Budo Nostalgie. Magazine Arts Martiaux EXTRA Octobre 2013

Le futur du Budo c’est maintenant!

Il y a quelques années, nous avions eu le plaisir de présenter le Yoseikan Budo comme le Budo de l'an 2000. Et l'an 2000, est déjà là!

Pour beaucoup, les choses sont ce qu'elles sont et rien de plus… ce qui est fait est fait et la tradition c'est cet ensemble terminé et clôturé qu'il faut répéter. Pour Hiroo Mochizuki, il n'en est pas ainsi. Pou r lui, la vie est un merveilleux processus en évolution et le Budo est sa manière de cheminer sur cette voie. Il a pour cela, consacré ses énergies au développement des arts martiaux en les concevant non comme celui qui étudie différents styles, mais comme un tout qui peut et doit être réorganisé et réinterprété. C'est un rebelle… pour une bonne cause! Ses conclusions sont fondées sur une trajectoire personnelle riche et vaste: le Judo, le Kendo, le Karaté, l'Aïkido et beaucoup d'autres systèmes encore…

J'ai "senti" que cet homme était un Maître avec "M" majuscule, un homme net, sincère et honnête qui fait preuve d'une expérience contrastée et surtout vécue. Non, ce Japonais-Français (ou Français-Japonais) n'est pas un charlatan aux prétentions intellectuelles, ce n'est pas un révisionniste de la tradition, ni un traître (tel que certains ont voulu le faire croire). Nous sommes, chers amis lecteurs, tout au contraire en face d'un visionnaire, d'un homme clairvoyant et sensible, d'une personne engagée visà-vis du présent et du futur des arts martiaux et c'est un plaisir et un honneur pour moi de l'avoir rencontré et écouté.

Sensei Mochizuki incarne parfaitement la connexion entre la tradition et la modernité. Issu d'une famille de guerriers et héritier d'un lignage riche d'une profonde tradition martiale, il eut le courage et la modestie d'aller au-delà de la répétition du “déjà connu” pour affronter son actualisation tout comme le firent Kano, Funakoshi ou Ueshiba lui-même. Si quelqu'un veut l'en accuser, qu'il le fasse. Lui, en toute honnêteté, il ne comprend tout simplement pas ceux qui remettent en question son parcours, voulant être plus catholiques que le pape. En réalité, cet homme intelligent et perceptif a approfondi les fondements des arts de la guerre pour les recréer d'une manière cohérente et distrayante. Oui, distrayante! Le Yoseikan est un style tellement varié, tellement riche en nuances et en formes qu'il ne parvient pas à ennuyer le plus récalcitant ni le plus endormi.

C'est un style sûr, car le Maître a gommé les aspérités les plus dangereuses, celles qui conduisaient fréquemment à des blessures du fait de p o s t u r e inutilement tendues ou excessivement répétées. C'est un style intégrateur enfin, car il permet aux élèves d'approfondir un système aussi complet que varié.

Il est vraiment très agréable de connaître des gens comme ça et de pouvoir être, pour vous, la courroie de transmission de leur authenticité! Je souhaiterais, de ce fait, présenter la vidéo que nous avons enregistrée dans nos studios sur son art, le Yoseikan Budo, en compagnie de ses élèves et, plus particulièrement, de son fils, un jeune expert perspicace et très capable, avec un grand avenir devant lui. A travers cette interview, vous en saurez un peu plus sur l'homme, l'Art et le Maître —avec un grand "M"— qu'est Hiroo Mochizuki.

Ne manquez pas de vous plonger dans son travail, vous en ser ez heureusement surpris, il vous ouvrira sûrement les portes de la compréhension de ce qu'a été le Budo d’hier et de ce que sera le Budo de demain. Les judokas, karatékas, kendokas, aïkidokas, ou tout simplement tous ceux qui s'intéressent au combat, trouveront une source d'inspiration dans ses contributions et à travers sa créativité. Cette vidéo est un véritable héritage, exactement située au point de rencontre du passé et du futur du Budo: le Yoseikan Budo de Mochizuki… Le futur c'est maintenant!

Alfredo Tucci

Yoseikan B.I.: Quand es-tu né et à quel âge as-tu commencé les arts martiaux?

Mochizuki: Je suis né en 1936, au mois de mars, le 21 mars, et j'ai commencé les arts martiaux à l'âge de 7 ans.

B.I.: Peux-tu nous parler de l'histoire de votre famille?

Mochizuki: Oui, mon père est un maître d'art martiaux très important du Japon, 10e dan d'Aïkido. Il a également fait du Judo avec Maître Kano. En Aïkido, il a été directement l'assistant du Maître fondateur Ueshiba. Et voilà, je suis moi-même Grand Maître d'arts martiaux.

B.I.: Par quels arts martiaux et sports de combat as-tu commencé et quels arts martiaux et quels sports de combat as-tu pratiqué et avec qui?

Mochizuki: J'ai d'abord commencé avec le Kendo, à l'âge de 7 ans et ensuite, à 13 ans j'ai commencé l'Aïkido et le Judo. Tout cela je l'ai appris avec mon père. Ensuite, à partir de 18 ans, j'ai appris le Karaté avec Maître Mijirala, un élève de Maître Otsuka, fondateur du Wado-Ryu. J'ai également appris l'Iai avec mon père. J'ai donc appris avec mon père le Judo, l'Aïkido et les armes traditionnelles du Japon, Iai, Bo et Jo. B.I.: Quel grade as-tu actuellement dans ces différentes disciplines?

Mochizuki: Je suis depuis longtemps 3e dan de Judo, d’ailleurs ça fait déjà presque 40 ans que je suis 3e dan (rires), ensuite en Karaté je suis 7e dan et en Iaido, Ju-Jitsu et Aïkido, 8e dan.

B.I.: As-tu pratiqué d'autres arts martiaux ou d'autres sports de combat?

Mochizuki: Oui, j'ai appris un peu de Boxe anglaise et de Boxe française, ce genre de choses, mais pour mon plaisir.

B.I.: Et toutes les techniques d'armes qui existent dans le Yoseikan-Budo, les Tonfa, les Saï, ça vient d'où?

Mochizuki: Le Saï et le reste, j'ai commencé par les étudier avec Maître Koizumi ensuite j'ai développé par moi-même le Tonfa, le Saï et surtout grâce au Ken-Jutsu de Katori, j'ai trouvé un système de Kumidachi, c'est-à-dire de Saï contre sabre, Tonfa contre sabre, Jo contre Bo… B.I.: Comment as-tu créé le YoseikanBudo?

Mochizuki: J'ai créé le Yoseikan-Budo, je veux dire l'organisation a été créée en 1975, mais j'en ai commencé l'étude en 1974 et il est apparu comme un style à peu près en 1970.

B.I.: Pourquoi as-tu créé le YoseikanBudo?

Mochizuki: D'abord, j'aimais le Judo, j'aimais le Karaté, j'aimais l'Aïkido, J'aimais le Kendo et j'ai pensé : “pourquoi pas ne pas tout faire à la fois ?” Parce qu'il est très difficile de pratiquer tous ces arts martiaux à cause des horaires, on est obligé de faire à telle heure du Karaté, à telle heure de l'Aïkido, à telle heure du Judo, il faut tout faire séparément. Le temps me manquait, j'ai donc essayé de globaliser ce minimum de temps.

B.I.: Le Yoseikan est-ce un peu comme un mélange de différents arts martiaux ou est-ce que…

Mochizuki: Ce n'est pas une synthèse.

D'abord j'ai commencé par une synthèse.

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Ça vient de mon père, car mon père a fait beaucoup de synthèse, par exemple il a essayé de mettre ensemble l'Aïkido et le Ken-Jutsu. Même dans l'Aïkido, il a essayé de mettre des techniques de Ju-Jitsu, par exemple, beaucoup de techniques de Judo, etc. Et ça c'est un peu l'idée de base.

Donc moi aussi j'ai essayé de chercher à faire une synthèse. Mais malheureusement, une synthèse, c'est très très difficile ! Si on considère cela comme un arbre, il est très difficile de faire un arbre avec différentes branches que l'on ramasse, ça colle très mal. Alors un jour j'ai trouvé le tronc de l'arbre, un seul tronc où viennent se fixer les branches. A partir de là, j'ai réussi à coller tous les arts martiaux.

B.I.: Et ce tronc qu'est-ce que c'est?

Mochizuki: Ce tronc, c'est très simple.

Toute l'énergie, la lumière, la chaleur, le son, etc., se transmet à travers des vagues, c'est-à-dire des ondes. Une onde de choc, c'est par exemple un coup très sec, un peu comme un accident de voiture. Quand on fait de grands mouvements, comme le mouvement des vagues dans la mer, on obtient de grandes ondes. Si cette grandeur d'onde

est bien utilisée, on change de couleur, c'est-à-dire on change de méthode. Ainsi par exemple, on a de grands mouvements dans le Judo, on a de petits mouvements dans le Karaté —c'est la vibration—, en Kendo, on aura également d'assez grands mouvements comme au Judo. Visuellement, ce sont différentes méthodes, mais essentiellement, ça revient au même principe.

Donc finalement, une chose est égale à toutes les choses. C'est ça que j'ai trouvé.

B.I.: Mais l'onde, qu'est-ce que c'est concrètement, c'est quelque chose juste dans la tête ou c'est un mouvement, c'est…

Mochizuki: C'est le mouvement, par exemple, un mouvement de puissance au niveau des hanches vers les bras ou à l'inverse au niveau de la poitrine envoyé vers la jambe ou encore uniquement un mouvement des hanches qui est envoyé au bout des pieds, ou un mouvement des hanches qui est envoyé vers la main ou dans les armes. Tout cela, ce sont des déplacements de l'onde, c'est très difficile à expliquer, mais c'est comme l'image des vagues et de la mer. Un coup combine ces deux choses.

