cciénergies w w w. n i m e s . c c i . f r
è LE MAGAZINE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE NÎMES ( DÉCEMBRE 2009 ) # 26
DOSSIER (page 10)
les chefs d’entreprise sont-ils condamnés à innover ?
Pour éviter
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sommaire 05 agenda 06 actualités 10 dossier Les chefs d’entreprise sont-ils condamnés à innover ?
18 vie des territoires ( za de bernon à tresques ) Des fondations en béton… ( www.za-gard.fr ) Les zones d’activités de A à Z
Les photographies de la couverture et du dossier ont été réalisées par Gilles LEFRANCQ.
25 transmission-reprise ( reprise d’entreprise par les salariés ) La Fabrique retrouve de l’animation
26 performances ( laboratoires gravier ) Portés par la déferlante verte
27 réseaux ( club des entrepreneurs du pays vidourle camargue ) Par et Pour le territoire !
28 parcours professionnel
( diagnostic territorial ) À cheval sur la Camargue
( la closeraie de pouzilhac ) Bien mieux qu’un médicament
20 développement durable
Hugues Bousiges, Préfet du Gard Découvrir l’Homme au fil des pages…
( bilan du salon orizon ) La notoriété du salon se construit durablement
21 tourisme ( la chartreuse - villeneuve lez avignon ) Culture et tourisme conjuguent la qualité au présent
22 commerces ( commerce non sédentaire ) Une charte qualité pour les marchés ( interview ) Tous ensemble pour le commerce nîmois
29 portrait 31 formation ( la nuit de l’orientation ) S’informer avant de se former ( la fromagère nîmoise ) Commerce de gros, service au détail ( pomona ) Bouger pour ne pas avoir froid
34 fiche pratique Nouvelle loi relative à l’orientation et à la formation professionnelle
24 création d’entreprise ( cosmétique bio ) Les produits de beauté se mettent au vert
cciénergies DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
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Jean-François NEYRAND, CCI de Nîmes
RÉDACTION Thibault GACHON, Hélène DU PLESSIS ( Dossier )
COORDINATION Catherine CAMARA et Laetitia ZUGNA, CCI de Nîmes
MAQUETTE Guillaume BIEL, CCI de Nîmes
CRÉDIT PHOTOS Gilles LEFRANCQ, Jean-Claude AZRIA, Florent GARDIN, Thibault GACHON, Denis CHANDON, CCI DE NÎMES
IMPRIMERIE
12, rue de la république 30032 Nîmes cedex 1 T. 04 66 879 879 - F. 04 66 366 100 W. www.nimes.cci.fr
COMMISSION PARITAIRE
Florent GARDIN
Imprimerie Clément
N°1.124 ADEP, ISSN 0607B06027 Journal imprimé à 20 000 exemplaires
cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
( 03 )
agenda ( innov’up )
( formation )
1 déc. > 28 fév.
( preserve )
2 mars
er
Décider d’investir
LIEU : CCI de Nîmes CIBLE : entreprises de plus de 7 ans et ayant plus de 10 salariés CONTACT : Claire RAVENEAUX
Innov’up, concours d’idées innovantes et de projets de création d’entreprises
T. 04 66 879 887 - E. claire-raveneaux@nimes.cci.fr
CIBLE : chefs d’entreprise, salaries, étudiants, scientifiques, porteurs de projet… CONTACT : T. 04 66 38 40 91 - E. contact@innovup.com W. www.innovup.com
( formation )
6 mars
Journées portes ouvertes du Groupe Formation
5 fév.
Nuit de l’orientation
LIEU : Lycée, CFA, IFAG CIBLE : collégiens, lycéens, étudiants, parents… CONTACT : Corinne MEDINA T. 04 66 879 859 - E. corinne-medina@nimes.cci.fr
LIEU : CCI de Nîmes CIBLE : collégiens, lycéens, étudiants, parents… CONTACT : Gaël MARTINEAU T. 04 66 879 925 - E. gael-martineau@nimes.cci.fr
( preserve )
2 fév.
( preserve )
12 fév.
Loi de Finances 2010 : quel impact sur l’entreprise et l’entrepreneur ?
Maîtriser ses coûts, optimiser ses dépenses
LIEU : CCI de Nîmes CIBLE : entreprises de plus de 7 ans et ayant plus de 10 salariés CONTACT : Claire RAVENEAUX
LIEU : CCI de Nîmes CIBLE : entreprises de plus de 7 ans et ayant plus de 10 salariés CONTACT : Claire RAVENEAUX
T. 04 66 879 887 - E. claire-raveneaux@nimes.cci.fr
T. 04 66 879 887 - E. claire-raveneaux@nimes.cci.fr
cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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actualités ( dark dog tour )
Les apprentis ont assuré l’assistance technique Du 3 au 11 octobre, quatre apprentis de la section technicien confirmé motocycles du CFA de la CCI à Marguerittes, ont pris part au Dark Dog Tour. C’est un tour de France moto, qui rassemble plus de 200 participants sur quelques 2 800 kilomètres de course. Encadrés par Stéphane Gueguin (en bas à gauche sur la photo), formateur moto au CFA qui participait aussi à l’épreuve en tant que pilote, les apprentis ont assuré l’assistance technique de cette course, en réalisant la maintenance des machines de l’ensemble des concurrents. Une mise en situation qui leur a permis de découvrir leur métier sous un angle nouveau, en devant répondre immédiatement et efficacement aux situations les plus variées. À noter, l’aspect pédagogique du Dark Dog Tour qui, en alternant les étapes de liaison sur route, dans le respect strict du code de la route, et les épreuves sur circuit, bénéficie d’un partenariat avec la gendarmerie et la sécurité routière.
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( cfa de la cci de nîmes )
Enquête soldes d’hiver À l’occasion des soldes d’hiver (qui auront lieu dans le Gard du mercredi 6 janvier 2010 au mardi 9 février 2010 inclus), la CCI réitère son enquête auprès des commerçants afin de mieux cerner les comportements d’achats des consommateurs. Une enquête qui permet non seulement d’isoler les éléments liés à la conjoncture, mais aussi d’affiner la compréhension des mécanismes commerciaux liés aux soldes. : D’INFOS u Bruno BOUTERIN - T. 04 66 879 963
ans, le bel âge
de l’apprentissage
Le 25 septembre dernier, le CFA de la CCI, inauguré en octobre 1999, fêtait son dixième anniversaire. L’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, sur les 7 000 apprentis ayant suivi une formation qualifiante sur le site de Marguerittes, qui n’affiche pas moins de 86 % de taux de réussite à la dernière session d’examens. Au travers de témoignages d’anciens apprentis, un regard particulier a ensuite été porté sur la « Génération Y », terme qui, par analogie à la « Génération X », désigne les jeunes de 18 à 30 ans, dont les habitudes, les attentes et la relation au travail ont profondément évolué en une décennie. C’est ensuite du futur proche de l’apprentissage dont il a été question grâce à l’intervention de Yannick
Miel, conseiller auprès de Martin Hirsch, venu tout spécialement de Paris pour présenter les deux mesures spécifiques à l’apprentissage figurant dans le plan d’urgence à la jeunesse : l’extension du dispositif « zéro charges » aux entreprises de plus de 11 salariés, et la création d’une prime de 1 800 euros pour toute entreprise qui embauche un apprenti supplémentaire. La matinée s’est achevée par la présentation des mesures d’aide régionales (cf. page 30) par Bruno Augelle, chef au service apprentissage de la Région LR. : D’INFOS u
CFA de la CCI - T. 04 66 879 759 E. cfa@nimes.cci.fr
E. bruno-bouterin@nimes.cci.fr
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cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
( petits déjeuners préserve )
Programme du premier trimestre 2010 Dans le cadre du programme PRÉSERVE (Prévention des risques économiques et sociaux et renforcement de la viabilité des entreprises) mené en partenariat avec la Région Languedoc-Roussillon, le premier petit déjeuner d’information de l’année 2010 aura lieu le 12 janvier, autour du thème : Maîtrise des coûts et optimisation des dépenses. Le 2 février, c’est de la loi de finances 2010 et de son impact sur les entreprises dont il sera question, au cours
d’un petit déjeuner animé par l’ordre des avocats du barreau de Nîmes. Le dernier rendez-vous du trimestre aura lieu le 2 mars, et sera consacré à la décision d’investir. Ces petits déjeuners d’information se déroulent de 8 h 30 à 10 h 30 dans les locaux de la CCI, 12 rue de la république. : D’INFOS u Claire RAVENEAUX - T. 04 66 879 887 E. claire-raveneaux@nimes.cci.fr
( gard international )
En route pour Dubaï… Outre les rencontres techniques, qui ont vu traiter au cours du dernier trimestre des sujets aussi utiles que les techniques et moyens de paiement à l’international, les incoterms et les transports ou encore les nouveaux régimes douaniers, l’actualité de Gard International a été marquée en cette fin d’année, par la mise en lumière des opportunités d’affaires aux Émirats Arabes Unis et plus particulièrement à Dubaï. Le 22 septembre dernier, une quarantaine de chefs d’entreprise ont ainsi pu assister à la présentation déroulée par cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
Le Club des entrepreneurs du Pays Uzège-Pont du Gard
favorise les circuits courts Dans le cadre des « rencontres de découverte de savoir-faire », les membres du Club des entrepreneurs du Pays Uzège-Pont du Gard ont pu, le 6 octobre dernier, faire le point sur une autre façon d’appréhender leurs filières de production et de distribution en favorisant des circuits plus courts. À l’invitation de Jean-Marc Tourel, gérant de la boulangerie du Moutas, les participants ont ainsi pu bénéficier de l’expérience de ce boulanger qui, en identifiant un producteur local de farine bio, a su trouver dans cette relation de proximité une source d’approvisionnement moins chère que les circuits traditionnels. Accueilli pour l’occasion sur le domaine viticole Saint Firmin, le Club a visité les installations de cette exploitation qui privilégie également les circuits courts. À titre d’exemple, cette entreprise a investi dans un système de conditionnement et met en place des actions favorisant la vente directe au caveau. : D’INFOS u Virginie SANFELIEU - T. 04 66 879 915 E. virginie-sanfelieu@nimes.cci.fr
les responsables de la mission économique Ubifrance à Dubaï et bénéficier de leur connaissance d’un terrain complexe. L’intervention était complétée par le témoignage de deux exportateurs gardois à Dubaï. Le lendemain, 8 rendez-vous d’affaires personnalisés ont permis à des entrepreneurs de valider auprès d’Ubifrance les conditions d’une présence de leurs produits et services sur place. Virginie Laroche, conseiller en développement international, reste en contact permanent avec l’agence Ubifrance
des Émirats Arabes Unis et peut orienter votre démarche si vous souhaitez prospecter ce marché en 2010. N’hésitez pas à la contacter, car elle vous fera bénéficier d’un soutien financier et technique. : D’INFOS u Jean-Thierry LAZARE - T. 06 03 70 41 97 E. jean-thierry-lazare@nimes.cci.fr Virginie LAROCHE - T. 04 66 879 884 E. virginie-laroche@nimes.cci.fr
(7)
actualités (
suite
) ( restauration )
Les chefs se mettent à table Au-delà de la baisse de la TVA, confirmée lors des États généraux de la restauration le 28 avril dernier, le contrat d’avenir défini ce jour là par les acteurs de la profession pose bon nombre de questions. Six mois plus tard, qu’en est-il dans le département ? Quelles sont les mesures engagées sur notre territoire ? Et plus globalement, comment se porte la restauration dans le Gard ? En s’appuyant sur une enquête administrée auprès de 600 restaurateurs gardois, ces questions ont été abordées le 30 novembre dernier au CFA de la CCI à Marguerittes, dans le cadre des États généraux de la restauration gardoise, fruit d’une initiative commune avec
Florent GARDIN
( alimentaire )
Les saveurs locales ont
bon goût
Du 18 au 31 octobre, les professionnels des métiers de bouche gardois rassemblés sous la bannière de « Militant du Goût » ont proposé des animations autour du slogan « Consommons gardois ». Durant les deux semaines de cette opération, les Halles de Nîmes et d’Alès ont organisé un jeu concours en invitant les participants à déposer dans une urne une proposition de recette à base de produits « Militant du goût ». À cette occasion, la section « décorateur, marchandiseur en aménagements d’espaces commerciaux ou évènementiels » de Formeum (le CETEC) a été mise à contribution en créant et en mettant en scène 14 mascottes autour du thème du Bio gardois. Quelques jours auparavant, dans le cadre de la semaine nationale du goût, des apprentis du CFA participaient à un « circuit découverte du goût » avec le centre commercial La Coupole, pour informer le public sur la découverte des saveurs, l’équilibre alimentaire et les bienfaits des fruits et légumes. (8)
le Député-Maire de Villeneuve Lez Avignon, Jean-Marc Roubaud. À cette occasion, trois chefs locaux (Raoul Alfonso, les Trois Brasseurs à Nîmes ; Jérôme Nutilé, le Castellas à Collias ; Jean-Michel Leclerc, le Château du Val de Cèze à Bagnols) sont venus partager leur savoir-faire autour d’une figure imposée, en déclinant leur approche de « la tartine ». Une façon de comparer les différentes façons de valoriser des produits identiques et par extension, d’appréhender le métier. : D’INFOS u Valérie HUTTEAU - T. 04 66 879 885 E. valerie-hutteau@nimes.cci.fr
L’Ordre du Mérite pour Martine Tibérino Après avoir été la première femme à accéder à la Vice-présidence de la CCI et avoir reçu l’année dernière le titre de « Madame Commerce de France », Martine Tibérino a été élevée, le 1er octobre dernier, au grade de Chevalier de l’Ordre National du Mérite par Jean-Paul Fournier. Au cours d’un discours très personnel, le Sénateur Maire de Nîmes a rappelé l’itinéraire d’une enfant née, comme lui, de l’autre côté de la méditerranée, animée par la passion du commerce et de
l’entreprise. Depuis la création de son agence immobilière, en 1989, Martine Tibérino est de tous les combats : celui du centre-ville de Nîmes, tout d’abord, qu’elle a doté d’un office du commerce. Celui de la place des femmes, également. Vice-présidente de l’association des Femmes chefs d’entreprises (FCE), elle est notamment à l’initiative du trophée « Les Exceptionnelles », qui récompense des femmes au parcours entrepreneurial remarquable.
cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
Le commerce a fait sa fête Belle réussite pour l’édition 2009 du Commerce en fête qui s’est déroulée du 7 au 17 octobre dernier et qui a mobilisé plus de 400 commerçants au travers de 16 associations sur l’ensemble du Gard. Organisée pour la première fois par Fédé 30, la jeune fédération départementale des associations de commerçants du Gard, cette édition placée sous le slogan « Mon commerçant, mon environnement » a décerné le 1er prix du challenge des Unions commerciales à l’association d’Uchaud.
Les 2ème et 3ème prix ont respectivement été attribué aux unions commerciales de Bagnols/Cèze et Saint Christol les Alès. À ce palmarès, le jury a souhaité ajouter un coup de cœur aux commerçants d’Aramon, auteurs d’un mémorable trombinoscope des commerçants intitulé « Oh ! qu’ils ont changé »… : D’INFOS u Stéphanie PIETRE - T. 04 66 879 917 E. stephanie-pietre@nimes.cci.fr
67
%
des restaurateurs gardois déclarent avoir répercuté la baisse de la TVA Données issues d’une enquête conduite auprès de 650 restaurateurs gardois (hors saisonniers) réalisée entre octobre et novembre 2009. : D’INFOS u
www.commerce-gard.fr
CCI de Nîmes, le service entreprises accueille son nouveau directeur Luc Villaret, 44 ans, remplace Didier Abric au poste de directeur du pôle appui aux entreprises de la CCI de Nîmes. Après 11 ans passés en tant que directeur général de la CCI du Puy en Velay, suivis d’un passage dans l’industrie de la plasturgie en qualité de directeur Général d’un groupe industriel, Luc Villaret a rejoint la CCI de Nîmes le 2 novembre dernier. Ses missions et projets au sein de la CCI de Nîmes seront multiples :
( 5ème promo de l’ifag )
Dans les traces de leurs aînés C’est sous le parrainage de Gilles Carrier, directeur régional de la société Rexel, et membre élu de la CCI, que s’est déroulé, le 22 septembre dernier, le baptême de la 5ème promotion de l’IFAG de Nîmes. De nouveaux arrivants qui trouvent un Institut de Formation à l’Administration et à la Gestion bien rôdé, dont le rayonnement régional s’affirme année après année. Ainsi, l’IFAG de Nîmes est centre régional organisateur du challenge de la négociation commerciale cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
« Les Négociales », qui se déroulera le 18 décembre prochain. Autre date à retenir : le 7 janvier, qui verra les étudiants de 3ème année présenter leurs projets de création d’entreprise innovante devant un jury de spécialistes, lors du Trophée Régional IFAG de la création d’entreprise – Kcréa. : D’INFOS u IFAG SUD-EST/NÎMES - T. 04 66 879 659 E. nimes@ifag.com
- mobiliser les expertises utiles aux chefs d’entreprises, commerçants, entreprises touristiques… - transmettre de l’information à valeur ajoutée aux entreprises - créer du lien entre les chefs d’entreprises et les acteurs territoriaux - animer les équipes de conseillers d’entreprises de la CCI et développer leur présence terrain - accompagner la mise en place du guichet unique des formalités - développer la présence sur le terrain des conseillers de la CCI - coordonner l’animation des clubs d’entreprises (9)
dossier
Dans un environnement économique mondialisé, dématérialisé, dans lequel l’image pèse autant que la valeur intrinsèque des produits, l’innovation apparaît comme l’une — voire la principale — condition de survie des entreprises. Seules pourront se développer celles qui, par leur créativité, seront capables de trouver leur place sur les créneaux porteurs, d’en explorer de nouveaux ou d’imaginer les évolutions dans leur mode d’organisation qui permettront de renforcer leur compétitivité. Certes, l’innovation comporte des risques : celui de mal interpréter les attentes du marché, de sous-estimer la réaction d’un concurrent, de faire le mauvais choix d’investissement ou de recrutement… mais ne rien faire conduit de façon bien plus certaine à se couper de son environnement, de sa clientèle et de laisser le champ libre à la concurrence. Alors plutôt que l’innovation sous la contrainte, les entreprises peuvent aussi voir dans cet impératif l’opportunité d’un projet stimulant et fédérateur. L’occasion de faire évoluer les compétences, de mobiliser les ressources de chacun et de hisser le changement à l’état de culture d’entreprise.
Les chefs d’entreprise sont-ils
condamnés à innover ? E
Innover en Languedoc-Roussillon ? n matière d’innovation, comme dans bien d’autres domaines, le Languedoc-Roussillon est un lieu de paradoxes. C’est en tous cas ce que tend à mettre en évidence une récente étude-diagnostic du système d’innovation régional, menée pour le compte du Conseil Régional et de la Préfecture de Région, avec le soutien de l’Europe. On y apprend notamment que par certains aspects, le Languedoc-Roussillon excelle, se classant par exemple au septième rang des régions françaises dans le secteur des TIC (Technologies de l’information et de la communication) par le nombre d’entreprises, avec une hausse de plus de 12 % des effectifs entre 2000 et 2005, là où la moyenne nationale ne dépasse pas 1 % de croissance. Grâce à une concentration de TPE innovantes, notamment
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cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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… le Languedoc-Roussillon excelle, se classant par exemple au septième rang des régions françaises dans le secteur des TIC dans des domaines tels que le multimédia ou les technologies logicielles (qui absorbent localement à elles seules 50 % des budgets d’OSEO Innovation), la valeur ajoutée des entreprises régionales de moins de 50 salariés s’affiche même comme deux fois supérieure à la moyenne nationale. Seulement voilà, à elles seules, ces entreprises, trop petites et trop isolées, ne suffisent pas à peser sur l’économie régionale de façon significative. Le tissu local, très majoritairement constitué de TPE dans les services, l’artisanat, l’agroalimentaire ou encore le BTP, ne peut compter sur cette seule forme d’innovation pour y trouver le moteur de sa croissance. D’autant que ces activités, généralement réputées peu innovantes, semblent plus difficilement trouver le soutien que pourraient nécessiter des innovations moins cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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technologiques, plus orientées vers les services ou vers les modes d’organisation. Car si l’accompagnement des porteurs de projets de technologies innovantes est considéré comme particulièrement efficace en Languedoc-Roussillon, grâce notamment à des moteurs tels que Innov’up*, il apparaît dans le rapport produit par le cabinet Thierry Bruhat Consultants & Collaborative Economics que « les petites entreprises qui ont un projet d’innovation d’organisation, de distribution ou de produit et qui ne mobilisent pas à proprement parler de technologies auront du mal à se retrouver dans la palette d’aides à l’innovation à leur disposition en Languedoc-Roussillon ». Ce que ces experts décrivent comme une stratégie du technology push, au détriment du market pull. u
* Structure de formation, d’incubation de projets et d’accompagnement à la création et au développement d’entreprises innovantes. CONTACT INNOV’UP : T. 04 66 38 40 89 E. contact@innovup.com ( 11 )
dossier (
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De bonnes raisons d’innover Pourtant, l’innovation demeure légitime et nécessaire, quel que soit le domaine d’activités. Légitime pour que notre tissu économique — essentiellement constitué de petites entreprises — fasse valoir ses capacités d’adaptation et de flexibilité, face à la concurrence de grands bassins industriels. Nécessaire, également car l’innovation est avant tout une source de création de richesses pour l’entreprise.
Denis COULON – Bodysens
Florent GARDIN
Innover, c’est s’adapter
En imaginant des vêtements capables de donner à distance des informations sur l’état de santé de la personne qui les porte, on peut dire que Denis Coulon a eu une bonne idée. En faisant le choix de suivre un MBA, après avoir passé 18 années comme ingénieur électronicien dans le monde de l’industrie et de se présenter au concours Innov’up, il a donné une chance à son idée de devenir une aventure.
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Mais aujourd’hui, en proposant aux pompiers des combinaisons dont la cagoule renferme des capteurs de fréquence cardiaque, de tension artérielle ou de température, de sorte que leur exposition au danger puisse être suivie à distance, il a donné à son entreprise une réalité économique qui dépasse la simple innovation technologique. Comme il le décrit lui-même, « l’innovation doit être nourrie de l’observation du monde qui évolue. Si elle ne vient pas de l’observation des besoins, elle peut ne servir à rien. Innover, ça n’est pas forcément rapetisser, ou aller plus vite si l’on parle de technologies. C’est avant tout l’adaptation. Si l’on s’apercevait par exemple qu’après avoir connu les fast-food, les gens veulent à présent être livrés avec une charrette à bras, ce serait ça l’innovation. C’est suivre l’évolution et s’adapter aux nouveaux besoins ». l CONTACT u
Bodysens T. 04 66 38 70 49
Comme tout investissement, les sommes consacrées à la nouveauté sont génératrices, à moyen, mais parfois aussi à court terme, de valeur ajoutée. Soit en permettant de réduire les coûts de production grâce à une meilleure organisation ou à des améliorations liées au process, soit en augmentant la marge par la création de nouvelles sources de valeur. Etoffer son offre commerciale en y incluant des services complémentaires est dans ce domaine l’une des formes les plus courantes de cette approche à l’innovation créatrice de valeur. Ce qui illustre le fait qu’innover n’induit pas systématiquement la création de nouveaux produits. L’innovation n’est pas forcément « radicale », ni « de rupture », mais peut aussi être « incrémentale », visant alors à améliorer un produit existant. Généralement moins coûteuse à mettre en place, ce type de démarche n’en demeure pas moins efficace pour distancer et se démarquer de la concurrence. Car si faire valoir sa différence est l’un des objectifs de toute entreprise, l’innovation en est l’une des clés. Soit en offrant de nouveaux produits à ses clients, soit en trouvant les solutions pour proposer une offre comparable à des coûts inférieurs. À cela s’ajoute le facteur psychologique qui, grâce à son image innovante, permet à l’entreprise de bénéficier d’une image valorisante auprès de sa clientèle. Innover revient d’une certaine façon à anticiper les attentes du client. C’est prendre l’initiative de lui proposer une solution alors même que le problème n’est pas clairement identifié dans son esprit. C’est donc faire montre de l’intérêt porté aux contraintes du client, et de nouer une relation plus partenariale que commerciale. Ce qui vaut pour la consolidation de ses positions concurrentielles (développement de sa « part de client ») vaut également pour le développement de ses parts de marché. C’est à cette ambition que doit aussi répondre la stratégie d’innovation de l’entreprise : « quels sont les produits ou les services qui me permettraient d’atteindre demain les cibles auxquelles mon offre actuelle ne correspond pas ? » La remontée des informations commerciales et notamment des tournées de prospection constitue en la matière une mine d’informations, à condition toutefois que les démarches de capitalisation de l’information aient été mises en œuvres au sein de l’organisation. Dans cette optique de développement de nouveaux marchés, l’innovation peut également être l’une des clés du développement à l’export. En s’interrogeant par exemple sur les différences culturelles de tel ou tel marché, ou en s’adaptant aux contraintes spécifiques à une zone géographique. Plus généralement, placer l’innovation au cœur de la stratégie de l’entreprise apparaît comme un moyen de garder l’ensemble de l’organisation en alerte. De se tenir à l’affût
cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
Didier CHARPENTIER – Itesoft des attentes des clients, mais également, de garder un œil sur les évolutions technologiques, sur les pratiques des concurrents ou sur les dernières tendances en terme d’organisation. Ce faisant, l’innovation peut constituer l’un des ciments de la culture d’entreprise, en mobilisant chacun des salariés et en lui conférant la possibilité de changer les choses.
