Expression Active 54

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www.doubs.cci.fr

no54

LE MAGAZINE ÉCONOMIQUE DE LA CCI DU DOUBS

AU PAYS DES JOUETS EN BOIS PAGE 24

LES BONNES GRAINES DE BASTARD PAGE 28

juillet > sept. 2013 IMPLANTATION RÉUSSIE POUR LE BISTRO PAUL PAGE 29

DOUBS

TOURISME : DES LABELS GAGES DE QUALITÉ



PAR DOMINIQUE ROY PRÉSIDENT DE LA CCI DU DOUBS

P

sommaire

Énergie

our accompagner la campagne nationale de soutien aux entreprises, la CCI du Doubs a choisi de relayer dans les pages de son magazine quelques uns des messages délivrés. C’est avec conviction que je me joins donc à l’ensemble du réseau des Chambres pour remercier et encourager tous ceux qui, au quotidien, font vivre et progresser l’économie locale. Dans ce numéro d’été, nous avons choisi de mettre sous le projecteur le secteur du tourisme. Les nombreuses évolutions et réglementations, en cours ou à venir, sont pour les professionnels autant d’enjeux à anticiper et à prendre en compte. J’ai souhaité que ceux qui vont de l’avant soient mis en valeur et puissent témoigner de leur action et donner envie à d’autres de s’engager avec la même énergie. Toujours à l’écoute des entreprises du Doubs, la CCI a conforté son rôle d’animatrice du territoire. Les rendez-vous de l’Économie ont été relancés et le premier d’entre eux, en avril dernier, vous donne, page 17, l’occasion de lire le point de vue d’un économiste de renom sur la situation actuelle. Dans le même élan, je me réjouis du succès de notre événement le 3 juin à la Rodia de Besançon, dans la suite de l’assemblée générale. Près de 300 personnes s’étaient déplacées et ont pu partager un temps d’échange et de convivialité sur le thème de la réussite des entreprises. Au moment où la conjoncture économique est encore dégradée, il semble plus que jamais important de montrer que des initiatives émergent partout dans le monde économique et que les dirigeants ne baissent pas les bras. Je veux plus que jamais que la CCI du Doubs les accompagne dans leurs projets et en soit le relais.

page 04 conjoncture Frilosité et attentisme : une croissance atone page 06 made in Doubs… et alentours. page 9 le dossier Tourisme : des labels gages de qualité page 17 cci en actions page 24 échos de l'éco. Au pays des jouets en bois. Les bonnes graines de Bastard. Implantation réussie pour le Bistro Paul

page 33 info'pratique. page 34 vu/lu.

Journal de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs, 46 av. Villarceau, 25042 Besançon cedex, Tél. 03 81 25 25 25 Contact : expression.active@doubs.cci.fr - Directeur de la publication : Dominique Roy, président de la CCI du Doubs - Rédacteur en chef : Sylvie Dejour-Albahary - Chef de projet : Corinne Nevière - Ont collaboré à ce numéro : Pierre Accard, Monique Clémens, Hubert Demazure, NF2 (Agence de Presse), Blandine Sauter - Photographies : Laurent Cheviet, DER, Patrice Coppée - Maquette : Magazine - Mise en page : Cécile Blary, CCI du Doubs - Abonnement : 25 euros par an. Publicité : MCC, tél. 03 81 55 44 44. www.doubs.cci.fr Dépôt légal : 2e trimestre 2005. ISSN : 1637-9454. Imprimerie Simon. Photo couverture : Vue du lac de Malbuisson. © Photo laurent CHEVIET

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conjoncture éco Cette analyse est produite par le Département « études économiques et territoriales » de la CCI du Doubs au 16 juin 2013

Frilosité et attentisme : une croissance atone 1er semestre 2013

2e semestre 2013

Le Grand Besançon (CAGB+) : une

attractivité grandissante malgré la crise

• Industrie : la montée en gamme contribue à amortir la conjoncture Les secteurs du médical, de l’aéronautique, du luxe, de l’horlogerie, de la maroquinerie, de la bijouterie ou de l’agroalimentaire entretiennent une croissance pourvoyeuse d’emplois. La mutation industrielle du bassin économique, vers toujours plus de valeur ajoutée, se poursuit et attire.

1er semestre 2013

2e semestre 2013

•Commerce : un premier semestre décevant Lorsque climat des affaires et météo moroses se combinent, c’est toute la consommation qui s’en ressent. D’aucuns espèrent que la saison… démarrera avec les soldes. Les projets commerciaux avancent : en ville (Îlot Pasteur, 6 rue de la Madeleine) comme en périphérie (extensions et nouveaux entrants à Valentin et Châteaufarine, tandis qu’un avenir se redessine aux Marnières).

1er semestre 2013

2e semestre 2013

•Construction : la crise s’intensifie Tous les corps de métiers du bâtiment sont impactés et les défaillances se multiplient. La fin du chantier du tramway inquiète un secteur des travaux publics jusque là relativement épargné.

croissance

4

emploi

industrie agro-alimentaire

luxe

1er semestre 2013

2e semestre 2013

automobile

commerce

travaux publics

bâtiment

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L’agglomération de Montbéliard : vers une offre « premium » • Industrie : la nouvelle 308 à l’honneur Le premier semestre aura été très dur pour l’industrie automobile en Europe mais la mise en production de la nouvelle 308 à Sochaux est un événement majeur à même de relancer durablement l’activité du site et de ses nombreux sous-traitants. D’autant que la marque Peugeot est confortée dans son positionnement « premium » au sein du groupe PSA. À Mandeure, la fabrication du Metropolis, le scooter à trois roues de Peugeot, est une véritable nouveauté qui devrait séduire un public plus nombreux. Des projets industriels ambitieux et porteurs émergent hors automobile.

1 semestre 2013 er

2e semestre 2013

1er semestre 2013

• Commerce : de nombreux projets mais une conjoncture très morose A court terme, la conjoncture dans le commerce est difficile, sur fonds de crise de l’emploi, à l’échelle de l’Aire urbaine. Les projets de bus à haut niveau de services (BHNS) et de la zone des Grospierrons focalisent l’attention. Élément d’attractivité, le démarrage de la construction du parc aquatique CITEDO est attendu début 2014.

2e semestre 2013

Pays Horloger : 1 semestre 2013 er

2e semestre 2013

1er semestre 2013

• Industrie : l’aspiration de compétences pointues se poursuit A moyen terme, les perspectives de création et de renouvellement d’emplois dans le Canton de Neuchâtel, notamment dans l’horlogerie, perdurent. Une situation qui complique le maintien des compétences en zone française sur un territoire qui demeure très industrialisé. • Commerce : changement d’époque Le changement de dimension de l’offre commerciale est en marche. Le dynamisme de l’offre captera sans doute une clientèle suisse de proximité de façon plus importante.

2e semestre 2013

SUISSE ET ALLEMAGNE, Haut-Doubs : la question du droit d'option • Une industrie qui se nourrit de la diversité Diversité des savoir-faire, variété des débouchés, innovation. Agroalimentaire, filière automobile, petite mécanique… font mieux que résister à la crise et à l’évasion de compétences vers la Suisse. • Commerce : quelques nuages dans un ciel bleu La population frontalière a doublé en 10 ans. L’activité commerciale aussi. Le développement de l’offre est structurel et pérenne. À suivre : l’évolution du taux de change et, surtout, l’augmentation attendue des impôts des frontaliers, peuvent affecter durablement un pouvoir d’achat qui est pourtant le véritable moteur de la croissance de l’économie du bassin… • Tourisme : le projet nautique du lac Saint-Point sur les rails A n’en pas douter, il viendra renforcer l’attractivité d’une offre touristique globale dont le potentiel demeure important.

• L’économie allemande fonctionne et contribue à stabiliser celle de ses voisins. • Suisse : les effectifs dans l’horlogerie, avec près de 56 000 salariés, sont au plus haut depuis… 1975.

Ce qu’on peut retenir : stabilité… des indicateurs

Vous l’avez sans doute constaté : les indicateurs économiques du numéro précédent d’Expression Active n’ont pas changé. Ce maintien des estimations et des prévisions d’activité locales est avant tout le reflet d’une période d’attente, de stagnation, sorte d’hibernation économique. Le fruit d’une situation française de croissance atone mais aussi d’une économie de Suisse voisine toujours dynamisée par le secteur horloger. Le secteur du luxe nourrit de plus en plus d’emplois locaux et entretient la réputation d’excellence et de savoir-faire des territoires du Doubs. 0 5


... et alentours Pocket, le vélo électrique franc-comtois La place du vélo dans les villes françaises n’est pas aussi importante que chez nos voisins Suisses et Allemands, mais les Plans de déplacement urbain (PDU) s’efforcent de favoriser les mobilités douces ; c’est la fin du « tout voiture ». Un autre phénomène est en train d’accélérer l’avènement du vélo comme mode de déplacement quotidien : le perfectionnement de la solution électrique. Dans certaines villes la géographie joue contre le vélo. Or aujourd’hui, le vélo à assistance électrique permet aux moins sportifs d’avaler les côtes sans perdre le sourire. Le vélo a fait des progrès, à l’image du Pocket de la société jurassienne V’lec (Montrond), créée en 2011. Augustin Charlot a conçu un vélo ultra léger (9 kg) qui se plie en quelques secondes et peut être transporté dans son sac à dos. Intégrée dans le cadre, sa batterie Lithium-ion, de grande capacité, permet au Pocket de parcourir plus de 30 kilomètres en toute autonomie. Distribué en Europe, le Pocket est le fruit d’un partenariat franco-allemand. Il est pour l’heure assemblé en Asie mais l’objectif d’Augustin Charlot est d’étendre son réseau de co-traitants dans l’hexagone pour faire de son Pocket un vélo Made in France.

les yaourts bio de l'ENIL

sur www.vlec-cycles.com

n véhicule d'urgence u pour voies ferrées Métallier installé à Sancey-le-Grand, Dominique Rouhier est aussi sapeurpompier volontaire. C’est la réunion de ces deux compétences qui l’a amené à imaginer un véhicule d’intervention d’urgences sur voies ferrées où les secours sont particulièrement périlleux. « Ce véhicule, je l’avais en tête depuis un petit moment, mais tout s’est accéléré avec le chantier de la LGV Rhin-Rhône. Toute la difficulté, avec la SNCF et RFF, étant de pouvoir bénéficier d’une voie. J’ai pu faire des manœuvres vers Montbozon, c’était une belle opportunité. ». Le plateau motorisé d’intervention d’essai sur voies ferrées de Dominique Rouhier a nécessité six mois d’étude pour peaufiner le prototype d’un véhicule léger et sécurisé. « Il fallait aussi qu’il soit facile à monter et à transporter et qu’il ne prenne pas de place en caserne. » L’objet final est en aluminium, pèse 500 kg, se monte en trois minutes et peut être équipé de chenilles pour le ballast. Son développement a permis à son concepteur d’embaucher un salarié. Réseau Ferré de France fut son premier client. Les départements et antennes régionales de la SNCF sont aussi intéressés. tél. 03 81 50 32 11 6