Par exemple, quand on envoie un coup de poing, l'onde vient des jambes, hanches, poitrine, épaule, coude, bras… le mouvement est fait à partir de l'épaule et jusqu'à l'épaule, c'est le mouvement de l'onde comme la vague de la mer. Au Karaté, cette vibration, l'onde, est très très serrée, elle ne se voit presque pas. Par contre, dans une technique de hanches, comme une projection, avec l'épaule, etc., on voit plus facilement l'onde qui part de jambes, hanches et épaules. Autre exemple, dans une technique de fauchage, ça vient au contraire du haut vers le bas, d'abord au niveau des épaules, puis dos, hanches et les jambes et à ce moment-là, le coup est fait à partir des hanches vers le pied.

B.I.: Nous sommes en train de préparer un programme TV sur Bruce Lee et nous demandons à certains Maîtres leur opinion sur Bruce Lee et son rôle dans l'histoire des arts martiaux modernes.

As-tu quelque chose à dire à propos de Bruce Lee en ce qui concerne les arts martiaux?

Mochizuki: Bruce Lee a, je crois, beaucoup aidé au développement des arts martiaux au moyen du cinéma. Il a fait beaucoup de bonnes choses, et même techniquement il était très bon. Je vois qu'il a de bonnes vibrations, une bonne concentration, une force qui vient de l'intérieur, c'est quelqu'un de très bien. Il est regrettable seulement de voir au cinéma cette

violence non nécessaire et les arts martiaux utilisé dans le sens de la violence. Ça c'est regrettable. Mais c'est, je pense, quelque chose d'un peu obligé dans l’univers du spectacle.

B.I.: Puisque tu dis qu'ils sont montrés sous une forme violente, à ton avis, dans quel sens à l'heure actuelle —c'est-à-dire maintenant, pas à l'époque où les arts martiaux étaient au service de la guerre— doit-on aborder les arts martiaux, que peuvent-ils apporter?

Mochizuki: Les arts martiaux maintenant doivent complètement changer. Car il y a dans les arts martiaux une partie très intéressante qui est la Voie, c'est-à-dire cette philosophie qui existe dans les arts martiaux. C'est une partie très intéressante pour l'avenir car d'abord on respecte tout le monde. Le respect mutuel est un élément de base des arts martiaux. Développer cet aspect est important pour l'avenir car il s'agit de faire la paix dans le monde.

Ensuite, il propose également toute une série de gestes de respect dont nous avons besoin: saluer, serrer la main, le regard… Tout ça, c'est très important. D'après moi, dans les arts martiaux, c'est là que ce trouve les possibilités de recherches, mais pas dans celles qui visent à gagner le combat, à écraser l'adversaire, etc. etc. Ce n'est pas ça qu'il faut regarder.

B.I.: En ce qui concerne le Yoseikan-Budo, qu'apporte mentalement le Yoseikan-Budo à un pratiquant?

Mochizuki: Avant tout, pour créer le YoseikanBudo, j'ai commencé par la synthèse puis finalement j'ai trouvé une base et après j'ai compris que cette base pouvait servir pour développer beaucoup de choses, pour élargir notre vision des choses, penser et échanger. Quand on regarde, mettons un style particulier, un spécialisation, par exemple le Judo ou le Karaté — c'est une spécialisation, l'Aïkido aussi c'est une spécialisation—… les pratiquants d'Aïkido qui regarde l'Aïkido sont intéressés par l'Aïkido, mais un karatéka qui regarde l'Aïkido ne comprend pas comment ça se passe, ce que c'est, s'ils font un danse… Il y a là une démonstration très intéressante de l'étude des clés, mais ils n'arrivent pas à comprendre. Et un judoka qui fait de très très bonnes techniques est difficile à comprendre pour un karatéka parce qu'il y a tellement de finesse dans tout cela qu'il ne comprend pas. Le Karaté aussi possède beaucoup de finesse, mais pour le judoka ç'est difficile à comprendre ou pour l'aïkidoka aussi. Ainsi, chacune des

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Yoseikan méthodes ne comprend pas les autres, ça c'est un grand défaut des arts martiaux actuels. Depuis que j'ai commencé le Yoseikan, le système complet, et que je l'ai développé vers l'extérieur, je vois que les élèves sont intéressés par tout. Ils regardent du Judo, ils sont contents, ils regardent du Karaté, ils sont contents, ils regardent de la Boxe, ils sont contents, ils regardent du Kendo, ils sont contents… quand il regarde de l'Aïkido, ils comprennent très très bien les mouvements dans toute leur délicatesse. A partir de là, forcément un respect va naître. Pourquoi? Parce que ils peuvent se dire: "Ah, ils font des choses bien!", "Ah c'est formidable!, "Ah, ça il faut apprendre!". Et quand on pense avec cet esprit-là, on commence à progresser dans l'ouverture du mental. Si cette ouverture du mental n'existe pas, je pense qu'il est impossible de s'entendre, donc on ne peut pas avoir la paix. Avec le Yoseikan-Budo, j'ai suis donc arrivé sans le savoir à un beau résultat pour l’avenir des arts martiaux.

B.I.: Quelles sont les qualités physiques qu'apporte le Yoseikan-Budo?

Mochizuki: Naturellement, dans le Yoseikan-Budo, on est obligé de tout faire. Il y a une partie de techniques d'armes, comme dans l'ancienne méthode: Iai, Aïki-Jutsu, bâton, Bo, Tonfa, Nunchaku, Saï, mais en même temps il y a l'entraînement des projections, de la musculation, des déplacements comme en Aïkido, de la souplesse, et ensuite de la force et de la vitesse comme en Karaté ou comme dans la Boxe. Ça donne une formation complète du corps, cela permet d'avoir en même temps physiquement de la puissance et de la souplesse. Donc physiquement, c'est une méthode, qui est, je pense, très bonne.

B.I.: Que penses-tu de l'évolution des arts martiaux?

Mochizuki: Je pense que petit à petit on commence à casser la spécialisation. Il y a beaucoup de méthodes qui proposent des études de synthèse. C'est donc une bonne direction car quand on fait une synthèse, on est forcément obligé d'étudier différents arts martiaux. La vision va donc s'élargir et chacune s'entendra mieux avec les autres.

Je crois donc que les arts martiaux sont en train d'avancer dans une bonne direction.

Ils disent souvent qu'ils travaillent dans le sens de la self-défense, mais s'ils faisaient un pas de plus, ce serait vraiment bien.

B.I. Pourquoi as-tu modernisé les "traditions" —entre guillemets— japonaises?

Mochizuki: L'histoire change. Toutes les choses qui se sont momifiées appartiennent au passé. La momification est un blocage du corps, il n'y a plus d'esprit. Mais nous sommes vivants et tant que l'on vit il faut progresser, aller plus loin. Aujourd'hui, ça ne sert plus à rien de vouloir faire la guerre ou couper un adversaire avec un sabre. Les arts martiaux doivent donc changer, se moderniser et aller plus vers la paix, plus vers le sport, mais sans perdre l'essentiel de l'esprit de base qui est l'esprit d'entraide, de respect mutuel, de progression mutuelle à travers l'entraide. Je pense que cela correspond très bien à l'avenir de l'être humain.

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B.I.: A ton avis, que penseraient les Maîtres, les Grands Maîtres d'arts martiaux qui ont créé différents styles comme les Maîtres Ueshiba, Kano, Funakoshi, qu'est-ce qu'ils penseraient de l'évolution que tu as eue, du travail que tu fais dans les arts martiaux en général?

Mochizuki: Malheureusement, ils sont partis (rires), donc on est obligé un peu d'imaginer. Je respecte tous les Grands Maîtres. Par exemple, Maître Ueshiba a eu une époque de pratique du Ju-Jitsu très dangereuse, il a eu souvent beaucoup de pratiquants blessés, mais finalement, il a trouvé une solution arrondie qui permet également d'apprendre efficacement toutes les techniques mais sans blesser le partenaire. Même l’adversaire est alors devenu partenaire. Cet esprit de progression va donc toujours dans le sens de la paix.

Maître Funakoshi du Karaté a dit: "au Karaté, il n'a pas d'avant, on commence toujours par un geste de défense", autrement dit: essayez d'être au maximum dans la défense pour ne pas blesser l'adversaire.

Pour faire cela, il faut être beaucoup plus fort, mille fois plus fort que l'adversaire car autrement il est impossible d'en finir avec lui sans le blesser. Avec le Grand Maître Kano, c'est la même chose, le Ju-Jistu était très dur et il l'a transformé en y incorporant la souplesse comme progression technique, de manière à ne pas devoir prendre trop de risques. Tous les Maîtres ont toujours œuvré pour l'avenir de l'être humain, c'est-à-dire dit pour la paix, avec un esprit ouvert. C'est pour cela qu'ils ont fait cela et moi aussi, je suis derrière eux et j'ai essayé de faire comme eux, un système peut-être un peu différent, ce système c'est ma façon, mais l'étude est la même que celle de ces Maîtres.

B.I.: Ne penses-tu pas que pratiquer beaucoup de techniques différentes: des techniques de clés, de torsion, des coups de poing, des coups de pied, des projections…cela ne risque pas de rendre les pratiquants moins forts que des gens qui ne pratiquent qu'une seule technique?

Mochizuki: Je pense qu'être plus fort ou moins fort, ce n'est pas très important.

Quand on fait beaucoup de répétitions, quand on commence à aimer, forcément on répète plus et plus on répète, plus cela devient efficace. Mais la plupart des gens qui pensent à l'efficacité se réfèrent à l'efficacité au combat, au combat extérieur. Moi je pense maintenant que ce n'est pas pour cela qu'il faut faire des arts martiaux, mais plutôt pour le plaisir et en même temps pour apprendre. Apprendre beaucoup de choses, c'est intéressant car cela apporte une ouverture d'esprit qui va changer et élargir notre vision. Ça c'est très important, plus que l'efficacité dans la rue.

B.I.: En combien de temps peut-on devenir ceinture noire du Yoseikan-Budo?

