FRANQUESA-NAAS Brice BOOK
Architecture dans les Alpes: Dialogues et Confrontations en France avec les modèles Suisses et Autrichiens.
FRANQUESA-NAAS Brice enseignant encadrant : BIGARNET Marc 2014-2015 Soutenance : Jeudi 21 Mai École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon UE 06 PP
+ Architecture dans les Alpes + Dialogues et Confrontations en France avec les modèles Suisses et Autrichiens.
École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon
FRANQUESA-NAAS Brice encadrant : BIGARNET Marc Soutenance : Jeudi 21 Mai 2015
1
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
2/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Avant Propos « La première question que j’ai été amené à me poser pour ce rapport d’étude a été le choix du sujet. Je me suis alors interrogé sur les sujets architecturaux par lesquels je me sentais touchés, et c’est ainsi qu’a commencé à émerger une idée. Plusieurs sujets me passionnent et m’intéressent au quotidien, parmi lesquels compte l’architecture contemporaine en bois et ses techniques de mise en œuvres, les démarches de développement durable au niveau urbain comme architectural mais aussi la mise en contexte des projets ou le rapport au site qu’ils peuvent entretenir. Et c’est en essayant de voir de quelle manière j’aurais l’opportunité de balayer ces sujets par le questionnement d’un ensemble de projet ou d’un territoire que j’ai levé la tête et vu une possibilité. Je suis originaire de HauteSavoie et j’entretiens, de par le cadre dans lequel j’ai vécu, un rapport très étroit avec le territoire de montagne qui s’étend autour. Il m’est alors apparu évident que m’intéresser à tous ces problèmes au travers des origines, des évolutions et de l’avenir des Alpes françaises était un sujet qui pourrait me captiver et qui en plus pourrait se relever utile lors de la formation de mon projet d’avenir professionnel. De plus, j’ai eu l’occasion lors de mon stage de fin de Licence 2 de travailler pour une petite agence établi à Annecy proche du lac et qui s’investit énormément dans une démarche de conception durable. C’est aussi ici que j’ai eu l’occasion de découvrir assez amplement le Land du Vorarlberg qui représente pour moi un exemple en terme de d’architecture, de développement d’un territoire, et d’investissement social et écologique. Il m’a alors paru important d’effectuer cette revue des Alpes françaises conjointement avec l’architecture qui prenait place dans des territoires similaires d’un point de vue géographique, topographique et climatique. Enfin ce rapport est aussi pour moi l’occasion de me questionner sur la manière dont j’envisage l’architecture plus tard et de penser aux démarches qui pourraient me tenir à cœur lors de mon activité en tant que professionnel. Il me permet aussi de me forger un esprit critique sur la conception durable appliquée en France et aussi les possibilités envisageable pour un territoire au potentiel encore sous exploité à mon avis. »
3/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
4/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Sommaire + Introduction
p.7
+ Les origines, les constructions traditionnelles des différentes régions
+
L’architecture ou l’arbi
p.9
+
Architecture de masse, Architecture de lien
p.10
+
Lien entre techniques de construction, fonctions et usages
p.12
+ Uniformisation et Différence dans le développement
+
La « Suissisation » des Alpes au 18ème
p.15
+ Le développement des équipements techniques et hospitaliers
p.17
+
p.18
Les « réhabilitations vacancières » et le modèle des stations de sports d’hiver
+ Le contexte actuel et les voies d’évolution future
+
Réappropriation et réinterprétation de l’architecture traditionnelle p..23
+
Le modèle du Vorarlberg
p.24
+
Regard Critique
p.26
+ Conclusion
p.29
+ Bibliographie/Webographie
p.32
+ Iconographie
p.34 5/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
6/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Introduction Les Alpes constituent un territoire montagneux vaste et complexe s’étendant sur près de 200 000 km² dont environ 40 000 km² pour la partie française *1. Peuplées à l’origine uniquement par le peu d’hommes et de femmes ayant su s’adapter aux conditions climatiques rudes, elles furent longtemps ignorées car on les dépeignait comme un territoire hostile et avili où l’on risquait de se voir détourner du droit chemin. Les habitats alors construit n’était que rudimentaire et ne servait qu’à assurer les fonctions nécessaires à la vie et aux travaux en altitude. Ce n’est qu’avec le 18ème siècle et les Lumières que la découverte réelle de ce massif montagneux se fait pour le plus grand nombre. En effet, les gens de la capitale ainsi que la province se mettent à envier l’esthétique de la nature sauvage et le sublime naturel et envisagent désormais de parcourir ces vastes étendues voir même d’y construire des villégiatures. C’est au travers de cette nouvelle conquête que commence l’histoire des Alpes telles que nous les connaissons. Depuis le territoire a subit de nombreuse mutations à la fois politique (jusqu’à la définition actuelle des frontières internationales qui divisent le massif), sociale (différentes types de population ayant de attentes très variés sont venu investir les Alpes selon les périodes) mais aussi architecturale et c’est principalement autour de celle-ci que nous nous concentrerons lors de ce rapport d’étude. En effet les Alpes ont été le théâtre de nombreuses modes et expérimentation architecturale. C’est au travers de celles-ci que l’architecture traditionnelle a été réinventée, renouvelée ou remplacée et qui ont amené le territoire à être tel que l’on le connait aujourd’hui. Pour pouvoir appréhender ce territoire il est nécessaire de commencer par considérer un certain nombre de question : Quels sont les origines des habitats dans les Alpes ? Quels modèles traditionnels ont été développés ? Peut-on identifier des typologies communes ou une certaine classification de l’architecture dans l’arc alpin ? Après avoir posé les bases en nous recentrant sur le territoire des Alpes françaises et son architecture, il convient de s’intéresser aux évolutions significatives qui l’ont forgé : Quelles sont les grandes étapes de mutations des Alpes françaises ? Quelles caractéristiques spécifiques peut-on mettre en avant ? Et quels ont été les répercussions – positives ou négatives – de chacun de ces changements ? Enfin, en observant les modèles existant actuellement dans les pays avoisinant, il est légitime de se demander ce qui fait leur réussite et surtout ces principes et cette organisation sont-ils exportables en France ?Pour essayer de répondre à ces questions, ce rapport d’étude est divisé en trois parties principales : « Les origines, les constructions traditionnelles des différentes régions » ; « Uniformisation et Différence dans le développement » ; « Le contexte actuel et les voies d’évolution future ». Ce rapport n’a pas pour ambition de répondre exhaustivement à l’intégralité des sujets abordés mais plutôt de sélectionner un certain nombre d’éléments afin de porter un regard critique sur le développement de l’architecture dans les Alpes du nord jusqu’à nos jours mais aussi sur un futur possible pour ce territoire.
*1 d’après la Convention Alpine établie en 1991 entre la France, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse, l’Autriche, la Slovénie, le Liechtenstein et Monaco
7/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
8/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Les origines, les constructions traditionnelles des différentes régions Dans cette première partie du rapport d’étude nous aborderons la genèse de l’architecture dans les Alpes du nord, en nous intéressant en premier lieu à ses origines mais aussi à ses spécificités et le but dans lequel elle a été érigée. Dans un second temps nous nous pencherons sur l’influence et l’importance des matériaux de constructions ainsi que les différentes influences qui ont fait évoluer cet art de bâtir. Pour cela nous effectuerons une rapide description de typologie d’édification selon les régions d’implantation en France mais aussi en comparaison avec les vallées suisses et autrichiennes. Enfin nous aborderons au travers de la relation entre techniques de construction, fonctions et usages quelques détails de composition d’habitations traditionnelle et nous verrons le lien étroit qu’entretiennent les habitations avec le mode de vie en montagne.
