Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

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RENCONTRES INTERNATIONALES DE CAUX

RAPPORT 2014 www.caux.ch

Explorer le facteur humain dans le changement global


SOMMAIRE

Les rencontres internationales sont organisées chaque année à Caux sur Montreux par la fondation CAUX-Initiatives et Changement (CAUX-I&C) et Initiatives et Changement International (I&C). CAUX-I&C est une fondation suisse officiellement reconnue et membre fondateur d’I&C. Elle est propriétaire et gérante du centre de rencontres de Caux, l’ancien Caux Palace. Ce rapport offre un aperçu des rencontres et programmes de la saison 2014. Vous trouverez des informations complémentaires, ainsi que des vidéos et des photos sur le site www.caux.ch/2014.

Editorial

3

Graines d’inspiration

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Quelques chiffres

4

CATS : Les enfants, acteurs de changement de la société

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Prix de la tolérance

5

Des initiatives dynamiques

18

Événements

6

Pour relancer une Europe inachevée

7

Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité

8

Confiance et intégrité dans une économie mondialisée

10

Gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine

12

2 CAUX RAPPORT 2014

Forum international des bâtisseurs de la paix 20 Caux scholars program

22

Stagiaires et bénévoles

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N. B.: « Caux » est souvent utilisé comme abréviation du centre et des rencontres de Caux, incluant la communauté formée par les bénévoles, stagiaires, équipes organisatrices et participants.


EDITORIAL

Caux : vrai et pertinent Ces trois dernières années, j’ai été directement impliqué dans la programmation des événements de CAUX-Initiatives et Changement. Si l’on me demande « Que fais-tu le reste de l’année ? », je peux assurer à quiconque souhaite l’entendre que, bien qu’il puisse sembler que les conférences se matérialisent soudainement au mois de juin, leur préparation démarre longtemps avant. J’aide à coordonner un large groupe de personnes, principalement bénévoles, qui s’occupent de la préparation des rencontres, du service et des programmes tout au long de l’année, permettant ainsi aux rencontres estivales d’avoir lieu. Des changements à la fois profonds et passionnants émergent des rencontres et des programmes, nous rappelant les raisons pour lesquelles Caux se doit d’exister. Découlant des échanges des années précédentes, des questions cruciales ont été abordées en 2014. Nous avons étudié la triste réalité de la corruption et des conflits qui perdurent dans des régions telles que l’Ukraine, Gaza, le Soudan du Sud, ou encore le Zimbabwe pendant la rencontre « Gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine ». Le « Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité » s’est penché sur le besoin de réduire les conflits pour restaurer aussi bien les terres arides que les zones humides en établissant des partenariats avec des acteurs internationaux. Les quelques jours hors du commun pendant lesquels s’est déroulée la rencontre « Les enfants, acteurs de changement de la société » ont généré de nombreuses discussions sur le besoin impératif

d’impliquer les plus jeunes dans la création de notre futur à tous. Depuis 2006, les défis économiques font l’objet de la rencontre « Confiance et intégrité dans une économie mondialisée », permettant l’élaboration de modèles économiques réellement viables et fournissant des structures et des formations qui permettent de donner vie à ces modèles. Cette année, cela s’est fait en étroite collaboration avec le programme « Heart of Effective Leadership », le groupe « Entrepreneurs, Pathfinders, Innovators and Changemakers », ainsi qu’avec la rencontre « Des Initiatives Dynamiques ». Enfin, le partage devenu essentiel de ce qui inspire et éveille la créativité des acteurs de changement s’est fait pendant la deuxième édition de la rencontre « Aux sources de l’inspiration ». Deux nouvelles rencontres ont été lancées cette année : « Pour Relancer une Europe Inachevée » a permis de créer un groupe de réflexion sur le repositionnement de l’Europe, tandis que le « Forum international des artisans de la paix » a tiré profit du réseau de Caux pour promouvoir une coopération accrue entre tous ceux qui œuvrent pour la paix. Globalement, il n’y a eu que peu de différences entre les conversations tenues autour des tables de la salle à manger et les nouvelles qui nous arrivaient via Internet. Issus de pays en guerre, de communautés ou de familles ébranlées par les événements géopolitiques qui se déroulent dans le monde, de nombreux bénévoles ont fait part de

leur vécu à Caux. Un sondage mené auprès de ces derniers a confirmé que les activités de Caux avaient eu un impact positif sur leurs vies. Une journée particulière de l’édition 2014 des rencontres de Caux, et qui restera gravée dans ma mémoire, est celle au cours de laquelle Russes et Ukrainiens ont fait part de leur projet de paix à la session plénière, le jour même du crash de l’avion de Malaysia Airlines. Peu de temps après, le 3 août, nous avons commémoré le centenaire des tirs qui ont marqué le début de la Première Guerre mondiale. Sommes-nous devenus plus responsables de nos actions et de notre futur depuis lors, ou bien nous cachons-nous simplement derrière nos appareils numériques ? Une chose est sûre : les espaces comme Caux où l’on se sent en sécurité, où l’on peut se rencontrer face à face afin de travailler ensemble pour la paix, la politique responsable, l’économie et un mode de vie durable sont plus que jamais nécessaires. Je suis fier d’apporter ma contribution à ces efforts.

Nick Foster Directeur des conférences Fondation CAUX-Initiatives et Changement CAUX RAPPORT 2014 3


QUELQUES CHIFFRES

Rencontres de Caux – été 2014 Visites

1551 142

64 19 75

29 29 74

Participants  Bénévoles  Interprètes  Équipe  Stagiaires  Caux Scholars  Artists  Invités/visiteurs  Assemblée Assemblée globale I&C

1153 142 64 19 75 29 29 74 57

Nationalités

104

Europe  Asie Asie & Moyen-Orient  Afrique Afrique  Amérique Amérique du N. et S.  Océanie Océanie

71 % 11 % 8% 8% 2%

57

1153

Tranches d’âge

861

350

Nombre

300 250 200 150 100 50

690

0 0–5

6–18

19–25

26–35

36–45

46–60

61–80

80+

28

199

239

346

215

289

210

25

4 CAUX RAPPORT 2014

Femmes  Hommes

861 690


PRIX DE LA TOLÉRANCE

I&C reçoit le quatrième prix pour la tolérance de la fondation Ousseimi I&C reconnu pour sa « contribution continue et systématique à une plus grande tolérance »

L

a cérémonie a commencé par le discours d’ouverture de l’Ambassadeur Anne Lugon-Moulin, cheffe de la Division de l’Afrique subsaharienne du Département fédéral des affaires étrangères suisse, qui a félicité les rencontres de Caux et Initiatives et Changement pour leurs méthodes novatrices. Mme Ousseimi a

ensuite remis le prix et brièvement décrit les raisons pour lesquelles Initiatives et Changement a été honoré avec ce prix, reçu notamment par Nelson Mandela, déclarant qu’Initiatives et Changement a « systématiquement et continuellement contribué à une plus grande tolérance dans notre monde complexe et divisé. » Dans son discours de remerciement, Cornelio Sommaruga, président honoraire d’Initiatives et Changement International, a lancé un appel à la mondialisation des responsabilités pour un monde plus tolérant. Pour y parvenir, a-t-il dit, nous devons effectuer un changement personnel vers « l’honnêteté, la transparence, l’humilité et la liberté ». M. Sommaruga a ajouté que la tolérance est « un acte cou-

rageux ». La tolérance est « la force qui nous permet de savoir comment écouter les autres afin d’essayer de les comprendre, de façon qu’un dialogue basé sur le respect mutuel puisse avoir lieu ». La Fondation Ousseimi adhère à l’idée que « le succès n’a de sens que si ses fruits sont partagés avec les autres ». Initiatives et Changement International et la Fondation CAUX-Initiatives et Changement sont donc heureux de partager cette distinction avec les nombreux bénévoles, participants et organisateurs des rencontres de Caux et avec le réseau d’Initiatives et Changement International, comme marque de reconnaissance pour leur contribution essentielle aux résultats collectifs d’Initiatives et Changement.

Anne Lugon-Moulin, Omnia Marzouk, Maria Ousseimi, et Cornelio Sommaruga avec le 4ème prix Ousseimi pour la tolérance CAUX RAPPORT 2014 5


ÉVÉNEMENTS

Commémoration de la Première Guerre mondiale Le 3 août 2014 une cérémonie de commémoration du centenaire de la déclaration de la Première Guerre mondiale a eu lieu à Caux permettant des échanges de récits et des réflexions sur le futur de la paix.

A

ntoine Jaulmes, président de CAUX-Initiatives et Changement, a ouvert la cérémonie en partageant sa propre histoire puisque la guerre a divisé les branches française et allemande de sa famille. Il a également rappelé que « la responsabilité qui est la nôtre, Français, Allemands et Européens, c’est d’abord de nous rappeler que nous avons initié deux conflits mondiaux. Soit nous l’avons fait activement, soit nous n’avons pas su l’empêcher. Et c’est donc [notre responsabilité] de mettre en place tout le nécessaire pour empêcher d’autres conflits et pour réparer les dégâts des anciens. » Ainsi, bien que la Suisse ait été épargnée, il était adapté de commémorer la Première Guerre mondiale à Caux, au vu du travail

Antoine Jaulmes, président de CAUX-I&C, ouvre la cérémonie de commémoration

d’Initiatives et Changement pour résoudre les conflits en en prévenir de nouveaux. Les personnes présentes ne se sont pas seulement souvenues des quelques neuf millions de victimes de la Première Guerre mondiale, mais aussi de tous ceux qui souffrent des conflits qui continuent de ravager le monde.

