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Brumaire 2014 - Floréal 2015
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le miracle
GRATUIT
#09
CULTURE
SEMESTRIELLE
L EDITô Ô ô Ô liseurs dévotieux,ô bigots fervents de Culture, vous avez su manifester à notre égard, un amour profond et sans limite. Altruistes, vous nous avez offerts votre confiance. Généreux, vous vous êtes montrés présents et loyaux, manifestant sans écart, votre adhésion à notre humble liturgie, à notre prosélytisme graphique et éditorial. En 5 ans d’existence, ô lecteurs, jamais vous n’avez encore perdu votre Irréprochable Foi en IF, c’est pourquoi ce neuvième numéro,nous vous l e dédions. Toutes les thématiques jusqu’ici célébrées,ont toujours suscité chez nous -civils serviteurs de la rédactionnous vous le confessons, notre plus sincère dévotion. Vous nous avez récompensés par votre Infaillible Fidélité, toujours égale dans le temps. Sirènes impies – comme autant d’appels dévorants de l’Impure Tentation – auraient pu chanter fort, mais jamais ô grand jamais, vos yeux n’auraient su se détourner de ces quelques lectures vertueuses. Agneaux de Dieux, Hosanna au plus haut des cieux, un petit miracle nous est né : ce neuvième numéro. Jamais crédules, vous avez su faire croître votre exigence et nous avons écouté vos prières.D’expérimentations graphiques en choix éditoriaux assumés, ces années passées à vos côtés, ont donné naissance à 10 éditions-étapes de notre chemin de croix associatif et indépendant. Un numéro 0 pour la Genèse, puis 9 autres – thématiques et décalés – pour l’exégèse, toujours Intensément Frivoles. Écritures religieusement consacrées à la Sainte Créativité, nous nous évertuons de communier à la Passion le Poil, le Ressac, la Sieste, la Chute, le du glyphe. Le Gras, Hors-Champ, Agent double, le Vieux et le Miracle, composent les 9 premiers volumes de l’Alliance. Nous prions pour que devant l’Éternel, toujours soit gracieusement diffusé notre pénitence graphique. Nous louons le Ciel pour que la Sainte parole rachète nos fautes (d’orthographes notamment) et soit répandue en France, Suisse, Belgique, au Maroc et au Canada pour rayonner. Ô disciples, braves et charitables, expiez vos péchés, repentez-vous et jamais de ce missel sacré, ne vous défaisez. IF mag est une revue culturelle gratuite, semestrielle et thématique, diffusée à 10 000 ex. Elle est initiée, portée et réalisée par la Brigade A4, dévotement bénévole, accompagnée par sa bande d’apôtres dévoués, sans lesquels elle ne serait pas.
ŠTobegote
Ô Miracle : TOI, TOI, TOI… Et Ton inquiétant secret. Ton trouble violent. Danger imminent. Adoration Dévorante. Incontrôlable ! Ô Toi : la VIE, la VIE, la VIE… Ton flot soudain. Lâchetés probables. Obscurément. Ton énigme. Irrésistible… folie des grandeurs ! ! Ô Vie : l’AMOUR, l’AMOUR et MOI… Tu me rends insomniaque. Tu me rends joyeux : Tu me démanges ! Mon Adorée. Gratifiante. Impossible !…
TRICKY LOVE par Nicolas SAVIGNAT
la vie est un charnier, assainisse-la ! la vie est criminelle, soit chenapan ! la vie : des élucubrations, embellie-les ! la vie froide, couvre-toi ! la vie d’arrogances, soit digne ! la vie désespérément exécrable, congédie-la chez sa mère !... la vie : une léproserie, fait preuve de diligence ! la vie : un détrousseur, soit charitable ! la vie est ingrate, reste toujours compatissant !… l’amour est une piquette, bonifie-le ! l’amour : un estaminet, fais causette ! l’amour boustifaille, régale-Toi ! l’amour est téméraire : Attention prudence ! l’amour est contradictoire, monte Ta garde ! l’amour fuyant, du sable entre les doigts… l’amour est une putain, laisse un pourboire ! l’amour : une soupirante, entretiens-la ! amour à mort d’une déesse, d’une Daphné : Warning, reste Toi-même ! … le miracle est une impasse, choisis l’obstacle ! le miracle d’une multitude, trace-en-le centre ! le miracle perpétuel, prévois des escales ! Ô miracle purulent, abrège Mes souffrances !… Ô miracle vérolé, réduis Mes nuisances ! Ô miracle éclopé, soit indulgent : sanctifie-Moi ! et miracle : calvaire, entraves, scories — amenuise-Toi, rebelle-Moi, accompagne-Nous ! ! … OUI Reste ainsi : TOI, TOI, TOI… Tous Tes masques Te vont à ravir. Les grandiloquences successives. Te gratifient. OUI, Les Poncifs Pompeux T’ennoblissent. La mégalomanie. Les superlatifs. Les idolâtries. Une Trace de Ton passage… Une empreinte, d’autre souvenir que celui d’une possibilité ! UN MIRACLE VISIBLEMENT LYRIQUE : PROFONDEMENT SUPRÊME ! EXCLUSIVEMENT EXTATIQUE... MASSIVEMENT PACHYDERMIQUE ! ASTRONOMIQUEMENT TRANSCENDANTAL ! ! DISPROPORTIONNELLEMENT ÉPOUSTOUFLANT ! ! … SUPERCALIFRAGILISTICEXPIDÉLILICIEUSEMENT : HIPPOPOTOMONSTROSESQUIPÉDALIOPHOBIQUE* ! ! ! … * # supercalifragilisticexpidélilicieusement ( 40 lettres), CF : Mary Poppins # hippopotomonstrosesquipédaliophobique (37 lettres ), def : peur des mots trop longs
©Elke Foltz
Poésie _/
