Mario Giacomelli L’ermite de Senigallia Vintages 1953-1968 GALERIE
AITTOUARES
GALERIE
B E RT H E T- A I T T O UA R E S
PA R I S
Io non ho mani che mi accarezzino il volto - Les sĂŠminaristes - Seminarians - circa 1963
Mario Giacomelli L’ermite de Senigallia Vintages 1953-1968
Textes Mario Giacomelli Jean Dieuzaide Véronique Bouruet-Aubertot
GALERIE AITTOUARES
GALERIE BERTHET-AITTOUARES
2, RUE DES BEAUX-ARTS, 75006 PARIS
29, RUE DE SEINE, 75006 PARIS
Toutes les photographies présentées dans cette exposition et reproduites dans cet ouvrage, sont des épreuves argentiques d’époque, des années 1953-1968, tirées par Mario Giacomelli lui-même.
All the photographs reproduced in this catalogue and presented in the exhibition, made between 1953-1968, are vintage silver prints made by Mario Giacomelli himself.
Nous remercions vivement : Mesdames Anna Giacomelli, Jacqueline Dieuzaide Messieurs Simone Giacomelli, Michel Dieuzaide Jean Claude Meinioux, Gianni Inzerillo Jean-Baptiste Huynh, Piercarlo Foddis Mesdemoiselles Aline Cannet, HÊlène Trandac Julie de Cabarrus, Iliana Kasarska, Christine Mattioli
L’intérêt que vous portez à mes photographies est pour moi chose très belle.
The interest you are taking in my photographs is a very beautiful thing to me.
Mario Giacomelli
Mario Giacomelli 1989 Š Jean Dieuzaide
Les grandes interrogations de Mario Giacomelli
Même en Italie,“ un air de mystère couronne la tête aux cheveux blancs ” de ce photographe à la fois peintre et poète. Peu de gens ont rencontré ce sage, indéracinable de sa ville natale ; pour lui la solitude est chose riche et belle. Il n’en aime pas moins la compagnie des autres et surtout des amis. Il se préserve des interviews : il les hait. Si bien que publications, articles et livres sur son œuvre sont rares face à la solide réputation internationale de ce provincial. De tout façon, tout ce qui peut être écrit sur son œuvre sera inférieur à la force qu’elle dégage. Depuis que je la connais, je n’ai pas encore rencontré une personne qui ne soit profondément interpellée et poursuivie par ces images admirables et terribles qui ébranlent les yeux : - par ces tirages judicieusement imprécis, presque surexposés parfois, et que le soi-disant initié pourrait confondre avec certains effets spéciaux dont l’indigence tapageuse réjouit seulement leurs auteurs, - par ces cadrages qui tranchent et taillent pour aller à l’essentiel, par ces contrastes extrêmes de tons ou ces grandes plages noires ou blanches qui prennent dans l’image un relief tout particulier, - par l’emploi de ce flash dont l’éclat surnaturel mais voulu brûle parfois les visages comme pour en faire une apparition, - par cette écriture qui gomme des éléments inutiles pour mieux en intensifier d’autres plus émotionnels, - par ces paysages souvent pris d’avion et dans lesquels Mario Giacomelli exprime une sensibilité de peintre, entraînant la photographie au-delà d’elle-même. Images abstraites devant lesquelles on s’interroge et où l’on reconnaît peu à peu arbres, haies ou maisons qui redonnent l’échelle ; puis les traces gravées dans la terre par la charrue de l’homme apparaissent. Mondrian n’est pas loin, on en parle à ce propos.
