Aujourd’hui triomphe une tendance baptisée « néogothique ». Il s’agit d’un mouvement de fond, hérité de la tradition du roman « gothique » ou « romantisme noir » de la fin du xviiie et du début du xixe siècle, privilégiant un type de décor ou de « mise en scène » qu’illustrent, entre autres, le château médiéval, l’abbaye, le cimetière ou la crypte – autant d’espaces clos et nocturnes où l’homme se trouve confronté à la terreur ou à l’horreur (Hoffmann, M.R. James, Wilkie Collins). Cet ouvrage porte sur l’évolution et la pérennité d’un genre qui continue de s’exprimer à travers d’autres modes de représentation, comme la peinture, le cinéma, la photographie. Il s’agit aussi de cerner les traits spécifiques de cette fiction : paysages, architectures, typologie des personnages, jeux narratifs, onirisme, écriture de l’excès, et de réexaminer le concept de « gothique » à la lumière de différents discours critiques. Ce phénomène spectaculaire ne se limite pas au monde anglosaxon et touche aussi bien le roman (Graham Masterton, Clive Barker, Chuck Palahniuk) que le cinéma (Tobe Hooper, David Lynch, Stanley Kubrick), la photographie (Misrach), la BD, la mode et la musique et contribue à l’hybridation des genres. Dans la sphère de la modernité culturelle, partout dans le monde se manifeste une peur de l’effondrement ou de l’inhumain. Le « néogothique » serait-il ce revenant qui permet de formuler l’indicible du cauchemar contemporain ?
Lauric Guillaud
Gilles Menegaldo
Professeur de littérature et civilisation américaines (Université d’Angers) Président du CERLI. www.cerli.org
Professeur en littérature américaine et études cinématographiques (Université de Poitiers) Forell B3
40 € Couverture :© Nejron Photo / Shutterstock ISBN : 978-2-35294-530-7
9 782352 945307
Couv Colloque gothique (32)indd.indd 1
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L’Ombra, Mirando Haz, 1977.
Lauric Guillaud et Gilles Menegaldo présentent
Colloque de Cerisy 2008 Persistances gothiques dans la littérature et les arts de l’image Victor Sage, L auric Guillaud, Christian Chelebourg, Gislinde Seybert, Hélène M achinal , A ntoine Faivre, Jean-P ierre Naugrette, L aurence Talairach-Vielmas, Roger Bozzetto, Grégory Bouak, Gaïd Girard, Jocelyn Dupont, F rançoise Sammarcelli, M axime L achaud, Thierry Cormier, Gilles Menegaldo, F lorent Christol , Taïna Tuhkunen, Christophe Chambost, Jean-F rançois Baillon, Nicole Cloarec, P hilippe Ortoli, Daniel Tron, L iliane Cheilan, Nathalie Dufayet, Jean A rrouye, Catherine Conan.
Bragelonne Collection Essais
Collection Essais dirigée par Stéphane Marsan et Alain Névant
© Bragelonne, 2012 Toutes les photographies insérées dans cet ouvrage sont © Droits réservés Sauf mention contraire ISBN : 978-2-35294-530-7 Bragelonne 60-62, rue d’Hauteville – 75010 Paris E-mail : info@bragelonne.fr Site Internet : www.bragelonne.fr
Sommaire Avant-propos Lauric Guillaud et Gilles Menegaldo. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 I. Histoire du genre : aux sources du gothique Scott contre Hoffmann : le combat du gothique européen pour la modernité Victor Sage (université d’East Anglia).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Peut-on parler d’un protogothique américain ? Lauric Guillaud (université d’Angers). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Le monde signifiant du surnaturel gothique : Walpole, Radcliffe, Lewis, Hoffmann, Maturin Christian Chelebourg (université de la Réunion). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 Le point d’horreur. L’inquiétante étrangeté dans les contes romantiques de Ludwig Tieck (Eckbert le Blond) et d’E.T.A. Hoffmann (L’Homme au sable) Gislinde Seybert (Hannover, Allemagne). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 II. La littérature gothique et néogothique Chapitre 1 : domaine britannique Le détective, le vampire et le savant fou jouent et gagnent Hélène Machinal (université de Brest). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 Euphémisation et fonction du gothique dans les ghost stories de Montague Rhodes James Antoine Faivre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 La crypte, le couvent et le cercueil : lecture de Monkton le Fou, de Wilkie Collins (1855) Jean-Pierre Naugrette (université de Paris 3).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
