BIEN CONSTRUIRE dans le Pays de POUZAUGES
BIEN CONSTRUIRE dans le Pays de POUZAUGES
I NT R O D U C T I O N
Philippe DE VILLIERS Président du Conseil Général de la Vendée
Du granit à la craie, du marais au bocage, de la dune à la plaine, riche de la diversité de son sol, des paysages et des apports de ceux qui l’ont façonné, le département de la Vendée s’est forgé, davantage qu’une image : une réelle identité. Chaque pays, chaque canton a ses particularités, une «dimension cachée» qui en fait tout le charme. Conserver, rénover, construire, innover ne peuvent s’y faire sans une approche sensible des lieux et de l’héritage d’un savoir-faire. À l’initiative du Conseil Général, ce livret fait partie d’une série qui se poursuivra pour l’ensemble des cantons de Vendée. Il s’adresse aux professionnels, mais aussi à toutes celles et ceux qui vivent ou séjournent dans notre département. Mon souhait le plus cher est que ce livret puisse contribuer à enrichir notre patrimoine architectural.
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Joël SARLOT Président du CAUE de la Vendée
Le département de la Vendée connaît un essor urbain remarqué. Soucieux de la qualité du cadre de vie en Vendée et de son évolution, le Conseil Général a souhaité créer un outil destiné aux personnes désirant construire ou rénover. Dans sa mission de sensibilisation et de promotion de la qualité architecturale, le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Vendée entend réaliser des guides architecturaux utiles au plus grand nombre. Bien construire dans le Pays de Pouzauges se veut autant un moyen de découverte de l’architecture et des paysages qu’un guide pratique. Destiné aux nouveaux et anciens habitants, mais aussi aux professionnels de la construction et de la rénovation, ce document entend ouvrir à la compréhension du patrimoine de la Vendée et favoriser une innovation architecturale, à la hauteur de l’image de notre département.
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I NT R O D U C T I O N
Jean-Pierre LEMAIRE Conseiller Général du Canton de Pouzauges Président de la Communauté de Communes du Pays de Pouzauges Maire de la Meilleraie-Tillay
Modelé par son histoire mais toujours innovant, le Pays de Pouzauges possède une architecture de caractère. Découvrir et comprendre cette richesse doit permettre à chacun de s’inscrire dans cette identité. Guide sensible et outil pratique, Bien construire dans le Pays de Pouzauges offre des repères architecturaux et paysagers permettant d’innover dans l’esprit des lieux. Il propose une approche complète du sujet destinée aux personnes qui façonnent notre environnement bâti : professionnels, élus, techniciens, ainsi que tout un chacun lorsqu’il fait construire, rénove ou entretient son habitation et ses abords. Participer à la qualité de notre cadre de vie passe par le plaisir d’une architecture agréable à vivre comme à voir.
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SOMMAIRE
SOMMAIRE BIEN CONSTRUIRE DANS LE PAYS DE POUZAUGES
INTRODUCTION
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LES PAYSAGES La vallée de la Sèvre Nantaise Les collines vendéennes Les contreforts (bocage ouvert) La vallée du Grand Lay Le plateau
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REPÈRES HISTORIQUES Quelques dates Ce qu’il reste du Moyen-Âge Ce qu’il reste de la Renaissance L’influence clissonnaise De l’artisanat à l’industrie
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LES DIFFÉRENTES FORMES D’HABITAT DANS LE PAYS DE POUZAUGES La maison rurale La maison de ville La maison bourgeoise La ferme et la métairie La grange L’exploitation agricole actuelle Les années 50 Habitat d’aujourd’hui : la maison d’inspiration traditionnelle Habitat d’aujourd’hui : la création architecturale contemporaine Quelques réalisations contemporaines
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MATÉRIAUX ET COULEURS Avant la révolution industrielle A partir de l’ère industrielle Nouvelles données La couleur
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CONSEILS PRATIQUES POUR UN PROJET DE CONSTRUCTION
CHOISISSEZ VOTRE TERRAIN AVEC SOIN Le certificat d’urbanisme Le cadastre
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RÉUSSISSEZ VOTRE MONTAGE FINANCIER L’ADIL (Agence Départementale d’Information sur le Logement)
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CONCEVEZ VOTRE MAISON : POSEZ-VOUS LES BONNES QUESTIONS
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PRENEZ EN COMPTE LES RÉGLEMENTATIONS Le Plan Local d’Urbanisme Les Périmètres de Protection des Monuments Historiques Le Code Civil
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INSCRIVEZ-VOUS DANS LE CONTEXTE URBAIN OU RURAL
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RÉFLECHISSEZ À L’IMPLANTATION DE VOTRE MAISON
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ADOPTEZ UNE DÉMARCHE ENVIRONNEMENTALE
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MAISON SUR MESURE OU MAISON SUR MODÈLE : À QUI CONFIER LA CONCEPTION ? L’assurance dommage-ouvrage Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Vendée Vous optez pour une maison sur mesure Le contrat d’entreprise Le contrat de maîtrise d’œuvre Vous optez pour une maison sur modèle Le contrat de construction de maison individuelle (CCMI)
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RESTAUREZ, RÉNOVEZ ET RÉHABILITEZ EN HARMONIE
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LE CHEMIN DU PERMIS DE CONSTUIRE
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PERMIS DE CONSTRUIRE, DE DÉMOLIR ET DÉCLARATION DE TRAVAUX
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CALCULEZ LA SHON (SURFACE HORS ŒUVRE NETTE)
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LE RECOURS À L’ARCHITECTE
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RÉCEPTIONNEZ LES TRAVAUX
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AMÉNAGEZ VOTRE JARDIN Coté rue, le jardin d’accueil A l’arrière, le jardin d’agrément
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ANNEXES
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Lexique Carnet d’adresses Bibliographie Glossaire
SOMMAIRE
SOMMAIRE
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INTRODUCTION
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LE PAYS DE POUZAUGES EN BREF la Vendée en France
le Pays de Pouzauges en Vendée Mortagne sur Sèvre
Pouzauges
la Roche sur Yon
les Sables d’Olonne Fontenay le Comte
Cholet / Angers les Herbiers / Nantes LES CHÂTELLIERS - CHÂTEAUMUR ST MICHEL MT MERCURE
LA FLOCELLIÈRE LA POMMERAIE / SÈVRE
Bressuire / Poitiers LE BOUPÈRE POUZAUGES
ST MESMIN
MONSIREIGNE LA MEILLERAIE-TILLAY
la Roche sur Yon
MONTOURNAIS
CHAVAGNES LES REDOUX RÉAUMUR
TALLUD STE GEMME
N 0
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2 km
chemin de fer 10
Fontenay le Cte / Niort
LE PAYS DE POUZAUGES
INTRODUCTION
Construire ou rénover une maison est souvent le projet d’une vie. Votre forte implication, le rôle fondamental de la maison comme lieu de vie et sa façon de refléter votre personnalité y concourent. Ce projet doit donc se mener de façon raisonnée et cohérente. Bien construire dans le Pays de Pouzauges vise à faciliter cette démarche et à vous guider. Ce document décrit les éléments permettant d’identifier, de comprendre le bâti existant, traditionnel mais aussi actuel, et de s’adapter aux paysages ou aux ambiances de chaque lieu. Matériaux, couleurs, formes architecturales vous permettront de percevoir pleinement le Pays de Pouzauges : ainsi votre futur projet, enrichi par l’ensemble de ces données tout en respectant l’identité des lieux, s’incrira dans la continuité de la création architecturale propre à chaque génération. Il aborde également les différentes phases de concrétisation et de réalisation de votre maison, du choix du terrain à l’aménagement du jardin, et rappelle des points de réglementation. Quelques organismes de conseil vous permettront de trouver une information plus spécifique. En accompagnant pas à pas votre démarche, Bien construire dans le Pays de Pouzauges vous apportera une contribution pour réaliser une maison où il fera bon vivre.