+ L’Architecture ou l’Abri
Au 1er sièclew avant J.-C., l’architecte romain Vitruve est le premier à définir l’architecture, par ses finalités, qu’il tient pour être la solidité, l’utilité et l’élégance. Si cette définition ne permet pas de faire le tour complet de cette notion complexe, elle permet en tout cas de définir les notions prises en compte au premier abord. En effet, l’architecture se soucie à la fois des aspects fonctionnels (dans quel but a été érigé la construction, pour recevoir quelle fonction,…), des aspects techniques (quels matériaux utilisés, l’ensemble est-il stable,...) mais aussi esthétiques (est-ce équilibré visuellement, est-ce harmonieux,…). On peut considérer que dans le cas de l’architecture vernaculaire qui a pris place dans un premier temps, on ne considérait que les deux premiers critères énoncés précédemment car sa fonction première était celle de l’abri associé à la survie de l’Homme. Ce phénomène de base est donc commun à tout le monde et plus particulièrement dans notre cas, applicable à l’ensemble des Alpes. Dans cette chaine montagneuse que formes les Alpes, les premiers chasseurs, les premiers éleveurs ou les premiers agriculteurs ont dû se protéger à la fois du climat rude mais aussi des animaux sauvages. Ils ont alors construit des abris à partir des matériaux trouvés sur place et répondant le plus rapidement et le plus efficacement à leurs besoins. C’est de là que l’on voit naître les premiers amas de pierre, les premiers abris, prémices de l’occupation de ces versants telle qu’on la connait. Par la suite ces constructions temporaires sont devenues de plus en plus pérennes et rationalisées afin de répondre aux besoins en évolution des habitants. 1. Abri primaire en pierre à 1990m d’altitude. Proche d’Avérole dans le Bessans en Savoie
9/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
Ces habitats sont donc bien la base du développement de l’habitat dans les Alpes du nord et n’ont été, par la suite, que hiérarchisé, adapté, et intégré à une pensée. Plus le temps avance, plus les hommes s’aventurent haut dans les montagnes et y implantent leurs habitats. Les premiers abris se transforment alors en regroupement d’abris puis sont consolidés, agrandis et rendus plus confortable. Le même schéma se répète à chaque « palier d’altitude » que l’Homme conquiert : une fois une altitude conquise où une vie – et donc une architecture – stablwe et régulière (si ce n’est permanente) peut s’établir, l’Homme repart pour l’exploration de la suivante. Les habitations sont en rapport avec l’activité qu’on y exerce : les anciens groupement de maisons dans les vallées deviennent les villes où la vie se fait tout au long de l’année et qui permet la liaison avec l’extérieur de ce territoire enclavé ; les ensembles de cabanes de moyenne altitude se transforme au fur et à mesure en village où prendra place les familles vivant de la montagne – comme les agriculteurs ou les éleveurs – ; et les abris de haute altitude eux, évoluent en habitation rudimentaire pour héberger les éleveurs arpentant les alpages durant la belle saison. 2. Schéma de répartition des activités et de la population dans les Alpes en fonction des saisons (en abscisse) et de l’altitude - en prenant en compte les typologies d’habitats rencontrés (en ordonée)
Ce modèle de développement et de d’implantation est valable dans l’intégralité des Alpes, mais comme Annick Stein nous le dit : « L’arc alpin a été parcouru en tous sens et cultivé dans ses moindres recoins, et l’élément le plus représentatif y est naturellement l’habitat. Chaque vallées s’était forgé une spécificité, une personnalité faite de multiples détails, indépendant des frontières des états, par ailleurs longtemps fluctuantes. Les idées voyageaient avec les artisans maçons, charpentiers et tailleurs de pierre qui transportaient leurs techniques de bâtir du Piémont vers la Savoie, de la Suisse vers les vallées piémontaises ou de l’Autriche vers le Trentin » *2. Il existe donc, malgré ce développement que l’on pourrait penser uniforme (même condition géographique, climatique, et même base culturelle) une diversité impressionnante qui fait toute la richesse de l’architecture dans les Alpes. Et c’est cette multitude de typologie et leurs évolutions que nous allons étudier par la suite.
+ Architecture de masse, Architecture de lien
En premier lieu, nous pouvons définir deux styles pour l’architecture traditionnelle qui, d’après le propos d’Yves BARET dans sa conférence « pour un art d’habiter *2 Annick STEIN, 1995, «Les Maisons de Montagne. les connaître, les restaurer, les construire», Page 49, (Livre), Paris, FRANCE, Eyrolles House BOOK , 141p
10/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
la pente », serait applicable à quasiment toute la terre. Il évoque ces catégories sous les termes d’architecture de masse d’une part, et d’architecture de lien de l’autre et étends la comparaison de cette classification des Alpes jusqu’en Nouvelle Guinée, en passant par les plateaux de l’Atlas au Maroc. L’architecture de masse correspond à une architecture réalisée par empilement ou amas d’un matériau dense et dont le principe de stabilité réside principalement par l’inertie dont ils font preuve. La terre, la pierre, le pisé et autres matériaux du genre rentrent donc dans cette première catégorie. En ce qui concerne l’architecture de lien, cette notion est envisagée comme étant la résultante de la liaison entre des éléments plus ou moins fins et longiligne et qui tiennent justement par l’enchevêtrement et les encastrements réalisés entre eux. Cette catégorie rassemble donc principalement toutes les architectures dérivées du matériau bois, de la fuste (structure en rondin de bois) aux charpentes japonaises. Si nous nous recentrons sur les Alpes ces deux typologies se retrouvent plutôt bien distinguées selon la situation géographique et donc les influences subites. Pour ce qui concerne la majeure partie c’est-à-dire le nord de l’arc alpins on ressent une influence architecturale des pays plus au nord avec un emploi massif du bois tandis qu’au sud c’est plutôt l’influence méditerranéenne qui oriente les constructions vers la pierre. Agnès DE WARENGHIEN clarifie ce point au début de son ouvrage : « Cette architecture varie d’une vallée à l’autre, d’un pays à l’autre. C’est pourquoi il est nécessaire de faire une distinction entre les maisons à dominante de bois et celles à dominante de pierre. Les premières s’étendent sur tout le nord de la Savoie, une partie de la vallée d’Aoste, le Valais et au-delà encore vers la Suisse alémanique, l’Autriche et la Bavière. Le chalet de pierre se retrouve dans la partie sud de la Savoie, essaimant ses volumes jusqu’en Italie dans le Val d’Aoste et le Piémont. ».*3
3. A gauche, Chalet en bois , Haute-Savoie 4. Maison-Chalet en pierre dans la vallée de la Maurienne.
Il existe donc une très grande variété de chalets et de corps de bâtiments répondant tous à des environnements particuliers. La principale raison à ces différences – mise à part l’influence et les savoirs hérités des cultures évoquées précédemment – est le matériau le plus abondant et le moins difficile à extraire dans un territoire restreint. On retrouve de ce fait, des habitats plus ou moins hybridés entre constructions de bois et construction de pierre et cette hybridation augmente de manière croissante avec les ans avec l’exportation de plus en plus simple des savoirs et l’optimisation des caractéristiques techniques de chacune des deux familles de matériaux (la pierre sera de plus en plus communément utilisée en sous bassement car elle possède l’avantage de ne pas craindre l’humidité *3 Agnès De WARENGHEIM, 1996, «Chalets de montagne: Aménagement et décoration des chalets» Alpins, Page 7, (Livre), Paris, FRANCE, collection «Espaces», Les Éditions du Chêne - HACHETTE Livre , 144p
11/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
contrairement au bois). L’évolution des premiers habitats se fait au fur et à mesure de l’optimisation des techniques et de la matière car le lien entre habitat et technique est fondamentale dans l’architecture alpine ; c’est ce que nous verrons dans la partie suivante.
