Innov'up Le Mag - Hors Série

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HORS SÉRIE Les partenaires de l’innovation G

La grande interview Stéphane Marcel, Créalia

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Entreprise et partenaire : un duo de choc

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Rentrer au capital d’une entreprise innovante

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Accompagner à la ville accompagner à la campagne

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Un politique rencontre un dirigeant

Stéphane Marcel Créalia


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Vous avez entre les mains un numéro spécial du magazine d’Innov’up. En effet il n’est pas consacré exclusivement aux créateurs et aux dirigeants d’entreprise innovante accompagnés mais également aux acteurs du développement économique avec lesquels nous travaillons presque au quotidien pour remplir notre mission. Le magazine n’a pas changé d’objet. Mettre en valeur l’entrepreneuriat, la création d’entreprise, la créativité, l’innovation… reste son credo. Mais Innov’up ne pourrait pas remplir sa mission sans ses partenaires. Ceux-ci sont nombreux : Chambres de Commerce et d’Industrie, Collectivités territoriales tels que le Conseil Régional, les Conseils généraux, les Communautés d’agglomération, les communes, Chambres des Métiers, services de l’Etat, organismes d’enseignement et de recherche, financeurs… Impossible ici de tous les citer mais chacun joue un rôle déterminant pour le développement économique. Certains d’entre eux participent avec nous à l’accompagnement des porteurs de projet et des entreprises innovantes et travaillent donc avec Innov’up quasiment au quotidien : Transferts LR, Languedoc Roussillon Incubation, Alès Myriapolis, Créalia, Gard Initiative, Soridec, Oséo Innovation, le Bic de Montpellier, Melies, Polen, Synersud, Jessica, Gard Initiative, Sud Angels… Leurs missions et actions sont marquées par la complémentarité. Complémentarité dans l’espace, car si des organismes interviennent à l’échelon régional d’autres exercent leur mission sur des territoires plus resserrés. Complémentarité dans le temps, car tous n’interviennent pas au même moment lors du processus de création puis de développement d’entreprise. Complémentarité dans l’action, enfin, car tous ne nous proposent pas le même accompagnement. Certains se focalisent sur la technologie, d’autre sur le financement, d’autre encore sur l’établissement du plan d’affaires… Chaque parcours de création est unique. La personnalité du porteur, le type de produit ou service qui sera commercialisé, le secteur visé, les moyens à sa disposition et même, l’évolution de la conjoncture… tous ces éléments varient d’un projet à l’autre. Cette grande « variabilité » explique la richesse de l’écosystème « développement économique ». Il a bien fallu apporter une réponse à la variété des besoins émis par chaque porteur de projet. Au fil des interviews et des témoignages nous avons souhaité donner la parole à quelques partenaires, parmi ceux que nous sollicitons le plus souvent pour mettre en valeur cette complémentarité. Au-delà, nous avons voulu montrer que ces structures, très peu connues du grand public, ne sont pas… que des institutions. Elles sont animées par des femmes et des hommes avec chacun leur grille de lecture du réel, leur sensibilité, leur caractère mais qui partagent tous une même passion pour la création d’entreprise et le développement économique. L’équipe Innov’up Frédéric Améglio, Joana Bartolomeu, Sandrine Brouhez, Christine Cerruti, Antoine Houssin, Pascale L’Héritier, Carole Marchand-Pascal, Vân-Ly Phan, Alix Reinhalter, Julie-Marie Rocher, Alain Roux, Cédric Testanière, Jean Turries.


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grande interview Stéphane Marcel, président de Créalia Stéphane Marcel, créateur et dirigeant de l’entreprise Neotic, assure depuis deux ans la présidence du fonds d’amorçage Créalia. Entretien avec un homme qui souhaite aider les entreprises régionales comme il a pu être aidé au début de son parcours… même si c’était alors par d’autres moyens !

Quel rôle joue Créalia en région ? Un rôle fondamental ! Créalia est un fond d’amorçage qui prête sur l’honneur aux entreprises innovantes. C’est là sa grande particularité : contrairement aux investisseurs, Créalia ne rentre pas au capital de la société. Celle-ci continue à rester maître du jeu. Nous permettons donc au créateur d’augmenter ses fonds propres pour aborder plus sereinement la suite. Depuis le début de l’aventure Créalia, nous avons financé 63 projets dont 19 en 2009, soit entre 15 et vingt par an. Une soixantaine de projets soutenus, mais près de 120 prêts accordés. La différence s’explique par le fait que nous prêtons au porteur de projet. S’ils sont plusieurs sur un même projet, ils peuvent obtenir plusieurs prêts. D’où viennent les fonds que Créalia prête ensuite aux entreprises ? Créalia reçoit des fonds de quatre sources: l’Europe, la Caisse des dépôts, la Région Languedoc Roussillon et des fonds privés. 1 euro de fond privé souscrit permet de dégager 4 euros de fonds public soit 5 euros de fonds à prêter aux chefs d’entreprise, ce qui n’est pas négligeable, puisqu’encore une fois, il s’agit juste de prêter aux entreprises. Mais le privé (personnes ou entreprises) s’intéresse à nous pour être partenaire de l’innovation. Ou encore, parce qu’ils ont bénéficié un jour ou l’autre du système, et souhaitent à leur tour contribuer à l’économie régionale. Il y a tout de même un avantage: les sommes investies bénéficient d’un taux de défiscalisation de 60%. Quels sont les dossiers qui peuvent bénéficier de Créalia ? Il n’y a à la base qu’un seul critère: que le projet soit accompagné par une des pépinières du réseau Synersud et qu’il soit innovant. Le porteur de projet rencontre le responsable du fond Créalia qui instruit le dossier avant de le présenter au comité technique d’investissement Créalia où siègent des spécialistes du financement (banques, investisseurs etc.), et des experts (juriste, comptabilité, innovation, etc..). Nous tenons six comités techniques par an. Les pépinières de Synersud jouent un rôle fondamental dans l’apport des projets. Si on prend Innov’up, elle apporte plus de 20% de nos dossiers et nous sommes constamment en lien avec elle pour échanger sur les projets des créateurs suivis à Nîmes ou Alès. Le système est a priori efficace, puisque sur les 63 projets, nous n’avons eu que quatre problèmes majeurs de non-remboursement, et ces quatre dossiers remontent tous à la première année de fonctionnement de Créalia. La commissaire européenne Danita Hubner a même cité Créalia comme un dispositif exemplaire d’utilisation des fonds européens !

© Florent Gardin

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En tant que président, quels objectifs vous êtes-vous fixé pour les années qui viennent ? Une perspective très simple : Créalia 2 ! Car le dispositif actuel apporte seulement une partie de la réponse aux porteurs de projet innovants, quand ils démarrent leur aventure. Il faut aller plus loin et accompagner l’entreprise de sa création jusqu’au cap des trois ans. Nous avons pour cela répondu aux appels d’offre du nouveau fonds Jeremy, pour que l’Europe nous confie une partie des fonds à destination des entreprises. L’idée serait de trouver les fonds pour pouvoir augmenter le montant des prêts aux porteurs de projet, après la phase d’amorçage. Pouvoir proposer des prêts de 80 000 euros. Si nous y parvenons, nous accompagnerons alors non pas vingt, mais quarante projets par an. Cela permettra de continuer à aider ceux que nous suivons déjà, mais d’intégrer également de nouveaux projets. Pour cela, nous allons entre autre renforcer nos liens avec les universités et les écoles d’ingénieurs… Et puis, en 2010, nous allons communiquer davantage ! Créalia joue un rôle important : nous sommes les premiers à apporter des fonds aux entreprises, avant les business angels (Melies, Sud Angels) et avant la Soridec. Et les chefs d’entreprise qui reçoivent un prêt de Créalia le mettent en avant car c’est la preuve que leur dossier est solide. Nous voulons donc apparaître clairement comme un label de pérennité et d’innovation. Nous allons donc à notre tour mettre en avant nos souscripteurs et les entreprises que nous soutenons ! Comment parvenez-vous à concilier vos fonctions de chef d’entreprise avec cette présidence de Créalia ? Je suis président depuis presque trois ans, et c’est vrai que cela me prend du temps, disons au moins deux jours pleins par mois. Mais je ne suis pas tout seul : Créalia compte deux permanents et utilise les compétences de tout un réseau de personnes. J’ai accepté cette présidence car c’était un moyen de rendre ce que j’ai reçu. A mon époque, quand j’ai

