nouvelle ère. Celle où l’on peut lire son magazine, mais aussi l’écouter, le regarder, et s’immerger dans un lieu nouveau. Accueillez l’application iReality qui, une fois installée sur votre smartphone ou votre tablette, vous permettra d’accéder à un monde insoupçonné. Une application grâce à laquelle vous pourrez vous informer, échanger, partager, rêver.

Bienvenue dans Greenup & Greenup Junior

Bienvenue dans ce premier numéro de Greenup et dans son supplément, Greenup Junior, les magazines qui vous emmènent en mode lifestyle vers les chemins du mieux vivre. Développement durable, conso, shopping, alimentation, voyage... laissez s’immiscer des réflexes éco-conscients dans votre quotidien, et accompagnez vos enfants afin qu’ils adoptent une attitude positive vis à vis de la planète, et de leur vie. Et entrez dans notre univers.

Bienvenue dans notre univers

Ce « mieux vivre » se travaille sur différents terrains. Le « vivre ensemble » en est une composante majeure et indissociable. Lifestyle, développement durable… sport. Le 26 mai découvrez Foot Spirit et Foot Spirit Junior, les magazines qui portent haut les valeurs du football : fraternité, citoyenneté, diversité. Pour qu’à travers ce magazine et l’Euro 2016 nous prouvions aux quelques individus à l’origine des évènements tragiques de 2015 que l’essence de solidarité et de partage qui coule dans les veines de nos populations ne peut être diluée. Mémoire, actualité, connaissance… ouverture d’esprit. Actuellement en kiosque, Devoir de Mémoire est le magazine d’actualité qui parle du présent en s’appuyant sur le passé. Ayant pour fil conducteur les Droits Humains et la Démocratie, Devoir de Mémoire invite journalistes, chercheurs et hommes et femmes du monde de l’art à poser des pierres. Mais des pierres un peu spéciales : des pierres pour faire tomber les murs, les murs de l’intolérance et les murs de l’ignorance qui, souvent, sont de même nature. En trois volets, Histoire, Société, Culture, nous traversons les âges, redécouvrons les sociétés, et explorons les langages de cette culture de paix que nous voulons encore et toujours plus présente. Entrez dans notre monde. Bienvenue chez nous. Bienvenue chez vous. Amicalement,

Mélanie Martin Directrice de la Publication & de la Rédaction

Sami Jemni Directeur de Projet

AVRIL-MAI 2016

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iReal iReality

Entrez dans le monde Greenup! Greenup et Greenup Junior sont plus que de simples magazines papier : ils vous ouvrent les portes d’un nouvel univers. En plus de votre lecture, accédez à des contenus insoupçonnés grâce à la réalité augmentée : des textes supplémentaires, des vidéos, des photos, des sons, de la réalité virtuelle, etc. Cette innovation technologique majeure, accessible à ceux d’entre vous équipés de smartphones ou de tablettes, s’utilise simplement grâce à l’application iReality.

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Ce produit est imprimé sur du papier issu de forêts durablement gérées La reproduction, même partielle, des articles et illustrations parus dans le magazine Greenup et son supplément Greenup Junior est interdite. Greenup décline toute responsabilité pour les documents remis. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Les indications de marques et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d’information sans aucun but publicitaire. Notre publication contrôle les publicités commerciales avant insertion pour qu’elles soient parfaitement loyales. Elle suit les recommandations de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité. Si, malgré ces précautions, vous aviez une remarque à faire, vous nous rendriez service en écrivant à l’ARPP, 23 rue Auguste Vacquerie, 75116 Paris.

GREENUP MAGAZINE Bimestriel l Numéro 1 l Avril - Mai 2016 REDACTION Inaya Médias l Greenup 38 rue des Mathurins l 75008 Paris redaction@greenupmag.com DIRECTRICE DE LA PUBLICATION & DE LA REDACTION Mélanie Martin DIRECTEUR DE PROJET Sami Jemni DIRECTEUR AUDIOVISUEL & PRESSE MAGAZINE Pascal Aguillou DIRECTEUR DE PROJET INFORMATIQUE Frédéric Lasnier DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ & DES PARTENARIATS Samuel Ipoua REDACTEUR EN CHEF Raphaël Lévêque REDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Célia Prot SECRETAIRE DE REDACTION Julie Chansel RÉDACTEURS & CONTRIBUTEURS Aude Brédy, Charles Cohen, Fanny Costes, Julie Chansel, Constance Desloire, Patricia Dreidemy, Laura Duret, Gabriel, Barbara Guicheteau, Adeline Haverland, Sami Jemni, Nicolas Hulot, Caroline Laires-Tavares, Sandrine Lana, Mahaut Launay, Julien Le Gros, Raphaël Lévêque, Elodie Louchez, Mélanie Martin, Laurence Mijoin-Duroche, Anne-Gaëlle Moulun, Célia Prot, Hélène Vasquez PHOTOGRAPHIES & ILLUSTRATIONS Pascal Aguillou, Ghayth Chegaar, Laura Duret, David Delaplace, Alice Rosier ABONNEMENTS Abonnement annuel (6 numéros) : 19,95 € Inaya Médias l Service Abonnements Greenup 38 rue des Mathurins l 75008 Paris CRÉATION & DÉVELOPPEMENT Inaya Médias DIRECTRICE ARTISTIQUE Eliza May GRAPHISTES & MAQUETTISTES Bouchra Hammouche, Emeline Diaz PUBLICITE Inaya Publicité | Un pôle Inaya Médias 38 rue des Mathurins l 75008 Paris publicite@inaya.biz EDITEUR Inaya Médias 38 rue des Mathurins l 75008 Paris contact@inaya.biz RCS Paris B 531 593 937 FONDATEURS Mélanie Martin & Sami Jemni Inaya Médias 38 rue des Mathurins l 75008 Paris contact@inaya.biz RCS Paris 531 593 937 Capital : 10 000 € Représenté par Mélanie Martin, Présidente PARTENAIRES Ceed France l Cercle des Entrepreneurs Européens de la Diversité www.ceedfrance.fr VENTE AU NUMERO A Juste Titres l Benjamin Boutonnet l 04 88 15 12 41 Réassort disponible sur www.direct-editeurs.fr FABRICATION Créatoprint l Jacques Gouffé l 06 86 77 68 34 IMPRESSION Imprimé en Italie par Artigrafiche Boccia Via Tiberrio Claudio Felice, 7 l 84131 Salerno l Italie DISTRIBUTION MLP DIFFUSION 50 000 exemplaires + Supplément Junior Inaya Médias Dépôt légal en cours Numéro de commission paritaire en cours Tous droits de reproduction réservés


Somm Sommaire

44. Et au labo

16.

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, QUELS MECANISMES ?

50. Innovations

Et la (bio) lumière fut !

8. Préambule

Osons l’action avec Nicolas HULOT

Les particules fines La montée des eaux Bientôt des régions insoutenables pour l’Homme ?

54. Interview

Florian KIRCHNER

58. Phénomène

32. Interview

Bertrand PICCARD

Face à la sécheresse, les citoyens s’organisent

60.

21

18. Paroles d’enfant 38. Palmarès Ces villes qui se bougent 20. Interview pour le climat Vandana SHIVA GESTES Le coin des 22. Tour du monde 40. GESTES POUR makers en 21 initiatives Benjamin Tincq, interview 30. Climat Les mots et les phrases Pas que de la bidouille ! 6

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LUTTER CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT


maire 64.

62.

SHOPPEZ FUTÉ !

Interview

Maud FONTENOY

68. Conso

Recyclé & design !

70. Gourmandise

Le juste prix du chocolat

72. En cuisine

Popchef, un nouveau cycle dans la livraison de repas

78.

Escapades

Costa Rica, destination verte

74. Sorties culture 76. Idées lecture Pour s’activer les méninges

80. Escapades

Découvrez la toscane à cheval AVRIL-MAI 2016

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PRÉAMBULE PRÉAMBULE

OSONS L’ACTION !

Les sommets sur le climat se succèdent, les conférences sur l’état de la planète se multiplient, nous croulons sous l’avalanche de rapports plus alarmants les uns que les autres. Mais force est de constater que si la prise de conscience progresse, sa traduction concrète est dérisoire face à l’accélération des phénomènes que nous sommes censés juguler. Nous assistons en spectateurs informes à la marche vers la catastrophe globale.

Osons enfin regarder la réalité en face ! La pire des souffrances, c’est de laisser le temps décider à notre place. Aucun territoire, même le plus reculé, n’échappe à la blessure de l’homme. Au plus profond des abysses, notre empreinte est visible. Nous vivons sur un fil de soie de tolérance. Notre survie dépend d’une petite couche d’humus sous nos pieds et d’une infime pellicule délicate, l’atmosphère, au-dessus de nos têtes. L’une comme l’autre, nous les saccageons. Osons reconnaître qu’en détruisant la biodiversité, dont nous sommes la partie consciente, c’est notre propre sort que nous condamnons. Osons affirmer que la planète peut se passer de nous, mais que nous ne pouvons pas nous passer d’elle. Le réchauffement climatique n’est pas une simple crise que le temps effacera. II est l’enjeu qui conditionne tous les enjeux de solidarité auxquels nous sommes attachés.

Osons l’action plutôt que les déclarations, l’ambition plutôt que la résignation.

Osons affirmer que la crise climatique est l’ultime injustice Elle frappe d’emblée les plus vulnérables : les populations qui non seulement n’ont pas profité de notre mode de développement, mais qui en subissent le plus les effets négatifs. Développement qui s’est fait parfois sur leur dos en utilisant leurs ressources naturelles et leurs populations. Osons dire que cette nouvelle humiliation dans un monde divisé et tendu peut achever de fracturer l’humanité. La faire basculer dans un fossé de haine et d’incompréhension. Osons dire que nier cette évidence, comme ne pas assumer nos responsabilités historiques sur l’état de la planète, sont des omissions que l’histoire nous fera payer.

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Osons dire qu’un autre monde est d’ores et déjà possible, mais que nous font défaut un état d’esprit universel, une intelligence, une vision et une volonté collective. Osons dire que le changement est déjà en marche, que l’imagination foisonne et que l’innovation prolifère. Il germe, chez les individus, dans les associations, les collectivités, les petites et grandes entreprises, mais ce changement se heurte au conservatisme, au scepticisme ou pire, à la cupidité d’un petit nombre. Osons libérer l’espace pour ceux qui créent, qui innovent, qui pensent et bâtissent le monde de demain dans un esprit de solidarité. Osons sanctionner ceux qui pillent, saccagent, épuisent, accaparent les richesses du monde. Osons changer de paradigme, de règles du jeu, d’indicateurs. Osons reprendre la main sur une industrie de la finance qui ignore l’intérêt général. Appelons à la régulation, à la règlementation pour passer enfin d’une économie qui dépense à une économie qui protège afin qu’aucun bien commun ne soit plus jamais spolié par un petit nombre. Mais plutôt que le constat, osons les solutions. Osons nous réjouir d’ouvrir une nouvelle page de l’aventure humaine. Nous pouvons encore agir, même si la fenêtre est très étroite. Osons penser grand, osons l’utopie, osons casser les codes et sortir des standards. Brisons le scepticisme et la résignation. Osons l’action plutôt que les déclarations, l’ambition plutôt que la résignation. Osons l’unité plutôt que la dispersion. Tant que chaque état raisonnera à l’aune de ses intérêts nationaux, tant que chaque individu se projettera à travers le prisme de son seul bien-être égoïste, alors il n’y aura pas d’issue heureuse.


Osons croire dans la noblesse de l’âme humaine et renouer avec l’espoir. Osons dire qu’il y a aussi une belle humanité qui vaut que l’on se batte sans relâche pour elle. Une humanité souvent invisible et silencieuse mais qui incarne la solidarité ordinaire et génère dans l’ombre le printemps du changement. A cette forêt qui pousse sans qu’on la voit ni l’entende, donnons lui de l’espace, de la lumière. Osons l’humilité et la modération. Osons dire que toutes nos crises n’en sont qu’une : une crise de l’excès. Fixons-nous des limites, car la limite n’est pas une entrave à la liberté mais sa condition. La liberté c’est la loi qu’on se fixe à soi-même. Osons nous émanciper de l’argent roi, de la technologie souveraine, de la consommation addictive. Osons l’innovation, créons de nouveaux standards. Osons nous affranchir du pétrole, du charbon, du gaz. Osons le soleil, le vent, l’eau, la mer comme seules énergies. Osons le « juste-échange » plutôt que le libre-échange. Passons d’une phase juvénile de compétition à une phase mature de coopération. Osons soustraire les biens communs à la spéculation. Osons une économie qui économise et non qui détruit. Avantageons ce qui protège et pénalisons ce qui abîme. Osons la protection plutôt que la prédation. Osons admettre que la Nature n’est pas là juste pour satisfaire nos besoins ou accomplir notre destin. La protection et la réhabilitation des océans, des fjords, des zones humides, des terres arables, de tous les écosystèmes ne sont pas facultatives, mais une obligation pour lutter contre le réchauffement climatique, préserver la vie sous toutes ses formes et enrayer la pauvreté. Sauver les Bonobos, c’est nous sauver nous-mêmes ! Osons dire que la technologie seule ne nous tirera pas de ce mauvais pas et que la réflexion éthique doit dépasser la seule expertise. A la science, adossons la conscience pour replacer la personne humaine et ses droits au cœur du débat. Chefs d’Etat, soyez à la hauteur. Entrez dans l’histoire. Osez ! Nicolas Hulot Président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme

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Découvrir « Osons, plaidoyer d’un homme libre », aux éditions Les Liens qui Libèrent (4,90€), le cri du cœur de Nicolas Hulot qui présente 12 propositions adressées aux décideurs politiques et 10 engagements individuels visant à lutter efficacement contre le réchauffement climatique.

Rejoignez les plus de 600.000 signataires de l’appel « Chefs d’État, osez ! » pour pousser les dirigeants à passer à l’action, en signant la pétition sur www.oser-agir-pour-le-climat.org ou www.dare-to-act-for-climate.org

© Denis Rouvre

Soyez engagés, et suivez l’actualité de Nicolas Hulot : www.fondation-nicolas-hulot.org

AVRIL-MAI 2016

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Ont participé à ce numéro : Sami Jemni @samijemni

Pascal Aguillou @PAguillou

Samuel Ipoua @samipoua

Frédéric Lasnier @fredlala

Bouchra Hammouche

Emeline Diaz

Raphaël Lévêque @rleveque21

Célia Prot @Celia_prot

Julie Chansel

Aude Brédy @lancinance

Charles Cohen @CharlesCohen9

Fanny Costes @ninachauvet

Constance Desloire @cdesloire

Patricia Dreidemy @patdreidemy

Laura Duret @LauDrt

Julien Le Gros

Barbara Guicheteau @GCTBarbara

Adeline Haverland @adelinehav

Nicolas Hulot

Sandrine Lana @SandrineLana

Mahaut Launay @MahautLaunay

Gabriel

© O. Ezratty

Mélanie Martin @MelMart1

etc.

Remerciements

À nos familles Juliette et Josette Martin, Katia et Julie Demeulemeester, Mohamed, Rekaia, Souhir, Belgacem, Asma et Soufien Jemni, Aouicha et toute la famille Gharbi, Elizabeth, Jean-Marc et Dimitri Kiesse, Nathalie, Matthew et Nathan Keeling-Smith. À nos amis et partenaires Mélanie et Stéphane Astier, Didier Lescourant, Fatima Coulibaly, Karim Zegaï, Rollande Balégand, Julia Fabre, Javed Iqbal, Fatima Benhamed, Guillaume André, Jacques Gouffé, Chancel Mouanga dit Le Chancelier, Omar Elmontaser, Julien Bouquillon, Nader et Arnaud. Aux équipes du Numa, du DevFloor, de Pythagora et du Starbucks de l’avenue de l’Opéra. À la mémoire de Jeanne Martin, Mohamed Salah Jemni, Khali Toumi et Franck Ferry.

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édito

Avec Greenup,

A

désormais, nous osons !

ujourd’hui est un jour particulier. En ce jeudi 24 mars 2016, l’hiver, un des plus doux qu’on ait connu en France, s’en est allé, et le retour du printemps marque celui des jours qui rallongent, des bourgeons et de nombreuses espèces migratoires. Le moment peut-être de faire un premier bilan de la COP21, qui s’est tenue à Paris en décembre dernier. Douze jours durant lesquels chefs d’états, citoyens, entreprises, associations, ont retenu leur souffle, espérant que l’évènement marque un tournant décisif dans la façon qu’ont les nations de penser l’écologie. Et à la sortie, un accord signé entre les 195 pays qui y participaient. Les chefs d’état ont enfin pris l’engagement de se responsabiliser, et de maintenir, par une série de mesures « contraignantes », l’augmentation des températures en-deçà des fameux 2°C au-dessus des valeurs préindustrielles… Mais au-delà de cet accord, un des plus importants dans l’Histoire des luttes pour le climat, il est primordial que nous, citoyens du Monde, prenions part à cette course contre la montre, individuellement et collectivement. Car dans ce combat, la notion d’échelle s’estompe. De grandes décisions peuvent être prises par chacun. Quand l’un laisse un matin sa voiture au garage au profit de son vélo, l’autre négocie pour définir les politiques environnementales de son pays pour le siècle à venir. Et tous concourent à la sauvegarde de la Terre, foyer de l’Humanité. Aujourd’hui, chacun doit apprendre à dire stop au pillage des ressources naturelles, à une consommation irraisonnée, au gaspillage, à toutes ces années d’actions « molles », et faire place à une nouvelle ère, plus verte, plus engagée, plus humaine. Aujourd’hui méritait donc bien la sortie d’un magazine. Et ce magazine, c’est Greenup, une revue qui traite du réveil des consciences, de ces petites et grandes résolutions « propres », des modes de vie écoresponsables, bref, des pratiques « vertes », nouvelle couleur dominante. Avec Greenup, nous souhaitons vous apportez les clefs pour comprendre les grandes problématiques environnementales de

notre siècle, et surtout pour agir. C’est pourquoi se côtoient des explications simples et visuelles, des gestes que nous pouvons – et devons ! – faire chaque jour, des histoires et portraits de personnes qui font bouger les choses, des initiatives responsables, et plus encore. Et la tâche n’est pas aisée… Car le réchauffement / dérèglement climatique n’est pas qu’une théorie, il est déjà là. Trop longtemps nous avons laissé les scientifiques s’époumoner à nous fournir des études alarmistes sans bouger, ou presque. Nous avons pensé que l’environnement était un sujet à part, dont seuls les animaux et une poignée « d’écolos » se fichaient. Mais le réchauffement, ce n’est pas que ça. Il touche aussi les femmes et les hommes, partout. Aujourd’hui, des populations sont forcées de migrer pour fuir ses effets. Aujourd’hui, les questions climatiques sont un des éléments du terreau dans lequel naissent et grandissent les idéologies haineuses. Alors, aujourd’hui, écoutons les rapports, soyons humbles, inclinons-nous face à cette Terre qui a su encaisser 150 années de pillage, et agissons. Car il n’est pas trop tard. La machine peut s’inverser, si nous nous y prenons là, maintenant. Nous sommes à la croisée des chemins, à « un moment d’espérance », comme le disait François Hollande, parlant de la COP21 au lendemain des évènements de novembre. Aujourd’hui, plus que jamais, l’espérance doit être une force, une arme contre la fatalité. Nous, en tout cas, nous y croyons, et c’est cette conviction qui a servi de moteur à la construction de Greenup, un ouvrage qui parle à tous, et surtout un ouvrage positif.

Raphaël Levêque Rédacteur en chef

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BREF ENENBREF

Télétravailler, une solution anti-CO2 En France, le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre (28%). Pour l’Ademe, diminuer son recours est donc une solution prometteuse à la réduction de notre impact climatique. Comment ? « En changeant les pratiques de travail : recours plus fréquent au télétravail, aux téléconférences… », estime-t-elle. Une solution que validait une étude du SYNTEC en 2010 : « Si les

salariés travaillaient en moyenne 2 jours par semaine à leur domicile, cela induirait un gain direct de plus de 800 kg de CO2 par personne et par an, soit près de 10% du bilan carbone d’une personne. » F.C.

