Dictionnaire de l'épigramme littéraire dans l'Antiquité grecque et romaine

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Dictionnaire de l’Épigramme littéraire

dans l’ A ntiquité grecque et romaine

Direction scientifique et éditoriale

Céline Urlacher-Becht

avec la collaboration de Doris Meyer et l’expertise scientifique de Kathryn Gutzwiller, Alfredo Mario Morelli et Évelyne Prioux

F
l’antiquitÉ
tome i
– H
Dictionnaire D e l’Épigramme litt É raire dans
grecque et romaine
a

Ouvrage publié avec le concours de l’Université de Haute-Alsace (Mulhouse, France)

© 2022, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium.

All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise without the prior permission of the publisher.

ISBN 978-2-503-59310-4 (set I-II)

E-ISSN 2566-0411

D/2022/0095/141

ISBN 978-2-503-60120-5 (tome I)

D/2022/0095/170

Printed in the EU on acid-free paper.

AVANT-PROPOS

Le projet d’un Dictionnaire de l’épigramme littéraire dans l’Antiquité grecque et romaine est né, à l’automne 2014, dans le cadre du programme disciplinaire de l’UMR 7044 ArcHiMedE sur L’ Épigramme grecque et latine : ses contextes et ses lecteurs de l’époque hellénistique à l’Antiquité tardive1. Les travaux ont été lancés officiellement lors du colloque sur La Rhétorique du « petit » dans l’épigramme grecque et latine (Strasbourg, 26-27 mai 2015)2. Ils ont mobilisé, durant plus de sept ans, une centaine de philologues et de spécialistes d’autres disciplines (épigraphie, histoire, papyrologie, théologie, etc.) : tous ont travaillé de concert à la rédaction d’une somme inédite sur l’épigramme grecque et latine écrite pour le “livre” (et non pour la “pierre”), ou du moins conservée par la voie livresque3.

L’ épigramme inscrite n’est pas exclue pour autant. L’ œuvre des épigrammatistes ayant écrit aussi bien pour le livre que pour la pierre fait l’objet d’un examen systématique, et plusieurs articles sont consacrés aux inscriptions métriques signées (Signature, Julia Balbilla, Herennia Procula, Honestos…). Quant aux poèmes épigraphiques anonymes, ils sont au centre de plusieurs notices (Inscription, Épitaphe, Littérarisation, Oralité, Mort, Au-delà, Sculpture…) et sont invoqués, autant que possible, comme point de départ et/ou de comparaison dans les autres articles.

L’ ambition de ce dictionnaire est d’offrir la première synthèse sur l’épigramme antique prenant en considération l’ensemble du corpus grec et latin, depuis ses origines épigraphiques et ses premières manifestations littéraires (vers 400 av. J.-C.) jusqu’à ses derniers représentants tardo-antiques (vers 650 apr. J.-C.), pour la plupart chrétiens4. Cette appréhension du genre dans la chronologie longue, qui s’attache aux interactions entre des traditions plurielles – épigraphique et littéraire, grecque et latine, profane/ païenne et chrétienne – constitue l’originalité majeure de ce dictionnaire. Il comprend, outre une notice de synthèse sur l’histoire du “genre” et sa “métrique”, une présentation de tous les auteurs ayant marqué son histoire ou ayant composé un nombre significatif d’épigrammes ; les sources indirectes majeures ainsi que les collections antiques et modernes recelant des épigrammes font également l’objet d’une étude spécifique. Par ailleurs, une mise au point accompagnée d’un état récent de la question est consacrée aux multiples sous-genres ou formes épigrammatiques, à

1 Ce programme disciplinaire a été codirigé par Marie-France Guipponi-Gineste et Doris Meyer de janvier 2013 à septembre 2014, puis par Doris Meyer et moi-même de septembre 2014 à décembre 2017.

2 Les actes en sont parus, sous le titre indiqué, en 2017 chez De Boccard, Paris.

3 La bibliographie des notices rédigées au début du projet a été mise à jour au cours de l’été 2020. De manière générale, toutes les notices ont été remises sur le métier à plusieurs reprises, en étroite collaboration avec leur(s) auteur(s).

4 Les pièces grecques les plus tardives sont les épigrammes byzantines du Cycle d’Agathias inclues dans l’Anthologie grecque ; voir, sur ces poèmes et les pièces byzantines plus tardives, la notice de synthèse intitulée « Byzantine (épigr.) ». En  latin, les derniers témoins de la pérennité de l’épigramme antique sont les poètes de l’Espagne wisigothique.

leurs principaux supports de transmission ainsi qu’aux vocables techniques et critiques dont l’utilisation éclaire la conception et les évolutions du genre. De nombreuses notices proposent, enfin, des synthèses diachroniques et comparatistes inédites sur l’esthétique de ces poèmes ainsi que leurs thèmes majeurs. Sur le modèle des livres d’épigrammes antiques qui recèlent des épigrammes de typologies et de longueur variées, la somme de ces notices souvent écrites à quatre, voire six mains a abouti à un volume marqué du sceau de la varietas, où l’on perçoit, en dépit du style “dictionnaire”, la voix et la sensibilité de chaque collaborateur. De fait, tous les contributeurs ont abordé le vaste corpus épigrammatique antique à partir de leurs connaissances et goûts propres, et ils sont restés libres, au sein du cadre fixé, de l’organisation et de la longueur des articles, ainsi que du nombre d’exemples mentionnés et, éventuellement, développés5. Aucune notice n’épuise son sujet et toutes les bibliographies sont sélectives ; mais une fois réunies, par leur complémentarité et les multiples liens qui les unissent, ces notices s’apparentent à de courtes variations rendant compte de la vitalité et de l’infinie diversité de l’épigramme tout au long de l’Antiquité. Leur classement alphabétique, déjà prisé par les poètes-éditeurs grecs dans leurs collections, est destiné à faciliter l’utilisation du dictionnaire, mais le lecteur qui le parcourra en glanant et en butinant aura le plaisir de la découverte.

Ce projet a bénéficié, à son commencement, de l’aide de Doris Meyer qui a contribué à la liste des notices et participé aux premiers échanges avec les spécialistes de l’épigramme grecque avant d’être empêchée de participer à la suite des travaux. L’ ensemble des notices ont été minutieusement expertisées par Kathryn Gutzwiller, Alfredo Mario Morelli et Évelyne Prioux : qu’ils soient ici vivement remerciés de leurs précieuses suggestions et de leur soutien amical. Un grand merci également à Christophe Cusset, Lucia Floridi et Valentina Garulli pour leur aide dans les prises de contact avec des spécialistes de l’épigramme grecque, à Peter Bing pour ses conseils, ainsi qu’à tous les contributeurs du dictionnaire pour les nombreux et riches échanges que nous avons eus tout au long de ces années. Ce travail de longue haleine fut une belle expérience intellectuelle et humaine ! Ma gratitude va, enfin, à Michel Humm, directeur de l’UMR 7044 ArcHiMedE, pour son appui indéfectible, ainsi qu’à l’Université de Haute-Alsace (Mulhouse, France) qui a contribué au financement de la publication.

Av A nt-propos VI
5 Cf. la présentation du projet parue dans la « Chronique » de la revue en ligne Archimède, 3 (2016), § 4.3, p. 241-243.

ABRÉVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

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Revues1

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AAntHung Acta Antiqua Academiae Scientiarum Hungaricae

AAP Atti della Accademia Pontaniana

AAPalAtti dell’Accademia di Scienze, Lettere e Arti di Palermo

AAPatAtti e Memorie dell’Accademia Patavina di Scienze, Lettere ed Arti

AAPelAtti dell’Accademia Peloritana dei Pericolanti. Classi di Lettere, Filosofia e Belle Arti

1 Si possible, selon les abréviations de L’ Année philologique

Abrévi A tions bibliogr A phiques XI

AAT Atti della Accademia delle Scienze di Torino. 2, Classe di Scienze Morali, Storiche e Filologiche

ABSAAnnual of the British School at Athens

AC L’ Antiquité Classique

ACD Acta Classica Universitatis Scientiarum Debreceniensis

AClassActa Classica : Proceedings of the Classical Association of South Africa

Aevum(ant) Aevum Antiquum

AFLBAnnali della Facoltà di Lettere e Filosofia, Università degli Studi di Bari

AFLCAnnali della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’Università di Cagliari

AFLMAnnali della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’Università di Macerata

AFLNAnnali della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’Università di Napoli

AFLSAnnali della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’Università di Siena

AHBThe Ancient History Bulletin

AION(filol)Annali Istituto Orientale Napoli. Sezione filologico-letteraria

AION(ling)Annali Istituto Orientale Napoli. Sezione linguistica

AIPhO Annuaire de l’Institut de Philologie et d’Histoire Orientales et Slaves de l’Université Libre de Bruxelles

