Les Années 68

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Les années 68

Ressources documentaires

Actualité éditoriale, ressources documentaires et extraits de romans disponibles à la Bibliothèque universitaire


Sommaire

Actualité éditoriale .......................................................... 2 Autres ressources documentaires ................................................................ 8 Extraits de romans ........................................................ 13

Date de dernière mise à jour : 30 mai 2018


ACTUALITE EDITORIALE

Ouvrages en sciences politiques ARTIERES Philippe, GIRY Emmanuelle et PERROT Michelle, 68 : les archives inédites du pouvoir, l’Iconoclaste, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 Soi Une présentation et une analyse des événements de mai 1968, à travers les archives de l’Etat.

BOUGEARD Christian, Les années 68 en Bretagne : les mutations d’une société (1962-1981), Presses universitaires de Rennes, 2017. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 BOU COLLECTIF DE LA GRANDE COTE, Lyon en luttes dans les années 68: lieux et trajectoires de la contestation, Presses universitaires de Lyon, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 Lyo Les événements de mai 1968 ont eu de fortes répercussions sur la région lyonnaise, où se sont déroulés certains épisodes décisifs de la crise.

DORMOY-RAJRAMANAN Christelle, GOBILLE Boris, NEVEU Érik et PLENEL Edwy, Mai 68 par celles et ceux qui l’ont vécu, Éditions de l’Atelier, Edde l’Atelier Médiapart, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja0.1 Mai Au fil de six séquences, l’ouvrage rassemble une sélection de témoignages parmi les 300 reçus lors d’un vaste appel lancé entre juin et septembre 2017. L’ensemble permet de rendre compte de ce que furent les événements de mai 1968 et de montrer en quoi ils ont radicalement changé le pays et les destins individuels.

FILLEULE Olivier et SOMMIER Isabelle, Marseille années 68, Presses de Sciences Po, Sciences Po les presses, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 MAR 2


Une plongée dans les années 1960 à Marseille, cité longtemps marquée par la puissance du PC et de la CGT dans le monde syndical, mais aussi par les chrétiens de gauche et marxistes. L’ouvrage fait la lumière sur le rôle d’avantgarde de la ville dans les luttes féministes, le mouvement homosexuel ou la défense des immigrés.

GOBILLE Boris, Mai 68, Nouvelle édition, La Découverte, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 GOB Un nouveau regard sur les multiples dimensions de mai 68 à travers les travaux d’historiens, de politistes et de sociologues. L’auteur restitue ce moment critique dans l’histoire de France. Il met l’accent sur ce qui, à cette époque, tient au refus d’accepter comme une fatalité les rapports sociaux et l’ordre symbolique existants.

HOURMANT François, Les années Mao en France: avant, pendant et après mai 68, O. Jacob, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 HOU Entre 1966 et 1976, un grand nombre d’artistes et d’intellectuels français se sont enthousiasmés pour la révolution culturelle de Mao. L’historien analyse les causes de cet engouement pour le modèle chinois en le resituant dans le contexte de crise politique, sociale et culturelle de la France dans la période de mai 1968.

LEGOIS Jean-Philippe, 33 jours qui ébranlèrent la Sorbonne : les années 68, Syllepse, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 LEG L’historien raconte les 33 jours d’occupation de la Sorbonne du 3 mai au 16 juin 1968. Aborde la crise universitaire, le syndicalisme étudiant, la grève généralisée et l’organisation intra-muros ou encore la renaissance de l’institution après 1968. L’ouvrage est illustré de nombreux documents d’archives, tracts, affiches et photographies.

LESCHI Didier et MORDER Robi, Quand les lycéens prenaient la parole: les années 68, Syllepse, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 LES Retour sur les événements de mai 68 et sur l’engagement des lycéens français lors des mouvements sociaux de mai 1968 à la fin des années 1970. Traite de l’organisation des assemblées, des grandes mobilisations et 3


revendications et de la situation politique et économique. Illustré de tracts, de journaux, de dessins et de témoignages.