La réalité dont témoigne ce philosophe dépasse le réel de la photographie : il filtre, il creuse, il fouille par une réflexion nettement plus pénétrante et passionnée que celle trop souvent routinière du journaliste photographe. Avec une habilité d’une rapidité surprenante, au moment où il le veut et comme il le veut, il photographie l’invisible, traque l’impondérable, fige l’homme sur le seuil troublant des grandes interrogations spirituelles. Dans le silence du petit laboratoire de Senigallia, Mario Giacomelli continue sur sa lancée, il manipule et violente le matériau photographique, augmente visuellement la tension dramatique de l’image, sans céder à l’exigence du beau tirage ; le fond de l’image, dans ce cas précis, n’en aurait que faire. C’est sa manière de prendre ses distances avec ses sujets de prédilection, l’homme, l’amour, la terre, qu’il traite par séries accompagnées d’un bref commentaire : “ Je n’ai pas de mains qui me caressent le visage ”, à propos de la séquence sur les séminaristes, ou “ La mort viendra et aura tes yeux ”, pour celle sur les vieillards de l’hospice. Fedérico Fellini, cet autre magicien de la caméra n’est pas loin. Originaire de la même terre, il est poursuivi par les mêmes réflexions sur “ ces vies suspendues et brisées entre l’amour, la chair, la beauté, la fête et la corruption, la solitude et l’angoisse ”. Problèmes fondamentaux de l’existence et du mystère de la vie des hommes, un cri peut-être que Mario Giacomelli, ce survivant d’une poésie humaniste, veut nous faire entendre, une étymologie pour le mot photographie qui n’a jamais été aussi justifiée.
Jean Dieuzaide Extrait du catalogue de l’exposition Mario Giacomelli à la galerie du Château d’Eau à Toulouse, janvier 1985.
Mario Giacomelli’s Great Questionings
Even in Italy, “ an air of mystery crowns the white-haired head ” of this photographer, a painter and a poet at the same time. Few people have met this wise man, hooked on to his natal soil ; to him, solitude is a rich and beautiful thing. He is nonetheless attracted by the company of other people, especially his friends. Always keeping himself safe from interviews – he simply hates them – it is rare to find publications, articles or books about his works, in spite of the solid international reputation of this countryman. Anyway, whatever could be written about his work will be poorer than the strength radiating from it. Since I have discovered Giacomelli’s works, I have not yet found a single person not concerned and pursued by these admirable and terrible images upsetting the sight : - by those cleverly imprecise prints, at times nearly overexposed, and that a so-called initiated person could mistake for some special effects which obtrusive indigence only rejoices the one who made them. - by those centrings, cutting and trimming to get to the essential, - by those extreme contrasts in shades or those large black or white areas, gaining in the picture such special highlight. - by the use of the flash whose supernatural but deliberate brightness sometimes burns the faces as if to turn them into apparitions. - by this “ writing ” which erases useless elements in order to put intensity into more emotional ones. - by those landscapes, often taken from a plane, and in which Mario Giacomelli expressed a painter’s sensibility, carrying along the photography beyond itself. With abstract images in front of which one questions himself and gradually discovers trees, bushes, or houses, giving back the scale of things ; then the hollows made by men’s ploughs appear in the ground. Mondrian did not stand far from this…
The reality witnessed by this philosopher was beyond the reality of photography. He filtered, he dug, he excavated by a reflection much more penetrating than the often routine-driven one of the journalist. With a surprisingly fast skill, at the moment he chose and the way he chose, he shot the invisible, hunted for the imponderable, froze mankind on the disturbing threshold of great spiritual questionings. In the silence of his small laboratory in Senigallia, Giacomelli forged ahead, handling and distorting the photographic material, visually increasing the dramatic tension of the picture, without giving in to the requirements of a beautiful printing ; the essence of the picture, in this precise case, would not be affected by that. It was his way to stand back from his favourite subjects : Man, Love, Earth, which he dealt with in series accompanied with a brief comment : “ I don’t have hands caressing my face ” – about the series on seminarists, or “ death will come and it will have your eyes ” about the one on the old people’s home. Federico Fellini, that other camera magician, was not far either. Coming from the same land, he was followed by the same reflections on these “ suspended lives, crushed between love, flesh, beauty, festivity and corruption, solitude and anguish ”. In front of these fundamental problems of existence, and the mystery of Life, there might be a cry that Giacomelli wanted us to hear, an etymology for the word “ photography ” that had never been so legitimate.