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Du villain au criminel-né : les réécritures gothiques de Wilkie Collins Laurence Talairach-Vielmas (université de Toulouse 2). . . . . . . . . . . . . . . . 118 Graham Masterton et le renouveau populaire de l’horreur gothique Roger Bozzetto (université de Provence). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Résurgences gothiques chez deux auteurs de la transgression : Clive Barker et Francis Berthelot Grégory Bouak (doctorant université de Paris 4 Sorbonne). . . . . . . . . . . . . . 139 De l’usage littéraire de la science des cadavres : entre néogothique et histoire Gaïd Girard (université de Brest). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Chapitre 2 : domaine américain Les monstres invisibles de Chuck Palahniuk. Du néogothique au néogrotesque Jocelyn Dupont (université de Provence). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 Pour une poétique du labyrinthe : le gothique revisité par Mark Danielewski Françoise Sammarcelli (université de Paris 4). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 Le Gothique sudiste dans les arts, la musique et la littérature : sens du lieu et poétique de l'aliénation Maxime Lachaud (journaliste et critique). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207 III. Le Gothique et les arts de l’image Chapitre 1 : le cinéma Détours gothiques, la « mise en ruine » du monde Thierry Cormier (critique de cinéma et journaliste). . . . . . . . . . . . . . . . . . 229 Motifs, traces et résonances gothiques dans les films Hammer : convention et modernité Gilles Menegaldo (université de Poitiers). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
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Contre le refoulement de l’histoire : éthique du gothique dans Massacre à la tronçonneuse 2 (Tobe Hooper, 1986) Florent Christol (université de Montpellier). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258 Sur les traces filmiques des chats et des corbeaux d’Edgar Poe Taïna Tuhkunen (université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines). . . . . . . 278 Trouble Every Day (Claire Denis, 2001) : passage(s) gothique(s) Christophe Chambost (université de Bordeaux 2).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292 Itérabilité et hantise dans le cinéma contemporain : le retour impensable Jean-François Baillon (université de Bordeaux 3). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310 À l’ombre des petites filles : poupées et imaginaires gothiques dans May (Lucky McKee, 2002), Hide and Seek ( John Polson, 2005) et Tideland (Terry Gilliam 2006) Nicole Cloarec (université de Rennes 1).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327 Hostel et Hostel 2 : un cauchemar contemporain et politique Philippe Ortoli (université de Corte, scénariste).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343 Le génie des lieux au pays du soleil levant Daniel Tron (PRAG université de Tours, doctorant). . . . . . . . . . . . . . . . . . 356 Chapitre 2 : la bande dessinée Représentations du gothique dans la bande dessinée. Exemples de Frankenstein et de Dracula Liliane Cheilan (université de Provence). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381 Néogothique et neuvième art. Quelques tendances contemporaines Nathalie Dufayet (doctorat en littérature comparée, université de Poitiers). . . . . 398
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Chapitre 3 : la photographie et l’art pictural Terreur au desert : Desert Cantos de Richard Misrach Jean Arrouye (université de Provence). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 413 Les Head Images de Louis Le Brocquy : dans la « ténèbre blanche » de l’antiportrait Catherine Conan (université de Brest). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 424
Avant-propos P ersistances gothiques dans la littérature et les arts de l’image Lauric Guillaud et Gilles Menegaldo
L
e colloque de Cerisy-la-Salle consacré aux persistances du gothique a réuni une quarantaine de chercheurs qui se sont efforcés de faire le point sur les multiples réécritures gothiques des romanciers, des réalisateurs, des photographes, des peintres et des graphistes contemporains, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis ou en Asie. Les premières interventions ont porté sur les origines historiques d’un genre dont les formes canoniques se sont imposées au xviiie siècle, même si se manifestent un siècle avant les premiers signes « protogothiques » dans la littérature sermonique de l’Amérique coloniale (Lauric Guillaud). Victor Sage entreprend de relater le « combat du gothique européen » qu’emblématise la rivalité entre Walter Scott et E.T.A. Hoffmann, tandis que Gislinde Seybert souligne l’importance du romantisme allemand dans la genèse du gothique moderne, notamment le rôle de Tieck et de Hoffmann, responsables du « passage du réel au virtuel ». De son côté, Christian Chelebourg montre, à travers cinq œuvres canoniques européennes, que le roman gothique, procédant d’une sécularisation du miracle et engendrant donc un monde signifiant, oscille au départ entre historiographie et mythographie. La plupart des conférences ont évoqué les nombreux visages du gothique à travers la littérature, de la retenue de M.R. James au gothique de l’excès, aussi figural que figuratif (le gore). Malgré la « dérive sémantique » dénoncée par Maurice Lévy, les conférenciers n’ont cessé d’approfondir un gigantesque corpus majoritairement anglo-saxon qui affiche une vigueur impressionnante 9