FONDATION

GOODPLANET 12

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Des chercheurs du laboratoire sols et environnement de l’Université de Lorraine et de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) planchent depuis une trentaine d’années sur la dépollution des sols par les plantes : la phytoremédiation. Désormais, cette méthode commence à être utilisée pour réhabiliter des sites industriels entiers grâce aux plantes. La phytoremédiation regroupe plusieurs techniques. La phytoextraction par exemple, utilise la plante comme un « aspirateur » à polluants : elle les prélève par ses racines, puis les transfère dans les parties aériennes et les séquestre dans les feuilles. Certaines plantes, dites « hyperaccumulatrices », peuvent absorber jusqu’à mille fois plus de métaux que les autres espèces végétales. Leurs feuilles sont ensuite brûlées et les métaux récupérés. Plus de 400 espèces de ce type ont été identifiées. Elles sont capables

d’extraire le nickel (comme l’Alyssum murale), l’arsenic (une fougère appelée Pteris vittata), le cadmium ou encore le zinc (l’arabette de Haller ou le tabouret calaminaire). Une autre technique, la phytodégradation, est utilisée pour lutter contre les polluants organiques résistants à la dégradation naturelle (hydrocarbures, solvants chlorés). La luzerne est très efficace pour cette application, grâce à ses racines très développées et aux bactéries qui vivent en symbiose avec la plante. AG.M.

© pixabay

© pixabay / Unsplash

Ces plantes qui dépolluent les sols

La solution est dans l’assiette ! L’alimentation représente plus d’un quart de l’empreinte carbone des ménages français. Avec le guide La solution est dans l’assiette, la Fondation GoodPlanet a ainsi répertorié 60 solutions pour que chacun dispose des clés pour agir. Comment cuisiner sans gaspiller ? Quels sont les fruits et légumes de saison ? Comment réduire sa consommation de viande ? Comment diminuer ses consommations d’énergie ? Le guide tentera de répondre à ces questions, des habitudes de consommation à la remise en question des protéines animales en passant par le gaspillage alimentaire. Tous les domaines liés à l’alimentation y sont abordés. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la Fondation présidée par Yann Arthus-Bertrand, Good Planet. http://www.goodplanet.org E.L.


Le recyclage des bâches en PVC a créé une vraie industrie créative. Elles sont transformées en produits design après un processus de revalorisation qui évite de les incinérer. La marque Bilum est l’une des pionnières en France et collabore aujourd’hui avec des musées, des entreprises de transport ou encore des maisons de créateurs. Certaines, comme Toco et Les Eco-actions, en font de nouveaux objets de communication pour les entreprises. 20 millions de tonnes ont été recyclées depuis 2010. L.D

© Tournachon

© Les Eco-actions

La deuxième vie des bâches publicitaire

Construire en paille Une maison respectueuse de l’environnement, économique et construite avec un matériau local ? La construction en bottes de paille est une alternative qui réunit ces conditions. Généralement dotées d’une ossature en bois, la longévité d’une maison en paille est de « plusieurs centaines d’années », d’après le Réseau Français de la Construction Paille (R.F.C.P.) Quant aux incendies, malgré les idées reçues, une maison qui dispose d’une ossature en bois résiste mieux aux incendies qu’une construction en béton. En outre, la paille, utilisée en rembourrage, est tellement compressée que la combustion est difficile. L’engouement pour ce type de constructions est grandissant en France. Cependant, les professionnels capables d’accompagner leur réalisation ne courent pas les rues. Le R.F.C.P. regroupe des architectes, des maîtres d’ouvrages et des artisans formés à la construction en paille. D’un professionnel à l’autre, le prix d’une maison en paille varie entre 800 et 1.400€ du m2. Il est aujourd’hui possible de trouver des panneaux préfabriqués afin d’ « auto-construire » son logis. Sur Internet, il existe par ailleurs des forums d’échanges d’informations et mêmes des vidéos explicatives. Informations : www.campaillons.eu S.L.

Les solutions Alternatiba dans un livre Alternatiba, c’est cette communauté de citoyens qui lutte depuis 2013 contre le dérèglement climatique. Tout a commencé le 6 octobre 2013 quand, près de 12.000 personnes se sont retrouvées à Bayonne dans le tout premier village des alternatives au changement climatique. Ce jour là, l’épouse de Stéphane Hessel appelait à créer 10, 100, 1000 Alternatiba. Deux ans plus tard, c’est chose faite. Des dizaines et des dizaines de villes et villages ont vu naître des initiatives similaires. Alternatiba c’est aussi 5.637 km parcouru du 5 juin au 26 septembre dernier, dans 6 pays d’Europe, à vélo, au fil de près de 200 étapes à la rencontre des habitants, à l’approche de la COP 21. Ce Grand Tour a inspiré l’ouvrage Alternativez-vous. Simple et concis, ce livre d’une quarantaine de pages accompagnées d’illustrations, est une source précieuse d’inspiration. Vous y trouverez des pistes et gestes concrets à adopter au quotidien pour notre planète. Comme l’écrivent les auteurs de l’ouvrage, « c’est plus souvent l’action qui crée la prise de conscience que l’inverse », le moment est donc venu de nous « Alternativer » ensemble… et de le faire savoir ! Pour vous le procurer : www.la-boutique-militante.com/36_alternatiba A.B.

N’oubliez pas de scanner votre magazine avec votre application iReality ! AVRIL-MAI 2016

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SAVIEZ-VOUS LELESAVIEZ-VOUS

Légumes tous terrains Faire pousser des salades sur le toit d’un hôtel à Paris ou dans un square à Nantes, c’est original et tout à fait sérieux. A tel point qu’en Île-de-France, les légumes ont déjà conquis autant de bitume qu’il y a de maraîchages. Plusieurs mouvements comme Les incroyables comestibles ou Colibris encouragent ces potagers urbains où chacun peut planter et consommer. L.D.

Les médicaments, ça se recycle aussi !

REPAIR CAFÉ Rien ne se perd tout se transforme Né en 2009 à Amsterdam, les Repair Café sont des rendez-vous réguliers organisés par des citoyens désireux de réparer ensemble les objets du quotidien au lieu de les jeter. Réparer un vélo dont la chaîne a déraillé, installer des logiciels open-source, faire un ourlet, réparer un sèche-cheveux... tout se fait ensemble. Loin de casser le marché des professionnels de la réparation, cette initiative attire l’attention du grand public sur le caractère réparable des objets du quotidien. Cinquante Repair café se répartissent dans l’Hexagone et on en dénombre pas moins de 866 à travers le monde ! Rendez-vous sur le site repaircafe.org pour en rejoindre un et retrouver des informations pratiques sur l’organisation d’un repair café local. S.L.

Que faire de vos médicaments non utilisés ou périmés ? Il faut les rapporter dans une pharmacie, qui a l’obligation légale de vous les reprendre. Collectés par l’association Cyclamed, ils sont ensuite incinérés dans des unités de valorisation énergétiques (une cinquantaine en France) qui produisent de l’énergie permettant d’éclairer et de chauffer des logements. Quant aux aiguilles, cathéters et autres déchets médicaux piquants ou coupants que vous pouvez utiliser (si vous êtes diabétique par exemple), il ne faut surtout pas les mettre à la poubelle ! Vous pouvez demander à votre pharmacien une boîte jaune et verte pour les jeter. Ensuite, pour trouver le point de collecte le plus proche de chez vous, il suffit de taper votre code postal ou votre ville sur le site internet de l’éco-organisme DASTRI. A-G.M.

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Tous composteurs ! Les biodéchets (épluchures, marc de café, fleurs fanées, etc. ) représentent plus d’un tiers de nos ordures ménagères. Aujourd’hui, nous les mélangeons à d’autres déchets dans nos poubelles, mais les trier permettrait de produire du compost, directement utilisable comme fertilisant par les agriculteurs, ou du biogaz, pour générer chaleur, électricité ou carburant. Depuis 2012, les hypermarchés sont obligés de le faire, et cela pourrait bientôt être notre tour. Les communautés d’agglomération de Lorient, Niort ou du Pays de Grasse s’y sont déjà mises. Les 2e et 12e arrondissements de Paris le testeront prochainement. F.C.

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AVRIL-MAI 2016


SAUTE AUX YEUX ÇAÇASAUTE AUX YEUX A la manière d’une vitre, l’atmosphère laisse passer le rayonnement solaire dans la lumière visible …

Climat et dérèglement Le climat est le fait d’interactions complexes entre l’atmosphère, les océans, les glaces et les terres émergées, entretenues par le rayonnement solaire. Certains constituants de l’atmosphère absorbent une partie de ce rayonnement et la réchauffent par effet de serre. Malgré une distribution inégale de l’énergie en provenance de notre étoile qui atteint la surface de la Terre, le système est dans un état d’équilibre. Sur de très longues périodes, la moyenne des températures reste à peu près constante. Il arrive cependant qu’il y ait des aberrations, et que le climat se dérègle naturellement, alternant ères glaciaires et inter-glaciaires. Mais ces phénomènes sont assez progressifs, et s’étale sur des centaines voire des milliers d’années. Or, depuis le début de l’ère industrielle – l’anthropocène – il change à une vitesse inédite, sans commune mesure avec ce que l’on sait des variations passées. Le lien de cause à effet est évident : le dérèglement climatique actuel est bien imputable aux activités humaines.

Par Raphaël Lévêque

© Illustration Ghayth Chegaar

Petit à petit, certains biomes, comme les forêts humides, laissent la place à d’autres au climat plus aride, comme les savanes ou les déserts.

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… mais retient les infrarouges renvoyés par la surface terrestre…


... et absorbe donc une partie de l’énergie solaire, ce qui réchauffe l’air.

Les gaz favorisant l’effet de serre ont des origines naturelles, comme les volcans, ou anthropiques, comme les transports ou les industries mais dans un rapport d’1 pour 100.

Certaines îles basses du Pacifique tropical et de l’océan Indien sont déjà condamnées à disparaitre, comme les Kiribati ou les Maldives.

La circulation océanique est l’une des pièces maîtresses – mais fragile – dans l’équilibre climatique.

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PAROLES D’ENFANT PAROLES D’ENFANT Bonjour,

ais là co m me to us ce, en Picard ie, m an Fr en ite ab j’h l, qui vit dans les Mo i, c’est Gabrie ler vo ir mon père al ur po il, és Br les ans, je suis au ssus de Rio. montagnes au de va co m mencer. Ça s qu’au Brésil il or al e in rm te se En France, l’hiver and même. réchauffer mais fait to ut drôle qu es t en train de se e èt an pl la e qu t je vo is des images To ut le monde di mpte. Sauf quand co t en m ai vr s pa je ne m’en rend s diminuent. des glaciers qui y a des tonnes nord et au su d il au se es er ch sé la st t acheter de l’eau Ici, au Brésil, c’e s amis qui do iven de tré on nc re e ns des camions de pluie. J’ai mêm son. L’eau vient da ai m ès ur le ns da us heter car c’est tr car il n’y en a pl ne peut pas en ac de on m le ut to mais je crois que je plissent... Même si cher. e les puits se rem qu ur po ir vo eu pl J’espère qu’il va . po ur les vacances il le so le e préfèr es, des fleurs de a beauco up d’arbr y Il . jo lis, lle be ès tr a des oiseaux très y Il . Ici, la nature es t ut rto pa t s, rs, la nature es , des petits lézard to utes les co uleu iers, des écureuils gu an m s le ns da des petits singes etc.

tent des plantes tte nature, ils met ce . up co au be t en t pas to ujours bien Les Brésiliens aim ils ne la protègen , ce an Fr en e m parto ut, mais co m . Sa qu’il faut protéger rêt amazonienne , fo ja de so an du gr r la te a an es po ur pl br ar s Par exemple, il y de t en up te car les gens co t avait été détrui surface diminue l’or. À Rio, la forê de t er es ch C’ er u. ch ea d’ ou us faire de l’élevage la ville n’avait pl tations de café et an ville de Rio es t pl s la t de an ire en fa nt ai m po ur et r te an pl t ! déci dé de re réable et importan l’empereur qui a t. Co m me c’est ag rê fo la r pa ée ur de no uveau ento publiques certaines écoles ns Da n. io nt te at attiré mon ues, co m me Ici, autre chose a uteilles en plas tiq bo s le r lte co ré t ts. À partir d’un les enfants do iven gagnent des po in x s eu et s pa t en atériel d’école, de ça elles ne po llu ent gagner du m uv pe ils ts in po certain no mbre de ordinateurs. ça s choses co m me n devrait faire de ’o qu s et le en er bi ag st co ur Je trouve que c’e les villes po ur en les écoles et dans nt le tri mais ns isa da fa , ce en an di Fr en ille, j’ai gran m fa s je a m ns Da r. grand chose mai personnes à trie es t peut-être pas C’ s. n pa io it nt fa te at le e de faire to ut le monde ne la planète, co m m de ais ai er ça im e j’a qu e, e core jeun sais quand mêm t trop. Je suis en en de. ff on au m ch le ré ut la i lle et po ur to be aux énergies qu re tu na e un monde avec grandir dans un Merci.

Gabriel, 11 ans.

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RENCONTRE RENCONTRE VANDANA SHIVA

Chercheuse, écologiste, écrivaine et militante féministe Directrice de la Fondation de la Recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles Prix Nobel alternatif 1993

Toute ma vie je sèmerai des graines d’espoir Depuis la fin des années 1980 Vandana Shiva, drapée de son sari rouge, milite pour une révolution écologique non-violente. A l’image de Gandhi.

Greenup : Quels messages avez-vous envoyés aux décideurs lors de la COP21 ?

Vandana Shiva : D’abord c’est un trop grand laps de temps pendant lequel les engagements n’ont pas été tenus ! La Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques a été signée en 1992, au Sommet de la Terre de Rio. Si on est là c’est parce que les lobbies qui ont causé ce changement font pression. Les dirigeants devraient avoir honte d’avoir eu 21 conférences sans avoir abouti à quoique ce soit de concret ! S’ils continuent d’échouer de la sorte, de toute façon, la société civile continuera à chercher des solutions pour protéger cette belle planète.

Pouvez-vous retracer vos actions ?

Depuis plus de trente ans je protège la biodiversité des graines et la promotion de fermes écologiques. Avec mon réseau Navdanya, nous avons créé 120 banques de graines communautaires. L’idée est que les fermiers aient des graines à portée de main. D’où le concept de liberté des graines. Nous voyons les graines comme un bien commun qui nous a été légué, que nous devons protéger

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aujourd’hui des multinationales qui veulent se les approprier pour en faire des OGM.

En quoi ce modèle porte-t-il ses fruits ?

Les expériences de ces dix dernières années prouvent que l’agriculture biologique est la façon la plus efficace d’endiguer ce changement climatique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. 30 à 40 % de ces gaz proviennent de l’agriculture industrielle. Le système alimentaire de masse détruit la santé des gens, appauvrit les fermiers, crée des conflits et des réfugiés, de la famine, des pénuries d’eau. Tous ces problèmes apparaissent en même temps que le changement climatique. Ce qui est encourageant c’est que partout où je voyage les gens souhaitent une rupture avec ce modèle.

En Inde vous vous êtes aussi attaquée à la multinationale américaine Coca Cola

Coca-Cola vole l’eau aux paysans indiens. En 2003 il y avait une usine de Coca-Cola à Plachimada, un petit village du Kerala. Les femmes de là-bas m’ont demandé de les aider. Coca-Cola


© DR

leur volait 1,5 million de litres d’eau par jour. Toute l’eau des bouteilles de Pepsi-Cola ou de Coca-Cola est volée. Et quand c’est transformé en cola ils ajoutent tout un tas de substances toxiques nuisibles pour la santé. Ce jour-là je me suis jurée de ne plus jamais boire de Coca-Cola !

Qu’avez-vous entrepris dernièrement ?

En octobre j’ai fait un pèlerinage à l’ashram de Gandhi, à Sevagram, en Inde, pour encourager la non-violence dans le monde. Je suis aussi allée à Indore, dans la région du Madhya Pradesh. A l’époque de l’Empire britannique, le botaniste Sir Albert Howard, y est allé après avoir s’être rendu compte qu’on l’avait envoyé en Inde pour y introduire une agriculture chimique. Il a vu que le sol était fertile, qu’il n’y avait pas de pesticides dans les champs. Dans An agricultural testament [Le Testament Agricole, Édition Vie et Action, 1940 ; Éditions Dangles, 2010], un livre qui est la base de l’agriculture biologique contemporaine, il écrit : « Je ne

pouvais pas faire mieux que d’apprendre des traditions de ces paysans. » Je suis heureuse que suite à ce pèlerinage l’université

Qu’est-ce qui vous permet d’espérer ?

Nous avons deux possibilités. Nous considérer au-dessus des espèces en détruisant ce qui nous permet de survivre. De l’autre côté, nous avons la possibilité d’un autre futur. Se débarrasser de ces processus destructeurs : 500 ans de colonisation, 250 ans d’âge des énergies fossiles. Le recours aux énergies fossiles a créé une philosophie productiviste. Nous devons maintenant nous tourner vers une philosophie écologiste. Tant que des gens sont engagés pour protéger cette Terre et se respecter, quelles que soient les races, les religions, les genres, nous pouvons planter les graines de l’espoir.

Propos recueillis par Julien Le Gros

A LIRE Lionel Astruc « Vandana Shiva - Pour une désobéissance créatrice » - Actes Sud 2014 - 19€

d’Indore ait décidé de se consacrer à l’agriculture biologique.

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EN21 ( INITIATIVES ) TOUR DU MONDE

AMÉRIQUE DU NORD AMÉRIQUE DU SUD ASIE AFRIQUE OCÉANIE

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AMERIQUE DU NORD LES MAUVAIS ÉLÈVES CHANGENT DE CAP

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Neuf États prennent de l’avance

Alors que le dossier climat coinçait à Washington, neuf États* ont lancé en 2005 le premier programme américain de plafonnement obligatoire des émissions et d’échange de crédit carbone. Ciblant les centrales électriques, le RGGI** a réduit d’un tiers les émissions de CO2 de ces États (47 mégatonnes de CO2 évitées depuis 2008), injecté 1,3 milliard de dollars [1,2 milliard d’euros] dans l’économie locale, créé 14.000 emplois et réduit les dépenses en énergie des ménages de 460 millions de dollars [429 millions d’euros] depuis 2012. Le projet espère servir de modèle dans le cadre du Clean Power Plan, et permettre d’ici à 2030 une réduction de 32% des émissions des centrales électriques. *Connecticut, Delaware, Maine, Maryland, Massachusetts, New Hampshire, New York, Rhode Island et Vermont **RGGI : Regional Greenhouse Gas Initiative (Initiative régionale sur les émissions de gaz à

effet de serre).

Par Mahaut Launay

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EpiCenter : pour un changement social et environnemental

© Artists for Humanity Boston

L’actuel EpiCenter est, depuis 2004, le premier bâtiment certifié LEED-Platinium à Boston, grâce à ses panneaux photovoltaïque et à la collecte des eaux de pluies. Début 2017, EpiCenter multipliera même par 4 sa surface, et deviendra l’un des plus grands bâtiments à énergie positive de Boston. Sa mission est double : « Offrir un avenir durable aux jeunes et à l’environnement », grâce notamment à l’association Artists for Humanity qu’il héberge. Cette dernière embauche, dans ce bâtiment, 250 jeunes issus de milieux défavorisés en apprentissage dans l’industrie de l’art et du design. Aux États-Unis, près de 730 millions de m² de bâtiments construits ou en projet sont certifiés LEED.

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Apple, le bon élève-écolo ?