A l’issue de la commémoration, tous se sont rendus à l’extérieur, auprès de l’arbre planté en souvenir des réfugiés hébergés à Caux pendant la Deuxième Guerre mondiale. En silence, chacun a placé une pierre au pied de l’arbre pour marquer son engagement pour la paix.

20ème anniversaire des Principes pour la conduite des affaires de la Caux Round Table (CRT) « Ne commencez pas par rédiger une déclaration sur ce que les autres devraient faire, mais commencez par votre propre entreprise et par les changements susceptibles de résoudre le problème. » Frederik « Frits » Philips, cofondateur de la Table ronde de Caux

R

obert MacGregor, l’un des initiateurs des Principes pour la conduite des affaires de la CRT, a invité les participants des rencontres à une soirée de réflexion et de partage. La Caux Round Table fut fondée en 1986, face à la hantise d’une guerre commerciale entre le Japon et les économies occidentales. La CRT imaginait un plus grand rôle et une plus grande responsabilité pour les entreprises dans les aspects sociaux et économiques de la société. En juillet 1994, des dirigeants de grandes entreprises d’Europe, du Japon et des USA lancèrent officiellement les Principes de conduite des affaires de la Caux Round Table, le document prédécesseur des Principes de responsabilité sociale des entre6 CAUX RAPPORT 2014

prises d’aujourd’hui. Ils comprenaient le concept japonais de Kiyosei – vivre et travailler ensemble pour le bien commun – et l’importance de la dignité humaine. La CRT a présenté les Principes aux Sommet mondial pour le développement social des Nations Unies en 1995. Ils sont vite devenus ce que MacGregor déclare être un des codes de bonne conduite «les plus utilisés» dans le monde entier, et ont été traduits en 12 langues. MacGregor, âgé de 81 ans, a conclu en demandant instamment aux jeunes entrepreneurs de vivre et d’agir de la même façon qu’ils souhaiteraient voir vivre et agir les PDG des grandes entreprises.

Robert MacGregor parle de l’Histoire du Caux Round Table


POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE

Engager des actions pour une Europe plus pacifique et plus unie Le séminaire Pour Relancer Une Europe Inachevée s’est fixé comme but de reconnecter les Européens avec l’inspiration pour « la paix et la réconciliation » exprimée dans la déclaration Schuman* du 9 mai 1950.

M

otivé par les commémorations du 100ème anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale et du 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, le séminaire offrait une occasion pour réfléchir sur certains défis auxquels l’Europe fait face actuellement : • changement de paradigmes en Europe orientale, • défis et opportunités de l’immigration, • identités ethniques et droits des minorités en démocratie, • identités fondées sur la guerre ou sur la paix – ou comment associer des identités nationales dans une histoire commune et les valeurs européennes. Les 27–28 juin, le séminaire a réuni des participants de vingt pays. Le séminaire débuta avec les discours et exposés de Cornelio Sommaruga, ancien président du Comité International de la CroixRouge (CICR) et président honoraire d’Initiatives et Changement International, Catherine Guisan, professeur de sciences politiques à l’Université du Minnesota, Aurora Martin, professeur à l’Académie

Catherine Guisan, Antoine Jaulmes et Cornelio Sommaruga

russe d’économie nationale et d’administration publique, et Antoine Jaulmes, président de la Fondation CAUX-Initiatives et Changement.

accord allait signifier pour l’Ukraine. Je souhaite partager ces nouvelles connaissances avec mes concitoyens une fois de retour en Ukraine. »

En parlant de l’Europe, le séminaire se réfère aux pays membres du Conseil de l’Europe. D’ailleurs des représentants d’Ukraine, de Moldavie et de Géorgie étaient présents lorsque leurs gouvernements respectifs ratifiaient l’accord d’association avec l’Union Européenne. Katerina, l’une des participantes ukrainienne au séminaire révéla que « ce séminaire m’a vraiment aidé à comprendre ce que cet

Pendant deux jours, les participants ont eu l’occasion de discuter en plénières et groupes de travail de leurs expériences positives et négatives en Europe. Les discussions ont porté sur diverses initiatives ouvrant la voie pour une Europe plus inclusive et cohérente comme : • Un appel aux gouvernements européens pour prendre des mesures concrètes conformément aux principes universels des Droits de l’homme et de la dignité dans le traitement des immigrés clandestins (cet appel est disponible sur notre site web www.caux.ch). • Des projets auprès de la jeunesse ukrainienne, arménienne et géorgienne pour les aider à comprendre les institutions européennes par l’organisation de visites réciproques, le jumelage de villes et villages ou toute autre initiative. • Un projet sur quatre ans qui fasse mieux connaître les histoires de réconciliation en Europe. Pour mieux réfléchir sur les défis de l’Europe, il a été convenu d’organiser un séminaire sur trois jours en 2015, du 16 au 19 juillet. * Document liminaire de référence pour la création des institutions de l’Union européenne. CAUX RAPPORT 2014 7


DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ

Réduire les risques et répondre à la menace 200 personnes ont pris part au second « Dialogue annuel sur la terre et la sécurité » qui s’est tenu du 29 juin au 4 juillet. Organisé par Initiatives of Land, Lives and Peace (ILLP) en partenariat avec la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce dialogue vise à aborder les liens entre la pauvreté, les conflits et la dégradation des terres.

L

Luc Gnacadja, ancien directeur de la CNULD, et Jamie Shea, secrétaire général adjoint délégué pour les Défis de Sécurité Emergents à l’OTAN

a conférence de cette année a réuni des représentants du secteur privé, des gouvernements, du milieu universitaire et de la société civile, avec environ 40 ONG dont les trois quarts presque étaient représentées à Caux pour la première fois. De nouvelles parties prenantes majeures telles que l’OTAN, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Convention de Ramsar sur les terres humides étaient également présentes. Monique Barbut, secrétaire exécutive de la CNULD, et Julia Marton-Lefèvre, directrice générale de l’UICN, ont toutes deux participé à diverses parties du programme. Une importante délégation est venue du Kenya où ILLP, I&C Kenya et Excellent Development ont des projets sur le terrain intégrant à la fois le travail technique et la

construction de la confiance, dans un partenariat né du Dialogue de Caux 2013.

Encourager la confiance et les partenariats De nombreux militants se méfient de l’agrobusiness, en particulier des entreprises qui développent et commercialisent des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). Les deux camps étaient représentés au Dialogue de Caux où ils se sont lancés dans des discussions animées. L’ILLP et Caux espèrent continuer à fournir une plateforme pour ces conversations, et estiment que la restauration des terres ne peut être réalisée à grande échelle sans les ressources et l’expertise des entreprises, appliquées selon des méthodes durables.

Atteindre une nouvelle génération : « 2050 – espoirs et réalités » Caux est surtout un centre de rencontre. 50 étudiants et jeunes professionnels présents lors de la conférence CDLS ont

Julia Marton-Lefèvre, UICN, et Monique Barbut,CNULD, discutent avec une stagiaire de Caux

8 CAUX RAPPORT 2014

pu en faire l’expérience. Ils ont eu la chance de pouvoir poser des questions et s’exprimer de manière informelle face à des autorités du milieu, à savoir Monique Barbut, Julia Marton-Lefèvre et Martin Frick, diplomate et Chair du groupe de pilotage d’ILLP. Les jeunes comme les experts ont joué le jeu de se livrer, dans une discussion qui se voulait surtout tournée vers le futur. Les experts ont d’abord partagé leurs histoires personnelles, racontant comment ils ont commencé leurs carrières professionnelles et ce qui les a réellement motivés. La discussion a ensuite continué sur l’état du marché du carbone, le coût et les bénéfices de la restauration des terres pour les fermiers, l’implication des jeunes dans les initiatives locales, le rôle des femmes dans l’agriculture et dans une société africaine en transformation, et les futurs pays dirigeants dans les négociations internationales. Ce fut une opportunité pour les jeunes de poser des questions, mais également pour les cadres dirigeants de recevoir des ré-

ponses et des points de vue honnêtes du public. Les experts ont aussi demandé aux jeunes ce qu’ils faisaient pour « notre maison à tous, la terre. » Plusieurs participants ont ainsi présenté leur engagement dans des réseaux ou même des actions locales. Julia Marton-Lefèvre et Monique Barbut ont toutes deux applaudi ces initiatives menées par les jeunes. Marton-Lefèvre leur a lancé le défi d’aller plus loin : « Engagez-vous à rentrer chez vous et à vous impliquer! Votre génération peut le faire! Restez en contact les uns avec les autres, les réseaux entre les frontières sont tellement importants. Engagez-vous dans la politique! » La nuit tombée, les experts et les jeunes se sont séparés, enrichis d’un échange empreint d’intégrité et de souci réel pour l’avenir de la Terre.


