immobilier.ch News - L'eau de pluie, une ressource inexploitée

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Rien n’est éternel, pas même l’eau. Alors en prévision de son éventuelle raréfaction, autorités, experts et entrepreneurs réfléchissent à la manière de l’économiser et de la valoriser. 8-10

Seniors

Bernex

Remplacer des serres par des appartements

19 Actualité · Immobilier · Commerce · Emploi · Gastronomie 24 juin-7 juillet 2024 · N o 1117 · Bimensuel
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L’EAU DE PLUIE, UNE RESSOURCE

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SOMMAIRE

DE LA RÉDACTION

4-15 Actualité

Les brèves immobilières

L’eau de pluie, une ressource inexploitée

Les «Rencontres annuelles» de La Foncière

Logements: tous unis contre la pénurie

Interview du nouveau président de l’USPI Vaud

16-23 Immobilier

Vers la fin des logements sous-occupés?

Des logements remplaceront des serres à Bernex

Transfert de bail: le bailleur est-il contraint d’accepter?

L’avis de Martina Chyba sur les barbecues

24 Formation

Le portrait de Céline Dessimoz

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Editeur: immobilier.ch SA

Directeur de la publication: Claude-Alain Paschoud

Rédacteur en chef: Serge Guertchakoff

Rédactrice en chef adjointe: Julie Müller

Directeur artistique: Pierre Broquet

Tirage: 105'000 exemplaires / 20 fois par an Envoi emails: 80'000 exemplaires

Publicité: Sylvie Bernaudon, Donatien Presutti info@immobilier.ch Tél +41 22 307 02 20

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VAN CLEEF & ARPELS

REPREND L’ANCIENNE BOUTIQUE JAHAN

La célèbre maison de haute joaillerie investira le bâtiment emblématique situé au 23 rue du Rhône (GE) donnant également sur la place du Rhône. Le bijoutier Jahan y était installé depuis des décennies avant de déménager l’an dernier pour reprendre les locaux laissés vacants par De Grisogono. Ce déménagement vise-t-il à transformer cet espace en véritable flagship store pour Van Cleef & Arpels? Cette décision a peut-être été inspirée par le succès du groupe concurrent LVMH avec sa toute nouvelle boutique Dior située en aval de la rue du Rhône...

CLARINS POURSUIT SON DÉSENGAGEMENT

Il ne s’agit «que» d’une vente à 14,585 millions de francs d’un bâtiment situé dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates, et pourtant... Dans l’immédiat, il s’agit de soulager la PME familiale Serrurerie 2000 qui est à l’étroit dans ses locaux à Meinier et doit faire face à une explosion de ses affaires. Cependant, cette cession du groupe

Clarins intervient après celle de son centre logistique ultramoderne situé lui aussi dans la même zone (18 route de la Galaise) en janvier 2022 pour 29,5 millions (au profit de la Caisse de pension CIEPP, déjà propriétaire de la parcelle voisine).

Des cessions qui font suite à la vente des marques Mugler et Azzaro par le groupe Clarins, en mains de la famille Courtin, fin 2019, et qui avait provoqué la suppression d’une trentaine de postes chez Clarins en Suisse. Le centre logistique agrandi entre 2003 et 2006 servait notamment de hub pour le ravitaillement des duty free partout dans le monde. Un rôle qui a été abandonné, tout comme la gestion logistique du e-commerce du marché suisse qui se fait désormais via l’Italie. En résumé, le siège de Clarins Suisse à Plan-les-Ouates qui a hébergé près de 150 personnes n’en accueillerait plus qu’une cinquantaine.

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IMMO BRÈVES

NOUVEAUX AMÉNAGEMENTS LACUSTRES AU QUAI DE COLOGNY

Poursuivant le développement de ses accès publics et gratuits autour du lac Léman, le canton de Genève a inauguré le 18 juin dernier un accès de baignade sur le quai de Cologny nouvellement créé entre le Tropical Corner et le Port Tunnel. Le ponton est désormais accessible en traversant (via une passerelle de 10 mètres de long) une roselière aquatique de 2000 m2 réalisée par la même occasion. Coût total de l’opération: 2,3 millions de francs. JM

POUR UNE CULTURE DU BÂTI DE QUALITÉ

La conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider a ouvert mardi 18 juin (au siège du Forum économique mondial à Genève) la réunion annuelle de l’Alliance de Davos pour la culture du bâti. Ce réseau mondial s’engage en faveur d’une construction à la fois durable et abordable, dans l’esprit de l’économie circulaire. Le réseau suscite par ailleurs un grand intérêt et ne cesse de s’étendre. Il réunit actuellement 27 États, 21 entreprises internationales leaders du secteur de la construction et de l’immobilier, 10 ONG et 3 organisations internationales. JM

POSE DE LA 1 ère PIERRE POUR LE NOUVEAU QUARTIER DU ROLLIET

Moment symboliquement fort le 17 juin sur le site du chantier de l’école primaire du Rolliet à Plan-les-Ouates avec la pose de sa «première pierre». Comme l’a rappelé Xavier Magnin, le maire, il concerne le premier bâtiment du futur quartier du Rolliet (2500 habitants), une étape importante dans l’urbanisation des Cherpines. Entamés en juillet 2023, les travaux de cette nouvelle infrastructure éducative devraient s’achever au printemps 2026, permettant la disponibilité des locaux pour l’année scolaire 2026-2027. Il s’agira d’une école dotée d’une ossature bois, imaginée par le consortium BWTK (Brauen Wälchli & Tekhne) qui avait remporté le concours d’architecture. Comme nous l’indiquions dans notre édition du 13 mai, l’administration cantonale genevoise a délivré les autorisations pour les 1000 premiers logements. Quant au tram, il dessert déjà la zone en question. SG

YVERDON-LES-BAINS: LE PARKING DE LA PLACE-D’ARMES REDIMENSIONNÉ

Contenter tout le monde n’est pas évident. Or, dans le projet très controversé du réaménagement de la Place-d’Armes, à côté de la gare d’Yverdonles-Bains, la Municipalité a dû jongler entre écologistes et automobilistes. C’est pourquoi, au lieu des 1000 places envisagées initialement au souterrain, le parking prévu passera à 600 places avec une aire dédiée aux vélos et aux deux-roues motorisés. Un crédit d’étude complémentaire de 585’000 francs est sollicité pour adapter ce vaste projet et essayer de fédérer les sensibilités de chacun. JM

4 Actualité
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Cellence
HYL Hannetel Yver DR

EPFL/ENAC/NASA

UN NOUVEAU MASTER SUR LA TRANSITION URBAINE

Mobilité, gouvernance, agenda communal de durabilité, santé publique, gestion de données... Face au changement climatique, la Suisse doit se doter d’experts en gestion des villes au sens large. En collaboration avec le monde de la pratique, la Faculté de l’environnement naturel, architectural et construit (ENAC) de l’EPFL a mis sur pied un nouveau master en systèmes urbains. Prévu pour la rentrée d’automne 2025, il permettra aux diplômés de bachelor d’ingénierie civile et d’ingénierie en environnement de se spécialiser dans la transition durable des villes et des territoires environnants. JM

QUATRE CRÉDITS POUR LE BÂTIMENT D’ART

CONTEMPORAIN

Occupant partiellement un îlot dont l’affectation industrielle remonte à 1869 (inscrit à l’inventaire des immeubles dignes d’être protégés depuis 2015), l’actuel bâtiment d’art contemporain (BAC) de Genève se trouve en état de grande vétusté et doit être rénové. Début juin, le Conseil administratif a annoncé qu’il allait proposer au Conseil municipal l’ouverture de quatre crédits de réalisation pour un montant total de 65’747’600 francs, dont 22 millions de francs de contributions privées réunies au sein de la Fondation MAMCO, soit 43’747’600 francs destinés à la rénovation, à la dépollution, au réaménagement et à l’équipement du BAC. JM

