Cartoon Movie 2021 - Press Review by CARTOON

PRESS REVIEW

Ecran Total - 24/03/2021

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Animation

Les coups de cœur du 23e Cartoon Movie L’édition 2021 du forum européen de coproduction de longs métrages animés s’est tenue du 9 au 11 mars, en ligne, en raison de la crise sanitaire. Cartoon, l’association européenne du film d’animation, qui organise l’événement, avait établi une sélection de haut niveau, composée de 55 projets. Focus sur cinq d’entre eux.

Saba Présenté dans la section “en développement”, Saba est produit par Maybe Movies (Henri Magalon et Claire La Combe, France). L’histoire débute en 1938, en Ethiopie. Emélia, enfant issue de l’aristocratie, plutôt réservée, a perdu sa maman et vit avec son père, Tafari, un grand archéologue qui s’est donné comme mission de prouver l’existence de la reine de Saba et de son trésor. Mentionnée dans des récits bibliques, coraniques et hébraïques comme ayant vécu il y a plus de 3 000 ans, la reine de Saba a profondément marqué les contes et légendes éthiopiens. Depuis la mort de sa femme, Tafari s’est totalement investi dans ses recherches, au point de s’éloigner de sa fille. Avec le temps, il finit par tomber sur une piste qui pourrait le conduire au fameux trésor. Mais, au même moment, les fascistes italiens envahissent l’Ethiopie. Ils sont menés par le capitaine Servillo, un homme impitoyable, dont le but est de dresser l’inventaire de toutes les richesses du pays à piller. Par ailleurs, il est au courant de la potentielle existence du trésor, et il kidnappe Tafari pour

“Saba”.

qu’il l’aide à s’en emparer. Apprenant la disparition de son père, Emélia se met en quête de le retrouver. Débute alors pour la jeune fille un incroyable périple. Elle parcourt toute l’Ethiopie et croise le chemin de multiples personnages. Elle a pour compagnon de route Muluku, enfant d’une tribu, très débrouillard et qui connaît bien la nature et les animaux. Emélia et Muluku sont amenés à se déplacer à dos de dromadaire, à piloter des avions, résoudre des énigmes, ou encore à découvrir des temples perdus au milieu du désert… Et, au cours de leur trajectoire, les personnages se révèlent à eux-mêmes. Emélia, par exemple, prend conscience qu’elle peut réussir à être combative et déterminée face aux situations les plus périlleuses. Film d’aventure pour toute la famille, riche en humour et en émotions, Saba sera réalisé en 3D par Alexis Ducord et Benjamin Massoubre. Alexis Ducord a mis en scène, avec Arthur de Pins, le long métrage Zombillénium, sorti en 2017 et que Maybe Movies avait produit avec plusieurs partenaires. Benjamin Massoubre est un des monteurs les plus reconnus dans le domaine de l’animation française. Il a occupé ce poste, notamment, sur Zombillénium – où il a rencontré Alexis Ducord ; Minuscule 2 : Les Mandibules du bout du monde, d’Hélène Giraud

et Thomas Szabo (2019) ; J’ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin (2019) ; ou Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, de Rémi Chayé (2020), produit par Maybe Movies, également avec d’autres acteurs. Pour Calamity…, Benjamin Massoubre a décroché une nomination à la 48e édition des Annie Awards dans la catégorie “meilleur montage pour un long métrage”. Les Annie Awards récompensent le meilleur de l’animation américaine et internationale. Leur 48e édition aura lieu le 16 avril, en ligne, et non, comme d’habitude, à Los Angeles (Etats-Unis), en raison de la crise sanitaire. Calamity… y est nommé trois fois. Avec Saba, Benjamin Massoubre se confrontera donc pour la première fois à la réalisation. Pour l’équipe du film, Saba est un “Indiana Jones à hauteur d’enfant”, qui puise aussi son inspiration du côté de Porco Rosso, du Japonais Hayao Miyazaki (1992). Il sera aussi une invitation au voyage, en montrant des paysages africains grandioses que le grand public connaît peu, comme Lalibela, le désert du Danakil ou le cratère du Dallol. En termes de matériel, on notera qu’un pilote a été réalisé par Mikros Animation et que le scénario sera disponible à la fin de l’été. Maybe Movies recherche des partenaires, financiers

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et de développement, des diffuseurs, des coproducteurs et un vendeur international. Rappelons que la vidéo du pitch de Saba est celle qui a été la plus visionnée par les professionnels ayant participé à ce 23e Cartoon Movie.

Les Ombres Allant un jour répéter une pièce de théâtre, le Belge Vincent Zabus se rend compte que le chapiteau où ses camarades et lui se retrouvent est situé à côté d’un centre de migrants. Ainsi, alors qu’il peut pratiquer son art dans la joie et en toute liberté, à quelques mètres de là, des hommes, des femmes et des enfants, qui ont fui l’horreur, sont enfermés. Cette réalité, ce décalage, frappent l’auteur et acteur, et le bouleversent. Alors, il décide d’écrire et de mettre en scène une pièce de théâtre autour de l’exil, Les Ombres, qu’il joue avec sa troupe en Belgique et en France. Mais Vincent Zabus veut aller plus loin, et il adapte sa pièce en BD, avec le dessinateur Hippolyte, et développe à cette occasion l’aspect “fable” de son œuvre. Titrée elle aussi Les Ombres, elle est éditée en 2015 par Phébus et reçoit plusieurs prix. Depuis 2020, elle est disponible chez Dargaud.

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“Les Ombres”.

Depuis, cette BD est devenue la matière à un projet de long métrage, également nommé Les Ombres, et qui figurait dans la section “en développement”. Il est porté par Autour de Minuit (Nicolas Schmerkin, France), Panique ! (Vincent Tavier, Belgique) et Schmuby Productions (Nicolas Schmerkin, France). Il est écrit par Vincent Zabus et Vincent Tavier, et a pour auteur graphique Hippolyte. Destiné à toute la famille, visible à partir de 8 ans, il sera réalisé en 2D par Nadia Micault. Ses héros sont deux enfants : Uzu, 14 ans, et sa petite sœur, Ada, 9 ans. Un jour, alors qu’ils sont chez eux, ils entendent du fracas, et s’aperçoivent rapidement que des cavaliers sanguinaires attaquent leur village. Uzu et Ada doivent fuir. Leur exil débute et le film prend le parti de ne pas le traiter de manière réaliste, mais sous la forme du conte. Ainsi, Uzu et Ada se retrouvent dans des mondes imaginaires, et croisent la route d’un ogre capitaliste, de sirènes au chant mélodieux, ou encore d’un serpent “passeur”, qui réclame de l’argent aux migrants pour leur permettre d’atteindre des territoires où ils seraient plus en sécurité… On le comprend, Les Ombres a à cœur d’aborder un sujet grave, sans pour autant mettre de côté la force de l’imaginaire ou encore l’humour. De plus, par rapport à la BD, beaucoup d’éléments seront réinventés, tout en préservant une certaine fidélité à l’album. L’animation sera très inspirée par celle pratiquée par le studio japonais Ghibli, ou par celle du film Le Chat du rabbin, d’Antoine Delesvaux et Joann Sfar (2011). La deuxième version du scénario sera bientôt prête et un premier trailer a déjà été montré lors de Cartoon

en lice pour cette distinction. Le jury s’est dit “impressionné” par Les Ombres “car il traite de questions importantes, comme la migration, la famille, les relations, l’attention des uns pour les autres, le tout raconté comme un conte de fées où la fin amène l’espoir. Les visuels, de grande qualité, sont très originaux et réalisés avec un mélange intéressant de différentes techniques. Le projet a été codéveloppé depuis ses débuts et est dirigé par une équipe talentueuse.”

Movie. Un autre, plus long, est en préparation. Autour de Minuit, Panique ! et Schmuby recherchent des distributeurs salles et des chaînes de télévision. La production pourrait être lancée début 2022. Soulignons que Les Ombres est reparti de Cartoon Movie en ayant gagné le Prix Eurimages au développement de la coproduction. Ce prix, d’un montant de 20 000 €, salue un film conçu dès le départ comme une coproduction internationale destinée à une exploitation en salles. Le projet doit être initié par un producteur établi dans un État membre d’Eurimages soucieux de coopérer avec d’autres partenaires à l’international, parmi lesquels au moins un autre producteur issu d’un État membre du fonds. La somme, versée sous forme de subvention non remboursable, est destinée à couvrir les dépenses de développement. Le Prix Eurimages est également remis dans d’autres marchés dédiés à la coproduction. Lors de ce 23e Cartoon Movie, dix projets étaient

Sorya Sorya est née et a grandi dans la campagne cambodgienne. Devenue adolescente, elle est contrainte, à 17 ans, d’aller vivre à Phnom Penh, la capitale du pays, et d’y trouver du travail pour subvenir aux besoins de sa famille. Sur place, le quotidien est difficile : Sorya intègre une usine de textile où les conditions de travail sont

“Sorya”.