Lauric Guillaud et Gilles Menegaldo
par ses multiples hybridités génériques (horreur, fantastique, fiction policière ou postmoderne). Dans la littérature britannique fantastique « fin de siècle », Hélène Machinal souligne les points communs qui relient les figures du détective, du vampire et du savant fou, et qui offrent avant tout « une forme de résistance au lecteur », participant d’une forme de rejet de la pensée unique qui voudrait imposer la raison comme seule approche du monde possible. Appartient à la même sphère littéraire Montague Rhodes James dans l’œuvre duquel Antoine Faivre perçoit un « romantisme noir euphémisé », un « gothique au second degré », fait de « terreurs apprivoisées », qui le situerait du côté d’un certain « classicisme ». À ce « néogothique » se rattache aussi Wilkie Collins et sa novella Monkton le Fou qu’étudie Jean-Pierre Naugrette à travers un stimulant triptyque centré sur le secret (la crypte, le couvent et le cercueil), montrant que la réécriture postgothique transforme les topoï du genre en « métaphores d’un nouveau psychisme », annonciatrices de Conan Doyle. Laurence Talairach-Vielmas, dans son analyse de l’œuvre de Collins, note que le roman à sensation se présente, dès son apparition sur la scène littéraire, comme un genre lié à la pathologie, le « villain » cédant peu à peu la place au « criminel-né ». Le bien et le mal sont ainsi revus à la lumière du déterminisme biologique, comme le prouve le « surnaturel matérialiste » de Collins. Le siècle suivant assiste au surgissement d’un gothique de l’excès, « renouveau populaire » que décrit Roger Bozzetto dans sa contribution consacrée à l’œuvre de Graham Masterton, « mixte de romance et de novel ». Ces thrillers ne se contentent pas d’un « simple signe de connivence au monde gothique », ils le « transforment » afin de rendre palpables, aujourd’hui, les émotions engendrées par l’horreur moderne, jouant aussi bien de la high-tech que de la sorcellerie. Grégory Bouak évoque ces « résurgences gothiques » chez deux autres auteurs de la transgression, Clive Barker et Francis Berthelot, ces derniers recyclant un certain nombre de figures du « gothique » traditionnel tout en les remodelant en fonction de leur imaginaire et de leurs obsessions. Deux écrivains du « noir » qui content « l’histoire d’une couleur en quête de sens, entre horreur et émerveillement ». D’autres auteurs tournent le dos aux horreurs « posthumaines ». Gaïd Girard, dans son étude du roman Impassioned Clay de Stevie Davis, note que le motif de la résurgence du cadavre ou du squelette révélant soudain un passé caché est dans la plus pure tradition de l’horreur gothique, mais qu’il prend une dimension beaucoup plus inquiétante quand se rapprochent fiction et Histoire, ce qui est le cas de ce 10
Avant-propos
roman néogothique qui exhume les « manquements à l’humain que l’histoire a passés sous silence ». La sphère culturelle américaine a toujours privilégié le gothique pour exprimer ses malaises et ses fractures. Étudiant l’œuvre de Chuck Palahniuk, Jocelyn Dupont montre que si ses textes iconoclastes font persister le gothique à leur manière, l’esthétique d’un auteur très attaché à l’abjection burlesque tend plutôt à l’inscrire dans une veine plus « néogrotesque » que néogothique. Plus encore que d’opposer par la déviance un moyen de résister à une société malade, acte gothique par excellence, les « monstres invisibles » de Palahniuk font entendre le rire du grotesque dans tous les recoins de la société américaine contemporaine. Françoise Sammarcelli se penche sur le « livre-monstre » de Mark Danielewski House of Leaves, qui témoigne, selon elle, de la vitalité d’un gothique américain « revisité dans la lignée expérimentale de la métafiction ». House of Leaves fait en effet partager au lecteur une inquiétude épistémologique qui pourrait constituer un pont entre les textes phares du genre gothique et l’expérimentation postmoderniste. Cette opaque « poétique du labyrinthe », qui semble épuiser le gothique, « nous regarde penser ». L’écriture « gothique sudiste », qu’elle s’exprime dans l’art, le cinéma, la musique, tire son essence même de l’aliénation, du trauma et de l’enfermement. Maxime Lachaud retrace l’histoire d’un « gothique sudiste » qui, loin de s’être limité à un seul genre littéraire, s’est développé comme une esthétique autonome marquée par le réalisme grotesque, souligné par une mise en scène de la difformité, qu’elle soit psychologique, mentale ou corporelle. Les arts de l’image ne sont pas en reste, et d’abord le cinéma. Après avoir évoqué quelques films matriciels (Nosferatu, The Bride of Frankenstein), Thierry Cormier montre comment les cinémas modernes (Hitchcock, Franju) et contemporain (Lynch, Cronenberg, Kubrick, mais aussi Brisseau) disséminent des traces gothiques et donnent une « coloration noire » à des œuvres qui revisitent des schèmes narratifs (le parcours initiatique, la transgression), des motifs (le château), pour rendre compte de la violence et de la corruption morale du monde actuel. Gilles Menegaldo analyse les tropes gothiques dans quelques films de Terence Fisher (cinéaste emblématique du studio Hammer), et montre comment ces films jouent avec les conventions, mais visent aussi à « séculariser » le gothique et inscrire la modernité dans la représentation. Le gothique peut aussi être un « mode de résistance » contre le refoulement de l’Histoire, comme le montre Florent Christol dans son analyse de Massacre à la tronçonneuse 2 de Tobe Hooper. Taïna Tuhkunen s’intéresse au 11
Lauric Guillaud et Gilles Menegaldo
retour actuel, dans les récits et films gothiques, des figures féminines entourées de mystères mortifères, et explore les rapports tissés entre les figures animalières et humaines dans deux adaptations filmiques contemporaines de The Black Cat (1843) d’Edgar Allan Poe. Dans son étude de Trouble Every Day de Claire Denis, Christophe Chambost note que cette œuvre contemporaine reprend de nombreux éléments de la typologie du gothique tout en s’inscrivant parfaitement dans une logique propre, apportant un « nouveau sang » au mythe du vampire, fait de solitude et d’aliénation. Dans « Itérabilité et hantise dans le cinéma contemporain (Christopher Nolan et Neil Burger) », Jean-François Baillon tente de cerner « le retour impensable au cœur de la tradition gothique » à travers la notion derridienne d’« indécidabilité ». Nicole Cloarec s’intéresse, quant à elle, aux « poupées et imaginaires gothiques dans May (Lucky McKee), Hide and Seek ( John Polson) et Tideland (Terry Gilliam) ». Elle affirme qu’au-delà de la recherche d’effets dans leur exploitation des figures de l’horreur ou du macabre, c’est bien plutôt d’une question de regard qu’il s’agit, et d’un regard où « le morbide est source de poésie ». Ce n’est pas le cas des films d’Eli Roth, Hostel 1 et 2, que Philippe Ortoli baptise « cauchemar contemporain et politique ». Est ici défendue la conception d’un cinéma où, si la mort d’autrui peut se mettre en scène, elle permet aussi d’apporter l’ultime preuve du résidu d’humanité que même l’avènement de la société du spectacle ne peut évacuer. Ces images difficilement supportables montreraient paradoxalement une « résistance de la vie (et, donc, de la réalité) sur tout ce qui essaie de la nier ». Enfin, Daniel Tron s’intéresse au « génie des lieux » dans le contexte japonais du rapport à la nature et au surnaturel, et à la manière dont ces éléments culturels déplacent les motifs gothiques et les codes du fantastique dans le cinéma d’horreur japonais contemporain et ses reprises hollywoodiennes. Il montre comment le lien entre art et nature conditionne la relation avec le passé et le surnaturel, dramatisée par la figure du spectre. La photographie peut également refléter la « terreur au désert », comme le montre Jean Arrouye dans son exposé consacré à Desert Cantos de Richard Misrach. La wilderness n’est plus qu’« un cimetière d’aventures épuisées » et la confiance en l’avenir est morte. Les schèmes gothiques persistent aussi dans la peinture irlandaise. Catherine Conan, analysant les Head Images de Louis Le Brocquy, démontre que ces images sont en fait des « antiportraits » révélant contradictions et angoisses. Le portrait, motif de choix du genre gothique, inquiète parce qu’il est un objet paradoxal, ou impossible. En tant que représentation fidèle de la conscience ou 12
Avant-propos
de l’identité humaine, il est une illusion d’autant plus terrifiante qu’elle se donne les apparences de la vie. Les actes de ce colloque ne pourront malheureusement inclure les échanges nourris qui ont permis d’explorer, jour après jour, les tours et les détours d’un genre aux allures buissonnières et d’ébaucher peu à peu une synthèse qui a pu s’affiner le dernier jour, « a thought in progress », comme disent les Anglais, l’approfondissement progressif d’une notion problématique affirmant finalement clarté et cohérence.
À suivre...