L’ENIL de Poligny s’appelle ENIL BIO depuis sa création en 1889, soit un siècle avant que le terme « bio » se popularise. Par « BIO », il fallait entendre « sciences des biotechnologies ». La méprise est facile. Les produits laitiers qui sont fabriqués par l’École Nationale d’Industrie Laitière, dans son établissement de Mamirolle ou dans celui de Poligny, ne sont pas des produits bio. L’école, cependant, n’ignore ni le bio ni les problématiques du développement durable. Dans la gamme des produits issus de l’ENIL, on trouve donc du lait bio, du méton bio (fabriqués à Mamirolle), et des yaourts bio, natures, aromatisés et aux fruits (fabriqués à Poligny). Ces derniers sont élaborés à partir de lait bio, de fruits bio et de sucre bio. L’essentiel de cette production de yaourts bio (250 000 pots en 2012, sur un total de 1,6 millions), est destinée au marché de la restauration collective.

sur www.enil.fr E XPRESSION AC TIVE → NUMÉRO 54 | JUILLE T - AOÛ T - SEPT EMBRE 2013


l a Mortuacienne Cola de Rième C’est une Mortuacienne comme les autres, dans une bouteille de verre dotée d’un bouchon mécanique. Mais sa couleur brune et le rouge de l’étiquette ne laissent planer aucun doute. Après la limonade nature, au citron, à l’orange, au pamplemousse rose, à l’orange sanguine ou à la grenade, Rième a dégainé son sixième parfum : le cola. « Les clients nous le demandaient régulièrement », raconte Benoît Rième, l’arrière-petit-fils de Marcel-Alcide Rième, le fondateur, qui dirige aujourd’hui cette entreprise de 15 salariés ayant réalisé 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012. Mais à Morteau comme chez le géant américain Coca-Cola, silence radio pour la recette. « Il y a du sucre, de l’eau, de l’extrait de cola, et pour le reste… Nous avons toutefois voulu proposer un produit moins sucré que les autres. » La Mortuacienne Cola est en vente depuis mars en Franche-Comté et le démarrage est jugé plutôt bon par Benoît Rième, qui a consacré trois à quatre mois à sa conception. Ce produit fabriqué dans l’usine Rième de Besançon qui vient de s’agrandir est destiné en priorité au marché régional. Mais les ÉtatsUnis sont le premier client à l’export du limonadier mortuacien, alors qui sait… sur www.rieme-boissons.fr

Victor Hugo en chocolat Maître chocolatier, pâtissier-glacier à Besançon depuis 40 ans, titulaire de la charte Qualité délivrée en 2012 par la chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs, Jacques Belin a réalisé à la demande de la Ville de Besançon, suite à l'ouverture prochaine de la maison natale de l'auteur des Misérables une statue de Victor Hugo en… chocolat. A partir d'un moule de 15 cm de haut, élaboré par l'entreprise locale Microtop, le chocolatier a coulé un subtil mélange de chocolats noir, au lait et blond après 3 mois de mise au point. Le buste ressemble avec précision à son auguste modèle. Jacques Belin, avec le concours de son fidèle second Claude Pequignot, a conçu le premier moule en plâtre avant le moule en résine définitif. Le petit chef d'œuvre à la fois esthétique et gourmand est en vente dans les boutiques de Jacques Belin, le sera à la maison natale, et dans de nombreux musées français. En projet : une statuette de Louis Pasteur. Affaire à suivre !

la table tactile de Publipresse Les écrans n’ont pas fini de transformer nos vies. Toutes les fonctionnalités qui ont fait le succès des tablettes numériques sont désormais développées pour ce nouveau support de communication : la table tactile. À Morteau, Publipresse a mis au point une solution spécifique qui lui permet de proposer une table tactile accessible au plus grand nombre. Son interface autorise tous les effets qui ont séduit les utilisateurs de tablettes : du bout des doigts on tourne les pages, on glisse, on zoome, on lance des vidéos, on étale des photos. L’animation est fluide et l’écran haute définition restitue des images d’une étonnante vérité. Conviviale et interactive, la table tactile Publipresse est un outil de découverte par excellence. Elle peut trouver sa place dans un hall d’accueil pour présenter son entreprise ou ses outils sur un salon. Arrivant dans un lieu qu’il ne connaît pas, le public pourra ainsi se repérer, comprendre et anticiper. Publipresse propose tout à la fois la réalisation des contenus, le développement informatique et la fabrication sur mesure du support mobilier. La table tactile est aussi proposée en location.

sur www.groupe-publipresse.com Erratum produit EA 53 : Des insectes à croquer

sur www.animation-insectes.com

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le dossier DOUBS

Tourisme : des labels gages de qualité Normes, labels, classements, réglementations… dans cette jungle administrative qui peut aussi donner des avantages, la CCI du Doubs aide les entreprises du secteur à y voir clair et à se professionnaliser.

E

ntre villes et montagnes, culture et nature, le territoire du Doubs dispose, été comme hiver, d’atouts appréciés chaque année de quelque deux millions de visiteurs, dont 87,3 % de Français. Les régions limitrophes, en ajoutant la FrancheComté, représentent 45 % du volume touristique, l’Île de France restant la première région émettrice de visiteurs (17,5 %). Cette proximité se retrouve également parmi les touristes étrangers  : l’Allemagne, la Belgique et la Suisse constituent le trio de tête. Des touristes qui ont dépensé l’année dernière 239 millions d’euros € (107 M€ en hiver et 132 M€ en été), soit en moyenne 38 € par personne et par jour. Avec 540 millions d’euros de retombées économiques en 2012, le secteur confirme sa contribution importante au développement économique du Doubs et au maintien d’emplois non délocalisables. À ce jour, plus de 1 500 entreprises, employant 7 200 salariés en moyenne, évoluent dans ce secteur. « Nous accompagnons les entreprises du secteur via des démarches répondant à leurs besoins, notamment en matière de développement durable et d’innovation, explique

Dans le Doubs, plus de 1 500 entreprises emploient 7 200 salariés en moyenne, dans le secteur du tourisme.

Nathalie Bernard, directrice CommerceTourisme-Création à la CCI du Doubs. Pour ces professionnels, l'adaptation à la législation et aux nouvelles normes représentent autant de challenges à relever. Des changements stratégiques qui correspondent aux évolutions de la clientèle et aux besoins des territoires, via la préservation des ressources naturelles, culturelles et sociales, tout en contribuant de manière solidaire et équitable au développement économique et à l’épanouissement des habitants. Conformément à sa mission de services aux entreprises, la CCI du Doubs intervient auprès des acteurs du tourisme, pour les inciter à anticiper les échéances. « Nous travaillons aussi bien avec des hôtels, des restaurants qu’avec des sites de visites et des campings. Nous nous adaptons à leur problématique, leur taille, leur environnement…, précise Nathalie Bernard. En veillant au respect de ces singularités, nous développons des actions visant à améliorer la qualité de l’offre et à créer des mises en relation ». Parmi les priorités 2013, le développement du réseau Grand Vert, créé depuis une vingtaine d’années par la CCI du

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le dossier Salon Provemploi Le salon Provemploi, organisé le 15 octobre prochain à l’Espace Champerret à Paris, aide les Franciliens désireux de quitter la région parisienne à trouver un meilleur cadre de vie et des opportunités professionnelles dans d’autres régions. Pour la première fois, la CCI animera un stand réunissant une demidouzaine de chefs d’entreprise doubiens du secteur touristique en recherche de repreneurs. Objectif : mettre en relations les cédants avec des parisiens séduits par le Doubs et prêts à investir dans une affaire. En amont du salon, la CCI du Doubs prépare les vendeurs à ce rendezvous en validant avec eux leur projet et en les aidant à finaliser les documents de communication.

sur www.provemploi.fr

Fête de la gastronomie Pour sa troisième édition, la Fête de la gastronomie se déroule sur trois jours. Du 20 au 22 septembre prochains, les acteurs de la gastronomie se mobiliseront dans toute la France pour faire vivre aux amateurs de bonnes chères un week-end tout en saveurs, alliant pédagogie et découverte des produits. La CCI du Doubs, en partenariat avec la Ville de Besançon et l’Office de Tourisme et des Congrès, met les petits plats dans les grands en incitant les restaurateurs de Besançon à participer à cette grande fête populaire.

sur www.fete-gastronomie.fr Info : Michèle Perrot Minot Tél. 03 81 25 26 05 mperrotminot@ doubs.cci.fr

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Doubs. Il est destiné à faire découvrir le territoire dans le respect des traditions et de l’environnement et à valoriser des professionnels du tourisme ambassadeurs de l’identité régionale franc-comtoise. Le groupement fédère 77 professionnels du département qui bénéficient d’un appui de la Chambre via des actions d’accompagnement notamment sur les stratégies commerciales, les nouvelles technologies et le e-commerce. « Toutes les entreprises adhérentes sont signataires d'un engagement qualité d’accueil et de service, précise Emmanuelle Flaccus, chargée de communication au musée de l’aventure Peugeot à Sochaux. C’est un label qui passe au crible sept familles de critères allant de l’évaluation de la satisfaction client à l’environnement extérieur en incluant les moyens de réservation. Des points essentiels quand on s’adresse au grand public ». Le site Internet du réseau leur offre un espace dédié à leurs produits et leurs prestations, ainsi qu’un lien direct vers leur propre site web. D’ailleurs, les nouvelles technologies offrent de plus en plus d’innovations et d’applications au secteur du tourisme. « Nous avons placé le e-tourisme et le m-tourisme comme action prioritaire pour cette année, souligne Maryline Noirat, conseillère Tourisme à la CCI du Doubs. Le réseau national des CCI a développé un programme d’actions que nous allons dupliqué à la rentrée sur notre territoire ». Satisfaire les clients Recherche de la qualité toujours, avec le Plan Qualité Tourisme Franche-Comté pour lequel la CCI du Doubs partenaire du Comité Régional du Tourisme réalise les pré-diagnostics de labellisation. Ce dispositif fédère les hôtels, restaurants, villages vacances et les hébergements de plein air franc-comtois (et bientôt les sites de visites) qui souhaitent intégrer cette démarche d’accueil, de

Chiffres

89 000

Le nombre de lits touristiques dans le Doubs, dont 33 % en hébergement marchand.

922 000 Le nombre de nuitées hôtelières enregistrées dans le Doubs soit 50 % des nuitées hôtelières de Franche-Comté.

services et de confort. Ils s’engagent à suivre un cahier des charges et à se soumettre à un contrôle pour vérifier le respect des critères, tous les 3 ans. Dans le cadre d’une convention signée avec Pays de Montbéliard Agglomération, la CCI a accompagné à ce jour douze restaurants qui ont obtenu la labellisation. « Nous nous sommes engagés à accompagner les restaurateurs à décrocher ce label, tandis que Pays de Montbéliard Agglomération assure la communication. Un événement gastronomique dans le cadre du Festival Green Days, organisé par Ma Scène Nationale, a vu le jour pour la première fois en 2013 valorisant les restaurateurs labellisés » mentionne Marilyne Noirat. Un classement hôtelier européen Au-delà de l’obtention de labels, la CCI du Doubs aide aussi les entreprises à se mettre en conformité avec les différentes législations. Depuis le 23 juillet 2012, les hébergements touristiques sont dotés de nouvelles normes de classement, plus modernes et compétitives, visant à une meilleure harmonisation auprès des clientèles touristiques nationales et internationales. Pourquoi un nouveau classement ? Les anciennes normes, qui n’avaient pas été révisées depuis 1986, ne répondaient plus clairement aux nouvelles attentes de la clientèle, et une fois acquis par un établissement, le classement était rarement remis en question… Il concerne les hôtels, campings, parcs résidentiels de loisirs, résidences de tourisme, villages de vacances, meublés de tourisme… et s’acquiert après audit par un Cabinet Conseil agréé. Plus de 240 critères de qualité de services sont à remplir et des visites de contrôle se font tous les 5 ans. Objectif : redonner du sens aux étoiles en proposant des

314 000 Le nombre de nuitées en camping réalisées dans le Doubs.

