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Yves Menoud, Président de la Chambre immobilière de Fribourg
Fondée il y a plus de 40 ans, la Chambre fribourgeoise de l’immobilier s’engage à la promotion, la représentation et la défense de la propriété foncière. Pilotée depuis 2018 par Yves Menoud, elle est active sur le terrain pour défendre les propriétaires individuels et collectifs. Acteur incontournable du canton de Fribourg, cette association à but non lucratif d’importance cantonale représente les propriétaires fribourgeois auprès des autorités du Canton et de la Confédération. le magazine immobilier.ch a rencontré son président pour l’interroger sur le marché de l’immobilier de Fribourg.
– Vous êtes président de la Chambre immobilière de Fribourg; quel est votre parcours? – Je suis économiste de formation et j’ai passé une grande partie de ma carrière dans le domaine bancaire. En parallèle de cette vie professionnelle, j’ai été actif en politique tout au long de ma vie. Syndic de Bulle, j’ai aussi été député et c’est pour cela que je suis à l’aise à ce poste malgré le fait que je n’aie jamais travaillé dans l’immobilier. Mes compétences en matières bancaire et politique m’ont permis de rejoindre le Comité de la Chambre dès 2014. Etant également propriétaire foncier et prenant beaucoup de plaisir au sein de cette association, j’ai pu aisément prendre la présidence dès 2018.
– Quel regard portez-vous sur le marché de l’immobilier local? – Depuis 15 ans, nous avons vécu une croissance incroyable. Bulle, par exemple, a été la ville de Suisse romande qui a grandi le plus vite, avec une croissance de plus de 1000 nouveaux habitants par an. On la surnommait même la ville des grues. Entre 2008 et 2014, Bulle a vu son nombre d’emplois passer de 8000 à 14 000 et cela devenait difficile de se loger. De grands projets se sont donc mis en place, tant au niveau du logement que des infrastructures, telles que les écoles. Nous constatons depuis quelque temps un ralentissement de cette croissance, mais la ville va bien de manière générale. Je suis optimiste de nature, donc j’ai confiance en l’avenir. Toutefois, je sens que les autorités en place freinent certains dossiers. Notre taux de logements vacants se situe à 1,83%, ce qui nous place légèrement au-dessus de la moyenne. Ce phénomène est complètement normal après tant d’années de croissance ininterrompue. Nous avons déjà connu pareille période à la fin des années nonante et tout a fini par rentrer dans l’ordre.
Yves Menoud: «Depuis 15 ans, nous avons vécu une croissance incroyable».
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A Fribourg, le prix des loyers se maintient, tout comme le prix des terrains.
– Quelles évolutions du marché immobilier relevez-vous? – Tout d’abord, selon moi, tout comme pour le Conseil d’Etat, il n’y a pas de bulle immobilière dans la région. Au printemps, un député a lancé un cri d’alarme et demandé d’établir un moratoire pour limiter la construction. Le Conseil d’Etat a dit non, estimant qu’il n’y avait pas de bulle immobilière sur le canton. Certes, il y a un nombre important de logements vacants, toutefois cette courbe finira par se tasser. La clef, pour sortir rapidement de cette situation, est d’avoir une politique active forte concernant l’emploi, sinon la situation en matière de logement risque en effet de se péjorer. Le ralentissement de l’économie et de l’emploi entraînera une baisse du marché de l’immobilier. Mais nous devons également analyser comment évoluent les nouvelles générations. Avant, on cherchait des appartements spacieux et luxueux. De nos jours, les gens préfèrent le pratique et le bien placé. Les jeunes veulent plus d’espace public et rognent aisément sur l’espace privé. Les parties communes dans les immeubles sont plébiscitées, à l’image des jardins partagés ou des pièces de vie commune. Les programmes qui proposent de telles prestations trouvent preneur très vite. En ce qui concerne les zones villas, le marché se porte plutôt bien, puisque l’on n’en construit presque plus. La pénurie maintient donc ce marché. A Fribourg, le prix des loyers reste stable, tout comme le prix des terrains. L’avenir ne me fait pas peur, car le solde migratoire reste positif et notre situation géographique est un réel atout. Nous devons également composer avec la LAT, assez contradictoire sur certains points. Mais que les propriétaires se rassurent, nous continuerons de défendre leurs intérêts avec force et pragmatisme. Avec 1700 membres et la plus forte progression en pourcentage de Suisse romande, la Chambre immobilière de Fribourg est positive et engagée pour encore de nombreuses années. n
Maximilien Bonnardot