UN ASCENSEUR RELIERA LES CHEMINS DE COLLINE ET DE MONTELLY

Construit avec une structure en verre, ce nouvel ouvrage offrira aux piétons et cyclistes un accès direct entre les deux quartiers lausannois, simplifiant également l’accessibilité au M1 de l’avenue de Provence. «L’installation d’ascenseurs dans des endroits à forte pente fait partie des nombreuses mesures déployées par la Ville de Lausanne afin de favoriser la mobilité active», souligne Florence Germond, conseillère municipale en charge des finances et de la mobilité. Un escalier a par ailleurs été construit en remplacement de l’ancien offrant ainsi une alternative. JM

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Kuehn-Malvezzi/BologneseImage Laurent Kaczor IMMO BRÈVES

IMMO BRÈVES

LA CONFÉDÉRATION ENTEND AGIR CONTRE LA PÉNURIE DE LOGEMENTS

Le 7 juin, le Conseil fédéral a été informé du plan d’action sur la pénurie de logements et des priorités des offices fédéraux compétents concernant sa mise en œuvre. Présenté le 13 février dernier lors d’une table ronde convoquée par le conseiller fédéral Guy Parmelin, il avait été élaboré avec la participation des cantons, des villes et des communes ainsi que des milieux intéressés (les secteurs de la construction et de l’immobilier). Celui-ci a pour objet d’accroître l’offre de logements et regroupe 35 recommandations, réparties en trois volets thématiques que la Confédération entend mettre en œuvre sans délai. Une première enquête auprès des partenaires du plan d’action sera menée au printemps 2025 afin de documenter l’état d’avancement des mesures. JM

Le chiffre

5%

Mûre et compétitive, la géothermie en Suisse couvre déjà 5% des besoins en chaleur de la Suisse. D’ici 2050, il est possible qu’elle atteigne un quart des besoins, soit 17 TWh/an.

L’événement

L’AG de MBG

Le 19 juin dernier, l’assemblée générale commune de MBG (qui regroupe cinq associations professionnelles des métiers techniques du bâtiment à Genève) s’est tenue au restaurant du parc des Eaux-Vives.

LES RÉNOVATIONS EN MILIEU OCCUPÉ ONT LE VENT EN POUPE

En Suisse, les investissements dans la construction de nouveaux logements ont diminué depuis 2017, orientant davantage les fonds vers des projets de transformation. Selon le cabinet de conseil Wüest Partner, une augmentation notable des demandes de transformation de logements dans des immeubles collectifs a été observée. Après un creux à la fin 2020, ces demandes ont augmenté de 89% jusqu’à fin 2023. Autre constat: face à l’offre de logement limitée, de nombreux locataires choisissent de plus en plus de rester dans leur habitation lorsqu’une rénovation est proposée. Et ce, malgré le dérangement occasionné. JM

ACHETER UN LOGEMENT SERA MOINS CHER QUE LE LOUER

La baisse des taux hypothécaires et la forte hausse des loyers devraient à nouveau réduire la prime à la propriété au cours des prochains trimestres. D’ici début 2025, acheter devrait donc revenir moins cher que louer, selon une étude d’UBS publiée mi-juin. Pour l’heure, la situation inverse est observée puisque par exemple, les coûts annuels pour un appartement en propriété de 4,5 pièces et 110 m2 de surface habitable s’élevaient à 32’500 francs au premier trimestre 2024, tandis que le loyer annuel d’un tel appartement s’élevait à 30’500 francs. JM

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IMMO BRÈVES

LE TRIBUNAL CANTONAL VAUDOIS ENFIN PRÊT

Débutée il y a de cela deux ans, la construction du nouveau Tribunal cantonal vaudois est à présent terminée. Cette structure cylindrique alliant un socle en béton recyclé ainsi que des façades faites de bois vaudois et de verre regroupera dorénavant le pouvoir judiciaire dans le cadre protégé de l’Hermitage, sur les hauts de Lausanne. Ce projet élaboré par le bureau Blättler et Dafflon accueillera ses premiers occupants cet été. JM

MIGROS CHERCHE DE NOUVEAUX PROPRIÉTAIRES POUR MICASA

Dans le cadre de son recentrage stratégique sur son cœur de métier, la Fédération des coopératives Migros (FCM) a annoncé mi-juin être à la recherche de solutions pour ses marchés spécialisés. La décision a été prise notamment d’engager un processus de vente pour Micasa, Bike World et Do it + Garden. JM

LES VERTS VEULENT DU SOLAIRE SUR TOUS LES BÂTIMENTS

Des suites de l’acceptation de la loi sur l’électricité par le peuple le 9 juin dernier, les Verts ont lancé «l’initiative solaire» pour que d’ici 15 ans, lors de toute nouvelle construction ou d’importantes rénovations, tout toit, façade ou infrastructure appropriée soit équipé pour produire de l’énergie renouvelable. Un potentiel de plus de 70 TWh d’électricité solaire par année que le parti écologiste espère exploiter... Du moins, à condition qu’il récolte les 100’000 signatures nécessaires à la validité de son initiative, et ce, dans les 18 mois à venir. JM

LAUSANNE JARDINS ILLUSTRE

LES PRINCIPES DE LA VILLE ÉPONGE

Cet été, du 15 juin au 5 octobre, Lausanne Jardins s’installe sur les rives du Léman. Sur 6 kilomètres, de la Chamberonne à la Vuachère, 40 jardins sur terre et aquatiques explorent la thématique de l’eau, offrant une réflexion sur les enjeux actuels de la ville. Lausanne Jardins 24 c’est aussi une série d’événements au fil de l’été pour découvrir le thème de l’édition 2024 «Entre l’eau et nous». Plus d’informations sur www.lausannejardins.ch. JM

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Milo Keller Pexels Lausanne Jardins Migros

Bâtiments

L’EAU DE PLUIE, UNE RESSOURCE INEXPLOITÉE

Rien n’est éternel, pas même l’eau. Alors en prévision de son éventuelle raréfaction, autorités, experts et entrepreneurs réfléchissent déjà à la manière de l’économiser et de valoriser celle qui n’est pas potable.

Que serait notre quotidien sans une bonne douche pour se réveiller le matin? Ou un été caniculaire sans baignade dans le lac Léman? Pire encore: Genève sans son célèbre jet d’eau? Inimaginable pour beaucoup, ce scénario catastrophe risque pourtant un jour ou l’autre de devenir réalité. Notre réalité. En cause, le dérèglement climatique bien évidemment. Et même les plus climatosceptiques d’entre nous devront s’habituer à cette éventualité car les pluies diluviennes et les inondations exceptionnelles qui ont frappé le pays ces dernières semaines devraient

devenir monnaie courante à l’avenir... mais seront assorties de périodes de sécheresse de surcroît plus fréquentes.

Avec 100 mm de pluie (en moyenne) déversés sur la Suisse romande pour la première fois durant le mois de mai, mois qui aura également battu tous les records de chaleur avec une moyenne globale de 15,9°C, la situation est déconcertante. Mais pour quelle raison? Une chose importante à retenir est que 40% de notre eau consommée provient de la couverture neigeuse. Or, lorsqu’il y a moins de neige, il y a alors moins de stock d’eau

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Actualité

durant l’été. Du fait du changement climatique, les experts prévoient donc une quantité de précipitations plutôt stable à l’année mais envisagent sa répartition totalement chamboulée. Désormais, place aux hivers et printemps très humides mais à des étés et automnes très secs.

Si pour l’heure, l’eau potable est encore bon marché, les épisodes de canicules et la raréfaction de l’eau qui en découlera pourraient avoir à terme raison de notre mode de vie ou de notre porte-monnaie. Certaines communes romandes font d’ailleurs déjà attention à leur approvi-

sionnement, voyant leur source d’eau se tarir, et limitent en conséquence la croissance de leur population. Alarmant? Non. Préoccupant? Oui.

