Bien construire dans le pays de Luçon

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BIEN CONSTRUIRE dans le Pays de Luรงon


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Philippe DE VILLIERS Président du Conseil Général de la Vendée

Du granit à la craie, du marais au bocage, de la dune à la plaine, riche de la diversité de son sol, des paysages et des apports de ceux qui l’ont façonné, le département de la Vendée s’est forgé, davantage qu’une image, une réelle identité. Chaque pays, chaque canton a ses particularités, une “dimension cachée“ qui en fait tout le charme. Conserver, réhabiliter, construire et innover ne peuvent s’y faire sans une approche sensible des lieux et l’héritage d’un savoir-faire. A l’initiative du Conseil Général, ce livret fait partie d’une série qui se poursuivra pour l’ensemble des cantons de Vendée. Il s’adresse aux professionnels, mais aussi à toutes celles et tous ceux qui vivent ou séjournent dans notre département. Mon souhait le plus cher est que ce livret puisse contribuer à enrichir notre patrimoine architectural.

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Joël SARLOT Président du CAUE de la Vendée

Le département de la Vendée connaît un essor urbain remarqué. Soucieux de la qualité du cadre de vie en Vendée et de son évolution, le Conseil Général a souhaité créer un outil destiné aux personnes désirant construire ou réhabiliter. Dans sa mission de sensibilisation et de promotion de la qualité architecturale, le Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement de la Vendée entend réaliser des guides architecturaux utiles au plus grand nombre. Bien construire dans le Pays de Luçon se veut autant un moyen de découverte de l’architecture et des paysages qu’un guide pratique. Destiné aux nouveaux et anciens habitants, mais aussi aux professionnels de la construction et de la rénovation, ce document entend ouvrir à la compréhension du patrimoine de la Vendée et favoriser une innovation architecturale à la hauteur de l’image de notre département.

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Dominique SOUCHET Conseiller Général du Canton de Luçon, Député de la Vendée Jean ÉTIENNE Président de la Communauté de communes du Pays né de la mer, Maire de Saint Denis du Payré

Entre plaine, marais et littoral, le Pays de Luçon offre au regard des visiteurs une mosaïque de paysages dans un espace à l’environnement préservé. Le labeur des hommes a façonné au fil des siècles un territoire qui conjugue richesse agricole et qualité écologique. Depuis le temps des abbayes, qui ont été les premiers aménageurs, le Pays luçonnais est une terre de tradition et d’innovation, fortement attachée à son patrimoine et ouverte à la modernité. Afin d’innover tout en respectant l’esprit des lieux, le guide Bien Construire dans le Pays de Luçon propose de découvrir les caractéristiques paysagères et architecturales de cet espace unique. Destiné à tous ceux qui participent à l’élaboration de leur cadre de vie, qu’ils soient professionnels, élus ou techniciens, ce guide sensible et pratique offre également toutes les clés à celui qui souhaite mener à bien son projet de construction, de rénovation ou d’entretien. Bien Construire dans le Pays de Luçon met l’innovation au service de l’identité pour les générations présentes et futures, et concourt à préserver les richesses naturelles et patrimoniales de son territoire.

Dominique SOUCHET

Jean ÉTIENNE

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BIEN CONSTRUIRE DANS LE PAYS DE LUÇON

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INTRODUCTION

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LES PAYSAGES les grands types de paysage eau et territoire la Plaine et les presqu’îles calcaires le Marais Poitevin le Marais désséché le Marais intermédiaire le Marais Mouillé le Littoral la Vallée du Lay et les vallées humides

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REPÈRES HISTORIQUES quelques dates ce qu’il reste du Moyen-Âge ce qu’il reste de la Renaissance ce qu’il reste du Gothique et du Classique ce qu’il rest du XIX e siècle le jardin Dumaine puits et fontaines du XX e siècle à nos jours

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LES DIFFÉRENTES FORMES D’HABITAT DANS LE PAYS DE LUÇON la maison rurale littorale la maison rurale à l’intérieur des terres la ferme la maison de ville la maison bourgeoise la maison d’influence balnéaire l’habitat d’aujourd’hui : la maison des années 50 à 80 l’habitat d’aujourd’hui : la maison d’inspiration traditionnelle l’habitat d’aujourd’hui : la création architecturale contemporaine

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MATÉRIAUX ET COULEURS les matériaux la couleur

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CONSEILS PRATIQUES

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CHOISISSEZ VOTRE TERRAIN AVEC SOIN

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LE CERTIFICAT D’URBANISME LE CADASTRE

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LES ALÉAS SISMIQUES

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CRÉER SON PLAN D’EAU PUITS, FORAGES ET OUVRAGES SOUTERRAINS

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RÉUSSISSEZ VOTRE MONTAGE FINANCIER

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CONCEVEZ VOTRE MAISON - POSEZ-VOUS LES BONNES QUESTIONS

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PRENEZ EN COMPTE LES RÉGLEMENTATIONS Le Plan Local d’Urbanisme Le Code Civil Les Protections des Patrimoines Historiques et Naturels

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PRENEZ EN COMPTE L’ENVIRONNEMENT

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COMMENT IMPLANTER VOTRE MAISON Adaptez-vous à votre parcelle Économisez de l’énergie avec une maison compacte

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ÉCONOMISEZ LES ÉNERGIES Appliquez des principes de bon sens la Réglementation Thermique 2005 Économies d’énergie et énergies renouvelables Pour des modes de chauffage économes

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RÉCUPÉREZ L’EAU DE PLUIE

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MAISON SUR MESURE OU MAISON SUR MODÈLE : À QUI CONFIER LA CONCEPTION ? L’assurance dommage-ouvrage Le Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement de la Vendée Vous optez pour une maison sur mesure Le contrat d’entreprise Le contrat de maîtrise d’œuvre Vous optez pour une maison sur modèle Le contrat de construction de maison individuelle (CCMI)

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RESTAUREZ, RÉNOVEZ ET RÉHABILITEZ EN HARMONIE

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À CHAQUE TYPE DE TRAVAUX SA PROCÉDURE

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LE RECOURS À L’ARCHITECTE CALCULEZ LA SHON (SURFACE HORS ŒUVRE NETTE)

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LE CHEMIN DU PERMIS DE CONSTRUIRE POUR LA MAISON INDIVIDUELLE

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RÉCEPTIONNEZ LES TRAVAUX

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AMÉNAGEZ VOTRE JARDIN L’espace du jardin : dimension collective et dimension privée Les usages du jardin, espace de vie Les éléments du jardin, ressources du territoire La biodiversité au jardin La végétation : que planter ? L’économie du jardin

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ANNEXES Lexique Carnet d’adresses Bibliographie Glossaire

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INTRODUCTION

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LE PAYS DE LUÇON EN BREF la Vendée en France

le Pays de Luçon en Vendée

Challans

les Herbiers la Roche sur Yon

les Sables d’Olonne Luçon Fontenay le Comte

la Roche sur Yon

le Pays de Luçon en détail Sainte Gemme la Plaine

les Magnils Reigniers les Sables d'Olonne

Fontenay le Comte Luçon Lairoux

Chasnais

Marans la Rochelle

Saint Denis du Payré Grues Triaize

Saint Michel en l'Herm

l'Aiguillon sur Mer

N

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LE PAYS DE LUÇON

INTRODUCTION

Construire ou réhabiliter une maison est souvent le projet d’une vie. Votre forte implication, le rôle fondamental de la maison comme lieu de vie et sa façon de refléter votre personnalité y concourent. Ce projet doit donc se mener de façon raisonnée et cohérente. Bien construire dans le Pays de Luçon vise à faciliter cette démarche et à vous guider. Ce document décrit les éléments permettant d’identifier, de comprendre le bâti existant, traditionnel mais aussi actuel, et de s’adapter aux paysages ou aux ambiances de chaque lieu. Matériaux, couleurs, formes architecturales vous permettront de percevoir pleinement le territoire du Pays de Luçon . Votre futur projet, enrichi par l’ensemble de ces données tout en respectant l’identité des lieux, s’inscrira ainsi dans la continuité de la création architecturale propre à chaque génération. Ce guide aborde également les différentes phases de concrétisation et de réalisation de votre maison, du choix du terrain à l’aménagement du jardin, et rappelle des points de réglementation, ainsi que les coordonnées d’autres organismes de conseil qui vous permettront de trouver une information spécifique. En accompagnant pas à pas votre démarche, Bien construire dans le Pays de Luçon vous aidera à réaliser une maison où il fera bon vivre.

Le CAUE de la Vendée

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LES PAYSAGES Les éléments naturels, l’histoire, la culture, les traditions agricoles et l’économie ont créé les paysages qui caractérisent le Pays de Luçon. Pour habiter ces paysages en harmonie avec leur caractère, il convient de comprendre et de respecter les éléments constitutifs de leurs identités dans vos différents projets.

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LES GRANDS TYPES DE PAYSAGES DU PAYS DE LUÇON

Sainte Gemme la Plaine

les Magnils Reigniers le Lay

Chasnais Luçon Lairoux

Saint Denis du Payré Grues Triaize

Saint Michel en l'Herm

l'Aiguillon sur Mer

source : FMA-IAAT / réal° : Synd Mixte du PIMP

dune

mizottes vasières

vasières

dune

baie de l’Aiguillon

Pointe de l'Aiguillon

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dune

marais désséché

mizottes

plaine et presqu’ îles calcaires

marais intermédiaire

vasières

îles calcaires

marais mouillé et vallées humides


Le Pays de Luçon offre quatre grands types de paysages : • la Plaine, au Nord, paysage ouvert et cultivé, • le Marais poitevin, au Sud, zone humide, • le Littoral, au Sud-Ouest, • la Vallée du Lay, à l’Ouest. Ces paysages se sont historiquement constitués dans un rapport étroit entre les différents contextes naturels et les modes d’occupation et de valorisation de l’Homme.

LESREPÈRES PAYSAGES HISTORIQUES

LES PAYSAGES

LE CLIMAT Le climat est océanique, tempéré et doux, propre à la côte Atlantique. Cette influence océanique est synonyme d’amplitude thermique faible. Le Pays de Luçon est, de plus, un espace à l’ensoleillement agréable et conséquent, en particulier sur la frange littorale. La pluviométrie n’est pas uniforme sur le secteur. La moyenne est de l’ordre de 700 à 850 mm/an. Les sols du Marais sont peu perméables. L’eau est en conséquence omniprésente et marque le paysage surtout durant les mois les plus humides (généralement de fin septembre à février). Les étés sont plus secs et chauds : l’évaporation est intense sous l’effet du soleil et du vent. L’eau n’est alors présente qu’au fond des fossés, et le sol se craquèle. Ces conditions rendent parfois difficile le choix des végétaux à installer. Les vents de secteur Sud Ouest, dominants, sont plutôt synonymes de mauvais temps et de vents forts à la mauvaise saison. Les vents de quadrant Nord-Est peuvent souffler relativement fort, mais correspondent à un temps plutôt sec, chaud l’été et froid l’hiver. Ils ne sont pas négligeables.

LE RELIEF ET L’EAU Le Pays de Luçon constitue un ensemble de terres basses qui s’élève doucement de l’Océan vers le Nord. Le relief s’accentue au Nord de Luçon (de 5 à 45 mètres d’altitude), ponctué d’ensembles boisés sous forme de taillis sous futaie* (Les Magnils-Reigniers, Sainte Gemme la Plaine). Au Sud, le Marais se situe sur un ancien golfe marin qui s’est progressivement comblé d’alluvions et dont la Baie de l’Aiguillon constitue le reliquat. Cette partie plate (de 1 à 3 mètres d’altitude) est ponctuée de l’émergence d’ îles, appelées “terres hautes“ (plus de 5 mètres d’altitude - La Dive, St Michel en l’Herm, Triaize, Grues…). Elles constituent de vrais promontoires sur le paysage environnant qui peuvent s’élever jusqu’à une quinzaine de mètres comme à La Dive. Cet ensemble, bordé à l’Ouest par Le Lay jusqu’à son estuaire, est traversé de multiples canaux, chenaux et fossés. Le sous-sol se manifeste en surface de façon très visible : la roche calcaire a fourni la pierre de construction de la majorité des bâtiments du secteur. Elle est parfois visible sur les petites falaises, pentes abruptes des îles calcaires du marais.

* Futaie : forêt d’arbres de grande dimension au tronc élevé et droit. Taillis : boisement de petits arbres.

Le taillis sous futaie est l’agencement de ces deux éléments : taillis en étage inférieur et futaie en étage supérieur.

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LES PAYSAGES

L’EAU, CLÉ DE L’OCCUPATION DU TERRITOIRE

L’eau, omniprésente, est un facteur essentiel de la configuration des paysages et des milieux très diversifiés que l’on rencontre sur le Pays de Luçon. Les hommes se sont organisés très tôt afin de gérer au mieux cette eau permettant la valorisation du territoire (agriculture, élevage, conchyliculture…). Cet entretien et cette gestion sont exigeants et complexes. Ce territoire est cependant source d’une grande richesse en termes économiques et culturels comme en terme de biodiversité. Les ruisseaux, les rivières, les fossés et les canaux fonctionnent en continuité au sein d’un vaste bassin versant, depuis les hauteurs du Bocage au Nord jusqu’aux basses terres du Marais au Sud. Les sous-sols calcaires de la Plaine et du Marais, du fait de leurs structures poreuses (grés et graves), forment un même réservoir d’eau souterraine. Cette nappe phréatique, outre une alimentation par les eaux de pluies, est alimentée ponctuellement par les rivières au niveau de fractures naturelles du sous-sol.

la nappe phréatique : un lien souterrain entre les territoires, un enjeu environnemental fort.

