Un grand projet sportif pour 2030
Pour un territoire en bonne santé par le sport Page 5
Pour un haut niveau pluriel Page 11
Pour une nouvelle génération d’équipements Page 15
Propositions du Conseil de développement Novembre 2011
Conseil de développement de Nantes métropole - novembre 2011 - 1
Contribution à
Pôle de réflexion sur le sport piloté par
Michel CORDIER et Norbert CHETRIT
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INTRODUCTION Dans son document de propositions de 2008, "une intelligence collective pour le sport", le Conseil de développement posait à l'intercommunalité deux grandes questions : ‣ d'abord celle de la cohérence : peut-on encore conserver l'échelon municipal pour définir des politiques publiques du sport dans un territoire marqué à la fois par un effacement des "frontières" communales et par l'émergence d'un bassin de vie aux limites très poreuses ? ‣ ensuite celle du projet : dans un territoire dont l'attractivité se fonde sur une certaine capacité à inventer l'avenir, la métropole peut-elle construire un grand projet sportif territorial à l'échelle de son ambition ? Même si des avancées sont à noter (construction d’un stade couvert d’athlétisme), la réponse à ces questions n'a pas encore été apportée en termes administratifs par la jeune Communauté urbaine (10 ans d'existence pour une structure de ce genre est encore un âge peu élevé) mais l'approche politique a très largement progressé pour laisser espérer un nouveau mode d'appréhension du fait sportif à moyen terme. Le Conseil de développement est un élément de cette évolution et même si ses membres ont pu se sentir parfois frustrés de voir leurs propositions jugées pertinentes mais remises à plus tard, il participe à une forme de percolation des idées qui nourrit le débat politique. Rappelons que le Conseil de développement a formulé ses premières propositions aux élus, en matière de sport, dès 2004. Fort d'une nouvelle organisation depuis 2009 et appuyé sur le concours de nouveaux membres, acteurs directs du mouvement sportif ou citoyens volontaires conscients des enjeux pour le territoire, le Conseil a souhaité se faire à nouveau entendre sur ce thème. La réflexion engagée sur le nouveau projet de territoire fournit une excellente occasion d'intervention publique. Au moment d'imaginer la ville de demain, et le territoire sur lequel elle rayonne, la prise en compte du sport dans les facteurs qui fondent l'attractivité d'un territoire apparait désormais aussi naturelle que nécessaire. En outre, l'audition d'importants responsables politiques du territoire, qu'il s'agisse de Gilles Retière, maire de Rezé
ou de Marie-Françoise Clergeau, adjointe au Maire de Nantes, tous deux Vice-Présidents de Nantes métropole, a démontré que les conditions étaient désormais réunies pour construire à l'échéance de 2014 les bases d'une nouvelle compétence intercommunale en matière de sport. Dès lors, la Délégation "Réflexion territoriale sur le sport" du Conseil de développement, sous la houlette de Michel Cordier et Norbert Chetrit, souhaite prendre sa place dans le débat préparatoire à ces nouvelles échéances, celles du moyen terme pour la définition du contenu d'une nouvelle compétence de la Communauté urbaine et celles du long terme pour inscrire le sport parmi les grandes orientations d'un projet collectif partagé par les habitants du territoire. Le propos du Conseil s'appuie pour une part sur les propositions déjà formulées en 2008, tout en tenant compte de l'évolution du paysage sportif territorial et des contraintes nouvelles qui pèsent sur les collectivités locales, notamment en termes de capacité de financement. Cette contribution s'ordonne autour de trois thématiques : ★ la première est celle de la santé : afficher un objectif de "territoire en bonne santé" peut apparaître simpliste alors que c'est au contraire une grande ambition. La sédentarité est un fléau social et la puissance publique est tout à fait dans sa mission en développant une politique de sport-santé. Cela concerne toutes les tranches d'âge de la société et le territoire de 2030, compte tenu des incertitudes de toutes natures qui peuvent peser sur son développement, a besoin d'une population en bonne santé.
Afficher l'objectif de santé, physique et mentale, au même titre que celui de l'emploi ou des équipements, n'est pas l’énonciation d’une simple évidence mais au contraire une originalité en matière de politiques publiques locales.
★ la seconde concerne le sport de haut niveau : c'est une question récurrente dans tous les territoires. La mise en sommeil (provisoire ou durable) du Football Club de Nantes
de la scène sportive a permis de faire apparaître le dynamisme des sports de salle et de mettre en lumière de nouveaux clubs, masculins et féminins, dans plusieurs disciplines (Volley, Hand, Basket) qui participent à la notoriété du territoire. Le "haut niveau" nantais des années 2010, auquel il faut associer aussi le football féminin offre ainsi une image renouvelée et diversifiée.
Dans ce nouveau contexte, c'est une occasion de redéfinir l'approche de la puissance publique en la fondant sur l'idée de la régulation pour faire de ce haut niveau "pluriel", un des facteurs de dynamisme et de rayonnement du territoire.
★ la troisième découle largement de la précédente et concerne les équipements : c'est la question de la répartition harmonieuse, de la polyvalence et du plein emploi d'une nouvelle génération d’équipements structurants à l’échelle intercommunale. Ces équipements, dont la hiérarchie des besoins reste à préciser, devraient constituer, dans les 20 ans qui viennent, la "marque de fabrique" d’une nouvelle ambition sportive.
La reconfiguration du paysage sportif nantais ajoute encore à la nécessité d'une ambitieuse programmation d'équipements. C'est le moment de voir loin et c'est le sens de la question posée par le Conseil de développement : Pourquoi pas une Arena à Nantes en 2030 ?
L'objectif général est celui d'un grand projet sportif partagé. La démarche "ma ville demain" est ainsi une occasion pour que la dimension sportive soit actée dans un document prospectif qui fera référence pendant plusieurs mandats pour les élus en charge de la décision publique dans le territoire. Le Conseil de développement souhaite ainsi très ardemment que le sport ne soit pas une nouvelle fois oublié dans la prospective territoriale. Philippe AUDIC Président du Conseil de développement
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2030 : POUR UN TERRITOIRE EN BONNE SANTÉ PAR LE SPORT
Contexte : une sédentarité ravageuse La société de la sédentarité C'est une banalité d'affirmer aujourd'hui que la société contemporaine est celle de la sédentarité. Cette sédentarité croît sous l'effet de deux processus combinés : ★ le développement des transports, individuels et collectifs, motorisés, limitant ainsi la dépense énergétique individuelle ★ la croissance continue des technologies de l'information et de la communication qui diminuent les déplacements et donc l'activité physique. La marche progressive vers une société de la virtualité fait apparaître un monde dans lequel l'activité physique serait réduite au seul loisir volontaire.