Genève se jette à l’eau

Cette question a agité le parti des Verts sous la Coupole fédérale l’an dernier. Celui-ci a déposé une motion pour rendre obligatoire l’utilisation de l’eau de pluie pour certains usages comme l’arrosage ou les toilettes. Et s’il est vrai qu’à l’heure actuelle peu de ménages helvétiques possèdent un tel système, le coût d’un

Usage de l'eau potable dans les

logements genevois

Consommation actuelle d’eau potable en habitat collectif à Genève en litres/habitant/jour

149

litres/habitant/jour

WC: 40

Éviers/lavabos: 38

Douche/bain: 28

Lave-linge: 17

Boisson/cuisine: 7

Espaces verts: 6

Nettoyage des locaux: 3

Lave-vaisselle: 3

Autre: 7

Consommation actuelle d’eau potable en habitat individuel à Genève en litres/habitant/jour

350

litres/habitant/jour

récupérateur d’eau de pluie (environ 15’000 francs) constitue en tant que tel un véritable frein.

Du côté de Genève, l’Office cantonal de l’eau (OCEAU) a pris le sujet à bras le corps depuis 2019, à travers sa démarche «Eau en ville» qui organise régulièrement des rendez-vous et des partages d’expériences autour de ces enjeux. Dernier en date: mi-juin, un webinaire sur la valorisation des eaux pluviales dans les bâtiments. «Avec les Services industriels de Genève (SIG) nous avons confié cette année un mandat au bureau CSD pour

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Source SIG

qu’il analyse les 55’415 compteurs genevois d’eau potable (données de 2022) et qu’il effectue un bilan des consommations du canton, puis qu’il élabore un plan d’économies potentielles», indique Frédéric Bachmann de l’OCEAU. Aussitôt dit, aussitôt fait. Résultat, sur les 49 millions de m3 d’eau potable distribués à Genève, la grande majorité de la consommation vient du bâti et des habitations : 51% des logements collectifs, 18% des bureaux, 15% des villas individuelles, 8% de l’industrie, 4% des commerces et 3% pour l’agriculture. À l’aide des ingénieurs de CSD, des objectifs de diminution de la consommation ont ainsi pu être définis. Typiquement pour l’habitat collectif, où la moyenne est de 149 litres/habitant/jour consommés, la cible serait d’atteindre 90-110 litres/habitant/jour pour les immeubles existants et 60-75 litres/habitant/jour pour des constructions neuves.

Du concret sur le terrain

Mais comment y arriver? Des technologies (électroménager économe), des outils (réducteurs de débit) ou un changement d’habitudes ont été identifiés mais une solution reste encore trop souvent délaissée malgré son grand potentiel. «À Genève, nous avons une pluviométrie d’environ 900 mm par an, c’est-à-dire 900 litres d’eau par m2 de surface que l’on gaspille. Cette eau est une ressource, pas un déchet, que nous devons essayer d’exploiter à l’avenir», poursuit Frédéric Bachmann.

Si le programme eco21 des SIG a lancé une action pilote du 15 mai au 31 décembre qui vise à inciter financièrement l’installation de 100 cuves de récupération d’eau chez des petits propriétaires, peu d’acteurs décisionnaires sautent réellement le pas dans les faits. Exception qui confirme la règle, la régie Pilet & Renaud s’est lancé le défi de récupérer et réutiliser cette fameuse eau de pluie à des fins sanitaires dans l’un de ses immeubles sous gestion.

«L’idée a émergé lors d’un projet de rénovation globale démarré en 2020 dans un immeuble datant de 1910, doté de 26 appartements et d’une arcade, à la rue de Carouge 87 (Genève). Notre ambition

2 x

En Suisse, il pleut en moyenne deux fois plus qu’en Europe.

49 mios

49 millions de m3 d’eau potable ont été distribués à Genève en 2022.

900 mm

À Genève, la pluviométrie moyenne est de 900 mm par an.

113 000

Pour un de ses chantiers exemplaires, la régie Pilet & Renaud a valorisé les eaux pluviales permettant l’économie de 113’000 litres d’eau pour un surcoût de 75’000 francs.

était de réduire au maximum les déchets de chantier et d’instaurer un principe de circularité des ressources. Ce que nous avons fait grâce à l’inventivité des entreprises spécialisées qui nous ont accompagnés», décrit Arnaud Pasche, architecte au sein de la régie genevoise. En matière de sanitaires, les 26 baignoires en place ont été remplacées par des douches, les réservoirs de chasses d’eau sont passés de 6-9 litres à 3-6 litres et l’ancienne cuve à mazout de 7 m3 a été traitée et raccordée aux eaux pluviales pour alimenter l’ensemble de l’immeuble. Une citerne représentant 113’000 litres d’économie d’eau potentielle par an mais dont le surcoût de travaux se chiffre aux environs des 75’000 francs.

Des innovations en appui

Du concret prometteur en pratique qui peut dorénavant compter également sur des innovations en développement. Les startups travaillant à l’économie et la valorisation de l’eau émergeant peu à peu, voici le portrait de l’une d’entre elles: Refreshing Unit, qui utilise l’eau de pluie comme source de fraîcheur en ville. «C’est une idée que j’ai creusée durant mes études, basée sur le principe d’évapotranspiration que l’on observe dans la nature. À l’image de la peau quand il fait chaud, la transpiration évacuée en surface s’évapore et extrait l’énergie de la peau, ce qui va la refroidir automatiquement. J’ai appliqué ce principe à du mobilier urbain», détaille Malcolm Onifadé, architecte au laboratoire EPFL ALICE.

Grâce à son prototype novateur de banc mobile, utilisable dans des îlots de chaleur citadins, le chercheur s’est ensuite lancé le défi d’appliquer ce système aux façades de bâtiments pour les rafraîchir. «Les pompes à chaleur aujourd’hui peuvent générer du froid mais consomment malheureusement de l’électricité. Avec mes panneaux en cours de développement, j’espère pouvoir me servir uniquement de cette seconde peau naturelle pour que l’eau de pluie baisse la température d’un immeuble», conclut le jeune homme. Porteur, le concept devrait voir le jour l’an prochain. À suivre.

Julie Müller

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Actualité

Conférence

PAS D’INQUIÉTUDES MAJEURES POUR 2025

Les «Rencontres annuelles de La Foncière» ont tenté d’esquisser l’avenir de la Suisse. Pas évident. Une chose semble certaine: la croissance en 2025 devrait être identique à celle de 2024.

De gauche à droite, Jérôme Cosandey, Valérie Lemaigre, François Garçon et Michael Loose. Fabiano M.

Pari ambitieux relevé par l’équipe d’Investissements Fonciers, la structure de management du fonds La Foncière (fondé en 1954 et dont la valeur du portefeuille s’approche des 2 milliards), dirigée par Michael Loose. Constatant que le monde évolue rapidement, entre technologies révolutionnaires, bouleversements géopolitiques et urgences écologiques, il s’agissait d’entendre trois intervenants s’exprimer sur l’avenir de la Suisse.

L’économiste en chef de la Banque Cantonale de Genève, Valérie Lemaigre, se veut plutôt optimiste: «Après quatre années de mouvements anormaux, l’activité manufacturière se normalise. Il n’y a pas eu de rupture. Quant aux perspectives 2025, je pense que la croissance sera assez similaire à 2024. Cependant, nous ne sommes pas à l’abri de bonnes surprises, si les investissements en recherche et dévelop-

pement se développent». L’économiste en chef estime aussi que nous allons assister à un tassement des taux. Et de relever, en ce qui concerne l’immobilier, que les prix de la pierre ne devraient pas fléchir. «À Genève, il manque 3000 logements et 4000 dans le canton de Vaud».