Apple a été consacrée en 2015 entreprise de l’Internet la plus efficace énergétiquement par… Greenpeace ! Il faut dire que le géant californien multiplie efforts et annonces : en 2014, déjà 100% de ses centres de données et 94% de ses locaux étaient convertis à l’énergie renouvelable, sur un objectif à terme de 100%. Ses constructions en cours – y compris un QG titanesque dans la Silicon Valley – seront également vertes. Surtout, Apple a promis de convertir ses usines chinoises aux énergies propres. Une transition quasi-nécessaire, car les trois quarts du bilan carbone de l’entreprise sont liés à la fabrication de ses produits. Apple est aussi l’une des 81 entreprises à s’engager pour le climat aux côté de l’administration Obama, via l’American Business act on climate pledge.

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Incroyable : États-Unis et Canada sont enfin prêts à parler climat. Après son Plan d’action pour le climat, Barack Obama a lancé en août 2015 son fameux Clean Power Plan. Des engagements forts quand on sait que les USA, deuxième émetteur mondial de CO2, n’ont jamais ratifié le protocole de Kyoto. De quoi sonner la fin d’une inertie diplomatique nord-américaine?

Project neutral : petite échelle, grande motivation

Entre voisins, ils ont changé leurs fenêtres, leurs pommeaux de douche et utilisé les transports en commun, parce que « si tout le monde s’y met, cela change la donne » ! Sous la houlette de Project neutral, cinq quartiers de Toronto (Canada) ont écrit et mis en place leur propre plan de réduction des émissions de CO2. En trois ans, la plupart des participants avaient déjà atteint une baisse de 20%. Le pari de ce projet, c’est de motiver les habitants quartier par quartier, par le biais des associations existantes. Les actions sont ultra-locales, mais la démarche peut s’exporter. Deux autres quartiers de villes voisines vont bientôt rejoindre l’initiative.

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AMERIQUE DU SUD AMÉRIQUE DU SUD : ENJEUX DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Déforestation, disparition progressive de l’écosystème andain, destruction de la barrière de corail, etc. Les effets du réchauffement climatique sont nombreux. Sans compter que le Brésil et le Mexique font partie des pays les plus pollueurs du monde. Abritant le « poumon vert de la planète », qui absorbe à lui tout seul un quart du carbone sur Terre, la plupart des pays du continent se mobilisent, et incluent dans leur agenda la réduction des polluants et la lutte contre la déforestation illégale. À l’image de Dilma Roussef, la présidente brésilienne, qui a annoncé une réduction des gaz à effet de serre de 37% d’ici à 2025.

Par Adeline Haverland

© Olenska 76

La présidente chilienne Michelle Bachelet vient d’approuver, lors la conférence Our Ocean organisée en octobre à Valparaiso, au Chili, la création au large de l’île de Pâques d’un parc marin aux dimensions impressionnantes : 720 000 km2, soit 30% de plus que la France ! Située à environ 3.800 km des côtes chiliennes, l’île est surtout connue pour son isolement et ses statues monumentales, les moaïs. Mais elle abrite aussi un fond marin extrêmement riche, qui héberge plus de 142 espèces endémiques de la région, dont 27 sont menacées d’extinction. La communauté des Rapa Nui, à l’initiative de la démarche, avait demandé que la zone devienne une « no take zone », où l’extraction de poissons, coquillages ou toute autre ressource serait interdite. Les habitants de l’île pourront eux continuer la pêche dans un rayon de 80 km. Lors de la même conférence, Michelle Bachelet a également annoncé la création d’un parc marin autour des îles Desventuradas. Moins connues que l’île de Pâques, elles abritent une faune marine à 72% endémique, une raison suffisante pour la protéger.

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Chili, la création du 3e plus grand parc marin du monde

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Bolivie: des plantes qui économisent l’eau Quinoã, faux poivriers, ou encore churqui… En tout, pas moins de 50 espèces végétales ont été identifiées en Bolivie comme permettant un usage rationalisé de l’eau. C’est dans le cadre du projet Gestor (Gestion des ressources naturelles et du changement climatique) qu’une association suisse, Helvetas, et le gouvernement bolivien se sont employés à trouver des ressources qui permettent de préserver au maximum l’eau. « Les plantes que nous avons identifiées ne détruisent pas la terre et consomment peu d’eau, contrairement à d’autres plantes populaires comme l’Eucalyptus », explique le représentant de l’ONG en Bolivie, Marcelo Barrón. « Nous sommes conscients que l’eau est un des principaux enjeux du réchauffement climatique, qu’elle a un impact déterminant dans le développement des sociétés ainsi que sur le niveau de pauvreté », ajoute-t-il pour justifier l’initiative. Au-delà de l’étape d’identification, le projet cherche à inciter les populations locales à revenir vers la culture de ces plantes natives.


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Associer intégration sociale et défense de l’environnement, c’est l’idée qu’ont eu, il y a 18 ans, les habitants de la favela do Alemão à Rio de Janeiro. A la clé, récolte des eaux de pluie, installation d’un biodigesteur, mise en place d’un jardin communautaire, etc. En 1997, lorsqu’ils se réunissent pour la première fois, c’est pour demander la création d’un parc autour de la Serra da Misericordia, un des derniers espaces verts non construits dans la zone nord de Rio de Janeiro. Près de 2,5 millions d’habitants côtoient ce relief, ce qui représente à peine 4 m2 d’espace vert par personne sur cette zone, bien loin des 12 m2 recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La création d’un parc, au-delà de son importance écologique, est aussi un enjeu social et de santé publique. Depuis, même si la pérennité du massif n’est pas assurée, l’association a diversifié ses initiatives. Face à la dégradation évidente des conditions de vie dans la favela, il fallait montrer qu’il est possible d’allier écologie et économie.

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A Rio, une association veut créer une « éco-favela »

Déchets contre nourriture D’après les données de 2013, le Brésil ne recycle qu’à peine 2% de ses 76 millions de tonnes de déchets. Un chiffre effrayant quand on sait que, selon le dernier rapport de l’Institut de l’Économie pour le Climat, 3 millions de tonnes recyclées permettent d’éviter 2 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Pour sensibiliser les Brésiliens à ce sujet, la municipalité de Porto Alegre, dans le sud du pays, a mis en place le programme Troca Solidária, le « troc solidaire », dans ses favelas. Chaque samedi, en échange de 4 kg de déchets apportés dans les unités de tri de la ville, la commune offre aux habitants 1 kg de légumes. « Il était difficile de

© Pixabay / Prylarer

faire comprendre l’impact du tri aux habitants. Avec ce projet, nous avons trouvé une façon d’en faire une action positive », explique André

Carus, responsable du projet pour la ville. Dans des quartiers souvent touchés par la précarité et la faim, le succès de l’initiative a été immédiat : chaque semaine, la ville reçoit en moyenne plus d’une tonne de résidus et distribue 320 kg de nourriture.

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AFRIQUE L’AFRIQUE, MAUVAIS ÉLÈVE EN MATIÈRE D’ENVIRONNEMENT ? Greenup a sélectionné 5 initiatives qui prouvent que le continent essaie de faire face au réchauffement climatique. Par Julien Le Gros

Umuganda Africa, mon quartier propre et solidaire est un concept qui vient du Rwanda. « Kinyarwanda umuganda » signifie tâche communautaire. L’idée est d’inciter les habitants d’un quartier à s’occuper eux-mêmes de son assainissement. Tout est parti en 2013 de l’association International hope week, qui œuvre pour l’éducation en Afrique. Un premier rassemblement à Kigali a mobilisé 400 jeunes de divers pays africains. Lola Simonet, une des porte-paroles de l’association se souvient de sa surprise en arrivant dans la capitale rwandaise, Kigali, réputée comme la Suisse de l’Afrique: « Dès l’aéroport on nous retire nos sacs

plastiques. Si Kigali arrive à un tel degré de propreté pourquoi pas d’autres capitales africaines ? » Au

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Cotonou is de nça Fra t u tit Ins

Rwanda chaque samedi du mois toute la population accomplit un travail d’intérêt général : balayer une rue, rénover une route, faire un travail des champs, recycler des ordures. Depuis 2014 cette organisation a essaimé à Bamako, Dakar et Conakry, où des familles ont commencé à nettoyer leurs quartiers. Alors à chacun son balai !

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© Sincelor et Stone

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Umuganda, prendre son quartier en main

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Artistes mobilisés au Bénin De l’art pour sensibiliser les populations. En lien avec la COP21, l’exposition « Rendez-vous climat » à l’Institut français du Bénin regroupait huit jeunes artistes locaux. Leurs œuvres : fresques murales, tableaux, installations, planches de BD, traduisent leurs inquiétudes face au changement climatique. Sébastien Boko, sculpteur sur bois et plasticien, est aussi slameur. Et ça se sent dans son engagement : « Le danger est imminent » prévient-

il. « Il faut qu’on change de comportement et qu’on regarde les réalités en face. » Des réalités que ce jeune artiste perçoit

dans sa vie quotidienne. A Cotonou, la capitale économique du Bénin, la pollution atmosphérique est très importante. Dioxyde de carbone, dioxyde de souffre, cobalt, monoxyde de carbone, etc. Ces émanations dont les noms inquiètent proviennent en grande partie de motos mal entretenues qu’on appelle « Mate » ou « Suzuki ». La conscience des enjeux n’empêche pas l’humour. Dans une bulle un des artistes a écrit : « Je crois que mes prières ont marché, il va bientôt pleuvoir. Voisin garde bien le sodabi. A la fin de la pluie on continue la fête ! » Le sodabi est un dérivé du vin de palme très prisé au Bénin.


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Lamb, une fable éthiopienne

Lamb, premier film éthiopien présenté au festival de Cannes au

printemps, est sorti sur les écrans français en septembre. C’est l’histoire d’Ephraïm, un garçon de neuf ans. Quand sa mère meurt lors d’une famine, son père l’envoie avec sa brebis, chez des parents éloignés, dans la région la plus verte du pays. Loin de sa terre natale, dévastée par la sécheresse. Au-delà des paysages magnifiques et d’une réflexion sur le déracinement le film est une ode à la nature. « Nous avons tourné dans

rt ou tc te u a

des endroits très ruraux où les gens ne savent même pas ce qu’est un tournage », explique le réalisateur

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Yared Zeleke. Cette histoire, c’est un peu la sienne. Enfant dans les faubourgs de la capitale Addis-Abeba, à l’époque des grandes famines [1984 et 1985], il est arraché à sa famille par la guerre [conflit avec l’Erythrée]. Depuis, l’Éthiopie s’est engagée à préserver son patrimoine fragile. Le gouvernement compte en effet réduire ses émissions de gaz à effets de serre de 64% d’ici 15 ans, en misant sur les énergies renouvelables, les panneaux solaires sur les habitations, les fermes éoliennes et un important projet de barrage.

Du bio dans un bidonville au Kenya

Faire pousser des tomates bio dans une ancienne décharge en plein bidonville. C’est ce que fait depuis 2008 la dizaine de jardiniers de Kibera Youth Reform, une association de réhabilitation des anciens délinquants. Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi au Kenya, compte plus de 200 000 habitants. Victor Matioli est sorti de la rue grâce à ce travail :

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Kindia, vers l’autogestion verte

Kindia 2015 est un projet de développement durable initié en 2012. Il est issu d’un partenariat entre la ville de Kindia, en GuinéeConakry, l’association Guinée 44, basée à Nantes, l’UNICEF, diverses ONG et Canal +. Pendant quatre ans une équipe de cette dernière a suivi ce projet au long cours, avec un bilan vidéo tous les ans. Kindia est à seulement 135 km de la capitale Conakry, l’une des plus polluées du continent. La ville et ses 250 000 habitants est essentiellement tournée vers l’agriculture. Dans le documentaire Kindia, un défi durable, on suit les progrès effectués par les habitants. Comme ceux de Karamoko Keita, paysan de Bigori devenu maître bouvier, qui utilise la traction animale pour le labour. Guinée 44 a aussi contribué à l’accès à l’eau potable pour les habitants, ou à la scolarisation

« Mes parents n’avaient pas d’argent pour m’aider, je commettais des larcins. J’étais négligé par la communauté. » Aujourd’hui il a un statut social grâce à

ce programme, aidé par des financements internationaux. Il a fallu un mois pour nettoyer ce qui était autrefois une déchetterie, le long de la voie de chemin de fer qui va de Mombasa, au Kenya, à Kampala, en Ouganda. Victor s’occupe désormais faire pousser tomates, carottes, bananes, le tout avec des engrais naturels. « On a eu des salades mais on n’a pas pu les replanter à cause des pluies et des sécheresses. » Ces fruits et légumes sont vendus l’équivalent de quelques centimes d’euro le kilo aux habitants du quartier de Kambu Muru, développant ainsi l’économie locale.

des jeunes filles. Ou encore l’histoire de ces vingt-deux chômeurs, devenus éboueurs et trieurs de déchets sur le marché de Kindia. Avec des bénéfices pour la communauté, car les déchets biodégradables ont été vendus aux maraîchers de la ville. Cette opération de tri sélectif est pilote dans un pays trop longtemps accablé par les conflits.

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ASIE LA COURSE CONTRE LA MONTRE DU CONTINENT ASIATIQUE

L’Asie compte 4,3 des 7,3 milliards de Terriens… et 4 des 5 plus gros émetteurs de CO² (Chine, Inde, Russie et Japon). Ses citoyens et ses institutions s’adaptent avec combativité aux changements environnementaux.

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Les mines indonésiennes dans le viseur

L’information est le carburant vital de toute action : c’est ce qu’ont compris les membres du réseau de plaidoyer indonésien JATAM, rassemblant depuis 2011 des ONG et des communautés locales. Objectif : obtenir toutes les données sur les conséquences de l’activité des compagnies minières de la province du Kalimantan Oriental (11% de la superficie du pays) sur l’environnement, la santé et la sécurité des personnes. Autour de la capitale régionale Samarinda, ce sont 70% des terres qui sont allouées aux concessions minières. Malgré la promulgation d’une loi en 2008 contraignant les firmes à la transparence, JATAM a dû multiplier les démarches légales à partir de 2012 pour n’arracher aux entreprises extractives qu’une partie des informations auxquelles les citoyens ont droit. Son combat, porté finalement auprès d’une cour de justice locale après de nombreux renvois d’institutions nationales, est encore en cours.

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Démarche participative

En Russie, c’est le ministère des Ressources naturelles et de l’environnement qui demande aux citoyens de signaler les infractions sur une vaste carte du pays. La page Nacha Priroda (« Notre nature ») lancée fin 2013 a permis, grâce à la géolocalisation, de situer 352 abus, principalement en Sibérie et dans la région « Centre » autour de Moscou. Les internautes peuvent suivre l’évolution du traitement du dossier par le Ministère : fin octobre 2015, 71% des signalements étaient « en cours d’analyse », 23% « confirmés » et 6% « rejetés ». En temps réel, des informations de suivi sont fournies et une photo du site nettoyé est postée en fin du processus.

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© pixabay / Exotours

Par Constance Desloire

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Sauver le Mékong

Les quatre pays rassemblés au sein de la Commission de la Rivière Mékong depuis 1995 (Laos, Vietnam, Thaïlande et Cambodge) déploient un volet « Changement climatique et initiative d’adaptation », où la collaboration internationale est un critère majeur de réussite. Il s’agit de préparer les riverains et les agriculteurs aux phénomènes naturels déréglés de plus en plus nombreux, en s’inspirant de leur savoir-faire. Par exemple, construire des digues de mangroves et d’eucalyptus plus résistantes face à l’infiltration d’eau salée dans les rizières d’eau douce, conséquence de la hausse du niveau de la mer. D’ici à 2100, 38% du delta du Mékong pourrait être sous l’eau. D’autres ateliers visent au contraire à développer des espèces de riz plus résistantes à la sécheresse qui frappe de plus en plus les régions en amont de la rivière.

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Les poids-lourds taxés

1.300 roupies de taxe (17 euros) pour chaque poidslourd qui entrera dans New Delhi : voilà comment les autorités municipales aimeraient faire perdre à la capitale indienne son titre de « ville la plus polluée au monde », octroyé en 2014 par l’Organisation Mondiale de la Santé. Ce sont 57 000 camions qui entrent chaque jour dans New Delhi et représentent 30% des particules rejetées par l’ensemble des véhicules. La Cour suprême a ordonné le démarrage au 1er novembre 2015 de cette mesure pour un test de quatre mois. Cette mesure aurait permis de diminuer de 30% le passage de camions en ville, selon BK Singh, responsable du péage pour la société SYMR.


OCÉANIE LA HAKATASTROPHE SERA-T-ELLE ÉVITÉE ?

L’Océanie est pleine de contradictions. D’un côté nous avons des îles, paradisiaques pour la plupart, des atolls, des motu, tous directement menacés par la montée des eaux liée au réchauffement, et de l’autre l’Australie et la Nouvelle-Calédonie, mauvaises élèves en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Pour ces derniers, il est grand temps de se responsabiliser en matière d’environnement. Et pour les premiers, il n’est plus temps de contrer les causes, mais déjà de s’adapter aux conséquences.

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19 18 Un virage vert

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Année après année, la Nouvelle-Calédonie regarde la mer grignoter quelques mètres carrés des terres de ses voisins, tout en se demandant qui sera la prochaine sur la liste. Pourtant, cette collectivité mélanésienne n’est pas totalement innocente concernant le réchauffement global : en se référant au chiffre par habitant, elle émet 70% de gaz à effet de serre de plus que la métropole. Alors, pour ce pays, qui a plus que doublé ses émissions en 10 ans, il était urgent de se lancer dans la course à la réduction des GES. C’est désormais chose faite, avec le projet « schéma de l’énergie et du climat de la Nouvelle-Calédonie ». Il constitue rien de moins que le cadre de la politique énergétique de la collectivité pour les 20 prochaines années. Une nécessité pour la Nouvelle-Calédonie, qui importe plus de 95% de son énergie, ce en grande majorité de sources fossiles. R.L.

Les mangroves au secours des îles Kiribati

Kiribati est un État composé d’une multitude d’îles dispersées sur un territoire gigantesque grand comme sept fois la France. Pour la plupart il s’agit d’atolls, dont l’altitude ne dépasse que rarement 2 mètres. Pour elles, s’adapter à la montée des eaux, même de quelques centimètres, est une question de survie. Quoi de plus normal pour cela que d’utiliser un moyen de défense utilisé par la nature depuis longtemps : les mangroves ? Les mangroves sont un outil particulièrement puissant contre différents aspects environnementaux déplaisants. D’une part, elles constituent un refuge pour bon nombre d’espèces, notamment le corail, avec lequel elles fonctionnent en symbiose. D’autre part, elles constituent une barrière naturelle efficace contre les évènements climatiques exceptionnels et contre la montée des eaux. Une fonction qu’elle partage aussi avec le corail. En installant un peu partout des « nurseries » à mangroves, les Kiribati tentent ainsi d’anticiper une désormais inéluctable disparition de certaines de ses îles.

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L’Australie rattrape son retard

L’Australie est depuis longtemps à la traîne dans la lutte contre le réchauffement. Elle est d’ailleurs classée 2e au rang mondial des pays les plus émetteurs de GES par habitant. Une situation assez étonnante pour ce « payscontinent » qui comprend quasiment tous les climats possibles, de la haute montagne au désert, en passant par la forêt tropicale et les récifs coralliens. Pour accompagner le gouvernement, les ONG ou les entreprises dans leurs démarches pour respecter les engagements internationaux en matière d’émission de GES, l’Australie s’est doté d’un centre de recherche dédié, la National Climate Change Adaptation Research Facility (NCCARF). Parallèlement, le centre mène des recherches dans de nombreux domaines liés à l’environnement. R.L.

R.L.

Une application au service de la faune et de la flore

Choisissez une plante, un insecte, une fleur ou un animal et prenez un maximum de photos de lui. Voilà ce qui est proposé aux Australiens munis d’un smartphone doté d’une application de géolocalisation. L’objectif de l’initiative ClimateWatch du Bureau de météorologie et de l’université de Melbourne est de suivre l’impact des changements climatique sur le comportement saisonnier des espèces. Comment les animaux se déplacent-ils quand il y a des pluies accrues ? Certaines plantes ont-elles disparu de régions précises à cause des hausses de température ? Depuis 2009, la participation des « scientifiques citoyens » permet d’accroître le volume de données recueillies par les équipes de chercheurs traditionnelles. C.D.