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très dures. Pour échapper à cette morosité, elle se met à découvrir la ville et, en particulier, le monde de la nuit. Elle fréquente les karaokés, et chacune de ses prestations impressionne. C’est un fait indéniable : Sorya est une grande chanteuse. Un groupe de rock, les Sabay, lui demande de les rejoindre. Ils sont persuadés que l’arrivée de Sorya les aidera à rencontrer le succès. Pour la jeune femme démarre alors une nouvelle vie, où elle va s’émanciper, trouver un réel épanouissement à travers la musique ; bref, devenir elle-même, même si tout ne sera pas simple, puisqu’il faudra composer avec le poids des traditions. Elle fera la rencontre d’une multitude de personnages, qui seront tous un reflet de ce qu’est le Cambodge aujourd’hui. Ecrit par Denis Do et Louise Dubois, ayant pour autrice graphique Tevy Dubray, Sor ya a été défendu par Special Touch Studios (Sébastien Onomo, France) dans la catégorie “en développement”. Le long métrage sera mis en scène en 2D par Denis Do. Pour rappel, ce dernier est le réalisateur de Funan, sorti en 2019 et qui avait gagné, entre autres, le Cristal du long métrage au Festival international du film d’animation d’Annecy, en 2018. Funan avait été produit par Sébastien Onomo ; avec Sorya, les deux hommes entament donc leur deuxième collaboration. S’adressant aux jeunes adultes et aux adultes, ce nouveau projet se définit comme un feel good movie traitant de la jeunesse cambodgienne. La volonté est de montrer à quel point celleci est animée par un véritable souffle de vie. Par ailleurs, le film rendra un vif hommage au rock cambodgien des années 1960, que Sorya écoute beaucoup, et qui a eu pour vedettes Pan Ron, Sin Sisamuth et Ros Serey Sothea. En outre, la musique sera composée par Thibault Kientz-Agyeman, qui avait déjà signé celle de Funan. Sorya est en fin de développement : un teaser a été montré dans la vidéo du pitch et le scénario sera bientôt prêt. Special Touch Studios souhaite

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trailer, montré dans la vidéo du pitch. Un consultant égyptologue est mobilisé, et d’autres spécialistes interviendront, une fois la première version du script achevée. Auvergne-RhôneAlpes Cinéma a apporté son soutien via une aide à l’écriture et au développement. Le budget prévisionnel du projet est compris entre 2 M€ et 2,5 M€. Fargo précise qu’il sera fabriqué de manière “artisanale”, avec “une équipe réduite”. La société recherche des acheteurs, des diffuseurs, des distributeurs, et tout partenaire intéressé pour lancer la production du film.

Les oiseaux ne se retournent pas “Isis et Osiris”.

collaborer avec différents acteurs pour achever le développement et réunir les financements. L’objectif est de lancer la production fin 2022.

Isis et Osiris Produit par Fargo (Sophie Fallot, France), Isis et Osiris a été retenu dans la catégorie “en concept”. Ce long métrage sera mis en scène par Fabrice Luang-Vija, qui en est par ailleurs le scénariste. Fabrice Luang-Vija a remporté le César du meilleur court métrage d’animation en 2017 avec le film Celui qui a deux âmes (18’), déjà produit par Fargo. Cette œuvre a intégré un programme de courts métrages, Le Prince Serpent, qui en compte deux autres portés par Fargo : Mille-Pattes et Crapaud, d’Anna Khmelevskaya (10’30, 2013), et Le Prince Serpent, de Fabrice Luang-Vija et Anna Khmelevskaya (31’, 2019). Le programme, destiné aux plus de 10 ans, distribué par Cinéma Public Films, n’a, malheureusement, toujours pas pu sortir en salles, en raison de la crise sanitaire. Avec Isis et Osiris, Fargo s’attaque donc au long métrage. Le projet, dont l’univers graphique est pensé par Anna Khmelevskaya, a pour toile de fond la mythologie égyptienne. L’histoire démarre à un moment où le dieu Osiris, marié à la déesse Isis, règne sur l’Egypte. Tous deux vivent parmi les hommes, dont ils s’occupent avec une grande bienveillance. Le pays est prospère. Mais le frère d’Osiris, Seth, un dieu jaloux et brutal, convoite le trône. Alors, il tue Osiris, et enferme son corps dans un coffre qu’il jette dans le Nil. Seth s’empare du pouvoir, et le

pays plonge dans le malheur. Folle de douleur, Isis fait tout pour retrouver le corps d’Osiris. S’ensuit une longue quête le long du Nil. Isis est aidée par Thoth, dieu de sagesse, par sa sœur jumelle, Nephthys, par le dieu Anubis, ou encore par des scorpions géants. Le corps d’Osiris est retrouvé, mais Seth surgit à nouveau. Il découpe le corps de son frère en morceaux et ces mêmes morceaux sont éparpillés dans toute l’Egypte. Faisant toujours face à l’adversité, Isis va essayer de les réunir pour reconstituer le corps d’Osiris, dans l’espoir de le ramener à la vie. Mais les armées de crocodiles et d’hippopotames de Seth comptent bien l’en empêcher…

Isis et Osiris sera conçu en 2D, avec un graphisme proche de la peinture égyptienne. Les personnages seront le plus souvent vus de profil – mais pas en permanence, afin de ne pas trop figer la mise en scène. Le long métrage s’adresse aux plus de 7 ans et à toute la famille et, notamment, à tous ceux qui sont passionnés par l’Egypte. Il sera aussi un support de travail pour les scolaires, qui ont une partie de leur programme consacrée à l’étude des mythes. L’écriture du scénario est en cours, et la première version sera lisible au début de l’été. Néanmoins, d’ores et déjà, un traitement d’une quinzaine de pages est disponible, ainsi qu’un

“Les Oiseaux ne se retournent pas”.

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Les oiseaux ne se retournent pas, que l’on a pu découvrir dans la catégorie “en concept”, est écrit et réalisé par Nadia Nakhlé, et produit par Special Touch Studios (Sébastien Onomo, France). Nadia Nakhlé en est aussi l’autrice graphique. Cette artiste aime pratiquer différentes disciplines (écriture, poésie, mise en scène, musique, animation, dessin et gravure). L’une de ses dernières créations est Zaza Bizar, un spectacle pour le jeune public, qui associe cinéma d’animation, mapping, théâtre et musique. Avec Les oiseaux ne se retournent pas, elle racontera l’histoire d’Amel, une orpheline de 12 ans qui doit s’exiler pour échapper à la guerre. Sur sa route, elle rencontre Bassem, un ancien soldat et musicien joueur d’oud. Une amitié naît puis grandit entre le soldat et l’enfant, qui, peu à peu, apprennent

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ensemble à se reconstruire. Le long métrage traitera donc du thème de l’exil. Pour aborder au mieux ce sujet, qui fait écho à son histoire familiale, Nadia Nakhlé a conduit un important travail documentaire : elle s’est rapprochée d’Amnesty International et de la Cimade afin de mieux connaître le parcours des mineurs étrangers isolés, et elle s’est rendue dans des camps de réfugiés, à Calais, GrandeSynthe ou encore au Liban. Si elle retranscrira avec véracité les parcours des individus en exil, Nadia Nakhlé souhaite cependant que son film soit fortement empreint de poésie et d’espoir. Ainsi, Amel sera accompagnée par les oiseaux décrits dans le célèbre poème persan Le Langage des oiseaux, de Farid al-Din Attar. Et, plus largement, l’écriture trouvera son inspiration chez des auteurs comme Andrée Chédid, le Palestinien Mahmoud Darwich, Antoine de Saint Exupéry, ou le Libanais Khalil Gibran. Concernant les techniques utilisées, le monde réel convoquera la 2D et la 3D, tandis que le deuxième monde, fantastique, des oiseaux, sera à 100 % en 2D. Nadia Nakhlé veut que, visuellement, ce monde se rapproche des estampes et des miniatures orientales, où la notion de perspective n’existe pas. Le modèle qu’elle

avance est l’ensemble de rouleaux Le Royaume coloré des êtres vivants, peints par le Japonais Ito Jakucho (1716-1800). Globalement, l’univers du film aura pour références des titres ayant eu cette capacité à mélanger réel et imaginaire, comme La Tortue rouge, du Néerlandais Michael Dudok de Wit (2016) ; J’ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin (2019) ; L’Enfance d’Ivan (1962) et Stalker (1979), du Russe Andreï Tarkovski ; Les Ailes du désir, de l’Allemand Wim Wenders (1987) ; ou Gerry, de l’Américain Gus Van Sant (2002). Dans le monde des oiseaux, le plan-séquence sera utilisé à la manière de Birdman, du Mexicain Alejandro González Iñárritu (2015). Enfin, dans Les oiseaux ne se retournent pas, qui s’adresse aux jeunes adultes et aux adultes, la musique occupera une place centrale, notamment parce que Amel va devenir musicienne. Pour la bande originale, Nadia Nakhlé souhaite travailler avec le compositeur et joueur d’oud Mohamed Abozekry, avec qui elle a déjà collaboré. La musique convoquera les chants et instruments traditionnels orientaux, comme l’oud, donc, mais aussi le nay (une flûte) ou le kanoun (une cithare), tout en ayant des accents très contemporains. Lucas Fillon

“Flee”, des premières images bouleversantes Voilà déjà longtemps qu’on aurait dû voir en salles Flee, du Dano-Français Jonas Poher Rasmussen. Malheureusement, la crise sanitaire empêche toujours sa distribution et peu de personnes, à ce jour, l’ont visionné. Ayant reçu le label Cannes 2020, le documentaire animé a fait sensation au dernier Festival de Sundance (Etats-Unis), où il a reçu le Grand Prix de la compétition World Documentary, section dont il avait fait l’ouverture. L’accueil a été formidable, à tel point que plusieurs ventes ont été signées après sa diffusion. Par exemple, Neon, le distributeur de Parasite outre-Atlantique, a acheté les droits nord-américains.