AIVAtti dell’Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti

AJA American Journal of Archaeology

AJAH American Journal of Ancient History

AJPh American Journal of Philology

ALAL. Rivista di studi di Anthologia Latina

ALLGArchiv für lateinische Lexikographie und Grammatik

ALUBAnnales Littéraires de l’Université de Besançon

AncPhil Ancient Philosophy

AnnSE Annali di Storia dell’Esegesi

AnPap Analecta Papyrologica

AntAfr Antiquités Africaines

AntKAntike Kunst

AntTard Antiquité Tardive

ArchClass Archeologia Classica

ArchZeit Archäologische Zeitung

ARFAppunti Romani di Filologia

ASNP Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa. Classe di Lettere e Filosofia

AU Der Altsprachliche Unterricht

AUB(ling)Annales Universitatis Budapestinensis de R. Eötvös nominatae. Sectio Linguistica

BAGB Bulletin de l’Association Guillaume Budé

BCARBullettino della Commissione Archeologica Comunale di Roma

BCH Bulletin de Correspondance Hellénique

BCSic Bollettino del Centro di Studi Filologici e Linguistici Siciliani

BHR Bibliothèque d’Humanisme et de Renaissance

BICSBulletin of the Institute of Classical Studies

Abrévi A tions bibliogr A phiques XII

BJ Bonner Jahrbücher

BMCRBryn Mawr Classical Review

BollClassBollettino dei Classici

BollGrottBollettino della Badia Greca di Grottaferrata

BPWBerliner Philologische Wochenschrift

BSAF Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France

BStudLat Bollettino di Studi Latini

ByzZByzantinische Zeitschrift

C&SCultura e Scuola

CC ClassicoContemporaneo

CCG Cahiers du Centre Gustave Glotz

CCJThe Cambridge Classical Journal

CE Chronique d’Égypte

CFC(G) Cuadernos de Filología Clásica. Estudios Griegos e Indoeuropeos

CFC(L) Cuadernos de Filología Clásica. Estudios Latinos

CJ The Classical Journal

ClAntClassical Antiquity

ClassBull Classical Bulletin

C&M Classica et Mediaevalia

CMLClassical and Modern Literature

CPh Classical Philology

CQ Classical Quarterly

CR Classical Review

CRAIComptes Rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres

CronErc Cronache Ercolanesi

CronPomp Cronache Pompeiane

CW Classical World

DArch Dialoghi di Archeologia

DHA Dialogues d’Histoire Ancienne

DOP Dumbarton Oaks Papers

EMC Échos du Monde Classique (Classical Views)

EPhK Egyetemes Philologiai Közlóny

ErAnt Eruditio Antiqua

EstudClás Estudios clásicos

ExClassExemplaria Classica

G&R Greece and Rome

GBGrazer Beiträge

GIF Giornale Italiano di Filologia

GLBGraeco-Latina Brunensia

GRBSGreek, Roman and Byzantine Studies

HSCPh Harvard Studies in Classical Philology

Abrévi A tions bibliogr A phiques XIII

ICS Illinois Classical Studies

IFilolClassIncontri di Filologia Classica

IJCTInternational Journal of the Classical Tradition

IJHS International Journal of the History of Sport

ImpD Impegno e Dialogo

IMU Italia Medioevale e Umanistica

InvLuc Invigilata Lucernis

ITriestFilClass Incontri Triestini di Filologia Classica

JAC Jahrbuch für Antike und Christentum

JDAIJahrbuch des Deutschen Archäologischen Instituts

JHS Journal of Hellenic Studies

JJPJournal of Juristic Papyrology

JKP Jahrbuch für Klassische Philologie

JLAJournal of Late Antiquity

JNG Jahrbuch für Numismatik und Geldgeschichte

JöByzJahrbuch der Österreichischen Byzantinistik

JöArch Jahreshefte des Österreichisches Archaeologisches Institut

JRS Journal of Roman Studies

JS Journal des Savants

JWIJournal of the Warburg and Courtauld Institutes

L&S Lingua e Stile

LCM Liverpool Classical Monthly

LeipzStudLeipziger Studien zu Classischen Philologie

LES Les Études Classiques

MAARMemoirs of the American Academy in Rome

MALMemorie della Classe di Scienze morali e storiche dell’Accademia dei Lincei

MAT Memorie dell’Accademia delle Scienze di Torino. Classe di Scienze Morali, Storiche e Filologiche

MCr Museum Criticum

MDMateriali e Discussioni per l’Analisi dei Testi Classici

MDAI(A)Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Athenische Abteilung

MDAI(R)Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Römische Abteilung

MEFRAMélanges d’Archéologie et d’Histoire de l’École Française de Rome. Antiquité

MEG Medioevo Greco

MHMuseum Helveticum

MLQ Modern Language Quarterly

MPhLMuseum Philologicum Londiniense

MSLCAMiscellanea di Studi di Letteratura Cristiana Antica

NA Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde Hannover

NECJNew England Classical Journal

Abrévi A tions bibliogr A phiques XIV

NJA Neue Jahrbücher für das Klassische Altertum

PBA Proceedings of the British Academy

PBSR Papers of the British School at Rome

PCPhSProceedings of the Cambridge Philological Society

PhW Philologische Wochenschrift

PLLSPapers of the Liverpool/Leeds/Langford Latin Seminar

PP La Parola del Passato

QC Quaderni Catanesi di studi classici e medievali

QRO I Quaderni del Ramo d’Oro

QRostagni Quaderni del Dipartimento di Filologia, Linguistica e Tradizione classica “A. Rostagni”

QS Quaderni di Storia

QuadFoggia Quaderni dell’Associazione italiana di cultura classica Foggia

QUCC Quaderni Urbinati di Cultura Classica

RA Revue Archéologique

RAANRendiconti dell’Accademia di Archeologia, Lettere e Belle Arti di Napoli

RAC Rivista di Archeologia Cristiana

RAL Atti della Accademia Nazionale dei Lincei, Classe di Scienze Morali, Storiche e Filologiche. Rendiconti

RAN Revue Archéologique de Narbonnaise

RCCM Rivista di Cultura Classica e medioevale

RdA Rivista di Archeologia

REA Revue des Études Anciennes

REAug Revue d’Études Augustiniennes et Patristiques

REByz Revue des Études Byzantines

RecAug Recherches Augustiniennes et Patristiques

REG Revue des Études Grecques

REL Revue des Études Latines

RELat Revista de Estudios Latinos

RET Revue des Études Tardo-Antiques

RFICRivista di Filologia e di Istruzione Classica

RH Revue Historique

RhMRheinisches Museum für Philologie

RHTRevue d’Histoire des Textes

RIL Rendiconti / Istituto Lombardo, Accademia di Scienze e Lettere. Classe di Lettere, Scienze Morali e Storiche

RJ Romanistisches Jahrbuch

RomBarbRomanobarbarica

RPAA Rendiconti della Pontificia Accademia di Archeologia

RPh Revue de Philologie, de Littérature et d’Histoire Anciennes

RPL Res Publica Litterarum

RPM Revista de Poética Medieval

Abrévi A tions bibliogr A phiques XV

RQA Römische Quartalschrift für Christliche Altertumskunde und für Kirchengeschichte

RSA Rivista Storica dell’Antichità

RSBNRivista di Studi Bizantini e Neoellenici

RSBSRivista di Studi Bizantini e Slavi

RSCRivista di Studi Classici

RSR Revue des Sciences Religieuses

RStP Rivista Studi Pompeiani

S&T Segno e Testo

SB Akad. München Sitzungsberichte der philosophisch-philologischen und der historischen Klasse der Akademie der Wissenschaften zu München

ScAnt Scienze dell’Antichità. Storia, archeologia

SCOStudi Classici e Orientali

SDHI Studia et Documenta Historiae et Iuris

SEBarc Sylloge Epigraphica Barcinonensis

SemRomSeminari Romani di Cultura Greca

SEP Studi di Egittologia e di Papirologia

SicGymn Siculorum Gymnasium

SIFC Studi Italiani di Filologia Classica

SMEAStudi Micenei ed Egeo-Anatolici

SPFB(klas)Sborník Prací Filosofické Fakulty Brnenské University. Řada klasická

SPhV Studia Philologica Valentina

StudClas Studii Clasice

StudPatrStudia Patristica

StudUrb Studi Urbinati di Storia, Filosofia e Letteratura

SyllClass Syllecta Classica

TAPhATransactions of the American Philological Association

TiC Trends in Classics

TM Travaux & Mémoires

TPhSTransactions of the Philological Society

VChr Vigiliae Christianae

VetChrVetera Christianorum

Viz. Vrem.Vizantijskij Vremennik

VL Vita Latina

WJA Würzburger Jahrbücher für die Altertumswissenschaft

WSWiener Studien

WZ HalleWissenschaftliche Zeitschrift der Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg

WZ Rostock Wissenschaftliche Zeitschrift der Universität Rostock

YCIS Yale Classical Studies

ZBW Zentralblatt für Bibliothekwesen

ZÖG Zeitschrift für die österreichischen Gymnasien

ZPE Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik

Abrévi A tions bibliogr A phiques XVI

CONVENTIONS DE PRÉSENTATION

Abréviations usuelles (hors abréviations bibliographiques) :

bibl. = bibliographie

c. ou carm. = carmen ou carmina en part. = en particulier epigr. = epigramma ou epigrammata épigr. = épigramme(s)

epist. = epistula ou epistulae fr. = fragment(s)

p. ex. = par exemple

Dans le corps des articles :

les noms propres grecs (en particulier les épigrammatistes, les personnages et les lieux mentionnés dans l’AP et l’APl) sont orthographiés conformément à la graphie retenue dans la Collection des Universités de France.