Évolution de l’activité physique quotidienne des Français depuis la fin du XVIIIe siècle - Chiffres de l'IRMES (Institut de Recherche bio-Médicale et d'Epidémiologie du Sport)
Répartition des sources quotidiennes de dépense énergétique en Europe (Ministère de la santé, des affaires sociales et des sports, Pays-Bas)
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Un consensus médical pour lutter contre cette sédentarité... Une étude commandée à l'INSERM(1) par le ministère des sports et publiée en 2008 a mis en évidence : ★ le bénéfice sanitaire à maintenir une activité physique régulière ★ l’importance de combiner activité physique quotidienne et pratique sportive ★ la réduction d’incidence des grandes pathologies dégénératives pour toute augmentation de l’activité physique au sein d’une population ★ l’impact positif sur le bien-être, le stress et la dépression. Cette démarche se résume dans la recommandation reprise dans l'ensemble des programmes d'information et sensibilisation : 30 minutes d'activité physique ou sportive quotidienne pour les adultes et 1h00 pour les enfants.
... en attente d’une politique nationale globale de santé par l’activité physique En avril 2008 une mission confiée au directeur de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (IRMES) par le ministère de la santé devait déboucher sur un plan national de prévention par l'activité physique ou sportive (PNAPS). Un rapport (disponible sur le site du ministère de la santé) a été établi, sans débouché aujourd'hui. L'accent est essentiellement mis sur les politiques de nutrition, notamment à travers le PNNS (Plan national nutrition santé) et ses déclinaisons grand public les plus connues : "manger-bouger" et les célèbres "5 fruits et légumes par jour".
Une communication nationale abondante sur la pratique de l’activité physique... Le discours ambiant, porté autant par l'autorité politique que par les sphères privées de toutes natures affirme haut et fort que le sport est un élément capital de la santé. Le sport est présenté comme un des moyens d'entretenir son capital santé, tout en constituant une source d'épanouissement personnel. Le sport est ainsi recommandé comme habitude de vie pour se sentir mieux dans son corps et dans sa tête. Il est également promu comme un instrument de prévention pour retarder ou éviter les pathologies graves. Cette promotion, dont la caractéristique n'est pas toujours la nuance, pourrait tendre à faire croire que la seule pratique de l'activité physique ou sportive suffirait à éviter toutes les maladies…
... pas toujours exempte de contradictions... Tout comme la sécurité routière, dont la communication vante la limitation de la vitesse en même temps que celle des constructeurs vante la puissance des véhicules, la communication sur le sport-santé se heurte à certains obstacles : ★ un choc de valeurs souvent contradictoires : le bien-être par l'activité physique douce contre la société de la performance à tout prix ★ un culte exacerbé de l'image et du corps qui pousse aux pratiques excessives ★ une promotion parfois assurée par des sportifs de haut niveau pas toujours exemplaires
"bon" sport et un "mauvais" sport. Les bienfaits indiqués de cette pratique physique sont associés à l'idée de loisir, de famille, de douceur et le plus souvent présentés en opposition à l'idée d'une compétition qui serait porteuse de valeurs moins positives. Il y aurait en quelque sorte un sport "bio" opposé à un sport "vitaminé". C'est oublier que la nature humaine se nourrit aussi de la compétition, qui porte aussi ses valeurs, et qui participe à la santé physique et mentale de la population. La compétition suscite le dépassement et favorise l’estime de soi par le développement de l’ouverture aux autres.
Une action territoriale mal identifiée en matière de sport-santé Les projets de territoires mettent en avant le plus souvent des objectifs concernant l'emploi, la mobilité, les grandes infrastructures, l'environnement, le développement durable et aujourd'hui les politiques culturelles, touristiques et patrimoniales. En revanche, comme le Conseil de développement l'a rappelé à de très nombreuses reprises, les politiques sportives y sont peu évoquées, même si elles ont, à l'évidence, des implications économiques et sociales importantes et même si elles participent déjà au développement de l'activité physique à travers des actions ciblées : continuités piétonnes, cyclables, parcs, jeux d'enfants…
... et parfois moralisante
Les politiques publiques consacrées au sport prennent peu de place dans les grandes démarches de prospective territoriale, elles sont le plus souvent absentes des SCOTs, des plans d'aménagement et de la plupart des documents d'urbanisme. À titre d'exemple, il a fallu plusieurs années pour que le mot sport puisse être enfin évoqué dans un grand projet urbain aussi emblématique que celui de l'Ile de Nantes.
La définition de la santé par l'activité physique et sportive souffre d'un relatif manque de lisibilité et parfois d’appréciations de nature morale. Il y aurait un
(1) Activité physique. Contextes et effets sur la santé. Expertise collective. Editions Inserm, Paris 2008, 812 pages. ist.inserm.fr/basisrapports/activite-physique/activite -physique_synthese.pdf
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Un objectif clair et ambitieux La « forme des habitants » est aussi importante que la « forme de la ville » La démarche du Conseil se fonde sur cette idée simple mais qui constituerait une véritable originalité dans le projet de territoire. Il y a un enjeu de santé par l'activité physique et sportive qui est aussi celui du bien-être et donc de la cohésion sociale, de la performance et de l'attractivité. Un territoire en "bonne santé" doit constituer l'un des objectifs du territoire en 2030, en s'appuyant sur une ambition de développement de la pratique raisonnée du sport. La notion de "pratique
raisonnée" s'appuie sur la mesure des risques de l'excès sportif. La relation qui relie le risque sanitaire et l’intensité de l’activité physique ou sportive fait apparaitre une courbe en U avec deux risques majeurs à chaque extrémité. D’un côté celui d’une activité intensive avec les risques traumatiques ou cardiaques, illustrés par les décès brutaux de sportifs de haut niveau, footballeurs notamment, et de l’autre celui de l’inactivité totale et des maladies métaboliques, cancéreuses ou vasculaires.
