fRICHE

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FRICHE Appropriation d’une friche à St. Hilaire du Touvet (38)



SOMMAIRE

< Route d’accès à la friche.

AVANTS-PROPOS

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CARTE DU CONTEXTE

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HISTORIQUE

p11

INTRODUCTION

p13

APPROPRIATION DESTRUCTRICE

p15

p17 p21 p25

Le pillage Le vandalisme La pollution

APPROPRIATION CONSTRUCTIVE

p29

Appropriation artistique De nouveaux usages

p31 p35

APPROPRIATION MENTALE

p39

Imaginaire du jeu Paranormal Nostalgie

p41 p45 p47

CARTES Du 11/09/2014

p48

CONCLUSION

p51


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AVANT-PROPOS

< CMC partie centrale.

I

l n’existe pas de lieu comparable, 20 ha abandonnés du jour au lendemain, deux hôpitaux et un centre universitaire. Depuis 2009, ce site incroyable dominant la vallée grenobloise de son promontoire, est un espace libre d’accès sans gardien, service ou système de sécurité. Ce «spot» fut très vite réputé chez les grapheurs et autres «urbexeurs» mais pas seulement, de nombreuses pratiques s’y déroulent, les meilleures comme les pires... Officiellement c’est la requalification des risques d’avalanches dans le secteur qui provoquera l’abandon du site, néanmoins d’après des membres de l’ancien personnel et des villageois des raisons officieuses, économiques et une difficulté de gestion de l’hôpital dut à son isolement, serait la cause réel de sa fermeture. Nous voulions étudier ce site pour en comprendre l’évolution depuis ça fermeture, mais également être té-

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moin d’une réappropriation Nous nous somme rendu une unique par son ampleur . journée complète sur le site pour rapporter un maximum Nous voulions comprendre d’information. Nous ne nous quel type de personnes attendions pas à rencontrer profitaient de cet endroit. autant de personnes difféQuels usages arrivent après rentes un samedi hors val’abandon? Comment le site cances scolaire. Nous avons est-il investit? mené une double observation: Le village a évolué avec les hôpitaux, pas sa démo- - D’une part les usages efgraphie mais aussi par les fectifs lors de notre visite. journée rythmées par le passage incessant des am- - De l’autre les usages pasbulances. Aujourd’hui com- sés ayant laissé des traces. ment son reçu les nouvelles formes d’appropriations? Une seule journée ne nous à pas suffit pour étudier l’enNous voulions aussi com- semble du site, aussi nous prendre jusqu’où les nou- n’avons pas visité le CMUDD velles formes appropriations déjà en chantier de désaconstruisent et modifient miantage/démolition. l’espace. LÉGENDE CARTE p8|9 < Entrée principale du CMC.

CMUDD Centre Médicale Universitaire Daniel Douady CMC Centre Médico Chirurgical Tra jet parcourue le samedi 11 Octobre: 7


CMUDD

CMC LES PETITES ROCHES

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ROCHEPLANE

ST. HILAIRE DU TOUVET

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-En 1940 une partie centrale est créée. Celle-ci relie les 2 ailes. Elle contient un bloc chirurgical moderne, une salle de radiographie, une salle de spectacle et une chapelle.

< Le funiculaire construit pour le chantier du Sanatorium en 1924. 56 000 tonnes de matériaux seront monté ainsi. C’est le funiculaire le plus incliné du monde (83%).

-En 1962 le sanatorium est convertit en hôpital de kinésithérapie. -Dans les années 70 il devient le Centre Médico Chirurgicale (CMC). -En 2003 le CMC et rattaché HISTORIQUE au CHU de Grenoble et remis aux normes, il perd égauite aux épidémies de lement son autonomie. tuberculose un sanatorium est commandé par le -En 2009 l’activité est dédépartement du Rhône. localisée à Grenoble sous prétexte de risque imporSitué à St. Hilaire du Touvet tant d’avalanche, on pense un funiculaire est construit aujourd’hui qu’il s’agirait pour permettre l’achemi- d’avantage de raisons finannement des matériaux de cières et d’une gestion difficonstruction et du person- cile dû à son emplacement. nel. -Aujourd’hui en 2014 les -En 1933 Rocheplane ouvre travaux de désamiantage ses portes, composé de viennent tous juste de comdeux ailes: Savoie pour les mencer au CMUDD. La friche hommes et Dauphiné pour voit donc ces derniers jours les femmes. arriver.