Le CAUE de la Vendée
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Les données naturelles, historiques, culturelles et économiques ont créé le caractère singulier du paysage que l’on appelle le Haut Bocage, marqué par un relief accentué et un maillage bocager encore très présent. Pour créer en harmonie avec ce paysage, il convient d’en apprécier les particularités et de prolonger son identité dans vos projets.
LES PAYSAGES
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LES GRANDS TYPES DE PAYSAGE
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LES CHÂTELLIERS - CHÂTEAUMUR
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ST MICHEL MT MERCURE LA FLOCELLIÈRE
LA POMMERAIE / SÈVRE
LE BOUPÈRE ST MESMIN POUZAUGES
LA MEILLERAIE-TILLAY
MONTOURNAIS
MONSIREIGNE le Grand Lay
CHAVAGNES LES REDOUX
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la vallée de la Sèvre Nantaise les collines vendéennes les contreforts la vallée du Grand Lay le plateau 14
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Le Haut Bocage bénéficie d’un climat tempéré avec des contrastes de températures liés au relief. L’hygrométrie, plus marquée que dans le reste du département (850 à 900 mm/an), et des températures moyennes annuelles d’environ 12°C sont propices au bon développement d’un patrimoine arboré composé de haies bocagères et de taillis de châtaigniers.
LES PAYSAGES
CLIMAT
RELIEF ET HYDROLOGIE Situé au sud du Massif Armoricain, le sous-sol du Haut Bocage est caractérisé par la présence du granite (hercynien, crétacé) ainsi que celle du schiste sur les communes situées au sud de Pouzauges. Ce sous-sol explique les matériaux utilisés dans les constructions anciennes. La diorite, minerai particulier du secteur, est exploitée dans les carrières de la Meilleraie-Tillay pour les travaux de voiries. On note également la présence de la Pierre Plochère, pierre de taille rose bleuté, utilisée dans la construction. Le relief, fait de collines et de vallées plus ou moins encaissées, est relativement élevé par rapport au reste du département (avec le point culminant de la Vendée, Saint Michel Mont Mercure à 290 m d’altitude). Deux bassins versants drainent le Pays de Pouzauges : au Nord-Est la Sèvre Nantaise, et au Sud le Grand Lay. De par sa topographie, une multitude de sources et de ruisseaux y prennent naissance et contribuent à alimenter les ressources en eau. L’occupation des sols varie en fonction de la topographie. Pays de polyculture et d’élevage, les prairies pâturées sont plus présentes dans les vallées et sur les collines. Les taillis de châtaigniers marquent les coteaux des collines vendéennes. Dans le bocage ouvert et sur le plateau, les sols et le relief sont plus propices aux cultures.
LES UNITÉS PAYSAGÈRES DU HAUT BOCAGE D’une vallée à l’autre, le Haut Bocage du Pays de Pouzauges possède plusieurs types de paysages : • la vallée de la Sèvre Nantaise, bordée de prairies permanentes pâturées, se caractérise par sa largeur importante. • les collines vendéennes dominent le Pays de Pouzauges oscillant de 200 à 290 m d’altitude ; paysage bocager au maillage dense composé de prairies et de taillis de châtaigniers. • les contreforts (bocage ouvert) sont occupés par des prairies et de vastes cultures, entourées d’un maillage bocager plus lâche. • la vallée du Grand Lay, encaissée, est repérable par la présence de ses berges plantées (ripisylve). • le plateau, au faible maillage bocager, domine le ruisseau de la Maine avec essentiellement des cultures céréalières.
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LA VALLÉE DE LA SÈVRE NANTAISE
ponts, gués, chaussées, moulins à eau créent l’identité de cette vallée (force hydraulique, tannerie, minoteries…).
La vallée de la Sèvre Nantaise constitue la limite avec le département des Deux-Sèvres. Une ripisylve (végétation arborée des berges) composée d’essences de zones humides telles qu’aulnes, saules et frênes, marque les berges sinueuses de la rivière. La faible densité des berges plantées ne permet pas de repérer facilement le cours d’eau dans le paysage. notez la largeur du lit de la rivière. Les berges, entretenues par le Syndicat des Menhirs Roulants, sont ponctuées d’une végétation plus ou moins dense (zone refuge pour la biodiversité).
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LES PAYSAGES
prairies permanentes à valeur écologique importante, avec la présence de frênes têtards marquant fortement le paysage.
ouvrage d’art imposant afin de gérer les crues de la Sèvre Nantaise en hiver («Arche à Vidal»).
ENJEUX ÉCOLOGIQUES Intérêt biologique pour la diversité de la faune, de la flore et pour la régulation et la qualité de l’eau : • les ripisylves (végétation de bords de cours d’eau), lorsqu’elles sont suffisamment développées, permettent d’agir sur la diversification du milieu aquatique, limitent l’érosion des berges et favorisent l’épuration de l’eau. • les prairies pâturées naturelles le long des cours d’eau constituent des zones naturelles humides à forte biodiversité. Elles favorisent la filtration et l’épuration des eaux de ruissellement venant des collines et jouent un rôle tampon en période de crue et de sécheresse.
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LES COLLINES VENDÉENNES
la topographie oscille de 150 m d’altitude à 290 m au sommet des collines marquées par un habitat dispersé.
Les collines vendéennes, présentes sur le sol granitique du Massif Armoricain, dominent le Pays de Pouzauges par leur vallonnement. La structure bocagère, conditionnée par le relief, permet de distinguer deux formes paysagères : les zones agricoles (essentiellement prairies et cultures) et les boisements composés surtout de taillis de châtaigniers occupant les coteaux pentus. Ces taillis, de faible superficie (en moyenne d’un hectare et demi), sont actuellement exploités pour la réalisation de perches, de piquets et de bois à bûches. bocage vallonné avec de nombreux taillis de châtaigniers occupant les coteaux. Essences dominantes des haies bocagères : châtaignier, chêne pédonculé et frêne.
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LES PAYSAGES
le village de la Flocellière, caractéristique des collines vendéennes.
La gestion des propriétés, ainsi que l’adaptation au sol et au climat, conduit à une forme caractéristique de paysage bocager, composé de parcelles moyennes, entourées de haies bocagères préservées. Cette forme de bocage assez dense correspond à des exploitations de type métairie. Outre le chêne pédonculé, le châtaignier est fortement présent sur ce secteur. Cette essence emblématique du Pays de Pouzauges possède un atout paysager et touristique indéniable. La plupart des sujets isolés, fortement repérables dans le paysage par leur port majestueux, a été greffée pour améliorer la qualité gustative de la châtaigne (marron). Les taillis de châtaignier, implantés sur les coteaux, représentent un peu plus de 1000 ha soit 3% de la surface de la Communauté de Commune.
le châtaignier greffé, reconnaissable à son tronc spiralé.
les taillis de châtaigniers participent au maintien des sols pentus et favorisent la biodiversité. Le châtaignier apporte de l’ombre au bétail.