Entre ces deux risques, la courbe passe par un minimum, qui définit l’objectif du bénéfice optimal pour une pratique équilibrée (1). Sur cette base, Nantes métropole dispose d’une marge de manoeuvre pour agir, à travers ses différentes politiques publiques, et développer des innovations qui en feraient un territoire exemplaire.
(1) Relation entre activité physique ou sportive et risque sanitaire ("Retrouver sa liberté de mouvement", rapport de la commission prévention, sport, santé présidée par Jean-François Toussaint, 2008)
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Des propositions
Revisiter les compétences existantes de la Communauté urbaine sous le prisme « activité physique et santé » - en matière de mobilité : ★ pour le développement et la sécurisation du réseau cyclable avec un objectif de santé publique Même s'il s'étend régulièrement et si la Communauté urbaine fait de gros
efforts pour le développer, le réseau cyclable reste encore insuffisant. Au-delà du seul aspect déplacements et de la mobilité des habitants, les aménagements cyclables sont un des éléments majeurs d'une politique publique en faveur de l'activité physique et sportive. Ils permettent de développer au quotidien des habitudes d'exercice physique, particulièrement pour les plus jeunes. La concrétisation de cet objectif passe cependant par une exigence majeure, celle de la sécurité. Dans ses propositions sur le PDU, le Conseil indiquait en mars 2010 "que le réseau cyclable devait franchir une nouvelle étape, celle de la sécurité. La pratique ne progressera qu’à
une seule condition, celle de la mise en œuvre de parcours sécurisés sur des itinéraires moyens ou longs. Peu de familles aujourd’hui, même parmi les plus motivées et les plus militantes, conseillent à leurs enfants de se rendre en vélo à l’école ou au sport. Peu de personnes âgées ont recours au vélo pour se déplacer en milieu urbain alors qu’en milieu rural, ce sont souvent les plus âgés qui sont les plus cyclistes". ★ pour le développement des parcours piétonniers favorisant l’activité physique à travers un Plan piétons Toujours dans ses propositions pour le PDU, le Conseil de développement a suggéré la mise en œuvre,
Photos proposées par C. Eveillard
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comme à Genève, d'un Plan piétons destiné à valoriser la marche pour tous les habitants. http://www.ville-geneve.ch/themes/ mobilite/pieton/ Il ne s’agit pas simplement de réaliser des espaces, propres à la déambulation, mais bien des itinéraires piétons pour des cheminements lisibles et confortables. Comme pour la pratique du vélo, Nantes marquerait son goût de l'innovation avec un Plan piétons qui dépasserait le seul objectif du développement des modes de déplacement doux. Ces parcours piétons s'accompagneraient d'une signalétique précise sur les distances, les temps et... le bénéfice santé. À titre d'exemple, un panneau pourrait indiquer la direction, le temps de parcours et les calories brûlées (ou toute autre indication de santé). ★ pour le développement des applications numériques utilisant les données publiques Un large mouvement, porté par de jeunes associations, est aujourd'hui à l'œuvre pour la libération des données publiques (Open data). Cette ouverture des données détenues par diverses autorités publiques (transports, voirie, flux divers…) a pour objet de démultiplier les initiatives pour favoriser la mise au point d'une série d'applications grand public qui sont aujourd'hui très largement utilisées sur les smartphones. S'agissant des données publiques liées à la mobilité, il y a un formidable gisement d'idées pour développer des applications liées à la pratique de l'activité physique et sportive.
- en matière d’aménagements publics divers : ★ pour valoriser et développer la proximité à faible coût À partir du recensement dʼun certain nombre dʼespaces (délaissés de voirie, "morceaux" dʼespace public
disponibles), la Communauté urbaine dispose dʼun levier dʼaction pour multiplier les occasions de développer, à moindre coût, les dispositifs de proximité qui ne figurent pas toujours dans la nomenclature des installations sportives mais qui concourent au développement de lʼactivité physique et par conséquent à une meilleure santé de la population. ★ pour tenir compte de l'évolution des modes de vie Les pratiques sportives individuelles, en dehors du cadre organisé des clubs et des associations, se développent. C'est ainsi que le "jogging" fait désormais partie du paysage urbain familier. Ce "jogging" est le plus souvent pratiqué le matin ou le soir, avant ou après le travail ; dès lors à certaines saisons, se pose la question de l'éclairage des parcours. D'apparence anecdotique, cette contrainte est représentative du décalage entre la demande générée par l'évolution des modes de vie et l'offre publique. S'agissant de la marche à pied, elle pourrait être grandement favorisée par une nouvelle approche de l'urbanisme : parcours protégés, "arcades urbaines"… ★ Pour développer, avec le mouvement spor tif, le concept "d'étude de sédentarité" Dans ses recommandations pour le PDU, le Conseil de développement a préconisé que tout nouvel aménagement urbain fasse l'objet d'une "étude de mobilité". Cette préconisation a d'ailleurs été retenue par la Communauté urbaine. Dans le même esprit, les lieux de travail existants, publics ou privés, pourraient faire l'objet "d'études de sédentarité". Ces enquêtes permettraient de mieux connaître les pratiques des salariés et éventuellement de mettre au point des programmes d'incitation à la pratique de l'activité physi-
que. Pour l'anecdote, il est frappant de constater dans un immeuble neuf que les ascenseurs occupent aujourd'hui la place qui était réservée aux escaliers dans l'architecture de la Renaissance, c'est-à-dire une place éminente et centrale. En revanche, les dits escaliers sont devenus quasi invisibles dans l'aménagement contemporain et les utilisateurs potentiels doivent être très motivés pour les découvrir. Ce concept "d'études de sédentarité" pourrait s'étendre à l'ensemble des aménagements publics mis en œuvre par les collectivités. Ce serait une occasion supplémentaire d'associer le mouvement sportif à la définition de propositions pour associer activité physique et sportive dans le travail.