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< Ancien hall d’entrée. Littéralement dans les nuages.

INTRODUCTION

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l se dégage, des nombreuses marques d’appropriation que nous avons observé, trois grandes familles qui engendrent des conséquences bien différentes pour le site. La première famille d’appropriations rencontré, et la plus visible, est l’APPROPRIATION DESTRUCTRICE. Comme son nom l’indique elle entraine un dégradation qualitative du lieu et entre autres lui donne une mauvaise image. En opposition à la précédente il existe une APPROPRIATION CONSTRUCTIVE. Elle redéfini de nouveaux usages. Enfin beaucoup moins visible car non observable directement sur le site, il existe une APPROPRIATION MENTALE très forte, de la part des gens qui y travaillaient avant, mais pas seulement.

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< Graphitti sur un mur, sans grande prétention artistique, pouvant être considéré comme une forme de vandalisme.

APPROPRIATION DESTRUCTRICE

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ors de son abandon, un lieu se retrouve « sans défense » face à différentes menaces. Le manque d’entretien dans la durée ainsi que de rudes conditions climatiques détériorent rapidement le bâtiment. Cependant c’est bien l’intervention de l’homme qui cause le plus de dégâts. Nous considérons cette détérioration comme une marque d’appropriation car d’une part il faut que les acteurs considère être dans le droit d’intervenir dans cet espace, de plus par leurs action ils participent à la modification du site et à son évolution. Nous avons diviser les appropriations destructrices en trois sous catégories: Le PILLAGE Le VANDALISME La POLLUTION

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< Le modèle de tuile plates du CMC est très convoité par les revendeurs de matériaux, On peut voir ici qu’elles ont été rangé pour une extraction future (supprimant ainsi l’étanchéité du bâtiment, première source de dégradation).

Ce sont d’abord les villageois et les anciens employés du complexe hospitalier qui sont allé récupérer le matériel électronique abandonné (Télévision, ordinateur, téléphone, etc…) ; mais ils ont été relayé par les trafiquants de matériaux pour qui ce complexe se présentait comme une opportunité et une mine de cuivre, de tuyauterie et de câblage en tout genre. Tous les matériaux pouvant être réutilisés ou possédant une valeur – tel que les bois exotiques des planchers ou des meubles, les tuiles assez particulières du toit, etc. – ont été extrait des trois bâtiments lui procurant leurs premières « transformations » des différentes phases qu’ils ont connues.

L’arrachage des câblages en cuivre entraine la destruction de tous les faux plafonds. p20 Certains planchers en bois exotiques ont disparu. p21

LE PILLAGE

Il résulte de ce pillage une première dégradation forte du bâtiment qui, par la perte des vitrages, de certaines cloisons et surtout de l’étanchéité de la toiture, est rentré dans un cercle d’autodestruction par infiltration d’eau et autres agressions climatiques.

A

près sa fermeture et son abandon, le site a très vite été livré à lui-même. La sécurisation et le gardiennage qui aurait dû être mis en place n’ont jamais été réellement effectifs et de ce fait les bâtiments ont été pillé et désossé rapidement. 17


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ler, détruire et réduire en miette des cloisons entière, des pans de toiture ou du mobilier. Celui-ci se retrouve jeté à travers les vitres brisés des étages supérieurs et jonchent la toiture du bâtiment du rez-de-chaussée. Dans cette catégorie nous avons aussi choisi de recenser les véhicules brûlés et démontés pièce par pièce et que l’on retrouve sur la plupart des parkings du complexe. Un dernier type de marque s’apparentant à de la détérioration à nos yeux sont tous les tags à visée non artistique / non réfléchie. Ils viennent seulement marquer un territoire nouveau n’apportant rien au lieu.

< Deux portes projetées du 7 ème étage... Véritable défouloirs, le site témoigne d’une violence inouïe. Des cloisons ont été détruites sans aucune raison apparente. p24 Peu de vitrages auront résisté à cinq ans d’abandon. p25

Cette deuxième phase de transformation et de réappropriation du site est dans la continuité de la précédente, ne faisant que détériorer et accentuer les dégâts présents. Ce sont les deux phases courantes lors de l’abandon d’un lieu qui relève plus du saccage que du réinvestissement et de la réappropriation.