innovation
L’ en caractères gras
Innover, mais comment ? S’il apparaît clairement que l’innovation constitue l’un des enjeux pour la compétitivité et la croissance des entreprises, la question des moyens demeure cruciale face à la gestion d’un quotidien déjà complexe. D’autant que l’innovation ne s’improvise pas plus qu’elle ne se décrète. L’entreprise doit pour y parvenir, développer ses compétences et adopter des méthodes : remettre en cause sa façon de concevoir, développer, produire, lancer et vendre de nouveaux produits, tout en gérant les opérations quotidiennes. Là encore, le comportement du tissu local est paradoxal : si le Languedoc-Roussillon est l’une des premières régions de France pour la densité de sa population de recherche (16,4 chercheurs publics pour 10 000 habitants), et par le financement public qu’elle y consacre (2,2 % du PIB, soit le second rang après Midi-Pyrénées), les dépenses privées de recherche et développement n’atteignent que 0,69 % du PIB régional, alors que la moyenne française est de 1,27 % (2,24 % en Midi-Pyrénées). Même faiblesse en ce qui concerne le financement public des entreprises innovantes : le ratio investissement en capital risque rapporté au PIB plafonne à 0,12 % contre 1,32 % de moyenne nationale. Dans le même temps, les aides à l’innovation d’OSEO ramenées à ce même PIB sont parmi les plus élevées du pays. Un constat qui conduit le consultant Thierry Bruhat à citer dans son rapport diagnostic sur l’innovation régionale, « un impressionnant tissu scientifique public aux retombées économiques faibles et au rayonnement limité ». Sans doute est-ce là l’une des clés de l’avenir innovant de notre territoire : la capacité à mixer les savoirs issus de la recherche publique et le potentiel créatif du tissu local de PME et TPE. Ainsi Thierry Bruhat cite-t’il certains « mariages » possibles entre domaines de recherche et activités traditionnelles. Le premier serait issu de la convergence entre vins, terroir, tourisme et espaces naturels, en s’appuyant sur « un exceptionnel pôle de compétences de recherche publique en matière de viticulture », associé à l’attrait touristique de notre territoire et de notre terroir dont les accents naturels collent aux nouvelles attentes des consommateurs. u
cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
Si Itesoft peut se targuer d’être aujourd’hui leader européen, avec 80 % de parts de marché dans le domaine de la dématérialisation et de traitement automatique de documents, c’est parce qu’après avoir été pionnier, l’entreprise fondée par Didier Charpentier a su se donner les moyens de conserver son avantage concurrentiel. « Dans les années 90, on sentait que l’on était sur quelque chose de nouveau, même si ces technologies existaient déjà par ailleurs, dans les machines de tri du courrier par exemple. Mais notre nouveauté, c’était de faire tourner cela sur des PC grâce à nos logiciels » relate le créateur. Pourtant, dès 1992, en visite sur un salon aux États-Unis, il constate que d’autres produits comparables à ceux de sa société sont également présentés. « La mauvaise nouvelle, confie-t’il, c’était que l’on avait de la concurrence, mais la bonne nouvelle c’était que nous n’étions pas les seuls à avoir cette vision du marché et ça rassure ». Pour maintenir l’avance d’Itesoft,
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Didier Charpentier voit alors deux leviers : rester à l’écoute des clients, pour être en mesure de répondre au mieux à leurs attentes, mais surtout continuer à innover, même si cela a un prix : « lorsque l’on a démarré sur une innovation, on a cette culture. Moyennant des efforts de R&D qui soient à la hauteur de ses ambitions, on peut poursuivre sur cette lancée. Ceci étant, cela peut être un cercle vertueux ou devenir un cercle vicieux, si l’on investit de plus en plus, au risque de réussir à développer une bonne rentabilité. Mais c’est un choix que de chercher à maintenir une avance concurrentielle ou d’ouvrir de nouveaux segments de marché pour faire de la croissance. Ce n’est pas toujours facile de choisir entre croissance et rentabilité. » l CONTACT u
Itesoft T. 04 66 35 77 00 W. www.itesoft.fr
Ce n’est pas toujours facile de choisir entre croissance et rentabilité.
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dossier (
suite
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u Autre piste possible, l’association des applicatifs TIC, des services innovants et des activités traditionnelles, pour créer des startups non plus assises sur un avantage technologique, mais sur une réalité économique dictée par le
marché. Mais puisque l’avenir est au durable, sans doute faut-il voir dans le « croisement vert » des TIC, de l’agronomie, de la chimie et de la santé l’un des axes prioritaires de cette « théorie de la convergence ». Notre région possède en
Hugo DERIDDER – Berlidon SA
VOIR GRAND avec des beignets plus petits Basée à Laudun-L’Ardoise depuis 2000, la société Berlidon — filiale du groupe belge Poppies International NV — emploie plus d’une centaine de personnes pour la fabrication de beignets et de donuts. Un secteur qui n’a a priori rien de technologiquement innovant, pourtant, le discours de son PDG, Hugo Deridder, pourrait être celui d’un patron d’entreprise de high-tech : « face à un marché international extrêmement mouvant, nous devons toujours avoir un pas d’avance sur nos concurrents ». Voilà comment, constatant une évolution dans les modes de consommation des beignets et des donuts et la montée en puissance du snacking, l’entreprise s’est lancée dans un programme d’investissement de plus de deux millions d’euros, étalé sur deux ans. « Depuis des années, les remontées du terrain nous faisaient état d’une demande croissante pour des produits de plus petite taille, des produits plus «féminins», faciles à manger sur le pouce »,
explique le Pdg. « Mais nous n’avions pas la capacité de répondre. À force d’entendre ces demandes, nous avons décidé de nous pencher sur l’aspect technique pour apporter la solution». Confrontée dans le même temps à une saturation de ses capacités de production, Berlidon se lance alors dans la conception d’une troisième ligne de fabrication qui permettra non seulement de produire ces nouveaux formats de pâtisserie, mais également d’accroitre d’un tiers les capacités de l’entreprise. «Nous avons créé une cellule de R&D, puis contacté nos fournisseurs pour trouver des solutions avec eux », raconte Hugo Derrider, qui a pour l’occasion sollicité l’aide de la Région et du FEDER pour un soutien financier. Dans une conjoncture où la plupart des sociétés diffèrent leurs projets d’investissement et après seize mois d’instruction du dossier, ce seront finalement 260 000 € de subventions qui seront allouées à ce projet. À quelques semaines de la mise en production de ces nouveaux formats de produits, le moral est au beau fixe chez Berlidon, qui enregistre par avance les commandes de la grande distribution. Un
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coup de maître donc, qui ne doit pourtant rien au hasard, comme le souligne le dirigeant : « lorsque nous avons démarré, nous avions une dizaine d’articles. Aujourd’hui, nous en sommes à quatre-vingts produits différents. C’est un processus permanent, car sur dix idées que nous avons, un seule va pouvoir aboutir ». Et pour cela, chacun est prié de mettre la main à la pâte « toutes les idées sont les bienvenues ici. Certaines modifications ont été apportées suite à des suggestions d’opérateurs machines. J’essaie de motiver les gens pour les inciter à imaginer. La créativité est une des valeurs de l’entreprise, au même titre que l’esprit familial, et le respect de la qualité». l CONTACT u
Berlidon SA T. 04 66 50 80 35 Arnaud FERRY - Conseiller PME/PMI - CCI de Nîmes T. 04 66 879 888
cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
effet nombre d’atouts pour se positionner sur l’économie verte : sources d’énergie naturelle (vent, soleil, mer…), ainsi que des briques technologiques dans des domaines susceptibles de mettre à profit ce potentiel naturel. Comme le souligne Thierry Bruhat, « l’opportunité sera de rassembler et d’organiser une multitude de ressources isolées en une stra-
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l’opportunité sera de rassembler et d’organiser une multitude de ressources isolées en une stratégie cohérente au service de quelques thèmes fédérateurs
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tégie cohérente au service de quelques thèmes fédérateurs » et de citer : intégrer les énergies renouvelables dans le bâtiment, associer réseaux de production et distribution d’énergie aux TIC, expérimenter des méthodes d’agriculture durables (et de transformation en aval), etc… n
Laurent MAIRE Cuisinier Bio à domicile
À chaque problème
sa solution
En choisissant de tourner le dos aux fourneaux traditionnels des restaurants haut de gamme dans lesquels il a pourtant été formé, Laurent Maire a opté pour la liberté. Liberté de pratiquer la cuisine qu’il affectionne, tout d’abord, à base d’ingrédients bio, qu’il ne parvenait pas toujours à imposer à ses employeurs. Liberté ensuite dans la forme d’entreprise qu’il a choisie : traiteur et cuisinier à domicile, il se rend chez ses clients avec ses ingrédients pour confectionner dans leur cuisine des repas d’affaires ou réceptions familiales. C’est la solution qu’il a retenue pour éviter les charges de structures d’un restaurant traditionnel et pour se concentrer sur le rapport humain qu’il traduit in fine par ses expressions culinaires. À chaque obstacle rencontré, Laurent Maire a trouvé une parade : besoin d’un laboratoire pour la préparation de ses plats en activité traiteur ? Il passe un accord avec le charcutier d’un village voisin pour utiliser ses installations. Et pour s’assurer d’un fonds de roulement suffisant, il
consacre les mois de haute saison à de riches vacanciers pour lesquels il travaille à demeure dans des villas en location. « Ça ne m’intéresserait pas de retourner dans une structure classique. Là, je n’ai pas deux dossiers qui sont identiques, avec de nouveaux projets qui se dessinent, notamment vers le développement de la formation », déclare ce touche-à-tout de la cuisine, qui affectionne particulièrement travailler les fleurs ou les herbes sauvages. l CONTACT u
T. 06 70 14 60 22 W. www.laurentmaire.com
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Ça ne m’intéresserait pas de retourner dans une structure classique.
Fabrice DELILLE – Amazonia
Innover pour garder la forme Avec bientôt dix salles de sport réparties de Béziers à Nîmes, en passant par Alès, Fabrice Delille a radicalement changé les codes dans une activité qui peinait à se démocratiser. Sentant le potentiel de la nouvelle approche que proposait le franchiseur Amazonia, il a su l’aménager selon ses propres visions, et son propre projet d’entreprise. Il raconte : « il y a dix ans, la nouveauté c’était de proposer à monsieur et madame tout-le-monde de venir dans des salles de remise en forme, ainsi que le contrôle d’accès qui permet d’ouvrir les clubs de 6 h à 23h, 365 jours par an. Aujourd’hui, notre concept c’est en plus de proposer à bas prix du matériel très haut de gamme ». Pour cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
réussir son challenge, cet ancien de la grande distribution a tout de suite voulu voir grand : « dans notre secteur d’activité et compte tenu de la taille de l’entreprise, on peut dire que nous sommes sur-structurés. Mais, je suis un ancien de la grande distribution où j’ai fait mes classes. Ce que j’y ai appris, c’est qu’il fallait toujours être structurés. Et le plus difficile à structurer, ce sont les Hommes. Alors dès que j’ai eu les moyens de le faire, j’ai recruté quelqu’un pour la gestion des ressources humaines. Aujourd’hui, on gère vingt personnes, mais nous étions moins nombreux lorsque je l’ai embauchée ». Un poste qui joue directement sur la motivation des collaborateurs, qui, outre des salaires bien au-
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dessus de la moyenne du secteur et des primes d’intéressement ou de participation, « se sentent considérés et soutenus en permanence ». « Prendre quelqu’un pour ce poste, explique-t’il, c’était un pari. Comme lorsque j’ai choisi il y a deux ans de changer tous nos appareils pour passer en « technogym » ou encore aujourd’hui l’investissement de 200 000 € dans des machines que nous sommes les seuls à avoir dans le sud. En espérant à chaque fois que les clients vont apprécier. Il y a des paris sur lesquels je me suis trompé, mais ça n’empêche pas de recommencer. À la rentrée, nous allons mettre en place des coachs virtuels pour aider à faire des plans d’entraînement… » l CONTACT u
Amazonia T. 0 825 31 21 24 W. www.amazonia.tm.fr
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è QUATRE POINTS CLÉS À RETENIR
Parole d’expert
Mobiliser
le potentiel créatif de l’entreprise
Directeur du développement économique au sein de l’École des Mines d’Alès, Michel FERLUT est spécialiste du management de la créativité, qu’il enseigne notamment aux futurs ingénieursentrepreneurs de l’EMA. Il est également à l’origine du projet CapID qui accompagne actuellement 16 entreprises de la région dans leur processus créatif. Pour CCI énergies, il livre sa vision de la créativité.