Jean Dieuzaide (Extract from the catalogue of Mario Giacomelli’s exhibition in the galerie du Château d’Eau in Toulouse, January 1985)
Mario Giacomelli 2000 Š Jean-Baptiste Huynh
Enfant pauvre de l’Italie profonde, rien ne prédestinait Mario Giacomelli à devenir un grand nom de la photographie d’après guerre. Né à Senigallia, village des Marches situé sur l’Adriatique, Giacomelli, orphelin de père, travaille très jeune, dans une petite imprimerie qu’il dirigera ensuite tout au long de sa vie. Fou d’automobile, après un grave accident, il acquiert son premier appareil photographique en 1953. Il ne cessera dès lors, jusqu’à sa mort, d’en explorer les ressources expressives, exaltant les contrastes du noir et du blanc, solarisant, superposant les négatifs, intervenant directement au tirage. Pour autant, jamais il ne cherche à professionnaliser sa pratique ni à promouvoir sa production. S’il est reconnu par les grandes institutions, c’est notamment en 1963, grâce à l’initiative de Piero Racanicchi critique d’art à Turin. Celui-ci présente les photographies de Scanno à John Szarkowski qui acquiert l’ensemble et organise une exposition personnelle l’année suivante au Museum of Modern Art de New York. Malgré une reconnaissance internationale, la démarche de Giacomelli est celle d’un indépendant, autodidacte, mû par sa seule nécessité intérieure et qui reste attaché à son village natal et au rythme de la campagne des Marches. En solitaire, il arpente la réalité qui l’entoure et la transfigure, donnant une profondeur aux choses et aux gens sur lesquels son regard se pose. Ancrée dans le quotidien d’une Italie paysanne, son œuvre, à la fois onirique et au plus proche de l’humain, peut évoquer parfois le cinéma des réalisateurs néo-réalistes italiens, ses contemporains ; mais elle s’en détache par son essence graphique et sa fibre symbolique, comme en témoignent les titres que Giacomelli, poète, emprunte aux grands auteurs italiens pour nommer ses différents thèmes.
Véronique Bouruet-Aubertot.
As a humble boy of provincial Italy, nothing was predestining Mario Giacomelli to become a great name of post-war photography. Born in Senigallia, the village of the “ Marches ” located on the Adriatic, Giacomelli, a fatherless boy, started to work at an early age, in a little printing house he was then to run himself all along his life. A car lover at first, but injured by a serious accident, he got his first camera in 1953. Since then and until his death, he would never stop exploring the expressive resources of photography, glorifying the contrasts between black and white, making use of solarization, superimposing the films, directly working on the development. Yet, he never tried to make his practice a professional one, or to promote his production. If he was to be acknowledged by great institutions, it was notably in 1963, thanks to Turin art critic Piero Racanicchi. The latter offered the photographs taken in Scanno to John Szarkowski who bought the whole set and organised a personal exhibition in New York’s Museum of Modern Art the following year. In spite of his international acknowledgement, Giacomelli’s approach was an independent, self-taught one. The approach of a man only moved by his interior needs, and deeply rooted in his natal village and in the country rhythm of the “ Marches ”. As a loner, he paced up and down his surrounding reality and transfigured it, giving a special depth to things and people on which he laid his eyes. Deeply rooted in everyday rural Italy, his work, both dreamlike and closer than anything to humankind, could somehow call to mind neo-realist Italian cinema, the work of his contemporaries. But it stood away from it by its graphic essence, and symbolic feeling, as in the titles for his series that Giacomelli, as a poet, borrowed from great Italian authors.
Véronique Bouruet-Aubertot.
Les premières oeuvres Early Works
Je voudrais que dans mes photographies, il y ait une tension entre lumière et noirs qui se répète jusqu’à trouver une signification.
I would like a tension between light and black to repeat itself in my photos, until it finds a meaning. M. G.
Don Michele - 1954
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L’uomo e il suo mondo - 1955
L’uomo e il suo mondo - 1955
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Nature morte à l’ail - Still life with garlic circa 1958
Nature morte Ă la pomme - Still life with apple - circa 1955
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Portrait - Portrait - circa 1954
Mains - Hands - circa 1956
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Nature morte - Still life - circa 1955
Nature morte - Still life - circa 1955
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Elvira - circa 1955
Portrait de jeune fille - Portrait of a Young Lady - circa 1954
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Il mare - circa 1959
Il mare - circa 1959
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Il mare - circa 1959
Il mare - circa 1959
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Il mare - circa 1959
Loreto, cathĂŠdrale de nuit - Loreto, Cathedral by Night - circa 1959
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A Silvia - circa 1964
Avant chaque déclic, il y a un échange silencieux entre objet et âme, il y a comme une entente pour que la réalité ne ressemble pas à une photocopie, mais qu’elle soit suspendue dans un temps qui n’a pas de temps afin de développer à l’infini la poésie du regard qui est pour moi, signe et forme de l’inconscient.