lancé Neotic, il n’y avait pas Créalia et j’en aurai bien eu besoin ! Nous avons créé Neotic en mars 2001, juste avant l’éclatement de la bulle internet !!! Résultat : on a serré les coudes. A ce moment-là, notre force principale, c’était tout simplement d’être quatre associés créateurs. Le risque était donc partagé. Et en 2003, quand on a dû renforcer notre structure financière, nous avons dû lâcher une partie du capital. Alors, aujourd’hui qu’il existe une structure qui peut aider des porteurs de projet à passer de manière plus simple les premiers caps, je suis ravi d’apporter mon écot au système ! En clair, je participe à un système qui me semble particulièrement performant en région : le travail fait par Créalia et le réseau des pépinières Synersud représente un véritable atout pour la région, un vecteur d’attractivité pour les porteurs de projet. S’ils hésitent à s’implanter dans l’une ou l’autre région, c’est ce système qui peut faire pencher la balance côté languedocien !

L’intervention de Créalia Le fonds peut apporter une aide d’un montant maximum de 38 000 euros, avec un remboursement étalé sur 36 mois (avec douze mois de différé). 15 et 20 projets soutenus par an. Condition de départ : que le projet soit soutenu par une des pépinières du réseau Synersud en région. Le dossier est ensuite soumis à un comité technique.

Plus d’infos : www.crealia.org


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entreprise et partenaire : un duo de choc La principale qualité du créateur d’entreprise réside dans sa capacité à s’entourer des compétences et des moyens qui lui permettront de concrétiser son idée et de créer son entreprise. Lorsqu’il se lance le futur dirigeant peut avoir des diffultés à identifier les organismes qui peuvent lui apporter une aide compte tenu de son projet et de son niveau d’avancement. C’est là que les structures d’accompagnement comme Innov’up peuvent jouer un rôle déterminant en l’orientant vers les compétences dont il a le plus besoin et en mettant en place un « accompagnant en partenariat ». Coup de projecteurs sur ces co-accompagnement.

© Florent Gardin

Advicenne et LRI Luc-André Granier a décidé, après 25 ans d’expérience dans l’industrie pharmaceutique, de fonder son entreprise, Advicenne Pharma. LRI a accompagné ce porteur de projet atypique.

Géraldine Karbouch, qui dirige l’incubateur régional, l’admet volontiers : « Dans le secteur des biotechnologies, Luc-André Granier est vraiment une exception. Tous les autres projets sont portés par des membres d’un laboratoire de recherche publique. C’est le seul projet qu’on a suivi qui nous ait été apporté de l’extérieur ». L’explication est simple : dans ce secteur plus que dans d’autres, il faut être adossé à un laboratoire pour mener le moindre travail de recherche, qui nécessite trop de temps et d’équipement pour être mené isolément. Mais le Dr Granier avait un parcours hors du commun, médecin, docteur en biologie cellulaire et en biochimie, il a eu pendant 25 ans une expérience en management de projets de développement cliniques, pour de grands laboratoires, notamment Eli Lilly puis au sein du nîmois Synt:em. En 2005, suite au rachat de l’entreprise et au licenciement du personnel, le Dr Granier décide de franchir le pas et fonde avec une collègue de Synt:em, Caroline Roussel, ingénieur en Biologie Industrielle et Auditeur Qualité de l’Industrie Pharmaceutique, l’entreprise Advicenne. Une entreprise qui se spécialise sur la conception et la formulation de produits destinés aux enfants, notamment pour les maladies orphelines. « C’est un secteur assez peu couvert, et compliqué : il faut des galéniques spécifiques différentes des médicaments adultes » ; précise le Dr Granier, autrement dit travailler la forme sous laquelle le médicament est présenté. Advicenne travaille sur deux champs thérapeutiques différents, les maladies du système nerveux central et les maladies rénales et métaboliques. Dans les maladies infantiles, il est par exemple important d’avoir une forme sans goût et adaptée aux différents

Luc-André Granier, dirigeant d’Advicenne et Géraldine Karbouch, directrice de LRI.

« Six ans pour mettre sur le marché, un premier médicament » âges de l’enfance car souvent dans ces maladies il y a de multiples comédications. L’une des solutions consiste par exemple à concevoir des micro-granules qui peuvent être avalés sans même que l’enfant s’en rende compte, mélangé à un jus de fruit. Les deux responsables d’Advicenne espèrent avoir leur premier produit sur le marché courant 2011, soit six ans après le démarrage du projet. Pour démarrer, les deux fondateurs ont d’abord bénéficié d’une incubation dans LRI, incubation qui a permis de bénéficier d’une aide financière, de la collaboration avec un laboratoire public (IGF en particulier) et d’un hébergement par Innov’up à Nîmes.

Il a fallu ensuite lever des fonds, et c’est là que le profil des créateurs joue évidemment un rôle important. Luc-André Granier et Caroline Roussel ont ainsi levé plus de 800 000 euros, auprès de personnes privées. Et les dirigeants préparent une deuxième levée de fonds, plus importante, pour les mois qui viennent. Pour inspirer ainsi confiance au secteur pharmaceutique, Luc-André Granier a également choisi une structuration juridique peu fréquente pour une start-up : Advicenne est d’ores et déjà organisée avec un directoire et un conseil de surveillance, celui-ci comprenant des personnes issues de l’industrie pharmaceutique qui accompagnent la société, valident ses programmes et suivent de près ses travaux. De quoi faire avancer les projets tout en donnant à l’extérieur le gage de confiance recherché par les financiers.

Plus d’infos : www.advicenne.com www.lr-incubation.com


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Phynat et Jessica France

Julien Martin est un ancien sportif de haut niveau, en natation et triathlon. Il a complété son cursus en obtenant un master en STAPS ingénierie de la performance. Avec un tel bagage, pratique et théorique, il a décidé de se lancer dans un projet ambitieux : la conception d’un boitier que le nageur porte sur lui et qui mesure et analyse ses performances. Un boîtier muni de capteurs, le tout étant suffisamment petit pour que le nageur l’intègre dans une brassière textile. Le projet Phynat séduit le jury d’Innov’up en 2008 et Julien Martin bénéficie depuis janvier 2009 d’un accompagnement de l’incubateur pour transformer son idée en réalisation concrète. Or, derrière son idée simple et séduisante se cachent de grandes difficultés techniques : la miniaturisation des capteurs, la transmission de données eau-air, nettement plus complexe que la transmission de données dans l’air. Bref, à chaque étape du projet, il fallait d’abord être sûr de la faisabilité.

© Florent Gardin

© Florent Gardin

Julien Martin conçoit un appareil électronique de mesure et d’analyse de la performance du nageur. L’association Jessica France l’accompagne dans les différentes étapes techniques de la conception. Explications.