Design-moi un mouton Le miracle a eu lieu, « c’est Design ». L’objet en vitrine fait mouche, les passants s’agglutinent frénétiquement aux parois de verre tentant de percer le secret de cette forme intrigante. Les reflets et les lumières projetés dans les yeux sont autant d’obstacles qui jouent de l’illusion. Dans la rue derrière, rien n’échappe aux marcheurs, ils se rapprochent curieux de ce regroupement, puis saisis par l’origine de ce spectacle, découvrent la pièce de toutes les attentions. Percer la foule, fait partie de ce rituel. Avoir de bons yeux est une nécessité. Être grand ou savoir se faufiler est une qualité. Il y a des codes, des signaux extérieurs. Toute une variation de stimuli plus travaillés les uns que les autres. Il y a un émetteur, un récepteur et au milieu la chose. C’est le sujet de toutes les attentions et de toutes les intentions. Carrefour de toutes les envies, de tous les désirs comme de toutes les obligations. Il faut acheter et il faut vendre sous le sermon de l’offre et de la demande. Habillé pour l’occasion, ce matin-là je marche derrière et j’observe. Je garde mes distances, je crois que le coup n’est plus pour moi. J’avais spéculé pourtant depuis des mois en feuilletant les catalogues de la marque. La page est cornée et dans la marge les calculs des possibilités de différés de paiement, en trois ou en cinq fois pour le coup témoignent encore de mon impatience. Chaque manœuvre sur internet est depuis ce jour où il est apparu sur mon écran, ponctué de signaux publicitaires qui me rappellent. Je navigue dans un univers du désir orienté vers cette chose. Il n’y aura pas de point final sans le passage à l’acte. Je suis pourtant là, observateur abattu conscient que mon heure est passée. Il ne me reste presque plus rien de ce désir. Chaque nouveau spectateur attiré par l’évènement attise un peu plus cette déception. Je ne suis pas seul, destiné et élu par ce produit. Je manque de singularité, je me le suis toujours dit mais j’en suis à ce moment même convaincu et abattu. Je n’ai jamais dit que je souhaitais partager. Je n’ai jamais imaginé, ne serait-ce un instant que comme les autres, je serais là. Je crois même distinguer le voisin du 2ème. Est-il de ces simples curieux ou comme moi seulement deux mètres au-dessous a-t-il élaboré chaque jour des plans, fait des projets de vie autour de ce même objet ? Nous ne nous sommes jamais rencontrés. La simple sensation d’être si commun me démunit. J’attends ce moment où je vais me libérer de ce poids qui m’assaille. J’attends ce moment où le goût amer de cet échec me quittera. J’attends car pour le moment je ne peux rien faire d’autre. Espérer que l’envie revienne et que je retrouve cette raison de vivre, voilà mon seul objectif. Qu’est-ce qui redonnera un sens à mon existence ? Je pars déçu mais convaincu. Je trouverai. La rue semble aussi vide que moi à cet instant. Je mets quelques minutes, je descends quelques rues avant d’oser me rapprocher des enseignes lumineuses. Petit à petit j’effleure à nouveau timidement les vitrines. Je ne distingue que mon reflet dans les miroirs commerciaux. Les devantures défilent et je me sens ailleurs. Je vais passer à autre chose. À la prochaine, je reprends le boulevard puis m’engage dans la bouche de métro. Celle qui clôturera ma piètre conquête. Soudain je me stoppe. Droit face à la glace. Je ne suis plus perturbé par le reflet de mon manteau noir. Je vois plus loin. Au travers de la vitre, derrière le voile rouge posé sur la gauche, je découvre le désir. Le désir qui me rendra unique. La chose parfaite ! En exposition seulement. Je vais demander le catalogue. Je regarderai le jour de sa sortie officielle. Je serai là.
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DESIGN_/
par Sylvain Bouyer PRESIDENT/ /
Emilie Faïf
LES JARDINS SYNTHETIQUES
©David Coste
©VictorDuchene.com
Nicolas Milhé
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interview _/
interview
©Emilie Faïf
PIERRIC BLUM
Le festival des Jardins Synthétiques souffle comme nous ses cinq premières bougies. Son concept, loin d’être synthétique, se révèle être un véritable espace de défrichage où se cultivent goût de l’éclectisme et valorisation du patrimoine culturel. Transdisciplinarité oblige, on y découvre la richesse d’un terreau artistique où croissent les talents de plasticiens, vidéastes, artistes numériques, musiciens, collectifs hybrides et protéiformes. Notre sensibilité rendue perméable à leur fertile créativité, nous pouvons dès lors, enrichir notre réflexion face à la thématique observée cette année : la représentation animale, sa symbolique et ses croyances ou mythes associés. Un festival inventif qui, à l’ombre des murs de briques, prend ses racines dans un jardin d’Eden (celui du Musée Saint Raymond) où fleurit notre curiosité pour le génie créatif, fruit fort goûtu et non fruit défendu! Pierric Blum, porteur du projet et co-programmateur artistique, répond à quelques unes de nos questions.