LE VANDALISME

A

près la phase de pillage qui a, en premier, détérioré le site, une seconde vague vient modifier fortement le visage de l’ancien sanatorium. En effet, un certain nombre de personnes viennent dans ces endroits uniquement pour se défou21


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< Une caravane brûlée ici, une voiture désossée là, des plastiques là bas.... les déchets dégradent considérablement l’image du lieu. Les Grapheurs et les «airsofteurs» sont de loin les plus polluants. Grenade à billes, grenade fumigène, cartouche de CO2 et billes en plastique tapissent le sol. p28/29

LA POLLUTION

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es premières traces d’une réelle réutilisation du site sont marquées par la présence de déchets. En effet cette pollution s’apparentent aussi à une appropriation destructrice du lieu mais attestent de la présence de nouveaux utilisateurs qui, de par leur activité, sont

amenés à prendre du matériel et parfois à le laisser le sur place. Parmi eux on distingue les simples détritus – emballage de nourriture, bouteilles, pack de bière, etc. – des restes d’activités – billes d’airsoft, cartouches de CO2², grenades à billes, fumigènes, bombe de peintures, etc. –. Cette deuxième catégorie de détritus nous montre une partie des nombreuses formes de réappropriation et nous permet d’avoir un premier aperçu de la fréquentation du site. Étant donné le peu d’année depuis lesquels les lieux sont abandonnés par rapport à la quantité de « restes » ont peu facilement en déduire que le site est très fréquenté (quasi de manière quotidienne). Ces différents indices nous permettent de commencer à cerner les usages nouveaux pratiqués dans chacun des trois bâtiments. Nous avons pu identifier des collectifs de grapheurs, des tagueurs, des équipes d’airsoft ou de paintball et quelques autres usages que nous détaillerons par la suite.

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< Graph considéré comme artistique.

vocation de nuire au site mais d’exploiter son potentiel via de nouveaux usages. Cette nouvelle appropriation est une seconde vie pour le site, elle le requalifie complètement et lui donne une nouvelle visibilité. Nous l’avons qualifié de constructive pour deux raisons: -D’une part elle entraine réellement une «reconstruction» du site à travers des transformations spatiales qu’impliques les nouveaux usages. -De l’autre le lieu devient support d’une construction sociale, aucun individu ne s’y rend seul, il ne s’agit que d’œuvre ou d’action collectives.

APPROPRIATION CONSTRUCTIVE

Nous avons ainsi divisé les appropriations constructives en deux sous partie:

L

a première phase « des- APPROPRIATION tructrice » passé, une se- ARTISTIQUE conde appropriation se met en place. Elle n’a plus pour NOUVEAUX USAGES 29


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à travers leurs œuvres. Leur démarche est construite, réfléchissant sur une proposition selon un espace particulier. Les murs des pièces deviennent alors de vraies toiles pour ces artistes qui embellissent à nouveau cet espace qui décrépissait petit à petit. Au-delà du simple support de peinture, le site sert aussi de décor pour un bon nombre de films : la chapelle du CMC a servi à tourner un clip du groupe Nocaïne, les espaces extérieurs servent de spot de ride pour les skieurs du film «Hang Out» de PVS Company (présenté au prochain IF3 de Montréal) ou encore de scènes pour les breakdancers du crew Seven Four dans «Break the Rules».

< Une musique Hip-hop en font, nous rencontrons des grapheurs qui ont trouvé ici refuge où exprimer leur art sans déranger personne. p30 p32 Le site est très prisé par la scène alternative grenobloise. Le groupe rock «Metalcore» Nocaïne à tourné un clip dans la chapelle du CMC. NOCAÏNE, «promises they made», https://www.youtube. com/watch?v=nlmxduva2Ac p33

APPROPRIATION ARTISTIQUE

N

ous distinguerons les taggeurs des grapheurs qui revendiquent une véritable expression artistique

Toutes ces appropriations réinventent les manières de parcourir et d’utiliser le site, lui rendant une seconde vie tout en le mettant en avant. Cette approche des lieux abandonnés permet donc une appropriation temporaire ou durable dans un but non plus destructeur mais au contraire, constructif.