1 225 000 Les visiteurs dans les sites et musées du Doubs. Source : Chiffres clés 2013, Comité départemental du tourisme du Doubs.

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le dossier Suivez le guide ! repères plus fiables. « Cette réforme menée au niveau européen, indique Michèle Perrot Minot, conseillère Tourisme à la CCI du Doubs. Nous diffusons régulièrement des informations sur le sujet ». Depuis juillet 2012, les établissements qui n’ont pas demandé leur classement selon ces nouvelles normes, n’ont plus le droit d’afficher leurs anciennes « étoiles ». Aujourd’hui, le classement 0 étoile est supprimé et une 5e étoile est créée, distinction pratiquée dans les autres grandes destinations touristiques pour des établissements de prestige. Les hébergeurs ont dû, non seulement répondre aux normes exigées et bien souvent investir pour y satisfaire, mais également, faire un choix stratégique pour se positionner dans une catégorie ou une autre.

Le 3 juillet, une nouvelle formule du guide touristique Un grand week-end à Besançon est disponible dans toutes les librairies. Plus pratique, plus complet et plus moderne, cet ouvrage présente tout ce qu’il faut voir à Besançon, quartier par quartier avec, pour chacun, un plan précis, des balades pour découvrir la Saline Royale d’Arc-et-Senans, ou encore Ornans, le pays de Gustave Courbet. Une partie est également consacrée à la pratique du sport en pleine nature, ainsi qu’à un carnet d’adresses des bonnes tables et des hôtels à tous les prix.

devenir très vite un vrai casse-tête pour ceux qui possèdent de petites surfaces, explique Daniel Houser, le propriétaire de l’hôtel Florel à Besançon. J’ai profité du chantier d’extension de mon établissement pour intégrer une

Des établissements accessibles à tous Autre évolution réglementaire, l’accessibilité. Une personne âgée, une maman avec poussette, une personne en fauteuil roulant… 40 % de la population est concernée par l’accessibilité à un moment ou un autre. A partir de 2015, les établissements recevant du public devront être accessibles aux personnes présentant un handicap physique ou mental, malvoyantes ou malentendantes. Ce qui signifie, pour bon nombres d’hôtels et de restaurants, d'envisager des travaux. Afin d’aider les entreprises à évaluer les aménagements à réaliser, la CCI du Doubs a publié un guide « Normes accessibilité, êtes-vous prêts ? », présentant la loi et permettant d’effectuer un autodiagnostic de son espace. « La mise aux normes peut

Daniel Houser de l'hôtel Florel à Besançon : «  J’ai profité du chantier d’extension de mon établissement pour intégrer une rampe d’accès et concevoir des chambres assez spacieuses. »

rampe d’accès et concevoir des chambres assez spacieuses ». Les professionnels du tourisme disposent donc de toutes les cartes en mains pour réussir à intégrer la notion de développement durable à leur activité et poursuivre leur développement sur de bonnes bases

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le dossier QUESTION À

POINT DE VUE

Nicolas Bourguignon, directeur général de Sifco

Christophe Kaas, président du Groupement hôtelier du Pays de Montbéliard

Pourquoi une offre de formation spéciale pour les professionnels du tourisme ?

« Nous devons mieux communiquer sur le nouveau classement hôtelier

et les nouvelles normes accessibilités. Les clients habituels et les

« Sifco répond à toutes les entreprises du Doubs qui souhaitent gagner en compétences et s’adapter aux évolutions. Au programme : management, bureautique, création de site internet, maîtrise des outils commerciaux… et bien évidemment, les langues étrangères avec des stages de trois jours en anglais, allemand et néerlandais. L’objectif est de transmettre le vocabulaire et la grammaire nécessaires pour comprendre le client et se faire comprendre ! Notre catalogue comporte également des formations plus ciblées aux métiers touristiques en abordant le patrimoine local, comme savoir parler des vins du jura et du comté. Et si dans cette offre abondante de formation, le chef d’entreprise ne trouve pas son bonheur, nous proposons aussi du sur mesure ».

touristes doivent comprendre que cette évolution n’entraîne pas de hausse de prix mais une hausse des prestations et des qualités. Le classement mise en effet autant sur le côté technique qu’humain. Les démarches nécessaires à l’obtention paraissent compliquées et lourdes mais au final, elles sont simples et pleines de bon sens. En plus, cette nouvelle réglementation oblige l’ensemble des professionnels à rester vigilants et à poursuivre les investissements en vue du renouvellement tous les cinq ans. Une amélioration qui modernise nos hôtels en continu et devrait permettre dans le futur de trouver plus facilement des repreneurs lors d’une transmission ».

sur www.sifco.eu

NOMBRE D'ÉTOILE

RESTAURATION

22 %

COMMERCE

14 %

HÔTELLERIE

14 %

ACTIVITÉS TOURISTIQUES

14 %

AUTRES (ex : Gestion du patrimoine naturel et culturel, transports fluviaux, parcs d'attractions et casinos, thermes…)

PART DES HÔTELS

14 %

ACTIVITÉS SPORTIVES ET RÉCRÉATIVES

2

2 %

14 %

AUTRES HÉBERGEMENTS

36

44 %

6

12

22 %

NOMBRE D'HÔTEL

30

En cours de classement

RÉPARTITION DES EMPLOIS TOURISTIQUES

8

37 % 7 % 10 %

LE DOUBS EN FRANCHE-COMTÉ Doubs

Jura

Haute-Saône

Belfort

Total

89 590

109 326

58 246

1 0181

267 343

Nbre de nuitées touristiques

6 570 000

8 950 000

1 800 000

1 270 000

18 590 000

Nbre d'emplois salariés

7 200

3 600

1 789

1 570

1 4 159

Volume de dépenses touristiques en Me

2 39

285

104

48

676

Nbre de lits touristique

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Source : Chiffres clés 2013, Comité départemental du tourisme du Doubs.

RÉPARTITION DES HÔTELS SELON LE NOUVEAU CLASSEMENT DANS LE DOUBS


le dossier

TOURISME

CLASSEMENT

De nouvelles étoiles sont nées

Les traditionnelles plaques étoilées bleues ont disparu depuis juillet 2012 des devantures des hôtels au profit d'une nouvelle signalétique rouge et or. Au-delà de la couleur, c'est l'ensemble des critères du classement hôtelier français qui a été revu.

R

évolution dans l’hôtellerie : depuis juillet 2012, le classement 0 étoile est supprimé et une 5e étoile est créée. Une évolution de classification qui entraîne la mise en place de nouvelles normes et rend le précédent classement caduc. Pour obtenir la reconnaissance tant recherchée, plus de 240 critères de qualité de service harmonisés à l’ensemble des pays européens sont passés au crible tous les 5 ans par des auditeurs. « Certaines normes avaient été fixées il y a plus de vingt-cinq ans. Il était temps de les modifier en profondeur afin de proposer à l'ensemble de nos visiteurs une offre d'hôtellerie nouvelle génération. Cela permet à de nombreux hôtels de se moderniser et aux autres de poursuivre leurs efforts, souligne Bertrand Vieille, le gérant de l’hôtel Saint-Pierre à Pontarlier qui a choisi d’effectuer le saut entre la 2e et la 3e étoile. Le pré-audit nécessaire à l’obtention des étoiles nous a appris que nous avions le niveau de la 3e étoile. Notre hôtel a été entièrement refait à neuf en 2007 en intégrant notamment les normes accessibilité ». Une évolution

Cette modification de catégorie a attiré de nouveaux clients, en majorité étrangère en recherche de prestations de qualité. Une évolution suivie également par Marc Faivre, le gérant de l’hôtel le Bon accueil, aujourd’hui 3 étoiles. « Nos efforts entrepris depuis 1989, date de l’achat de l’établissement, portent leurs fruits. Nous avons consacré l’année dernière 5 000 euros à la réfection de notre toit Juste avant, nous avons posé des panneaux photovoltaïques destinés à chauffer l’eau. Nous sommes fiers de cette récompense qui nous incite à poursuivre nos efforts ». En revanche, Christian Regard, le gérant de l’hôtel Le Champ des Lys à Amancey, a préféré jouer la prudence : « Nous possédons la grande majorité des critères d’obtention des 3 étoiles mais nous avons préféré nous positionner sur le 2 étoiles par crainte de perdre notre clientèle familiale, Les travaux les plus importants ont

e haut en bas et de droite à gauche : Bertrand Vieille, hôtel Saint-Pierre à Pontarlier - Christain Regard, hôtel D Le Champ des Lys à Amancey - Marc Faivre, hôtel Le bon accueil à Malbuisson - Hôtel Ibis Styles à Montbéliard

résidé à changer les lumières de nos 7 chambres pour être aux normes au niveau de la puissance. Nous investissons chaque année entre 10 000 et 15 000 euros dans notre hôtel-restaurant. Un budget destiné à améliorer en continu la qualité et à être conforme avec la législation ». Ce changement impacte aussi les chaînes d’hôtel comme l’explique Éric Faivre, le propriétaire de l’hôtel Ibis Styles, ouvert en mars dernier à Montbéliard : « On a construit cet établissement en fonction du classement et de nos exigences pour décrocher les trois étoiles. Il est plus facile dans le cadre d’une création de coller aux normes exigées, voire d’aller au-delà ». Respectant le cahier des charges du nouveau

référentiel hôtelier – hébergement très confortable doté de qualité appréciable et offrant plusieurs services -, cet I bis Styles propose des chambres avec lit de large dimension recouvert d’une couette et d’oreillers « effet relaxants », un écran plat de grande taille, un espace modulable pour travailler, ainsi qu’une douche spacieuse. « Aujourd’hui, l’enseigne nous laisse une grande liberté d’action dans les choix d’aménagement, elle soutient la nonstandardisation. Nous avons choisi de donner à l’hôtel une touche de modernité dans le design tout en respectant l’ancrage local de l’établissement. A ce titre, de nombreuses références à l’automobile se retrouvent dans notre décoration ». 13


le dossier GRAND VERT

Les Campaines accros au réseau Trampolines, structures gonflables, jeux d’eau et d’adresse, karting à pédale, minigolf, poney… le parc de loisirs Les Campaines basé à Accolans offre depuis 2006, sur une dizaine d’hectares, un havre de détente et de loisirs destiné aussi bien aux enfants qu'aux adultes.

adia Thouret : « Nous avons décidé de rejoindre N le réseau Grand vert pour bénéficier de la force de promotion et de communication de ce regroupement d’entreprises privées du secteur du tourisme. »