– les références bibliographiques sont présentées entre crochets : le nombre en gras renvoie au numéro du titre dans la bibliographie finale ; les nombres en italique correspondent au(x) numéro(s) de page ; le cas échéant, les numéros de volume sont indiqués en chiffres romains. Ainsi, l’indication [9 207-226] correspond au titre no 9 de la bibliographie, p. 207 à 226.

les renvois internes à une autre notice du dictionnaire sont introduits par le symbole → lors de la première mention de l’auteur, du sous-genre, du terme ou du thème en question. Il peut s’agir :

– d’un renvoi à une notice en général : ex. « Dans l’épigramme → funéraire, on observe… » ;

– d’un renvoi à un passage précis d’une autre notice, accompagné du(des) numéro(s) de paragraphe pertinent(s) : ex. « On pense, outre les épigrammes prêtées à → Homère (§ 5), à… » ou « Dans les Xenia et les Apophoreta, Martial décrit des mets et des objets quotidiens variés [→ objet § 18-21] ».

Les renvois internes à un paragraphe antérieur ou postérieur d’une même notice sont également introduits par le symbole → : ex. « Le motif de la greffe arboricole se retrouve dans deux épigrammes panégyriques latines [→ § 7] ».

Dans la bibliographie finale de chaque notice :

– les éditions et/ou traditions sont distinguées des études dans les notices consacrées à un auteur ou à un sous-genre épigrammatique ; dans les autres types de notices, les éditions et/ou traductions commentées ainsi que les commentaires sont

intégrés à une bibliographie générale quand ces ouvrages ont été consultés de manière ponctuelle, pour éclairer l’analyse.

– dans les notices d’auteur, l’édition de référence retenue est signalée par la mention [réf.] qui suit le numéro de l’édition en question.

– les numéros de volume sont indiqués en grands chiffres romains (I = vol. 1 ; II = vol. 2, etc.) ; le cas échéant, les petits chiffres romains correspondent à des numéros de page (et non de volume).

– les titres des revues sont cités de manière abrégée (voir la liste des abréviations employées).

– dans les actes de colloque, par souci de concision, les lieux et dates du colloque ne sont pas précisés.

– au sein d’une même notice, les titres répétés sont développés uniquement lors de leur première mention.

Notices traduites en français :

Les notices ou parties de notice ayant été traduites en français par Céline UrlacherBecht sont signalées par l’ajout d’un astérisque après le nom du contributeur (ex. K. J. Gutzwiller*). Toutes les traductions ont été vérifiées et validées par le(s) auteur(s) des notices concernées.

Conventions de présent A tion XVIII

Fig. 1

Optatien, carm. 5

V I C T O R S I D E R E I S P O L L E N S V I R T V T I B V S I B I S

P E R S I C A C V M N A T I S L A T I O C O N F I N I A R E D D E N S

I A M N I L I P R I N C E P S L A E T I S O R I E N T E R E C E P T O

Q V O S T I B I F I D A D I C A T C O N C O R D I A D I V E S E O I S

I A M P O P V L I S P A R T H I S M E D I S V N I Q V E D I C A T I S

A V G V S T O E T N A T I S T V M A G N A A D G A V D I A S A N C T E

C O N S T A N T I N E F A V E T E T A N T O I N C A R M I N E M V S A

E T T V A D E S C R I P T I S P I N G I T V I C E N N I A M E T R I S

A T T V S V P P L I C I B V S O L I M D V X C L A R V S I N A R M I S

D A P I E T A T E F I D E M M A I O R M O X G L O R I A H O N O R V M

S I T O T O S S E R V A R E Q V E A S P O S T V O T A T R O P A E I S

P A R C E R E I A M V E R S I S V I R T V S D E N V N T I A T A L M A

I N D V S A R A B S I A M V O T A F E R V N T E T M E D I A D I V E S

A E T H I O P E S G N A R I R A P I D O C V M L V M I N E S V R G I T

T E T H Y O S E X G R E M I O T I T A N S E D E T O M N I A L A E T A

C O N S T A N T I N E B O N O N V N C L V D E N T O T I A S A E C L O

F E L I X M V S A T V I S P O S S I T Q V A E D I G N A R E F E R R E

P R A E M I A V I R T V T V M M E R I T I S V E L V O C E S O N A R E

Q V I D V A G A P I E R I O S V E R S V S S V B V A L L I S O P A C A

I L I C E C O M P O N I S L A V R O Q V I D C A R M I N A C A R P I S

O A S T A L I O S T O T A R E S P O N D E T V O C E T R I V M P H O S

Q V A M D A T F O N T E S V O C L A R I O T V C A R M I N A P R O M E

V A T E D E O D I G N A A V T S I Q V O D P E R F E R E T A V D E N S

M A I V S O P V S N E C T E N S M E N S T O T A M O L E S V B I B I T

S P E P I N G E T C A R M E N P A N G A T S I C O E P T A C A M E N A

C O M P L E A T E T V E R S V V A R I A T A D E C E N N I A P I C T O

O R E S E C V N D A V O V E N S S V B C E R T O L I M

Körfer, A.-L., Kaiser Konstantin als Leser. Panegyrik, Performance und Poetologie in den carmina Optatians, Berlin-Boston, 2020, p. 384 (à partir du texte édité par G.  Polara, Publilii Optatiani Porfyrii carmina, Turin, 1976).

I T E M E T R I O T I A C A E S A R I B V S P A C I S D E D I T A V R E A S A E C L A I N D V L G E N S N A T I S P A T R I A E P I E T A T I S H O N O R E M I T I S I V R E D E V S S E D C R I S P I I N F O R T I A V I R E S N O N D V B I A E R I P A R H E N V M R H O D A N V M Q V E T V E R I V L T E R I O R E P A R A N T E T F R A N C I S T R I S T I A I V R A I A M T V S A N C T E P V E R S P E S T A N T A E R I T E Q V I E T I M I S S A P O L O S A E C L I S D A C O N S T A N T I N E S E R E N A T E M P O R A S V M M E P I O T R I C E N N I A S V S C I P E V O T O

Optatien,

I A C O N T R A

P R A E P O N E N S O R S I S N V L L O D I S C R I M I N E M E T R I

Q V I N E T I A M P A R T E S M E D I A E S V A M V N I A D O C T A E

E X P E D I V N T V E R S I S V I C I B V S N A M F I N E S E D V N O

Q V A M V I S A M B I G V O S C V R S V S E T D E V I A C L A V D I T

O S T E N T A N S A R T E M V I N C I R I S C R V P E A P R A E B E T

S A R M A T I C A S S V M M E S T R A G E S E T T O T A P E R A C T A

V O T A P R E C O R F A V E A S S V B C E R T O C O N D I T A V I S V

F A C T O R V M G N A R V M T A M G R A N D I A D I C E R E V A T E M

I A M T O T I E N S A V G V S T E L I C E T C A M P O N A C R V O R E

H O S T I L I P O S T B E L L A M A D E N S A R T I S S I M A T O T O

C O R P O R A F V S A S O L O S V B M E R S A S A M N E R E P L E T O

V I C T R I X M I R E T V R T V R B A S A C I E M Q V E F E R O C E M

P L V R I M A C O N A R E R P H O E B E O C A R M I N E G A V D E N S

M A R G E N S I S M E M O R A R E B O N I C A E L E S T I A F A C T A

I N T R O I T V S E T B E L L A L O Q V I P E R C V L S A R V I N I S

Q V I S D E V I C T A I A C E T G E N S D V R O M A R T E C A D V C A

T E S T I S M A G N O R V M V I C I N A B O N O N I A P R A E S E N S

S I T V O T I C O M P O S E X C I S A Q V E A G M I N

Körfer, A.-L., Kaiser Konstantin als Leser. Panegyrik, Performance und Poetologie in den carmina Optatians, Berlin-Boston, 2020, p. 385 (à partir du texte édité par G.  Polara, Publilii Optatiani Porfyrii carmina, Turin, 1976).

