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Cédric LONGANGE 8 clés nécessaires pour une diaspora

8 clés nécessaires

pour une diaspora participative au développement de la RDC

Du grec signifiant ‘dispersion’, le terme ‘diaspora’ est défini comme un groupe de minorité ethnique d’origine migrante résidant dans des pays d’accueil. Comptant plus de 8 millions d’âmes à travers le monde, la diaspora congolaise est l’une des plus nombreuses du globe. Ces congolais d’origine, dispersés sur tous les continents, sont indispensables pour le développement de leur mère patrie. Il s’agit de participer à l’amélioration du niveau de vie en RDC, y compris la création d’emplois, l’augmentation des revenus, le progrès de l’éducation et la disponibilité des biens essentiels au maintien de la vie, tels que la nourriture, le logement, la santé et la protection. Le gouvernement congolais à lui seul ne peut pas tout régler. La relation entre la diaspora et le développement du pays d’origine est de plus en plus pertinente. S’inspirant des 8 lettres qui compose le mot ‘D – I – A – S – P – O – R – A’, cet article propose 8 clés nécessaires aux congolais vivant à l’extérieur pour contribuer au développement de la RDC.

Par Cédric Longange Ingongomo, Président de la Chambre de Commerce Congolaise en Grande-Bretagne

D comme DYNAMISME

La diaspora congolaise ne peut pas se permettre de regarder la RDC de loin et espérer son développement. Elle doit bouger, en d’autres termes, être dynamique. Pendant des décennies, elle a fait des voyages sporadiques vers la mère patrie. Mais il est vrai que ces dernières années, un nombre croissant revient de plus en plus pour participer socialement et économiquement au développement de la RDC. Les communautés diasporaires vivant à l’étranger mais entretenant des liens étroits avec la RDC, s’agrandissent et se renforcent.

Avec l’augmentation des arrivées de sa diaspora, la RDC a commencé à répondre aux besoins de ce groupe de voyageurs en créant des services et des infrastructures spécialement conçus pour les attirer. Donc juste par le fait de voyager vers la RDC, la diaspora participe déjà à son développement en impactant directement ou indirectement plusieurs industries locales : hôtels, restaurants, transports, loisirs, sports, activités de loisirs, commerce de détail, télécommunications, etc. C’est non seulement une des sources importantes d’emplois

mais aussi des recettes en devises pour le Congo.

I comme INVESTISSEMENT

La diaspora peut contribuer au développement du pays par le biais d’investissements directs et d’un entrepreneuriat transnational. Au fait, elle possède une grande combinaison de compétences, qui va de l’expertise développée à l’étranger à la capacité d’apporter des idées innovantes pour la RDC. Elle peut être considérée comme un groupe d’investisseurs beaucoup plus efficaces par rapport aux autres. Il y a plus de chance qu’elle investisse là où d’autres considéreraient trop risqué, tout simplement parce qu’elle devrait avoir une meilleure connaissance et des relations qui manquent aux autres investisseurs étrangers. Elle devrait être mieux informée sur les besoins locaux et les exigences domestiques.

Les congolais de l’étranger peuvent combiner leurs connaissances avec les réseaux développés hors du pays, offrant ainsi d’importants avantages. Ils peuvent jouer un rôle important d’intermédiaire entre les acteurs traditionnels du développement et les communautés locales.

A comme AFRICANISME

Il est difficile de savoir où l’on va jusqu’à ce qu’on comprenne d’où l’on vient. Le monde complexe d’aujourd’hui prend tout son sens lorsque l’on comprend notre propre passé. En recherchant nos racines et notre identité historique, on apprécie notre culture et notre héritage africains. Pour la diaspora, retourner régulièrement en RDC aide à renforcer son identité. Certains apprennent l’histoire de leur pays d’origine non pas par la voix de l’Afrique, mais par des médias étrangers. En se connectant physiquement à la RDC, ils découvrent non seulement la vérité, mais ils contribuent également à façonner l’avenir du pays.

D’autres ont peut-être appris leur héritage ethnique et familial grâce aux histoires racontées par leurs parents, mais c’est généralement une image qui ne semble pas tout à fait réelle tant qu’ils ne palpent pas eux-mêmes la réalité du terrain. Voyager périodiquement dans son pays d’origine est un moyen de consolider son appartenance ethnique. L’avantage de la diaspora réside dans sa dualité car elle a des liens culturels avec le pays d’accueil et le pays d’origine. Elle peut servir de passerelle pour communiquer la culture africaine à l’étranger.