Pays de cocagne

Second orateur, le chercheur et écrivain François Garçon, français d’origine et auteur de plusieurs ouvrages («Le Génie des Suisses», «La Suisse, pays le plus heureux du monde» ou encore «Formation: l’autre miracle suisse»). «Vous vivez dans un pays de cocagne où règne une certaine opulence. On ne meurt pas de septicémie dans vos hôpitaux. Vous vous êtes prononcés quatre fois sur la politique de santé, dès lors on ne peut parler de monarchie absolue. Votre système de santé est sain, alors qu’en France, il génère

10 milliards de déficit par année. Mais on dit qu’il est sous contrôle» (rires). Son discours plaît, bien évidemment, même si de nombreuses personnes dans le public ne se reconnaissent pas dans le tableau idyllique que le chercheur dresse.

Inquiétudes d’avenir suisse

Enfin, Jérôme Cosandey, le directeur romand d’avenir suisse, vient rafraîchir l’ambiance en rappelant que la Suisse est désormais en tête de peloton en ce qui concerne les obstacles à la création d’entreprises et à la construction (la Suisse serait au 71e rang en matière d’obtention d’un permis de construire). Enfin, il plaide avant tout pour un regain de libéralisme et que l’on cesse de vouloir donner davantage de pouvoir à l’État pour tout réguler. «Entre 1950 et 2021, l’empreinte de l’État a été multipliée par 35».

Il termine son intervention en rappelant les conséquences du vieillissement de la population, que ce soit sur le marché de l’emploi, sur la prévoyance vieillesse ou encore pour les soins aux personnes âgées. Et Jérôme Cosandey de plaider en faveur du fédéralisme et des décisions décentralisées. Un plaidoyer que ne partage pas entièrement Michael Loose, lequel relève qu’il manque entre 40 et 50’000 logements dans l’ensemble du pays. «Pour résoudre ce type de crise, le système ne peut trouver des solutions». Et de soutenir les démarches initiées par Guy Parmelin, puis par Albert Rösti.

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Milieux immobiliers

LOGEMENTS: TOUS UNIS CONTRE LA PÉNURIE

Malgré la complexité de sa mise en œuvre, la résolution de cette crise passera par des actions concrètes que l’Union pour le logement (nouvellement créée) a détaillées dans un manifeste fin juin.

L’offre et la demande. Une loi qui parvient rarement à l’équilibre et qui, lorsqu’elle favorise l’une, ne peut s’empêcher en contrepartie de déstabiliser l’autre... le tout est d’éviter la crise. Or, notre pays n’a pas su éviter la crise du logement. La faute à une trop grande croissance démographique et une trop forte immigration, couplées à un besoin trop important de surface par habitant (37% des 4 millions de ménages privés suisses ne sont composés que d’une seule personne). Une demande qui ne cesse d'augmenter

tandis que le nombre de nouveaux logements construits (autrement dit, l'offre) poursuit sa diminution (53’000 nouveaux biens ont été mis sur le marché en 2018 contre 43’000 l’année passée). Résultat de l’addition: il manque chaque année environ 10’000 nouvelles habitations en Suisse. Mais l’Union pour le logement, fraîchement créée, espère y remédier en s’engageant sur le front. Et ce, pour commencer, au travers d’un manifeste publié le 20 juin dernier exposant 4 axes d’actions concrètes à mener au niveau national dont voici le résumé.

1 Une meilleure utilisation de la surface constructible existante

Autrement dit, densifier davantage en assouplissant au passage les règlements de construction et de zonage pour un fonctionnement plus fluide du marché du logement car, par exemple, les seniors ne libèrent

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généralement pas leur grand appartement (plus adapté pour des familles) dans lequel ils vivent depuis des années, faute d’alternatives. «Or, seule une offre plus abondante de logements pourrait avoir un effet modérateur sur les prix, ce qui les inciterait à déménager», a déclaré Brigitte Häberli-Koller, vice-présidente de l’Association suisse des propriétaires fonciers (HEV Suisse).

LES MESURES CONCRÈTES

À APPLIQUER:

● Densification de qualité dans les villes et les agglomérations

● Assouplissement des règlements de construction et de zonage

● Facilitation de la surélévation des immeubles d’habitation existants

● Augmentation des coefficients d’utilisation et d’occupation du sol dans les zones d’habitation

● Renforcement de la mixité des locaux commerciaux et des logements dans les quartiers

● Flexibilisation des modalités de transformation des locaux commerciaux en logements

2 Un allègement ciblé de la réglementation et des procédures

Les procédures de planification et d’autorisation de construire étant de plus en plus complexes, coûteuses et longues, il faut s’atteler à les simplifier. «Typiquement, une récente étude de Statistique Vaud a constaté que la durée moyenne du processus de construction des logements dans le canton de Vaud était passée de 21 à 32 mois en dix ans», a appuyé Olivier Feller, secrétaire général de la Fédération romande immobilière.

LES MESURES CONCRÈTES

À APPLIQUER:

● Accélération des procédures (permis de construire, oppositions, recours, etc.)

● Renforcement de la digitalisation dans le domaine des permis de construire

● Accroissement des conséquences financières en cas d’oppositions abusives

● Mise en œuvre raisonnable de l’ordonnance sur la protection contre le bruit

● Assouplissement de la protection des monuments et du patrimoine dans le cadre des pesées d’intérêts

3 Des incitations sensées en faveur de la construction de logements

Étant donné que les bailleurs privés constituent l’épine dorsale du marché du logement en Suisse (46,1% des logements locatifs en Suisse sont proposés par des propriétaires privés, contre 34,7% pour les caisses de pension, les institutions de prévoyance et les assurances vie, 7,8% pour les coopératives d’habitation, 7,4% pour les entreprises de construction et les sociétés immobilières ou 3,9% pour les pouvoirs publics), il est important de les encourager plutôt que de les entraver avec des réglementations restrictives.

LES MESURES CONCRÈTES À APPLIQUER:

● Rejet de tout durcissement du droit du bail, domaine qui est déjà plus densément réglementé que toutes les autres relations contractuelles

● Refus d’un contrôle étatique généralisé des loyers

● Opposition à la mise en place d’un droit de préemption au profit des collectivités publiques dès lors qu’il pénalise les investisseurs privés

● Facilitation de l’acquisition d’un premier logement en simplifiant le retrait des avoirs LPP pour les comptabiliser comme des fonds propres

● Traitement sur un pied d’égalité de tous les acteurs qui construisent des logements en Suisse

4 Des règles justes en matière de droit du bail et plus du tout d'abus

L’exemple de la sous-location est emblématique à cet égard. «Personne ne la remet en question, puisque son but est de nature sociale, mais ce but est parfois détourné et devient une forme de business. Nous ne voulons plus que des appartements puissent être proposés à la sous-location de façon répétée et à des prix surfaits, conduisant à des nuisances pour les locataires en place», souligne Olivier Feller.

LES MESURES CONCRÈTES

À APPLIQUER:

● Interdiction de la sous-location répétée et financièrement abusive

● Limitation de la sous-location à deux ans au maximum

● Renforcement du droit de regard du propriétaire en cas de sous-location

● Facilitation de l’utilisation par son propriétaire d’un logement ou d’un local commercial loué en cas de besoin personnel

Julie Müller

24 juin - 7 juillet 2024 13 Actualité

Interview NOUVEAUX DÉFIS, NOUVELLE PRÉSIDENCE

Fabien Anex, nouveau président de l’USPI Vaud.

Pénurie de logements, formation professionnelle, révision de la loi vaudoise sur l’énergie... Fabien Anex, récemment élu à la tête de l’USPI Vaud, va avoir de nombreux combats à mener durant son mandat et nous les détaille.