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< Déménagement d’une cabane par les enfants du village. Les portes ont été réutilisés pour construire des abris ou assurer la sécurité des cages d’ascenseur. Barrière de protection. p36 Le parc entre le CMC et Rocheplane est investi d’un terrain clandestin de motocross. p37

NOUVEAUX USAGES

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à un accident lors d’une partie) . Un autre type de modifications que nous avons pu constater est le réinvestissement de certaines maisons d’employés aux abords de l’hôpital par des enfants qui les ont transformé en véritables cabanes – Ils ont récupéré des canapés, des chaises, des tables afin de se créer un nouvelle espace de jeu et de détente – et où ils passent le plus clair de leurs temps libre. Plus surprenant encore l’ancien parc est converti en terrain de motocross. Et les grapheurs) garent leurs véhicules directement dans le hall d’entrée.

ne seconde appropriation constructive que nous avons pu observer est une modification des espaces par rapport à leur configuration initiale afin d’en détourner l’usage. Cela Ces modifications sont enprend tout son sens notam- core une fois une manière de ment pour les équipes de redonner vie au lieu, le dépaintball et d’airsoft, qui ré- tournement et le réemploi utilisent des matériaux pré- des différents éléments jussent directement sur place tifient à nouveau l’utilisation tels que les portes, les cloi- de ces espaces. On observe sons ou encore des tables donc que l’appropriation – à la fois pour des raisons d’un lieu à l’abandon peut stratégiques (abris, postes tout à fait se faire de maintermédiaires, limites du nière positive et constructerrain de jeu) mais aussi tive comme par la modifipour des raisons de sécuri- cation des espaces pour de té ( barricades sur les cages nouvelles fonctions. d’ascenseurs ouvertes suite 35


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APPROPRIATION MENTALE

< Graph dans une ancienne maison de service.

I

mmense, isolé, abandonné, plus que n’importe quelle friche les anciens sanatoriums de St. Hilaire du Touvet nourrissent l’imaginaire collectif. L’abandon du complexe hospitalier étant plutôt récent les villageois ont tous étaient témoins de sa métamorphose, certains même travaillaient à l’hôpital, il existe ces chez gens là une forte appropriation psycho-affective du lieu. Nous avons déduit trois catégories d’appropriations mentales: l’imaginaire LUDIQUE PARANORMAL NOSTALGIE

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scénarios à chacune de leurs parties (prise d’otage sur le sol américain, attentat dans tel pays ou encore extraction d’une victime dans un village pris par les talibans) tout en conservant le même « décor ». Même en dehors du jeu, le bâtiment accolé à Roche Planes sert aujourd’hui de quartier général aux joueurs qui y déposent toutes leurs affaires pendant qu’ils jouent. Cet espace leur est donc informellement et imaginairement réservé. De la même manière les enfants du village utilisent des parties du site que le reste des occupants leurs laisse afin de leur permettre de jouer et de s’inventer leur monde tranquillement.

< Les «airsofteurs» sont dans leur monde.... en Afghanistan. Quartier général américain. p42-43

IMAGINAIRE LUDIQUE

C

ette énorme friche est vue comme un immense terrain de jeu d’après les différents utilisateurs que nous avons eu l’occasion de rencontrer. Que ce soit pour les airsofteurs qui réinventent des lieux et des

De par sa taille et sa division en trois grande parties ce site est très facilement appropriable par plusieurs groupes de personnes en même temps qui peuvent donc se l’attribuer de manière mentale presque affective – les enfants et leur cabane – aussi facilement que de manière matérielle.

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< «Ghost-box», ou enregistreur EVP (voie électronique) système de communication avec les esprits. Jérémie Gimenez, créateur de Grenoble Paranormal.

PARANORMAL

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e passé hospitalier du site et sa situation géographique lui profère un fort potentiel fantasmagorique. Nous savons grâce à de nombreuses vidéos internet que des passionnés de paranormal viennent la nuit pour communiquer avec les esprits, parfois de manière surprenante. En arpentant pendant des heures, de nuit, en pleine hiver, dans le froid, ce qu’il reste du CMC. Au «Oui-Ja» classique succèdent de nouveaux outils high-tech capables de capturer les voix résiduelles des fantômes. Cette forme d’appropriation reste sans doute la plus original que nous ayons rencontré. Original aussi par son fuseau horaire nocturne, le site est donc approprié jour et nuit.