Lors de ce 23e Cartoon Movie, Flee, qui vise les jeunes adultes et les adultes, a été retenu dans la section “sneak preview”, dédiée aux films terminés. Un montage d’une dizaine de minutes du long métrage a été montré, accompagné d’une interview de Jonas Poher Rasmussen. Ces premières images, bouleversantes, confirment ce que le label cannois, le prix à Sundance et l’engouement suscité laissent penser : Flee s’annonce bel et bien comme un très grand film. Il narre l’histoire vraie d’un homme qui se confronte à son passé afin de mieux aborder son avenir. Quand il est arrivé au Danemark, Amin était un mineur non accompagné en provenance d’Afghanistan. Aujourd’hui, à 36 ans, il est un universitaire installé qui va se marier avec l’homme qui partage sa vie depuis longtemps. Mais un secret qu’il cache depuis plus de vingt ans menace de ruiner tout ce qu’il a construit depuis son arrivée à Copenhague. Pour la première fois, il partage son histoire avec Tobias, un ami proche… Le long métrage a été produit par Final Cut For Real (Danemark) et Sun Creature (Danemark), et coproduit par Vivement Lundi ! (France), Mostfilms (Suède) et Mer Film (Norvège). En France, c’est Haut et Court qui distribuera le film, doublé par Kyan Khojandi (Amin) et Damien Bonnard (Tobias). Les ventes internationales sont assurées par Cinephil (Israël). A noter que Flee avait déjà été présenté à Cartoon Movie en 2017, dans la catégorie “en développement”.

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Tournages Tournages À l’occasion du Cartoon Movie, la sélection des productions en animation Auteur : Ugo Bienvenu

Et si les arcs-en-ciel étaient des gens du futur voyageant dans le temps? Arco, 12 ans, vit dans un avenir lointain. Lors de son premier vol dans sa combinaison arc-en-ciel, il perd le contrôle et tombe dans le passé. Iris, une petite fille de son âge de 2075, l’a vu tomber. Elle le sauve et essaie par tous les moyens de le renvoyer à son époque.

Une porte vers les bois

Blind Willow, Sleeping Woman

Stade : en production

Société de production : Nectarious Films Producteur : Christine Ponzevera Coproducteur : Opus Film (Pologne) Type : long métrage Réalisateur : Jola Kudela Auteurs : Aga Liesewicz & Jola Kudela Technique d’animation : 2D, painting, live action Durée : 75’ Public ciblé : adultes – jeunes adultes

Une porte vers les bois est un idiome polonais, décrivant quelque chose d’absurde, quelque chose qui n’a aucune raison d’exister. Et pourtant, ce sont ces convictions obstinées, parfois irrationnelles, qui nous aident à surmonter une adversité apparemment insurmontable et à sortir de l’autre côté, plus forts, plus sages et, surtout, vivants. Deux jeunes hommes et une fille, dont les vies sont intimement liées, sont obligés de se battre pour leur survie, chacun à leur manière, contre trois régimes oppressifs: le fascisme, le stalinisme et le communisme. Ils ne peuvent gagner qu’en trouvant leur propre «porte vers les bois» et en s’accrochant aux valeurs humaines – espoir, amour et loyauté – ainsi qu’à leur créativité artistique.

Arco

Stade : en développement Société de production : Remembers Producteur : Félix de Givry Coproducteur : Akaba Type : long métrage Technique d’animation : 2D Durée : 80’ Public ciblé : familles Réalisateur : Ugo Bienvenu

Stade : en production

Les oiseaux ne regardent pas en arrière Stade : en développement Société de production : Special Touch Studios Producteurs : Sébastien Onomo Type : long métrage Technique d’animation : 2D, 3D Format : 85’ Public ciblé : adultes, jeunes adultes Réalisatrice : Nadia Nakhlé Autrice: Nadia Nakhlé

Un jour, la décision est prise: Amel, une orpheline de 12 ans, partira. Ce n’est en aucun cas une question de choix: son pays est en guerre. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu. A la frontière, Amel perd la famille qui l’accompagne et se retrouve seule. En chemin, elle rencontre Bacem, un déserteur de l’armée et joueur de oud (luth oriental). Ensemble, l’enfant et l’ancien soldat traversent la douleur de l’exil et apprennent à se reconstruire.

Les Saveurs d’Irak Stade : en développement

Société de production : Nova Production Producteur : Thomas Zribi Coproducteur : Miyu Productions Type : long métrage Technique d’animation : 2D Durée : 90’ Public ciblé : jeunes adultes, adultes Réalisateur : Léonard Cohen Auteurs : Feurat Alani & Léonard Cohen

«Saveurs d’Irak» a commencé avec les tweets publiés par Feurat Alani sur son histoire personnelle et celle de son Irak natal: plus de 10 000 messages sur la vie quotidienne, les histoires de famille et les rencontres, de Bagdad à Fallujah, en passant par sa vie française à Nanterre. Après avoir été adapté en livre (Le Parfum d’Irak, prix Albert Londres 2019), puis en websérie sur le site Arte, le film continue l’histoire et revient sur l’histoire plus récente du pays, les “années Daech” de 2011 à 2017.

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Société de production : Cinema Defacto Producteurs : Tom Dercourt Type : long métrage Techniques d’animation : 2D Durée : 100’ Public ciblé : jeunes adultes et adultes Réalisatrice : Pierre Földes Auteur : Pierre Földes, adapté de Blind Willow, Sleeping Woman d’Haruki Murakami Coproducteurs : Miyu Productions (France), Doghouse Films (Luxembourg), Micro_scope (Canada), Unité Centrale (Canada)

Un chat perdu, une grenouille bavarde géante et un tsunami, aident un employé de banque sans ambition, sa femme frustrée et un comptable schizophrène à sauver Tokyo d’un tremblement de terre et à trouver un sens à leur vie.

Isis et Osiris

Stade : en développement Société de production : Fargo Producteur : Sophie Fallot Type : long métrage Technique d’animation : 2D Durée : 90’ Public ciblé : familles Réalisateur : Fabrice Luang-Vija Auteur : Fabrice Luang-Vija

A l’époque mythologique égyptienne, les dieux Osiris et Isis règnent sur la terre. Ils sont tombés amoureux à la naissance, partageant un amour éternel. Ils sont extrêmement bienveillants envers leur peuple. L’Égypte est prospère, avec un environnement naturel fertile et des récoltes abondantes. Seth, le frère d’Osiris, est un dieu jaloux, qui règne sur le désert. Lors d’une fête, il abat Osiris, cache son corps dans un coffre et le jette dans le Nil. Une terrible sécheresse s’abat sur l’Égypte et Seth prend le pouvoir. Désespérée, Isis part à la recherche de la poitrine et de son mari. Une longue quête commence ainsi le long du Nil. Une quête qui déterminera le sort de l’Égypte, au cours de laquelle l’Amour vaincra la mort…

Marie-Louise, ma petite princesse Stade : en développement Société de production : Pictak Producteur : Xavier Picard Type : long métrage Technique d’animation : 2D Durée : 77’ Public ciblé : familles Réalisateur : Xavier Picard Autrice : Jeanne Dembreville

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Tournages Tournages À l’occasion du Cartoon Movie, la sélection des productions en animation Eté 2018. Sainte-Soline, en Nouvelle-Aquitaine. Jeanne, 9 ans, passe ses vacances d’été avec son grand-père Xavier dans l’ancienne maison familiale où habitait Marie-Louise, son arrière-arrière-grand-mère âgée de 9 ans en 1918. Un siècle sépare les deux filles de 9 ans, cependant un lien profond naîtra entre elles au cours d’une aventure et conduira Jeanne à découvrir un autre mode de vie. A un siècle d’intervalle, la croissance de l’une alimentera la diminution de l’autre.

Technique d’animation : stop motion Durée : 83’ Public ciblé : 8-12 ans Réalisateur : Stefano Bessoni Auteur littéraire et graphique : Stefano Bessoni Coproducteur : Pilgrim Film (Stefano Basso, Italie) Budget : 2,5 M€ Année de production : 2021

Dans un pays lointain, perdu sur les côtes de l’océan, vivaient Jonah et Rebecca. Ils héritent d’une vieille maison délabrée au sommet d’une falaise. Jonah y rencontre le fantôme d’une enfant, morte dans des circonstances tragiques.