Développer des innovations territoriales Les collectivités locales, au premier rang desquelles la Communauté urbaine, ont une capacité à proposer une série d’innovations : ★ avec la création d'un réseau de parcours santé sur l'ensemble du territoire : implantation d'équipements simples dans les parcs, les squares, les rues. Le "fitness" qui remplit les salles commerciales, aux prix d'abonnements élevés, peut aussi se pratiquer à l’extérieur à moindre coût ★ avec la réalisation d'une cartographie, physique et horaire, de tous les aménagements favorisant la pratique d'une activité physique ★ avec la facilitation de l’accès des scolaires aux équipements sportifs, de la maternelle au lycée, et la nécessité d’établir un diagnostic territorial de l’ensemble de ces accès : aujourd’hui un grand nombre de scolaires n’ont pas accès à certains équipements, notamment (mais pas seulement) les
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piscines alors que la natation est une activité particulièrement bénéfique pour la santé ★ avec un accès facilité aux équipements scolaires (cours de récréation, gymnases) en dehors des heures de cours (soirée, week-end) ★ en développant le sport en dehors des équipements traditionnels. L’Ile de Nantes pourrait par exemple accueillir des aménagements légers de l’espace urbain pour permettre la pratique conviviale de plein air de sports comme le volley) ★ en valorisant le potentiel des technologies numériques.
Développer une approche générationnelle et différenciée Toutes les campagnes d'information, les aménagements de toute nature, les événements grand public n'auront d'efficacité que s'ils sont différenciés. Les plus jeunes ont assez peu de sensibilité aux messages sur la santé ; la maladie ou le risque à long terme ont peu de place dans leur univers ; ils sont en revanche touchés par les messages liés à la convivialité, au plaisir et aussi à la compétition. Les actions doivent donc s'attacher à cibler les publics : ‣ scolaire ‣ adolescent
Renforcer les moyens d’évaluation des pratiques sportives C'est la question du renforcement des plateaux de suivi médico-sportif, que le Conseil avait posée en 2008. La mise en oeuvre de nouvelles règles d'accès, plus restreint, au Centre médico-sportif de Nantes a mis en lumière les difficultés de mise en œuvre d'une politique d'évaluation sanitaire de la pratique sportive. Même si les contraintes financières des collectivités locales sont très fortes et obligent à repenser les dispositifs, un grand nombre d'associations sportives ont considéré ces nouvelles dispositions comme une régression. Une véritable politique de sport-santé ne peut aujourd'hui se concevoir sans l'intervention de Nantes métropole sur le suivi médico-sportif.
Mieux associer le mouvement sportif Les acteurs du sport, associations, clubs, fédérations… disposent à la fois de l'expérience et des moyens humains pour accompagner les actions des collectivités locales. Il y a une ressource d’idées et d’initiatives très importante à l’intérieur du mouvement sportif ; c’est un gisement important à mieux utiliser.
‣ universitaire ‣ jeunes parents ‣ personnes âgées ‣ personnes en grande difficulté sociale ‣ personnes handicapées. Cette approche différenciée pose la question de l’organisation de la formation des éducateurs et plus largement des encadrants du sport.
S’appuyer sur l’activité sportive comme outil de lutte contre l’isolement social
quences en matière de santé des individus. La pratique sportive adaptée peut constituer un outil, parmi d'autres, pour participer à l'insertion de publics en difficulté. Le lien avec les acteurs classiques du sport n'est pas toujours facile à créer, dans la mesure où il faut opérer de manière quasi sur mesure. Pourtant les acteurs de l'insertion sont très demandeurs de liens avec le mouvement sportif.
Mettre en oeuvre un événement sportif Nantes-Rennes La relance de la coopération NantesRennes est une occasion de réfléchir à une proposition de grand événement sportif associant les deux métropoles. Une initiative, de nature à rapprocher les habitants des deux Cités, mérite d’être étudiée au regard d’un objectif qui pourrait être celui du sport-santé : rallye, course, relais. Le territoire a besoin d’événements sportifs fédérateurs qui favorisent à la fois lʼinterdisciplinarité, lʼengagement de lʼensemble des acteurs du sport et la mobilisation des habitants. Des initiatives ont d'ores et déjà été prises en matière de culture ou de tourisme, pourquoi pas dans le domaine de l'activité sportive ? Par ailleurs, un certain nombre de démarches ont été lancées par le Comité National Olympique et Sportif du type de celle intitulée "sentez-vous sport, santé vous bien". L’effet de ce type d’opération serait démultiplié par une participation et un appui plus large des collectivités locales.
Le développement de la précarité et de la pauvreté conduit à des situations d'isolement qui entrainent des consé-
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2030 : POUR UN HAUT NIVEAU PLURIEL
Contexte Une définition très encadrée par l’Etat Il y a en France un peu plus de 7 200 sportifs de haut niveau pour environ 15 millions de licenciés. Les pratiquants sportifs, au sens large, sont estimés entre 25 et 35 millions selon les études. Le sport de haut niveau est reconnu par le code du sport et repose sur des critères précis : ★ la reconnaissance du caractère de haut niveau des disciplines sportives Cette reconnaissance est accordée pour la durée d’une olympiade. Elle est automatique pour les disciplines inscrites au programme des Jeux olympiques. Cette automaticité est de droit pour les disciplines paralympiques disposant d'une équipe de France. Les autres disciplines peuvent, à la demande de leur fédération, faire l’objet d’une procédure de reconnaissance par la Commission nationale du sport de haut niveau (CNSHN). (Liste des sports reconnus en annexe)
★ la participation aux compétitions de référence Jeux olympiques, Championnats du monde, Championnats d'Europe ★ l'établissement d'une liste de sportifs de haut niveau La liste des sportifs de haut niveau regroupe les sportifs sélectionnés dans une équipe de France pour préparer les compétitions internationales de référence. Ils doivent être âgés de douze ans au moins. Les inscriptions sur la liste des sportifs de haut niveau sont réalisées annuellement sur proposition des directeurs techniques nationaux dans la limite de quotas définis par la Commission nationale du sport de haut niveau (CNSHN).