Mochizuki: Ça c'est très très difficile à dire parce que vraiment ça dépend. Il y en a qui arrive très très vite, c'est-à-dire en deux ans et demi, trois ans et il y en a qui mettent six ans ou sept ans. C'est très variable.

Mais celui qui a réussi à arriver très vite,

c'est-à-dire peut-être en deux ans et demi, au premier dan, n'est pas forcément celui qui va le plus loin. Souvent, c'est le contraire (rires), c'est celui qui comprend très mal qui à la fin arrive à un très haut niveau !

Donc on ne peut pas tellement tenir compte du fait que les gens soient doués ou pas doués, mais plutôt considérer celui qui a le plus de patience, celui qui a le plus accroché, celui qui a le plus aimé. Je pense que c'est plus important que le temps.

B.I.: Le Yoseikan est une discipline très complète, que va-tu présenter dans cette cassette vidéo?

Mochizuki: J’ai voulu présenté la partie sportive du Yoseikan. Pourquoi le sport? La base vient quand même de l'art martial, mais on peut développer un système de sport comme nous le faisons. Ainsi, par exemple, l'utilisation des distances à travers l'utilisation d'armes différentes. Quand on utilise différentes armes, les tactiques doivent aussi forcément changer. Cela aide au développement de la faculté d'adaptation.

Ensuite, dans chaque cas, il faut trouver une manière de gagner, chacun est donc obligé de réfléchir, de trouver sa spécialité.

La créativité naît alors. Et favoriser cette créativité aide à la progression de la personnalité. L'avenir du monde dépend de ce que chaque personne puisse sentir que sa place, au sens propre, est importante. Personne n'est venu au monde pour rien. Tout le monde est venu pour faire quelque chose et chacun a un travail à faire, il est donc très important d'arriver à faire sortir la personnalité de chacun.

B.I.: Dernière question. On dit souvent que la compétition du Yoseikan-Budo est comme le triathlon des arts martiaux, puisqu'il y a trois ateliers, peux-tu nous expliquer rapidement comment se passe une compétition de Yoseikan.

Mochizuki: Le système de compétition actuel va peut-être évoluer encore différemment mais actuellement pour les combats on utilise les armes, deux bâtons courts, plus ou moins de la taille d'une canne, contre un Ken, c'est-à-dire un mètre cinq contre soixante quinze centimètres et deux bâtons. Naturellement, il est possible ainsi de faire des projections. On peut même utiliser les atemis. Le combat dure une minute puis on change et il y a une autre minute. Ensuite, le deuxième combat utilise les gants et les protections maximums pour protéger le corps, c'est très important. Et ici on utilise poings, pieds, projections, immobilisations, sans faire de clés ni d'étranglements. Naturellement toutes les techniques dangereuses sont interdites. En cas de match nul, il y aura un troisième combat, un peu comme une troisième reprise ou un troisième round, qui dure une minute. Il y a un attaquant avec un bâton de 35 cm, c'est la longueur d'un magazine bien enroulé et c'est une pratique très intéressante à utiliser en self-défense, au timing, etc. et en même temps c'est très intéressant comme travail pour les enfants également, mais on travaille à mains nues contre ce bâton et cela dure une minute pour chacun, il y a un changement. Et c'est là que l'on décide du gagnant.

“L'histoire change. Toutes les choses qui se sont momifiées appartiennent au passé. La momification est un blocage du corps, il n'y a plus d'esprit. Mais nous sommes vivants et tant que l'on vit il faut progresser, aller plus loin”.

1.- Les adversaires se trouvent face à face.

2.- L’ a g resseur at taque le Maître avec un coup de poing circulaire.

3.- Le Maître esquive le coup et entre par dessous l’adversaire en contrôlant le bras attaquant avec les deux mains.

4.- Il s’accroupit pour obliger son rival à baisser le bras.

5.- Il pivote sur luimême…

6.- … et renverse l’agresseur avec une projection d’épaule.

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Dans cette séquence, nous voyons comment le Maître détient l’attaque de l’agresseur avec son arme pour poursuivre avec une contre-attaque à la gorge, suivie d’un coup de pied frontal au basIl entre ensuite ventre. immédiatement sur le terrain de son adversaire, le contrôle avec les bras au revers et autour du cou et, pivotant sur lui-même, il le projette au sol, le mettant hors combat.

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Les arts martiaux ont toujours été associés au maintien et à la récupération de la santé. Comme un moyen et comme une fin en soi, la santé est indispensable pour le développement de nos possibilités individuelles et dès lors pour notre développement en tant que pratiquants d'arts martiaux.

Tout comme le firent les Maîtres alchimistes en Occident, les Maître orientaux comprirent que la vie était trop courte pour développer complètement les possibilités de notre conscience. La conscience, tout comme la lumière, requiert d'énormes quantités d'énergie pour se concrétiser chez un individu. Accumuler cette énergie dans nos corps est une étape indispensable pour allumer le feu intérieur. La tradition chinoise élabora d'innombrables systèmes pour développer cet aspect particulier, la plupart d'entre eux encore méconnu en Occident.

Le Tao Yin est la compilation de ces arts internes et une fois de plus le Maître Cangelosi a osé aborder franchement un sujet à propos duquel la plupart préfèrent s’abriter derrière "ce qui ne s'enseigne pas" plutôt que de mettreen lumière "ce qu'il seraient véritablement capables d'enseigner". Bravo Paolo! Une fois de plus, il franchi les obstacles qui paraissaient trop hauts à d'autres. Sifu Cangelosi enregistré une cassette vidéo dans laquelle il enseigne le Tao Yin et nous propose un article qui étudie le sujet de manière détaillée et très pédagogique, comme toujours.

Cette formulation des arts internes mérite toute notre reconnaissance et l'attention de tous les pratiquants d'arts martiaux, quel que soit le style qu'ils pratiquent. Leur entraînement soutiendra toujours votre propre voie, apportant un surcroît de conscience à vos mouvements, d'énergie et de souplesse dans vos techniques. Ne manquez donc pas d'en profiter et donnez-vous l'opportunité d'apprendre ces arts avec la personne la plus adéquate pour le faire, un Maître sans frontière, Paolo Cangelosi.

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e terme "Tao Yin" signifie "Voie Interne" ou "Voie de la Santé", c'est une ancienne forme de gymnastique interne dont les origines se perdent dans la nuit des temps. On raconte que pendant la légendaire dynastie Hsia (ère au cours de laquelle l'Empereur Jaune Huang Ti posa les bases du développement de la Médecine Traditionnelle Chinoise), il existait des pratiques préventives et thérapeutiques visant à maintenir la santé. On peut dès lors considérer que le Tao Yin et la Médecine Traditionnelle Chinoise sont contemporains l'un et l'autre. Dans ses traités de médecine (repris dans l'ancien texte Nei Ching Su Wen), Huang Ti explique certaines techniques corporelles basées sur des mouvements et des cycles respiratoires utiles pour rester en bonne santé.

Le Tao Yin est constitué d'un ensemble d'exercices physiques médico-préventifs à pratiquer quotidiennement afin de maintenir le corps en bonne santé, en parfaite cohérence avec les enseignements philosophiques taoïstes. L'action bénéfique des exercices de Tao Yin s'étend également au traitement de nombreuses pathologies dont elle permet une amélioration déterminante. Ce genre d'exercices est très courant dans de nombreux endroits d'Orient, mais ils se sont développés de différentes manières dans chacune des cultures: En Chine, il y a leTao Yin, en Inde le Yoga, au Japon les Eki Nikio procédant directement du Ching Ching chinois. Il existe également des pratiques poursuivant le même objectif en Corée et au Vietnam. L'importance que le peuple attribue à ces pratiques est énorme. Maintenir le corps en parfait état de santé au moyen de la prévention des maladies plutôt que par leur guérison a toujours été caractéristique de la vision holistique orientale.

La réalisation de ces exercices n'exige pas d'effort physique, cela les rend accessibles à n'importe qui, quel que soit son âge. Mais plus important peut-être encore : ils conduisent également le pratiquant sur la voie de l'évolution spirituelle. Car pour les Orientaux, coprs et esprit ne sont pas séparés. Le champ d'application du Tao Yin s'est de plus en plus étendu au fil du temps jusqu'à embrasser de nouvelles expériences thérapeutiques telles que la digitopuncture et le do-in incorporés ultérieurement.

Après Huang Ti, le médecin Chi Po se chargea de poursuivre la recherche. Un autre moment important de cette amplification eut lieu au cours de la dynastie Han, avec Hua To un médecin remarquable et le Maître Yun Chun. Tout comme l'art martial chinois, le Tao Yin s'est développé de manière différente dans les différentes régions du vaste territoire chinois et les nuances qui caractérisent les nombreuses pratiques du Tao Yin sont innombrables. Dans le Nord, il y a des techniques comportant des mouvements dynamiques tandis que dans le Sud, les techniques exigent des positions plus statiques.

Les nombreux exercices réalisés au départ au sein des écoles ont été diffusés ensuite parmi toute la population et il suffit aujourd'hui d'aller dans les parcs pour voir des gens de tous âge absorbés dans leur pratique.

Au cours de son évolution, le Tao Yin a subit l'influence des trois courants philosophiques chinois importants: le Bouddhisme, le Taoïsme et, dans une moindre mesure, le Confusianisme. Chacun de ces courants philosophiques a apporté sa part. Le Taoïsme met principalement l'accent sur la relation de l'homme avec la nature, le Bouddhisme privilégie la dimension intérieure et spirituelle, tandis que le Confusianisme compare l'homme à Etat, avec son ordre, ses lois, et privilégie l'aspect social de ces pratiques.

Dans le Tao Yin, on n'observe pas de ligne cohérente de développement, un seul lignage familial, car il ne s'agit pas d'enseignements dictés par un Maître, même si nous pouvons reconnaître certains personnages importants qui en ont marqué l'évolution.

