Acteurs de l'Eco n° 3 juin-juillet 2016

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LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET www.loiretorleans-economie.fr

#03 JUIN JUILLET 2016

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ÉVÉNEMENT Le LAB'O a déjà mis le turbo

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REPRISE SC45, la vie d'après

CONSOMMATION RESPONSABLE :

BIO ET CIRCUITS COURTS EN PLEIN BOOM > ALAIN LEMIRRE, RESTAURATEUR

TOURISME Réouverture du château de St-Brisson



Billet

som maire ACTUALITÉ

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MADE IN LOIRE&ORLÉANS

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PORTRAIT

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ÉVÉNEMENT

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TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES ET AGRICULTURE : UNE NÉCESSITÉ ET UNE CHANCE POUR LE TERRITOIRE

L’

agriculture et la filière agro-alimentaire sont parmi les secteurs économiques les plus importants, notamment en termes d’emplois et de contribution à la balance commerciale. Cependant, des défis majeurs doivent être relevés afin de maintenir cette position : répondre aux demandes des consommateurs, particulièrement en termes de qualité ; améliorer sa compétitivité face à une concurrence mondiale de plus en plus forte ; satisfaire les contraintes environnementales en réduisant l’usage des intrants et des produits phytosanitaires ; assurer la pérennité de son développement en contrôlant l’usage des ressources naturelles (eau, sol…) et en maîtrisant les changements climatiques.

DOSSIER

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INDUSTRIE

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COMMERCE

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SERVICES

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PORTRAIT

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ENVIRONNEMENT

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REPRISE

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IMPLANTATION

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RESTAURATION

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TOURISME

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NUMÉRIQUE

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INTERNATIONNAL

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TERRITOIRE

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CHIFFRES

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Comme pour les autres secteurs, les technologies numériques sont un des outils de base pour répondre à ces défis. Ces technologies s’adressent à tous les acteurs de la chaîne du végétal : semenciers, producteurs et coopératives, transformateurs. Créée à l’initiative de l’Agglomération d’Orléans et de la Région Centre Val de Loire, l’association AgreenTech a pour objectif de faire d’Orléans la référence nationale et internationale des technologies numériques pour la filière du végétal. Maraîchage – Horticulture – Arboriculture – Grandes cultures – Forêts sont autant de filières fortement présentes sur le territoire qui vont bénéficier directement de cette initiative. En réunissant autour d’un même objectif les compétences de l’agriculture et des technologies numériques, AgreenTech Valley doit dans les années à venir être un vecteur significatif du développement économique. C’est une nécessité mais aussi une chance à saisir pour le territoire.

© Didier Depoorter

CONSOMMATION RESPONSABLE : bio et circuits courts en plein boom

2016 # 03 JUIN/JUILLET

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Christian Saguez VP AgreenTech Valley, Président CybeleTech

www.cybeletech.com

www.facebook.com loireetorleans http://twitter.com/loireetorleans


actualité

ANNIVERSAIRE

10 ANS POUR LES AOC ORLÉANS ET ORLÉANS-CLÉRY Pour leur 10 anniversaire, les AOC Orléans et OrléansCléry ont décidé de faire les choses en grand et de parsemer l’année 2016 d’événements festifs. Premier rendez-vous : samedi 11 juin pour une journée portes-ouvertes chez 4 vignerons et la cave coopérative des deux AOC et une tablée vigneronne. Les festivités se poursuivront dès le lundi 5 septembre à Orléans avec un événement dédié aux professionnels du vin. Une balade gourmande viendra clore cette année anniversaire le dimanche 9 octobre.

TO U R I S M E

actu

e

www.aoc-orleans.fr

L’Agence de Développement et de Réservation Touristiques du Loiret a lancé en juin 2012 la carte « Ambassadeur du Tourisme en Loiret », destinée aux habitants du département. La démarche compte 33 sites et visites de villes partenaires et plus de 5 600 habitants du Loiret ont rejoint le club des Ambassadeurs. Le « laissez-passer VIP » s’adresse aux résidents du Loiret (principaux ou secondaires) et leur offre d’accéder gratuitement aux sites touristiques et visites de ville partenaires, dès lors qu’ils sont accompagnés d’au moins un adulte payant.

www.tourismeloiret.com (onglet « découvrir/sortir »)

RENCONTRES

SANTÉ

POUSSEZ LA PORTE DES CAFÉS DE LA CRÉATION La CCI et la Chambre de Métiers du Loiret s'associent à l’initiative du Crédit Agricole Centre Loire et proposent, en partenariat avec d'autres acteurs de la création et reprise d’entreprises (Ordre des experts-comptables, Barreau des avocats d’Orléans, Pôle Emploi, Technopole Val de Loire), un rendez-vous mensuel dédié aux porteurs de projet à Orléans et Montargis. Ces rendez-vous s’adressent à tout particulier ayant un projet à construire ou en cours de construction. Le principe est d’offrir l’occasion d’une première rencontre avec des experts et d’obtenir les contacts pour avancer dans l’analyse de son idée. Le travail en réseau contribue à intensifier les chances du futur entrepreneur en lui apportant informations et conseils cohérents. Des experts sont à disposition des créateurs : chaque premier vendredi du mois, sans inscription ni rendezvous, entre 8h30 et 10h30, un représentant de chacune des structures se tient gracieusement à la disposition du public dans une ambiance conviviale, autour d’un café. Les futurs créateurs ou repreneurs trouveront les réponses à leurs premières questions et les contacts utiles pour mener à bien leur projet.

APRÈS ALD facilite la réintégration des salariés

ominations

N O M I N AT I O N S

ALBERT MÉLONI

a été nommé au poste de directeur de l’usine SCA de Gien (produits d’hygiène).

YV ONNE PÉROT

succède à Jean-Michel Quellec à la direction régionale de l’Insee Centre-Val de Loire.

HERVÉ RONSIN

succède à Daniel Guillermin à la présidence de Shiseido International France.

ARY BRU AND

www.loiret.cci.fr

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LES HABITANTS DU LOIRET SONT AUSSI SES AMBASSADEURS

prend la succession de Youssoufi Touré à la présidence de l’Université d’Orléans.

D’après les statistiques nationales, une personne sur 4 sera confrontée durant sa carrière à un problème de santé majeur la contraignant à suspendre son activité professionnelle pour une période plus ou moins longue. APRES ALD propose différentes prestations adaptables aux besoins et à la structure. Celles-ci ont été conçues dans l’objectif d'aider le salarié concerné à reprendre son poste, mais aussi de faire progresser la performance globale de l’entreprise. Cette approche novatrice a été primée lors du dernier défi Créateurs Jeune Entreprise dans le Loiret.

www.apresald.fr


5 JUIN/JUILLET 2016

actualité RUBRIQUE RÉALISÉE PAR ALAIN SOUCHÉ

AG E N DA

Les élections consulaires ont lieu cet automne Entre le 20 octobre et le 2 novembre prochains, les chefs d’entreprise du Loiret sont appelés à élire leurs représentants au sein des Chambres de Commerce et d’Industrie territoriales et régionales. Les élus travailleront pour les 5 années à venir au développement du territoire et à l’accompagnement des projets des entrepreneurs. Du côté de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, les élections se dérouleront en octobre.

www.loiret.cci.fr - www.cma45.fr

IN A U G U R AT I O N

LA DREAL S’INSTALLE DANS DE NOUVEAUX LOCAUX DURABLES La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement inaugure ses nouveaux locaux le 29 juin. Ceux-ci ont été construits de façon à être exemplaire en matière de développement durable : 1 800 m² de bureaux en murs ossature bois, matériaux biosourcés, toiture végétalisée, ventilation double flux, puits canadien hydraulique… OBM Construction a réalisé cette opération de proximité rimant avec écologie et responsabilité : les matières premières sont issues de la Région, la construction des murs à ossature bois a été réalisée à Chevilly dans l’usine d’OBM et le chantier était à Orléans.

www.obmgroupe.net


actualité I N I T I AT I V E

METTONS LA GOM,

*Grand Orléans Métropole

soutenons le Grand Orléans Métropole !

Des chefs d’entreprise du Loiret se mobilisent pour valoriser l’attractivité et le potentiel économique d’Orléans, capitale régionale, pour en faire une métropole qui compte. Avec pour slogan « Mettons la GOM* ! », la démarche, apolitique et indépendante, vise une seule ambition : donner à Orléans davantage de lisibilité, de visibilité, et la place qu’elle mérite à l’échelon national et international. Signature d’un Manifeste en ligne, page Facebook : l’appel à la mobilisation du monde économique est lancé pour qu’Orléans figure enfin parmi les 13 capitales de région qui comptent en France.

LOIRÉTAINS DEMAIN Le Loiret a décidé d’anticiper le développement de ses différents territoires afin de redéfinir une stratégie d’avenir. Loirétains demain a pour objectif de se doter d’une vision à moyen/ long terme et donner un cap pour les 20 à 30 ans à venir, de construire collectivement l’avenir du Loiret, d’affirmer sa place comme pôle attractif tout en améliorant le bien-être de ses habitants, d’élaborer un projet stratégique de territoire valant schéma directeur de développement territorial. La construction du plan d’action court jusqu’à septembre et sa présentation et diffusion est prévue pour les derniers mois de l’année.

