TABLE DES MATIÈRES Avant-propos : Remerciements................................. 1
Les adeptes féminines du surf des neiges à l’Interski.... 14
Délégation canadienne de surf des neiges................ 2
Rapport d’atelier : Autriche....................................... 16
L’important, c’est la destination!...............................4
Rapport d’atelier : Nouvelle-Zélande......................... 18
Retrouver le rythme..................................................5
Rapport d’atelier : Italie............................................. 23
Remonter sur la planche...........................................6
Rapport d’atelier : Grande-Bretagne.......................... 24
Descentes synchronisée... Les pour et les contre......8
Rapport d’atelier : Finlande....................................... 26
Cérémonies d’ouverture! ..........................................10
La valeur du congrès Interski.................................... 28
Rapport d’atelier : États-Unis.................................... 12
Messages des membres de l’équipe......................... 34
Avant-propos :
Remerciements Malgré son nom, le congrès Interski est un rassemblement de professionnels des sports de glisse partageant la passion de l’enseignement du ski et du surf des neiges. En ce qui a trait aux avantages tangibles que retire l’ACMS de sa participation au congrès Interski, au lieu de faire ressortir une tactique, un exercice ou une technique d’enseignement en particulier, je dirais que les avantages sont plutôt de nature intangible. Le congrès Interski de l’Argentine nous a offert un lieu de partage, d’échange et d’examen interne; un moment pour nous demander si nos techniques et méthodologies sont à la hauteur de celles des autres nations du surf des neiges. Sans cette occasion, nous travaillerions simplement en vase clos. Grâce aux connaissances acquises, nous continuerons à améliorer nos propres programmes et à nous assurer que les membres de l’ACMS sont bien représentés sur la scène mondiale. Bien des choses ont changées depuis le congrès Interski 2011 en Autriche. Des stages de l’ACMS sont maintenant offerts dans plusieurs pays à l’extérieur du Canada, grâce principalement à notre présence continue aux congrès Interski au fil des années, ce qui a contribué à créer la réputation favorable dont bénéficient maintenant nos membres à l’échelle internationale. Au nom de l’équipe, j’aimerais personnellement remercier nos collègues de l’AMSC et de l’ACMSN, les commanditaires de notre équipe (Burton Canada, Anon Optics, AndWhat Apparel et Smith Optics) ainsi que les 8 000 et quelques membres de l’ACMS d’avoir soutenu nos efforts en Argentine – vous étiez bien représentés par un groupe de véritables professionnels dévoués à leur métier.
Jeff Chandler
Coordonnateur technique national *Remarque : La majorité du contenu du présent rapport a été adapté à partir de notre blogue, qui était mis à jour quotidiennement en direct du congrès Interski 2015. Pour un contenu plus exhaustif, visitez le interski.casi-acms.com
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MEMBRES DE LA DÉLÉGATION CANADIENNE D ET DU COMITÉ TECHNIQUE ET ÉDUCATIONNEL (CTÉ)
JEFF CHANDLER
Coordonnateur technique national
LUC BéLANGER Assistant technique Blue Mountain, Ontario
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PAUL HOWARD
Représentant du CTÉ (C.-B.) Whistler, Colombie-Britannique
MELLEN GORMAN Représentante du CTÉ Big White, Colombie-Britannique
DE SURF DES NEIGES
JOHN SMITS
Représentant du CTÉ (Alb.-Man.-Sask.) Lake Louise, Alberta Avec le soutien financier de…
SIMON HOLDEN
Représentant du CTÉ (Ont.) Glen Eden, Ontario
ALEX BURR (CHEWY) Représentant du CTÉ (QC-Atlantique) Tremblant, Québec
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Le 31 ao ût 20 15
SIMON HOLDEN
L’IMPORTANT, C’EST LA DESTINATION! Le voyage pour se rendre ici a été incroyablement long… et je ne parle pas uniquement des dernières 24 heures! L’idée de représenter le Canada au congrès Interski est un rêve pour moi depuis plus de 20 ans et bien que je ne puisse prétendre que tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant m’a mené à ce moment, cela a certainement influencé plusieurs de mes décisions et mon orientation dans l’industrie des sports de glisse. Et nous ne sommes pas encore rendus! Les trois prochains jours seront passés à El Colorado au Chili pour finaliser nos présentations et perfectionner (espérons-le!) nos routines de démonstration. Même si une descente « synchronisée » sur une piste parfaitement damée n’est pas nécessairement la façon dont nous choisirions de tracer la meilleure esquisse du surf des neiges canadien, ce forum nous force à performer, alors nous nous efforcerons d’offrir la meilleure performance possible et de rendre tous les membres de l’ACMS fiers. Nous sommes confiants que la technique canadienne est l’une des plus solides au monde et notre objectif est de mettre cela en valeur devant les autres délégations. Nous travaillerons également avec nos confrères de l’AMSC et de l’ACMSN pour coordonner notre descente dans le cadre des cérémonies d’ouverture. Au total, nous sommes 23 personnes et le cumul de l’expérience, des connaissances et du talent de l’ensemble de l’équipe est vraiment impressionnant. Il s’agit d’une occasion phénoménale de surfer avec les meilleurs moniteurs internationaux et d’apprendre à connaître leurs plus récents développements techniques et méthodologiques, et nous sommes honorés d’être ici au nom de chaque membre de l’ACMS. Toutes les années de rêve, de planification, d’entraînement et d’apprentissage seront mises à l’épreuve au cours des deux prochaines semaines. Restez à l’affût de mises à jour relatives à nos aventures et anticipez l’ajout de nouveaux renseignements emballants dans le contenu de nos stages au cours des années à venir.
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LE 2 SE PT EM BE 20 15
Retrouver le rythme Ce n’est pas tous les ans que ma saison débute le 1er septembre, mais chaque saison commence toujours avec un objectif précis. Nous avons passé les deux derniers jours à nous familiariser à nouveau avec les dérapages latéraux sur la neige et nous habituer à surfer en formation, mais pendant tout ce temps j’ai maintenu un objectif technique personnel clair. Le début de chaque saison est un excellent moment de jeter les bases d’un changement positif dans votre technique de surf des neiges.
Évitez la tentation de vous élancer du portillon de départ et de recréer la performance que vous avez effectuée à la fin de la saison précédente. Réduisez la vitesse et le niveau de difficulté du terrain, et concentrez-vous sur l’adoption de bonnes habitudes pour le reste de votre saison. Je me concentre toujours sur une position solide et stable au-dessus de la planche, ce qui permettra à mes articulations inférieures d’affiner la maîtrise de la planche sur la neige. Le fait de placer mon haut du corps dans la position appropriée grâce à des mouvements précis (force) permet à mon bas du corps d’être plus détendu et de s’adapter plus aisément au terrain, à la neige et à l’adhérence disponible (fluidité). Le surf des neiges est ridiculement amusant et il peut être facile de se laisser emporter au cours de ces premiers jours, mais rendez-vous service et amorcez la saison avec un objectif précis en tête.
El Colorado, Chile
L’idée de représenter le Canada au congrès Interski est un rêve pour moi depuis plus de 20 ans.
