Bocage des villes, bocage des champs
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Sommaire Introduction...............................................................................5 1. L’évolution des paysages......................................................7 Le génie du bocage.....................................................................................15 Le progrès technique.................................................................................21 Des techniques inspirantes pour l’avenir..........................................27 Nouvelles façons d’habiter, nouveaux modes de vie..................33 Mon jardin contribue à la trame verte et bleue.............................39 2. Raconte-moi ton paysage....................................................43 Le paysage lu par les paysagistes.........................................................46 Le paysage vu par les enfants................................................................64
Ce catalogue est issu de l’exposition « Bocage des villes, bocage des champs » créée en 2018. Un travail collaboratif a été mené entre l’Union Régionale des CAUE des Pays de la Loire, le Centre Beautour et le CAUE de la Vendée, dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt : « trame verte et bleue : de la planification régionale à la construction d’une stratégie territoriale », lancé par la Fédération Nationale des CAUE. Cette initiative nationale est menée en partenariat avec l’Association des Régions de France et le ministère de la transition écologique et solidaire, la DREAL Pays de la Loire.
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Bocage des villes, bocage des champs Comprendre l’évolution du bocage.
L’exposition, destinée au grand public, comprend deux parties qui peuvent vivre de façon autonome :
Avec ce catalogue nous vous proposons de découvrir l’exposition « Bocage des villes, bocage des champs » conçue par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) de la Vendée et le Centre Beautour.
Une première partie sur une approche de la trame verte et bleue au travers de l’évolution des paysages. Pour aborder cette thématique, le chêne commun nommé « Quercus » traverse le temps et les paysages, du bocage au bourg. Il guide le visiteur afin qu’il découvre l’importance des continuités écologiques, imbriquant le végétal et l’eau, utiles pour tous les êtres vivants. Deux niveaux de lecture ont été choisis pour diffuser le propos. > Le chêne Quercus s’adresse aux enfants et parle de son histoire. > Les adultes pourront compléter ces informations de données diverses telles que : — l’évolution des paysages, — le génie du bocage, — l e progrès technique qui nous a déconnecté de la nature, — les techniques inspirantes pour l’avenir, — l es nouvelles façons d’habiter et les nouveaux modes de vie, — le jardin source de biodiversité.
Cette exposition montre des paysages quotidiens, mais comment peut-on les définir ? L’attention s’éveille devant un paysage nouveau ou exceptionnel, mais pourquoi s’intéresser à un paysage ordinaire ? À cela, plusieurs raisons : — le paysage est notre cadre de vie et bien souvent celui de nos activités. Il influence, sans que l’on prenne garde, notre humeur, notre comportement, nos façons d’être et de faire ; — il nous fournit des informations concrètes et directes sur le climat, sur le vivant qui nous entoure, sur les formes du relief mais aussi sur ce que font les hommes dans ce territoire ; — il change en permanence, mais nous sommes intimement liés à lui. Enfin, le paysage devient un véritable moyen d’échange et de dialogue entre acteurs locaux. Il s’avère être un outil pertinent pour élaborer des projets de développement territorial, des projets d’aménagement et d’environnement.
Une deuxième partie sur une lecture du paysage de bocage mêlant le regard d’enfants et celui de paysagistes, au total 16 panneaux. Les 8 premiers panneaux sont composés de la même manière. Ce sont 8 planches avec une photographie d’ambiance et un croquis légendé donnant les explications et les mots clefs de vocabulaire d’une lecture de paysage réalisée par les paysagistes du CAUE. Les 8 panneaux suivant sont des photos, celles issues d’un travail pédagogique, initié dès septembre 2017 par le CAUE 85, dans le cadre de l’action « Regards sur mon paysage ». Les clichés prolongent le regard de l’enfant, ils sont complétés par la lecture des paysages par le paysagiste. Cette action de sensibilisation au paysage, destinée aux écoles primaires, a mobilisé une centaine d’élèves de 4 classes de CM1-CM2 la Roche-sur-Yon Agglomération sur les communes de La Ferrière, Les Rives de L’Yon, La Roche-surYon et Venansault. Cette aventure a permis aux enfants de photographier leur paysage quotidien avec pour finalité la création d’un parcours de découverte des traces du bocage sur leur commune.
Introduction / 5
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1. L’évolution des paysages
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Médiation par le paysage Dans les pages suivantes, nous aborderons la question de la biodiversité sur nos territoires en nous appuyant sur une approche paysagère.
« Construire, c’est collaborer avec la terre : c’est mettre une marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais. »
Marguerite Yourcenar
Le paysage nous permet, sans être un expert, de nous rendre compte de l’évolution de la nature. Que l’on soit élu, entrepreneur, habitant, touriste, naturaliste, passionné, nous sommes tous concernés par le paysage qui constitue notre cadre de vie quotidien. Quelles que soient nos actions, nous avons la possibilité d’agir positivement sur son évolution.
Paysage rural, ici s’entremêlent le territoire de l’agriculture, de l’habitant, du promeneur et leurs visions singulières…
8 / L’évolution des paysages
Symbolique du chêne Le chêne est l’arbre symbolique et sacré dans de nombreuses cultures. Ce chêne patrimonial est implanté depuis plus de 300 ans dans un parc privé.
Ce chêne, au port majestueux présent depuis plusieurs siècles, valorise actuellement un parc public.
Les Grecs et les Celtes vénéraient cet arbre comme véritable temple vivant, entre ciel et terre, où les voix des nymphes et des dieux s’exprimaient. Lieu d’oracle, il était l’un des sept arbres sacrés du bosquet des druides. Au XIIIe siècle, le roi Saint Louis, rendait justice dans la forêt de Vincennes en s’adossant à un chêne pour écouter sa sagesse. À travers les siècles, le chêne fut adulé pour sa force généreuse, sa solidité, ses vertus médicinales et nourricières. Jadis, lors des disettes, les glands servaient de nourriture pour le bétail.