Le système hydraulique du Marais est très élaboré. Il est constitué de milliers de kilomètres de canaux et de ses ouvrages de régulation (digues, écluses, vannes…). Il s’adapte aux évolutions des arrivées ou des absences d’eau dans le milieu, c’est-à-dire aux pluies en amont et aux marées en aval. Ce système hydraulique a permis de transformer un lieu au départ inhospitalier en un territoire de grande valeur agricole. Les principaux exutoires du Marais Poitevin à la mer sont situés dans le Pays de Luçon.

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EAU ET TERRITOIRE

Le littoral est bien sûr marqué par l’eau qui joue le rôle d’interface entre l’Océan, vaste et salé, le Marais et les eaux douces de la Vallée du Lay. Cette confrontation donne des espaces riches, variés, avec des gradients de salinité et d’humidité très variables, favorables à une grande diversité de vie et d’activités.

LESREPÈRES PAYSAGES HISTORIQUES

les paysages

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1 : roseaux en bordure de voie d’eau dans le Marais ; 2 : l’estuaire du Lay, la Pointe de l’Aiguillon et son cordon dunaire ; 3 : communal des Magnils-Reigniers à proximité du village de Beugné l’Abbé ; 4 : le Chenal Vieux traversant le Marais à l’Est de Saint Michel en l’Herm.

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LES PAYSAGES

LA PLAINE ET LES PRESQU’ILES CALCAIRES

la Plaine vue depuis le Marais. Notez la presqu’ île bâtie de Saint Denis du Payré.

La Plaine, au sous-sol calcaire, est consacrée aux grandes cultures. Ce paysage est l’héritage des grands domaines fonciers (du XVIII e et XIXe siècles) et du remembrement (des années 1960) qui ont rationalisé l’usage des sols en grandes cultures (céréales et fourrages). Le bâti est groupé en villages avec des rues en étoile ou en village-rue. Dans le passé, un certain nombre de tâches en lien avec le travail agricole était mutualisé et se déroulait au village. Cette configuration permet d’économiser les terres au fort potentiel agronomique et de se protéger du climat sur ce paysage ouvert.

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LA PLAINE ET LES PRESQU’ILES CALCAIRES

LESREPÈRES PAYSAGES HISTORIQUES

les paysages

chêne vert de la Forêt de Sainte Gemme la Plaine. Cette forêt est la plus importante de Vendée sur terrain calcaire, abritant une série d’espèces rares.

On retrouve ça et là des petites accentuations de relief boisées (Les Magnils-Reigniers, Sainte Gemme la Plaine, presqu’ île de Saint Denis du Payré). Dans ce paysage ouvert, les végétaux (arbres et arbustes) plantés autour des habitations peuvent jouer un rôle important de protection des vents dominants. Les presqu’ îles calcaires sont les prolongements de la Plaine. Par le jeu d’une érosion irrégulière, les formations géologiques calcaires de la Plaine se prolongent dans le Marais sous la forme de presqu’ îles qui le surplombent (ex. : Saint Denis du Payré). Paysage agricole proche de celui de la Plaine, les presqu’ îles se différencient du Marais par un paysage plus ouvert. Lieux des premières implantations humaines sur les bords du Marais, ce sont aujourd’hui des territoires porteurs de forts enjeux agricoles et urbains.

boisement dans la Plaine à proximité des Magnils Reigners.

la Plaine au Nord de Luçon.

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LES PAYSAGES

LE MARAIS POITEVIN

Îles calcaires de La Dive.

Etabli sur l’ancien Golfe marin des Pictons, le Marais Poitevin résulte d’un comblement naturel par les alluvions puis de travaux d’aménagement par l’Homme depuis le XI ème siècle : sous l’impulsion des moines (Saint Michel en l’Herm, Luçon), au XVII e siècle avec les Hollandais, et enfin jusque dans les années 1960. Les principaux canaux qui le structurent sont la Ceinture des Hollandais, le Canal de la Dune, le Chenal Vieux, le Canal de la Raque et le Canal de Luçon. Le Marais présent sur le Pays de Luçon est une partie du Marais Poitevin, et se divise en trois ensembles : • le Marais desséché et le Marais intermédiaire, d’où émergent des îles calcaires (comme la Dive, Grues…), et sur lesquelles on retrouve l’implantation des bourgs. Ils bénéficient d’un ensemble d’aménagements destiné à les dessécher, qui diffèrent selon les sols et l’inondabilité dûe à la présence d’émissaires*, • le Marais mouillé qu’on pourrait qualifier de “bocager“ en raison de la présence de nombreux arbres (frênes en majorité). Il se caractérise par sa maille serrée et son réseau de canaux, longés par des rideaux d’arbres et de haies. Le Bois des Orres, en bordure de la Ceinture des Hollandais, est l’un des plus beaux exemples de Marais Mouillé dans le Pays de Luçon. Le Marais, ou plutôt les marais (desséché, intermédiaire et mouillé) sont interdépendants. Le Marais est un espace artificiel, régulé par l’activité humaine. Dès le XVII e siècle, les propriétaires s’organisent en sociétés de marais afin d’optimiser la gestion, l’entretien et la maintenance de ce système. Les bourgs et villages se sont développés sur les bords du Marais, c’est-à-dire les coteaux de la plaine, ainsi que les coteaux des presqu’ îles et îles calcaires. L’usage des voies d’eau (principal accès possible, par barques, avant la constitution du réseau routier) et la conquête agricole des terres inondables ont cependant été à l’origine de villages aux formes caractéristiques, étirées le long du marais. Hors du cadre de ces villages, le marais ne présente que de très rares constructions isolées, implantées sur de petits îlots naturels. La présence de petits ports dans les bourgs et villages, et de cales dans les fermes isolées, atteste du rôle essentiel de l’eau pour la vie économique du Marais (autrefois commerce des produits agricoles et pêche, aujourd’hui activité touristique). * Émissaires : canaux et fossés évacuant l’eau. 20


LESREPÈRES PAYSAGES HISTORIQUES

les paysages

LE MARAIS POITEVIN

les ouvrages hydrauliques : un des éléments clés pour gérer les flux d’eau dans le Marais.

la maîtrise de l’eau du marais grâce aux écluses installées sur les étiers.

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En été, à la haute mer des grandes marées, les écluses 1 et 2 sont ouvertes. L’écluse 3 (écluse de garde), fermée, marque la limite entre eau salée et eau douce.

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En hiver, à la basse mer des grandes marées, les écluses 1 et 3 sont ouvertes, pour évacuer les eaux de pluie trop abondantes. L’écluse 2 reste fermée.

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LE MARAIS POITEVIN

LE MARAIS DESSÉCHÉ

paysage du Marais desséché, Sud de Saint Michel en l ’Herm. Notez de grandes cultures sur les polders

Le Marais desséché est la partie du Marais ne subissant pas les influences des crues fluviales et des entrées d’eau marine. Sur le Pays de Luçon, il correspond principalement aux grandes cultures de polders. Le système hydraulique du Marais desséché a progressivement été modifié par un drainage enterré de parcelles agricoles, accompagné d’une réduction du linéaire de canaux et de l’agrandissement du parcellaire. Parallèlement, la vocation d’élevage a laissé place aux grandes cultures (maïs, tournesol...). La répartition des villages et hameaux résulte à la fois d’une implantation sur des buttes et îles calcaires naturelles et sur les digues des canaux. On y retrouve des “villages-îles“ et des “villages-rues“.

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LE MARAIS INTERMÉDIAIRE

LESREPÈRES PAYSAGES HISTORIQUES

LE MARAIS POITEVIN

Marais intermédiaire, Ouest de Triaize.

Le Marais intermédiaire est équipé de structures d’assèchement (digues, pompes…), ce qui le rapproche du Marais desséché. Cependant, il peut être sujet à des crues occasionnelles car il ne bénéficie pas de sols permettant un bon ressuyage*, ou parce qu’il conserve une relation amont avec des voies d’eau. Ce type de marais se trouve notamment au sud de Luçon. * Ressuyage : action de faire partir l’eau en excès.

le Marais intermédiaire, Nord de Triaize.

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LE MARAIS POITEVIN

LE MARAIS MOUILLÉ

la transition entre la Plaine et le Marais mouillé.

Le Marais mouillé, caractérisé par une trame bocagère dense, est une partie du Marais inondable par les crues, par résurgence des nappes ou par accumulation des eaux pluviales. Il est séparé des marais desséchés et intermédiaires par des “levées“ qui constituent un obstacle à l’expansion des crues. Il est dédié aux activités agricoles, ainsi qu’au tamponnement de l’apport d’eau pluviale du Bocage et de la Plaine. Son mode de gestion hydraulique s’appuie sur un réseau dense de canaux, délimitant un parcellaire de prairies de petite taille.

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LE MARAIS MOUILLÉ

LESREPÈRES PAYSAGES HISTORIQUES

le Marais Poitevin

aperçus du Marais mouillé : arbres têtards, peupleraie, petite voie d’eau et pâturage.

L’agriculture du Marais mouillé se caractérise par un élevage extensif, basé sur des prairies inondables, zones d’expansion des crues en hiver. Des frênes gérés en têtard, utilisés pour le bois de chauffage, constituent une première délimitation des prairies. Des plantations de peupliers doublent cette bordure. Les espaces moins favorables à la pâture sont également aménagés en plantations denses d’arbres gérés en têtard, appelés “terrés“. Les mottes, à proximité des villages, sont des espaces dédiés au maraîchage et aux jardins.

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LES PAYSAGES

LE LITTORAL

au premier plan : la Poite de l ’Aiguilon. Derrière : le polder.

Le Littoral du Pays de Luçon s’organise autour de l’Estuaire du Lay et de la Baie de l’Aiguillon. Il est composé de deux principales entités : • l’Estran, lieu de rencontre entre terre et mer, à la grande richesse écologique et environnementale. Il est valorisé par les activités humaines telles que l’élevage des moules sur bouchots et la pâture des prés salés (mizottes). C’est un milieu vaseux en raison des mouvements d’eau permanents arrivant du fleuve et de la marée, • le Cordon Dunaire et sa végétation remarquable où le tourisme trouve une place non négligeable. Les arrivées d’eau douce, en provenance de l’ensemble du bassin versant du Lay, sont influencées par les activités agricoles en amont au niveau de l’estuaire et de la baie. Elles sont importantes du point de vue qualitatif mais aussi quantitatif, en raison de la sensibilité des activités en aval : ostréiculture et mytiliculture (salinité et qualité…), tourisme (qualité des eaux de baignade…) et qualité et sauvegarde de la biodiversité (faune et flore très riches). Cette sensibilité donne toute son importance au dialogue entre les gestionnaires et les usagers, de l’amont jusqu’au littoral. L’interdépendance est grande entre tous les acteurs du territoire, et au-delà, du bassin versant.

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LESREPÈRES PAYSAGES HISTORIQUES

les paysages

LE LITTORAL

les bouchots à l ’ouest de la Pointe.

L’Estran, aussi appelé “zone de marnage“ ou “zone intertidale“, est la partie du littoral située entre les niveaux connus des plus hautes et des plus basses eaux. En termes administratifs et juridiques, on emploie également l’expression “zone de balancement des marées“. L’Estran se divise en : • mizottes (ou schorre) : zone terrestre, limitrophe de la vasière conquise sur l’océan par endiguement, • vasières ou (slikke) : recouvertes à chaque marée par l’océan, on y trouve les fameuses salicornes. Les Mizottes, espaces très particuliers, constituent des prairies de choix. La Puccinellie maritime, graminée, fauchée entre le 1er juin et le 30 août, sert de fourrage au bétail. Cette fauche maintient des prairies favorables à des animaux herbivores tels que l’oie cendrée, la bernache cravant, le canard siffleur, et adaptées à la reproduction de différents oiseaux et insectes… Cet habitat à protéger garantit la survie et le bien-être de tout une kyrielle d’espèces. La bonne gestion d’un espace par l’homme est une source importante de richesse et de biodiversité*.

les Mizottes.

* Biodiversité : variété et diversité du monde vivant.

le Nord de la presqu’ île de Saint Denis du Payré en longeant la Vallée du Lay. Notez le communal inondé et les boisements.

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le littoral

LE CORDON DUNAIRE

végétation du cordon dunaire.

la dune, plage de la Batterie.

la dune, plage de la Pointe.

Le sable, en provenance de la Loire, est transporté par le vent et les courants marins et forme le cordon dunaire. En plus des tempêtes, des marées et de la houle, un courant côtier, la dérive littorale dépose sur les plages de Vendée les sables de la Loire qui proviennent des roches du Massif Central. Cette dérive littorale se caractérise par l’évolution vers le Sud des cordons sableux et la courbure vers l’Est de leur extrémité (Pointe d’Arçay et Pointe de l’Aiguillon). Le vent modifie le tracé des côtes. Les vents dominants, de secteur Ouest et Sud-Ouest, transportent le sable sec de l’Estran vers l’intérieur, formant des dunes par accumulation. Les dunes et l’ensablement progressent donc vers l’Est et vers l’intérieur.