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PAUL HOWARD
REMONTER SUR LA PLANCHE Le deuxième jour est terminé et c’est une sensation très agréable de remonter sur la planche à neige. Je crois que le principal avantage de ce camp d’entraînement préalable au congrès Interski à El Colorado, au Chili, est simplement de nous permettre à tous d’amener nos planches, nos corps, nos esprits et notre technique au niveau voulu avant « la grande démonstration »! En ayant cela en tête, j’ai pensé concentrer certaines de mes publications des prochaines semaines sur le partage avec vous de certains conseils, idées, techniques ou stratégies qui vous aideront directement à améliorer votre technique. J’aborderai entre autres les autres systèmes d’enseignement à travers le monde afin de comparer leurs méthodologies à celles de l’ACMS et, avec un peu de chance, ainsi trouver de nouvelles façons différentes de vous aider à progresser au cours de la saison à venir! Puisque nous sommes nous-mêmes remontés sur nos planches au cours des derniers jours, il semble s’agir d’un bon point de départ : des conseils pour un début de saison plus fructueux et amusant.
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ÉQUIPEMENT
Il était génial de voir comment le groupe gérait cet aspect hier. Certains ajustaient leurs bottes, d’autres leurs fixations et certains tentaient simplement de retrouver une aisance générale sur la planche. Un aspect clé sur lequel se pencher est le réglage de l’équipement selon l’état de votre corps et de votre technique au début de la saison comparativement à la fin de la saison précédente. Peut-être un peu moins d’inclinaison vers l’avant ou des lacets moins serrés pour le premier jour. Les bottes seront raides et les vitesses seront généralement inférieures, alors vous n’aurez pas besoin de la même performance. Peut-être une position un peu plus étroite pour faciliter le mouvement et réduire la tension sur les muscles. Encore une fois, ce ne sont que des idées qui vous aideront peut-être à aborder le début de la saison.
ESPRIT Au cours des derniers jours, nous avons surtout essayé d’être patients et de nous concentrer d’abord sur des descentes régulières et simples, avant de nous tourner vers la performance. SOYEZ PATIENT! Efforcez-vous de prendre le temps de créer ces sensations d’aisance, de fluidité et de plaisir avant de vous préoccuper d’y aller à fond ou à toute vitesse. Quelques-uns d’entre nous ont ressenti une légère frustration alors que nous tentions de travailler sur la performance avant d’avoir effectué suffisamment de descentes pour retrouver nos repères. Cette approche vous apportera une stimulation hâtive et vous mettra dans un bon état d’esprit afin d’être emballé par la saison à venir… il est toujours bon de commencer sur une note positive!
CORPS Mangez bien, dormez et étirez-vous. Ce n’est vraiment pas sorcier. Laissez votre corps s’échauffer graduellement et prenez-en soin après avoir surfé. Nous avons tous fait du vélo, de la course, de l’aviron ou de l’aménagement paysager tout l’été, alors il est bien de voir cette équipe en forme et prête à l’action… ces planchistes offrent déjà de solides descentes et je suis gonflé à bloc à l’idée de nous voir tous représenter l’ACMS dans les prochains jours.
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PAUL HOWARD
DESCENTES SYNCHRONISÉES... LES POUR ET
Au cas où vous ne le sauriez pas, les descentes de démonstration exécutées par chaque pays pour mettre de l’avant ses techniques, talents et méthodologies font partie intégrante du congrès Interski. Pour les skieurs, cette activité est une longue tradition prenant la forme de descentes synchronisées (ou de ski à proximité) sur des pentes abruptes et souvent glacées. Étant donné leur équipement et la nature symétrique de leur sport, la descente synchronisée est un excellent moyen de s’entraîner et de présenter différentes habiletés. Dans le cas des planchistes, ce n’est généralement pas le cas. Je serai le premier à admettre que la descente synchronisée est la dernière raison pour laquelle j’ai commencé à surfer, et l’idée d’en effectuer une ne m’emballe toujours pas! MAIS, nous sommes au congrès Interski et c’est ce que nous devons faire, alors j’envisage la chose comme une soirée chic… et nous ne voulons vraiment pas être cette personne qui s’y présente sans s’être mise sur son trente et un et qui a simplement l’air encore plus stupide! En tenant compte de cela, notre équipe de l’Interski veut représenter l’ACMS du mieux possible et l’exécution d’une solide descente de démonstration fait partie de la mise en valeur non seulement de nos habiletés et méthodologies aux autres pays, mais aussi de notre professionnalisme et de notre faculté d’adaptation à tout défi auquel nous faisons face en tant que planchistes et en tant qu’organisation. Maintenant que nous avons terminé notre camp d’entraînement de trois jours au Chili, voici un aperçu de la manière dont vous pourriez utiliser la descente synchronisée dans votre propre technique, la formation de votre personnel et vos leçons afin d’avoir un peu de plaisir et de découvrir des choses géniales dans votre technique que vous ne remarqueriez pas autrement. 1. OBSERVATION ET FLUIDITÉ : Apprendre à surfer en observant seulement la planche d’une autre personne (en particulier son changement de carre) vous aide à cesser de suranalyser vos propres mouvements et vos « plans », et vous force à surfer simplement dans un état 8relâché et réactif… à passer d’un état « interne » à un état « externe ». En tant que moniteurs, nous mettons trop souvent l’accent sur la
ET LES CONTRE
JE SERAI LE PREMIER À ADMETTRE QUE LA DESCENTE SYNCHRONISÉE EST LA DERNIÈRE RAISON POUR LAQUELLE J’AI COMMENCÉ À SURFER, ET L’IDÉE D’EN FAIRE UNE NE M’EMBALLE TOUJOURS PAS! technique et tentons de « planifier » chaque mouvement que nous effectuons au détriment de notre fluidité globale. La descente synchronisée est un excellent outil pour oublier vos « plans » et ce que vous voulez faire; elle vous force plutôt à lâcher prise et à simplement réagir à votre environnement. 2. SYNCHRONISME : Il n’y a rien comme essayer de maintenir exactement le même rythme qu’un autre planchiste pour vous aider à perfectionner vos habiletés. C’est un peu comme les « virages Top Gun », mais portés à un autre niveau. Le synchronisme est aussi un très bon moyen de se concentrer sur les résultats ou les sensations (fluidité, régularité, vitesse, virages ronds, etc.) dans votre descente plutôt que les aspects techniques sous-jacents.. 3. PERFORMANCE : De quoi s’agit-il? Elle a un sens bien différent pour différentes personnes et dans différentes conditions. Quand vous êtes sur une pente abrupte glacée, essayer d’enfoncer les carres ou de pousser sur la planche pour la faire fléchir ne fonctionnent simplement pas. Émousser les carres et maintenir le glissement de la planche et la forme arrondie des virages sont des éléments clés. Autrement dit, pour une descente régulière et fluide, tirez profit de la simplicité. L’exécution rapide d’une série de courts virages à grande proximité d’un autre planchiste vous apprend que, peu importe ce que vous faites, il ne faut pas chuter sinon ça va mal se terminer! Il est essentiel d’apprendre à réduire la prise de carres et à trouver cet équilibre et l’ensemble de l’équipe a découvert que la pratique de la descente synchronisée, peu importe nos véritables opinions à 9 l’égard de cette dernière, a été une excellente façon d’amener notre technique au niveau voulu rapidement et efficacement.