Ta Mo (Bodhidharma), le patriarche du Bouddhisme Chan, introduisit en Chine une série de techniques corporelles, destinées à maintenir le corps en bonne santé. Sa contribution fut également fondamentale en ce qui concerne les principes de l'art martial. Les enseignements relatifs à la gymnastique interne furent appelés Ching Ching. On raconte qu'au début, ces exercices étaient au nombre de 18 et que ses disciples en augmentèrent le nombre à 24.

Pour Confucius tout comme pour Ta Mo ou Lao Tseu, l'union du corps et de l'esprit était fondamentale et vivre en équilibre suivant loi de l'énergie était source de vigueur physique et de bonne santé. Dans le Confusianisme on retrouve également une série de pratiques appelée "Soi", ce qui signifie littéralement "éveil de l'énergie".

Cependant, le courant qui a le plus influencé le Tao Yin est le Taoïsme. Les Taoïstes, fins observateurs de la nature et de ses lois, devinrent

maîtres dans cet art. Ils n'eurent de cesse de faire des recherche sur la longévité et l'immortalité, des concepts extrêmement importants dans la doctrine taoïste. Des contes légendaires racontent l'histoire de maîtres taoïstes qui auraient vécus 200 ou 300 ans et de certains personnages célèbres qui découvrirent l'immortalité. Certains documents semblent indiquer que pendant la dynastie Han, il était relativement courant de voir certaines personnes vivre jusqu'à l'âge de 140-150 ans.

Voyons maintenant les différents secteurs de l'ancien Tao Yin: LIAN YIXUE: Série d'exercices de gymnastique thérapeutique.

CHING CHING: Exercices bouddhistes au nombre de 18 ou de 24, créés par Ta Mo. SOI CHI: Littéralement, "Eveil de l'Energie", exercices suivant les base du Confusianisme.

CHI KUNG: Secteur très vaste, considéré également comme une discipline spécifique. Possède de nombreux points de contact avec le Tao Yin et avec l'art martial en général.

YIJINJANG: Il s'agit également d'exercices de gymnastique thérapeutiques, créés puis développés par les paysans afin de pouvoir supporter le dur travail des champs. Il était alors important de posséder un corps sain et fort pour travailler la terre et être capable de se défendre des raids des bandits.

PA TUAN CHIN: Groupes de huit exercices de gymnastique interne de tradition taoïste.

NGA MO TOEI NA: Peut également être étudié en dehors du contexte du Tao Yin. Traite surtout des techniques de massages, de do-in et de digitopuncture.

Nous pouvons conclure en disant qu'à travers le Tao Yin, il est possible de travailler notre corps sous toutes ces formes, suivant nos rythmes et nos besoins. Mais n'oublions pas que cet ensemble de pratiques et de méthodologies ne sont pas simplement un instrument de travail physique et énergétique, mais également une voie d'enrichissement personnel et de recherche spirituelle, qui améliore notre sensibilité et provoque une plus grande ouverture mentale, permettant ainsi de vivre avec les autres et avec la nature de manière plus sereine, plus consciente et plus naturelle.

PA TUAN CHIN La traduction, "les huit morceaux de la jarre" ou "les huit morceaux du trésor" laisse deviner la beauté de cette série d'exercices anciens de nuance taoïste. Ces exer-

cices sont traditionnellement divisés en groupes de huit. Les Pa Tuan Chin, comme nous venons de le dire, représentent un secteur du Tao Yin. Les mouvements sont réalisés en souplesse et de manière détendue et leur rythme suit certaines séquences respiratoires déterminées. Dans une pratique correcte, la coordination des mouvements du corps et la relaxation de l'esprit sont fondamentaux.

La respiration, point central de toute pratique interne, doit devenir semblable à un fil de soie subtil et continu qui se déroule lentement. Ce n'est que de cette façon que nous parviendrons à entrer en contact avec notre énergie et à la modifier consciemment, en harmonie avec celle de l'univers.

Cette première série de huit exercices est faite de flexion et d'élongations qui sont bénéfiques pour les muscles et le système circulatoire. Toutes les articulations et toute la structure du squelette sont utilisées pour parvenir à stimuler les organes internes, depuis le cœur jusqu'aux reins en passant par le cerveau. Un mouvement juste et une respiration adéquate stimule symétriquement l'énergie des méridiens, ce qui permettra d'ouvrir petit à petit les canaux d'énergie subtiles, normalement bloqués chez un individu ordinaire.

Cette conscience de notre corps énergétique nous accompagnera également sur la voie de notre recherche de la source de la vie et de la connaissance, elle nous apportera une conscience nouvelle, que ne reconnaît pas la science occidentale aux moyens de recherche trop grossiers.

Les meilleurs moments pour la pratique sont le matin à l'aube et au coucher du soleil. Ce sont en effet des moments importants dans le cycle de la nature où le Yin de transforme en Yang et vice-versa. Le matin, au réveil, à jeun, sans avoir encore rien bu et correctement vêtu de manière à n'avoir ni trop chaud, ni trop froid, ces exercices nous aideront à affronter la journée le mieux possible. Nous pouvons commencer avec un temps de pratique de 15 à 20 minutes qui iront progressivement en augmentant tandis que notre respiration se fera de plus en plus profonde et détendue. Il peut être utile, au cours de la pratique, de visualiser le nom de l'exercice.

Voici la première série de huit exercices: 1) Pousser le ciel 2) Diviser les montagnes 3) Faire une demi-lune avec le corps 4) Pousser la terre 5) Faire la bosse 6) Lâcher le corps 7) Regarder le nuage qui passe 8) Déplier l'arc L'exécution de la séquence des Pa Tua Chin est une pratique classique. On peut cependant travailler séparément certains exercices avec un partenaire et les répéter plusieurs fois, on parle alors de Yan Ti Kam. On peut entre autre répéter avec un partenaire "pousser le ciel" quatre fois, suivi de "pousser la terre" quatre fois, suivi à nou-

veau de "pousser le ciel" quatre fois" pour terminer avec "regarder le nuage qui passe", trois fois.

L'association de ces exercices est fondée sur la loi de l'équilibre-déséquilibre énergétique. On peut dire grossièrement que l'on provoque momentanément et volontairement un déséquilibre pour ensuite retrouver un meilleur équilibre. Les Yan Ti Kam, outre leur usage préventif, sont souvent utilisé du point de vue thérapeutique.

YUN CHUN Il s'agit d'une série de douze exercices très anciens, remontant à la dynastie Han et codifiés par le Maître Yun Chun. Inspiré principalement du monde animal et naturel, nous y trouvons des exercices tels que "le vol des oiseaux" ou "l'étirement de l'ours".

Sept de ces douze exercices sont des exercices de base, les autres appartiennent à un niveau supérieur et sont peu connus.

Les cinq premiers exercices se réalisent au sol, en alternant de la position jambes croisées à la position assis sur les talons.

Les règles fondamentales ici sont identiques à celles de tous les exercices internes en général, relaxation et respiration adéquates seront les éléments les plus importants d'une pratique correcte.

Le travail sur le cycle énergétique de rééquilibrage et de tonification de l'énergie vitale représente l'un des aspect les plus importants. Cependant ces exercices offrent également de bonnes techniques pour prendre soin du système osseux, en particulier la colonne vertébrale à travers les mouvements d'élongation.

Les cinq premiers exercices sont les suivants: 1) L'ouverture des ailes de l'aigle royal 2) Le moine de jade regarde à gauche et à droite 3) L'étirement de l'ours 4) L'étirement du chat 5) Croiser les doigts Comme nous venons de le dire, cette séquence des cinq premiers exercices s'effectue au sol. Plus qu'éliminer d'éventuels problèmes d'équilibre (un aspect non négligeable dans le cas d'éventuelles pathologies), cela nous met graduellement et de manière harmonieuse en contact avec la terre, et nous permet de retrouver des sensations perdues avec l'âge mais qui étaient fondamentales pendant les premières années de notre vie.

De fait, la terre joue une fonction essentielle, mais nous sommes incapables de la comprendre tant que nous la considérons comme un "corps mort", tant que nous ne sommes pas capables de la reconnaître comme un "être vivant" possédant une "énergie formative" particulièrement active à un niveau supérieur de la réalité, une force que nous retrouvons de manière organisée dans son expression matérielle physique et chimique et qui offre une forme dynamique et rythmique à tous les procédés vitaux.

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CHI KUNG Le Chi Kung est une des méthodes principales pour le développement et le contrôle de cette énergie vitale (Chi).

Avant d'approcher ce vaste secteur, il convient d'expliquer un peu mieux le concept d'énergie. D'après la vision orientale du monde, l'énergie se manifeste dans le dynamisme cosmique, résultat du "naître", du "croître" et du "décroître" continus de deux essences énergétiques opposées mais complémentaires: le Yin et le Yang.

En général, celui qui pratique les disciplines orientales est déjà en contact avec cette essence de la réalité qui fait naître et évoluer tout l'univers. Pour les philosophies orientales, l'énergie est un flux vital qui circule dans chaque être, vivant ou inanimé.

Toute la réalité conduit à un principe d'unité qui relie le plus petit au plus grand, l'individu à l'univers.

Pour la conception bouddhiste, taoïste ou hindouiste, par exemple, l'énergie ne peut être connue au niveau rationnel, c'està-dire à travers les procédés logiques mais seulement "sentie" de manière intuitive.

Comment alors un Occidental, appartenant à une culture qui privilégie la méthode expérimentale et analytique peut-il approcher cette vision du monde? Est-il possible de traduire d'une certaine manière ce concept en se fondant sur les connaissances scientifiques actuelles?

Depuis Einstein, les théories de la relativité et quantiques et surtout les découvertes récentes dans le secteur de la physique quantique ont montré que toute la matière est énergie. La réalité qui nous entoure, chaque être vivant, chaque objet, l'homme lui-même, sont différents niveaux de complexités de l'énergie, une unique essence qui se manifeste en d'infinies vibrations.

Chaque particule est en réalité une onde, autrement dit, chaque forme de la réalité vibre avec une fréquence qui lui est propre.