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LE CORDON DUNAIRE

LA VÉGÉTATION LITTORALE La végétation en place sur le littoral répond à des conditions climatiques particulières propres au milieu marin : température, salinité, vent fort, nature du sol… Les végétaux des dunes sont très différents de ceux présents en arrière dans des zones humides ou situés sur des îlots calcaires. Certaines plantes rares ou particulièrement remarquables subissent de plein fouet la pression touristique (urbanisation, stationnement et surfréquentation accompagnés du piétinement des sols).

LESREPÈRES PAYSAGES HISTORIQUES

le littoral

Les températures du Littoral, plus élevées qu’à l’intérieur des terres, et la relative faiblesse des précipitations estivales entraînent une présence particulièrement importante d’espèces dites méditerranéennes ou atlantico-méditerranéennes. Ces espèces, telles que le Chêne Vert (Quercus ilex), peuvent également se retrouver dans l’arrière pays. Le climat du Littoral a favorisé l’implantation, dans les jardins ou même les espaces publics, d’espèces ornementales originaires des climats chauds : Pin maritime (Pinus pinaster), Mimosas (genre Acacia)… Certaines espèces plus coriaces que les espèces “locales“ tendent à se retrouver abondamment dans les espaces naturels et bouleversent les équilibres existants. On parle alors de plantes “invasives“ ou “envahissantes“.

protéger le Littoral dans tout projet Le Littoral est un lieu soumis à de multiples pressions et enjeux importants. Le tourisme et les habitations doivent partager l’espace et les ressources, avec des activités économiques anciennes liées à l’Océan ou à l’agriculture et avec des espaces riches pour la biodiversité, mais néanmoins fragiles. • La Loi Littoral, de 1986 (articles L.146-1 à L.146-9 du Code de l’urbanisme) est un des outils permettant d’assurer un équilibre entre ces différents usages. Elle vise à encadrer l’aménagement de la côte pour la protéger des excès de la spéculation immobilière. Elle comporte un ensemble de mesures relatives à la protection et à l’aménagement du Littoral et des plans d’eau intérieurs les plus importants. • Plan de Prévention des Risques (PPR) d’Inondation de l’Estuaire du Lay : les PPR, crées par la Loi Barnier (2 février 1995), définissent, pour les communes, des zones où les constructions sont permises sous conditions et des zones inconstructibles. L’Aiguillon sur Mer, avec son altimétrie basse et sa situation d’interface entre l’Océan et le Lay, est donc concernée par la prescription d’un tel plan.

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LES PAYSAGES

LA VALLÉE DU LAY ET LES VALLÉES HUMIDES

le Lay inondant les communaux * de fond de vallée humide.

Le Lay est le principal fleuve côtier de la Vendée. Il traverse successivement le massif cristallin du Bocage, les formations sédimentaires de la Plaine et du Marais Poitevin, pour enfin se jeter dans l’Océan Atlantique entre les deux flèches sableuses des Pointes de l’Aiguillon et d’Arçay. Sa partie amont se décompose en deux branches : Le Grand Lay et Le Petit Lay. Les caractéristiques de la Vallée du Lay évoluent au cours de son tracé, se rapprochant de chaque paysage traversé. • La partie Nord de la Vallée du Lay sur le Pays de Luçon est utilisée pour l’élevage sur prairie humide. Ce caractère dominant de prairie lui confère une grande importance écologique. Les communaux présentent des variations de salinité en plus des variations d’humidité, facteur supplémentaire de biodiversité. • Le Lay, dans le Marais desséché, suit un cours bien canalisé grâce au drainage propre à cette partie du Marais. • L’estuaire du Lay constitue un espace remarquable, entre terre et mer. C’est un lieu d’activité économique en lien avec la mer (huîtres, moules de bouchots…).

* Communal : prairie naturellement inondable. Historiquement, les communaux sont la propriété des communes qui les mettent à disposition des éleveurs. 30


LA VALLÉE DU LAY ET LES VALLÉES HUMIDES

LES PAYSAGES

les paysages

la vallée du Lay à Gorgeais (communal de Lairoux), fond de vallée humide à grande richesse écologique.

l ’estuaire du Lay.

le Lay dans le Marais desséché.

les fonds de vallée humide Les fonds de vallée humide présentent un paysage de zone humide mais ne font pas l’objet d’une gestion hydraulique telle que celle réalisée par les syndicats de marais. Ce sont des vallées ouvertes à la vue ou en partie fermée par la ripisylve*. Une partie des communaux se trouve dans ces vallées. Ils présentent un micro-relief de l’ordre de quelques centimètres. Des parties basses, les baisses, sont en eau plusieurs mois de l’année. * Ripisylve : végétation de berge adaptée au milieu humide, qui peut être un liseré ou une véritable forêt alluviale.

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REPÈRES HISTORIQUES Culture locale, influences extérieures, conquêtes, commerces et activités économiques forgent les formes d’architecture d’hier et de demain. L’architecture et les paysages du Pays de Luçon sont façonnés par son histoire riche d’échanges culturels et économiques. Ce chapitre n’a pas la prétention de faire un exposé complet et savant, mais simplement, au travers de témoignages architecturaux et patrimoniaux, de rappeler qu’un lieu développe son identité grâce aux traces toujours présentes de son histoire.

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QUELQUES DATES

• Du Néolithique à la Conquête des Gaules, le Pays de Luçon est constitué principalement d’ îles sauf dans sa partie Nord (Luçon, Sainte Gemme la Plaine et les Magnils Reigniers). La présence de tribus celtes donne son nom au Golfe des Pictons.

REPÈRES HISTORIQUES

REPÈRES HISTORIQUES

• Du Moyen-Âge au XVIII e siècle, l’assèchement du marais permet un développement économique important de la région, soutenu par l’évêché de Luçon et l’abbaye de Saint Michel en l’Herm. Après les ravages de la Guerre de Cent Ans et surtout des Guerres de Religions, Richelieu, évêque de Luçon, apporte une nouvelle dynamique au secteur en y développant de nouvelles activités économiques. • Du XIXe siècle à nos jours, les pratiques agricoles sur le Marais Poitevin évoluent. Le site est reconnu pour sa valeur écologique. Une nouvelle dimension économique se développe avec le tourisme vert et patrimonial. La position du Pays de Luçon sur les grands axes de circulation maintient le dynamisme industriel et artisanal. Quelques dates pour mémoire : • VII e siècle : fondation du Monastère de Luçon et de l’Abbaye de Saint Michel en l’Herm. • Xe siècle : raids Normands et Saxons. • XIII e siècle : premières pratiques de la mytiliculture dans la Baie de l’Aiguillon ; première vague de dessèchement du Golfe des Pictons donnant naissance au Marais Poitevin. • 1317 : le Monastère de Luçon devient évêché. • 1337-1453 : Guerre de Cent Ans. • 1562 : début des Guerres de Religions entre Catholiques et Protestants. • 1598 : Édit de Nantes. • 1607-1623 : Richelieu, évêque de Luçon. • XVIII e siècle : seconde vague de dessèchement du Golfe des Pictons. • 1789 : Révolution Française. • 1790 : création des départements. • 1793 : soulèvement des Vendéens : la plaine de Luçon est l’un des champs de bataille les plus disputés des Guerres de Vendée. • 1801 : Concordat.

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LE MOYEN-ÂGE

LES ÉDIFICES RELIGIEUX

Au Moyen-Âge, Luçon est un port actif, spécialisé dans le commerce des céréales cultivées dans la plaine alentour. Les édifices religieux constituent le principal témoignage du patrimoine médiéval dans le Pays de Luçon. Cette période est marquée par la création d’un réseau de monastères (Luçon, Saint Michel en l’Herm, dès le VII e siècle) et de prieurés, qui aménagent le territoire et développent l’économie, grâce à la mise en valeur des terres marécageuses issues du comblement progressif du Golfe des Pictons. Les églises des Magnils-Reigniers, de Saint Denis du Payré, de Sainte Gemme la Plaine ou de Triaize sont des vestiges marquants de cette période, mais elles ont souvent été remaniées au XIXe siècle. Elles sont toutefois remarquables par leur architecture romane et par leur position en surplomb du Marais Poitevin, témoignant ainsi du passé insulaire ou côtier des communes du Pays de Luçon.

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3

1 : église Saint Denis, XII e -XIXe siècles, Saint Denis du Payré ; 2 : église Sainte Gemme, XIVe -XIXe siècles, Sainte Gemme la Plaine ; 3 : église Saint Jean l ’Evangéliste, XI e -XIXe siècles, Triaize.

église Saint Nicolas, les Magnils Reigniers, XII e -XIXe siècles. 36


Devenue évêché par la volonté du pape Jean XXII, la cité de Luçon est la capitale spirituelle du Bas Poitou. La Renaissance voit l’éclosion d‘une économie prospère basée sur l’agriculture et le commerce, portée à la fois par le tissu des monastères et par les protestants. De nombreux bâtiments évoquent l’influence de cette mode venue d’Italie. Les bâtiments gagnent en élégance et en confort par rapport aux bâtisses plus austères du Moyen-Âge. Les Guerres de Religions mettent toutefois fin à cette période en ravageant le pays, entraînant la destruction de nombreux édifices.

REPÈRES HISTORIQUES

LA RENAISSANCE

Construit au XVI e siècle, le manoir de la Popelinière est remarquable par sa tour polygonale, de pierre calcaire, dont l’encadrement orné des ouvertures illustre l’appropriation locale d’un vocabulaire raffiné, venu d’Italie.

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3

1 : maison l ’Epinay, XVI e , Luçon ; 2 : maison, XVI e , Luçon ; 3 : château des Voureuils, XVe -XVII e siècles, Chasnais.

manoir de la Popelinière, XVI e siècle, Sainte Gemme la Plaine. 37


LE GOTHIQUE ET LE CLASSIQUE

Avant de devenir ministre de Louis XIII, Armand du Plessis, duc de Richelieu, fut l’évêque réformateur de Luçon ; il s’attache à rebâtir la ville endommagée par les Guerres de Religion, et insuffle une énergie nouvelle au territoire. Cet âge d’or Luçonnais se traduit par la construction de nombreux édifices aux influences gothiques tardives et classiques. Nombre d’entre eux sont liés à des structures officielles (évêché, collège…), mais ils témoignent aussi du goût des notables pour cette mode architecturale. Le gothique se caractérise par une architecture ornementale et aspire à la création de formes et volumes ajourés et verticaux. Bien que tardive, la cathédrale de Luçon et ses bâtiments annexes adoptent ce style en l’adaptant à la vogue néo-classique. Cette influence permet de conjuguer des rythmes réguliers aux élégantes et sobres façades de pierre taillée. Les larges ouvertures offrent une luminosité nouvelle pour l’époque. Suite à la chute du clocher, la cathédrale Notre Dame de Luçon est largement remaniée à la fin du XVII e siècle. Trois niveaux de colonnes, aux styles ionique, dorique et corinthien, s’élèvent en façade et accompagnent le fronton triangulaire surmontant l’entrée. Des éléments baroques, volutes et balustrades, ainsi qu’une flèche d’influence gothique, rebâtie au XIXe siècle, complètent la structure de l’édifice.

Cathédrale Notre-Dame, XVII e siècle, Luçon.

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statue de Richelieu, Luçon.


Le XIXe siècle est marqué par la modernisation et l’industrialisation du Pays de Luçon. La “révolution du rail“ amène le chemin de fer à Luçon et contribue, avec le trafic florissant du port, à l’enrichissement de la cité. La gare de Luçon est inaugurée à la fin du XIXe siècle.

REPÈRES HISTORIQUES REPÈRES HISTORIQUES

LE XIXe ET LE DÉBUT DU XXe SIÈCLE

Les nouveaux courants artistiques et architecturaux du début du XXe siècles, notamment Art Nouveau et Art Deco, influencent la construction des édifices publics comme le bâtiment de la Poste à Luçon, dont l’architecture conjugue des volumes arrondis avec un jeu de verticalité marqué par les ouvertures et les colonnes. Cette évolution de l’architecture industrielle est également perceptible dans la construction du château d’eau de Luçon, caractérisé par sa structure en béton armé, dont les lignes inspirées du végétal traduisent une grande attention portée au décor. L’agriculture évolue également vers des modes de production plus intensifs. La qualité architecturale de la laiterie de Saint Michel en l’Herm montre le poids de ce secteur économique sur le territoire. Elle traduit également l’influence Art Deco par le choix des matériaux, de l’imbrication des volumes et des détails architecturaux.

de haut en bas château d’eau, 1912, Luçon ; poste, 1938, Luçon ; laiterie, Saint Michel en l’Herm.