Pur produit joratois, né à Vucherens (VD), Fabien Anex s’est d’abord laissé tenter par un apprentissage chez Braillard Fers, une usine de façonnage d’acier d’armature à Moudon, puis par l’armée, avant de tomber dans le vaste monde de l’immobilier en 2003. Finalement conquis par son passage dans la régie Michaud & Burkhard (devenue M&B gérance immobilière), il abandonne alors ses ambitions de rejoindre la police de sûreté pour passer un brevet fédéral et devenir ensuite directeur de la régie en 2009.

À présent bien ancré dans l’immobilier avec 4000 objets sous gestion, il s’attèle, entre quelques sessions de rugby ou de marathon (dont celui de New York l’an passé), à défendre la profession. Au sein du comité de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier Vaud (USPI Vaud, 110 membres et 334'000 objets) depuis près de dix ans, il compte désormais poursuivre sa mission en tant que président, siège qu’il vient fraîchement d’hériter de son prédécesseur: Louis Martin. Et pour l’occasion, il revient pour nous sur les principaux défis qui l’attendent.

Pourquoi avoir voulu reprendre la présidence de l’USPI Vaud?

Le comité a proposé ma candidature car j’ai toujours souhaité valoriser les compétences et la plus-value qu’apporte le conseil d’un professionnel, en particulier dans la gestion immobilière, et qui est indispensable à la valorisation d’un patrimoine immobilier. Une réunion de connaissances aussi diverses que complexes allant du financement d’un bien à l’établissement d’un bail à loyer, en passant

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Actualité
USPI Vaud

par les choix techniques de travaux ou la planification fiscale.

Quels sont vos objectifs durant ce mandat?

Trois axes principaux orientent ma présidence. Tout d’abord, valoriser la plus-value apportée par les professionnels de l’immobilier comme je le disais, tant dans le courtage que dans la gérance ou l’expertise. Également, défendre les intérêts des membres et leurs mandants sur les sujets touchant à l’immobilier (lutte contre la pénurie de logement, actions encourageant une transition énergétique efficace et concrète, allègement des processus administratifs coûteux et laborieux, etc.). Enfin, renforcer la reconnaissance de notre association auprès du grand public en tant que «label qualité» pour nos clients, propriétaires comme locataires, ainsi qu’au sein de la profession.

Concrètement, quels sont vos moyens d’action au sein de l’USPI Vaud?

La liste est longue mais avec l’avènement des technologies numériques et l’exploitation des données, on peut avoir l’impression qu’internet offre tous les outils pour gérer un patrimoine immobilier: établir un bail avec l’intelligence artificielle, vendre sa maison grâce à un algorithme, projeter la valorisation de sa parcelle par le biais d’un portail de comparaison de prix du marché, etc. Mais toute opération immobilière comporte son lot de risques, d’opportunités ou de contraintes qu’il faut savoir identifier et gérer.

Pour cela, notre principal pilier d’action est la formation continue. Notre école USPI Formation permet à nos membres de former leurs collaborateurs aux différentes disciplines de l’immobilier, offre des préparations d’examens d’études supérieures et propose aussi divers modules permettant d’approfondir ou d’élargir ses connaissances dans tous les domaines de notre branche. En outre, j’ai la volonté de poursuivre le programme de promotion de l’apprentissage instigué par mon prédécesseur.

Quant aux sujets politiques, cela passe par un engagement constant et inves-

ti sur les discussions du moment. En l’occurrence, le projet de révision de la loi vaudoise sur l’énergie nous occupe passablement. Nous sommes évidemment favorables à l’assainissement énergétique, mais assainir en 15 ans l’enveloppe thermique de 40’000 bâtiments et remplacer 60’000 chauffages (donc 16 changements de chaudières et 7 immeubles isolés par jour, y compris les week-end et jours fériés), paraît manifestement utopique.

La pénurie de logements est la crise qui préoccupe tout un chacun à l’heure actuelle, quelle serait la solution pour la résoudre selon vous?

Le développement et la promotion de l’offre de logements doivent, à mes yeux, être menés par l’économie privée.

L’État doit mettre en œuvre des conditions favorables à cet effet, mais ce n’est pas son rôle de se substituer aux acteurs privés pour jouer les promoteurs. Les pistes d’amélioration sont multiples et les autorités doivent concentrer leurs efforts sur les mesures d’encouragement à la production de nouveaux logements. On peut espérer par exemple une amélioration des procédures d’autorisation de construire (il faut près d’un an pour obtenir un permis de construire dans certaines communes) et une ouverture à plus de compromis entre la protection du patrimoine, de l’énergie et de l’urbanisme.

Son but: valoriser la plus-value des professionnels de l’immobilier, défendre leurs intérêts et faire connaître
l’USPI Vaud

Autre frein à l’investissement immobilier: les procédures d’opposition de plus en plus fréquentes aux projets de densification dans les milieux bâtis, même envers des projets écologiques et pensés durablement. La volonté du peuple de densifier les milieux bâtis (révision de la LAT 2013) et la multiplication des oppositions aux projets de densification démontrent la schizophrénie ambiante en matière d’aménagement du territoire. Et plus concrètement, l’effet du phénomène sociétal du «Nimby» (Not in my backyard ou «Pas devant chez moi») nous démontre que les solutions classiques d’aménagement du territoire, avec des zones légalisées, ne suffisent plus à assurer la sécurité du droit, ce qui retient les investisseurs. Le droit d’initiative populaire doit donc être cadré, afin que des plans légalisés ayant suivi tout le processus démocratique ne puissent plus être remis en cause par des citoyens.

Si le Canton veut conserver son attractivité et ambitionne d’abriter 1 million d’habitants d’ici une vingtaine d’années, il devra trouver des solutions permettant à l’économie privée de produire suffisamment de logements de qualité, tout en assurant une connectivité entre les lieux de domicile et de travail. Nous pouvons apporter notre pierre à l’édifice en ce qui concerne le logement, mais il faut nous donner les moyens de le faire...

Propos recueillis par Julie Müller

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Seniors VERS LA FIN DES LOGEMENTS

Lorsque les enfants quittent le nid familial, les m2 libérés ne sont généralement pas remis sur le marché, laissant aux parents tout le loisir d’occuper l’espace comme bon leur semble.

Mais par temps de pénurie, la situation n’est plus viable.

«Cauchemars», «perte de temps», «tri forcé»... les termes pour qualifier un déménagement sont nombreux et souvent peu élogieux. Si cette étape de vie constitue une véritable épreuve de temps, d’énergie et de patience, les Suisses se l’infligent principalement par nécessité, celle d’espace supplémentaire. C’est du moins ce qu’ont observé la Haute école des sciences appliquées de Zurich et l’Office fédéral du logement dans une étude publiée en juin. Un déménagement serait donc fréquemment motivé par le désir de m2 en plus, tout en sachant que la taille idéale d’un logement consisterait à pouvoir disposer de deux pièces de plus pour les Helvètes.

Toujours plus d’espace

Mais comment les Suisses utilisent-ils cet espace supplémentaire par la suite?

Les chercheurs ont constaté trois types d’usages. Ceux liés à l’hygiène (répondant à des besoins fondamentaux), comme le salon, la salle à manger ou la chambre à coucher. Les usages relevant du bien-être, à l’instar du bureau, de la chambre d’amis ou de la chambre d’enfant. À noter que la pièce de travail tend à devenir de plus en plus un facteur d’hygiène selon les analystes (61% des personnes interrogées souhaiteraient en disposer). Enfin, reste l’usage affilié à des « facteurs de richesse », mais qui ne concerne que 15% des répondants indiquant avoir un dressing ou une salle de jeux.

Bien entendu, dans l’idéal, tout le monde aimerait trouver un bien qui coche toutes ces cases... à prix cassé. Mais la réalité du marché immobilier sur l’Arc lémanique étant celle qu’elle est, autant dire que c’est «mission impossible».

SOUS-OCCUPÉS?