S comme SOLIDARITÉ

La diaspora a une obligation morale d’assistance solidaire envers leurs membres de famille restés en RDC. Cela se fait entre autres sous forme de transferts d’argent. Les montants envoyés vers le pays via les fournisseurs des transferts monétaires dépassent l’aide internationale et constituent l’un des flux financiers les plus importants. En 2012 par exemple la RDC a reçu 9,3 milliards de dollars de sa diaspora via Western Union.

Selon la Banque mondiale, les transferts de fonds diminuent la pauvreté des ménages bénéficiaires et permettent de réduire le travail des enfants. Ils accroissent les investissements dans l’éducation et la santé ainsi que dans d’autres activités productives.

veau de :

a) la consommation directe d’aliments, de vêtements et d’autres biens,

b) l’investissement humain dans l’éducation et la santé,

c) l’investissement en capital dans le logement et les entreprises

P comme PHILANTHROPIE

L’engagement philanthropique dans de nombreux domaines est l’un des moyens les plus importants que la diaspora congolaise apporte à la RDC. La philanthropie est le désir d’améliorer le bien-être des autres par le biais d’œuvres caritatives et de dons généreux en faveur de bonnes causes. Les actions sociales apportent non seulement des ressources monétaires, mais également de nouvelles compétences et des approches novatrices aux problèmes rencontrés par la population en RDC. La philanthropie de la diaspora s’est considérablement développée en RDC, s’organisant au-delà de la simple affectation des fonds de secours à l’une des ressources financières et sociales les plus importantes du pays. Les philanthropes ne recherchent pas de retour sur investissement personnel, mais plutôt le bien-être de la population locale par des actions charitables. Ces aides vont d’efforts ponctuels à des efforts plus organisés et durables à grande échelle ; des dons de particuliers à de puissants réseaux de donateurs partageant les mêmes idées.

O comme ORGANISATION

Pour exercer une réelle influence sur le développement de la RDC, la diaspora doit, entre autres, s’organiser en réseaux. Le réseautage est un élément clé pour un impact conséquent. En effet, comme le dit un vieux proverbe africain : ‘Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin’. Des réseaux diasporaires doivent être développés non seulement pour mettre en synergie les membres de la diaspora entre eux, mais aussi et surtout pour les connecter avec ceux qui sont au pays. Des ponts doivent être construits entre les membres de la diaspora (qui ont acquis un savoir-faire technique et un capital d’investissement) et les habitants de la RDC (avec leur connaissance du terrain et leurs connexions locales). Une base de données sur les compétences professionnelles de la diaspora congolaise doit être créée. Cela pourrait servir de plate-forme pour que les congolais puissent partager leur capacité entrepreneuriale entre eux et constituer un forum de recherche d’investisseurs et de donateurs. Cela permettra aux diasporas et aux résidents congolais de former des partenariats et d’investir les uns dans les autres. Des millions de dollars ont été dépensés pour l’aide à la RDC depuis l’indépendance, sans grand résultats. Les réseaux organisés pourraient être le chaînon manquant.

R comme RETOUR DE CERVEAUX

Le Congo a perdu certains de ses plus brillants cerveaux au profit d’autres pays du monde. Ils sont partis pour diverses raisons dans l’espoir de bénéficier d’une meilleure éducation et de meilleures perspectives d’emploi. Il est temps d’inverser les effets négatifs de cette ‘fuite de cerveaux’ en facilitant le ‘retour de cerveaux’. En tant que source importante de transfert de compétences techniques, la diaspora peut être un interlocuteur important entre la technologie et la RDC. Ce retour de cerveaux peut s’effectuer non seulement par un retour permanent, mais également par un retour à court terme ou même virtuel. Les professionnels dans la diaspora peuvent

faire partie d’un pool de partenaires pour le développement en RDC, en particulier dans des secteurs critiques tels que le numérique, l’éducation et la santé. Ils peuvent utiliser leurs connaissances pour combler le déficit de compétences, ce qui contribuerait à attirer les investissements étrangers. Après tout, la RDC ne manque pas vraiment d’intelligence. Ce qui manque au pays, c’est parfois la possibilité d’appliquer et de développer ses propres talents.