LOYER Emmanuelle, L’événement 68, Flammarion, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 LOY Pour sortir du double discours habituel sur mai 1968, pieux et nostalgique ou vindicatif et injuste, l’historienne propose les documents qui, sur le moment même, ont constitué le mouvement de mai. C’est au cœur de ces tracts, déclarations, slogans ou procès-verbaux de manifestations que l’atmosphère d’une révolution de la rue peut se ressentir.

MARTIN Jean-Philippe historien, Des « mai 68 » dans les campagnes françaises ?: les contestations paysannes dans les années 1968, L’Harmattan, 2017. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 MAR Les années 1968 évoquent les étudiants, quelquefois les ouvriers, mais rarement les agriculteurs. Pourtant, des luttes paysannes majeures se déroulent dans l’Ouest et le Languedoc-Roussillon. Elles sont massives, fréquentes et novatrices : grève du lait, guerre du vin, lutte du Larzac ... Certaines prennent même une dynamique régionaliste et trouvent un large écho dans la société. Des paysans contestataires remettent alors en cause les syndicats majoritaires et défendent la nécessité d’un syndicalisme d’action démocratique, refusent le corporatisme, entrent en lutte contre la politique agricole des gouvernements voire se disent anticapitalistes. D’autres, moins engagés, empruntent au registre de la contestation et en reprennent le répertoire d’actions, les thèmes ou les alliances. Pourquoi et comment émerge un courant contestataire dans le monde paysan ? Qu’est-ce qui fait sa spécificité ? Quelles ont été ses évolutions ? Que reste-t-il aujourd’hui des débats portés par ces contestations ? En quoi la Confédération paysanne en est-elle l’héritière ? Voilà les principales questions abordées par cet ouvrage.

PAVARD Bibia, Mai 68, PUF, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.0 PAV S’arrêtant d’abord sur les contextes d’émergence d’une contestation multiforme, B. Pavard décrit comment se sont embrasées les villes et les campagnes. Cinquante ans après, l’auteure explique pourquoi cet évènement suscite autant de polémiques à l’heure actuelle et aborde ses enjeux mémoriels.

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STORA Benjamin, 68, et après: les héritages égarés, Stock, 2018. BU Salle de Droit et Sciences Politiques : Ja1.2 STO L’historien revient sur l’histoire de la gauche française depuis les événements de mai 68, analyse la manière dont le Parti socialiste a utilisé les aspirations de cette période et s’interroge sur la décomposition de ce parti au XXIe siècle, à travers son propre parcours de militant, ses rencontres avec L. Jospin ou encore J.-M. Mélenchon, ses souvenirs, des anecdotes, entre autres.

Ouvrages en sciences humaines et sociales

BADIOU Alain, On a raison de se révolter : mai 68 revisité, Fayard, 2018. BU Salle de Sciences Humaines : 13:32 BAD A travers une analyse des enjeux de mai 1968 et de son propre vécu des événements, le philosophe prouve qu’il est toujours d’actualité de se révolter au nom de ses opinions et appelle à refuser l’impératif capitaliste de vivre sans idée. Selon lui, c’est avec cette conviction que commence la vraie politique.

BANTIGNY Ludivine, 1968: de grands soirs en petits matins, Éditions du Seuil, Seuil, 2018. BU Salle de Sciences Humaines : 944.087 BAN. L’historienne restitue l’énergie des luttes, des débats et des espoirs portés par les acteurs de mai 1968. Se fondant sur les archives françaises, elle évoque les ouvriers, les étudiants mais aussi les paysans, les artisans, les artistes et les policiers qui participèrent aux événements, d’un côté ou de l’autre des barricades. Elle met en lumière la diversité des protagonistes et leurs pratiques.