★ les parcours de l'excellence sportive : PES (succédant aux filières d'accès au sport de haut niveau) Ces PES sont à l’initiative des fédérations qui sollicitent auprès du Ministère et de la CNSHN la validation de la politique et des dispositifs mis en place pour permettre aux sportifs d’atteindre le plus haut niveau tout en leur assurant une formation sco-
laire, universitaire et une préparation à la vie professionnelle. L'objectif est de définir une vision globale du parcours de l’athlète vers l’excellence sportive. La Commission nationale du Sport de haut niveau Présidée par le ministre des Sports, elle comprend des représentants de l’Etat, du Comité National Olympique et Sportif Français, des sportifs de haut niveau, des entraîneurs, un arbitre ou juge sportif de haut niveau et des élus des collectivités territoriales. Elle définit les grandes orientations de la politique nationale du sport de haut niveau et reconnaît le caractère de haut niveau des disciplines sportives. Elle détermine pour chaque discipline de haut niveau les critères permettant de définir la qualité de sportif de haut niveau. Elle émet un avis sur le nombre de sportifs susceptibles d’être inscrits sur la liste des sportifs de haut niveau, le nombre d’entraîneurs de haut niveau, le nombre d’arbitres et juges sportifs de haut niveau. Les commissions régionales du sport de haut niveau veillent à la mise en œuvre, dans leur ressort territorial, des orientations de la politique nationale du sport de haut niveau.
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Des frontières poreuses entre les statuts... La définition législative et réglementaire du sport est marquée par les principes fondateurs de l'olympisme et donc de l'amateurisme. Par ailleurs, l'organisation du sport en France se fonde sur un modèle unitaire qui ne sépare pas le sport amateur du sport professionnel. L'évolution de la société contemporaine et des pratiques sportives met pourtant en lumière des réalités beaucoup plus complexes que celles qui ne devraient résulter que de l'application des grands principes. Dès lors, une relative confusion est à craindre dans la cohabitation de champs multiples et parfois contradictoires, ceux de l'amateurisme, de l'économie, des médias, du spectacle sportif… Le sport de haut niveau cristallise ces contradictions, sans toujours les résoudre. Qui est amateur, qui est professionnel ? Quelles sont les discriminations entre haut niveau masculin et féminin ? Y a t'il des critères nouveaux de définition à inventer ? Comment le soutien des collectivités locales peut-il s’organiser ? Faut-il une régulation et comment s'opère-t'elle ?
... et des risques de dérive Le sport de haut niveau est incontestablement la vitrine des différentes disciplines. Les jeunes pratiquants progressent en recherchant, par exemple, l'identification à une élite reconnue. Par ailleurs, les sportifs de haut niveau participent à l'image positive d'un territoire, d'un pays. En revanche, la recherche, sous la pression économique mais surtout médiati-
que, de la performance maximum conduit parfois à des dérives qui peuvent conduire jusqu'à la remise en cause de l'existence même d'un sport (à l'exemple du cyclisme).
Par ailleurs, l'organisation de compétitions de toutes natures, d'événements nationaux et internationaux, participe à une politique d'attractivité d'un territoire.
Ces dérives sont liées aujourd'hui à trois phénomènes essentiels : ★ le dopage ★ la violence ★ l'excès d'argent.
Dès lors, et même si elles ont encore tendance à marginaliser le sport dans les documents d'aménagement et de prospective territoriale, les collectivités locales seront à l'avenir de plus en plus conduites à intégrer la question du sport de haut niveau dans leurs démarches de marketing territorial.
Dès lors, le sport de haut niveau peut se retrouver face à des contradictions insolubles et destructrices : ★ le sport peut devenir un danger pour la santé de l'athlète alors que l'on veut au contraire le promouvoir pour des raisons sanitaires
Cette intégration est à l’œuvre pour les politiques culturelles, elle reste à approfondir pour les politiques sportives.
★ le sport peut devenir le lieu d'affrontements de plus en plus violents alors qu'on voudrait qu'il soit le lieu d'apprentissage de la vie collective par le respect de règles consenties ★ le sport peut devenir l'enjeu de pratiques financières illicites alors qu'on voudrait qu'il soit un exemple de transparence.
Le sport reste un facteur majeur d’attractivité du territoire Au-delà de la stricte mesure de la performance et malgré les dérives possibles, le sport de haut niveau est un enjeu d'image et d'attractivité du territoire. La présence de grands clubs ou l'ancrage territorial d'athlètes connus participent à la construction d'une identité. Il est indéniable que le FC Nantes a été longtemps porteur d'une image positive pour la Ville bien au-delà des frontières nationales. Il en va de même du Basketball pour Cholet.
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Un objectif de moyen terme « Une gestion territoriale d’un sport de haut niveau pluriel »
Sport de masse et sport de haut niveau sont liés puisque chacun constitue le moteur de l’autre. Sur cette base, la prise en compte du haut niveau dans un projet de territoire a pour objectif de mieux valoriser un quadruple effet :
Le mode de financement du sport, particulièrement du haut niveau, est en interrogation. Les contraintes liées à la crise, la libéralisation des paris sportifs sur Internet, l’endettement de certains clubs, pas seulement les plus grands, conduisent aujourd'hui les acteurs du mouvement sportif à s’interroger sur le mode de financement du sport.
★ un effet image : le sport de haut niveau participe à la "marque de territoire"
Quelle doit être aujourd’hui l'implication des acteurs publics ?
★ un effet d’émulation sociale : chaque club dans chaque discipline cherche à acquérir le meilleur niveau possible
Sport de haut niveau et sport amateur doivent-ils relever de deux régimes différents ?
★ un effet économique : le haut niveau génère événements et partenariats
Quelle est le rôle des collectivités territoriales et du financement privé ?
★ un effet moteur "territorial" : le sport de haut niveau peut être partie prenante d’un projet collectif.
Quelle est la pérennité des ressources pour le sport ?
S’agissant du soutien financier public, la question est complexe et nécessite une analyse approfondie.
territoire avant de définir les éventuels critères d’un soutien financier. Pour conduire cette régulation, deux éléments importants sont à prendre en compte : ★ l’échelle territoriale de la réflexion, comme celle de la décision, doit s’élargir. Dans cet esprit, la création du nouveau pôle métropolitain est une opportunité à saisir ★ le sport de haut niveau évolue vers un paysage de moins en moins monopolistique. Il se déploie désormais dans un cadre pluriel qui voit plusieurs disciplines rayonner simultanément.