ENJEUX CULTURELS & ENVIRONNEMENTAUX • maintien et gestion d’un bocage fonctionnel et cohérent. La démarche initiée à l’échelle du Pays sur le bois énergie doit permettre de retrouver une économie du maillage bocager et du taillis de châtaignier (bois à énergie sous forme de bois à bûches et de copeaux de bois, bois de travail et produits domestiques). La valorisation du bocage dépend de son entretien par une population active agricole en constante diminution. • importance des arbres têtards et des châtaigniers greffés isolés dans les prairies bocagères. Nécessité de transmettre les savoir-faire d’entretien de la haie (plessage et greffage…). • conserver et maintenir la structure bocagère (haies, taillis, prairies, mares, sources et zones humides) pour préserver la qualité de l’eau. • améliorer et pérenniser la biodiversité du bocage pour assurer l’équilibre des chaînes alimentaires. Maillage de haies continues pour assurer des corridors écologiques. • préserver des arbres creux qui offrent des cavités naturelles aux espèce cavernicoles (cerf-volant, chouette chevêche…).
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LES CONTREFORTS (BOCAGE OUVERT)
bocage ouvert caractérisé par des champs cultivés de grandes dimensions.
Les contreforts des collines vendéennes offrent un relief plus doux, propice aux cultures. Des exploitations agricoles de polyculture-élevage ponctuent ce bocage ouvert. Stabulations et bâtiments hors-sols de grands volumes sont repérables malgré une structure bocagère lâche mais préservée. ferme avec hangar et stabulation dans son contexte bocager.
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LES PAYSAGES
prairies et cultures de grandes dimensions sont structurées par un maillage bocager clairsemé.
Sources et ruisseaux irriguent ce bocage ouvert avant de se déverser dans le Grand Lay. La strate arborescente des haies bocagères est essentiellement constituée de chênes pédonculés dont certains sont encore conduits en têtards pour l’exploitation de bois à bûches. Taillis de châtaigniers et fûtaies de conifères créent des masses boisées disséminées. de nombreux ruisseaux modèlent ce paysage en talwegs.
des étangs abritent batraciens et insectes.
ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX • intérêt biologique des sources, ruisseaux, étangs et mares pour la biodiversité de la faune, lorsqu’ils sont en retrait des principaux axes de communication, • intérêt biologique des maillages continus de haies, composés de trois strates (herbacée, arbustive et arborée) accompagnés d’un réseau de fossés ouverts afin de limiter l’érosion des sols et d’intégrer les exploitations agricoles.
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LA VALLÉE DU GRAND LAY
le Grand Lay marque un parcours sinueux dans la vallée.
Contrairement à la vallée de la Sèvre Nantaise, la vallée du Grand Lay possède un cours sinueux repérable par ses berges plantées et ses coteaux boisés. Le Grand Lay, le ruisseau de Chantefoin et la Maine se rejoignent au Sud–Est du Pays de Pouzauges pour former la retenue de Rochereau. Crée en 1980, le barrage de Rochereau couvre une superficie de 127 hectares à son niveau d’eau maximale. L’usine produit 12 000 m3 d’eau par jour et permet d’alimenter en eau potable 50 000 à 60 000 personnes. La qualité de l’eau est tributaire des activités humaines (particuliers, industriels, agriculteurs et collectivités). le Bassin Versant et l’usine de Rochereau font l’objet d’un contrôle régulier pour fournir une eau potable de qualité.
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LES PAYSAGES
les prairies et les bandes enherbées jouent un rôle de filtration et piègent pesticides, phosphates et nitrates.
Au-delà du barrage de Rochereau, le Grand Lay poursuit son cours au Sud-Ouest du Pays de Pouzauges. La vallée encaissée est marquée par des berges plantées d’essences d’eau (ripisylve) et des frênes taillés en têtards. Les prairies permanentes le long de la rivière jouent un rôle d’épuration des eaux de ruissellement. l’eau tumultueuse forme des méandres. Des bois, constitués de taillis de feuillus, occupent les coteaux pentus.
ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX Toute intervention périphérique du Bassin Versant de Rochereau (extension d’exploitations agricoles, augmentation de cheptel, mises en cultures, projets de constructions…) a des répercussions sur la qualité de l’eau potable founie par l’usine de Rochereau. Des actions de sensibilisation de tous les acteurs de ce bassin versant permettent de faire évoluer les pratiques agricoles et la gestion des espaces verts des communes, en adoptant des mesures respectueuses de l’environnement. Plan de désherbage communal, maintien des prairies permanentes et réalisation de bandes enherbées le long des cours d’eau, plantation de haies bocagères sur talus, plan de fumures, mise aux normes des exploitations agricoles…, permettent de diminuer l’usage des produits chimiques pour améliorer fortement la qualité de l’eau et retrouver un équilibre de l’écosystème de la vallée. 23
LE PLATEAU
la structure bocagère remembrée est composée de grandes parcelles cultivées (blé, orge, maïs) ; peu de haies bocagères subsistent encore.
Le plateau, au faible maillage bocager, domine le ruisseau de la Maine. Le relief plus doux a conduit à des pratiques agricoles plus intensives. Le réaménagement foncier a facilité le regroupement de parcelles cultivées. Quelques bois de feuillus et des retenues collinaires, créées pour irriguer les cultures céréalières, rythment ce paysage ouvert. haie bocagère résiduelle, particulièrement visible sur le plateau.
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LES PAYSAGES
le faible maillage bocager (bocage remembré) accentue la présence des sièges d’exploitation et de leurs bâtiments.
la structure de l’ancien maillage bocager est perceptible par la présence de chênes têtards isolés, points de repère dans ce paysage ouvert.
ENJEUX PAYSAGERS Le paysage du plateau est d’autant plus sensible à tout nouvel aménagement qu’il est ouvert et laisse tout apparaître. Pour tout nouveau projet, les enjeux sont essentiellement liés : • à la continuité urbaine, à la création d’espaces tampons plantés entre les extensions urbaines des bourgs et l’espace agricole, • à la qualité architecturale et au traitement paysager de toutes nouvelles constructions agricoles, communales et privées, • à l’utilisation des matériaux et aux couleurs. 25
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L’architecture et le paysage du Pays de Pouzauges témoignent d’une histoire riche en rebondissements. Ce chapitre n’a pas la prétention de faire un exposé complet et savant, mais simplement, à l’aide de quelques dates clés, de vous rappeler qu’un lieu développe son identité grâce aux traces toujours présentes de son histoire.
REPÈRES HISTORIQUES
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REPÈRES HISTORIQUES • QUELQUES DATES
• Du Néolithique à la Conquête des Gaulles ne nous sont parvenus que quelques menhirs (Pierre Folle à Monsireigne, Dolmen du Marchais à Pouzauges) et toute une toponymie. On peut également supposer que bien des lieux de culte ont précédé l’érection des églises actuelles, et qu’il a fallu un Saint Michel bien convainquant pour détrôner Mercure.
• Du Moyen-Âge au XIXe siècle, Pouzauges et ses environs sont une région de marche entre Bretagne et Aquitaine. Il faudra attendre le Concordat de 1804 pour que s’apaisent les convoitises de territoires et les conflits religieux.
• Du XIXe siècle à nos jours, de l’artisanat florissant du Pays de Pouzauges naissent de nombreuses petites entreprises et des industries, cœur du tissu économique actuel. L’agriculture évolue également en intégrant les techniques modernes. Le cadre de vie préservé attire et concourt au dynamisme local.
