BRIQUE N°5 CONNEXIONS
S’investir dans la communauté en tant que « connecteur » = tisser des liens, stimuler la collaboration.
28
L’approche ABCD vise à renforcer les solidarités horizontales, à impulser et solidifier des communautés. Le travailleur communautaire doit aller à la recherche de citoyens qui mettent les gens en relation, qui « connectent ». Rapidement, après avoir réalisé quelques entretiens, commencent à émerger des connexions intuitives, spontanées où on met en contact une personne avec une autre qui pourrait l’aider. Le besoin de ce genre de connexions s’est fait sentir depuis le début du projet : un groupe cherche un local et le travailleur les met en contact avec une association, ou alors un collectif a un projet de bacs à fleurs et le travailleur connaît quelqu’un qui a des compétences en menuiserie. Avec le temps d’autres formes de connexions « plus complexes » sont apparues : les travailleurs invitent des personnes qu’ils ont rencontrées et « inventoriées » pour des brainstormings autour d’objectifs ou rêves communs. A Matongé trois grands brainstormings ont eu lieu, notamment sur la valorisation du caractère africain du quartier, sur
l’environnement et l’espace public et finalement une rencontre autour d’activités artistiques sur les atouts du quartier. Ce sont autant de moments de connexion. Les connexions font donc partie intégrante du processus. Ce n’est pas uniquement le travailleur qui exécute cette tâche. Un « connecteur » est une personne qui crée du lien entre des personnes, des groupes et des lieux (reconnus comme les ressources d’un quartier, d’une communauté). Ces connecteurs sont eux-mêmes fédérés autour d’une « Table des Connecteurs », sorte de « comité de pilotage ». Ce faisant, nous n’avons bien sûr pas inventé l’eau chaude ; nous avons plutôt renforcé et encouragé le rôle de connecteur de certaines personnes, en vue de favoriser une dynamique de mise en lien, une culture d’entraide, de synergies au sein d’un quartier ou d’une communauté.