Séraphine

Stade : en développement

Maryam et Varto Stade : en développement

Société de production : Tchack Producteur : Matthieu Liégeois Coproducteurs : Araprod, Bright Lights Films Type : long métrage Technique d’animation : 2D, 3D Durée : 90’ Public ciblé : adolescents Réalisateurs : Gorune Aprikian & Alexandre Heboyan Auteurs : Gorune Aprikian & Alexandre Heboyan

Une jeune adolescente turque se voit confier la difficile mission de sauver Maryam et son frère Varto, deux enfants arméniens pris dans la tourmente de 1915. Ils vivront une odyssée à travers l’Anatolie, parfois dramatique, parfois enchantée. Cette aventure aura des conséquences inattendues à notre époque où une jeune femme et son fils vont faire un voyage d’Istanbul en France pour rencontrer un vieil homme grincheux qui ne veut pas les voir. Les secrets de l’histoire cachent parfois des secrets de famille où les fantômes attendent d’être réunis.

Jungle rouge Stade : en production

Société de production : Dolce Vita Films Producteur : Marc Irmer Coproducteurs : Intermezzo Films (Suisse), Nadasdy Films (Suisse), Tchack (France) Type : long métrage Technique d’animation : 2D, painting, live action Durée : 85’ Public ciblé : jeunes adultes, adultes Réalisateurs : Juan José Lozano & Zoltan Horvath Auteur : Juan José Lozano

Le 1er mars 2008, le commandant Raul Reyes, numéro 2 des FARC, meurt dans la jungle sous une tonne de bombes larguées par la CIA et l’armée colombienne. Avec son corps, les militaires récupèrent ses ordinateurs": dix ans de correspondance de celui qui était en charge des négociations pour la libération d’une centaine d’otages (Ingrid Betancourt en première ligne), et officiait comme responsable des affaires étrangères de la plus vieille guérilla communiste au monde. Un document inouï où se croisent des politiques, des journalistes, des marchands d’armes, des diplomates, des tueurs à gages, des proches et même ses enfants. Ce film nous plonge dans l’univers mental de l’homme qui a dirigé les FARC d’une main de fer, alors même que l’utopie révolutionnaire sombrait peu à peu dans le cauchemar.

Société de production : Little Big Story Productrice : Valérie Montmartin Type : long métrage Technique d’animation : stop motion, 3D Durée : 75’ Public ciblé : famille Réalisatrice : Sarah Van Den Boom Autrice littéraire : Marie Desplechin Coproducteurs : JPL Films, Tu Nous Za Pas Vus Productions Budget : 5,8 M€ Année de production : 2022

Paris, 1883. A Montmartre, le Sacré-Coeur pousse sur la Butte en un chantier pharaonique. Séraphine, 12 ans, mène une vie monotone chez Jeanne, la couturière bougonne qui l’a élevée. Mais elle décide de changer de vie. Elle a une obsession : savoir qui étaient ses parents. Flanquée de Mistigri, un enfant des rues qu’elle prend sous son aile, Séraphine remonte le secret de ses origines. C’est dans les combats menés par le peuple de Montmartre qu’elle trouvera la clé de son histoire.

Métaphysique des tubes Stade : en développement

Société de production : Maybe Movies Producteurs : Henri Magalon, Claire La Combe Coproducteur : Ikki Films Type : long métrage Technique d’animation : 2D Format : 80’ Public ciblé : famille, à partir de 5 ans Réalisatrice : Liane-Cho Han Autrices littéraires : Aude Py, Liane-Cho Han Autrice graphique : Liane-Cho Han Années de production : 2021-2022

Amélie, petite fille belge de deux ans et demi, née au Japon, se prend pour Dieu. A travers son regard caustique et éveillé, elle se croit capable de faire pousser les plantes du jardin ou de traverser la mer à pied. Pensant être au centre de tout, elle n’a qu’un seul but : convertir le monde à son culte. Mais son pouvoir n’a d’effet que sur sa gouvernante, Nishiosan. Entre sa famille qui la traite comme les autres et une nounou qui la divinise, Amélie fait son choix : elle sera japonaise.

Les Sciences inexactes Stade : en préproduction

Société de production : Les Contes modernes Producteur : Patrice Nezan Type : long métrage

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Tsitili

Stade : en développement Société de production : Les Films du Poisson Rouge Producteur : Catherine Estèves Type : long métrage Technique d’animation : 2D Durée : 90’ Public ciblé : famille Réalisateur : Frédérick Chaillou Autrices : Catherine Estèves, Juliette Turner

Asie centrale, vers 1950. Tsitili, une jeune Mongole, voit l’harmonie au sein de sa famille sapée par les dissensions entre son père et son grand-père. A l’approche de ses douze ans, elle entreprend un voyage à la recherche d’un moyen magique de réconcilier sa famille. Au-delà de ses steppes natales, dans cette région sous influence soviétique, elle découvre un monde inconnu, loin de son mode de vie traditionnel. Malgré les obstacles, elle est déterminée à atteindre son objectif. En arrivant à destination, elle comprendra que la réponse ne se trouve pas là où elle le pensait. Un voyage initiatique sur le chemin de l’enfance à l’adolescence.

Ecran Total - 03/03/2021

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Cartoon Movie 2021

Cartoon Movie adopte une configuration numérique En raison de la pandémie, l’événement n’a d’autre choix que de se tenir via le digital. Pour autant, les professionnels seront au rendez-vous pour découvrir les 55 projets présentés. Depuis mars 2020, face à la pandémie, toutes les manifestations sont obligées de se réinventer. En ce début 2021, alors que la situation sanitaire est toujours aussi grave, celles-ci doivent encore poursuivre leurs efforts, en attendant le retour des jours meilleurs. Ainsi, Cartoon, l’association européenne du film d’animation, qui a déjà dû basculer sur le numérique les dernières éditions de ses événements Cartoon Forum (en septembre 2020), Cartoon Springboard (en octobre 2020) et Cartoon 360 (en novembre 2020), n’a d’autre choix que de proposer la même configuration pour Cartoon Movie, qui est d’habitude accueilli à Bordeaux, et dont la 23e édition aura lieu du 9 au 11 mars. Mais, comme cela fut le cas pour tous les rendez-vous, l’exigence sera maintenue à un haut niveau. “Nous avons tiré plusieurs leçons des dispositifs que nous avons mis en place, indique Annick Maes, directrice générale de Cartoon. Ainsi, pour ce Cartoon Movie, nous proposerons plusieurs nouveautés, comme des Extra-time Corners.” Les Extra-time Corners sont des espaces où les participants peuvent échanger avec des producteurs qui viennent de présenter leur projet ; ils sont proposés en temps normal “en présentiel” et auront donc une déclinaison numérique. Les vidéos des pitchs seront mises en ligne selon un agenda établi par Cartoon, et il sera possible de les visionner jusqu’au 31 mars. Une messagerie privée est instaurée, et, depuis le 1er mars, l’application Cartoon-Pitching Events présente la sélection. Dotée de plusieurs fonctionnalités, dont certaines sont nouvelles, celle-ci permet d’en savoir plus sur les projets et de voir leur trailer. Depuis le 1 er mars, d’autres documents nécessaires au suivi de ce 23e Cartoon Movie, comme l’e-catalogue, sont accessibles. “Rien ne remplace le présentiel” De ce basculement forcé sur le numérique, Annick Maes tire une analyse, en particulier pour le dernier Cartoon Forum, le rendez-vous européen de la coproduction de séries animées, qui s’est tenu du 14 au 17 septembre 2020. Celui-ci a réuni 850 participants, dont 265 acheteurs. “Nous avons observé plusieurs points. Nous avons constaté que les acheteurs ont davantage rempli les fiches ‘feedback’, où nous leur demandons de livrer leurs impressions sur les projets. Par

“Ninn” est le nouveau projet de la société TeamTO. Il est présenté dans la catégorie “en concept”.

