Loire&Orléans Eco n° 9 octobre-novembre 2015

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18 LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET

www.loire-et-orleans.fr OCTOBRE / NOVEMBRE 2015

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INDUSTRIE

Honda, un trentenaire fringant IMPLANTATION

L’Eldo nouveau est arrivé

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Numérique : notre territoire dans la course à l’attractivité

PAUL PIETYRA AKTAN



ÉDITO

SOMMAIRE

LA DYNAMIQUE DU NUMÉRIQUE Google, Facebook, LinkedIn, mais aussi KissKissBankBank, BlaBlaCar, TripAdvisor étaient des acteurs inconnus encore il y a une vingtaine d’années. À travers la toile et l’intelligence dématérialisée ils apportent aujourd’hui toutes sortes de nouveaux services qui s’affranchissent des circuits traditionnels. C’est la révolution numérique ! Il y a encore quelques barrières à l’entrée pour tous ces nouveaux acteurs de la nouvelle économie comme on a pu le voir pour les taxis Uber. Mais, de toute évidence, la rupture économique que nous vivons à travers cette révolution numérique suscite et va susciter de nouveaux emplois tout en en écartant certains selon un processus de sélection darwinien. À la fois excitant et inquiétant, les limites et résultats sont difficilement prévisibles autant sur le fond que sur la forme tant le processus de numérisation de la société a accéléré notre vie quotidienne sans point mort. Les espoirs de l’apport du numérique sur les enjeux sociétaux (de la médecine à l’agriculture) et l’amélioration du quotidien des citoyens sont nombreux. Au-delà des réseaux sociaux et des plate-formes de partage, l’information est abondante autant que la possibilité de l’échange ; reste à mieux la synthétiser, l’interpréter et l’utiliser plus intelligemment. Le challenge est là, nous n’en sommes qu’aux prémices ! Dans le Loiret, les acteurs du numérique sont bel et bien présents à l’image de Pentalog, CybeleTech, sigrenEA, Kiwik, Pickmecab et bien d’autres. Les projets en émergence suivis par la Technopole et ses partenaires témoignent aussi de cette dynamique du numérique sur notre territoire. Les initiatives locales et structurantes comme la French Tech et l’Agreen Tech Valley doivent tenir leur promesse de catalyseurs de business avec l’espoir d’avoir chez nous des belles pépites du numérique. Frédéric Ros, directeur Orléans Technopole, directeur Orléans Pépinières, chercheur associé Laboratoire Prisme

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ACTUALITÉS

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ÉVÈNEMENT

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MADE IN LOIRE&ORLÉANS

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PAROLE D’EXPERT

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PORTRAIT

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DOSSIER

Numérique : notre territoire dans la course à l’attractivité Perspective d’une croissance forte, intégration de nouvelles technologies, passage quasi incontournable par la levée de fonds : telles sont les caractéristiques des startups.

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INDUSTRIE

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COMMERCE

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SERVICES

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INTERNATIONAL

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

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REPRISE

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IMPLANTATION

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RESTAURATION

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TOURISME

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TERRITOIRES

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PASSÉS COMPOSÉS

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AGENDA

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INDICATEURS ÉCO

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ACTUALITÉS

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Huit trophées pour une 7 édition

Crédit photo : Jean Puyo

Les Trophées de l’entreprise ont primé huit sociétés du Loiret. Organisée par La République du Centre, en partenariat avec Loire&Orléans, le Crédit agricole Centre Loire, Orcom et le groupe Armonia, la manifestation a réuni plus de 800 personnes au Zénith d’Orléans, le 15 octobre dernier.

LES GAGNANTS

> INTERNATIONAL : TOUTENKAMION

> REPRISE D’ENTREPRISE : COULEURMÉTAL

(Unités mobiles, Ladon)

(Thermolaquage, Chaingy)

> ESPOIRS DE L’ÉCONOMIE : TEO JASMIN

> INNOVATION : ATTILA SYSTÈME

(Décoration, Beaugency)

(Entretien des toitures, Chalette-sur-Loing)

> PERFORMANCE ÉCONOMIQUE : PROMODIS

> LOIRE&ORLÉANS : THÉLEM ASSURANCES

(Matériels agricoles, Saint-Jean-de-la-Ruelle)

(Assurances, Chécy)

> ENGAGEMENT RSE : MARS PETCARE&FOOD

> PRIX SPÉCIAL DU JURY : DEMECO

(Agroalimentaire, Saint-Denis-de-l’Hôtel)

(Déménagement, Saint-Jean-de-la-Ruelle)

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Alain Souché


ACTUALITÉS

De nouvelles initiatives en faveur de l’emploi Des partenariats se nouent pour harmoniser les différentes actions menées afin, notamment, de rendre plus lisible l’offre faite aux entreprises. L’AgglO Orléans-Val de Loire et Pôle emploi Loiret ont signé fin septembre un partenariat visant à harmoniser leurs actions respectives en faveur du développement de l’emploi sur notre territoire. Le projet d’agglomération, voté par les élus de la nouvelle assemblée, fixe comme priorité stratégique le développement économique et la création d’emplois, avec comme axe majeur d’intervention, la recherche de mutualisation et de synergie entre tous les partenaires de l’écosystème économique, notamment par la création d’un GIP Loiret Orléans Eco qui unit le Conseil départemental, la CCI, l’Udel et l’AgglO. Dans ce contexte, l’extension du partenariat de l’AgglO avec Pôle emploi est incontournable et a plusieurs objectifs : organiser l’échange d’informations concernant les éléments constitutifs du développement économique et de

l’emploi sur le territoire ; développer une expertise sur le marché du travail, pour anticiper les mutations économiques et être en capacité de construire des réponses adaptées ; faciliter l’implantation et le développement de nouvelles entreprises (dans le cadre des missions confiées à Loiret Orléans Eco) ; aider les chefs d’entreprise dans la résolution de leur problématique de « ressources humaines ».

de stages et d’alternances, apportant ainsi une aide concrète à la recherche de contrats et facilitant l’insertion professionnelle des jeunes.

Par ailleurs, l’AgglO, avec La Maison de l’Emploi du bassin d’Orléans, a décidé de mettre en cohérence l’offre et la demande en matière de stages et d’alternances, avec la mise en place d’un nouvel outil pratique à destination notamment des jeunes de l’agglomération. Le portail internet Objectif Apprenti ‘Stage, inscrit au projet d’AgglO 2014-2020, a pour ambition de centraliser l’offre et la demande

L’insertion par les marchés publics Du côté du département du Loiret, la clause d’insertion sociale dans les marchés mis en œuvre au sein de l’ensemble des contrats administratifs ont permis de générer plus de 87 000 heures de travail en faveur des personnes éloignées de l’emploi. Au titre de 2014, 48 808 heures ont été réalisées par l’intermédiaire de 29 marchés publics soit 13 % de l’ensemble des marchés notifiés. Il faut également noter que dans le cadre de sa politique de développement économique, le Département a soutenu de 2012 à 2014 quelque 48 entreprises qui se sont engagées à créer 926 emplois. Dans le même temps, à l’ouest du département, la mairie de Meung-sur-Loire et Pôle emploi ont signé une convention de partenariat. Une politique de territorialisation qui correspond à une volonté d’efficacité augmentée de Pôle emploi et des collectivités locales tant du côté des entreprises que des demandeurs d’emploi. À noter d’ailleurs que Pôle emploi Centre-Val de Loire vient de lancer une newsletter destinée aux entreprises : tendances du marché du travail, information sur les aides et services, initiatives originales, etc.

www.objectifapprentistage.fr www.pole-emploi.fr/region/centre www.loiret.fr/recrutements-60479.htm

A.S.