Transmettre les données de l’eau à l’air C’est là qu’intervient l’association Jessica France. « Jessica France est une association qui porte le programme Cap’tronic, explique ainsi José Rebejac, conseiller technologique de l’association. Cap’tronic est là pour aider les PME à développer des produits intégrant de l’électronique ». Exactement ce dont a besoin Julien Martin. José Rebejac après avoir analysé le besoin, a donc cherché un partenaire qui pourrait aider Julien Martin à concevoir un système de communication qui permettra la transmission de données de l’eau vers l’air. Cela pouvait être un laboratoire public, ce fut finalement un expert privé travaillant à Strasbourg. « Ce sujet demandait un travail de recherche/développement, explique le conseiller, car si vous regardez les techniques utilisées dans les activités sous-marines, c’était inexploitable : les puissances utilisées sont trop importantes et les appareils trop encombrants pour l’application visée. Il fallait partir sur autre chose ».

« Comment faire sauter les verrous technologiques, un à un »

Julien Martin, Phynat et José Rebejac, conseiller technologique de l’association Jessica France.

L’expert travaille sur le sujet à partir du mois d’août. Quatre mois plus tard, Julien Martin sait que ce premier verrou technologique est levé et qu’il existe une solution.

La fabrication du prototype Commence alors la deuxième étape : tester cette solution. Cap’tronic intervient alors une deuxième fois, en association avec Transferts LR, l’organisme chargé en région du transfert de technologie. En parallèle, José Rebejac et Julien Martin travaillent de concert sur le problème suivant. « Nous savons maintenant que la télémétrie (transfert des données) est faisable. Il faut maintenant faire sauter le deuxième verrou technique : la mesure de la vitesse instantanée par un accéléromètre léger, et non par des caméras ou des systèmes trop sophistiqués », explique le porteur du projet, qui reste confiant dans son aventure. Et là encore, Jessica France a épaulé le créateur, qui a pu bénéficier du soutien du laboratoire LGI2P (Laboratoire d’Informatique et d’Ingénierie de production de l’Ecole des Mines d’Alès). La deuxième étude de faisabilité est donc programmée dans deux mois.

Mais dès à présent, Julien Martin travaille sur le prototype global. Il a travaillé avec un designer de l’Ecole des Mines d’Alès sur le design d’une brassière intégrant le boîtier, et pour la fabrication du prototype, il a cette fois-ci pris contact avec une autre entreprise connue d’Innov’up, la société SYT Technologies. Comme à chaque étape de ce parcours, Julien Martin voit encore quelques mois en avance : il espère créer sa société fin 2010 pour une commercialisation dans l’année qui suit. Le nageur essaie de toujours garder une longueur d’avance.

Plus d’infos www.phynat.com www.captronic.fr


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RoadCOM et Gard Initiative Avec Roadcom, Lionel Bro avait un projet a priori farfelu : habiller les camions pour en faire des supports publicitaires aussi beaux que des affiches. Gard Initiative y a cru et a soutenu le projet. Aujourd’hui, les premiers camions sillonnent les routes…

des prêts d’honneur à des porteurs de projet comme le nôtre ».

© Florent Gardin

Cinq projets présentés par Innov’up en 2009

Laure Lenzotti, directrice de Gard Initiative et Lionel Bro, Roadcom

Un jour, Lionel Bro, alors professeur de marketing à l’Institut Vatel, était au volant sur l’autoroute, en compagnie de son fils de deux ans. Son fils, pour passer le temps, regarde et signale tous les camions qu’ils croisaient ou doublaient. Lionel Bro s’est alors fait la remarque que le jeu serait encore plus amusant si ces camions étaient plus esthétiques, si les remorques se paraient de belles couleurs et de beaux motifs. Quelques années plus tard, en 2005, il intègre Innov’up pour travailler sur ce projet et crée RoadCOM en 2009, une société de marquage de véhicule qui bouscule un peu le paysage existant. « Pour y parvenir, explique le créateur, il a fallu quand même mettre au point un nouveau produit technologique : un support repositionnable adapté aux remorques des camions ». L’idée est simple, mais doit être rigoureusement conçue. Pour y parvenir, Lionel Bro décide donc de s’associer à un ingénieur de l’Ecole des Mines d’Alès, Julien Georges, passé par la section innovation de l’affichiste Decaux. La bâche doit être à la fois facile à poser et d’une sécurité à toute épreuve pour ne pas risquer de se décoller pendant que le camion roule. Au final, Lionel Bro propose un système qui demande un minimum d’équipement sur la caisse rigide du camion : une bande

polymère fait le tour du camion et c’est sur cette bande que viendra se poser la toile PVC assemblée à l’aide de picots en plastique. Le système a été validé par les centres techniques automobiles et ne présente donc aucun risque pour la sécurité sur les routes. Le temps de pose reste gérable pour l’entreprise de transport : deux heures pour fixer le cadre et la toile publicitaire initiale et 45 mn pour la dépose et pose d’un nouveau support, soit un temps deux fois moins long que les affichages par adhésifs. Le cadre est donc posé, restait à trouver les idées d’habillage des camions. « Avec cet outil, je pense pouvoir répondre à la fois aux attentes des professionnels du transport et des professionnels de la communication », précise Lionel Bro. Le porteur de projet travaille alors avec des designers locaux qui ont fait des maquettes de visuels, jouant sur la 3D : par un simple effet de dessin en perspective, la bâche donne l’impression que l’on voit ce qui est dans le camion !!! A ce stade de développement, Lionel Bro a alors besoin de renforcer ses assises financières. « Au départ, nous avions notre propre capital, puis un soutien d’une banque avec une garantie d’Oseo. Mais cela ne suffisait plus. Nous nous sommes alors tournés vers Gard Initiative, qui accorde

« Nous travaillons en partenariat avec les structures d’accueil et d’accompagnement des entreprises, » précise Laure Lenzotti, de Gard Initiative, une plate-forme France Initiative soutenue par l’Europe, la Caisse des Dépôts et Consignations, le Conseil Régional, le Conseil Général du Gard, les Communautés d’Agglomération de Nîmes Métropole et du Grand Alès en Cévennes, de nombreuses intercommunalités et les chambres consulaires du Gard. Et il y a six mois, Innov’up nous a signalé ce projet. Nous avons rencontré Lionel Bro, avec un chargé d’affaires d’Innov’up. Et nous sommes intervenus pour accorder un prêt d’honneur. « Notre intervention se fait toujours sur ce principe : un renforcement des fonds propres, en partenariat avec les banques ». En 2009, Gard Initiative est ainsi intervenu sur cinq projets Innov’up, sur la centaine qu’elle suit chaque année. A chaque fois, un comité d’agrément constitué exclusivement de chefs d’entreprise, d’experts comptables et de banquiers locaux des bassins d’emploi prend la décision d’intervenir ou non dans le dossier.

Depuis, le projet RoadCOM a fait bien du chemin. Le 25 janvier, un premier camion habillé par RoadCOM va circuler sur les routes du Sud, et attirer sans nul doute l’œil des passants. Parallèlement, depuis septembre 2009, le système est référencé par Renault Truck, le premier réseau de maintenance multimarque et c’est la seule solution de marquage proposée par les 229 centres du groupe sur le territoire français. Avec sa technique, facile à poser, ses coûts compétitifs par rapport aux autres systèmes de marquage, ses visuels sortant de l’ordinaire, RoadCOM a maintenant tous les atouts en main pour donner un peu de couleurs et de reliefs aux camions sur les routes de France. Les premiers contrats de cette régie publicitaire innovante sont attendus pour le début du printemps. Beau comme un camion pour le plus grand bonheur des transporteurs, des annonceurs et d’un petit garçon.

Plus d’infos : www.roadcom.eu www.initiative-entreprise-lr.com


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Phytocontrol et Oseo

© Florent Gardin

Phytocontrol traque les pesticides dans les produits alimentaires. Oseo l’a aidé à développer des techniques plus performantes et moins coûteuses que les concurrents. Histoire d’un challenge scientifique réussi.