Before each trigger, there is a silent exchange between object and soul, there is something like an agreement not to make reality look like a photocopy, but to let it hanging in a time without a time, in order to endlessly expand the poetry of the eyes, which is, to me, a sign and shape of the unconscious. M. G.
Portrait - circa 1964
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La bibliothèque de Giacomo Leopardi - Giacomo Leopardi’s Library - 1964
La fenêtre de la maison de Giacomo Leopardi - Window, Giacomo Leopardi’s House - circa 1964
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Les hospices - 1955, 1958 Old People’s Homes
Ainsi la vie s’en va sans bonheur : richesse inutile mal dépensée.
There goes life, without happiness : A useless ill-spent wealth. M. G.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi - 1955, 1958
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Verrà la morte e avrà i tuoi occhi - 1955, 1958
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi - 1955, 1958
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Verrà la morte e avrà i tuoi occhi 1955, 1958
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi 1955, 1958
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Lourdes - 1957
Je renouvelle les choses d’hier et bois dans le verre de l’amertume où j’ai toujours bu. La vie continue. Appelles-tu cela une vie?
I endlessly repeat things of yesterday and drink from the glass of bitterness from where I have always drunk. Life goes on. Can you call this a life? M. G.
Lourdes - 1957
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Lourdes - 1957
Les séminaristes - 1962, 1964 Seminarians
Le langage devient trace, nécessité, esprit dans lequel la forme se dégage non pas de l’extérieur mais de l’intérieur, en un processus créatif.
Language becomes a trace, a necessity, a spirit in which the shape emerges not from the exterior but from the interior, in a creative process. M. G.
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Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
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Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
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Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964 Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
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Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964 Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
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Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964 Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
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Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
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Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
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Io non ho mani che mi accarezzino il volto - 1962, 1964
Scanno - 1958, 1960
Le flou, le mouvementé, le grain, le blanc “ grignoté ”, le noir dense, sont comme une explosion de la pensée, qui donne de la durée à l’image, afin qu’elle se spritualise en harmonie avec la matière, avec la réalité pour documenter ainsi l’intériorité, le drame de la vie.
The out of focus, the undulating, the grain, the “ nibbled ” white, the dense black, are explosions of the thought, giving duration to the picture, so as to enable it to spiritualise in harmony with the material, with reality, to record the interiority, the drama of life. M. G.
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Scanno - 1958, 1960
Scanno - 1958, 1960
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Puglia - 1958, 1960
Pour moi qui me sers d’un appareil photo, il est intéressant de quitter le plan horizontal de la réalité, d’avoir la possibilité d’un dialogue stimulant, afin que les images gardent une respiration unique.
To me, as a camera user, it is interesting to leave the horizontal plane of reality, to have the opportunity of a stimulating dialogue, so that the images can keep a unique breath. M. G.
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Puglia - 1958, 1960
Puglia - 1958, 1960
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La Buona Terra - 1964, 1966
Réécrire les choses en changeant le signe, la connaissance habituelle de l’objet, donner à la photographie une pulsation émotionnelle nouvelle.
To rewrite things changing the sign, the knowledge of the object, to give photography a new emotional pulsation. M. G.
La Buona Terra - 1964, 1966
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La Buona Terra - 1964, 1966
La Buona Terra - 1964, 1966
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La Buona Terra - 1964, 1966
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Les Gitans - circa 1958 Gypsies
Quand je décide d’affronter un sujet il faut que je trouve quelque chose qui m’intéresse, qui soit lié à ce que je suis.
When I decide to face a subject, I have to find something that interests me and that is related to what I am. M. G.
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Les Gitans - Gypsies - circa 1958
Les Gitans - Gypsies - circa 1958
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Les Gitans - Gypsies - circa 1958
Un Homme, une Femme, un Amour - 1960, 1961 A Man, a Woman, a Love
Quand j’ai senti le parfum des fleurs et la fraîcheur de ta chair, j’ai compris que tout est amour.
When I smelt the scent of flowers and the coolness of your flesh, I understood that everything is love. M. G.
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Un uomo, una donna, un amore - circa 1960, 1961 Un uomo, una donna, un amore - circa 1960, 1961
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Un uomo, una donna, un amore - circa 1960, 1961
Un uomo, una donna, un amore - circa 1960, 1961
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Nu - Nude - 1957
Paysages - circa 1960 Landscapes
J’ai balayé rêves, feuilles et toute chose : mais la plaine semblait de marbre, elle faisait peur.