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Immobilier

SOUS-OCCUPÉS?

Des parents bien lotis

Partant de ce constat, sur quels aspects la population est-elle prête à rogner lors de sa recherche d’un nouveau toit? Réponse: la typologie du bien (maison ou appartement), d’autant que le souhait de devenir propriétaire s’étiole avec l’âge, relève l’étude. À l’inverse, deux critères semblent inflexibles dans la quête d’une nouvelle habitation: le nombre de pièces et le prix.

Et c’est bien là que le bât blesse, puisque personne ne souhaite passer d’un grand logement à plus petit. Or, lors de départs d’enfants quittant le foyer familial, 52% des parents se retrouvant seuls (surnommés les empty nesters) ne se sentiraient pas prêts à renoncer à leur pièce excédentaire. De même, avec l’âge, 56% d’entre eux partent du principe que les frais mensuels du logement seront très vraisemblable-

Depuis trois mois, la Ville de Lausanne mène un projet pilote d'échange d'appartements entre familles et seniors. Rayno113 Wikicommons

Logements suisses selon le nombre de pièces

Fin 2022, plus de 8,8 mios de personnes habitaient en Suisse

Sources:

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Immobilier
1990 2022 1 pièce 237’075 305’354 2 pièces 463’941 707’619 3 pièces 889’145 1’283’459 4 pièces 824’230 1’300’126
pièces 419’720 705’911
pièces et + 325’866 439’448 Logements total 3’159’977 4’741’917
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de la population, Statistique des bâtiments et des logements
OFS - Recensement fédéral

ment augmentés en cas de déménagement, ce qui dissuade grandement.

Un potentiel de 170’000 logements

De ce fait, les seniors sont bel et bien ceux qui déménagent le moins, confirme l’étude. Pourtant conscients du surplus de surface utilisé, ces «empty nesters» sont malgré tout 70% à ne pas souhaiter diminuer la taille de leur logement. En cause: le manque évident d’offre, le risque de situation dégradée, le démé -

nagement en lui-même, le déracinement social engendré, le tout pour un prix potentiellement plus élevé... cela ne fait pas rêver.

Néanmoins, une étude publiée cette fois-ci par la banque Raiffeisen en février dernier, estime qu’en répartissant mieux les surfaces louées des appartements en Suisse, l’équivalent de 170’000 logements de 100 m2 pourrait être libéré. «Une spéculation théorique», avertit l’auteur mais qui illustre le potentiel que

représentent ces biens actuellement sous-occupés. «Cette consommation excessive de surface est aujourd’hui soutenue par le droit du bail en vigueur, aux frais des jeunes générations, des nouveaux arrivants et de tous ceux qui sont tout bonnement forcés de déménager», lit-on dans le rapport.

Lausanne joue les entremetteurs

Alors que fait-on? La Ville de Lausanne s’est essayée cette année (avec la Société Immobilière Lausannoise pour le Logement) à jouer les intermédiaires entre familles et seniors. Un projet pilote d’échange d’appartements au sein de leur propre patrimoine ayant pour but de lever les freins logistiques et financiers de cette pratique encore méconnue mais efficace.

Trois mois après son lancement, cette démarche semble porter timidement ses fruits. Sur un bassin de 147 familles éligibles, 53 se sont montrées intéressées et 8 ménages de la catégorie des ainés ont exprimé leur intérêt pour un échange (sur les 98 identifiés). Les binômes sont en train de se former grâce à la Municipalité qui chapeaute ce croisement jusqu’en décembre prochain, veillant tout au long du processus à ce que les deux parties soient gagnantes. À voir si l’initiative aura donné des idées à d’autres villes romandes mais dans le contexte de pénurie de logement actuel, toute solution est bonne à prendre.

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NOUVELLE ACTIVITÉ

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Les seniors sont 70% à ne pas souhaiter diminuer la taille de leur logement. Freepik

Genève

DES LOGEMENTS REMPLACERONT DES SERRES À BERNEX

L’aula de Lully était pleine le 13 juin pour assister à la présentation d’un projet de construction de 142 logements en PPE en lien avec le plan localisé de quartier Chambert-Lully.

Avis aux intéressés: même si les Bernésiens seront prioritaires lorsque la commercialisation sera ouverte, il reste des logements en PPE à acquérir dans cette promotion de Lunex Invest, pilotée par Capvest Advisors et Niton. Lorsque ce projet sera réalisé, soit fin 2028 si tout se passe normalement, il faudra prévoir environ 500 habitants supplémentaires dans le village de Lully qui en compte environ 1800.

De quoi parle-t-on? Les mêmes professionnels à qui l’on doit la plus grande promotion genevoise de ces dernières années, Le Parc des Crêts à Troinex (près de 370 habitations en vente, réparties entre 263 appartements, 40 villas et 65 appartements pour seniors) ont présenté le jeudi 13 juin à l’aula de Lully (Bernex) leur projet. En effet, ces derniers ont racheté la parcelle en question à la famille Jaquenoud, laquelle exploite un certain nombre de serres dans le périmètre. Cependant, il faut préciser que cette parcelle se situe en zone 4B protégée depuis plus d’un demi-siècle.

Davantage de pleine terre

Le projet de Lunex Invest s’inscrit dans le PLQ Chambert-Lully, adopté par le Conseil d’État le 28 février 2018, et prévoit la construction de huit immeubles représentant une surface brute de plancher de 18’668 m2, avec des gabarits allant de R+1+A, à R+3 et aucune voiture en surface. En fait, les promoteurs et les architectes (le bureau Cerutti Architectes) ont prévu 142 logements PPE, ainsi que d'exploiter le

Lunex Invest a racheté le terrain à la famille Jaquenoud pour y construire huit petits immeubles. DR

maximum du potentiel de pleine terre du site et de créer environ 276 places de parking en sous-sol et environ 560 places de vélos. Les promoteurs ont également prévu 606 m2 de surfaces d’activité. Si rien n’est encore décidé à ce stade, ils envisagent à la fois des activités médicales et des commerces de proximité, comme un tea-room.

Interrogations du public

Présent sur place, le conseiller administratif Cyril Huguenin a pu répondre à de nombreuses questions des riverains (venus en nombre), que ce soit en ce qui concerne les questions de trafic et de mobilité ou de futurs équipements publics (école primaire et cycle d’orientation). À ce propos, il a indiqué que l’école primaire de Lully pourrait sans autre absorber les enfants de cette future promotion, tandis que le futur cycle de Bernex permettra justement de faire face aux prévisions.

Plusieurs personnes se sont interrogées en ce qui concerne l’analyse du risque résiduel d’inondation. L’ingénieur civil Thomas Jundt a insisté sur le fait que la loi les contraint à ne déverser aucune eau dans la zone alentour. Dès lors, outre des toitures végétalisées, le projet prévoit un certain nombre de bassins de rétention. Il en résulte que le risque résiduel actuel est bien plus faible qu’en 2004, lorsque le sudouest de Lully avait souffert d’inondations des suites d’un orage exceptionnel. À ce propos, le maître d’ouvrage a mandaté le bureau RCI pour notamment analyser et contrôler l’état des travaux de protection. Au niveau de la chronologie, l’objectif des pilotes du projet est de déposer une demande d’autorisation de construire à la fin de l’été 2024. Précisons encore qu’ils prévoient que ce chantier, une fois ouvert, dure environ 24 mois.

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Immobilier

CGI CONSEILS

LE BAILLEUR EST-IL CONTRAINT D’ACCEPTER UNE DEMANDE DE TRANSFERT DE BAIL?

Je suis propriétaire d’une arcade commerciale, qui est louée depuis près de 20 ans à un locataire qui y tient une petite boutique de décoration. Le locataire vient de me contacter pour m’indiquer qu’il souhaiterait transférer son contrat de bail à un tiers, qui voudrait y mettre une agence immobilière. Cela ne m’arrange pas dans la mesure où j’aurais souhaité résilier le contrat de bail pour vendre le bien, d’ici quelques années. Par ailleurs, même si le locataire est solvable que se passerait-il si le loyer n’était pas versé régulièrement?