Christophe Collet, chargé d’affaires Oseo et Mickaël Bresson, Eric Copodonno, fondateurs de Phytocontrol

En matière de pesticides, la France se distingue pour de très mauvaises raisons : elle est la première consommatrice de pesticides au niveau européen et quatrième au niveau mondial. Et ces pesticides, s’ils facilitent les récoltes, peuvent se retrouver dans les denrées alimentaires. Plus encore qu’ailleurs, il faut donc contrôler rigoureusement les produits pour connaître les taux de pesticides et comparer ces taux aux limites autorisées. Pour cela, il existe des méthodes éprouvées, des méthodes qui utilisent pour la plupart des solvants organiques et proposent généralement des tests différents en fonction des pesticides cherchés. A Nîmes, deux ingénieurs chimistes ; Mickaël Bresson et Eric Capodanno, ont réussi à mettre au point des méthodes qui bouleversent un peu le paysage.

Des investissements initiaux massifs La technique utilisée par Phytocontrol est plus simple, plus globale (le laboratoire peut rechercher 300 pesticides avec une analyse) et avec des coûts d’extraction optimisés : « Nous utilisons cinq à six fois moins de solvants que les méthodes traditionnelles, explique Mickaël Bresson et depuis la flambée des prix des produits pétroliers, cela fait une différence importante ». Résultat : l’entreprise est devenue en à peine trois ans leader sur le volume d’échantillons. Accrédité par le Cofrac, l’organisme chargé de l’accréditation des laboratoires, elle a pu séduire rapidement des clients importants. Phytocontrol travaille aussi bien pour des producteurs de salades que pour des transformateurs comme Conserves France ou Tomates Provence, pour la GMS,

ou encore pour Coca-Cola. En dehors du secteur agroalimentaire, la PME nîmoise a également convaincu L’Oréal qui lui confie des échantillons de cosmétiques et d’huiles essentielles. De quoi faire aujourd’hui travailler près d’une vingtaine de personnes, principalement à Nîmes, où sont faites toutes les analyses, mais également dans des agences à Toulouse et Paris.

« La rencontre entre de la matière grise qui innove et les besoins du marché »


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Pour en arriver là, les deux dirigeants de Phytocontrol ont d’abord dû convaincre de la pertinence de leur projet, qui demandait des investissements de départ importants : « les machines sur lesquelles nous faisons nos analyses représentent chacune un investissement minimum de 150 000 euros », poursuit Mickaël Bresson. Innov’up a aidé les porteurs de projets dès le départ, et Oseo les a accompagnés depuis 2007. « Ce qui est intéressant dans cette entreprise, explique Christophe Collet, qui suit le dossier pour Oseo, c’est la rencontre entre de la matière grise qui innove et les besoins du marché. Il y a aujourd’hui un vrai problème lié aux pesticides en France, il y a une sensibilisation du consommateur sur le sujet, et il y a le plan Ecophyto, qui oblige de toute façon le secteur agricole à réduire de 50% son utilisation de pesticides dans les dix ans à venir ! ». Aider l’entreprise à recruter A deux reprises, Oseo a donc aidé la société à recruter. En 2007, l’organisme a apporté son aide dans le cadre du FRI (Fonds Régional à l’Innovation), et en 2009, elle a obtenu pour l’entreprise une aide sur crédits européens FEDER.

L’appui des pôles de compétitivité Avec la diminution des pesticides d’autres problématiques vont apparaître : des mycotoxines émergentes pourraient fort bien se développer, comme on le voit déjà un peu apparaître dans le secteur bio. Le sujet préoccupe différents acteurs, et fait l’objet aujourd’hui d’un programme labellisé par trois pôles de compétitivité, les pôles PFIL (fruits et légumes) d’Avignon et les pôles Trimatec et Qalimed. Acteur principal de ce programme, le CEA de Marcoule qui a mis au point une nouvelle méthode de décontamination partielle des produits agroalimentaires ou cosmétiques qui permet de réduire la population bactérienne de ces liquides, tout en préservant l’intégralité des qualités de ces produits. Grand compte et PME « Notre rôle, à Oseo, n’est pas seulement financier, poursuit Christophe Collet. Nous essayons aussi de mettre en relation des entreprises. Et sur ce projet, nous avons mis en lien les acteurs. Aujourd’hui, Phytocontrol est intégré au projet ». Deux producteurs de jus de fruits et un équipementier vont créer un pilote industriel, et Phytocontrol

interviendra en aval pour vérifier que les jus de fruits produits ne comportent pas de molécules toxiques. « C’est tout l’intérêt de ces projets collaboratifs, poursuit Christophe Collet : faire travailler ensemble des grands comptes et des PME, du début du projet jusqu’aux éventuels brevets qui seront déposés ». La PME nîmoise est donc devenue une référence sur son secteur en à peine trois ans d’existence. Seule ombre au tableau, précise Mickaël Bresson, le développement international est freiné par des mesures à peine cachées de protectionnisme prises par les Britanniques et les Allemands : « Ils mettent en place leur propre système de certification, et voudraient l’imposer aux Français ! ». Une seule solution pour passer outre cet obstacle : harmoniser davantage les réglementations européennes. Là-dessus aussi, les dirigeants de Phytocontrol ont décidé de se faire entendre.

Plus d’infos : www.phytocontrol.com www.oseo.fr

Les missions élargies de Transferts LR L’association régionale chargée du transfert de technologie et de l’innovation entre dans sa cinquième année. L’occasion de faire le point sur cette structure située au cœur de tout ce qui touche à l’innovation en région.

Evaluer et enrichir les projets Anne Lichtenberger, directrice et Christophe Carniel, président Transferts LR

Pour accompagner les entreprises, Transferts LR se doit de connaître aussi bien l’univers technologique que le contexte économique. « C’est pour cela que le bureau de l’association est composé à part égale de représentants du monde de l’industrie et du monde de la recherche », explique sa directrice Anne Lichtenberger. Ce principe se retrouve également dans les organes qui émettent des avis techniques, les COSTI*. Transferts LR a mis en place cinq COSTI thématiques (TIC, environnement, agronomie, mécanique, santé), chaque COSTI regroupant une vingtaine de personnes, venant à parité des mondes de l’entreprise et de la Recherche. « La composition des COSTI leur permet non seulement d’évaluer © Florent Gardin

A l’origine il y a cinq ans, Transferts LR est une association qui s’occupe d’une mission très précise : l’accompagnement technologique des entreprises. Pour ce faire, elle possède des conseillers spécialisés par secteur d’activité chargés d’accompagner les entreprises dans le montage de leurs projets. L’un des apports les plus importants de Transferts LR est tout simplement de leur permettre d’identifier les ressources scientifiques, techniques et financières les mieux adaptées à leurs projets. En 2008, l’association a accompagné 650 projets « et la crise de 2009 n’a pas eu d’impact sur l’activité, précise le président Christophe Carniel. On s’adresse à des entreprises qui innovent, qui sont donc dans une démarche d’anticipation. C’était finalement encore plus vrai en 2009 : certaines entreprises ont anticipé sur la sortie de crise en mettant l’accent sur l’innovation ».


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Transferts LR, association loi 1901, créée en 2005 à l’initiative de la Région, et de l’Etat.