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LE XIXe SIÈCLE

LE JARDIN DUMAINE À LUÇON

D’une surface de plus de quatre hectares, le jardin Dumaine se situe en plein cœur de la ville de Luçon. Après le legs de Pierre-Hyacinthe Dumaine en 1872, l’ancienne demeure est transformée en Hôtel de Ville. Le parc devient un jardin public, lieu de prédilection des Luçonnais pour leur promenade dominicale. Par la suite, au début du XXe siècle, Julien David, second donateur, permit à la municipalité de renforcer l’attractivité du jardin municipal en l’agrémentant d’un service d’eau élaboré, permettant ainsi la création d’une cascade et de bassins.

Depuis sa création au début du XVIII e siècle, le jardin Dumaine a connu de nombreuses évolutions qui lui confèrent aujourd’hui sa spécificité de jardin mixte. Celui-ci combine ainsi des tracés réguliers, par exemple en son centre ou au niveau de l’allée d’ifs, avec une composition plus souple et paysagère autour de l’orangerie et des bassins. Le jardin Dumaine offre à ses visiteurs différentes ambiances paysagères : • l’allée d’ifs centenaires offre des perspectives intéressantes sur l’Hôtel de Ville et le buste de Pierre-Hyacinthe Dumaine, ainsi que vers le théâtre de verdure, • un bois organisé en étoile crée un effet de labyrinthe ombragé contrastant fortement avec les espaces ouverts de la grande pelouse et de l’esplanade, • au bout de la charmille*, le style paysagé est révélé aux abords de l’orangerie par la grande pelouse aux allées sinueuses, ponctuée de bosquets d’arbres et d’arbustes taillés en topiaire* illustrant les Fables de La Fontaine, • un grand bassin aux contours souples alimenté par une grotte cascade renforce l’effet pittoresque du jardin, • en quittant l’espace ombragé du grand bassin, on débouche sur l’esplanade s’articulant autour d’un bassin octogonal animé par la fontaine des Naïades. En réponse à ce bassin, un kiosque à musique rend hommage à Julien David, le deuxième donateur du jardin.

la grande pelouse de l’orangerie.

le plan d’eau.

la fontaine.

* Charmille : allée constituée de charmes taillés régulièrement. * Topiaire : taille des arbres et arbustes selon des formes variées, ici tirées des fables de la Fontaine.

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REPÈRES HISTORIQUES REPÈRES HISTORIQUES

le XIXe siècle

LE JARDIN DUMAINE À LUÇON

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PLAN ACTUEL DU JARDIN DUMAINE 1 : orangerie / 2 : grande pelouse et fables de la Fontaine / 3 : charmille / 4 : bois en étoile / 5 : limaçon / 6 : cascade et grand bassin 7 : mail de platanes et théâtre de verdure / 8 : belvédère / 9 : kiosque / 10 : bassin des naïades / 11 : allée d’ifs / 12 : buste Dumaine 13 : Hôtel de Ville 41


LE XIXe SIÈCLE

LES PUITS ET FONTAINES

Parmi les réalisations de cette époque, puits et fontaines soulignent la nécessité d’un accès à l’eau potable dans ces zones marécageuses. Aujourd’hui encore, on peut observer plusieurs de ces points d’eau aménagés ou remaniés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ils sont le plus souvent localisés au plus près des habitations, au coeur des bourgs ou villages environnants. D’architecture simple, ils sont l’illustration d’un aspect local de l’urbanisme du XIXe siècle, la maîtrise sur place d’une source.

fontaine Saint Michel, Saint Michel en l ’Herm, 1862.

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LES PUITS ET FONTAINES

Un certain nombre de ces puits présente des caractéristiques architecturales communes. Il s’agit souvent en effet de petits bâtiments en pierre quelquefois enduite, fermés par une porte et surmontés par une corniche.

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5

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REPÈRES HISTORIQUES REPÈRES HISTORIQUES

LE XIXe siècle

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1 : grande fontaine, XIXe siècle, Saint Denis du Payré ; 2 : fontaine de la Fraignaie, XIXe -XXe siècles, Saint Denis du Payré ; 3 : puits, Saint Michel en l ’Herm ; 4 : puits, XIXe siècle, La Dive, Saint Michel en l ’Herm ; 5 : puits, Saint Michel en l ’Herm ; 6 : puits-tour, XIVe siècle, Le Gorgeais, Lairoux ; 7 : puits, Triaize .

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LE XXe SIÈCLE ET AUJOURD’HUI Par sa position entre l’Océan et le Marais Poitevin, le Pays de Luçon présente un intérêt environnemental et touristique non négligeable. Il s’agit à présent, dans une logique de développement durable, de concilier les activités économiques (tourisme, agriculture) et la préservation de milieux humides fragiles. La position littorale incite au tourisme balnéaire dès le début de XXe siècle et connaît un essor prononcé à partir de la moitié du XXe siècle. Les bâtiments propres à cette fréquentation estivale ponctuent l’Aiguillon sur Mer : résidences secondaires, équipements nautiques et culturels…

école de voile, l ’Aiguillon sur Mer.

le cinéma, l ’Aiguillon sur Mer.

Les productions locales, issues du terroir, connaissent un nouvel engouement. La position du Pays de Luçon sur les grands axes de circulation (La Roche sur Yon-la Rochelle et Niort-Les Sables d’Olonne) soutient le développement de l’artisanat et de l’industrie locale.

zone d’activités construite entre Chasnais et Luçon, à Beugné l ’Abbé, le long de l ’axe menant à la Rochelle.

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La réserve de Saint Denis du Payré accueille les oiseaux migrateurs de passage et leur préserve un espace de repos et de sécurité. Un observatoire installé au cœur de ces prairies humides permet de découvrir les différentes espèces avicoles sans les déranger.

REPÈRES HISTORIQUES REPÈRES HISTORIQUES

LE XXe SIÈCLE ET AUJOURD’HUI

ce chemin, caché par la végétation, a été aménagé dans la réserve naturelle de Saint Denis du Payré pour permettre aux visiteurs d’accéder à l ’observatoire sans déranger les oiseaux.

Le Verger conservatoire de Luçon-Pétré est situé dans l’enceinte du lycée agricole de Sainte Gemme-Luçon qui forme les jeunes aux métiers de l’horticulture et du fleurissement. Ce verger, créé il y a 25 ans, œuvre pour la conservation des espèces fruitières locales (pommes et poires) en préservant et reproduisant les souches typiques de la région.

le Verger Conservatoire de Luçon Pétré préserve, depuis près de vingt ans, différentes espèces fruitières à pépins, notamment des pommiers et poiriers du Grand Ouest.

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LES DIFFERENTES FORMES D’HABITAT DU PAYS DE LUÇON la maison rurale : dans le littoral la maison rurale : à l’intérieur des terres la maison de ville la maison bourgeoise la maison d’influence balnéaire la ferme la maison des années 50 à 80 l’ habitat d’aujourd’ hui : la maison d’inspiration traditionnelle l’ habitat d’aujourd’ hui : la création architecturale contemporaine

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l’habitat traditionnel

LA MAISON RURALE DANS LE LITTORAL

Dans le littoral, les habitations trapues rappellent la proximité de la mer par leurs formes et leurs agencements spécifiques. La lumière du bord de mer met en valeur la beauté de cette architecture simple. Les maisons littorales se composent le plus souvent d’un seul volume parallélépipédique. Ces volumes, coiffés d’un toit à deux pans, et les percements verticaux aux contours nets forment des ensembles qui autorisent de nombreuses combinaisons, propres à s’adapter aux coeurs de villages. Caractéristiques du littoral, ces maisons se retrouvent parfois aussi à l’intérieur des terres, témoignant du retrait progressif de la mer face au marais. Seul le badigeon blanc au lait de chaux reste spécifique des habitations exposées aux vents et aux embruns du large.

éléments de style architectural

2

1

3

4

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1

tuiles tige de botte

3

enduit badigeonné à la chaux

2

toit à deux pans

4

ouvertures plus hautes que larges


LES COEURS DE VILLAGE

La toiture basse et les petites ouvertures sont particulièrement adaptées au climat, protégeant à la fois du vent et du soleil. Pour ces mêmes raisons, les maisons sont regroupées en hameaux et villages où chacune est mitoyenne de ses voisines. Elles délimitent ainsi des ruelles étroites très minérales et des espaces privés intimes et protégés des intempéries, qui laissent deviner des cœurs d’ îlots arborés.

plan de village littoral.

LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

la maison rurale dans le littoral

ruelle, centre de l ’Aiguillon.

maison littorale, Grues.

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l’habitat traditionnel

LA MAISON RURALE À L’INTÉRIEUR DES TERRES

Issue des savoir-faire locaux, la maison rurale se caractérise par sa taille modeste et ses volumes trapus. Elle est constituée d’un volume simple, sur un ou deux niveaux, avec un toit à deux pans. On la trouve dans les bourgs et les villages, où elle représente souvent le bâti le plus ancien. Le charme de cette architecture vient de sa simplicité et d’un usage harmonieux des matériaux et couleurs. La maison rurale du Pays de Luçon est composée d’une succession de volumes simples, soit de plain-pied, soit avec un étage correspondant souvent à un ancien grenier. Les fenêtres, distribuées de manière asymétrique, sont plus hautes que larges. Le mur gouttereau comme le pignon peuvent présenter des ouvertures. Leur distribution dépend de l’orientation de la maison, les façades exposées aux vents dominants en étant alors dépourvues. Lorsque l’étage existe, ses ouvertures sont plus petites que celles du rez-de-chaussée.

éléments de style architectural

3

4 1

5 2

1

tuile tige de botte

4

corniche calcaire

2

encadrement d’ouverture en pierre calcaire

5

mur en moellons calcaires enduits à la chaux

3

fenêtre en pignon

la maison rurale à l ’intérieur des terres

LES DIFFÉRENTS PIGNONS

Les pignons présentent des profils variés pour adapter les volumes disponibles aux besoins des habitants. Les extensions, généralement plus basses, hébergent les activités annexes.

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maison rurale, Sainte Gemme la Plaine.

la maison rurale à l ’intérieur des terres

LES DIFFÉRENTES IMPLANTATIONS

LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

la maison rurale à l ’intérieur des terres

maison rurale, Lairoux.

DE LA MAISON À LA RUE

La succession et l’accolement des maisons rurales donnent naissance à des façades de rue. Elles constituent alors une trame urbaine au rythme asymétrique mais régulier. Alternative à ces façades continues, la rue peut se constituer d’une succession de pignons séparés par des cours, closes de murs ou de murets. Cette implantation permet de profiter de l’orientation Sud pour la façade principale de la maison. L’identité de la rue se fait alors par l’alternance des pignons et des murs de clôtures, ponctuée par la végétation des jardins.

maison rurale, Saint Michel en l ’Herm.

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LA FERME

l’habitat traditionnel

Souvent isolée, la ferme du Pays de Luçon permet de rapprocher l’exploitation du lieu de travail. Elle est aujourd’hui également occupée par des personnes n’ayant pas d’activité agricole qui apprécient ce bâti de caractère et de qualité. La ferme du Pays de Luçon peut adopter des formes différentes selon que l’on se trouve au Sud, vers le marais, au Nord, vers la Plaine. Elle se caractérise néanmoins par un certain nombre d’éléments communs.

éléments de style architectural

1

6 3 4

2

5

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1

toit à deux pans

3

chaîne d’angle

5

clôture

2

appentis

4

pierre en ronde-bosse

6

mur gouttereau


LA FERME

au Sud, cabane du marais poitevin desséché Au Sud, les fermes sont souvent de volume réduit. Autour de la maison d’habitation, les bâtiments annexes sont modestes. La maison d’habitation présente une forme caractéristique de la cabane du Marais Poitevin desséché. Autour d’une partie sur deux niveaux, le bâtiment s’allonge de plain-pied. On retrouve les particularités de la maison rurale : toit à deux pans, ouvertures plus hautes que larges à la distribution asymétrique, simplicité de la façade.

LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

l ’habitat traditionnel

Pour s’adapter aux contraintes du paysage ouvert, la ferme est souvent entourée d’arbres et d’arbustes résistants aux conditions humides du Marais.

ferme du Sud.

ferme du Nord.

au Nord, métairie de la plaine Au Nord, plus riche grâce aux cultures céréalières et à l’élevage de la plaine, la ferme s’organise autour d’une maison d’habitation imposante. Les bâtiments annexes s’accolent autour d’une cour carrée créant un espace de travail préservé des vents. La maison d’habitation peut se rapprocher de la maison rurale avec un étage et des ouvertures asymétriques, mais elle présente très souvent des caractéristiques inspirées de la maison bourgeoise : toit à quatre pans, ouvertures régulièrement distribuées aux proportions homogènes, détails de décor soignés. En complément de l’implantation autour de la cour carrée, les abords de la ferme de la Plaine sont généralement plantés d’arbres fruitiers qui, outre leur fonction nourricière, protégent des vents fréquents dans ce paysage ouvert.

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LA MAISON DE VILLE

l’habitat traditionnel

Constituant le cœur des bourgs, la maison de ville présente des volumes plus importants que la maison rurale. Les maisons de ville du Pays de Luçon se caractérisent par la régularité de leurs façades et de leurs ouvertures qui leur confère une certaine sophistication. De volume plus important que la maison rurale, la maison de ville comporte un ou deux étages. Les ouvertures sont distribuées sur des travées régulières. La taille des fenêtres décroît lorsqu’on monte dans les étages : - grandes fenêtres plus hautes que larges au rez-de-chaussée, - fenêtres de taille légèrement inférieure, plus hautes que larges, au premier étage, - ouvertures de petite taille, se réduisant souvent à des boulites à l’éventuel deuxième étage.