La loi prévoit que le locataire d’un local commercial peut transférer son contrat de bail à un tiers, à la condition que le bailleur donne son accord. Le locataire doit donc demander son accord au bailleur, et lui laisser suffisamment de temps pour se prononcer, examiner les documents qui lui seront transmis et cas échéant en réclamer de nouveaux. Le bailleur est en effet en droit de connaître notamment l’identité du repreneur, sa solvabilité et l’activité qu’il entend exercer dans le local. Il pourra aussi demander si le repreneur dispose de toutes les autorisations nécessaires à la pratique de l’activité envisagée et pourra se voir transmettre le contrat conclu entre le locataire trans-

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férant et le bénéficiaire du transfert afin d’avoir connaissance de l’éventuel rachat de fonds de commerce convenu.

Le bailleur ne pourra toutefois s’opposer au transfert qu’en invoquant de justes motifs de refus. Ainsi, si le locataire n’a pas des revenus suffisants pour couvrir le loyer ou pour couvrir tant le loyer que le rachat du fonds de commerce qui serait exigé par le locataire transférant, cela pourrait constituer un juste motif de refus. Il en serait de même si l’activité que le repreneur entend exercer dans les locaux n’était pas conforme au contrat de bail. Enfin, si le bénéficiaire du transfert entend développer une activité qui pourrait faire concurrence au

bailleur, il s’agirait là aussi d’un juste motif de refus.

Dès lors, dans le cas de notre lecteur, il s’agirait de savoir si l’activité envisagée est contraire à ce que prévoit le contrat de bail, auquel cas, il pourrait avoir un motif pour s’opposer à ce transfert de bail. Par contre, le fait que le bailleur ait le projet, d’ici quelques années, de vendre le bien, ne permet pas de s’opposer au transfert. Au demeurant, le transfert ne l’empêchera pas de résilier le bail comme il l’avait prévu. Le bailleur pourra toutefois examiner s’il n’y a pas d’autres justes motifs lui permettant de refuser le transfert, comme par exemple la solvabilité insuffisante du potentiel repreneur.

Conseils juridiques en droit immobilier

Laure Meyer, Nimah Ali Abukar et Géraldine Schmidt sont toutes trois titulaires du brevet d’avocat et spécialisées en droit immobilier (droit du bail, de la construction, droit foncier et droit de la PPE). Elles vous reçoivent sur rendez-vous pour des conseils personnalisés dans les bureaux de CGI Conseils. Elles sont en mesure de vous conseiller, de vous assister et de vous représenter devant les juridictions en matière administrative (construction, LDTR, etc.) et en matière de baux et loyers.

Si toutefois le transfert est accepté par le bailleur, tous les droits et obligations découlant du contrat de bail sont transmis au repreneur (sans qu’il soit en général établi d’état des lieux de sortie et d’entrée). Le plus souvent, le nouveau locataire constitue une nouvelle garantie bancaire tandis que la précédente est libérée en faveur du locataire transférant. Le locataire transférant demeure toutefois solidairement responsable des obligations du bénéficiaire du transfert jusqu’à l’expiration du contrat de bail, mais au plus durant deux ans.

Pour tout complément d’information, CGI Conseils est à votre disposition le matin de 8h30 à 11h30 au tél. 022 715 02 10 ou sur rendez-vous.

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Chronique chez soi

«BARBECUL »

Faut-il absolument acheter un barbecue lorsque l’on possède un jardin ou une terrasse? Une vie estivale est-elle possible sans grillades? La viande est-elle vraiment un truc de mecs? Les débats sont saignants.

«Il faut acheter un barbecue!». Tout le monde m’a dit ça lorsque j’ai eu la chance de déménager dans un petit appartement avec jardin. Mais euh... vraiment? C’est obligatoire? Moi j’essaie de ne pas manger trop de viande, surtout calcinée, et puis, vous avez bien regardé un barbecue? C’est extrêmement moche comme objet, et accessoirement extrêmement cher. Je viens de voir les soldes chez Jumbo et autres spécialistes de l’outdoor, et j’en suis tombée de ma chaise (de jardin, en plastique tressé résistant aux intempéries). Il y en a des dizaines de modèles, charbon, gaz, électricité, des machins qui peuvent être énormes et carénés comme des Ferrari, certains sont littéralement des annexes de cuisine avec rangements, plan de travail, accessoires et tout.

Hors de question qu’un de ces monstres envahisse mon extérieur pour fabriquer des saucisses cancérigènes, je viens de faire une coloscopie, la prochaine est dans 10 ans et j’aimerais autant ne pas y retourner avant. Mais mes enfants (ils sont largement adultes, je précise) chouinaient: «Oui mais c’est sympa et convivial, on pourra faire des soirées gnagnagna». Alors, en bonne naturalisée ayant intégré les codes helvétiques, j’ai accep -

té un ce que l’on appelle un compromis: une plancha pas chère et pas grande, et à chaque repas des tranches d’aubergines et de courgettes marinées dans l’huile d’olive à côté des viandes. Deal. Et je peux planquer cette chose dans un tiroir, à côté de l’appareil à raclette.

Le blocage psychologique

Je crois aussi que je fais un blocage psychologique. Pourquoi ces appareils sont-ils aussi imposants et sophistiqués? Parce que, il faut voir les choses en face même quand ça fait mal aux yeux, la bidoche grillée c’est plus identifié comme un truc de mecs, et le marketing est ciblé sur eux. Je n’ai jamais vu un barbecue rose par exemple, une Barbie barbecue non plus. Pourtant ce serait fun, une Barbicue! Vous les avez vues, les publicités pour les grillades? Sérieusement?

Dès qu’il y a de la viande et du feu, l’homo sapiens de sexe mâle n’est plus sapiens du tout, il régresse au rang de cro-magnon, et encore, ce n’est pas gentil pour les cro-magnons. Ouarf ouarf et que je te retourne cette viande tchac tchac, tout en décapsulant une bière, et que tout le monde applaudit ouééé papa a son moment de gloire culinaire quand il pose son trophée sur la table devant

Dès qu’il y a de la viande et du feu, l’homo sapiens de sexe mâle n’est plus sapiens du tout, il régresse au rang de cro-magnon
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la foule en extase. Et personne ne se souvient du fait que retourner deux morceaux de nourriture au-dessus d’un point de chaleur, les femmes font ça depuis des siècles 2 fois par jour dans une poêle sans que cela ne provoque la moindre ola dans le public.

Femme à tout faire

Nan mais cette imagerie... c’est tout juste s’il n’y en a pas un qui traîne sa nana par les cheveux. Bon, en même temps ils ne peuvent pas, parce qu’il faut bien quelqu’un pour faire les courses (oui chasser c’était valorisant, le rayon Micarna c’est moins glamour), couper la tomate mozza, préparer les salades, les bols de chips et les desserts. Et mettre la table. Et la débarrasser après, bien entendu. On aperçoit de temps en temps une femme dans certaines publicités, mais elle est généralement en train de griller un truc végan ultra transformé pour essayer de véhiculer le message selon lequel le barbecue c’est pour les beaufs certes, mais pas que. C’est aussi valable avec la fondue vous aurez remarqué, parce même quand il s’agit juste d’allumer un réchaud avec de la pâte combustible, l’inconscient collectif estime que c’est un mission masculine.

Bon on est concon nous aussi, de jouer le jeu, d’accepter de couper les tomates-mozza et de laisser les mecs au charbon. Le jour où il y aura plein de meufs autour du barbecue et plein d’hommes à la cuisine en train d’émincer la menthe pour le taboulé, il y aura plus de parité dans les conseils d’administration. Mais finalement hé les garçons, on s’en bat les steaks que vous sachiez faire du feu. La vraie compétence d’un homme, c’est de savoir élégamment et respectueusement déclarer sa flamme. Tout le reste n’est que garniture.