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CLIMAT, LES MOTS ET LES PHRASES Comment se disent les maux du climat et quelle rhétorique pour un avenir menacé ? Dans l’abécédaire des méfaits subis par le climat et de l’urgence à agir, la lettre « z » aurait première place : zéro émission de gaz à effet de serre (GES)... Une utopie ? À l’origine du réchauffement climatique, ils ont atteint une concentration inégalée depuis 800 000 ans. Balayé prestement, le « a » d’avion. Et d’autruche : « faire l’autruche », tendance trop humaine devant évoluer vers l’adaptation avec un grand A, qui consiste à modifier habitats, infrastructures, systèmes de santé et modes de production agricole. S’impose ici le « f » de financement et de Fonds verts pour le climat, lequel, promis par les pays industrialisés en 2009 à la Conférence de Copenhague pour aider les pays pauvres à lutter contre le dérèglement climatique, se dote de 7,4 milliards d’euros après de longues négociations. Deux mots et encore un mal… La COP21 en aimante d’autres. Exemples à la lettre « d ». Deux degrés, c’est le réchauffement que la terre ne doit pas excéder d’ici 2100. Déforestation : galopante. Développement durable : incontournable. De quoi mettre chacun face à sa responsabilité majuscule. Un enjeu souvent formulé à voix haute. Des mots aux phrases... « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Jacques Chirac, alors président de la République en visite au IVe sommet de la Terre à Johannesburg, usait encore en 2002 d’une métaphore pour dire le hiatus entre une nature piétinée et l’indifférence des hommes. Plus tard, les figures de style s’estomperont des discours. Moins de détours alors que le climat va se dégradant. « On a oublié d’inviter la terre à la conférence sur le climat du sommet de Copenhague », dénonçait, implacable, le philosophe Michel Serres en 2009. Aujourd’hui, sur le fil, la rhétorique puise au concret, assène. Du 6 au 25 octobre, lors du Train du climat, tour de France informant sur le sujet initié par la SNCF et les 3 groupes d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), des assureurs ont eu ce constat : « Au cours de ces 50 dernières années, la fréquence des catastrophes naturelles liées au climat dans le monde a été multipliée par plus de 5... » De quoi réveiller les consciences. « Ne regardez pas le monde se défaire derrière votre ordinateur. », demandait Nicolas Hulot le 7 octobre. Aude Brédy

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INTERVIEW INTERVIEW

Explorer l’impossible Bertrand Piccard

Créativité, peurs, changement, croissance : voici le genre de mots que Bertrand Piccard associe au changement climatique. C’est peu commun. Tout à la fois psychiatre, pilote, explorateur, auteur et conférencier, le Suisse est aussi le premier homme à avoir réalisé une traversée aérienne entre le Japon et Hawaï sans carburant. Bertrand Piccard partage avec nous sa vision d’un défi climatique qui devrait cesser de nous paralyser. Greenup : Depuis la traversée de votre avion solaire, Solar Impulse, entre le Japon et Hawaï, vous êtes présent dans les médias. Vous parlez peu de la technique et bien plus du message qui accompagne ce projet. Aimez-vous cette position de messager et quel est votre message ?

Bertrand Piccard : C’est vrai qu’à la base, je suis psychiatre et non ingénieur. Ce qui m’intéresse le plus c’est donc l’amélioration de la qualité de vie de la population, et la lutte contre les changements climatiques en fait partie. Si j’ai initié ce projet, c’est pour développer

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un symbole qui va promouvoir de manière attractive un esprit pionnier et d’innovation, plus particulièrement dans le domaine des économies d’énergie et des énergies renouvelables. J’ai voulu que Solar Impulse démontre concrètement l’efficacité des technologies propres en poussant leur utilisation à l’extrême, en leur faisant faire des choses a priori impossible, comme de voler jour et nuit sans carburant pendant plusieurs jours d’affilée. Vous rendez-vous compte : aujourd’hui, un avion solaire peut voler plus longtemps que n’importe quel avion qui transporte des tonnes de carburant.


© Solar Impulse | Revillard | Rezo.ch

Comment vous êtes-vous lancé dans Solar Impulse ?

L’idée m’est venue suite au succès du premier tour du monde en ballon sans escale que j’ai effectué en 1999 avec Brian Jones. Nous sommes partis avec 3,7 tonnes de propane et à l’arrivée, il ne nous en restait plus que 40 kg. J’ai eu peur pendant les 20 jours du vol de tomber en panne de carburant avant la ligne d’arrivée ! C’est là que je me suis promis de refaire un tour du monde, mais cette fois-ci sans aucune énergie fossile. En 2002, j’ai proposé à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne d’étudier ma vision d’un avion qui pourrait atteindre une autonomie illimitée et accomplir le vol perpétuel. La direction de l’étude de faisabilité a été confiée à André Borschberg. Notre complémentarité nous a poussés à nous associer pour diriger ce projet.

Aujourd’hui, vous prenez clairement voix au débat sur le climat, un débat qui dure depuis 25 ans. Selon vous, comment peut-on encore intéresser au changement climatique ?

Il est urgent de changer de langage si nous voulons tenir les engagements liés à la COP21. Dire que la lutte contre les changements climatiques est un gros problème qui coûte cher est un discours déprimant qui décourage tout le monde.

Vous rendezvous compte : aujourd’hui, un avion solaire peut voler plus longtemps que n’importe quel avion qui transporte des tonnes de carburant !

Nous ne motiverons jamais personne à prendre des mesures menaçant sa mobilité, son confort de vie ou son développement économique. Surtout si le but est avant tout de protéger les générations futures d’un problème qui ne sera perceptible que dans plusieurs années. Il faut également arrêter de fixer des buts en termes de température et d’émissions de CO2 sans expliquer la façon de les atteindre. Les solutions existent, et il s’agit maintenant de démontrer les avantages immédiatement rentables que chacun peut en tirer.

Quelles sont les solutions les plus immédiates ?

Aujourd’hui, la moitié de l’énergie consommée dans le monde est gaspillée par la vétusté des technologies que nous utilisons. Les moteurs à combustion, les ampoules électriques, les systèmes de chauffage et d’air conditionné, l’isolation des bâtiments et les processus industriels sont archaïques. Paradoxalement, les changements climatiques sont davantage dus aux pertes occasionnées par ces vieux systèmes que par notre mode de vie à proprement parler… Il est urgent de développer l’efficience énergétique dans tous ces domaines, en comprenant que cela représente un immense marché industriel extrêmement rentable. Grâce aux technologies propres qui existent déjà aujourd’hui,

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© Solar Impulse | Revillard | Rezo.ch

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INTERVIEW INTERVIEW

Bertrand Piccard aux commandes de l’avion révolutionnaire

Le Solar Impulse sur l’aérodrome de Payerne en Suisse

comme celles que nos partenaires ont développées pour Solar Impulse, le grand écart qui existait entre écologie et croissance économique n’est plus de mise. L’humanité pourrait aujourd’hui déjà diviser par deux sa consommation énergétique et ses émissions de CO2, en remplaçant les vieilles technologies polluantes par des technologies propres. Mais il manque les mesures incitatives ou légales pour le faire. Il est maintenant urgent que les gouvernements mettent en place la législation nécessaire pour y arriver… On se contente de vouloir produire toujours plus d’énergie, sans comprendre que l’efficience énergétique représente le marché le plus rentable, avec, à la clé, de nouveaux emplois, du profit et une croissance économique durable.

Vous parlez dans votre livre « Changer d’Altitude, quelques solutions pour mieux vivre sa vie » d’un changement de posture à adopter pour déjouer la peur de l’inconnu. Quelles postures faut-il abandonner face au défi climatique ?

Les êtres humains sont prisonniers de leur façon de penser, de leurs habitudes, convictions et autres dogmes et croyances. Ils ont peur de tout ce qui les fait sortir de leur zone de confort et cela les mène souvent à la catastrophe. Pour les faire évoluer, il y a deux solutions : les laisser tomber dans la crise causée par leurs erreurs, ou alors, et c’est bien sûr ce que je préconise, leur donner confiance dans leur potentiel de changement, dans leurs ressources créatrices, et surtout leur montrer les avantages qu’ils auront à changer. Dans la lutte contre le réchauffement climatique, ils doivent comprendre tous les avantages, même financiers, qu’ils trouveront, et comment une croissance

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économique propre peut être plus rentable que la stagnation que nous vivons actuellement.

Quels sont trois changements fondamentaux que vous voudriez voir à l’œuvre demain et qui faciliteraient l’action pour le climat ?

D’abord une législation claire qui pousserait au remplacement des vieilles technologies polluantes par les technologies propres plus économes en énergie. Ensuite une ré-allocation de l’aide au développement des pays émergents vers des investissements rentables dans le domaine des énergies renouvelables et des infrastructures durables. Tout cela deviendrait possible si l’on comprenait que la protection de l’environnement ne doit pas être la chasse gardée des partis politiques, mais un nouveau débouché économique, financier et industriel.

Vous êtes explorateur. Etes-vous un enthousiaste, un optimiste ?

Je suis un explorateur de la vie, curieux, profondément antidogmatique, ouvert à l’inconnu plutôt qu’aux habitudes. Cela m’a rendu optimiste face à l’immense potentiel que possède l’être humain, mais pessimiste quand je vois ce qu’il en fait ! On me demande souvent comment on devient explorateur. En fait, on ne décide pas forcément ce que l’on va explorer, on décide seulement de sortir des sentiers battus, de prendre tous les chemins de traverse, de saisir toutes les occasions de faire ce que les autres n’osent pas ou n’arrivent pas à faire. Ou plutôt ce qu’ils pensent être impossible. Propos recueillis par Mahaut Launay


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INTERVIEW INTERVIEW

© Piccard Family

BIOGRAPHIE

Bertrand Piccard

Bertrand Piccard avec son père, l’océanographe Jacques Piccard, et son grand-père, le physicien Auguste Piccard

© Solar Impulse | Revillard | Rezo.ch

On ne présente pas Bertrand Piccard en un mot. Ce Suisse de 57 ans est psychiatre, pilote, explorateur, auteur, conférencier, mais aussi président de la fondation humanitaire Winds of Hope qui lutte contre le noma (une forme de gangrène du visage qui touche encore les pays pauvres) et ambassadeur itinérant des Nations Unies. Bertrand est issu d’une lignée d’explorateurs : son grand-père, le physicien Auguste Piccard, a été le premier homme à atteindre la stratosphère en ballon ; quant à son père, l’océanographe Jacques Piccard, il a établi en 1960 le record de plongée sous-marine, en atteignant le fond de la fosse des Mariannes, 10.916 mètres sous la surface, grâce au bathyscaphe conçu par Auguste… Mêlant lui aussi goût de l’exploration et préoccupation environnementale, Bertrand Piccard

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réalise en 1999 le premier tour du monde en ballon sans escale en 19 jours. En 2003, il lance avec André Borschberg le projet Solar Impulse, qu’il préside. Le but : construire un avion solaire qui volera sans carburant ni émissions. En 2015, après notamment une traversée des Etats-Unis et un trajet du Japon à Hawaï réussis, leur tentative de tour du monde en avion solaire s’arrête en raison d’un problème technique qui demande plusieurs mois de réparations. Motivation, esprit d’aventure, gestion du stress et de l’inconnu : dans ses conférences et dans ses trois livres Une Trace dans le Ciel, Le Tour du Monde en 20 Jours et Changer d’altitude, le Lausannois partage les réflexions qu’il tire de ses voyages et de ses pérégrinations intérieures. M.L.


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PALMARÈS PALMARÈS

Ces villes qui se bougent pour le climat Elles ont inscrit la lutte contre le changement climatique au top de leurs priorités. Transports alternatifs, bâtiments écologiques..., tous les moyens y sont employés pour préserver l’environnement. Tour d’horizon des villes les plus vertes de la planète.

VANCOUVER, VILLE LA PLUS ÉCOLO EN 2020 ?

Faire de Vancouver la ville la plus écolo du monde d’ici à 2020, c’est le défi que s’est fixé Gregor Robertson, maire de la cité portuaire, entouré d’une équipe spéciale, la « Greenest City Action Team ». Sa mission ? Réduire les émissions de CO2 de 33% ! La ville semble engagée dans la bonne voie : malgré la hausse de sa population, ses émissions ont baissé en vingt ans. Outre ses pistes cyclables, piétonnes, et jardins collectifs à foison, Vancouver est le berceau des innovations cleantech. 90% de la ville est alimentée par de l’énergie verte, pour la plupart hydraulique. Enfin, la cité a cessé d’investir dans la construction de routes pour doper les transports alternatifs, véhicules électriques en tête, avec déjà 250 bornes de recharge à disposition.

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SAN FRANCISCO, LA CITÉ ZÉRO DÉCHETS

Première ville des États-Unis à interdire l’utilisation des sacs en plastique en 2007, San Francisco est en passe de devenir une cité zéro déchets, avec bientôt 100% de ses détritus recyclés. Pour atteindre un tel objectif, l’arsenal législatif employé à été colossal depuis le vote historique du conseil municipal en matière de recyclage en 2002, et surtout depuis 2009, marquant le lancement d’une campagne au retentissement national. Depuis lors, le recyclage et le compostage sont obligatoires pour tous les San-Franciscains ! Plus encore, la vente de bouteilles d’eau en plastique est interdite depuis mars 2014 dans l’espace public et les bâtiments municipaux.


REYKJAVIK, LA MECQUE DE LA GÉOTHERMIE

Voilà une ville qui carbure aux énergies renouvelables. La capitale islandaise a tout misé sur la géothermie en abondance sur l’île volcanique. Le district de Reykjavik s’impose ainsi comme le plus grand réseau de chaleur géothermique au monde. De quoi chauffer les 200 000 habitants de cette cité à taille humaine. Les transports publics font partie des plus écolos de la planète avec leur parc de bus à hydrogène, nul en émission de CO2.

MALMÖ, VILLE VERTE MADE IN SUÈDE

3e ville de Suède, Malmö dispose de l’un des plus grands parcs éoliens au monde avec quelques 45 éoliennes offshore couvrant près de 40% de la consommation énergétique de la ville. Les constructions neuves et réhabilitées sont dotées de panneaux solaires. Pour le seul quartier modèle de Bo01, construit dès 2001, plus de 1.400 m2 de capteurs solaires sont installés. Quant au port, il est entièrement alimenté par des énergies renouvelables et du biocarburant.

EL HIERRO, L’ILE 100% AUTONOME EN ÉNERGIE

C’est la première île du monde à devenir autosuffisante en électricité, via l’utilisation d’énergies renouvelables. El Hierro, dans l’archipel des Canaries, s’est dotée d’une centrale hydro-éolienne inaugurée en juin 2014, trois ans après la date prévue de fin de travaux. La centrale, forte d’une station hydraulique intégrée à un parc éolien, fournit donc aux 8.000 habitants de l’électricité 100% « verte ».

UN ÉCO-QUARTIER SANS VOITURE À FRIBOURG

Vitrine européenne des éco-quartiers, le quartier Vauban à Fribourg, en Allemagne, a de quoi surprendre. Considéré comme l’un des plus importants secteurs sans voitures du Vieux Continent, ce quartier de 5.500 habitants, concentre moult innovations écologiques : maisons passives et positives, toits végétalisés et solaires...

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COIN DES DES MAKERS MAKERS LELECOIN

Plus besoin d’être un expert pour inventer des solutions pour le climat Face au changement climatique et aux crises économiques, nombreux sont ceux pour qui les solutions ne seront trouvées que de manière collective, en partageant les outils et les compétences tout en repensant notre manière de produire. Benjamin Tincq, co-fondateur de l’association OuiShare et du camp d’innovation POC21, est l’un d’eux. Greenup l’a rencontré. solutions en fonction des besoins locaux : panneaux solaires, douches qui recyclent l’eau, ou autres outils du quotidien visant à réduire l’empreinte environnementale.

© DR

En quoi l’open source peut aider au changement climatique ?

Benjamin Tincq, co-fondateur de l’association OuiShare et du camp d’innovation POC21.

Greenup : Vous avez co-organisé un camp dédié aux innovateurs et à l’accélération de leurs solutions pour le climat baptisé POC21 durant l’été 2015. Quelle était votre ambition ?

Benjamin Tincq : On souhaitait apporter un message différent, complémentaire au moins, à celui des grandes discussions internationales sur le climat. Montrer que des alternatives pouvaient aussi venir d’en bas et qu’un nouveau mode de fabrication était possible, que l’open source permettait de partager des

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Comme nous l’avons montré avec POC21, à la place du code informatique, c’est le code source des solutions pour le climat (fichiers 3D, notices d’assemblage, etc.) qui est partagé sous licence libre pour permettre de les reproduire, voire de les améliorer. Cette extension du logiciel au matériel s’accompagne du mouvement des makers et des fablabs, dans lesquels on va trouver des imprimantes 3D, des découpes laser ou des outils plus traditionnels pour travailler le bois et le métal. Ils sont mis à disposition pour permettre aux gens de prototyper ou d’améliorer un objet. La notion de partage est la principale constituante d’un mode de production décentralisé. Disons que l’open source permet une sorte de collectivisation de la recherche et de développement au niveau international, et que les ateliers de fabrication permettent d’adapter les projets à des contextes locaux. Plus besoin donc d’être un expert pour participer à inventer des solutions pour le climat !

Favoriser une production décentralisée permet aussi de réduire l’empreinte carbone de nos biens de consommation…

Oui. Pour Neil Gershenfeld, inventeur des fablabs, cela revient à faire passer les villes du modèle PITo (Product in, Trash out) – c’est-à-dire fabriquer des biens industriels standardisés à l’autre bout de la planète pour finalement les importer dans des villes devenues d’uniques lieux de consommation

et rejetant des ordures – à ce qu’il appelle un modèle DiDo (Data in, Data out). Ici, on va chercher à produire localement, tout en échangeant l’information et les savoir-faire avec d’autres villes qui se réapproprieront les solutions. C’est la direction que prend par exemple la ville de Barcelone avec son projet Fab City. Le modèle décentralisé d’Internet est en train de percoler dans la production matérielle et de réorganiser un peu la façon dont on fabrique et consomme nos objets. C’est le début certes, mais ça laisse percevoir un horizon plus soutenable.

Tout le monde n’a pas l’âme d’un bricoleur. N’y a-t-il pas des limites à l’implication de tous dans ce processus de fabrication bon pour le climat ?

On ne va pas tous se mettre demain à tout produire soi-même. Sur Internet, 1% des gens produisent du contenu, 9% en éditent ou commentent, et 90% les consultent. Pourtant ce ratio signifie déjà une progression gigantesque par rapport à l’époque des médias de masse : 0,001 % des gens seulement produisaient du contenu. Si on est capable d’élargir la population en mesure de produire des objets de 0,001 % à 1 %, on aura déjà franchi un pas énorme. La prise de conscience peut s’effectuer à plusieurs niveaux. Le fait de savoir qu’on peut soi-même ne plus être un consommateur passif mais prendre part au processus, en apportant des idées, en faisant réparer ou en achetant un bien fabriqué à côté de chez soi, permet déjà de modifier la relation que l’on a aux objets. Fanny Costes


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Pas que de la bidouille !