NOMINATIONS

• Le colonel Michel Gallazzini succède au colonel Gilles Besançon à la tête de la base aérienne d’Orléans-Bricy. • Thierry Bluet a été nommé responsable du développement commercial et de la communication du groupe Deret. LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

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ACTUALITÉS

Le crowdfunding tisse sa toile Un site de diffusion de l’information et une plate-forme se mettent en place dans le Loiret et la Région. Pour tout savoir et être partie prenante de ce mode de financement en plein développement. LapieMonnaie est désormais en ligne. Sous ce nom se cache un site de diffusion de l’actualité ayant trait au crowdfunding et plus généralement à la finance participative. Cet outil est né de la collaboration entre OVLT (Orléans Val de Loire Technopole) et Loire&Orléans. Il se veut d’abord un gisement d’informations utiles susceptibles d’intéresser prêteurs et emprunteurs. LapieMonnaie explique de façon très simple ce qu’est le crowdfunding autant pour les porteurs de projet (emprunteurs) que pour les citoyens désireux d’investir dans les projets du territoire. Cet outil mettra donc en avant les projets soutenus avec des témoignages, vidéos, articles, pour montrer le dynamisme de ce mode de financement. Une fois familiers de ce dispositif, les porteurs ayant un projet « mature » pourront alors contacter LapieMonnaie pour un accompagnement « clés en main » : étude du dossier et recherche d’un financement adapté,

PROMOTION

Les vins de l’Orléanais font leur com’ À l’occasion du Festival de Loire, les vignerons des AOC Orléans et Orléans-Cléry ont lancé une nouvelle campagne de communication afin de faire découvrir les rouges, blancs et rosés du terroir dans une tonalité « jeune, festive et accessible. » Affiches et flyers ont été conçus ainsi qu’un site internet et une page collective Facebook.

www.aoc-orleans.fr

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conseil sur la meilleure plate-forme (don, prêt, equity ou plate-forme spécialisée sur un métier…) et suivi du porteur du projet jusqu’à l’obtention des fonds.

Bulb in Centre Les chambres de commerce et d’industrie de la région Centre-Val de Loire ont construit une offre régionale de financement participatif et s’associent avec la plate-forme Bulb in Town. Elles ont ouvert en octobre 2015 la plate-forme Bulb in Centre avec de premiers dossiers en ligne. Bulb in Centre s’adresse aux créateurs d’entreprises à la recherche de fonds complémentaires ou aux commerçants désireux de mener à bien un projet. Grâce au partenariat avec la première plate-forme de financement participatif local, les CCI offrent un relais local à un phénomène mondial qui

bouscule le mode de financement traditionnel. La transition numérique est progressive et le rôle des chambres consulaires est de donner des opportunités de facilitation au changement. Les entreprises ressortissant de la région Centre-Val de Loire pourront bénéficier d’un accompagnement par leur conseiller CCI de proximité afin de structurer et financer leur projet sur la plate-forme régionale. Les commerçants et porteurs de projet pourront ainsi financer leurs projets de développement via la plate-forme de Dons contre Dons : enveloppe de 3 000 € à 50 000 € ; durée de campagne 60 jours en moyenne et pour le donateur des contreparties sous forme d’un service ou d’un produit.

www.lapiemonnaie.fr www.bulbincentre.fr

A.S.

Synergie des entreprises à l’ouest Une soirée économique s’est déroulée sur les territoires magdunois et balgentien. Objectif : créer un réseau d’entreprises. Le pays Loire-Beauce a réalisé, en 2014, une étude économique qui a mis en exergue l’intérêt des acteurs économiques pour le développement d’un club d’entreprises territorial. Dans cette optique, le pays ainsi que les communautés de communes du canton de Beaugency et du Val des Mauves ont souhaité la création d’un évènement économique. Il s’est déroulé le 13 octobre avec la présence de chefs d’entreprises des zones d’activités du territoire en présence de la Fapal (Fédération des associations des parcs d’activités du Loiret). L’objectif, à terme, est de créer un groupement des entreprises de l’ouest du Loiret. PUBLICATION

Produits « al dente » Isabelle Hassler, traiteur aux Halles d’Orléans, a publié un livre consacré aux produits transalpins, intitulé : « 101 saveurs d’Italie » aux éditions Dunod. Amoureuse de ces spécialités qu’elle connaît parfaitement, Isabelle Hassler a rédigé un ouvrage riche en illustrations qui, davantage qu’un livre de recettes, décrit les produits les plus emblématiques avec leur histoire, leurs particularités et les adresses où les trouver. www.storiadigusto.fr


ÉVÈNEMENT

Open agrifood Orléans : saison 2 La deuxième édition de l’Open agrifood Orléans aura pour thème l’alimentation et la citoyenneté. La saison 2 de l’Open agrifood Orléans approche à grands pas. Rendez-vous est pris les 18 et 19 novembre prochains. L’année dernière, la manifestation, pour ses grands débuts, avait accueilli 1 700 participants sur deux journées dont près de 600 étudiants et lycéens. Les facteurs de succès selon Xavier Beulin et Emmanuel Vasseneix, respectivement président et vice-président de l’Open ? La diversité des participants, une large diffusion de l’évènement, du concret avec les fiches de bonnes pratiques, une étroite collaboration avec la recherche, les écoles, les universités… Soutenu par ses partenaires, l’Open agrifood Orléans reconduit pour une nouvelle année son Think Tank, le forum qui invite à débattre et à échanger sur les thématiques de l’alimentation ; il lance aussi son Do Tank,

l’Open agrifood Initiatives, pour animer et porter des projets collaboratifs auprès de toute la filière.

Place au « consommacteur » Outre l’ouverture plénière, axée autour de l’autosuffisance alimentaire, avec des intervenants internationaux de renom venus des cinq continents, le forum 2015 s’oriente vers le citoyen et plus particulièrement le « consommacteur », devenu aujourd’hui l’acteur de sa propre consommation. L’Open agrifood Orléans organise donc cette année quatre colloques ouverts à tous, concernant le gaspillage et la fracture alimentaires, les enjeux de la nutrition sur la santé et la sécurité sanitaire des aliments, animés par des interve-

nants issus des plus grands cabinets spécialisés en RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Nouveauté de 2015 : un « carrefour citoyen » à destination de tous les publics (enfants, jeunes, adultes) afin de présenter les acteurs, les produits, les process de production et de fabrication, de la semence au produit fini, pour chaque filière de la chaine agroalimentaire, dans un contexte ludique et éducatif. Ce carrefour sera aussi l’occasion de présenter les acteurs économiques œuvrant pour une alimentation responsable (banques alimentaire, ONG…). En amont et après l’évènement, en partenariat avec l’association Aselqo, des animations seront organisées et adaptées en fonction du public, de septembre à décembre.

Un projet d’envergure Depuis avril 2015, l’Open agrifood Orléans a lancé l’« Open agrifood Initiatives », dont le président d’honneur est Erik Orsenna, romancier passionné par les sujets agricoles. Intervenu lors de l’édition 2014, il a travaillé sur l’étude Agrifood 2030. Souhaitant inscrire les travaux de l’édition 2014 dans des projets concrets, l’Open agrifood Orléans a donc mis en place des groupes de travail dans une logique de compétitivité, mais aussi de respect de l’environnement et du capital humain, sur les thématiques suivantes : accroître l’attractivité des métiers de la chaîne agroalimentaire ; répondre aux nouvelles attentes des « consommacteurs » ; moderniser et adapter les systèmes de production, de transformation et de distribution ; avancer avec l’agroalimentaire 3.0.

www.openagrifood-orleans.org

A.S. LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

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Le barbier de cette ville

Installée à Ormes, l’agence d’évènementiel, Absolem propose, pour animer les stands et autres manifestations, la mise à disposition de Nao, un robot accueillant, photogénique, à l’aise dans ses discours d’accueil, voire sur les plateaux TV. Il sait prendre les couleurs de l’entreprise ou de la structure qui l’emploie et exécute des démonstrations de produits.

Nicolas Maurice a su bien avant tous que les hommes ne laisseraient pas leur pilosité les « barber ». Installé rue Sainte-Catherine à Orléans depuis 2000, il entretient, taille, rase les barbes à l’ancienne et offre une gamme de soins masculins très tendance, très affutés.