+ Lien entre techniques de construction, fonctions et usages
Un des points primordiaux pour pouvoir appréhender l’architecture traditionnelle des Alpes en France mais aussi dans tout l’arc alpin, est la relation étroite qu’entretiennent techniques de construction, formes et fonctions. L’habitat est pensé comme un ensemble qui intègre dans son volume global l’intégralité des fonctions nécessaires à la vie et au travail des habitants. C’est tout d’abord pour des raisons pratiques dues aux conditions climatiques – en hiver la neige abondante en altitude limite fortement la possibilité de déplacement entre les bâtiments d’où la centralité – mais aussi dans un souci de compacité et de minimisation des besoins de chauffages déjà très conséquent. Ces principes thermiques sont complétés dans certaines régions par la mise en place de coursives extérieures semi-cloisonnées, qui en été permette de protéger le bâtiment d’une partie du soleil et surtout d’entreposer les foins – pour l’activité agropastorale – ou les excréments – qui serviront de combustible – pour les faire sécher naturellement. Elles servent néamoins de circulation le reste de l’année et même de lieu de vie lorsque le temps le permet. Lorsque c’est plutôt l’élevage qui est pratiqué, la maison est organisée différemment et on trouve notamment en Haute-Savoie des chalets dont le rez-de-chaussée est entièrement 5. A gauche, Photo d’une coursive pendant l’été , une véritable extension du chalet
6. A droite, Dessin descriptif d’un chalet a coursive
consacré aux animaux et seul le premier étage sert de foyer pour les habitants. Certaines constructions poussent même l’intégration des fonctions encore plus loin en créant un entresol qui permet aux bergers de faire sécher le foin qui nourrira son troupeau. Mais ces règles énoncées ne sont pas appliquées sans réflexion : dans certains cas, l’architecture alpine dérogera à la compacité évoquée ci-dessus comme par exemple dans
Habitat pour la famille au premier étage
7. Coupe d’un chalet traditionnel hautsavoyard avec un entresol pour stocker et faire sécher les foins.
Entresol pour le séchage des foins Bergerie ou étable au rez de chaussée
12/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
le cas des greniers/coffre-fort d’origine valaisanne qui sont séparés du reste de la maison. Ils se sont petit à petit répandus en France car ils avaient le grand avantage d’éloigner les céréales en cas d’incendie et ainsi d’éviter toute transmission et donc de préserver les précieuses denrées mais aussi les objets de valeurs de la famille. Du fait de son statut protecteur, son architecture est basée sur la même réflexion avec un embasement en pierre et des pilotis en bois – afin de prévenir des rongeurs de l’humidité – puis d’un volume clos en bois. 8. Grenier / Coffre-fort a l’écart d’un habitat avec sa base minéral et ses pilotis.
Après avoir vu la diversité et la richesse originelle que proposait les territoires alpins français, suisse et autrichien, nous allons maintenant aborder dans une nouvelle partie les phases de développement et d’uniformisation qu’ont connu ces régions.
13/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
14/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Uniformisation et Différence dans le développement Le territoire alpin français a connu de nombreuses évolutions au cours du temps. Comme nous venons de l’évoquer il est constitué à la base de multiples territoires possédant chacun leur culture, leur savoir-faire et donc leur propre identité architecturale. Mais avec le temps sont arrivées différentes phases d’uniformisation de l’architecture alpine en général et de ce fait de l’architecture alpine française. Il faut noter que ce territoire a longtemps été délaissé de tout type de législation ou règlementation quelconque. Et c’est ce manque d’encadrements qui a permis aux Alpes françaises d’être modelées aussi bien par des effets de mode architectural que des besoins sociaux et sanitaires urgent. Dans cette partie nous nous efforcerons de comprendre quelles ont été les périodes principales de mutation du territoire, de leurs causes mais aussi de l’impact qu’elles ont induit sur le développement futur. Ainsi nous verrons en premier lieu de quelles manières la Suisse a joué un grand rôle au XVIIIème siècle en devenant une véritable vitrine des Alpes. Puis nous nous intéresserons aux premiers bouleversements architecturaux et sociaux qui sont arrivé par la reconquête de la montagne pour ses vertus médicinales supposées ou encore pour les défis technologiques qu’elle pouvait offrir. Enfin nous aborderons l’évolution la plus récente et toujours d’actualité qui concerne l’architecture vacancière et le modèle des stations de sport d’hiver qui se base sur les expérimentations des grands ensembles dans un contexte particuliers.
+ La « Suissisation » des Alpes au 18ème
La première uniformisation notable qui s’effectue dans les Alpes prend place au cours du XVIIIème avec l’intérêt grandissant des populations pour la montagne et tout particulièrement pour les Alpes. C’est en fait une des conséquences du mouvement des Lumières qui invite entre autre, avec son discours humaniste, à la découverte des espaces jusqu’à présent évités voir interdit qu’étaient les massifs montagneux alpins. Ces territoires vus comme hostile sont devenus en quelques années le centre de tous les intérêts et une destination privilégié pour découvrir la beauté des paysages et l’air pur en altitude. Cette mode prendra principalement effet sur les versants suisses des alpes où le Cervin deviendra un symbole de cette nature retrouvée et le petit chalet suisse deviendra une aspiration à la vie au grand air. 9. Tableau, représentant l’idéal de la nature suisse au XVIIIème, avec ces chalet et le Cervin comme décor.
15/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
De cette effervescence pour la découverte des paysages sublimes naît la volonté de certains d’exporter ce modèle à travers l’Europe pour montrer cet idéal de vie loin des industries. L’ «exportation » prendra d’abord la forme de jardins botaniques qui reproduiront dans des jardins et des parcs des morceaux de montagne, des forêts voir même des cascades. Et c’est dans ces reproductions que viendront au fur et à mesure s’implanter les chalets suisses typiques comme des folies architecturales. On y verra notamment apparaître ces architectures de leur contexte totalement artificiel dans l’exposition universelle de paris de 1878 ou encore dans les jardins de riches amateurs tel que Benjamin Delessert*4. Cette engouement pour le modèle suisse dépassent les simples reproductions car il est diffusé par de nombreux moyens tel que le roman – on pourra notamment citer George SAND avec « Le pêché de Monsieur Antoine » ou encore Honoré de BALZAC dans « Le curé de village » où les auteurs rapportent des histoires d’ingénieurs et de philanthrope ayant démonté puis transporté des chalets entier pour les installer dans de vaste jardins. C’est à partir de ce jour et de cette première publicité que les Alpes sont devenus un des territoires les plus en vues pour voyager. Mais cette exportation des savoirs et de la culture comporte aussi un revers à sa médaille. Le modèle du chalet suisse – qui comme son nom l’indique provient des monts alpins de l’autre côté de notre frontière – a été vu comme le seul et unique modèle devant représenter les Alpes et c’est donc suite à cette époque l’arc alpin a subi sa première uniformisation. C’est ce phénomène que Micheal JACOB définit a travers le néologisme «suissisation des Alpes»*5. Où que l’on aille, on voulait voir ce fameux modèle exposé à Paris aussi bien en Haute-Savoie qu’en Autriche, et l’on ne laissait plus aucune place aux nuances si nombreuse faisant la spécificité de chaque vallée. Ces habitats – tous similaires – ont alors envahi l’intégralité de l’arc alpin et apparaissant comme par magie dans les vallées fréquentées des touristes de l’époque. 10. En haut à gauche chalet de type suisse dans les alpes françaises