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Considéré à tort comme un parc conçu exclusivement pour les petits, il est devenu aujourd’hui un parc familial avec des animations pour tous les âges, précise Nadia Thouret, la gérante. Le parc connaît un important succès dans la région. Nous sommes les seuls dans le grand Est à proposer un tel équipement ». Chaque année, le parc et six employés accueillent environ 40 000 personnes entre avril et les vacances de Toussaint, essentiellement des Alsaciens, des Vosgiens et des Suisses en plus de la clientèle franc-comtoise. Le reste de l’année, la gérante et son mari développent de nouvelles activités simples et conviviales pour la saison suivante. « Nous avons décidé de rejoindre le réseau Grand vert pour bénéficier de la force de promotion et de communication de ce regroupement d’entreprises privées du secteur du tourisme, précise Nadia Thouret. Nous mutualisons les moyens et possédons ainsi une plus grande force pour nous faire connaître et inciter les touristes à venir et s’arrêter dans notre territoire riche en attraits ». Avec d’autres adhérents, la gérante a ainsi participé cette année à de nombreuses manifestations, notamment sur le salon Tourissimo de Strasbourg et la Foire comtoise à Besançon, grâce à la prise en charge par le réseau de la location des stands. Elle assiste aussi régulièrement aux réunions du réseau organisées par la CCI du Doubs. « Ces rendez-vous nous permettent de nous connaître entre acteurs du tourisme et d’échanger des idées, souligne Nadia Thouret. Il reste encore beaucoup de choses à mettre en place. Toute le monde n’a pas encore pris le réflexe de mettre son logo sur son site Internet ou de l’afficher dans son accueil ». Prochaine étape attendue par la dirigeante, la régionalisation de ce réseau qui ouvrirait de nouvelles opportunités. sur w ww.grand-vert.org www.lescampaines.com

SIGNES DE RECONNAISSANCE DÉCRYPTÉS En plus des traditionnels macarons et autres étoiles, d’autres signes de reconnaissances parent les devantures des hôtels, des restaurants et des campings. Tour d’horizon non exhaustif des labels les plus en vue.

Qualité Tourisme reconnaissance nationale de qualité mise en place par la Direction du tourisme pour valoriser la destination France, à partir de critères rigoureux en termes de qualité d’accueil et de services.

Qualité Tourisme Franche-Comté déclinaison régionale de Qualité Tourisme, avec une valeur ajourée en termes de valorisation des ressources locales, des produits et des sites touristiques locaux.

Motards, Bienvenue les motards ont la garantie d’y recevoir un accueil spécifique et des prestations adaptées

Tourisme et handicap campings, hôtels, restaurants, sites et lieux de visites qui proposent des prestations adaptées pour un public à mobilité réduites ou présentant d’autres déficiences (visuelle, auditive, mentale).

Clef verte camping, hôtel, et autres hébergements qui sont engagés aussi bien dans la réduction de l’impact de leur activité sur l’environnement que l’éducation au développement durable.

Eco-label Européen, est délivré par Afnor, avec un haut niveau d’exigence en matière de pratiques et de respect de l’environnement.

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le dossier

TOURISME

QUALITÉ

Le Saint-Martin s'engage Le restaurant étoilé Le Saint-Martin, situé à Montbéliard, a intégré en janvier dernier le plan Qualité tourisme Franche-Comté, un outil de promotion qui valorise les prestations touristiques respectueuses du client et de l’environnement.

Notre région souffre d’un déficit d’image, il est important de valoriser notre patrimoine local par un label, un élément de différenciation et de gage de qualité de notre offre, martèle le chef étoilé Olivier Prévôt-Carme du restaurant le Saint-Martin basé à Montbéliard. Quand la CCI du Doubs m’a proposé de participer au plan Qualité tourisme Franche-Comté, je n’ai pas réfléchi longtemps ! ». Basée sur les engagements de la marque nationale Qualité

tourisme, la démarche cible particulièrement sept critères : la qualité de prestation, la valorisation de l’identité régionale, l’accueil, l’accessibilité, la pratique des langues étrangères, la promotion et le respect de l’environnement. Avant de postuler à la labellisation, le restaurateur a effectué, en fin d’année dernière, un diagnostic de son établissement et une évaluation de ses performances à partir des sept points de

contrôle. « Au-delà de l’agrément, cette étape est très enrichissante sur un point personnel. Elle permet de lever la tête du guidon, de sortir de ses cuisines et de réfléchir aux différentes composantes qui constituent une affaire, confie le chef étoilé. Cette étude a mis en lumière des points faibles que nous ne soupçonnions pas en matière de développement durable et d’accueil ». Très vite, le cuisinier s’est retroussé les manches : il a changé tous les éclairages par des lampes à basse consommation, instauré le tri sélectif des déchets, mis à disposition de la documentation à l’accueil… Une fois prêt pour l’audit, le restaurant Saint-Martin a reçu sa labellisation en janvier dernier. « C’est plus qu’une simple plaque, un engagement fort par rapport à ma région. Même si le client ne perçoit pas immédiatement les changements, nous restons en veille pour rester dans les clous et toujours nous améliorer », précise Olivier Prévôt-Carme. Reconnu pour la qualité de ses plats et sa cuisine parfumée, le restaurant Le SaintMartin est aujourd’hui salué par les acteurs du tourisme pour son confort, ses services et son engagement. sur w ww.le-saint-martin.fr

Le Chanet traite la nature avec Respect Initiée par CCI France, la démarche « Respect, l’engagement tourisme durable » permet d’appliquer à l’entreprise les principes du développement durable en trouvant le bon équilibre entre performances économique, sociale, éthique et environnementale. Dispensée par la CCI du Doubs, cet outil d’analyse prend la forme d’un pré-diagnostic. Après un état des lieux de l’activité sur l’environnement, il permet de

mettre en place un plan d’actions, d’identifier les points faibles à travailler, ainsi que les aides pour conduire les réalisations prioritaires. « La démarche Respect permet de nous remettre en question et de nous évaluer en matière de développement durable et de respect de l’environnement. Une problématique au cœur de notre camping où nous veillons à n’utiliser aucun produit chimique et nous avons construit une piscine bio avec traitement de l’eau à base

tienne Pascal, camping Le Chanet : « La démarche Respect permet de nous É remettre en question et de nous évaluer en matière de développement durable. »

de plantes et de rochers, explique Etienne Pascal, le gestionnaire du camping Le Chanet situé à Ornans. Nous avons été confortés ainsi dans nos choix ». Cette démarche peut servir de première étape avant d’intégrer le réseau Grand Vert ou décrocher d’autres labels. « Cette démarche nous a conduit à présenter notre candidature au label Qualité Tourisme Franche-Comté que nous avons obtenu. Prochaine étape, le label Clef verte ».

sur www.lechanet.com 15



cci en actions

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INTERVIEW

La leçon d'économie de Jean-Marc Daniel Jean-Marc Daniel, professeur d'économie à l'ESCP-Europe et chroniqueur au journal « Le Monde » et sur BFM TV était l'invité du Rendez-vous de l'Économie organisé par la CCI du Doubs le 4 avril dernier. L'occasion de présenter son ouvrage « 8 leçons d'histoire économique » et d'organiser le débat avec les dirigeants présents autour de la crise financière, des réformes fiscales et des dépenses publiques. Expression Active Votre livre est construit autour d'anecdotes choisies et on constate que ce que nous vivons a déjà été vécu. Les dirigeant actuels manquent-ils de mémoire ou de culture ? JMD A mon avis, de culture.

Surtout historique et littéraire. L'histoire peut être la pire ou la meilleure des choses. Ainsi, la référence permanente à l'Antiquité a permis la Renaissance mais a conduit aussi à des aberrations ridicules pendant la Révolution. L'histoire est un outil dont on aurait tort de se priver mais qu'il faut manier avec circonspection.

EA Vous dites que l'économiste n'est pas le décideur. Comment peut-il alors l'éclairer ? JMD Grâce à trois moyens : par

la formation et l'enseignement de l'économie ; par la participation au débat public, en publiant des livres, des articles

ou en intervenant dans les médias ; par le conseil direct en accompagnant les décideurs. En France, les économistes reconnus internationalement ne sont guère associés aux équipes de conseillers de dirigeants. Aux États-Unis, le gouverneur de la Banque centrale est un universitaire ayant fait des travaux académiques de référence. En France, c'est un énarque, c'est à dire un technicien et non un chercheur. EA Pour vous, la tragédie c'est la dette. N'a-t-on fait aucun progrès au cours des siècles ? JMD La vraie tragédie pour

un pays, c'est l'absence de croissance et le maintien d'une partie de la population dans le manque et la disette. Nous avons fait des progrès dans la gestion et la compréhension de la croissance. Des outils

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cci en actions nouveaux sont apparus comme les banques centrales. Mais comme souvent en économie, il y a des gagnants et des perdants et les perdants accusent toujours les décideurs d'incompétence. EA Quelle est la solution pour rembourser la dette ? JMD Normalement on ne

rembourse jamais la dette publique. En revanche, l'État doit payer rubis sur l'ongle les intérêts de cette dette. L'État en difficulté est celui qui ne peut pas payer ces intérêts. Alors, il fait banqueroute et annule arbitrairement une partie de la dette qui justifie ces intérêts. Avant d'en arriver là, il y a plusieurs solutions : la croissance économique qui lui fournit les recettes dont il a besoin - c'est la meilleure des solutions. L'excédent budgétaire qui lui permet de racheter sa dette, donc de la rembourser. Ce fut le cas de la France au début des années 70 ou des États-Unis à la fin des années 90 ou de l'Allemagne aujourd'hui. L'inflation qui augmente artificiellement les recettes mais qui ponctionne du pouvoir d'achat. En France, on aime bien l'inflation, en particulier les nostalgiques de la création sans limite du papier monnaie gérée par la Banque centrale.

Mais comme aujourd'hui, nous partageons la banque centrale avec l'Allemagne, certains accusent les Allemands de nous priver de cet outil. A mon avis, il faut plutôt les en remercier ! Enfin, dernière solution : la vente « des bijoux de famille ». Ainsi, on a beaucoup privatisé dans les années 80/90 pour racheter de la dette mais cela ne peut se faire qu'une fois.

EA Dans un contexte plus local, la Franche-Comté, l'une des premières régions industrielles de France, souffre beaucoup actuellement. Notamment le Pays de Montbéliard. Quelle carte la région a-t-elle à jouer ?

EA Comment faire pour générer la croissance ? JMD Il faut tout faire pour

dynamiser le tissu productif constitué par les entreprises. Il faut donc baisser leurs impôts, notamment sur l'investissement et simultanément, pour éviter d'augmenter la dette, réduire les dépenses.

JMD La Franche-Comté souffre

EA L'impôt tue l'impôt. Comment cela se traduit-il concrètement ? JMD En augmentant les taux

d'imposition, on décourage le travail et on réduit la production, c'est à dire l'assiette taxable… avec, comme résultat final, moins de rentrées fiscales. Une bonne fiscalité est une fiscalité qui n'est pas confiscatoire et qui reconnaît la légitimité du gain acquis par le travail. Souvent, on affirme que pour réduire les inégalités, il faut réduire les revenus des riches. En fait, il

vaut mieux augmenter ceux des pauvres et donc éviter tout ce qui freine la croissance et pénalise le travail, l'inventivité, l'investissement, la création de richesse.

Un pacte de confiance signé entre l'État et les Chambres de Commerce et d'Industrie Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault est intervenu, mardi 28 mai 2013 à l'Assemblée Générale des CCI qui se déroulait à Bercy. Il a signé à cette occasion avec André Marcon, Président de CCI France un "pacte de confiance entre l'État et les CCI". Un "contrat

d'objectifs et de performance" a également été conclu avec Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme. Ces deux textes signés sont destinés à faciliter la mise en œuvre des mesures gouvernementales prises en faveur des entreprises.