E M P LO I

DES RENDEZ-VOUS QUI SE DÉVELOPPENT DANS L’AGGLO Les Rendez-vous pour l’Emploi (RVPE) organisés par l’AgglO ont eu lieu le 23 juin. Une manifestation qui répondait aux objectifs développés par la marque RVPE. Ceux-ci sont de rendre visible et lisible au plus grand nombre les besoins en recrutement des entreprises du territoire de l’Agglomération orléanaise, de promouvoir leurs métiers, de permettre une rencontre demandeurs d’emplois/entreprises efficiente (adéquation de l’offre et de la demande). Les Rendez-vous pour l’Emploi seront amenés à se développer et à se déployer sur l’ensemble du territoire de l’AgglO selon les besoins des entreprises et dans l’optique de faciliter et de multiplier les rencontres entre chercheurs d’emploi et les entreprises.

www.agglo-orleans.fr

actu

www.mettonslagom.fr

Stratégie

www.loiret.fr

GROUPEMENT

P R OX I M I T É

LE DÉPARTEMENT FAVORISE LE MAINTIEN DU COMMERCE RURAL À Bellegarde, Hugues Saury, Président du Département, et Frédéric Néraud, Vice-Président et Président de la commission Économie, Tourisme, Patrimoine et Culture, ont rencontré les maires des 31 communes loirétaines qui ont bénéficié, depuis 2008, du dispositif d’aide aux communes de moins de 2 000 habitants leur permettant de maintenir des commerces de première nécessité. L’objectif de cette réunion était d’établir un bilan du dispositif actuel et de dégager des pistes d’évolution. En 2016, la collectivité a voté une enveloppe budgétaire de 100 000 € dédiée à ce programme d’aide.

www.loiret.fr

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À L'OUEST DU NOUVEAU ! L'association Loire Beauce Entreprises 45 (ALBE45) a été créée avec l’objectif de fédérer les entreprises situées dans les périmètres des communautés de communes de Beaugency et du Val des Mauves, afin d’être le porte-parole et l’interlocuteur de ses adhérents auprès des collectivités et des administrations. ALBE45, dont l’Assemblée générale a eu lieu en mai, a élu pour président Christian Effoudou (Add-on Multimedia).

contact@albe45.fr

L’UDEL

A DÉLIVRÉ SES COUPS DE CŒUR

uelle qui son Assemblée générale ann Comme chaque année, lors de ses rné déce a Loiret a eu lieu fin mai, l’Udel Medef ib pour la s personnalités : Freddy Zerb « coups de cœur » à plusieur le LAB’O, r pou n esso lin-B Hub hanie carte Kikoz, Frédéric Ros et Stép Villemain. pe Grou t iden Prés n, mai Ville Christophe

http://udel45.fr


7 JUIN/JUILLET 2016

actualité

première

UNE

RÉUSSIE À PITHIVIERS

É

vénement le 10 mai à Pithiviers avec le tout premier Te r r i to i re s & C o , nouvelle offre de Loire&Orléans Eco dédiée aux i n t e rco m m u n a lités et aux entreprises. Deux phases distinctes dans cette opération : tout d'abord, une réunion d'échanges entre élus et techniciens des EPCI, d'une part,

et Loire&Orléans Eco et les trois chambres consulaires (d'Agriculture, d'Artisanat et des Métiers, de Commerce et d'Industrie), d'autre part. Ensuite, une conférence économique sur le thème « Quel business model pour quelle entreprise ? » par Florence Delobel (fondatrice du cabinet de conseil Vitamines). Deux chefs d'entreprises du Loiret ont conclu cette

rencontre en témoignant de leur expérience de dirigeant : Virginie Kompalitch (Art et Floritude) et Fabien Prêtre (Easyflyer) lors d'un débat animé par le journaliste Stéphane de Laage et les questions du public. Une réussite pour ce premier Territoires&Co. Prochains rendez-vous : à Gien, le 29 septembre ; à Montargis, le 17 novembre ; à Orléans, début 2017.

www.loiretorleans-economie.fr


made in L O

colorations DES

ECO-RESPONSABLES POUR LES COIFFEURS

L

es Laboratoires Nao sont installés à Saint-Jean de Braye. A leur tête, Célie Troussard, qui a repris, en 2010, une partie de l’activité de l’entreprise tenue par son père. L’établissement de 5 personnes assure la formulation, la fabrication et le packaging des produits capillaires et esthétiques

Capillor et NAOLYA et opère pour des soustraitants. Le crédo de cette trentenaire orléanaise est de fabriquer « français », cela porte ses fruits puisqu’elle peut répondre rapidement aux clients et être un partenaire engagé dans une démarche éco-responsable. En mars 2016, elle lance Linka, une gamme de produits de coloration d’oxydation sans ammoniaque dont 82 % des composants sont d’origine végétale et

française. Pour mener ce projet, qui a duré 3 ans, elle a fait appel à de nombreuses compétences locales en particulier celle d’Estelle Stepien de l’atelier Soyez Belle d’Olivet. A l’heure des premières négociations, les perspectives sont de doubler le chiffre d’affaires, d’améliorer l’équipement et, à terme, de recruter.

TEXTES : BÉATRICE LAIDIN

un jeud’enfant

APPRENDRE À FAIRE SES COURSES :

S

uperMarket est un jeu de société ludo-éducatif pour les 8-14 ans, créé en 2013 par Guillaume Floc’h, Ce quadra d’origine nantaise, installé à Chaingy depuis 2009, est commercial de profession et grand amateur de jeux de société. Il s’essaie à la création avec l’aide d’un designer, produit quelques unités chez le seul fabricant français du secteur. Le principe du jeu est le suivant : chaque joueur débute la partie avec un budget de 150 € et une liste de courses contenant 5 articles, il doit réaliser ses achats le plus vite possible mais, bien sûr, son parcours est parsemé d’embuches comme l’échange de listes ou un chariot qui doit être réparé et vidé. Le gagnant n’est pas celui qui a le plus d’argent mais celui qui consomme intelligent. Le plateau est en 3D. C’est un jeu eco-responsable et 100% français. Pour l’instant il n’est distribué que dans 30 points de vente du Loiret, cependant un développement national via une maison d’édition est programmé pour Noël 2016, les tests sont en cours et la décision ne devrait plus tarder. Une version télévisée est également envisagée pour les chaînes francophones.

https://goo.gl/3MZ9gz

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www.laboratoiresnao.fr


portrait

INGRANNES

BERNARD DE LA ROCHEFOUCAULD,

PHÉNOMÉNAL. À 93 ANS, BERNARD DE LA ROCHEFOUCAULD, CRÉATEUR DE L’ARBORETUM DES GRANDES BRUYÈRES À INGRANNES, S’ÉMERVEILLE COMME AU PREMIER JOUR DEVANT UN BOURGEON DE MAGNOLIA. INGÉNIEUR DE L’ÉCOLE CENTRALE, BOTANISTE AUTODIDACTE, IL AIMERAIT ASSURER LA PÉRENNITÉ DU SITE.

TEXTE : GAËLLE LEPETIT

O

n me considère comme un spécialiste de la botanique, et pourtant, plus ça va, moins j’en, sais ! » glisse avec simplicité et presque convaincu - Bernard de la Rochefoucauld. À 93 ans, le fondateur de l’arboretum des Grandes Bruyères à Ingrannes est aussi malicieux que passionné, aussi humble que cultivé. Et si ce lieu sublime fait aujourd’hui référence pour ses collections - notamment de cornouillers mais surtout de magnolias, « quasi uniques, les plus complètes et compatibles avec notre climat » - le parc est presque né d’un hasard. Issu de l’École Centrale, à l’origine de la construction des premiers hypermarchés, l’homme achète en 1968 « cette friche forestière abandonnée depuis plus d’un siècle pour y construire une maison familiale. » Douze hectares peu à peu défrichés, qui dévoilent un chêne bicentenaire, sous lequel les chanceux peuvent aujourd’hui organiser leur banquet de mariage. « Puis, avec mon épouse Brigitte, on commence à planter, en fonction de l’origine des arbres, on fait appel à des architectes paysagistes, on étiquète tout, car c’est un endroit à la fois utile pour la conservation des espèces mais aussi pour la pédagogie » insiste-t-il. Dans les années 90, l’arboretum ouvre au public. Aujourd’hui, il compte 7 000 ligneux (« des arbres, des arbustes »), 1200 espèces dans 320 genres différents. Pendant quatre décennies, Bernard de la Rochefoucauld accumule les connaissances en botanique, entre

© Didier Depoorter

insatiable curieux salons, colloques, conférences, voyages, lectures et figures inspirantes, telle la famille Vilmorin. Le site, d’une grande valeur scientifique, accueille aussi des professionnels « qui viennent observer et prélever ».

—À la recherche de mécènes et de donateurs Alors que le caractère exceptionnel du site - où chaque détail est un vrai ravissement pour le regard - ne fait aucun doute, sa rentabilité doit être assurée. Propriété depuis 1983 du fonds de dotation « Arboretums de France » que Bernard de la Rochefoucauld a créé, le parc d’Ingrannes cherche toujours de nouvelles ressources pour continuer à préserver ses trésors. 20% d’entre elles proviennent des visites, 20% sont financées par une subvention du Conseil départemental du Loiret. Les 60% restantes sont le fruit de partenariats, de mécénat et de dons. « Nous avons des mécènes américains, et pas locaux ! s’exclame Bernard de la Rochefoucauld. Et pourtant, les entreprises du département pourraient trouver du sens à soutenir l’arboretum... ». Un patrimoine végétal qui devrait être, comme il le dit, reconnu d’utilité publique et émouvoir autant que la conservation du patrimoine bâti. « Contrairement aux anglo-saxons qui chérissent depuis longtemps leur patrimoine végétal, les Français s’intéressent depuis peu à la nature… ». On espère, comme lui, que la prise de conscience ira crescendo.

www.arboretumdesgrandesbruyeres.fr


événement made in L O

© Force Motrice

IL ÉTAIT UNE FOIS LE LAB’O. LE FLEURON ORLÉANAIS DE L’ÉCOSYSTÈME NUMÉRIQUE EST DÉSORMAIS SUR LES RAILS ET A FAIT L’ACTUALITÉ TOUTES LES SEMAINES DE MAI ET DE JUIN. EMMÉNAGEMENT DE SES RÉSIDENTS, ORGANISATION DU STARTUPWEEKEND ORLÉANS (N°3), INAUGURATION DU SITE, PREMIER TEDX JAMAIS ORGANISÉ DANS LE LOIRET… MAIS QUELLES SONT LES STARTUPS OU ORGANISATIONS QUI ONT CHOISI DE S’INSTALLER AU SEIN DE CE « LIEU TOTEM » ? TOUR D’HORIZON.

LE LAB’O A DÉJÀ MIS LE TURBO

© Jean Puyo

TEXTE : ALAIN SOUCHÉ & FABIENNE BONVOISIN

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11 JUIN/JUILLET 2016

événement

L

es résidents du LAB’O d’Orléans (25 début juin) sont acteurs à part entière de l’écosystème numérique. Entreprises, startups, associations, porteurs de projet : ils partagent une même vision de l’entrepreneuriat. Pas de réussite sans les autres : rencontres, échanges, brainstormings sont le quotidien des résidents qui jouent à plein la carte du collectif.