11. En bas à gauche chalet de type suisse dans les alpes autrichiennes.
12. à droite - Modèle de chalet suisse démontable et transportable qui a servi à la diffusion massive du modèle
*4 Jules Paul Benjamin Delessert, né à Lyon le 14 février 1773 et mort à Paris le 1er mars 1847, est un homme d’affaires, naturaliste et industriel français. Il est également le fondateur des Caisses d’Éargnes en France. *5 Michael Jacob dans sa conférence «Nature, Paysage et Architecture du Paysage en Suisse»
16/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
Mais pire encore cela a même entrainé un oubli des principes qui régissaient depuis toujours ces habitats : le rapport aux matériaux locaux n’existait plus, la question de l’intégration des fonctions techniques (étable, séchoir, etc…) propres à chaque mode de vie ne se posait plus et tous les points signifiants énoncés dans les chapitres précédents ont perdu leurs valeurs au nom d’une mode.
+ Le développement des équipements techniques et hospitaliers
A la suite de cette première vague d’intérêt, est arrivée une phase de développement de général des Alpes avec des visites régulières de touristes et même des résidents permanents et qui ont amenés les architectes et les grands penseurs de l’époque à s’investir dans ce territoire. Malheureusement c’est d’abord par la simple importation sans modification de la ville en montagne que cela s’effectue. Comme nous le montre Dave Lüthi en relatant : « La plupart de ces édifices sont élaborés dans une expression éclectique que les architectes, formés dans les grandes écoles européennes, ne remanient guère pour l’intégrer dans un contexte géographique et climatique pourtant très différent de celui pour lequel elle a été conçue – au grand dam de certains visiteurs d’ailleurs qui déplore l’absence d’une architecture alpine »*5. Par la suite c’est seulement à cause des problèmes de santé majeure que connait l’Europe dans ces décennies que de nouvelles fonctions apparaîtront. Ce sont les épidémies sévères de tuberculose qui inciteront tout d’abord les suisses à chercher à éloigner les malades des grandes villes pour éviter les contaminations et aussi pour suivre les directives des médecins de l’époque qui recommandaient de mettre les malades au soleil et à l’air pur – deux conditions que les versants des Alpes remplissaient parfaitement – . Les premiers à réagir seront les suisses qui entreprennent la construction des premiers sanatoriums dès les années 1900*6 alors qu’en France ils ne seront construits qu’aux alentours des années 20 par Henry-Jacques Le Même mandaté par l’AVSHA*7 . C’est ici que débute une seconde phase d’harmonisation et d’uniformisation du territoire alpins par un modèle particulier mais qui pour la première fois se soucie à nouveau du contexte dans lequel il s’inscrit. Mais comme Dave Lüthi le dit par la suite : « L’architecture curative, bien représentée dans les Alpes par les sanatoriums, est quelque peu en marge car elle prend en compte plus rapidement les données du lieu dans son programme et sa structure (matériaux, contrainte, du climat et de la topographie) » *8 et cela nous montre que les seuls préoccupations 13. Sanatorium de Martel de Janville, de H.J. LE MEME et P. ABRAHAM
*5 Dave Lüthi, 2005, «L’influence du bon air sur l’architecture. Une « guérison formelle » ? Apparition du sanatorium alpin en Suisse 1880-1914», Page 43, (Livre numérisée) , Revue de géographie alpine, 52p *6avec le sanatorium de Turban à Davos achevé en 1909 *7 Rockefeller fonde l’Association des Villages Sanatoriums de Haute Altitude en 1922. Reconnue d’Utilité Publique l’année suivante, elle implante en 1923 au Plateau d’Assy la première station climatique de cure antituberculeuse française *8 Dave Lüthi, 2005, «L’influence du bon air sur l’architecture. Une « guérison formelle » ? Apparition du sanatorium alpin en Suisse 1880-1914», Page 44, (Livre numérisée) , Revue de géographie alpine, 52p
17/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
d’intégration proviennent de souci d’ordre technique et de raisons sanitaires et non pas formellement ou encore visuellement. C’est donc au travers des grands équipements – hospitaliers mais aussi au travers d’équipements tel que les barrages et autre centrale hydroélectrique qui se développeront dans les années suivantes – que les Alpes font face à une nouvelle phase d’urbanisation de grande envergure et commune à tous le territoire sans distinction aucune : c’est encore une fois une certaine perte de personnalité et d’authenticité qui peut être critiquable . Mais d’un autre coté cette action a permis de dynamiser un nouveau secteur de la montagne en démontrant les bienfaits du grand air sur la santé et de la pureté de ces espaces – bonne réputation dont jouissent toujours les Alpes de nos jours. Et cela a aussi permis d’instaurer une autre de réalisation architectural sérielle ou du moins industriel ce qui la plus part du temps n’était pas du tout le mode opératoire. Il y a eu de la même manière une introduction a de nouveau matériaux tel que le béton jusqu’alors totalement ignoré dans la construction alpine.