Les visiteurs plus que surpris sont conquis et charmés par ce trésor de technologie et lui demanderont certainement un selfie !

www.absolem.com

Crédit photo : Absolem

Nao, un petit robot qui communique

Crédit photo : P. Proust

MADE IN LOIRE ORLÉANS

Le salon ne désemplit pas, ayant désormais le vent en poupe particulièrement chez les 35-45 ans, le tout dans un univers feutré et convivial.

www.facebook.com/Forhom-Orleans www.forhom-coiffeur-barbier.com

Béatrice Laidin

Entreprises, contactez-nous par e-mail : alain.souche@loiretorleans.fr

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PAROLE D’EXPERT

Révolution digitale : l’expert-comptable vous accompagne La révolution digitale est en route et touche aujourd’hui l’ensemble des chefs d’entreprises. Ils sont confrontés, au quotidien, aux modifications des processus administratifs et à la dématérialisation des échanges avec une mutation des circuits de décision, à la disparition du courrier au profit du courriel et maintenant de la messagerie instantanée sans traces ni preuves, à l’instantanéité des échanges au détriment parfois de la prise de recul pour une réponse ou une décision. Mais ce sont aussi d’immenses perspectives d’innovations qui sont liées au monde numérique. Pour faire évoluer son entreprise, le dirigeant doit tout d’abord comprendre et appréhender ces enjeux. Pour cela, il peut compter sur son expert-comptable pour l’accompagner. Le numérique n’est pas une nouveauté dans le monde professionnel, mais le déploiement effectif et opérationnel depuis quelques années des infrastructures de communication, de calcul et de stockage à haute capacité, débits et disponibilité presque partout, sont des précieux terreaux pour faire prospérer l’imagination de nos jeunes ou moins jeunes pousses.

Mais au-delà du choix et de l’utilisation des outils technologiques, la véritable innovation réside bien dans les usages et dans l’accompagnement du changement. L’Homme doit rester au milieu de cette révolution numérique et c’est tout l’enjeu de cette phase importante. Pour le chef d’entreprise, l’innovation, c’est bien d’imaginer l’évolution de son entreprise et des forces humaines qui la composent. L’expert-comptable sera, avec d’autres membres des réseaux de son client, le facilitateur de la transition numérique de l’entreprise… Afin de ne pas répliquer des solutions toutes faites mais imaginer, adapter et créer son activité numérique en phase avec l’attente des clients et son environnement.

> Pour en savoir plus, contacter votre expert-comptable Rubrique réalisée en partenariat avec l’ordre des experts-comptables.

Pour le chef d’entreprise et son conseil, il faut agir autour de deux axes : comprendre le présent et imaginer le futur Si, aujourd’hui, il est nécessaire de comprendre les technologies mais aussi les innovations comportementales et culturelles liées à ces outils, il faut également savoir pourquoi les avis de dizaines d’inconnus sont plus puissants pour attirer ou repousser un chaland de votre établissement plutôt que l’avis d’un petit guide rouge. Qu’est-ce qui a donc changé dans le comportement du consommateur ? Et si votre expert-comptable vous expliquait comment apparaître, comme lui, sur un puissant moteur de recherche maintenant systématiquement utilisé en lieu et place de « l’annuaire ».

Bien connaître la réalité, pour se défendre et protéger son entreprise ! Parce que la compétition reste au cœur de l’activité économique, il faut innover à partir des briques numériques. Et dans un monde où les composants se « parlent », où les données « circulent » où l’expérience du client doit être renouvelée, il faut connaître son entreprise pour imaginer ses capacités d’évolution et la projeter dans le monde numérique.

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PORTRAIT

Cyril de ROCHEFORT Développer les potentiels Ingénieur de formation, cet entrepreneur orléanais est aujourd’hui à la tête de deux sociétés. Son leitmotiv : être facteur de réussite quand le potentiel est au rendez-vous.

En quelques dates 1976 > NAISSANCE À ORLÉANS 2004 > ARRIVÉE

CHEZ BERNARDI COMME DIRECTEUR ADJOINT

2010 > PRÉSIDENT DE LA SAS BERNARDI

2014 > CRÉATION DE COULEURMÉTAL

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« Ce qui m’anime avant tout, c’est d’être un facteur de réussite dans le développement de la PME dans laquelle je m’implique. » Cyril de Rochefort, 39 ans, Orléanais d’origine, donne d’emblée le ton. Aujourd’hui président de la SAS Bernardi à Saint-Jean-de-la-Ruelle, reprise il y a cinq ans, mais aussi gérant de l’entreprise CouleurMétal de Chaingy, remise sur les rails en 2014 avec Franck Blin, son directeur général, c’est le potentiel en jeu qui l’interpelle dans tout projet. « Le personnel de CouleurMétal, spécialisée dans le thermolaquage, et dont Bernardi était une entreprise cliente, est venu me trouver pour me demander de reprendre la société après sa liquidation. » Cyril de Rochefort n’hésite pas une seconde : « Il y avait une richesse évidente : une équipe motivée et compétente, un savoir-faire à ne pas laisser disparaître. » Et les premiers « IL FAUT AVOIR CONFIANCE, ALORS QU’ON N’A JAMAIS TOUTES LES BILLES EN MAIN. » chiffres lui donnent raison : la TPE de huit salariés affiche en 2014 un CA de 600 000 €. Si le chef d’entreprise n’est pas « directement impliqué dans la production » au sein de CouleurMétal (c’est le rôle de son directeur général), il est en revanche investi sur tous les fronts au sein de Bernardi : « Je suis à la fois très actif sur le terrain et auprès de l’encadrement, des clients, et toujours à la recherche des meilleures solutions techniques », souligne-t-il. L’entreprise de 45 salariés, experte en métallerie-serrurerie, menuiserie aluminium technique et fermetures,

a réalisé un CA de 7,5 M€ l’an passé, et table sur 9 M€ pour 2015. Ingénieur arts et métiers de formation, avec un parcours dans l’industrie généraliste puis en industrie lourde – la chaudronnerie – Cyril de Rochefort décide un jour de suivre un master en création-reprise d’entreprise à l’ESCP Paris. Une formation qu’il considère comme un atout évident pour prendre les rênes d’une entreprise, mais pas déterminant : « Il faut surtout être mûr, analyse-t-il. Être entrepreneur, c’est avant tout savoir oser et avoir confiance alors qu’on n’a jamais toutes les billes en main. Finalement, il faut avoir confiance dans le risque ! »

Responsabiliser l’entreprise au sein de la société Être entrepreneur... Cyril de Rochefort n’envisage pas la fonction sans une responsabilité vis-à-vis de ses équipes qui s’étend au-delà de la sphère professionnelle : « J’essaye de contribuer à déployer les compétences de chacun dans sa vie professionnelle, tout en gardant toujours à l’esprit que la carrière n’est qu’un des maillons de la vie. » Il met l’accent sur l’humain, avec la volonté d’accompagner chacun vers la voie qui lui convient le mieux. Autre conviction chère au dirigeant : l’implication et la responsabilisation de son entreprise en tant que maillon de la société. Un état d’esprit et une démarche qu’il nomme « interdépendance locale » et dont il a rappelé l’importance, lors du discours prononcé pour les 60 ans de la société, il y a quelques mois.

www.bernardi-sas.fr Gaëlle Lepetit


DOSSIER X

Numérique : notre territoire dans la course à l’attractivité Perspective d’une croissance forte, intégration de nouvelles technologies, passage quasi incontournable par la levée de fonds : telles sont les caractéristiques des startups. Si le Loiret et la Région réunissent toutes les cartes pour stimuler leur émergence, le territoire compte aussi de nombreux autres acteurs impliqués dans cette mutation numérique. Tous prêts ou déjà lancés dans une course qui se joue à l’échelon mondial, et sans concession. « Dans la révolution digitale, la France s’est hissée dans le peloton de tête. » La phrase est signée Xavier Niel, patron de Free, également à l’initiative de ce qui doit devenir à Paris, en 2016, le plus grand incubateur au monde. Dans une compétition qui se joue bel et bien à l’échelon mondial, le Loiret et la région Centre-Val de Loire

creusent leur sillon numérique. La candidature au label « Métropole French Tech », finalement non obtenu, a accéléré et structuré un processus en marche depuis plusieurs années. Elle a permis à Orléans et Tours d’unir leurs forces dans le domaine en s’appuyant sur leurs complémentarités. Elle a aussi cristallisé une réelle mobilisation des

acteurs publics et privés et abouti à un état des lieux – plutôt éloquent – des ressources et des talents locaux. L’ouverture du Lab’O, au premier semestre 2016, à Orléans, lieu phare de ce bouillonnement numérique, marque une nouvelle étape dans la dynamique du territoire. LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