éléments de style architectural

2 4

3

5

1

6

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1

corniche calcaire

2

décor de façade

3

chaîne d’angle

4

linteau

5

allège saillante

6

soubassement


LA MAISON DE VILLE

L’attention portée au décor et à la régularité des ouvertures témoigne d’une certaine recherche esthétique. Les simples enduits à la chaux ou les moellons de pierre calcaire alternent avec des façades de pierre taillée plus recherchées. Des bandeaux de calcaires et des chaînes d’angles marquées soulignent les étages et les bords des constructions. Les corniches et les encadrements d’ouvertures adoptent des profils plus complexes et personnalisent les différentes maisons.

LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

l ’habitat traditionnel

Adaptée aux îlots urbains, la maison de ville est mitoyenne. Cette densité est conditionnée par la recherche du gain de place. Leur alignement produit un effet de rue caractéristique de l’ambiance de centre-bourg. Les matériaux, les couleurs et les décors des façades façonnent une identité propre à chaque centre. Par son adaptation au gain d’espace et l’influence de modes nationales, la maison de ville du Pays de Luçon offre une diversité qui s’étoffe dès le XIXe siècle : de la villa XIXe à la maison Art Deco, de l’hôtel particulier à l’immeuble.

façades de maison de ville, Luçon.

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l’habitat traditionnel

LA MAISON BOURGEOISE

On entend par “maison bourgeoise“ les habitations qui, par leurs dimensions, affichent un certain statut social. Leurs dimensions et le raffinement de mise en œuvre révèlent la prospérité de leurs propriétaires. Les traditions et les savoir-faire locaux se marient avec des critères de “bon goût et d’élégance“ visant à valoriser une ascension ou une prééminence sociale. Ces maisons bourgeoises se caractérisent par : - un étage sur rez-de-chaussée, - une façade symétrique avec alignement des ouvertures, - des toits à quatre pans avec d’imposantes cheminées, - des matériaux onéreux en transport (ardoises, tuffeau, calcaire de Saintonge…). Les maisons les plus importantes par leurs dimensions ont parfois trouvé au fil du temps un usage public (mairie, école, locaux municipaux divers…).

éléments de style architectural

1

4

5 2

3

6

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1

toit mansardé

4

oculus

2

chaîne d’angle

5

corniche calcaire décorée

3

bandeau

6

soubassement


LA MAISON BOURGEOISE

Largement inspirées de modes nationales, les maisons bourgeoises utilisent des matériaux et adoptent des formes atypiques. Cependant, le style architectural des maisons de ville du Sud de la Vendée, par sa régularité et sa sophistication, se confond avec les normes de la maison bourgeoise.

LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

l ’habitat traditionnel

Cette dernière se différencie alors de la maison de ville par un souci accru du détail tels que les ornements des corniches, des linteaux et des jambages des ouvertures comme on peut en observer dans le centre de Luçon. La maison bourgeoise est composée de volumes amples et compacts, avec étage, avec parfois des toits mansardés, et dotée d’ouvertures disposées de façon régulière. La maison bourgeoise se situe en recul de la rue, dégageant ainsi un jardin d’accueil, le plus souvent ordonné. La propriété est entourée par un mur de clôture surmonté de grilles, qui laisse entrevoir le bâtiment tout en préservant l’intimité de ses habitants. Les vastes jardins d’agrément, tout comme la présence de dépendances restent l’apanage de la maison bourgeoise, et témoignent de la volonté de marquer un rang social.

1

2

3

5

6

4

4

1&2 : Sainte Gemme la Plaine ; 3&4 : Luçon ; 5&6 : Lairoux.

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l’habitat traditionnel

LA MAISON D’INFLUENCE BALNÉAIRE

Au début du XXe siècle, la maison balnéaire connaît un essor remarqué sur la côte touristique de Vendée. Dans le Pays de Luçon, cette architecture, présente à l’Aiguillon sur Mer, influence également certaines réalisations situées à l’intérieur des terres. Le style balnéaire puise son inspiration dans les tendances architecturales des plages célèbres, tout en s’adaptant aux capacités financières plus modestes des habitants et des estivants locaux. Ces maisons offrent l’image du lieu de villégiature idéal. La maison balnéaire propose un nouveau vocabulaire architectural basé sur la couleur et les motifs géométriques. Elle influence également les modèles plus anciens. Les jeux de couleurs, les soubassements de pierre et les bandeaux décoratifs, caractéristiques du style balnéaire, se transposent sur la maison basse.

éléments de style architectural 2 1 3

5

4

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1

demi-croupe

4

parement de pierre

2

épi de faîtage

5

volets peints de couleurs vives

3

tuile mécanique


LA MAISON D’INFLUENCE BALNÉAIRE

Les maisons d’influence balnéaire déploient tout un vocabulaire architectural pour traduire les choix esthétiques et personnels du propriétaire : toits en débord, frontons et croupes, jeux de matériaux et de couleurs sur les enduits, les soubassements, les chaînes d’angle et les encadrements d’ouverture.

LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

l ’habitat traditionnel

La diversité des agencements, des couleurs et des matériaux rend chacune de ces maisons insolite et unique. Les clôtures viennent prolonger le style de la maison. Des oriels, ou bow-windows, participent également à cette fantaisie propre au style balnéaire. Dans les années 1950, les influences de la maison balnéaire évoluent vers des références régionales, toujours en rapport avec les lieux de villégiature. Elle s’inspire ainsi librement des styles anglo-normand, basque, breton ou encore provençal.

des maisons balnéaires proposant des éléments de style architectural variés, l ’Aiguillon sur Mer.

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LA MAISON DES ANNÉES 1950 À 1980

l’habitat d’aujourd’hui

Les années 1950 sont marquées par une évolution sensible de l’art d’habiter. Souvent en retrait de la rue, construite sur deux niveaux, la maison comporte un rez-de-chaussée comptant garage et pièces annexes : buanderie, chaufferie, cave… Accessible par un mouvement de terrain ou un escalier, l’étage, lieu de vie, s’inspire du “way of life“ à l’américaine : lumière, confort, arts ménagers en influencent la conception. A partir de deux plans identiques et de mêmes contraintes de mise en œuvre, en tenant compte des mêmes données nouvelles (chauffage, lumière naturelle, électricité), l’aspect extérieur de la maison des années 1950 exprime deux tendances majeures : • l’une se veut d’inspiration traditionnelle, et pourra être qualifiée “d’architecture néo-régionale“, • l’autre trouvera son inspiration dans les avant-gardes du début du XXe siècle (Bauhaus, De Stijl…) et sera qualifiée “d’architecture moderne“.

éléments de style architectural de la MAISON NÉO-RÉGIONALE

10

5 8

7

4 1 6

3 9

2

1

petits carreaux aux ouvertures

2

utilisation du fer forgé

3

volets en bois vernis ou peint

4

linteau plein cintre

5

génoise, parfois pré-fabriquée

6

enduit taloché

7

épi de faîtage

8

toiture à quatre pans

9

pierre en placage

10

60

tuile canal


LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

l ’habitat d’aujourd’hui

LA MAISON DES ANNÉES 1950 À 1980

éléments de style architectural de la MAISON D’INSPIRATION MODERNE

1

vitrages sans découpe ni montant

2

volet roulant

3

ouvertures plus larges que hautes

4

menuiseries métalliques

5

abandon de la modénature (moulures, corniches...)

6

usage du béton

7

cheminée intégrée à la façade

8

toiture plate ou à un seul versant

8 7

5 6 4

1

3

2

une règle toujours d’actualité : LA SIMPLICITÉ Moderne ou néo-régionale, la simplicité est synonyme de qualité et de durabilité. Pour s’inscrire dans la durée • évitez les pastiches et tout ce qui sonne faux et artificiel. • évitez les décrochements et rajouts non justifiés. Pour éviter la perte d’identité locale • évitez l ’imitation de styles rapportés d’autres régions. • prenez en considération le contexte local et cherchez à vous y adapter.

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l’habitat d’aujourd’hui

LA MAISON D’INSPIRATION TRADITIONNELLE

Tout en utilisant les techniques les plus modernes, l’architecture actuelle se doit de rechercher une certaine sobriété. L’habitat d’aujourd’hui est le plus souvent implanté dans un lotissement, avec des obligations réglementaires très codifiées (hauteur, implantation, surface, aspect extérieur). Il est conseillé (obligation en cas de location) de prévoir une “cellule de vie“ en rez-de-chaussée répondant aux conditions d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (personnes handicapées, âgées…). Cette “cellule de vie“ correspond aux espaces communs, une chambre et une salle de bain. Généralement maçonnée et couverte en tuile canal, la maison d’inspiration traditionnelle n’est pas dénuée d’innovation. Ainsi, l’ossature et le bardage bois sont de plus en plus utilisés dans les nouvelles constructions.

éléments de style architectural

1

4

1

toits à deux pans, tuile canal

2

ouvertures plus larges que hautes

3

volets en bois peint

4

fenêtres double-vitrage,

5

menuiserie en aluminium laqué, PVC ou bois

6

garage accolé

2

3

5

6

on peut regretter • La dominante de la couleur blanche des menuiseries PVC. • Le contraste de la couleur noire des éléments de serrurerie sur les volets. • Le peu d’usage des menuiseries bois. • L’ absence d’un accompagnement végétal (plantes grimpantes : vigne vierge, glycine, chèvrefeuille…).

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LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

l ’habitat d’aujourd’hui

LA MAISON D’INSPIRATION TRADITIONNELLE

1

chéneau

1

volet et menuiserie colorés

2

soubassement coloré

3

enduit teinté

4

végétation habillant le pignon

5

encadrement d’ouverture souligné par un bandeau

6

2

5

6

4

3

on ne recommandera jamais assez • La simplicité des volumes et de la composition générale. • La gestion des détails de finition : soubassements, entourage des ouvertures, chéneaux, mais aussi clôtures et abords de la maison. • L’ usage de végétaux participant au paysage et au confort du jardin.

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l’habitat d’aujourd’hui

LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE

La création architecturale contemporaine doit prendre en compte les continuelles avancées techniques ainsi que les données nouvelles portant sur les économies d’énergie, l’organisation de chantier, sans oublier l’évolution des sensibilités et de l’art de vivre. La création architecturale contemporaine ne peut exister sans une sensibilité partagée entre le concepteur et le maître d’ouvrage. Elle ne peut naître que d’un climat de confiance et d’un véritable savoir-faire. On retrouve dans l’habitat d’aujourd’hui deux grandes tendances, le néo-régionalisme et le modernisme, auxquelles s’ajoutent de plus en plus des considérations d’ordre environnemental (énergies renouvelables, matériaux respectueux de l’environnement...).

éléments de style architectural

2 5

1

6 3

7

4

1

verrière

2

récupération de l ’air chaud

3

bardage en bois

4

resserrement des parcelles

5

usage de matériaux industriels

6

balcon géométrique (béton, aluminium...)

7

intégration des normes H.Q.E.

on peut regretter • Le temps et les difficultés à surmonter pour être accepté par l’Opinion. • La mauvaise utilisation de certaines formes, techniques ou matériaux à la mode. • Le refus du risque, inhérent à toute innovation.

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C. BOUVARD & J.E. HERSANT

architecte :

E. BOUCHER

architecte :

C. BOUVARD & J.E. HERSANT

architecte :

M. ROULLEAU & C. PUAUD

architecte :

E. BOUCHER

N. TÊTAUD

photo : C. GAUTHIER architecte

LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE

architecte :

architecte :

LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

l ’habitat d’aujourd’hui

on ne recommandera jamais assez • De modérer les effets de mode au profit d’une réelle prise en compte du terrain et de son environnement. • De préférer à la recherche de la médiatisation d’une image originale, une conception s’imposant par sa rigueur et sa parfaite adéquation avec les obligations de résultats. • De ne jamais oublier que la maison s’inscrit dans un lieu et subira les agressions du temps.

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l’habitat d’aujourd’hui

LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE

Les maisons individuelles présentées ci-dessous sont des exemples vendéens de construction contemporaine : relecture de formes traditionnelles, d’inspiration moderne, innovantes ou respectueuses de l’environnement, elles sont autant d’illustrations des tendances architecturales actuelles. Pour chacune de ces réalisations, l’architecte a intégré les attentes et les besoins du maître d’œuvre à un contexte particulier.

Chasnais - architecte : E. BOUCHER

La Tranche sur Mer - architectes : M. ROULLEAU & C. PUAUD

Luçon - architectes : C. BOUVARD & J.-E. HERSANT

Saint Benoist sur Mer - architecte : E. BOUCHER

PHOTOGRAPHIE 1 : La maison propose un plan simple composé PHOTOGRAPHIE 2 : L’insertion du projet dans le site, en bordure

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de l’unité de vie, séjour et cuisine, ceinturée par les chambres. Orientée sud, une terrasse donne sur la piscine et prolonge la mezzanine. Les volumes sont allégés grâce à la création de plans horizontaux laissant filtrer la lumière, et par un jeu de treilles en bois sombre.

de forêt domaniale, est assurée par l’utilisation d’un bardage bois, brut de sciage, et par des toitures végétalisées. Un travail sur les bordures optimise le plan de la maison et libère un large patio central. Les ouvertures allongées animent les façades et permettent d’alléger le volume de la construction.