©VictorDuchene.com
- Pouvez-vous nous raconter votre parcours et nous expliquer comment a germé l’idée de ce festival ? Longtemps derrière un micro, j’ai accueilli de nombreux artistes pour des interviews dans un programme radiophonique. Ce magazine culturel très ouvert à la multitude de disciplines artistiques a permis de nourrir mon imagination et surtout de faire naître l’envie de rassembler autour d’un point commun, les regards très spécifiques de chaque médium. La convergence des publics m’intéressant naturellement aussi, étant parti prenant d’un média de grande diffusion. Le goût pour les objets et les lieux d’histoire a fait le reste, ainsi qu’une pratique artistique au long court.
- Pensez-vous qu’en France, on souffre encore d’une trop grande rigidité entre les différentes disciplines artistiques ? Cette rigidité peut être nécessaire à l’aboutissement le plus poussé dans chaque discipline. Mais cet académisme dénote aujourd’hui avec la grande circulation des œuvres de tous domaines et le fait que les artistes en premier lieu ont besoin et s’emparent de tous médiums pour faire œuvre. Ils retranscrivent, sans vouloir faire de généralité, une vision «Kaléidoscopale», fruit de la société qui les entoure et de leur trajectoire personnelle. En France, les lieux s’adaptent autant qu’ils peuvent, les événements aussi, le festival Jardins Synthétiques fut un des premiers à Toulouse à assumer sa pluridisciplinarité qui longtemps a été vue comme un manque de professionnalisme. Tout l’enjeu est de montrer que nous pouvons présenter des travaux de grande qualité, sans être affiliés à l’héritage du découpage ministériel de Malraux. - Comment mûrit le choix de la thématique annuelle ? Ce travail se fait-il en étroite col-
interview _/
laboration avec les équipes des institutions partenaires, notamment le Musée Saint Raymond qui ouvre ses portes au festival ? Nous avons une totale confiance en la Conservatrice du Musée Saint-Raymond, Madame Evelyne Ugaglia et son équipe de direction. Ce sont les premières personnes à qui nous dévoilons nos orientations thématiques pour les prochaines années. Chaque échange est extrêmement enrichissant de part leurs connaissances des collections et de l’histoire des arts. Mais la naissance des thématiques se fait dans la tête de quelques personnes co-programmatrices du festival, qui les proposent ensuite aux personnes les plus impliquées dans le projet. De ce débat, des choix aboutissent à l’affirmation du thème annuel. - Vous êtes un des programmateurs du festival. Qu’est-ce qui fait selon-vous la qualité d’une programmation artistique ? Plusieurs choses, à commencer par sa pertinence dans ses choix d’artistes qui ouvre la porte à une jeune scène pleine de promesses. Ensuite une cohérence d’ensemble, même si des écarts existent entres les différentes propositions, un équilibre doit se dégager, celui qui permettra au public d’avoir un recul propice à sa «réceptabilité». Enfin, une qualité de fond, de ce que traduit l’œuvre, du faisceau d’idées et de repères qu’elle fait jaillir.
- Ateliers de musique assistée par ordinateur, visite sensitive, parcours sonore, conte musical et visuel. « Expérimentation » et « exploration » ancrent les Jardins Synthétiques dans l’approfondissement d’une réalité qui surpasse le mythe. Les nouvelles technologies transcendent le réel en l’éprouvant par les sens. Les « voix » du numérique sont-elles impénétrables ? Non. Dernière alliance de l’art, le monde des sciences et des technologies. L’appropriation par les artistes de ces champs fait cas d’école. Pourtant ils ne sont que, dans un sens restrictif et non pas dépréciatif, des outils, des nouveaux supports ou des sujets de recherches. Ce sont de véritables échos, souvent déformés, de notre société hyper technologique, qu’il est bon d’écouter. A l’extrême, une vision détachée de tout ancrage traditionnel, qui nous propulse dans une spirale futuriste proche d’un fantasme sociétal d’une ère encore inconnue. Au choix... - L’alliance « Miracle » et « Culture », ça donnerait quoi ? En choisissant l’art comme réponse au mot culture, cela prendrait la forme d’une éducation artistique encouragée dès le plus jeune âge et d’une reconnaissance du statut d’artiste établie. Nous avons besoin de cette vision, une société sans rêves est une société sans avenir. - Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour les 5 prochaines années ? De belles créations, de nouveaux lieux partenaires, des échanges internationaux, un public toujours plus nombreux...
©Charles Féraud
- IF mag pour intensément frivole. Quelle est votre dernière frivolité ? Avoir craqué pour une montagne de loukoums à la grenadine dans les rues d’Istanbul...
