TSUNAMI : 10 ans après
© Samuel Trümpy
© Samuel Trümpy
Le 26 décembre 2004, un tsunami dévastateur, avec des vagues atteignant jusqu’à 30 mètres de haut, frappait l’océan indien, notamment l’Indonésie, les côtes du Sri Lanka et du sud de l’Inde, ainsi que l’ouest de la Thaïlande. Des centaines de milliers de personnes étaient tuées et des millions perdaient tout ce qu’elles possédaient.
Michael Nayagam, Inde, devant les d écombres de sa maison en 2005
Devant sa nouvelle maison construite par Caritas Luxembourg en 2009
Grâce à une solidarité hors du commun, la population du Grand-Duché a attribué à Caritas Luxembourg des montants financiers extraordinaires qui, avec le co-financement du gouvernement luxembourgeois, ont permis de lancer des programmes substantiels. Dès les premiers jours qui ont suivi le raz-de-marée, Caritas Luxembourg, en collaboration avec Caritas Suisse, a décidé de concentrer ses secours sur trois pays : l’Inde, l’Indonésie et le Sri Lanka.
En 2014, Michael Nayagam avec sa femme, devant leur maison réaménagée selon leur goût
Les interventions majeures ont eu lieu dans cinq villages différents du district de Kanyakumari au sud de l’Inde, dans six villages de la région de Trincomalee au nord-est du Sri Lanka et dans trois quartiers de la ville de Meulaboh en Indonésie. La réhabilitation s’est principalement orientée sur la reconstruction intégrale des communautés : la construction de maisons, d’infrastructures communautaires, la réorganisation des services locaux et la remise en place des moyens de subsistance pour permettre aux personnes et familles touchées de retrouver leur autonomie.
Au cours des 10 dernières années, Au total, 2.067 maisons d’une excellente Caritas Luxembourg a ainsi investi qualité ont ainsi été construites dans difprès de 3,5 millions d’euros pour soute- férents villages de l’Inde, du Sri Lanka et de l’Innir les familles touchées par le tsunami. donésie.
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Un tsunami, l’agonie et enfin l’espoir revit
Dix ans après cette terrible catastrophe, il est important de regarder en arrière. Qu’est-ce qui a été réalisé ? Quels sont les résultats obtenus par cet engagement important ? Comment se présentent les infrastructures mises en place grâce aux soutiens internationaux ? Quelle est aujourd’hui la situation des populations touchées à l’époque ? Caritas Luxembourg a mandaté son collaborateur François Jacobs pour se rendre sur place, afin de visiter les villages et de s’entretenir avec les bénéficiaires, les responsables locaux et les partenaires. Il témoigne et prouve que tous les dons ont largement porté leurs fruits. Tous ces projets avaient déjà été menés à bien cinq années plus tôt. Qu’est-ce qui vous motive aujourd’hui à revenir sur les zones autrefois dévastées? J’ai occupé le poste de responsable de la coopération internationale pour Caritas Luxembourg pendant vingt ans. Autrement dit, quand cette catastrophe a eu lieu, je me suis retrouvé en charge de ce dossier. Il s’agissait de faire face à une catastrophe de grande ampleur et de bien cibler les besoins des populations qui avaient été touchées.
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En Inde, par exemple, avec le concours de Caritas Suisse qui avait des délégués sur place, l’objectif était de construire plus de cinq cents maisons selon une configuration standard et comprenant chaque fois une cuisine, une salle de bain et deux chambres. Une mission menée à bien mais qui est allée bien plus loin quand on mesure aujourd’hui toutes les avancées qui ont eu lieu.
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Qu’est-ce qui justifie cet optimisme ? Avec un décalage de cinq années, force est de constater que les premières pierres que nous avons posées n’étaient qu’un début. Comme j’ai pu m’en rendre compte pendant ce voyage de près de deux semaines, assorti du souci de parcourir le terrain, certaines maisons se sont enrichies d’un étage supplémentaire. D’autres habitants ont préféré agrandir la maison sur toute leur propriété. En règle générale, toutes les façades bénéficient d’un coup de peinture aux couleurs souvent très vives comme il est de rigueur dans ces régions. Une chose est sûre : c’est décidément le signe d’un renouveau et d’un sourire retrouvé. Ce renouveau, vous avez pu le mesurer au quotidien?
Est-ce que ce « cadeau » qui est celui de la générosité et de la solidarité peut encore se bonifier ? Ça ne fait aucun doute! Les services publics ont repris la gestion de tous les secteurs dont ils ont la charge, que ce soit au niveau de l’approvisionnement en eau, en électricité. Caritas Luxembourg a contribué à la construction d’écoles qui sont bien et régulièrement fréquentées. Et les pêcheurs à qui nous avions offert de nouvelles embarcations ont depuis plus ou moins belle lurette renouvelé leur barque ou remplacé le moteur. Autant d’indicateurs qui ne trompent pas. Ce sont bel et bien là des signes tangibles que la vie a retrouvé son cours et qu’elle ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin.