PHOTOGRAPHIE 3 : Insérée dans une parcelle traditionnelle cernée de hauts murs de calcaire, cette maison adopte un vocabulaire résolument contemporain tant par les matériaux que par la forme ou la couleur. Elle conserve un dialogue fort avec l’existant par l’assise en pierre du rez-de-chaussée.

PHOTOGRAPHIE 4 : Le projet architectural consiste à restaurer la maison d’origine et à transformer l’étable mitoyenne en un espace habitable. Afin d’apporter de la lumière aux pièces de vie, la façade nord est percée d’ouvertures. Munies de volets coulissants en bois exotique, elles animent et colorent le mur.


LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE

LESREPÈRES FORMESHISTORIQUES D’HABITAT

l ’habitat d’aujourd’hui

Le Poiré sur Vie - architecte : N. TETAUD

Luçon - architecte : C. BERTRAND

PHOTOGRAPHIE 5 : Constitué par une structure bois, en mélèze, le projet est surmonté d’une toiture inversée qui en souligne

les choix architecturaux. Il tire parti de son terrain en pente par un système de pilotis dégageant un garage en contrebas. Les grandes baies vitrées ouvrent l’intérieur vers le paysage grâce à une grande terrasse exposée au sud.

PHOTOGRAPHIE 6 : Interprétation architecturale volontaire autorisée par le bois, cette maison adopte un profil allongé. A noter

les avancées de toiture et la pergola intégrée pouvant servir de brise-soleil.

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MATÉRIAUX et COULEURS Jeux de textures et jeux de couleurs, historiquement associés aux matériaux locaux, se sont ouverts aux influences extérieures. Au gré des innovations techniques, ils sont devenus le moyen favori des propriétaires pour personnaliser leur maison. Ce chapitre portera sur les matériaux et les couleurs participant à l’aspect extérieur.

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LES MATÉRIAUX Le choix des matériaux est lié à l’économie du projet, et prend en compte : • la tenue dans le temps, la résistance aux contraintes climatiques, la facilité d’entretien, • la qualité de finition acceptable et donc l’aspect final, • la facilité de mise en œuvre. Par la façon de construire, on peut facilement reconnaître l’avant et l’après révolution industrielle. En effet, aux matériaux locaux succède la production de masse, que les nouvelles infrastructures de transport diffusent plus largement.

les matériaux

AVANT LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

• Pierre, terre, chaux, glaise et bois sont pris et assemblés sur place. • La pierre n’est pas un matériau cher, et son assemblage fait partie du savoir-faire local. Elle est donc moins valorisante qu’un enduit que l‘on réserve pour l’habitation et, parfois, seulement pour les parties visibles de la rue. • La transformation du calcaire en chaux se fait dans des fours à bois. • Le bois compose les charpentes et les menuiseries (portes et fenêtres). • Pour devenir tuile ou brique, l’argile est cuite au four. Dans un premier temps, on ne l’utilise qu’en tuile de toiture. La chaleur de cuisson déterminera ses qualités et nuances de couleur ; mal cuite, elle devient poreuse et gélive. L’usage de la brique se développe avec la diminution des prix de la cuisson et des transports. • L’ardoise, compte tenu du prix du transport, est un signe extérieur de richesse. • Deux corps de métiers mettent la maison hors d’eau : le maçon pour les fondations, les murs, la toiture et le charpentier-menuisier pour la charpente et les menuiseries.

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mur de pierre calcaire.

mur de pierre de taille calcaire.

corniche calcaire.

tuiles tige de botte.

enduit à la chaux.

enduit et badigeon au lait de chaux.


RÉALISEZ UN ENDUIT À LA CHAUX AÉRIENNE

• Composition de l’enduit Chaux aérienne éteinte = 1 volume. Sable = 2 à 3 volumes. Eau = 1 volume. • Choisissez votre sable avec soin Il déterminera la coloration de l’enduit, le dosage et la plasticité du mortier. Prenez en compte sa granulométrie.

MATÉRIAUX et COULEURS REPÈRES HISTORIQUES

le bâti ancien

• Mélangez le sable et la chaux, ajoutez l’eau peu à peu pour obtenir un mortier gras. • Préparez le support Nettoyez la façade en piquant le vieil enduit. Rebouchez les trous et fissures importants avec un mortier de chaux. Humidifiez si nécessaire, juste avant d’enduire. • Appliquez l’enduit Exécutez un “fouettis“ au ras des pierres à la chaux aérienne. Laissez sécher, puis appliquez un corps d’enduit de 1 à 2 cm d’épaisseur. • Soignez la finition Lorsque l’enduit est bien sec, appliquez l’enduit de finition à l’aide d’une truelle ou avec une machine à projeter. Dressez ensuite à la règle et serrez à la taloche. Si les pierres d’encadrement des ouvertures sont au nu du mur, une seule passe d’enduit doit être réalisée. Après vérification du temps de séchage correspondant, il est possible d’obtenir différentes finitions : enduit gratté, enduit raclé, enduit brossé, enduit chiffonné, passage à l’éponge, enduit lavé.

piquetage au marteau et au burin

préparation du mélange

enduit déposé et lissé à la truelle

la taloche pour serrer l ’enduit

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les matériaux

À PARTIR DE LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

• La pierre, qui exige un temps important de mise en oeuvre, devient un matériau cher. Elle n’est utilisée que comme faire-valoir ou signe extérieur de richesse. Elle est parfois limitée à un parement, c’est-à-dire un simple placage sur un mur en ciment. • Pour constituer les murs : le parpaing de béton alvéolé ou cellulaire, la brique, le bois, les matériaux composites remplacent la pierre. L’enduit permet de cacher et de protéger le matériau de support. • La charpente traditionnelle est concurrencée par la fermette. • L’ardoise devient un matériau accessible pour des constructions modestes. La tuile s’industrialise. • Les menuiseries bois doivent s’adapter aux contraintes d’isolation et subir la concurrence du PVC, du fer et de l’aluminium. • Chaque intervention nécessite une qualification spécifique. Maçon, couvreur, charpentier, menuisier, plombier, zingueur peuvent être des intervenants différents.

façade colorée.

jeux d’enduits.

les matériaux

parement de pierre et décor de tuile.

tuile mécanique.

fausse pierre sur mur de clôture.

tuile mécanique de rive décorée.

NOUVELLES DONNÉES

Si l’économie de la construction reste déterminante, le choix des matériaux continuera à dépendre de l’échelle de valeur que l’on attribue aux différents paramètres : • temps de chantier, • mise en œuvre, entretien, économies d’énergies, • sensibilité à l’aspect visuel, • confort, • incidence sur le milieu. • durabilité,

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NOUVELLES DONNÉES

Les composants sont de plus en plus industrialisés. Le pré-assemblage sous abri permet d’atténuer la pénibilité des travaux de plein air. Si l’usage du bois a longtemps été limité à la charpente et aux menuiseries, il est aujourd’hui plus largement utilisé dans la construction. Son utilisation connaît un essor important grâce à l’attention portée à l’environnement et à ses qualités de confort.

MATÉRIAUX et COULEURS REPÈRES HISTORIQUES

les matériaux

L’intégration des composants pour les énergies douces (panneaux solaires, serres, éoliennes, terre crue…) reste un nouveau défi architectural. Encouragée par la loi SRU (Solidarité Renouvellement Urbain), l’économie de surface consommée de terrain conduit également à un retour vers un habitat en continu.

maison à ossature bois.

brique creuse.

parpaing de béton.

parements de pierre contemporains, rappelant les couleurs de la pierre locale.

aluminium et bois.

tuile canal.

verrière.

charpente fermette.

échantillons d’essences de bois rencontrées dans le Pays de Luçon.

73


les matériaux

ÉVOLUTION DE LA MISE EN OEUVRE

La mise en oeuvre des matériaux actuels est facilitée par leur préparation en usine. Les pièces sont conçues dès l’origine pour gagner du temps à l’assemblage : pièces pré-formées, tailles standards, éléments modulables (vérandas en kit, balcons et parois pré-montés...). Cette industrialisation peut entraîner une certaine uniformisation de la construction que seuls le savoirfaire et l’imagination du concepteur permettent d’éviter.

ARCHITECTURE ET ENVIRONNEMENT

LES MATÉRIAUX SAINS

Aujourd’hui, de nouveaux matériaux qui intègrent les préoccupations environnementales et de santé apparaissent. Généralement produits à partir de ressources renouvelables, ils se caractérisent par une faible dépense d’énergie nécessaire à leur production, des émissions réduites de gaz à effet de serre et une meilleure innocuité vis-à-vis de la santé des occupants de la maison. On peut ainsi trouver : • des isolants à base de végétaux ou de laines animales (chanvre, laine de mouton, copeaux de bois…), • des procédés constructifs anciens réinvestis (ossature bois, enduit au pisé…), • des matériaux polyvalents, tels que la brique monomur en terre cuite qui joue à la fois un rôle structurel, isolant, et régulateur d’hygrométrie, • des peintures et des revêtements de surface dit “bio“ qui utilisent moins de produits chimiques et émettent peu ou pas de Composés Organiques Volatiles (COV), nocifs s’ils sont présents en trop grande quantité dans l’air de la maison… Il faut, cependant, si l ’on souhaite faire appel à ce type de matériaux, porter une attention particulière à leur mise en œuvre : le matériau dispose-t-il d’un avis technique ou d’un Document Technique Unifié (DTU) qui assurent de sa tenue dans le temps ? Le professionnel est-il formé à sa mise en œuvre ?...

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UNE NÉCESSAIRE RENCONTRE

Le respect de l’environnement devient une préoccupation partagée. • Une attention particulière est portée aux énergies renouvelables : - chauffe-eau solaire, - panneaux photovoltaïques, - géothermie, - chaudières à copeaux bois...

MATÉRIAUX et COULEURS REPÈRES HISTORIQUES

ARCHITECTURE et ENVIRONNEMENT

L’installation de ce type d’équipements ajoute des éléments à la maison qu’il convient de prendre en compte dans sa conception. • La recherche d’une meilleure intégration paysagère concourt également à cette dynamique. La maison se fond alors dans son environnement par le choix des matériaux : - usage du bois, - enduit aux teintes du sol, - pare-soleil végétal... • La maison peut être, dès sa conception, pensée comme un élément du paysage. Le choix de volumes adaptés au relief peut être conjugué avec l’usage de techniques spécifiques, telles que le toit végétalisé, pour intégrer le projet dans son environnement.

panneaux solaires thermiques.

maison en bois.

toit végétalisé. 75


LA COULEUR “Au même titre que l’échelle et la proportion des volumes, la couleur (des maisons) participe intrinsèquement à la qualité des paysages.“ J.P. LENCLOS “Les couleurs de la France“

la couleur

DANS L’HABITAT

Une règle simple : restez en harmonie avec votre environnement, et participez ainsi au maintien de l’identité locale. Pour cela, n’hésitez pas à utiliser des couleurs tirées des matériaux naturels qui vous entourent.

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DANS L’HABITAT

Comme dans toutes les régions, dans le Pays de Luçon les couleurs des matériaux mis en œuvre et les couleurs de l’environnement minéral local participent à l’identité des lieux. Le plus souvent, le soubassement se différencie par sa teinte du reste du mur. Sur le plan pratique, cela permet un entretien contre les salissures sans avoir à repeindre toute la façade.

MATÉRIAUX et COULEURS REPÈRES HISTORIQUES

la couleur

les façades Choisissez la couleur de l’enduit des murs en tenant compte : - de la couleur des matériaux de couvertures, - des matériaux rapportés (pierres, briques) et de leur texture (lisse, granuleuse, talochée), - des couleurs environnantes (maisons et bâtiments proches, sol naturel, verdure). La couleur du soubassement, distincte et bien choisie (outre son intérêt utilitaire de protection) met en valeur l’enduit. De la même façon, sur une architecture traditionnelle, l’entourage souligné des ouvertures donne un aspect plus fini à l’ensemble. les menuiseries Il est conseillé d’attribuer aux menuiseries une couleur plus soutenue que celle de l’enduit. Appliquée à de petites surfaces, elle dynamise la perception d’ensemble. Pensez bien à intégrer la couleur des menuiseries PVC (surtout si elles sont blanches) dans la composition d’ensemble.

conseils pratiques • Avant de choisir la couleur de vos menuiseries, faites un essai sur un support posé à côté de l’enduit des murs, cela vous permettra d’éviter bien des erreurs. • Pour les grandes surfaces de mur, faites un essai sur place sur un carré de 1 m par 1 m, en tenant compte de l’exposition à la lumière et des autres composants environnants. • Lorsqu’il s’agit d’un bâti ancien, on peut le plus souvent s’inspirer des couleurs d’origine en sondant les enduits, et en grattant les menuiseries.