— « Je suis reparti d’une page blanche »

Un certain nombre de startups présentes au LAB’O sont nées en 2015 : c’est le cas par exemple de 0673 (Marketing digital), Nuoo (Cosmétiques bio), Styx (Plateforme web étudiante), Roof Minute (Location d’espaces dédiés en temps limité) ou encore Géonomie (Digitalisation des mobilités urbaines) qui développe des solutions d’aide à l’humain, que ce soit dans les déplacements ou simplement la vie quotidienne. Tony Rocher, son directeur général explique sa philosophie : « Le monde d’aujourd’hui parle beaucoup de handicap sans forcément avoir d’actions concrètes. Je trouve important, au siècle où nous vivons, de donner la possibilité aux personnes à mobilité réduite d’être acteurs de la vie économique et citoyenne sans que leurs contraintes physiques ou mentales ne soient des freins à ces droits qui font de nous des citoyens. » Autre résident dans un domaine tout autre : GéoMOTifs (m-Tourisme Ludique). Par le biais d’une application, la Startup dirigée par Sylvain Lambert offre une possibilité de visite mobile dédiée aux décors d’architecture ornant nos villes et monuments en associant par le jeu les mots qui décrivent notre patrimoine et aux motifs qu’ils désignent. « Après 12 ans passés en tant que salarié dans l’aéronautique puis dans l’assurance, je suis reparti d’une page blanche pour donner vie à mes idées, raconte Sylvain Lambert. GéoMOTifs est le premier produit de m-Tourisme Ludique que j’ai créé début 2014. »

« Lier notre complicité, nos compétences et notre passion commune » Poursuivons la découverte des « habitants » du LAB’O avec G KEEP (Technologie connectée) et Mathieu Proux. « G-KEEP est avant tout une histoire d’équipe. C’est l’association de profils complémentaires et qualifiés dont l’objectif est d’apporter une réponse à une problématique grandissante du secteur routier. G-KEEP a été développé avec et pour les

StartupWeekend Orléans, mai 2016

transporteurs. » Déjà bien connu à Orléans et au-delà, Invite1chef.com est le premier site de réservation en ligne de chefs à domicile créé par les chefs euxmêmes. « Après une rencontre autour des fourneaux d’un célèbre concours de cuisine, lier notre complicité, nos compétences et notre passion commune à l’aventure Invite1chef.com était une évidence. Notre objectif : que faire appel à un chef à domicile soit aussi évident que sortir au restaurant. »

ne fait que commencer — L’aventure

Parmi les résidents du LAB’O, il faudrait encore citer Ageona (Services informatiques), CybeleTech (Technologies numériques pour l’ensemble du cycle de vie du végétal), Ebony Accompagnement (Accompagnement du changement, coaching), Evelia (Ingénierie des systèmes électroniques, iZySolution (Facilitateur du quotidien), Krea’Lab (Internet), My Loire Valley, premier média indépendant 100% web et réseaux sociaux dédié au tourisme en Val de Loire, Nékoé Cluster (L’innovation par les services), Orléans Val de Loire Technopole avec ses 15 salariés, So4Dev (Logiciels informatiques), TLGPro (Informatique industrielle), Webnumérique Loire Valley, association ligérienne créée par Fabrice Van Borren qui s’est fixée pour ambition d’informer, sensibiliser et accompagner les cadres seniors à rejoindre l’économie numérique, Word u p ( Trad u c t i o n / I n te r p ré tar i at ) , K i w i k (Entreprise Web, e-commerce, Prestashop) Wild Code School (Formation de développement web et mobile), JCT Informatique (Services informatiques et Cloud), Mashup Studio (Montage vidéo ludique). Ouf, il semble bien que le tour d’horizon soit complet sous réserve de nouvelles arrivées après le bouclage du magazine. Tout ce petit monde a pris ses marques et travaille en bonne intelligence. Et l’aventure ne fait que commencer…

https://www.facebook.com/lelaboorleans/?fref=ts


dossier VENTE À LA FERME, MARCHÉS DE PRODUCTEURS DE PAYS, POINTS « LOCAVORS », RESTAURATEURS ENGAGÉS… L’ACHAT DE PRODUITS DU TERROIR EST DEVENU TRÈS ACCESSIBLE. LOIN D’ÊTRE UNE LUBIE DE BOBOS EN QUÊTE DE RETOUR AUX SOURCES, LA CONSOMMATION RESPONSABLE DÉPASSE LA SIMPLE ÉLABORATION D’UN REPAS ET NE SE RÉSUME PAS A LA VENTE DIRECTE. LES FILIÈRES COURTES SATISFONT DE NOUVELLES ATTENTES : ELLES CRÉENT DU LIEN ENTRE CONSOMMATEURS ET PRODUCTEURS, TOUT EN SOUTENANT L’ÉCONOMIE LOCALE. TRAÇABILITÉ ET CONFIANCE À LA CLÉ.

/// CHRISTOPHE & MARIE-THÉ L ALUQUE

/ / / B EN O Î T GI LLE S & DAVI D F OU CA U LT

CONSOMMATION RESPONSABLE :

BIO ET CIRCUITS COURTS EN PLEIN BOOM

/// N ATHALI E P OI TOU

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© D. Depoorter

/ / / AL A I N L EM I R R E


13 JUIN/JUILLET 2016

S

upprimer les intermédiaires (ou les réduire à un seul pour la vente indirecte) et minimiser les kilomètres parcourus entre consommateurs et producteurs : tel est, en condensé, la définition d’un circuit court. La filière, dont les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) ont été précurseurs, compte aujourd’hui de nombreux acteurs. Vente à la ferme, marchés, marchés de producteurs de pays, points « locavors », restaurateurs engagés… répondent aux nouvelles attentes des consommateurs. Selon une récente étude Ipsos, ils seraient désormais 80% à acheter

/ / / I N T E RV I E W

AUX LÉGUMES CÉLESTES : UN NOM QUI TIENT SA PROMESSE

/ / / GÉ R A L D CÉL ESTE

Diplômé de l’École Centrale de Lyon, Gérald Céleste met très vite un terme à sa carrière d’ingénieur en hydro-électricité. « Envie de cohérence, d’un métier plus manuel, en extérieur, et qui ne met en danger ni ma propre santé, ni celle des consommateurs, ni celle des riverains ». Pendant quatre ans, il acquiert de l’expérience comme ouvrier agricole, puis trouve à Férolles en 2014 les trois ha de terres qu’il recherche pour se lancer. Il opte donc logiquement pour la production de légumes bio, en plein champ et sous serre, distribués par la vente directe (marché d’Orléans mercredi aprèsmidi) et via l’AMAP de Bourg-la-Reine. « Oui, les gens viennent parce que c’est bio, constate-t-il, parce qu’ils veulent de la qualité. D’ailleurs le marché du bio augmente de 10% tous les ans depuis cinq ans ». Faire du bio, c’est respecter un cahier des charges strict, avec deux règles principales : pas de produit chimique, pas d’OGM. « En culture conventionnelle, il y a toujours moyen de rattraper quelque chose, comme l’attaque d’insectes prédateurs, ou la gestion de l’herbe - une grosse contrainte - avec des herbicides… détaille-t-il. Je dois miser sur le préventif : moyens mécaniques, paillage, binage manuel… ». Si son objectif est de stabiliser le chiffre d’affaires et d’agrandir les surfaces des serres pour atteindre 2500 m2, Gérald Céleste est confiant. « Sur ma première année d’activité complète, en 2015, j’ai atteint les objectifs fixés sur le plan d’exploitation à cinq ans ». Il emploie deux salariés, et si le CA continue de grimper, d’autres recrutements ne sont pas exclus.

www.auxlegumescelestes.fr

dossier

des produits locaux, 42% à y avoir recours via la vente directe. Et les raisons sont multiples. Bien sûr, il y a l’envie de manger sain, et des produits qui ont du goût. Alors que les crises alimentaires successives ont contribué à écorner la confiance des Français - et donc à accroître leur exigence de traçabilité - les circuits courts ont cette autre vertu de créer du lien entre producteurs et consommateurs. Acheter en direct, c’est réinsuffler de l’humain dans la relation d’achat en mettant notamment un visage derrière un produit. C’est aussi prendre en compte une dimension identitaire à travers la valorisation d’un terroir. Deux caractéristiques incarnées dans la marque nationale Bienvenue à la ferme, gérée dans le département par la Chambre d’agriculture du Loiret. L’Huilerie Laluque à Bazoches-les-Gallerandes est l’un des 67 adhérents de la démarche. Qualité de la production, accueil et information à la ferme, vente directe, partage de la passion du métier : autant de critères qui ont convaincu l’agricultrice Marie-Thé Laluque et son époux de briguer le label. Régulièrement, des groupes viennent découvrir comment on y produit l’huile de colza.

circuits courts, — Les tout le monde y gagne S’approvisionner via les circuits courts, c’est également synonyme d’acheter au juste prix, de soutien à l’économie locale et de maintien de l’emploi. Un producteur sur cinq vend aujourd’hui par ce biais, et pour 40% d’entre eux, la filière représente même 75% du chiffre d’affaires (Agreste). Ternao, filiale industrielle du groupe Mag Fruits implanté à Saint-Jean-de-laRuelle, positionnée sur l’approvisionnement et le conseil en produits bio, contribue à la pérennité du tissu économique autour de la commune de SaintHilaire-Saint-Mesmin. L’entreprise a mené cinq semaines durant une expérimentation qui s’inscrit pleinement dans les préconisations du Grenelle de l’environnement. Mission : fournir - en local et en bio - et élaborer les menus quotidiens de la cantine scolaire. Pommes, carottes de Saint-Hilaire, lentilles de Mareau-aux-Prés… À l’exclusion du poisson (frais et issu de pêches durables), les matières premières proviennent d’un rayon géographique restreint. Des produits bio de proximité, assortis de conseils et d’expertise, qui semblent avoir conquis toutes les parties prenantes. Les producteurs sont rémunérés au juste prix grâce aux gains logistiques réinjectés dans leur rémunération ; les élus disposent d’un package global et sécurisé, visibilité tarifaire à la clé ; et les jeunes palais des scolaires sont visiblement conquis, « à l’exception de quelques essais sur des produits assez typés, comme le panais » sourit Benoît Gilles, directeur commercial du groupe. DOSSIER RÉALISÉ PAR GAËLLE LEPETIT PHOTOS DIDIER DEPOORTER


dossier /// INTE RVI EW

Blé tendre certifié, contrôlé et raisonné, orge de brasserie, haricots secs… : l’exploitation agricole de Marie-Thé Laluque (120 ha autour de Bazoches-les-Gallerandes) s’est peu à peu diversifiée autour de son cœur de métier et de son produit phare, la transformation de colza en huile première pression à froid. 13 000 litres produits chaque année et distribués via les GMS du département et les salons gastronomiques. Issue d’une macération longue de trois mois, déclinée en trois saveurs (nature, noix, et ail/échalotes, « qu’on épluche nous-mêmes » souligne l’agricultrice) et également en vente en ligne, l’huile Laluque a déjà été primée à plusieurs reprises (Salon Gourmet Paris…). L’exploitation, labellisée Bienvenue à la Ferme, cherche toujours à se renouveler. À travers des partenariats par exemple, avec la création de sablés à la cerise et de mœlleux à la poire avec une boulangerie de La Ferté-SaintAubin. Avec le label Bienvenue à la ferme, Marie-Thé et son époux Christophe ouvrent le site aux visiteurs et aux consommateurs, vente directe et lien de proximité à la clé. Plutôt étonnant enfin : le drive fermier ouvert fin 2014. « C’est un distributeur automatique équipé de casiers, décrit Marie-Thé Laluque, on y trouve par exemple du miel du Gâtinais, des pommes de terre, des lentilles, des œufs de plein air de Préfontaines… ». Et même des paniers garnis de produits locaux à offrir, « pour les cadeaux de dernière minute du dimanche ».