LE 5 SE PT EM BR E 20 15
CÉRÉMONIES D’OUVERTURE! Aujourd’hui marquait le début du congrès Interski 2015. Équipe Canada a consacré la première heure à faire quelques descentes de pratique pour sa démonstration dans le cadre des cérémonies d’ouverture, puis a pris le temps d’explorer Cerro Castor.
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Je trouve toujours cela génial quand les planchistes, skieurs et télémarkeurs travaillent (ou glissent) ensemble et unis devant le reste du monde. L’Association canadienne des moniteurs de ski nordique (ACMSN) est passée devant, suivie par l’ACMS et deux rangées de skieurs de chaque côté; chaque groupe adoptant une formation différente. Après avoir visionné la vidéo et regardé les autres pays, je crois que nous avons démontré de l’excellent surf des neiges. Le niveau d’enthousiasme était élevé et le partage de ce moment avec des professionnels des sports de glisse de partout sur la planète est assez spécial. Pour moi, les temps forts ont été les démonstrations des Suisses, des Néo-Zélandais et surtout des Argentins, qui ont offert tout un spectacle sur leur terre natale. Nous sommes tous fiers d’être Canadiens aujourd’hui et de représenter les membres à ce fantastique rassemblement d’amoureux des sports de glisse.
LUC BELANGER
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Un is Ra pp or t d’a te lie r : Ét at s-
JEFF CHANDLER
ÉTATS-UNIS : PSIA-AASI J’ai eu la chance d’assister à une présentation des États-Unis. La conférence était axée sur leur modèle d’enseignement par rapport à l’approche centrée sur l’élève. Leur modèle de développement des moniteurs tourne autour de trois habiletés essentielles d’un bon moniteur : 1.
Habiletés techniques (la qualité de votre surf des neiges)
2.
Habiletés d’enseignement ou pédagogiques (qualité de la communication des objectifs techniques de la leçon)
3.
Aptitudes en relations humaines (qualité de vos rapports avec vos élèves et de la stimulation de ces derniers à participer à la leçon)
Le concept est que, selon l’élève, le moniteur et l’objectif de la leçon, les formateurs peuvent développer l’un ou l’autre de ces trois aspects. Par exemple, un moniteur possédant d’excellentes aptitudes en relations humaines et de bonnes habiletés techniques peut simplement avoir besoin d’améliorer sa capacité à communiquer ou à enseigner plus efficacement. Selon moi, l’ajout des aptitudes en relations humaines est un complément intéressant aux habiletés techniques et pédagogiques que nous développons présentement bien au Canada. Les présentateurs ont identifié le défi que représente l’enseignement des aptitudes en relations humaines à une personne pour qui elles sont une lacune. Enseigner à surfer mieux ou à enseigner efficacement à quelqu’un est une chose, mais lui enseigner à avoir plus de personnalité, de compassion, d’énergie ou d’empathie en est une autre..
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ÉTATS-UNIS – APTITUDES EN RELATIONS HUMAINES Les Américains ont présenté de très bonnes séances à l’intérieur et sur la neige pour les planchistes au congrès Interski. Tous les planchistes de l’équipe sont des moniteurs et entraîneurs chevronnés et cela était visible dans les présentations.
La relation d’apprentissage
LUC BELANGER
L’environnement d’apprentissage centré sur l’élève est divisé en trois aspects : les habiletés techniques, les habiletés pédagogiques et les aptitudes en relations humaines. La PSIA (ski), l’AASI (surf des neiges) et la division du ski adapté de la PSIA ont travaillé en équipe et présenté un aspect chacune; le groupe du surf des neiges s’est concentré sur les aptitudes en relations humaines.
La relation personnelle
Dans l’ensemble, j’aime VRAIMENT l’idée des trois sphères appliquées dans cette RELATION D’APPRENTISSAGE, soit les habiletés techniques, les habiletés pédagogiques et les aptitudes en relations humaines. Il sera intéressant de voir comment nous pouvons tirer profit de ce concept et l’intégrer à notre matière de stage future.
Posez-vous la question suivante : Enseignons-nous le surf des neiges aux gens ou enseignons-nous aux gens à surfer? Cette question m’a fait plonger dans mes souvenirs liés à de nombreuses leçons que j’ai enseignées dans le passé, en particulier celles qui ne se sont pas très bien passées. L’idée est exposée en quatre étapes simples.
1) ÉTUDIER (Read) :
Tout commence par le premier échange de regards, l’observation du langage corporelle, l’examen de l’équipement, l’expression sur le visage de l’élève. Vous pouvez vraiment découvrir l’état d’esprit de l’élève (joie, peur, appréhension) simplement en le regardant.
2) ACCUEILLIR (Welcome) :
Comment établirez-vous un lien immédiat avec vos élèves? Quelle sera la première question que vous leur poserez? Trop souvent nous demandons « Quel est votre niveau? ». Et que diriez-vous d’essayer d’apprendre quelque chose à propos d’eux et de créer un lien personnel que vous pouvez approfondir tout au long de la leçon?.
3) SUSCITER L’ENGAGEMENT (Engage) :
La statistique la plus incroyable qui a été abordée est que les jeunes de la génération Z (nés en 2005 et après) ont une durée d’attention documentée de 10 secondes ou moins – essentiellement, la même qu’un poisson rouge! Outre le fait qu’elle soit TRÈS effrayante, cette statistique est une chose à garder en tête quand nous élaborons un plan pour maintenir l’engagement des élèves pendant toute la leçon. Comment peuton les garder intéressés demanderez-vous? Des questions, du feedback, l’approfondissement du lien créé pendant l’ACCUEIL. Comment peut-on procéder dans le cas d’un endroit très achalandé comme Blue Mountain, où nous rencontrons 1 000 débutants lors d’une grosse journée, en utilisant l’approche d’enseignement de la station? C’était ma première question pour Chris Hargraves qui animait la portion intérieure de l’atelier sur ce concept. Pouvons-nous utiliser l’apprentissage à l’aide du terrain pour maintenir leur engagement? Est-ce suffisant? Nous avons tous deux convenu que c‘est un pas dans la bonne direction. Le recours aux rouleaux, sauts avec crête, mini demi-lunes, etc. contribuera à maintenir leur attention dans la RELATION D’APPRENTISSAGE.
4) ÉVALUER (Assess) :
Comment se déroule la leçon? Les élèves progressent-ils? Ont-ils du plaisir? Il est possible que vous deviez revenir à l’une des trois étapes précédentes, ou à toutes ces dernières, pour vérifier que vous faites des progrès. Ce processus se compare aisément au cycle d’entraînement de l’ACMS; sauf que dans ce cas, il s’applique à une sphère différente de la leçon de surf des neiges.