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LA COULEUR APPLIQUÉE AUX FAÇADES

Les quelques compositions colorées suivantes proposent des jeux de couleurs appuyés sur les différents éléments de la façade : • enduit de façade et soubassement, • volets et portes, • encadrements d’ouvertures et chaînes d’angle, • toiture. Chaque colonne est un ensemble de variations sur un thème : • 1e série : sur une base de toiture de couleur tuile, d’enduit et d’encadrement d’ouvertures de couleur calcaire clair, variations de menuiseries aux tons pastels. • 2e série : sur une base de toiture de couleur tuile, d’enduit et d’encadrement d’ouvertures de couleur calcaire clair, variation de mensuiseries aux tons saturés. • 3e série : sur une base de toiture couleur tuile, d’enduit et de soubassement gris, variations de menuiseries aux tons pastels. • 4e série : sur une base de toiture de couleur tuile, d’enduit vif et de soubassement coloré, variation de menuiseries aux tons saturés.

1

78


2

LA COULEUR APPLIQUÉE AUX FAÇADES

MATÉRIAUX et COULEURS REPÈRES HISTORIQUES

la couleur

3

4

79


130


ANNEXES Les pages qui suivent proposent des informations complémentaires destinées à vous assister concrètement dans vos démarches. Vous y trouverez un lexique des termes techniques architecturaux employés, un carnet d’adresses (les communes du Pays de Luçon, ainsi que les partenaires institutionnels et associatifs), et une bibliographie permettant de prolonger votre réflexion.

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épi de faîtage

souche de cheminée volige chevron refend ferme poinçon panne entrait

oculus

fronton frise

charpente en fermette

dallage

chaîne d’angle

soubassement

chaînage périphérique mur pignon mur gouttereau percement faîtage

croupe

arc plein cintre

noue

oculus

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ANNEXES REPÈRES HISTORIQUES

LEXIQUE

A

Aluminium anodisé : aluminium oxydé en surface, afin d’en améliorer la résistance à la corrosion et à la coloration. Aluminium laqué : aluminium couvert d’une couche de peinture laquée (souvent au four) pour en améliorer la résistance à la corrosion. AMT/AOR/APS/APD : voir contrat de maîtrise d’œuvre. Appareillage : disposition apparente des matériaux de construction qui composent une maçonnerie (voir pierre). Appentis : bâtiment annexe à un versant de toiture, adossé au bâtiment principal. Appui (de fenêtre) : partie horizontale du bas d’un percement sur laquelle la fenêtre s’appuie. L’appui doit favoriser l’écoulement des eaux de pluie pour éviter leur pénétration dans le mur. Pierre taillée, brique, zinc ou enduit lissé jouent ce rôle sur les bâtiments anciens en finissant la maçonnerie. Arc : élément courbe formant le haut d’une ouverture, composé, soit de pierres ou de briques appareillées, soit d’une pièce unique de bois, de métal ou de pierre.

B Badigeon : lait de chaux, pouvant être coloré, pour la protection et la décoration des enduits extérieurs et l’assainissement des enduits intérieurs. Baie : ouverture pratiquée dans un mur et son encadrement (voir percement). Bandeau : assise horizontale de pierres ou de briques formant une saillie sur une façade généralement à hauteur des planchers, des appuis et des linteaux. Bardage : revêtement d’un mur extérieur mis en place par fixation mécanique dans un plan distinct de celui du nu de la maçonnerie (bardeaux, panneaux ou planches de bois, autres matériaux…). Béton cellulaire : béton dont la fabrication ménage des micro-vides d’air dans le matériau, ce qui l’allège et lui donne de bonnes qualités d’isolation thermique. Bossis : talus plus ou moins large, séparant deux marais et servant le plus souvent de pâturage. Brique creuse : brique comportant des vides par extrudage de l’argile avant cuisson. Cela confère à ce produit de bonnes qualités d’isolation thermique.

C CCTP : voir contrat de maîtrise d’œuvre. Chaînage : armature destinée à empêcher l’écartement des murs d’une construction en maçonnerie. Dans le cas d’un chaînage périphérique, elle est placée en haut des murs ou au niveau de chaque plancher. Chaîne d’angle : assemblage de pierres superposées alternativement dans le sens du grand et du petit côté (assemblage “harpé“), qui forme la rencontre de deux murs en angle. Charraud : chemin desservant le marais. Formant talus, il résulte de l’accumulation des argiles retirées pour creuser les étiers et former les digues. Chaux : liant de construction obtenu par la calcination de roches calcaires plus ou moins pures. La classification actuelle des chaux de construction distingue deux types de chaux naturelles : la chaux aérienne (CL ou DL) dont la prise s’effectue sous l’action du gaz carbonique de l’air et la chaux hydraulique (NHL) dont la prise s’effectue sous l’action de l’eau. La chaux grasse est une chaux aérienne en pâte. Chéneau : rigole ménagée à la base d’un toit, en zinc ou en creux dans la maçonnerie, collectant les eaux de pluie.

conseils pratiques pour un projet de construction • Conseil Général de la Vendée / CAUE de la Vendée

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annexes

LEXIQUE

Cintre : courbure d’un arc ou d’une voûte. Un arc plein cintre est en demi-cercle. Coaltar : goudron de houille, noir et visqueux, utilisé en traitement du bois pour ses propriétés fongicides (contre les moisissures ou les champignons) et insecticides. Communs : ensemble des bâtiments d’une grande propriété utilisés pour le service.

Contrat de maîtrise d’œuvre : il comprend les étapes suivantes. 1- PHASE DE CONCEPTION • APS, Avant Projet Sommaire : dessin des éléments significatifs du parti architectural : plan, façade principale ou volumétrie d’ensemble. • APD, Avant Projet Définitif ou Détaillé : dessin de tous les éléments du projet et élaboration d’une notice descriptive estimative. Cette phase se conclut par une définition du coût et de la forme. • DPC, Dossier de Demande de Permis de Construire. 2- PHASE DE CONSULTATION DES ENTREPRISES • PCG, Projet de Conception Générale : dessin des plans techniques à grande échelle et établissement du cahier des charges (CCTP : Cahier des Clauses Techniques Particulières). • DCE, Dossier de Consultation d’Entreprises, estimatif affiné du coût. • MDT, Mise au point des marchés de travaux. • AMT, Assistance à la passation des Marchés de Travaux : analyse des offres des entreprises et choix. 3- PHASE DE RÉALISATION DES TRAVAUX • DET, Direction et Exécution des marchés de Travaux : réunions de chantier et comptes-rendus, comptabilité du chantier. • AOR, Assistance aux Opérations de Réception : vérification du bon achèvement des travaux. Etablissement des procès verbaux de réception de travaux. Engagement des garanties du maître d’œuvre. • DOE, Dossier des Ouvrages Exécutés, coordination de chantier.

Corniche : ensemble des moulures qui, situées en partie haute d’un mur de façade, permettent de supporter le dépassement de la toiture. De pierre, de brique ou de bois, elle participe au décor de la façade. Coursive : ce terme désigne à la fois les galeries de circulation extérieures d’un bâtiment et les passerelles d’un navire. Couverture : éléments couvrant un bâtiment. Croupe (toit en) : extrémité triangulaire ou arrondie d’un toit.

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LEXIQUE

D Dalle : plaque de pierre ou de béton servant à recouvrir une surface. Appellation locale (Grand Ouest) des gouttières et chéneaux. Dalle nantaise : chéneau à l’aplomb d’un mur (utilisé en limite séparative). Décor : ensemble des motifs d’ornement d’un ouvrage. Diffère de la modénature. DET : voir contrat de maîtrise d’œuvre. Domotique : techniques servant à intégrer les automatismes dans l’habitat (chauffage, énergie, lumière, sécurité…). DTU (Dossier Technique Unifié) : dossier servant de référence pour l’usage et la mise en œuvre des matériaux.

ANNEXES REPÈRES HISTORIQUES

annexes

E Encadrement : partie de la maçonnerie saillante ou peinte qui entoure un percement. Enduit : mélange pâteux ou mortier avec lequel on recouvre une maçonnerie afin de la protéger. En général projeté à la machine, il existe plusieurs finitions à la main : • enduit taloché : lissé à l’aide d’une taloche, planchette munie d’une poignée. • enduit lissé : serré et lissé à la truelle. • enduit gratté : gratté à la truelle avant sa prise complète. Épi de faîtage : éléments de zinc ou de terre cuite qui couronnent les deux extrémités du faîte d’un toit. Essences (de bois) : qualifie la nature et l’origine du bois utilisé dans la construction et l’ameublement. Etier : cours d’eau permettant d’alimenter les marais en eau ou d’évacuer l’excédent à marée basse.

F Faîtage : partie de la toiture reliant horizontalement les extrémités supérieures de ses versants. Faîtière (tuile) : tuile spécialement conçue pour le recouvrement du faîtage. Les faîtières en tige de botte étaient posées à faible recouvrement, puis maçonnées (pigeonnées) au mortier de chaux hydraulique. Ferme : assemblage de pièces de bois ou de métal triangulées, posées à intervalles réguliers pour supporter les versants d’une toiture. Fermette : petite ferme posée à intervalles très rapprochés. Elles sont souvent préfabriquées. Frise : bande plane décorée, soulignant parfois les corniches ou les soubassements. Fronton : partie triangulaire couronnant la façade de certains bâtiments.

G Galerie : espace couvert en longueur. Génoise : corniche constituée d’un ou de plusieurs rangs de tuiles, éventuellement alternées avec des rangs de briques. Gouttereau (mur) : mur portant une gouttière ou un chéneau, situé sous le versant du toit opposé au pignon. Gouttière : petit canal recueillant les eaux de pluie à la base d’un toit pour les conduire à la descente d’eau, constitué de cuivre, de zinc, ou de PVC, selon les moyens des propriétaires.

H Hameau : petit groupe isolé de maisons rurales. Le terme “hameau“ sous-entend un groupement plus petit que celui de “village“. En Vendée, les deux termes ont souvent la même signification. Huisserie : partie fixe constituant le cadre des ouvertures. conseils pratiques pour un projet de construction • Conseil Général de la Vendée / CAUE de la Vendée

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annexes

LEXIQUE

I Îlot : groupe de maisons délimité par les rues l’entourant.

J Jambage : élément vertical situé de part et d’autre d’un percement et qui sert à supporter le linteau. La pierre et la brique étaient souvent mises en oeuvre pour réaliser ces pièces de maçonnerie, qui devaient être bien assises pour soutenir le linteau. Leur mise en évidence contribue également au décor.

L Lait de chaux : chaux aérienne diluée dans l’eau. Sert de badigeon. Linteau : partie horizontale qui sert à soutenir le mur au-dessus d’un percement. Il peut être de bois, de pierre, de brique, de métal ou de béton. Dans les murs épais, le linteau est souvent double et peut être constitué de deux matériaux différents. Le linteau affleure le nu du mur extérieur afin de ne pas retenir l’eau de pluie. Liteau : pièce de bois de section carrée, placée horizontalement pour supporter les tuiles ou les ardoises.

M Maillage de haies : quadrillage de haies, plus ou moins continu, délimitant les parcelles agricoles. Le maillage est qualifié de dense quand la continuité est bonne et les parcelles petites. Dans le cas inverse, il est qualifié de lâche. Maître d’œuvre : personne qui conçoit et dirige un projet à la demande d’un maître d’ouvrage (conception, technique et savoir-faire). Maître d’ouvrage : commanditaire d’un projet (moyens financiers et besoins). Maraîchin(e) : qui se rapporte aux marais poitevin et breton. Mégalithe : pierre de grande taille, utilisée pour ériger des édifices préhistoriques. Les menhirs sont un seul mégalithe, les dolmens et cromlechs en sont des assemblages. Modénature : ensemble des profils ou des moulures d’un édifice : leur proportion, leur disposition. De nombreux éléments, qui apparaissent comme décor sur les façades en pierres taillées, ont avant tout une fonction technique, structurelle ou de protection du mur contre les écoulements d’eau. Moellons : pierres grossièrement taillées ou non, de petites dimensions. Servaient à construire les murs et étaient généralement enduits. Monolithe : pierre d’un seul bloc. Mortier : mélange constitué de sable et d’un liant (la chaux par exemple), servant à lier différents éléments.

N Néolithique : (étymologie: pierre nouvelle) période de la préhistoire aux changements sociaux et économiques nombreux : domestication des animaux, sédentarisation, amélioration des techniques et de l’outillage. Nu (du mur) : surface du parement fini d’un mur.

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LEXIQUE

O Oculus : petite baie circulaire ou ovale, sans fenêtre, ménagée dans un mur. Cette ouverture est très présente sur certaines granges pour l’éclairage et la ventilation. Entourée de brique ou de tuffeau, elle est souvent axée sur les entrées ou les pignons.