Cette situation doit conduire les collectivités locales à examiner d’abord les conditions de l’harmonisation et de la régulation du sport de haut niveau sur un
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Des propositions Une approche pragmatique et négociée La gestion du sport de haut niveau est une question traitée à l’échelle communale depuis longtemps. Pour en faire une question intercommunale et capitaliser sur les effets positifs pour le territoire, toute approche brutale venue d’en haut est à proscrire.
Un accord entre les communes, conditionnant le financement des clubs, permettrait de proposer une grille de lecture partagée et acceptée par tous. Dès lors Nantes métropole pourrait, dans le cadre d'un accord négocié, se positionner en partenaire sur quelques sports et à un niveau de compétition ayant un rayonnement national et international.
Le sport cristallise des réflexes identitaires (de communes, voire de quartiers) qu’il faut traiter avec souplesse et cela nécessite une certaine humilité dans l’approche. C’est à cette condition que pourra s’engager un dialogue au bénéfice de tous en évitant les crispations.
Engager, sous l’égide de l’AURAN, un premier diagnostic territorial du sport de haut niveau
Par ailleurs, les interférences entre les modes amateurs, semi-professionnels et professionnels ont souvent créé une très grande confusion dans la pratique des clubs. Dès lors, la délimitation du champ de l’intervention publique de celui du secteur privé s’en trouve brouillée.
Les propositions formulées en 2008 par le Conseil de développement mettaient en avant l’idée que la Communauté urbaine devait devenir "l’instrument de recherche de la cohérence et le régulateur d’une politique sportive ambitieuse".
Une définition commune du haut niveau Il faut donc établir les conditions d'une définition partagée du "haut niveau". S'agit-il du "meilleur niveau" par discipline ou de la pratique au niveau international ? À l'échelle d'une métropole, et dans un contexte contraint des finances publiques, le Conseil propose d'ores et déjà plusieurs éléments pour établir des critères : ★ un niveau de pratique à l'échelon international ★ une notoriété mesurable à l'échelle nationale ★ le nombre de pratiquants sur le territoire.
Le Conseil invitait ainsi les élus à la construction d’un projet sportif global pour le territoire. Pour mettre en route ce dialogue, il faut une base politique, celle de la volonté commune, mais il est tout aussi nécessaire de disposer d’un état des lieux fondé sur des données partagées. Les acteurs sportifs, tout comme les services de l’Etat et des collectivités, disposent d’une masse d’informations qu’il faut analyser en profondeur. L’Agence d’urbanisme est l’outil le mieux adapté pour réaliser un diagnostic territorial complet pour le sport de haut niveau. Ce diagnostic suppose : ★ une analyse par discipline ★ une analyse par commune ★ un recensement des besoins exprimés
★ un croisement des approches ★ la proposition de critères de définition d’un statut du sport de haut niveau et de modalités d’intervention (ou non...) publique.
Ne pas nier les questions qui fâchent, pour les transcender Aborder la question du haut niveau à l’échelle intercommunale peut susciter, au premier examen, une série de questions complexes. Il faut les aborder sans à priori et avec la volonté de les résoudre en changeant d’échelle. Ces questions concernent : ★ la concurrence entre les clubs et les disciplines ★ les concurrences entre les communes ★ l’inégalité de moyens ★ la question des fusions. Cela concerne aussi la question fondamentale du financement. Les clubs sportifs sont à la fois fragiles financièrement, très inégaux dans l’accès aux sponsors et donc souvent dans des logiques de concurrence féroce. Dès lors, la question du soutien public et de ses critères est rendue encore plus complexe. Les difficultés financières de certains clubs nantais dans les dernières années ont mis en lumière cette complexité.
Étudier un mode de financement local mixte du sport de haut niveau En dehors du cas spécifique du FC Nantes, dont le rayonnement connaît quelques vicissitudes, l'Agglomération nantaise dispose, dans les sports collectifs, de plusieurs clubs de haut niveau : HBCN (Hand Ball Club de Nantes), Nantes-
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Rezé Basket (Basket féminin), NRMV (Nantes Rezé Métropole Volley masculin), NVF (Nantes Volley féminin) NLAH (Nantes Loire Atlantique Handball féminin), Hermine (Basket masculin), SHOC (football féminin)... Cette situation témoigne du dynamisme des clubs en même temps qu'elle pose la question de la limite des aides publiques. La suggestion d'un "club entreprises", susceptible d'apporter un concours financier a souvent été évoquée et mérite d'être approfondie. Elle pourrait être l'embryon d'une solution de financement mixte du sport de haut niveau. Ce modèle économique de la mixité doit s'envisager dans un cadre élargi, Nantes métropole constituant le périmètre minimum.
L’apparition du « pôle métropolitain » dans la nouvelle
donne territoriale constitue aussi un nouvel élément à prendre en compte pour fixer le cadre de la réflexion.
La réflexion n’aboutira que si l’ensemble des partenaires du sport et notamment les fédérations sont associés. Par ailleurs, il faudra approfondir la réflexion sur les relations à développer entre sport de masse et pratique du haut niveau.
Définir un projet pour le sport de haut niveau fondé sur la mutualisation
Le financement public des clubs de haut niveau ne doit pas se contenter de contreparties théoriques, il faut qu'il y ait un réel retour vers la pratique de masse.
La coordination entre communes ne peut aboutir que si les moyens des uns et des autres sont mutualisés.
En d'autres termes, les pratiquants de haut niveau ne doivent pas seulement effectuer des visites épisodiques dans les quartiers pour signer quelques autographes.
Au-delà des moyens techniques et financiers, c’est aussi la question de la mutualisation des savoir-faire et des expériences qui est posée.