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Sélection Fanny Costes

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Du jardin à la douche, les prototypes réalisés durant la POC21 – pour «Proof of concept» – ont 4 tous vocation à réduire l’empreinte carbone de nos activités quotidiennes et à améliorer la vie des populations. Zoom sur 6 des 12 innovations mises au point par des makers du monde entier. Par Fanny Costes

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BICITRACTOR, LE 3COMPATIBLE TRACTEUR BIO-

1 L’ÉOLIENNE À 30 EUROS

L’idée de l’inventeur néo-zélandais Daniel Connell était de rendre l’énergie du vent accessible à tous. Il a donc mis au point un prototype d’éolienne à faire soi-même. « On peut tous la fabriquer pour 30€. Il faut juste une perceuse, un cutter, une riveteuse et des matériaux de récupération », affirmet-il. Et une fois montée, l’éolienne peut produire 1 kilowatt d’électricité avec un vent de 60 km/h, de quoi charger une batterie pour alimenter par exemple ses appareils mobiles ou une pompe à eau. Si vous n’y croyez pas, allez sur son site www.solarflower.org où il détaille en vidéo comment la fabriquer, en 52 étapes et 6 heures.

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FAIRCAP, DE L’EAU POTABLE POUR TOUS

Un million et demi de personnes meurent et 4 milliards d’autres développent des maladies chaque année par manque d’accès à l’eau potable. « J’ai donc voulu faire un filtre universel. Pour le fabriquer, on utilise du carbone actif et des membranes, dont les pores sont cinq fois plus petits que les bactéries », explique l’Espagnol Mauricio Cordova, concepteur des faircap. Le carbone actif absorbe les produits chimiques et les membranes stoppent le passage des bactéries. Aujourd’hui, Mauricio propose trois sortes de filtres adaptables sur bouteilles : un à 3€ pour les petites bouteilles, un plus élaborée à 5€ pour les gourdes de randonnée et un pour les bouteilles familiales à 5€ également. « Mais avec une production

plus massive, le but étant de réduire encore les coûts », précise-t-il.

Mis au point par le collectif Farming Soul, le bicitractor est un petit tracteur à pédale au prix de 50€. Une invention parfaite pour les terres d’agriculture bio ou de permaculture, où les tracteurs traditionnels très polluants et très chers sont inutilisables. Pour des exploitations plus grandes, l’équipe teste l’ajout d’une assistance électrique, avec l’objectif de ne pas dépasser les 1.500€, soit cinq à dix fois moins que le prix du marché. « Notre but est ensuite de proposer des formations pour l’auto-construire. Une première formation test aura lieu en février dans l’Essonne, avant d’en proposer au grand public d’ici à l’automne 2016 », précise Jean-Pierre Comte, membre du collectif.

L’ÉNERGIE 4 SUNZILLA, SOLAIRE PORTABLE

Sunzilla, c’est un nouveau type de générateur électrique : ici le fioul est remplacé par des panneaux solaires. Prévu pour des événements comme des festivals ou des meetings, il pourrait également être « utilisé dans

des villages isolés ou suite à des catastrophes naturelles », précise Vivien, l’un des porteurs du projet.

SHOWERLOOP, 5 AVEC L’EAU SE RENOUVELLE !

Aujourd’hui, chaque douche que nous prenons nécessite 10 litres d’eau par minute et beaucoup d’énergie pour la chauffer. Pour préserver nos ressources, l’innovation Showerloop propose un système de filtration qui nettoie l’eau de la douche en temps réel pour la réinjecter dans le pommeau. Résultat, « on peut économiser plus de 30.000 litres d’eau et 650 kw par personne et par an », promet le Finlandais Jason Selvarajan, qui espère vendre son système autour de 600€.

OWNFOOD FAIT 6AGRICULTEURS DE NOUS DES DURABLES

Produire ses fruits et légumes à quelques enjambées de sa cuisine pour une attention limitée à 20 minutes par jour, c’est ce que propose Ownfood. Derrière ce concept de serre connectée, une équipe persuadée que la croissance faible, l’alimentation industrielle peu nourrissante et l’impact écologique d’une agriculture intensive arguent en faveur d’une décentralisation des moyens de production. Avec pour slogan « Reconnectez-vous à votre alimentation », leur solution propose donc une installation simple pour cultiver chez soi un jardin très productif mêlant aquaponie, permaculture et système d’automatisation, le tout sous serre. « Le modèle d’exposition

mesure 24 m2 et est prévu pour nourrir une famille de quatre personnes ou ravitailler une petite copropriété »,

précise Cassandra Francis, venue du Canada pour POC21. Déjà associés avec ACD Greenhouse pour la fabrication de la serre, « nous sommes en discussion avec des industriels français pour produire le matériel d’aquaponie et réduire les coûts. Et d’ici au printemps de cette année, nous aurons un produit commercialisable à grande échelle qui permettra, avec le prix actuel des fruits et légumes, de l’amortir en trois, quatre ans seulement », ajoute Mickaël Gandecki, co-fondateur d’Ownfood.

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ET AU LABO ? DÉCRYPTAGE DES PHÉNOMÈNES ENGENDRÉS PAR NOS ACTIVITÉS


Les particules fines, un danger pour l’environnement et la santé LES AÉROSOLS SONT SOUVENT POINTÉS DU DOIGT POUR LEUR IMPLICATION DANS LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE. D’ORIGINE HUMAINE MAIS AUSSI NATURELLE, CES SUBSTANCES PRÉSENTENT UN RISQUE MAJEUR POUR LA SANTÉ. DÉCRYPTAGE. Les aérosols sont des particules fines, solides ou liquides, qui restent en suspension dans l’air pendant quelques heures, voire quelques jours. Transportés par les courants atmosphériques sur des distances parfois considérables, ils finissent par retomber sur le sol, soit sous forme de poussière, comme lors des épisodes sahariens, soit grâce à la pluie. Ils ont deux effets principaux sur le climat. Le premier sur la formation des nuages : « Les aérosols sont comme des germes sur lesquels peuvent se former les nuages, explique Christian George, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des sciences atmosphériques. Si on considère qu’une gouttelette se forme autour d’un aérosol, dix aérosols provoqueront la formation de dix gouttelettes. Or, la pluie tombe plus facilement si un nuage est formé de grosses gouttes. Donc si les gouttelettes sont trop petites, il pleuvra moins ». Le nuage vivra alors plus longtemps et aura un impact sur la fraction de lumière solaire réfléchie vers l’espace, qu’on appelle l’albédo. En empêchant la chaleur d’atteindre la surface de la terre, le nuage a un effet refroidissant. Mais il peut aussi piéger la lumière qui vient du sol, ce qui augmente l’effet de serre. Et la compensation entre ces deux effets n’est pas totale et penche plutôt en faveur réchauffement. Le second effet est direct : « Les aérosols eux-mêmes réfléchissent la lumière ou l’absorbent », poursuit le chercheur. Le souffre par exemple émet des aérosols sulfatés qui réfléchissent la lumière, tandis que la suie l’absorbe et réchauffe l’atmosphère.

Première cause de mortalité mondiale en 2050

Du fait de leur petite taille, les particules fines sont aussi dangereuses lorsqu’elles sont inhalées. « On parle souvent du lien entre les aérosols et le climat, mais il ne faut pas négliger leur impact sur la qualité de l’air et donc sur la santé », souligne Christian George, en rappelant que « l’air a été classé cancérigène en 2013 ». En 2030, les aérosols devraient causer 3,1 millions de décès prématurés par an et multiplier par quatre le nombre de victimes de cancers du poumon, en particulier dans les pays en voie de développement. Des chiffres inquiétants, qui ne sont cependant pas une fatalité. « De nombreuses techniques sont disponibles pour résoudre les problèmes de particules fines, par exemple en les filtrant sur les voitures », rappelle-t-il. On peut

aussi utiliser des inserts labellisés « flamme verte » plutôt que des feux de bois, qui polluent au moins autant que les voitures en hiver. De même, si on obligeait les paquebots à utiliser du gasoil désulfurisé, comme c’est le cas dans les zones portuaires, on pourrait limiter un peu la formation d’aérosols ». Et de conclure : « Pour toutes les émissions primaires, dues à l’activité humaine, on peut trouver des solutions techniques, mais il faut une volonté politique au niveau international. » Anne-Gaëlle Moulun

DES AÉROSOLS NATURELS, À L’INTERFACE ENTRE AIR ET MER

Contrairement à ce que pensaient les chercheurs, les aérosols qui se forment au-dessus des océans ne sont pas émis uniquement par l’activité humaine ou biologique (du plancton notamment). En septembre 2015, l’équipe lyonnaise de Christian George a publié un article en collaboration avec l’Institut de recherche sur la troposphère de Leibniz, en Allemagne, montrant que les aérosols pouvaient aussi être émis par des facteurs purement physico-chimiques. Ces échanges air-mer sont déclenchés par la lumière, qui induit un processus chimique produisant un certain nombre de composés, comme l’isoprène. En interagissant avec l’ozone de l’atmosphère, cela crée des produits peu volatils favorisant la formation des aérosols. « Nos travaux posent la question de l’importance de la chimie par rapport aux activités biologiques », commente Christian George.

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AU LABO ETETAU LABO ?

La montée des eaux, conséquence directe du réchauffement climatique Depuis vingt ans, le niveau de l’eau monte beaucoup plus rapidement que lors du siècle dernier, du fait du réchauffement de la planète. Les chercheurs disposent de nombreux outils pour observer et surveiller ce phénomène, qui met en péril les côtes de nombreux pays, voire des îles entières.

« La mer monte d’environ 3 mm par an. On l’observe avec des satellites depuis une vingtaine d’années », explique Anny Cazenave, chercheuse au Laboratoire d’Études en Géophysique et Océanographie Spatiales (LEGOS) à Toulouse et membre du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC). « Même si ça semble peu, c’est régulier depuis 1993, date de lancement du premier satellite d’observation. Bien sûr, la mer ne s’est pas mise à monter brusquement en 1993. Son niveau s’élevait déjà depuis le début du XXe siècle, mais seulement d’1,7 mm par an. Ce chiffre a doublé au cours des vingt dernières années », pointe-t-elle. Une hausse qui n’est pas uniforme. « Nous avons constaté que la mer montait trois ou quatre fois plus vite dans le Pacifique tropical Ouest. C’est le plus frappant. Le sud du Groenland et d’autres régions comme les Philippines ou les îles de Micronésie sont également plus touchées », souligne Anny Cazenave. Deux causes majeures expliquent cette hausse du niveau de la mer. « Il y a d’abord un effet direct dû au réchauffement climatique : les eaux chauffent, se dilatent et occupent un volume plus important, donc elles montent », détaille-t-elle. La deuxième cause, c’est la fonte des glaces continentales. « Les glaciers reculent partout dans le monde et les calottes polaires au Groenland et en Antarctique perdent de la glace. » Les icebergs qui se détachent font monter le niveau des eaux, comme un glaçon dans un verre d’eau. « Ces vingt dernières années, la hausse du niveau de la mer a été causée à 32% par le réchauffement de l’océan, à 45% par la fonte des glaces, et le reste est lié à la diminution du stock d’eau sur les terres émergées [pompage de l’eau dans les nappes souterraines] et pas directement au climat » poursuit Anny Cazenave.

© Wikimédia / Damien Dempsey

Des altimètres de haute précision

Pour surveiller toutes ces variations, les chercheurs disposent d’une batterie d’instruments de mesures. « Notre outil principal, ce sont les altimètres spatiaux de haute précision », explique Philippe Escudier, responsable de la thématique Océan-Cryosphère au Centre National d’Études Spatiales (CNES). « Un altimètre est embarqué dans chacun des satellites que nous mettons en orbite, ce qui nous permet de mesurer la hauteur de l’océan sur un point, puis d’effectuer des moyennes en

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données de plusieurs satellites. Des GPS nous informent également sur la position exacte du satellite, en particulier sur son altitude, avec une précision inférieure au millimètre. » Ces dispositifs sont complétés par des moyens au sol « pour vérifier les variations et repérer des éventuelles dérives ». Il s’agit de marégraphes, qui permettent de relever des mesures sur les côtes et de « vérifier que les satellites disent la vérité ».

Comprendre la dynamique des courants marins

Les données sont ensuite transmises à différentes équipes de chercheurs qui les analysent, les interprètent et en tirent des conclusions sur les variations et l’évolution du niveau marin en tous points de la Terre. Stéphane Pous, chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle, s’en sert notamment pour « modéliser des coins de l’océan afin de comprendre comment marche la dynamique des courants marins, des températures, etc. ». « Actuellement nous travaillons sur des modèles avec des résolutions de quelques kilomètres ou de quelques centaines de mètres. A l’avenir, il faudra pouvoir représenter des côtes, des estuaires, ou des îles de petite taille. Nous n’avons pas encore les outils pour pouvoir prédire à une échelle très fine les augmentations du niveau de la mer, mais cela viendra », estime-t-il. En attendant, les prévisions ne sont pas très rassurantes : « Nous avons déjà abîmé durablement notre système climatique à cause de nos émissions, souligne Anny Cazenave. Si la température augmente de 4 degrés d’ici à 2100, on va vers la catastrophe, car le niveau de la mer risque d’augmenter de 75 à 80 cm en moyenne, avec des disparités régionales de l’ordre de 30% dans les tropiques. Et même si on choisit un objectif d’émission plus raisonnable, qui limiterait à 2 degrés le réchauffement climatique en 2100, le niveau de la mer augmentera quand même de 40 cm, du fait de la chaleur et du CO2 accumulés dans l’océan et de son inertie thermique ». Pour elle, il est urgent d’ « émettre moins de gaz à effets de serre dans les prochaines années et prochaines décennies », pour tenter de limiter les dégâts. Anne-Gaëlle Moulun


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AU LABO ETETAU LABO ?

Bientôt des régions insoutenables pour l’Homme ? Avant la fin du siècle, certains endroits du Golfe persique, au Moyen-Orient, pourraient subir des vagues de chaleur et d’humidité mortelles pour l’homme au-delà de quelques heures passées à l’extérieur, selon une étude américaine publiée le 26 octobre dernier. En cause, les émissions de CO2. « Certains centres de population du Golfe persique sont susceptibles de connaître des niveaux de températures intolérables pour l’homme, en raison de l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre d’origine anthropique », écrivent les chercheurs américains Jeremy S. Pal et Elfatih A. B. Eltahir dans une étude publiée le 26 octobre dernier sur le site Nature Climate Change. Un constat établi grâce à l’utilisation d’un outil de mesure scientifique prenant en compte l’évolution des températures de l’air mais aussi celle de l’humidité, baptisé wet-bulb temperature (WT). « Dans un climat classique, le WT excède rarement 31 °C », rappellent les auteurs. Mais leur étude montre qu’entre 2071 et 2100, les régions d’Abu Dhabi aux Emirats arabes unis, de Dubaï, de Doha au Qatar ou de Bandar Abbas en Iran dépasseront plusieurs fois le seuil de 35°C pendant les mois d’été. Ce seuil, combinant une température de 46°C et 50% d’humidité, est celui au-delà duquel le corps humain n’est plus capable d’autoréguler sa température grâce à la transpiration et à la ventilation. Aussi toute personne, même jeune et athlétique, serait menacée en s’exposant à de telles conditions plus de quelques heures.

© Pexels / unsplash

Face à ces risques élevés, les chercheurs américains estiment que les Etats « ont un intérêt vital » à prendre des mesures pour réduire la concentration de CO2. « Nous n’avons pas attendus les résultats de cette étude pour agir, souligne cependant Ahmad Belhoul, PDG de Masdar, une société des Emirats Arabes Unis, gestionnaire de la ville du même nom et promouvant les énergies

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renouvelables. Nous vivons sous un climat extrêmement chaud. Ainsi tout changement à l’échelle mondiale nous impacte ». L’étude souligne d’ailleurs que les États du Golfe ont connu entre 1990 et 2005 un réchauffement plus important que la moyenne mondiale, avec plus 0,47°C par décennie. « C’est un immense défi pour nous. Mais la création de Masdar il y a sept ans prouve que nous avons pris ce défi au sérieux. Làbas, nous édifions petit à petit un modèle de ville durable pour la région. D’ailleurs, cet été, nous avons comparé les températures entre Masdar et Abu Dhabi, situées à 30 km de distance, et constaté un différentiel pouvant atteindre 10 degrés aux environs de 13 heures », ajoute ce jeune dirigeant convaincu et optimiste. Toutefois, si les Emirats Arabes Unis se sont engagés à faire passer leur mix énergétique de 0,2% d’énergie propre en 2014 à 24% en 2021, d’autres, comme l’Arabie Saoudite voisine par exemple, plus peuplée, n’a remis aucun plan de réduction de ses émissions à l’ONU. Les Etats du Golfe ont pourtant les moyens d’agir, grâce à leur rente issue du pétrole. Ce qui, de plus, serait bénéfique à leurs économies, selon Ahmad Belhoul : « Pour nous, investir et introduire des énergies renouvelables dans notre mix est très important car cela nous permet de prolonger nos réserves d’hydrocarbures, mais surtout de diversifier notre économie jusqu’ici centrée sur un seul secteur. C’est une réelle opportunité .» Fanny Costes


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INNOVATIONS INNOVATIONS

Et la (bio) lumière fut

Remplacer l’électricité par la bioluminescence pour éclairer la ville : c’est la brillante idée de Sandra Rey, co-fondatrice de la start-up Glowee. Depuis 2012, l’entrepreneuse de 25 ans cultive les bactéries pour économiser l’énergie et réduire les émissions de CO2.

Que celui qui n’a jamais passé un dimanche devant des reportages animaliers lève le doigt ! Plus rares sont ceux à en avoir tiré une innovation, à l’instar de Sandra Rey, CEO de Glowee. « Étudiante, une émission sur la bioluminescence des fonds sous-marins m’a fait prendre conscience que les poissons émettaient de la lumière sans électricité, par pure réaction chimique. Je me suis dit qu’il y avait forcément quelque chose à faire avec ce phénomène ». Dans les abysses, une partie de la faune sous-marine recèle une substance appelée luciférine. Son oxydation, via l’intervention d’une enzyme dite luciférase, convertit l’énergie chimique en énergie lumineuse. Magique, l’opération est régie par un gène, disponible en laboratoire et déjà exploité comme marqueur en médecine. Le principe rôdé, reste à étendre la gamme de ses applications, à commencer par l’éclairage public. « Cela m’étonne que personne n’y ait pensé avant ! », observe Sandra. Inspiré par la nature, Glowee reproduit en laboratoire « la réaction enzymatique à l’échelle de bactéries non-pathogènes, plongées dans une solution nutritive gélifiée, répartie ensuite dans une coque adhésive, transparente et biodégradable ». A la clé : « Un système d’éclairage vivant et autonome, permettant de réduire la pollution lumineuse, sans consommation d’électricité, ni émission de gaz à effet de serre. » Actuellement, si sa clarté (garantie par la reproduction des bactéries) est suffisante pour éclairer des vitrines, sa durée de vie reste limitée à une nuit. Mais, à terme, Sandra espère bien développer ses capacités et élargir ainsi ses usages aux rues, bâtiments, tunnels, chantiers, etc. Pendant ce temps-là, aux ÉtatsUnis, des scientifiques expérimentent le procédé sur des végétaux, via l’insertion de séquences d’ADN « bioluminescent » dans les plantes. Leur rêve : remplacer les lampadaires énergivores par des arbres lumineux autosuffisants. Light up !