A comme AVOCATE

La diaspora doit contribuer au développement de la RDC en agissant en tant que son avocate. Il s’agit d’une approche systématique et stratégique permettant d’influencer l’amélioration des politiques et des pratiques des gouvernements et des institutions du Congo. A partir de leurs pays d’accueil, les membres de la diaspora doivent se faire entendre de plus en plus et exercer une grande influence en RDC. Ils doivent se prononcer sur une série de problèmes allant des droits de l’homme à la bonne gouvernance dans leur pays d’origine.

Les anciennes contraintes en termes de moyens de communication ayant été supprimées, la diaspora peut désormais faire entendre sa voix au-delà des frontières de leurs pays d’accueil. En effet, en cette ère du numérique, divers moyens peuvent être utilisés. Les médias sociaux, les sites Web, les courriels, les forums et les pétitions électroniques sont des occasions de mener des activités de plaidoyer pour influer sur le changement et le développement positifs dans le pays d’origine. En règle générale, il est difficile d’influencer le changement simplement en soulignant ce qui ne va pas. Il est certainement plus utile d’avoir une proposition de changement - une solution ou des recommandations concrètes. Conclusion

En conclusion, au travers des 8 clés ci-dessus, la diaspora congolaise doit développer sa participation au développement de la RDC. En effet, par son dynamisme et ses investissements directs ainsi que transnationales, elle aide à booster et créer de l’emploi au pays. Comprenant son identité africaine, la diaspora doit faire preuve de solidarité envers leurs frères et sœurs restés en RDC. Au-delà des actions philanthropiques, la contribution la plus importante d’une diaspora envers la patrie est de croire en la possibilité de changement et donc d’innovation. De nombreux congolais ayant été éduqués, formés ou employés dans des pays développés, ils ont l’expérience et la compréhension du fonctionnement des entreprises occidentales. En partageant les connaissances qu’ils ont acquises à l’étranger, ils peuvent transmettre ce savoir-faire afin que les entreprises congolaises puissent mieux dialoguer avec les entreprises occidentales. Le retour des cerveaux va ensemble avec le développement de réseaux qui pourraient être des espaces pour échanger des idées sur la meilleure façon de s’attaquer aux problèmes de développement et de créer des solutions durables. Prenant conscience de leur rôle d’avocats, les congolais de l’étranger sont non seulement un moteur essentiel des efforts de développement, mais également du renforcement des relations bilatérales entre le pays d’accueil et leurs pays d’origine, la RDC.

Heri Man. Henry & Charlotte U. Mutombo

Depuis la nuit de temps, la question de l’emploi réservée à une catégorie de personnes s’est toujours posée avec une certaine appréhension. Elle se pose encore aujourd’hui de façon générale avec la montée en pompe du favoritisme, de la corruption et du tribalisme niés mais visibles et toujours en pleine essor. Pour les personnes fraichement diplômées, trouver un emploi est un casse-tête, ils sont alors obligés de recourir aux pratiques néfastes, qui du reste semblent être le choix. En effet, la complexité du marché de l’emploi influe sur le comportement des diplômés visà-vis de l’espoir qu’ils avaient de trouver facilement un travail rémunérateur après leurs études. Un rêve qui devient peu à peu utopique vu la réalité sur le terrain surtout pour les jeunes.

Astuces business et emploi

Nous avons fait un tour pour trouver quelques astuces pouvant permettre à un jeune diplômé de trouver facilement l’emploi, en peu de temps après ses études. Il ressort que les écoles professionnelles, les universités et instituts supérieurs donnent les connaissances et pas les compétences aux emplois disponibles. Quand bien même la responsabilité incombe à l’étudiant de défendre son travail de fin d’études en format pratique ou littéraire, les exigences des emplois disponibles rendent ces écoles et universités en marge de la demande des entreprises. Nous ne comprendrons jamais l’inquiétude des jurys encadrant les étudiants finalistes sur l’incapacité de ceux-ci à défendre valablement les résultats de leur recherches de fin d’études malgré leur encadrement qui révèle la capacité et les limités des encadreurs et formateurs, vu que rendu là, ces étudiants et élèves ne donnent que ce qu’ils ont reçu.