I swept away all dreams, leaves, and every thing : but the plain seemed to be insensitive marble, a frightening plain. M. G.
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Metamorfosi della terra - circa 1960
Metamorfosi della terra - circa 1960
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Metamorfosi della terra - circa 1960
Metamorfosi della terra - circa 1960
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Metamorfosi della terra - circa 1960
Metamorfosi della terra - circa 1960
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Metamorfosi della terra - circa 1960
Metamorfosi della terra - circa 1960
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Metamorfosi della terra - circa 1960
Metamorfosi della terra - circa 1960
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Metamorfosi della terra - circa 1960
Metamorfosi della terra - circa 1960
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Motif suggéré par la coupe de l’arbre - 1967, 1968 Motif Suggested by the Cut of the Tree
Et si l’écorce est malade? Je la cacherai dans les trous sombres du jardin : après les pluies il y aura la lune pour chacun.
And what if the bark is rotten? I will hide it in the dark holes of the garden : when the rains are gone, the moon will be there for every one. M. G.
Il volto della natura - circa 1967, 1968
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Il volto della natura - circa 1967, 1968
Principales expositions personnelles - Musées et institutions 2003 2002 2001 1998 1996 1995 1992 1991 1990 1989 1988 1987 1986
1985 1984
1983 1982 1981 1980 1978 1975 1973 1972 1969 1967 1966 1964 1960 1959
Festival Europalia 2003, Mundaneum, Mons. Poesia come realità, Museo del Santo, Padoue. Mario Giacomelli, retrospective au Palazzo delle Esposizioni, Rome. Le Stagioni di Mario Giacomelli, Senigallia. La stessa terra, mostra Leopardina, Centro Culturale di Milano, Milan. “ Io sono nessuno ”, Institut Italien d’Art - exposition, débat, projection, Louvre, Paris. Mario Giacomelli Fotografien, Museum Sankt Ingbert Albert Weisgerben Stiftung. Mario Giacomelli : fotografie 1952-1955, Museum Ludwig, Cologne. Mario Giacomelli, Museo d’Arte Contemporanea, Castello di Rivoli, Turin. Mario Giacomelli, Musée d’Art Contemporain, Nice. Palazzo del Cinema, Lido de Venise. Mario Giacomelli, Photographe 1954-1980, Institut Culturel, Munich Musée de l’Elysée, Lausanne. Carrera de Fotografìa, Escuela Superior de Dibujo, Buenos Aires. International Center of Photography, New-York. Metropolitan Museum, Tokyo. Museum of Fine Art, Houston. Le Centre National de la Photographie, Paris. Piccole storie di terra, Palazzo dei Congressi, Florence. Musée National des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou. Mario Giacomelli. Über die Magie des Alltäglichen und Landschaftsbilder, Museum Kulturhaus, Graz. Centre National de la Photographie, Palais de Tokyo, Paris Mario Giacomelli. Über die Magie des Alltäglichen und Landschaftsbilder, Fotogalerie Wien,Vienne. Neue Galerie der Stadt Linz Wolfgang Gurlitt Museum, Linz. DLI Museum & Art Center, Aykely Heads, Durham. Carmarthern Museum, Galles. Museum Bowdoin College, Brunswick (Maine). Galerie Municipale du Château d’Eau, Toulouse. Les Photographies de Mario Giacomelli, Musée Nicephore Niepce, Chalon-sur-Saône. Centre Niçois de Photographie Documentaire, Nice. Mario Giacomelli fotographie 1955-1984, Centro Internazionale di Brera, Milan. Camera International, Amsterdam. Musée Pouchkine, Moscou. XV Rencontres Internationales de la Photographie, Salle Capitulaire, Arles. Mario Giacomelli : a Retrospective 1955-1983, Exposition itinérante en Grande-Bretagne et en Irlande de 1983 à 1985. Exposition Fourth Annual International Fine Art Photography, Aipad, New-York. Galleria Comunale d’Arte Contemporanea, Arezzo. Accademia delle Belle Arti, Urbin. Palazzo della Pilotta, Parme. Fotografie di Mario Giacomelli, Accademia Americana, Rome. Victoria and Albert Museum, Londres. Fotografie Mario Giacomelli, Internationaal Cultureel Centrum, Anvers. Bibliothèque Nationale, Paris. Mario Giacomelli, Palais Strozzi, Florence. Groupe Photographique La Soffita, Florence. Biblioteca Italiana, Prague. Mostra antologica di Mario Giacomelli, Espace du Broletto, Novara. Museum of Modern Art, New-York. XII Triennale di Milano, Palazzo dell’Arte, Milan. Paesaggi e nature morte di Mario Giacomelli, Biblioteca Comunale, Milan.