« Les entreprises

330 adhérents. Cœur de métier : l’innovation technologique. Pour cela, l’association est organisée en cinq départements thématiques, comprenant 13 conseillers technologiques. Deux missions transversales : la veille et l’intelligence économique d’une part, l’accompagnement

ont anticipé

des entreprises vers le financement européen des projets de R&D d’autre part. Transferts LR s’appuie sur les institutions et les financeurs qui soutiennent son action : l’Europe, l’Etat, le Conseil Régional Languedoc-Roussillon, les conseils généraux et Oseo.

la sortie de crise en misant sur

De plus en plus de projets transversaux Aujourd’hui, Transferts LR accompagne également les démarches de veille et organise pour les entreprises des sessions de formation sur le sujet. Et depuis 2008, l’association a rejoint le réseau européen Entreprise Europe Network, permettant ainsi aux entreprises régionales d’élargir leur horizon pour trouver de nouvelles aides ou de nouveaux partenaires.

Le regroupement de tous les conseillers technologiques au sein d’une même structure a également permis de mieux traiter les projets transversaux. « Nous avons de plus en plus de projets qui font appel à une double compétence, poursuit Christophe Carniel ; ce sont des projets qui concernent à la fois les TIC et la santé, ou l’agronomie et la mécanique, par exemple. L’organisation de Transferts LR permet de traiter l’ensemble des composantes de ce type de dossier ». Au plan régional, le rôle de Transferts LR est clairement le point de convergence naturel de tous les acteurs travaillant sur l’innovation. Ce rôle va encore être renforcé avec la toute nouvelle Stratégie à l’Innovation mise en place actuellement par le Conseil Régional. « Cette stratégie et le réseau qui en découle vont être pilotés par Transferts LR », explique Anne Lichtenberger. En devenant encore plus tête de pont de l’innovation en région, Transferts LR va être amenée à prendre en compte cette innovation dans un sens plus large : « L’accompagnement technologique restera

l’innovation » ce qu’il est, précise Anne Lichtenberger mais nous accompagnerons aussi des projets innovants sans qu’il y ait nécessairement de technologie nouvelle associée ». Deux exemples : sur les TIC, « nous avons de plus en plus de projets qui utilisent les TIC adaptées à des notions de service ou sur l’agroalimentaire : Montpellier SupAgro propose depuis un an les services d’un ingénieur qui apporter un appui technique aux projets de nouveaux produits. Dans ce cas, le rôle de Transferts LR est clairement de maîtriser toute cette nouvelle organisation pour envoyer les chefs de projet vers les bonnes personnes » poursuit Anne Lichtenberger. Le rôle central de Transferts LR sur les questions d’innovation permet d’élargir ces notions de manière souple et sans rupture. Et visiblement, le modèle a fait école, il y a cinq ans, le Languedoc-Roussillon était la première région à regrouper tous ses conseillers technologiques au sein d’une structure unique. Cinq ans après, d’autres régions ont procédé de même dont l’Ile de France l’année dernière.

*Conseil scientifique technique et industriel

Plus d’infos : www.transferts-lr.org

© Florent Gardin

les projets mais également de les enrichir », précise Anne Lichtenberger. « Si je dois caractériser l’évolution de Transferts LR au cours de ces cinq ans, analyse Christophe Carniel, je dirais que ces COSTI montrent ce que nous avons voulu faire : évoluer d’un monde purement technologique à un univers tourné aussi vers les préoccupations économiques des entreprises ». Cela se manifeste aussi à travers un élargissement des missions de l’association.


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Rentrer au capital d’une entreprise innovante : le bon équilibre à trouver « Aider le chef d’entreprise à prendre le temps de la réflexion »

Différentes structures ont pour mission d’abonder au capital des jeunes entreprises innovantes quand elles se lancent dans l’aventure de la création d’entreprise. Témoignages croisés des responsables de la Soridec, de Meliès © Florent Gardin

et de Sud Angels.

Bertrand Religieux, directeur de Soridec, Bernard Olivier, président de Meliès, Françoise Nicoulet, présidente de Sud Angels

Qu’attendez-vous d’un porteur de projet qui s’adresse à vous ? Bertrand Religieux, Soridec : On attend qu’il

nous présente un projet bien équilibré. A ce stade, on ne peut pas s’appuyer sur un historique. Donc on attend surtout une adéquation du projet présenté et de l’équipe qui le porte. Pour être encore plus explicite, nous aimons bien les équipes pluridisciplinaires, les équipes qui intègrent, en plus des ingénieurs ou des profils scientifiques à la base du projet, des business développeurs et des commerciaux. Quand ce n’est pas le cas, trop souvent, les projets vont jusqu’au bout de leur développement technologique, mais une fois développé, le produit a du mal à se vendre. Après le premier contact, nous demandons évidemment des business plan et des prévisionnels crédibles, autrement dit un chiffre d’affaires en lien avec un développement commercial précis. C’est là que les structures d’accompagnement comme Innov’up ou le BIC de Montpellier jouent

pleinement leur rôle. Il est clair qu’on voit une vraie différence de présentation entre les dossiers accompagnés par les pépinières et les autres. Françoise Nicoulet, Sud Angels : Nous lui demandons de nous prouver qu’il a la capacité à anticiper les attentes de son marché. Par ailleurs, nous savons qu’il a les compétences techniques ou scientifiques, mais cela ne suffit pas : il faut savoir s’entourer, la notion d’équipe est importante. Ces créateurs sont extrêmement bien « formatés » par les incubateurs et pépinières régionales que ce soient LRI, le BIC de Montpellier ou Innov’up. Il doit également avoir les qualités de business développeur et prévoir les différentes étapes de la vie d’une entreprise. Bernard Olivier, Meliès : à ce stade (la créa-

tion ou la post-création d’entreprise), nous demandons tout simplement au porteur de projet de nous prouver les compétences de son

équipe et de son environnement. Je parle plus des compétences des hommes que de la pertinence du projet lui-même. Meliès est une association loi 1901 qui réunit des hommes et des femmes qui veulent s’impliquer dans l’économie régionale : il y a un côté « coup de cœur » très important qui explique que nous intervenons aussi bien sur des projets très technologiques que sur des projets qui ont d’autres dimensions. Comment définiriez-vous votre mission ? Bertrand Religieux, Soridec :

La Soridec a une double casquette, nous sommes à la fois une structure institutionnelle qui a pour but de soutenir, entre autre, l’innovation en région, et une société d’investissement qui se doit d’investir dans des dossiers rentables. Or, ce marché de la création est passionnant mais compliqué : les entreprises sont souvent créées par des équipes jeunes, qui manquent d’expérience. C’est le marché le plus


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risqué sur le plan financier et pour nous, le plus chronophage ! Nous consacrons beaucoup de temps aux porteurs de projet : en début de parcours, cela peut être un rendez-vous par semaine. Ensuite, il y a des réunions régulières. Comme souvent l’entreprise est suivie par plusieurs investisseurs, nous essayons de faire cela intelligemment pour que les réunions soient communes à tous. Françoise Nicoulet, Sud Angels : Nous les

accompagnons bénévolement dans les premières phases de développement. C’est ce qui caractérise les business angels. Nous entrons pleinement dans ce cadre, puisque nous avons été labellisés par France Angels dès notre création. Nous investissons dans l’entreprise, tout en lui apportant une aide managériale. Pour cela, Sud Angels possède les compétences qui peuvent intéresser les porteurs de projet. Nous avons en notre sein des chefs d’entreprise actifs, des chefs d’entreprises retraités ou qui ont vendus et qui, dans les deux cas, disposent de plus de temps, des avocats, des experts comptables et des professions libérales. Et puis, évidemment, nous apportons une aide financière, ce qui n’est pas négligeable, à un moment crucial pour les porteurs de projet, un moment où ils ont du mal à convaincre la plupart des banquiers. Bernard Olivier, Meliès : Nous souhaitons le