Des représentants d’agrobusiness interviennent avec des représentants d’ONG

Imam Ashafa

Sortie d’un nouveau film Suite au succès de l’Imam et le Pasteur et de An African Answer, le dernier film d’Alan Channer Tchad – un chemin vers l’espoir, sur les artisans de paix nigériens, le pasteur James Wuye et l’imam Muhammad Ashafa, a été présenté en première pendant le Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité. Il montre comment un réseau national de médiateurs est organisé et formé au Tchad pour construire la confiance entre des communautés divisées et pour promouvoir une bonne gouvernance. Les deux protagonistes du film étaient présents. Le pasteur Wuye a déclaré qu’il espérait que le film serait « utilisé comme catalyseur pour initier le dialogue dans les pays africains francophones ». Ce film est destiné à contribuer à la réconciliation. L’imam a poursuivi: « Nous voulons construire une passerelle de réconciliation au sein de la famille humaine et c’est pourquoi nous sommes ici pour participer à cette conférence. » Le pasteur a conclu: « Nous espérons rentrer immédiatement avec les idées que nous avons rassemblées ici afin de mettre en œuvre de manière pragmatique sur le terrain les solutions que nous recevons dans les ateliers auxquels nous participons. »

Du millet de terres arides est servi pour illustrer les bénéfices de la restauration des sols

Ambassadeur Laura Thompson, Directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations

Lors du Dialogue, deux réseaux – Drynet, une initiative mondiale pour le développement des terres sèches, et le Panorama mondial des approches et technologies de conservation (WOCAT) – ont signé un accord de collaboration mutuelle. Dans son discours de clôture, Drynet a déclaré: «Le Dialogue de cette année a mis au premier plan les débats sur l’acquisition massive des terres, les droits fonciers limités et les différentes causes de la dégradation des terres, telles que le colmatage des sols, la pollution chimique et le déplacement des populations. C’était un grand honneur pour les membres de Drynet de participer et de contribuer au Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité. Drynet est un réseau d’organisations de la société civile de 15 pays qui travaillent avec des communautés

locales vivant sur des terres sèches. Pour cette raison, Drynet apprécie particulièrement la collaboration d’Initiatives et Changement avec l’UICN et la CNULD pour mettre sur la scène internationale les discussions sur ces problèmes, qui concernent les populations locales des terres sèches et sont d’une importance vitale pour leur existence et leur sécurité.»

Augmentation de la restauration des terres De nombreux projets de restauration des terres dans le monde entier ont porté leurs fruits, et ont non seulement permis d’augmenter la sécurité en matière d’aliments et d’eau et le développement économique, mais également de réduire ou de prévenir les conflits armés. Le Dialogue de Caux 2014 a mis en relief quelques-uns de ces projets et s’est centré sur les conditions nécessaires pour permettre une augmentation massive de la restauration des terres.

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CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE

Inspirer et générer une raison d’être pour une prospérité durable

La visite aux quartiers généraux de Nestlé, à Vevey

C’est souvent en temps de crise qu’on crée l’innovation. Alors que l’économie mondiale lutte encore pour se redresser, la huitième édition de « Confiance et intégrité dans une économie mondialisés » a réuni un extraordinaire mélange d’experts et de dirigeants de tous les milieux pour parler de nouveaux modèles économiques et de la communauté mondiale. La rencontre a prouvé une fois de plus que les nouveaux modèles sont possibles et existent même déjà.

D

ans son discours, l’intervenant principal Christian Felber, économiste réputé et initiateur du mouvement social « L’économie pour le bien commun », a défendu un modèle économique visant au bien commun et à la coopération plutôt qu’aux bénéfices financiers et à la concurrence. Felber vise à « réécrire les règles afin de garantir que les acteurs économiques puissent réussir tout en respectant un code éthique ».

Forum des chefs d’entreprises Parallèlement à la conférence, un groupe international de vingt dirigeants de grandes entreprises et représentants du monde universitaire s’est réuni à la Villa Maria pour participer à un Forum pour dirigeants de grandes entreprises de trois jours. Inspirés par l’éthos de Caux, ils se sont réunis pour partager leurs idées et lancer une initiative en faveur d’une économie mondiale durable, basée sur la construction de la confiance et le leadership éthique – le sceau de l’esprit de Caux.

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Christan Felber prône une approche du bien commun pour l’économie

Guya Merkle a partagé son histoire pleine d’inspiration, sur la façon dont elle est devenue la propriétaire d’une entreprise de bijoux de luxe à 21 ans, suite au décès soudain de son père. Après mûre réflexion et une visite des mines d’or en Ouganda et au Pérou, elle a créé un marché pour l’or extrait dans un cadre éthique, en étant et l’instigateur et l’acheteur principal. « C’est devenu ma raison de vivre chaque jour. Il s’agit de créer de la beauté. Il s’agit de créer

du vrai luxe pour apporter du bien-être à tous ceux qui sont impliqués. » Pedro Langre, directeur d’Oxford Leadership Academy Mexique, a parlé de l’importance de diriger de manière responsable, éthique et avec le cœur, afin de permettre la croissance des entreprises. Lisa et Charly Kleissner, fondateurs de la Fondation KL Felicitas, ont adopté un point de vue plus individuel : « Comment pouvons-nous, en tant qu’individus, promouvoir la justice dans l’économie ? » Ils ont encouragé l’investissement d’impact social, c’est-à-dire l’engagement à investir dans des projets qui contribuent à un monde plus juste. Charly Kleissner a souligné que l’intégrité consiste à agir selon notre objectif de vie et nos valeurs. Emma Ihre, conseillère spéciale en relations d’affaires durables pour le Ministère des finances suédois, a abordé l’importance du rôle exemplaire des entités publiques, et a expliqué la façon dont le Département garantit que les entreprises de l’État deviennent durables. Elle a souligné l’importance de recruter des directeurs qui ont des valeurs éthiques et une attitude correspondant à ces valeurs : « Nous devons oser avoir de grandes attentes et nous concentrer sur la transparence et la coopération. »


EPIC : Entrepreneurs, Pionniers, Innovateurs et Artisans du Changement Les jeunes professionnels et entrepreneurs pleins d’attentes et mettant au défi le statu quo ont trouvé leurs âmes sœurs dans le nouvel atelier de cette année: EPIC. Marcello Palazzi, fondateur de la Fondation Progressio aux PaysBas, est l’un des créateurs de l’atelier : « Le mot leadership est utilisé à tort et à travers. Nous avons réalisé qu’il y avait quatre catégories d’individus qui forment notre société: les Entrepreneurs, les Pionniers, les Innovateurs et les Artisans du Changement ». Pendant une semaine, de jeunes individus actifs de divers milieux, sélectionnés par M. Palazzi, se sont mis au défi et se sont soutenus les uns les autres, partageant leurs expériences et meilleures pratiques, ainsi que de nouvelles perspectives et idées. Ils ont également pris le temps de

réfléchir et de se connecter à eux-mêmes et à la nature, profitant du cadre magique de Caux et grimpant au sommet des Rochers de Naye, une illustration physique symbolique du franchissement des obstacles intérieurs et extérieurs. Des employés de l’ONU aux jeunes entrepreneurs sociaux, aux individus à la recherche d’un changement dans leur vie, les participants ont quitté le programme pleins d’énergie, plus sûrs d’eux et avec un nouveau réseau de soutien. EPIC a été une telle réussite que l’atelier va devenir une conférence à part entière en 2015, associée à des Initiatives Dynamiques. Leire Corra, consultante en stratégie chez Deloitte, a conclu: « Lorsque vous êtes pris dans la routine, cela devient difficile de changer et de prendre

Bernard Lietaer, auteur, expert financier et co-créateur de l’ECU (le mécanisme monétaire à l’origine de l’Euro) a présenté des arguments convaincants en faveur de nouveaux systèmes financiers et de monnaies alternatives.

L’économiste Bernard Lietaer

M. Lietaer a fait le bilan d’un système monétaire défaillant ayant besoin d’être changé. « Chaque dollar que vous voyez est la dette de quelqu’un: du gouvernement, des entreprises, ou privée. C’est ce que nous considérons maintenant comme normal, mais c’est loin de l’être. » Selon lui, cette approche rend l’argent instable, amplifie les cycles économiques et concentre la richesse à travers les intérêts. Sa solution pour un système durable à long terme est un nouveau type de monnaie, appelée Terra qui se base sur les commodités les plus importants du marché. Le Terra est ainsi moins volatil, pleinement garanti et émis d’après inventaire.

Le profit doit subvenir aux besoins des gens La réunion « Promouvoir le changement pour un monde durable » a permis d’aborder les développements dans les responsabilités sociales et environnementales du secteur privé. Débat sur la confiance et l’integrité dans le secteur privé, avec Guya Merkle et Pedro Lange

Dans le cadre d’une étude de cas sur l’impact positif de la pression de la société sur les entreprises à but lucratif pour obtenir

« Les EPICs sont des personnes qui ne prennent pas les choses pour acquises et agissent pour obtenir un changement. » conscience de choses plus importantes. Venir ici vous donne la paix et le temps nécessaires pour vous arrêter et réfléchir. »

une plus grande transparence et des pratiques durables plus généralisées, les participants ont visité le Département des valeurs partagées de Nestlé à Vevey, dans lequel sont abordées les questions d’approvisionnement responsable, de développement communautaire et des droits de l’homme. Cette visite a été rendue possible par Pascal Gréverath, vice-président adjoint de Nestlé et chef de la durabilité environnementale. Les idées exprimées au cours de la rencontre ont été appuyées par une déclaration, destinée au comité d’organisation, du Conseil pontifical Justice et Paix du Vatican, qui a lancé un appel pour une « économie inclusive, ce qui implique une économie de marché dirigée par un entrepreneuriat pluraliste et guidée par des principes de justice sociale et de générosité ». Dans le même ton, Monsignore Stefano Ottani, président de la Cour ecclésiastique de Bologne, présent à la conférence, a proposé de remettre l’économie à sa place. L’économie est là pour subvenir aux besoins des gens. Il nous a rappelé que, d’un point de vue éthymologique, « profit » signifie faire (fit) pour (pro), c’est-à-dire « agir pour le bénéfice de ». Monsignore Ottani a conclu « Les individus doivent donc bénéficier du profit, il doit leur servir, et non l’inverse ».