+ Les « réhabilitations vacancières » et le modèle des stations de sports d’hiver
Après l’introduction de nouvelles techniques de constructions et de nouveau matériaux par la construction des ensembles hospitaliers et techniques en altitude, les Alpes ont pris un nouveau virage de développement dans un domaine qui prenait de plus en plus d’importance : l’architecture pour les vacanciers. C’est cette nouvelle typologie qui va entrainer un dynamisme de construction et d’innovation architecturale dans les Alpes et tout particulièrement en France où de grands architectes y appliqueront théorie sur l’habitat et expérimentation architecturale en tout genre. Pour aborder cette facette de l’architecture alpine nous distinguerons deux types de constructions : les stations de sport d’hiver – pour lesquels nous nous intéresserons au modèle d’Avoriaz ainsi qu’aux expérimentations de Marcel Breuer à Flaine – mais aussi les réhabilitations ou la plupart du temps le réemploi des vieux bâtiments en habitat de luxe. La première catégorie regroupe donc toute les grandes opérations architecturale réalisées dans le cadre du développement des capacités d’accueil des stations de sport d’hiver pour contenter un clientèle toujours plus nombreuses. Et cela se révèle en fait comme une occasion rêvée pour un grand nombre d’architecte – aussi bien de jeunes diplômés que de grandes agences internationales – de venir expérimenter une nouvelle forme d’architecture dans un contexte très particulier. En effet la plupart des stations sont quasiment créer ex-nihilo ou sur les bases de quelques bâtisses déjà existantes, il faut donc créer à la fois architecture et urbanisme dans un grand modèle d’organisation et de connexion d’un territoire. Le parallèle avec les opérations des grands ensembles menées dans le reste de la France se fait bien-sûr car la commande de logements d’un grand nombre de personnes dans une création architecturale totalement neuve lie les deux démarches. Cependant, du fait d’un cadre majestueux et souvent très prenant, les architectes vont faire des stations dans les Alpes des villes uniques et même si le programme et l’engouement est commun à l’intégralité des pays alpins, chaque architecte et chaque station veut sa propre identité et ce qui fera son image de marque car il s’agit bien là d’attirer par l’architecture. On retrouve donc à nouveau une diversité dans l’architecture alpine française qui avait été perdue par les phases d’uniformisation précédente mais cette démarche est bien nouvelle et distincte de l’architecture traditionnelle car ce n’est plus un savoir-faire, un matériau local qui amène à observer un style par vallée mais plutôt la promotion d’une ville, d’une démarche unique. Nous allons prendre pour exemple deux démarches contemporaines avec la création
18/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
d’Avoriaz par Jacques Labro *11 à partir 1964, avec celle de Flaine initié par Éric et Sylvie Boissonnas *12 et réalisé en majeur partie par ou sous la direction de Marcel Breuer à la fin des années 60. Pour Avoriaz, la volonté a été de créer une station qui présente à la fois une qualité architecturale forte – tant par le bâti que par l’intégration – mais aussi un modèle urbanistique avancée qui dispense la ville de toute circulation motorisée pour privilégier le cheminement piéton. Jacques Labro définit ainsi lui-même son intention en ces termes : « L’architecture appartient au paysage et le paysage appartient à l’architecture »*13 et prône aussi un certain respect de ce cadre qui façonne son architecture. 14. Flaine de Jacques Labro perché sur son plateau rocheux et offrant son domaine aux visiteurs.
En ce qui concerne Flaine, la démarche – toujours centrée sur l’expérimentation et la recherche identitaire forte – a été abordé de manière différente par Marcel Breuer. L’architecte a plutôt privilégié le rapport aux volumes, à la lumière et à la matière d’aspect minéral en combinant cela avec des formes architecturales remarquables. Il définit ainsi le projet : « L’architecture de Flaine est un exemple d’application du principe d’ombre et de lumière que j’ai adopté. Les façades des bâtiments sont taillées comme des pointes de diamant. Les rayons de soleil frappent leurs facettes sous des angles différents ; des éclairages contrastés résultent de leur réflexion. ». L’exemple le plus parfait de ce jeu entre défi architecturale et subtilité de volumétrie est l’hôtel « Le Flaine » où l’architecte propose un port- à-faux au-dessus d’un aplomb rocheux ainsi qu’un rythme inspiré du Bauhaus que l’on retrouve dans les balcons de la longue façade.
15. Hôtel «Le Flaine» de Marcel Breuer et son porte-à-faux permettant de découvrir un panorama exceptionnel.
*11 avec l’aide de Jean-Jacques Orzoni et Jean-Marc Roques qui ne sont pas encore diplômés de l’École des Beaux-Arts *12 grands mécènes du 20ème siècle, amateurs d’art moderne et de musique classique *13 interview réalisée par Le Courrier de l’Architecte sur la création de la station
19/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
Enfin un dernier type de d’intervention a pris place dans les Alpes avec le développement du tourisme de luxe au fil des ans et qui ne tente pas du tout s’intégrer de la même manière que ce qui a été évoqué précédemment. Le procédé est en fait assez simple car il consiste à utiliser des chalets ou des constructions existantes et n’en garder que l’enveloppe extérieure et la structure porteuse pour créer un intérieur luxueux rempli de nouvelles fonctions. Ces « réhabilitations » – même si elles se trouvent en partie en opposition avec le terme car elles ne font pas uniquement l’objet de mises aux normes et aux conditions de vie actuelle – malheureusement n’ont d’authentique que l’apparence puisqu’elles ne conservent rien de la logique de conception des chalets traditionnels. Comme nous pouvons l’observer sur l’illustration ci-dessous, le chalet n’est plus qu’une coquille évidée dans laquelle les installations les plus luxueuses – piscine chauffée intérieure et extérieure, jacuzzi, salle de réception ou de réunion, etc…- prennent place.
16. Chalet ultra luxueux à proximité de Megève où l’on voit parfaitement la manière dont est conservé uniquement l’enveloppe et la structure priaire
En ce sens elles s’intègrent ,architecturalement parlant, beaucoup moins bien que les stations créées ex-nihilo car celle-ci avait pour ambition de créer un nouveau modèle une nouvelle façon de percevoir ce territoire et non de s’y cacher par une reprise d’une façade sans rapport avec l’intérieur.
20/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
21/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
22/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Le contexte actuel et les voies d’évolution future Après avoir abordé les origines et les évolutions principales de l’architecture alpine françaises, nous allons maintenant aborder ce qu’il se passe de nos jours dans les Alpes. En effet, il est légitime de se demander si l’on connait actuellement une phase de réinvention de ce territoire ou si, à défaut de l’observer en France, il existe des modèles qui fonctionnent dans les pays qui nous entourent. Pour cela nous nous intéresserons d’abord à la réappropriation et le réinvestissement de certains principes architecturaux ou techniques des constructions traditionnelles dans l’architecture alpine contemporaine ou encore. Je me baserais pour cette approche en partie sur mon expérience personnelle au sein d’agence d’architecture en Haute-Savoie travaillant principalement dans des villes et villages de montagne. Puis nous ferons un détour par les modèles développés en Suisse dans la région du Tessin et en Autriche avec le Vorarlberg afin d’essayer de cerner les raisons de ces réussites architecturales et sociales.