© D. Depoorter

UN DRIVE FERMIER OUVERT 7J/7 ET 24H/24

www.huilerie-laluque.com

/// IN T ERVI E W

TERNAO, PLUS QU’UN SIMPLE FOURNISSEUR DE BIO En 2015, Mag-Fruits, spécialisée dans la distribution de fruits, légumes frais et produits de la marée, se positionne sur l’approvisionnement et le conseil en produits bio. « Une création complète d’activité », souligne Benoît Gilles, directeur commercial du groupe de Saint-Jean-de- la Ruelle (50M€ de CA, 180 collaborateurs) et incarnée dans sa filiale Ternao. Ses principaux clients : les sociétés de restauration et les établissements scolaires, « en forte demande d’ancrage local et de produits bio ». Emblématique de cette tendance, la démarche expérimentale menée avec la mairie de SaintHilaire-Saint-Mesmin, et destinée à être dupliquée dans la région. Cinq semaines pendant lesquelles Ternao élabore les menus quotidiens et approvisionne la cantine scolaire pour des repas quasiment 100% bio, issus de producteurs locaux, et avec un prix moyen/couvert contenu. « Ce que l’on gagne sur les coûts de logistique, on peut le mettre dans la rémunération du producteur » précise le directeur. Une prestation globale qui intègre aussi expertise, accompagnement et formation des équipes de restauration. Lycée Grandmont à Tours, lycées Voltaire et Pothier à Orléans, hôpital de Fleury-les-Aubrais… : les collectivités clientes de Ternao sont de plus en plus nombreuses à intégrer les fruits et légumes frais et le bio, dans leurs commandes. Seul bémol qui freine le développement de la filiale : les appels d’offres qui incluent les produits bio avec les produits conventionnels, auxquels Ternao ne sait pas répondre. « Nos clients et leurs convives sont très satisfaits du développement d’un véritable approvisionnement bio et local » conclut Benoît Gilles.

www.mag-fruits.fr

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15 JUIN/JUILLET 2016

Jouer un rôle dans l’économie locale fait aussi partie des priorités d’Alain Lemirre, à la tête de restaurants « fast good » à Montargis et Orléans (lire p.17). « Cela va même jusqu’à la conservation d’un patrimoine, d’un savoir artisanal, ajoute-t-il. La farine de mes pizzas provient d’un artisan-meunier de Château-Landon, commune de Seine&Marne limitrophe du Loiret, il en reste très peu des métiers comme celui-là… ». L’idée, en faisant le choix de producteurs et d’éleveurs locaux pour approvisionner ses quatre établissements, c’est aussi la possibilité « de mettre dans la qualité des produits ce qu’on gagne en transport et logistique ».

démarche entrepreneuriale — Une et citoyenne Mais le parti-pris favorise également la réduction de l’empreinte carbone et la génération de CO2. « Nous achetons le quinoa à Yves de Rochefort qui le cultive à Patay, poursuit Alain Lemirre, alors que c’est un

dossier

produit qui vient d’Amérique du sud… on gagne 10 000 km ! ». Sa démarche entrepreneuriale, marquée par une forte conscience citoyenne, passe aussi par le référencement de fournisseurs comme SolembioJardin de Cocagne à Orléans, chantier d’insertion par le maraîchage biologique. Il compte aujourd’hui une quarantaine de fournisseurs. « C’est un travail de longue haleine, le fruit de plus 15 ans d’expérience et de beaucoup de volonté, retrace-t-il. Surtout, il fallait y croire en 1990 car le bio et le local étaient loin d’être en vogue ! Certains m’appelaient José Bové à l’époque… ». Il en fallait plus pour décourager ce fils d’agriculteur, dont la mère, à la ferme, « faisait tout de A à Z en cuisine ». Une véritable philosophie de vie qu’il est heureux de partager avec ses collaborateurs : « ils sont sur le même chemin, sensibilisés à ces sujets, et le service est effectué dans le même esprit, je n’ai d’ailleurs quasiment pas de turn over ». Objectif ultime : que le client se régale et soit content.

Communiquez dans aCteurs de l’éCo, le seul magazine éConomique qui arrive sur le bureau de tous les Chefs d’entreprises et responsables de ColleCtivités loCales du loiret (tirage 28 000 ex.). Du bandeau à la pleine page, en cavalier ou en encartage : • des modules qui s’adaptent à votre style de communication

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Pour tout renseignement : & 02 38 21 35 42 sylvia.fromenteaud@loiretorleans.fr


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ouleurs vives des légumes sur les étals, conversations spontanées qu’on engage avec son voisin alors qu’on fait la queue chez le maraîcher, dégustation de petits crottins de chèvre, conseils des producteurs sur la conservation de leurs produits… : les marchés alimentaires sont des lieux conviviaux par excellence. Dans le Loiret, 124 ont lieu chaque semaine, recensés dans un guide édité par Loire&Orléans Éco et la CCI du Loiret. Pour les promouvoir auprès du grand public, l’opération « Un marché, un chef, une recette » propose chaque année un concept original. À l’occasion de la Fête de la gastronomie, des chefs restaurateurs investissent les étals pour élaborer en direct une recette avec les produits disponibles, puis la font déguster gracieusement. La 3e édition, qui aura lieu du 19 au 25 septembre prochain, et qui réunira a minima 21 marchés du Loiret comme l’an dernier, aura pour thématique « les cuisines populaires ». Et parce que la vente directe n’a

/// I N TERVI EW

DU PRODUCTEUR À L’ASSIETTE, EN PASSANT PAR INTERNET Valoriser les produits frais et de saison de producteurs locaux auprès de consommateurs soucieux de « de la qualité et de l’origine de leur alimentation » : tel est objectif des points franchisés Locavor. Nathalie Poitou en ouvert trois depuis avril 2015, à Saint-Jean-de-Braye, Saint-Jean-le-Blanc et Fleury-lesAubrais. « 36 producteurs de la région sont aujourd’hui référencés, explique la gérante, dans un rayon de 250 km, et vendent leurs légumes, fruits, viande, fromages… grâce à ce canal de distribution ». Côté client, une fois son compte créé (gratuitement) sur le site Internet, il suffit de composer et régler son panier préalablement en ligne, avant d’aller le chercher sur le stand tenu par Nathalie Poitou. Les internautes trouvent sur le site Internet une description du produit et une présentation du producteur. « Il y a environ une trentaine de commandes sur chaque point de distribution ». Autre avantage du « locavorisme », la diminution du nombre d’intermédiaires, qui fait d’une pierre deux coups : une meilleure rémunération des producteurs (environ 80% du prix des ventes) et la réduction de l’empreinte énergétique. Et si Nathalie Poitou a dû faire un effort de prospection au lancement de son activité, le bouche à oreille fonctionne désormais très bien : les producteurs viennent spontanément proposer leurs produits.

http://locavor.fr

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17 JUIN/JUILLET 2016

dossier

/// IN T ERV IEW

© D. Depoorter

DU LOCAL, DU BIO… ET UNE FOI INÉBRANLABLE

pas échappé à la révolution numérique, les consommateurs peuvent retrouver les recettes de cette opération sur le site mtonmarche.com. Un site Internet qui recense également les profils des commerçants, artisans et producteurs, présents sur chaque marché du département, et qui offre même la possibilité de réserver son panier en ligne.

— Une application pour localiser les producteurs Autre illustration qui concilie attentes d’un consommateur mobile, connecté, mais aussi à la recherche d’authenticité et de proximité : les points locavors. L’internaute fait son marché sur le site Internet dédié, auprès de producteurs locaux référencés, puis vient chercher sa commande déjà réglée dans des points de livraison identifiés (lire p.16). Les initiatives pour valoriser les produits du terroir en vente directe sont nombreuses. Parmi elles, le partenariat entre l’Agglo d’Orléans et la Chambre d’agriculture du Loiret, qui a abouti fin 2013 à l’élaboration d’un guide papier (disponible dans ces deux collectivités et les mairies) et en ligne. Intitulé « Les produits d’ici et de saison », il répertorie une cinquantaine de producteurs (maraîchers, arboriculteurs, horticulteurs et pépiniéristes)

Entre 1989 et 2012, Alain Lemirre a ouvert quatre restaurants (deux établissements « terroir fast good » et une pizzeria à Montargis, et Oh Terroir à Orléans). Fil conducteur : des produits locaux et du bio, et la qualité comme priorité. « Au début, on m’a pris pour un illuminé ! » confie-t-il en riant. Mais le fils d’agriculteur a remporté son pari. Si, à l’ouverture, selon une enquête de satisfaction qu’il avait menée, 85% des clients se déclaraient indifférents à la provenance des produits, ils sont 95% à la plébisciter désormais. Angus de Lorris, quinoa et petit épeautre de Patay, farine d’un artisan-meunier de Château-Landon, biscuits de la Ferté-Saint-Aubin, poulet de Beaune-laRolande... : une bonne quarantaine de producteurs fournissent ses enseignes aujourd’hui. Alain Lemirre leur a parfois servi - à sa plus grande joie - de vitrine pour démarrer. « Il faut avoir la foi, glisse-t-il, c’est plus compliqué que d’aller chez un grossiste et d’acheter tout en une seule fois ». Manger vite et bien. Et avec des alternatives : sans gluten, vegan ou sans lactose…, car l’entrepreneur cherche à coller au plus près des attentes des consommateurs. Son credo : les régaler tout en préservant leur santé, en utilisant parfois même des techniques propres aux restaurants gastronomiques. Les œufs bios mollets des salades sont ainsi cuits à basse température… 1h15 durant. « On conserve les minéraux, les nutriments, c’est un produit exceptionnel ». Chez lui, tous les produits bruts sont transformés. « C’est pourquoi nous avons des prix de revient compétitifs, il faut toujours trouver un équilibre, pour que ce soit gagnant-gagnant » affirme-t-il.