« Je suis Quercus, le chêne commun, issu d’une grande lignée de chênes qui a toujours vécu en France. Mes ancêtres ont croisé les druides qui ont vénéré notre famille en y cueillant le gui soit-disant magique. Je vais vous accompagner au fil de cette exposition pour comprendre l’évolution de votre paysage quotidien. »
L’évolution des paysages / 9
10 / L’évolution des paysages
Paysages patchworks, paysages pleins de vie La diversité des paysages favorise des milieux variés, propices à l’expression du vivant. La biodiversité, mot composé des mots « bio » (du grec bios : vie) et « diversité » est la diversité de la vie sur Terre. C’est l’ensemble des êtres vivants, micro-organismes, plantes, champignons ou animaux. Ce sont aussi les interactions qui les relient entre eux et avec le milieu où ils vivent. Nous, les êtres humains, faisons partie des êtres vivants et nous interagissons dans le temps et dans l’espace avec les autres composantes de la biodiversité.
« La biodiversité est l’assurance vie de l’humanité » Jean-Marie PELT
Une mare, à côté d’une prairie humide et d’une haie champêtre, constitue une succession de milieux naturels. Cela crée les conditions de vie de nombreuses espèces. On y rencontre : rainettes, iris d’eau, libellules, criquets, joncs, mulots, mésanges bleues,…
Libellule posée sur un jonc.
« Dans la petite mare d’à côté, j’entends les grenouilles chanter… »
Mare pédagogique d’une coulée verte communale.
À gauche, prairies, haies, bois, mares et fossés tissent à l’échelle d’un vaste territoire, un canevas de chemins pour les êtres vivants.
L’évolution des paysages / 11
Trame Verte et Bleue, se connecter à la nature Cette trame assure la préservation de la biodiversité. Le paysage qui nous entoure est formé d’une multitude de milieux, plus ou moins naturels comme les prairies, les boisements, les jardins, les rivières, les mares, les fossés… Ces milieux, reliés les uns aux autres, forment un réseau appelé la trame verte et bleue. Les insectes, les oiseaux, les mammifères ont tous besoin de se nourrir, se reposer, se reproduire, donc se déplacer sur de plus ou moins grandes distances. Pour cela ils empruntent la trame verte et bleue.
La continuité écologique peut être assurée par différents type de corridors. ∞ Réservoirs de biodiversité (1,2,3 et 4) Milieux naturels à l’intérieur desquels la biodiversité est la plus riche. Les êtres vivants peuvent y effectuer tout ou partie de leur cycle de vie.
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∞C orridor de type linéaire 1
Les espèces sauvages se déplacent entre les réservoirs à l’intérieur d’une bande étroite (ex. : haie, fossé, rivière…).
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∞ Corridor de type paysager Les espèces sauvages se déplacent à l’intérieur d’une large bande (ex. : ensemble de prairies, bois, fleuve, etc.).
∞ Matrice paysagère Espace agricole et urbain (champs, villages, villes).
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∞ Corridor en « pas japonais » Les espèces sauvages passent d’un réservoir à l’autre par franchissements successifs (ex. : mares, jardins…).
« Je suis sur le chemin des tritons et des grenouilles. Ils se reposent sous mes branches tombées au sol avant d’aller à la mare. Dans mon tronc creux, vient s’abriter une chouette… » 12 / L’évolution des paysages
Les rivières participent à la trame bleue. Elles sont reliées aux arbres, arbustes et herbes des berges, tissus de la trame verte.
Paysage ordinaire, biodiversité extraordinaire Les amphibiens sont des indicateurs privilégiés de la trame verte et la trame bleue car ils utilisent à la fois les milieux terrestres et aquatiques. Le déclin des crapauds, grenouilles et autres salamandres est souvent un signal d’alarme à prendre au sérieux. Le triton, animal protégé comme tous les amphibiens, est très vulnérable aux accrocs de la trame verte et bleue. Il circule dans la trame verte forestière. Au printemps, le triton adulte se reproduit dans les mares. Le reste de l’année, il vit sur la terre ferme dans les prairies et les petits bois. En hiver, il se cache dans la terre, les tas de pierres ou de branches.
Pendant la période de reproduction 580 tritons adultes se sont succédés dans une mare de Rives de l’Yon !
Chaque année, il peut parcourir plusieurs centaines de mètres autour de la mare où il s’est reproduit. Sa survie dépend de la qualité du maillage bocager.
« Regardez bien sous mes branches tombées ou dans mes racines, un triton marbré est peut-être en train d’hiverner. »
Triton marbré adulte.
L’évolution des paysages / 13
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Le gĂŠnie du bocage
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L’essartage de la forêt primaire Dès le XIIe siècle, les grandes forêts furent défrichées, essartées, pour construire villages et châteaux dans les clairières. Ces espaces, une fois ouverts ont permis la création de prairies pâturées pour l’élevage et des zones de cultures pour nourrir la population dont le nombre augmentait fortement. En coupant les bois de chênes, les essarteurs médiévaux fabriquaient des poutres pour les charpentiers mais aussi des planches, des fagots et aussi du charbon de bois. Dans les sous-bois, les paysans avaient l’autorisation d’emmener leurs porcs pour y manger les glands tombés à terre. Ce droit médiéval appelé « glandée » était une pratique agricole écologique.
Dans leur toponymie, de nombreux bourgs aujourd’hui gardent en mémoire l’évolution de ces bois défrichés :
« Les Essarts, L’Essart, les Essards, l’Essert, Lessard, Leyssard, Issards, Essartiers… »
« Vaillant, robuste, je fais partie du paysage de la France depuis fort longtemps. Mes ancêtres recouvraient la Gaule sous forme de boisements. Puis, au fil du temps, nous nous sommes retrouvés progressivement sous forme de haies dans le bocage. »
À gauche, des parcelles bocagères sont insérées dans la forêt domaniale de Mervent.