Comment définiriez-vous la créativité en entreprise ? La créativité est une posture qui permet aux gens de réfléchir autrement. Lorsque l’on a un problème ou que l’on veut imaginer des pistes de développement de l’entreprise, il est important d’aller chercher à l’extérieur ce qui se fait. Il faut sortir du contexte car ce qui se passe généralement, c’est que l’entreprise cherche des solutions dans son environnement immédiat. Souvent, les bonnes idées sont ailleurs. Faut-il forcément faire appel à des ressources externes ? Si l’on veut trouver de bonnes idées en interne, il faut demander leur avis à des gens qui sont au sein de l’entreprise, mais à qui on ne demande généralement pas leur avis, au risque qu’ils aient de bonnes idées. Il est capital d’utiliser tout le potentiel créatif et d’innovation qui se trouve dans l’entreprise. Force est de constater que c’est trop peu fait et que seuls le directeur de la R&D ou le chef d’entreprise imaginent dans leur coin comment faire évoluer les produits ou la société. À quel moment faut-il mobiliser les forces vives de l’entreprise ? Si les séances de créativité sont formelles et regroupent différentes personnes sur un sujet, il est important d’avoir à l’esprit que les idées appartiennent à tout le monde avant cette séance et après cette séance. Il est d’autant plus facile de faire adhérer des gens sur
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• Tous les collaborateurs de l’entreprise ont un potentiel créatif et peuvent être porteurs d’innovation, il est dommage que ce potentiel ne soit que très rarement utilisé et valorisé • Nous avons tellement l’habitude de dire NON tout de suite que nous ne prenons pas le temps d’évaluer les propositions qui sont faites, y compris les nôtres (auto-censure) • Il est impératif de noter les idées dès qu’elles arrivent, même dans la vie de tous les jours car on les oublie vite • La solution au problème trouve souvent son inspiration dans d’autres domaines que le contexte habituel, il faut savoir changer de contexte, c’est à dire regarder ce que font d’autres professions, faire des analogies : en fait, il faut être curieux.
des projets lorsqu’ils y ont participé depuis le départ. On imagine la créativité comme un domaine réservé aux entreprises de technologies innovantes, mais qu’en est-il des activités plus traditionnelles ? Ce qui est intéressant, même dans le cas de métiers traditionnels, c’est de chercher s’il est possible d’améliorer les choses, en travaillant de façon légèrement différente pour gagner du temps, de l’argent ou de la qualité. Une posture créative, c’est avant tout se poser des questions sur ce que l’on fait et se demander comment l’améliorer. Il faut pour cela être curieux de beaucoup de chose, regarder ce qui se fait ailleurs pour s’en inspirer. Une entreprise qui fabrique des chocolats peut très bien s’inspirer de ce qui se fait en mécanique, en chimie ou en médecine. Et pour les activités de services ? C’est encore plus facile car il n’y a pas la barrière technologique qui fait dire « ça ne marchera pas ». Dans les activités de services, les gens sont beaucoup plus ouverts. Je vous donne un exemple, d’une entreprise de 220 personnes, spécialisée dans le câblage électronique, qui se pose la question non pas de nouveaux produits, mais de nouveaux services complémentaires afin que ses clients, à qualité égale par rapport à ses concurrents, la préfèrent. Cela peut aboutir par exemple à gérer les stocks à la place du client. Et là, on est clairement dans de la création de valeur. l cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
vie des territoires
( www.za-gard.fr )
( za de bernon à tresques )
Des fondations en béton…
Les zones d’activités de A à Z
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itrine de l’activité économique et accessible à tous, le nouveau site de l’observatoire des zones d’activités du Gard est une véritable mine d’information sur les 230 zones du département. Destiné aux chefs d’entreprises et aux collectivités, il permet aux dirigeants de vérifier la faisabilité d’un projet d’implantation et peut être utilisé par les élus pour obtenir une vision d’ensemble de l’activité d’un territoire.
Faciliter les recherches
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our comprendre la zone d’activités de Bernon, à Tresques, il faut connaître son histoire. Et commencer par le début des années 70, qui voit l’implantation sur ce site de l’une des principales unités de production de béton cellulaire de l’entreprise Siporex. En phase de pleine activité, l’usine va employer jusqu’à 200 personnes et occuper 17 ha auxquels s’ajoutent 10 ha supplémentaires loués à la commune de Tresques pour l’entreposage des déchets industriels. En perte de vitesse, l’unité va ralentir la cadence, ne comptant plus que 65 employés dans les années 90, jusqu’à ce jour de 2002 dont Alexandre Pissas, alors fraîchement élu à la Mairie se souvient trop bien : « on m’a annoncé que l’usine mettait la clé sous
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Notre principal atout c’est une situation exceptionnelle, dans une zone qui a une culture d’entreprise héritée des 32 ans…’’ ( 18 )
la porte, que c’était l’arrêt définitif ». Soucieuse de voir le site conserver son potentiel d’emploi, la commune de Tresques applique son droit de préemption face à des projets de rachat qu’elle juge insatisfaisants et convainc la toute nouvelle Communauté de communes du Val de Tave de se porter acquéreur du lieu pour 1,5 M€. Deux projets voient alors le jour : un lotissement ou une ZA. Élu à la présidence de la Communauté de communes en 2008, Alexandre Pissas tranche et opte pour ce qui deviendra un lotissement industriel, officiellement inauguré en janvier 2009. « Notre principal atout, rappelle le maire de Tresques, c’est une situation exceptionnelle, dans une zone qui a une culture d’entreprise héritée des 32 ans qu’est restée l’usine Siporex ». Destinée à des entreprises de taille moyenne (surface minimum des lots de 1 000 m2), la zone offre encore près de 8 ha immédiatement disponibles, sur les 17 réhabilités. Quant aux 10 ha de l’ancien crassier de Siporex, impropres à la construction, ils pourraient être prochainement reconvertis en site de production photovoltaïque. n
Grâce à de nouveaux modules de recherche, le site za-gard.fr permet un accès rapide aux informations générales et aux données spécifiques. La recherche est facilitée par la possibilité de ciblage d’une zone, d’une commune ou par la sélection multicritères (prix, surface disponible, services, territoire…). De nombreux indicateurs sont disponibles au travers des fiches de synthése : - la disponibilité foncière à court, moyen et long terme, - les infrastructures de desserte, - les caractéristiques financières, - les services aux entreprises et à destination des salariés, - les équipements, - le contact pour de plus amples informations - la liste intégrale des entreprises de la zone (pour les activités Commerce, Industrie, Services et Artisanat). n u CONTACT Caroline SEIGNEURET T. 04 66 879 964 E. caroline-seigneuret@nimes.cci.fr cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
U TÉMOIGNAGE ZI DOMITIA À BEAUCAIRE, 110 HA DE POTENTIEL
( diagnostic territorial )
À cheval sur la Camargue
A
près les diagnostics territoriaux consacrés aux territoires du Viganais, Vidourle-Camargue et du Gard Rhodanien, la CCI explore les limites à l’est du territoire, en lançant une étude sur la zone « Terre d’Argence - Pays d’Arles », en collaboration avec la CCI de l’autre cité romaine. Sur le même principe que les précédents diagnostics, la démarche se base dans un premier temps sur l’analyse du tissu économique, des données issues des observatoires de l’économie, du commerce et des zones d’activités. Ces informations seront ensuite enrichies par la vision de terrain apportée par les élus et les chefs d’entreprise du territoire. Ainsi, depuis le 20 octobre dernier et le lancement officiel de l’opération à l’auditorium de Fourques, des groupes de travail se réunissent afin de mettre en évidence les atouts et les faiblesses d’un territoire qui allie potentiel économique (la ZI Domitia de Beaucaire est la plus vaste zone du département) et attractivité touristique, dans le sillage de l’agglomération arlésienne. Au travers de thématiques communes, comme l’aménagement
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du territoire, des zones d’activités, de l’équipement commercial, des transports ou de l’équipement touristique, la restitution issue de ces travaux interviendra au cours du premier semestre 2010. Elle permettra aux deux CCI de réaffirmer leur rôle d’interface entre les chefs d’entreprise et les collectivités territoriales en matière d’aménagement. n u CONTACT Bruno BOUTERIN T. 04 66 879 963 E. bruno-bouterin@nimes.cci.fr
Observateur privilégié du territoire, JeanPierre Perignon pratique la ZI Domitia depuis près de 27 ans, alors qu’il était Directeur de la société Fibravert. Quand l’usine est vendue en 1999, puis fermée quatre ans plus tard par les nouveaux actionnaires, Jean-Pierre Perignon reste sur le site et se voit confier par le groupe Chimirec, nouveau propriétaire des 8 ha, la mission de développer un site de collecte et traitement de déchets dangereux. Nouvellement élu président de l’association des entreprises de la zone, il croit aujourd’hui dans le potentiel d’actions fédératrices : « rien que sur la partie sud de la zone, nous sommes quatre sociétés à œuvrer dans le développement durable. C’est un métier qui ne délocalise pas et qui peut fournir du travail à des gens non diplômés, voire de l’emploi solidaire ». Pour autant, il est également conscient des difficultés qui persistent : « depuis 27 ans, j’ai constaté que nous avions du mal à faire décoller cette zone. Au début, j’ai vu des entreprises s’implanter, mais assez peu dans la production. La plupart sont des sociétés de services ou de maintenance, qui se sont installées là pour la proximité avec la papeterie de Tarascon ou les cimentiers à Beaucaire ». Située au cœur du triangle Nîmes-ArlesAvignon, la ZI de Beaucaire a des atouts à faire valoir : un emplacement à mi chemin entre les autoroutes A9 et A54, mais surtout, la proximité du Rhône, quasi-inexploitée pour l’heure. Un positionnement à la croisée des territoires qui soulève également la question de la gouvernance : « entre Arles et Beaucaire, nous sommes sur des départements et des régions différents. Il n’y a pas les mêmes approches économiques, ni les mêmes aides en LR et en PACA. Il faudrait avoir un traitement égalitaire pour tout le territoire ».