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ŠMaud Ferrer Querol
ŠNils Bertho
©David March
ART CONTEMPORAIN _/
David March
Eating the sky
©Paul Chan
©David March
par Aude FOURNIE /
©Philippe Boissonnet
Paul Chan
Il existe des phénomènes qu’on ne s’explique pas. D’origine surnaturelle, ils dépassent notre entendement et en appellent à notre Foi. Manifestation qui élève notre âme et notre esprit, ils se produisent dans le réel, et offrent à la banalité des occasions de se surpasser. D’étonnement en balbutiement, d’illumination en tatônnement, ils ouvrent sur de nouvelles formes de perceptions qui tendent vers l’impossible, frappent les yeux et touchent souvent le palpitant. Pour les plus de 20 ans, réminiscences des soirées « mystère » passées scotché devant les ondes cathodiques! Christian Frosi et son Ricostruzione approssimativa di un esperimento di levitazione elettrostatica (2005), ne faisant pas le poids face à une Madame Blavatsky (2006) de Goshka Macuga, figure en bois sculpté représentant l’épouse d’un des fondateurs de la pensée New-Age, en lévitation entre deux chaises. Le somnambulisme n’avait pas de secret pour le couple, qui y voyait un état spirituel unique, où conscience et inconscience marchent de concert. Le sommeil devient syncrétique. « Si les portes de la perception s’ouvraient, toutes choses apparaîtraient telles qu’elles sont, infinies » - W.Blake. L’infinie lumière. La plénitude par les sensations. La BÉATitude pour la beat generation. Un bain rayonnant sous psychotropes. Liesse générale sur fond de scène enchanteresse. Nous sommes entrés dans l’ère nouvelle qui nous amène aux portes de la perception. Déjà j’entends l’écho de la transcendante parole d’Aldous Huxley alors que résonne la voix d’un Jim Morrison éberlué. Des parois calcaires de nos cavernes éclairées à la lumière de feux follets, jusqu’aux hologrammes déclinant la gamme chromatique du jaune-oranger au rose néon - pareille au plus beau des tequila sunrise - la pratique artistique tient du miracle. Nous croyons à ce miracle depuis la nuit des temps, et n’aurons de cesse de nous émerveiller face à la fertilité créatrice dernière génération. Benjamin Muzzin est un de ceux qui a cette faculté. Avec Full turn, il attire notre œil et subjugue notre esprit.
Philippe Boissonnet
©Benjamin Muzzin
Cerith Evans & Throbbing Gristle
Benjamin Muzzin
©Baptiste Debombourg
Au miraculeux génie d’un Dali, succède celui de Philippe Boissonnet, qui voit en l’évanescence de l’image holographique, un principe métaphorique de l’instabilité du monde. Elle devient pour lui une forme symbolique contemporaine de la représentation du réel. Intéressé par la fragilisation de l’image du monde, il la met en scène dans des installations holographiques interactives qui rendent compte d’une certaine « conscience des limites » de notre vieille Terre porteuse. A sa surface, partout chantonnent les hommes qui en appellent aux forces divines. Les voix des autochtones s’élèvent dans les cieux, comme pour communier avec la Nature nourricière. Ce sont ces pratiques ancestrales que célébre Nazija Mestaoui en effectuant ses recherches sur le patrimoine culturel immatériel de sociétés vivant encore dans une réalité composée du visible autant que de l’invisible. Dans ce processus créatif, elle réinvente l’avenir des communautés dont la dématérialisation est croissante du fait de l’apport des sciences et des technologies. Ses installations Sounds of lights (2013) et Yubu Pan Damini (2014), sont sonores et visuelles. L’homme est en accord avec les éléments. Le soleil de feu - reflet des ondes chamaniques - ondule suivant les vibrations générées dans l’eau par le son de chants
©Evans & Gristle
En s’appropriant le vieux principe du thaumatrope - disque sur lequel une image est inscrite sur chacune de ses faces – il réinvente la 3° dimension. Son travail consiste à explorer les dispositifs d’affichage d’images, en cherchant à donner du volume aux animations. La machine ainsi réalisée permet, grâce au mouvement rotatif de deux écrans dos à dos, de créer une séquence animée tridimensionnelle qui peut être vue à 360 degrés. En raison de la persistance rétinienne, les formes qui apparaissent sur les écrans se transforment en sculptures lumineuses cinétiques. B. Muzzin nous fait tourner la tête, et teinte de charme désuet les hologrammes aux accents catalans. « Chaque segment de cet hologramme, contiendrait l’information complète de tout, et cela en arrivant au degré d’un atome. Je vais faire faire un hologramme de Gala. Je vais faire une poudre de cet hologramme, et je vais l’avaler. Comprenez l’idée métaphysique d’intégrer dans les particules microphysiques de ma biologie, de nouvelles informations créatrices, contenant les informations complètes d’une image ».