Ma visite n’est pas arrivée comme un cheveu dans la soupe. Elle a demandé une bonne préparation côté Grand-Duché et il a fallu au moins trois semaines à mes correspondants sur place pour m’organiser des rendez-vous. J’avais notre délégué qui assurait la traduction en tamoul. La communauté indienne est très bien organisée. Elle dispose maintenant de salles de réunion qui sont gérées par un comité. Celui-ci supervise la location pour, par exemple, des fêtes de famille, ce qui garantit la rentrée de fonds pour l’entretien du bâtiment ou pour des projets sociaux. C’est entre autres dans ces salles communautaires que je me suis rendu pour aller à la rencontre des habitants. Une feuille de papier, un stylo. Il n’en fallait pas plus pour tout noter. Et surtout ne pas oublier les paroles de cette femme qui a déclaré « c’est un cadeau qu’on aurait jamais espéré! ».
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Dix ans après le tsunami, le sourire a refleuri Le séisme qui s’est produit le 26 décembre 2004 au large de Sumatra (Indonésie) a engendré un raz-de-marée considéré comme l’un des plus meurtriers de l’histoire. L’effort de reconstruction, a-t-il été à la hauteur de cette tragédie ? Dix ans plus tard, Caritas Luxembourg dresse le bilan.
Pendant la période des fêtes, la nouvelle tombe de manière implacable sur les écrans de télévision. A la suite d’un tremblement de terre dans l’océan indien, une plaque tectonique s’est brutalement redressée au point d’engendrer des vagues atteignant jusqu’à une trentaine de mètres de haut. Le raz-de-marée frappe de plein fouet les zones côtières de l’Indonésie, du sud de l’Inde, de la Thaïlande et du Sri Lanka. Les premiers bulletins d’information font état de 10 000 morts. Mais on est hélas bien loin du compte. Finalement on dénombrera quelque 250 000 victimes plus ou moins touchées par cette catastrophe considérée comme la plus dramatique de l’histoire.
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Sous l’égide de l’Organisation des Nations-Unies, l’aide internationale se met en place. Caritas Luxembourg est prompte à se mobiliser et lance un appel aux dons qui est loin de rester sans écho. Ensemble avec le ministère des Affaires étrangères, au titre de la coopération internationale, une somme de 3,5 millions d’euros est rassemblée pour être investie dans un ambitieux programme de reconstruction. Mené en collaboration avec Caritas L uxembourg, Suisse, Autriche et Pays-Bas, ce plan a pour objectif de redonner des murs et des moyens de survie aux habitants dépossédés de tous leurs biens.
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Dix ans après le tsunami, le sourire a refleuri
INDE Dans la région du district de Kanyakumari en Inde, lorsque l’eau s’est retirée, le bilan était lourd : 618 morts et plus de 1.000 disparus. Dès les premiers jours, Caritas Luxembourg a contribué à l’aide d’urgence sur place, notamment d’un point de vue sanitaire. À côté de l’installation des latrines, les différents centres d’accueil provisoires ont ainsi été approvisionnés en eau. Des articles, aussi bien pour l’hygiène que pour le ménage, ainsi que des vivres ont également été distribués. Dans le sud de l'Inde, pas moins de 515 maisons ont été rebâties. Dans le sud de l'Inde, pas moins de 515 maisons ont été rebâties grâce à la contribution de Caritas Luxembourg appuyée par un véritable élan de solidarité amplifiée peut-être parce que les uns vivaient une époque de fêtes alors que les autres se trouvaient en pleine détresse. Une chose est sûre, les habitants se sont complètement appropriés leurs murs. Ils les ont agrandis
en construisant un étage de plus et ils les ont embellis avec des couleurs vives sur les façades. Tous les alentours ont été aménagés avec des plantations d'arbres. Ils n'apportent pas seulement de l'ombre mais aussi des fruits démontrant que la vie a repris racine.
Le programme de Caritas prévoyait également la construction d’une nouvelle école secondaire « Little Flower High School » à Melmanakudy en Inde. Inaugurée le 6 août 2008, cette infrastructure accueille désormais 360 étudiants et 18 enseignants.
Ecole « Little Flower High School » à Melmanakudy
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Leon, 44 ans, Inde
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« Nous habitions une hutte faite de briques en boue et d’une toiture en chaume. La digue qui protégeait les maisons n’a pas résisté au tsunami et notre maison a été détruite en quelques secondes. Heureusement, personne n’a été blessé. Nous avons été hébergés par ma mère, où nous vivions dans deux pièces, en cohabitation avec deux autres familles ! C’est dire si nous étions heureux en 2006 quand nous avons pu aménager dans notre nouvelle maison construite par Caritas à Melmidalam. Aujourd’hui, je travaille en tant que travailleur journalier avec des pêcheurs. Mes trois filles âgées de 17, 14 et 12 ans fréquentent l’école secondaire Ste Bernadette et rêvent de devenir médecin, institutrice et ingénieure. Ma femme Pushapalatha aimerait contribuer aux revenus du ménage, car elle sait coudre, mais il lui manque l’argent pour acheter une machine à coudre. Elle est si heureuse de savoir que sa famille dort en toute tranquillité. Avant le tsunami, pendant les nuits de tempêtes, elle avait toujours peur que notre habitation précaire ne tienne pas le coup et que nous soyons blessés ».