CAUX RAPPORT 2014 11


GOUVERNANCE ÉQUITABLE

Structures et qualités personnelles permettant de promouvoir une gouvernance éthique et inclusive « Il existe un énorme manque de confiance dans le monde d’aujourd’hui. Comment allons-nous résoudre cela? », a demandé Michael Møller, chef par intérim de l’Office des Nations Unies à Genève. Il a continué en répondant à sa propre question: « Je m’inspire de l’éthos sur lequel repose l’initiative de Caux: la centralité de l’individu. La seule manière de construire la confiance est de la construire entre les individus. Les structures sont des outils, les individus sont les acteurs. »

M

øller s’exprimait lors d’une séance plénière sur « La confiance, élément clé de la paix » au cours de la rencontre « Une gouvernance juste pour la sécurité humaine ». La rencontre, qui s’est déroulée sur cinq jours, a rassemblé 200 personnes travaillant pour une meilleure gouvernance dans 32 pays. Plusieurs d’entre eux se trouvaient dans des situations de conflit et de tension – ils venaient d’Israël et de Palestine, de Turquie et d’Arménie, de Somalie, et venaient chercher des solutions qui pourraient unir les factions en guerre. La conférence était centrée sur les facteurs humains qui permettent aux dirigeants et aux citoyens de travailler ensemble dans une approche démocratique inclusive.

Délégation du Sahel Vingt huit personnalités du Mali, du Niger et du Tchad sont venues à Caux, financées par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à Berne. Cela fait quatre ans que le DFAE fait ainsi venir à Caux un groupe de cette région. Cette année, on comptait parmi ces personnalités des ministres ou anciens ministres, des députés, sénateurs, universitaires, juristes, journalistes, responsables d’associations et d’ONG, un imam et un pasteur. Ils sont arrivés quatre jours à l’avance pour suivre une formation sur « Le traitement du passé », donnée par le DFAE. La majorité des participants sont

ensuite restés pour la conférence sur gouvernance équitable. Les délégués du Sahel ont apprécié la discussion sur le traitement du passé, aussi bien avec l’équipe du DFAE qu’avec des spécialistes de la médiation comme Mathias Stiefel, fondateur de Interpeace, au cours de la conférence. Plusieurs dans le groupe ont souffert d’injustices dans le passé. « Ma vie a été ponctuée d’arrestations et de séjours en prison », a dit Docteur N’gothe, député tchadien, « et lorsque je suis arrivé à Caux, j’étais plein de haine et de forces destructrices. En tant que victime du régime dictatorial de Hissen Habre, j’étais déterminé de le voir jugé au tribunal. Mais mes visites ici m’ont transformé, et ma réaction aux injustices commises dans le passé a aussi changée. Peutêtre qu’il existe un autre moyen d’arriver à la justice. » Pendant la conférence, les participants ont cherché à élaborer des stratégies pour améliorer la gouvernance. « Sans aucune exagération », a dit un haut fonctionnaire, « la mauvaise gouvernance et la corruption ont été la cause de la crise au Mali. »

12 CAUX RAPPORT 2014

La lutte contre la corruption Une série d’ateliers pour combattre la corruption a été menée par Katherine Marshall, ancienne conseillère principale à la Banque Mondiale, maintenant conseillère à la Conférence internationale de la lutte contre la corruption. Neil Buhne, directeur du Bureau pour la prévention des conflits et du relèvement du PNUD, a présenté des mesures efficaces pour limiter la corruption, mentionnant entre autres les succès méconnus du Bhoutan et du Botswana.


Rama Mani et Yolande Ambiana présentent « Guérir les blessures de guerre »

Après Caux Les participants repartent de Caux avec une énergie renouvelée pour faire face à leurs diverses situations. Ainsi se constitue peu à peu des groupes qui s’identifient comme « le groupe de Caux ». Au Sahel, les Tchadiens ont constitué une association locale reconnue par les autorités sous le nom de Groupe de réflexion pour la paix et le développement au Tchad (GRPPDT). « L’esprit de Caux », formule évoquée régulièrement, représente pour les participants une espérance de rapports différents entre les hommes. Une des participantes parlait de « cette démarche sincère qui vient du cœur et qui détonne avec les propos officiels sur la réconciliation nationale ». Conflits, corruption, abus de droit font partie des préoccupations qui habitent les discussions de nos participants. Comme l’a souligné Michel Kipoké, l’un des fondateurs du programme dans les Grands Lacs, Initiatives & Changement ne résout pas les problèmes mais elle crée l’atmosphère qui permet de les résoudre.

La séance plénière « la confiance, élément clé de la paix »

Eugene Sensenig-Dabbous, professeur à l’Université Notre Dame de Louaizé au Liban, a animé un atelier sur la lutte contre la corruption dans le domaine de l’extraction des ressources naturelles, une question qui le préoccupe depuis la découverte de pétrole sur les côtes du Liban. Parmi les intervenants était Farai Maguwu, Directeur du Centre pour la gouvernance des ressources naturelles du Zimbabwe. « Mon expérience à Caux m’a conduit à présenter mes excuses envers mon frère », a-t-il dit, « ce qui a guéri notre relation brisée et m’a ouvert les yeux sur de nouvelles possibilités dans mon travail. En tant qu’avocat défenseur des droits de l’homme, je suis exposé à beaucoup d’abus dans le monde des industries extractives. Mais je n’ai jamais pensé que je pouvais y faire quelque chose. Quand j’ai téléphoné à une société minière connue pour ses mauvaises relations avec la communauté, et que je leur ai proposé un rendez-vous, ils étaient surpris ! Nous nous sommes rencontrés et avons discuté pendant deux heures. Ils nous ont demandé de les aider à surmonter leur problème de communication avec la communauté, et ils ont écouté nos conseils. »

Ukraine et Russie Beaucoup de savoir-faire nous est également parvenu d’Ukraine au sujet de la lutte contre la corruption. Hanna Hopko est à la tête d’une initiative nationale ukrainienne, le « dossier de réanimations des réformes », qui travaille pour la mise en place de lois pour lutter contre la corruption, pour la réforme du système judiciaire et du système fiscal des médias de masse ainsi que bien d’autres choses. De nombreuses ONG ont rejoint l’initiative, Victor Ryabchikov, pianiste russe

et plus de 150 personnes ayant une expérience pertinente travaillent ensemble pour développer des projets de législation. « Nous travaillons avec un groupe de 24 membres du Parlement », dit Hopko, « Jusqu’à présent, le Parlement a adopté dix des lois que nous avons développées. Chacune d’elle a été le fruit d’une longue bataille. » Hanna Hopko était une des 35 Ukrainiens venus de l’Est et de l’Ouest du pays, ainsi que de la Crimée. Présents aussi, un grand nombre de Russes. Ils ont reconnu la nécessité d’un dialogue authentique, même s’il était douloureux. Les discussions étaient intenses, parfois passionnées, mais elles se sont conclues par la création d’une « Plateforme pour le contact, le dialogue, et les initiatives entre l’Ukraine et la Russie ». Tout en condamnant l’agression russe envers l’Ukraine, les participants affirment qu’il est vital de construire des ponts entre leurs deux pays et ils s’engagent à « améliorer les relations par le dialogue et des initiatives conjointes ». Certains participants ont choisi de s’abstenir, mais la plupart ont endossé la déclaration. Elle circule en Russie et en Ukraine, et plusieurs militants de la société civile dans les deux pays demandent déjà d’y participer. CAUX RAPPORT 2014 13


GRAINES D’INSPIRATION

L’art et la réflexion : outils de l’inspiration La rencontre « Graines d’inspiration » est revenue à Caux pour une deuxième année. Au programme, figuraient non seulement des activités telles que le chant, la danse, la peinture, et des ateliers créatifs, mais aussi des moments libres pour la réflexion personnelle, la méditation et la détente, ainsi que pour développer des amitiés naissantes.

« De l’humour et des rires … Un bel équilibre entre le sérieux et la légèreté, deux éléments vitaux. »

C

ette rencontre a permis à 70 participants de vivre une expérience profondément humaine : elle a représenté une opportunité de se reconnecter à soi-même, de retrouver ses racines, et de s’ouvrir aux autres. Au cœur de la rencontre, les groupes communautaires ont quotidiennement rassemblé les participants pour discuter et pour contribuer au travail en cuisine ou dans la salle à manger. Les échanges de ces groupes découlaient des sessions plénières, qui, elles, visaient à susciter la réflexion. La première de ces plénières a inclus un message d’une femme qui n’avait pu quitter la Syrie pour se rendre à Caux. À dis-

Commedia Gillet, la troupe théâtrale suédoise, anime la conférence

tance, cette dernière a invité les participants à pardonner, à assumer leurs responsabilités, et à s’engager pour la paix et la guérison. « Sans ceci, nous continuerons à être déchirés, nous continuerons à souffrir, parce que nous tous, nous ne faisons qu’un. » Le lendemain, une session dédiée au conflit et au pardon a permis de développer davantage les thèmes soulevés par cette femme.