Fig. 2
carm. 6 M A R T I A G E S T A M O D I S A V D A X I M I T A T A S O N O R I S M V S A P E R E F F I G I E M T V R M A R V M C A R M I N A T E X I T E T N V N C A G M E N A G I T Q V I N O S V B L I M I T E R E C T V M M V S I G E N O S P A T I V M S E P T E N O M I L I T E D I S T A N S N V N C E A D E M V E R S O R E L E G E N S V T C V M Q V E M E A T V M I T T I T I N A M F R A C T V S N O N V N A L E G E C A T E R V A S D I S S O N A C O M P O N I D I V E R S O C A R M I N E G A V D E N S G R A T A N I M I S F L E X V D O C I L I D E P E R P E T E M E T R O O R S A I T E R V M F I N I S O C I A N S C O N F I N
A C E R N E N S D E T I V G A C A P T I V I S E T D V C A T C E T E R A P R A E D A S G R A N D I A V I C T O R I M O L I M V R P R O E L I A P L E C T R O D I C E R E N E C S A T I S E S T V O T V M S I C O M P L E A T O R E M V S A S V O Q V A E C V M Q V E P A R A T S V B L E G E S O N A R E S C R V P O S I S I N N E X A M O D I S P E R F E C T A C A M E N I S V V L T R E S O N A R E M E I S E T T E S T I S N O T A T R O P A E A D E P I C T I S S I G N A R E M E T R I S C V M M V N E R E S A C R O M E N T I S D E V O T A E P L A C A R I N T F A T A P R O C E L L A S
Fig. 3 Tabula Iliaca Capitolina [1A] Musei Capitolini MC0316 Fig. 4 Tabula Iliaca Dessin au trait de la fig. 3 (réalisé par Feodor Ivanovich au début du xixe s., après O. Jahn, Griechische Bilderchroniken, Bonn, 1873, pl. 1)

ABÉCÉDAIRE : voir Acrostiche

ACCUMULATION

1] Une technique littéraire employée fréquemment dans l’épigramme consiste en la répétition ou l’accumulation de mots, d’expressions ou de phrases. Ces répétitions relèvent de la catégorie rhétorique de la cumulatio ou accumulatio (en latin aussi frequentatio, congeries ; en gr. synathroismós)

[1 ; 12 39-52 ; 6 272-284 ; 3 178-179 ; 15 19]. Elles prennent place dans la construction de → catalogues ou de listes, la succession d’inventaires ou de comparaisons, ou l’énumération de particularités avec de riches détails. Les éléments répétés ou accumulés peuvent être coordonnés, subordonnés ou simplement juxtaposés. Dans les épigrammes qui comprennent une liste ou un catalogue sont souvent répétés des bouts de phrase ou des phrases entières. Une forme particulière est constituée par la priamèle, qui est fréquemment employée par Martial [5] mais apparaît déjà dans l’épigramme grecque (Asclépiade AP V, 169 ; Callimaque AP XII, 43). Les figures rhétoriques et les phénomènes de répétition sont difficiles à appréhender d’un point de vue terminologique et conceptuel [14] : dans l’Antiquité comme à l’époque moderne, les différentes figures de répétition sont discutées, mais les phénomènes ainsi décrits et définis se chevauchent souvent. Par ailleurs, il est difficile de considérer correctement la terminologie ancienne et moderne en même temps.

2] Dans le genre épigrammatique au sens étroit, → Martial a fait l’usage le plus important et le plus varié de figures d’accumulation [7] : il s’agit de répétitions de mots (p. ex. de conjonctions, de pronoms relatifs, de négations) [12 44-45], de parties d’une phrase [12 39-41, 45], de subordonnées [12 41-42], d’une phrase [12 42-43], et même

Ade paires de phrases (dans l’épigramme grecque, cf. Philodème AP V, 115) [12 44], parfois en les mêlant, souvent pour atteindre un climax satirique ou une pointe (I, 109 ; II, 4 ; IV, 26 ; IV, 39 ; V, 61 ; VII, 10). Des exemples particulièrement extrêmes sont Martial III, 26 (solus habes) et IX, 97 (rumpitur invidia) : solus habes (“tu as… pour toi seul”) est répété six fois en cinq vers, outre trois fois solus, pour aboutir, dans le sixième et dernier vers, à la pointe que l’allocutaire, Candidus, partage toutefois sa femme avec tout le monde (uxorem sed habes, Candide, cum populo). La répétition (par antépiphore) de rumpitur invidia encadre cinq distiques dans lesquels Martial évoque un quidam qui lui envie tout, avant de proposer la variation suivante dans le dernier vers : rumpatur quisquis rumpitur invidia (“Qu’ils crèvent donc tous, tous ceux qui crèvent de jalousie”). La → pointe peut résulter du contraste avec l’expression répétée ou de sa surenchère. La faveur de l’accumulation en tant que figure de pensée est imputable à l’influence croissante de la → rhétorique (Rhétorique à Hérennius IV, 52 ; Quintilien VIII, 4, 27 ; IX, 2, 2).

3] L’ anaphore revient fréquemment chez Martial (sur l’accumulation et l’anaphore, cf.  9 42-44, sur l’anaphore en général, 2) ; les propositions subordonnées répétées avec une anaphore de la conjonction sont relativement nombreuses aussi (cf. p. ex. I, 39 : quatre fois si quis erit) ; I, 41 : huit fois quod ; II, 11 : quatre fois quod ; II, 53 : neuf fois si ; II, 57 : trois fois quem ; III, 62 : six fois quod ; III, 63 : onze fois qui ; III, 93 : quatre fois cum ; VII, 87 : huit fois si en huit vers ; IX, 97 : sept fois quod).

4] Dans la poésie latine, ce moyen rhétorique se rencontre déjà chez → Catulle. Ce dernier se rattache en effet, d’un point de vue formel, à la tradition rhétorique par sa préférence pour la répétition et l’accumulation : il a fait un usage intensif des répétitions de mots et de vers, cf. p. ex. Catul­

le 16, 36, 42, 49, 52, 56, 78, 94, 112. Des parties de phrase sont répétées dans Catulle 22, 25 et 43. Ainsi, des qualités sont p. ex. énumérées dans le carm. 43, 1­4. Martial continue de développer la technique de répétition de Catulle en terminant souvent la répétition par une variatio qui appelle une pointe.

5] Dans les →  Priapea (3, 25, 32, 39, 46, 51, 61) et non par hasard (compte tenu de leur style rhétorique) dans certaines épigrammes attribuées à → Sénèque (1, 3, 23, 31, 39, 49, 51, 52, 56 Prato), nombreuses sont les figures d’accumulation, en particulier de propositions subordonnées [12 45].

6] Dans la tradition grecque, les figures d’accumulation et de répétition n’ont pas joué un rôle aussi marqué ni aussi important. L’ accumulatio de deux épithètes (parfois plus) se rapportant à un substantif est certes présente dans l’épigramme grecque, mais elle fut développée et portée à son accomplissement par Martial. La répétition de mots isolés semble, dans l’épigramme grecque, de signification mineure (cf. toutefois les épigrammes d’Écho dans l’Anthologie Palatine, l’anaphore chez Callimaque, AP V, 6 et plus souvent chez → Méléagre) ; les répétitions de bouts de phrases sont par ailleurs affectionnées, avant tout dans le cadre de dédicaces, d’apostrophes et d’attributs, mais elles ne sont pas aussi fréquentes que chez Martial, chez qui l’élément correspondant est, en outre, souvent répété [12 39-41 ; 13 304-307]. Il en va de même pour l’accumulation de phrases au contenu similaire se succédant, où le catalogue culmine dans un climax. Dans l’épigramme grecque, l’accumulation se limite souvent à trois éléments (en part. dans les épigrammes dédicatoires d’AP VI) : ce chiffre fut étendu par Martial (p. ex. I, 53 : accumulation de quatre phrases ; II, 14 : énumération de nombreux lieux).

7] L’ utilisation faite par → Philodème des figures d’accumulation atteste une relative proximité avec Martial et la tradition épigrammatique latine, cf. p. ex. AP XI, 34 (quatre fois πάλι). → Nicarque partage aussi avec Martial sa préférence pour les répétitions de mots ou de vers dans des jeux variés (cf.  AP XI, 71, 110, 122 ou 395) [11 35]. Des notions de nombre déterminent souvent aussi une répétition, p. ex. dans les épigrammes sur trois frères, trois tisserandes (cf. p. ex. Léonidas de Tarente AP VI, 286, Antipater de Sidon AP VI, 287), neuf mercenaires, etc., où le prédicat est souvent répété, mais le sujet et l’objet sont interversés (cf. p. ex. Antipater de Sidon AP VI, 14) [12 42-43]. À la différence de l’épigramme grecque, Martial n’emploie

cette technique répandue qu’une seule fois (VI, 39 sur le chiffre 7).