ANNEXES REPÈRES HISTORIQUES

annexes

P Pan : face d’un ouvrage de maçonnerie ou d’un toit. Parement : matériaux de construction : pierre, brique, bois, moellon, etc... visibles en façade. Parement (mise en oeuvre) : voir sur lit. PCG : voir contrat de maîtrise d’œuvre. Percement : ouverture ou passage dans un mur. Pierre sèche : appareillage traditionnel d’une maçonnerie constituée de pierres posées les unes sur les autres sans aucun mortier. Pierre vue : finition d’un mur où l’enduit affleure le nu des pierres, de façon à n’en laisser voir que les arêtes et les faces les plus saillantes. Pigeonnée (tuile) : manière de bloquer les tuiles au mortier de chaux pour éviter leur déplacement, fréquent en site exposé et pour les tuiles de faîtage et d’arêtier. Pignon : partie triangulaire d’un mur qui supporte les deux versants d’un toit. Par extension, mur qui supporte le pignon, en opposition au mur situé sous le versant, le mur gouttereau. Placage : revêtement d’une surface par un matériau plus résistant ou plus précieux. PVC : Poly Chlorure de Vinyle, plastique d’usage courant pour les volets. Le PVC est prisé pour sa facilité de mise en oeuvre et son peu d’entretien. Généralement utilisé blanc, sa version colorée, plus esthétique, se rencontre de plus en plus.

1 2 3 4 5 6 7 8 9

lit de pose lit d’attente pierre paneresse remplissage boutisse parpaing (traverse le mur) enduit côté intérieur parement vu du côté extérieur

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annexes

LEXIQUE

R RAL : norme européenne de référence des couleurs à laquelle tous les fabricants de peintures et de matériaux colorés font référence. Ria : bras de mer entrant dans les terres à l’embouchure d’un cours d’eau.

S Saumâtre : se dit d’un milieu où la teneur en sel est plus élevée que la moyenne. Soubassement : partie inférieure d’un mur. En façade, le soubassement est souvent traité, jusqu’à hauteur des appuis de fenêtre, de façon plus robuste que le reste du parement, pour conforter l’assise d’un mur et le protéger des dégradations. Cette distinction de matériaux ou de traitement interfère dans la composition et l’esthétique de la façade. Souche de cheminée : partie d’un conduit de fumée en maçonnerie qui émerge au-dessus de la couverture. Sur lit (mise en oeuvre) : construction d’un mur de pierres, où celles-ci sont disposées selon la cohérence de l’accolement de leurs faces inférieures et supérieures. A l’inverse, la mise en oeuvre en parement prend en compte l’aspect visuel de la façade, ce qui implique des mortiers à prise plus forte.

T Talweg : ligne joignant les points les plus bas du fond d’une vallée. Tuile en terre cuite : utilisée couramment dans l’architecture vendéenne, elle est utilisée pour des pentes de 28 à 35 %. Selon leur emplacement, on distingue les tuiles de courant, face concave vers le haut où court l’eau et les tuiles de couvrant, face convexe vers le haut qui sont les plus vues. • tuile canal : elle correspond aux types tuile creuse, tuile ronde et tuile tige de botte. Munie d’ergots, elle est alors appelée tuile canal à verrou. • tuile stop : tuile de courant plate. • tuile romane : tuile constituant le courant et le couvrant d’un seul bloc. • tuile romane canal : tuile romane renforcée en son milieu par un bourrelet. Tout-venant : mélange brut des moellons, tels qu’ils ont été extraits d’une carrière et assemblés pour constituer le mur.

V Volige : planches de bois, qui, posées en continu, supportent les tuiles ou les ardoises. La pose sur volige est plus stable que la pose sur liteaux (tasseaux de bois), mais aussi plus coûteuse.

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ANNEXES REPÈRES HISTORIQUES

annexes

LEXIQUE

les différents types de tuile

renforcement volige

tuile canal

tuile romane / tuile romane-canal

tuile mécanique

coupe sur génoise

génoise parement linteau droit jambage

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CARNET D’ADRESSES

mairies, intercommunalités et département Mairie de l’Aiguillon-sur-Mer Place du Docteur Giraudet 85460 L’Aiguillon sur Mer 02 51 56 40 31 mairie.aiguillonsurmer@wanadoo.fr Mairie de Chasnais Rue du Maréchal de Lattre 85400 Chasnais 02 51 97 74 83 mairie-chasnais-85@wanadoo.fr Mairie de Grues 23 rue de la République • 85580 Grues • 02 51 27 23 56 mairie.grues@orange.fr Mairie de Lairoux Place de la mairie • 85400 Lairoux • 02 51 56 14 01 • mairie.de.lairoux@wanadoo.fr Mairie de Luçon 1 rue de l’Hôtel de Ville BP 339 • 85403 Luçon • 02 51 29 19 22 • serge.boury@lucon.fr Mairie des Magnils-Reigniers 16 rue de l’Eglise • 85400 Les Magnils-Reigniers • 02 51 97

76 04 • mairie.magnils@wanadoo.fr

Mairie de Saint-Denis-du-Payré Place du 8 Mai • 85580 Saint-Denis-du-Payré • 02 51 27 20 28 • mairie.stdenisp@wanadoo.fr Mairie de Saint-Michel-en-l’Herm 4 rue Paul Berjonneau BP 27 • 85580 Saint-Michel-en-l’Herm • 02 51 30 22 03 mairie.stmichelherm@wanadoo.fr Mairie de Sainte-Gemme-la-Plaine 3 rue de la Mairie • 85400 Sainte-Gemme-la-Plaine • 02 51 27 02 01 • mairie.gemme85@wanadoo.fr Mairie de Triaize 1 place Georges Clémenceau • 85580 Triaize • 02 51 56 11 53 • mairie.triaize@wanadoo.fr Communauté de Communes du Pays né de la mer 5 place de l’Abbaye • 85580 Saint-Michel-en-l’Herm • 02 51 97 64 64 secretariat.general@paysnedelamer.fr Conseil Général de la Vendée 40 rue du Maréchal Foch • 85923 La Roche-sur-Yon Cedex 9 • 02 51 34 48 48 communication@vendee.fr • site : www.vendee.fr

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CARNET D’ADRESSES

partenaires institutionnels et associatifs

ANNEXES REPÈRES HISTORIQUES

annexes

ADIL de la Vendée Association Départementale d’Information sur le Logement de la Vendée 143 Bd A. Briand • BP 354 • 85009 • La Roche sur Yon cedex • 02 51 44 78 78 • site : www.adil85.org CAUE de la Vendée Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement de la Vendée 45, bd des Etats-Unis • BP 685 • 85017 • La Roche sur Yon cedex • 02 51 37 44 95 caue85@caue85.com site : www.caue85.com CROA des Pays de la Loire Conseil Régional de l’Ordre des Architectes des Pays de la Loire 63 rue Saint Nicolas • 49100 Angers • 02 41 87 63 14 • site : www.architectes.org Espace Info Energie de la Vendée 3 rue du Maréchal Juin • 85000 La Roche sur Yon • 0 810 036 038 Fondation du Patrimoine - délégation de la Vendée 34 rue Gaston Ramon • BP 104 • 85003 La Roche sur Yon Cedex • 02 51 62 00 35 delegation-vendee@fondation-patrimoine.com MPF Maisons Paysannes de France maisons.paysannes@wanadoo.fr • site : www.maisons-paysannes.org SDAP/ABF Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine / Architectes des Bâtiments de France 154 Bd A. Briand • 85000 La Roche sur Yon • 02 51 37 25 49 Subdivision de l’Equipement 19 boulevard du Chail • BP 59 • 85201 Fontenay le Comte cedex • 02 51 50 11 50 VMF Vieilles Maisons Françaises site : www.vmf.net

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BIBLIOGRAPHIE

sur l ’architecture • Coffres de volets roulants : habillage ou dissimulation, CAUE de la Vendée, 2003. • Enduits à la chaux aérienne, mode d’emploi, CAUE de la Vendée, 2007. • Carrières et Sablières en Vendée, CAUE de la Vendée, 1995. • Fraicheur sans clim’, le guide des alternatives écologiques, Thierry SALOMON, Claude AUBERT, Terre vivante, 2004. • L’habitat écologique, quels matériaux choisir ?, Friedrich KUR, Terre vivante, 2002. • L’architecture écologique, 29 exemples européens, Dominique GAUZIN-MÜLLER, Editions du Moniteur, 2001. • 25 maisons individuelles, Christine DESMOULINS, AMC, Éditions du Moniteur, 2002. • La maison de Pays, acheter, restaurer, aménager, René FONTAINE, Guides pratiques Seghers, 1977. • Les couleurs de la France, Maisons et Paysages, Jean-Philippe & Dominique LENCLOS, Editions du Moniteur, 1982. • Le patrimoine des communes de la Vendée - Pays de la Loire, Flohic Éditions, 2001. • Achitecture, Bois & Développement Durable, Atlanbois et CAUE 44, 2003.

sur l’environnement végétal • Grandes idées pour petits jardins, concevoir, aménager, décorer, Octopus Publishing Group Limited/ Hachette-Livre, 2003. • Le Jardin, une source inépuisable d’inspiration, Terence CONRAN, Dan PEARSON, Librairie Gründ, 1998. • La couleur au jardin, Andrew LAWSON, La Maison Rustique, 1997. • Grande Encyclopédie des Plantes et Fleurs de Jardins, Larousse-Bordas, 1997. • Planter dans… : dépliants planter dans le bocage, planter dans la plaine, planter dans le littoral, planter dans le Marais Poitevin et planter dans le Marais Breton, CAUE de la Vendée, 2007. • Jardins de lotissement : comment imaginer la vie au jardin : parcelles de 450 m2 , 750 m2 , 900m2 et 1000 m2 , CAUE de la Vendée, 2002. • la biodiversité au jardin, conseils pratiques d’entretien, CAUE de la Vendée, 2008. • www.parc-marais-poitevin.fr

dans la même collection • • • • •

Bien Bien Bien Bien Bien

construire dans le Talmondais, Conseil Général de la Vendée, CAUE de la Vendée, 2005. construire dans le Pays de Pouzauges, Conseil Général de la Vendée, CAUE de la Vendée, 2006. construire dans le Pays de Beauvoir sur Mer, Conseil Général de la Vendée, CAUE de la Vendée, 2007. construire dans le Pays de Vendée, Sèvre, Autise, Conseil Général de la Vendée, CAUE de la Vendée, 2008. construire, Conseils Pratiques, Conseil Général de la Vendée, CAUE de la Vendée, 2008.

Les ouvrages publiés par le CAUE de la Vendée sont disponibles gratuitement. L’ensemble des ouvrages est consultable et téléchargeable depuis le site : http://www.caue85.com

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ANNEXES REPÈRES HISTORIQUES

GLOSSAIRE

ABF

Architecte des Bâtiments de France.

FNCAUE

ADEME Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie. ADEV

Association de Défense de l’Environnement en Vendée.

ADIL

Agence Départementale d’Information sur le Logement.

ANAH

Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat.

AVAL Association Vendéenne pour l’Amélioration du Logement - Pact ARIM. AVEP

Atelier Vendéen du Patrimoine.

AVQV

Association Vendéenne pour la Qualité de la Vie.

CAPEB Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment. CAUE de la Vendée Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement de la Vendée. CDT de la Vendée Vendée.

Comité Départemental du Tourisme de la

CNOA

Conseil National de l’Ordre des Architectes.

CROA

Conseil Régional de l’Ordre des Architectes.

DDAF Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt. DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales. DDE

Direction Départementale de l’Équipement.

DIREN Direction Régionale de l’Environnement et de la Nature. DRAC

Direction Régionale des Affaires Culturelles.

DRIRE Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et l’Environnement. FDUR FFB

Fonds Départemental d’Urbanisme Rural.

Fédération Nationale des CAUE.

HLL

Habitats Légers de Loisir.

IGN

Institut Géographique National.

MOP

Maîtrise d’Oeuvre Publique.

MPF

Maisons Paysannes de France.

OPAH

Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat.

ORAH

Opération de Réhabilitation Architecturale de l’Habitat.

PADD

Projet d’Aménagement et de Développement Durable.

POS

Plan d’Occupation des Sols.

PVIC

Plan de Valorisation de l’Identité Communale.

PDU

Plan de Déplacement Urbain.

PLU

Plan Local d’Urbanisme.

PRL

Parc Résidentiel de Loisir.

REVE

Régie d’Électrification de la Vendée.

SCOT

Schéma de Cohérence Territoriale.

SDAP Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine. SRU (Loi)

Solidarité et Renouvellement Urbain.

SyDEV Syndicat Départemental d’Énergie et d’équipement de la Vendée. TDCAUE TDENS

Taxe Départementale du CAUE. Taxe Départementale des Espaces Naturels Sensibles.

URCAUE des Pays de la Loire Pays de la Loire.

Union Régionale des CAUE des

ZPPAUP Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager.

Fédération Française du Bâtiment.

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“Bien construire dans le Pays de Luçon“ est le cinquième numéro d’une collection du Conseil Général de la Vendée, réalisée par le CAUE de la Vendée, avec la participation des élus et du personnel des communes du canton de Luçon. Le CAUE de la Vendée tient à remercier l’ensemble des professionnels qui ont participé à cet ouvrage. Conception / réalisation : CAUE de la Vendée. Photographies aériennes : ECAV Aviation, Michel BERNARD. Illustrations : Jean-Pierre ARCILE.

janvier 2009. ISBN : 978-2-918010-00-5

144


BIEN CONSTRUIRE dans le Pays de Luรงon


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