Les Arts : une tradition à Caux C’est pendant la rencontre « Graines d’inspiration » que le lien entre Caux et l’art devient le plus tangible. Depuis toujours, l’art, qui offre à la fois une perspective nouvelle sur le monde et une manière de se redécouvrir, fait partie intégrante de l’approche de Caux et est utilisé afin de promouvoir la paix et la réconciliation. C’est ainsi qu’au fil des ans, les représentations théâtrales, les projections de films, les performances musicales et les expositions photographiques se sont succédées à Caux ; en outre, la peinture, l’écriture et bien d’autres formes d’expression artistique y ont été encouragées. L’exploration de l’art a permis à de nombreux participants de cheminer vers le changement de manière inédite. Cette année, les participants ont pu assister aux perfor-

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mances de musiciens venus de deux pays qui ont récemment secoué l’Europe, notamment le pianiste russe Victor Ryabchikov, et le violoniste ukrainien Dima Tkachenko. De plus, les différences intergénérationnelles ont été oubliées à l’occasion du concert rap et rock donné par Music for Cities, une initiative britannique utilisant la musique pour réintégrer à la société des jeunes en difficulté. « Graines d’inspiration » illustre fort bien la manière dont l’art sert non seulement à chacun d’explorer sa propre créativité, mais peut aussi devenir un outil concret pour la transformation, qui permet ensuite de s’ouvrir aux autres.

Dans une session plénière innovante dédiée à l’inspiration, les participants ont été placés dans deux cercles concentriques autour de quatre conteurs. Au fur et à mesure que ces derniers partageaient leurs histoires et parlaient de leurs vies, les personnes situées dans le cercle intérieur réagissaient par écrit, tandis que les personnes du cercle extérieur dessinaient, peignaient, ou faisaient du modelage.


Les pianistes Victor Ryabchikov, Russie et Pénélope Thwaites, Australie, accompagnent le violoniste ukrainien Dima Tkachenko

Les ateliers ont proposé des activités variées, allant de « Trouver le clown qui se cache en vous » à la pleine conscience. Quant au programme du soir, il a inclus la projection du film Beyond forgiving, qui relate une remarquable histoire de pardon en Afrique du Sud, une représentation de la compagnie de théâtre suédoise Commedia Gillet, une pièce ayant pour thème la

Rencontre avec Amina originaire de Somalie et vivant actuellement au Royaume-Uni, elle collabore avec I&C depuis sept ans et œuvre à la paix et à la réconciliation en travaillant avec des écoles. Pouvez-vous nous parler de votre participation à la rencontre « Graines d’inspiration » ? Je faisais partie de l’équipe de coordination de la rencontre, et on m’a demandé d’animer un atelier intitulé « La paix commence à la maison », un thème qui me tient à cœur. En effet, il reflète ma propre expérience, mon parcours, et les difficultés que j’ai connues en grandissant en Somalie. Vivre la guerre et voir mes parents déménager en Europe afin d’y chercher un refuge sont des expériences qui m’ont amenées à étudier les conflits intergénérationnels en détail et à en développer un programme de formation. Cependant, ce programme n’est pas une formation comme une autre : il représente un ou-

Music for Cities amène un groupe rock au Théâtre de Caux

trêve de Noël pendant la Première Guerre mondiale, ainsi qu’une soirée scène ouverte. Depuis ses premiers jours en tant que centre de rencontres, Caux a représenté un lieu où des personnes d’horizons divers et apportant des perspectives différentes ont pu se rencontrer de cœur à cœur et re-

til personnel qui permet de travailler sur soi-même au fur et à mesure que l’on apprend.Nous vivons dans un monde où la sécurité n’est jamais garantie, et où la corruption se fait plus manifeste de jour en jour. Où que nous regardions, nous voyons des guerres. Promouvoir la paix et la réconciliation nécessite des ressources qui dépassent largement les besoins en énergie et en temps. Ceci nécessite des personnes intègres, des personnes qui peuvent donner un vrai exemple de leadership. Avec ce qui se passe actuellement dans le monde, le seul sanctuaire dont nous bénéficions est notre foyer. Cependant, vers quoi pouvez-vous vous tourner si vous n’êtes pas en sûreté ni en sécurité chez vous ? En Europe, les foyers brisés sont nombreux. La Grande-Bretagne possède les pires statistiques en termes d’éclatement familial de toute l’Europe, ce qui suscite beaucoup d’inquiétude. Si vos relations avec les membres de votre famille sont tendues, comment pouvez-vous trouver votre paix intérieure ? Puisqu’à Caux nous avons pour devise d’être « le changement que nous voulons voir dans le

nouer aussi bien avec les autres qu’avec elles-mêmes. Utilisant cette tradition comme point de départ, « Graines d’inspiration » cherche à refléter « l’esprit de Caux » en mettant l’accent sur le développement personnel, l’ouverture spirituelle, ainsi que sur les liens humains.

Amina

monde », nous devons vivre ce changement en nous-mêmes. C’est autour de ces différents thèmes que s’est déroulé l’atelier « La paix commence à la maison ». Pour moi, faire part de la rencontre « Graines l’inspiration » a représenté un pas de plus vers le changement que je voulais créer. Si j’avais eu des attentes, cette rencontre les aurait non seulement satisfaites, mais aussi dépassées. Cette rencontre a ramené une dimension spirituelle comme lien entre ce que nous sommes et ce que nous faisons. Ce lien a été au cœur de la rencontre.

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CATS : LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ

Les jeunes engagés en faveur du changement Cette année a eu lieu la deuxième édition de CATS, centrée sur la participation des enfants. Il y a vingt-cinq ans, la Convention internationale sur les droits des enfants avait promis aux enfants le droit de participer. Cette promesse a mis du temps à être réalisée et l’un des rêves de CATS est que cette promesse devienne réalité. La conférence a réuni 170 jeunes et enfants sur un total de 367 participants du monde entier pour discuter de divers sujets, y compris le rôle des enfants en tant que jeunes engagés, éducateurs, militants pour la santé et acteurs dans les médias.

L

’objectif était de réunir des enfants, des jeunes et des adultes tous activement engagés dans des domaines concernant les enfants pour qu’ils puissent partager leurs expériences et trouver des moyens d’avancer ensemble afin que la participation des enfants cesse d’être une promesse pour devenir une réalité. Jonathan Levy, l’un des principaux coordinateurs de la conférence, a souligné que la longue tradition de Caux, de créer de bonnes conditions pour que tout le monde trouve sa place, en faisait un environnement idéal pour un tel rassemblement. Le programme a été défini d’après le document stratégique de CATS, élaboré par un groupe consultatif qui comprend principalement des enfants. Parmi les points forts de la conférence de cette année, un tribunal des enfants fictif dans le style de Janus Korzcak, célèbre défenseur des droits de l’enfant, et une tribune libre dans laquelle tous les participants pouvaient exprimer leurs opinions en face d’un public. La conférence de cette année s’est conclue par des résultats concrets, y compris une

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esquisse de la Déclaration de Caux sur les droits des enfants à la participation. Cette idée, lancée par la délégation péruvienne, a été écrite par des enfants et des jeunes lors de la conférence, en coordination avec un représentant du Conseil de l’Europe, chargé de le présenter à ce même Conseil. De plus, les participants à la conférence ont soutenu et promu ensemble la pétition «Save Funky Dragon» destinée à convaincre le gouvernement gallois de continuer à financer Funky Dragon, l’Assemblée des enfants et des jeunes du Pays de Galles et l’un des partenaires de CATS. Le succès de CATS 2014 n’était pas seulement quantitatif (il n’y avait pas assez de lits pour la conférence qui attire de plus en plus de monde) mais également qualitatif. Les participants ont pu écouter des histoires concernant la participation des enfants dans la société directement de la bouche de jeunes du Pérou, d’Inde, du Brésil, de Roumanie et de Grande-Bretagne. Ils ont terminé la semaine revigorés et motivés pour faire passer le mot sur les effets positifs de la participation des enfants.

Rencontre avec Ricardo de la délégation péruvienne

Le rêve d’Alex se réalise

«Cette conférence a confirmé les idées que nous avions sur l’autonomisation des jeunes. Notre travail dans l’éducation des jeunes est à un niveau que d’autres à Caux cherchent toujours à atteindre – comme il est gratifiant de voir que nous n’allons pas à contre-courant mais qu’il existe de plus grandes institutions cherchant à atteindre les mêmes résultats et prêtes à travailler en partenariat avec nous pour le bienêtre des jeunes! Nous pouvons faire de grandes choses avec les personnes que nous avons rencontrées ici et avec les jeunes du Pérou. Nous ne devons pas nous décourager, même si nous faisons face à de nombreux défis. En tant qu’institution de petite envergure, nous ne pouvons pas organiser de grandes réunions dans un château pour les enfants mais nous pouvons créer de nombreux petits châteaux dans chacun d’eux afin qu’ils puissent eux-mêmes enseigner à d’autres enfants. C’est important d’envoyer ces enfants à ces conférences. Cela les aide vraiment à s’épanouir et à réaliser leurs rêves. Alex, par exemple, avait toujours voulu chanter sur scène et il a pu le faire ici. Cela n’a pas été facile de faire venir Alex à Caux mais son sourire sur cette scène valait bien tous nos efforts.»