Le génie du bocage / 17
Mise en place du bocage Nos bocages sont perçus comme « millénaires ». Rappelons qu’ils n’ont cessé d’évoluer et que la plupart des haies de nos paysages ont moins de 150 ans. Le bocage a fait son apparition depuis plus de 1 000 ans, issu de l’essartage des forêts spontanées. Les parcelles entourées de haies étaient de tailles et de formes diverses. Certaines, très petites, faisaient moins d’un demi-hectare. Les haies assuraient à l’époque un complément de fourrage et d’alimentation grâce aux petits fruits. Le bois de chauffage, de construction et de fabrication des outils était fourni par l’entretien des haies. Aujourd’hui, le bocage préservé est celui de la fin du XIXe siècle.
Le bocage ne se réduit pas qu’à la haie : il est constitué d’un ensemble de prairies et de cultures diverses, de petits boisements, de réseaux de cours d’eau et de mares et bien sûr de haies accompagnées ou pas de talus et de fossés. Parfois subsistent quelques landes.
Parcours d’une rivière dans le bocage, les arbres poussant le long du cours d’eau constituent la ripisylve.
« Nous, les arbres, servons à tout : meubles, parasol, brise-vent, fourrage, charpente… »
18 / Le génie du bocage
Le bocage est un paysage façonné par l’homme pour l’élevage.
Le système haie-talus-fossé Lors de la création du bocage, certaines haies ont été plantées sur des talus. Le fossé à la base du talus a été créé à la force des bras. Il recueille l’eau des sols humides et participe au drainage des parcelles tout en irriguant les haies. Le système haie-talus-fossé améliore les conditions de pratique de l’agriculture : il limite l’érosion, protège du vent, régule les apports en eau, contient le bétail…
Le bocage constitue un élément essentiel du patrimoine rural paysager de l’ouest de la France et couvre les trois quarts de la région des Pays de la Loire.
Le système haie-talus-fossé est une réponse adaptée aux contraintes du terrain.
Une haie fonctionnelle pour l’agriculture est un précieux milieu de vie pour la faune et la flore. Elle se compose de plusieurs étages : Les arbres, Les arbustes et buissons en particulier épineux, Les plantes grimpantes, Les herbes. Ainsi, les ronces, le lierre, l’aubépine et le prunellier ont un rôle primordial pour la vie de la haie (abris pour la nidification, nourriture suivant les saisons, liant entre les différents éléments…).
« Ils étaient ingénieux ces paysans. L’hiver, je suis bien au sec sur mon talus, et l’été je suis ravitaillé en eau à domicile ! » Ce maillage, composé de végétaux indigènes d’essences et de hauteurs variées, constitue un habitat privilégié pour la flore et la faune locale.
Le génie du bocage / 19
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Le progrès technique
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Paysage rural et mécanisation Après la seconde guerre mondiale, la nécessité de produire pour nourrir la population a transformé le paysage. Le progrès technique nous a déconnecté de la nature. Des engins agricoles de plus en plus puissants sont arrivés. Les arbres et les haies ont été arrachés. Un nouveau parcellaire rectiligne a été dessiné pour permettre le développement des cultures au détriment des prairies d’élevage. La conséquence de cette mécanisation a provoqué un bouleversement et un appauvrissement de la flore et la faune locale.
La surface des prairies divisée par 2 en 30 ans En Pays de Loire, Surface Toujours en Herbe (STH) en milliers d’hectares (source Agreste) entre 1970 et 2003 : 1400
1212
1200 1000
849
800
614
600 400 200 0
1970
« Les engins, avec leurs fumées, ont remplacé les vaches et les moutons dans nos prés. Mes frères ont été arrachés lors du remembrement ! »
La taille des parcelles s’est adaptée aux nouveaux gabarits des tracteurs de plus en plus puissants.
22 / Le progrès technique
1988
2003
Paysage grignoté En s’étalant sur la campagne, la ville détruit les sols cultivés : c’est l’artificialisation. Ce phénomène tend à fermer le paysage et met en danger l’identité de l’habitat et le devenir de l’agriculture. Cette occupation du sol a un fort impact sur la perméabilité des sols. L’artificialisation mène : la diminution des surfaces végétales à et d’infiltration naturelle, la destruction et raréfaction de surfaces humides à qui jouaient un rôle hydraulique, u busage et à la modification des réseaux débouchant sur les rivières a et à l’altération de la qualité de ces dernières.
Quelques chiffres en Pays de la Loire En trente ans, les surfaces agricoles de la région Pays de la Loire ont régressé de 210 000 ha au profit, avant tout, de l’artificialisation. Les surfaces artificialisées ont pratiquement doublé pour désormais occuper 11,5 % du territoire régional contre une valeur de 9,1 % pour l’ensemble du territoire métropolitain. Par comparaison, les espaces boisés occupent 11 %, les surfaces en eau 1,8 % et les surfaces agricoles 69 % en 2012 (75 % en 1982). (source : http://draaf.pays-delaloire.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/ Agreste_2014_09_Teruti_cle099cde.pdf)
« Le lotissement a poussé dans mon pré, je ne vois plus de vaches mais des maisons ! »
Un lotissement grignotte les terrains agricoles.
Le progrès technique / 23
Paysage de la mobilité Le « tout voiture » a bouleversé le paysage. Au XXe siècle, l’essor des voies de communication, autoroutes, quatre voies, déviations a permis un désenclavement du territoire tout en provoquant un étalement urbain. De nombreux lotissements se sont développés autour des cœurs de bourg, grignotant les champs et les prés du bocage. Le maillage de haies, plus ou moins conservé, se retrouve enclavé au cœur de nouveaux quartiers.