Baptiste Debombourg
ART CONTEMPORAIN _/
John Giorno
Naziha Mestaoui
Goshka Macuga
©Naziha Mestaoui
Toutefois, le miracle ne saurait être total sans une expérimentation de la Near Death Experience. Pour cela, l’option « Tube » proposée par Zilvinas Kempinas en 2009 s’impose: installation qui vous invite à effectuer la traversée du fameux tunnel. Pour finir sur une petite lumière immaculée en fin de course, rien de tel que l’expérience immersive réalisée par Ann Veronica Janssens. Le spectateur, plongé dans un brouillard dense, se perd dans le vide. Il est ramené à quelquechose d’extrêmement fondamental, rattaché à son corps et à sa physicalité, à ses émotions perceptives profondes, à une expérience active de la perte de contrôle. La migration est totale quand enfin il foule le sol de la « Terre Sainte » (Holy Land, 2011) de Kader Attia. Ici, les pierres tombales ont la forme d’ogives miroitantes, et sont orientées face au ciel, comme espérant la miséricorde. De loin, elles scintillent à la lumière du jour et ne sont plus que le reflet de la réalité terrestre, lorsqu’on s’en rapproche. Puis Apocalypse Now. Paul Chan célèbre la First light (2005), évoquant notre monde en désintégration. A l’ombre de la croix du Golgotha-poteau télégraphique, les anges trépignent d’impatience pour claironner la fin de tout : les hommes tombent à la renverse, comme ils sont tombés des tours du WTC, alors que seuls les objets
©Goshka Macuga
©John Giorno
rituels d’Amazonie. Réel se mêle au virtuel par magie: les environnements interactifs dialoguent avec le corps et l’imaginaire. Jeu d’apparitions et de disparitions au moyen d’une piste sonore éclairée. A = P = P = A = R = I = T = I = O = N. Toutes les lettres s’égalent au sein de l’installation plastique conçue par Cerith Wyn Evans et Throbbing Gristle. « Et dans le soir, tu m’es en riant apparue, Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté, Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté, Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées, Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées » - titre hommage à S. Mallarmé. Des miroirs haut-parleurs réfléchissent leur image respective et se font écho. On déambule dans cette forêt de lumières suspendues à des filins, pour y chercher la voie de la liberté souveraine, celle qui élève l’âme vers la clarté céleste. Dans l’installation The forty part motet (2001) de Janet Cardiff, on la trouve enfin. Au « chœur » d’une installation de 40 voix diffusées par 40 enceintes qui renvoient individuellement le son de chacune d’entre elles. Un motet composé au XVI°s nous est chanté pour assurer une phase de rédemption ascensionnelle sans encombre.
©Zilvinas Kempinas
ART CONTEMPORAIN _/
Zilvinas Kempinas
Janet Cardiff
I.F MAG LOVEs
Ann Veronica Janssens
©Ann Veronica Janssens
©Janet Cardiff
issus du consumérisme – que le XXI°s a élu au rang de Dieux – s’élèvent jusqu’aux cieux. Le Christ entre les deux larons est piqué au vif, crucifié par David March, ou aggravuré par Baptiste Debombourg qui revisite l’iconographie religieuse au moyen de son agrafeuse, matériau jouant avec l’agression contemporaine et l’utilité profane de la vie quotidienne. Il ne nous reste plus qu’à prier pour qu’un nouveau miracle nous sauve de la prophétie.
Véritable lady-dandy, Madmoizel s’impose sur scène par un style résolument androgyne, et un son teinté de synthé-électro, très ancré dans les années 80. Personnalité hautement charismatique, la punk-diva s’affirme avec des titres puissants, qui questionnent souvent la marginalité. Ses influences vont de Kate Bush à David Bowie, Nina Hagen ou encore Laurie Anderson, avec laquelle elle partage la même énergie. Madmoizel se produit partout en Europe et nous a fait le plaisir de nous proposer un live pour la sortie du IF#08. Pour nous, elle répond à quelques questions.
Tu cites souvent comme référence. très androgyne encore une fois. nage/une période
Un dandy préféré ?
Celle que je ne connais que par la scène et qui se révèle et se dévoile à moi-même par l’évolution de mon travail artistique. Je n’ai pas fini de me découvrir.
Sans nul doute David Bowie, mais cela aurait pu être Yves Saint Laurent, Serge Gainsbourg ou Oscar Wilde… Plutôt cravate ou nœud papillon ? J’aime les lignes droites, alors Cravate ! Tu t’autoproclames lady dandy. Tu te produis aussi beaucoup dans des soirées qui ont pour thème l’androgynie et la fluidité de genre. C’est important pour toi d’y participer ?
David Bowie Une figure Un personpréférée ?
J’avais 6 ans quand je l’ai découvert dans le clip de « Ashes to Ashes » en Pierrot Lunaire. C’est celui qui me touche le plus et qui réunit le Rock, le théâtre, et une sorte d’onirisme underground. Ton nom est MADmoizel. Que cache la partie « mad » de toi ?
Tu tournes beaucoup en Europe. Trouves-tu une différence entre les scènes des différentes villes européennes ? Pas toujours, il est vrai que dans les grandes villes le public est plus décomplexé que dans les petites où il y a peu de productions scéniques ; cependant l’ambiance des concerts tient parfois à peu de choses et l’alchimie avec le public est incontrôlable.
Etonnamment j’aurais plus tendance à défendre la liberté de l’individu quel qu’il soit plutôt que la théorie du genre qui n’en est qu’une partie. Mais ces réseaux alternatifs sont remplis de belles personnes et c’est toujours un plaisir d’y participer pour ces raisons là !
Une collaboration idéale ?
Quelles sont tes références, inspirations, influences (tous domaines confondus) ?
Prendre un billet de train sur un coup de tête pour aller à une soirée à l’autre bout de la France !
J’aime les personnalités fortes qui ont posé des œuvres majeures: Laurie Anderson, David Bowie, Kate Bush, Maurice Ravel, Prokofiev, Stravinsky, Philip Glass, Bob Wilson, Stanley Kubrick, Peter Greenaway…et tant d’autres !
Avec un metteur en scène ou un réalisateur cinématographique que j’espère rencontrer dans les années à venir. Dernière frivolité ?
©Eric Chénal
©Isolde Woudstra
©Vincent Malléa
interview _/
madmoizel
ANNON� CIA� TION
SéLECTION SEMAINE DE L'éTuDIANT / NOS éLuS.