8] Dans l’Antiquité tardive, la technique rhétorique de l’accumulation est fréquemment employée pour faire valoir sa propre maîtrise de la poésie et de la versification, en part. les accumulations de verbes et de noms. → Ausone énumère successivement six noms dans l’epigr. 34, et même neuf dans l’epigr. 98 [4 124 sq.]. Dans In semetipsum ubi supra (epigr. Bob. 5), →  Naucellius élève le style de l’épigramme à travers une accumulation avec climax [8 73].

bibliographie sélective

1 Celentano, M. S., « Accumulatio », in HWR, I, col. 3639 ; 2  Donnermann, H., De anaphora apud Romanos origine et usurpatione, Diss. Marbourg, 1918 ; 3 Fain, G., Writing Epigrams : The Art of Composition in Catullus, Callimachus and Martial, Bruxelles, 2008 ; 4  Floridi, L., « Il greco negli epigrammi di Ausonio », Il calamo della memoria, 6 (2014), p. 119­143 ; 5  La Penna, A., « Priamel e catalogo in Marziale », Maia, 44 (1992), p. 7­44 ; 6  Laurens, P., L’ Abeille dans l’ambre : Célébration de l’épigramme de l’époque alexandrine à la fin de la Renaissance, Paris, 1989 (éd. revue et augmentée, Paris, 2012) ; 7  Mindt, N., « Accumulatio as a Satirical Tool in Martial’s Epigrams », in D Vallat (éd.), Martial et l’épigramme satirique, Hildesheim, 2020, p. 71­102 ; 8  Nocchi, F. R., Commento agli Epigrammata Bobiensia, Berlin­Boston, 2016 ; 9 Pertsch, E., De Valerio Martiale Graecorum poetarum imitatore, Diss. Berlin, 1911 ; 10  Sheets, G. A., « Elements of Style in Catullus », in M. B. Skinner (éd.), A Companion to Catullus, Malden (MA)­Oxford, 2007, p. 190­211 ; 11  Schatzmann, A., Nikarchos II. Epigrammata. Einleitung, Texte, Kommentar, Gœttingue, 2012 ; 12 Siedschlag, E., Zur Form von Martials Epigrammen, Berlin, 1977 ; 13  Sprenger, B., Zahlenmotive in der Epigrammatik und in verwandten Literaturgattungen alter und neuer Zeit, Diss. Münster, 1962 ; 14  Till, D., « Wiederholung », in HWR, IX, col. 1371­1377 ; 15  Watson, L. et Watson, P., « Introduction », in Martial. Select Epigrams, Cambridge, 2003, p. 1­38.

ACROSTICHE

1] Au début de l’époque hellénistique, à mesure que le → livre (support) s’est diffusé et est devenu l’un des vecteurs majeurs de la connaissance de la poésie (il en va de même dans le cas du →  technopaegnion), les Grecs et, peu de temps après, les

ACROSTICHE 2
N. Mindt*

Romains commencèrent à utiliser les deux dimensions d’un texte, en composant des textes (plus souvent en vers qu’en prose) dans lesquels les premières lettres des lignes consécutives d’un passage donné formaient un mot ou une phrase [1 15]. Un tel jeu de mots est appelé depuis l’Antiquité “acrostiche” (gr. ἀκροστιχίς, lat. acrostichis). Le terme parastichis était aussi employé – peut­être en référence à la pratique consistant à délimiter graphiquement les acrostiches en les écrivant à l’extérieur du bloc régulier de texte ou par d’autres moyens [3 4] ; c’était une pratique commune, si l’on en juge par la présentation des inscriptions acrostiches existantes [5]. Quand un texte vertical est formé par les lettres finales de lignes consécutives, ou créé quelque part au milieu du texte, on parle respectivement de téléstiche ou de mésostiche. Lesdits abécédaires sont parfois considérés comme une sous­catégorie de l’acrostiche ; au lieu d’un mot ou d’une phrase, les premières lettres de lignes consécutives forment l’alphabet. Le premier acrostiche connu incontestable est le fameux acrostiche ΛΕΠΤΗ dans Aratos, Phénomènes 783­787 (le mot leptê, “fin, subtil” caractérise à la fois la lune et le style d’Aratos ; le v. 783 débute par leptê écrit horizontalement, si bien qu’il s’agit d’un exemple d’acrostiche dit “gamma”), qui date du début du iiie s. av. J.­C. (l’acrostiche de Chérémon découvert dans un papyrus mutilé, P.Hibeh  II, 224, ne provient sans doute pas d’un fragment de Chérémon du ive s. av. J.­C., comme on le croit généralement, mais d’une anthologie de sentences extraites de son œuvre datant du iiie s. av. J.­C. [10] ; quant au prétendu acrostiche ΘΕΙΕ dans AP VI, 330 attribué à l’orateur Eschine, il est trop simple pour être considéré comme délibéré). Même si certains poètes semblent s’être peu souciés des acrostiches, la chasse aux acrostiches est une tendance qui s’est affirmée dans les études classiques depuis quelques décennies [7].

2] La fonction la plus répandue des acrostiches est celle de sphragis (“sceau”), consistant à crypter le nom du poète ou, dans le cas d’inscriptions, le nom du défunt ou du dédicant. De telles → signatures auctoriales cachées furent, entre autres, trouvées dans les poèmes de Nicandre et de Denys le Périégète [8 16-22, 52-58]. Quelque vingt inscriptions acrostiches sont conservées, la plupart étant des épigrammes → funéraires ; les épigrammes dédicatoires constituent la seconde catégorie la plus populaire [3 5-7 ; 5 ; 8 33-47, 376]. Le premier acrostiche inscriptionnel connu date du iie s. av. J.C. (n°  1 Garulli) ; il s’agit d’une épigramme funé­

raire trouvée à Rhénée dans les Cyclades. Il est notable que ce soit là l’unique inscription acrostiche trouvée dans la Grèce proprement dite ; les autres acrostiches connus proviennent tous de la périphérie du monde antique [5, 9]. Cela suggère que l’acrostiche était perçu comme un procédé emblématique, dans un certain sens ostentatoire, de la culture poétique raffinée ; il laissait transparaître les aspirations culturelles des personnes concernées.

3] Les sources disponibles suggèrent que les auteurs d’épigrammes littéraires n’appréciaient pas autant les acrostiches que les auteurs d’inscriptions acrostiches, relativement bien attestées, mais leur non préservation est peut­être due aux goûts des compilateurs, comme → Méléagre, à qui l’on doit les corpus épigrammatiques existants. La pratique de l’eisthesis a par ailleurs dû entrer en ligne de compte, car un genre littéraire écrit majoritairement en distiques élégiaques se prête peu à l’acrostiche : celui­ci ne saute guère aux yeux en raison de l’effet de “zigzag” produit l’indentation des pentamètres. Les rares attestations d’acrostiches qui peuvent être considérés comme des épigrammes littéraires ou apparaissent du moins parmi des épigrammes sont les suivantes : (1) Le poème iambique hautement raffiné qui sert de préface au traité illustré connu sous le titre Ars Eudoxi, trouvé sur un papyrus (P.Par. 1, début du iie s. av. J.­C.). Dans ce poème, les lettres qui commencent chacun des douze vers de 30 lettres (à l’exception du dernier vers, qui compte 35 lettres ; les vers représentent les douze mois et les lettres les 365 jours) forment l’acrostiche ΤΕΧΝΗ

(“l’art d’Eudoxe”) [→ ars § 4]. Il s’agit peut­être d’une épigramme d’un genre particulier, en l’occurrence la sphragis poétique destinée à accompagner le poème astronomique iambique qui s’est avéré avoir servi de base pour le traité en prose conservé sur le papyrus [2 4-5]. (2) Le poème figuré de Julius Vestinus ayant la forme d’un autel (AP XV, 25) contient un acrostiche adressé à Hadrien ; dans l’ensemble, cette composition tend à s’écarter des conventions épigrammatiques qui ont influencé les poèmes figurés antérieurs. (3) AP XIV, 148, qui contient l’acrostiche ΓΕΡΜΑΝΟΥ (le génitif du nom Germanus), est introduit dans AP comme un oracle hexamétrique donné à Julien l’Apostat, mais il s’agit en fait d’un éloge miniature de l’empereur ; en tout cas, il ne s’agit pas exactement d’une épigramme. (4) AP IX, 385, 524 et 525 sont des poèmes abécédaires en hexamètres tardifs, un résumé de l’Iliade [→ argument métrique] et deux → hymnes, c’est­à­dire ni de véritables épigrammes ni exactement des acrostiches.