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DOSSIER

French Tech Loire Valley : à la conquête des marchés de demain La French Tech Loire Valley n’a pas décroché sa labellisation « Métropole French Tech ». Une décision qui n’a pas entamé la dynamique enclenchée, bien au contraire. La mobilisation croissante des acteurs publics et privés et l’ouverture prochaine du Lab’O viennent le prouver. Un vivier numérique conséquent (3 400 entreprises), six domaines d’excellence reconnus (objets connectés, agriculture 3.0 et écotechnologies, bio-médicaments, e-tourisme, e-commerce et logistique, innovation sociale et nouveaux usages du numérique), plus de 300 évènements autour du numérique, une mobilisation sans précédent des acteurs publics et l’engagement de 300 entreprises, mais aussi Tours et Orléans unissant leurs forces en s’appuyant sur leurs complémentarités : voilà, en résumé, ce qu’est la French Tech Loire Valley. Sa vocation : devenir un levier de développement économique pour la région Centre Val-de-Loire, stimuler la création de startups, faire du territoire un levier d’expérimentation, de pré-industrialisation dynamique, et bien sûr, qui rayonne dans le monde. Mais aussi, assorti d’objectifs chiffrés : création de plus de 6 000 emplois, attractivité

pour plus de 40 000 touristes d’affaires chaque année, plus de 500 validations d’innovations par partenariats publics-privés-citoyens, création de quatre accélérateurs... Des atouts et un potentiel avérés qui, pourtant, n’ont pas permis à l’écosystème local de décrocher son label « Métropole French Tech »*. Une vraie déception pour tous « RAISONNER À L’ÉCHELLE DU PAYS, ÉVITER DE PENSER LOCAL. » les acteurs engagés, mais qui n’a pas coupé l’élan insufflé. Un sentiment partagé par Jérôme Valette, dirigeant de sigrenEA, ambassadeur de la French Tech Loire Valley et membre du groupe de travail dédié aux objets connectés : « La démarche a enclenché de solides synergies, entre élus, agglos,

ROMAIN GONZALEZ , DAVID GURFINKEL

KIWIK, L’E-COMMERCE POUR ADN Trois salariés à la création en novembre 2011, huit aujourd’hui, une croissance à deux chiffres du chiffre d’affaire chaque année depuis cette date : l’agence web spécialiste du e-commerce orléanaise Kiwik trace sa route. L’entreprise a imposé son savoir-faire avec la solution Prestashop, qui l’a d’ailleurs référencée comme « partenaire Platinum », la seule de la région. « Le e-commerce, c’est l’ADN de Kiwik, résume David Gurfinkel. Nous avons tissé un réseau de partenaires, locaux et nationaux, mais aussi en Europe et jusqu’en Asie. » Une des forces de Kiwik réside dans sa capacité à développer des modules pour les sites e-commerce. « Le scroll infini est une des fonctionnalités que nous avons développées et qui change l’expérience utilisateur. Nous éditons d’autres modules à valeur ajoutée comme la galerie photos en responsive design ou le système de “look book” », illustre Romain Gonzalez. Kiwik va bientôt ajouter une nouvelle corde à son arc en étendant les formations Prestashop qu’elle dispense déjà à ses clients aux développeurs web ou webmasters.

www.studio-kiwik.fr

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chefs d’entreprises, une vraie envie de travailler ensemble entre Tours et Orléans. On continue sur la lancée, bientôt l’ouverture du Lab’O, nous avons hâte d’y être ! » Même optimisme pour Paul Pietyra, président d’Aktan, spécialisée dans l’innovation par les services, et pilote de la démarche d’innovation collaborative CoopAxis menée à Tours : « Toutes les initiatives du territoire, publiques, ou privées, comme celles de Pentalabbs au château des Hauts, donnent une vraie place au digital et au numérique. Il ne faut pas s’arrêter à la labellisation, mais montrer notre dynamisme et surtout raisonner à l’échelle du pays car nous sommes au cœur d’une économie mondiale. Nous


DOSSIER JÉRÔME VALETTE

sommes un écosystème relié à tant d’autres… il faut éviter de se considérer comme “petits” et de penser local. »

Le Lab’O, catalyseur de potentiels Lieu emblématique de ce bouillonnement numérique, impulsé par des chefs d’entreprise (Frédéric Lasnier, Pentalog, Fabien Prêtre, Easyflyer), le Lab’O ouvrira ses portes au premier semestre 2016 à Orléans. 14 000 m2, 150 entreprises accueillies pendant cinq ans et ce pré-requis : s’inscrire dans une relation donnant-donnant qui implique que chacun apporte sa contribution, en animant par exemple une soirée thématique. Mais le Lab’O, c’est aussi, par exemple, une réponse aux problèmes de financement des startups dans une phase à risque de leur développement, comme l’explique Olivier Carré, premier vice-président de l’AgglO Orléans-Val de Loire : « Nous sommes en train de mettre sur pied un fonds destiné à soutenir les entreprises dans une phase où elles ont cruellement besoin de financement et où personne ne veut les suivre. Cette période où, après avoir éprouvé leur concept, touché leurs premiers clients, elles doivent se lancer dans la fabrication et n’ont pas le fonds de roulement nécessaire. Nous créons les conditions pour accélérer la croissance des entreprises innovantes pour qu’elles aillent vite conquérir les marchés de demain. C’est en ce moment que cela se passe ! » * 13 métropoles françaises labellisées actuellement. lafrenchtech.com

Concevoir un outil capable de suivre les déchets, depuis le citoyen jusqu’à l’usine de traitement : une innovation à laquelle s’attelle sigrenEA. « Nous vendons de la donnée, acquise avec un capteur et l’aide d’un logiciel », résume Jérôme Valette, dirigeant de sigrenEA. La startup orléanaise, positionnée sur un créneau porteur – l’optimisation de la collecte des déchets grâce au numérique – a imposé son expertise pour « mieux appréhender l’information afin de mieux gérer l’afflux de déchets valorisables ». En ligne de mire, une vraie innovation : la création d’un seul et unique portail permettant de visualiser l’ensemble des déchets depuis leur génération jusqu’à leur recyclage. L’entreprise de 11 salariés, dont les clients sont des collectivités locales et des collecteurs comme Suez ou Veolia,

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a déjà gagné des parts de marché en Belgique et s’apprête à conquérir les marchés ibérique et italien. sigrenEA continue pour cela d’étoffer son offre en permanence : créations d’applications mobiles pour permettre aux collectivités d’interagir avec les citoyens ou encore traçabilité des bennes et des compacteurs. Actuel cheval de bataille de sigrenEA : augmenter ses capitaux propres pour pallier l’augmentation du besoin en fonds de roulement. « Nous sommes en train de développer une approche du marché globalisée, à l’échelon mondial », annonce Jérôme Valette.

www.sigrenea.com

QUESTIONS À OLIVIER CARRÉ,

DÉPUTÉ-MAIRE D’ORLÉANS ET 1er VICE-PRÉSIDENT DE L’AGGLO

Où en est la dynamique French Tech Loire Valley aujourd’hui ? La candidature au label French Tech nous a permis de structurer la réflexion, de nouer une alliance avec Tours, d’établir la jonction entre notre incubateur, le Lab’O et le leur, Mame (Multiple Arcade Machine Emulator, ndlr), de mobiliser les entrepreneurs autour d’un projet fait pour eux. Tous les outils sont en place, la dynamique numérique est bien réelle et même déjà attractive : d’autres villes de la région nous sollicitent, la French Tech Loire Valley a d’ailleurs vocation à être ouverte à tout l’écosystème régional. Les entreprises peuvent être fières d’arborer la marque French Tech Loire Valley !

Crédit photo : Leonard de Serres

Crédit photo : Leonard de Serres

DE LA VALORISATION DES DÉCHETS À CELLE DES DONNÉES

Quelle est, dans les grandes lignes, la vocation du futur lieu totem, le Lab’O ? Nous mettons à disposition des outils bien sûr, mais surtout nous créons un environnement stimulant. L’idée, c’est de passer du concept de start-up à celui de scale-up. Ce qui nous intéresse, c’est de contribuer à accélérer fortement la croissance de ces entreprises en devenir, de les aider à capitaliser, de les ouvrir vers l’extérieur et à l’international. En janvier, nous accompagnerons une délégation d’entreprises hi-tech à la Convention mondiale des objets électroniques, à Las Vegas.