La vie évolue à travers des changements énergétiques continus. Chaque individu possède son propre champ électromagnétique qui le caractérise et à travers celui-ci, il se trouve en osmose permanente avec l'énergie qui l'entoure. L'équilibre interne et l'équilibre avec notre environnement sont très importants. L'interdépendance de l'homme et de l'univers est une des nombreuses intuitions de l'ancienne médecine chinoise qui est parvenue à partir de l'observation et de l'intuition à créer un ensemble théorique, méthodologique et pratique pour le travail énergétique.

Les piliers de l'acupuncture et du Chi Kung reposent sur ces bases. L'homme est traversé par un réseau complexe de canaux énergétiques appelés "méridiens" à travers lesquels l'énergie peut circuler. Ces canaux possèdent des récepteurs spéciaux appelés "points" (Husue), véritables puits énergétiques qui, lorsqu'ils sont stimulés, ont certains effets au niveau physiologique.

Du point de vue énergétique, les points agissent comme des soupapes, capables de modifier le flux énergétique en tonifiant

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et en dispersant l'énergie en ce même point. Le chemin vers le bien-être psychophysique est en effet considéré comme le développement et le contrôle du potentiel énergétique de l'individu.

Le Chi Kung travaille, littéralement, l'énergie. C'est un travail interne du souffle vital. Il s'agit également d'anciennes pratiques chinois de tradition taoïste d'harmonisation du corps, de la respiration et de l'esprit et d'une méthode pour fortifier, développer et contrôler l'énergie de l'individu. Le Chi Kung surgit de diverses expériences, des pratiques internes aussi bien que du Kung Fu traditionnel chinois, de sorte que des champs très différents de pratiques ont contribué à son développement. En général, on peut distinguer dans le Chi Kung deux grands champs d'action: le martial et le médical. Il y a en Chine de nombreux centre médicaux qui l'utilisent et même de nombreux exercices du Chi Kung martial peuvent résoudre certaines pathologies.

Nous pouvons distinguer essentiellement trois systèmes de Chi Kung: 1) Chi Kung Wu Wei: Il s'agit d'une forme de Chi Kung statique, où certaines positions correctement exécutées permettent de faciliter la circulation de l'énergie et de la tonifier.

2) Nei Tan Chi Kung: Consiste en des mouvements lents et souples, accompagnés d'une respiration spécifique.

3) Wai Chi Kung (Chi Kung externe): Il s'agit d'un système qui permet de faire circuler et de canaliser l'énergie au moyen de mouvements exécutés en tension musculaire. Cette méthode de travail de l'énergie est celle qui s'enracine le plus profondément dans le plus pur art martial chinois traditionnel à travers les différents styles de Kung-Fu. De nombreux styles de Kung-Fu comportent des mouvements de Wai Chi Kung au sein de leurs formes, en particulier le style Hung Gar, le Tai Chi Chuan du style "Chen", le Pa Kua, et encore de nombreux autres.

Dans la pratique du Chi Kung la respiration est très importante. Le mouvement rythmique du diaphragme, à travers l'action de la musculature du plexus solaire et des muscles périnéaux, réalise un massage des organes internes et favorise la libre circulation de l'énergie. De nombreuses recherches cliniques ont démontré l'efficacité du Chi-Kung dans différents états pathologiques comme par exemple, l'anxiété, les maladies psychosomatiques, l'hypertension, les maladies cardiovasculaires. On peut également traiter certains types de tumeurs avec cette méthode. La pratique est conseillée simplement pour renforcer la constitution des malades pendant la convalescence, mais également pour développer un corps sain et fort.

Comme nous l'avons déjà dit, la respiration est fondamentale. Associée à un état de relaxation totale du corps et de l'esprit, elle nous conduit à un état mental de tranquillité et de "concentration détendue”·ap-

pelée "Rujin". Dans cet état particulier, l'énergie commence à circuler, les fonctions organiques se ralentissent et l'énergie bioéléctrique qui est utilisée normalement dans l'activité cérébrale est distribuée dans tout le corps. On observe également une vasodilatation et, par conséquent, une amélioration de la circulation sanguine au niveau du cortex. Se produisent ensuite une série de transformations au niveau musculaire, des tissus et du squelette. Le simple Wu Wei Chi Kung, pratiqué régulièrement, permet également d'atteindre d'excellents résultats. Les techniques de Wu Wei Chi Kung stimulent les fonctions vitales et fortifient l'énergie, mais peuvent également être utilisées pour préparer au Wai Chi Kung.

Il est intéressant de parler un peu du concept de "pression d'énergie", un paramètre qui met en évidence l'état de bonne santé d'une personne. L'examen des pouls permet d'établir l'intensité et la fréquence qui caractérisent la circulation de l'énergie dans les méridiens.

Dans le Wai Chi Kung, le travail de la pression d'énergie joue un rôle important. Il s'agit d'augmenter la pression pour ensuite la laisser stagner et enfin agir sur certaines zones du corps. De cette manière, nous pouvons parler de contrôle et de canalisation d'énergie. En revanche, dans les deux autres types de Chi Kung, l'énergie circule dans tout le corps sans se concentrer en un point en particulier.

A travers les techniques de Wai Chi Kung, on fortifie l'énergie Li Wei (un type d'énergie qui enveloppe tout le corps et le protège) et on équilibre le Yin et le Yang.

Les maîtres de Wai Chi Kung utilisent l'énergie Li Wei en la canalisant dans certains endroits au moyen de techniques de compression. Dans l'art martial, il existe de nombreux maîtres qui réalisent leurs démonstrations d'épreuves de force et de résistance grâce au contrôle et à la canalisation de l'énergie. Le fameux maître Wang Shu Chin était capable de supporter des attaques extrêmement dures sans souffrir aucun dommage.

Voyons maintenant le Nei Tan Chi Kung.

Le mouvement dynamique cependant toujours exécuté lentement et de manière détendue favorise la circulation de l'énergie dans les méridiens. L'objectif n'est pas seulement de mobiliser les muscles et les articulations mais d'apprendre à diriger le Chi en utilisant l'esprit comme principal moteur énergétique et en essayant d'aller de plus en plus vers l'harmonisation du corps et de l'esprit de manière à ce qu'ils vibrent en syntonie. En contact avec l'énergie qui nous entoure, nous aurons l'impression de nous déplacer dans un fluide dense qui nous enveloppe. De nombreuses positions et techniques du Nei Tan Chi Kung proviennent des styles internes de Kung-Fu tels que le Tai Chi Chuan, le Pa Kua et le Hisin-I. On travaille des techniques et des séquences particulières de manière à tonifier le flux énergétique. On utilise en particulier certains mouvements caractéristiques du Tai Chi Chuan de manière isolée.

Tradition chinoise Avec la pratique régulière, après une transformation physique surgira une transformation énergétique. En améliorant la circulation de l'énergie, on débloquera d'éventuelles stagnations et rétablira les flux énergétiques normaux ce qui nous conduira à un état de bien-être psychophysique important dans notre vie quotidienne chaotique. Les positions simples du Wu Wei Chi Kung peuvent être très bénéfiques pour notre organisme, nous l'avons vu. Voyons maintenant plus en détails comment il se pratique et quelles sont les points auxquels nous devons prêter attention.

Le Chi Kung Wu Wei propose une séquence de 24 positions, les unes fondamentales, les autres plus spécifiques et poursuivant certains objectifs particuliers. Nous allons expliquer les cinq positions que nous considérons comme fondamentales, celles qui stimulent la circulation de l'énergie dans tous les méridiens, équilibrant tout le cycle énergétique. Pour en obtenir le plus grand bénéfice, il faut suivre certaines règles fondamentales pour la pratique correcte et utile des cinq exercices que nous allons décrire: - Position des pieds dans la lignes des épaules.

- Poids au centre.

- Jambes détendues et genoux un peu fléchis.

- Position correcte de l'os iliaque de manière à étendre les vertèbres lombaires et à aligner toute la colonne vertébrale de manière à ce que la colonne suive ses courbes naturelles.

- Dos détendu.

- Respiration abdominale détendue en harmonie avec le mouvement du diaphragme.

- Position de la langue légèrement en dessous de l'arc supérieur des dents (du point de vue de la circulation énergétique, elle servira d'interrupteur de "petit circuit céleste" constitué par le méridiens de la conception et gouverneur) - Visage détendu et bouche souriante (surtout afin de ne pas négliger l'attitude mentale).

Première position: YU BEI SHI Chi Kung: C'est la première position adoptée naturellement, les pieds parallèles dans la ligne des épaules et les bras détendus.

Deuxième position: TI BAU SHI Chi Kung: Embrasser l'arbre ou soutenir la lune. A la différence de la première position, les bras se trouvent à la hauteur de la taille formant un cercle, les mains sont détendues et les doigts alignés. Il faut faire particulièrement attention à ce que les avant-bras et le dos soit relâchés car ils ont tendance à être tendus et à se contracter.

Troisième position: TI BAU YE SHI (Cheng Bau Shi): La hauteur des bras change, ils forment toujours un cercle, mais cette fois à hauteur de la poitrine.

Quatrième position: TUI TIEN SHI: Pousser le ciel avec les mains. Cette fois les bras sont étirés vers la haut, les paumes des mains tournées vers le ciel. Cette position permet d'absorber l'énergie Yang du ciel.

Cinquième position: TUI TU SHI: Pousser la terre avec les mains. On redescend les bras, les mains tournées vers le sol, ce qui nous permet d'absorber l'énergie Yin de la terre.

En ce qui concerne la durée de la pratique, chacun des exercices peut être exécuté en un minimum de 5 minutes et durer jusqu'à 30 minutes. On peut réaliser les 5 exercices de la séquence en suivant ou les pratiquer séparément. Au cours de la pratique, on peut observer certaines sensations spécifiques. Parmi les plus communes citons: la chaleur, le picotement, le gonflement et souvent la perception d'un fluide entre les mains. Elles indiquent une bonne circulation de l'énergie. Par contre en cas de nausées ou de vertige, il est conseillé d'interrompre les exercices. A la fin de la pratique, il est bon de reprendre le mouvement dynamique et nos activités quotidienne de manière progressive et harmonieuse afin de ne pas disperser l'état de bien-être obtenu.