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© Glowee

© Glowee

Par Barbara Guicheteau

La bonne étoile de Glowee En 2012, « Organight » est né sur les bancs de l’école Strate, où Sandra Rey étudie le design industriel. À l’époque, son truc à elle, c’est « le design d’interaction, intégrant le digital et les nouvelles technos ». Master en poche, en 2014, elle entre en école de commerce pour « une formation intensive à l’entrepreneuriat social ». Histoire de maîtriser les rouages du business. Dans la foulée, elle passe à 100% sur sa startup, rebaptisée Glowee. Déterminée, elle n’hésite pas alors à frapper à toutes les portes pour promouvoir son projet. Quitte à se faire retoquer. Des galères loin de faire vaciller la flamme de l’entrepreneuse, écologiquement responsable. Une levée de fonds plus tard, elle s’apprête aujourd’hui à lancer son premier produit. www.glowee.fr


Sur le chemin de la route solaire

Les millions de voies routières qui parcourent le globe sont des surfaces idéales pour produire de l’énergie

Des réseaux routiers « verts » Les premières routes et aires de repos éco-responsables voient le jour

De la science-fiction ? Non, les premières parcelles existent déjà à Chambéry, Grenoble et Magny-les-Hameaux. Et c’est une véritable révolution. Colas, la filiale du groupe Bouygues spécialisée dans les infrastructures de transport, a réussi la prouesse technologique de développer avec l’Institut National de l’Énergie Solaire (INES) un concept de revêtement routier photovoltaïque, qu’elle s’apprête à commercialiser. L’histoire de Wattway commence en 2005. Colas réfléchit alors à de nouvelles fonctions pouvant élargir l’usage des voies routières, qui représentent des dizaines de millions de kilomètres à la surface du globe. Ses analyses vont démontrer que les routes sont livrées aux rayons du soleil à plus de 80% du temps, ce qui en fait des surfaces idéales pour concevoir des applications énergétiques. Contacté pour participer à l’aventure, l’INES estime de prime abord le projet utopique. Faire circuler des poids lourds sur des capteurs solaires ? C’est un peu comme demander à une biscotte de résister au passage d’un 10 tonnes, estime l’Institut avant de se raviser et de relever le défi. Heureuse initiative, puisque après des années de tests et de travaux, les dalles photovoltaïques Wattway, protégées par deux brevets, sont aujourd’hui opérationnelles et prêtes à partir à la conquête de nos routes. Elles sont à la fois très fines et très résistantes, à forte adhérence et durables, et se collent sur le revêtement existant des routes et autoroutes mais aussi des pistes cyclables et parkings, sans nécessiter de travaux de génie civil. Pour alimenter un foyer en électricité, hors chauffage, 20 m2 de chaussée Wattway suffisent. Avec 1.000 mètres linéaires, on fournit en éclairage une ville de 5.000 habitants. Plus encore, selon les calculs de Colas, il suffirait de couvrir 25% de nos routes de dalles Wattway pour obtenir l’équivalent de la production d’électricité en France. Et ce, au prix du photovoltaïque !

Si le Nord de la France se trouve sur l’itinéraire de vos prochaines vacances, il se pourrait bien que vous passiez par une route ou une aire de repos éco-responsable, labellisée par Certivéa. Pour obtenir cette distinction, leur conception doit être respectueuse de l’environnement, de la sécurité et de la santé des usagers et leur politique de gestion des coûts pensée sur le long terme.

Dans les aires de repos, confort et performance énergétique optimums sont aussi requis. Ce label est le fruit d’un partenariat entre Certivéa et le Conseil général du Nord datant de 2010. Sept parcelles routières et dix-huit aires de repos de cette région en bénéficient aujourd’hui. Cette approche environnementale lancée récemment n’est que le début d’un projet plus vaste : dans l’avenir, des labels seront délivrés sur l’ensemble de l’Hexagone, tout autant aux nouveaux projets de routes et aires qu’aux rénovations d’axes existants.

Patricia Dreidemy

Patricia Dreidemy

Ginko, exemple d’urbanité durable

L’éco-quartier Ginko, réalisation de Bouygues Immobilier à Bordeaux, accueille depuis 2012 ses premiers habitants, et d’autres arrivent au gré des travaux d’aménagement qui prendront fin en 2020. Là-bas, des résidences peu gourmandes en énergie : des écoles et des commerces certes, mais aussi, et ceci est plus original, une conciergerie de quartier, un réseau de chaleur collectif alimenté par des énergies renouvelables, une boucle d’eau tempérée pour refroidir l’été, 50% de la voirie consacrés aux modes doux et au tramway ou encore un parc de 4,5 hectares avec plus de 800 arbres. Objectif : construire la ville douce et durable en opposition avec les villes « consommatrices » d’hier. Fanny Costes

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INNOVATIONS INNOVATIONS

Habitat passif, factures réduites !

© Cabinet Karawitz

Le concept du passif repose sur l’utilisation de matériaux permettant de conserver la chaleur produite à l’intérieur même d’un bâtiment. En France, l’association La Maison Passive aide particuliers et entreprises à mener ce type de projet.

Toute ressemblance avec des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. C’est alors qu’une flambée des prix de l’énergie sévit aux États-Unis dans les années 1970, sous l’impulsion du choc pétrolier de 1973, que le concept de l’habitat passif voit le jour. Quarante ans plus tard, alors que les prix de l’électricité et du gaz ne cessent d’augmenter, le passif semble faire son grand retour. Le concept, qui par l’utilisation de matériaux éco-responsable permet de réduire son besoin de chauffage, rencontre un succès timide mais progressif en France. On estime à 2.000 environ le nombre de bâtiments concernés, dont un peu plus de 200 sont certifiés. Dans le monde, ce chiffre s’élève à 40.000 avec un foyer majeur en Europe Centrale, et est en plein développement en Amérique du Nord. « Mais les bâtiments passifs peuvent se trouver sous toutes les latitudes. On en trouve à Shangaï, à Mexico, en République Démocratique du Congo, au Qatar et même en Antarctique », précise Etienne Vekemans, président de La Maison Passive France. Créée en 2007, l’association met à disposition des outils de documentation et d’accompagnement pour aider particuliers et professionnels dans leurs démarches. Si une maison passive peut sortir de terre en quelques mois (voire être montée en quelques heures grâce à des panneaux préfabriqués !), une rénovation passive peut prendre entre 2 et 5 ans, selon l’ampleur des travaux à réaliser et le budget du propriétaire. Caroline Laires-Tavares

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Dix ans d’énergie verte et locale Enercoop est un électron libre de l’énergie. Cette Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) française créée en 2005 par différents organismes dont Greenpeace, la Nef et le réseau Biocoop propose une énergie durable dans une structure démocratique. La SCIC intègre sur le réseau électrique de l’énergie renouvelable à 93% hydraulique. Représentant un petit pour cent de part de marché de l’énergie, Enercoop est pourtant en expansion. 433 en 2007, ils sont aujourd’hui 25.000 clients pour une petite centaine de producteurs à travers la France. Et tout le monde participe : « La SCIC s’inscrit dans le courant de l’économie sociale et solidaire, un système économique où l’homme est au cœur du projet et non le capital. » Les décisions sont prises de façon collective : les salariés, les producteurs et les consommateurs et les actionnaires sont représentés lors de chaque assemblée générale. Ici, un homme = une voix », explique Pierre Blanc d’Enercoop PACA. La décentralisation d’Enercoop en dix coopératives régionales permet notamment au consommateur d’acheter une énergie renouvelable et citoyenne, produite par un producteur près de chez lui. Autre avantage : les bénéfices sont redistribués équitablement et une « réserve impartageable » est constituée afin de financer de nouveaux sites de production d’énergie renouvelable. Sandrine Lana

Cela coûte-t-il plus cher qu’un fournisseur classique ?

Tout est relatif. La facture annuelle d’électricité d’un foyer de quatre personnes, chauffage compris, sera d’environ 1.000€ chez EDF et de 1.120€ chez Enercoop. La différence est donc de 11€ par mois si l’on est client de la coopérative. Mais Pierre Blanc, d’Enercoop Paca, nuance: « Si nous nous basons sur l’évolution des prix depuis 2009, les prix seront identiques à ceux d’EDF en 2020. Enercoop n’a encore jamais augmenté ses tarifs hors taxe depuis sa création. » De plus les sociétaires bénéficient d’une réduction d’impôts de 18% pour leur souscription au capital de la société.


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RENCONTRE RENCONTRE

Préserver l’intégrité et la diversité de la vie sur terre

Florian Kirchner Ingénieur agronome et écologue, Florian Kirchner est chargé de programme « Espèces » au sein du Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Depuis 2006, il y développe des activités sur les enjeux de la biodiversité, et coordonne l’élaboration de la Liste rouge des espèces menacées en France, avec de nombreux partenaires. Il nous invite à repenser notre relation à la nature.

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Greenup : Pourquoi est-il nécessaire d’étudier et de protéger les espèces et qu’entend-on par biodiversité ?

Florian Kirchner : La biodiversité, c’est le mot scientifique utilisé pour désigner la nature. C’est la diversité de toutes les formes de vie : diversité des écosystèmes sur la planète (les savanes, les déserts, les forêts, etc.) et diversité de tous les animaux, les plantes et les champignons. Quand on cherche à conserver cet ensemble, cela veut dire que l’on souhaite préserver l’intégrité et la diversité de la vie sur Terre. C’est donc mon travail de chercher à éviter toute disparition d’espèce, chacune étant un élément de cette biodiversité, nécessaire à plus d’un titre. Il y a des raisons éthiques, patrimoniales et culturelles de la préserver : la biodiversité est le patrimoine mondial de l’humanité, c’est le fruit de millions d’années d’évolution. Quand on perd une espèce, on la perd définitivement. Si un jour on perdait le panda ou le tigre, ce seraient des pertes nettes. On perdrait à jamais une partie de notre patrimoine biologique, qui appartient à tout le monde. Et une partie de notre imaginaire aussi.

Quel constat faites-vous sur l’état des espèces aujourd’hui ?

Dans les projets que je mène, je travaille avec des réseaux de scientifiques pour examiner une à une la situation des espèces en France. Pour chacune, nous cherchons à connaître ses effectifs et sa répartition, pour savoir s’il y a un déclin ou une fragmentation. Et nous établissons un classement en fonction des risques d’extinction, ce que nous appelons la Liste rouge des espèces menacées. Cela nous permet d’avoir une vision synthétique des pressions que l’on observe sur les espèces. On sait qu’un mammifère sur quatre est menacé d’extinction. Pour les oiseaux, c’est une espèce sur huit. Pour les amphibiens, c’est encore plus élevé, un tiers est menacé. Dans les mers aussi, un tiers des coraux constructeurs de récifs est menacé. La crise de la biodiversité est un phénomène qui touche toutes les espèces sur terre ou sur mer, les plantes et les animaux, dans toutes les parties du monde.

En quoi le changement climatique affecte-t-il les espèces ?

Le changement climatique a de multiples facettes. La première manifestation, c’est le réchauffement de l’atmosphère et des

La biodiversité est le patrimoine mondial de l’humanité. océans. Ce que l’on voit très concrètement, c’est que ce réchauffement entraîne de nombreuses conséquences sur le climat, comme l’aggravation des phénomènes climatiques violents, une pluviométrie plus forte en certains endroits et moins forte en d’autres, des sécheresses, une désertification, etc. Toutes ces modifications ont un impact sur les espèces. Dans certaines régions, les espèces vont être très affectées, celles qui vivent au niveau des pôles par exemple. Avec l’élévation des températures, les aires

de répartition des espèces vont se déplacer à la surface du globe, beaucoup de plantes et d’animaux vont devoir migrer pour trouver des conditions plus favorables. Les dernières études scientifiques indiquent qu’un quart des espèces pourraient disparaître d’ici à 2050 si le changement se poursuit. Ce serait évidemment un choc très violent pour la biodiversité de la planète.

Qu’est-ce que l’homme peut mettre en place pour arrêter de nuire à la biodiversité, pour la préserver ?

Pour résumer, ce sont nos activités depuis le néolithique [l’anthropocène] qui menacent la biodiversité. Nous allons donc devoir trouver des réponses à la crise de la biodiversité, tout en continuant à assurer les activités dont nous avons besoin pour notre subsistance et notre épanouissement. Heureusement, nous avons une vision claire des solutions à mettre en œuvre. Ce qui manque, ce sont surtout la volonté et les moyens. Les solutions sont de plusieurs ordres : associatives, politiques publiques et gestes de chaque citoyen. De la part des organismes dédiés à la protection de la nature, les efforts déployés conduisent régulièrement à de bonnes nouvelles. La

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RENCONTRE RENCONTRE perruche de Maurice, par exemple, qui a failli disparaître, a pu être sauvée de l’extinction. Sur le plan institutionnel, les principales pistes d’actions sont de revoir nos modes de production et de consommation. On peut aussi continuer à pêcher le poisson que produisent les océans, parce qu’on en a besoin pour nourrir la planète, mais de manière beaucoup plus responsable et durable. Individuellement, chacun de nous peut limiter les pressions sur la biodiversité. Grâce aux labels, on peut facilement se renseigner sur les bois tropicaux que l’on achète. Des labels et des guides existent aussi pour les stocks de poissons bien gérés. Pour celles et ceux qui aiment les voyages, il faut veiller à ne pas rapporter n’importe quel « souvenir », comme les objets travaillés en écailles de tortue ou en ivoire. C’est interdit et ces commerces sont une menace directe pour les espèces concernées. C’est toute une façon de réfléchir à notre relation à la nature. Si l’on a l’impression qu’il est difficile d’agir, parce qu’on vit en ville par exemple, on peut chercher une association et donner un peu de son temps ou un peu d’argent.

La nature elle-même peut-elle apporter des solutions ?

La nature permet à la fois d’atténuer les effets du changement climatique et de s’y adapter. Elle les atténue en absorbant le gaz carbonique que nous émettons, grâce aux forêts et aux océans qui sont d’immenses puits de carbone, annulant ainsi l’action des gaz à effet de serre. Préserver des écosystèmes en bonne santé est donc une très bonne option pour absorber la plus grande part des émissions carbonées que

nous émettons et limiter le réchauffement à l’avenir. Pour moi, travailler à protéger la nature est bien plus qu’une simple lubie, plutôt une détermination qui s’est forgée très tôt. En Franche-Comté, où j’ai grandi, dans un village de 700 habitants, j’ai passé mon temps sur les sentiers de campagne et dans les arbres en forêt. Piqué par la curiosité du monde naturel qui m’entourait, j’ai toujours voulu comprendre comment fonctionnaient les écosystèmes et contribuer à leur préservation. L’attrait pour les sciences, l’émerveillement face à la diversité du vivant, la conscience des liens étroits entre les hommes et la biodiversité… Voilà les chemins qui m’ont mené à l’UICN.

Votre organisation a participé à la COP21, que pensez-vous de l’accord obtenu ?

Les négociations se sont déroulées entre les États, mais nous étions présents en amont de la conférence pour sa préparation et lors des événements qui l’ont accompagnée. L’objectif était de fournir des éléments scientifiques étayés sur les liens entre nature et changement climatique. C’est-à-dire sur la menace que représente ce changement pour les espèces, mais aussi sur les solutions fondées sur la nature pour affronter le changement climatique. En résumé, sur le fait que des écosystèmes préservés et restaurés sont nos meilleurs alliés pour l’avenir. L’enjeu est de réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre pour que le réchauffement de la planète ne dépasse pas 2°C d’augmentation de température. C’est le seuil critique identifié par les scientifiques : en dessous, les conséquences seront gérables,

mais au-delà, elles deviendront très difficiles à contenir. J’attendais donc de la COP21 un accord entre tous les États de la planète et qu’ils s’engagent clairement dans la voie d’une réduction significative des émissions. En ce sens, l’accord obtenu est historique dans son objectif affiché, voire inespéré, au vu des intérêts tout à fait divergents entre les différents États, entre pays à revenu intermédiaire et pays industrialisés. Pour la première fois, il y a un objectif clair fixé par 195 États à contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C et de poursuivre les efforts pour limiter la hausse en dessous de 1,5°C. Mais, de manière plus concrète, nous ne sommes pas encore au niveau des engagements attendus : si l’on additionne toutes les contributions proposées par les pays pour réduire leurs émissions, on n’atteint pas du tout l’objectif qui est annoncé. L’accord signe donc un point de départ, mais les actions et les efforts à faire sont devant nous. Avec cet accord politiquement engageant, les États sont maintenant devant leurs responsabilités. Si certains devaient décider de ne pas suivre l’accord, ils pourraient être mis au banc, car tous se sont engagés collectivement et publiquement pour un même objectif. Mais je souhaite dire aussi que c’est à toute la société de s’engager et d’agir, chaque association, chaque entreprise, chaque citoyen, pour proposer et mettre en œuvre dès maintenant un réel agenda des solutions pour la planète. Propos recueillis par Julie Chansel

UICN / COMITÉ FRANÇAIS DE L’UICN L’objet de l’ Union internationale pour la Conservation de la Nature (l’UICN) est de protéger la nature, préserver les espèces et les écosystèmes et veiller à l’utilisation durable des ressources naturelles par les sociétés du monde entier. Fondée en 1948, l’UICN est un vaste réseau qui réunit 80 États, 120 agences gouvernementales et plus d’un millier d’organisations non-gouvernementales (ONG). L’UICN réalise des états des lieux scientifiques et conduit des analyses sur les questions de biodiversité, pour élaborer des recommandations destinées à appuyer et à orienter les politiques et les stratégies de conservation. Le Comité français existe lui, depuis 1992.

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PHENOMENE PHENOMENE

Face à la sécheresse, les citoyens s’organisent Le réchauffement climatique arbore bien des facettes. Parmi elles, la sécheresse, corollaire à la désertification, en est une. A la fois cause et conséquence des bouleversements du climat, elle touche de nombreuses régions à travers le monde, qui regardent année après année les déserts avancer, les précipitations diminuer et l’air se réchauffer. A Saõ Paulo, la plus grande ville du Brésil, l’année 2015 est d’ores et déjà considérée comme une des plus sèches jamais connues. Il est 17 heures, Fernanda Coelho rentre chez elle dans la zone Nord de São Paulo. Son regard sombre cache mal la colère qu’elle éprouve une fois de plus, comme presque tous les jours, depuis un an. À l’heure où elle voudrait prendre une douche au retour de sa journée de travail, les robinets coulent au compte-gouttes. Depuis janvier 2015, le quartier de Vila Nivi est, comme la plupart des quartiers de la ville, soumis au rationnement de l’eau. C’est pour faire face à la plus grande sécheresse jamais connue dans le pays que la SABESP, l’organisme qui gère l’eau de la ville, réduit la pression tous les jours de 13 heures à 7 heures du matin. Si Fernanda comprend la mesure, elle s’irrite du manque de pragmatisme qui a conduit à cette situation. La région de Saõ Paulo, soit 20 millions d’habitants, est approvisionnée en eau par trois réservoirs répartis à sa périphérie. Mais depuis 2014, le plus grand d’entre eux, la Cantareira, alimenté pourtant par quatre lacs, voit ses réserves s’épuiser, alors qu’il doit fournir en eau plus de 8 millions de personnes. La saison sèche se termine et la Cantareira ne fonctionne qu’avec à peine 12 % de ses capacités disponibles. « L’an dernier, certaines villes sont restées près de 20 jours sans eau, forçant les écoles publiques et les hôpitaux à fermer », rappelle Camila de Pavanelli, auteure d’un blog sur la crise de l’eau. Pour Antônio Nobre, de l’Institut National de Recherche d’Amazonie (INPA), cette crise hydrique est une conséquence directe du réchauffement climatique et de l’intensification de la déforestation : « La destruction des forêts est l’un des facteurs qui a contribué à provoquer la sécheresse actuelle. Les pluies issues de l’Amazonie arrosent l’Amazone lui-même, mais également toute une zone située entre Buenos Aires, Saõ Paulo, Cuiabá et les Andes. » Soit plus de la moitié du continent.