https://www.facebook.com/oh.terroir/?fref=ts

qui vendent à la ferme, sur les marchés, les bords de route ou encore par Internet. Le guide, décliné pour les producteurs du Gâtinais et du Pays Sologne-ValSud, existe également sous appli Androïd et iOS. Une géolocalisation des points de vente permet notamment de repérer les professionnels à proximité. Quant aux produits bio, ils sont de plus en plus prisés. Selon l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, « 89% des Français ont consommé bio en 2015, au moins occasionnellement, alors qu’ils n’étaient que 54% en 2003 ». 65% sont des consommateurs réguliers (au moins une fois par mois), contre 37% il y a 12 ans. En région Centre Val de Loire, la filière est en progression constante, avec une augmentation de la surface agricole utile de +7,9% en 2014. Un engouement que confirme Gérald Céleste (lire p.13), spécialisé dans le maraîchage bio à Férolles depuis 2014. Chiffres à l’appui : le jeune entrepreneur a bouclé, en un an, le chiffre d’affaires prévisionnel établi pour son plan d’exploitation quinquennal.


industrie

SULLY/LOIRE

Swiss Krono

© Didier Depoorter

EST PRESSÉ DE CONSTRUIRE

IMPLANTÉ À SULLY-SURLOIRE DEPUIS UNE TRENTAINE D’ANNÉES, CE PRODUCTEUR DE PANNEAUX DE PARTICULES POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT NOTAMMENT DANS LA CONSTRUCTION BOIS, SECTEUR PORTEUR DE L’INDUSTRIE FORESTIÈRE.

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hez Swiss Krono, on ne fait pas dans la demi-mesure : l’ancien site de forges automobiles s’étend sur 50 hectares, 250 camions y défilent chaque jour avec une activité permanente sur les deux lignes de production. À la tête de cette filiale de Swiss Krono Group depuis huit mois, Vincent Adam, 48 ans. Le président est arrivé pour mettre en œuvre la stratégie de ce mastodonte des panneaux de particule. « Nous avons d’abord changé de nom au 1er mars car il existe dix sites de production dans huit pays : Suisse, Pologne, Allemagne, États-Unis, Hongrie… C’était plus cohérent pour notre image et pour vendre nos produits », affirme-t-il.

pour moderniser la production — Investir

L’entreprise n’a pas le temps d’attendre pour répondre à la demande grandissante de produits dérivés du bois : les panneaux de particules notamment pour les cuisinistes et les panneaux de particules orientées (Oriented strand board - OSB) sont réalisés sur les deux lignes de production qui tournent sans discontinuer. La matière première arrive en masse et l’impressionnant stock offre une visibilité à 28 jours. Un confort pour faire tourner l’entreprise et ses 400 employés. Ces employés veillent au grain pour préparer, surveiller la cuisson et ainsi tenir la cadence des commandes. La technologie est aussi essentielle

TEXTE : BARTHÉLEMY SANSON

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dans ce secteur. En 2015, Swiss Krono a investi dans une presse à mélamine dernière génération : 10 M€ et six mois pour mettre en place cet outil gigantesque ! Cette année, pas moins de 7 M€ seront dédiés à un nouvel électrofiltre.

— La construction bois secteur d’avenir

Des commandes qui évoluent avec le marché du bois. « Aujourd’hui, il faut davantage cibler notre production et connaître mieux le marché afin d’anticiper les besoins de nos clients », lance Vincent Adam. Swiss Krono veut ainsi « développer la construction bois qui aujourd’hui représente 11 % des maisons individuelles mais aussi la construction en hauteur jusqu’à 15 étages ». Un secteur porteur qui devrait permettre à l’entreprise sullyloise de voir son chiffre d’affaires augmenter dès 2016 : 180 M€ contre 170 M€ en 2015 avec une proportion de 30% pour l’export. Pour atteindre son objectif, Swiss krono met en avant la qualité de ses produits « issus d’une filière bois de proximité à moins de 200 km du site mais aussi la variété de produits et de décors qui répondent aux différents marchés français et étrangers. » La seule usine en France à produire de l’OSB veut surfer sur la vague ascendante pour faire de Sully-sur-Loire un poids lourd de la construction bois mondiale.

www.kronofrance.fr


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ORLÉANS

LA PRÉSIDENTE DES VITRINES D’ORLÉANS SE BAT POUR RENDRE LE COMMERCE DE CENTRE-VILLE ATTRACTIF ET COMPÉTITIF.

TEXTE : FABIENNE BONVOISIN

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JUIN/JUILLET 2016

’aime le commerce de centre-ville, c’est l’âme d’une ville». Elisa Pinault, passionnée, est Présidente des Vitrines d’Orléans depuis plus de neuf ans. Les Vitrines existent depuis 2000, elles fédèrent plus de 400 commerçants unis pour renforcer l’attractivité et le rayonnement du commerce en centreville. « A Orléans depuis que Serge Grouard a rénové le centre-ville, c’est toute l’ambiance qui a changé. Il s’est beaucoup embelli… les ravalements, le plan lumière, le centre désormais tourné vers la Loire. Orléans continue de se faire une beauté et doit maintenant changer de dimension » poursuit Elisa. Un discours qui fait écho à l’heure où les discussions se portent sur le changement de statut de la capitale régionale. Avec d’autres chefs d’entreprises, Elisa participe au mouvement « La GOM » qui milite pour Grand Orléans Métropole. Parce qu’elle est convaincue qu’il faut valoriser le potentiel économique du territoire et qu’Orléans mérite une meilleure visibilité.

commerce Quoi que je fasse, je ne le fais pas à moitié « Le commerce est très fragile en France, il vit une véritable mutation. Les habitudes d’achat évoluent. Les centres commerciaux grignotent beaucoup trop de parts de marché. Le commerce doit être connecté, être performant en boutique mais aussi en ligne. Pour survivre, il doit apporter une vraie valeur ajoutée. Le rôle des Vitrines d’Orléans est aussi d’aider et de conseiller les commerçants dans leur vitalité. Des réflexions sont en cours sur les horaires d’ouverture des magasins qui gagneraient à être harmonisés. Le mois dernier un speed business meeting à la CCI a permis aux commerçants de mieux se connaître et de travailler en réseau. Le mois prochain c’est au tour des visites guidées du patrimoine du centre-ville et des cours d’anglais dispensés aux adhérents. Les commerçants doivent être ambassadeurs de leur ville. Il est indispensable de connaître l’histoire de la ville et de pourvoir parler anglais avec les touristes ».

« Les Vitrines doivent être force de proposition » Cette résistante du centre-ville renouvellera cette année la semaine du commerce et de l’artisanat et son défilé sous un ciel de parapluies place de la République. Elle aime aussi travailler avec la mairie d’Orléans et relayer ses événements annuels auprès des commerçants. Elle apprécie beaucoup moins la nouvelle politique de stationnement de la ville… « Les Vitrines doivent dialoguer avec les élus et être force de proposition. Je m’efforce actuellement de relayer les inquiétudes légitimes des commerçants », conclut Elisa. La femme engagée a des propositions à faire pour travailler de manière encore plus concertée avec la ville. Une question de survie pour maintenir un centre-ville fort et attrayant.

http://www.vitrines-orleans.com/

Elisa Pinault

© Didier Depoorter

MILITANTE DU CENTRE-VILLE

REPÈRES COMMERÇANTE

à Orléans depuis 1976, gérante des boutiques Etam Lingerie, 1.2.3., Dans un jardin, Sinequanone.

PRÉSIDENTE DU GIE DES COMMERÇANTS de Place d’Arc pendant 17 ans

MEMBRE DU BUREAU DE L’UDEL, représentant le commerce

MEMBRE DU CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DE L’AGGLO ORLÉANS VAL DE LOIRE


SAINT-JEANLE-BLANC

services

Conciergerie by SB VEUT DEVENIR UN RÉFLEXE POUR SES CLIENTS

© D. Depoorter

Les services sont infinis

STÉPHANE BOURGEOIS A CRÉÉ SON ACTIVITÉ EN JANVIER DERNIER.

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TEXTE : FABIENNE BONVOISIN

’ai toujours rêvé d’être concierge dans un hôtel de luxe, explique d’emblée Stéphane Bourgeois, pour soigner l’accueil client, répondre aux demandes les plus insolites et fournir un travail de qualité ». Ce n’est pas exactement ce qu’il a fait, mais pas loin. Issu d’une formation hôtelière à Montargis, il a rejoint l’Auberge des Templiers à Gien à l’époque 2 étoiles au guide Michelin, puis le restaurant La Crémaillère à Orléans. Un petit détour à l’armée comme chauffeur de Paul Quilès qui l’a ensuite aidé à entrer au château de Chamerolles. Et c’est ensuite au Conseil régional qu’il est devenu maitre d’hôtel de Michel Sapin, alors Président de la Région. Stéphane y a organisé tous les événements pendant de nombreuses années. « Maître d’hôtel dans une collectivité de cette taille, c’est un sacré challenge. Il faut toujours dire oui et pouvoir faire. Parfois avec ingéniosité et souvent dans des délais restreints ».

Depuis qu’il a créé son auto-entreprise Conciergerie by SB en janvier dernier, Stéphane Bourgeois propose ses services aux entreprises et aux particuliers et élargit la palette de son offre chaque mois. L’intérêt d’une conciergerie ? Simplifier la vie de ses clients et leur faire gagner du temps afin qu’ils se consacrent à leur cœur de métier. Un travail dans la continuité de ses expériences passées qui lui demande d’activer son réseau en permanence. Dépanner son voisin pour le pressing, organiser un séminaire à l’étranger ou un anniversaire en secret, faire des courses… Les services sont infinis. « Parfois il s’agit de besoins ponctuels pour pallier une hausse d’activité dans une entreprise par exemple. Pour d’autres clients je mets en place des contrats mensuels pour des services réguliers. » En fait, Stéphane s’adapte à tous les besoins. Il réapprovisionne dans l’urgence un chantier où manque du matériel ou des matériaux, il organise les 20 ans de la FAPAL, gère l’entretien et la location de véhicules, le linge, la cordonnerie, etc. « Mon activité démarre plutôt bien. Je pense réaliser mon objectif pour cette première année. J’ai un contrat quotidien avec La Factory, espace de coworking à Orléans, et je propose mes services aux associations de commerçants qui voient l’intérêt de réunir leurs besoins très similaires pour bénéficier de meilleurs tarifs» conclut Stéphane. Le bouche à oreille fonctionne mais c’est surtout sur les réseaux sociaux que Stéphane se fait connaître en montrant tous les services qu’il peut rendre. Un concierge disponible 24h sur 24, 7 jours sur 7, qui souhaite devenir le réflexe de ses clients.