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comme toutes les régions industrielles de la montée en puissance de nouveaux territoires industrialisés. Il ne faut pas s'en affliger, au contraire : la richesse des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sera notre richesse. La France produit aujourd'hui plus de biens agricoles qu'il y a un siècle avec vingt fois moins de paysans. Ce sera la même chose dans l'industrie. Les maîtres-mots sont innovation, progrès technique, nouvelles technologies. Le plus dangereux serait de s'obstiner à vouloir conserver des emplois qui ne correspondent plus à la réalité d'aujourd'hui.

WEB

Le rapport d'activité 2012 est en ligne ! Consultez le sur www.doubs.cci.fr E XPRESSION AC TIVE → NUMÉRO 54 | JUILLE T - AOÛ T - SEPT EMBRE 2013


cci en actions ÉVÉNEMENT

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA CCI À LA RODIA LE 3 JUIN

Entreprises : réussir pour s'adapter

Réunir les dirigeants d’entreprises - et plus particulièrement ceux du secteur de l’industrie - autour d’un événement valorisant des stratégies de réussite locales, tel était le pari de la CCI du Doubs le 3 juin dernier. Pari réussi puisque près de 300 participants se sont retrouvés à Besançon, à la Rodia, site industriel séculaire devenu scène de musiques actuelles. Une conférence de Pascal Picq, professeur au collège de France et auteur d’un livre intitulé « Un paléoanthropologue dans l’entreprise », a lancé la soirée et permis de mettre en parallèle la théorie de l’évolution humaine et l’adaptation des entreprises (NDLR : interview dans le prochain numéro d’Expression Active). Cinq PME du Doubs ont ensuite expliqué leur parcours et leur choix devant des situations économiques particulières. Export, développement des compétences, diversification de l’activité, nouvelle offre de produits, recherche et développement, innovation par le dépôt de brevets… ont été identifiés parmi les clés de succès.

Ils ont témoigné : Agrodoubs à Flagey (Georges Bourgon) Papeterie Zuber Rieder à Boussières (Alain Martz) Schrader à Pontarlier (Damien Tournier) SIS à Avoudrey (Christian Parrenin) Teknaus à Audincourt (Jean-Pierre Parra) Christine Noëlle Baudin réfèrente Industrie de la CCI du Doubs, P-DG de SBCI et de Pfahrer

Pascal Picq, professeur au collège de France et auteur d’un livre intitulé « Un paléoanthropologue dans l’entreprise »

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cci en actions 2012 : Un budget maîtrisé Le budget exécuté 2012, voté en assemblée générale le 3 juin dernier, se solde par un résultat comptable excédentaire de 1 059 K€ et un résultat budgétaire également excédentaire de 1 500 K€. Les travaux budgétaires 2012 se sont concentrés sur la maîtrise des dépenses et en particulier sur la gestion des achats externes. RÉPARTITION DES CHARGES ET DES PRODUITS PAR NATURE Le chiffre d’affaires est en hausse de 8,21 % par rapport à la prévision. Cet écart s’explique par des volumes de carburants vendus à l’aérodrome de Besançon-La Vèze supérieurs aux attentes et par le prolongement de location d’un entrepôt non cédé. Les charges externes sont inférieures au budget rectificatif de 12 % en raison de la sous-consommation de certains budgets

(notamment ceux des actions collectives) ainsi que la poursuite d’efforts d’économies. Le résultat exceptionnel déterminé au budget rectificatif prenait en compte la cession d’un entrepôt. Cette opération, qui n’a pu être finalisée en 2012 pour des raisons de démarches administratives, a eu lieu début 2013. Les écarts observés au niveau des éléments Achats et Services Extérieurs 3 925 K€ 33 %

Autres charges 745 K€ 6% Charges exceptionnelles 111 K€ 1% Charges financières 178 K€ 2% Amortissements et provisions 695 K€ 6%

Impôts et taxes 588 K€ 5%

Charges

2012

11 768 K€

exceptionnels proviennent du décalage de la réalisation de cette opération. Le service Formation est à l’équilibre. Une dotation de ressource fiscale compense le besoin en financement de ce service, équilibrant ainsi son résultat net. La dotation 2012 est de 968 K€, contre 910 K€ en 2011 et une prévision de 1 141 K€. Autres produits 465 K€ • 5 %

Reprises 974 K€ • 7 % Produits exceptionnels 136 K€ • 1 % Produits financiers 334 K€ • 2 % Ressources publiques 1 036 K€ • 8 %

Produits

2012

12 827 K€ Frais de personnel 5 526 K€ 47 %

Chiffre d'affaires 2 923 K€ • 22 % Ressource fiscale nette 6 959 K€ • 55 %

UTILISATION DE LA RESSOURCE FISCALE 2012

Fonctionnel : 3 9%

O

12 % Unité de Montbéliard, Développement industriel

nel 61 % ion rat pé

12 %

9%

Ressource fiscale 2012

20 %

20

5 % CCI International 2 % CFE 8 % Information économique

5%

2 % Antenne de Pontarlier

2%

3 % Services gérés

8% 2% 3%

9 % Commerce, Hôtellerie, Tourisme

20 % Dotations Formation et Aéroport

La ressource fiscale nette a été de 6 959 K€ en 2012 et a été utilisée majoritairement sur des actions opérationnelles, comme cela avait été le cas les années précédentes.

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cci en actions

Le président sur le terrain

Charte Qualité

NOUVEAU

Une formation de Cadre Commercial à Iméa

29 mars Visite de l'entreprise Techniques Avancées Usinage Teknaus à Audincourt

Environ 600 points de vente ont déjà été visités par les collaborateurs du Département Commerce dans le cadre de la prospection en « porte à porte ». La prospection se poursuit… sur commerce@doubs.cci.fr 16 avril Visite de l'entreprise Silvant

BILAN

à Damprichard

Economia 2013 : un pari réussi dans un contexte difficile

• • • •

19 juin Visite de l'entreprise Christian Bernard Diffusion à Maîche

245 fournisseurs 106 donneurs d’ordre présents 2 318 Rendez-vous réalisés volume d'achats pour les projets en cours : 500 millions • marchés représentés : équipement industriel, aéronautique-armement, énergie, automobile, ferroviaire… Déjà des consultations et des commandes de 5 000 à 500 000 € par consultation

ÉCONOMIE

L'Agglo bisontine présente sa stratégie Entrepreneurial, technologique et tertiaire tels sont les qualificatifs employés par Jean-Louis Fousseret, président de la CAGB pour définir les axes de la stratégie de développement économique du Grand Besançon. Devant des dirigeants d'entreprises, invités à la CCI pour l'occasion, il a rappelé les atouts du territoire - qualité

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de vie, compétences et fiabilité de la main d’œuvre, expertise, notamment dans le domaine de la précision, économie diversifiée et portée par un tissu de PME/PMI dynamiques, pôle enseignement et recherche -, et annoncé la mise en œuvre d’actions au quotidien pour soutenir l’économie et un appui à l’émergence et à la réalisation de

projets structurants., En termes de communication, la stratégie est accompagnée de la création d'une marque et d'une signature territoriale, d’un site internet dédié aux investisseurs et aux réseaux d’affaires, investinbesancon.fr, et la mise en place d’une e-letter envoyée à 2000 contacts professionnels.

Iméa, l’École de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs, étend son offre avec une formation intégrée au réseau Négoventis : Responsable du Développement Commercial. Validée par un diplôme reconnu par l’État au niveau Bac +3, elle permet, sous certaines conditions, à un public de demandeurs d’emploi ou de salariés d'entreprise de se préparer en 1 an à un métier aux multiples débouchés sur le marché de l’emploi.

sur www.imea.info Tél. 03 81 25 26 04

Le pacte pour la compétitivité expliqué INFO

Une réunion sur le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi a eu lieu le 13 mai dernier à la CCI du Doubs. Les représentants régionaux de la Direction Régionale des Finances Publiques, de BPI-OSEO et de la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi ont répondu aux questions des entreprises concernant l'application opérationnelle des mesures proposées par le gouvernement. Le Pacte se décline en 8 chantiers et 35 mesures concrètes, dont le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui permet un allégement des coûts des entreprises et la création de la Banque Publique d'Investissement constituent les deux propositions les plus emblématiques. De nombreuses autres mesures sont prévues dont la plupart vise à faciliter directement la vie des entreprises au quotidien et à leur donner des marges de manœuvre.

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En savoir plus sur la Charte QualitĂŠ : CCI du Doubs 03 81 25 25 25

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INDUSTRIE

Au pays des jouets en bois histoire L'entreprise Sauge Artisans du bois sise dans une splendide

reculée du Haut-Doubs, derrière le Mont à Montlebon, est une habituée des montagnes russes. « Tout au long de notre histoire » dit Olivier Sauge, gérant-manager, « Il a fallu apprendre à se diversifier ».

T

out a commencé en 1923 avec le grandpère Émile, charron de profession qui achète une ancienne scierie au bord du torrent La Douve, à Montlebon, pour y fabriquer caisses d'emballage, roues en bois cerclé et brouettes qui serviront notamment à la construction de la ligne Maginot. Après guerre, avec l'apparition de la roue en pneu, l'entreprise Sauge doit, pour la première fois de son histoire, repenser son activité. Ce sont les tiroirs de meubles qui vont les sauver. La fabrique s'agrandit pour permettre une production allant jusqu'à 10 000 tiroirs par mois réalisée par une douzaine de personnes. Nouvelle remise en cause dans les années 90 : le tiroir métallique remplace le bois ; l'entreprise perd de gros marchés et doit se séparer d'une dizaine de salariés. En 1992, Olivier rejoint son père, Gabriel, à la tête de la société. Le jeune manager décide de créer sa propre gamme d'articles en bois, des rangements de bureaux, d'objets pour la cuisine. En 1993, il ouvre une boutique sur le site. Une seconde suivra à Jougne, aux portes de la Suisse, mais fermera finalement en 2005. C'est cette annéelà qu'Olivier Sauge achète la marque de jeux pédagogiques en bois Bec et Croc située alors à Valdahon. Ainsi naît une nouvelle vocation. Une boutique en ligne Aujourd'hui les collectivités, des écoles aux maisons de retraite, sont très demandeuses de ce genre d'articles écologiques, utiles à l'apprentissage des petits, mais aussi aux personnes âgées ou atteintes d'Alzheimer. Un tiers de l'activité est encore centrée sur la fabrication en série des tiroirs de meubles. L'entreprise, seule sur ces créneaux pendant

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de longues années, apprend aussi à composer avec une concurrence rare mais certaine. C'est pourquoi, outre des visites du site régulièrement proposées, elle a lancé en 2007 sa boutique en ligne sur laquelle on trouve quelques-uns de ses best-sellers, des produits traditionnels du Haut-Doubs et des choses beaucoup plus modernes, via la collaboration de Philippe Ferreux, designer. Depuis deux ans, Sauge développe également en France la marque allemande de matériel roulant Olifu (draisiennes, trottinettes, cycles…), « On revient de loin » explique Olivier Sauge. « Quand nous avons lancé notre système de vente par correspondance, il nous a fallu un gros budget marketing. Cet investissement n'a pas eu un retour immédiat et a failli nous pénaliser. Mais après une ou deux années d'inertie, nous avons atteint notre seuil de stabilité. Aujourd'hui, il nous faut conforter tout cela. » L'entrepreneur

sait déjà que les prochains investissements devront être consacrés à l'agrandissement des locaux et au renouvellement de machines. Mais aujourd'hui, avec 11 salariés, 3 000 colis expédiés par an, des commandes dont certaines provenant de grandes marques du luxe et un CA de 800 000 euros, c'est à un projet immédiat qu'il se consacre : celui de l'organisation des Portes ouvertes qui se tiendront à l'automne dans ce splendide coin de nature. sur w ww.artisans-du-bois.com www.bec-et-croc.com

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INDUSTRIE

VÉHICULE DU FUTUR

Un nouveau Président pour le Pôle

Les fromages de Cléron sur les marchés du monde export La fromagerie Perrin prend toute la mesure de son

développement à l'international. De plus en plus de pays, asiatiques notamment, s'intéressent à ses produits : du Morbier à l'Edel.