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préparer, l’accompagner, lui montrer l’importance qu’il y a à structurer les choses au plan administratif ou financier. C’est pour cela que

l’on insiste sur les reporting : les réunions trimestrielles avec le chef d’entreprise sont des réunions où il prend le temps de la réflexion. Si on insiste sur ces reporting, d’une certaine manière, c’est plus pour le chef d’entreprise que pour nous : pour qu’il mette en place les outils nécessaires à un bon management dans son entreprise. Pour accompagner le porteur de projet, Meliès désigne systématiquement un représentant dans l’entreprise, si possible quelqu’un qui puisse lui apporter de l’expérience, et lui ouvrir un carnet d’adresses. J’ai deux exemples en tête dans le Gard, où le rapport entre le représentant Meliès et le chef d’entreprise a été particulièrement dynamisant pour le projet : Benjamin Talon, créateur et dirigeant de Soben à Alès (amortisseurs) est accompagné par Francis Ramadier, qui dirige GT2i, une entreprise de vente de matériels pour l’automobile. Il a pu lui ouvrir son carnet d’adresses pour accélérer le développement commercial de Soben. Mêmes résultats entre Mehmet Ylmaz de SYT Technologies et le consultant en stratégie Jean-Guy Zeline. Selon vous, quel est le bon pourcentage du capital qu’une jeune entreprise peut céder à un capital-risqueur ? Bertrand Religieux, Soridec :

C’est toute la question ! Il faut laisser un capital suffisant à l’équipe dirigeante pour qu’elle reste motivée et pour qu’elle ne soit pas obligée de diluer son capital dès le second tour de table. C’est tout ce que l’on peut dire de général.

Après, chaque dossier est particulier et nécessite une approche adaptée. Disons que les investisseurs peuvent prendre de 15 % à 40 % du capital lors d’un premier tour de table. Cette grande fluctuation s’explique aussi par la difficulté qu’il y a à valoriser une société qui a encore devant elle parfois plus de deux ans de R/D avant de vendre ! Ce n’est pas simple. Françoise Nicoulet, Sud Angels : Une chose est

sûre, le business angel ne doit pas être majoritaire. C’est un équilibre à trouver : on ne veut pas être aux manettes, tout en ayant tout de même voix au chapitre ! Avec des tickets de l’ordre de 50 000 euros à 300 000 euros, nous prenons généralement entre 10 et 20% du capital. Bernard Olivier, Meliès : Nous nous sommes fixés une règle : nous n’intervenons pas à moins de 5% du capital. Disons qu’avec des tickets d’entrée de 40 à 50 000 euros, Meliès est entre 5 et 20% du capital des entreprises qu’elle suit. Mais il faut préciser que dans sept dossiers sur dix, les actionnaires de Meliès sont suffisamment convaincus par le dossier pour intervenir en plus à titre personnel !

Plus d’infos : www.melies.fr www.soridec.fr www.sud-angels.fr

Le parisien Advancia à l’écoute des porteurs de projets d’Innov’up Pour la première fois en 2009, Innov’up a fait appel au Business Angel Tour de l’incubateur de la CCI de Paris. Une rencontre fructueuse. La CCI de Paris possède parmi les services qu’elle propose à ses ressortissants une école spécialisée en entrepreneuriat, Advancia. Et cette école essaie notamment de fournir aux porteurs de projet des méthodes d’entraînement au métier de chef d’entreprise. « Il s’agit d’apprendre aux chefs d’entreprise à être plus efficaces, explique Joël Saingré, directeur de l’incubateur d’Advancia. Cela passe par un travail sur la stratégie de l’entreprise, mais également sur la maîtrise des outils de communication : être à l’aise à l’oral, dans les exercices de question/réponse ou devant un powerpoint, c’est devenu fondamental ». Plus le porteur de projet sera à l’aise, plus il sera convaincant face à ses interlocuteurs. Et cette aisance est particulièrement importante quand les interlocuteurs sont des business angels,

capables d’apporter des fonds dans le projet ! Joël Saingré a donc eu l’idée de terminer la formation par une présentation des projets devant les business angels. « Jusqu’ici, nous avions fait cet exercice pour des porteurs de projet parisiens. Pour la première fois en 2009, nous sommes venus le faire pour les porteurs de projet d’Innov’up ». Joël Saingré est donc venu à Nîmes en novembre dernier avec une équipe de six intervenants : un chef d’entreprise, un spécialiste des powerpoint, un spécialiste de la valorisation, un spécialiste des contrats d’investissements, et un sur les interventions orales. Et l’exercice s’est conclu de la même manière que pour les Parisiens : les porteurs de projet sont ensuite allés à Paris pour rencontrer les business angels parisiens.

L’équipe de six personnes a donc formé les porteurs de projet nîmois dans les locaux d’Innov’up à Nîmes. Et début décembre, les porteurs de projet sont allés tester l’efficacité de la méthode à Paris en présentant leur projet aux business angels parisiens. « Les business angels parisiens ont été séduits par les dossiers présentés », précise Joël Saingré. Un résultat qui valide cette opération et qui satisfait pleinement les deux parties. « J’ai vraiment été convaincu par l’exercice, précise encore Joël Saingré : j’ai découvert que les ingénieurs peuvent acquérir une posture de manager par la formation et l’expérience. Je dis cela par opposition à une idée reçue qui voudrait que pour réussir, une entreprise innovante doit allier un gestionnaire à un ingénieur. On ne résoud par la question du management en ajoutant des individus !». Avis aux porteurs de projet gardois, le Business Angel Tour parisien pourrait bien de nouveau faire étape à Nîmes courant 2010.

Plus d’infos : www.advancia.fr


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Accompagner

à la ville, accompagner à la c

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Sébastien Oziol dirige Lozère Développement. Patricia Reeb dirige le BIC de Montpellier. Un même métier, l’accompagnement des porteurs de projet innovant, mais deux contextes radicalement différents. Analyse.

Sébastien Oziol, Polen, Patricia Reeb, BIC Montpellier et Philippe Rajosepha, Synersud

Le Languedoc-Roussillon possède un réseau de pépinières qui couvre l’ensemble du territoire régional, et qui ont toutes la même mission : accompagner les porteurs de projet innovants, que ce soit à Mende, Limoux, Nîmes ou Montpellier. Mais il est clair que l’innovation à Montpellier, au plus près des laboratoires de recherche et des universités, a un autre sens que l’innovation à Mende, préfecture du département le plus rural de la région. Et pourtant, Patricia Reeb et Sébastien Oziol tiennent tous deux à l’affirmer : ils font le même métier. « Nous avons en commun une méthode, précise tout de suite Sébastien Oziol. Et finalement, nous avons aussi des moyens et des équipes qui peuvent se comparer, à condition bien sûr de rapporter ces moyens au prorata des dossiers suivis par chacune des structures ». Pour Patricia Reeb, les points communs entre

les deux structures viennent aussi des partenaires : « nous avons à l’échelle régionale en face de nous les mêmes soutiens institutionnels et financiers, que ce soit la Région LanguedocRoussillon, Oseo ou la Drire pour citer les principaux acteurs du financement de l’innovation ». On peut même aller plus loin en disant que Mende a choisi d’axer sa pépinière sur l’innovation en raison de la politique régionale, particulièrement active dans ce domaine. « La Lozère a créé Polen en 2004 autour de l’innovation, car nous avons vu qu’il y avait un environnement propice à l’innovation dans cette région, poursuit Sébastien Oziol. Nous voulions que le monde rural lui aussi profite de ce dynamisme ». Cette décision de spécialiser une pépinière en milieu rural reste une exception, car la plupart du temps, il est tout de même plus facile de rester généraliste dans les territoires les moins peuplés.