• Quelques dates pour mémoire : • 1337 : Début de la Guerre de Cent Ans. • 1440 : Éxécution de Gilles de Rais, seigneur de Pouzauges. • 1562 : Début des Guerres de Religion entre catholiques et protestants. • 1598 : Édit de Nantes. • 1685 : Révocation de l’Édit de Nantes, début des dragonnades. • 1787 : Édit de Tolérance. • 1789 : Révolution française. Création des départements. • 1791 : Soulèvement des Vendéens, le pays est dévasté. • 1804 : Concordat. • 1869 : Arrivée du train à Saint-Mesmin. • deuxième moitié du XIXe siècle : Début de la Révolution Industrielle. • 1950 : Essor de l’artisanat et l’industrie.
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REPÈRES HISTORIQUES
CE QU’IL RESTE DU MOYEN-AGE : LES OUVRAGES DÉFENSIFS
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(1) le château de Saint-Mesmin, XIVe siècle ; (2) le donjon de Pouzauges, XIIe siècle ; (3) & (4) le donjon de Châteaumur, XIIe siècle ; (5) le chemin de ronde de l’église du Boupère, rajouté au XVe siècle : autant de témoignages de l’histoire militaire de Pouzauges.
ÉLÉMENTS DE VOCABULAIRE D’ARCHITECTURE MÉDIÉVALE (1) toiture conique ; (2) lucarne ; (3) dôme ; (4) mâchicoulis couvert sur consoles formant chemin de ronde ; (5) tourelle sur contrefort ; (6) console ; (7) échauguette sur angle.
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CE QU’IL RESTE DU MOYEN-ÂGE : LES ÉGLISES
église Saint-Pierre, le Boupère, XIIIe, XVe, XIXe siècles.
Les églises et les chapelles, dont les fondations peuvent remonter jusqu’au XIe siècle, se caractérisent le plus souvent par des clochers carrés se rattachant à la tradition romane. Positionnés latéralement (le Boupère, la Pommeraie sur Sèvre, Saint Mesmin, les ChâtelliersChâteaumur), ils peuvent être également au centre (Pouzauges) ou dans l’axe de l’entrée. Les nombreux remaniements au cours des âges rendent difficiles une datation précise.
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REPÈRES HISTORIQUES
CE QU’IL RESTE DU MOYEN-AGE : LES ÉGLISES
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(1) église St Mesmin, St Mesmin, XVe, XIXe siècles ; (2) église St Jacques, Pouzauges, XIe, XIIe, XVe, XIXe siècles ; (3) église Notre Dame de l’Assomption, Pouzauges, XIe, XIVe, XVIIe siècles ; (4) église Notre-Dame, les Châtelliers-Châteaumur, XIIe, XVe, XVIe, XIXe siècles ; (5) église Saint Pierre, Réaumur, XVe, XVIIe, XIXe siècles ; (6) église Notre Dame, Montournais, XIIe, XVe siècles.
ÉLÉMENTS DE VOCABULAIRE D’ARCHITECTURE GOTHIQUE (1) oculus à motif lobé ; (2) crochet ; (3) anse de panier ; (4) gable en accolade de style flamboyant ; (5) traverse ; (6) feuillure en accolade dans linteau.
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CE QU’IL RESTE DE LA RENAISSANCE 1
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(1) église Notre Dame de la Flocellière, XIIe, XVIIe, XIXe siècles ; (2) chapelle Notre Dame de Lorette, La Flocellière XVIIe, XIXe siècles ; (3) portail du château de la Flocellière, avec son donjon du XVe siècle ; (4) le logis de la Maison Neuve, Montournais, XVe, XVIe siècles.
ÉLÉMENTS DE VOCABULAIRE D’ARCHITECTURE RENAISSANCE (1) corniche ; (2) pilastre ; (3) vantail ; (4) clé de voûte ; (5) claveaux ; (6) imposte ; (7) arc plein cintre ; (8) fronton.
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REPÈRES HISTORIQUES
LE LOGIS
Avec la Renaissance le logis* devient une construction spécifique de la région. Plus proche d’une métairie que d’un château, il regroupe autour d’une cour le logement du «maître» et les bâtiments agricoles. Le corps principal d’un logis se compose d’une façade sobre aux proportions élégantes. Sur les côtés, les bâtiments font aussi l’objet d’un soin particulier, avec leurs ouvertures plus étroites et leurs murs de pierre brute. On peut entrevoir la basse cour depuis la porte charretière. Le côté jardin confirme par sa composition et le choix d’essences spécifiques un remarquable art de vivre. La présence d’une «fuie» (pigeonnier) rappelle les anciens droits seigneuriaux. *pour
en savoir plus, visitez l’exposition permanente au Logis de la Chabotterie, 85 260 Saint Sulpice le Verdon. 1
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(1) le manoir Ferchault, Réaumur, XVIIe, XVIIIe siècles ; (2) le logis de la Maison Neuve, Montournais, XVe, XVIe siècles ; (3) porte charretière du logis du Petit Château, La Flocellière, XVIIe siècle.
jardin
basse cour
potager
fuie
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L’INFLUENCE CLISSONNAISE La proximité de la vallée de Clisson influence les bâtiments du Pays de Pouzauges à partir du XIXe siècle. Inspirée d’une architecture italienne idéalisée, l’influence clissonnaise donne naissance à un style propre à la région en se conjuguant aux savoir-faire locaux. Le style clissonnais se caractérise par des percements en arc plein cintre, l’usage de la brique et un goût affirmé pour la composition et le détail.
Le style clissonnais, par son souci du détail, confère au bâti un aspect particulièrement soigné. Il se retrouve aussi bien dans les habitations que dans les dépendances, ou encore les murs de clôture. Le développement de la production industrielle de la brique vient conforter cette tendance et autorise toutes les fantaisies. 34
DE L’ARTISANAT À L’INDUSTRIE (du XIXe siècle à nos jours)
Avec le train, de nouveaux matériaux arrivent : leur usage, réservé auparavant aux projets coûteux, se développe sur tous les bâtiments. Entre les années 1950 et nos jours, ce mouvement se perpétue et donne naissance à l’usine à la campagne, atout économique dans un cadre préservé.
REPÈRES HISTORIQUES
Avec les innovations techniques, l’artisanat évolue. Les anciens moulins intègrent des mécanismes plus performants, les tuileries et les briqueteries produisent plus et mieux.
un pont sur une voie de chemin de fer, les moulins à vent du Terrier-Marteau, à mécanisme Berton (XXe siècle, Pouzauges), un toit d’ardoises et l’usine Fleury Michon (XXe siècle, la Meilleraie Tillay), éléments de notre paysage quotidien qui sont autant de témoignages de l’essor économique du Pays de Pouzauges au XIXe siècle.
la carrière de la Meilleraie-Tillay, créée au début du XXe siècle, est toujours en activité.
ce site industriel contemporain, au Boupère, illustre bien la notion d’usine à la campagne.
panel d’industries du Pays de Pouzauges. 35
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la maison rurale la maison de ville la maison bourgeoise la ferme et la métairie la grange l’exploitation agricole d’aujourd’hui les années 50 habitat d’aujourd’hui : la maison d’inspiration traditionnelle habitat d’aujourd’hui : la création architecturale contemporaine
LES DIFFÉRENTES FORMES D’HABITAT DU PAYS DE POUZAUGES
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LA MAISON RURALE Ces maisons de taille modeste se regroupent en hameaux dispersés dans le bocage. Autour d’un corps de bâtiment simple se greffent progressivement des extensions et des appentis en fonction des besoins des habitants.