ACROSTICHE 3
ΕΥΔΟΞΟΥ

4] Parmi les poèmes acrostiches listés ci­dessus, L’ Autel de Vestinus annonce le développement du goût des acrostiches chez les poètes et leurs publics dans l’Antiquité tardive. Il culmine dans les grilles poétiques de Publilius Optatianus Porfyrius [→ Optatien]. C’est à l’influence de ce dernier que sont redevables les poèmes acrostiches composés en Occident par des poètes tardifs comme → Venance Fortunat [6] ou → Eugène de Tolède ; dans la même veine, un poème du vie s. contenant un acrostiche, un mésostiche et un téléstiche célèbre le roi vandale Thrasamond (AL 214 Riese).

bibliographie sélective

1  Bing, P., The Well-Read Muse : Present and Past in Callimachus and the Hellenistic Poets, Ann Arbor, 2008 ;

2 Blass, F., Eudoxi Ars astronomica qualis in charta Aegyptiaca superest, Kiel, 1887 ;

3  Courtney, E., « Greek and Latin Acrostichs », Philologus, 134 (1990), p. 3­13 ;

4 Danielewicz, J., « Further Hellenistic Acrostics : Aratus and Others », Mnemosyne, 58 (2005), p. 321­334 ;

5  Garulli, V., « Greek Acrostic Verse Inscriptions », in J Kwapisz, D.  Petrain et M.  Szymański (éd.), The Muse at Play : Riddle and Wordplay in Greek and Latin Poetry, Berlin, 2013, p. 246­278 ; 6 Graver, M., « Quaelibet audendi : Fortunatus and the Acrostic », TAPhA, 123 (1993), p. 219­245 ; 7  Katz, J. T., « The Muse at Play : An Introduction », in J.  Kwapisz, D.  Petrain et M. Szymański (éd.), The Muse…, p. 1­30 ; 8  Luz, C., Technopaignia. Formspiele in der griechischen Dichtung, Leyde, 2010, p. 1­77 ; 9  Mairs, R., « Sopha grammata : Acrostichs in Greek and Latin Inscriptions from Arachosia, Nubia and Libya », in J. Kwapisz, D. Petrain et M. Szymański (éd.), The Muse…, p. 279­306 ; 10 Schubert, C., « Ein literarisches Akrostichon aus der ersten Hälfte des vierten Jahrhunderts v. Chr. ? Zu Chairemon, TrGF I, 71 F 14b », Göttinger Forum für Altertumswissenschaft, 16 (2013), p. 389­397 ; 11  Squire, M., The Iliad in a Nutshell : Visualizing Epic on the Tabulae Iliacae, Oxford, 2011 ; 12  Vogt, E., « Das Akrostichon in der griechischen Literatur », A&A, 13 (1967), p. 80­95.

spirituelle et promise au succès, qui orne une déclaration par son caractère piquant, ingénieux et pointé [1 88]. Les combinaisons inattendues et paradoxales produites par l’acumen suscitent la surprise, si bien que l’acumen engendre étonnement et plaisir. D’après Aristote, plus les phrases où se produit l’acumen sont courtes et antithétiques, plus l’agrément est grand (Rhétorique 1412b 2325). Il traite l’acumen dans la théorie du comique et du rire, cf. aussi Cicéron, De l’orateur II, 244 in dicto autem ridiculum est id quod verbi aut sententiae quodam acumine movetur (“La plaisanterie de mots est celle qui consiste en une expression ou une pensée piquantes”, trad. E. Courbaud, Paris, 1927, CUF) [→ facetiae].

ACUMEN 1]

Acumen (“piquant, tranchant”) désigne, au sens figuré en tant qu’acumen (= acies) animi, une qualité centrale de l’ingenium [pour l’acuité d’esprit comme image métapoétique, cf.  5]. Le latin acumen (gr. asteismos ; fr. “pointe” ; ang. “sharpness” ; all. “Scharfsinn” ; it. “acutezza”) est entendu dans la théorie rhétorique antique comme une expression

Déjà Aristote rapproche l’acumen, en raison de sa nature intellectuelle, de sa capacité à analyser les choses et à les pénétrer spirituellement, du procédé de l’enthymème ; dans la tradition latine, l’acumen se retrouve ainsi souvent sous “dialectique”, même s’il ne doit pas manquer chez l’orator perfectus (“orateur parfait”) (Cicéron, De l’orateur I, XXVIII, 128 in oratore autem acumen dialecticorum  […] est requirendu[m], “mais chez l’orateur, on veut trouver […] la finesse du dialecticien” ; Cicéron, Brutus  XXVII, 104 orationes  […] acutas prudentiae plenissumas, “discours […] nourris de pensées ingénieuses et fortes”). Tandis que chez Aristote, docere et delectare étaient développés semblablement dans l’acumen, le docere figure, chez Cicéron, au premier plan. Dans Du meilleur genre d’orateurs I, 2, 5, il divise ainsi les →  sententiae en les rattachant aux trois styles correspondants : sunt enim docendi acutae, delectandi quasi argutae, commovendi graves (“pour instruire, elles sont vives ; pour plaire, piquantes ; pour toucher, pénétrantes”). Issu en fait de l’école du Portique, l’acutum dicendi genus [6], qui préfère les unités syntaxiques courtes et vise la surprise intellectuelle par les paradoxes de la parole et de la pensée, se trouve chez → Sénèque puis chez → Martial, deux représentants éminents d’un style acutus [4 82]. Avec la vogue de la → rhétorique à l’époque impériale, la préférence pour la brièveté et l’acumen augmente aussi à la fin de la période syntaxique. À l’époque humaniste et à la renaissance, sur la base de l’Antiquité, l’acumen est discuté avec Witz et → urbanitas. À l’époque baroque, à laquelle l’épigramme n’était justement pas un genre affectionné, les auteurs de ladite latinité d’argent, spécialement Sénèque et Martial, sont privilégiés et tout à la fois célébrés et imités en raison de leurs jeux d’esprit spirituels et ingénieux ; acumen ou plutôt

ACUMEN 4

acutezza équivaut ici à “concetto” ou “argutezza” [1 91]. Gracián a composé une apologie de l’argutezza (Agudeza y arte de ingenio, 1642 et 1648 [3]) : les nombreux exemples cités proviennent principalement de Martial [1 94-95]. Dans la rhétorique quotidienne actuelle sont toujours goûtés les slogans et les épigrammes les plus courts et les plus condensés, qui possèdent l’acumen. Les moyens privilégiés par lesquels l’acumen produit des déclarations, des devinettes, des paronomases, des → proverbes, etc., sont la métaphore et l’antithèse. Toutes ces figures suscitent la surprise, en ce qu’elles suggèrent des associations passées inaperçues jusque­là, omettent des éléments ou jouent des paradoxes et des doubles significations [1 88].

2] Concernant l’épigramme, l’acumen est un concept qu’on peut employer comme synonyme de → pointe : Lessing utilise acumen et pointe à égalité l’un à côté de l’autre et en fait, avec la brièveté, la caractéristique centrale qu’une épigramme doit nécessairement posséder, liant cet effet à la technique de l’Erwartung et de l’Aufschluss (“attente” et “résolution”, → composition § 1). Herder identifie ainsi “résolution” (Aufschluss), “pointe” et acumen, et Ernst Robert Curtius lie, lui aussi, acumen et acutus à la pointe, si importante dans l’épigramme [2 294]. En général sont liées à l’acumen des caractéristiques qui sont essentielles pour l’épigramme, comme la brièveté [→  brevitas], l’antithèse et le → paradoxe. Néanmoins, l’acumen n’est pas une caractéristique purement formelle : elle se fonde sur les facultés intellectuelles de l’auteur (acumen ingenii) ; cette nuance de signification vaut, précisément, pour l’adjectif correspondant acutus.

→ Pline le Jeune emploie ainsi acutus pour caractériser Martial (Lettres III, 21) : Erat homo ingeniosus acutus acer, et qui plurimum in scribendo et salis haberet et fellis (“C’était un écrivain doué de talent, d’esprit, de feu et dans les écrits duquel on trouve beaucoup d’agrément et de malice avec une non moindre sincérité”, trad. A.­M. Guillemin, Paris, 1961, CUF). Argutus / → argutia peuvent posséder une connotation similaire et jouent, comme acumen, un rôle important dans la théorie épigrammatique post­antique, en part. dans la poétique de la Renaissance et de l’âge baroque.

bibliographie sélective

1  Battistini, A., « Acutezza », in HWR, col. 88­100 ;

2 Curtius, E. R., Europäische Literatur und lateinisches Mittelalter, Tübingen, 199311 (19481) ; 3 Gracián, B., La Pointe ou l’art du génie (trad. intégr. M. Gendreau­Mas­

saloux et P. Laurens, préf. M. Fumaroli), Lausanne, 1983 ; 4  Laurens, P., « Martial et Sénèque : affinités entre deux Latins d’Espagne », REL, 1 (2001), p. 77­92 ; 5 Morelli, A. M., « Couteau » et « Dard », in J ­P. Guez, F. Klein, J. Peigney et É. Prioux (éd.), Dictionnaire des images du poétique, à paraître ; 6 Moretti, G., Acutum dicendi genus : brevità, oscurità, sottigliezze e paradossi nelle tradizioni retoriche degli Stoici, Bologne, 1995.