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DOSSIER

Petite startup deviendra grande Des entreprises de pointe qui intègrent les technologies numériques à celles qui en ont fait leur cœur de métier, en passant par les acteurs qui créent un environnement stimulant, le Loiret regorge de ressources et de talents. Difficile de dresser un panorama exhaustif du secteur numérique dans le Loiret. Au-delà des codes APE qui permettent de référencer les entreprises dont c’est le cœur de métier, gravite autour d’elles un grand nombre d’acteurs et d’activités étroitement liés au numérique : e-commerce et logistique, agriculture 3.0, objets connectés et technologies liées à l’environnement… S’il est impossible de mettre ici en lumière toutes les success stories locales et les initiatives qui dopent l’attractivité numérique du département, quelques-unes sont emblématiques. Éloquentes mêmes, telle l’ascension fulgurante du spécialiste de l’impression en ligne Easyflyer, créée en 2009 et dirigée par Fabien Prêtre, récemment rachetée « 100 % DE CROISSANCE ANNUELLE CHAQUE ANNÉE DEPUIS SA CRÉATION : LA RÉUSSITE D’EASYFLYER EST EMBLÉMATIQUE. » par Cimpress, numéro un mondial du secteur. Avec un CA de 5,78 M€ en 2014 et 100 % de croissance annuelle chaque année depuis sa création, la petite start-up est devenue grande. Autre exemple : l’innovante My Loire Valley, nouveau média touristique online, qui fédère une communauté à la croissance exponentielle (25 000 fans en 2014, 100 000 fin 2015, 1 million de pages web vues en un an) et qui développe actuellement une application mobile au service de la promotion touristique du territoire, interaction entre utilisateurs à l’appui. Par ailleurs, multiples (et complémentaires) sont les structures publiques, associations et acteurs privés qui soutiennent les startups, accélèrent leur développement, sensibilisent au numérique ou encore mutualisent leurs efforts autour de problématiques communes. C’est le cas d’Orléans Val de Loire

3 400 ENTREPRISES

COMPOSENT LE VIVIER NUMÉRIQUE DE LA FRENCH TECH LOIRE VALLEY...

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PAUL PIETYRA

AKTAN, INNOVER POUR MIEUX SERVIR

Aktan a fait de la transformation par les services sa spécialité. Innovation agile à la clé.

Insuffler. Structurer. Piloter les démarches d’innovation au sein des entreprises. Offrir de nouveaux espaces de prototypage, emmener vers une vraie transformation culturelle par les services. Telle est la vocation d’Aktan (1,3 M€, CA fin 2015). L’entreprise de Fleuryles-Aubrais rayonne de Paris à Genève et compte, parmi ses clients, de grands noms comme Safran, EDF, Alstom Transports ou encore SNCF. Comme l’explique Paul Pietyra, son président-fondateur, Aktan prône « l’innovation agile. Nous sommes experts dans la création de laboratoires d’innovation, depuis le positionnement, en passant par la stratégie, jusqu’à la constitution des équipes. Nous développons d’ailleurs actuellement une plate-forme digitale afin d’industrialiser cette démarche ». Des laboratoires qui prouvent qu’ « on peut travailler autrement », dans

6 AXES D’EXCELLENCE DÉJÀ RECONNUS, DE L’AGRICULTURE 3.0 AUX OBJETS CONNECTÉS…

un environnement où « le digital est omniprésent, des interfaces aux outils de pilotage ». Aktan a par exemple accompagné la Snecma (Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation) dans la mise en place d’un FabLab destiné au prototypage de services, ouvert à l’ensemble de ses collaborateurs. Pour Decathlon, elle a conçu du mobilier connecté dédié à l’innovation. Aux commandes, un pôle de 20 collaborateurs de haut niveau : designers de services, ergonomes, experts en big data et en analyse linguistique ou encore en ingénierie d’innovation. L’équipe sera étoffée avec quatre recrutements en 2016. Si « le changement culturel au sein des entreprises vers la transformation par les services est souvent long et compliqué », la croissance d’Aktan, elle, s’annonce déjà rapide.

www.aktan.fr

300 ÉVÉNEMENTS

ORGANISÉS CHAQUE ANNÉE LIÉS AU NUMÉRIQUE ET AU DIGITAL


DOSSIER Technopole (OVLT), qui accompagne les entreprises innovantes bien en amont de leur création. L’association E-commerce Centre, soutient et promeut quant à elle les professionnels du secteur à travers le partage et l’échange de bonnes pratiques, l’organisation de formations, de conférences… La création d’un FabLab à Orléans, plate-forme de prototypage rapide, forme et donne accès à la fabrication de maquettes et de prototypes. La Webschool Orléans, pionnière en France, sensibilise et informe gratuitement tous publics sur des sujets web et numériques, avec un angle très pragmatique. Le Startup Week End Orléans, dont c’était la 2e édition mi-octobre (lire encadré p16), fait émerger des projets entrepreneuriaux innovants et connectés. Ou encore Pentalabbs à La Chapelle-Saint-Mesmin, accélérateur de startups digitales qui a investi dans une dizaine d’entre elles cette année, dont Aktan ou Pickmecab (30 dossiers nationaux ou internationaux étudiés chaque mois) et a par ailleurs déjà organisé une douzaine d’afterworks « digiwar » et concours de pitchs sur des thématiques liées au numérique.

KARL SCHUBART, JULIEN NGUYEN

INVITE1CHEF.COM, PRIORITÉ À LA CONVIVIALITÉ Mis en ligne à l’été 2013, le site de réservation de chefs à domicile a tissé sa toile dans la France entière. Sélectionner sa ville, saisir la date à laquelle on souhaite faire venir un chef à domicile : il suffit de quelques clics sur le site invite1chef. com pour obtenir instantanément la liste des chefs disponibles et les menus proposés. Avec la possibilité d’affiner sa demande selon de nombreux critères, comme le budget ou le type de cuisine. « Nous nous sommes inspirés du modèle d’Airbnb, explique son fondateur, Julien Nguyen, avec une recherche facile et intuitive dès la page d’accueil. Nous avons

350 chefs référencés à ce jour dans la France entière (6 dans le Loiret), 1 000 clients particuliers, mais aussi des entreprises, et nous faisons évoluer le business model régulièrement. » Un « business model » qui vise à augmenter le nombre de chefs inscrits, mais aussi à dépasser chaque mois le chiffre d’affaires. Dans cette optique, Karl Schubart a rejoint la startup en tant qu’associé. « Nous voulons en faire un modèle 100 % automatique, et notre objectif est d’être en capacité d’amorcer une levée de fonds d’ici un an », annonce ce dernier. Avec, toujours en filigrane, un contrôle strict de la qualité des prestations proposées.

www.invite1chef.com

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DOSSIER

Agreen Tech Valley, quand le numérique devient prédictif S’imposer d’ici à dix ans comme la référence française pour le développement et l’usage des technologies numériques dans le secteur du végétal : telle est l’ambition de l’Agreen Tech Valley.