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Selon différentes études, l’écorégion de l’Amazone est responsable de 90% des précipitations en Amérique du Sud. « Inévitablement, plus cette écorégion se réduit, plus les sécheresses sont fréquentes et intenses sur les grandes villes du continent », conclut le chercheur. À Saõ Paulo, même si la situation s’est légèrement améliorée ces derniers mois, le spectre de la pénurie plane toujours au-dessus des Paulistas. « L’an passé, à deux reprises je suis restée sans eau pendant 5 jours. Ma maison n’a pas de cuve pour récupérer la pluie. Avec des grands seaux, j’allais chez ma mère chercher de l’eau pour laver le linge ou faire prendre un bain à mes enfants », raconte Fernanda. C’est à la suite de ces épisodes qu’elle a décidé de rejoindre le collectif Aliança pela agua (Alliance pour l’eau), une des nombreuses initiatives citoyennes créées pour répondre au mutisme des pouvoirs publics brésiliens. Plusieurs fois par mois, Fernanda y retrouve quelques dizaines de personnes, au profil éclectique, pour participer à des actions de sensibilisation. Un rôle qu’elle prend à cœur, car dans cette ville, trouver des informations sur les niveaux d’eau restante ou sur les quantités de pluie récoltées relèvent souvent du défi. Alors, à coup de manuels de survie, de cartes répertoriant les heures d’approvisionnement, de guides pour une bonne utilisation des ressources hydriques ou de tables de calcul des niveaux d’autonomie, Fernanda et ses collègues tentent de sensibiliser leurs compatriotes au sujet. « La crise de l’eau est apparue du jour au lendemain dans les vies des Paulistas. Même si le réveil a été tardif et si une partie de l’enjeu nous dépasse, nous voulons montrer que pouvons encore changer les choses », s’enthousiasme la jeune femme. Adeline Haverland


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LE COIN ÉCO-CONSCIENT

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GESTES POUR LUTTER CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE... ET FAIRE DES ECOCONOMIES

Vous savez, la fameuse émission de gaz à effet de serre qui dérègle directement le climat ? Et bien, chacun d’entre nous peut la réduire. Mais on peut aussi avoir un effet positif indirect, en limitant notre consommation d’énergies produites par des industries émettrices. Et tout cela est aussi bon pour notre santé et notre porte-monnaie.

Pour émettre moins de GES, préférons le bus, le vélo, le covoiturage ou nos pieds à notre voiture individuelle.

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Évitons d’acheter une voiture qui émet beaucoup de CO² et limitons l’emploi de la climatisation, qui rejette des gaz fluorés à fort effet de serre.

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Pourquoi ne pas essayer de manger moins de viande ? Les bovins sont de grands consommateurs d’eau et de céréales issues de l’agriculture intensive… Et ils sont émetteurs de méthane, nocif pour le climat !

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On peut aussi manger des insectes produits localement : l’entomophagie nécessite moins d’eau et produit moins de CO² et d’ammoniac que d’autres « viandes » !

Le stockage ou l’incinération à grande échelle génèrent une importante dépense d’énergie nocive au climat, donc trions nos déchets !

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Le « vélo à assistance électrique », muni de caissons, peut déplacer plusieurs centaines de kilos de matériel : on n’émet aucun polluant… Et on ne sue pas !

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Pour avoir une empreinte carbone faible, achetons des produits alimentaires ayant parcouru le moins de kilomètres possible.

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Il est urgent d’émettre moins de gaz à effet de serre (GES)

Chauffons moins notre domicile - la nuit notamment - et privilégions la géothermie, le chauffe-eau solaire ou le chauffage au bois, plutôt que le fioul ou l’électrique.

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Et si nous proposions à notre employeur le télétravail, qui permet de réduire la pollution due au transport du salarié ?

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Consommons moins d’énergies dont la production industrielle émet des GES Au lieu de les laisser en veille, éteignons nos appareils électriques. Et pourquoi ne pas tous les brancher sur une multiprise, afin de ne rien oublier ?

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Fenêtres, murs et plafonds, il est indispensable de réaliser une bonne isolation de son logement.

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On peut tout simplement acheter du papier recyclé et exploiter le verso des feuilles comme brouillons pour limiter le gaspillage.

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On a tout intérêt à acheter des ampoules basse consommation, qui consomment cinq fois moins d’énergie et durent dix fois plus longtemps.

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Renonçons à faire fonctionner le sèche-linge, ou alors choisissons-en un à condensation qui exploite l’air humide et qui soit équipé d’une sonde d’humidité qui passera l’appareil en veille une fois le linge sec.

16 Enfin, utilisons des cartouches et toners rechargeables, et imprimons dans des polices de petits caractères au verso des feuilles.

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Saviez-vous que dans certaines villes, on peut adopter une monnaie locale complémentaire pour payer dans les commerces et ainsi favoriser les circuits courts : l’eusko au pays basque, le sol-violette autour de Toulouse, le nouveau stück à Strasbourg, etc.

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Apprenons à réparer nos appareils électroniques en panne au lieu de les jeter, en consultant des sites Internet dédiés ou en nous rendant dans une ressourcerie.

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Évitons les produits surgelés, dont le conditionnement nécessite une grosse dépense d’énergie.

Greenup vous révèle trois astuces pour économiser l’eau. Basiques mais incontournables : la douche plutôt que le bain, une chasse d’eau à double poussoir et l’eau de lavage des légumes pour arroser nos plantes.

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Les programmes ECO ou 50°C du lave-vaisselle consomment moins d’énergie, et c’est encore mieux de le faire tourner uniquement lorsqu’il est plein !

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Les étiquettes A+++ dans les rayons signalent les produits les moins énergivores : repérons-les !

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Protégeons les forêts, qui absorbent le CO² AVRIL-MAI 2016

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INTERVIEW INTERVIEW Il faut parier sur un bon partenariat entre homme et nature

Maud Fontenoy L’amour de l’océan et la persévérance acquis depuis l’enfance et au gré d’exploits marins ne sont certainement pas étrangers au profond engagement de Maud Fontenoy dans la préservation de l’environnement. Mais pour cette navigatrice, femme politique et mère, ce combat n’a rien d’un fardeau, c’est une nouvelle aventure mondiale. Rencontre. Greenup : Quel est votre rapport à l’environnement ? Et comment l’avez-vous développé ?

Maud Fontenoy : J’ai un rapport assez passionnel à l’environnement. Il me vient de l’enfance. Pendant près de quinze ans, j’ai vécu sur un bateau avec mes parents. Et par la suite j’ai fait le choix, seule, de naviguer sur un océan que j’aime plus que tout. Je mène aussi un combat écologique, même si je suis un peu en marge du discours classique. Car j’essaye toujours de positionner l’homme au cœur de la nature. Régulièrement l’homme est considéré comme le méchant de l’histoire par rapport à une nature qui serait éternellement laissée pour compte. Je pense qu’au contraire il faut parier sur un bon partenariat entre homme et nature. Les progrès techniques et technologiques réalisés par l’homme ne sont pas la source perpétuelle d’émissions de gaz à effet de serre. Ils nous ont permis de mieux vivre. On peut sans problème faire rimer économie et écologie. Prenez les grands travaux réalisés sur le biomimétisme, ou comment s’inspirer de la nature pour développer le système économique, c’est passionnant.

Votre combat écologique s’incarne également dans votre fondation, dont la vocation est de préserver l’océan. Quel est l’impact du changement climatique sur les eaux de la planète ?

La fonte des glaciers occasionnée par le réchauffement global fait se déverser l’eau douce dans les mers. Les océans, en se réchauffant, se dilatent. Deux constats qui laissent craindre une augmentation du niveau des mers entre 30 cm et un mètre d’ici la fin du siècle. L’autre impact du réchauffement climatique, c’est une augmentation de l’acidité des océans. Les océans sont en effet

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un puit de carbone. Tels les poumons de l’humanité, ils absorbent le dioxyde de carbone rejeté dans l’atmosphère, ce qui va créer de l’acide carbonique. Acide qui, à haute dose, a un fort impact sur la biodiversité marine. Toute la chaîne alimentaire pourrait être impactée.

Pourquoi l’océan est-il si important ?

Plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons provient des océans. Au final, l’écologie n’est pas verte, elle est bleue ! De plus, le climat est en grande partie régulé grâce aux courants marins. C’est aussi une ressource indispensable à notre alimentation. Près de deux milliards de personnes ne mangent des protéines que grâce à l’océan. Il apporte également 22.000 médicaments. Et c’est une source d’énergie renouvelable. En pleine transition énergétique, la France a un atout incroyable puisqu’elle est la deuxième puissance maritime du globe avec 11 millions de km2 d’espace marin.

Vous êtes porte-parole de l’Unesco pour les océans. Sensibiliser la jeunesse est-il pour vous le meilleur moyen d’assurer la protection de notre environnement ?

L’éducation est la clé du changement. C’est en comprenant mieux les choses qu’on apprend à les aimer et en les aimant qu’on a ensuite envie de les protéger. C’est un cercle vertueux. Ma fondation a aujourd’hui des programmes qui commencent à la maternelle, puis se déclinent dans les écoles, les collèges et les lycées. Nous les élaborons avec l’Unesco, la FA0 [Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture] et différents types de partenaires scientifiques sur la thématique maritime. Ce qui permet d’avoir un contenu irréprochable, et de toucher le plus grand nombre.


© Yann Fontenoy

© Riccardo Tinelli

Le défi que nous avons à relever est passionnant. Aujourd’hui, l’environnement est la nouvelle conquête.

Et vous, quels sont vos gestes au quotidien ? Avez-vous des bonnes pratiques à partager avec nos lecteurs ? J’essaye d’avoir un comportement qui colle à mon engagement. Et j’ai la chance d’avoir plus de moyens que certaines personnes. J’ai une voiture électrique et n’utilise que des produits sanitaires biologiques. Ma maison est chauffée par géothermie. Je mange des protéines végétales pour limiter mon apport en protéines animales, en viande rouge notamment, car elle réclame beaucoup d’énergie pour être produite et n’est pas excellente pour la santé. Je tente d’être le plus écolo possible aussi pour éduquer mes enfants et ceux des autres dans le cadre des programmes de ma fondation. C’est le combat de ma vie. Mais il va falloir qu’on fasse chacun un effort, même si les Français ont déjà pas mal de difficultés en fin de mois et que c’est parfois compliqué à entendre. Pour donner une impulsion, les grandes décisions doivent être prises au niveau de l’État pour, notamment, donner accès à une énergie propre et renouvelable, et à des biens de consommation conçus durablement.

Si vous deviez adresser un message aux dirigeants du monde qui doivent aujourd’hui tous mettre en œuvre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique, quel serait-il ?

Soyez pragmatiques et réalistes ! Prenez des mesures adaptées aux enjeux oui, mais proposez-les seulement si vous êtes sûrs de pouvoir les mettre en œuvre. Je leur dirai aussi que le défi que nous avons à relever est passionnant. Aujourd’hui, l’environnement est la nouvelle conquête. Tout a déjà été fait, mais nous devons réinventer de nouvelles façons de produire et de consommer. C’est extrêmement positif ! Et il faut croire en l’Homme pour relever ces défis, car lui aussi a des ressources incroyables.

BIOGRAPHIE

Maud Fontenoy

Née le 7 septembre 1977, Maud Fontenoy a 7 jours quand elle embarque sur la goélette familiale. Quinze ans de vie sur les océans et d’apprentissage de la navigation, de la nature et de la mer. Et à 25 ans, c’est seule qu’elle part vers le large. En 2003, elle est la première femme à traverser l’Atlantique nord à la rame. En 2007, elle boucle un tour du monde à contre-courant. En 2008, elle crée la Fondation Maud Fontenoy, pour transmettre aux jeunes la nécessité de protéger la planète. Elle est aussi porte-parole de l’Unesco et du Réseau mondial pour les océans. Depuis décembre 2015, elle est vice-présidente LR de la région PACA.

Propos recueillis par Fanny Costes

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Pour faire plaisir et se faire plaisir en faisant du bien à la planète

Une sélection de Patricia Dreidemy

Belles chutes M ZOO

SUR

Mobile éthique

Le Fairphone 2 est fabriqué comme son grand frère suivant un modèle équitable dont l’objectif est de rendre l’industrie électronique plus responsable et d’offrir aux consommateurs un meilleur aperçu du modèle économique d’un téléphone portable. Ses minéraux proviennent de zones « sans conflit », notamment l’étain et le tantale, émanant de la République Démocratique du Congo. Son architecture modulaire est conçue pour durer plus longtemps. Il dispose d’un écran Full HD de 5 pouces et on peut y faire cohabiter deux cartes SIM. Le design de son enveloppe extérieure est tel que l’achat d’une coque de protection supplémentaire n’est pas utile. L’appareil est démontable, ce qui permet de réparer soi-même les pièces les plus sujettes à la casse : écran, caméra, etc. Pour maintenir son indépendance financière, la société Fairphone vend son produit en précommande. Plusieurs fois récompensée, elle a reçu en juin dernier le label B Corp qui distingue les entreprises se fixant des objectifs « extra- financiers », environnementaux ou sociétaux. Prix : 525€ environ

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Le miroir Greg, d’un diamètre de 54 centimètres, est fabriqué intégralement en France et composé d’un enroulage de lanières de feutre 100% laine et teinture biologique. Ces lanières sont issues des chutes de sa production que Metylos, entreprise de création et d’édition d’objets, petit mobilier et accessoires, revalorise. Prix : 255€

PERSO

Argent éthique

Paulette à Bicyclette propose un collier en argent brossé éthique à la finition rainurée dont le minéral a été extrait sans exploitation d’enfants et dans le respect de la protection de l’environnement et des miniers. Hélène Grassin, alias Paulette à Bicyclette, est le premier joaillier français labellisé «Fairmined». Elle vient de remporter le prix de l’Entrepreneure Responsable pour son engagement. Prix : 95€


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Doudou bio

Difficile de ne pas craquer pour Paul le cerf, une création de Marie-Noelle Bayard pour Marron Rouge. Ce doudou en coton bio de 18 centimètres est fabriqué dans un atelier de femmes en réinsertion à Calcutta. Marron Rouge fondé par Jean-Marc Attia conçoit et commercialise des sacs, accessoires de mode et petits mobiliers en matériaux recyclés et designe des doudous. Prix : 20€

Feu sans flamme

HOME SWEET HOME

Jardinage urbain

Pourquoi ne pas offrir un jardin à votre salon avec le Smart Herb Garden by Click & Grow. Ce mini-potager design intègre deux lampes LED et un système d’arrosage automatisé qui gère en toute autonomie la croissance de vos plantes et vous alerte avec une lumière clignotante quand le réservoir d’eau est vide. Pour cultiver au gré de vos envies basilic, tomates cerises ou encore mini piments, mimosa ou fraises des bois. Prix : 59,95€ (avec trois recharges de basilic)

Concilier discount et écologie, telle est la vocation des magasins Bureau Vallée, qui font noter écologiquement par un organisme indépendant les produits qu’ils vendent. Une de leurs nouveautés, l’USB Briquet sans gaz. Reprenant le principe de l’allume cigare, il se charge en trois heures environ via une prise USB et on peut alors l’utiliser une soixantaine de fois avant une nouvelle charge. Par sécurité, son circuit se coupe au bout de 10 secondes d’ouverture. Prix : 6,99€

Ni chaud ni froid

Face à la hausse répétée du prix de l’électricité, l’utilité d’un thermostat intelligent n’est plus a démontrer. Pilotable à distance via une application mobile, le thermostat connecté de la startup nantaise Qivivo est doté d’une fonction d’auto-apprentissage. Il pilote le chauffage de façon autonome sans aucune programmation et optimise la consommation énergétique en tenant compte du mode de vie et des caractéristiques thermiques du logement, de la météo et du sentiment de confort des usagers. Un achat vite amorti : Qivivo estime l’économie annuelle à plus de 600 euros. Prix : 149,90€

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Douce nuit

Voilà sept ans que Corinne Muller et Piotr Oleszkowicz ont créé la marque Best Before avec l’idée de parcourir le monde à la recherche de femmes et d’hommes aux mains expertes perpétuant des traditions ancestrales. De leurs voyages sont nées sept collections conçues avec des matériaux naturels et biodégradables. La veilleuse coloris naturel (19 / 18 cm) est confectionnée avec du papier recyclé selon la technique du macramé ancestrale en Corée du Sud. Elle est fournie avec cordon électrique de deux mètres en tissu noir, gris ou rouge, prise et interrupteur. Prix : 115€

La vie en e-sylife

Ce petit objet connecté cubique imaginé par la startup HDSN, pour Home Detection Sensor Network, a plus d’un tour dans son sac. Une fois programmés via Internet, le « Kub » et ses capteurs sans fil posés aux endroits appropriés vont gérer la consommation d’électricité, d’eau et de gaz, détecter la présence de polluants dans l’air intérieur, mesurer le taux d’humidité, surveiller la température extérieure et même celle du frigo, etc. Intégré à un système de sécurité, par exemple un détecteur de fumée ou d’intrusion, e-sylife émettra une alerte SMS ou e-mail en cas de déclenchement d’une alarme sonore. Prix : 179,90€

L’algue à la clé

Une clé USB de 8 Go avec une coque à base d’algues, c’est l’invention géniale de Rémy Lucas, descendant d’une famille de goémoniers. Il a fondé à Saint Malo, Algopack, une entreprise fabriquant et commercialisant un matériau à base d’algues brunes. Belle alternative au plastique, l’algue brune capte et consomme du gaz carbonique qu’elle transforme en sucre pour sa croissance et la seule chose qu’elle rejette en mer est l’oxygène, indispensable à la croissance du plancton. Prix : 15 €

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La nature en cadeau

Chacun trouvera son bonheur parmi les 170 prestations de la Mix Box de Natura Box : participation à une activité, une séance de bien-être, un séjour ou une offre de gastronomie pour une ou deux personnes. Les Natura Box regroupent 600 prestataires, sélectionnés pour leur engagement et leurs actions dans le développement durable et plus de 1.200 idées de séjours et activités en tourisme durable. Prix : 69€

MADE IN FRANCE BOX

des produits responsables pour les amoureux du terroir « Promouvoir les producteurs français passionnés par leurs activités », c'est l'ambition affichée de Selena Dagicour, créatrice de Made in France Box. « C'est en regardant autour de moi et en discutant avec les producteurs sur les marchés en Normandie, près de Dieppe, d'où je viens, que l'idée m'est venue », raconte-t-elle. Ici, pas d'intermédiaire, la jeune diplômée d'une école de commerce achète directement ses articles aux petits agriculteurs. Chaque mois, la box propose six à huit produits d'épicerie fine 100% français. Pour ses box de printemps, Made in France Box fait un clin d’œil au poisson d'avril et à la fête des mères. Pain d'épice, caramel de pomme, nougat, pâte à tartiner au chocolat blanc, chips de kale bio ou terrine de canard au foie gra sont autant de produits proposés aussi sur l'épicerie en ligne. Sur un marché déjà très concurrentiel, celle qui « s'inscrit dans une démarche écolo-responsable » revendique son originalité parmi ses concurrents, notamment par l'envoi de ses box à l'étranger. « Je vise là un public d'amoureux des produits du terroir français, expatriés ou étrangers aficionados de la cuisine française ». Trois formules sont proposées : la découverte, pour un mois unique à 35€, la gourmande, pour trois mois (30€/mois) et l'adepte pour une durée de six mois (25€/mois). Désireuse de mettre la rencontre au centre de leurs préoccupations, l'équipe de Made in France Box se prépare à effectuer un tour de France à la conquête du terroir français cet été. L'objectif : aller à la rencontre des producteurs et faire découvrir leur concept aux vacanciers, le tout ponctué par la réalisation d'une web série sur leur road trip. Pour donner vie à ce projet estival, ils font appel à vous sur la plateforme de financement participatif KissKissBankBank. Avec la même volonté de partage, la fine équipe organise chaque mois une soirée dégustation dans un bar différent de Paris. Pour les suivre et ne rater aucune de leurs actualités : madeinfrancebox.com et Made In France Box sur Facebook. 10 % de réduction accordé aux lecteurs de Greenup pour tout achat, avec le code promo GREENUP

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C O N S O ’]

RECYCLÉ & DESIGN !