Aujourd’hui, en territoire rural, 70 % des déplacements se font en voiture. (Sources Cerema)
Voie ferrée, contournante, zones d’activités et lotissements enserrent le centre-bourg. La continuité du maillage bocager est rompue.
« Au départ, on a voulu me préserver. Mais les travaux de chantier ont abimé mes racines. Je ne sais pas combien de temps je vais encore vivre. » 24 / Le progrès technique
Un bocage qui s’effiloche Destruction d’habitats, rupture de corridors écologiques, pollutions diverses sont autant de menaces dans un bocage fragmenté par les aménagements. Les modes d’habiter, de produire, de se déplacer ont évolué et entraîné la fragmentation des paysages. De plus, nos modes de vie exercent une pression sur le bocage et sont une menace pour la biodiversité : la fréquentation des routes tue de nombreux animaux ; l ’utilisation massive des engins agricoles et des produits phytosanitaires nuit à la qualité des sols ;
De 1989 à 2015 les effectifs d’oiseaux de milieux agricoles ont diminués de 32 %
l ’aseptisation des jardins et l’imperméabilisation des sols dans les quartiers d’habitations appauvrissent la faune et la flore ; l ’étalement urbain consomme des terres agricoles et naturelles.
Les routes doivent être plantées d’arbres et accompagnées de passages à faune comme les crapauducs pour favoriser la biodiversité.
« Je transforme vos gaz d’échappements en oxygène. Plantez-moi au lieu de m’abattre ! »
Le progrès technique / 25
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Des techniques inspirantes pour l’avenir
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Tradition revisitée, Trame verte Les gestes anciens inspirent de nouveaux modes d’entretien du patrimoine végétal. Qu’est-ce que le plessage ? Avant l’apparition de la clôture électrique, cette pratique agricole ancienne très utilisée par les éleveurs, permettait de créer des barrières vivantes en tressant des haies champêtres. La technique, toujours actuelle, consiste à entailler des jeunes rameaux pour les plier et les entrelacer autour de piquets plantés à intervalles réguliers.
Aujourd’hui, les techniques anciennes de gestion du végétal sont réinterprétées. Dans nos bourgs, le plessage de haies et le tressage de l’osier font leur apparition. Les arbres têtards (étêtés tous les 7 à 10 ans), sont entretenus pour limiter le développement des branches sur les propriétés privées. Dans les champs, l’association culture et boisement, appelée agroforesterie améliore la productivité. Dans le bocage, l’utilisation des haies comme source d’énergie se développe pour alimenter des chaudières individuelles et collectives.
Les copeaux de bois sont utilisés pour le paillage des végétaux.
L’agroforesterie consiste à planter des arbres de bois d’œuvre ou de fruitiers au sein de cultures.
Le plessage permet de créer des barrières végétales vivantes.
« Dans les bourgs, mes jeunes frères plessés sont très tendance.»
Des saules vivants tressés créent une aire de jeux originale.
28 / Des techniques inspirantes pour l’avenir
Tradition revisitée, Trame bleue La diversité des milieux humides nous rend de nombreux services ! Dans les zones d’activités, les nouveaux quartiers, et dans les bourgs, l’utilisation des fonctions de la trame bleue évite d’importants travaux d’infrastructures : les fossés plantés et les mares épurent et régulent l’eau ; l es boisements le long des cours d’eau, appelés ripisylves, sont épurateurs grâce aux racines des arbres. Leur ombrage maintient à bonne température l’eau des rivières et limite une trop forte activité biologique ; les roselières fixent les phosphates et les nitrates ; l es prairies humides filtrent l’eau, absorbent les éléments nutritifs, retiennent le phosphore et les sédiments.
Cette réserve incendie accueille la biodiversité grâce à la végétation spontanée qui l’a colonisée.
Cette mare, créée pour gérer les eaux pluviales d’une zone d’activités, est un abri pour les amphibiens. Dans une zone d’activités, la noue permet à l’eau de s’infiltrer sur place.
« Bonne idée tous ces aménagements pour faire arriver l’eau vers mes racines ! Mais attention, pas trop près de moi les travaux ! » Dans un nouveau quartier, la noue accueille la flore locale et favorise le déplacement des amphibiens.
Des techniques inspirantes pour l’avenir / 29
30 / Des techniques inspirantes pour l’avenir
Des espaces communaux pour tous La gestion différenciée est un mode de gestion durable des espaces verts, qui favorise une diversité des milieux.
Une prairie naturelle, gérée de façon extensive, favorise la floraison de plantes locales attirant de nombreux insectes.
Les prairies fauchées par les services techniques ou par des agriculteurs nécessitent une campagne d’informations auprès des habitants pour comprendre l’évolution de cette gestion durable.
La gestion différenciée permet un entretien des espaces verts adapté aux particularités de chaque site communal. Ce mode de gestion, sans pesticide, réinvente le métier de jardinier. En adoptant des méthodes durables, les techniciens aiguisent leur sens de l’observation pour respecter la faune et la flore locale. La création de milieux variés favorise ainsi « la biodiversité ordinaire » tout en offrant un cadre de vie de qualité pour tous les êtres vivants. Les préoccupations liées à l’environnement, dont la préservation de l’eau sous toutes ses formes, la conservation des haies et des arbres, la connexion des trames vertes et bleues, sont intégrées dans la gestion des espaces verts.
La gestion des pieds de murs par la colonisation spontanée de plantes locales offre une alternative de gestion sans pesticide.
Dans les bourgs, la prise en compte du développement durable initiée par les jardiniers communaux, incite les habitants à mieux respecter la nature.
À gauche, l’écopâturage est un mode de gestion écologique adopté par de nombreuses communes pour l’entretien des espaces verts.