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Le 7 se pt em br e 20 15
LES ADEPTES FÉMININES Nous avons commencé les ateliers sur la neige aujourd’hui en nous réunissant en groupe de planchistes : environ 50 au total et cinq autres filles.
MELLEN GORMAN
Après une séance d’accueil, des discussions relatives à nos systèmes et niveaux ainsi qu’au surf des neiges en général, j’ai remarqué l’équipement utilisé par les filles (principalement parce qu’il y avait une autre planche Burton Talent Scout comme la mienne). Alors j’ai demandé :
« Pourquoi utilisez-vous cet équipement? » 14
MININES DU SURF DES NEIGES
Voici Eriika Wathen, de l’équipe finlandaise, qui surfe sur une planche Green Lab fabriquée à la main au Japon. Une planche à cambrure inversée et cambrure hybrides, et assez longue : 160 cm. Parfaite pour la poudreuse japonaise, mais Eriika admet que ce n’est pas la planche idéale pour la base ferme que l’on retrouve ici. C’est l’histoire de sa planche à neige qui m’a plu. Elle et son époux se sont rendus au Japon pour surfer pendant leur lune de miel et ils ont acheté cette planche ensemble. Eriika m’a dit que même si elle se procurait une nouvelle planche, elle conservera celle-ci en raison de sa grande valeur sentimentale.
JE GARDE ENCORE PLUSIEURS PLANCHES SPÉCIALES : POUR LES SOUVENIRS ET LES MOMENTS QUI SE SONT IMPRÉGNÉS DANS LA FIBRE DE VERRE ET LE BOIS. ET VOUS?
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E Ra pp or t d’a te lie r : AU TR ICH
JEFF CHANDLER
L’INTROSPECTION AUX FINS DE RÉSULTATS Les moniteurs de ski autrichiens ont offert une excellente conférence aujourd’hui à propos de l’amélioration du feedback donné aux élèves afin de favoriser l’évolution de leurs habiletés de ski (ou de surf des neiges). Les défis qu’ils ont identifiés relativement aux méthodes « traditionnelles » de communication du feedback tournent autour du fait que les élèves se fient souvent au feedback pour les orienter vers ce qu’ils doivent faire par la suite; et le feedback est fréquemment mal interprété en raison d’une rupture de la communication. La structure W.I.R. tente de résoudre ces problèmes en permettant aux moniteurs et aux élèves de formuler du feedback intérieur à l’élève et fondé sur l’expérience, laissant savoir aux élèves ce qui se passe, et quand, afin qu’ils puissent faire ce qu’ils veulent.
“When I know what I’m doing, I can do what I want” L’acronyme W.I.R. signifie ce qui suit :
Watching (observation) Les élèves et les moniteurs doivent être sur le même « canal » au moment d’analyser la performance. À cette étape, le moniteur demande à l’élève d’exécuter une série de manœuvres (comme effectuer des virages à gauche et à droite), puis il met l’accent sur des parties du corps précises, ainsi qu’une échelle de référence (p. ex. poids vers l’avant correspond à +5, poids vers l’arrière à -5 et poids centré à 0). Une fois que les élèves et les moniteurs utilisent le même canal pour se parler, la communication s’améliore.
Inside View (vision interne) Après avoir exécuter les virages ou la manœuvre développée, invitez les élèves à identifier ce que fait une certaine partie du corps et l’endroit où se situe cette action sur l’échelle. Il est important à cette étape que le moniteur et l’élève parlent de la même partie du corps! Par exemple, le moniteur se préoccupera souvent des genoux, alors que l’élève se concentre sur les épaules… ce n’est pas très utile.
Reflection (réflexion) Le moniteur offre son avis ou son opinion sur ce qui se passe, relativement à ceux de l’élève. Il est important de ne pas oublier ici que les moniteurs qui observent voient souvent des choses qui diffèrent de ce que ressentent les élèves.
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L’exposé présenté à l’intérieur par l’Autriche abordait un problème que nous rencontrons tous avec nos élèves : ils peuvent seulement apprendre quand ils sont avec nous. Bien que cette dépendance puisse sembler une bonne chose pour l’aspect commercial, il s’avère que ce n’est pas le cas et qu’elle fait du tort à nos élèves en réalité. Afin de contribuer à développer l’aptitude d’autoévaluation chez les élèves, ils ont présenté l’approche W (watching – observation) I (inside view – vision interne) R (reflection – réflexion), qui est similaire à la nouvelle approche d’apprentissage par l’expérience de l’AMSC.
SIMON HOLDEN
ATTENTION AUX ACCROS DU FEEDBACK!
Watching (observation) : Cette étape consiste à sensibiliser les élèves à des parties du corps en particulier et aux tâches qu’ils doivent exécuter. Le moniteur aspire à créer une échelle de performance commune entre le moniteur et les élèves. Inside View (vision interne) : Il s’agit de l’étape cruciale du processus et elle consiste à sensibiliser l’élève à la manière dont son corps bouge et comment ces mouvements influencent ses résultats. C’est le moment d’utiliser l’échelle établie à l’étape de l’observation (watching) afin d’aider l’élève à mieux comprendre les mouvements de son corps. Reflection (réflexion) : À cette dernière étape, nous devons nous assurer que le point de vue est le même pour le moniteur et l’élève. Une fois que ce point de vue commun est acquis, un élève peut savoir ce qu’il fait, puis ce qu’il peut modifier. Un élément clé de cette étape est le recours à des questions par le moniteur pour guider l’apprentissage et s’assurer de la compréhension. Le moniteur peut utiliser la tactique de donner un exercice d’observation sans juger le mouvement à l’avance. Demandez simplement à l’élève d’observer un aspect de sa technique, de façon analogue à la découverte guidée. Le succès de cette approche de l’enseignement repose sur la capacité du moniteur à travailler AVEC l’élève plutôt que de lui imposer sa volonté, comme c’est souvent le cas. Les Autrichiens ont remarqué que cet aspect peut être difficile pour certains moniteurs puisqu’il exige que ces derniers renoncent à leur position d’autorité sur les élèves et permettent à la leçon de se dérouler en collaboration. Même si vous n’allez pas jusque-là, dans le cadre de vos leçons cet hiver, il vaut la peine d’examiner si vous créez des élèves qui ont besoin de feedback après chaque descente ou si vous créez des élèves capables de s’autoévaluer et de guider leurs propres progrès.
Si vous remarquez que vos élèves deviennent accros au feedback, essayez d’avoir recours à certaines de ces approches 17 pour briser le cycle!
nd e Rap por t d’a tel ier : No uv ell e-Z éla
SÉCURITÉ, PLAISIR ET RÉALISATION SIMON HOLDEN
La philosophie néo-zélandaise
Les skieurs et planchistes de la Nouvelle-Zélande ont présenté ensemble une séance à l’intérieur et partagé leur nouvelle philosophie d’enseignement. Ils ont modifié le modèle classique de sécurité, plaisir et apprentissage que nous connaissons tous pour se concentrer sur la sécurité, le plaisir et la réalisation. Quand ces trois éléments sont présents dans le cadre d’une leçon, il en résulte un élève qui ressent la « stimulation ». Cette dernière doit être l’objectif ultime puisque les élèves qui sont stimulés continueront à pratiquer le sport et à prendre des leçons supplémentaires!