/www.conciergerie-by-sb.com/ www.facebook.com/Conciergerie-by-SB


Solidarité, réactivité, efficacité…

© D. Depoorter

© francetvinfo

© D. Depoorter

De très graves intempéries ont touché le Loiret fin mai/début juin. Nombre d’entreprises ont été impactées et leur activité fragilisée. Les pouvoirs publics, les élus locaux, les partenaires économiques, le réseau consulaire (avec l’ouverture de cellules de crise) … ont réagi très vite et fait preuve de solidarité et d’efficacité dans ces moments difficiles pour tous.

/ // L E S ST RU C T U R ES M EM B R ES D E LOI R E&O RLÉANS ECO RESTENT À L A DIS P O S ITIO N DES EN T R E P R IS E S P OU R TOU TE QU ESTI ON CONC ERNANT L A G ESTIO N DE L’AP RÈS INO NDATIO NS : ADEL 02 38 21 35 35 - L’AGGLO : 02 38 78 75 75 - CCI LOIRET : 02 38 77 77 77 CONSEIL DÉPARTEMENTAL : 02 38 25 45 45 - UDEL : 02 38 78 18 18


COURTENAY

environnement

ÉCOLOGISTIQUE, CHEZ

LE GROUPE CHIMIREC, GRÂCE NOTAMMENT À SON ENTREPRISE DE COURTENAY, ENRICHIT SES OFFRES DE VALORISATION DES DÉCHETS AVEC LE RECYCLAGE DU PLASTIQUE ISSU DES DÉCHETS D’EMBALLAGES SOUILLÉS DANGEREUX.

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onstruit à la fin des années 60, le site industriel de Courtenay (à l’origine spécialisé dans la fabrication de savons) a été racheté en 2014 par le groupe Chimirec, spécialiste de la gestion des déchets. Tous les ans, Chimirec gère plus de 10 000 tonnes de déchets d’emballages et souhaite en optimiser la valorisation. Les plastiques concernés sont généralement des corps creux en polyéthylène à haute densité (PEHD) très présents en milieu industriel. Le savoir-faire d’Eco-Logistique Réemploi a permis à Chimirec d’élargir son offre alors qu’un investissement de plus d’1€ a été engagé et que plus de 10 emplois ont été créés à Courtenay (48 collaborateurs aujourd’hui). « Le rachat d’Éco-Logistique, spécialisée dans le réemploi des emballages, a été un véritable catalyseur. Il a permis au groupe de mieux valoriser ce déchet », indique Jean-Marc Rieger, Directeur général du groupe Chimirec.

— Une solution exclusive

TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

Avec de nouveaux outils installés au sein d’EcoLogistique Réemploi et de ses plates-formes régionales, Chimirec dispose désormais d’une solution exclusive permettant de valoriser tonnelets, fûts, bidons, conteneurs et autres emballages plastiques variés issus à la fois d’apports extérieurs directs et de sa propre collecte. « Les déchets peuvent avoir une seconde vie, explique Jean-Luc Demeuse, directeur du site de Courtenay. Notre objectif était de traiter un déchet dangereux et d’aboutir à un objet commercialisable. » La valorisation s’effectue en deux étapes pour une logique d’économie circulaire : première phase de triage et de broyage dans 6 platesformes Chimirec pendant laquelle les matériaux

© Didier Depoorter

LE TRAITEMENT DU PLASTIQUE C’EST FANTASTIQUE

indésirables sont enlevés (bois, chiffons, métal) ; deuxième phase de traitement, plus technique, chez Éco-Logistique Réemploi avec égouttage, tri, lavage dynamique et broyage. Il est à noter, et ce n’est pas négligeable, que cette nouvelle ligne à Courtenay se caractérise par une faible consommation en eau. Après traitement, le taux de valorisation avoisine les 99%, les matériaux présentant alors une qualité proche du plastique vierge et réutilisable. Le plastique obtenu peut alors être exploité pour de nouvelles fabrications d’éléments plastiques par des préparateurs de lots ou par des plasturgistes.

« Avec une qualité constante de production » « Nous avons deux grands types de clients, souligne Jean-Luc Demeuse, l’automobile et le bâtiment. Nous sommes perçus comme un fournisseur régulier avec une qualité constante de production. » Chez EcoLogistique, le traitement du plastique c’est fantastique et, au sein du groupe Chimirec, on compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin sur la voie du développement durable en proposant des solutions pérennes pour ses clients ou partenaires.

www.ecologistique.fr

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BAULE

reprise

23 JUIN/JUILLET 2016

SC 45,

LA VIE D’APRÈS

REPRISE PAR UNE DIZAINE D’EMPLOYÉS LA SOCIÉTÉ SPÉCIALISÉE DANS LES CÂBLES ÉLECTRIQUES TENTE DE RENAÎTRE. UN PARI UN PEU FOU DE PASSIONNÉS QUI ONT INVESTI POUR RELANCER LEUR SECONDE FAMILLE.

S © Didier Depoorter

C 45 a perdu des plumes mais vole encore de ses propres ailes. La PME basée à Baule depuis trente ans, revit après une annus horribilis. L’année 2015 marque le déclin de cette société familiale qui est placée en redressement judiciaire. « Dès 2014, le principal client (60% du chiffre d’affaires) annonce une restructuration et la baisse programmée des commandes », se rappelle Jérôme Romaneix ancien commercial et nouveau dirigeant. Les anciens propriétaires n’anticipent pas la lente mais inexorable chute de leur entreprise : 3,6 M€ de CA en 2014 puis 2 M€ l’année suivante.

TEXTE : BARTHÉLEMY SANSON

salariés se rebiffent et sauvent — Des l’entreprise La justice enterre la société de câblage mais lui donne un coup de main lorsque que quelques salariés décident de sauver leur outil de travail.

« Nous sommes attachés à cette entreprise et nous n’avons pas envie de mourir comme ça », lâche Jérôme Romaneix, 30 ans de maison, qui fait appel à l'Antenne Centre de l’Union régionale des sociétés coopératives et participatives pour se lancer dans la reprise. La structure leur donne les clés pour mener à bien ce projet ambitieux et accompagne la montée en charge de l’activité. Sur les 39 salariés présents en 2016, 16 se décident à investir dans ce projet. Un

projet différent de la précédente direction. « Il faut faire autre chose, élargir notre champ de compétence tout en conservant notre savoir-faire », glisse Jérôme Romaneix qui multiplie les contacts avec les clients potentiels en France et à l’étranger pour garnir les carnets de commandes. Un travail dur et long quand il faut repartir de zéro.

: 1,5 million d’euros de CA — Objectif cette année Le 12 février dernier, après huit semaines d’arrêt, la Sarl renaît de ses cendres. Avec un petit budget mais beaucoup d’envie. Les bureaux et les ateliers sonnent un peu creux mais l’entraide des salariés anime la petite entreprise qui veut s’en sortir. Le nouveau directeur, commercial de métier, se démène pour faire tourner la boutique : achats, administration des ventes, informatique, production, chaque poste est optimisé afin d’assurer la survie. Les bons signes commencent à arriver avec plusieurs lettres d’intention. SC 45 vise un chiffre d’affaires de 1,5 M€ pour cette première année. Pour atteindre cet objectif, elle doit sortir du marché de niche dans lequel elle évolue depuis des décennies et s’offrir plus qu’un sursis. L’entreprise mise sur la qualification de ses employés spécialisés mais aussi sur des délais records pour répondre aux exigences de nouveaux clients. Le combat s’engage pour Jérôme Romaneix et ses compagnons d’armes. Un combat qu’ils veulent remporter à tout prix.


© Didier Depoorter

ASCOUX

Bazille L

UN PEU PLUS DE 60 ANS APRÈS SON INSTALLATION À YÈVRE-LA-VILLE, L’ENTREPRISE SPÉCIALISÉE DANS LA FABRICATION DE TOURNANTS SPHÉRIQUES OCCUPE UN NOUVEAU SITE À ASCOUX.

TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

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implantation

a société Bazille a été créée à Yèvrela-Ville, en 1953. En 2007, elle est reprise par son dirigeant actuel, Didier Georgelin. Ce dernier, conscient de la vétusté du site, et compte-tenu des ambitions de l’entreprise, a décidé de chercher un nouveau site. Son choix s’est finalement porté sur la zone d’activités d’Ascoux, un investissement qui a été réalisé avec l’aide du Département, de Loire&Orléans Eco et de la Communauté de communes d’Ascoux. Pour Didier Georgelin, ce changement était indispensable : « Quand j’ai décidé de cette construction, mon objectif était, et il l’est toujours, de donner les moyens à l’entreprise d’être pérenne pour les 30 ans à venir. »

— La parfaite étanchéité des pièces

Bazille est spécialisée dans la rectification sphérique et les kits spécifiques de robinetterie (boisseaux, sièges, etc). Et plus précisément ? « Le boisseau, c’est la pièce maîtresse du robinet qui fait que le robinet fuit ou ne fuit pas. Nous sommes peu nombreux à faire des boisseaux qui ne fuient pas », explique Didier Georgelin. Un marché de niche pour cette société qui emploie 16 salariés et exerce son activité à 70% en France et 30% dans divers pays européens (Portugal, Espagne, Italie, Suède, Allemagne …). La parfaite étanchéité des pièces réalisées par Bazille lui permet de réaliser des sphères métalliques de grande dimension se trouvant à l’intérieur des vannes hydrauliques utilisées dans

VA S’ÉPANOUIR DANS UNE NOUVELLE SPHÈRE la pétrochimie et le nucléaire. Depuis sa reprise il y a 9 ans, l’entreprise a beaucoup évolué : « Nous avons obtenu une certification qualité ISO 9001, développé notre clientèle export, offrons davantage de service en complément des sphères (fabrication de sièges, rodage sphères/sièges, logistique et achats de matières, revêtements divers sur nos sièges et sphères). » Depuis 2007, peut-on ajouter, ce ne sont pas moins de 600 K€ qui ont été investis dans le parc de production.

une nouvelle certification — Vers

Sur son nouveau site, Bazille entend poursuivre son développement. « Tout d’abord dans notre cœur de métier soit l’étanchéité des robinets à boisseaux, révèle Didier Georgelin. Tant du point de vue matériel qu’humain avec l’espoir d’arriver bientôt à 20 collaborateurs ; ensuite, avec l’obtention d’une nouvelle certification, à horizon de 3 ans, de type qualité/sécurité/environnement/social ; enfin, en rayonnant encore plus à l’étranger, avec l’essor de nos partenariats en Europe et ailleurs. » Tout faire, en définitive, pour que Bazille reste sur le devant de la scène dans le domaine qu’elle maîtrise et où son professionnalisme et son excellence font la différence. « Avoir des clients, des collaborateurs et des partenaires satisfaits de travailler avec nous, tel est notre objectif premier », conclut Didier Georgelin.

www.bazille-sas.fr


ORLÉANS

25 JUIN/JUILLET 2016

restauration

Tea time C’ AU PIANO DANS LA THÉIÈRE

RENCONTRE AVEC VIOLAINE ET SON ACOLYTE CORALINE EN 2014 ELLES ONT OUVERT UN SALON DE THÉ MUSICAL ET LITTÉRAIRE À ORLÉANS.