CHAMBARLHAC Vincent, HAGE Julien et TILLIER Bertrand, Le Trait 68 : insubordination graphique et contestations politiques 1966-1977, Citadelles & Mazenod, 2018. BU Salle de Sciences Humaines : 74(44)(091) CHA. Le mouvement contestataire de mai 68 est étudié à travers l’analyse du style graphique (slogans, images, graphies) qui se forge dans ce contexte de confrontation internationale des idées et des idéologies. Etayée par un 5


important corpus iconographique, l’étude est ponctuée de développements sur des personnalités iconiques et des moments clés de mai 1968.

LANGAUTIER Pascale de et WARREN Inès de, Femmes et filles: mai 68, Herne, 2018. BU salle de sciences sociales Des intellectuelles, artistes et femmes engagées reviennent sur la place occupée par les femmes en mai 1968. Elles tentent de décrypter l’héritage du mouvement sur les plans sociétal, politique et culturel, mais aussi sur ceux de l’éducation et de l’enseignement, et offrent une réflexion sur la place et la représentation des femmes et sur l’évolution de leur statut depuis cette époque.

RAIMOND-DITYVON Claude, CAUJOLLE Christian et CHEVAL François, Mai 68: état des lieux, André Frère éditions, 2018. BU Salle de Sciences Humaines : 77.04 DIT Le 3 mai 1968, le photographe C. Dityvon entend à la radio le récit des premiers heurts entre la population et la police. Dès le lendemain, il se rend dans les rues de Paris pour accompagner le mouvement, immortaliser les faits, rendant compte des ambiances, des discussions et des slogans qui portèrent les événements.

Ouvrages en littérature

BAILLY Jean-Christophe, Un arbre en mai, Seuil, 2018. BU salle de lecture : 840"19" BAIL 7 Arb

COATRIEUX Jean-Louis, Enfants de 68, la Part commune, 2017. BU salle de lecture : 840"20" COAT 7 Enf.

DREYFUS Pauline, Le déjeuner des barricades, Bernard Grasset, 2017. BU salle de lecture : 840"20" DREY 7 Dej

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GOBILLE Boris, Le mai 68 des écrivains : crise politique et avantgardes littéraires, CNRS Éditions, 2018. BU salle de lecture : 840.09 GOB

HAMEL Jean-François, Nous sommes tous la pègre : les années 68 de Blanchot, les Éditions de Minuit, les éditions de Minuit, 2018. BU salle de lecture : 840"19" BLAN 8 HAM

THOMAS Chantal, Cafés de la mémoire : récit, Points, 2017. BU salle de lecture : 840"19" THOM C. 7 Caf Bandes dessinées

BOURSEILLER Christophe et JAKE, Les situationnistes : la révolution de la vie quotidienne (1957-1972), le Lombard, 2017. BU salle de lecture : BD-AF BOU

DUVAL Fred, PECAU Jean-Pierre, MR FAB et DAMIEN, Mai 68, Delcourt, 2018. BU Espace BD

ELFO, La faute à 68 : chroniques des années rebelles, les Enfants rouges, 2007. BU Espace BD : BD-AF ELF Chronique des années 1960 à Milan, quand la répression se fait plus dure contre les groupes de la gauche dissidente.

ROTMAN Patrick, La Veille du grand soir : mai 68, Seuil Delcourt, 2018. BU salle de lecture : BD ROT

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La 4e de couverture indique : « Il y a un demi-siècle, au printemps 1968, les Français ont été saisis d’une étrange crise existentielle. A travers le regard d’un étudiant mêlé par hasard à l’engrenage du mouvement, le lecteur participe à toutes ces journées depuis les coulisses. Il côtoie Cohn-Bendit, Geismar ou Weber, grimpe sur les barricades, écoute la logorrhée verbale qui s’empare du théâtre de l’Odéon... En contre-point, La Veille du grand soir montre ce qui se passe au sommet de l’Etat : les affrontements entre de Gaulle et son premier ministre Pompidou, les décisions prises à la Préfecture de police ou place Beauvau... »

WARNAUTS Eric et RAIVES, Sous les pavés, Le Lombard, 2018. BU - Espace BD : BD WAR Paris, mai 1968. La capitale est secouée par les manifestations et les grèves générales rassemblant étudiants et ouvriers.