Les moniteurs sont invités à adapter le ratio entre les trois éléments selon les besoins de l’élève. Par exemple, un débutant hésitant peut ressentir la stimulation en mettant davantage l’accent sur la sécurité, tandis qu’un fonceur qui souhaite surfer dans les arbres peut être stimulé en se concentrant sur le plaisir et la réalisation. Les trois éléments doivent être présents dans chaque leçon, mais les ratios peuvent toujours être ajustés, et doivent être ajustés selon les besoins individuels des élèves afin que ces derniers ressentent la « stimulation »! Cette approche insiste davantage sur les émotions de l’élève et moins sur le résultat technique de la leçon, l’élément apprentissage de l’approche axée sur la sécurité, le plaisir et l’apprentissage. Puisque la réalisation peut être plus largement définie, elle augmente les occasions pour les moniteurs de modifier leurs leçons dans le but de contribuer plus directement à la stimulation de leurs élèves et à l’enthousiasme de ces derniers à l’égard de leçons supplémentaires.
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UNE APPROCHE INTÉGRÉE
Le Canada est l’un des rares pays (et peut-être le seul) participant au congrès Interski qui a des organisations entièrement distinctes pour les différentes disciplines des sports de glisse. Cette configuration a des avantages, mais aussi quelques inconvénients. Les présentations des Suisses et des Néo-Zélandais sur leurs fiches de rendement à l’échelle nationale qui intègrent le ski et le surf des neiges m’ont mené à me demander si les stations canadiennes pourraient bénéficier de la même approche. L’énoncé de mission de l’ACMS est le suivant : « Promouvoir la pratique et l’enseignement du surf des neiges de même que la profession d’enseignant de surf des neiges au Canada, par la formation et la certification de moniteurs de surf des neiges afin d’assurer l’application d’une norme d’enseignement sécuritaire et efficace du sport à l’échelle nationale. » Mais en définitive, en tant que profession, nous devons soutenir les stations où nous travaillons tous parce que sans elles, les besoins de moniteurs seraient presque inexistants. Les Suisses et des Néo-Zélandais ont démontré qu’un programme national intégrant le ski et le surf des neiges que les stations peuvent utiliser avec leurs clients a contribué à améliorer l’engagement des élèves et la fidélisation de la clientèle. Ces deux éléments sont essentiels au succès des stations.
aux élèves quelles sont les prochaines étapes. La Suisse vit présentement une pénurie de professionnels qualifiés qui cherchent à faire carrière dans les sports de glisse et elle espère inverser cette tendance en améliorant la sensibilisation et l’enthousiasme à l’égard des occasions offertes. Au Canada, nous disposons de deux programmes bien développés par l’intermédiaire de l’ACMS et de l’AMSC, mais ils ne sont pas intégrés et ne sont ni l’un ni l’autre présents à l’échelle nationale, alors les stations sont souvent réticentes à les utiliser. Je vois la possibilité de commercialiser les leçons à l’aide d’une solide approche nationale intégrée. La simple taille de notre pays présente assurément des défis, mais je suis certain qu’ils peuvent être surmontés grâce à une planification créative ainsi qu’un programme bien conçu et intéressant pour les stations, dont l’intérêt sera alors accru. Pour obtenir des renseignements supplémentaires, vous pouvez suivre les liens suivants : http://https://www.snowsports.co.nz/fundamentals/tell-me-about-fundamentals/ http://www.snowsports.ch
Les deux pays ont créé une base de données centrale où tous les renseignements peuvent faire l’objet d’un suivi, à laquelle les élèves peuvent accéder et créer un compte pour suivre leurs réalisations ainsi que recevoir des promotions et des récompenses en cours de route. Les Suisses sont allés un peu plus loin en intégrant leur progression à leur certification des moniteurs afin de susciter un intérêt accru pour la certification en montrant
SIMON HOLDEN 19
RÉALISATION ET APPRENTISSAGE JOHN SMITS
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Comme l’a mentionné Simon, les Néo-Zélandais ont adapté la philosophie « sécurité, plaisir et apprentissage » afin de mettre l’accent sur la réalisation plutôt que l’apprentissage. L’idée de base est que les réalisations sont généralement plus gratifiantes que le processus d’apprentissage lui-même. J’étais présent à la portion sur la neige de leur présentation et je vous ferai un récapitulatif du déroulement et de mon interprétation de cette dernière... Tout d’abord, nous nous sommes échauffés avec un jeu de « jib » composé de manœuvres sur terrain plat. Pour les personnes qui ne connaissent pas le jeu, les joueurs choisissent à tour de rôle une manœuvre qu’une autre personne doit essayer. Si l’autre participant n’arrive pas à exécuter la manœuvre demandée, il reçoit une lettre. Le joueur qui obtient toutes les lettres du mot « jib » est éliminé. Ensuite, nous sommes passés à une leçon fondée sur la progression visant à nous faire effectuer des vrilles avant sur la carre côté orteils. Puis nous avons fait quelques descentes dans la poudreuse entre les arbres en essayant de suivre le plus près possible nos partenaires. Nous avons par la suite discuté brièvement des trois « C » : confort + confiance = concrétisation de l’engagement! Un concept simple qui nous aide grandement à créer un environnement de performance pour nos élèves ou athlètes. À l’aide de ces parties de leçon de base, les animateurs néo-zélandais nous ont guidés dans une discussion sur la différence entre les deux aspects et l’équilibre entre la réalisation et l’apprentissage. Voici les principaux points que j’ai retenus de ces discussions. 1. Les objectifs doivent être un peu difficiles à atteindre pour être gratifiants. Un objectif trop facile n’apporte aucun sentiment de réalisation, tandis qu’un objectif trop difficile peut ne pas être atteint (ce n’est pas la fin du monde par contre, il est bon d’échouer à l’occasion). 2. L’apprentissage est un processus, les réalisations sont un résultat. Le travail du moniteur est de diviser l’objectif en portions plus faciles à réaliser et de célébrer les succès en cours de route. Nous essayons d’enseigner afin que les élèves apprennent et comprennent, mais c’est le résultat dont ils se souviennent vraiment et qui les motive à revenir. 3. Les élèves doivent avoir un certain contrôle sur leurs objectif et l’environnement pour offrir une performance optimale. Les élèves doivent se sentir relativement en sécurité (à l’aise) et en confiance pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Des encouragements ou des modifications seront nécessaires pour obtenir l’engagement des élèves envers ce qu’ils tentent de réaliser. Le fait de donner un certain contrôle aux élèves les aidera à adhérer au plan de match.
confort + confiance = concrĂŠtisation
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Luc Belanger, Paul Howard & Jeff Chandler - Cerro Castor, Argentina
« LE MONITEUR EST FORMÉ POUR S’ÉCARTER DE L’APPRENTISSAGE DE L’ÉLÈVE » 22
Ra pp or t d’a te lie r : Ita lie
La présentation de l’Italie a offert des éléments de réflexion intéressants… Le manuel d’enseignement italien a fait l’objet d’une révision au cours des deux dernières années et l’un des principaux concepts avec lesquels les Italiens travaillent consiste à prendre appui sur les patrons de mouvement élémentaires que nous avons tous depuis l’enfance et de les adapter au surf des neiges… des actions comme attraper, lancer, s’accroupir, sauter, grimper.