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développement durable ( bilan du salon orizon )
Florent GARDIN
La notoriété du salon se construit durablement
Malgré une conjoncture difficile, l’édition 2009 du salon Orizon a tenu ses promesses, confirmant ainsi le potentiel de ce que l’on appelle la « croissance verte ». Avec 2 000 visiteurs en trois jours, le salon Méditerranéen de l’environnement et du développement durable affiche une progression de 50 %. ( 20 )
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lacé sous le parrainage de l’explorateur Jean-Louis Étienne, le salon Orizon a permis aux 90 exposants présents dans les domaines de la construction durable (matériaux, isolation, construction bois…), de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables, de la gestion de l’eau et des déchets, des transports propres ou de la formation, de présenter leurs savoir-faire, mais aussi et surtout de faire passer des messages forts quant à leur activité, comme en témoigne Philippe Soulage, gérant de la SARL MOBBE : « le salon Orizon s’adresse en premier lieu à des professionnels, mais aussi aux collectivités, aux décideurs publics et aux responsables qui vont prendre les décisions en matière de bâtiments dans les années qui viennent. C’est notamment vrai pour des petits bâtiments collectifs, ou encore des écoles des crèches, des lycées… Je souhaitais rencontrer ces décideurs là pour
è UNE MINE D’INFORMATIONS
Chargée de projets au sein du groupe DEICC, qui propose des solutions en photovoltaïque intégrés en toiture, à destination à la fois des entreprises et des particuliers, Laurie Lebraud est en charge de la clientèle professionnelle. Pour elle, Orizon était avant tout une bonne façon de se tenir au courant des avancées dans le domaine. « Du fait de ma fonction, j’ai assisté à la plupart des conférences et des ateliers. J’ai trouvé cela très intéressant et d’un très bon niveau. J’y suis venue dans cet objectif et également pour nouer des contacts avec les acteurs locaux, ce qui a été le cas ». Petite déception en revanche en ce qui concerne l’affluence des particuliers, ce qui illustre la nécessité de poursuivre les efforts de sensibilisation du grand public aux solutions techniques qui s’ouvrent à eux, en terme de développement durable.
leur expliquer que la maison bois pouvait également servir à faire des bâtiments collectifs et que nous étions là pour répondre à leur demande. Car on peut réaliser jusqu’à du R+5 en maison bois ». Mission accomplie pour ce spécialiste de la Maison à ossature bois et basse consommation d’énergie : « j’ai vu les personnes que je voulais voir dans l’ensemble, ce qui nous a permis de franchir un pas de plus pour l’image et la notoriété de l’entreprise ». Mais l’autre temps fort de cette dernière édition d’Orizon a eu lieu au cours des rencontres d’affaires de la construction durable, organisées par la CRCI Languedoc-Roussillon, qui se sont déroulées le 8 octobre et ont permis à 54 entreprises de faire des affaires, après une inscription préalable via Internet. L’occasion pour les entreprises locales de rencontrer dans un même lieu — et à moindre frais — des partenaires parfois inaccessibles sans ce salon. C’est ce qu’explique Cyrille Ragu, dont l’entreprise « Maisons matériaux écologiques » est spécialisée dans le négoce en matériaux écologiques pour la construction : « nous avons pu rencontrer un grand nombre de fournisseurs, notamment venus de pays étrangers. Sans cette opportunité, nous n’aurions pas pu effectuer les déplacements nécessaires pour nouer ces contacts ». n
Retouvez tous les partenaires d’Orizon 2009 sur le site : www.orizon2009.fr cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
tourisme ( la chartreuse - villeneuve lez avignon )
Culture et tourisme conjuguent la qualité
au présent
Denis CHANDON
D Construite au XIVe siècle par une volonté papale, la Chartreuse du Val de Bénédiction de Villeneuve Lez Avignon, devenue bien national à la Révolution, ne doit son salut qu’à la volonté des élus locaux qui décidèrent, à la fin du XXe siècle, d’en faire un lieu culturel. u www.chartreuse.org
estinée depuis les années 1970 à accueillir des artistes en résidence, plusieurs dizaines de millions d’euros ont été investis dans ce monument pour le réhabiliter, transformer les cellules monastiques en logements pour les artistes et créer des salles qui servent aux répétitions et accueillent certains spectacles durant le festival d’Avignon. D’où la particularité touristique d’un lieu qui offre tout au long de l’année une programmation riche et variée, comme l’explique François de Banes Gardonne, directeur de la Chartreuse : « la problématique tourisme n’est pas l’essentiel de ce que nous faisons puisque nous sommes avant tout un lieu de résidence artistique, mais nous accueillons en permanence du public qui vient visiter le monument ». Pour autant, la Chartreuse fait partie des dix premiers sites régionaux à avoir obtenu les labels Qualité tourisme, et Qualité Sud de France. Une démarche stratégique pour Catherine Gilly-Corre, responsable de l’accueil et de l’animation, qui témoigne : « nous sommes dans une politique de reconnaissance par le public de la qualité d’accueil de la Chartreuse ». Pour obtenir ce label, l’ensemble des services a du s’impliquer : « concernant l’information rapide via Internet, au téléphone, ou bien sur la signalétique, cette démarche nous
a permis de nous améliorer de manière très efficace. Tout le personnel de la Chartreuse s’y est employé durant l’été et ces efforts ont porté leurs fruits pour obtenir la labellisation ». L’implication des acteurs, conjuguée à l’effet réseau du Club des sites touristiques, qui permet selon Catherine Gilly-Corre « l’échange d’expérience dans tous les domaines », et qui rajoute « de nos jours, on ne peut pas fonctionner seuls ». n u CONTACT La Chartreuse Villeneuve Lez Avignon T. 04 90 15 24 24
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Cette démarche nous a permis de nous améliorer de manière très efficace. Tout le personnel de la Charteuse s’y est employé durant l’été, et ces efforts ont porté leurs fruits pour obtenir la labellisation. ’’
è QUALITÉ TOURISME, C’EST QUOI ? La marque nationale « Qualité tourisme », et sa déclinaison régionale en label « Qualité sud de France » sont accessibles aux cafés, hôtels, restaurants, villages de vacances, résidences de tourisme, campings, caveaux, et depuis le printemps 2009 également aux sites touristiques, qui répondent à un cahier des charges spécifique (consultable sur www.qualite-sudfrance.com). Le fonctionnement : en amont de l’audit final de labellisation, un premier rendez-vous est organisé avec un conseiller de la CCI, sorte de répétition générale avant l’audit final qui a lieu en visite mystère. Grâce au cofinancement de la Région Languedoc-Roussillon et du Département du Gard, seuls 90 € et la gratuité des consommations de l’auditeur demeurent à la charge du postulant. À ce jour(1), plus d’une soixantaine de structures sont labellisées dans le Gard, parmi lesquelles 7 sites membres du Club des sites touristiques : la Chartreuse de Villeneuve Lez Avignon, le Musée de la Poterie de Saint-Quentin la Poterie, le Mas Gallo-Romain des Tourelles à Beaucaire, le Visiatome de Bagnols-sur-Cèze, la Grotte de la Cocalière à Courry, le Musée du bonbon Haribo à Uzès et le Site du Pont du Gard. u CONTACT : Valérie HUTTEAU - T. 04 66 879 885 - E. valerie-hutteau@nimes.cci.fr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (1) 15/11/2009. De nouvelles labellisations sont prévues pour le 26/11/2009. cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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commerces
Ce que nous voulons, c’est revaloriser l’image de marque des marchés. ’’
( commerce non sédentaire )
Une charte qualité pour les marchés
Le 12 octobre dernier, la CCI accueillait une délégation du Syndicat des commerçants non sédentaires du Gard, signe d’une nouvelle implication de la Chambre auprès de ces commerçants qui participent autant au développement économique qu’à l’attractivité de notre territoire.
A
près un premier partenariat qui s’était concrétisé dans le courant de l’été par la réalisation d’une carte des foires et marchés du Gard (voir encadré), les liens se resserrent encore, avec un objectif ambitieux : aboutir à la mise en place d’une charte de qualité pour les marchés du Gard. Pour William Tremmerie, Président départemental du syndicat, l’enjeu est de taille : « ce que nous voulons, c’est revaloriser l’image de marque des marchés et limiter les mauvais commerçants qui ternissent l’image de notre profession ». Et ses propos ne sont pas tendres pour ceux qu’il appelle les « mauvais commerçants » : « ce sont des gens qui quittent
le marché en laissant derrière eux des tas de détritus, qui ne portent aucun soin à leur étal, qui parlent mal au client et qui, en fin de compte, ne sont tout simplement pas professionnels ». En cause, l’arrivée de nouveaux venus, qui tentent leur chance sur les marchés pour sortir du chômage, sans en connaître les règles, les codes et les pratiques, comme le déplore William Tremmerie : « les marchés d’aujourd’hui ne ressemblent plus à ce qu’ils étaient il y a encore dix ans. Avant, soit on était commerçant de père en fils, soit les nouveaux arrivants prenaient le soin de se renseigner auprès des anciens sur les usages, les pratiques, les codes. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir de la marchandise jetée en vrac, sans aucun effort de présentation, pour des produits quelconques vendus à n’importe quel prix ». D’où l’importance de cette collaboration naissante avec la Chambre de commerce, autour d’un travail de réflexion sur un référentiel qualité pour la profession, qui pourrait à terme déboucher sur des formations spécifiques destinées à ces nouveaux arrivants. Et si l’initiative est innovante et ambitieuse, elle pourrait faire date, suivie de très près par l’Union régionale des commerçants non sédentaires, ainsi que par la Fédération nationale de la profession. n
è POUR LES MARCHÉS EN PLEIN AIR, SUIVEZ LE GUIDE…
Lancé dans le courant de l’été, la « carte des marchés de tradition et de plein air du Gard » est le premier fruit de la collaboration entre la CCI de Nîmes et le Syndicat des Commerçants Non Sédentaires du Gard (SCNS). Ce dépliant qui répertorie et positionne plus de 40 marchés de plein air du Gard en indiquant les jours et les lieux de leurs implantations a été édité à 150 000 exemplaires et diffusé par les commerçants eux-mêmes sur les marchés Il est également disponible au sein de la CCI de Nîmes, de ses relais, des unions de commerçants du département, auprès des mairies et des offices de tourisme partenaires de l’opération, ou encore, téléchargeable en version numérique sur le site de la CCI : www.nimes.cci.fr. ( 22 )
cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
( interview )
Tous ensemble pour le commerce nîmois baisse qui commence à s’estomper. À cela s’ajoutent les conditions climatiques, car dès qu’il commence à pleuvoir, Odysseum n’a plus les même attraits. Est-ce qu’Odysseum relègue Cap Costières au rang de centre commercial de seconde zone ? Nous ne nous considérons pas comme un centre commercial de seconde zone ! Nous sommes le premier du Gard et nous avons bien l’intention de le rester. Nous comptons bien rappeler à nos chers gardois qu’ils n’ont pas besoin d’aller voir à Montpellier ou Avignon ce qui se passe, car il y a tout ce qu’il faut à Nîmes.
Quelques semaines après l’ouverture d’Odysseum à Montpellier, et dans un contexte économique difficile, Jean-Éric Lapointe, Directeur du centre commercial Cap Costières à Nîmes nous livre son sentiment sur la situation.
Bon nombre de commerçants ont le sentiment de vivre une situation difficile. Pensez-vous que cela est dû à la conjoncture, ou que l’appareil commercial est saturé ? Jusqu’à présent, tout fonctionnait très bien, et si l’année 2009 est difficile, c’est uniquement conjoncturel. Structurellement, je pense même qu’il y a quelques années, Nîmes manquait de commerces. À ce jour, les choses se sont rééquilibrées, et l’offre correspond à ce qui était nécessaire. La rentrée a également été marquée par l’ouverture d’Odysseum à Montpellier, est-ce un coup dur pour vous ? L’ouverture d’Odysseum nous pénalise en terme de fréquentation, tout comme Béziers, Narbonne ou Sète. Durant les dix jours qui ont suivi l’ouverture, nous avons ressenti une
Comment faire pour conforter vos positions ? Nous allons déjà rattraper le retard en terme d’infrastructure avec l’arrivée du TCSP et ensuite, nous pouvons envisager de nouveaux projets car il y a encore de la place autour de chez nous, dans le sud de Nîmes. Pourquoi ne pas réfléchir nous aussi à une zone ludique ? Au détriment du centre-ville ? Il faut que l’on cesse nos guerres intestines entre commerce de centre-ville et commerce de périphérie, et que l’on se mette tous ensemble pour le commerce nîmois, contre la concurrence de Montpellier et Avignon. n
è PANORAMA 2009 DE L’ÉQUIPEMENT COMMERCIAL EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
Grâce à la mobilisation des huit CCI du Languedoc-Roussillon, la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie (CRCI LR) publie l’édition 2009 de son « panorama de l’équipement commercial ». On y apprend par exemple que la croissance démographique du Gard, de + 1,3 % par an, est similaire à l’évolution régionale, ellemême deux fois plus importante que celle observée au plan national. Confirmation également du pouvoir d’achat limité des consommateurs gardois, dont le revenu moyen demeure inférieur de 10 % à la moyenne nationale, en étant cependant supérieur à la moyenne régionale. Ce qui place le Gard en seconde position, juste après l’Hérault, devant les autres départements du Languedoc-Roussillon. u CONTACT : Bruno BOUTERIN - T. 04 66 879 963 - E. bruno-bouterin@nimes.cci.fr cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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création d’entreprise ( cosmétique bio )
Les produits de beauté se mettent au vert
Consommatrice avertie de produits biologiques, Cathy Rinchand a choisi d’en faire son métier, en créant un magasin spécialisé dans le cosmétique bio. Ouverte en 2007 à Bagnols-sur-Cèze, la boutique a rapidement trouvé sa clientèle, renforçant la conviction de Cathy : le bio n’est pas une mode !