Parfois en rez-de-chaussée, fréquemment avec un étage, ces maisons rurales se regroupent en villages compacts. La répétition des volumes simples, le rythme des percements et les toits à deux pans donnent de la cohérence à l’ensemble. Les extensions progressives intégraient les pièces de vie mais également les greniers et les granges.
ÉLÉMENTS DE STYLE ARCHITECTURAL tuiles tige de botte cheminée en brique génoise linteau en pierre
enduit à la chaux jambage en brique 38
LA MAISON DE VILLE LES FORMES D’HABITAT
Constituant le cœur de chaque bourg, la maison de ville présente un volume plus important que la maison rurale. A l’origine, elles abritent les commerces et l’artisanat en rez-de-chaussée. Cet usage à tendance à disparaître pour ne conserver que celui d’habitation.
Adaptée aux formes des îlots urbains, la maison de ville présente une mitoyenneté conditionnée par le gain de place. Les étages compensent cette contrainte en investissant la hauteur. Ces maisons s’adaptent aux contraintes du centre bourg : emmarchement à l’entrée pour suivre la pente de la rue, toit à quatre pans ou pan coupé dans les angles d’îlots. La maison d’angle, spécifique de l’implantation dense des centre-bourgs, permet de créer une façade supplémentaire favorisant, entre autres, l’apport de lumière. La mitoyenneté, le rythme des façades, l’alignement sur la rue et les matériaux participent à l’identité de la rue et du centre bourg.
ÉLÉMENTS DE STYLE ARCHITECTURAL soubassement épi de faîtage jambage génoise linteau chaîne d’angle
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LA MAISON DE VILLE Dessin des façades du centre de Pouzauges : l’alignement donne une effet de rue propre au centre bourg. L’identité de Pouzauges est obtenue par les volumes, les formes et les matériaux. Réparties sur deux ou trois niveaux, les constructions diffèrent selon leur toiture : les maisons à couverture en tuile, plus trapues, alternent avec les maisons à couverture en ardoise, caractérisées par leurs lucarnes. Les encadrements d’ouverture de granit, aux linteaux droits, ainsi que la tuile, sont présents sur les maisons plus anciennes. La brique se répand comme matériau d’encadrement à la fin du XIXe siècle grâce au développement de l’industrie.
ÉLÉMENTS DE STYLE ARCHITECTURAL : LES OUVERTURES
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LA MAISON DE VILLE LES FORMES D’HABITAT
ÉLÉMENTS DE STYLE ARCHITECTURAL : LES MAISONS D’ANGLE
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LA MAISON BOURGEOISE On entend par « maison bourgeoise » les habitations qui, par leur dimensions, affichent un certain statut social. Leurs dimensions et le raffinement de mise en œuvre révèlent la prospérité de leurs propriétaires. Les traditions et les savoir-faire locaux se marient avec les critères de « bon goût et d’élégance» attribués à une classe sociale privilégiée.
Ces maisons bourgeoises se caractérisent principalement par : - un étage sur rez-de-chaussée, - une façade symétrique avec alignement des ouvertures, - des toits à quatre pans avec d’imposantes cheminées, - un usage de matériaux chers en transport (ardoise, tuffeau, calcaire de Saintonge…). Les maisons les plus importantes en dimension ont parfois trouvé au fil du temps un usage public (mairie, école, locaux municipaux divers…).
ÉLÉMENTS DE STYLE ARCHITECTURAL cheminée de brique ardoise corniche encadrement d’ouverture en pierre de taille bandeau
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LA MAISON BOURGEOISE LES FORMES D’HABITAT
Largement inspirées de modes nationales, les maisons bourgeoises utilisent des matériaux (tels que l’ardoise) et adoptent des formes d’influence étrangère au secteur. Cependant, certaines d’entre elles reprennent un vocabulaire plus local : toit en tuile tige de botte, appentis, tout en s’appuyant sur un volume régulier et symétrique propre aux maisons aisées.
De manière plus ponctuelle, et surtout au XIXe siècle, des habitations de taille plus importante apparaissent. Ces manoirs sont souvent entourés d’un parc. Les nombreux détails et décors de façade s’inspirent de la mode néo-gothique, dont le chantre le plus connu est Violet le Duc. 43
LA FERME & LA MÉTAIRIE Le Haut Bocage du Pays de Pouzauges regroupe de nombreuses exploitations agricoles de type métairie, tournées vers la polyculture et l’élevage. Disséminées à travers le paysage, elles se regroupent sous forme de villages. Leur dispersion dans le bocage permet de rapprocher l’exploitant de ses lieux de travail.
Les fermes anciennes du Pays de Pouzauges sont souvent constituées d’un corps d’habitation flanqué d’appentis. Les façades asymétriques rappellent celles des maisons rurales. Les toits peuvent être à deux pans comme à quatre pans. La disposition reste souple car le paysage offre une protection naturelle par les haies, les bosquets ou par le relief. Certaines fermes pourtant se regroupent autour d’une cour clôturée par un mur, se rapprochant alors du logis.
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LA GRANGE
De nombreux exemples, bien conservés, montrent la qualité technique de ces constructions.
Dans le Pays de Pouzauges, la grange-étable se retrouve fréquemment. Le large portail central est adapté au passage des charrettes ; les portes latérales, plus petites, permettent un accès facile pour les animaux. La qualité des matériaux et des structures en font un bâtiment privilégié pour le réhabilitation pour toutes sortes d’usages, dont l’habitat. De nombreux autres profils de granges existent sur ce secteur répondant à une diversité d’usage et de contexte : petite granges, granges adossées au bâti de la ferme, préau…
LES FORMES D’HABITAT
Conséquence évidente d’une activité agricole dense, la grange assure les fonctions de stockage et d’accueil des animaux. La grange-étable se retrouve dans toute la Vendée, mais sa forme varie quelque peu d’un endroit à l’autre.
couverture tige de botte sur volige linteau en bois portail peint ou protection bitumineuse pierre non enduite jambage de brique tuiles pigeonnées
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L’EXPLOITATION AGRICOLE ACTUELLE Par leurs formes, leurs volumes et leurs longueurs, les nouveaux bâtiments d’exploitations sont plus ou moins repérables dans le paysage. L’intégration paysagère de ces fermes varie en fonction des unités paysagères : • sur les collines vendéennes, les stabulations et les bâtiments hors-sols sont peu perceptibles, enserrés par un maillage bocager dense et par la masse boisée des taillis de châtaigniers, • sur les contreforts et le plateau, ils sont fortement repérables dans ce paysage plus ouvert.
panel d’exploitations agricoles rencontrées dans le Pays de Pouzauges.
CONSEILS PRATIQUES POUR UNE IMPLANTATION RÉUSSIE 1
Implantez le bâti en lien avec la topographie la pente entraînant un remblai imposant.
1• bonne implantation par rapport aux courbes de niveaux. Le bâtiment en longueur vient se poser sur le relief naturel. 46
parallèlement aux courbes de niveaux ; évitez le sens de
2• mauvaise implantation par rapport aux courbes de niveaux. Notez l’impact visuel négatif du remblai.
L’EXPLOITATION AGRICOLE ACTUELLE
riaux de qualité (bois) et au choix de couleurs douces.
LES FORMES D’HABITAT
2 Soyez attentif à la qualité architecturale des bâtiments (stabulations et hors-sols), au choix des maté-
insérée dans un vallon, cette exploitation profite de la végétation pour atténuer son impact visuel. L’unité des couleurs, comme l’orientation unique des lignes de faîtage, participent à l’harmonie de l’implantation.