CHRISTIAN SAGUEZ

CYBELETECH, LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DU VÉGÉTAL

Devenir le leader de l’agriculture numérique à l’échelle européenne dans dix ans, au service d’une filière végétale qui vise à mieux répondre aux contraintes économiques et environnementales en optimisant qualité et quantité : tel est l’objectif du territoire orléanais avec l’Agreen Tech Valley. Si la démarche de création d’un campus dédié aux techniques high-tech du numérique au service du végétal est en marche, le potentiel d’innovation « UN POTENTIEL D’INNOVATION BASÉ SUR LA MODÉLISATION ET L’ANTICIPATION DES RISQUES CLIMATIQUES. » basé sur le développement d’outils d’aide à la décision (modélisation et anticipation des risques climatiques) est immense. Un potentiel illustré par le projet régional collaboratif Smart Agriculture System (SAS) et au cœur duquel la start-up orléanaise Cybeletech (lire ci-contre) joue un rôle majeur. Il vise à proposer des plate-formes prédictives de rendement des parcelles agricoles, et pourrait générer, d’ici à trois ou quatre ans, la création d’une quarantaine d’emplois répartis entre les différents partenaires du projet. Gaëlle Lepetit

La startup orléanaise créée en 2013 (6 salariés, une croissance de 40 % en moyenne, par an) est emblématique du développement et de l’usage des technologies numériques dans le secteur du végétal. Partie prenante dans la « Vallée numérique du végétal » (Agreen Tech Valley), l’entreprise s’est spécialisée dans la conception d’outils, de logiciels et de services pour la prévision de rendement, l’optimisation du parcours agronomique et la sélection variétale. Comme le schématise Christian Saguez, son président, « nous apportons toutes les technologies de l’information capables de collecter

une grande masse de données, tels les réseaux de neurones, de les analyser et de les modéliser ». Une expertise qui va de la création de modèles mathématiques de croissance des plantes à la sélection de variétés en passant par les éléments de prévision de récoltes. Cybeletech, toujours dans l’innovation, est d’ailleurs au cœur du projet collaboratif FUI « Smart Agriculture System », dont l’objectif est de prédire le rendement de parcelles agricoles en intégrant plusieurs paramètres, comme le climat ou la nature des sols.

www.cybeletech.com

STARTUP WEEKEND ORLÉANS : 2e ÉDITION RÉUSSIE ! Franc succès pour la 2e édition du Startup Weekend Orléans (SWO) qui s’est déroulée à Orléans du 9 au 11 octobre 2015. À l’origine, un concept immuable : les équipes en lice disposent de 54 heures pour peaufiner et présenter devant un jury des projets entrepreneuriaux, innovants, en lien avec le numérique. 32 projets au départ, 10 retenus et « pitchés » en cinq minutes. À l’arrivée, trois lauréats : Roof Minute (1er prix, plate-forme de mise à disposition d’espaces dédiés au co-working pour des temps limités),

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Ponéo (2e prix, application de mise en relation des centres équestres et de passionnés de chevaux), Comptoir des Potes (3e prix, média en ligne français sur le e-sport). Parmi les lots attribués : un hébergement en espaces de co-working (Lab’O, Be co-working), de la formation et du conseil (The Family, Aktan), de la communication (Easyflyer, Infinite) ou encore des services de traduction (Word up). Rendez-vous en 2016 pour la 3e édition !

Plus de détails sur Facebook : startupweekendorleans


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INDUSTRIE

Honda, un trentenaire fringant L’usine d’Ormes spécialisée dans les tondeuses, s’est développée au gré du marché et de la technologie. Pour poursuivre son essor, elle entame sa révolution électrique.

ORMES

Honda France manufacturing produit 2 000 unités par jour. « Nous avons cinq lignes de production. Nous sommes là pour produire et non pour stocker », précise Thierry Commeyras. D’ailleurs, aussitôt assemblées, les tondeuses sont conditionnées et prêtes à être expédiées. Des tondeuses qui sont majoritairement thermiques aujourd’hui.

THIERRY COMMEYRAS

« NOUS SOMMES LÀ POUR PRODUIRE ET NON POUR STOCKER. » Mais l’électricité a de l’avenir avec le projet Miimo (tondeuse tout électrique) qui prend de l’ampleur. « Aujourd’hui, nous produisons 10 000 modèles par an. Cette année nous serons à 15 000 et d‘ici à 4 ou 5 ans, nous atteindrons la barre de 60 000 exemplaires », annonce Thierry Commeyras.

PRODUCTION LOCALE ET EMPLOYÉS FIDÈLES

Les modèles de tondeuses trônent fièrement à l’entrée de l’usine. Aux murs, le leitmotiv du motoriste japonais ne passe pas inaperçu : « Joie d’acheter, joie de vendre et joie de produire. » Chez Honda, pas de col bleu ou blanc. Chaque employé arbore une blouse blanche. Elles déambulent dans chaque recoin du site. C’est ici que la firme japonaise s’est installée il y a trente ans. « À l’époque, la France était le marché le plus important et comme Honda cherche à produire au plus près, nous avons choisi Ormes pour la proximité avec les autoroutes », raconte Thierry

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Commeyras, directeur général du site depuis 2013 et entré dans l’usine loirétaine en 1988.

Miimo, l’avenir est électrique Le groupe nippon a parcouru du chemin depuis son implantation, à Ormes, sur 73 hectares dont 11 de locaux. Une extension en 2004 et la mise en service d’une ligne de fabrication de tondeuse électrique en 2012 ont fait évoluer le site, qui conserve la majeure partie de ses terrains dédiés aux tests grandeur nature.

L’usine basée à Ormes s’appuie sur 106 employés qui connaissent peu le turnover. Un effectif qui double dans les périodes de haute activité (octobre-avril) et qui travaille plus (38,5 h contre 35 h), afin d’être prêt pour le printemps et la saison. Honda France manufacturing travaille aussi en local avec des entreprises loirétaines. « 30 % de nos fournisseurs se situent dans un rayon de 30 à 50 km, précise Thierry Commeyras. C’est un gage d’efficience et de compétitivité vis-à-vis de nos concurrents. » Car si Honda est le premier motoriste mondial avec 21 millions d’unités, le marché des « greens » n’a pas fini d’aiguiser les appétits des fines lames.

www.honda.fr Barthélemy Sanson


COMMERCE

Du e-commerce au point de vente physique

PUISEAUX

Après avoir lancé son site marchand de loisirs créatifs et de fournitures de bureau en 2009, Valérie Perrin a ouvert en mars dernier une boutique à Puiseaux. Proximité et service à la clé. rayon de 40 kilomètres. Nous avons recruté une personne pour cela. Après, on élargira un peu le cercle », annonce Valérie Perrin.

VALÉRIE PERRIN

Rivaliser face aux poids lourds du secteur

La boutique de fournitures scolaires, de bureau et de loisirs créatifs ASL Office a ouvert à Puiseaux en mars 2015. « Nous l’avions programmée pour 2016, explique Valérie Perrin, sa dirigeante, et il y a eu cette opportunité de locaux qu’on n’a pas voulu laisser passer. » Un point de vente de « AVEC LES MARKETPLACES COMME AMAZON, ON GAGNE EN RÉFÉRENCEMENT ET EN VISIBILITÉ. » 200 m2, ouvert du mardi au samedi aux professionnels et aux particuliers. « J’ai commencé à domicile avec la vente en ligne, notre garage commençait à devenir un peu petit pour le stock et avec mon mari, qui travaille à temps partiel pour ASL, nous voulions mieux scinder les temps pro et perso », ajoute-t-elle. La chef d’entreprise a tout créé seule de A à Z, site compris, et fait le choix de démarrer avec 20 000 références, en s’appuyant sur des marketplaces comme Amazon, la Fnac ou encore Cdiscount. « Dès le début j’ai voulu avoir le soutien de gros fournisseurs, ils m’ont suivie !

Le partenariat avec les marketplaces a permis de combler nos lacunes, de gagner en référencement et visibilité. » Un site e-commerce qui représente aujourd’hui 70 % du chiffre d’affaires de l’entreprise individuelle, 20 % sont issus des contrats avec les collectivités, écoles et entreprises, 10 % de la boutique. Avec un périmètre volontairement réduit au Loiret, à la Seine-et-Marne et à l’Yonne, ASL Office joue la carte de la proximité et du service. « On renforce notre présence, notamment auprès des entreprises, des écoles et des collectivités, dans un

La qualité du service est une des priorités de Valérie Perrin : « On recherche les meilleurs produits, on est à l’affût des tendances, on s’adapte aux demandes des clients. D’ailleurs, je vérifie et déconditionne tout ce qui est envoyé. Si une entreprise veut 10 stylos, et pas une boîte de 50, c’est possible ! » Même attention portée au sein de la boutique. Valérie n’hésite pas à réagencer les différents univers (fournitures de bureau, scolaires, et loisirs créatifs) en observant les cheminements des clients et leurs attentes. Dynamique, souriante, la commerçante s’investit sans limites et surtout s’est donné dès le départ les moyens de réussir. « ASL Office possède un catalogue papier de près de 900 pages, destiné aux professionnels et aux écoles. J’ai pensé qu’il fallait absolument proposer la même offre que les poids lourds du secteur pour pouvoir rivaliser. C’est notre force », glisse-t-elle dans un sourire. Et quand elle emporte un marché face à eux, la satisfaction est bien au rendez-vous.

www.loisirs-narcis.fr

G.L.