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uivant la trace de ses parents, Cathy Rinchand était aux fourneaux avant d’être au bio. Aux commandes d’un hôtel-restaurant à Bagnols-sur-Cèze pendant treize ans, puis d’une pizzeria à Uzès, c’est pour privilégier sa qualité de vie qu’elle a choisi de tourner la page, et de raccrocher son tablier de cuisine. « Je ne voyais plus mes enfants et cela me faisait beaucoup de trajets » se souvient-elle. Maman attentionnée, Cathy avait déjà fait le choix du bio pour sa famille. L’occasion pour elle de connaître ce marché, et d’y déceler les opportunités : « je devais faire deux ou trois magasins pour arriver à trouver les produits que je voulais, pour mes enfants ou pour moi». D’où son idée d’ouvrir un magasin spé-
cialisé dans le cosmétique, ciblant aussi bien la femme, les enfants, que l’homme. Sur un plan marketing, l’objectif est alors simple : se démarquer des magasins bio « classiques », aux allures d’entrepôt et au merchandising rudimentaire. « Pour que les femmes aient envie de venir, il fallait un écrin pour ces produits cosmétiques ». Soutenue par la CCI pour mener son étude de marché, par la Banque Populaire du Sud et par Gard Initiative qui lui accorde un prêt d’honneur à taux zéro pour financer le lancement de l’activité, Cathy déniche la boutique idéale dans une rue piétonnière de Bagnols. La boutique Kalica (contraction de son nom et de celui de ses enfants) accueille ses premiers clients en 2007, et le bouche à oreille aidant, sa clientèle s’étoffe rapidement, venant de tous les villages alentours. Des clients loin du cliché dépassé du bio « baba-cool » : « j’ai beaucoup de clientes qui laissent tomber les marques traditionnelles, après avoir lu ou vu des émissions sur les produits cosmétiques. Certaines viennent aussi après avoir eu un cancer et ne veulent plus se mettre n’importe quoi sur le corps ». Quant à l’efficacité de ces produits, qui affichent des tarifs inférieurs aux grandes marques vendues en parfumerie, Cathy ironise : « des crèmes qui enlèvent les rides, je n’en connais pas ! Par contre, tout le monde me dit que j’ai une belle peau, alors que je mets du bio depuis des années. » n u CONTACT KALICA 28, rue Fernand Cremieux 30200 Bagnols/Cèze T. 04 66 39 93 65
Pour Cathy Rinchand, la « logique bio » ne se limite pas à la composition des produits qu’elle commercialise ou qu’elle utilise. C’est ainsi qu’elle intègre des valeurs telles que la gestion des déchets, ou l’engagement pris de ne pas pratiquer de tests sur les animaux, dans le choix de ses fournisseurs. Même souci environnemental dans la provenance géographique des produits, qui font la part belle à la proximité : « je privilégie la proximité pour limiter les émissions de CO2 . Je vends par exemple un produit canadien, mais dont l’importateur se trouve à Aigues-Mortes. Mais j’ai également trouvé des producteurs dans la Région, comme les laboratoires Gravier, situés à Domazan, ou la distillerie Lueur du Sud, à Saint Privat des Vieux ». ( 24 )
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transmission-reprise ( reprise d’entreprise par les salariés )
La Fabrique retrouve de l’animation
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Implantée depuis la fin des années 70 dans une ancienne filature de Saint Laurent Le Minier, La Fabrique est une sorte d’extra-terrestre dans le petit monde des studios de production des films d’animation. C’est aussi ce qui en fait une entreprise qui a une âme et l’une des raisons qui a poussé Xavier Julliot à rejoindre son équipe, en 1995, puis à la sauver de la liquidation judiciaire, en 2008. u www.la-fabrique.com
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iplômé en informatique de gestion, il découvre par hasard l’univers des films d’animation et se forme à ses techniques. Dès 1998, il devient directeur technique de La Fabrique et vit de l’intérieur la difficile décennie de l’entreprise, qui débouchera finalement sur sa mise en redressement judiciaire, en 2007 : « nous nous sommes mis en redressement judiciaire, suite à des difficultés qui datent de 1999. Lors de la production d’un long métrage, l’un de nos partenaires a déposé le bilan, nous laissant une ardoise assez conséquente, dont nous ne nous sommes jamais relevés. Même si nous avons réussi à maintenir l’activité, nous ne sommes jamais parvenus à combler la dette créée à ce moment là ». Déjà fortement impliqué dans la gestion de l’entreprise, Xavier Julliot analyse alors la situation : « pendant la première année du redressement, nous avons cherché un producteur extérieur qui pourrait investir de l’argent dans La Fabrique, et combler la dette. Mais nous ne l’avons pas trouvé. Ensuite, il ne restait plus que deux solutions : soit la liquidation pure et simple de La Fabrique, soit une reprise par un ou deux salariés », jusqu’à finalement trancher : « je ne pouvais pas me résigner à laisser La Fabrique partir en liquidation. Je l’aurais toujours regretté. C’était le moment de prendre des risques ». Accompagné par Yvon Lespoix, conseiller Transmission-Reprise de la CCI de Nîmes et Laurence Boiffils conseillère d’entreprises du relais CCI du Vigan, avec six collaborateurs, il crée la SAS « La Fabrique Production », dont, actionnaire majoritaire, il prend la présidence. Avec l’appui des tech-
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Je ne pouvais pas me résigner à laisser La Fabrique partir en liquidation. Je l’aurais toujours regretté. ’’ niciens consulaires, il obtient la confiance de la Banque Populaire du Sud et le cautionnement d’Oséo à hauteur de 50 % du prêt de 100 000 €, ainsi qu’une avance remboursable Pactes de la Région Languedoc-Roussillon de 30 000 €. Un pari sur l’avenir, solidement appuyé par le passé de l’entreprise, bien connue dans le milieu, comme l’explique le repreneur : « si j’avais décidé de monter mon entreprise à partir de rien, il m’aurait fallu à peu près dix ans pour me faire un nom dans ce petit milieu. Nous avons très peu de clients, principalement des chaînes de télévisions et récupérer l’image de La Fabrique nous a permis de gagner du temps. L’image était sans doute la seule chose qui comptait dans la reprise de La Fabrique ». On y ajoutera un savoir-faire indéniable et reconnu par la profession ! n u CONTACT LA FABRIQUE - T. 04 67 73 63 57 Laurence BOIFFILS Relais CCI du Vigan - T. 04 66 879 830 E. laurence-boiffils@nimes.cci.fr Yvon LESPOIX CCI de Nîmes - T. 04 66 879 921 E. yvon-lespoix@nimes.cci.fr
« Natanaël reçoit en cadeau, une bibliothèque et tous les livres qu’elle contient… Un bien étrange héritage légué par une aïeule ! En effet, chaque ouvrage est un original. Et la nuit, les héros de la littérature enfantine sortent de leur livre… Natanaël fait leur connaissance et se voit désigné pour succéder à son aïeule : Il doit les protéger… » Annoncé dans les salles obscures à partir du 16 décembre prochain, « Kérity, la maison des Contes » est le dernier long métrage sorti des studios de Saint Laurent le Minier. La Fabrique fonde de grands espoirs sur ce film d’animation en 2D, destiné aux 6-10 ans et habillé par l’univers graphique de la très en vue Rebecca Dautremer. ( 25 )
performances
è BIO ET ÉCOLO DANS LES OFFICINES Si une petite partie de la production est revendue à des marques de distributeur, l’essentiel du chiffre d’affaires des Laboratoires Gravier est commercialisé directement, sous les marques Lérutan, Cosmo Naturel et Harmonie Verte. Présente dans la plupart des 1 500 magasins Bio dans l’hexagone, l’entreprise vise un nouveau marché : celui des quelques 25 000 pharmacies françaises. Pour Jean-François Gravier, le moment est venu de prendre pied dans les officines : « jusqu’à présent, les pharmaciens n’étaient pas encore prêts à vendre nos produits. Mais ces professionnels sont à l’écoute de la population, et notamment de cette demande globale d’écologie par laquelle passe le Bio. Car parler de produits Bio ne veut rien dire, si l’on n’y inclut pas cette notion d’écologie. Et c’est extrêmement récent. Il n’y a que deux ans que les médias s’en font à ce point l’écho. »
( laboratoires gravier )
Portés par
la déferlante verte
Fondés en 1975 par Jean Gravier, les laboratoires Gravier font partie des premiers à s’être spécialisés dans les cosmétiques et les produits ménagers exclusivement issus de la culture biologique. Reprise en 2001 par Jean-François Gravier, l’entreprise a plus que doublé son chiffre d’affaires au cours des trois dernières années. u www.labogravier.com
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«L
orsque j’ai pris la succession de mon père à la tête de l’entreprise en 2001, il n’y avait que 5 salariés… ». À 39 ans, Jean-François Gravier a des allures d’éternel jeune homme. Pourtant, derrière ce visage jovial, l’entrepreneur a su imposer sa marque en reprenant les rênes de la société familiale qu’il connaissait bien, pour y avoir effectué bon nombre de jobs d’étés. Diplômé en pharmacie, Jean-François Gravier n’en est pas moins conscient que la qualité technique ne sera pas le seul atout à faire valoir pour développer l’entreprise : « mon père a toujours été très porté sur le bio, au détriment parfois du développement commercial et marketing. Il a fallu redonner un coup de fouet sur ces plans là, tout en bénéficiant d’une base très solide. De par son ancienneté, nous bénéficions d’une image de sérieux… Nous avons pu lier la technique au commerce et au marketing ».
Capable de jouer sur les deux tableaux, Jean-François Gravier va alors développer la structure, qui compte aujourd’hui une trentaine de collaborateurs. Portés par un marché en croissance exponentielle, les laboratoires Gravier bénéficient d’une position concurrentielle de premier plan. Cinq ans seulement après la création d’une certification Bio pour les produits cosmétiques, le nombre de marques est passé d’une quarantaine à plus 500, sur un segment qui devrait bientôt représenter 10 % du marché mondial. Tout autour, les grandes manœuvres ont commencé et les plus grandes marquent s’arrachent à prix d’or les laboratoires historiques qui détiennent le savoir-faire spécifique au Bio. Une opportunité qui ne semble pas attirer Jean-François Gravier, qui préfère pour l’heure concevoir son nouveau site de production, l’usine actuelle étant devenue trop exiguë pour l’ensemble des activités. Son projet : un bâtiment de 3 500 m2, aux normes HQE, naturellement ! n u CONTACT LABORATOIRES GRAVIER à Domazan T. 04 66 57 44 52
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Nous avons pu lier la technique au commerce et au marketing. ’’ cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
réseaux ( club des entrepreneurs du pays vidourle camargue )
Par et Pour le territoire !
Basée à Gallargues depuis 1971, la cartonnerie SmurfitKappa fait partie du paysage industriel local. Le Directeur du site, Jean-Luc Vallé n’a pas hésité à rejoindre le Club des entrepreneurs du Pays Vidourle Camargue pour « participer au maillage des entreprises du territoire ».
Où en êtes-vous de la mise en place de ce nouveau Club d’entreprises ? Le Club des entrepreneurs du Pays Vidourle Camargue a été créé il y a quelques mois et nous avons déjà conduit plusieurs réunions de préparation et d’information. La première a eu lieu chez nous, dans la cartonnerie, puis la suivante s’est tenue dans les locaux du transporteur Alloin. À chaque fois, les entrepreneurs ont répondu présent pour venir se rencontrer et échanger autour des problématiques communes à notre territoire. Pour la première rencontre, nous avions limité la rencontre à une trentaine de participants, pour des questions de capacité, et nous avons du refuser du monde. Les entreprises se montrent très intéressées. Pour vous qui œuvrez sur place depuis près de 40 ans, quel intérêt voyez-vous à ce type d’initiative ? Nous faisons partie d’un groupe international, leader dans son métier, mais ici, nous sommes une entreprise locale, sauf que nous ne sommes pas une PME à part entière. Nous avons le statut d’établissement secondaire.