132 dossiers reçus, un nombre stable par rapport à l’année dernière. “Néanmoins, à cause de la crise, des films ne sont pas entrés en production et certains de ceux qui sont terminés préfèrent attendre de montrer leurs images lors des prochains festivals d’Annecy et de Cannes. Par conséquent, il y a plus de projets dans les catégories ‘en concept’ et ‘en développement’”, souligne Annick Maes. Dans ces deux catégories, 22 projets sont respectivement présentés. Huit figurent dans la catégorie “en production” et trois dans la catégorie “sneak preview”, dédiée donc aux films terminés, où environ 20 minutes de ces longs métrages sont diffusées. La France est le pays qui défend le plus de projets (21), suivie par l’Espagne (9), et le Danemark, l’Allemagne, l’Italie et la Roumanie, qui en portent chacun trois. Côté technique, 22 projets font appel à la 2D, 19 à la 2D et à la 3D, 12 à la 3D, et deux à la stop motion. Au niveau des publics visés, 29 s’adressent à la famille, 15 aux adultes, six aux 6 à 12 ans, trois aux 3 à 7 ans, et deux aux adolescents. Le budget moyen d’un film de la sélection est chiffré à 5,4 M€. Annick Maes souligne que, globalement, il y a moins de films pensés avec des budgets importants. Cette édition 2021 attend un peu plus de 800 participants et davantage d’acheteurs que l’an passé, où l’événement avait pu être maintenu, malgré le fait que la crise sanitaire commençait à s’envenimer. Juste avant que ne s’ouvre Cartoon Movie, le 10 mars, se tiendront le 9 mars les Cartoon Games, qui font

ailleurs, plusieurs sociétés de production nous ont précisé que, grâce à cette version numérique, elles ont été contactées par plus d’acheteurs. D’ailleurs, globalement, plus de professionnels de cette catégorie se sont inscrits. En outre, nous avons vu que les vidéos étaient visionnées encore après Cartoon Forum [elles étaient disponibles en replay jusqu’au 15 octobre ; 11 604 vues ont été comptabilisées à cette date, Ndlr], et certains participants les regardaient le week-end. Et, quand nous avons publié le premier classement des projets qui ont suscité le plus d’intérêt [arrêté au 17 septembre, à 17 heures], ceux qui figuraient dans la liste ont connu ensuite une augmentation de leur nombre de vues. Néanmoins, une plateforme, cela a de nombreuses limites. Pour les jeunes producteurs, les petites structures, pour celles et ceux qui participent pour la première fois à un événement comme Cartoon Forum, c’est beaucoup plus difficile de nouer des contacts, d’attirer l’attention des acheteurs. C ces derniers ont tendance à aller vers les producteurs qu’ils connaissent. En bref, si le numérique a des avantages, rien ne remplace le présentiel.” Pour Cartoon, il est nécessaire de revenir, dès que ce sera possible, à des manifestations “en réel”, avec toutefois un complément sur le numérique, notamment pour atteindre une audience encore plus internationale. Un avis que partagent les professionnels, qui souhaitent tous se retrouver. Maintien des Cartoon Games Po u r l ’ h e u r e , c e 2 3 e C a r to o n Movie présentera 55 projets venant de 16 pays. Ils ont été retenus parmi

3 mars 2021 / Écran total n°1318

- FRANCE -

se rencontrer des professionnels de l’animation, du jeu vidéo et de l’édition. Ces Cartoon Games auront lieu de 14 h à 19 h et proposeront deux conférences : “Réduire l’impact environnemental dans la production d’animation”, qui sera conduite par Quentin Laurens (Qarnot Computing, France), et “De l’aquarelle à l’interactivité, un voyage transmédia avec Dordogne”, qui sera menée par Cédric Babouche (Un je ne sais quoi, France) et Aymeric Castaing (Umanimation et Cluster aquitain du transmedia storytelling, France) – Dordogne étant un jeu vidéo. Des rendez-vous individuels seront également proposés lors de ces Cartoon Games, qui auront lieu via la plateforme Attendify. Enf in, d’autres temps for ts de Cartoon Movie sont préservés, comme la remise du prix Eurimages au développement de la coproduction.“Ce prix d’un montant de 20 000 € s’adresse à des films conçus dès le départ comme des coproductions internationales destinées à une exploitation en salles. Les projets doivent être initiés par un producteur établi dans un Etat membre d’Eurimages soucieux de coopérer avec d’autres partenaires à l’international, parmi lesquels au moins un autre producteur issu d’un Etat membre du Fonds [Eurimages]. La somme versée sous forme de subvention non remboursable est exclusivement destinée à couvrir les dépenses de développement du projet”, rappelle Cartoon. Onze projets de ce 23 e Cartoon Movie sont en lice pour ce prix. Lucas Fillon

Ecran Total - 03/03/2021

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Ecran Total - 03/03/2021

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Cartoon Movie 2021

Maybe Movies sur tous les fronts En plus de signer l’habillage de cette édition 2021, la société défend deux projets, “Saba” et “Métaphysique des tubes”. En parallèle, elle est nommée aux César avec “Calamity”. Maybe Movies, la société pilotée par Henri Magalon et Claire La Combe, connaît une riche actualité à ce 23e Cartoon Movie. La structure présente deux projets, dans la catégorie “en développement”. Le premier est Saba, d’Alexis Ducord et Benjamin Massoubre, dont l’histoire est la suivante : “1938, Ethiopie. Alors que les troupes fascistes italiennes ravagent le pays, Emélia, une jeune fille d’une dizaine d’années, se voit entraînée dans une chasse au trésor pour retrouver son père archéologue, capturé par le général en chef Servillo. Du désert du Danakil aux rives de la mer Rouge, Émélia va affronter tous les dangers, accompagnée de Muluku, un jeune garçon issu d’une tribu éthiopienne.” Le scénario est signé Alexis Ducord, Benjamin Massoubre et Emmanuel Leduc. “Saba est une comédie d’aventures avec un fond historique, note Henri Magalon. Elle s’adresse aux plus de 5 ans et à toute la famille et sera réalisée en 3D.” Le projet connaît un beau parcours depuis ses débuts : il est passé par Cartoon Movie dans la section “en concept” en 2019, a été sélectionné aux sessions de pitchs du Marché international du film d’animation d’Annecy (Mifa) en 2020 et au Village des coproductions des Arcs Film Festival en janvier dernier. “Pour Saba, nous disposons d’un pilote, d’un séquencier, et tout l’univers graphique est abouti, précise Claire La Combe. Le budget prévisionnel est de près de 13 M€. Nous envisageons un début de production à l’automne 2022 pour une livraison début 2024.” Le deuxième film que présente Maybe Movies est l’adaptation du b e s t - s e l l e r d ’A m é l i e Not h o m b ,

“Saba” sera réalisé par Alexis Ducord et Benjamin Massoubre.

Métaphysique des tubes (Albin Michel, 2000). L’héroïne de ce livre est Amélie, 2 ans et demi. De nationalité belge, née au Japon, la petite fille croit qu’elle est… Dieu ! Mais elle va finir par comprendre que ce n’est pas elle qui dirige le monde… “C’est Liane-Cho Han, storyboarder et chef animateur sur Tout en haut du monde et Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, de Rémi Chayé, que nous avons produits avec plusieurs partenaires, qui a souhaité adapter ce livre, le premier qui lui a fait découvrir le plaisir de la lecture”, raconte Claire La Combe. Cet artiste, qui réalisera donc le film, a écrit une lettre à Amélie Nothomb pour lui expliquer la vision de son adaptation, et l’écrivaine y a tout de suite adhéré. Ce projet, écrit par Liane-Cho Han et Aude Py, est conduit avec Ikki Films, 2 Minutes et 12 // 24 Films. Il sera conçu en 2D. Un pilote sera montré lors de Cartoon Movie et le scénario sera prêt pour le prochain Mifa. Métaphysique des tubes sera visible à partir de 6 ans et par toute la famille. Son budget prévisionnel est chiffré à 7 M€ et le début de la production prévu fin 2022. Aux couleurs de “Zombillénium” En outre, Maybe Movies s’est chargé de concevoir l’habillage de Cartoon Movie. Il sera aux couleurs de son film Zombillénium, sorti en 2017, conduit avec plusieurs structures, et mis en scène par Alexis Ducord et Arthur de Pins, et dont le monteur fut Benjamin Massoubre. Enfin, rappelons qu’elle est nommée aux César (12 mars) avec Calamity. Le film, lauréat en 2020 d’un Cristal au Festival d’Annecy, était sorti le 14 octobre dernier. Il avait connu un superbe démarrage, malheureusement interrompu par la fermeture des salles le 30 octobre. Acclamé par les spectateurs, la presse et en festivals, gageons qu’il pourra connaître une L. F. deuxième vie.

“Le Gardien du feu” a un budget prévisionnel de 4,8 M€.