Le Conseil d'Administration du Pôle Véhicule du Futur a élu son nouveau Président : Denis Rezé. Âgé de 45 ans, il est PDG d'Eurocade, PME franc-comtoise de 60 personnes, installée à Dampierre-les-bois et spécialisée dans les faisceaux électriques. sur www.vehiculedufutur.com

Innovarc succède à Minnovarc Le projet prend un nouveau souffle en intégrant dès 2014 des technologies en marge des microtechniques : plasturgie, TIC, nouveaux matériaux. Les 29 et 30 mai derniers, une assemblée franco-suisse d'institutionnels et de chefs d'entreprises s’est réunie à la Chaux-de-Fonds pour un bilan du projet Minnovarc et des partages d’expériences. A l’occasion, Elmar Mock, co-inventeur de la montre Swatch et CEO de Creaholic, a expliqué les différents états de l'innovation. Les six sessions de travail du Think Tank ont permis de dégager les grandes orientations des marchés impactant les microtechniques. Ce travail collectif sera restitué dans un Livre Blanc remis aux Autorités Politiques pour servir de base à la définition des orientations stratégiques territoriales.

sur www.minnovarc.eu

L'Edel de Cléron, pâte molle créée en 1985, est un produit signature de la maison.

E

n 1965, lorsque Jean Perrin et Madeleine Vermot ouvraient leur fromagerie à Cléron, ils étaient loin de se douter que près de cinquante ans plus tard, celle-ci produirait quelque 4 800 tonnes annuelles de fromages. Aujourd'hui, l'entreprise toujours dirigée par les deux fils Perrin, Jean-Marie et Jean-Luc, emploie près d'une centaine de salariés (150 en hiver) et s'est agrandie depuis l'année 2000 d'un Hameau du fromage, superbe complexe formé de deux restaurants, d'une boutique et même d'un musée visité par 11 000 personnes l'an dernier. De celui-ci on aperçoit une impressionnante salle d'affinage mais on comprend mieux aussi la philosophie de cette entreprise familiale. Le Morbier est ici sorti de l'oubli dans lequel l'avaient plongé les années 70. Aujourd'hui, il représente d'ailleurs 45 % de la production, allègrement suivi de la raclette (30 % de la production) qui, à elle-seule, se décline en 18 variétés. Suit notamment l'Edel de Cléron, cette pâte molle créée en 1985, un produit signature de la maison. Service qualité, service R & D et laboratoire de trois personnes planchent sans cesse pour transformer les 36 millions de

litres de lait collectés chaque année auprès d'une centaine de producteurs franc-comtois. Pour affiner les goûts aussi en fonction des exigences internationales. Car 10 % du CA de 30 m€ proviennent de l'export, un axe prioritaire du développement de l'entreprise dans les années à venir : les États-Unis et l'Australie sont déjà convaincus ; l'Europe de l'Est et du Nord prennent de l'importance ; de même que l'Asie (Japon, Corée du Sud, Chine) où le fabricant-affineur se rend régulièrement. sur w ww.jean-perrin.com

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TERRITOIRE

Indispensables aérodromes activité Presque 30 000

mouvements, atterrissages ou décollages étaient enregistrés en 2012 sur les aérodromes de la Vèze à Besançon et de MontbéliardCourcelles.

À

moins d'être homme politique ou d'affaires, artiste, joueur de foot, ou simplement passionné d'aviation ou de parachutisme, les aérodromes de Courcellesles-Montbéliard et de la Vèze à Besançon restent encore méconnus du grand public. Il faut dire qu'aucun d'eux ne possède de lignes régulières. Dévoués à l'aviation de loisirs et d'affaires, ils jouent pourtant un vrai rôle socio-économique indispensable à la région. D'ailleurs, chacun enregistre plus de 10 000 « mouvements », c'est-à-dire de décollages ou d'atterrissages, chaque année. Pas mal sur 365 jours souvent brouillés par une météo peu clémente. A Besançon-La Vèze, plus de 30 000 passagers ont transité en 2012, soit 17  485 mouvements (11  004 à Courcelles). Début 2000, Courcelles tirait encore fortement son épingle du jeu : presque 15 000 vols passaient par là dont un gros pourcentage de vols commerciaux (531 en 2000 contre 86 en 2012). « Le fret représentait un tiers de notre activité commerciale » explique Lilian Bugnon, directeur de l'aérodrome de Montbéliard-Courcelles. « Nous acheminions notamment beaucoup de pièces détachées pour Peugeot vers l'Espagne ou les pays de l'Est. Aujourd'hui, le transport routier, 4 à 5 fois moins cher, a pris la relève ». Heureusement, malgré la perte financière à déplorer -un atterrissage ou décollage impliquent taxe et redevance dues à l'aérodrome - l'aviation de loisir reste extrêmement prisée. Et dans ce domaine, les deux aérodromes régionaux font des envieux : des champions du monde de parachutisme sont sortis en 2012 du club de La Vèze et ses deux aéroclubs, Domergue aviation et Club aéro-comtois, constituent de véritables pépinières de talents pour futurs jeunes pilotes. De même, depuis 2003, l'aérodrome bisontin abrite la base de l'hélicoptère de la Sécurité civile, le fameux Dragon 25 26

rouge et jaune que l'on voit souvent sillonner le ciel pour porter secours aux victimes. Les quatre pilotes et quatre mécaniciens qui travaillent ici sous les ordres de Hervé Labous opèrent environ 400 missions par an. Entente cordiale Pas de Sécurité civile à Courcelles mais un aéroclub lui aussi très dynamique, une École de Parachutisme Nord Franche-Comté (EPNFC), le très réputé Aéromodélisme club, le Montbéliard Dassault 312 (avion de collection), le RSA (réseau du sport de l'air et constructeur amateur), les Vieilles hélices (avions de collections) et le Cercle aérostatique (montgolfières). Tout cela fait qu'il existe une vraie vie dans ces enceintes, une vie qui n'échappe en rien aux agents AFIS, grands ordonnateurs des mouvements depuis la tour de contrôle et aux pompiers chargés de la sécurité. De telles structures demandent évidemment toujours de nouveaux investissements destinés à maintenir les plates-formes en l'état « mais aussi à s'adapter aux normes et directives européennes de plus en plus contraignantes mais nécessaires » explique Denis Gallet directeur de Besançon-la Vèze. C'est pourquoi, après le grand chantier de rénovation de la piste en 2011, l'aérodrome bisontin s'attaque à la mise aux normes de la station météo, tout en travaillant à conserver le PPF (point de passage aux frontières) tandis que Courcelles envisage la réfection de ses deux taxiways (voies de circulation menant à la piste). Le tout dans une entente cordiale, voire solidaire.

• L'aérodrome de Besançon-la Vèze LFQM est propriété du syndicat mixte formé du Conseil général, de la Communauté d'Agglomération du Grand Besançon et de la Chambre du Commerce et d'Industrie du Doubs. L'exploitation en est assurée par la Chambre du Commerce et d'Industrie du Doubs. • L'aérodrome de Montbéliard-Courcelles est géré par le syndicat mixte formé du Conseil général, de Pays de Montbéliard Agglomération et de la Chambre du Commerce et d'Industrie du Doubs du Doubs.

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COMMERCE INTERVIEW Martin Kiefer, du Cabinet REFLET CLIENT est chargé de mener les visites-mystères pour la CCI du Doubs auprès des candidats à la Charte Qualité. EA : Pouvez-vous nous expliquer le concept du client-mystère ? MK  : C’est un consommateur, dans son contexte local ! la visite s’effectue dans le cadre de sa vie personnelle, donc bien loin d’une évaluation à la chaîne. Néanmoins, il ne fait pas n’importe quoi : il doit respecter un scénario préalablement défini par notre cabinet, il reçoit une formation

sur la grille d’évaluation. En résumé, il s’agit d’un consommateur cadré. Ainsi, la visite mystère n’est ni un sondage d’opinion, ni un sondage en sortie de magasin : les grilles d’évaluation sont objectives pour éviter l’avis personnel. EA : Qui met en place des démarches de client-mystère ? MK  : Des syndicats professionnels, des banques et même l’État à travers la Charte Marianne. Ces démarches sont nées aux États-Unis pour pallier l’éloignement dans le cadre de la vérification de la bonne mise en place des règles de fonctionnement. Si la France a adopté plus tardivement cet outil, il est en plein développement aujourd’hui.

visite-mystère c’est comme se lancer dans un entraînement sportif : on se mesure plusieurs fois pour évaluer les progressions, pour réagir si des dysfonctionnements sont constatés, pour se préparer à des périodes particulières, les soldes par exemple. Il y a ainsi bien des possibilités pour utiliser ce type de démarche. EA : Peut-on démasquer le clientmystère ? MK  : Cela arrive, effectivement, mais rarement. Dans les points de vente, on aime bien pratiquer « la chasse » au client-mystère, cela crée une dynamique. Si on considère toute personne qui entre comme le clientmystère, on fait bien son travail ! EA : Existe-t il des particularités pour la CCI du Doubs ?

EA : Pour quels objectifs ? MK  : Cela dépend. Tout est question de rythme et de nombre de visites. le client-mystère c’est l’équivalent d’une photo à l’instant T. Ainsi, plus on a d’images, plus on a d’informations. Donc, ça reste une question de budget. Néanmoins, une seule visite-mystère permet de mesurer la qualité de la relationclient, d’observer les – bonnes - pratiques de la concurrence, de fixer des règles communes par le manager… Au final, accepter une

MK  : 80 clients-mystères différents ont été utilisés pour les visites en 2012. La particularité du dispositif proposé par la CCI du Doubs réside dans le filtre opéré par ses Conseillers Commerce. Dans les gros réseaux de franchise, il y a peu de débriefing : les rapports de visite sont envoyés sans explication ni affichage particuliers. Dans le Doubs, c’est une démarche complète qui est proposée : après un entretien d’adhésion qui reprend les caractéristiques principales du point de vente, le

rapport est remis et analysé avec le Conseiller CCI en vue de définir ensemble les axes de progrès. Pour conclure, la conjoncture difficile que nous traversons actuellement doit nous amener à nous remettre en question, à être rigoureux pour appliquer des règles simples et efficaces, telles que dire « bonjour » et sourire à l’entrée d’un client. Le 6 février dernier, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs mettait à l’honneur, pour la 6e année consécutive, les lauréats de la Charte Qualité Accueil Écoute Conseil. Ils sont 98 cette année à avoir obtenu les notes nécessaires à l’obtention de cette Charte : 73 points de contrôle passés au crible par un clientmystère afin d’évaluer l’aspect intérieur et extérieur du point de vente ainsi que la qualité de l’accueil client, tant au téléphone que sur le point de vente.