« Je vous offre mon ombre en été. Si vous prenez soin de moi, je prendrai soin de vous et de vos descendants… »
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Nouvelles façons d’habiter, nouveaux modes de vie
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Nouvelles façons d’habiter, évolution des quartiers Un nouvel urbanisme prend en compte la trame verte et bleue. Renouvellement urbain De nouvelles formes bâties apparaissent : – des lots libres avec des maisons de plain-pied, – des locatifs à étage, – du bâti intermédiaire. Cette diversité d’habitats permet d’accueillir des personnes âgées au rez-dechaussée et des jeunes couples à l’étage. Cette mixité sociale et intergénérationnelle favorise les échanges, en allant chercher le courrier ou en garant sa voiture sur des parkings communs.
Ce quartier périphérique respecte la trame des étiers. Une piste cyclable parallèle permet de relier le centre-bourg en toute sécurité.
Depuis quelques années, les nouvelles lois de planification urbaine incitent les élus à limiter la consommation des terres cultivées pour construire des nouveaux quartiers plus denses. La trame verte et bleue devient un espace public, lieu de promenade, de détente pour le jogging ou pour les balades à vélos, lieu de partage autour de jardins potagers collectifs. Des sentes douces cyclables et piétonnes ombragées, associées à des cours d’eau valorisés, offrent un cadre de vie de qualité aux habitants. Cette reconnexion à la nature en ville permet aussi le maintien d’habitats variés pour la faune et la flore locale. Ce réseau efficace de corridors écologiques favorise le bien-être de tous.
« J’aime bien les écoquartiers. J’y trouve ma place en favorisant le bien-être des habitants ! »
Un nouveau quartier en cœur de bourg allie la restauration du bâti ancien et la création de maisons mitoyennes.
34 / Nouvelles façons d’habiter, nouveaux modes de vie
Une nouvelle façon de concevoir les quartiers La consommation du foncier doit se faire avec raison. Une meilleure conception des quartiers d’habitations doit intégrer : – la toponymie, – la topographie, – l’ensoleillement, le vent, – la présence de l’eau, – la végétation existante, – les vues, – les usages des futurs habitants (déplacements, loisirs, lieux de rencontres…).
Les jardins familiaux sont implantés à proximité d’un nouveau quartier d’habitation..
Tous les espaces ont une ou plusieurs fonctions et profitent pleinement aux habitants. Pour les constructeurs, le plus difficile est de trouver un compromis entre la voiture (circulation, stationnement) et les espaces publics de qualité pouvant accorder une juste place à la nature, et aux relations entre les familles. On peut construire des parcelles plus étroites et proposer des démarches intégrant davantage l’environnement. Pour concevoir dans sa globalité un nouveau quartier, des compétences en architecture, en urbanisme, en paysage, en voirie et réseaux sont nécessaires avec un pilotage fin des élus et des services. Cette conception repose sur un diagnostic environnemental, le plus précis possible, permettant d’optimiser les qualités du site.
« Ne construisez pas les maisons sans réfléchir. Faites de vrais projets de quartiers ! »
La densification d’un quartier est compatible avec la présence de la nature.
Nouvelles façons d’habiter, nouveaux modes de vie / 35
le tissage d’une trame sociale « Vivre durable » est une des grandes préoccupations du XXIe siècle.
Les pratiques traditionnelles, propres au monde rural, sont en cours de réappropriation par notre société avide de nature !
En plein cœur de bourg, un chemin ombragé relie les quartiers d’habitations aux commerces.
Le réchauffement climatique, la pénurie d’eau, la perte de la biodiversité dépendent aussi de nos comportements individuels. L’autonomie, la durabilité, le lien à la nature et au terroir sont redevenus des préoccupations majeures. Conscients de nos responsabilités, nos comportements évoluent. Les nouvelles générations, en quête de lien social et de communautés, réinvestissent l’extérieur pour des évènements privés (apéritifs, piqueniques, grillades). Les collectivités sont sollicitées également pour mettre à disposition des terrains pour concevoir des jardins partagés ou des vergers collectifs, lieux d’échanges sur les différentes pratiques de jardinage. À droite, ce parc public arboré offre un lieu de détente et de rencontres intergénérationnelles.
« Il y a 100 ans aussi les habitants trinquaient sous mes branches ! »
36 / Nouvelles façons d’habiter, nouveaux modes de vie
Nouvelles façons d’habiter, nouveaux modes de vie / 37
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Mon jardin contribue Ă la trame verte et bleue
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Le hérisson et les jardins Pour comprendre l’utilité de votre jardin à l’échelle du quartier, il faut connaître la vie du hérisson !
Le hérisson d’Europe s’apparente à une espèce « parapluie ». Sa simple présence garantit celle de nombreuses autres espèces. Il représente ainsi un témoin essentiel de la biodiversité urbaine.
Cette clôture perméable, accompagnée de végétaux herbacés, favorise le déplacement du hérisson.
Ce petit mammifère discret, emblématique des jardins sans pesticides, se déplace surtout la nuit. Son comportement s’est adapté aux pratiques urbaines et humaines. Il est considéré comme l’ami du jardinier en raison de son régime alimentaire : limaces, chenilles, escargots, coléoptères… Le hérisson évolue dans nos zones résidentielles en passant de jardin en jardin. Il est donc essentiel de réaliser des endroits stratégiques de repos (tas de bois), des passages dans les clôtures pour lui permettre de circuler librement sans compromettre sa recherche de nourriture. Chaque nuit, le hérisson peut parcourir jusqu’à 3 km. C’est pourquoi, il faut veiller à préserver la continuité des corridors écologiques. La plantation ou le maintien d’une haie champêtre, en limite de jardin avec un choix d’essences locales, facilite les déplacements de ce petit mammifère très utile.
« Vous voulez élaguer mes branches ? Faites-en un tas, le hérisson l’aménagera en nid douillet pour y passer l’hiver. » Ce jardin ouvert se connecte à la forêt.