+ Réappropriation et réinterprétation de l’architecture traditionnelle
Aujourd’hui encore la montagne est un territoire qui fascine et qui attire, et l’architecture continue de se développer et d’évoluer. Nous avons vu que l’architecture alpine française a suivi au cours des décennies des effets de mode comme des avancées technologique mais dans la quasi intégralité de cette évolution les savoir traditionnels ont simplement été remplacés et non complétés ou améliorés. C’est cette démarche que l’on commence enfin à percevoir aujourd’hui aux travers des préoccupations de la provenance et de la gestion des matériaux mais aussi par l’intérêt et les législations de plus en plus forte concernant la thermique et le développement durable en règle général. Dans cette optique, nous en sommes venu à nous interroger à nouveau sur la manière dont étaient fait les habitats traditionnels si vieux mais pourtant déjà si adaptés à ce climat rude. Ce qui s’apparentait du bon sens dans la construction traditionnelle, fait aujourd’hui l’objet de lois précises voir strictes, et qui essayent d’appliquer une logique unique et vraie en toute circonstance. Or la logique de composition originale était basée sur l’application d’idées directrices aux cas par cas. C’est pourquoi l’orientation des chalets n’est jamais parfaitement la même. Les grandes ouvertures se trouvent bien-sûr au sud mais toujours en rapport avec la topographie du site. Le nord quant à lui se compose souvent d’une façade aveugle qui permet de limiter les déperditions de chaleur mais parfois une seconde façade pouvait se retrouver quasi condamnée à cause de vents froids dominants spécifiques à une vallée. Au-delà des simples préoccupations d’efficacité thermique, c’est réellement la question du développement durable qui est prise en compte aujourd’hui dans le bâtiment autant que dans la manière dont il a été construit ou de la provenance des matériaux de constructions. Lors de mon stage de fin de Licence 2 j’ai eu l’occasion de travailler avec une agence haut-savoyarde qui intégrait a sa pensée des principes tel que les circuits courts de production pour les matériaux – le bois provient d’une forêt avoisinante et gérée de manière écoresponsable – ou encore d’orienter le bâtiment et de maximiser les ouvertures selon une orientation offrant le potentiel thermique le plus propice (quitte pour cela sortir de la boite parfaitement compacte que nous recommanderait vivement les bureaux d’études). Tous ces principes ont été appliqués dans le Centre communal multifonctionnel de 23/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
17. Centre communal multifonctionnel de Saint-Jean d’Arvey, Agence Vincent Rocques Arhcitectes, HauteSavoie
Saint-Gervais–les-Bains*14 un bâtiment tout à fait contemporain dans son registre architectural mais dont les influences proviennent en fait de l’héritage de la pensée et de conception de l’architecture traditionnel qui privilégiait de la même manière un matériau local et des techniques permettant de rendre la vie possible en altitude avec un minimum de moyen. Après plusieurs siècles de recherches, d’innovations, d’expérimentation, de réussite ou d’échec l’architecture alpine française prend, encore une fois, un nouveau chemin mais cette fois plus en harmonie avec la tradition. Et sans la copier, l’architecture contemporaine sait s’en inspirer pour investir ce territoire avec beaucoup de force mais aussi de justesse.
+ Le modèle du Vorarlberg
Pour terminer cette entrevue de l’architecture alpine en France et afin de poser des questions sur l’avenir de ce territoire, il me semblait important de faire le parallèle avec des régions voisines qui – par l’architecture en relation avec la culture, la politique et le social – ont réussi à développer un modèle économique local fort et ambitieux ainsi qu’une architecture sobre mais très juste et efficace, le tout dans un contexte très similaire à celui évoqué. Nous allons donc ici nous intéressé de plus près aux particularités et à ce qui a fait la réussite du modèle de Vorarlberg en Autriche – auquel peut être associé en parti celui du Tessin en Suisse –. Ces deux régions possèdent la même base commune de développement des Alpes que nous avons vu dans les parties précédentes et ont subi quasiment les mêmes mutations architecturales. Pourtant aujourd’hui, ce sont deux régions qui possèdent une qualité architecturale unique et dont la renommée se fait au niveau européen. Les instances telles que les CAUE françaises – pas seulement ceux de Haute-Savoie ou des territoires de montagnes mais l’intégralité des conseils français – se déplacent en masse afin d’essayer de comprendre ce qui fait cette réussite. Le CAUE des Yvelines se trouve très intéressé par exemple et écrit dans son rapport : « Cette région est aujourd’hui un territoire unique en Europe, remarqué et reconnu par les professionnels comme un véritable laboratoire de l’architecture durable où les notions de « développement durable et de qualité environnementale prennent tout leur sens » *15. Mais alors quels sont les éléments qui font *14 Agence Vincent Rocques Architecte, bâtiment récompensé par le 1er prix de la construction bois en 2014 *15 C/A/U/E/ 78, 2007 « Voyager autrement dans le Vorarlberg, Carnet n°2 », (Rapport), CAUE de Versailles, 56p
24/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
la réussite de ce territoire ? C’est ce que nous allons essayer de voir dans la suite de cette partie et de quelle manière l’architecture dans les Alpes françaises pourrait en tirer parti. 18. Image de promotion de la région du Vorarlberg
Dans son ouvrage, Dominique Gauzin-Müller nous donne quelques pistes : pragmatisme et transparence, engagement de tous en faveur de la protection de l’environnement, compétence des professionnels du bâtiment, état d’esprit solidaire fondé sur le dialogue *16. Selon elle, c’est le mélange de chacun de ses composants qui a permis à ce petit Land de se développer avec une telle vitesse et une telle qualité architecturale. Premièrement, l’architecture est vue dans cette région autrichienne comme un vecteur de développement économique et aussi comme un outil de sensibilisation à l’écologie et au développement durable. Pour arriver à ce résultat, les Baukünstler – architectes et autres professionnels de l’art de bâtir du Vorarlberg – ont dû entreprendre plusieurs démarches longue et pénible. La sensibilisation « par le bas de l’échelle » - c’est-à-dire par les citoyens lambda – à l’écologie aux travers d’émissions télévisée tel que Plus-Minus diffusé*17 sur une chaine régionale a permis par la suite, lorsque les débats ont été engagés avec les hommes politiques et l’Ordre des Architecte d’Autriche, de pouvoir consulter l’avis et de compter sur le soutien d’une population avertie du sujet et consciente des enjeux. Ensuite, c’est aussi parce qu’au-delà de la démarche, l’architecture proposée en elle-même se veut raisonnée et intelligente. En intégrant des charpentiers et d’autres professions du genre dès la genèse du projet, les architectes assurent au bâtiment une qualité technique de construction, de finition mais aussi de thermique. Et que l’on parle du savoir-faire de mise en œuvre du bois ou d’isolation thermique les constructeurs ont su mettre en relation les connaissances traditionnelles s’appliquant au chalet mais en y intégrant les nouvelles technologies et les nouveaux matériaux développés. 19. mise en structure bois
oeuvre
*16 Dominique Gauzin-Müller, 2009, « L’Architecture écologique du Vorarlberg », (Livre), Édition du Moniteur, 408p *17 Présenter par Roland Gnaiger et Bruno Spagolla, deux des maître à penser des fondateur du mouvement des Baukünstler
25/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
Ensuite, c’est aussi parce qu’au-delà de la démarche, l’architecture proposée en elle-même se veut raisonnée et intelligente. En intégrant des charpentiers et d’autres professions du genre dès la genèse du projet, les architectes assurent au bâtiment une qualité technique de construction, de finition mais aussi de thermique. Et que l’on parle du savoir-faire de mise en œuvre du bois ou d’isolation thermique les constructeurs ont su mettre en relation les connaissances traditionnelles s’appliquant au chalet mais en y intégrant les nouvelles technologies et les nouveaux matériaux développés. Si cette région est si prospère architecturalement et économiquement, nous pouvons nous interroger sur le fait d’avoir affaire à un cas très particuliers ou si des démarches similaires existent dans le reste des Alpes. Nous pourrions citer pour les démarches architecturales et de pensées intelligentes de la conception les régions du Tessin ou des Grisons en Suisse qui intègre toutes ces problématiques de la même manière afin de produire une architecture qui allient à la fois contemporanéité et tradition. Mais il n’existe pas d’exemple d’ampleur similaire du côté français de la frontière, il est donc légitime de se demander pourquoi au vu des résultats obtenues dans les régions précédemment citées. Ce courant a beau se développer petit à petit il a du mal à prendre une véritable ampleur. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine des limites qu’a l’air de rencontrer ce modèle : les volontés politiques peu ou pas assez engagées sur le sujet de l’architecture et de l’écologie, une population qui ne connait quasiment pas les problématiques concernant ce sujet, le système de normalisation français qui impose une quasi uniformité sur l’ensemble du territoire (type BBC) alors que les chaque régions possède ses caractéristiques particulières. Or comme le dit Dominique Gauzin-Müller : « Copier exactement le modèle du Ländle en matière de formes architecturales irait à l’encontre de la philosophie du Vorarlberg et de son enracinement culturel. Mais il serait bon que les avancées qu’il a réalisé en terme d’économie d’énergie et de développement des énergies renouvelables inspirent rapidement des mesures concrètes à nos décideurs politiques » *18. Car une des raisons pour lequel ce modèle fonctionne si bien c’est qu’il est parfaitement adapté à son environnement direct. L’architecture produite correspond donc bien aux attentes esthétiques, fonctionnelles et économiques des habitants. Afin d’envisager une architecture semblable sur le territoire alpins français, il faudrait plutôt prendre en compte la démarche, les objectifs, et les évolutions qu’a utilisé le Vorarlberg tout en s’appuyant sur l’héritage si riche évoqué dans les partie précédentes.