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Le Tao Yin est la réunion de ces arts martiaux internes et, une fois de plus, le maître Cangelosi a osé touché à un sujet où la plupart préfèrent paraître importants pour « ce qu'ils ne montrent pas » que pour « ce qu'il seraient vraiment capables d'enseigner ».

Un bon point pour Paolo qui, de nouveau, saute des barrières infranchissables pour d'autres. Comme savoir et enseigner est le comble du plaisir, Sifu Cangelosi a enregistré une vidéo où il enseigne le Tao Yin dans tous les détails et de manière absolument pédagogique.

Cette formulation des arts martiaux internes mérite toute la reconnaissance et l'attention des pratiquants d'arts martiaux, quel que soit le style qu'ils pratiquent. Sa pratique appuiera toujours votre propre voie, accroissant la conscience de vos mouvements et apportant de l'énergie et de la souplesse à vos techniques. Ne manquez donc pas d'en profiter et donnez-vous l'occasion d'apprendre ces arts martiaux avec la personne la plus adéquate pour cela, un maître sans frontière : Paolo Cangelosi.

REF.: CNV/YIN

Tous les DVDs produits par Budo International sont scell s au moyen d une tiquette holographique distinctive et sont r alis s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m me, l impression des jaquettes ainsi que les s rigraphies suivent les plus strictes exigences de qualit . Si ce DVD ne remplit pas ces crit res et/ou si la jaquette ou la s rigraphie ne co ncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s agit d une copie pirate.

COMMANDES : Budo international. net

Les guerriers des hombres veulent revenir sur scène, mais cette fois avec plus de justesse. Deux Ryu traditionnellement en conflit, IGA et KOGA, ont en effet réunit leurs plus remarquables représentants pour formaliser un accord de normalisation du Ninjutsu qui remédie à d'anciennes erreurs.

Juan Hombre nous offre ici ses travaux DVD les plus récents, les premiers à enseigner systématiquement les arts de combat de l'école Koga dont il est, aujourd'hui, le seul représentant autorisée en Europe. Une partie de l'enregistrement fut réalisée dans la maison Ninja ou dans ses jardins remplis de pièges secrets destinés à l'entraînement des pratiquants avancés du style. Ces deux DVD abordent l'art des mains nues et l'usage des principales armes de la tradition du Ninjutsu : Ninjato, Shaken, Shuriken, etc,

REF.: CNV/JH2 Tous les DVDs produits par Budo International sont scell s au moyen d une tiquette holographique distinctive et sont r alis s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m me, l impression des jaquettes ainsi que les s rigraphies suivent les plus strictes exigences de qualit . Si ce DVD ne remplit pas ces crit res et/ou si la jaquette ou la s rigraphie ne co ncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s agit d une copie pirate.

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Les guerriers des ombres sont de retour !

Plusieurs années d’un exil —pourquoi ne pas le dire— justifié du fait du mauvais usage de l'octroi des grades et autres choses de ce genre, ont maintenu en "stand by" l'un des styles de combat qui jouit pourtant de la plus grande popularité dans le monde des arts martiaux: le Ninjutsu. Néanmoins, cette situation ne lui a rien fait perdre de ses capacités à former des combattants de première catégorie. Il est vrai qu'ils ont payé pour leurs péchés, mais il n'est pas moins vrai que les temps difficiles sont le meilleur remède pour affûter les esprits dilettantes, pour éprouver les adhésions et effacer les défauts. Les guerriers des ombres paraissent donc vouloir à nouveau réapparaître sur la scène, mais cette fois de manière plus limpide. Deux Ryu traditionnellement adversaires, Iga et Koga, ont réuni leurs représentants les plus remarquables pour formaliser un accord de normalisation du Ninjutsu qui permette d'éviter d'anciennes erreurs. Juan Hombre nous en parle dans cet article dans lequel il présente ses derniers travaux vidéo, les premiers qui enseignent systématiquement les arts de combat de l'école Koga. Il est actuellement la seule personne autorisée en Europe à représenter cette ligne du Ninjutsu traditionnel. Une partie de l'enregistrement fut réalisée au quartier général de Koga, dans la maison Ninja ou ses jardins, remplis de passages secrets où s'entraînent les élèves avancés de ce style. Dans ces deux vidéos vous apprendrez les arts à mains nues et l'usage des principales armes de la tradition du Ninjutsu: ninjatos, shaken, shuriken, etc. Juan Hombre est un modèle de l'effort personnel. Il a dû affronter des situations limites suite à un accident qui l’a laissé paralysé. Contre tout pronostic, il a su petit à petit s'en sortir jusqu'à devenir aujourd'hui, comme le savent nos lecteurs, entraîneur des brigades de parachutistes des forces armées espagnoles. Dans cet article, vous apprendrez également certains choses curieuses à propos du sens du Koga Ryu et de l'esprit qui doit imprégner les pratiquants d'un aussi noble art. Ne manquez pas de le lire!

Texte: J. Hombre Photos: © Budo International Publ. Co.

Ninjutsu

E

e Koga Ryu Ninjutsu se développa pendant l'époque féodale japonaise et devint l'une des organisations les plus puissantes et les plus efficaces parmi les différents clans Ninjas qui existèrent dans le Japon médiéval.

Comme le raconte le Maître Yukoni, le Shogun Oda Nobunaga avait parmi son personnel quelques 40 Ninjas chargés de sa sécurité. Parmi eux, 20 étaient de Iga et 20 étaient de Koga. Les uns et les autres s'occupaient alternativement de cette tâche cachés dans la montagne.

Les Ninjas se réunissaient au château de Hakuho, construit par ordre de Takeda Tora. Les architectes s'aidèrent des connaissances Ninja pour sa construction, le château de Hakuho se trouvent donc remplis de souterrains et de passages secrets.

On évalue à 4000 le nombre de Ninjas qui s'y réunirent et qui y combattirent contre des troupes professionnelles en nombre, revêtues d'armures et de côtes de maille (Hyogo Gusari). Cette résistance ne dura pas plus d'une semaine. Plus de 2000 Ninjas trouvèrent la mort, l'arme à la main, et des centaines d'entre eux furent torturés, mais un nombre considérable d’entre eux parvint à s’échapper par les passages secrets du château pour s'éparpiller ensuite dans tout le Japon.

Au cours des années 1984-1994, l'art du Ninjutsu atteignit l'une des côtes de popularité les plus surprenantes au sein des arts martiaux et parvint à réunir des milliers de pratiquants occidentaux.

Beaucoup d'entre eux se rendirent au Japon pour être instruits dans cette discipline guerrière. Profitant du filon, les "avides" de dan (pour ne pas dire vautours), désireux d'atteindre rapidement un haut niveau dans le Budo, se rendirent au Japon pour obtenir, au cours d'un voyage purement touristique, un grade qu'ils étaient incapables d'obtenir dans les autres arts martiaux qu'ils avaient commencé… et qui exigeaient des efforts.

Que se passa-t-il alors? Ces "avides" de dan profitèrent du titre de Maître qui leur offraient tant d'honneur et le monde entier, en quelques années, se couvrit de Maîtres, offrant une image totalement erronée et fausse du véritable sens de "Nin", qui n'est autre que celui de "Shinobi", représentant la persévérance et l'esprit de sacrifice qui maintient notre cœur toujours prêt et à l'affût.

Cette erreur d'avoir octroyé trop de 10e dan (et même quelques 11e dan!) en pas plus de dix ans, éloigna de cet art martial les gens sérieux qui perçurent, avec raison, cette erreur comme un manque de respect. Dans les Budo connus, un 10e dan requérait plus de 50 ans d'entraînement avant d'atteindre une telle maîtrise et un Ninja l'obtenait en seulement 9 ou 10 ans… Il y avait quelque chosede pourri au royaume du Ninjutsu

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Le fait est que l'on compris que ces graduations étaient peu conventionnelles et la plupart du temps, la mauvaise qualité des "nouveaux grands maîtres" provoqua une déception naturelle vis-àvis de cet art millénaire.

Ces circonstances provoquèrent petit à petit le rejet général et jetèrent le 1 discrédit sur le Ninjutsu.

Les familles de Iga et de Koga, informées par les Maîtres contemporains du Budo japonais décidèrent d'intervenir en voyant comment leur image, si longtemps préservée, était en train de perdre tout son prestige. Les deux familles de Iga et de Koga se réunirent en une assemblée extraordinaire et accordèrent les 4 points suivants: 1) Interdiction formelle de l'usage du terme de "Ninjutsu" à quiconque ne pratiquait pas le véritable art martial.

2 2) Interdiction formelle à quiconque n'appartenait pas en ligne directe ou n'était pas descendant et héritier de donner des cours de Ninjutsu.

3) Obligation formelle pour toute organisation non autorisée à changer le nom de Ninjutsu pour un autre plus représentatif de ses enseignements.

4) Une fois signé cette accord, les familles de Iga et de Koga convinrent de se réunir en l'an 2000 pour décider de la date du Matsuri (festi3 val) International à célébrer en 2001 — auquel je suis invité avec mes élèves et que le magazine Budo International essayera de filmer pour marquer l'importance de cet événement et le faire connaître au monde entier.

Suite à cette réunion, l'art connu en Occident dans les clubs comme Ninjutsu dut changer son nom pour celui de Taijutsu ou de Jujutsu… jusqu'à ce que petit à petit se rompe le lien avec les Guerriers des Ombres. Dès lors des milliers de pratiquants revêtus d'un costume Ninja pratiquent actuellement un art martial de la paix appelé Taijutsu, Jujutsu ou Aikijutsu, certainement excellents, mais qui n'ont

rien à voir avec l'art de la guerre appelé Ninjutsu.