JEFF CHANDLER
ITALIE : FORMES DE BASE
Les Italiens ont identifié six mouvements de base qui influencent le surf des neiges : • Marcher (pas de patin) • Glisser (déplacement latéral) • Sauter (envol) • Tourner / Pivoter • Attraper (faire une prise de main ou même prendre et transporter la planche) • Exercer une pression (appliquer la pression sur un pied ou l’autre, ou les deux pieds à la fois) En utilisant ces six mouvements, les débutants peuvent commencer à faire l’expérience de différentes habiletés de surf des neiges dès le premier jour. Par exemple, le moniteur peut demander à l’élève de se déplacer du point A au point B avec les deux pieds fixés à la planche (sur terrain plat) en bondissant latéralement; utilisant une combinaison d’habiletés de saut, de bond et de prise de carres. Ou l’élève peut combiner la pression et le saut pour effectuer un « ollie » ou un « nollie ». L’essentiel est que les points techniques du « ollie » ou « nollie » ne sont pas expliqués, c’est le résultat ou la tâche qui importe. Les moniteurs sont très concentrés sur l’exécution réussie de la tâche et le processus derrière cette dernière est moins important. De cette façon, le moniteur est formé pour essentiellement s’écarter de l’apprentissage de l’élève et lui permettre d’utiliser les mouvements ou méthodes qui lui viennent le plus naturellement. Par exemple, dans le perfectionnement du pendule ou de la traverse, notre animateur a identifié trois méthodes différentes de déplacer la planche en travers de la pente : la rotation, la contre-rotation ou la déformation par torsion de la planche afin de réduire l’angle de carre vers le bas de la pente. Dans ce système, la méthode utilisée par l’élève n’est pas importante, tant qu’il exécute la traverse. Le concept de l’ACMS selon lequel « il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manœuvre en surf des neiges, seulement des conséquences » s’applique définitivement ici. L’autre concept intéressant qui est ressorti de la présentation suppose que nous pouvons éliminer l’idée que les débutants ne savent pas quoi faire en surf des neiges si nous comptons sur les patrons de mouvement de base innés des élèves. Si nous associons les mouvements que nous effectuons quotidiennement à l’apprentissage du surf des neiges, l’ensemble du processus devient moins intimidant. Le moniteur peut amorcer le processus 23 d’enseignement en se fondant simplement sur les habiletés que les élèves possèdent déjà.
-B re ta gn e Ra pp or t d’a te lie r : Gr an de
« TIED » – Point de vue sur le modèle d’apprentissage de Kolb Un thème commun a été observé dans certains ateliers sur la neige et conférences à l’intérieur cette semaine : laisser davantage de contrôle aux élèves sur leur processus d’apprentissage, en leur permettant d’essayer les choses d’abord et de découvrir le « comment » de manière plus organique, selon ce qu’ils ressentent et la façon dont ils progressent.
PAUL HOWARD
Le modèle d’apprentissage fondé sur l’expérience de Kolb semble être la « saveur du mois », ayant été mentionné à plusieurs reprises cette semaine, et résume le processus en quatre étapes : Expérience concrète Observation réfléchie Conceptualisation abstraite Expérimentation active
Adoptant les mêmes concepts techniques, mais dans un langage modifié, le modèle « TIED » de la BASI est un excellent exemple de l’application efficace de modèles scientifiques en les adaptant afin qu’ils conviennent mieux aux objectifs particuliers – qui sont dans ce cas enseigner le ski ou le surf des neiges et former les moniteurs. À l’aide d’un exemple simple, je vais vous expliquer le fonctionnement du modèle « TIED ».
TÂCHE Le premier ingrédient essentiel d’une leçon est l’établissement d’un objectif approprié. Autrement dit, définir une tâche que l’élève veut et peut apprendre. Il peut s’agir d’une descente en ligne droit, d’un virage débutant ou du carving. Pour le bien de mon exemple, notre tâche sera d’essayer d’effectuer des cercles avec nos deux index, à l’opposé l’un de l’autre, dans des directions opposées. Essayons…
INFORMATION Que s’est-il passé? L’exécution de la tâche a-t-elle été facile, difficile, impossible? Cette étape consiste simplement à analyser sans essayer de trouver des solutions ou des suggestions. Seulement analyser. Vous avez probablement trouvé la tâche difficile.
ÉVALUATION Pourquoi? Pourquoi était-ce difficile? La tâche est-elle trop difficile? S’agit-il d’une nouvelle tâche? Doit-elle être divisée en étapes plus simples? L’environnement peut-il être simplifié?
DÉVELOPPEMENT Le moniteur peut maintenant décider comment procéder. Devons-nous changer la tâche? Pouvons-nous utiliser un exercice pour nous aider? Doit-on mettre l’accent sur un élément technique? Essayez de faire un cercle avec un index, lentement, avant d’ajouter l’autre main. Ou vous pouvez essayer d’effectuer des formes ovales plutôt que des cercles, ou peut-être essayer un quart de cercle à la fois. Ce modèle « TIED » est censé être utilisé conjointement avec les modèles d’enseignement actuels comme le cycle d’entraînement, les facteurs de perfor24 2 mance PPTTEE, etc. Assimilez le tout pendant un moment et jetez un coup d’œil à la photo pour un meilleur aperçu.
« Un thème commun a été observé dans certains ateliers sur la neige et conférences à l’intérieur cette semaine : laisser davantage de contrôle aux élèves sur leur processus d’apprentissage, en leur permettant d’essayer les choses d’abord et de découvrir le ‘comment’ de manière plus organique, selon ce qu’ils ressentent et la façon dont ils progressent. »
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e Ra pp or t d’a te lie r : Fin la nd
Motivation intrinsèque et apprentissage par l’expérience…
Deux inséparables.
PAUL HOWARD
Pendant les ateliers sur la neige et à l’intérieur du congrès Interski, j’ai remarqué que le thème central tournait de plus en plus autour du fait que les enseignants (moniteurs, entraîneurs ou moniteurs-formateurs), tentent de trouver un meilleur équilibre entre le moment où orienter les élèves dans leur apprentissage et le moment où il faut « se retirer » et laisser les élèves s’exercer et « découvrir » les habiletés ou mouvements seuls. Chaque pays avait sa propre façon de présenter cette philosophie et d’enseigner son utilisation aux moniteurs, mais les points communs étaient là. En y pensant bien, il s’agit probablement d’une question que vous vous posez pendant chaque leçon que vous présentez. Devrais-je les laisser essayer à nouveau ou devrais-je leur donner du feedback maintenant? Devrais-je expliquer les choses de façon plus détaillée ou devrais-je opter pour un autre terrain? Devrais-je faire les deux? Ont-ils besoin de plus de feedback ou de plus de temps de pratique? Il s’agit définitivement d’un équilibre qui peut être facile ou difficile à trouver, selon les élèves, la situation, le terrain et ce qu’ils tentent d’apprendre. Dans cet article, je voulais examiner de plus près l’apprentissage par l’expérience et son lien étroit avec la motivation intrinsèque (MI)… à propos de laquelle l’équipe de la Finlande a présenté un excellent atelier. La motivation intrinsèque signifie essentiellement qu’un élève veut apprendre ce qu’il essaie… et ne le fait pas simplement parce que le moniteur, le parent ou l’entraîneur lui a dit. Cette composante ou « philosophie » de l’apprentissage est très importante.