PhotoVoice : photographie participative PhotoVoice est une organisation caritative qui est basée à Londres mais qui travaille dans le monde entier. Le travail de l’organisation est basé sur la photographie participative avec des communautés marginalisées et vulnérables. PhotoVoice fournit des outils photographiques afin que les communautés puissent elles-mêmes s’engager à créer le changement. PhotoVoice travaille en partenariat avec d’autres organisations locales. La moitié de leurs projets est destinée à des enfants. À la conférence de cette année, deux enfants albanais ont pu présenter leurs photos, ce qui leur a permis de parler de questions qui affectent leurs vies et leurs communautés avec des représentants locaux, des politiciens, des diplomates et des ministres qui étaient présents lors de l’exposition de leur travail. Au cours du projet, mené en partenariat avec World Vision, les enfants ont non seulement appris des choses sur la photographie, mais ils ont également pris davantage confiance en eux.

Altin et Francesca, d’Albanie, partagent leur expérience

Lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle avait appris dans ce projet, à part la photographie, Francesca, 11 ans, a déclaré: « Dans une des photos, j’ai dit ‹ Je n’ai peur de rien ›. Voilà ce que j’ai appris. » Altin, 12 ans, a présenté sa photo (cicontre) avec cette explication: « Nous avons tous une ombre et la couleur de l’ombre est la même pour tout le monde. »

Lumos : fondation de l’auteur d’Harry Potter

titutions et isolés de la société dans de nombreux pays.

La participation active n’est pas un concept exclusif mais un concept ouvert à tous les membres de la société, tel que préconisé par la délégation envoyée par Lumos, une organisation caritative fondée par l’auteur J. K. Rowling, qui travaille pour confirmer les droits des enfants qui seraient normalement placés dans des ins-

Lumos travaille avec des ONG, les gouvernements et les communautés afin de garantir que chaque enfant ait le droit de participer aux décisions qui l’affectent. Au cours de la conférence CATS, les enfants qui ont été aidés par Lumos ont eu l’opportunité de présenter et d’expliquer le processus que Lumos a mis en œuvre pour

Nous avons tous une ombre, et la couleur de cette ombre est la même pour tout le monde Photo : © Altin Dulja/World Vision/ PhotoVoice

les aider à être plus autonomes. Grâce au soutien offert à leurs familles et à leurs éducateurs, ces enfants ont pu être inscrits dans des écoles ordinaires et sont impliqués dans les processus décisionnels qui affectent leurs vies. Michaela, 25 ans, a parlé de son rôle dans l’éducation d’adultes. Ayant appris à améliorer les échanges entre les adultes et les enfants handicapés, Michaela pense qu’il est plus facile de trouver des solutions adaptées à tout le monde et sent qu’elle reçoit plus de confiance de la part des adultes qui l’entourent. Bien que ses parents apprennent encore à lui faire confiance en matière d’argent et de questions administratives, Michaela vit une vie indépendante et est activement impliquée dans la défense des droits des enfants. Il s’agit de quelque chose qu’elle n’aurait jamais pu faire sans l’intervention de Lumos. La participation de Lumos à CATS a clairement montré l’importance de donner une voix à tous les membres de la société, prouvant que la participation active peut vraiment être accessible à tous.

La délégation de Lumos en scène à CATS CAUX RAPPORT 2014 17


DES INITIATIVES DYNAMIQUES

Le Dialogue et la Diversité au Service du Changement Du 3 au 8 août 2014, la première édition de la rencontre « Des Initiatives Dynamiques » s’est tenue à Caux. Découlant de la conférence « Apprendre à vivre dans un monde multiculturel », cette nouvelle rencontre est dédiée au développement personnel, à la réflexion, et à la concrétisation d’idéaux.

S’engager sur un double chemin : « Des Initiatives Dynamiques » a rassemblé des acteurs de changement de cultures et d’origines diverses venus des quatre coins du monde. La rencontre s’appuyait sur un double chemin sur lequel les participants étaient invités à s’engager, chemin qui favorise le développement personnel d’une

part, et le passage à l’action d’autre part. Quatre thèmes ont été explorés : l’art de l’écoute, l’art de l’alignement, l’art de la création, et l’art de l’engagement. En outre, les participants ont réellement pris leur double chemin lorsqu’ils se sont engagés sur le sentier qui mène aux Rochers de Naye, aux aurores.

Commencer par soi-même : « Des Initiatives Dynamiques » a amené les participants à entreprendre un voyage de (re)découverte d’eux-mêmes, ainsi que de leurs passions. Des moments de réflexion silencieuse permettaient aux participants de prendre du recul pour se pencher sur leurs expériences.

Une première dans l’histoire de Caux : session plénière aux Rochers de Naye Un matin, les participants ont quitté l’ancien Caux-Palace à 6 heures et ont gravi les 1000 mètres de dénivelé qui séparent Caux des Rochers de Naye en trois heures. Un petit déjeuner attendait les marcheurs au sommet surplombant le centre de rencontres ; une fois rassasiés, ces derniers se sont penchés sur L’Art de la Création, le thème de la journée. Dans un cadre spectaculaire, Tessa Wernink a expliqué comment Fairphone, sa compagnie de smartphones éthiques, avait vu le jour. À partir d’une simple idée, et grâce à une équipe motivée, Fairphone est parvenue à produire 5000 appareils l’année dernière, et a immédiatement pu renouveler sa

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commande afin de satisfaire la demande. Bien que mettre sur pied un tel projet n’ait pas été sans risques, Tessa a gagné son pari, ce qui prouve bien que les consommateurs recherchent des alternatives éthiques et ce, même lorsqu’il est question de technologie. Les participants, qui venaient de marcher trois heures durant, ont été conquis par le discours de Tessa qui mettait en avant l’importance de surmonter les difficultés pour obtenir des résultats positifs. L’Art de la Création n’avait pas pour seul but de discuter de la création d’idées : aborder ce thème visait aussi à créer des liens entre les participants, raison pour laquelle tous ont été encouragés à marcher jusqu’aux Rochers de Naye. Les partici-

pants à la rencontre s’étaient engagés à entreprendre quelque chose ensemble ; la marche a donc représenté un exercice d’équipe qui leur a permis de se soutenir mutuellement lorsqu’ils connaissaient des difficultés dans l’ascension.


Rencontre avec Michael Sternberg, animateur de la rencontre et spécialiste de la transformation de conflit – Israël

Selon vous, quel est le principal obstacle lorsque l’on cherche à résoudre un conflit ? L’un des défis principaux est d’élargir notre champ de réflexion. Il est intéressant de constater à quel point nos émotions, loin de nous appartenir, sont influencées par notre milieu social. Nous avons tendance à nous raccrocher à nos croyances. Lorsqu’un groupe

S’engager : Les après-midis étaient consacrés à l’action. Le programme a encouragé tous les participants à quitter Caux avec un plan précis leur permettant de mettre sur pied un projet personnel ou commun, et qui, grâce à un impact quantifiable, vise le changement social. Inspirés par le discours de Martin Luther King, les participants ont commencé par réaliser une affiche qui leur a permis de visualiser leurs rêves. Les jours suivants, ils ont choisi un thème, formé des groupes, et ont fait les premiers pas vers l’exécution de leurs projets. Des animateurs professionnels venus de plusieurs pays européens ont guidé les participants à travers ce processus. C’est ainsi que plus de dix projets ont vu le jour, à l’image de la Mosquée Verte, qui a pour objectif de rendre les mosquées hollandaises plus durables, Link2Job, une initiative visant à augmenter les opportunités d’emplois pour les jeunes chômeurs en Espagne et au Portugal, ou encore Art Aid, qui œuvre pour offrir du matériel artistique aux requérants d’asile vivant en Suède et au Danemark.

d’individus collabore, même si chacun ne fait qu’échanger des idées, il devient évident qu’il existe de nombreuses manières de voir le monde, et que certaines de ces manières diffèrent de la nôtre. C’est ainsi que nous apprenons à connaître les souffrances des autres, leurs espoirs, qui les rendent plus humains à nos yeux. Nous pouvons, dès lors, construire des ponts de communication et nous défaire de la manière dont nous percevons la réalité en admettant que tout ne fonctionne pas nécessairement comme nous le croyions. De cette manière, nous pouvons accepter l’humanité qui nous lie les uns aux autres et qui nous est commune. Pourquoi participer à cette rencontre ? Nous vivons dans une économie mondialisée et en tirons de nombreux bénéfices ; cela ne va pas sans poser de problèmes. Je pense qu’il faut un réseau mondial d’individus, de groupes, de personnes travaillant dans des organisations et qui s’engagent

pour l’égalité, la dignité et la liberté, afin de faire de ces valeurs une réalité. Une rencontre comme celle-ci peut nous aider à faire un pas dans cette direction. Le côté pratique de cette rencontre m’a particulièrement inspiré. De nombreux participants souhaitaient s’engager pour rendre le monde meilleur ; ici, nous faisons un pas vers l’action. L’idée est que nous nous rencontrions tous à nouveau pour faire le point. Les participants sont encouragés à collaborer pour transformer leurs rêves en réalité, et c’est fantastique ! Si cinq des 70 personnes rassemblées ici avaient des idées exceptionnelles et essayaient réellement de les mettre sur pied, dans une année, nous aurions cinq initiatives qui pourraient alors toucher des centaines, voire des milliers de personnes qui bénéficieraient alors du travail que nous avons accompli cette semaine.