J'avertis les "avides" des dan que je ferai le médiateur auprès de mon Maître Yunoki afin que ne se reproduisent pas un événement aussi lamentable. Si ce dernier, comme les autres maîtres Ninja, décident d'ouvrir à nouveau leur art à l'Occident, ce sera pour les gens honorables qui y viennent avec l'intention d'apprendre et de s'entraîner, et non pas pour obten,ir des grades à peu de frais. Je promets que l'entraînement sera dur, que peu d'entre eux passeront les épreuves

Koga Ryu (techniques à mains nues d'infiltration et de fuite).

Vous verrez ici comment le Ninja se maintient à un rythme de course comme s'il se déplacer en courant pour réaliser sa mission tandis qu'en chemin il rencontre un adversaire armé qui le défie. Le Ninja de Koga, au lieu de s'arrêter, continue sa 4 course et par l'usage de la menace, de la feinte et de l'esquive, parvient à éviter et à éliminer son adversaire pour poursuivre sa mission sans perdre un instant. Ces techniques à mains nues d'Intojutsu peuvent être définies comme des techniques d'action.

Comme vous pourrez l'observer, ces techniques sont réalisées contre un adversaire armé d'un sabre. Je vous demanderai ici d'utiliser un Bokken en bois pour éviter les accidents, bien que je doive vous avertir qu'au Japon on travaille 5 avec des épées qui coupent afin que le principe 1.Les deux Ninjas en position garde. d'admission, mais dans la joie de et la foi de vigilance soit présent durant tout le 2.effectuéetune feinte… toutAprès peut avoir être obtenu je sais que si déroulement de la technique et dans 3.- … le Ninja se situe dans le dos de son adversaire … vous vous y rendez avec le main sur le l'idée d’inciter le partenaire à réagir spon4.- … et, le saisissant aux épaules, … cœur, y serez bien reçu. tanément 5.… vous il le déséquilibre, le retourne et le fait tomberafin de profiter au mieux des clés naturelles. sur le ventre.

Dans la deuxième vidéo, vous découLes vidéos Koga Ryu vrirez le développement de base des Dans ces vidéos que Budo Internatioarmes les plus communes parmi lesnal vient de distribuer sur le marché, on quelles le Ninjato, les Shuriken, le Hanpeut découvrir les techniques de base bo et le Hiken ou couteau inversé. Avec exigées pour les grades inférieurs de Getout ce matériel vous aurez en votre shin (esprit débutant), Chushin (esprit inpossession un vaste programme qui, termédiaire) et Joshin (esprit élevé). associé aux techniques avancées, vous La première vidéo est dédiée à l'entraîpermettra d'accéder au grade de Yaibanement des techniques à mains nues. shin (esprit aiguisé) et au titre de ceintuVous pourrez y observer les mouvements re Noire (occidental). de base tels que les roulades, les chutes etc. suivis des techniques de Koga Taiken Le sens du mot Koga Kamae No Jutsu (techniques à mains Pour mieux comprendre le Ninjutsu, nues utilisant les Kamae). Elle explique j'aimerais vous révéler le sens caché comment l'usage des Kamae par le guerdu mot K-O-G-A, gardien des secrets riers Ninja consistait à tendre des pièges aussi bien spirituels que stratégiques à ses adversaires pour le battre une fois qu'ils seront tombés dedans. Si vous des anciens. faites particulièrement attention, vous "K" est la première lettre de Koga et verrez que le Ninja, une fois qu'il a adopté correspond au mot "Kensatsu" qui un Kamae, bloque et observe son adverveut dire "inspection", "examen", non saire jusqu'à percevoir son erreur et c'est seulement de l'élément physique ou des là qu'il décide alors de faire son entrée et actions externes entendues comme observation du terrain, de la situation dans de vaincre. Cet apprentissage est destiné la quelle vous vous trouvez, du nombre à développer les mouvements naturels du de vos adversaires, etc., mais égalecorps afin de le préparer pour les techment "inspection" dans le sens du reniques d'action. gard intérieur, tourné vers la motivation Cette première vidéo termine avec les de votre entraînement. techniques de Koga Taiken Intojutsu

Kensatsu : inspection. Quand un danger imminent menace un Ninja, celui-ci doit examiner la situation, observer où il se trouve et pourquoi il s'y trouve. Cette réflexion amènera son esprit à posséder une meilleure compréhension des causes de celui-ci. En situation de survie, un Ninja doit examiner et inspecter le terrain.

Observer attentivement les alentours, les accidents de terrain et se faire une image mentale de l'endroit, ce qui lui permettra d'améliorer sa sécurité. Un Ninja ne peut errer sans but précis et sans orientation, il doit toujours recourir à son instinct.

"O" es la deuxième lettre du mot et représente le mot "Onozukara" qui veut dire "spontanéité". Faisons remarquer que cette spontanéité en plus de représenter l'usage de moyens externes tels que des objets ou les accidents du terrain où vous vous trouvez, se réfère également à notre capacité de réflexes et de réponses, c'est-à-dire à notre capacité d'improvisation personnelle qui nous rendra seul maître de nos propres décisions.

Onozukara : spontanéité. Quel que soit le lieu ou le problème qu'affronte un Ninja, il y aura toujours quelque chose sur lequel il pourra compter et qu'il pourra utiliser en vue de sa propre survie. Il existe de nombreuses manières d'atteindre ses objectifs. L'imagination et la créativité personnelle peuvent toujours modifier les circonstances. Ce n'est pas parce que l'un des moyens prévus est absent que le Ninja ne peut réaliser son objectif. Il regarde autour de lui et observe, sans oublier son instinct ni ce qu'il ressent. Cela lui permet de trouver la solution.

"G" est la troisième lettre et représente

LA RÉGION DE KOGA, L'ŒIL DU CYCLONE C'est dans la région de Koga que s'enracina le plus profondément l'art Ninja de l'espionnage et de l'invisibilité. La nécessité de survie était telle dans cette région que s'organisèrent 53 familles Ninja parmi un total de 73 au Japon, jusqu'à former un groupe homogène de plus de 2500 guerriers capables de donner leur vie pour défendre leurs terres et leur famille contre l'abus du pouvoir établi. C’est que les seigneurs féodaux choisissaient très frequemment cet endroit pour leurs disputes guerrières car sa situation géographique était équidistante des trois capitales: Osaka, Kyoto et Nagoya. En outre cette région était justement celle où tous les immigrants venus de Chine et de Corée possédaient leur principal noyau de travail et d'activité. Cette circonstance provoqua auprès des Japonais un plus grand détachement vis-à-vis de ces terres et des natifs japonais qui durent se battre pour pouvoir survivre. Quand les abus cessèrent, les familles Ninja ne furent plus nécessaires et perdirent petit à petit leur importance.

Ninjutsu Quand il se décide pour une voie et une solution, le Ninja met toute sa volonté pour y parvenir, il agit toujours de manière organisée, en distribuant les missions et les objectifs et en maintenant toujours l'unité.

Comme vous verrez, l'étudiant Ninja de la Koga Ryu traverse les différents niveaux de sa formation comme un guerrier Ninja., Il commence d'abord à observer "Geshin", ensuite à se développer "Chushin", ensuite il arrive au courage "Joshin" et finalement il parvient à la précaution "Yaibashin". Méditez sur cette progression.

La loi Ninja

le mot "Genki" qui veut dire vigueur. Non seulement le courage et l'action physique puissante, mais également le pouvoir de notre raison, un pouvoir qui nous permettra de poursuivre et de continuer malgré toutes les difficultés et les sacrifices auxquels nous devons faire face. Et je ne me réfère pas seulement au nombre des ennemis et des combats, mais également aux conflits qui surgissent dans notre vie quotidienne.

Genki: vigueur. Un Ninja doit toujours surmonter la panique et la peur à travers la préparation et l'étude. Ces dernières le prépare à affronter les difficultés qu'il peut rencontrer sur son chemin. Un Ninja ne doit jamais s'énerver, ni être pressé, ni se précipiter lui-même. Il ne doit pas gaspiller trop d'énergie et être toujours conscient de sa situation et des circonstances. Sans vigueur et sans courage, l’homme panique et cette panique liée au désir de survivre le rend égoïste et non solidaire. Seule une préparation psychologique adéquate et une grande décision de vaincre les obstacles permet au Ninja d'utiliser les aspects les plus avantageux de la situation.

"A", la quatrième lettre, représente le mot "Abunai" qui veut dire "danger". Ce danger se réfère à la précaution à prendre à la fin de chaque action, c'est l'état d'alerte "Zanshin" auquel tout guerrier doit arriver, car l'action de la vie ne se termine pas sur un succès ou un échec. Le guerrier sait et comprend que le dernier pas d'une action n'est rien d'autre que le premier de la suivante et ainsi de suite jusqu'à l'infini, dans le cercle sans fin du mouvement pour la propre vie qui donne élan à notre comportement.

Abunai: danger. Un Ninja en danger évalue d'abord la situation et avant de prendre une décision étudie toutes les possibilités de danger et observe toutes les ressources possibles. Un Ninja sait que peu de choses sont bien faites quand on est pressé et quand on les fait à la légère.

BUDO INTERNATIONAL

cuité surgit du pouvoir de notre instinct et ce pouvoir nous permettra toujours de survivre et de prévaloir sur ceux qui désirent nous faire du mal.

Avant de vous quitter, j'aimerais vous demandez d'évaluer l'art Ninja dans son essence la plus pure. A tous ceux que le mépris ou la déception tenaillent du fait de la mauvaise image transmise, je vous offre mon aide pour éveiller à nouveau cette flamme qui un jour lança certains d’entre vous dans l'aventure, dans la découverte du le monde exaltant du Guerrier des Ombres. Je suis sûr que je ne vous décevrai pas.

Juan Hombre, votre ambassadeur et délégué pour l'Occident de la Koga Ryu Ninjutsu, pour le véritable Ninjutsu.

J'ai décidé de terminer cette réflexion sur l'art de la Koga Ryu Ninjutsu en analysant rapidement leurs maximes (dans le sens de Loi ou Pouvoir) "Ninpo Ikkan”.