UCB aide ses adhérents Pour favoriser l'adhésion de ses adhérents à la Charte Qualité, l'Union des Commerçants Bisontins prend en charge la moitié du coût de la démarche. Contact : 03 81 82 88 88

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COMMERCE FRANCHEMENT U COMTOIS L'enseigne aux 36 magasins et 1 250 collaborateurs en Franche-Comté se tourne de plus en plus vers les fournisseurs locaux. Un véritable partenariat concrétisé récemment. « Il y a plus de 30, 40 ans qu'un partenariat est engagé entre Système U et ses fournisseurs locaux. Alors même que nos magasins n'étaient que de simples épiceries… » Mi-mai dernier, cette collaboration pratiquée de longue date était concrétisée sur le papier au cours d'un gourmand rassemblement en présence des associés des 36 magasins régionaux et de 55 fournisseurs comtois retenus pour leur savoir-faire et la qualité de leurs produits. Ceux-ci s'engagent à produire sur la région, à préférer les matières premières régionales et à être inscrits dans une démarche de développement durable. Les magasins U, quant à eux, signent pour mettre en avant les produits et accompagner les fournisseurs dans leur développement. « On peut espérer faire plus de 10 % de notre CA avec les produits locaux » expliquait Serge Papin, P-DG de Système U. Un chiffre d'ailleurs déjà largement dépassé au Super U de Baume-les-Dames par exemple où « un produit vendu sur 5 est franccomtois. » Cette collaboration, loin de simplement doper les ventes locales permet aussi de croiser les produits de chacun des bassins. Telle la saucisse Amiotte distribuée dans tous les magasins U de France. « Ces produits rassurent le consommateur par les temps qui courent » ajoutait encore M. Papin. Loin en tout cas de « l'inquiétante » loi de modernisation de l'économie qui a largement alimenté le débat de cette soirée : « Celle-ci est faite pour les grands groupes et non pour les PME. Elle impose des règles identiques à un géant comme Nestlé et à une entreprise familiale. Nous espérons que cette loi soit rapidement modifiée. »

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Les bonnes graines de Bastard graineterie Installé depuis 150 ans à Bolandoz, village du Plateau,

le grainetier fait de la résistance. Dans un secteur trusté par la grande distribution, il fait la différence par le conseil.

P

anais, carottes jaunes du Doubs, carottes nantaises… Parmi les 2 000 références de salades, légumes et fleurs que propose Jean-Marie Bastard, dans sa graineterie de Bolandoz, figurent aussi quelques variétés locales et anciennes. Le dernier grainetier indépendant de Franche-Comté – et l’un des dix derniers de l’Hexagone – s’adresse à une clientèle de connaisseurs auxquels il propose des produits qui se plaisent dans la terre franc-comtoise. Un critère de sélection qui, allié à ses conseils avisés, lui valent d’être toujours dans la course, depuis ce village de 350 âmes et dans un marché que se partagent désormais les jardineries et grandes surfaces. « Nos clients viennent d’Ornans, de Besançon ou de Salins-les-Bains, et ils font vraiment du jardin », explique-t-il. Bastard, qui se fournit en France et en Italie, est aussi présent sur le marché de Morteau le mardi, celui de Levier le mercredi, de Pontarlier le jeudi et de Champagnole le samedi. Et dans une vingtaine de points de vente, plutôt alimentaires, qui distribuent ses sachets de graines. Future vente en ligne

Doubs vers 1860. Son petit commerce de semences de jardins a traversé les siècles et Jean-Marie Bastard y a rejoint son père en 1974, avant d’en reprendre les rênes dix ans plus tard. Soucieux de le développer et de créer des emplois, il a étendu la gamme aux produits agricoles et aux espaces verts, son dada. « Le gros de notre chiffre d’affaires vient du secteur agricole. Mais l’environnement prend de l’ampleur. Avec la diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires, nous nous développons maintenant sur les jachères de fleurs. » La petite entreprise emploie 4 salariés, sans compter son dirigeant. Bastard, dont les produits sont encore commercialisés sous son nom, fait imprimer ses sachets en Italie et sous-traite le conditionnement dans le Nord. « Sauf les haricots et les pois, que nous conditionnons en interne. » L’entreprise dispose d’un petit camion pour ses livraisons et, avant de la transmettre, son dirigeant envisage de s’ouvrir à la vente en ligne. « Certains confrères se sont lancés et n’en sont pas mécontents », explique-t-il. sur www.bastardgraines.com

Originaire des Gets, en Savoie, son arrièrearrière-grand-père Jean Bastard était un colporteur qui s’est sédentarisé dans le

J ean-Marie Bastard propose 2 000 références.

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SERVICES

Implantation réussie pour le Bistro Paul

bistronomie Le couple Pocthier a quitté son restaurant du centre-ville de Besançon pour

ouvrir un bistrot « gastronomique » sur la zone commerciale de Valentin. Bonne pioche !

L'équipe de six personnes s'affaire six jours sur sept pour réussir le pari d'implanter un restaurant indépendant en pleine zone commerciale.

M

arie-Laure et David Pocthier, FrancsComtois, se sont rencontrés en Normandie. Lui était dans le bâtiment, elle dans l'agroalimentaire. Revenus dans leur région natale, ils achètent le restaurant Le Gourmand, rue Mégevand à Besançon. « Une institution dans laquelle nous avons fait nos armes » explique Marie-Laure. Mais très vite, le jeune couple se rend compte que le lieu n'offre aucune possibilité d'extension. « Nous avions 40 couverts, pas de terrasse, une clientèle du centre-ville, souvent pressée, avec un ticket moyen plutôt bas. » Les deux jeunes gens savourent leur réussite mais n'en oublient pas pour autant leur ambition. C'est ainsi qu'ils découvrent un terrain à vendre sur la zone commerciale Valentin à Châtillon-

le-Duc. Il a fallu presque deux années pour faire sortir de terre ce bâtiment atypique, une sorte de trapèze à ossature bois, qui abrite aujourd'hui le « Bistro Paul ». Ici une soixantaine de couverts sont possibles auxquels il faut ajouter une cinquantaine de places en terrasse. Le lieu, au design chic et sobre, plaît à la clientèle, des hommes d'affaires, des commerciaux et commerçants du coin, mais aussi, le soir, des habitants de Châtillon. « Selon notre étude de marché, nous avons une zone de chalandise d'environ 5 000 personnes. » se souvient David. Et, depuis septembre qu'est ouvert ce nouveau restaurant, beaucoup de clients s'affichent déjà comme des fidèles. « Nous fonctionnons selon le principe de la bistronomie, un genre entre

le bistrot et la gastronomie. » Un genre qui ne mégote pas sur la qualité des produits, toujours de saison, et la présentation des assiettes. Voilà le domaine de Marie-Laure mais aussi du chef, David Languille, un ancien de la Dame Blanche. Six personnes dont le jeune couple s'affairent ainsi six jours sur sept pour réussir ce pari d'implanter un restaurant indépendant en pleine zone commerciale. Pour le moment « les objectifs sont respectés » expliquent-ils. Ce bistro Paul est ainsi baptisé du prénom de leur premier enfant né en février dernier. De bon augure assurément. sur w ww.bistropaul.fr Tél. 03 81 88 59 95 29


SERVICES

Une table de Gustave à l'esprit tendance rénovation Avec une offre d’hébergement et de restauration revisitée pour s’adapter

à une nouvelle clientèle attirée par le musée Courbet, un jeune couple d’hôteliers restaurateurs ornanais a réussi le pari d’un établissement contemporain et chaleureux.

P

our nombre d’établissements, la mise en chantier d’un projet de rénovation est un pari à très haut risque dans une région où les saisons touristiques sont courtes et incertaines. C’est pourtant le défi que se sont lancé Lydie et David Blanchard, un couple de trentenaires dynamiques, avec la superbe métamorphose de l’hôtel-restaurant la Table de Gustave à Ornans. Le tandem est atypique. L’un et l’autre ont entrepris des études supérieures avant de s’orienter, par passion, dans l’hôtellerie restauration. L’établissement qu’ils rachètent en 2005 jouit d’une bonne situation dans une rue calme à cinq minutes à pied du musée Courbet, mais tout y est vétuste. Au cours des cinq premières années, ils impriment un nouvel esprit fait d’exigence dans l’accueil et le service. « Cette période nous a été nécessaire pour bien analyser les attentes », souligne David Blanchard. « Notre table, par exemple, a attiré une clientèle de cadres d’entreprises locales et nous avons réalisé que les visiteurs qui les accompagnaient logeaient dans des hôtels bisontins où ils étaient certains de trouver des prestations auxquelles ils étaient habitués. Ce type d’observations nous a permis de mieux cibler notre projet de rénovation. » 800 000 euros d’investissement Les souhaits de cette clientèle correspondaient également à ceux de la clientèle touristique attirée par l’offre culturelle (différente de la

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clientèle sport/nature, plus familiale et plus modeste). Il faut donc monter en gamme. Le projet global est chiffré à 800 000 euros. C’est Lydie Blanchard qui pilote le volet financier : « Le projet était ambitieux mais nous avions un banquier attentif – le Crédit Mutuel. Nous avons bénéficié d’une subvention FEDER, et d’autres aides allouées par le Département du Doubs et la Région de Franche-Comté, chez qui nous avons trouvé des interlocuteurs concernés. Le dispositif complété d’un prêt à taux zéro accordé par Développement 25. Tout cela ne nous a pas épargné les angoisses d’une opération colossale à notre modeste échelle. » Le chantier s’étale sur une année, avec son lot de contretemps et de déconvenues. Il nécessite deux mois de fermeture complète. La Table de Gustave rouvre en novembre 2011, peu de temps après le nouveau musée Courbet. L’hôtel, en attente de classification, offre désormais 28 chambres spacieuses et chaleureuses. Le restaurant a fait peau neuve lui aussi, dans le même style contemporain. Le succès est immédiat. Un an et demi plus tard, toute l’équipe (16 personnes) savoure le plaisir et la fierté d’avoir participé à cette renaissance. sur w ww.latabledegustave.fr Tél. 03 81 62 16 79

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Les gestes verts du Casino Barrière Tri des déchets, meilleure utilisation

cela une adhésion de tous, du cuisinier à la

Car, ainsi que le rappelle Xavier Lesprit-

du papier, économiseurs d'eau, etc.

femme de ménage, des responsables des

Maupin, le directeur, « Même si nous n'avons

jeux aux services administratifs, soit 7 000

pas perdu de clients avec la crise, la fréquence

collaborateurs au total dont une centaine à

des visites a baissé d'environ - 10 %. »

ont permis au groupe d'obtenir la certification ISO 14 001. À Besançon,

Besançon (70 au casino, 30 au restaurant

tous s'impliquent pour la conserver.