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Veillez au maintien du maillage bocager ou à la création de haies bocagères (avec trois strates végétales feuillues pour un meilleur effet de brise-vent). Pensez à la conservation des taillis de châtaigniers et à la création de nouveaux bosquets,
appuyés sur les haies bocagères, les bâtiments agricoles s’intègrent sans se camoufler. 47
LES ANNÉES 50 Des années 50 on retiendra surtout une évolution sensible de l’art d’habiter. Souvent en retrait de la rue, construite sur deux niveaux, la maison comporte un rez-de-chaussée réservé à la voiture et aux pièces annexes, notamment la cave. Accessible par un mouvement de terrain ou un escalier, l’étage, lieu de vie, s’inspire du «way of life» à l’américaine : lumière, confort, arts ménagers en influencent la conception. À partir de deux plans identiques et des mêmes contraintes de mise en oeuvre, en tenant compte des mêmes données nouvelles comme le confort moderne (chauffage - larges baies lumineuses - électricité), l’aspect extérieur de la maison des années 50 exprimera deux tendances majeures : • l’une se veut d’inspiration traditionnelle, et pourra être qualifiée «d’architecture néo-régionale», • l’autre trouvera son inspiration dans les avant-gardes du début du siècle (Bauhaus, De Stijl...) et sera qualifiée «d’architecture moderne».
ÉLÉMENTS DE STYLE de LA MAISON NÉO-RÉGIONALE 1 petits carreaux sur les ouvertures
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2 utilisation du fer forgé
5
4 linteau plein cintre 5 génoise, parfois pré-fabriquée 6 enduit taloché
9 3
1 2 6
7 épi de faîtage 8 toiture à quatre pans 9 pierre en placage 10 tuile canal
influence : la maison traditionnelle 48
8
10
3 volets en bois vernis ou peint
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LES ANNÉES 50 LES FORMES D’HABITAT
une règle toujours d’actualité : LA SIMPLICITÉ Moderne ou néo-régionale, la simplicité est synonyme de qualité et de durabilité. Pour s’inscrire dans la durée • évitez les pastiches, c’est-à-dire tout ce qui sonne faux et artificiel. • évitez les décrochements et rajouts non justifiés. Pour éviter la perte d’identité locale • évitez l’imitation de styles rapportés d’autres régions. • prenez en considération le contexte local et cherchez à vous y adapter.
ÉLÉMENTS DE STYLE de LA MAISON D’INFLUENCE MODERNE 1 vitrages sans découpe ni montant
8
2 garde-corps en métal tubulaire
6
3 volet roulant
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4 ouvertures plus larges que hautes, menuiseries métalliques
3 4 9
1
7 2
5 abandon de la modénature (moulures, corniches...) 6 usage du béton 7 cheminée intégrée à la façade 8 toiture plate ou à un seul versant 9 placage pierre
influence : la maison moderne
ici : maison par Le Corbusier, Pessac
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HABITAT D’AUJOURD’HUI : LA MAISON D’INSPIRATION TRADITIONNELLE Tout en utilisant les techniques les plus modernes, l’architecture néo-classique actuelle se doit de rechercher une certaine sobriété. Il existe une démarcation assez sensible du style par rapport à l’après-guerre ; la maison est, le plus souvent, conçue sur un seul niveau et composée de volumes simples. La structure porteuse et le bardage bois sont de plus en plus utilisés dans les nouvelles constructions.
2
1
5
6
3
1 terrasse couverte 4
2 toits à deux pans, tuile canal (évocation des tuiles anciennes)
3 ouvertures plus larges que hautes (selon le modèle ancien)
4 volets en bois peint 5 fenêtre double-vitrage
menuiserie en aluminium laqué, PVC ou bois
6 garage accolé
on peut regretter • • • •
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la dominante de la couleur blanche des menuiseries PVC. le contraste de la couleur noire des éléments de serrurerie sur les volets. le peu d’usage des menuiseries bois. l’absence d’un accompagnement végétal (plantes grimpantes : vignes vierge, glycine, chèvrefeuille…).
HABITAT D’AUJOURD’HUI : LA MAISON D’INSPIRATION TRADITIONNELLE LES FORMES D’HABITAT
gouttière PVC baie vitrée décroché de toit bardage bois
chéneau volet et menuiserie colorés soubassement coloré
enduit teinté végétation habillant le pignon
encadrement d’ouverture souligné par un bandeau
on ne recommandera jamais assez • la simplicité des volumes et de la composition générale. • la gestion des détails de finition : soubassements, entourage des ouvertures, chéneaux, mais aussi clôture et abords de la maison. • l’usage de végétaux participant au paysage.
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HABITAT D’AUJOURD’HUI : LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE La création architecturale contemporaine doit prendre en compte les continuelles avancées techniques ainsi que les données nouvelles portant sur les économies d’énergie, l’organisation de chantier, sans oublier l’évolution des sensibilités et de l’art de vivre. La création architecturale contemporaine ne peut exister sans une sensibilité partagée entre le concepteur et le maître d’ouvrage et ne peut naître que d’un climat de confiance et d’un véritable savoir-faire.
L’habitat d’aujourd’hui est le plus souvent implanté dans un lotissement, avec des obligations règlementaires très codifiées (hauteur, implantation, surface, aspect extérieur). Lorsque la surface de terrain le permet, la construction en rez-de-chausée est privilégiée, l’éventuel étage étant réservé aux chambres. On retrouve dans l’habitat d’aujourd’hui les deux grandes tendances évoquées au paragraphe consacré aux années 50, le néo-régionalisme et le modernisme, auxquelles s’ajoutent de plus en plus des considérations d’ordre environnemental (énergies renouvelables, matériaux respectueux de l’environnement...). continuité du mouvement moderne 1 verrière 2 usage de matériaux industriels (béton, aluminium...) 3 fenêtre d’angle 4 balcon géométrique 5 7 6
1 8 2 4
3
récupération de l’air chaud 5 intégration des normes H.Q.E. 6 resserrement des parcelles 7 avec ouverture sur la voirie structure en bois 8
relecture de la tradition 52
HABITAT D’AUJOURD’HUI : LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE LES FORMES D’HABITAT
ÉLÉMENTS DE VOCABULAIRE ARCHITECTURAL CONTEMPORAIN : LES OUVERTURES
série d’ouvertures de maisons contemporaines. Notez les variations de taille et forme permises par les innovations techniques : verre plus résistant autorisant de plus grandes surfaces, technique de façonnage des matériaux de menuiserie permettant toutes les formes...