Biographie 1925 1934 1938 1945-46 1952 1953 1954
1956-58
1959-60
1961-63 1964 1965-67
1968 1980 1981-85 2000
Naissance de Mario Giacomelli à Senigallia, petite ville balnéaire des Marches. Mort de son père. Mario Giacomelli accompagne sa mère qui travaille à l'hospice. Entre comme aide dans une imprimerie ; utilise le matériel de rebut (papier, colle, encre, caractères usés) pour fabriquer ses premiers tableaux. Un bombardement détruit l'imprimerie dont il est devenu co-propriétaire; il la reconstruit, poursuit son travail d'imprimeur. Ecrit ses premiers poèmes. Participe à des courses automobiles. Abandonne la course automobile après un grave accident. Achète un appareil photo qu'il modifie, installe un laboratoire et travaille ses développements (le rapport des noirs et des blancs). Se lie avec le photographe Giuseppe Cavalli, animateur d'un groupe de photographes amateurs. Commence à travailler sur la vie d'hospice “ Vita d’ospizio ”. Paysages, natures mortes. Un envoi de photographies à l'exposition de Castelfranco Veneto lui vaut un premier prix. On le présente comme " l'homme nouveau de la photo ". Se lie brièvement avec le groupe de photographes " la Bussola ". Achève sa première série sur la vie d'hospice. Etudes de nus. Voyages. 1957 séjour dans les Abruzzes à Scanno dont il fait le " portrait ". Photos dans un village des Pouilles. Portraits des romanichels de Senigallia. Rencontre avec Luigi Crocenzi (fondateur en 1954 du Centro culturale per la fotografia), interessé par la veine narrative des œuvres de Giacomelli. Rencontre décisive avec Elio Vittorini dont il illustre le roman Conversazione in Sicilia ; intérêt commun pour le montage, les techniques du cinéma néo-réaliste. Photographies des séminaristes de Senigallia. Exposition de ses photos à la Photokina de Cologne. Acquisition des photos de Scanno par le Museum of Modern Art, New York. Cycle de photos sur la terre et les saisons. Vit pendant un an au milieu des paysans dont il suit le travail. Nouvelle série de photographies sur l'hospice de Senigallia. Photos " abstraites " d'arbres coupés (explicite ses références aux peintres Munch, Picasso, Klee, Burri). Photographies de séminaristes exposées au Metropolitan Museum of Art à New York. " Chantier du paysage "; amitié avec le peintre Alberto Burri. " Caroline Benson ", récit photographique sur le souvenir, d'après le poème d'Edgar Lee Masters. Jusqu'à cette date, nombreuses expositions à l'étranger (Canada, Angleterre, Belgique, Etats Unis). Importante exposition à Parme, à l'initiative d'Arturo Carlo Quintavalle. Il reçoit la consécration officielle de " Maître de la photographie ". Analyse son oeuvre et réorganise ses photos dont il dégage de plus en plus le lyrisme. Continue d’écrire des poèmes. Série de photographies en couleurs. Son Oeuvre ne cesse d’être exposée. Mario Giacomelli meurt en novembre, à Senigallia.