Le Grand Café). Bien sûr au-delà des actions

478 ramettes de papier économisées, 50 kg

déchets, économie de papier, réduction

de ferraille et 40 kg d'ampoules récupérés

des consommations d'énergie - chacun doit

sur l'exercice 2011-2012, etc., le tout grâce

faire avec son environnement. Besançon

à des gestes appris par le personnel du

n'est pas Ribeauvillé, le bon élève du groupe

Casino Barrière de Besançon et aujourd'hui

chauffé grâce à la méthanisation des déchets

totalement acquis. Ces petits gestes déclinés

agricoles de sa ferme voisine, mais les idées

dans les 60 établissements (casinos, hôtels,

ne manquent pas pour honorer cette nouvelle

golf…) du groupe familial lui permettent

démarche tel un ramassage des déchets

propres à tous les établissements - tri des

ainsi de devenir le premier groupe français

autour du casino suivi d'un pique-nique

d'hôtels et de casinos certifié ISO 14 001,

« écolo ». Des petits gestes qui permettent

la norme européenne des performances

aussi des économies appréciables : en 2011-

environnementales. Voilà plusieurs années

2012, 2 805 € de produits d'entretien, 4 270 €

que Barrière l'espérait. Mais il fallait pour

de papier ont, entre autres, été économisés.

SAVE THE DATE

Au service des entreprises de Services

La date du 5 décembre est déjà à retenir ! Pour terminer l'année 2013 en beauté, la CCI du Doubs innove en invitant toutes les entreprises à un événement de speed-meeting. Pour se présenter, se rencontrer, se faire connaître, travailler son réseau, les prestataires de services en entreprises auront à leur disposition un temps et un lieu réservé… tél. 03 81 25 25 93

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Abonnez-vous à la version électronique d' sur www.doubs.cci.fr

et recevez par mail votre magazine à feuilleter en ligne.

AGENDA

DU 23 AU 27 SEPTEMBRE Salon Polagra Food à Poznan. La Pologne, un marché à prospecter ! Connaître son potentiel sur le marché polonais. Initier des courants d'affaires. Recherchez de nouveaux partenaires/clients/distributeurs ou importateurs. Réactiver ou conforter des contacts existants. CCI International Tél. 03 84 86 42 52 sur www.cciinternational.fr

1er OCTOBRE

15 OCTOBRE

Et si négocier n’était pas qu’une affaire de prix ? De la prise de rendez-vous à l’acceptation de l’offre, comment mettre tous les atouts de votre côté ? CCI du Doubs Tél. 03 81 25 25 93

Le Salon pour vivre et travailler en Province aide les franciliens désireux de quitter la région parisienne à trouver un meilleur cadre de vie et des opportunités professionnelles dans d'autres régions. Espace Champerret Hall A - Paris 10 heures > 20 heures sur www.provemploi.fr

Atelier des Services

Provemploi

sur www.facebook.com/LesAteliersDesServices

EMPLOI

Une aide à la transmission des compétences

ExperTIC, salon annuel du Numérique Le Salon ExperTIC présente les solutions numériques pour les entreprises. Il se tiendra à Besançon-Micropolis les 12 et 13 septembre 2013. Les entreprises du numériques s’adresseront directement aux dirigeants et décideurs, de PME, TPE de tous secteurs d’activités, sur les nouveautés technologiques en matière de cloud-computing, réseaux sociaux, CRM, site internet, applications mobiles pour tablettes et smartphones, E-commerce, marketing direct, référencement, sauvegarde de données, sécurité informatique, téléphonie, dématérialisation, équipements, « Progiciel Intégré », Echange de Données Informatisées (EDI), plateformes collaboratives, formations en TIC etc. Toutes les spécialités liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, seront représentées par une soixantaine de professionnels pour répondre aux questions, apporter conseils et solutions

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aux entreprises désireuses d’accroître leur performance à travers les outils numériques. Dix conférences seront animées par des experts pour aborder des sujets tels que les enjeux de la communication numérique, l’e-réputation, l’e-marketing, l’entreprise et les réseaux sociaux, l’optimisation du référencement d’un site internet, le déploiement du très haut-débit pour l’entreprise, ou de l’opportunité du cloudcomputing… L’innovation sera également au programme à travers le 2e Carrefour des possibles qui mettra en lumière 10 projets innovants. La CCI du Doubs est partenaire de l’événement. L’entrée au salon est gratuite et l’inscription

sur www.expertic.fr

Le dispositif, mis en application depuis le printemps, permet à un jeune d'intégrer une entreprise et à un senior d'être maintenu dans son emploi. Une double vocation destinée à lutter contre le chômage des deux cotés de la chaîne des âges à laquelle s'ajoute la transmission des compétences. « Ce contrat de génération s'adresse à toutes les entreprises et concerne plus directement les entreprises de moins de 50 salariés, soit plus de 90 % des entreprises, et celles comprises entre 50 et 300 salariés, soit un peu moins de 10 % des entreprises » précise Jean Ribeil, directeur régional de la Direccte de Franche-Comté. Il permet une aide versée trimestriellement par l'État de 12 000 € sur trois ans, soit environ un quart du salaire brut du jeune niveau SMIC. La Région Franche-Comté abonde de son coté de 2000 € par an et par binôme. Elle s'est ainsi engagée à accompagner 1 000 binômes. A la fin mai, 32 demandes de contrats de génération, dont 13 dans le Doubs, avaient déjà été traitées. M. Ribeil, de son coté, explique que « Début mai, les prescriptions de la Franche-Comté représentaient 2,3 % du poids national, alors que théoriquement il devrait être de 1,4 %. » sur w ww.contrat-generation.gouv.fr Pôle emploi : 39 95

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EUROPE Rubrique réalisée en collaboration avec la CCIR Franche-Comté service Europe Entreprise Europe Network

Construction

Déclaration de performance obligatoire pour les produits Tous les produits de construction soumis au marquage CE doivent être accompagnés d’une déclaration de performance comportant des mentions obligatoires depuis le 1er juillet 2013. Cette déclaration de performance engagera les fabricants sur l’aptitude des produits aux usages qu’ils revendiquent Les étiquettes CE apposées sur les produits de construction devront également être modifiées. Cette obligation concerne tous les

produits mis sur le marché à titre individuel après le 1er juillet 2013 même si des produits similaires ont été commercialisés avant cette date.

Chimie

Anticiper l’interdiction du trichloroéthylène et du trioxyde de chrome L’annexe XIV de REACH qui liste le substances soumises a autorisation est très importante pour les entreprises. Elle a été modifiée le 17 avril 2013 et intègre désormais 20 substances parmi lesquelles le trichloroéthylène et le trioxyde de

chrome qui sont encore utilisées dans les entreprises notamment pour le traitement de surface. Même si une période transitoire permet de continuer à utiliser ces substances il est impératif de rechercher des solutions alternatives dès aujourd’hui et de faire le point dans sa chaîne d’approvisionnement. En savoir

:

CCIR service Europe : europe@franche-comte.cci.fr Tél. 03 81 47 42 13 Jean-Michel CHAUVIN

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vu lu FESTIVAL

Septembre en musique Le 66e Festival International de musique commence, pour la septième fois, par un concert ouvert à tous. Cette année encore il aura lieu, pour cause de tram, aux Prés de Vaux où l’on pourra entendre l’orchestre Philharmonique de Strasbourg. Se succéderont ensuite, du 14 au 28 septembre, des artistes comme Victoria Mullova, Marc Coppey, Nicolas Angelieh, Gautier Capuçon et des ensembles symphoniques comme l’orchestre National de Lyon, dirigé par Gerd Albrecht, le Berliner Symphoniker, l’orchestre Victor Hugo de Franche-Comté et, pour le concert de clôture, parrainé par la CCI du Doubs, le Russian Philarmonic de Moscou. Mais l’événement sera le 53e concours international des chefs d’orchestre. L’afflux de candidatures témoigne de l’essor de cette compétition à laquelle assistent de plus en plus de professionnels et dont on peut dire qu’elle se situe au tout premier rang mondial. Dans ces conditions, sans aucun doute, le lauréat sera au niveau de ses prédécesseurs. Le public pourra en suivre le déroulement du 16 au 21 septembre. Ils partiront à 20 mais il n’y aura qu’un seul gagnant le soir de la finale. sur www.festival-besancon.com EXPO

Mémoires de verre A l’occasion d’une campagne d’inventaire et de numérisation des collections des musées de Montbéliard, plus de 5 000 plaques de verre datées entre 1900 et 1940, ont été redécouvertes au château, dans des réserves qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Cette exposition réunit plus de 200 images, parmi lesquelles des vues inédites de Montbéliard et de ses environs, des captures d’événements festifs et de saisissants portraits de montbéliardais anonymes. Provenant de différents fonds de photographes amateurs locaux collectés depuis 1960 par les musées, elles révèlent aujourd’hui au public un patrimoine photographique, emprunt d’histoires personnelles. Montbéliard, du 17 mai 2013 au 5 janvier 2014. Hôtel Beurnier-Rossel

LIVRE

Tous les chemins mènent à Compostelle Le premier récit est celui de Jean Christophe Ruffin, académicien français, auteur de « Katiba », roman prémonitoire dans lequel il décrivait, il y a quelques années, l’implantation prochaine d’A.Q.M.I. au Sahel. Après divers avatars, comme : ambassadeur au Sénégal, il décide pour « se retrouver », de prendre la route de Compostelle comme le font des milliers de pèlerins chaque année. Pour parcourir les 800 km à partir de Roncevaux, il choisit le « chemin du Nord » peu fréquenté, il semble en effet redouter la promiscuité des refuges. Il trouvera d’autres dissonances : les itinéraires qui traversent des cités périurbaines ou longent les autoroutes. Il ne nous fera pas grâce de ses douleurs, ampoules aux pieds, tendinites… contre lesquelles il peste souvent. Jusqu’à ce que, vers la moitié du parcours, une rencontre lui fasse entrevoir la vraie dimension du « camino » même si elle est inavouée, voire réfutée par certains. Reste le style d’un grand écrivain qui, finalement, ne regrette pas le voyage. Toute autre est la relation picaresque faite par Alix de Saint André, journaliste et romancière de sa pérégrination vers Saint Jacques. Elle choisit, pour sa part, le « chemin français » plus au sud et très encombré. Ce qui lui vaut de multiplier les anecdotes, les rencontres cocasses, pour notre plaisir. Elle nous fait sourire à chaque page. Un soir, ayant réussi à prendre une douche et à se faire faire servir une bière, elle dit irrévérencieuse : « à ce moment là, sur cette place, je suis dans une goutte de pur bonheur : à ta santé l’apôtre ». Elle tissera, sur ce mode peu protocolaire, de solides amitiés qui la remmèneront sur le chemin. Après ce premier voyage, la pèlerine conteuse en fera un autre « à la médiévale » c’est-à-dire à partir de son domicile, en Anjou, soit plus de 1 500 km jusqu’à Saint Jacques de Compostelle. Ce sera l’occasion de nouvelles rencontres hautes en couleur – là encore sa foi pudique sera dissimulée derrière les pittoresques tracas quotidiens, les joies et les fous rires : «  sur le chemin, la spiritualité commence par les pieds ». Jean Christophe Ruffin – Immortelle randonnée – Éditions Guérin, Chamonix Alix de Saint André – En avant, route – Coll. Folio Bernard Sertout

sur www.montbeliard.fr 34

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