N. Mindt*

ADDAIOS

1] Sur les dix épigrammes qui nous sont parvenues sous le nom d’Ad(d)aios (Ἀδ(δ)αῖος), une seule est explicitement présentée, dans les manuscrits médiévaux, comme étant l’œuvre d’“Addaios de Mytilène” (AP VII, 305), tandis qu’une autre est présentée comme étant l’œuvre d’“Addaios de Macédoine” (AP VI, 228). Les huit autres textes ont été transmis sous le nom d’“Ad(d)aios” tout court, avec, selon les cas, un ou deux delta(s) (AP VI, 258 ; VII, 51, 238, 240, 694 ; IX, 300, 303, 544 ; X, 20). L’ ensemble de ces textes a été publié par Gow et Page dans le volume qui regroupe les épigrammes que l’on peut assigner à la Couronne de → Philippe de Thessalonique (cf.  1 s.v. Addaeus), même si elles ne faisaient peut­être pas toutes partie, à l’origine, de cette anthologie. Ainsi, comme le soulignent Gow et Page eux­mêmes, l’épigramme funéraire AP VII, 305, seul poème à nous être parvenu sous le nom d’Addaios de Mytilène, est peut­être antérieure à l’arc chronologique couvert par la Couronne de Philippe : un certain Addaios de Mytilène est en effet l’auteur d’un traité Sur les sculpteurs (Περὶ ἀγαλματοποιῶν) composé dans la deuxième moitié du iiie s. av. J.­C. [1 II 13 ; 2 xcvi-ci ; 5]. Si l’on admet l’identification entre l’épigrammatiste et l’historien de l’art, cette épigramme aurait des chances d’avoir fait partie de la Couronne de → Méléagre. Contrairement à son homonyme de Mytilène, Addaios de Macédoine est un auteur de la Couronne de Philippe : l’épigramme AP VI, 228, transmise sous son nom, provient en effet de l’une des grandes séquences alphabétiques de cette Couronne qui ont pu être repérées dans l’Anthologie Palatine. Il en va de même pour le ou les auteurs des épigrammes AP VI, 258 ; IX, 300, 303, 544 et X, 20 qui s’inscrivent toutes dans des séquences alphabétiques remontant à la Couronne de Philippe.

2] L’ épigramme AP IX, 544, description d’une représentation de la déesse Galènè gravée sur un

ADDAIOS 5

béryl par le tailleur de gemmes Tryphon, peut laisser penser que son auteur fut actif sous le règne d’Auguste [→ pierres précieuses § 8]. L’ œuvre d’art qu’il célèbre est en effet l’œuvre d’un tailleur de gemmes que nous connaissons grâce à sa signature sur le Camée Marlborough (Boston, Museum of fine Arts, inv. no 99.101) et que les historiens de l’art associent étroitement à la figure de Sostratos, un autre graveur de camées vraisemblablement formé à Alexandrie et qui aurait travaillé pour les élites romaines sous le règne d’Auguste [3 ; 6 3236]. Comme la renommée de Tryphon ne semble pas avoir perduré dans le temps, il est probable qu’il s’agisse d’une pièce composée à l’époque où le graveur était très connu et à l’intention de ses contemporains immédiats [4].

3] Les épigrammes AP VI, 228 et 258 s’attachent au monde rustique. AP IX, 300 évoque un trophée de chasse : deux cornes arrachées par un chasseur à un taureau sauvage et réutilisées comme rhytons. Le thème de la chasse est également présent dans l’épigramme AP IX, 303 qui concerne la naissance d’une portée de chiots. AP X, 21 est une épigramme homoérotique qui donne des conseils à l’amant.

bibliographie sélective

Édition : 1  Gow, A. S. F. et Page, D. L., The Greek Anthology : The Garland of Philip and Some Contemporary Epigrams, 2 vol., Cambridge, 1968, s.v. Addaeus.

Études : 2 Dorandi, T., Antigone de Caryste – Fragments, Paris, 1999 (CUF) ; 3 Micheli, M. E., « Tryphon a Sentinum ? », in M. Medri (dir.), Sentinum 295 a.C. Sassoferrato 2006. 2003 anni dopo la battaglia. Una città romana tra storia e archeologia, Rome, 2008, p. 127­139 et pl. XXIXXXXIII ; 4  Prioux, É., « Poetic Depictions of Ancient dactyliothecae », in M.  Gahtan et D.  Pegazzano (dir.), Museum Archetypes and Collecting in the Ancient World, Leyde, 2014, p. 54­71 ; 5  Reitzenstein, R., « Adaios », in RE I, 1  (1893), col. 342 ; 6  Vollenweider, M.­L., Die Steinschneidekunst und ihre Künstler in spätrepublikanischer und augusteischer Zeit, Baden­Baden, 1966.

É. Prioux

comme le canon de la poésie érotique latine épigrammatique durant la période séparant Ennius et Catulle d’après le témoignage d’→ Aulu­Gelle (Nuits attiques XIX, 9, 10­12), Apulée (Apologie 9) et, au moins en partie, Cicéron (Nature des dieux I, 79), ce qui laisse à penser qu’à tout le moins jusqu’à la fin du iie s. apr. J.­C. continuèrent à circuler des recueils, peut­être anthologiques et chronologiquement ordonnancés, des trois poètes [13 109-112 ; pour un examen de toutes les formes possibles de cette collection, cf.  16 153-158]. Durant longtemps, on a considéré que cette association, qui renouvelait le goût philhellène dans la tradition scipionnienne et anticipait le mécénat augustéen, fut composée de poètes contemporains, plus ou moins antérieurs à Catulle d’une génération [7 284-286]. Pour cette raison, on fit des tentatives d’identification hasardeuses pour réduire la fourchette chronologique entre les trois hommes, en identifiant Valerius Aedituus avec le philologue et hiérologue Quintus Valerius Soranus [3, 6], mais cette proposition se heurte à des difficultés insurmontables [→ § 2]. En l’absence de témoignages fiables, l’existence même d’un véritable et authentique cercle littéraire qui devait tourner autour de Lutatius Catulus ne peut plus être considérée comme certaine [4 431 ; 10 394395, pour une mise au point bibliographique 394 n. 2]. Il reste que s’est développée, entre la fin du iie s. et le début du ier s. av. J.­C., un nouveau type de poésie, innovante par son contenu, qui importa à Rome des modèles hellénistiques. En particulier, les élites aristocratiques hellénisées se dédièrent à l’expérimentation dans la langue latine du filon de l’épigramme → érotique hellénistique en reprenant les thèmes et les styles de ladite “école phénicienne” [12 142-143].

ADRESSE : voir Apostrophe

AEDITUUS, VALERIUS (iie s. av. J.­C.)

1] Valerius Aedituus fut probablement le sodalis (“compagnon”) de → Porcius Licius et → Lutatius Catulus. Ces trois poètes apparaissent en effet

2] On n’a pas d’informations biographiques importantes sur Valérius Aedituus [8]. L’ identification proposée avec Quintus Valerius Soranus [→ § 1] se fonde uniquement sur l’identité du nom ; quant au lien établi avec Catulus, il s’appuie sur l’intérêt prétendu de Valerius Soranus, comme nous l’apprend Aulu­Gelle (Nuits attiques II, 10), à la reconstruction du temple de Jupiter Capitolin. De cette manière, on a longtemps pensé que le floruit de Catulus en 102 (l’année de son consulat) pouvait être étendu aux trois poètes. Cependant, Aulu­Gelle (XIX, 9, 10) réserve au seul Valérius Aedituus l’appellation de vetus poeta [13 114 ; 15 139-143], et certains éléments stylistiques [→ § 3], déductibles des deux uniques épigrammes qui nous sont parvenues sous son nom (fr. 1 et 2

AEDITUUS, VAl ERI US 6

Blänsdorf), ont fait penser que l’activité poétique de Valérius devait être antérieure à celle de Catulus et de Licinus. Ces arguments, en particulier la signification à donner à l’expression aulu­gellienne, ont été fermement rejetés [5 51-56]. Il est en définitive difficile d’en donner une interprétation certaine, car à côté des éléments qui semblent plaider en faveur d’un intervalle chronologique, il existe de nettes affinités thématiques entre les trois poètes [14 264-265, 272-273] ; bien plus, on ne saurait exclure qu’Aedituus fut un poète au goût oldfashioned [12 141 n. 2].

3] On a observé, dans les dix vers au total transmis sous le nom de Valerius Aedituus, des caractéristiques stylistiques qui nous ramènent à un poète plus proche d’Ennius que de Catulle [13 114 ; 15 145-147 ; cf. cependant les réserves de 12 321234]. Aedituus utilise en particulier des -s finaux caducs dans trois cas, contrairement à la norme néotérique qui les évitait de manière catégorique en tant qu’un aspect typique de la langue archaïque et populaire. Il recourt de manière équilibrée à l’élision, phénomène néanmoins plus présent chez Licinus, Catulus puis Catulle, tandis qu’il est peu utilisé par Ennius. Par ailleurs, il préfère manifestement, comme ce dernier, placer le substantif immédiatement devant la césure penthémimère, et l’attribut en dernière position du vers (dans le cas d’Aedituus, fr. 1, 1 ; 2, 3 ; Blänsdorf signale l’emploi du génitif à la place de l’attribut).

4] Le témoignage d’Aulu­Gelle (XIX, 9, 10), grâce au lexique métalittéraire avec lequel il évoque la poésie de ces trois poètes, montre que la critique avait noté les caractéristiques propres à cette poésie “prénéotérique”. Les critères de l’élégance, du raffinement lexical et de la clarté expressive s’accompagnent, sur le plan des contenus, de la reprise de lieux communs de la poésie hellénistique ainsi que de la lyrique archaïque, combinés à des formes et des thèmes comiques [10 398-399]. Dans la première épigramme d’Aedituus (fr. 1 Blänsdorf), outre la réécriture et la condensation [11 183] du thème saphique de l’aphasie amoureuse (Sappho, fr. 31 V), apparaît l’utilisation pour la destinataire de la composition du nom de la comédienne Pamphile. La fusion des thèmes et des motifs des → comédies de Plaute et de Térence est peut­être encore plus profonde du point de vue des thèmes et du contenu, avec une savante réécriture des allusions intertextuelles [10 399-412 ; 12 185-202].