Gao Shan Pictures présente “Le Gardien du feu” La société d’Arnauld Boulard dévoile son premier projet en tant que producteur délégué, “Le Gardien du feu”, adaptation d’un roman de Pierre Rabhi. Fondée en 2014 par Arnauld Boulard, la société Gao Shan Pictures, implantée à La Réunion, travaille sur de nombreuses œuvres, à différents titres. Par exemple, elle est inter venue comme prestataire sur le film J’ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin, produit par Xilam, qui a gagné deux César et a été nommé aux Oscars en 2020, et dont elle a pris en charge l’animation 3D. Autre exemple : elle a collaboré au long métrage Yakari, la grande aventure, de Xavier Giacometti et Toby Genkel, via une coproduction financière et de la prestation ; elle a géré plusieurs phases de la fabrication. Yakari, la grande aventure, produit par Dargaud Media et Belvision, filiales française et belge de Média-Participations, et l’allemand Wunderwerk, est sorti sur les écrans le 12 août 2020. Un studio à Angoulême A Cartoon Movie, Gao Shan Pictures présente son premier long métrage en tant que producteur délégué : Le Gardien du feu. Figurant dans la catégorie “en développement”, c’est l’adaptation d’un roman de Pierre Rabhi, connu, entre autres, pour être l’un des initiateurs de “l’agriculture écologique”. Paru pour la première fois en 1986 aux Editions de Candide, Le Gardien du feu est disponible, depuis 2003, chez Albin Michel. “C’est Jeanne Irzenski, qui a été cheffe animatrice sur plusieurs œuvres sur lesquelles nous avons travaillé, qui m’a proposé de transposer ce livre, se souvient Arnauld Boulard. Quand je l’ai découvert, j’ai tout de suite vu qu’il y avait là matière à raconter une grande aventure, avec des rebondissements, de l’émotion, et qui ferait

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passer des messages importants autour de la protection de la nature.” S’adressant aux 6 à 12 ans et à toutes les générations, Le Gardien du feu a pour héros Ahmed, 12 ans, qui vit dans un village au milieu du désert. Aîné de la famille, son destin est tout tracé : il reprendra la forge de son père. Mais Ahmed n’aspire qu’à une chose : découvrir le désert. Avec deux jeunes nomades, Mançoura et Slimane, il décide donc de suivre son rêve, et constate rapidement qu’une mine s’installe dans le désert, et qu’elle sera source de pollution. Ahmed, avec l’aide de ses deux amis, choisit d’agir… “Le Gardien du feu sera très influencé par le cinéma de Hayao Miyazaki, précise Arnauld Boulard. Jeanne signe le scénario avec Magali Pouzol. Nous disposons d’une V2 et nous aurons la V3 pour juin, tandis qu’un premier développement graphique a été effectué.” L’idée est que le film ait un rendu 2D – même si d’autres techniques pourront être convoquées selon les besoins. Jeanne Irzenski le mettra en scène, avec un coréalisateur ou une coréalisatrice, actuellement recherché(e). Le budget prévisionnel s’élève à 4,8 M€. L’objectif est de lancer la production début 2023. La Réunion a déjà apporté son soutien. En parallèle du Gardien du feu, Gao Shan Pictures porte d’autres projets en tant que producteur délégué, dont le spécial The Possum That Didn’t (26’). Présenté au dernier Cartoon Forum, il est l’adaptation de l’œuvre de l’Américain Frank Tashlin, parue dans les années 1950 et lisible chez L’Ecole des loisirs, sous le titre L’Opossum qui avait l’air triste. Destiné aux 6-9 ans, il sera réalisé en 2D par l’Irlandais Paul Ó Muiris, et est lui aussi soutenu par La Réunion. Enfin, notons que Gao Shan Pictures continue de collaborer aux productions d’autres sociétés et s’est agrandie en ouvrant en janvier dernier un studio à L. F. Angoulême.

Le Film Français - 19/03/2021

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C21 Media - Spring 2021

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AHEAD OF THE CURVE: Serialised shows

Channel21 International | Spring 2021

TeamTO’s Ninn is based on a graphic fantasy novel

Graphic design F

or decades, most bibles for animated kids’ projects have emphasised the closed-ended nature of their episodes, which lend themselves to repeatability and

like. Flick on the telly and start watching an episode of kids’ TV and the odds are everything will be neatly tied up by the end of the show. But the word ‘serialised’ is appearing more and more in the development materials of children’s series, as the relevance of linear TV schedules to young audiences continues to wane and streaming platforms become the launch pads for new shows. Of course, animé shows from Japan have been doing serialised episodes for years. The genre continues to defy the ‘niche’ tag that it is often erroneously given, with Crunchyroll – currently the subject of a US$1bn takeover – recently breaking into the top 10 streaming services in the UK, according to research from BroadbandDeals.com. Meanwhile, the reality for producers from Europe and North America has been that to get their animated shows off the ground, the most commissioners would be willing to stretch to was a light story arc running through a series. But binge viewing on streaming services and the success of shows such as Hilda received wisdom that kids aren’t into serialised content. As a result, many European and North American animation opening up a whole new subset of the industry.

Serialised, high-concept animated shows from Europe and North America are finally finding a route to market thanks to the popularity of graphic novels, webcomics and streaming platforms. By Nico Franks Julien Borde, a children’s TV veteran who recently joined the kids and family arm of pan-European independent media group Mediawan, believes there has never been such a demand for so many different styles and formats among children’s buyers. “The huge success of streamers means traditional broadcasters are really opening up to new kinds of shows. It’s a fantastic moment for content, because both the streamers and traditional broadcasters are looking for projects that are different,” he says. “I’ve been in the industry for a long time now, so I can remember when things were really just focused on comedy series and you couldn’t do anything else. Now, with the streamers and all the content that is available for kids everywhere, all of the time, there is a real need to really original. It’s a golden age.”

“

Surprisingly, more and more public broadcasters have expressed interest in serialised series and ‘deeper’ stories – not necessarily dark but more meaningful and definitely more original and creatordriven. Emmanuèle Pétry Sirvin Dandelooo

more ambitious children’s shows has been the publishing industry, with competition to acquire rights to established of the serialised animated children’s series to be

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C21 Media - Spring 2021

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AHEAD OF THE CURVE: Serialised shows

Channel21 International | Spring 2021

The Upside Down River stirred interest at Cartoon Forum

commissioned have been based on graphic novels, growing numbers of which are targeting school-age children and young adults. According to NPD Bookscan, young-adult and juvenile categories were less affected by Covid in the second quarter in the US last year, compared with adult graphic novels, as younger readers had more free time while in lockdown. Ivanka Hahnenberger, general manager at VIP Brands, a Paris-based licensing agent that handles European comics and graphic novels, says there has been an uptick in the number of producers looking at graphic novels of late, accelerated by people burning through content whilst in lockdown. “Graphic novels have a big advantage for producers searching for content, because the look and feel of the storyboard is already there,” says Hahnenberger, who attended Cartoon Forum in 2019 to link up with IPhungry producers from across Europe. France has a long tradition of comics and animation production, so it’s no surprise to see the two industries continue to complement one another as they both step up their storytelling ambitions.

“

Everyone is looking for that exciting story that will generate buzz and audience. It feels like now is a great time for all types of content and darker stories are just one of the new doors opening up.

in serialised animated series, the most-viewed pitch at last year’s virtual Cartoon Forum event was The Upside Down River Dandelooo and based on the novel La Rivière à l’Envers by Jean Claude Mourlevat. This ambitious show is about an adventurous quest in a poetic fantasy world, following a young girl’s search for water drops from the Qjar river in order to heal her sacred bird. Backed by Canal+ Family, it certainly sounds a far cry from your average kids’ toon set in a high school overrun by monsters/aliens/etc. Aimed at eight- to 12-year-olds, it wasn’t the only serialised show on offer, joining the likes of Andarta Pictures’ pitch for Baïdir Vango anticipated Toby Lolness Discussing The Upside Down River, Emmanuèle Pétry Sirvin, partner and producer at Dandelooo, says the novel

Corinne Kouper TeamTO

and ‘deeper’ stories – not necessarily dark but more she says. “The commercial channels don’t yet seem to have European channels to show a serialised show, with The Mysterious Cities of Gold by Jean Chalopin, who is a true visionary creator. “It seems The Upside Down River struck a chord because buyers are in need of beautiful projects and the pure ‘comedy-comedy-comedy’ era may well be fading. Some of the feedback said, ‘Wow we love this project, bravo, but unfortunately it is not possible on our channel.’ But, thank goodness, most of the comments were that they were open to buying the series once it’s been made.” Herein lies one of the challenges when it comes to getting a serialised animated show for young audiences off the ground: many buyers are still unwilling to take a risk product. because all the episodes are original and a pure creation and there is no possibility for re-use. So either you go down the 100% digital model route – then the tough part is to keep ownership of the IP and international distribution – or you go by the ‘traditional’ route. Then the road is bumpy, because the French broadcasters can only support a quarter of the production cost and you need to set up a copro with another friendly company outside of France. “But the demand is increasing because currently there is a growing culture of serialised series for adults and children are now seeing and envying their parents as they bingewatch.” Another French producer, TeamTO, is similarly working licensing rights to the graphic fantasy novel Ninn last year and put a limited series based on the IP into development. Written by Jean-Michel Darlot and illustrated by Belgian artist Johan Pilet, the series is aimed at the seven-plus age group. It follows an 11-year-old girl in Paris with an unusual passion for the city’s Metro system who is protected by an origami tiger as she searches for the secrets of her past.

appetite from buyers. “Surprisingly, more and more public

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C21 Media - Spring 2021

Channel21 International | Spring 2021

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AHEAD OF THE CURVE: Serialised shows