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La création d’un environnement qui favorise la MI est essentielle à un apprentissage amusant et efficace ainsi qu’à la fidélisation des clients. Si les élèves peuvent être heureux d’apprendre quelque chose par eux-mêmes et ravis de leur réalisation (plutôt que d’être satisfaits parce que le moniteur est content de leur apprentissage!), la MI est à l’œuvre. Pensez-y… toute bonne leçon que vous avez présentée l’était probablement parce que les élèves étaient véritablement investis dans ce qu’ils apprenaient et réellement satisfaits parce qu’ils étaient fiers d’eux-mêmes, et pas juste parce qu’ils avaient rendu le moniteur heureux. Alors, qu’elle est le lien entre la MI et l’apprentissage par l’expérience? Contrôle. Si un élève a l’impression qu’il a l’occasion d’apprendre à son propre rythme et a été en mesure de comprendre au moins quelques pièces du « casse-tête » de façon autonome, la récompense n’est que plus délectable. Un élève à qui l’on dit constamment quoi faire n’a pas l’occasion de « découvrir » quelque chose par lui-même et en fin de compte, à l’atteinte de l’objectif, peut avoir l’impression que c’est simplement le résultat de son respect des directives plutôt qu’un réel accomplissement de sa part. Dans le cas d’une leçon avec de multiples objectifs, cela peut créer un élève frustré et apathique qui a l’impression de simplement obéir aux ordres d’un « chargé de cours », plutôt que d’être « guidé » dans un processus par un « entraîneur » de surf des neiges amical.
Nous observons souvent cela chez les moniteurs, qu’ils soient nouveaux ou expérimentés… ils semblent oublier la partie la plus importante du cycle d’apprentissage, la pratique; ils donnent plutôt l’impression « d’enseigner » continuellement aux élèves à l’aide d’explications, d’exercices et de feedback constants. Bref, un bon moniteur est celui qui est tout aussi capable de déterminer le moment où doit parler et ce qu’il doit dire, que de reconnaître le moment où il doit se taire et ce qu’il ne doit pas dire. Comme dans toute chose, il y a un moment, un endroit et un besoin pour trouver le bon équilibre. Un excédent de directives (information constante fournie à l’élève par le moniteur) peut réduire la MI, mais une insuffisance (le moniteur laisse l’élève découvrir sans aucune indication) engendrera également un élève frustré. Quoi qu’il en soit, en désignant cet investissement et cette motivation de l’élève à l’égard de son apprentissage comme de la « motivation intrinsèque » et en abordant la manière dont la découverte guidée peut contribuer à obtenir cette dernière, j’espère que vous serez peut-être en mesure de trouver un meilleur équilibre au cours de votre prochaine leçon.
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Le 7 se pt em br e 20 15
LA VALEUR DU INTERSKI...
Les gens nous interrogent souvent sur la véritable valeur associée à la participation au congrès Interski… en vaut-il vraiment la peine? Quelle est sa pertinence pour les planchistes? Pouvons-nous récupérer les frais sous forme d’informations utiles qui favoriseront le développement et la croissance de l’ACMS à l’avenir? Est-il nécessaire d’envoyer un si grand nombre de personnes? Ce sont de bonnes questions, mais pour faire ressortir la vraie valeur du congrès Interski, j’ai pensé mettre en lumière quelques constatations initiales qui, avec un peu de chance, vous aideront, vous nos membres, à comprendre l’importance de la participation de l’ACMS au congrès Interski.
CONFIRMATION Nous disons souvent que « rapporter de l’information » fait partie de notre rôle au congrès Interski dans le but de contribuer au développement des programmes et initiatives de l’ACMS. Bien que ce soit vrai, il est également très utile de prendre part à une tribune mondiale comme celle-ci simplement pour comparer nos idées et systèmes à ceux des autres pays; afin de voir si ce que nous faisons est aussi pertinent ou solide que nous le croyons. Sans comparaison en personne de ce que nous faisons avec les autres chefs de file de l’industrie, comment pouvons-nous savoir si nous nous débrouillons bien? Par conséquent, un facteur clé de notre présence au congrès Interski est d’acquérir tous les quatre ans un cadre de référence selon lequel nous pouvons nous « évaluer », puis faire un rapport en conséquence..
PARTAGE D’INFORMATION – VUE D’ENSEMBLE La véritable valeur du congrès Interski ne se résume pas à ce qu’il peut apporter à l’ACMS, mais aussi à ce que l’événement permet aux organismes de surf des neiges de faire ensemble, en partageant leur information. En définitive, une marée montante soulève tous les bateaux et grâce au rassemblement de tous, nous pouvons tous bénéficier du matériel de chacun, ce qui contribue à développer les philosophies techniques et pédagogiques de chacun, partout dans le monde. Le congrès Interski est la seule plateforme internationale du genre par l’intermédiaire de laquelle nous pouvons faire cela, alors la participation de l’ACMS à titre de chef de file mondial de l’enseignement du surf des neiges et de la formation des moniteurs est importante non seulement pour notre association, mais également pour la communauté internationale du surf des neiges dans son ensemble.
DÉVELOPPEMENT DE PROGRAMMES Constater qu’un autre pays fait des choses similaires à ce que nous faisons et connaît du succès confirme que les décisions que nous avons prises et les objectifs et plans que nous avons fixés sont les bons. Entendre qu’un autre pays rencontre les mêmes problèmes et défis, puis voir la façon dont il gère ces derniers aide à guider l’ACMS dans son approche d’après le niveau de réussite de ce pays. Trouver de nouvelles idées ou différentes façons d’expliquer des concepts familiers ou novateurs favorise la formation de notre « cellule de réflexion » pour trouver de nouvelles et différentes façons d’améliorer nos techniques, modèles d’enseignement et stages des moniteurs. Peu importe la manière dont cela se produit, il existe simplement une foule d’occasions (dont il est plus facile pour nous de bénéficier si un plus grand nombre d’entre nous sont présents ici) pour nous de valider ce que nous faisons déjà, d’aider l’industrie dans son ensemble et de favoriser le développement de nos propres programmes. 28
PAUL HOWARD
CONSTATER QU’UN AUTRE PAYS FAIT DES
CHOSES SIMILAIRES À CE QUE NOUS FAISONS ET CONNAÎT DU SUCCÈS CONFIRME QUE LES DÉCISIONS QUE NOUS AVONS PRISES ET LES OBJECTIFS ET PLANS QUE NOUS AVONS FIXÉS SONT LES BONS.