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Invité dès le départ à faire partie du comité de pilotage pour la création du Club des entrepreneurs du Pays Vidourle Camargue, JeanLuc Vallé reconnaît que malgré l’implication des chefs d’entreprises, le soutien logistique est un facteur de réussite : « l’implication de la CCI et du pays Vidourle Camargue a non seulement permis de donner l’impulsion pour créer le Club, mais au-delà, c’est aussi ce qui en fait le carburant. Car nous avons tous le nez dans le guidon et pas forcément le temps de se poser pour rédiger une convocation ou un compte-rendu. Pouvoir s’appuyer sur une structure comme la Chambre de commerce permet d’avoir le socle nécessaire au bon fonctionnement et au développement de ce type de club. » La CCI de Nîmes a également créé un club d’entrepreneurs sur le territoire Uzège Pont du Gard et est disposée à étudier toute demande de création de nouveaux clubs d’entreprises sur les autres Pays gardois. u CONTACT : Club des entrepreneurs du Vidourle Camargue - Frédéric MOCCO - T. 04 66 879 914 E. frederic-mocco@nimes.cci.fr
Ce qui fait que nous ne sommes pas reconnus dans la région, puisque ce sont les sièges sociaux qui sont sollicités. Mon objectif en intégrant ce club était donc participer au maillage des entreprises du territoire. À cela s’ajoute l’intérêt d’un réseau de proximité, puisque notre zone de chalandise couvre le Languedoc-Roussillon et la région PACA. C’est une opportunité de créer un courant d’affaires localement. L’autre attrait de la démarche provient de la reconnaissance que cela procure pour nos salariés, qui ont besoin d’appartenir à une entreprise qui compte à l’échelle du territoire. Nous avons tout de même 165 employés, ce qui fait avec les intérimaires environ 200 équivalents temps plein. Ce n’est pas une petite entreprise ! Quels sont les sujets abordés par le Club ? Nous échangeons autour de questions telles que le développement commercial, mais nous abordons également des sujets tels que la mutualisation des moyens, sur la sécurité par exemple. Dans le cas d’entreprises dont les saisonnalités sont inversées, ont peut très bien envisager des coopérations en matières de ressources humaines. Mais nous n’en sommes qu’au démarrage ! n u CONTACT SMURFIT - T. 04 66 35 90 90 Club des Entrepreneurs du Pays Vidourle Camargue Laurent PUECH - T. 04 66 879 839 ( 27 )
parcours professionnel ( la closeraie de pouzilhac )
Bien mieux qu’un médicament
À 52 ans, Stéphane Deschamps décide de quitter son poste de responsable marketing dans l’industrie pharmaceutique avec un objectif : reprendre un hôtel à Paris. Quelques mois plus tard, il rachète « La Closeraie de Pouzilhac », à quelques encablures du Pont du Gard. u www.lacloseraie.com
A
près des études de commerce et 21 années passées dans l’industrie pharmaceutique, Stéphane Deschamps a envie d’autre chose. Envie du temps de vivre, mais trop jeune pour penser à la retraite, il veut découvrir de nouveaux univers. « Ce que je voulais, raconte-t’il, c’était de disposer d’un lieu agréable, que je puisse façonner selon mes goûts, pouvoir rencontrer des gens différents et trouver un business model plus stable que le précédent, qui me forçait à changer de fonction tous les trois ans ». Pour donner vie à son projet, il vend son appartement haussmannien, et se met en quête d’un hôtel à Paris, avant de déchanter en prenant conscience que ses économies ne lui permettront pas de trouver son
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En temps de crise, il ne faut pas hésiter à faire évoluer ses propres aspirations pour saisir des opportunités. ’’
bonheur à la capitale. Même désillusion sur la côte d’Azur, « avec des prix comparables et une rentabilité moindre qu’à Paris ». Mais il poursuit, en élargissant son périmètre d’investigation : « au fil de mes pérégrinations, j’ai fini par tomber, par hasard, sur la Closeraie de Pouzilhac, qui contrairement à ce que je cherchais était un hôtel avec restaurant ». Loin d’être déçu, il est philosophe, convaincu que « en temps de crise, il ne faut pas hésiter à faire évoluer ses propres aspirations pour saisir des opportunités ». Quant à son projet de retrouver le temps de vivre, il devra attendre encore un peu : « je travaille comme lorsque j’avais vingt-cinq ans, car reprendre un hôtel-restaurant demande énormément de travail, mais je suis encore plus enthousiaste qu’à mes débuts, puisque je suis à mon compte ». Entouré par l’équipe précédente, dont le chef cuisinier, il nourrit de grandes ambitions pour la Closeraie, qu’il souhaite repositionner plus haut dans la gamme. À la clientèle des groupes et tour opérator, il préfère celle des touristes anglosaxons, quitte à aller les chercher chez eux (voir encadré). Mais pour l’heure, et après quelques semaines d’activité, la Closeraie de Pouzilhac va profiter de la saison hivernale pour se refaire une beauté : 500 000 euros d’investissements pour mettre l’établissement aux standards de confort internationaux. n u CONTACT LA CLOSERAIE - T. 04 66 37 12 66
è LA CLOSERAIE IN LONDON Du 9 au 12 novembre, Londres se transforme en capitale mondiale du tourisme, en organisant le World Travel Market, le rendez-vous annuel B to B du voyage international. La précédente édition avait attiré plus de 26 000 visiteurs professionnels venus de 187 pays. Un salon auquel a participé Stéphane Deschamps, qui, rompu à l’exercice, considère que « dans un salon pharmaceutique ou touristique, le principe est le même : il faut aller chercher le client ». Seule déception, il devra faire seul le déplacement londonien : « j’ai contacté la plupart des opérateurs du tourisme du Gard, mais personne n’a voulu s’associer à moi dans cette démarche. Et même si j’avais prévu cet investissement, il demeure très important. Le plus amusant, c’est que je vais me retrouver le seul gardois à promouvoir ce territoire, alors que je n’y suis installé que depuis quelques semaines… » ( 28 )
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Lorsque je suis arrivé dans le département, il y a un mot de la devise de la république que j’ai mis en avant, c’est le mot fraternité. ’’
portrait
Hugues Bousiges, Préfet du Gard
Découvrir l’Homme au fil des pages…
À peine franchie la porte de son bureau, le Préfet Hugues Bousiges annonce la couleur : « on m’a informé de l’objectif de cet entretien : vous voulez découvrir l’homme qui se cache derrière le Préfet, n’est-ce pas ? ». Tirant alors d’un sac une quinzaine d’ouvrages, il les étale sur la table basse comme pour faire les présentations.
C
ar pour découvrir Hugues Bousiges, il faut s’intéresser AUX livres, qu’il lit à raison d’une à deux heures par jour, « avant de m’endormir, c’est le seul moment où je peux le faire », menant de front plusieurs ouvrages au gré de l’actualité et de sa curiosité toujours en éveil dans le domaine des sciences humaines, de l’histoire, de l’économie, ou de la littérature… On retrouve tout d’abord les écrits auxquels il a contribué, comme les « Dynasties républicaines », de Jean-Louis Debré, pour qui il a effectué des recherches sur la famille Arago, originaire de Perpignan ou encore « Bohêmes en prose » récemment paru chez grasset. Les livres, ensuite, qui lui permettent de (re)prendre pied sur ses terres gardoises comme cette édition de l’Histoire de Nîmes ou ce portrait de l’écrivain gardois Jean Carrière offert par un ami de l’écrivain journaliste des
Pyrénées-Orientales ou sur Saint Florent, berceau ancestral de sa famille, deux ouvrages historiques écrits par son frère. Puis viennent les livres qui nourrissent la réflexion du moment, inhérente à la fonction du Préfet Bousiges : celle de l’identité nationale, tel l’identité de la France de Braudel, notamment. Un dossier qu’il compte bien traiter dans toute sa complexité, tant historique et sociologique, qu’en ce qu’il pose comme questions sur la place de la France dans le monde de demain. Un sujet qui colle surtout parfaitement à la vision que l’homme a de la fonction : humaniste avant d’être administrative : « lorsque je suis arrivé dans le département, il y a un mot de la devise de la république que j’ai mis en avant, c’est le mot fraternité. Je le préfère au mot solidarité, car ce sont deux concepts différents. Il y a un lien dans la fraternité que l’on ne retrouve pas dans le mot solidarité ». Curieux des autres, et du monde qui l’entoure, Hugues Bousiges lit aussi pour « avoir l’esprit toujours en éveil sur ce qui se pense, se réfléchit, accompagner la modernité de la pensée pour mieux agir dans un monde qui évolue très vite ». Aussi trouve t’on parmi ses lecture actuelles « La prospérité du vice » de Daniel Cohen, qui repeint l’histoire de la société au travers de son évolution économique. Une histoire de la méditerranée ou encore, plus proche du quotidien, le dernier prix Goncourt. Que ce soit au travers des livres, ou des discussions dont il est friand, à l’occasion de ses ballades dominicales sur les routes du Gard, le Préfet du Gard est un explorateur. Curieux d’approfondir sa connaissance des hommes et des situations avec le souci constant de mieux servir l’intérêt général, il sillonne les voies de la connaissance, en faisant de sa fonction l’une des pierres angulaires de la vie en société. n
Nommé le 13 juillet dernier en remplacement de Dominique Bellion, le Préfet du Gard a officiellement pris ses fonctions le 24 août, après deux années à la tête de la Préfecture des Pyrénées Orientales. Contrairement à son prédécesseur, ce n’est pas par la voie de l’ÉNA, mais via l’Université qu’il a rejoint la fonction publique, en passant par différents cabinets ministériels, se frottant même à la vie politique, puisqu’il a été Maire adjoint de la commune de Vanves de 1983 à 1988. Une expérience dont il a tiré des enseignements pour son exercice actuel, se disant homme à travailler « dans l’impartialité, la proximité et dans la recherche de l’efficacité ». cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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Avec le chèque apprentissage,
la Région agit concrètement face à la crise Rentrée 2009 : 6 M€ supplémentaires dégagés pour l’apprentissage Dans le contexte actuel de crise, le développement de l’apprentissage et la relance de l’emploi des jeunes sont nécessaires pour soutenir le développement économique qui dépend étroitement de l’activité des entreprises implantées sur le territoire régional et de leur dynamisme. C’est dans ce cadre que la Région a décidé de proposer de nouvelles mesures incitatives auprès de toutes les entreprises du Languedoc-Roussillon : en versant jusqu’à 6 600 € d’aides par entreprise soit 1 100 € de plus.
Un chèque apprentissage concret et utilisable immédiatement > + 80 % pour l’aide à la signature de contrat d’apprentissage : 1 800 € > + 20 % pour l’aide à l’embauche d’un apprenti en Contrat à Durée Indéterminée : 1 800 € Pour soutenir l’emploi durable, cette aide s’appliquera également aux contrats d’apprentissage signés à partir de 2006 pour les contrats de 3 ans, de 2007 pour les contrats de 2 et 3 ans et tous les contrats signés en 2008.
> L ’aide à l’effort de formation de 1 000 € versée à l’issue de chaque année de formation aux entreprises est maintenue
Le versement de ces aides est conditionné • l’aide à la signature de contrat d’apprentissage est versée à l’issue des 4 premiers mois sous certaines conditions pour : - des entreprises de moins de 20 salariés - un apprenti d’un niveau d’études inférieur au baccalauréat - un contrat supérieur ou égal à 12 mois
• l’aide à l’effort de formation est versée à l’issue de chaque année de formation : - à toute entreprise du secteur privé pour des contrats d’au moins un an - à toute entreprise du secteur public de moins 20 salariés pour les apprentis dépourvus de toute qualification ou détenteurs d’un diplôme de niveau 5 pour des contrats d’au moins un an
• l’aide à l’embauche d’un apprenti en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) est versée si le contrat est signé sans période d’essai et dans le mois qui suit la fin du contrat d’apprentissage
LES ENTREPRISES QUI BÉNÉFICIENT DES AIDES DE LA RÉGION En 2008, 9 733 contrats d’apprentissage ont été signés avec 7 237 entreprises dont une très forte proportion d’entreprises de 1 à 5 salariés (4 281).
formation ( la nuit de l’orientation )
S’informer avant de se former
I
l est souvent difficile pour un collégien ou un lycéen de « choisir un métier », alors même qu’il n’a qu’une connaissance très lointaine de ce qu’est une entreprise. Lorsque s’ajoute à cela l’urgence du choix d’une orientation, on imagine — ou l’on se souvient — du stress que peut ressentir le lycéen franchissant les portes d’un salon de l’orientation ou autre forum de l’emploi, avec pour mission de se choisir un métier dans la journée ! C’est face à ce constat que l’ACFCI* a initié en 2007 un rendez-vous intitulé « La nuit de l’orientation », dont le concept, qui prend de l’ampleur chaque année, sera pour la première fois décliné à Nîmes le 5 février prochain.