40 / Mon jardin contribue à la trame verte et bleue
Mon jardin plein de vie Le jardinier participe au bien-être de la société. Le jardinier devient le garant de la biodiversité. Par son sens de l’observation, le jardinier sait distinguer les plantes indésirables et conserve les plantes utiles pour attirer les insectes pollinisateurs. A lui de préserver des zones comme les bandes enherbées ou les jachères dans lesquelles la biodiversité ordinaire trouvera refuge : insectes, amphibiens, petits mammifères… La connaissance du sol, le choix de variétés locales et la non utilisation de produits phytosanitaires sont garants d’une culture durable. Le choix d’arbres et d’arbustes laissés en port libre, le maintien des fleurs sauvages pour les insectes, le paillage systématique des massifs, optimisent le temps disponible du jardinier tout en favorisant la biodiversité ordinaire.
Le jardinage peut même avoir des vertus thérapeutiques ! Ces jardins sont conçus spécifiquement pour servir d’ateliers pratiques pour des personnes en situation de handicap, physique ou mental.
Un jardin thérapeutique ouvert sur l’espace public.
La larve de coccinelle, dévoreuse de pucerons, est un auxiliaire précieux pour le potager.
Le jardinier conserve la mémoire du vivant. Grâce à une approche simple, qui fait appel à l’observation, à la mémoire et aux savoir-faire locaux, le jardinage est une activité abordable pour tous. Les jardiniers aiment partager leurs expériences. C’est l’occasion de s’entraider et d’échanger des astuces avec ses voisins comme la taille des arbres en têtard, le plessage, la greffe, ou la reconnaissance des plantes sauvages. Le jardinage maintient en forme, respecte les saisons et nous reconnecte aux cycles du vivant pour notre bien-être.
Un potager paillé où sont associés légumes anciens et fleurs attirant les insectes.
« Mes feuilles mortes peuvent être très utiles pour un paillage du jardin en hiver. »
Mon jardin contribue à la trame verte et bleue / 41
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2. Raconte-moi ton paysage
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44 / Raconte-moi ton paysage
Bocage des villes, bocage des champs Raconte-moi ton paysage. Les enfants de quatre écoles de l’agglomération de la Roche-sur-Yon partagent les espaces qu’ils aiment autour de chez eux. Accompagnés par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme, et de l’Environnement de la Vendée (CAUE 85), ils ont appris à comprendre leur paysage. À travers leur regard, nous découvrons les milieux dans lesquels nous vivons. Apprendre à regarder, connaître la composition de notre cadre de vie grâce au regard des enfants est un des objectifs de cette exposition. Le second est de prendre soin de ce paysage : que l’on soit un élu à l’échelle de sa commune, ou un particulier à l’échelle de son jardin. Au fil de l’exposition, le bocage est l’objet de tous les regards. Son organisation est faite de l’imbrication de prairies, haies, mares, fossés, cultures, habitats, bois… Cette composition s’appelle la trame verte et bleue. Tantôt discontinue, tantôt tissée très serrée, parfois lâche, ou même coupée par une infrastructure ou une zone urbaine dense, elle est le reflet de notre occupation du territoire.
Pourquoi utiliser l’approche paysagère ? Le paysage rassemble les traces de toutes les activités se déroulant sur un territoire. Il permet grâce à ces éléments spatiaux d’analyser les dynamiques du territoire. Ainsi, c’est un révélateur sans égal, un superbe support pour échanger. Tout le monde a la possibilité de porter le regard sur le paysage, ce n’est pas qu’une affaire de spécialistes mais l’affaire de tous. Toute action entreprise par un habitant a un impact sur le paysage, il convient d’en avoir conscience. La biodiversité est présente partout. L’activité de l’homme peut créer de nouveaux espaces sources de biodiversité, mais aussi l’uniformiser et la fragiliser. L’approche paysagère permet de faire le lien avec une biodiversité particulièrement diversifiée lorsque nous avons des paysages variés.
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Le paysage lu par les paysagistes Lire un paysage, en connaître les composantes et savoir les expliquer, n’est pas qu’une affaire de paysagiste. Pour sensibiliser les visiteurs sur le paysage du bocage, les paysagistes du CAUE de la Vendée livrent leur regard au travers de huit planches. Chacune illustre de façon succincte les éléments caractéristiques du paysage du bocage vendéen : — fermes et hameaux dispersés, — chemins creux bordés de fossés et de haies plantées sur talus, — haie bocagère entourant des prairies pour les clore, — relique de haie avec ses arbres têtards, — mare et zone humide, refuges de nombreuses espèces, abreuvoir, — cours d’eau et sa forêt rivulaire (ripisylve), — boisement et forêt des coteaux et des plateaux. Chaque planche est composée d’une photographie d’ambiance et d’un croquis légendé donnant les explications et les mots clefs de vocabulaire.
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Paysage de bocage Le maillage de haies bocagères dessine un paysage typique.
L’arbre et l’eau sont deux composantes essentielles du paysage de bocage. L’arbre y prend de multiples formes : têtard et plesse des haies bocagères autour des champs, forêt des bords de rives, bois des plateaux et des coteaux, vergers autour des habitations. L’eau se retrouve dans les mares, les étangs et les rivières.
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Mare et zone humide
Fermes et hameaux
Relique de haie
Boisement et forêt
Bourg principal
Haie bocagère et prairie
Chemins creux
Cours d’eau
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Fermes et hameaux L’omniprésence de l’eau a favorisé l’implantation d’un habitat dispersé.
Le sous-sol schisteux et granitique du bocage vendéen génère des terres lourdes et argileuses. L’eau s’écoule en surface, créant une multitude de ruisseaux et de plans d’eau. Très tôt l’homme s’y est implanté à proximité. Le bocage est ainsi caractérisé par un habitat dispersé composé de nombreuses exploitations agricoles.