Montpellier ou Mende, toutes deux s’intègrent donc dans cette dynamique que la Région a su créer autour de l’innovation. Si, au quotidien, le travail est différent, les liens entre les pépinières sont réels, que ce soit à travers le réseau Synersud, ou par le biais d’actions spécifiques. C’est ainsi que Polen a fait récemment une conférence sur le e-learning, et qu’une société du Bic de Montpellier a pu participer par visioconférence. De la même manière, Polen entretient aujourd’hui des liens au quotidien avec Innov’up. Au moment de sa création, le CEEI de Nîmes s’est appuyé sur un partenariat avec Cap Alpha et il existe aujourd’hui un partenariat entre le BIC de Montpellier agglomération et Innov’up pour faire bénéficier aux créateurs de l’ensemble des dispositifs des structures. Pour Sébastien Oziol, la différence principale ne réside donc pas dans l’objectif poursuivi ou


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a campagne

les moyens alloués. Elle est davantage sur ce qu’il faut faire pour trouver des projets innovants. « En Lozère, nous déployons des moyens et un temps considérables à la prospection des projets car la Lozère n’est pas une destination spontanée pour les porteurs de projet innovant, et le bassin lozérien lui-même reste limité. Nos efforts visent donc à inverser cette tendance. Nous avons pour cela inventé différents outils, comme le concours Bee creative, ou encore le travail de veille économique que nous faisons pour trouver à nos porteurs de projet des partenaires dans les villes autour de Mende, que ce soit Nîmes, Montpellier, Lyon ou ClermontFerrand. Notre problématique, c’est donc d’intéresser des gens extérieurs au département. Ce qui, dans les faits, se traduit par un travail bien spécifique : on accompagne des porteurs de projet qui viennent une semaine par mois à Mende, et qui sont le reste du temps à Paris ou dans une autre grande ville. Le défi consiste à faire que leur temps de présence à Mende soit de plus en plus long ». C’est ainsi que, dernièrement, POLEN a réussi à convaincre le porteur d’un projet ayant trait aux ballons solaires de venir s’installer à la pépinière de Mende, alors que le projet avait été initié dans une autre ville. « Ce qui est déli-

cat, c’est la période d’accompagnement pendant laquelle la personne a un pied en Lozère, un pied ailleurs. Nous accompagnons par exemple actuellement un projet conjointement avec CAP DIGITAL, le pôle de compétitivité parisien dans le domaine des usages du très haut débit. Mais le projet est lozérien, car même s’il est parisien, le porteur de projet a fait naître son projet à Mende. ». A Montpellier, le travail est évidemment d’une autre nature, dans un contexte plus propice à l’innovation. « La force de Montpellier vient évidemment du potentiel de l’agglomération mais aussi de la proximité avec les laboratoires de recherche et les partenaires de la création d’entreprises innovantes, explique Patricia Reeb. Mais cela ne se fait pas tout seul pour autant ! Nous avons plus de la moitié de nos projets de création d’entreprises qui se développent en collaboration avec la Recherche. Mais c’est en grande partie dû au travail de l’accompagnement, aux liens forts avec LRI et la valorisation puisque cette collaboration n’était pas effective au moment de la naissance du projet d’entreprise ». Et pour y parvenir, le BIC de Montpellier doit aller bien au-delà du travail d’accompagnement en faisant un travail de fond de mise en réseau, d’émergence de filières, afin que ces

liens entre le monde de l’entreprise et le monde de la Recherche s’inscrivent dans la durée. Reste une différence majeure entre les deux structures, une différence qui tient tout simplement à leur âge respectif. Grâce au dynamisme visionnaire de son Président, le BIC de Montpellier Agglomération l’une des premières pépinières innovantes en France, bénéficie aujourd’hui d’une expérience de vingt-cinq ans en matière d’accompagnement de projets innovants. « Et c’est important car les créateurs d’entreprises fonctionnent beaucoup par la transmission d’expérience, ils sont sensibles à la valeur de l’exemple », analyse Patricia Reeb. La pépinière innovante de Mende entre dans sa sixième année. La différence est donc réelle sur le calendrier « mais dans les deux cas, concluent les deux responsables, l’ambition des élus reste la même : inscrire ce choix stratégique dans la durée », quelle que soit l’année de départ du projet.

Plus d’infos : www.lozere-developpement.com www.eco.montpellier-agglo.com

Réseau Synersud : l’innovation a une définition bien précise Synersud regroupe les 17 pépinières existant en Languedoc-Roussillon. Un réseau à la fois diversifié et cohérent.

Chaque territoire a à cœur de participer à l’émergence de projets économiques. Mais chacun a ses besoins et ses spécificités propres. Les pépinières qui maillent le territoire répondent à cette situation : une même ambition, mais des moyens et des cibles différentes. « Si l’on prend l’exemple de Montpellier, le porteur de projet est à proximité des écoles d’ingénieur, de cinq écoles de management, de nombreux laboratoires : il faut donc une structure de dimension internationale en phase avec les problématiques rencontrées dans le domaine de la recherche.. Sur d’autres territoires, la problématique sera différente, et il faudra mettre l’accent peut-être plus sur des projets innovants mais pas forcement technologique qui nécessiteront aussi un accompagnement de spécialistes, dans la durée, car il s’agit de coa-

cher des projets de création d’entreprises qui ont un cycle d’ante-création beaucoup plus complexe que dans l’entreprise classique. Et là encore, autant de modèles que de pépinières. A Alès Myriapolis, la dynamique est fortement induite par les Pôles Mécanique et Eco-Industries par exemple. A Rivesaltes, le CEEI Plein Sud se place significativement sur les énergies renouvelables, celle de Pézenas privilégie les métiers d’art, le site de Montpellier Sup Agro intervient par nature dans le domaine des sciences agronomiques et agro-alimentaires alors que la maison des entreprises Cœur d’Hérault de Saint André de Sangonis accueille et accompagne tout type de projet innovant» . Ce qui est sûr, c’est que toutes les pépinières du réseau Synersud répondent à quelques critères communs. « Nous avons une charte

Synersud. L’un des volets de cette charte comprend une définition de l’innovation : un projet est dit innovant quand il présente un avantage concurrentiel et durable », poursuit le directeur. C’est le socle commun du travail d’accompagnement assuré par les membres de Synersud La mise en réseau au travers de Synersud permet également de faire progresser le métier d’accompagnateur. « La dernière qui a intégré le réseau, Innovosud à Béziers est en parcours qualité, de même que celle de Lézignan ou celle de Carcassonne-Castelnaudary, précise encore Philippe Rajosepha. C’est tout l’intérêt du réseau : uniformiser la méthodologie, et développer les échanges de bonnes pratiques ». Soutenu par le Conseil Régional LanguedocRoussillon, Synersud s’emploie à développer le réseau dans le respect des différences et le partage des savoir-faire. Au final, l’objectif est bien de créer de la valeur ajoutée et des emplois en Languedoc-Roussillon.

Plus d’infos : www.synersud.com


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Un politique

rencontre

un dirigeant

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Max Roustan est député-maire d’Alès, président de la Communauté d’Agglomération du Grand Alès. Il répond aux questions de Christophe Cayrol, porteur de projet installé dans l’incubateur Innov’up de l’Ecole des Mines.