Instituto de Asuntos Culturales, Espagne, présente le projet link2job développé pendant la conférence

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FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX

Connecter les approches personnelles et systémiques de consolidation de la paix Cette nouvelle rencontre répond au besoin croissant de résilience chez les artisans de paix qui font face à des conflits toujours plus complexes.

Le Forum vise à favoriser la coordination entre organisations et secteurs d’activités dans le domaine de la consolidation de la paix. Un salon des artisans de la paix a donc été organisé, permettant à diverses organisations venues du monde entier d’échanger et de présenter leurs projets. Accessible tout au long des quatre jours du Forum, ce salon a représenté un espace propice aux conversations et à la naissance de collaborations nouvelles.

Femmes Artisans de Paix Femmes Artisans de Paix est un programme mondial qui a permis à des milliers de femmes de découvrir leur rôle dans la construction de la paix. Certaines d’entre elles étaient présentes à Caux au cours de la conférence, y compris un groupe en provenance du Burundi. Après la rencontre une Burundaise a écrit :

Le Forum a également cherché à améliorer la résilience des artisans de paix (approche personnelle), afin que le travail de ces derniers ait un impact à plus grande échelle (approche systémique). Les ateliers de l’après-midi étaient organisés de manière à donner la parole aux artisans de la paix, leur offrant un espace où ils pouvaient partager leurs expériences et discuter des questions auxquelles ils sont confrontés dans leur travail. Les participants ont pu choisir entre trois ateliers : 1. Prendre soin de soi et être résilient : gérer la fatigue de la compassion et le burnout 2. Aménagement d’espaces sûrs et partage d’histoires, les ingrédients pour renforcer la paix 3. Dimensions personnelles et structurelles de la transformation du conflit

Enfin, le Forum a souligné l’importance d’adopter une approche holistique de consolidation de la paix. Aussi, afin d’encourager le dialogue au sujet de l’adoption de mesures pour la paix dans tous les secteurs de la société, des représentants de différentes agences gouvernementales et du secteur privé ont-ils été invités. Parmi les moments les plus marquants de la rencontre, les sessions de groupe ont particulièrement inspiré et motivé les participants. En effet, c’est au cours de telles sessions qu’ils ont pu partager leurs expériences personnelles, relatant comment ils en étaient venus à s’investir pour la paix, expliquant ce qui les poussait à poursuivre leur travail, et décrivant leur quotidien.

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Nous repartons de Caux apaisés sinon guéris, portés les uns par les autres, avec des projets individuels et collectifs. Nous avons en mémoire cette femme qui a décidé de passer ses vacances dans la maison de l’assassin de sa famille au risque d’être incomprise par les siens. Et cette autre qui a été trouver l’assassin de ses parents pour payer la dette contractée par ces derniers de leur vivant. Et qui aurait pu s’imaginer que j’irai trouver l’assassin de mon frère après cinq jours pour lui accorder mon pardon? Par le pardon, nous nous libérons, nous nous désintoxiquons du venin de la haine qui nous ronge. Et nous tendons la perche de la liberté à l’autre, le malfaiteur, qui avait honte à l’approche de ses victimes.


Des instruments de paix Le Forum a été ouvert par une représentation d’« Instruments of Peace », une organisation irlandaise qui voit dans l’art une manière de promouvoir la paix. Six élèves de l’école communautaire de Gorey, qui représente non seulement la plus grande école secondaire d’Irlande, mais aussi celle où un programme de

promotion de la paix à travers l’instruction et l’art a été mis sur pied, ont pris part à la représentation. Dans une brève interview, Katie, l’une de ces élèves, a parlé de sa passion pour l’écriture, décrivant comment elle pouvait parfois réfléchir des heures durant avant de trouver le bon mot. Selon elle, il est possible d’éviter les conflits lorsque l’on fait attention aux mots que l’on choisit: « On ne sait jamais quel sera l’impact des mots que l’on utilise. » Jessie, 17 ans, a partagé ce qu’elle appréciait dans la rencontre. « J’ai parlé à l’ancien ambassadeur d’Égypte, qui a travaillé en Irak pendant les négociations pour la paix. Il y a des personnes incroyables ici, et ces personnes ont fait tant de choses …

Fatigue de la compassion Bien souvent, les personnes dédiées au service des autres ont tendance à ignorer leurs propres besoins. C’est pourquoi la procédure en cas d’urgence dans un avion a été rappelée aux participants à l’atelier sur la fatigue de la compassion et le burnout : « Placez votre propre masque à oxygène sur votre visage avant d’aider les autres. » Le Dr Barry Hart, professeur en traumatisme, en identité et en études de conflits au Centre pour la Paix et la Justice de l’Eastern Mennonite University, a relevé que dans le domaine humanitaire, parler de ses émotions et de ses sentiments est souvent perçu comme un signe de fai-

blesse. Cependant, l’idée selon laquelle chacun doit être fort quelle que soit la situation est erronée, même si cela n’est que rarement reconnu dans le monde professionnel. Le Dr Hart a décrit les différentes étapes de la fatigue de la compassion qui, diffère du burnout bien qu’elle partage les mêmes symptomes, et qu’elle résulte, elle aussi, d’un environnement de travail néfaste. Après un court-métrage sur le sujet, la Dr Pumla Gobodo-Madikizela, professeure principale de recherche en traumatisme, pardon et réconciliation à l’Université de l’État-Libre en Afrique du Sud, s’est penchée sur les impacts émotionnels, philosophiques et psychologiques de traumatismes graves, prodiguant des conseils sur

Je n’aurais jamais pensé avoir quoi que ce soit à apporter, mais dans un environnement comme celui-ci, l’opinion de chacun a de la valeur », a-t-elle expliqué. Grainne Mulcahy, enseignante et aumônière de l’école de Gorey, a observé que lorsque les personnes nourrissent leurs passions, elles gagnent en énergie. Elles peuvent alors transmettre cette énergie à tous ceux qu’elles rencontrent. Intégrer les idées d’« Instruments of Peace » aux cursus scolaire a permis aux élèves de réaliser que la consolidation de la paix est un processus qui se fait pas à pas, et qui commence par l’individu. En outre, cela peut les amener à intégrer des actions favorisant la paix dans leur vie quotidienne.

la manière d’aborder ces traumatismes de manière constructive. L’art, le théâtre, ou encore la danse sont souvent utilisés afin de relâcher les tensions, de trouver un équilibre, et de faire face aux traumatismes de manière détendue et libératrice. L’atelier a pris fin après que les participants aient parlé de leurs expériences face aux traumatismes, relatant comment ils étaient ou non parvenus à les gérer. Ainsi, en plus de briser certains tabous, cet atelier a permis à de nombreux participants de prendre conscience de phénomènes qu’ils ignoraient jusqu’alors.

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CAUX SCHOLARS PROGRAM

Caux scholars program (CSP) Le programme des Caux Scholars de 2014 a réuni un ensemble particulièrement proactif de dix-neuf étudiants venus de seize pays différents.

L

es participants du CSP de cette année ont tous apporté une multitude de connaissances et de principes à Caux. À travers des jeux de rôle, des activités visant à promouvoir l’esprit d’équipe et l’organisation de l’une des rencontres, les Scholars de 2014 ont combiné un apprentissage plus traditionnel avec de la pratique. Le programme est construit autour de trois piliers : 40 heures de cours et sept heures de service hebdomadaires, l’acquisition de compétences, et la transformation personnelle. En outre, aller à la découverte d’autres cultures, nouer des amitiés et trouver une inspiration personnelle et professionnelle sont au cœur du programme des Caux Scholars.

travail effectué par le Bureau dans le monde. Dr. Pumla Gobodo-Madikizela, professeure principale de recherche à l’Université de l’État-Libre en Afrique du Sud et déléguée de la Commission de la Vérité et de la Réconciliation sud-africaine, s’est jointe aux Scholars en tant que professeure invitée. Chaque été, les Scholars participent à l’une des conférences qui se tiennent à Caux. Cette année, ils ont joué le rôle de facilitateurs et d’organisateurs du Forum International des Artisans de Paix. En outre, et malgré leur programme chargé, ils ont participé à la réunion des Caux Scholars et ont interviewé 24 anciens Scholars issus de onze promotions précédentes.

Dans le cadre du programme, les Scholars ont visité les Nations Unies à Genève, ainsi que le Bureau Quaker auprès des Nations Unies, où ils ont pu découvrir le

Un nouveau programme de Caux Scholars va démarrer officiellement au centre I&C de Asia Plateau à Panchgani, en Inde, du 28 décembre 2014 au 16 janvier 2015.