Serialised toon Hilda found success

says: “Adapting graphic novels is a bit of a trend right now but it is because they play in a darker, more dramatic space, which provides a depth that isn’t normally present in a lot of animated series.” TeamTO, adds that while the streamers are the most keenly interested in these kinds of serialised shows, there are “Cartoon Network did Over the Garden Wall, so I think buzz and audience. It feels like now is a great time for all types of content and darker stories are just one of the new doors opening up. And while streamers are looking at traditional launch ‘strategies,’ the free-to-airs are all also developing their own platforms, so there is a lot of blending going on,” says Kouper. Kouper agrees that the biggest challenge is the budget of such shows

so you’ve got to be careful before you lock in scripts. And you’ve got to capture the nuance of the storytelling in the Meanwhile, the fact that serialised series have fewer episodes has implications for the commercial viability of a project – something Rutherford has to consider when it comes to putting together deals to get the shows made. Doing an all-in-one deal with a streamer and handing over all the rights, as BRS has done with one of its

in areas like consumer products and franchise growth. There are also considerations when it comes to the degree a producer can push the envelope on a show that will be put in front of a wide variety of ages, particularly in an on-demand world. “We’re always discussing how to make sure, even though you’re producing edgier content, that it’s not completely unsuitable for a kids’

– as “there is a lot less amortisation of costs compared with a long-running animated series.” It is not necessarily guaranteed that an adaptation of a graphic novel will

common ground between the partners. You always have to be mindful of who you’re producing for,” says Rutherford. The key is not “getting caught in Julien Borde of Mediawan between two worlds,” where a serialised show is too edgy for kids but not mature UK’s recent commission of a live-action series based on Alice Oseman’s Heartstopper graphic enough for older, young-adult and adult audiences, adds Europe is not the only place where graphic novels and children’s books are being eyed as launch pads for is working on two animated projects in the genre, both of which are being made with streamers, says Jon Rutherford, president, BRS Kids & Family and Rights. Daniel Spellbound animated adventure series set in a modern-day New York City where magic is real. “It’s a different beast when it comes to producing these things. A lot more thought and planning is involved in their preparation versus a typical episodic series. From the writing and the storytelling arc

Nevertheless, for most producers, it’s a welcome problem to have and many are revelling in getting their teeth stuck into the kinds of cinematic shows they’ve always dreamed of producing. “Working on more mature pieces of animated content, you can get very creative with the visual aesthetic and style. It’s great. You can do a lot with animation, be it a fantasy, a lot of money compared with a big live-action shoot. So it’s very refreshing to be able to open up the doors for serialised work within our portfolio. And, thankfully, we live in a world now where there are a lot more platforms and broadcast opportunities for this type of content than ever before,” says Rutherford.

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Le Soir - 13/03/2021

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- BELGIQUE -

Le Film Français - 05/03/2021

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ENQUÊTE

CARTOON MOVIE 2021

L’île d’Anca Damian.

■ PATRICE CARRÉ

PRÉDOMINANCE DE NOUVEAUX PROJETS E

Les ombres L’île L’extraordinaire voyage de

Marona -

Saba Starseed

La métaphysique

LA FRANCE EN POLE POSITION

des tubes

Les oiseaux ne se retournent pas Isis et Osiris Celui qui a deux âmes L’étrange collection Louise, ma petite princesse

Marie-

Saules aveugles, femme endormie

Ninn

Jungle rouge

Tsitili La guerre des salamandres -

Maryam et Varto Mume, le gardien de la Lune Varto

Igi

Une porte vers les bois

Séraphine Raymonde

Christmas at Cattlehill

Le roi de minuit

L’effroyable aventure de Lucie contre les macrales

ou l’évasion verticale -

Flee

Hopper et le hamster des ténèbres

❖ N° 3955 du 5 mars 2021

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Le Film Français - 05/03/2021

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ENQUÊTE

SIX PROJETS À SURVEILLER

Arco.

ARCO

L’étrange collection - Uncanny Stories.

REMEMBERS, AKABA (2D - EN DÉVELOPPEMENT) Le personnage d’Arco est né dans les carnets de croquis d’Ugo Bienvenu, qui travaille sur la science-fiction au travers de BD et de courts métrages. Associé à Félix de Givry au sein du studio Remembers, il convainc ce dernier de la possibilité “d’un long métrage pour jeune public qui soit avant tout une dystopie heureuse”. Idée de base, les arcsen-ciel créent des failles spatio-temporelles qui permettent à des visiteurs du futur de venir nous observer. Mais Arco, trop jeune pour un tel voyage, se retrouve piégé dans son passé. Les deux associés persuadent Valérie Schermann de se joindre au projet, via sa nouvelle société Akaba. “J’aime le travail d’Ugo, la science-fiction manquait à ma filmographie et j’ai vu l’intelligence de ce qu’ils voulaient raconter”, explique-t-elle. Le développement, scénario et story-board, devrait être terminé pour la fin de l’année, le financement étant lancé en parallèle, pour une entrée en production au cours du 1er ou 2e trimestre 2022 et une livraison au 1er trimestre 2024. Le principe est de faire le maximum pour garder l’animation en France, pour un budget entrant dans une enveloppe de 7 M€.

Le gardien du feu - The Fire Keeper.

LE PARFUM D’IRAK FLAVOURS OF IRAQ

Après la production du court métrage Féroce d’Izù Troin, Folimage a décidé de se lancer dans la production d’un long métrage à chapitres, constitué de six courts métrages adaptés de nouvelles d’horreur. Ils seront réalisés collectivement par Benoît Razy, Fabrice Luang-Vija, Jean-Loup Felicioli, Hefang Weï, Alain Gagnol, Izù Troin et Morten Riisberg Hansen. “Izù est le directeur artistique de la collection car ce ne sera pas un enchaînement de différents films, mais au contraire un ensemble doté d’un univers graphique et sonore cohérent, porté par une volonté de mise en scène cinématographique. On a vraiment envie de voir ce programme sur grand écran”, souligne son producteur exécutif Pierre Méloni. Folimage a été rejoint dès le développement par Les Films du Tambour de Soie. L’un des courts étant en rotoscopie, son tournage a déjà eu lieu en région Sud, les autres chapitres ayant recours à une animation traditionnelle, dans laquelle sera intégrée de la 3D. “On sera sur un budget de 3,5 M€ à 3,6 M€, ce qui est réaliste par rapport à ce marché de niche. Notre pari c’est que ce film marche à l’international et fasse le tour du monde.”

Tout est parti de tweets postés par Feurat Alani racontant “son” Irak. Ils fournissent matière à une websérie pour Arte d’où est tiré ensuite un livre, prix Albert-Londres en 2019. “Nous avons mis bout à bout les 20 épisodes afin d’arriver à un total de 50 minutes. Cela fonctionnait et nous avons évoqué avec Arte la possibilité d’en faire un long métrage”, raconte Thomas Zribi pour Nova Production. L’association avec Miyu passe par le réalisateur Léonard Cohen. “Il m’a parlé du projet à Annecy en 2019, où la série avait été primée, en me disant que Nova pensait s’associer à un producteur d’animation pour mutualiser les forces. Nous avons montré notre intérêt”, résume Emmanuel-Alain Raynal. Le film prolongera la période narrée par la série, en accentuant la relation père-fils. Mais le projet est atypique en termes de production puisque ce sera un 90 minutes financé par la télévision. Un format nouveau qui amène des problématiques de financement. “On est sur un budget de 1,75 M€, ce qui est peu pour un long métrage d’animation. Nous travaillons à la façon de raconter l’histoire mais aussi comment la financer en réfléchissant à une coproduction internationale”, précise Emmanuel-Alain Raynal.

* Participation majoritaire de Hildegarde, propriétaire du “Film français”.

LA POUDRE D’ESCAMPETTE CUT AND RUN BLUE SPIRIT (3D - CONCEPT)

Le parfum d’Irak - Flavours of Iraq.

Sorya.

GAO SHAN PICTURES (2D - EN DÉVELOPPEMENT) Il s’agit du premier long métrage sur lequel le studio réunionnais Gao Shan Pictures sera producteur délégué à 100%. Réalisé par Jeanne Irzenski, installée à La Réunion depuis 2014, il s’inspire d’un roman de Pierre Rabhi, biographie un peu fantasmée de son auteur. “J’ai été conquis par l’histoire, la poésie du langage et la force du message qui se dégagent du livre. Il y avait l’opportunité de faire passer des valeurs, auxquelles je suis personnellement très sensible, au travers d’une grande aventure pour enfants”, rapporte son producteur Arnaud Boulard. La deuxième version du scénario est prête, univers graphique et galeries de personnages commençant à être calés. Un premier teaser d’ambiance a été réalisé pour le Cartoon. “Cela permet de poser nos intentions. Il y a notamment une partie fantastique, au sens de celui des films de Miyazaki, avec une mine d’or qui incarne le mal.” À ce stade, l’objectif premier est de trouver un partenaire européen de codéveloppement. Le budget sera inférieur à 5 M€. Et Gao Shan Pictures a ouvert en début d’année à Angoulême un deuxième studio qui œuvre sur Le petit Nicolas, produit par Onyx Films.

L’ÉTRANGE COLLECTION UNCANNY STORIES

FOLIMAGE*, LES FILMS DU TAMBOUR DE SOIE (2D, 3D, DESSIN - EN DÉVELOPPEMENT) La poudre d’escampette - Cut and Run.