+ Regard Critique
Cette partie a pour unique ambition de me permettre d’apporter un regard critique rapide sur la réflexion engagée et sur le travail effectué. A mes yeux, il peut exister un équilibre entre une architecture purement traditionnelle et les moyens de constructions et de production contemporaine. Il serait bien évidemment handicapant de partir du principe qu’il faille rejeter toute modernité pour pouvoir faire écho aux formes et aux techniques de constructions vernaculaires, mais il est important de prendre en compte les principes appliqués depuis des centaines d’années sur ces territoires. En effet, il était tout à fait normal il y a cent ans de ne pas construire dans les couloirs d’avalanche, aujourd’hui cela nécessite la mise en place d’une norme et qui parfois tend pourtant à être controunée pour de grands promoteurs. Ce bon sens a été , à mon avis, perdu au nom d’une appropriation et d’une urbanisation très (trop?) rapide de la montagne. Il en est de même pour la composition urbaine des villes et villages nouveaux en altitude qui ,si ils prennent en compte une orientation pour avoir un ensoleillement correspondant à la norme (RT2012 par exemple), ne se soucie plus des vents dominants qui influence au moins autant la thermique d’un *18 Dominique GAUZIN-MÜLLER, 2009, « L’Architecture écologique du Vorarlberg », Page 347, (Livre), Édition du Moniteur, 408p
26/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
bâtiment. Nous pourrions continuer cette liste de composants architecturaux abandonnés car on les pensait obsolète ( les coursives et séchoirs extérieurs jouaient en réalité aussi le rôle de double peau qui régulait par un espace tampon les déperditions thermiques des chalets et permettait de ventilé l’ensemble) mais cela ne fait que montrer qu’il existe bagage important laissé par les générations précédentes. Encore une fois, ce n’est pas pour autant qu’il faille mettre de coté une architecture contemporaine qui apporte des solutions totalement complémentaires. L’industrialisation des procédés de la filière bois dans le Vorarlberg a eu pour seule influence de renforcer leur efficacité sans perdre les idées de gestion responsable des forêts appliquée depuis des décénnies. En ce sens, l’avenir de ces territoires reposent sur la mise en place d’une volonté à la fois politique, sociale et architecturale d’encourager le développement et l’innovation dans l’art de bâtir en montagne tout en instruisant et en sensibilisant la population et les élus à l’importance de l’héritage des Alpes.
27/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
28/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Conclusion Le but premier de ce rapport d’étude était d’appréhender le territoire des Alpes aux travers de son architecture, des constructions les plus anciennes jusqu’au modèle les plus récents. Mais en se renseignant sur le sujet je me suis rendu compte de l’étendue de celuici et j’ai été contraint de restreindre un peu mon analyse. Je me suis donc concentrer sur les versants français des Alpes en appuyant ma réflexion sur des comparaisons avec la Suisse et l’Autriche qui sont les deux pays les plus proches à l’origine mais aussi dans le développement. Pour commencer je me suis intéressé aux origines de l’habitat dans les Alpes et cela m’a amené à comprendre les différenciations existantes dans ce territoire riche et varié. Entre architecture de bois et architecture de pierre, il existe un nombre impressionnant de variations dans l’habitat alpin traditionnel et c’est ce qui fait – en plus des sites et des paysages à couper le souffle – l’intérêt architectural de la région. En poussant les recherches plus en avant, j’en suis arrivé à la conclusion que les styles architecturaux, audelà d’une certaine image de marque par vallée, étaient la résultante d’une réflexion très aboutie en termes de relation entre techniques de construction, fonctions nécessaire à la vie et au travail et forme compacte efficace en milieu climatique rude. Une fois ces bases acquises il a été intéressant d’essayer de saisir les différentes phases d’évolution qui ont marqué durablement le territoire alpin français, autant par les influences des autres pays, que par les besoins sociétaux d’époques particulières. Ces mutations dans l’architecture sont à l’origine d’une autre facette de l’architecture dans les massifs : l’innovation. Enfin il me semblait important de comparer le modèle actuel français et son « état d’avancement » avec celui ces pays avoisinant ayant connu des phases sensiblement similaires. Et c’est pourquoi j’ai appuyé un propos, une critique personnelle sur le modèle du Vorarlberg qui présente un développement en avance de quasiment d’une cinquantaine d’année par rapport à la France en termes de réflexion vis-à-vis d’un héritage et de l’innovation architecturale dans ce contexte.
D’un point de vue personnel, les apports de ce sujet pour ma culture architecturale et ma pensée de conception, ont été bien supérieur à ce que j’avais imaginé. En effet si ces problématiques soulevaient d’abord des questions d’analyse presque historique, elles m’ont permis en fait de mieux comprendre l’état actuel de l’architecture alpine et surtout elle m’ont permis de me forger un avis critique au travers de l’approfondissement des connaissances sur des territoires très spécifiques tel que le Vorarlberg. Au-delà de la simple connaissance, ce rapport me permet aussi de m’interroger sur l’avenir d’une région où je vis. J’ai donc vu au travers de cette première analyse, l’importance qu’il faut accorder à l’architecture traditionnelle qui a beaucoup à enseigner aux architectes d’aujourd’hui. Loin de moi l’idée que la meilleure solution serait un retour en arrière je pense au contraire que ce territoire encourage à continuer à essayer de développer de nouveaux modèles en se basant sur les acquis architecturaux et culturels. C’est pourquoi j’apprécie et m’intéresse particulièrement au modèle autrichien du Vorarlberg, car il me semble que celui-ci est la rencontre quasi parfaite d’une culture local, de savoir ancestraux et d’architecture contemporaine. Le résultat étant que l’architecture est un des vecteurs principales de dynamisme de ce Land en favorisant l’économie local (production, exploitation ou 29/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
30/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
transformation dans la filière bois principalement), les principes de développements durables (circuit court de production, ressources gérées de manière écoresponsable et efficacité thermique) mais aussi la sensibilisation de la population à l’architecture et à tous ces principes. Par extension ce modèle me pousse à réfléchir sur les possibilités d’un tel développement sur le territoire français : même condition climatique, bagage culturel quasi semblable et topographie plus que similaire, l’environnement est le même pourtant retranscrire ces principes ne semble pas si évident. Dans l’hypothèse d’une recherche plus avancée dans le futur, il me semble légitime de se demander quelles sont les limites réelles (politique, économique, culturelle, technique ?) à la reproduction ou l’amélioration d’une architecture associée au développement durable ? Et dans quelles mesures peut-on s’inspiré d’un modèle proposé – type Vorarlberg – dans un territoire différent ?