© Boutique marron rouge

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POUR LES ENFANTS DES MAISONS DE LAPINS ÉCOLOS

« Encore ! » propose des « maisons de lapins » en bois de hêtre massif issu de forêts européennes écogérées, peintes avec des peintures à l'eau. Les petits lapins en tissu sont fabriqués à partir de coton bio, cousus et brodés à la main par un atelier de réinsertion. Les maisons et lofts de l'écoquartier permettent aux enfants de s'amuser tout en apprenant les principes de l'écologie. www.encorejouets.com

POUR LA BEAUTÉ : DES COSMÉTIQUES BIO

oOlution est une marque de cosmétiques bio éco-conçus, qui utilise 100% d'ingrédients d'origine naturelle, issus de l'agriculture bio et sans huile de palme. Elle reverse 1€ par commande à un projet de reforestation à Sumatra, en Indonésie. Son engagement environnemental a été récompensé par le ministère de l’Écologie en 2013. www.oolution.com

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L

a boutique Marron Rouge, à Lyon, propose des objets design en matériaux recyclés : sacs, tabourets, lampes, pochettes. Elle a été créée en 2010 par Jean-Marc Attia, qui voulait se reconvertir et associer ses connaissances du monde des affaires avec son goût pour le recyclage, le design, l’écologie et l’être humain. « Je suis un fou de recyclage depuis l’enfance. Mon père était tailleur et j’adorais m’amuser à fabriquer des choses avec les petits morceaux de tissus que je récupérais », confie-t-il. Actif dans une association d’aide aux femmes en Inde, il dessine une première collection qu’il présente à une ONG située à Delhi, spécialisée dans la collecte de déchets. « Ils ont tout de suite été très intéressés et ont accepté de travailler avec moi », se souvient-il. Il contacte ensuite le village des créateurs à Lyon, qui est également convaincu par son projet et lui propose une résidence. « Quand j’ai commencé, je travaillais surtout avec des pneus, des chambres à air et des ceintures de sécurité », raconte Attia. Aujourd’hui, il conçoit aussi des objets en sacs de ciment ou en gilets de sauvetage. « Je ne fais fabriquer aucune matière, c’est de la vraie récupération », assure-t-il. Il dessine les prototypes, la filière indienne de collecte les récupère et l’ONG avec laquelle il travaille fabrique les objets, « dans une démarche éthique » insiste-t-il. En 2012, c’est la consécration : il est sélectionné pour la Paris design week, ses tabourets sont exposés aux Galeries Lafayette, et ses produits obtiennent le label « Lyon ville équitable et durable ». Anne-Gaëlle Moulun

Pour aller plus loin : www.marronrouge.com


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C O N S O ’]

OPTEZ POUR LE NATUREL, FAITES VOS COSMÉTIQUES

© David Monniaux

VOUS-MÊMES

F

abriquer ses propres cosmétiques, c'est facile, ludique, sain et économique ! De nombreux blogs, sites Internet et ateliers pratiques existent. « C'est comme faire la cuisine », dit Noémie Halfen, savonnière en Ariège. « On suit la recette. C'est un processus de création assez magique ! Pour moi, il s'agit aussi de revenir à quelque chose de plus naturel. » Pour l'instant, seuls les vernis à ongles et les crèmes solaires, qui exigent une chimie complexe et une conservation particulière, échappent au « fait maison », mais pour le reste, tout est possible.« Quel que soit son type de peau, on doit privilégier les produits bio », conseille Sabine Lagrillère, créatrice de cosmétiques naturels qu'elle commercialise sous la marque Peau Ethic. Les matières premières, comme les huiles de macadamia, tournesol, jojoba, olive, noix ou pépins de raisin ou encore la cire d'abeille, s’achètent dans les épiceries bio, pharmacies, herboristeries, et sur des sites comme Aroma-zone. « On peut également se fournir auprès de producteurs locaux ou s'informer auprès du Syndicat des Simples », recommande

Sabine, elle-même productrice et cueilleuse de plantes médicinales certifiées Ecocert et Nature et Progrès. Les huiles essentielles, ces concentrés de principes actifs, offrent des actions spécifiques. La lavande par exemple, soigne les bobos du quotidien ou purifie les peaux grasses. Pour les peaux normales et mixtes, on utilisera plutôt de l'ylangylang ou du géranium. Autre ingrédient de base, l'argile, une roche sédimentaire minérale concassée, connue pour ses propriétés purifiantes. On privilégiera l'argile blanche pour les peaux normales, et les peaux sèches et sensibles seront régénérées par l'application d'un masque à l'argile rose. Pour la conservation, on peut ajouter des extraits naturels comme du pamplemousse ou de l'huile essentielle de romarin. Offrir un dentifrice à la sauge, un savon au beurre de karité et au géranium, une huile de massage à l'amande douce ou un baume à lèvres coco-vanille, c'est la garantie de faire plaisir au naturel et à moindre coût ! Julie Chansel

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© Eliasfalla

GOURMANDISE GOURMANDISE

Le juste prix du chocolat Largement sous-payés, les petits producteurs de cacao sont parfois contraints d’abandonner la culture de cette plante difficile. Pour les aider et endiguer une possible pénurie, une solution est de soutenir le commerce équitable. En découvrant le cacao au Mexique en 1519, le conquistador Hernán Cortés n’imaginait sans doute pas à quel point ces « amandes » servant à la préparation d’un breuvage amer allaient faire chavirer le palais des aristocrates occidentaux. Cinq siècles plus tard, tout le monde ou presque consomme du chocolat. Il y a les accros, les Suisses en tête, qui dévorent environ 12 kilos par personne et par an. Puis les gros consommateurs, comme les Français qui en croquent en moyenne 6 kilos. Et en queue de peloton, les gourmands émergents, à l’image de la Chine. On n’y consomme que 100 grammes de chocolat par an, mais les ventes ont augmenté de 40% en trois ans. Puis il y a ceux pour qui le cacao a toujours un goût amer. Parce que ces fèves, ce sont eux qui les produisent, sans être justement rétribués. Originaires en majeure partie de Côte d’Ivoire et du Ghana, d’où proviennent 60% de la production mondiale, ces petits paysans perçoivent moins d’un dollar par jour. Ils se tournent donc parfois vers des cultures plus simples et rentables, comme le palmier à huile ou l’hévéa. Car le cacaoyer est une plante fragile, et les obstacles s’amoncellent : déforestation, variations climatiques, crises sanitaires et politiques, parasites, etc. De quoi inquiéter certains spécialistes qui évoquent une possible pénurie d’ici à quelques années.

DANS LA JUNGLE DES LABELS

Que faire pour ne pas passer les prochains Noëls privés de douceurs ?

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On peut tout simplement soutenir des filières de commerce équitable, qui garantissent un prix minimum aux petits producteurs, les incitent à poursuivre la culture du cacaoyer et permettent de lutter contre le travail des enfants. Mais pour le consommateur lambda perdu dans la jungle des labels, pas si simple de trouver un produit réellement équitable. Pour le cacao, l’édition 2015 du Guide international des labels de commerce équitable en a retenu huit. En France, vous en trouverez principalement quatre sur vos tablettes : Écocert Équitable, Symbole Producteurs Paysans, World Fair Trade Organization et Fairtrade Max Havelaar. En revanche, Rainforest Alliance et UTZ Certified, que l’on voit souvent, ne sont pas des labels de commerce équitable, mais de développement durable. Ils ne garantissent donc pas forcément une rémunération juste des travailleurs. Tous ces labels reposent sur des critères variables, ce qui empêche tout regroupement sous un même « superlabel ». Toutefois, s’il n’existe pas pour le moment de label public de commerce équitable, la Commission de concertation du commerce, dont le décret de création a été publié le 21 octobre 2015 au Journal Officiel, devrait bientôt pallier ce manque en assurant la reconnaissance des labels et systèmes de garantie du commerce équitable. Hélène Vasquez


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La box gastronomique


CUISINE ENENCUISINE

Popchef,

un nouveau cycle dans la livraison de repas Des plats de saison fraîchement mijotés et des cyclistes bien entraînés, les ingrédients de Popchef sont bêtes comme chou mais apportent un vent de fraîcheur sur le marché de la livraison de repas.

A peine midi et le ballet de vélos anime déjà une petite rue du centre de Paris. Dans l’un des quatre relais de Popchef, les cyclistes-livreurs sont en plein service. Les plats du jour, préparés le matin même, sont réchauffés et livrés en quelques minutes. « Non seulement la livraison à vélo est écologique, mais elle est aussi beaucoup plus rapide qu’en scooter, sans les aléas de la circulation », explique François Raynaud de Fitte, co-fondateur de la startup lancée en janvier 2015. Effectivement, dix minutes à peine après leur départ, certains livreurs sont déjà de retour au relais.

Des produits de saison locaux

Au menu du jour, joues de bœuf au miel ou tortellini ricotta-épinards. Les recettes se basent sur des classiques (risottos, viandes mijotées, etc.), revisités par Astrid Fronteau, la consultante gastronomie. « Je tiens beaucoup à travailler les produits en les laissant le plus nature possible pour garder leur goût. J’y apporte des touches inattendues en fonction de la saison. Nous nous approvisionnons d’ailleurs à moins de 100 km de la cuisine, l’objectif étant de travailler en direct avec des producteurs. »

Bientôt à Lille, Lyon et Bordeaux

Un atelier cuisine les plats chaque matin. « Là aussi, on optimise la logistique en profitant du même camion que d’autres clients de l’atelier pour livrer nos points relais », note François Raynaud de Fitte. D’ici quelques mois, sept nouveaux points devraient s’essaimer dans la capitale. Pas de gaspillage non plus puisque les invendus sont redistribués aux livreurs. La startup affiche une croissance de 10% par semaine et devrait étendre le service à d’autres villes, notamment Lyon, Lille et Bordeaux. Un service du soir est aussi en projet. Laura Duret

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Les lasagnes aux légumes et au chèvre de PopChef pour 4 personnes

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12 plaques de lasagnes 2 poireaux 300 g de topinambours 2 carottes 10 feuilles de Kale 10 cl de vin blanc 200 g de chèvre frais 50 g de farine 30 g de beurre + une noisette pour le plat 50 cl de lait Sel Poivre Beurrez le plat et déposez 3 plaques de lasagnes côte à côte. Préchauffez le four à 180°C. 1 Épluchez tous les légumes. Retirez le vert des poireaux et leurs racines. Découpez-les en deux dans le sens de la longueur, puis en tronçons de 1 cm. Passez-les sous l’eau. Après avoir épluché les topinambours, découpez-les en cubes de 5 mm de côté. Faites de même pour les carottes. Retirez les tiges du kale comme vous le feriez pour des épinards et hachez les feuilles au couteau. 2 Dans une grande poêle, faites fondre une noisette de beurre avec une goutte d’huile et faites sauter les poireaux pendant 5 min. Baissez le feu et rajoutez le kale. Salez, poivrez et versez le vin blanc. Couvrez et laissez cuire 15 min à feu doux. 3 Faites bouillir de l’eau salée et plongez les dés de carottes et de topinambours. Laissez cuire 15 min.

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4 Préparer la béchamel au chèvre. Faites fondre 30 g de beurre dans une casserole. Versez la farine en pluie et mélangez. Versez le lait au fur et à mesure en mélangeant. Rajoutez le chèvre émietté, salez, poivrez et laissez chauffer encore 5 min. 5 Mélangez tous les légumes et la béchamel, en gardant 3 cuillères à soupe de côté. Commencez à déposer une couche, puis une plaque de lasagnes. Alternez ainsi pour finir par une couche de lasagne et étalez la béchamel restante sur le dessus. 6 Enfournez pendant 20 min. Servez bien chaud, avec une salade verte assaisonnée.

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SORTIES CULTURE SORTIES CULTURE ÉDITION 2016

© wikimedia / Jvillafruela

TOUS AU COMPOST

Du 1er au 10 avril, partout en France, c'est la semaine nationale du compostage. Au programme : animations, ateliers, temps de découvertes et visites de guidées. Mais alors, le compostage, qu'est-ce que c'est au juste ? La décomposition naturelle des déchets organiques (épluchures de légumes, restes de repas, déchets de jardin, etc.) par des micro-organismes présents dans le sol (bactéries, champignons, acariens, vers, etc.) en présence d'eau et d'air. Au bout de plusieurs mois, on obtient un produit organique comparable à du terreau, utile pour le jardinage, appelé compost. C'est la technique pour éviter que chaque personne jette en moyenne 50 à 80 kilos de déchets compostables dans sa poubelle, chaque année. Et de se passer par la même occasion de l'odeur et du jus qui s'évacue du sac. Pour contribuer à la réduction de ces déchets, de nombreuses collectivités encouragent et accompagnent des projets individuels et partagés de compostage. Que vous soyez, à la campagne ou en ville, que vous ayez un jardin ou non, vous pouvez devenir le roi du compost. Vous ne rêvez pas, il existe même des composteurs d'intérieur, appelés lombricomposteurs. Et les habitués sont unanimes : c'est efficace et sans odeur. Profitez de Tous au compost pour découvrir les sites de compostage, qu'ils soient domestiques, partagés, en immeuble, en quartier ou dans toute autre strucutre collective. Venez échanger avec les bénévoles qui assurent à l'année le bon fonctionnement de ces sites de compostage. Un rendez-vous vous attend peut-être près de chez vous : www.semaineducompostage.fr

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Du Festival international du film environnemental

La 33e édition du Festival international du film d’environnement (Fife) vous attend du 5 au 12 avril 2016 au Cinéma des Cinéastes -Paris 17e-, et dans plusieurs lieux partenaires en Île-de-France. Le tout gratuitement. Le Fife vous propose une centaine de films et webdocumentaires des quatre coins du monde avec un focus sur le Brésil, entre autres. Une programmation riche en débats, rencontres et tables rondes ; autant de regards curieux et sensibles sur l’état du monde, des enjeux environnementaux et des solutions qui se dessinent. La mission du Fife : sensibiliser et informer le public sur ces problématiques. Le tout en utilisant le cinéma comme outil magique pour mettre en avant la nécessité de placer l'environnement au cœur de nos actions individuelles et collectives. À travers la programmation, plongeons à la découverte des efforts menés et solutions trouvées à travers le monde pour faire évoluer nos comportements et notre société.

THÉÂTRE RESPONSABLE

Le spectacle Soupe maison ou l'art d'accommoder les restes / les déchets place l'humain face à ses comportements alimentaires : consommation, déchets, conscience (ou non) du gaspillage, la compagnie À toi théâtre croque nos travers et sensibilise chacun en faveur de l'environnement. Plusieurs interventions en 2016. Renseignements sur www.atoitheatre.net


NOUVEAU MAGAZINE

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UNE PUBLICATION


IDÉES LECTURE IDÉES LECTURE

La rédaction de Greenup vous a concocté une sélection de bouquins et exposition aux petits oignons pour devenir les incollables du changement climatique. De quoi épater vos amis en soirée.

POUR S’ACTIVER LES MÉNINGES Climats, passé, présent futur Parlons gaz de schiste en 30 questions

Dans ce livre, Pierre-René Bauquis, géologue et économiste, retraité de chez Total, démêle le vrai du faux sur le gaz et le pétrole de schiste en 30 questions/réponses. Il aborde avec des faits et des chiffres les réserves en gaz de schiste, ses conditions d’exploitation et ses apports énergétiques et économiques.

Cet ouvrage organisé nous présente les bases de l’équilibre climatique et retrace le réchauffement des dernières décennies, son impact sur les différents milieux tant physiques que vivants et la part de la responsabilité humaine, suite

Collection Doc’en poche, La Documentation française. 5,90€ ou 4,99€ en version numérique

aux émissions de gaz à effet de serre. Une synthèse qui nous aide à comprendre les climats passés pour mieux appréhender les changements climatiques actuels. De nombreux exemples viennent illustrer l’importance des changements climatiques sur la température moyenne et ses conséquences diverses. Pour finir, les auteurs proposent des simulations du climat futur en fonction des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Cet ouvrage nous montre comment les comportements humains détermineront si le siècle actuel peut être un point de transition pour un nouveau climat. De Marie-Antoinette Melieres et Chloé Maréchal. Belin. 2015. 34€

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Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition Économiste, engagé auprès de l’association altermondialiste Attac, Maxime Combes ne se contente pas de constater les dégâts occasionnés par les politiques extractivistes. Son essai est une invitation à se retrousser les manches : « La transition c’est maintenant ! » L’occasion de découvrir que des mouvements citoyens ont permis d’empêcher des permis de forage destructeurs pour l’environnement. Il cite l’exemple des villes en transition. Des villes

plus solidaires avec d’autres façons de consommer en développant l’économie locale et des modes de transports alternatifs. « Ces chemins alternatifs pour une civilisation du bien vivre » existent déjà. Y’a plus qu’à ! De Maxime Combes, Editions du Seuil, 2015. 18€

Climat 30 questions pour comprendre la conférence de Paris

L’intérêt de ce livre est que ses auteurs sont des « insiders » de la COP21. Ancien ministre du Développement, Pascal Canfin a été dans les coulisses. Peter Staime est quant à lui un habitué des négociations internationales

sur le climat. Parmi les 30 questions posées : « Les pays riches vont-ils honorer leurs promesses auprès des plus pauvres ? » ou encore « Peut-on encore contenir le changement climatique ? ». Les deux auteurs anticipent également comment nous vivrons en 2050. Nous serons alors 9 milliards ! Les émissions de CO2 du livre doivent être compensées par un projet pour limiter la déforestation au Mali. De Pascal Canfin et Peter Staime, Les Petits matins, 2015. 12,25€



ESCAPADES ESCAPADES

VOS VACANCES ECOLO © Cosmos

La fin de l’hiver vous donne des envies d’évasion, vous êtes en train de planifier vos prochaines vacances, votre cœur balance mais vous avez une certitude : vous êtes à la recherche d’un voyage vert et respectueux de la planète. Greenup a ce qu’il vous faut.

COSTA RICA Plages de sable blanc ou noir, volcans, forêts tropicales, parcs nationaux, réserves naturelles... Le Costa Rica c’est le poumon vert de la planète. Il concentre 6% de la biodiversité mondiale à lui seul, avec 850 espèces d’oiseaux et 116 volcans. À mi-chemin entre le Nicaragua et le Panama, plongez dans la sérénité de ce havre de paix, classé destination de rêve par les globe trotters naturalistes. Leader mondial en matière d’écologie, 98,7% de l’électricité de ce pays d’Amérique du Sud est verte. Un engagement qui permet au Costa Rica de compter des régions encore totalement préservées : le parc National de Corcovado, joyau du pays, Tortuguero, Piedras Blancas... Que vous optiez pour un voyage organisé ou en autonomie, vous pouvez miser sur des nuits dans des lodges 100% respectueux de l’environnement. Les plus téméraires peuvent opter pour des nuitées lovés dans des hamacs. Le petit plus : s’offrir une voiture de location pour arpenter les routes entre les côtes pacifique et atlantique et vous laissez surprendre par la diversité des paysages, des micro-climats et les infinies tonalités de vert. Baignade, randonnées, surf, châteaux de sable, etc. Que vous ayez l’esprit d’Indiana Jones, de Robinson Crusoé ou de Mowgli, en solo ou en famille, chacun trouvera son bonheur dans ce pays souvent présenté comme le pays le plus heureux du monde. www.voyagespourlaplanete.com www.amerikaventure.com www.cercledesvacances.com

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L’Italie, à la fois romantique, entière, sauvage, mystérieuse, festive et colorée, vous attend pour un séjour qui allie tranquillité et tourisme vert. Que diriez-vous d’explorer ses paysages vallonnés, ses villas nichées au creux des collines, au rythme la dolce vita, à dos de cheval ? Au sud du pays, découvrez aussi la Toscane, ses bourgs médiévaux et trésors archéologiques, pour un véritable voyage dans le temps. Au cœur de cette région parée de couleurs, entre montagnes, plaines et forêts, vous découvrirez les crêtes siennoises qui furent jusqu’en 1800 les terres de frontière entre le grand duché de Toscane et les État pontificaux. Nichés sur votre cheval, laissez-vous porter par les routes souterraines, le long des remparts de villages fortifiés, à travers des forêts de hêtres et cyprès, avant de rejoindre les plateaux aux panoramas éblouissants. Pour une immersion totale, accordez-vous quelques jours à la rencontre des buterri, les derniers éleveurs à cheval de la Maremme, la Camargue italienne dans le sud-ouest de la région. Partagez avec eux le travail du bétail, vaches et chevaux maremmani, élevés sur leurs terres dans la plus pure tradition. Une expérience unique dans ces paysages sauvages qui cachent des trésors naturels, historiques et culturels étonnants.

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