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INDONésie A Meulaboh en Indonésie, Caritas Luxembourg a contribué, en collaboration avec Caritas Suisse, à la construction de 1048 maisons. A Nagan Raya, situé à 20 km de Meulaboh Caritas a également participé à la construction d’un hôpital général comprenant des départements de médecine interne, de chirurgie, de maternité-gynécologie et de pédiatrie. En Indonésie sur l’île de Similieu dans la localité de Timur Caritas Luxembourg a également financé une école primaire accueillant aujourd’hui 171 élèves.
Hôpital à Nagan Raya, Indonésie
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SRI LANKA La côte Est du Sri Lanka a été particulièrement touchée. Dans 14 districts, plus de 40 000 personnes ont été tuées. Les destructions de maisons et d’infrastructures collectives étaient massives. Au Sri Lanka, Caritas Luxembourg (avec Caritas Autriche et Caritas Suisse) a permis à six villages de retrouver leur identité en construisant 504 maisons, que les propriétaires ont entretemps agencées suivant leurs goûts et moyens.
Anipha Narisana, 70 ans, Sri Lanka
« Avant le raz-de-marée, ma famille et moi habitions une petite hutte en terre séchée surmontée d'un toit de chaume. Aujourd’hui, je vis avec ma fille Hakima, 30 ans, mon beau-fils Kadafi, 35 ans, leurs 3 enfants âgés de 12, 10 et 5 ans, et un 4e en route, dans une nouvelle maison construite grâce à Caritas dans la localité de Kinnya. Comme la plupart des hommes du village, mon beau-fils Kadafi gagne sa vie en tant que pêcheur. Il fait partie d’un groupe ayant reçu un bateau et des filets pour pêcher à la drague. J’ai enfin retrouvé le sourire. Ma famille et moi sommes heureux de pouvoir vivre dans une si belle maison qui offre un si grand confort. Auparavant nous vivions dans des conditions misérables. Maintenant, nous nous sentons en sécurité ».
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En Inde, Indonésie et au Sri Lanka, le programme de réhabilitation mis en place a également permis aux familles des pays touchés, de recouvrir leur capital économique. Des centaines de bateaux avec l’équipement nécessaire ont été distribués. Les entretiens avec les pêcheurs présents lors des échanges d’évaluation confirment l’importance de ce soutien qui leur a permis de reprendre leurs activités professionnelles pour nourrir leurs familles. Dans chacun des villages indiens, un nouveau centre communautaire a été construit ou l’ancien a été amélioré. Le centre qui appartient à la communauté locale est géré par le comité de développement villageois, lui-même présidé par le curé du village. Ce centre, utilisé pour diverses réunions et fêtes, peut être loué par les villageois. Grâce à ces loyers, les frais de fonctionnement sont assurés et un fonds de solidarité est même créé : des aides sont attribuées à des familles dans le besoin en cas d’accident, de maladie ou pour garantir la scolarisation d’enfants pauvres.
Les veuves de Kodimunai, en Inde, et les femmes vendeuses de poissons
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En dehors des aides individuelles, le programme de réhabilitation a créé et renforcé des groupes de solidarité tels que le groupe des veuves de Kodimunai ou le groupe des femmes vendeuses de poissons. Avant le tsunami, ces femmes voyaient leur situation comme une fatalité. Aujourd’hui, pendant leurs réunions régulières, elles peuvent partager leurs situations difficiles avec d’autres femmes subissant le même sort. Elles s’encouragent et se soutiennent mutuellement. Les veuves de Kodimunai sont tout particulièrement fières de présenter leur moulin à farine qui génère un petit revenu régulier, réparti de façon équitable entre les membres. Grâce à la création d’un groupe d’épargne et de crédit, leur vie est devenue plus facile. Elles peuvent faire des petits emprunts allant jusqu’à 25.000 roupies (environ 300€) pour couvrir des dépenses extraordinaires. Elles ne paient ainsi que 12% d’intérêts, alors qu’auprès des banques elles devraient en payer 24% !
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Après le tsunami du 26 décembre 2004 vous les avez s outenus, aujourd’hui encore votre engagement porte ses fruits.
Merci !
Pour de plus amples informations, n ’hésitez pas à prendre contact avec François Jacobs : francois.jacobs@caritas.lu Tél. : +352 40 21 31 – 262 Don en faveur de Caritas : CCPL IBAN LU34 1111 0000 2020 0000
Crédit photos : Caritas Luxembourg, Caritas Suisse, Samuel Trümpy, Arunodaya Studios
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