Kid Wise LE 9 Octobre à Rodez
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©Photos misent à disposition par l’Université de Toulouse
Arc-en-ciel espace ecureuil
Installation Attack Attack Croix Baragnon
talents _/
expo MEMO
Chaque année, en période de rentrée universitaire c’est l’été indien, et c’est aussi à cette période qu’a lieu à Toulouse la « Semaine de l’Étudiant », une opération séduction pour la région qui se pare de ses plus beaux atours pour ne pas faire regretter leur choix à ceux qui y ont élu domicile pour leurs études! Organisée par l’Université de Toulouse - Communauté d’Universités et d’Établissements qui fédèreles acteurs de l’enseignement supérieur en Midi-Pyrénées, cette initiative a donc pour première volonté de faciliter l’intégration des étudiants en leur dévoilant les richesses de la ville et de la région grâce à une foule d’évènements gratuits. Hors-mis sa gratuité, l’attrait premier de la Semaine de l’étudiant c’est justement qu’elle ne s’adresse pas qu’aux étudiants! Le second, c’est que cette semaine dure 10 jours. Dix jours pour revivre les joies estudiantines et explorer le midi par le biais de spectacles, de lives, performances, expositions, dans chacune des 11 sites universitaires associées cette année à la manifestation: Albi, Auch, Cahors, Castres, Mazamet, Figeac, Foix,
expo MUE Lieu Commun & IPN
Millau, Montauban, Rodez, Tarbes et Toulouse. Les rendez-vous sont donc pris chez différents acteurs culturels, qu’ils soient incontournables ou plus discrets. L’occasion de découvrir leur programmation ou pour les nouveaux arrivants, simplement leur existence. Une manifestation festive qui offre aussi aux jeunes talents studieux plein d’entrain, d’idées et d’énergie, l’opportunité d’être mis en avant via un appel à projet. Ce 9° numéro nous semblait donc être propice à une présentation de cette 9° édition automnale, qui comme nous, célèbre la richesse du vivier créatif dans des domaines aussi variés que la musique, l’écriture, le spectacle vivant, l’animation, les arts plastiques, l’architecture… Nous avons choisi de vous présenter quelques unes des 30 propositions programmées cette année, à fort potentiel ascensionnel. Attention miracles éclectiques en vue.
BASILE PECHBERTY
> Ascenseur funeste pour bain de lumière divine.
Projet d’architecture : crématorium. «La mort est discrète dans notre société clean. La mort est comme un murmure, à peine audible…» constate Thierry Paquot. Construire un crématorium aujourd’hui ne signifie pas construire une machine pour l’incinération, ni de faire une église ou un temple. Ce n’est pas non plus une salle de rencontre. Pourtant si ce n’est aucun de ces éléments là, il doit être capable de s’adapter à ces types d’usage. Notre héritage judéo-chrétien fait que l’on imagine des espaces plongés dans des lumières célestes, évoquant la possibilité d’un au-delà. Pourtant il serait dommageable de baser la conception d’un tel monument uniquement sur cette vision divine, surtout lorsque l’on constate que la plupart des gens désirant se faire incinérer sont non-croyants. Certains architectes se sont emparés du sujet, et comme le soulève Edouardo Souto de Moura, «concevoir un tel édifice c’est inventer une nouvelle typologie, qui sera fondamentale pour notre futur, la façon dont nous continuerons à vivre en ayant conscience de comment nous finirons après avoir vécu comme cela.»
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©Crédit Photos Basile Pechberty
Visible du 08 au 18 octobre 2014 à IPN et Lieu Commun. MUE — Exposition des diplômés en Art, Design et Architecture de Toulouse
SéLECTION SEMAINE DE L'éTuDIANT / NOS éLuS.
> Apparition chimérique cherche Abysses du numérique.
VINGT MILLE LIENS SOUS LES MERS une immersion dans les pratiques communautaires numériques “Avoir recours à l’analogie maritime ou aqueuse, c’est naturaliser l’Internet, c’est en faire un élément de la nature. Comme s’il avait toujours été là, qu’il avait simplement fallu que nous le découvrions pour en profiter.” Xavier de la Porte, “Pourquoi tant d’eau dans Internet ?”, France Culture. L’apparition de rassemblements d’espèces inconnues dans les abysses fait parler ceux de la surface. Ces individus proches de l’homme sauvage présentent des comportements inédits et obscurs : des expéditions sont alors lancées dans le monde entier afin de déceler les mystères de ces affluences. Les divers témoignages ramenés par les aventuriers dessinaient alors la structure d’un tout nouvel écosystème qu’ils nommèrent le WEB 2.0. Mais ce royaume impose à la surface de nombreux mystères irrésolus.
©Crédit Photos Emilie Truong
Visible du 08 au 18 octobre 2014 à IPN et Lieu Commun. MUE
EMILIE TRuONG
SéLECTION SEMAINE DE L'éTuDIANT / NOS éLuS.
> Addictions devant l’Éternel
LAuRA LE HOuéROu
Exposition Arts Plastiques. Quel est le lien entre le plaisir et l’addiction ? Dans un face à face avec les seringues et les couleurs, se créent des volumes comme autant d’invitations à connecter l’image au désir, entre aversion et attraction. Un travail sur les pulsions pour permettre à l’âme d’accéder à la purification au fur et à mesure que les pulsions se matérialisent en une création artistique à plusieurs facettes. A la lumière noire, la sculpture se métamorphose, irradiant par ses couleurs fluctuantes qui nous transcendent. L’œuvre en devient même une autre. L’artiste prend ainsi comme levier de réflexion les notions de conscient-inconscient. Celles-ci débouchent sur une interrogation autour de l’addiction dont le diagnostique très aléatoire, tend à confondre la dépendance et le désir réfléchi.