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Portrait d’une alumni de l’IEI

BIFURQUER DU DROIT À L’ARCHITECTURE

Alors que Céline Dessimoz était en train d’achever son bachelor en droit, son père, l’architecte Hervé

Dessimoz, l’a convaincue de changer de voie. Elle dirige depuis six ans le Groupe H.

Née en 1987 à Meyrin, commune où elle a grandi, Céline Dessimoz a toujours évolué dans un univers d’entrepreneurs. Dès lors, elle a décroché une maturité gymnasiale avec option économie et droit. Après un séjour à Londres, pour y parfaire son anglais, elle hésite à suivre l’EHL, avant de revenir à son premier choix: le droit, suivant en cela les exemples de sa mère et de sa sœur.

Découverte de l’IEI

C’est alors qu’elle entame sa troisième année en faculté de droit à Genève que son père, Hervé, l’approche à propos de sa future succession. Les deux directeurs d’alors ne se sentent en effet pas prêts à

«L’IEI m’aura servi d’accélérateur pour reprendre les rênes du groupe familial»

Céline Dessimoz, directrice opérationnelle de Groupe H

reprendre seuls le flambeau. «Je me suis dit: pourquoi ne pas pérenniser l’œuvre de mon père? C’était en 2012 et je finissais mon bachelor». Elle souhaite néanmoins achever ses études en décrochant son master. Dans l’idée de maîtriser un peu mieux cette profession d’architecte, même si cela ne remplace en rien la formation ad hoc, Céline va suivre deux cours dispensés, dans le cadre de la faculté de droit, par l’Institut d’Etudes Immobilières (IEI): le droit de l’aménagement du territoire et le droit des constructions et du logement. C’est en discutant avec certains étudiants suivant ces cours qu’elle découvre d’ailleurs l’existence de l’IEI.

Dès septembre 2013, elle se consacre à plein temps au Groupe H. Avant cela, elle y avait démarré un 30% en tant que

responsable juridique et qualité. «Plus je suivais les séances de chantier, plus je me rendais compte qu’il fallait que je complète ma formation.» Elle s’inscrit alors à l’IEI et démarre en 2015. Elle aurait dû terminer en 2017, mais, étant tombée enceinte de son premier enfant, elle a reporté le dernier semestre. «Pour moi, l’intérêt principal de l’IEI a été d’apporter une vision d’ensemble. J’y ai découvert l’importance de comprendre ce qui est prioritaire pour nos clients. Certes, il faut une belle architecture, de qualité, mais qui soit également rationnelle et efficiente. L’IEI m’a aussi beaucoup apporté pour mieux répondre aux demandes et exigences des services de l’Etat. En résumé, cette formation m’aura servi d’accélérateur pour reprendre les rênes du groupe familial».

Un triumvirat

Au final, elle reprend réellement la direction opérationnelle, aidée de son père, en mai 2018. Trois ans plus tard, elle rencontre deux personnes qui forment avec elle la direction: Michael Schaupp et Nikola Radovanovic, deux architectes confirmés.

Aujourd’hui, Groupe H Architecture & Ingénierie emploie 22 personnes, dont 18 architectes. Ils viennent de livrer en septembre dernier la transformation et la surélévation d’un des bâtiments situés à la gare de Chêne-Bourg, le bâtiment Migros (ex-Brico-loisirs). Citons aussi la prochaine rénovation du Hilton Geneva Hotel & Conférence Centre à la suite d’un appel d’offres. Ce vaste chantier qui concerne le plus grand hôtel de Suisse devrait s’ouvrir cet automne. Bien que maman de deux garçons, de 4 et 8 ans, Céline est encore vice-présidente de l’Association des professionnels de la zone intercommunale Meyrin-Satigny-Vernier, vice-présidente de l’association Cobaty Genève et membre du conseil d’administration de la banque Raiffeisen Villes et Vignobles Genevois.

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Magnique attique 5 pièces HPE. Surface PPE 122 m², terrasses de 37 et 20 m². 3 chs, 2 sdb. Grande cave + 2 places int.

Veronica Esposito 022 809 00 71

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VERSOIX

CHF 1’990’000.-

COLOGNY

Réf.BA-122101

Bel appartement 4 pièces neuf avec jardin. 133 m² PPE, 2 chs, 2 sdb, séjour avec terrasse et jardin. Cave, local vélo à disposition.

Alessia Estupina 022 809 00 77 CHF 1’850’000.-

EXCLUSIVITÉ

MIES

Réf. BA-122437

Magnique appartement d’angle de 5 pièces rénové. 178 m² PPE + balcon 36 m², 3 chs, 3 sdb, 1 cave et 1 place de parc intérieure.

Sébastien Rohner 022 809 00 86

CHF 2’790’000.-

FOUNEX

Réf. GD-122441

Ravissante villa familiale. 300 m2 utiles, vaste séjour, poêle à bois, 5 chambres, dans un écrin de verdure, parcelle de 1’000m 2

Carole Coutaz 022 737 17 36

CHF 2’790’000.-

GENÈVE

Réf. BA-121899

Magnique appartement de style loft au centre-ville. 314 m² PPE, 5 chambres, 5 sdb, 1 cave et 2 places de parc intérieures.

Sébastien Rohner 022 809 00 86

CHF 4’300’000.-

LULLIER

Réf. L67_Lot2_4p

Lumineux 4 pièces HPE avec jardin de 446 m². 112 m² pondérés, 2 chs, 2 sdb,

Alessia Estupina 022 809 00 77 CHF 1’300’000.-

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Réf. BA-122421 NYON

Appartement au cœur du village. 170 m2 habitables, lumineux séjour, cheminée, 4 chambres, à l’étage une belle pièce.

Carole Coutaz 022 737 17 36

CHF 1’890’000.+ places de parc

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Réf. BA-122459

Appartement au cœur de la ville. 134 m2 habitables, rénové en 2024, 3 chambres, terrasse, cave, ascenseur,1 place de parking.

Yann Batardière 022 365 75 76

CHF 2’090’000.-

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LAC TOWER

6 appartements vendus plus que 9 de disponibles

A VENDRE AU CŒUR DU QUARTIER DES EAUX-VIVES :

15 appartements neufs de 4,5 pièces de 138 m2 à 189 m2, avec terrasse, loggia ou balcon.

1 attique exceptionnel de 295 m2 avec terrasse de 180 m2.

Finitions extrêmement luxueuses et de très haut standing.

Vue exceptionnelle très dégagée tout autour du bâtiment.

Localisation extraordinaire (AAA) à proximité immédiate de la nouvelle gare de Genève EauxVives (Airport) et de ses commerces 7/7 (60m), des lignes de bus et de tramway 12 et 17 (70m) et de la nouvelle Comédie de Genève (100m).

Sans aucune nuisance sonore, accès par une impasse très peu fréquentée.

Grandes hauteurs sous plafond de 2,80m.

Équipement domotique haut de gamme.

Ouverture automatique de toutes les portes d’entrées grâce à la reconnaissance faciale.

Construction Minergie, haute performance énergétique HPE.

Bâtiment en phase d’achèvement, avec une livraison prévue pour septembre 2024.

Nous contacter +41 79 310 22 63 - contact@Lac-Tower.ch - www.Lac-Tower.ch

GRANGE Immobilier SA • Chemin de Grange-Canal 21-23

1208 Genève • +41 22 707 10 53 • vente@grange.ch • grange.ch

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Charmante maison individuelle à rénover

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Appartement en rez-de-jardin

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Plainpalais | Arcade 101 m2

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La Régie vous souhaite un bel été !

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