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2030 : POUR UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D’ÉQUIPEMENTS
Contexte Des équipements métropolitains en débat Les grands équipements sportifs peuvent remplir une fonction qui dépasse largement la seule question du sport et qui touche à l’image et à l’attractivité du territoire. Pour le territoire nantais, on peut évoquer à cette occasion l’idée de réalisation d’une piscine olympique, celle de l’extension du stade de la Beaujoire ou la dernière en date, celle d'une Arena(1) pour les sports de salle. Ce débat est latent dans la plupart des territoires, même si en général, le concept de "sport pour tous" prévaut sur le spectacle sportif et sur sa capacité d’attraction. Nantes et Rennes ont fait ce choix en ne participant pas à l’Euro 2016 de football. Pour le seul stade de Nantes, c’est un investissement de 80 millions d’euros qui aurait été nécessaire pour mettre le stade
de la Beaujoire aux normes exigées par l’UEFA. Pour autant, cette question reste en débat, notamment au regard de certains investissements culturels. Il est souvent rappelé que, sans avoir de compétence culturelle directe, la Communauté urbaine intervient sur différentes opérations au titre du développement économique du territoire. C’est ainsi que peuvent bénéficier de financements conséquents (y compris en cas de déficits) les Machines de l’Ile, Estuaire... qui, en retour, ont des conséquences positives pour l’économie locale et l’attractivité du territoire.
ments qui y sont liés, mérite d’être approfondie. La récente initiative de l’association "À la Nantaise" montre à quel point la notion de "grand club" associée à des "principes fondateurs", réels ou survalorisés, reste ancrée dans le territoire.
1) «Manifeste pour une Arena Nantaise» - Etude dde Yoann Dutitre http://fr-fr.facebook.com/manifeste.arena.nantaise
L’essor des sports en salle
Le raisonnement vaut-il aussi pour le sport dans la mesure où celui-ci nécessite des équipements coûteux, dès lors qu’il faut se conformer à des normes internationales exigeantes et complexes ?
Dans ses travaux précédents, le Conseil de développement a déjà insisté sur la question des équipements neufs, envisagés comme un des éléments constitutifs d'une future compétence intercommunale.
Cette question de l’attractivité par le sport, et donc par les grands équipe-
Dès lors, c’est la question de la hiérarchisation de ces équipements qui est
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posée de même que celle des investissements nécessaires pour leur réalisation. Cette hiérarchisation évolue au fil du temps et le contexte des années 2010 n'est déjà plus celui des années 2000. Le paysage sportif nantais des années 2000 réclamait d'abord des piscines pour répondre aux besoins des scolaires et des habitants en général et une ou plusieurs patinoires. À cela s'ajoutait des équipements spécialisés (salles de sports de raquette et sports de combat, murs d'escalade) et des équipements de plein air à vocation de loisirs et de pratique sportive. Sur ce dernier point la nouvelle base nautique
qui verra le jour en 2013 est un élément encourageant.
Si la demande globale reste toujours d'actualité, notamment pour les piscines, vient s'y ajouter en 2011 une nouvelle revendication : celle d'équipements répondant aux besoins des sports de salle. L'essor et l'installation dans le paysage du haut niveau de plusieurs clubs fait apparaître le manque évident de salles adaptées.
Le Conseil de développement avait recommandé dès 2008 une très large concertation pour établir la hiérarchie des équipements à réaliser dans le futur. Ce souhait est plus que jamais d'actualité, faute de quoi on assistera au conflit classique des revendications catégorielles et à des blocages improductifs.
Un objectif ambitieux pour 2030 « Une nouvelle génération d’équipements pour une ambition sportive » Ces équipements, dont la hiérarchie des besoins reste à préciser, devraient constituer, dans les 20 ans qui viennent, la "marque de fabrique" d’une nouvelle ambition sportive. Les équipements sportifs actuels sont conçus pour la pratique et pas pour l'événement, ce qui constitue aujourd'hui un handicap important. Le projet de halle événementielle à la Beaujoire est un début de réponse à ce défi. Il reste cependant un risque pour Nantes d'apparaître comme une "belle endormie" en matière d'équipements sportifs au moment où une nouvelle notoriété se fait jour à travers le renouveau des sports de salle.
Si l'on souhaite se projeter à 20 ans, il est grand temps de réfléchir à une nouvelle génération d'équipements au premier rang desquels une grande infrastructure rayonnante qui s'apparenterait, en quelque sorte, à un Bercy ou un Zénith du sport. Le rapport Arena* 2015, établi par la Commission nationale présidée par Daniel Costantini, fournit l'occasion d'engager rapidement le débat à ce sujet.
Mais cette réflexion sur les équipements ne doit pas concerner qu'une infrastructure d'envergure internationale pour le moyen terme, elle doit répondre aussi aux besoins de plus court terme. La montée en puissance des sports de salle doit se révéler durable pour que des réponses appropriées puissent y être apportées. Elle ne doit pas faire oublier les besoins criants d'aujourd'hui, notamment pour les piscines. * rapport de la commission Grandes Salles à télécharger sur le site de la Documentation française. Il fait le constat d’un retard de la France et préconise la réalisation de grandes enceintes multifonctionnelles.
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Des propositions Elles figuraient déjà, pour une large part, dans le document publié par le Conseil de développement en 2008. La Communauté urbaine ne s’est pas orientée jusqu'à ce jour vers la création d’une compétence sportive mais les propositions du Conseil continuent d’être mises en débat de manière permanente et percolent peu à peu dans la vie publique. Les auditions de Gilles Retière, 1er Vice-Président de Nantes métropole, Maire de Rezé, et de Marie-Françoise Clergeau, adjointe au Maire de Nantes et Vice-Présidente de Nantes métropole ont montré clairement que la question du sport et de l’intercommunalité était désormais posée de manière quasi officielle. Par ailleurs, s’agissant de propositions à formuler pour un projet de territoire à 20 ans, il y a une capacité, inhérente à l’exercice prospectif, à s’affranchir des contraintes du moment, si fortes soient-elles. Il faut que le projet de territoire puisse affirmer de grandes ambitions et pas seulement des réponses aux besoins de court ou moyen terme.