"Ninja Seishin Ninpo Ikkan Gogyo Setsu“, "le pouvoir du Ninja surgit des cinq éléments".

“Chi, Mokuteki Genki No Keiko” Chi, l'élément Terre , représente la fermeté de caractère que l'on acquiert à travers l'intention, la concentration et le but qu'on imprime à son entraînement.

“Sui, Shinobi Jihi No Kokoro” Sui, l'élément Eau représente l'adaptabilité à toutes les difficultés et nécessités qui surgissent dans notre vie.

Cette adaptabilité provient de la bienveillance de notre cœur.

“Ka, Oshi Shinobi No Seishin” Ka, l'élément Feu représente le courage, il provient de la motivation, de l'intention et de la capacité de sacrifice que nous engageons.

“Fu, Nintai I Shin Den Shin” Fu, l'élément Vent représente le fluidité de nos décision. Cette fluidité provient de la patience et du don de soi L'IGA RYU ET LA KOGA à son prochain, transRYU SE RÉUNISSENT mission du pouvoir que nous avons obtenu à Le Maître Suihichiro Yunoki (Ambassadeur travers notre entraîneCulturel entre la Chine et le Japon) aux côtés ment. de Juan Hombre. Le Maître Suihichiro, histo“Ku, Kyojitsu Tenkan rien renommé du Ninjutsu est l'auteur d'une dizaine de livres parmi lesquels faisons remarHo” quer la fameuse encyclopédie Bansenshukai, Enfin, Ku, l'élément une encyclopédie écrite dans une langue andu Vide représente la cienne, réunie et re-traduite par lui en japonais vacuité de nos objectifs, moderne. Avec l'aide du Grand Maître Yumio c'est-à-dire "l'absence Nawa, il essaye d'unifier les enseignements d'objectif", et cette vaNinjas d'Iga et de Koga (principales familles Ninjas et peut-être les plus célèbres de tout le Japon) afin d'en finir avec le "mal Ninja" qui depuis quelques années dénature l'art martial et le visage du Guerrier des Ombres.

"Un Ninja doit toujours surmonter la panique et la peur à travers la préparation et l'étude. Ces dernières le prépare à affronter les difficultés qu'il peut rencontrer sur son chemin".

Daniel Rego analyse les techniques les plus novatrices du Jiu-Jitsu BrĂŠsilien. "J'en connais qui vont avoir une bonne surprise avec les techniques de cette vidĂŠo!", nous a-t-il dit.

Tous les DVDs produits par Budo International sont scell s au moyen d une tiquette holographique distinctive et sont r alis s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m me, l impression des jaquettes ainsi que les s rigraphies suivent les plus strictes exigences de qualit . Si ce DVD ne remplit pas ces crit res et/ou si la jaquette ou la s rigraphie ne co ncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s agit d une copie pirate.

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Hiroo Mochizuki, héritier du Yoseikan, nous présent ce style si particulier et si complet.

Un DVD qui est un véritable héritage, magnifiquement situé à un point de rencontre parfaitement équidistant entre le passé et l'avenir du Budo.

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L'AIKIDO ET YAMADA SENSEI

C'est un honneur pour ce magazine de pouvoir vous annoncer le début d'une collaboration, dans nos pages, avec Yoshimitsu Yamada, Grand Maître d'Aïkido. Vous avons voulu faire coïncider cette première colonne avec l'apparition d'une nouvelle vidéo enregistrée par le Grand Maître. Comme toujours vous y retrouverez les fins commentaires du Maître quant à la l’exécution technique juste de l'Art d'Ueshiba. Yamada est célèbre pour la vigueur avec laquelle il exécute les techniques, une vigueur sans brusquerie, une force exercée avec délicatesse. e vous suis très reconnaissant de cette opportunité de pouvoir écrire un article pour ce magazine. Excusez-moi s'il vous plaît de centrer seulement mon attention sur des questions d'Aïkido, mais il se trouve que ma base dans les arts martiaux est cet art de la paix.

Actuellement, l'Aïkido, comme tous les autres arts martiaux, jouit d'une grande popularité dans le monde entier, incluant l'Amérique Latine, l'Australie et spécialement l'Europe. Bien sûr j'aime l'Aïkido et je pense qu'il s'agit d'un art martial non seulement puissant, mais également très beau. Cependant, au fil des ans, j'aime de plus en plus l'Aïkido et ça me fait très mal quand j'entends des gens qui ne l'ont jamais pratiqué dire que l'Aïkido est inefficace.

Malheureusement, il me faut parfois être d'accord avec cette opinion. C'est particulièrement vrai quand je vois des étudiants de différents dojos dans le monde pratiquer l'Aïkido de manière très négligée, routinière ou comme s'il s'agissait d'une activité sociale ou ludique. Quand je vois ce type de pratique, je ne vois rien d'autre que le vide et un profond manque de qualité.

Je crois que cette attitude dans la pratique provient d'une méconnaissance de la véritable essence de l'Aïkido. Après tout, l'Aïkido est Budo et le Budo implique une question de vie ou de mort.

Grâce au fondateur de l'Aïkido, Morihei Ueshiba, et à son fils, Kishomaru Ueshiba, l'Aïkido fut re-créé comme un art accessible non seulement au sein du Japon mais également en dehors de lui, de manière à ce que nous puissions tous tirer bénéfice de la pra-

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tique de cet art martial. Il est évident que, de nos jours, nous ne pratiquons pas le Budo pour tuer ou blesser les autres. Mais la recherche de l'harmonie avec notre adversaire ne doit pas rendre notre pratique inconsistante vis-à-vis des principes de l'Aïkido. Si nous sommes conscients que, dans chaque mouvement de n'importe quelle technique, nous devons toujours avoir à l'esprit l'essence du Budo, c'est-à-dire la différence entre la vie et le mort, il est alors impossible de pratiquer l'Aïkido de manière négligée et inerte.

Certaines des caractéristiques nécessaires pour appliquer les techniques de l'Aïkido sur et hors du tatami sont: une attitude positive, un solide équilibre et un centre puissant. Je ne suis pas en train de conseiller d'être brusque ou utiliser la force brute. Mais je suis en revanche en train de vous conseiller de pratiquer de manière sincère et forte, toujours pleins de bonne volonté vis-à-vis de vos "adversaires". En d'autres mots, je vous demande d'être positifs, centrés et clairs, car ce sont là les caractéristiques de l'esprit du Budo. Mon conseil pour votre pratique quotidienne, indépendamment de l'art que vous pratiquez, n'est pas seulement d'aller au dojo tous les jours pour y faire des exercices de manière routinière, mais de vous entraîner quotidiennement de sorte que la pratique vous aide à vous améliorer vous-mêmes.

Il est important de réaliser la pratique quotidienne en ayant les principes du Budo et de l'Aïkido à l'esprit de manière à ce que les soixante minutes de classe aient plus de sens pour chacun de nous. L'amélioration de la qualité de notre esprit en sera très significative et nous vivrons mieux.

Texte: Y. Yamada Sensei BUDO INTERNATIONAL

Y. Yamada Sensei est avant tout un homme possédant un esprit universel.

C'est un homme sans frontière, un ambassadeur de l'Aïkido qui aime transmettre son art comme un authentique Budo, c'est-à-dire un grand arbre muni de ses racines. Sa technique transmet tout à la fois une sensation de puissance et de beauté. Nous avons pu nous rendre compte de la perfection de ses actions dans notre propre chair en lui servant de Uke sur les tatamis du monde entier. Ses mouvements sont amples et d'une grande clarté, pleins d'énergie. C'est ainsi qu'il est, en personne, un homme plein d'énergie, passionné par et pour son art et avec une énorme envie de le transmettre au monde entier .

Il nous a accepté comme élèves et nous avons la grande chance de pouvoir jouir d'un Aïkido qui suit une ligne directe marquée depuis le début par le grand Maître Morihei Ueshiba dont il fut l'élève direct.

Quiconque désire obtenir plus d'informations à propos de Y. Yamada Sensei peut le faire à travers de ses élèves en Espagne: Asociación Cultural Feilen Aikido aikifeilen@jazzfree.com Nous profitons de l'occasion pour vous informer que Y. Yamada Sensei donnera un stage à Barcelone les 16, 17 et 18 février.

BIOGRAPHIE Chef Instructeur du New York Aïkikai, Président de la United States Aikido Federation, Membre Consultant de la International Aikido Federation et actuel Président de la Fédération Latino-américaine d'Aïkido.

Né le 17 février 1938 à Tokyo, au Japon. Il fait ses études à l'Université de Aoyama Gakuin. En 1955, il est accepté comme Uchideschi (étudiant interne) au Hombu Dojo, pour étudier l'Aïkido avec le Grand Maître Morihei Ueshiba. En 1964, il est envoyé par O’Sensei aux Etats-Unis et établit le New York Aïkikai qui compte actuellement quelques 300 élèves.

Ces quarante dernières années, des milliers d'Aïkidokas ont étudié avec Y. Yamada Sensei, nombres d'entre eux ont ouverts leur propre dojo dans différentes villes des Etats-Unis et dans d'autres pays du monde.

Actuellement, il donne toujours cours au New York Aïkikai, ainsi que des stages aux Etats-Unis, au Canada, en Amérique Latine, en Europe, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient.

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NOUVEAU LIVRE !

« Karaté : Images d’une histoire » est l’ouvrage qui possède la plus grande quantité de documents d’archives historiques de l’histoire du Karaté. Funakoshi, ses maîtres, les grands des générations suivantes, Nakayama, Yamagushi, tout cela dans des documents inédits ou peu connus, des photos qui font partie de l’histoire du Karaté. Un livre merveilleux.

Le terme « philosophe » est largement utilisé quand on parle du Karaté traditionnel et classique, mais pour mieux comprendre à quoi se réfère cette philosophie du Karaté sans se perdre en vaines élucubrations, il n’y a rien de mieux que de connaître les opinions et les pensées des grands maîtres à propos de la signification de l’objectif de cet art martial et de sa pratique.

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