Pour parvenir à cette alchimie, La nuit de l’orientation table tout d’abord sur un horaire : un vendredi soir, pour que ce moment soit vécu comme une sortie et non comme une corvée. Le format se veut à la fois ludique et concret, mêlant spectacles d’improvisation, ambiance assurée par un Disc Jockey, et espaces dédiés aux rencontres « face à face » avec des professionnels de l’orientation. Très en vogue, le principe du « speeddating » sera ici décliné en « trade-dating », en proposant des rencontres courtes — 15 mn — avec des professionnels. Un espace d’intérêts professionnels avec des bornes informatiques et des tests en ligne sera également mis à disposition du public.
LA NUIT DE L’ORIENTATION Vendredi 5 février 2010 - 17 h > 22 h Vendredi 5 février, la CCI de Nîmes revêt sont habit de lumière et ouvre ses portes aux jeunes et à leur famille, afin d’aborder l’orientation professionnelle sous un angle ludique et festif. Du sérieux sans se prendre au sérieux, pour faire rimer envie et projet de vie.
À la CCI de Nîmes - 12, rue de la République Au cœur de cette manifestation, l’ambition de créer une ambiance détendue, pour informer le jeune et sa famille sans pression du choix. Une façon aussi de remettre le monde économique au cœur du parcours de formation et de rappeler le lien fort qui doit unir orientation et entreprise. Renforcer ce lien en amont est également une façon de dédramatiser le monde professionnel, afin de permettre au jeune de se projeter dans son futur de façon positive, et de revaloriser des filières ou des métiers délaissés car trop peu connus.
Au cours de la soirée, des ateliers thématiques permettront en outre de faire le point sur des sujets tels que la formation en alternance, ou les techniques de recherche d’emploi. n
* Assemblée française des chambres de commerce et d’industrie
Selon un sondage réalisé en septembre 2008 par l’ACFCI, six entreprises sur dix utilisent leur image pour attirer des jeunes, en jouant notamment sur l’ambiance, la structure et la « qualité de vie au travail » qu’elles peuvent proposer. Ainsi, 20 % des entreprises déclarent s’appuyer sur les perspectives d’évolution qu’elles offrent lorsqu’elles souhaitent recruter, faisant de la promotion interne l’un des outils majeurs de leur gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. En revanche, contrairement aux idées reçues, la rémunération n’interviendrait, selon cette étude, que dans 8 % des cas comme un critère déterminant de recrutement. Des chiffres qui illustrent la nécessité pour le monde économique de partir à la rencontre des jeunes et pour la CCI, d’ouvrir ses portes aux forces vives de demain. cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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formation (
suite
)
Solidement implanté dans le paysage gardois, La Fromagère Nîmoise a choisi le CFA de la CCI pour le versement de sa Taxe d’apprentissage. Un choix logique, qu’explique son dirigeant : « nous sommes Nîmois, et nous préférons faire travailler les Nîmois ! Quand on voit le nombre de demandes que nous recevons, venues de toute la France, il nous semble logique de verser notre taxe d’apprentissage localement ».
( la fromagère nîmoise )
Commerce de gros,
service au détail
Grâce à cela, une véritable relation de confiance unit l’entreprise et ses clients. Y compris sur les prix. Inutile de chercher la promotion ou le coup de fusil, il n’y en a pas : « je sais que je tire au maximum mes prix, détaille le commerçant. J’ai une marge à respecter pour payer mes employés, mes charges et prendre un peu de bénéfice, mais c’est tout ».
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J’ai 63 ans, et je dois donner aux gamins ce que je sais. ’’
Installée à Nîmes depuis 40 ans, La Fromagère Nîmoise est une entreprise comme l’on n’en fait plus. Grossiste alimentaire, ses clients sont épiciers ou restaurateurs, mais également des collectivités, comme l’armée ou encore la prison de Nîmes.
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C
omme l’explique Sauveur Procida, dont le parcours personnel se confond avec celui d’une entreprise qu’il a finie par racheter après y a voir été employé, « j’étais déjà là quand Promocash et Métro n’étaient pas encore sur Nîmes ». Tout un symbole. Car si l’activité de La Fromagère Nîmoise est comparable à celle de ces deux mastodontes de la distribution aux professionnels, leurs approches du métier sont radicalement différentes : « nous, on livre ! Et puis on fait payer à 30 jours fin de mois. Eux, ne font pas ce genre de choses. Côté prix, on essaie de se placer au maximum, tout en ayant certains produits que les autres ne font pas ». Un mot pour résumer cette forme de commerce : le service, comme le confirme Sauveur Procida : « C’est important le service. Si on nous appelle à 11 h pour une urgence, on livre à 11 h 30 !». Loin du complexe d’infériorité, il cultive sa différence en revendiquant son avantage concurrentiel, la capacité à « dépanner » ses clients.
Dans l’équipe de cinq personnes, la plupart travaillent ici depuis dix ou quinze ans. Formés sur place à la culture maison. Comme l’a été cet employé autodidacte, devenu patron : « j’ai côtoyé des personnes âgées qui m’ont appris. Et je veux le transmettre à mon tour ». En apprentissage ou en stage, les jeunes qui passent par La Fromagère repartent avec des valeurs, « le goût de travailler, tout d’abord, car il y a beaucoup de personnes aujourd’hui à qui le travail fait peur. Ensuite, il faut leur apprendre tout ce que l’on connaît. J’ai 63 ans, et je dois transmettre aux jeunes ce que je sais ». Un management « à l’ancienne », que revendique cet entrepreneur qui place la valeur humaine avant les autres, en affirmant : « il n’y a pas d’actionnaire au-dessus de moi. Je n’ai de compte à rendre à personne, c’est moi qui décide. Et je sais qu’en payant les employés, on a tout à y gagner. » n u CONTACT LA FROMAGÈRE NÎMOISE MARCHÉ GARE 3214, route de Montpellier - 30900 Nîmes T. 04 66 84 23 15
cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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( pomona )
Bouger pour ne pas avoir froid
Retrouvez l’interview de Fabienne Richelme sur les sites Internet : www.nimes.cci.fr et/ou http://formationemploi.nimes.cci.fr
Confrontée aux difficultés de recrutement d’une activité qui conjugue des conditions de travail parfois extrêmes (en chambre froide) et des horaires rythmés par le service aux clients, Pomona s’appuie pour partie sur la plateforme formation/emploi de la CCI dans cette quête du « bon candidat à la bonne place ».
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eader sur son marché, le Groupe Pomona est spécialisé dans la vente et la livraison de produits agroalimentaires pour les professionnels de la restauration hors domicile. Avec un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros et près de 9 000 collaborateurs répartis sur 150 sites, cette entreprise créée en 1912 est organisée en réseaux spécialisés par gamme de produits : fruits, légumes et produits de la mer frais, produits d’épicerie et d’hygiène, fournitures pour boulangers et pâtissiers, et Pomona Passion Froid, qui distribue les produis surgelés, laitiers et frais. C’est à cette dernière activité qu’est dédiée la plateforme nîmoise du groupe, qui emploie 165 salariés. Deux principales fonctions y sont assurées : la logistique, depuis les
Des formations sont ensuite dispensées en interne pour développer les compétences spécifiques aux métiers. ’’ approvisionnements jusqu’à la livraison, en passant par la préparation des commandes et le commercial, qu’il soit sédentaire, pour la prise de commande par téléphone ou itinérant. Bien que connaissant l’entreprise depuis son intégration en 2001 en tant que responsable qualité, Fabienne Richelme découvre en prenant ses nouvelles fonctions de responsable des ressources humaines toute la complexité du recrutement dans un métier qui ne suscite a priori que peu de vocations. C’est en partie pour cela qu’a été créé, voilà moins d’un an, le poste de responsable des ressources humaines. « Ce que nous recherchons, explique le jeune femme, ce sont des collaborateurs motivés, autonomes, aimant le travail en équipe et prêts à accepter les contraintes liées à notre activité : le froid, la manutention et les horaires ». Ponctuellement, la mobilité fait partie des options à disposition des salariés qui en font la demande : les évolutions transversales et les promotions sont encouragées en interne pour les salariés qui souhaitent changer de métier ou évoluer et lorsque ces évolutions sont compatibles avec l’organisation de l’entreprise. Des formations sont ensuite dispensées en interne pour développer les compétences spécifiques aux métiers de l’entreprise chez les nouveaux collaborateurs et chez ceux qui souhaitent évoluer. Afin de conserver sa position de leader, Pomona a fait du recrutement l’un des enjeux déterminants de sa stratégie de croissance. n u CONTACT POMONA PASSION FROID T. 04 66 84 93 81
Pour trouver les bons candidats au recrutement, il faut élargir le réseau et les sources d’information, déclare Fabienne Richelme, responsable des ressources humaines. « Nous diffusons nos annonces auprès des institutionnels et de nos partenaires comme la Plateforme formation/emploi de la CCI avec qui nous collaborons régulièrement. Dans le cadre de notre politique RH, nous souhaitons développer ce partenariat afin d’avoir une optimisation de notre sourcing et une réactivité de recrutement optimale ». u CONTACT : http://formationemploi.nimes.cci.fr - T. 04 66 879 936 cciénergies ( DÉCEMBRE 2009 )
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( FICHE PRATIQUE )
Nouvelle loi relative à l’orientation et à la formation professionnelle Définitivement adoptée par le Sénat le 14 octobre dernier, la loi relative à l’orientation et à la formation professionnelle reprend l’essentiel des dispositions de l’accord national interprofessionnel signé le 6 janvier dernier. On y retrouve donc les mesures phares telles que la portabilité du DIF, le bilan d’étape professionnel ou le passeport formation. Il faudra néanmoins, pour son entrée en vigueur, attendre sa publication au JO, qui pourrait être retardée par un recours déposé devant le Conseil constitutionnel le 20 octobre dernier, s’opposant au transfert des 900 conseillers d’orientation de l’Afpa vers Pôle emploi.
Portabilité du DIF Désormais, le bénéfice des heures acquises par un salarié au titre du Droit individuel à la formation, pourra être utilisé pour financer une action de formation, de validation des acquis de l’expérience ou de bilan de compétences, pendant et après le préavis de fin de contrat. Et ce, que ce contrat soit suivi d’une période de chômage ou chez un nouvel employeur. Seule exception, une rupture du contrat de travail pour faute lourde.
Bilan d’étape professionnel Dès deux années d’ancienneté au sein d’une entreprise, un bilan d’étape devra être accordé à tout salarié qui le souhaite. Ce bilan basé sur un diagnostic réalisé conjointement par le salarié et le chef d’entreprise, devra permettre d’évaluer les compétences professionnelles et de déterminer les besoins en formation. Les salariés devront être informés de cette possibilité dès leur embauche.
L’entretien professionnel dès 45 ans Pour les entreprises de plus de 50 salariés, l’employeur devra organiser pour les salariés qui atteignent l’âge de 45 ans, un entretien afin de les informer sur leurs droits en matière de bilan d’étape, de bilan de compétences, ou de période de professionnalisation.
Le nouveau plan de formation La nouvelle version du plan de formation ramène à deux les catégories d’action qui peuvent y entrer : le premier cas concerne les adaptations au poste de travail, liées à l’évolution du métier ou visant au maintien de l’emploi. Ces actions seront réalisées dans le temps de travail et rémunérées au taux normal. Le second cas de figure concerne les actions de développement des compétences, qui pourront être réalisées hors temps de travail, dans la limite de 80 heures par an et par salarié.
Contrat de professionnalisation élargi Le principe du contrat de professionnalisation s’ouvre désormais aux publics en difficulté, que sont : les bénéficiaires du RSA, de l’allocation de solidarité spécifique et de l’allocation adulte handicapé, les titulaires d’un contrat unique d’insertion, ainsi que les personnes qui ne seraient titulaires ni d’un Baccalauréat général, ni d’un diplôme de l’enseignement technologique ou professionnel. Pour ceux-là, la durée du contrat de professionnalisation pourra être portée à 24 mois.
u CONTACTS Pascale BARGETON - T. 04 66 879 614 - E. pascale-bargeton@nimes.cci.fr