Max Roustan, Député Maire d’Alès et Christophe Cayrol, porteur de projet

Christophe Cayrol : J’ai beaucoup circulé avant de me poser à Alès, au sein de l’incubateur Innov’up de l’Ecole des Mines. D’après vous, quels sont les atouts qui peuvent amener un porteur de projet à venir s’installer dans votre ville ? Max Roustan : L’Ecole des Mines et son environnement représentent un élément essentiel pour le développement de notre ville. Le rôle de la collectivité est de l’aider quand elle en a besoin : dernièrement, nous avons fait des transferts de propriété pour lui permettre

de s’agrandir ; nous réalisons également un Science Parc, qui permettra d’accueillir les chefs d’entreprise qui sortent de l’Ecole. Quand nous sommes arrivés à la tête de la ville, il y a une vingtaine d’années, nous avons vu que l’Ecole faisait quatre à cinq dépôts de brevet par an, mais ceux-ci n’étaient pas exploités sur place. Aujourd’hui, nous faisons tout pour qu’Alès tire partie de cette richesse : on met en place l’hébergement, on a le système de financement par le biais du Fonds social européen. Ca bouge ! Aujourd’hui, nous hébergeons ainsi deux équipes d’ingénieurs,


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l’une qui travaille sur des motos électriques, l’autre sur des éoliennes de maison. Christophe Cayrol : Alès reste marqué par son passé industriel. Je me souviens de mes premiers séjours à Alès, dans les années 70. Sur les murs, on pouvait lire « souvenez-vous de nous ». Vous avez été élu pour relancer la dynamique après la période minière. Comment avez-vous procédé ? Max Roustan : La ville comprenait 28 000 mineurs, 4500 emplois sidérurgiques et 1500 emplois dans le textile. Tout cela a été balayé en quinze ans. Il a fallu tourner la page et trouver d’autres pistes. Mais cela n’a pas été simple, car les gens voulaient « résister ». C’est compréhensible, mais le résultat, c’est qu’on a laissé passer la manne financière qui est allée à d’autres. Depuis, on a quand même trouvé des solutions. La création du pôle mécanique, notamment, a été un élément moteur pour changer l’image de la ville. Christophe Cayrol : Avant, je travaillais à Cannes, puis à Versailles. Aujourd’hui, je suis à Alès. Mais c’est vrai quand même que la question de désenclavement de la ville n’est pas tout à fait réglée… Max Roustan : Cela avance. Les deux Agglomérations d’Alès et de Nîmes ont uni leurs forces pour gérer au mieux ce dossier. Elles se sont entendues pour restaurer la ligne du Grau du Roi à Bessèges, en créant cinq gares sur le parcours dont une à St Hilaire de Brethmas. Et on devrait augmenter le nombre de trains qui vont sillonner sur cette ligne. La deuxième solution pour désenclaver Alès, c’est bien sûr la route. On a donné un ultimatum à l’Etat pour qu’il finisse la mise à deux fois deux voies de Nîmes-Alès d’ici la fin de l’année. Sinon, on reprend le dossier, quitte à le faire moyennant une délégation de service public et un péage. Et sur le sujet du désenclavement, il ne faut pas oublier non plus les possibilités offertes par le haut débit. Sur le sujet, le pays Cévennes est pilote et a investi 6 millions d’euros pour couvrir la population de chacune des 117 communes à 90%. C’est en cours d’installation.

Christophe Cayrol : Que diriez-vous à un chef d’entreprise pour qu’il vienne s’implanter à Alès, même en période difficile ? Max Roustan : J’ai des arguments ! Mais avant tout, je tiens à préciser que le rôle du politique, ce n’est pas de créer des emplois. Son rôle, c’est de créer un environnement favorable aux entreprises. Et je pense qu’on a fait beaucoup pour cela à Alès. D’abord, on a changé l’image de la ville. Ensuite, on l’a dotée d’une vraie politique culturelle avec une scène nationale, une médiathèque, etc. Même chose pour le sport : la ville a maintenant un centre nautique, une patinoire, etc. En gros, vous ne pouvez plus vous ennuyer ici ! Ça, c’est pour l’environnement général. Et pour les acteurs économiques plus spécifiquement, on leur a permis d’arrêter leur parcours du combattant dans la jungle de l’administration. Maintenant, ils ont un guichet unique avec Myriapolis, qui leur permet d’accéder directement aux collectivités, à la CCI, à l’Ecole des Mines, aux services de l’Etat. C’est quand même plus simple !

Christophe Cayrol porte le projet EPIS, Equipement de Protection Individuel par Electrostimulation : Un dispositif de surveillance, spécifique au danger redouté, est relié à un électrostimulateur. En cas d’alarme, ce dernier provoque un mouvement instantané de retour en sécurité. Ce système, breveté en Europe et aux Etats Unis a de nombreuses applications, puisqu’il concerne tous les cas où la personne ne peut identifier le danger. L’application « pilote » concerne la protection contre les mines et autres pièges : La détection de métal sous le pied (98% des mines en contiennent), entraine une déviation du mouvement de la jambe : le piège est évité, l’utilisateur averti. Il est prévu de présenter aux spécialistes (militaires et civils) un modèle préindustriel fin 2010. L’incubateur Innov’up apporte également son soutien pour le développement des applications civiles (récompensées par le trophée Louis Lumière en 2004).

Contacts Christophe Cayrol : 04 66 78 55 76 ou christophe.cayrol@mines-ales.fr Mairie d’Alès : 04 66 56 11 00 ou www.ville-ales.fr

Alès Myriapolis, un outil pour développer le pays Cévennes L’agence de développement économique Alès Myriapolis est là pour aider à la fois les collectivités et les entreprises. Le président de la CCI d’Alès, Francis Cabanat, préside cette association loi 1901, pendant que le maire d’Alès, préside son conseil d’orientation et de surveillance. Alès Myriapolis aide les collectivités notamment dans la mise en place et le suivi des zones d’activités économiques, et pour tout ce qui touche aux services au public. Son rôle est également important vis-à-vis des entreprises. Elle participe au développement des filières qui ont été jugées prioritaires par le Schéma directeur du Pays Cévennes. Les écoactivités et les sports mécaniques sont maintenant des filières bien identifiées dans le bassin, pendant que trois autres sont encore émergentes : les produits du terroir, le tourisme et les services au public. Alès Myriapolis travaille en lien étroit avec Innov’up, et prend parfois le relais de l’accompagnement des porteurs de projet, à leur sortie de l’incubateur. D’ores et déjà, l’agence de développement va ainsi accompagner Vertéole (éoliennes à axe vertical) et Janus (produits de kinésithérapie).

Contact : 04 66 55 84 84 – contact@myriapolis.fr

Site École des Mines d’Alès G Parc scientifique Georges Besse 30035 Nîmes cedex 1 Tél. : 04 66 38 40 43 ou 04 66 38 40 89 G Fax : 04 66 04 73 24 E-mail : contact@innovup.com G Site Internet : www.innovup.com

Directeur de la publication : Alix Reinhalter, Innov’up Rédacteur en chef : Antoine Houssin, Innov’up Comité de rédaction : Catherine Camara, Vân-Ly Phan, Alix Reinhalter, Laurence Robert, Elisabeth Sansot Rédaction : Anne Devailly Coordination : Sandra Szarmach, CCI de Nîmes Maquette et graphisme : Atelier Baie Photographies : www.florentgardin.com Impression : Imprimerie Clément

Merci au restaurant La Réserve Rimbaud, la piscine Nemausa.


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INNOV’UP, créé par la CCI de Nîmes et l’École des Mines d’Alès, est une structure de formation, d’incubation, d’accompagnement à la création et au développement d’entreprises innovantes.

Vous souhaitez en savoir plus sur Innov’up ? Vous avez une idée, un projet et vous souhaitez en discuter ? Vous pouvez nous joindre au 04 66 38 40 43 ou 04 66 38 40 89 ou sur contact@innovup.com > www.innovup.com Pour recevoir le magazine, merci d’envoyer votre demande par mail sur contact@innovup.com

www.nimes.cci.fr

www.ema.fr

La CCI de Nîmes et l’École des Mines d’Alès remercient l’ensemble de leurs partenaires pour leur soutien.


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