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Une maison pas chère
–logement
D’abord résidences secondaires des bourgeois de Genève, puis habitations familiales principales pour les classes moyennes, les maisons en droit de superficie se destinent désormais aux gens fortunés.
C’est une particularité que connaissent certaines communes de l’ouest du canton de Vaud, dont Gingins, Trélex ou encore Genolier : permettre à la classe moyenne d’acquérir un chalet, ou une maison, à des prix imbattables. Ce droit distinct de superficie (DDP) repose sur un modèle assez simple : la commune, propriétaire du terrain, loue ce dernier à un particulier (superficiaire) qui, lui, fait construire ou achète la maison qui s’y trouve. Le particulier devient donc propriétaire de sa maison et locataire du terrain.
Un modèle qui a permis, jusqu’à il y a une dizaine d’années, à des familles d’obtenir une maison pour des prix allant de CHF 500’000.- à CHF 800’000.-, le tout dans un cadre souvent bucolique. Seulement, la donne est en train de changer radicalement. Deux raisons à cela. D’abord l’inflation des prix de l’immobilier. Aujourd’hui, un tel chalet se vend sur le marché à des prix dépassant allégrement le million de francs. Deuxième raison : les banques serrent la vis au moment d’octroyer un crédit. Car s’il a toujours été relativement complexe de faire financer un tel bien (le banquier n’accordant de crédit que sur la valeur de la maison, souvent très inférieure au prix demandé par le vendeur qui, lui, inclut dans son prix de vente la jouissance du terrain loué), il faut désormais pouvoir rembourser le crédit à l’échéance du bail de location (du terrain) contracté avec la commune propriétaire. Des baux courant généralement sur 25 ans, quoique régulièrement renouvelés par les communes. Avant, donc, le banquier ne faisait pas grand cas de cette échéance. Désormais, il en demande explicitement le respect. Et si la facture communale de location annuelle du terrain n’est pas très élevée (généralement CHF 5.-/m 2), au paiement des intérêts de la dette il faut pouvoir désormais assurer le remboursement. Exemple : avec une dette à CHF 500’000.- et une échéance à 25 ans, il faut au propriétaire de la maison pouvoir amortir CHF 20’000.par année, soit une charge non-négligeable. Dans un pays où il est de bon ton de ne jamais rembourser son hypothèque, il y a de quoi y réfléchir à deux fois.
Lui-même vendeur d’une telle maison à Trélex, JeanBaptiste Gérodolle a alerté sa commune pour demander