La seconde épigramme de Valerius (fr. 2 Blänsdorf) est fondamentalement un paraklausithyron jouant sur le thème de l’inutilité du flambeau par

rapport à la brûlante flamma amoris (“flamme de l’amour”), exprimé sous la forme d’un dialogue avec, probablement, un esclave porte­flambeau [9]. Elle présente un mélange savant de thèmes de la poésie hellénistique (en particulier en référence à Asclépiade AP V, 167 et Méléagre AP V, 189), avec des techniques expressives de saveur comique et des allusions intertextuelles d’un certain poids à des textes plautiniens [10 412-423 ; 12 202-212]. Il est toutefois particulièrement complexe d’établir la réelle plausibilité d’une influence de Méléagre sur ces auteurs, qui n’avaient peut­être pas à leur disposition la Couronne de → Méléagre, probablement publiée plus tard ; c’est pourquoi d’autres sources, toujours hellénistiques, apparaissent peut­être préférables pour ce poème (AP XII, 115 et 116) [12 182-183]. Dans la limite des témoignages conservés, s’impose l’idée d’un poète doué de fines techniques de composition ainsi que d’une expressivité très recherchée, qui fut ensuite un modèle pour → Catulle.

bibliographie sélective Éditions et traductions : 1  [Réf.] Blänsdorf, J., Fragmenta poetarum Latinorum epicorum et lyricorum, Berlin­New York, 20114, p. 104­106 ; 2  Courtney, E., The Fragmentary Latin Poets, Oxford, 1993, p. 72­75.

Études : 3 Alfonsi, L., « L’ importanza politico­religiosa della “Enunciazione” di Valerio Sorano », Epigraphica, 10 (1948), p. 81­89 ; 4  Biondi, G. G., « Lutazio Catulo e i preneoterici », in I.  L ana et E.  Maltese (éd.), Storia della civiltà letteraria greca e latina, II, Turin, 1998, p. 431­442 ; 5  Cameron, A., The Greek Anthology from Meleager to Planudes, Oxford, 1993 ; 6 Della Corte, F., « Per l’identità di Valerio Edituo con Valerio Sorano », RFIC, 63 (1935), p. 68­70 ; 7 Granarolo, J., « L’ époque néotérique ou la poésie romaine d’avant­garde au dernier siècle de la République (Catulle excepté) », in ANRW I, 3  (1973), p. 278­360 (sur Valérius Aedituus, p. 284­286 ; 312­313) ; 8  Helm, R., « Valerius Aedituus n. 95 », in RE VII, 2  (1948), col. 2312 sq. ; 9  Jocelyn, H. D., « Some Observations on Valerius Aedituus ap. Gell. XIX 9, 12 », Eikasmós, 5 (1994), p. 247­250 ; 10  L andolfi, L., « Epigramma preneoterico, epigramma neoterico : linee di continuità, linee di discontinuità », PP, 65 (2010), p. 394­453 ; 11  Marinone, N., « I παθήματα di Saffo 31 L.­P. (e Catullo 51) », in N. Marinone, Analecta graeco-latina, Bologne, 1990, p. 81184 ; 12  Morelli, A. M., L’ epigramma latino prima di Catullo, Cassino, 2000 ; 13  Pascucci, G., « Praeneoterica : Lutazio, Callimaco e Plauto », in Studi di poesia latina in onore di Antonio Traglia, I, Rome, 1979,

AEDITUUS, VAl ERI US 7

p. 109­126 ; 14 Perutelli, A., « Lutazio Catulo poeta », RFIC, 98 (1990), p. 259­269 ; 15 Ross, D. O. J., Style and Tradition in Catullus, Cambridge (MA), 1969 ; 16  Vardi, A. D., « An Anthology of Early Latin Epigrams ? A Ghost Reconsidered », CQ, 50 (2000), p. 147­158.

AGATHIAS (v. 532­579/582) ET CYCLE D’ —

1] Agathias le Scholastique était un poète et un historien du début de la période → byzantine. Actif sous les règnes des empereurs Justinien Ier, Justin II et Tibère II, Agathias a composé des épigrammes sur des sujets contemporains et des thèmes traditionnels. Une centaine d’épigrammes attribuées à Agathias ont survécu, bien qu’il soit peut­être l’auteur de nombreuses autres épigrammes de l’→  Anthologie grecque conservées sans attribution [→ signature]. Agathias a recueilli et publié ses propres poèmes ainsi que ceux de ses amis et de ses pairs dans une anthologie aujourd’hui connue sous le nom de Kyklos (Cycle). Largement lu au vie siècle, le Cycle d’Agathias a été considéré par les générations suivantes comme l’égal des grandes anthologies épigrammatiques de la période hellénistique, les Couronnes de → Méléagre et de → Philippe. Les Histoires d’Agathias, qui continuent l’œuvre de Procope, restent une source cruciale pour les événements des années 550.

L’ homme et son contexte

2] La famille d’Agathias était originaire de la cité de Myrina (Mysie), sur la côte ouest de l’Asie mineure. Nos informations sur sa famille proviennent directement des poèmes d’Agathias. Son père, avocat de profession, s’appelait Memnonios, et sa mère Perikleia est morte quand il n’avait que trois ans (AP VII, 552). Il avait un frère et une sœur. On ne sait rien du premier, mais sa sœur Eugenia était une femme instruite. Elle était douée pour la poésie et la rhétorique, et avait apparemment aussi une certaine formation juridique (AP VII, 593). Une épigramme de Michel le Grammairien (date inconnue) commémore une image d’Agathias, de son père et de son frère, qui fut offerte par les citoyens de Myrina ; la raison précise de la dédicace n’est pas connue, mais l’épigramme déclare que la ville admirait Agathias pour sa poésie (APl 316).

Agathias est enfin devenu un bienfaiteur de sa ville natale. Dans l’une de ses épigrammes commémorant la rénovation de latrines publiques à Smyrne

(plus probablement Myrina), Agathias se désigne lui­même comme curator civitatis (πατὴρ πόληος, AP IX, 662), un magistrat local responsable de l’entretien des bâtiments publics. Agathias était donc issu d’une famille importante, et il semble qu’il ait maintenu des liens avec sa ville natale. L’ enterrement de sa mère sur les rives du Bosphore (AP VII, 552, 5) suggère cependant que la famille pourrait avoir élu domicile à Constantinople.

3] Agathias reçut sa formation rhétorique à Alexandrie ; il note dans ses Histoires que c’est pendant son séjour en Égypte que la ville de Bérytos (Beyrouth) fut détruite par un tremblement de terre (551 apr. J.­C. ; Histoires  II, 15, 7) [25 243244]. Son témoignage sur la dévastation de l’île de Cos lors de son voyage de retour d’Alexandrie à Constantinople reste un témoignage important sur l’étendue des dégâts causés par le tremblement de terre (Histoires  II, 16, 4­5). C’est à Constantinople qu’Agathias reçut sa formation juridique, et il a commémoré l’achèvement de sa quatrième année d’études juridiques par une épigramme qui accompagnait une image de l’archange dédiée par lui­même et trois amis (AP I, 35) [26 141-147].

L’ historien Jean d’Épiphanie rapporte qu’Agathias se distinguait parmi les avocats de la ville (fr. 1), et Agathias donne de lui­même un autoportrait vivant dans les Histoires : il a réussi à trouver du temps pour ses activités littéraires, qui étaient la véritable passion de sa vie, mais Agathias voulait que les lecteurs imaginent le scholastikos en train de travailler dur dans la Stoa impériale, entourés de livres juridiques et satisfaisant une foule de clients exigeants pour gagner sa vie (Histoires III, 1, 4).

4] Les œuvres d’Agathias documentent des amitiés intimes avec des membres notables de l’élite de Constantinople. Son ami le plus proche semble avoir été → Paul le Silentiaire, un fonctionnaire du palais impérial et un poète estimé en tant que tel. Une → paire d’épigrammes érotiques (AP V, 292­293) représente une correspondance poétique entre les deux amis. Dans la première épigramme, Agathias se plaint que ses études de droit l’éloignent de son compagnon : il désire revoir Paul et entendre sa voix, et désire tout autant une jeune femme anonyme dont il est également amoureux (il l’appelle une γλυκερὴ δάμαλις, “douce génisse”, et une ῥαδινὴ δορκαλίς, “svelte gazelle”). Dans le second poème, Paul répond qu’Agathias ne peut pas être amoureux : Éros n’est pas vaincu par l’étude du droit, et le même homme ne peut pas être à la fois un dévot d’Aphrodite et d’Athéna. Dans les Histoires, Agathias célèbre la

8 Ag ATHIAS ET cycle

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