AUTRES RESSOURCES DOCUMENTAIRES

Ouvrages en sciences humaines et sociales

DEBAILLY Renaud, La critique de la science depuis 1968 : critique des sciences et études des sciences en France après Mai 68, Hermann, 2015. BU salle de sciences sociales : 301.188:165 DEB

MERCIER Charles, René Rémond et Nanterre : les enfantements de 68 contribution à l’histoire d’un universitaire et d’une université iconiques (1968-1976), Le Bord de L’Eau, 2016. BU salle de sciences sociales : 306.43 MER, O 296797

ORAIN Olivier, Les « années 68 » des sciences humaines et sociales, Publications de la Sorbonne, 2015. BU salle de sciences sociales : 301.09 Ann

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PAGIS Julie, Mai 68, un pavé dans leur histoire : événements et socialisation politique, Presses de Sciences Po, 2014. BU salle de sciences sociales : 301.188:355 PAG

VIOLEAU Jean-Louis, Jean Baudrillard, Utopie, 68 et la fonction utopique, Sens & Tonka, 2013. BU salle de sciences sociales : 301.199 BAU 8 VIO Ouvrages en littérature

BEAUVOIR Simone de, Tout compte fait, Gallimard, 1972. BU salle de langues et littératures : XD 8417

BRISAC Geneviève, Voir les jardins de Babylone, L’Olivier, 1999. BU salle de langues et littératures : 840"19" BRIS 7 Voi C’est l’amour qui est trop grand, pas toujours supportable, je crois que tout le malheur vient de là. " Années 60. Loin du Paradis, les enfants de Bob Dylan et de Rosa Luxemburg inventent des jeux innocents – baisers volés, poèmes griffonnés au dos d’un cahier, trèfles à quatre feuilles que l’on cueille dans les jardins publics. La solitude grandit, mais peu importe, puisque la Révolution est pour demain. Années 80. Nouk a vingt-cinq ans, un amoureux (Berg), un bébé (Eugenio), des amies féministes, un travail, une maison. Et tout cela l’étonne. C’est alors qu’on lui propose de participer à une enquête sur la vie sexuelle des Françaises. Nouk accepte, évidemment. Quitte à le payer très cher. Elle qui rêvait de Syracuse, la voici confrontée au puzzle qu’est devenue son existence. Le hasard viendra y mettre bon ordre, sous la forme d’une jeune femme au sourire impitoyable. Mais il n’y a pas de hasard, et le seul ordre qui vaille est celui de la littérature, quand les mots se répondent comme les paroles d’une chanson.

COMBES Patrick, Mai 68, les écrivains, la littérature, l’Harmattan, 2008. BU salle de langues et littératures Essai qui s’interroge sur la littérature d’avant mai 1968 et qui aborde l’activité critique des écrivains en mai-juin, leurs propositions de réformes pour la 9


production, l’édition et l’enseignement de la littérature. Evocation du retour du littéraire et du mythe romanesque de Mai 68. Enfin, bilan des effets concrets, immédiats de Mai dans les champs étudiés et de ses influences à plus long terme.

ERNAUX Annie, Les années, Folio, 2010. BU salle de langues et littératures : 840"19" ERNA 7 Ann « La photo en noir et blanc d’une petite fille en maillot de bain foncé, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes étendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux fermés, la tête légèrement penchée, souriant. Une épaisse natte brune ramenée par-devant, l’autre laissée dans le dos. Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d’Ambre Solaire, d’échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Au dos : août 1949, Sotteville-sur-Mer. » Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux nous fait ressentir le passage des années, de l’après-guerre à aujourd’hui. En même temps, elle inscrit l’existence dans une forme nouvelle d’autobiographie, impersonnelle et collective.