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La dispersion de l’habitat permet la proximité entre l’exploitation et les terres agricoles.
L’agriculture est tournée vers la polyculture et l’élevage.
Les exploitations agricoles ponctuent le paysage.
Les haies bocagères encore présentes marquent les limites des parcelles.
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Chemins creux Ces véritables tunnels de verdure relient les villages et drainent les champs.
Dans le paysage du bocage, un réseau de chemins relie les bourgs et les hameaux, les fermes et leurs champs, les bois et les prairies. Ces chemins étroits et profonds, bordés de fossés, permettent l’écoulement de l’eau de pluie. Ils constituent des passages ombragés et cachés.
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Les arbres et les arbustes composent une haie naturelle dense.
La flore herbacée est précieuse pour la biodiversité des chemins bocagers.
Les haies plantées sur talus surplombent le chemin.
Les fossés, creusés de part et d’autre du chemin, récupèrent l’eau de pluie et évitent son inondation.
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Haie bocagère et prairie Une clôture vivante a été plantée par l’homme pour contenir le bétail.
Autour des prairies, la haie bocagère rend de nombreux services. Elle tempère les effets du climat pour le confort du bétail : ombrage, brise-vent et abri en temps de pluie. Elle apporte une nourriture diversifiée en offrant des baies, des jeunes pousses et une flore herbacée spécifique.
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Les haies, entourant le pré, abritent le troupeau des vents dominants.
Des plantes de lisière se développent au pied de la haie.
Les arbres de la haie apportent un ombrage bénéfique pour le bétail.
Aujourd’hui, les clôtures de fil de fer barbelé se substituent aux haies bocagères.
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Relique de haie Les arbres têtards sont les derniers vestiges de la haie du plateau.
La modernisation des pratiques agricoles et le remembrement ont conduit à l’arrachage de nombreuses haies bocagères, notamment sur les plateaux, au profit des grandes cultures. Les chemins creux ont été supprimés ou abandonnés. Aujourd’hui il en reste des traces dans le paysage, on parle de haie « relique ».
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La haie taillée trop basse ne permet pas aux arbustes de se développer.
Le fragon subsiste encore, indiquant l’ancienneté de la haie.
Les arbres têtards centenaires ont été conservés.
Quelques arbres isolés marquent l’ancienne haie bocagère.
La rigole de drainage a remplacé le fossé.
Les grandes parcelles de culture occupent le plateau.
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Mare et zone humide Dans les creux du relief, l’eau est source de biodiversité.
Les mares et les zones humides sont des espaces protégés qui offrent un refuge à de nombreuses espèces animales et végétales. Elles jouent un rôle important dans l’épuration de l’eau, la collecte et la régulation des eaux de pluie. Lieux récréatifs, elles sont propices à la promenade et à l’observation de la faune, de la flore et des paysages.
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Dans les prés du bocage, la mare sert d’abreuvoir au bétail.
Certaines mares constituent des réserves d’eau pour lutter contre les incendies.
La mare de prairie accueille une végétation abondante et variée dans l’eau et sur ses berges.
De nombreuses mares sont créées par l’homme pour des activités agricoles, artisanales et de loisirs.
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Cours d’eau La rivière court au creux des vallons accompagnée de sa propre forêt.
Les cours d’eau regroupent des milieux naturels terrestres et aquatiques leur conférant une grande richesse écologique. Ils sont exposés aux pollutions et à l’érosion de leurs berges. La forêt naturelle et la flore herbacée qui les bordent, permettent de lutter contre ces dégradations. Cette végétation de rive est appelée forêt rivulaire ou « ripisylve ».
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Dans le bocage, les cours d’eau traversent des prairies inondables.
La colonisation naturelle de la berge est un gage de qualité écologique du cours d’eau.
La « ripisylve » est composée d’arbres, d’arbustes et d’herbes sauvages.
Les accès à la rivière, pour la pratique de la pêche, restent ponctuels pour maintenir la « ripisylve ».
Les racines des aulnes, des saules et des frênes retiennent la berge et filtrent certains éléments polluants.
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Boisement et forêt Sur le coteau ou sur le plateau, ils constituent une ressource de bois.
Dans le bocage, les boisements et les forêts sont de petites tailles. Éparpillés dans le paysage, ils sont reliés entre eux par les haies bocagères qui entourent les prairies et les cultures. Cet ensemble offre des sites privilégiés pour la faune qui s’y déplace à l’abri. Les boisements sont utilisés comme bois de chauffage et de petit œuvre (piquets, clôtures, barrières, tuteurs…).
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Les boisements et les haies bocagères qui les prolongent autour des champs donnent l’impression d’un paysage forestier.
La coupe régulière des taillis de châtaigniers fournit des bûches ou des copeaux de bois pour le chauffage.
Les boisements, implantés sur les coteaux abrupts, limitent l’érosion des sols.
Les essences couramment rencontrées sont le chêne pédonculé, le châtaignier, le charme et le merisier.
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Le paysage vu par les enfants Le regard, que portent les enfants de 9 à 11 ans sur leur paysage quotidien, est le point de départ de l’action pédagogique « Regards sur mon paysage » menée par le CAUE de la Vendée auprès des classes de CM1 et CM2 du département. Les huit planches qui suivent sont réalisées à partir des photographies et des commentaires des enfants de l’école Saint-Nicolas de la Ferrière, de l’école de la Vallée de l’Yon des Rives de l’Yon, de l’école Montjoie de la Roche-sur-Yon et de l’école La Fontaine de Venansault. Chaque photographie est prise par l’élève sur son temps personnel, qui choisit librement le lieu et rédige un commentaire expliquant son choix et son ressenti. Les photographies, récoltées à l’échelle des 4 classes participantes, traduisent leur connaissance et leur attachement au territoire. Les photographies présentées ont été sélectionnées par les paysagistes du CAUE sur la pertinence du propos et de l’image en lien avec le thème du bocage et de la trame verte et bleue, puis classées par thématiques : — le bocage agricole permet d’aborder le paysage rural, — la rivière illustre la trame bleue, — le bocage habité montre les aménagements de centre bourg préservant l’identité du bocage, — la nature en ville évoque les bienfaits d’une nature préservée.