LE GARDIEN DU FEU THE FIRE KEEPER

Au départ, c’est l’éditeur Delcourt qui a présenté l’album jeunesse de Chloé Cruchaudet à Blue Spirit. Un univers parlant, mélange de réalisme et de fantaisie, des enfants seuls au bord de l’eau, sans adultes avec eux. “Lorsque nous avons rencontré Chloé, elle a voulu participer au projet sans que son rôle ne soit encore très défini. Cela a commencé par sa collaboration à l’écriture, l’idée étant d’explorer son univers. De fil en aiguille, ses propositions, très imagées, allaient vers la mise en scène et nous lui avons proposé, avec la directrice artistique Sarah Wikler, d’assurer la réalisation, probablement en coréalisation”, raconte la productrice Armelle Glorennec. Une première version du scénario devrait être livrée cet été avant d’entamer une recherche graphique dont l’esprit sera de conserver la stylisation originelle de l’album. La préproduction pourrait démarrer en 2022, pour une livraison prévue début 2024, Blue Spirit ayant la particularité de pouvoir tout fabriquer en interne au sein de ses trois studios. La fourchette budgétaire est pour le moment fixée à 4 M€ “en cohérence avec la cible et le genre”.

NOVA PRODUCTION, MIYU PRODUCTIONS (2D - EN DÉVELOPPEMENT)

SORYA

SPECIAL TOUCH STUDIOS (2D, 3D - EN DÉVELOPPEMENT)

Ce deuxième film de Denis Do a été enclenché pendant la réalisation de Funan. “Denis ne voulait pas être cantonné à raconter le Cambodge du passé mais désirait aussi parler du présent. Le plus pertinent était de le faire à travers sa jeunesse. Une nouvelle génération qui connaît le passé de son pays mais souhaite le transcender et le dépasser”, raconte Sébastien Onomo qui accompagne à nouveau le cinéaste. Pitché pour la première fois au Mifa d’Annecy l’année dernière, où il a reçu le prix Ciclic, Sorya sera présenté au Cartoon sous la forme d’un pilote. L’un des grands enjeux est de trouver les diffuseurs qui avaient fait défaut lors de la production de Funan. Le budget sera supérieur à celui de ce dernier (5 M€), Denis Do souhaitant avoir recours à la 3D pour enrichir sa mise en scène et gagner en précision. “Tout est ouvert et nous cherchons un coproducteur éventuel, souligne Sébastien Onomo. Nous tenons absolument à la sortie salle, mais restons ouverts si la situation évolue du côté des plateformes avec la directive SMA. De nouveaux schémas de production devraient émerger prochainement.” N° 3955 du 5 mars 2021

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Pulp And Cult

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CARTOON MOVIE 2021

Cartoon Movie 2021

Une édition entièrement en ligne. PAR ALICE SCHWAB

rise sanitaire oblige, le rendez-vous annuel tant attendu par les professionnels de l’animation qui se tient habituellement à Bordeaux s’est déroulé du 9 au 11 mars dernier, entièrement en ligne. Exit donc les retrouvailles festives entre les acteurs du secteur avant Annecy. Exit également les rencontres physiques entre les quelque 800 producteurs, distributeurs, agents de vente, investisseurs, diffuseurs et autres entreprises françaises et étrangères du jeu vidéo et du transmedia. L’édition 2021 de Cartoon Movie, le forum de coproduction du long-métrage d’animation, restera sans aucun doute dans les annales par son format inédit, 100 % numérique. Mais cette édition est également particulière tant elle foisonne de beaux projets de longs-métrages d’animation en quête de financements. C’est d’ailleurs tout le bien que l’on peut souhaiter à cette industrie, toujours aussi dynamique et créative. Pour les spectateurs, il est plutôt réjouissant d’espérer voir en salles dans quelques mois, voire quelques années, de nouveaux films d’animation aussi variés en termes de genres, d’intentions graphiques et de publics ciblés !

Une plate-forme pour assister aux pitchs des projets, en direct ou en replay

Cette édition pas comme les autres s’est donc déroulée en ligne grâce à Cartoon*, qui a mis en place une plate-forme permettant de visionner l’ensemble des pitchs des projets présentés, en direct (ou en replay), puis d’interagir avec l’équipe du projet en visio, pendant le quart d’heure « extra time », tout de suite après le pitch. Pour les porteurs de projets, c’est le moment de répondre aux questions des participants, favorisant les contacts et les négociations entre professionnels.

Une messagerie était également disponible pour plus d’interactions entre les accrédités. Mais cette plate-forme a aussi donné à certains professionnels la possibilité de présenter leur projet de manière ludique, ou plus dynamique, car l’enjeu était de taille : capter l’attention des participants de l’autre côté de leur écran. Au total, 55 projets de longsmétrages d’animation ont été présentés, issus de 16 pays européens. (Brexit oblige, aucun en provenance du Royaume-Uni n’a été présenté cette année, mais rien ne dit qu’un accord ne sera trouvé avec l’Europe pour une prochaine édition.) Comme à son habitude, la France arrive en tête avec 21 projets suivis par l’Espagne (9), puis par le Danemark, l’Allemagne, l’Italie, la Roumanie et l’Irlande.

L’animation pour un public de jeunes adultes et adultes en nette augmentation

Parmi les tendances suivies par la rédaction depuis plusieurs années, notons la forte augmentation de projets de longs-métrages d’animation à destination des jeunes adultes. En effet, leur nombre est passé à 27 % cette année, contre 21 % en 2020. La

POUR LES SPECTATEURS, IL EST PLUTÔT RÉJOUISSANT D’ESPÉRER VOIR EN SALLES DANS QUELQUES MOIS, VOIRE QUELQUES ANNÉES, DE NOUVEAUX FILMS D’ANIMATION 7

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Alors que les organisateurs planchaient, dès le mois d’octobre, sur deux versions, une "en réel" à Bordeaux et l’autre en ligne, la situation sanitaire et le flou calendaire qu’elle impose aura tranché : cet opus 2021 de Cartoon Movie sera donc dématérialisé. Au total, 55 projets, issus de 16 pays différents, composent la sélection de cette 23e édition. Des œuvres à différents stades de fabrication : 22 à l’état de concept, 22 en développement, 8 en production et 3 terminées et prêtes à sortir. Ces derniers seront d’ailleurs présentées en avantpremière durant ces trois jours de manifestation : le norvégien Ashurst ; le documentaire d'animation

de Will

de Jonas Poher, en compétition au Festival de

Cannes 2020 et sélectionné à Sundance 2021 ; et

comédie musicale d’Anca Damian. Tous

ont été sélectionnés parmi 96 soumissions et, ensemble, représentent 76 heures d'animation et 300,5 M€ de budget cumulé. Dans le cadre de sa tenue en ligne, les projets seront pitchés sous la forme de présentations vidéo préenregistrées. Les moments de networking, entre producteurs acheteurs, investisseurs et nouveaux partenaires potentiels, seront préservés, "tout en relevant le défi de doter cette édition virtuelle des qualités humaines et des caractéristiques qui ont fait de Cartoon Movie l'un des principaux moteurs de l'animation européenne", note le communiqué de la manifestation. Certains autres rendez-vous habituels, tels que l’échange Cartoon Games & Transmédia, visant à à promouvoir les synergies entre l'animation, les jeux vidéo et le transmédia ; le Coaching Programme, offrant à 90 étudiants et enseignants en animation de la région Nouvelle-Aquitaine l’occasion de se familiariser avec l'industrie ; et le prix Eurimages pour le développement de la coproduction, doté en espèces de 20 000 €.

Comme à chaque édition, cette sélection est l’occasion d’une petite prise de température nonexhaustive de la production européenne d’animation. Ainsi, si la France arrive toujours en tête des territoires représentés, avec 40% des projets (soit 22), elle est suivie par l’Espagne "dont les 9 projets confirment l’essor de l’animation de ce pays", précise le communiqué.

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Le Film Français - 27/01/2021

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Le Danemark, l'Allemagne et la Roumanie comptent pour trois projets chacun, au sein d’une programmation qui comprend aiussi des films de Belgique, République tchèque, Finlande, Géorgie, Hongrie, Irlande, Italie, Norvège, Portugal, Slovaquie et Suède. Un quart des projets comportent d’ailleurs deux ou plusieurs états européens en coproduction, la France, la Belgique et le Luxembourg incarnant les coproducteurs les plus impliqués. En termes de production, le coût moyen d’un projet sélectionné monte à 5,4 M€, soit 22% de moins que le relevé de la précédente édition. Un repli qui s’explique par une chute du nombre de projets d’animation 3D, comptant pour 40% de moins par rapport à l’opus 2020, ce qui promeut ainsi la 2D en technique d’animation prédominante au sein de la sélection, avec 23 projets. En termes de public, enfin, les œuvres destinées aux publics familiaux et jeunes demeurent majoritaires, représentant plus de la moitié de la sélection – soit 28 projets. Là où l'animation pour le segment jeunes adultes et adultes poursuit sa croissance par rapport aux précédentes éditions, avec 15 sélections. En outre, quatre des projets choisis en cours de production ont déjà participé à Cartoon Movie en phase de conception ou de développement : et À ce jour, Cartoon Movie a accompagné le financement à 396 titres depuis sa fondation, pour un montant total de 2,61 Md€.

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