GARY Romain, Chien blanc, Gallimard, 1972. BU salle de langues et littératures : 840"19" GARY 7 Chi

MALRAUX André, Malraux face aux jeunes: Mai 68, avant, après entretiens inédits, Gallimard, 2016. BU salle de langues et littératures : 840"19" MALR 7 Mal La 4è de couv. indique : « - Pourquoi faut-il attendre l’âge de quarante ans pour être écouté ? André Malraux - Avec votre question m’apparaît ceci : en réalité ce qu’on a à dire d’important, on le dit toujours à des jeunes gens. » L’Europe et sa construction, le communisme, les héroïnes romanesques, Dieu, la révolution et les barricades...Questionnné par des étudiants quelques mois avant Mai 68, puis en conférence de presse peu après les évènements, André Malraux se prononce."

MERLE Robert, Derrière la vitre, Gallimard, 1974. BU salle de langues et littératures : 840"19" MERL 7 Der

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Robert Merle, alors professeur à Nanterre, fait revivre heure par heure la journée du 22 mars 1968 où une poignée d’étudiants « gauchistes » envahirent la tour administrative de l’université de Nanterre et occupèrent la salle du conseil. De l’Algérien du bidonville qui travaille sur le chantier de la fac au doyen débordé, de l’étudiant qui attend sa bourse à la jeune fille en quête de libération sexuelle, des étudiants apolitiques aux étudiants révolutionnaires, Robert Merle dessine les grands traits de la condition étudiante en France à un moment de notre histoire.

PICOULY Daniel, 68, mon amour: roman, Bernard Grasset, 2008. BU salle de langues et littératures : 840"19" PICO 7 Soi 29 mai 1968, la France est paralysée par les grèves et le président de Gaulle rejoint la résidence du général Massu à Baden-Baden à bord d’un hélicoptère. Une journée historique débute pour le narrateur, fervent gaulliste, dans les coulisses des ministères et de l’Assemblée jusqu’à sa rencontre avec une éditrice parisienne au café de l’Odéon.

REMOND Alain, Les images: roman, Seuil, 2004. BU salle de langues et littératures : 840"20" REMO 7 Ima Jérôme et Sylvie partent pour Bordeaux diriger une agence de publicité. Jeunes, dynamiques, ils ont l’intention de réussir, de former un couple à part. Portés par la vague de mai 68, ils deviennent des publicitaires à la mode, mais ils se retrouvent dans le maelström de la télévision nouvelle. Suite imaginaire de Les choses de Georges Perec.

RIBOULET Mathieu, Entre les deux il n’y a rien, Verdier, 2015. BU salle de langues et littératures : 840"19" RIBO 7 Ent Suite aux mouvements étudiants de Mai 68 commence en France, en Allemagne et en Italie une décennie marquée par une violence politique ouverte ou larvée. Dans cette période trouble, le narrateur s’éveille au désir et à la conscience politique.

ROLIN Olivier, Tigre en papier: roman, Seuil, DL 2002, 2002. BU salle de langues et littératures : 840"19" ROLI 7 Tig Martin raconte à la fille de son ami défunt Treize leurs souvenirs des années 60, période où chacun croyait encore à la révolution. Prix France-Culture 2003.

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SAMOYAULT Tiphaine, Météorologie du rêve: roman, Seuil, 2000. BU salle de langues et littératures : 840"20" SAMO 7 Met Comme l’utopie politique, la vie amoureuse se joue aux dés : Merlin et Garance, depuis qu’ils se sont rencontrés, en font l’expérience jour après jour. En jouant, ils retrouvent le souvenir de leur première rencontre : en mai 1968, Garance est encore dans le ventre de sa mère, tandis que Merlin, photoreporter, est au centre des émeutes. Depuis, ils voient le monde comme à travers un écran.

STORTI Martine, 32 jours de mai, Le Bord de l’Eau, 2006. BU salle de langues et littératures : 840"19" STOR 7 Tre Deux femmes, l’une professeure issue d’un milieu bourgeois, l’autre étudiante issue d’un milieu ouvrier, se rencontrent dans les manifestations de mai 1968 et tombent amoureuses l’une de l’autre. Avec en parallèle l’idylle de Nietzsche et Lou Andréa Salomé, l’auteure écrit sur l’amour imparfait et inassouvi.