TEXTE : PIERRE-ELISE DUMUIS

est en octobre 2014 que Violaine a « enfin » ouvert son salon de thé, rue Sainte Catherine. Cette végétalienne au grand cœur, entrepreneuse humaniste et mélomane avait depuis longtemps en tête d’ouvrir un salon de thé musical et littéraire. « De retour d’un voyage en Inde et émerveillée lors d’une conférence de l’illustre Pierre Rabhi et son mouvement Colibris, j’avais besoin de me dire que je pouvais moi-aussi faire ma part du colibri et mener à bien ce projet de toujours » confie-t-elle. L’objectif quotidien de la maison est simple : « les clients du Piano dans la Théière (qui entrent au son de la petite clochette, comme dans les boutiques de notre enfance !) doivent avoir l’impression d’entrer chez moi, de se sentir ici chez eux, comme à la maison. Il n’y a pas de doute, elle aime les gens et veut avant tout « du solidaire et du collaboratif ». Coraline comme Valérie en sont d’ailleurs la preuve : Coraline est une chef vegan autodidacte qui donne un souffle jeune et créatif

à la cuisine du Piano, tandis que Valérie travaille ici son projet de salon de thé végétarien, dans une sphère bienveillante. « Être solidaire, c’est aussi mettre son énergie au service d’une clientèle soucieuse d’une alimentation saine et vegan tout en gardant l’esprit glam et jazzy de la maison » confie Violaine. Un héritage du savoir-vivre à la française transmis par sa grand-mère végétarienne, tant dans le raffinement d’une belle table que dans la simplicité de bons petits plats. « Etre vegan, ce n’est pas manger uniquement des graines et des carottes, mais c’est être gourmand, gourmet, créatif et sain » revendique-t-elle.

— Glam & jazzy

Au moment de passer à table, le choix est toujours là et la carte renouvelée constamment : le carott cake est de loin la spécialité des femmes-chefs. Violaine, elle, a une préférence pour le tatin cru et le thé Sencha. Il faut dire que la sommelière en thé n’a pas lésiné et travaille avec une grande maison de thé bio pour créer sa gamme de thé, à son image, « glam & jazzy ». Dans les actes, il aura fallu à cette entrepreneuse l’ambition de rationnaliser l’économie, répartir et étaler les charges, pérenniser les emplois, trouver des solutions et faire des choix. Depuis plus de 2 ans, le chiffre d’affaires du salon de thé est en progression de 50%. Et même, sur les 6 derniers mois, le Piano dans la Théière enregistre un bond de 70% de son chiffre d’affaires. La clientèle s’inscrit dans une démarche healthy ; 70% des clients ne sont pas vegans ni végétariens, mais recherchent des alternatives. « Nous avons même une clientèle de mères/filles qui ont créé leur « rituel » et viennent à l’heure du thé ». Des idées, Violaine en a à la Toque. Les « Tea Parties » ont vu le jour récemment et remportent déjà un franc succès, avec leurs thèmes différents chaque vendredi, mais toujours fédérateurs. Le prochain projet à naître : la parution d’un livre collaboratif fin 2016. Ouvert du mardi au samedi, de 12h à 18h30 et le vendredi de 12h à 22h Carte : entre 6€ et 12€ le plat

© Didier Depoorter

https://www.facebook.com/arteamusic


ST-BRISSON/LOIRE

tourisme

Réouverture

DU CHÂTEAU DE ST-BRISSON-SUR-LOIRE

LE CHÂTEAU PROPOSE UN NOUVEAU PARCOURS DE VISITE, FAMILIALE ET LUDIQUE. TOUR DU PROPRIÉTAIRE, AVEC LANCELOT GUYOT.

TEXTE : PIERRE-ELISE DUMUIS

L

e château de St-Brisson-sur-Loire ne s’est pas endormi longtemps : Lancelot Guyot a décidé de lui redonner vie en octobre dernier. Il faut dire que cette forteresse du XIIe siècle avec vue sur Loire fut un lieu de vie et d’agrément dès le XVIe siècle, avec la famille Seguier qui fonda l’Académie Française.

Le jeune entrepreneur ultra-énergique et ambitieux a donc décidé de poursuivre sa mission « Tous au château » en acquérant St-Brisson. Après La FertéSt-Aubin en novembre 2014 et Beaumesnil en janvier 2015, le voilà à la tête d’un site touristique giennois. « Il est possible de gérer une propriété de manière pérenne et rentable sans pour autant lui manquer de respect et tirer un trait sur plusieurs siècles d'histoire, plusieurs générations de propriétaires qui se sont battus pour nous transmettre ce patrimoine. Il est aujourd’hui nécessaire d’attirer le public au château de St-Brisson-sur-Loire en proposant une visite libre dynamique et originale qui, loin de nier le passé, permettra de le mettre en valeur et de le rendre accessible au plus grand nombre. »

— Un nouveau parcours de visite

Aujourd’hui, le château de St-Brisson-sur-Loire propose justement un nouveau parcours de visite, familial et ludique, de la cave au grenier : 15 pièces meublées à découvrir au gré de la visite, des pièces d’apparat aux appartements privés de la Marquise. « Faire en sorte que les enfants et les ados lâchent leurs smartphones et jouent avec l’Histoire est un objectif de chaque instant » affirme Lancelot Guyot. Au programme : cabinet de curiosités, jeux géants de construction de voûtes, motifs héraldiques et médiévaux, jeux de société, jeux de scène, théâtre d’ombres, jeux de kermesse des années 1900, labyrinthe d’eau, camp d’entrainement et de jeux médiévaux… Le château, en dedans comme en dehors, est une invitation à l’expérience familiale intergénérationnelle ! Et pour les plus accros aux énigmes, indices et codes ont été disséminés pour découvrir les secrets les mieux gardés du château. Ouvert jusqu’à fin septembre, puis à la Toussaint Tarifs : 8,50 € et 5,50 €

www.chateau-saint-brisson.com

26


numérique expert

27

ORLÉANS

JUIN/JUILLET 2016

HÉBERGÉE AU LAB’O, L’AGENCE 0673 A LANCÉ UN SERVICE EN LIGNE DE GESTION D’INVITÉS POUR L’ÉVÉNEMENTIEL DES PARTICULIERS ET DES ENTREPRISES. SA FORCE : FONCTIONNALITÉS POUSSÉES ET INTUITIVITÉ POUR L’UTILISATEUR.

TEXTE : GAËLLE LEPETIT

À

la tête de l’agence digitale et webmarketing orléanaise créée il y a un an, Olivier Gigot et Alban de Pommereau ont déjà une quinzaine années d’expérience dans les métiers du web derrière eux. Si la SAS est experte en gestion d’identité numérique, elle est entrée de plain-pied dans la conception et l’édition de services en ligne avec un produit innovant. Baptisé Dooliz, il facilite la gestion d’invités pour des événements privés. « L’idée est partie d’un besoin personnel, retrace Olivier Gigot, nous ne trouvions pas d’outil vraiment adapté pour gérer les invités à un mariage, qui souvent se limite à l’échange de fichiers Excel ». L’interface se veut intuitive et conviviale, les fonctionnalités sont très poussées et croisent une multitude de données : cocktail, plan de table, traiteur, hébergement, envoi des invitations, mini-site Internet dédié à l’événement, intégration de co-organisateurs, suivi des dépenses, tableau de bord des réponses en temps réel, album photo en ligne, covoiturage… « Nous en sommes à la v2 de Dooliz, précise Alban, on fait évoluer le produit au fur et à mesure qu’émergent de nouveaux besoins, pour coller au plus près de ceux de l’utilisateur final. Nous avons déjà à notre actif environ 5 000 comptes ouverts ». Un service en ligne adapté aux événements de particuliers, comme les mariages, les anniversaires, les grandes fêtes de famille…

mais aussi à ceux des entreprises pour des inaugurations, des séminaires ou encore des lancements de produits. « Notre plateforme a récemment été utilisée pour gérer les invitations d’une équipe de tournage à l’avant-première d’une série télé » illustre Olivier.

— Une version pro en marque blanche

Dooliz existe en trois versions : la Freemium, gratuite, avec accès à un nombre limité d’invités ; la Premium, avec accès élargi à l’ensemble des fonctionnalités, et enfin une version « pro », livrée en marque blanche. Pour les deux dernières versions, le client paye un abonnement mensuel par événement. L’agence, qui a intégré le LAB’O, compte bénéficier avant tout de l’émulation du lieu. « Cela fait des années qu’on navigue dans le digital, le secteur a beaucoup évolué, constate Olivier. Regrouper des personnes d’un même univers favorise forcément l’échange de compétences et de savoir-faire, cela stimule intellectuellement ». Quant à 0673, inutile d’y chercher un quelconque code à décrypter : il s’agit d’un simple clin d’œil aux mois et à l’année de naissance communs aux deux entrepreneurs.

www.0673.fr - www.dooliz.com

Dooliz,

© Didier Depoorter

QUAND ORGANISER UNE FÊTE NE RELÈVE PLUS DU CASSE-TÊTE


OUTARVILLE

international LES TROIS LABOUREURS GARDENT

© Didier Depoorter

la patate

IL Y A VINGT ANS, ILS SE SONT LANCÉS UN PEU PAR HASARD DANS LE DOMAINE DE LA POMME DE TERRE. LA PETITE ENTREPRISE IMPLANTÉE EN PLEINE BEAUCE, A BIEN POUSSÉ ET FOURNIT AUJOURD’HUI DE GRANDS CLIENTS FRANÇAIS ET ÉTRANGERS.