on ne recommandera jamais assez • de modérer les effets de mode au profit d’une réelle prise en compte du terrain et de son environnement. • de privilégier une conception s’imposant par sa rigueur et sa parfaite adéquation avec les contraintes de pratique à une fausse originalité médiatique. • de ne jamais oublier que la maison s’inscrit dans un lieu et subira les agressions du temps. on peut regretter • le temps et les difficultés à surmonter pour être acceptée par l’Opinion. • la mauvaise utilisation de certaines formes, techniques ou matériaux à la mode. • le refus du risque, inhérent à toute innovation. 53
QUELQUES CRÉATIONS ARCHITECTURALES CONTEMPORAINES 1
Rochetrejoux (85) - archi tecte : Cyril Gauthier
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La Flocellière (85) - archi tecte : Cyril Gauthier
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Pouzauges (85) - architecte : Cyril Gauthier
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La Roche sur Yon (85) - architecte : Christophe Rabillé, SICA
Les quatre maisons individuelles présentées ci-dessus sont des exemples vendéens de construction contemporaine : relecture de formes traditionnelles, d’inspiration moderne, innovantes ou respectueuses de l’environnement, elles sont autant d’illustrations des tendances architecturales actuelles. Pour chacune de ces réalisations, l’architecte a intégré les attentes et les besoins du maître d’œuvre à un contexte particulier. PHOTOGRAPHIES 1 & 2 : Les maisons s’inspirent d’une base traditionnelle : simplicité des toits à deux pentes avec tuile canal, volumes rectangulaires simples, murs de pierre ou enduits. En contre-point, la composition des ouvertures, le jeu de terrasses, l’ampleur des volumes inscrivent ces maisons dans un style contemporain. PHOTOGRAPHIES 3 & 4 : Ces deux réalisations se revendiquent d’une tendance résolument moderne par le choix de formes simples, le rythme des ouvertures et les toits terrasses. Le choix de volumes épurés et leur implantation ancrent les projets dans leur contexte : résonance avec les terrasses du centre de Pouzauges à gauche, ou profil allongé et intégration voulue dans la végétation environnante, dans le second cas. 54
QUELQUES CRÉATIONS ARCHITECTURALES CONTEMPORAINES 2
Dompierre sur Yon (85) - archi tecte : Yves Lamballe
Sainte Florence (85) - archi tecte : Pascal Mignon
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Les Landes Génusson (85) - architecte : Olivier Dugast
LES FORMES D’HABITAT
1
4
Sainte Florence (85) - architecte : Pascal Mignon
La maison en bois est aujourd’hui une alternative de plus en plus répandue à la maison maçonnée. Ce matériau renouvelable autorise toutes les formes architecturales, aussi bien contemporaines que traditionnelles. Il offre des qualités thermiques et acoustiques répondant aux attentes de confort actuelles. L’utilisation du bois dans la construction est particulièrement pertinent dans un paysage de Haut Bocage tel que le Pays de Pouzauges. PHOTOGRAPHIES 1 & 2 : Le bois adopte des aspects multiples en jouant sur les essences utilisées, les teintes des lazures et des peintures, la conservation d’une finition «brute» ou encore le type de découpe : largeur des lattes, panneaux entiers… PHOTOGRAPHIES 3 & 4 : La diversité des essences et la souplesse de mise en œuvre permettent d’adapter le bois à de nombreuses formes architecturales. A gauche, le bois s’intègre dans une réhabilitation en lui apportant une touche contemporaine. A droite, le volume arrondi moderne s’appuie sur une ossature de poutres en bois à longue portée. Dans les deux cas, les baies vitrées semblent trouver leur place naturellement, en harmonie avec ce matériau chaleureux. 55
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Jeux de textures et jeux de couleurs, historiquement associés aux matériaux locaux, se sont ouvert aux influences extérieures. Au gré des innovations techniques, ils sont devenus le moyen favori des propriétaires pour personnaliser leur maison. Ce chapitre portera sur les matériaux et les couleurs participant à l’aspect extérieur.
MATERIAUX ET COULEURS
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LES MATÉRIAUX Le choix des matériaux est lié à l’économie du projet, et prend en compte : • la tenue dans le temps, la résistance aux contraintes climatiques, la facilité d’entretien, • la qualité de finition acceptable et donc l’aspect final, • la facilité de mise en œuvre. Par la façon de construire, on peut facilement reconnaître l’avant et l’après révolution industrielle. En effet, aux matériaux locaux succède la production de masse, que les nouvelles infrastructures de transport diffusent plus largement.
POUR PRÉPARER UN ENDUIT À LA CHAUX AÉRIENNE • Composition de l’enduit : chaux aérienne éteinte = 1 volume. Sable = 2 à 3 volumes. Eau = 1 volume. • Choisissez votre sable avec soin : il déterminera la coloration de l’enduit, le dosage et la plasticité du mortier. Prenez en compte sa granulométrie. • Mélangez le sable et la chaux, ajoutez l’eau peu à peu pour obtenir un mortier gras.
AVANT LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE • pierre, terre, chaux, glaise et bois sont pris et assemblés sur place. • la pierre n’est pas un matériau cher, et son assemblage fait partie du savoir-faire local. Elle est donc moins valorisante qu’un enduit que l‘on réserve pour l’habitation et, parfois, seulement pour les parties visibles de la rue. • la transformation du calcaire en chaux se fait dans des fours à bois. • le bois compose les charpentes et les menuiseries (portes et fenêtres).
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• pour devenir tuile ou brique, l’argile est cuite au four. Dans un premier temps, on ne l’utilise qu’en tuile de toiture. La chaleur de cuisson déterminera ses qualités et nuances de couleur ; mal cuite, elle devient poreuse et gélive. L’usage de la brique se développe avec la diminution des prix de la cuisson et des transports. • l’ardoise, compte tenu du prix du transport, est un signe extérieur de richesse. • deux corps de métiers mettent la maison hors d’eau : le maçon pour les fondations, les murs, la toiture et le charpentier-menuisier pour la charpente et les menuiseries.
mur de schiste.
mur de granit.
nuances de granits.
enduit ancien sur mur de pierre.
encadrement d’ouverture en brique.
toit en tuile tige de botte.
LES MATÉRIAUX • Préparez le support : nettoyez la façade en piquant le vieil enduit. Rebouchez les trous et fissures importants avec un mortier de chaux. Humidifiez si nécessaire, juste avant d’enduire. • Appliquez l’enduit : exécutez un «fouettis» au ras des pierres à la chaux aérienne. Laissez sécher, puis appliquez un corps d’enduit de 1 à 2 cm d’épaisseur. piquez l’enduit existant au burin
passez l’enduit à la truelle ou à la taloche
• Soignez la finition : lorsque l’enduit est bien sec, appliquez l’enduit de finition à l’aide d’une truelle ou avec une machine à projeter. Dressez ensuite à la règle et serrez à la taloche.
MATÉRIAUX & COULEURS
POUR PASSER UN ENDUIT À LA CHAUX AÉRIENNE
Si les pierres d’encadrement des ouvertures sont au nu du mur, une seule passe d’enduit doit être réalisée. Après vérification du temps de séchage correspondant, il est possible d’obtenir différentes finitions : - enduit gratté, - enduit raclé, - enduit brossé, - enduit chiffonné, - enduit lavé.
À PARTIR DE L’ÈRE INDUSTRIELLE • La pierre, qui exige un temps important de mise en oeuvre, devient un matériau cher. Elle n’est utilisée que comme faire-valoir ou signe extérieur de richesse. Elle est parfois limitée à un parement, c’est-à-dire un simple placage sur un mur en ciment. • Pour constituer les murs : le parpaing (brique, ciment, béton cellulaire), le bois, les matériaux composites remplacent la pierre. L’enduit permet de cacher et de protéger le matériau de support (parpaing ciment, brique…).
• La charpente traditionnelle est concurrencée par la fermette. • L’ardoise devient un matériau accessible pour des constructions modestes. La tuile s’industrialise. • Les menuiseries bois doivent s’adapter aux contraintes d’isolation et subir la concurrence du PVC, du fer et de l’aluminium. • Chaque intervention nécessite une qualification spécifique. Maçon, couvreur, charpentier, menuisier, plombier, zingueur peuvent être des intervenants différents.
toit d’ardoise avec épi de faîtage en zinc.
corniche en brique.
tuiles mécaniques.
parement en pierre et enduits.
jeux d’enduits.
parement en pierre.