WIAZEMSKY Anne, Un an après, Gallimard, 2016. BU salle de langues et littératures : 840"19" WIAZ 7 Un En février 1968, le couple que forment A. Wiazemsky et J.-L. Godard vient de s’installer dans un nouvel appartement à Paris. La narratrice raconte l’étiolement de leur mariage jusqu’à leur séparation, en 1969. Elle évoque également son point de vue sur les événements de Mai 1968 et dresse le portrait de nombreux artistes et intellectuels, comme P. P. Pasolini, G. Deleuze ou F. Truffaut.

WIAZEMSKY Anne, Une année studieuse, Gallimard, 2013. BU salle de langues et littératures : 840"19" WIAZ 7 Ann Bandes dessinées

BEGAUDEAU François, Wonder, Guy Delcourt Productions, 2016. BU Espace BD : BD-AF BEG En mai 1968, Renée, une jeune ouvrière de l’usine de piles Wonder, découvre la lutte sociale. Elle apprend à s’émanciper alors que se télescopent deux univers, celui des étudiants et celui des prolétaires. 12


BENOIT Yann et TANQUERELLE Hervé, La communauté, Futuropolis, 2010. BU Espace BD : BD TAN Ce récit-documentaire sur la période de Mai 68 raconte comment des jeunes ont voulu démontrer que cultiver la terre peut suffire pour subvenir aux besoins de chacun. Le premier volet retrace leur installation, les travaux d’aménagement et les premières cultures. Le second se concentre sur les méthodes d’organisation pour concilier la fabrication d’objets artisanaux et la vie quotidienne.

VU Clotilde et WACQUET Jean, Mai 68 : le pavé de bande dessinée, Soleil, 2008. BU salle de langues et littératures : BD Mai De nombreuses publications sur ce sujet se trouvent aussi à La Contemporaine.

EXTRAITS DE ROMANS

Pauline Dreyfus, Le déjeuner des barricades, Ed. Grasset, 2017. p.19-21. […] Depuis le 13 mai, à l'initiative de Roland qui était leur élu, le personnel se réunissait chaque matin en assemblée générale. C'était pour les employés une révolution à plus d'un titre. Pour la première fois, ils avaient le droit d'être assis. Assis ! Quand l'essence même de leur métier était de ne pas l'être ! Debout les cuisiniers et les marmitons derrière les fourneaux, debout les femmes de chambre qui tendaient les draps, secouaient les oreillers,

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récuraient les baignoires, debout les grooms qui guettaient les voyageurs avec leurs valises, debout le concierge qui était chargé de recueillir les doléances mais aussi de satisfaire les désirs, debout les maîtres d'hôtel qui demandaient si l’eau serait plate ou pétillante, le beurre doux ou salé, debout le sommelier qui commentait la carte des vins, sachant bien que les fortunes récentes n'y connaissaient rien. A leurs collègues qui ne pratiquaient que la position verticale, et savaient bien que dans un hôtel seul le client peut s'asseoir, les délégués syndicaux avaient tendu des chaises, offert des verres d'eau, proposé des cendriers. Ils avaient mis plusieurs minutes à les accepter. Avaient ensuite écouté les revendications de leurs représentants, le postérieur hésitant à s'affaler franchement sur les sièges tendus de velours garance et souffrant de cette position incommode – sidérés par leur témérité nouvelle. Non seulement, ils étaient assis, mais en plus ils parlaient. Deuxième entorse à leur métier. Car ce que les clients, et donc leur direction, appréciaient chez eux, c'était leur discrétion. Peu de gestes. Le regard transparent. Le moins de mots possible. Des questions brèves (Préférez-vous que votre petit déjeuner soit servi dans votre chambre ?), des réponses laconiques (Avec plaisir Madame ou Je m'en occupe Monsieur). Un personnel stylé est celui qu'on voit à peine et qu'on entend rarement ; il cultive sa lointaine parenté avec les fantômes. Or depuis le début de la grève générale, les syndicats de la maison leur enjoignaient, chaque jour, de s'exprimer. De se défouler. De revendiquer. Empêtrés dans leurs habitudes professionnelles, les employés avaient d'abord écouté timidement les harangues de leurs représentants. — Solidarité avec les étudiants, insistait Roland, dont le fils aîné arrachait, nuit après nuit, les pavés du boulevard Saint-Michel pour édifier des barricades. Après un long silence, les employés s'étaient lancés. —

On veut être respectés davantage, avait osé le sommelier d'étage.