Programme des stagiaires de Caux Depuis de nombreuses années, les stagiaires de Caux permettent le bon fonctionnement des opérations du centre de rencontres. Cet été, 66 jeunes provenant de 27 pays différents, encadrés par une équipe d’animateurs internationale, se sont retrouvés à l’ancien Caux-Palace pour prendre part à l’aventure. Chaque année, le programme rassemble un groupe d’internes fort diversifié, comprenant aussi bien des médecins accomplis que des étudiants de première année à l’université ; chacun d’entre eux souhaite se lancer de nouveaux défis et est animé par le désir de voir un changement à la fois personnel et global. En collaboration avec les bénévoles et les participants aux ren22 CAUX RAPPORT 2014

Témoignages de nos stagiaires en communication Ce qui fait de Caux un lieu unique, ce ne sont pas simplement les conférences. Ce sont aussi les personnes que l’on y rencontre, les conversations rendues possibles par cet espace particulier. Cela a représenté l’expérience la plus enrichissante que j’aie vécue. Je me suis liée d’amitié avec des personnes venues de plusieurs continents, ce qui m’a permis de découvrir des cultures avec lesquelles je n’avais jamais été en contact. À Caux, toutes les barrières disparaissent pour laisser place aux personnes. C’est pour cette raison que les gens reviennent année après année. – ANNE, Irlande J’ai beaucoup appris sur des sujets tels que la dégradation des terres, le leadership, ou encore la promotion des droits de l’enfant. Mais avant tout, j’ai réalisé que même si l’appauvrissement des sols ou l’abus d’enfants n’étaient pas des questions auxquelles je suis confrontée personnellement, elles me concernent tout autant. Peu importe que mes actes n’aient qu’une faible influence, je me dois d’entreprendre quelque chose. Cette leçon, je l’emporte avec moi, de même que de nombreuses nouvelles amitiés avec les personnes exceptionnelles que j’ai rencontrées à Caux, à commencer par mes collègues du département de communication ! – ELODIE, Suisse En plus d’être entourée d’une équipe accueillante et de vivre dans un cadre magnifique, j’ai eu la chance de participer aux événements politiques, économiques, sociaux et culturels qui se déroulent dans le monde. Chacun d’entre nous a développé de nouvelles aptitudes, a appris des autres, et s’est penché sur des questions auxquelles nous n’aurions jamais imaginé pouvoir contribuer. Notre travail d’équipe a permis à nos rêves de devenir réalité ! – DELIA, Roumanie


STAGIAIRES ET BÉNÉVOLES programme unique qui invite les stagiaires à évaluer leurs propres idées du leadership et leur rôle dans ce monde. Ainsi, les jeunes réalisent rapidement qu’ils se doivent d’être le changement qu’ils souhaitent voir dans le monde.

contres, le programme des internes représente une opportunité pour les jeunes de vivre toute la richesse de Caux. Un ensemble de responsabilités orientées vers le service, ainsi qu’une formation en leadership offrant des outils pour explorer le changement, font de ce programme un

Bien souvent, les stagiaires quittent Caux à la fin de l’été avec la ferme intention de transmettre les connaissances qu’ils y ont acquises. Cette année les stagiaires se sont interrogés d’eux-mêmes sur la manière dont ils pouvaient rendre le programme à la fois plus viable et plus accessible, raison pour laquelle ils ont développé des initiatives visant à lever des fonds pour les futurs stagiaires.

Participer au programme des stagiaires et y développer de vraies amitiés ont conduit de nombreuses personnes à retourner au centre de rencontres année après année, assumant à chaque fois de nouvelles responsabilités opérationnelles afin de permettre à l’esprit de Caux de perdurer. En outre, la structure du programme a évolué au fil du temps. Ainsi, pour la deuxième année de suite, le programme a été géré par une équipe de pilotage, principalement constituée d’anciens stagiaires, qui œuvre sans relâche afin de rendre le programme plus attrayant et d’en garantir l’avenir.

Programme des bénévoles de Caux C’est grâce aux bénévoles que les rencontres de Caux sont rendues possibles ; ces derniers ont toujours été le moteur des activités d’Initiatives et Changement. Durant l’été les bénévoles ont apporté leur soutien aux rencontres en travaillant dans divers départements ou dans les équipes de coordination des rencontres.

www.caux.ch

Cette année, 175 bénévoles se sont rendus à Caux. Alors que certains découvraient l’ancien palace pour la première fois, d’autres le retrouvaient comme chaque été depuis de nombreuses années. Ces derniers se révèlent détenir des connaissances inestimables quant au fonctionnement du centre de rencontres, et leur travail bénéficie souvent de l’énergie des nouveaux bénévoles. Nombre de bénévoles ont découvert Caux en tant que stagiaires, et ont décidé d’y retourner afin d’y apporter leur contribution. La Fondation CAUX-I&C cherche actuellement à reconnaître le travail des bénévoles au moyen d’un certificat.

Twitter: @CAUXIofC

La diversité culturelle et les différences générationnelles des bénévoles représentent l’une des plus grandes richesses de cette expérience. Des connaissances et une nouvelle maturité se développent au fur et à mesure que les bénévoles travaillent ensemble dans des circonstances inhabituelles, aux côtés de personnes venues du monde entier. Alors qu’ils cuisinent, font les lits, testent les éclairages et le système audio pour les conférences, etc., les bénévoles construisent des « ponts au travers des différences » de manière naturelle. À

E-mail: info@caux.ch Facebook: facebook.com/CAUX.Iofc YouTube: youtube.com/user/CAUXIofC

CAUX-Initiatives et Changement Centre de rencontres Rue du Panorama 2 CH-1824 Caux, Suisse T + 41 (0)21 962 91 11 F + 41 (0)21 962 93 55 Bureau de Genève Rue de Varembé 1 CH-1202 Genève, Suisse T +41 (0)22 749 16 20

titre d’exemple, le Ramadan de cette année ayant eu lieu pendant les rencontres, certains participants non-musulmans ont profité de cette occasion pour en apprendre davantage sur la signification de cette période de jeûne d’un point de vue musulman. Cependant, le vrai pouvoir du bénévolat à Caux réside dans les amitiés développées, dans l’émerveillement que produisent les paysages suisses, et dans l’opportunité unique de rencontrer des personnes extraordinaires et d’entreprendre des choses que l’on n’aurait jamais imaginé essayer auparavant.

Bureau de Lucerne Luzernerstrasse 94 CH-6010 Kriens, Suisse T +41 (0)41 310 12 61 Éditeur: CAUX-Initiatives et Changement Responsable de la publication: Stephanie Buri Textes et Photos: Stephanie Buri, Thaïs Ruegg, Delia Malaut, Elodie Malbois, Anne Reid, Stefanie Marxer, Frédéric Chavanne, équipes des conférences Traduit de l’anglais: Naïke Bochatay, Marie-Louise Bautista Mise en page et impression: Brunner AG, Druck und Medien, 6010 Kriens, Suisse, octobre 2014

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Rencontres internationales de Caux 2015 Explorer le facteur humain dans le changement global 26 june – 1 juillet 2015 Confiance et intégrité dans une économie mondialisée 3–8 juillet 2015 Gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine

16–19 juillet 2015 Pour relancer une Europe inachevée/ Forum international des bâtisseurs de la paix 27 juillet – 2 août 2015 Les enfants, acteurs de changement de la société

10–14 juillet 2015 Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité

4–9 août 2015 Aux sources de l’inspiration

Initiatives et Changement (I&C)

Domaines d’actions

est un mouvement international regroupant des personnes de différentes cultures et origines qui s’engagent à transformer la société à travers le changement des motivations, des attitudes et des comportements en commençant par elles-mêmes.

Construction de la confiance : Paix et cohésion sociale par l’instauration de la confiance et de la réconciliation.

Fondation CAUX-Initiatives et Changement est l’antenne nationale Suisse. C’est une fondation caritative indépendante officiellement reconnue. Elle gère les activités en Suisse et le Centre de Rencontres, l’ancien Caux-Palace.

10–15 août 2015 Initiatives Dynamiques/ EPIC: Entrepreneurs, Pionniers, Innovateurs et Artisans du changement

Leadership éthique : Développer un leadership basé sur l’intégrité, la compassion et le service désintéressé. Développement durable : Justice économique et développement durable en inspirant la transformation des comportements.

Écouter les autres: Grâce à sa diversité intergénérationnelle, multiculturelle et interreligieuse, IofC est une organisation ouverte qui permet à des hommes et des femmes du monde entier de se rencontrer, d’avoir des échanges honnêtes dans un esprit ouvert, de découvrir le côté humain de chacun, et de construire des liens de confiance basés sur le sens de la communauté entre individus provenant de milieux semblables, différents, ou même opposés.

Silence: IofC place la recherche de la sagesse intérieure au cœur de APPROCHE son approche. Alors que certains Notre Vision I&C se concentre sur le lien entre interprètent cette expérience le changement personnel et le comme un message divin, d’autres Un monde juste, paisible et durable changement global. Son approche la voient comme une prise de auquel chacun, répondant à l’appel repose sur les points suivants : conscience, beaucoup trouvent que de sa conscience, apporte sa propre la pratique régulière du silence peut Commencer par soi-même: contribution. donner accès à une source de véPorter un regard honnête sur nos rité, de renouvellement, d’inspiraNotre Mission motivations et notre comportetion et d’autonomie. ment est souvent le point de déInspirer, équiper et connecter les part pour une transformation per- Mettre en œuvre des actions personnes pour faire face aux be- sonnelle. ciblées dans des situations concrètes. soins mondiaux, en commençant par elles-mêmes.


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