©Le Houérou
Visible jusqu’au 26 octobre à la Galerie des Publics des Abattoirs.
PAuLINE CONTANT
> Prière de toucher. Confessions d’usages.
©Crédit Photos Pauline Contant
L’encyclopédie des gestes. Projet coproduit avec l’Isdat et le Gmea. Le forum était pour les Romains la place publique où les citoyens se réunissaient pour marchander, traiter d’affaires politiques ou économiques. Véritable lieu de rencontre qui facilitait la vie sociale. Aujourd’hui, nous sommes face à une mutation de l’usage de l’espace public, face à la numérisation des savoirs et à l’évolution des outils de communication qui participent d’ailleurs à cette mutation. Comment le design peut-il questionner le lien social en s’appuyant sur les réseaux? En quoi les outils numériques peuvent participer à la transmission des savoirs ancestraux? Les forums en ligne ne pourraient-ils pas réintégrer nos lieux de vie? Il s’agit de mettre en commun réel et virtuel à partir d’un partage et d’une transmission des savoirs et des pratiques populaires. Un micro-espace éphémère, sorte de cabinet de curiosités mobile de ces savoir-faire, se matérialise dans le réel. Cette maisonnette se déplace dans l’espace public. Elle s’arrête, déploie son atelier et les activités peuvent commencer. Les gestes qui sont enregistrés par les webcams sont directement retranscrits sur le site internet du projet. Les informations sont classées et hiérarchisées en fonction de thématiques et de mots clés pour faciliter la recherche et alimenter l’Encyclopédie des Gestes virtuelle. Visible du 08 au 18 octobre 2014 à IPN et Lieu Commun. MUE
ŠFaustine Jacquot
MUSIQUE _/
©Brigade A4
PAR DJ NO BREAKFAST PLAYLIST miracle à TéLé -CHARGER
©Yvonne Calsou
EN VITRINE _
Nuit
Yvonne calsou
Nous avons invité Yvonne Calsou à investir la vitrine de notre atelier. Son installation en damier, aérienne et graphique, frémit à chaque fois qu’un curieux pousse la porte. Au recto : des encres - vues macroscopiques de pétales et de pistils - un travail tout en nuances de noirs et de blancs. Mais la particularité d’Yvonne, c’est d’avoir pensé a réaliser un verso pour que nous puissions nous aussi, depuis nos bureaux, profiter de son travail, autant que les passants depuis la rue. C’est le détail qui a conquis notre cœur! Cette poésie, elle l’explore à travers une kyrielle de médiums : des huiles, des encres, des craies, et la matière filmique. Ses théâtres d’ombres, empreintes d’une réalité qu’elle reproduit de façon quasi-photographique, donnent à voir la lumière et nous transporte tantôt dans les arbres, sur la houle, dans les fleurs, ou encore dans la campagne… jamais très loin de la la nature, et souvent sous un ciel obscur. Nous lui avons demandé si Blanchot ne l’avait pas traumatisé, si la nuit avait transformé sa vision du réel. Elle fait ici la lumière sur quelques pensées.
Année de naissance 1961 , naissance artistique ? C’est une longue histoire! Le déclic s’est fait en 1999. A cette époque j’étais ingénieur de formation et j’aidais des cadres chômeurs « longue durée » à retrouver un projet professionnel en leur faisant parler de leur rêve d’enfant. Il y a eu forcément un moment où la question du mien s’est posée car, au collège je ne me voyais que faire les Beaux-Arts ! Alors, j’ai commencé à prendre des cours de peinture, suivre des conférences. Puis de fil en aiguille, 10 ans après, j’ai franchi le pas en devenant artiste à temps plein... Exposer dans une vitrine donnant sur la voie publique a-t-elle influencé ton ins22 tallation ? Mettre de l’art dans une vitrine n’est
pas anodin ! C’est tenter de provoquer une rencontre artistique (même furtive) avec des passants pris par leur quotidien. Sans renier ma recherche plastique, j’ai donc essayé de concevoir Polyflore comme une installation qui séduise, questionne et donne envie de prendre le temps de regarder. Mais derrière la vitrine, il y a aussi les bureaux d’IF mag Brigade A4. C’était important que Polyflore soit aussi une œuvre pour ceux qui travaillent dans cet espace. J’ai joué donc sur la transparence des feuilles, la création de trouées vers la rue et les jeux de lumière. Tu vois dans les arbres torturés une métaphore de la condition humaine, une vision désenchantée ? J’ai commencé ma série Portraits d’arbre avec les platanes têtards de ma rue. La taille régulière des branchages crée des cicatrices qui donnent au tronc une forme quasi humaine ;
Platane Tétard
comme l’a dit Prévert « Les arbres et les bêtes / Les humains et leurs sœurs / ont les mêmes cicatrices de la vie… ». Derrière cette métaphore humaine, il y a une autre lecture en filigrane. Dans ces encres, les troncs semblent par endroit s’effacer dans le blanc de la feuille. L ‘arbre, symbole de puissance, de vitalité et d’éternité apparaît plutôt comme vulnérable et éphémère. Peut-être une vision plus inquiète, mais pas complétement désenchantée, sur notre monde et son avenir ? Pour une citadine, l’élément naturel semble omniprésent dans ta pratique ; un retour aux sources ?