Retrouver notre dignité, avait renchéri un chasseur.

Gagner en considération, avait approuvé une femme de chambre.

Que notre travail soit mieux valorisé, avait ajouté le chef saucier.

Votons une motion, avait conclu Roland.

Cela ne faisait pas des revendications très précises mais Roland avait estimé que c'était un bon début. De grève, il n'était pas question. Que seraient devenus les habitants des cent soixante chambres de l'hôtel ? On ne cesse pas le travail dans un palace comme sur une chaîne de l'usine Renault. […]

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Jean-Christophe BAILLY, Un arbre en mai, Le Seuil, 2018. p.18-19. […] Mai 68 fut une convergence, c'est comme si des milliers de petites rigoles avaient abouti au même point, formant un lac d'impatience qui ne pouvait que déborder. Le fil que je suivais correspond sans aucun doute à tout ce que les révolutionnaires professionnels ont stigmatisé sous le nom de romantisme révolutionnaire : mes lectures, mes révoltes contre l'injustice d'une société bloquée et moralisante dont l'hypocrisie suintait, mon attachement à des figures comme celle du Che qui venait de trouver la mort en Bolivie, rien de tout cela ne pouvait former quelque chose qui eût pu s'apparenter à la « conscience de classe ». Non, c'était plutôt comme un état et, il faut le dire, un état plutôt heureux, fait de vitesses et d'associations d'idées, d'exemples et d'échos. Ce que je refusais, c'était la vie routinière et toute tracée qu'on nous peignait comme notre avenir, j'avais envie d'être ébloui et, confusément, il me semblait qu'on cherchait davantage à nous aveugler, à faire de nous des êtres raisonnables et soumis. Sur ce fond de pure révolte indivise, la guerre du Vietnam intervenait comme un signe distinct et, nous semblait-il, entièrement clair. Ce que les Américains faisaient là-bas, j'y voyais le pire visage de notre monde, le visage réel de ce que l'Occident pouvait faire dès lors qu'il était exposé à la vérité d'une lutte où il pouvait perdre. L'idéalisation des combattants vietnamiens allait de soi, ils étaient ceux qui, depuis leurs forêts et leurs rizières, bravaient la puissance américaine et, à travers elle, toutes les formes et toutes les potentialités de l'injuste. Sur un mode épique et tragique, la lutte qui se déroulait là-bas rassemblait et sublimait à mes yeux toute forme de lutte possible et quand Jean-Luc Godard découpa le mot vie dans Vietnam, je crois qu'il résuma l'essence de ce qui fit notre adhésion, moins le fruit d'une analyse politique (elle ne vint qu'ensuite) qu'une sorte de mouvement spontané en direction de ce qui aspirait à soi toutes les valeurs de survie et de résistance. […]