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« J’ai pris en photo un paysage rural car j’aime la campagne. Le champ se trouve près de chez moi. On peut y trouver des mûres dans les haies. J’adore. » Lali, 10 ans, la Ferrière.
Ici, des haies champêtres bien fournies entourent les champs cultivés. À l’automne les promeneurs ramassent des baies sauvages pour le plaisir des papilles : mûres, baies d’églantier, prunelles,...
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« J’ai choisi de prendre ce lieu en photo car cette vigne est très jolie l’été. Lorsque je me réveille le matin, j’ai cette vue dans les yeux. J’adore la campagne, avec les oiseaux qui chantent et l’odeur de l’herbe fraîche. » Nathan, 10 ans, la Ferrière.
Dans ce paysage, le bocage et la vigne cohabitent puisque traditionnellement chacun cultivait quelques rangs de vignes. Ces lieux étaient dénommés « fiefs ».
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Sur la rivière de l’Yon à Boutet : « J’y vois un paysage très beau et changeant à chaque saison. » Nans, 9 ans, Rives de l’Yon.
La rivière est bordée de haies naturelles qui poussent sur la berge, formant la « ripisylve ». Ce paysage de rivière avec ses blocs de granit, offre un lieu privilégié de détente pour la randonnée, la promenade en canoë, la pêche, le pique-nique…
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Moulin de la Roussière : « j’aime bien cet endroit, car je vais pêcher là-bas. » Joshua, 10 ans, Rives de l’Yon.
La chaussée et son écluse sont des ouvrages construits par l’homme, pour transformer l’énergie de la rivière et faire fonctionner les moulins à eau.
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« J’aime bien aller voir à Venansault, les animaux de cet endroit, je peux voir les jardins de la commune, le bourg avec l’église. Les animaux mangent de l’herbe sur des terrains où il est difficile de tondre. » Corentin, 10 ans, Venansault.
La mairie de Venansault a mis en place du pâturage sur une partie de ses espaces publics pour le plus grand plaisir des habitants petits et grands.
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« Il y a un étang, des habitations, des végétaux, des feuilles, un chemin. J’aime aussi y aller. » Gabin, 9 ans, Venansault.
En périphérie de bourg, les haies bocagères offrent les mêmes services qu’en milieu rural : protection contre le vent, qualité de l’air et de l’eau, réservoir de biodiversité, lieu de promenade et cadre de vie.
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« J’ai pris cette photo sur la cour de l’école. Les feuilles de l’arbre sont multicolores en cette saison et cela rend très beau, on n’en trouve pas partout et c’est une chance d’avoir ça sur notre cour. Cela fait un fabuleux paysage dans notre école. » Estelle, 10 ans, la Roche-sur-Yon.
Les quelques arbres restant de cette ancienne haie bocagère, proche de la cour d’école, sensibilisent les enfants au rythme des saisons et aiguisent leurs sens.
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« J’ai choisi de prendre une photo de la fontaine des jardins de l’hôpital psychiatrique de la Roche-sur-Yon. J’ai pu la voir gelée et c’est extraordinaire alors je voulais la partager avec la classe. Je la trouve jolie et je me sens joyeux en la regardant. » Evan, 10 ans, la Roche-sur-Yon.
Ce jardin à dimension poétique, incitant à la contemplation de la nature, offre des bienfaits thérapeutiques. Plus qu’un décor, il réveille des sensations enfouies dans les souvenirs.
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Remerciements « Bocage des villes, Bocage des champs » est une exposition, réalisée par le CAUE de la Vendée, avec la participation du Centre Beautour. Le CAUE remercie plus particulièrement Madame Emilie Grandclaudon, directrice adjointe, responsable des expositions et Monsieur Théophane You, responsable recherche et partenariats du Centre Beautour. Le CAUE de la Vendée tient à remercier l’ensemble des professionnels enseignants, élèves, partenaires, qui a participé à cette exposition. L’école publique élémentaire La Fontaine de Venansault avec la classe de CM1 & CM2 de Madame Sandrine Debray, l’école élémentaire Montjoie avec la classe de CM2 de Madame Soazic Launay, l’école élémentaire privée Saint-Nicolas de la Ferrière avec la classe de CM2 de Monsieur Alain Ollivier, et l’école primaire publique de la Vallée de l’Yon des Rives de l’Yon avec la classe de CM1 & CM2 de Monsieur Arnaud Deneil. L’exposition et le catalogue sont issus d’un travail collaboratif entre l’Union Régionale des CAUE des Pays de la Loire, le Centre Beautour et le CAUE de la Vendée, dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt : « trame verte et bleue : de la planification régionale à la construction d’une stratégie territoriale », lancée par la Fédération Nationale des CAUE. Cette initiative nationale est menée en partenariat avec l’Association des Régions de France et le ministère de la transition écologique et solidaire, la DREAL Pays de la Loire.
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Conception / réalisation : CAUE de la Vendée, Centre Beautour et Les Scénographistes. Photographie couverture : © Région Pays de la Loire / M. Gross Photographies aériennes : ECAV Aviation, Michel BERNARD. Illustrations : CAUE de la Vendée, Stéphane AUDRAN pour le CAUE de la Vendée, Patrick TRECUL, Centre Beautour et Camille Sylvain. Imprimé en mai 2018 par l’imprimerie ROCHELAISE. ISBN : 978-2-918010-35-7
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