Hiérarchiser les besoins d’équipements Les acteurs du sport ont déjà largement réfléchi à cette hiérarchisation, mais cette demande d’équipements doit être confrontée à l’expression des clubs et associations sportives, de même qu’à des études de besoins qui font ressortir les attentes des pratiquants de la compétition mais aussi du loisir. Il existe une demande émanant d’un public dont le souhait est celui de la pratique au quotidien. La capacité de la puissance publique à répondre à ces besoins a des limites. Il faut donc définir des critères pour identifier les priorités. Comment cette hié-
rarchisation peut-elle s’opérer entre des installations pour le haut niveau, des équipements pluri-communaux, pluridisciplinaires, de quartiers ?
Le Sud-Loire aurait vocation à accueillir un équipement de ce type.
Au premier examen, on peut considérer que le niveau d’intervention de l’intercommunalité devrait concerner d’abord les grands équipements, laissant aux communes le soin de la proximité. À terme, cette intervention doit s’envisager aussi à un niveau territorial plus large, celui de l'aire urbaine ou du Pôle métropolitain et tenir compte du bassin de vie réel des habitants, lequel s'affranchit de plus en plus des limites administratives.
Réfléchir à la polyvalence des équipements
Dans cet esprit, satisfaire la demande de piscines et celle résultant du renouveau des sports de salle semble une réponse partagée.
Répondre aux besoins en anticipant De l'avis général, et en plus de la question des piscines, il ressort qu'une salle de 2 à 3000 places constitue un besoin de plus en plus prégnant. Cet équipement est fortement revendiqué par les sports de salle dont la jauge de public s'établit à ce niveau (NantesRezé Basket ou Nantes Rezé Métropole Volley notamment). D'autres souhaitent rapidement un ou plusieurs équipements plus grands, compte tenu de leur capacité à attirer dès aujourd'hui un public encore plus important, comme le HBCN par exemple. Un projet de salle est évoqué et la Ville de Rezé s’est portée candidate. Sa réalisation à court terme semble acquise. Dans ces conditions, ne faut-il pas aller plus loin et dès maintenant envisager la réalisation d'un grand équipement de type ARENA, capable de répondre à l'ensemble des besoins de long terme et qui soit à la dimension de l’ambition métropolitaine ?
Les équipements sportifs sont traditionnellement plutôt mono-disciplinaires et la coexistence de plusieurs pratiques sportives n’est pas toujours facile. Cette spécialisation par discipline pourrait être remise en cause, non seulement pour des raisons budgétaires mais aussi et surtout parce que des équipements polyvalents permettraient de mieux répondre à une demande citoyenne : celle d’installations intégrant non seulement la pratique sportive mais aussi d’autres services comme les gardes des enfants, la restauration, le bien-être en général... Dans cet esprit, le Conseil avait formulé en 2008 une proposition pour un équipement-phare au Sud-Loire qui associerait piscine et patinoire, en même temps que d’autres équipements pour lesquels une demande existe, les murs d’escalade notamment. L’innovation de ce grand équipement consisterait à y adjoindre un ensemble de services : boutiques, houseclubs, lieux de convivialité, restauration, garde d’enfants... Le Conseil avait ajouté (la remarque reste toujours d’actualité) que la réalisation de ce grand équipement sportif permettrait à la fois de renforcer l’équilibre du territoire et d’accroître son attractivité.
Définir une politique de plein emploi des équipements Les équipements sportifs sont un des éléments de base de la vie du territoire et de ce qu’on nomme aujourd’hui le "vivre ensemble".
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À ce titre, ils doivent faire l’objet de l’utilisation la plus complète et la plus rationnelle possible. Cette observation rejoint celle de la gestion des temporalités souvent évoquée par le Conseil à propos d’autres infrastructures et notamment celle liée aux déplacements urbains.
Prendre en compte les disciplines à faible effectif mais à fort rayonnement L'intercommunalité a un rôle à jouer pour des disciplines à faible effectif mais à fort rayonnement. Il n'y a pas de grands ou de petits sports. La première discipline médaillée aux Jeux Olympi-
ques de toute l'Histoire de France, est l'escrime. Il est cependant évident qu'on ne peut pas construire une salle d'escrime dans toutes les communes de la Communauté urbaine de Nantes. Dans le même ordre d’idées, les sports de combat ont également besoin d'équipements. On en peut pas non plus créer un équipement pour l'Aïkido dans chaque commune. On peut réitérer l’observation pour le futsal, le BMX, base-ball, le football américain, l’ultimate...
Une réflexion à l’échelle du futur « pôle métropolitain » La mise en oeuvre, en application de la réforme territoriale, d’un pôle métropolitain qui se substituera au Syndicat Mixte du SCOT, est une occasion à saisir. Ce territoire marquerait une originalité en inscrivant la question sportive, notamment celle des très grands équipements, à l’agenda du pôle métropolitain.
L’intercommunalité constitue la bonne échelle pour répondre de manière cohérente et concertée aux demandes liées à ces sports. C’est aussi le moyen de participer à leur développement.
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Les événements sportifs sont traditionnellement associés à des compétitions reconnues et référencées (JO, Championnats d’Europe et du Monde…).
Ces événements sont cadrés, réglementés et respectent des normes établies pour tous les territoires.
Ils sont souvent coûteux en termes d'équipements et complexes en organisation, compte tenu des contraintes édictées par les instances internationales.
En matière culturelle, les territoires ont su, particulièrement à Nantes, s'affranchir des normes classiques pour créer des événements innovants. Le sport peut-il laisser place aussi à cette créativité pour inventer de nouveaux évènements qui seraient susceptibles de drainer un large public ?
d un À quan se lai Jean B ou un artin René M t ? r du spo
Peut-on imaginer de nouveaux événements qui pourraient s’appuyer sur des créations originales liées au territoire ?
À quand un Jean Blaise, un René Martin, un François Delarozière ou un Jean-Luc Courcoult du sport ?
er Engag e ment l e d i p a r sus proces al mmun o c r e t in
Les auditions des élus ont mis en lumière un accord pour envisager une intervention de la Communauté urbaine en matière de sport à partir de 2014.
À son niveau, le Conseil de développement propose d'être un des lieux de discussion pour la préparation de cette compétence. L'organisation de débats avec les responsables communaux du sport constituerait une première étape de la « palabre » sportive.
Cette nouvelle construction intercommunale nécessitera du temps et des négociations. Il faut donc engager le processus dès maintenant.
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