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Jean-François Hamel, Nous sommes tous la pègre : les années 68 de Blanchot, Les Editions de Minuit, 2018. p.127-128. […] Après la reprise du travail dans les usines, la dissolution des organisations gauchistes, l'évacuation de la Sorbonne et de l'Odéon, nombre d'observateurs, même les plus favorables au soulèvement, considéreront que le mouvement a échoué faute de prendre le pouvoir. Les intellectuels conservateurs ne manqueront pas de moquer une « révolution introuvable », à la manière de Raymond Aron qui ne perçoit dans les événements qu'une parodie des journées de février 1848, alors que les gauchistes s'empresseront de célébrer une « répétition générale » annonciatrice du grand soir, s'inspirant de Lénine qui voyait dans la révolution manquée de 1905 la condition de la révolution victorieuse de 1917 ". Dans Les Temps modernes, on regrettera que « la révolution avortée de mai-juin 1968 », au lieu d'amorcer « une offensive politique » pour la prise du pouvoir, se soit enfermée dans « le radicalisme du refus global immédiat », qui ne serait que « l'envers de l'indétermination des objectifs, de l'absence de stratégie ». Telle n'est évidemment pas l'opinion de Blanchot : l'époque n'est plus à ordonner l'action négatrice des révolutionnaires à la conquête de l'État. A ses yeux, la désobéissance des contestataires, qui sabotent les appareils d'exploitation et d'oppression, n'est pas et ne doit pas être portée par l'espoir utopique de fonder une communauté régénérée ou d'instaurer une tradition nouvelle. Aussi Blanchot met-il en garde les militants contre la double tentation de « répéter mai » et de « continuer mai » : « toute la force d'originalité de cette révolution, c'est de ne fournir aucun précédent, aucune assise, et pas même celle de sa propre réussite, puisqu'elle s'est rendue ellemême impossible comme telle, ne laissant que cette trace qui, à la manière de l'éclair, divise tout, ciel et terre. PLUS RIEN NE SERA COMME AVANT. » […]

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Chantal Thomas, Cafés de la mémoire, Seuil, 2017. p. 250-251.

[…] Sur le boulevard Saint-Germain un garçon aux cheveux longs, à côté d'une fille qui reproduisait Mona Lisa avec une minutie myope, contestait à la craie: Sous les pavés la plage, Prends tes désirs pour la réalité, Occupons la tour Eiffel, L'anarchie c'est l'ordre, Ni robot, ni esclave, La société de consommation doit périr de mort violente... Le type demandait un franc : « le franc de la solidarité ». La pluie effaçait les mots, il recommençait. La victoire est dans la rue, La société est une fleur carnivore, Apprenez à chanter L'Internationale, Si tous les vieux se donnaient la main ce serait ridicule... Venu le temps de la rentrée, des signes rassurants pour les partisans de l'ordre se sont multipliés. Les étudiants se prononçaient pour la réouverture des facultés, ils voulaient passer leurs examens. Dans leur anxiété, ils demandaient qu'on leur envoie des convocations individuelles. Les éléments modérés, le « Mouvement des étudiants de Nanterre », reprenaient le dessus contre les « Enragés », ils étaient déterminés à. venir à bout du « serpent de la pagaïe », selon l'expression du général de Gaulle. Il était indéniable, pourtant, que quelque chose s'était fissuré ; ça clochait dans l'ordre ancien. La révolte des étudiants n'avait pas abouti en révolution, mais elle avait semé les germes d'une autre manière de penser, d'un esprit d'insolence, d'une envie de dire oui au désir. Elle avait érigé en ennemi l'Ennui. Or, si l'on commence à ne plus savoir s'ennuyer, le monde s'effondre. Le monde des morts-vivants. Bien sûr que celui-ci allait continuer, bien sûr qu'il était increvable puisque déjà crevé, mais ce ne serait plus jamais la même tranquille évidence, la répétition des interdits et la résignation à les subir. « Certains n'ont pas renoncé à leurs espoirs insensés et cherchent à rallumer l'incendie », répétait Raymond Marcellin, le ministre de l'Intérieur. Il mettait en garde contre « les menées subversives ». Dans la crainte d'une nouvelle insurrection, on enlevait les pavés de la place de la Sorbonne à la façon dont aujourd'hui, dans l'actuelle guerre contre les pauvres, on enlève les bancs dans le métro. Assise à l'Escholier, à l'intérieur, parce que au-dehors les travaux d'enlèvement des pavés soulevaient des tonnes de poussière, je songeais combien ces efforts

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étaient inutiles. Mai 68 avait réussi. Mai 68 avait changé la vie. Tout simplement. […]

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Dernière mise à jour le 30 mai 2018


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