TEXTE : BARTHÉLEMY SANSON

D

ans les bureaux et le centre de traitement, on s’active pour gérer les commandes des clients qui arrivent souvent le jour pour le lendemain. Outarville-Paris-RomeMadrid-Lisbonne-Budapest-Oslo, la petite entreprise est en liaison avec les centrales européennes et les clients de la grande distribution qui viennent s’approvisionner au cœur de la Beauce. Il faut dire que la PME (40 salariés) a de la réserve avec 60.000 tonnes de produits chaque année et 45 variétés disponibles. « En fonction de la taille, de la couleur, de l’aspect gustatif, nous pouvons répondre aux demandes de tous les marchés européens », affirme Pierre Coisnon, directeur de la SARL.

— La pomme de terre, un pari risqué mais tentant Cet ancien agriculteur céréalier s’est lancé au milieu des années 90 avec deux autres associés. Le berceau de la patate en Picardie s’essoufflait avec des terres qui saturaient. La Beauce a relevé le gant. Un pari fou que Pierre Coisnon a tenu alors qu’il ne connaissait ni le produit ni la vente. Aujourd’hui, il ne regrette pas son choix. Son entreprise s’est bien développée et travaille toute l’année avec une cinquantaine de producteurs. Une fois récoltées, les pommes de terre sont analysées, nettoyées, classées par catégorie puis précieusement conservées dans des entrepôts réfrigérés (4 à 7 °C en fonction des variétés). « On travaille aussi des produits

qui seront vendus sur le marché du frais avec des pommes de terre lavées, emballées et prêtes à vendre. C’est un modèle de développement qui correspond à la demande des marchands et des consommateurs. Nous, on s’adapte ». Une adaptation permanente aux commandes de clients différents mais aussi de la météo capricieuse et au marché très fluctuant. « On vit avec le stress que la récolte soit plus ou moins bonne en fonction du temps, admet Pierre Coisnon. Nous dépendons aussi de l’offre et de la demande. Il faut savoir passer la mauvaise année pour rebondir après. »

dans le top 10 français — Rester

L’entreprise est encore jeune mais gagne toujours des marchés en France et à l’étranger. « Aujourd’hui, la part de l’export et de la vente en France, c’est du 50-50 sur notre chiffre d’affaires ». Quid de l’année 2016 ? Réponse en août-septembre pour la récolte. L’objectif des Trois laboureurs : faire aussi bien qu’en 2014 voire mieux et surtout continuer à proposer des gammes, des services et une qualité supérieure pour des clients toujours plus exigeants. Et conserver ainsi sa place dans le top 10 français des producteurs en termes de volume. La pomme de terre made in Loiret s’est fait un nom et compte bien le faire prospérer.

Les Trois laboureurs https://goo.gl/7Dd7yS

28


CHÂTILLONCOLIGNY

29 JUIN/JUILLET 2016

territoire

TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

ET SI CHÂTILLON-COLIGNY MISAIT SUR

le tourisme ?

LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE CHÂTILLON-COLIGNY SE MARIERA BIENTÔT AVEC CELLES DE LORRIS ET DE BELLEGARDE. ALAIN GRANDPIERRE, PRÉSIDENT DE LA PREMIÈRE, FAIT LES PRÉSENTATIONS.

C

onnaissez-vous le musée historique de ChâtillonColigny situé dans l’ancien Hôtel-Dieu et dont l’intérêt est triple : archéologique, scientifique et historique ? Le musée et l’office de tourisme de Châtillon devraient bientôt être mutualisés pour permettre d’étendre son rayonnement. Plus globalement, le président de sa Communauté de Communes, Alain Grandpierre, en est conscient : le secteur de Châtillon-Coligny souffre d’un certain déficit d’image. Entre Montargis et Gien, la CC a été créée le 1er décembre 2004, englobant douze communes. « C’est un territoire bicéphale, indique Alain Grandpierre, avec deux principales communes : Châtillon-Coligny avec SainteGeneviève-des-Bois, d’une part, et Nogentsur-Vernisson, d’autre part. » L’entreprise principale est justement située dans cette dernière commune, Faurecia, le canton étant surtout bien représenté dans le domaine de l’artisanat. « Nous avons d’excellents professionnels mais ils sont aujourd’hui

plutôt inquiets vu la conjoncture. J’aurais aimé en réunir un certain nombre sur la zone d’activités, c’est mon plus grand regret. Ceci dit, ils commencent à mettre leurs moyens en commun, en mettant l’accent sur les méthodes traditionnelles et ils ont organisé ensemble des portes ouvertes », complète Alain Grandpierre. Et du côté du commerce ? Le tableau n’est vraiment pas idyllique à Châtillon-Coligny avec une union commerciale qui n’est plus active. Cependant, le Super U permet d’endiguer la fuite de la population vers Gien ou Montargis, certaines boutiques du centre résistent plutôt bien et le marché du vendredi matin draine une large population aux alentours. Bonne note également pour la restauration avec trois établissements ouverts à midi.

— Vers la fusion Revenons au tourisme qui mériterait d’être développé : « Nous avons des gîtes et des chambres d’hôtes encore mal connus, argumente Alain Grandpierre. Et, outre le musée, la réputation de l’Arboretum des

Barres à Nogent-sur-Vernisson n’est plus à faire. Quant aux vieilles rues de ChâtillonColigny, elles vont bientôt subir une opération de relooking ». Reste à aborder la question de la fusion des trois Communautés de Communes (Bellegarde, ChâtillonColigny, Lorris) qui sera effective au 1er janvier 2017. Sur ce sujet, Alain Grandpierre se veut pragmatique : « Nous devrons ensemble être cohérents dans nos choix. En respectant les grands principes dans la construction du projet : maintien de services de proximité, harmonisation qualitative des services et actions, communication auprès des élus, relais de la population, et vers nos administrés. »

www.comcomchatilloncoligny.fr


chiffres

Indicateurs ÉCONOMIQUES DU LOIRET

Permis de construire commencés Loiret

1T 2016

Variation sur 1 trimestre

Variation sur un an

835

32%

48%

Logements commencés (en nombre)

Locaux d'activités commencés

55 248

-7%

-59%

14,7

é Bio en ugmentation du march C'est le pourcentage d'a un tore ind atte r pou 4 201 port à France en 2015 par rap urs a ate pér d'o uros. Le nombre tal de 5,76 milliards d'e rises de rep ent 528 13 re ind r atte augmenté de 5 % pou xport. Au tribution et d'import/e transformation, de dis exerçant des s eur rat opé 412 42 total, la France compte à 2014. , soit +8 % par rapport activités certifiées bio Source : Observatoire

de l'Agence Bio - mai 2016

Commerce extérieur

Centre-Val de Loire 1T 2016

Loiret 1T 2016

Part Loiret

Exportations

4 583 579

1 879 215

41,00%

Importations

4 646 887

1 894 451

40,77%

-63 308

-15 236

(surface en m2)

Solde

Source : Direction Régionale de l'Equipement - Nb : en date de prise en compte

En milliers d'euros - Source : Douanes

4T 2015

Taux de chômage

(estimations provisoires)

Variation sur 1 trimestre

Variation sur un an

(en point)

(en point)

Loiret

10,0

0,0

-0,2

Centre Val de Loire

9,7

0,0

-0,1

France métropolitaine

10,0

-0,1

-0,1

Opinion des ménages

Moy.

mars 16

avril 16

mai 16

Sur le chômage

35

39

49

21

Sur les prix

-34

-36

-36

-35

Indicateur synthétique sur la confiance

100

94

94

98

Niveau national Perspectives d'évolution

perspectives d'évolution

Créations d'entreprises

Défaillances d'entreprises

4 500

155 000

800

4 000

150 000

700

3 500

145 000

600

140 000

500

135 000

400

130 000

300

125 000

200

120 000

100

115 000

0

3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 T1

T2

T3

2013 Loiret

T4

T1

T2

T3

T4

T1

2014 Centre Val de loire

T2

T3

2015

T4

T1

2016 France

20 000 en unités 15 000

10 000

5 000

T1

T2

T3

2013

T4

T1

T2

T3

2014

T4

T1

T2

T3

2015

T4

T1

0

2016

Données trimestrielles CVS - Ensemble secteurs d'activtés - Source : INSEE - BDM

I ADMINISTRATION I Loire&Orléans Éco 14, boulevard Rocheplatte - 45000 Orléans & 02 38 21 35 40 I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION I Éric Doligé I RÉDACTION EN CHEF I Alain Souché & 02 38 21 35 40 - alain.souche@loiretorleans.fr I COORDINATION & RÉDACTION I Fabienne Bonvoisin, Fatimata Diallo, Pierre-Élise Dumuis, Béatrice Laidin, Gaëlle Lepetit, Anne-Marie Leforestier, Barthélemy Sanson, Alain Souché I SECRÉTARIAT DE RÉDACTION I Force Motrice I CONCEPTION I Force Motrice I PHOTOS I Didier Depoorter, Loire&Orléans Eco, Jean Puyo, Force Motrice I IMPRESSION & ROUTAGE I Groupe Maury Imprimeur I PUBLICITÉ I Sylvia Fromenteaud & 02 38 77 77 22 I TIRAGE I 30 000 exemplaires I ISSN I En cours

30

Tendance sur 2 mois

Source : Insee

Source : Insee

0

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UN CHIFFRE À RETENIR


Crédit photo : Didier Depoorter - www.goodby.fr

Les équipes de LOIRE&ORLEANS ECO, vous accompagnent. Développements & implantations d’entreprises Gestion et commercialisation de parcs d’activités Relations économiques avec les territoires Animation de filières et pôles de compétitivité Promotion de la marque LOIRE&ORLEANS LA MAISON DES ENTREPRISES

14 Bd Rocheplatte • 45000 Orléans • 02 38 21 35 35 • info@loiretorleans.fr •

www.loire-et-orleans.fr



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