Biography 1925 1934 1938 1945-46 1952 1953 1954
1956-58
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1961-63 1964 1965-67
1968 1980 1981-85 2000
Birth of Mario Giacomelli in Senigallia, a little seaside town in the “ Marches ”. Death of Giacomelli’s father. Giacomelli follows his mother who works in an old people’s home. Starts as an assistant in a printing house ; he uses the rejects (paper, glue, ink, block letters) to make his first compositions. A bombing destroys the print house he has now become a joint owner of. He starts writing his first poems. He takes part in car races. He gives up car races after a serious accident. He buys a camera that he alters, settles a laboratory, and works on his prints (especially on the connections between blacks and whites). He becomes a friend of photographer Giuseppe Cavalli, the leader of a group of amateur photographers. He starts to work on life in the old people’s home, “ Vita d’ospizio ”. Photos of landscapes, still lives. He wins a first prize with the photographs he has sent to the Castelfranco Veneto Exhibition. He is introduced as the “ new photograph man ”. He briefly associates with the “ Bussola ” group of photographers. He ends his first series about life in old people’s homes. He makes studies of nudes. Travels. 1957 : travels to Scanno, in the Arbrusses, makes his “ portrait ”of Scanno. Photos in a village of the “ Pouilles ”. Portraits of Gypsies in Senigallia. Meets Luigi Crocenzi (founder in 1954 of the “ Centro Culturale per la fotografia ”), who is interested in the narrative strength in the works of Giacomelli. Decisive meeting with Elio Vittorini whose novel Conversazione in Sicilia he illustrates. Shares with him a common interest in editing, and the techniques of neo-realist cinema. Photographs of the seminarians in Senigallia. Exhibition of his photos at the “ Photokina ” in Cologne. The New York Museum of Modern Art purchases the Scanno photos. Series of photos about Earth and Seasons. He lives for one year among the country men, following their work. New series of photos about Senigallia’s old people’s home. “ Abstract ” photos of chopped down trees (acknowledges references to Munch, Picasso, Klee, Burri). His seminarians are exhibited in the New York Metropolitan Museum of Art. “ Landscape site ”. Becomes friend with the painter Alberto Burri. “ Caroline Benson ”, photographic narration about memory and recollection, based on a poem by Edgar Lee Masters. Until this year, numerous exhibitions abroad (Canada, England, Belgium, USA). Important exhibition in Parma, on Arturo Carlo Quintavalle’s initiative. He gets the official consecration of “ Master of Photography ”. Analyses his work, reorganises his photos, which lyricism he emphasises more and more. Goes on with poem writing. A series of colour photos. His works are continually exhibited. November, he dies in Senigallia.
Index
Textes ...................................................................................................... p. Texts
7
Les premières œuvres ............................................................................ p. 14 Early Works A Silvia – circa 1964 ............................................................................. p. 32 Les hospices- 1955, 1958 ......................................................................... p. 36 Old People’s Homes Lourdes – 1957 ........................................................................................ p. 42 Les séminaristes – 1962, 1964 ................................................................. p. 45 Seminarians Scanno – 1958, 1960 ................................................................................. p. 65 Puglia – 1958, 1960 .................................................................................. p. 74 La Buona Terra – 1964, 1966 ................................................................... p. 80 Les Gitans - circa 1958 .......................................................................... p. 90 Gypsies Un Homme, une Femme, un Amour - 1960, 1961 ................................. p. 95 A Man, a Woman, a Love Paysages – circa 1960 ............................................................................. p.100 Landscapes Motif suggéré par la coupe de l’arbre - 1967, 1968 .............................. p.113 Motif Suggested by the Cut of the Tree. Principales expositions personnelles - Musées et institutions .......... p.119 Biographie .............................................................................................. p.120 Biography
Maquette Bruno Cigoi et Bertrand Hugues.
Photographies de Mario Giacomelli © Mario Giacomelli héritiers Senigallia / courtesy Photology Milano Portrait de Mario Giacomelli, 2000 © Jean-Baptiste Huynh Portrait de mario Giacomelli, 1989 © Jean Dieuzaide © Editions Berthet-Aittouarès
Achevé d’imprimer sur les presses de Stella Arti Grafiche, Italie en octobre 2004. Contact Paris : 01 40 59 83 27
ISBN 2-95-14-51-3-4-2
Dans la même collection : - Mario Giacomelli, Vintages 1954-1965, ed. Galerie Berthet-Aittouarès, 2001 - John Craven, 200 Millions d’Américains ou l’Amérique des années 60, ed. Galerie Berthet-Aittouarès, 2002 - Daniel Frasnay, Photographies, ed. Galerie Berthet-Aittouarès, 2003
2 , rue des Beaux-Arts, 75006 Paris tél: 01 40 51 87 46 fax: 01 46 34 01 99 contact@aittouares.com - www.aittouares.com
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Scanno - 1957, 1959