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LES MATÉRIAUX NOUVELLES DONNÉES Si l’économie de la construction reste déterminante, le choix des matériaux continuera à dépendre de l’échelle de valeur que l’on attribue aux différents paramètres : • mise en œuvre, entretien, économies d’énergies, • confort, • durabilité, • temps de chantier, • sensibilité à l’aspect visuel, • incidence sur le milieu. Les composants sont de plus en plus industrialisés. Le pré-assemblage sous abri permet d’atténuer la pénibilité des travaux de plein air.
Avec le souci de préservation de l’environnement (et les qualités de confort qu’il sous-entend), l’usage du bois, longtemps limité à la charpente et aux menuiseries, connaît un essor important pour composer tout ou parti de bâti. L’intégration des composants pour les énergies douces (panneaux solaires, serres, éoliennes, terre crue…) reste un nouveau défi architectural. Encouragée par la loi SRU (Solidarité Renouvellement Urbain), l’économie de surface consommée de terrain conduit également à un retour vers un habitat en continu.
maison à ossature bois.
brique creuse.
parpaing de béton.
enduit contemporain.
bois lazuré et aluminium.
parement en pierre.
tuile canal.
charpente fermette.
ardoise.
échantillons d’essences de bois rencontrées dans le Pays de Pouzauges. 60
LES MATÉRIAUX La mise en oeuvre des matériaux actuels est facilitée par leur préparation en usine. Les pièces sont conçues dès l’origine pour gagner du temps à l’assemblage : pièces pré-formées, tailles standards, éléments modulables (vérandas en kit, balcons et parois pré-montés...). Cette industrialisation peut entraîner une certaine uniformisation de la construction que seuls le savoirfaire et l’imagination du concepteur permettent d’éviter.
MATÉRIAUX & COULEURS
ÉVOLUTION DE LA MISE EN OEUVRE
ARCHITECTURE ET ENVIRONNEMENT : UNE NÉCESSAIRE RENCONTRE
Le respect de l’environnement devient une préoccupation partagée. • Une attention particulière est portée aux énergies renouvelables : - chauffe-eau solaire, - panneaux photo-voltaïques, - géothermie, - chaudières à copeaux bois... L’installation de ce type d’équipements ajoute des éléments à la maison qu’il convient de prendre en compte dans sa conception. • La recherche d’une meilleure intégration paysagère concourt également à cette dynamique. La maison se fond alors dans son environnement par le choix des matériaux : - usage du bois, - enduit aux teintes du sol, - pare-soleil végétal... • La maison peut être, dès sa conception, pensée comme un élément du paysage. Le choix de volumes adaptés au relief peut être conjugué avec l’usage de tehcniques spécifiques, telles le toit végétalisé, pour participer totalement à l’environnement.
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LA COULEUR «Au même titre que l’échelle et la proportion des volumes, la couleur (des maisons) participe intrinsèquement à la qualité des paysages.» J.P. LENCLOS «Les couleurs de la France»
LES COULEURS DANS L’HABITAT TRADITIONNEL Une règle simple : Restez en harmonie avec votre environnement, et participez ainsi au maintien de l’identité locale. Pour cela, n’hésitez pas à utiliser des couleurs tirées des matériaux naturels qui vous entourent.
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LA COULEUR
• Les façades Choisissez la couleur de l’enduit des murs en tenant compte : - de la couleur des matériaux de couvertures, - des matériaux rapportés (pierres, briques) et de leurs textures (lisse, granuleuse, talochée), - des couleurs environnantes (maisons et bâtiments proches, sol naturel, verdure). La couleur du soubassement, distincte et bien choisie (outre son intérêt utilitaire de protection) met en valeur l’enduit. De la même façon, sur une architecture traditionnelle, l’entourage souligné des ouvertures donne un aspect plus fini à l’ensemble.
MATÉRIAUX & COULEURS
Comme dans toutes les régions, dans le Pays de Pouzauges, les couleurs des matériaux mis en œuvre et les couleurs de l’environnement minéral local participent à l’identité des lieux. Le plus souvent, le soubassement se différencie par sa teinte du reste du mur. Sur le plan pratique, cela permet un entretien contre les salissures sans avoir à repeindre toute la façade.
• Les menuiseries Il est conseillé d’attribuer aux menuiseries une couleur plus soutenue que celle de l’enduit. Appliquée à de petites surfaces, elle dynamise la perception d’ensemble. Pensez bien à intégrer la couleur des menuiseries PVC (surtout si elles sont blanches) dans la composition d’ensemble.
conseils pratiques • 1 : Avant de choisir la couleur de vos menuiseries, faites un essai sur un support posé à côté de l’enduit des murs, cela vous permettra d’éviter bien des erreurs.
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• 2 : Pour les grandes surfaces de mur, faites un essai sur place sur un carré de 1 m par 1 m, en tenant compte de l’exposition à la lumière et des autres composants environnants. • Lorsqu’il s’agit d’un bâti ancien, on peut le plus souvent s’inspirer des couleurs d’origine en sondant les enduits, et en grattant les menuiseries.
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LA COULEUR QUELQUES COMPOSITIONS COLORÉES Les quelques compositions colorées suivantes proposent des jeux de couleurs appuyés sur les différents éléments de la façade : • enduit de façade et soubassement, • volets et portes, • encadrements d’ouvertures et chaînes d’angle, • toiture. Les palettes situées sous chaque proposition illustrent les rapports entre couleurs. Chaque colonne est un ensemble de variations sur un thème : • 1ère colonne : sur une base de toiture couleur tuile et d’encadrements d’ouvertures de couleur brique, une déclinaison d’enduits aux tons beiges (façade et soubassement), et de volets et de porte de couleurs vives utilisés comme tonique. • 2e colonne : sur une base de toiture de couleur tuile et d’enduits aux tons sables, une variation des encadrements d’ouvertures et des chaînes d’angles dans les tons du granite avec des volets et une porte de couleur sombre. • 3e colonne : sur une base de toiture de couleur ardoise, variation de chaînes d’angle et d’encadrements d’ouvertures de couleurs granites sur des enduits (façade et soubassement) colorés et des volets et porte de couleurs dynamiques. • 4e colonne : sur une base de toiture de couleur tuile et d’enduit (façade et soubassement) de ton clair, déclinaison en camaïeux de teintes pastel des volets, de la porte, des chaînes d’angle et des encadrements d’ouvertures. • 5e colonne : sur des exemples de toit de couleur tuile et ardoise, variation d’enduit vifs tempérés par des encadrements d’ouvertures, des chaînes d’angle, des soubassement et des volets et porte de couleurs douces.
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LA COULEUR
MATÉRIAUX & COULEURS
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«Bien construire dans le Pays de Pouzauges» est le deuxième numéro d’une collection du Conseil Général de la Vendée, réalisée par le CAUE de la Vendée, avec la participation des élus et du personnel des communes et de la Communauté de Communes du Pays de Pouzauges. Le CAUE de la Vendée tient à remercier le Syndicat Intercommunal d’Alimentation en Eau Potable des Sources de l’Arkanson et les architectes, pour leur participation à cet ouvrage. Conception / réalisation : CAUE de la Vendée.
Photographies aériennes : ECAV Aviation, Michel BERNARD.
automne 2006. ISBN : 2-95277003-0-3 115
BIEN CONSTRUIRE dans le Pays de POUZAUGES
BIEN CONSTRUIRE dans le Pays de POUZAUGES