INFORMATION

LANCEMENT D’UNE NEWSLETTER RÉGIONALE Les chambres de commerce et d’industrie de la région Centre-Val de Loire ont lancé en octobre une nouvelle newsletter intitulée L’Essentiel du commerce. Cette lettre d’information a pour vocation de faire un tour d’horizon des tendances et de l’actualité du commerce sur le territoire et au plan national. À noter par exemple dans la première livraison : gros plan sur les Ocmacs (les opérations collectives de modernisation de l’artisanat, du commerce et des services), le renouveau du commerce de proximité, un focus e-commerce, la réglementation, les initiatives des unions commerciales, etc. La lettre paraîtra trois fois par an. www.loiret.cci.fr LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

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SERVICES

Arena 45 touche au but

SAINT-JEAN-LE-BLANC

Le projet né de la volonté de deux entrepreneurs expérimentés se concrétise avec l’ouverture d’une salle multisport à Saint-Jean-le-Blanc. Les amateurs de football, de squash, de badminton ou de zumba, pourront profiter de ce nouveau complexe. « Mon fils jouait au foot en salle dans un complexe sportif où il y avait un délai de 15 jours pour réserver. Je me suis dit qu’il y avait un créneau à prendre. » Patrick Deletoille, cadre supérieur dans le privé, a échangé son idée avec Philippe Vogin, expert-comptable. Lui voulait se lancer dans les salles de réception. Les deux amis, cadres dynamiques quinquagénaires, ont fusionné leurs idées et décidé de créer Arena 45, un terrain multisport. Avant de trouver leur point de chute, il fallait vérifier que le projet était viable. « Nous avons fait le tour de France de ce type

d’installations : Saint-Étienne, Lyon, Marseille, Bordeaux, Rouen, Caen…, nous avons observé les avantages et les inconvénients de ces salles », raconte Patrick Deletoille.

Le sud de la Loire, une terre promise ? Ils ont donc choisi d’installer leur salle multisport là où il n’y en a pas encore : au sud de la Loire. Et c’est à Saint-Jean-le-Blanc, au cœur de la zone

PATRICK DELETOILLE ET PHILIPPE VOGIN

d’activités des Montées que les deux hommes ont trouvé leur emplacement. « Il y a 11 500 étudiants sur le campus, 5 lignes de bus et un tram sans compter la proximité de la RD 2020 », souligne Philippe Vogin. Les anciens locaux de Cofiléo s’étendent sur 4 800 m², à deux pas « NOUS AVONS FAIT LE TOUR DE FRANCE DE CE TYPE D’INSTALLATIONS. » du Zénith d’Orléans et de sa zone d’activités. Un endroit stratégique. « Nous allons cibler la clientèle d’entreprise pour attirer les personnes qui veulent faire du sport pendant leur pause ou après leur travail. » Et pour attirer le chaland, l’offre est alléchante : cinq terrains de football, deux de squash, quatre terrains de badminton, une salle pour les cours de zumba. Un espace lounge permet aux sportifs et sportives de se détendre, de visionner leurs exploits sur un écran géant. Les vestiaires sont aussi soignés, avec une quarantaine de places hommes et femmes et des douches individuelles.

900 m² de bureaux à louer

ACQUISITION

MUTUAL LOGISTICS ÉLARGIT SA GAMME Mutual Logistics, basée à Caen, accélère son développement et s’affirme comme l’un des leaders de la mutualisation logistique en France avec la reprise des activités d’entreposage non frigorifique et de transport de la société Logismark. Cette dernière réalise un chiffre d’affaires d’environ 9 M€ dans les secteurs de l’entreposage non frigorifique et du transport. Elle exploite des centres de distribution multiclients à Orléans (45) et à Orange (84) qui développent une surface d’entreposage de plus de 50 000 m2 et qui emploient une cinquantaine de collaborateurs.

www.logismark.fr

Lancés dans le projet en mai 2014, les deux compères touchent au but. Ils ont dû investir et compter sur le soutien d’un partenaire financier pour réaliser ce projet : 2,4 M€. Pour être viable, la jeune entreprise sera ouverte 7 jours sur 7, de 9 h à 23 h en semaine et 21 h le week-end. « Nous prévoyons de recruter 8 personnes pour gérer le site mais aussi donner des cours avec une école de football pour les 5 à 14 ans », explique Patrick Deletoille. Arena 45 profitera de sa proximité avec le Laser Game ou Swimcenter pour proposer un pack détente à ses clients. Enfin, le site compte 900 m² de bureaux à louer divisibles en trois. Histoire de mélanger travail et loisirs.

www.arena45.net B.S.

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INTERNATIONAL

ECI Signalisation & Éclairage : un primo-exportateur prometteur

SAINT-GONDON

C’est une innovation technologique sur le marché de l’éclairage public qui va booster la croissance d’ECI Signalisation, à la fois en France et à l’export, où elle fait ses premiers pas. CÉDRIC DE ROSNY

(7 salariés) entend aussi doubler son chiffre d’affaires d’ici à la fin 2016, pour le porter à 1,6 M€ : « La Ville de Paris est séduite par l’innovation, d’autres villes sont déjà moteurs et pionnières dans le Loiret, comme Saint-Jean-de-Braye et Gien. »

Typologies de clients similaires

Cédric de Rosny a tout juste un an d’ancienneté comme dirigeant d’ECI Signalisation lorsque l’entreprise connaît, en 2012, une véritable mutation de son principal marché, l’éclairage public. La société de Saint-Gondon, créée en 1974, initialement spécialisée dans la conception et la fabrication de sources lumineuses pour la signalisation tricolore, innove en répondant à une demande de la Ville de Paris, dont elle est fournisseur officiel depuis 1985. En septembre 2014, et après deux années de « SI ON EMPORTE NE SERAIT-CE QUE 1 % DU MARCHÉ, ON DEVRA DOUBLER NOS EFFECTIFS. » développement, ECI commercialise un nouveau type d’éclairage public, déposé à l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle), avec des leds basse consommation et à longue durée de vie. « La prouesse a consisté à imaginer une ampoule à leds qui permet de conserver l’enveloppe d’origine des luminaires, alors qu’ils sont généralement conçus avec une partie électronique et

une partie mécanique indissociables », schématise Cédric de Rosny. Une véritable « révolution technologique » qui impacte ses deux principaux clients : les villes, communautés de communes, syndicats d’énergie… et les installateurs type Eiffage ou Bouygues. Si la région parisienne se hisse en pole position en termes de potentiel, « à cause de la densité de l’éclairage public, précise le dirigeant, les perspectives en France sont prometteuses. Il y a neuf millions de points lumineux dans l’Hexagone, si on emporte ne seraitce qu’un pour cent du marché, on devra doubler nos effectifs rapidement ». ECI Signalisation

« Notre stratégie de développement prévoit une couverture maximale à l’échelon national d’ici à la fin 2016, détaille l’entrepreneur, et nous entamons en octobre une phase de prospection à l’international. » Accompagnée par CCI Centre International dans ses premiers pas à l’export, ECI sera épaulée par une équipe d’étudiants en master Langues, Affaires et Commerce international de l’université d’Orléans. Objectif : analyser les marchés britannique et allemand, identifier les adaptations nécessaires sur le plan de la structuration interne et des produits. « Les marchés y sont similaires, justifie Cédric de Rosny, avec la même configuration et les mêmes typologies de clients. On va faire nos armes là-bas, l’idée c’est de débuter pas trop loin et d’élargir le périmètre progressivement. » Parallèlement, l’entreprise va mener en 2016 une action commerciale en Belgique et au Luxembourg. Avec un avantage sur le marché français : un coût de l’électricité supérieur. Un argument qui pèse dans la décision de s’équiper de ces ampoules nouvelle génération, plus chères à l’achat, mais avec un retour sur investissement plus rapide.

www.eci-eclairage.fr

G.L.