31/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Bibliographie + Agnès De WARENGHEIM & Philippe SAHAROFF, 1996, « Chalets de montagne: Aménagement et décoration des chalets Alpins », (Livre), Paris, FRANCE, collection «Espaces», Les Éditions du Chêne - HACHETTE Livre , 144p + Annick STEIN, 1995, «Les Maisons de Montagne. les connaître, les restaurer, les construire», Page 49, (Livre), Paris, FRANCE, Eyrolles House BOOK , 141p + C/A/U/E/ 78, 2007 « Voyager autrement dans le Vorarlberg, Carnet n°2 », (Rapport), CAUE de Versailles, 56p + Dave Lüthi, 2005, «L’influence du bon air sur l’architecture. Une « guérison formelle » ? Apparition du sanatorium alpin en Suisse 1880-1914», (Livre numérisée) , Revue de géographie alpine, 52p. + Dominique GAUZIN-MÜLLER, 2009, « L’Architecture écologique du Vorarlberg », (Livre), Édition du Moniteur, 408p + François Isler, 2010, « Chalets traditionnels : Architecture paysanne en Savoie », (Livre), Collection Artisans des Montagnes, Neva Éditions, 160p + Jean-François LYON-CAEN, 2003, « Montagnes : Territoires d’inventions », (Livre), Grenoble, FRANCE, École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, 88p + Jean-François LYON-CAEN & Maryannick CHALABI & Éric DESSERT, 2012, « Stations de sport d’hiver. Urbanisme et Architecture », (Livre), Édition Lieux Dits, 272p + Michel VERNES, 2006, « Le chalet infidèle ou les dérives d’une architecture vertueuse et de son paysage de rêve », (Revue) Revue d’histoire du XIXe siècle n°32, 136p
+ Conférence + Michael Jakob - Nature, Paysage et Architecture du Paysage en Suisse, Mars 2013 , École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble + Yves Barret - Pour un art d’habiter la pente, Janvier 2013, Cité de l’architecture et du Patrimoine
32/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ Webographie
+ http://www.capleymar.com/alpes/limites/
+ http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/architecture/22679
+ http://www.expositions-universelles.fr/1878-pavillon-suisse.html
+ http://rh19.revues.org/1099?lang=en#ftn28
+ http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_00351121_2005_num_93_1_2331
+ http://www2.archi.fr/DOCOMOMO-FR/fiche-sanatorium-martel.htm
+ http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_1452
+ http://www.flaine.com/fr/ete/guide-station/histoire-art-architecture/ histoire-art-architecture.htm
+ Iconographie
Couverture
+ Montagne - FRANQUESA-NAAS Brice ( production personelle )
Illustration et documents techniques
+ (1) Jean-François LYON-CAEN, 2003, « Montagnes : Territoires d’inventions », (Livre), Grenoble, FRANCE, École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, 88p
+ (2) Jean-François LYON-CAEN, 2003, « Montagnes : Territoires d’inventions », (Livre), Grenoble, FRANCE, École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, 88p
+ (3) Agnès De WARENGHEIM & Philippe SAHAROFF, 1996, « Chalets de montagne:
+ (4) Annick STEIN, 1995, «Les Maisons de Montagne. les connaître, les restaurer, les
Aménagement et décoration des chalets Alpins », (Livre), Paris, FRANCE, collection «Espaces», Les Éditions du Chêne - HACHETTE Livre , 144p
construire», Page 49, (Livre), Paris, FRANCE, Eyrolles House BOOK , 141p
+ (5) Agnès De WARENGHEIM & Philippe SAHAROFF, 1996, « Chalets de montagne:
+ (6) Annick STEIN, 1995, «Les Maisons de Montagne. les connaître, les restaurer, les
Aménagement et décoration des chalets Alpins », (Livre), Paris, FRANCE, collection «Espaces», Les Éditions du Chêne - HACHETTE Livre , 144p
construire», Page 49, (Livre), Paris, FRANCE, Eyrolles House BOOK , 141p
33/34
Architecture dans les Alpes : Dialogues et Confrontations
+ (7) Agnès De WARENGHEIM & Philippe SAHAROFF, 1996, « Chalets de montagne: Aménagement et décoration des chalets Alpins », (Livre), Paris, FRANCE, collection «Espaces», Les Éditions du Chêne - HACHETTE Livre , 144p
+ (8) Annick STEIN, 1995, «Les Maisons de Montagne. les connaître, les restaurer, les
construire», Page 49, (Livre), Paris, FRANCE, Eyrolles House BOOK , 141p
+ (9) Tableau, huile sur toile «Le Cervin», signé A.Gerig. Dimensions: 80,5x67,5
+ (10) http://www.alagna.fr/en/mountain-huts/refuge-zar-senni/
+ (11) http://www.brennerpassphotography.com/
+ (12) «Chalets suisses en bois découpés», modèle n° 226, publicité de la maison
Kaeffer & Cie installée 55 rue de Flandre, quartier de la Villette à Paris, 1867.
+ (13) http://www.citechaillot.fr/ressources/expositions_virtuelles/vegetal/03theme05-sstheme04-doc13.html
+ (14) http://cosy-design.com/jacques-labro-l-architecte-d-avoriaz-ne-pasbanaliser-la-montagne/
+ (15) http://www.ac-ra.eu/p/fr/centre-culturel-de-flaine
+ (16) http://megeve.edenluxuryhomes.com/fr/villa/location-chalet-luxemegeve-philippe/
+ (17) http://vr-architecte.com/
+ (18) http://www.austria.info/fr/autriche-decouvrir/architecture-boisvorarlberg-1843764.html
+ (19) Dominique Gauzin-Müller, 2009, « L’Architecture écologique du Vorarlberg », (Livre), Édition du Moniteur, 408p
Un grand merci, à Marc Bigarnet pour son suivi et son accompagnement tout au long de la démarche.
34/34
ecirB SAAN-ASEUQNARF KOOB Les Alpes s’étendent des massifs français jusqu’aux versants autrichiens en passant par la Suisse et l’Italie. L’architecture disséminée sur ce vaste territoire est riche et variée. Elle est l’héritage d’un long processus d’évolution, de l’abri le plus sommaire vers l’architecture contemporaine telle qu’on la côtoie de nos jours. Ce rapport d’étude vise à interroger les origines et les évolutions des constructions du côté français en s’appuyant sur des comparaisons avec les pays avoisinants possédant les même caractéristiques; pour pouvoir s’interroger sur la situation actuelle et sur les évolutions futures possibles entre héritage et innovation. The Alps extend from the French massifs up to the Austrian hillsides through Switzerland and Italy. The architecture spread on this vast territory is rich and varied. It is the inheritance of a long process of evolution, from the most basic shelter towards the contemporary architecture such as we have it nowadays. This research report aims at questioning the origins and the evolutions of the constructions of the French side, based on comparisons with the neighboring countries with the same characteristics; to be able to wonder about the current situation and the possible future evolutions between inheritance and innovation.
Architecture Alpine - Architecture Traditionnelle - Alpes - Vorarlberg Héritage et Innovation