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Nous souhaitons remercier chaleureusement Warren Jobbit de l’AMSC, notre chef de délégation. Warren a favorisé la création d’une atmosphère positive qui a permis à l’ACMS, à l’ACMSN et à l’AMSC de travailler ensemble en tant qu’Équipe Canada au congrès Interski 2015.
MERCI, Warren!
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#INTERSHRED
Me ssa ges des me mb res de l’é qu ipe ... SIMON HOLDEN
« Pour moi, le congrès Interski est une occasion essentielle de représenter le Canada sur la scène mondiale. Pour nous assurer que nous n’agissons pas de manière isolée, que nous n’élaborons pas des méthodologies techniques et pédagogiques sans nous comparer à nos pairs des autres pays. Nos organisations sœurs à travers le monde comptent de nombreux esprits créateurs et agir sans bénéficier de ces fabuleuses ressources nous rend vulnérable au fait de ne pas offrir le meilleur produit possible à nos membres, aux élèves auxquels nous enseignons et aux stations que nous appuyons. De plus, en raison de la situation assez unique au Canada, nos organisations des sports de glisse n’étant pas unies sous une même organisation, il s’agit aussi d’une occasion importante de faciliter la compréhension et la collaboration entre nos différents organismes dirigeants. »
LUC BÉLANGER
« Pour moi, le congrès Interski st la chance unique de représenter mon pays sur la scène internationale; il s’agit et il s’agira toujours d’un honneur de porter notre drapeau. Je retire de cette expérience une passion accrue pour la profession de moniteur de surf des neiges. Côtoyer la crème mondiale et se nourrir de son enthousiasme était une véritable occasion pour l’ACMS de avoir où nous en sommes” et les buts que nous devons nous fixer pour aller de l’avant; rien n’est comparable à la participation aux ateliers et aux discussions spontanées sur le télésiège. Le congrès Interski est un événement axé sur le ski alpin (il a été créé par les adeptes de ce sport…), mais avec chaque congrès et à mesure que nos sport et profession gagnent en maturité, nous observons une progression positive du statut du surf des neiges au sein de l’organisation du congrès Interski. Je crois que le sport du surf des neiges figure en bonne place au Canada présentement et chaque membre de l’ACMS a joué un rôle dans l’atteinte de sa position actuelle… au premier plan de l’enseignement du surf des neiges. »
PAUL HOWARD « Le congrès Interski s’est avéré une expérience très enrichissante pour tous les
membres du CTÉ de l’ACMS. Pour moi, le plus intéressant a été de voir la réaction de l’équipe aux activités de cette semaine, présentant des ateliers et participant à d’autres, assistant à des conférences et rencontrant de nombreuses personnes d’expérience aux vues similaires. Les discussions et les échanges d’idées et de méthodologies ont apporté à l’équipe de l’ACMS d’excellentes nouvelles idées pour aller de l’avant, mais aussi un point de référence très précieux en ce qui a trait à l’évaluation de nos progrès et de notre position par rapport aux autres grands programmes de formation. De façon similaire, côtoyer nos amis et collègues de l’AMSC et de l’ACMSN pendant le voyage a offert une occasion unique à l’ACMS de travailler en plus étroite collaboration avec nos homologues canadiens. Il était vraiment génial de voir tout le monde s’entendre aussi bien, le respect mutuel de chacun à l’égard des styles et forces des autres, non seulement au sein de chaque organisation, mais aussi entre les différentes disciplines du ski, du surf des neiges et du ski nordique. »
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MELLEN GORMAN
« Le congrès Interski est une institution très respectée parmi les nations représentant le ski et en Argentine, nous avons eu l’impression que les nations représentant le surf des neiges étaient aussi professionnelles et aussi bien préparées que leurs homologues sur deux planches : présentant fièrement le matériel dans le cadre d’ateliers à l’intérieur et sur la neige. Les camps d’entraînement menant au congrès Interski ont également permis aux membres du CTÉ de discuter à l’interne de l’état de nos modèles d’enseignement, d’entraînement et de certification. L’occasion unique pour tous les membres du CTÉ de passer du temps ensemble sur les pentes a alimenté le processus de réflexion pour nous donner l’assurance que, en effet, nous avions un message cohérent à présenter sur la scène mondiale au congrès Interski. Du point de vue des femmes dans les sports de glisse, nous avons eu d’excellentes occasions de réseauter avec le petit nombre de femmes menant les efforts au sein des disciplines du surf des neiges, du ski alpin et du ski nordique. J’ai pu partager de l’information de manière formelle et informelle, tant pendant le congrès que par la suite par voie électronique. J’ai quitté l’Argentine plus confiante que jamais à l’égard du matériel que nous développons pour le nouveau guide, avec le sentiment que l’ACMS est à l’avant-garde des programmes dans ce domaine. »
JOHN SMITS
« C’était un honneur de faire partie de cette incroyable équipe de skieurs et planchistes représentant le Canada au congrès Interski. L’amour de la glisse sur neige et de l’enseignement est ce qui nous unis tous autour du globe. Le groupe diversifié de moniteurs passionnés réunis pour partager des connaissances et du bon temps m’a laissé avec un sentiment d’enthousiasme pour l’avenir de notre industrie. »
ALEX BURR « Le congrès Interski est une rencontre des esprits. Une chance tous les quatre ans
pour les pays bénis par la neige de parler métier et d’essayer d’améliorer leurs réalités communes. La participation de l’ACMS est essentielle pour nos objectifs à long terme de croissance de la profession de moniteur de surf des neiges au Canada et le maintien de nos méthodes itératives progressives relativement à nos approches techniques et pédagogiques. Les fruits de ce travail peuvent être observés par le nombre grandissant d’occasions de stages à l’étranger partout dans le monde et le nombre d’étrangers venant au Canada pour participer à nos stages. Tant les gens du pays, les personnes de passage que les touristes récoltent les avantages d’être en contact avec des moniteurs enthousiastes et compétents. Comme le thème du congrès Interski était la « conservation », en rétrospective nous devrions essayer de l’appliquer non seulement aux deuxièmes ou troisièmes leçons classiques offertes aux débutants sur la pente qui leur est réservée, mais également à nos moniteurs ainsi qu’au personnel des boutiques de location et des stations. La conservation d’ambassadeurs de notre sport expérimentés et passionnés sera une composante élémentaire essentielle de notre croissance future. La promotion de l’activité physique hivernale extérieure par le surf des neiges récréatif est ce que nous faisons et cela devient de plus en 35 plus facile grâce en partie à notre participation constante au congrès Interski. »
FOURNISSEUR DE L’UNIFORME :
© 2016 Association canadienne des moniteurs de surf des neiges www.casi-acms.com Création et mise en page
fadesign.ca
Jeff Chandler Auteurs des photographies et articles Luc Bélanger Mellen Gorman Paul Howard Simon Holden John Smits Jeff Chandler Alexandre Burr
MERCI AUX GÉNÉREUX COMMANDITAIRES DE NOTRE ÉQUIPE…