Une vidéo du genre: Grenoble Paranormal #20 Sanatorium de St Hilaire du Touvet: https://www.youtube.com/ watch?v=HpkBlgC7xxg 45


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< Carte postale, le CMC une nuit d’hiver. http://sauver-cmc.fr

NOSTALGIE

L

transmet aux nouvelles générations qui n’ont pourtant pas eu réellement l’occasion de connaitre le centre en activité. Le groupe d’enfants croisé dans les maisons qu’ils se sont réappropriées en cabane nous ont décrit l’histoire du site et de la fermeture presque avec émotion alors qu’il ne répétait que les dires de leurs parents qui avaient pu travailler ici. En arrivant nous avons aussi croisé un villageois qui revenait du site, il avoua revenir souvent voir comment évoluait les choses, très souvent visiblement puisqu’on le recroisa dans le sens inverse le soir en repartant.

’ancien sanatorium a toujours eu un poids important sur la vie du village qui se trouve en contrebas car c’est là où résidait la plupart des employés de l’institution. Les avis sont assez partagés entre la destruction proAprès sa fermeture, le vil- grammée de l’ensemble ou lage a subi un dépeuple- la conservation au vu des ment assez important et occupations actuelles qui ne un arrêt économique assez choquent pas les habitants. fort selon les dires des habitants croisés durant notre Les villageois s’approprient visite. Malgré ça il reste très donc ce lieu comme ils s’apprésent dans l’imaginaire proprient leur village, tous collectif local et un attache- deux se confondant autrement psycho-affectifs ce fois. 47


GRAPHEURS

VILLAGEOI JOGGEUR REVENANT DU SITE

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CABANES ENFANTS DU VILLAGE

‘AIRSOFTEURS’

TERRAIN DE MOTOCROSS

USAGES DIRECTEMENT OBSERVÉS SAMEDI 11 OCTOBRE 2014 49


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< Vue depuis une fenêtre du CMC.

CONCLUSION

S

ur place le sentiment de liberté est absolu, nous l’avons vu tout y est possible, détruire... ou construire ensemble, de nouveaux univers de jeu, une œuvre artistique etc. Le plus surprenant c’est que cette effervescence d’usages et cette multitude d’appropriation cohabite sans aucune friction. Chacun en arrivant trouve sa place sans déranger ceux déjà présents. Des taggeurs «rebelles» croisent des geek fan de jeux vidéos de guerre, des aventuriers de 12 ans se construisent un quartier générale pendant qu’un retraité de village effectue son inspection quotidienne. Le chantier de destruction à

déjà commencé, tous doit disparaitre. Les enfants trouveront un autre endroit ou faire leurs cabanes, mais les grapheurs et les airsofteurs, les plus gros utilisateurs du site, eux n’auront nul part où aller, ces deux milieux étant plutôt mal accepté en ville, leurs appropriation d’autres espaces urbain créera des frictions. Ici ils ne dérangeaient personne. La commune trop petite pour supporter un tel «fardeaux» déjà trop gros pour la région, les 20 ha seront cédé à l’état pour un euro symbolique. Assumant ses responsabilités, le site présentant de trop grands risques, (N’était-ce pas le cas ces cinq dernières années?) un chantier de démolition débute enfin. Rappelons qu’aucun accident grave n’a été déclaré depuis l’abandon du site, ce n’est pas un miracle mais une forte responsabilité et une autogestion des usagers. Nous aimerions voir une friche perpétuelle en constante effervescence, aux usages sans cesse renouvelés, un espace de total liberté, que chacun s’approprie comme bon lui semble et que seul le temps fasse oublier.

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Brice Franquesa-Naas brice.franquesa-naas@lyon.archi.fr

Yohann Hubert yohann.hubert@lyon.archi.fr

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE LYON 27/11/2014 Licence 3 semèstre 5

UE531

Sociologie urbaine: «S’approprier l’espace urbain.» Enseignant responsable: Vincent veschambre Enseignant référent: PierreJean Dutey

Sauf contre-indication, photographies de Yohann Hubert et Brice Franquesa-Naas. Couverture: Tag photographié sur le site, auteur anonyme.


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