Force est de reconnaitre que la rédaction et/ou la soutenance du travail de fin d’études est primordial comme pré requis en recherche d’emploi. Il est donc question de savoir sur quoi est-ce que l’étudiant travaille et la nouveauté qu’il apporte à la science en premier lieu, ensuite l’apport au développement du milieu. Ceci étant la première astuce qui a comme soubassement la question pourquoi on étudie et pour quelle finalité ? Nous considérons le stage d’apprentissage, lorsqu’il est proposé dans un parcours scolaire ou académique, comme un atout ouvrant à l’emploi voir même à une création d’une petite et moyenne entreprise personnelle. Le stage étant une formation en sus sur la

réalité d’une vie en entreprise. A ce niveau, nous vous proposons aussi de prendre en considération le travail de vacances (comme caissier dans un super marché, pompiste dans une station service, portier ou réceptionniste dans un hôtel ou une administration, encodeur dans une administration, messager dans un cabinet,…) qu’un jeune peut faire à partir de seize ans dans les entreprises qui le proposent. Un jeune qui travaille pendant les vacances non seu

lement se constitue un capital mais aussi se crée une ancienneté pour sa carrière afin de faire face à l’épineux problème d’année d’expérience. Ce travail pourrait aussi permettre au jeune de bannir la dépendance totale une fois les études terminées en terme de transport, de communication, d’alimentation et pour aller plus loin de loyer si possible. En outre, notre pays étant tout un continent, le découvrir dans sa diversité est aussi une opportunité per-

mettant la circulation des connaissances et compétences en allant les mettre au service des provinces et villages loin de la capitale. Il sera plus facile à un diplômé de créer sa très petite entreprise (TPE) en province, pour tester et booster ses capacités ainsi qu’élargir son champ d’action dans le monde du travail, que dans la capitale. Nous n’ou- blions pas que la recherche d’emploi étant en soi un travail à temps plein, il faudra y investir et le temps et le moyen. Ainsi, en recherchant d’être employé ou employeur, quel qu’en soit le résultat, soit l’on gagnera soit l’on apprendra, mais l’on ne perdra jamais nous dit Nelson Mandela. Par ailleurs, même si le jeune n’a pas toute l’information requise, l’idée d’entreprise qu’il a est déjà un petit inves- tissement, il faut oser, car une petite entreprise dans n’im- porte quel secteur, commence par une idée. Une idée qu’il faut formuler. Une idée à laquelle il faut donner vie. Notre pays est actuellement plein des startup et projets d’entre- preneuriat. Tout jeune en recherche d’astuces business et emploi peut en trouver quelques uns dans certains numé- ros de Congo Business. Notre magazine peut le mettre en contact avec des entreprises pouvant donner vie à toute idée d’entreprise.

Ces premières astuces prennent en considération les com- pétences, connaissances en sus de valeurs humaines du jeune. La capacité de s’évaluer et de compléter sa forma- tion est utile afin d’être compétitif sur le marché et de l’em- ploi et de l’entrepreneuriat. Etre à même de chercher de l’information, d’acquérir d’autres compétences (exemple en informatique, en langues, en bureautique, en numé- rique, recyclage, …) est un atout dans les deux cas, employé ou employeur. L’autre possibilité réside non pas dans les formations et autres apprentissages non académiques mais dans l’audace. Il faut oser. Il faut frapper à la porter, à toute porte qui semble susceptible de répondre à votre besoin de mettre fin au chômage ou de débuter votre en- treprise. Grâce à l’ audace, à la détermination le jeune parviendra à acquérir des nouvelles acquisitions du monde de travail, à rencontrer des personnes intéressantes qui ont besoin de son potentiel mais aussi de trouver des offres intéressantes où postuler.

Le chômage de jeunes est un opprobre pour le pays vu qu’il est en construction, éternelle recons- truction-modernisation. Comme chaque année il y a des diplômés nous pouvons supposer qu’il n’y a pas besoin de main d’œuvre ni de compétence mais peut-être qu’il y a plus des demandeurs d’emploi qu’il y a des emplois. Dans ce cas nous encourageons fortement les écoles professionnelles, universités et instituts supérieurs de prendre cette donne dans leur formation afin qu’au sortir des écoles, les jeunes puissent en association créer des entreprises. Si le jeune diplômé est au chômage en ce XXIe le problème n’est-il pas dans la qualité du travail offert et non dans les compétences recherchées ?

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