Vitrine de l’atelier / Polyflore
©Brigade A4
C’est sûr, je ne peux pas renier mes racines terriennes! Je suis née et j’ai grandi dans une ferme en Normandie. Et j’avoue que malgré plus de 30 ans passés à Toulouse je me sens encore parfois « néo-citadine ». Cette présence de la nature n’est pas un retour nostalgique aux sources. C’est plutôt que, comme pour bien des artistes, ma création est nourrie du rapport au monde construit pendant l’enfance ; et le mien passe par la nature…
Entre l’éphémère et l’éternel... Plus sérieusement ce qui m’intéresse c’est de questionner le temps. Nous vivons dans un temps de plus en plus insaisissable. Aussi j’aimerais que mon travail permette au public de percevoir le temps. Dans la série Nocturne c’est le temps nostalgique du passé. Pour Polyflore où les fleurs semblent déjà se faner, c’est le temps qui nous entraine dans sa course. Mes installations comme Picture Window proposent d’être plutôt dans le temps de la contemplation...
©Yvonne Calsou
©Yvonne Calsou
Tu travailles beaucoup de scènes où le temps semble comme suspendu, dans quelle temporalité inscris-tu ton travail ?
Houle 5
En vitrine _/ Ta trousse à outil ? Un vieux pinceau chinois, de l’encre noire et beaucoup de chiffons. Mais pas n’importe lesquels 100% coton et bien usés pour être très doux et absorbants ! Et puis évidemment, mon ordi portable indispensable pour réaliser mes installations et mes vidéos ... Si tu avais carte blanche et un budget illimité ? Investir un lieu pour y créer un parcours visuel et sonore alternant clair/obscur, ombre et lumière, silence et ambiance sonore. Le thème serait le basculement du jour à la nuit ce moment entre chien et loup où tout change et où tout est possible. Bien sûr il serait aussi question du temps... Dernière frivolité ?
©Yvonne Calsou
Souvent on m’appelle Simone à la place d’Yvonne, alors pour une soirée déguisée chez une amie, j’ai décidé pour une fois d’en être une vraie. J’ai endossé lunettes, turban, boucles d’oreilles et robe année 50 et me suis transformée en... Simone de Beauvoir. Et comme intello ne veut pas forcément dire coincée, je me suis vraiment amusée!!!
©Laurence Skivée
PANOPLIE DIVINE
par Nolwenn DURAND/ /
«L’habit ne fait pas le moine», il assied le personnage. A la recherche d’ une silhouette auréolée de succès version miraculée ? Allez piocher du côté de la collection 2013 de la danoise Anne Sofie Madsen, qui dessine ses icônes modernes à l’aide de jeux de plis et de dégradés sfumatos couleur du temps. A vos pieds, on pense bien sûr à la Jésus-christique sandale de moine, plébiscitée par les fashionnistas depuis maintenant deux ans : les Birkenstocks de Phoebe Philo pour Céline ou la réinterprétation la plus onéreuse et la plus laide de l’histoire de la chaussure. Allez, on se la joue pénitent et on y va pieds nus. Pour les accessoires on sort son bâton de berger, version apéro et on oublie la couronne d’épines, trop douloureuse. On sertit son petit crâne des créations oniriques de Yiging Yin, styliste française d’origine chinoise, une surdouée diplômée des Arts Décoratifs et nommée depuis peu directrice artistique de Léonard. Qui pour nous donner un port dramatique entrelaçe de façon surprenante une couronne d’aubépine corail. Pour la note finale, le Saint Suaire s’impose. Pour un port de madone, on revêt les poétiques foulards d’Elsa Poux, qui pour sa marque éponyme «Ma Poésie», travaille un univers graphique aux motifs ethniques. Ainsi paré, devenez prophète de la mode, répendez la bonne parole et accédez au Panthéon du style. Amen.
©Ma Poesie
©Celine
Les Birkenstocks par Céline
Ma Poésie
MODE_/
Anne Sofie Madsen
©Anne Sofie Madsen
©Yiging Yin
Yiging Yin
au revoir.
ŠDiane Dal-Pra
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Sa na t i e ils 2, N a 3 N , ns n i t d p or com igna atio p9, ra ier, o / c ail. av str rol l-P men g, hie gm as S llu Que e Da Her ruon p T las ra a4@ ol I r an e tog ade Nic tas. erre , Di Mari lie ico o ph brig r, er F 29 , Emi , N e & / ouye a Hu Maud e p Blum y, ons rs. m é B ïr , ivé c rth ti eu his ni c t o 3 i ap Four vain , M z p e Sk err chbe rse fai r g e n e t i l c e t e r l / P y n e P In bi ue ud : S uiè Fo re ’à e tiq & A éro erq lke Lau qu asil ion nos s i m B ,E 4, si B at t rt d n auran ce nuanny e p1 p 2,ain ou, soci es e o i s s t D t s l F t é à , go uo ur al ’a vo rec n Di wen bor ast obe Jacq ate ne Ct, l éné b a f T l r No coll eak s: ine abo Yvon tan os t Br ie st ll l, Con s n n O No aph Fau co ze e ou i n t r s Dj tog 10, no ADmo uli à p a , o s M Ph tho tou s, , P Doc u r e Be ci à ann uéro lief r L o e e H R M da e r l L ou Ze ra p u e La omt c Le
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ne pas (se) jeter sur la voie publique
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