PROSPECTION

MISSION À BRUXELLES Centréco, l’agence économique régionale, accompagnée notamment d’un représentant de Loire&Orléans Eco, a réuni à Bruxelles, le 16 septembre dernier, une quarantaine de dirigeants belges et néerlandais pour leur présenter les nombreux atouts de notre territoire. L’occasion d’établir des contacts pour accueillir de nouveaux projets de développement en région Centre-Val de Loire.

www.centreco.regioncentre.fr LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

Exeau, la qualité de l’eau par excellence

BOUZY-LA-FORÊT

Spécialisée dans la maîtrise de l’eau au service des collectivités, des entreprises et des particuliers, Exeau vient de voir son professionnalisme reconnu avec l’obtention de deux labels. HERVÉ LECOMTE ET FRANCIS THILLOU

Créée en 1971 à Bouzy-la-Forêt, Exeau a décliné son expertise dans la maîtrise de l’eau à travers deux sociétés : Exeau TP, orientée vers les collectivités locales ; Exeau Centre, au service des particuliers et des entreprises des secteurs industriel et agricole notamment. « Au final, le métier d’Exeau est le même pour les deux entités, explique Francis Thillou, co-dirigeant de l’entreprise avec Hervé Lecomte, nous avons un véritable savoir-faire en matière de forage et de géothermie », reconnu avec l’obtention du label Géoqual en 2010. « C’est une certification soutenue par la région CentreVal de Loire, l’Ademe* et la Drire** et gérée par la chambre régionale de métiers et de l’artisanat et le BRGM, détaille le chef d’entreprise. Elle est garante de la qualité et du professionnalisme de nos prestations. » Une reconnaissance à laquelle s’est greffée la qualification « Qualit’EnR Qualiforage nappe », en août dernier. Sur le terrain, Exeau sonde et fore dans plusieurs domaines : l’eau potable, la protection des nappes aquifères réservées à l’alimentation humaine et la géothermie (captage et rejet pour assurer les

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chauffages collectifs et maisons individuelles ; les eaux usées (mise aux normes des stations d’épuration communales…) ; les eaux polluées (contrôle de nappe, piézomètres, aménagement de phytobacs pour l’agriculture…) ou encore les eaux industrielles. « Nous avons participé à la réalisation d’unités de méthanisation valorisant les déchets industriels en électricité en en chaleur, comme « NOUS UTILISONS DES HUILES HYDRAULIQUES ET DES GRAISSES BIODÉGRADABLES. »

pour Sologne Biogaz, Gâtinais Biogaz et Prodelios Méthanisation », illustre-t-il. Adhérente au pôle de compétitivité Dream, et dans le cadre des objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement, Exeau intervient aussi en faveur de la qualité des eaux pluviales et des milieux aquatiques, à travers la renaturation morphologique des cours d’eau. Lutter contre la pollution des rivières, l’entrepreneur constate d’ailleurs une vraie prise

de conscience de ses clients locaux à ce sujet (Syndicats du Fusin, de la Bezonde, de la Bionne, de Bonnée…).

Tendre vers l’exemplarité Avec un cœur de métier orienté vers le développement durable, Exeau cherche en toute logique à améliorer son bilan carbone et à renforcer la valorisation de ses déchets. « Nous avons acquis une pelle hybride électrique/diesel permettant d’économiser 40 % de carburant, souligne Francis Thillou, et nous utilisons des huiles hydrauliques et des graisses biodégradables pour les ateliers de forage et les chantiers d’eau potable. » S’y ajoutent par exemple encore le tri, le recyclage et le concassage des matériaux issus du chantier. * Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). ** Drire (Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement).

www.exeau.fr

G.L.


REPRISE

Action Groupe : une reprise sous le signe de la complémentarité

VILLEMANDEUR

Complémentarité, complicité et passion commune pour l’entrepreneuriat : tel est le tiercé gagnant pour les deux repreneurs de l’entreprise de maintenance industrielle de Villemandeur. C’est en participant à une session de formation à la reprise d’entreprise dispensée par la CCI du Loiret, en 2014, que Laurent Crouzet et Jérôme Surplie se découvrent des atomes crochus. « Nous avons vite constaté que nous avions les mêmes valeurs, les mêmes exigences, des formations complémentaires, et décidé qu’il valait mieux unir nos moyens pour viser plus gros », expliquent-ils en chœur. Le premier a fait une carrière dans l’industrie, le second dans la fonction commerciale ; tous deux ont été un jour directeur d’usine et sont animés de « la même passion de l’entreprise ». En juin 2015, ils s’associent pour reprendre Action Groupe, à Villemandeur, spécialisée dans la maintenance industrielle et la métallerieserrurerie-chaudronnerie. Une entreprise créée « NOUS AVONS UNE OBLIGATION DE RÉUSSITE DANS NOS CONTRATS. » il y a vingt ans, qu’ils qualifient avec affection de « belle endormie », et dont ils pressentent le potentiel alors que son dirigeant s’apprête à partir à la retraite. Ce sont des entrepreneurs impliqués sur le terrain, qui n’hésitent d’ailleurs pas à « mettre la main à la pâte » quand il le faut. Parmi les motivations qui ont guidé leur choix de reprise : une équipe de 16 salariés « compétents et motivés ». Laurent Crouzet et Jérôme Surplie ont d’ailleurs procédé à un inventaire de leurs compétences, porté à la connaissance de l’ensemble du personnel, avec l’objectif qu’ils puissent s’épauler si besoin sur des questions nécessitant l’expertise des uns ou des autres. « Les effectifs, pour plus de la moitié, sont affectés à nos clients, les autres sont mobiles, et tous très autonomes, détaille Jérôme Surplie. Nous avons mis l’accent sur le service au client, nous avons de toute façon une obligation de réussite dans nos contrats. » Et si les deux premiers mois ont été monopolisés par les formalités administratives et focalisés sur la reconquête de clients, août a été particulièrement dense.

JÉRÔME SURPLIE ET LAURENT CROUZET

« Action Groupe fait du transfert industriel, de la mise en conformité, en sécurité, lorsque les entreprises sont fermées. C’est le mois le plus chargé pour nous, et les retours clients sont déjà très bons », confient-ils.

Une implication forte dans les réseaux associatifs Les deux dirigeants entrent désormais dans une phase de recul et d’analyse. Ils s’entourent efficacement pour cela et sont engagés dans le

réseau associatif local : adhérents du Réseau Entreprendre Val de Loire qui leur a octroyé un prêt, ils sont aussi bénéficiaires d’un prêt Initiative Loiret et sont, dans ce cadre, suivis par un parrain régulièrement. Également impliqués au sein de Germe, adhérents de l’Union des entreprises du Loiret (Udel) ou encore au sein de l’UIMM, ils sont convaincus de l’émulation générée par l’effet réseau. Prochaine priorité : coller encore plus près aux attentes de leurs clients, tout en lançant rapidement un site internet digne de ce nom. G.L.

CONCOURS

UNE MICROCRÈCHE RURALE DISTINGUÉE Geneviève Guirado, créatrice de Bilulle, a obtenu le premier prix régional du concours Talents BGE de la création d’entreprise 2015 dans le domaine « dynamique rurale ». Installée à Darvoy, Bilulle est destinée à l’accueil des enfants de 10 semaines à 3 ans. Du lundi au vendredi, la microcrèche propose une offre complète avec repas, couches, lait de toilette,… et un encadrement professionnel.

www.bilulle.fr LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

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IMPLANTATION

L’Eldo Traiteur ? Oui chef ! Il marie l’art de la table gourmande et celui du savoir-diriger. Aujourd’hui, Laurent Camus a construit ses locaux sur mesure à Saint-Cyr-en-Val pour se consacrer exclusivement à l’activité de traiteur, qu’il anime en famille et en cuisine à la manière d’un chef étoilé… rigoureux et généreux. La passion du métier, c’est dans les gènes ? Peut-être... « Mon père était charcutier-traiteur, il travaillait jour et nuit et m’a certainement transmis le goût du travail bien fait. Mais la passion m’est venue en mangeant, tout simplement. Et en écoutant le récit des expériences culinaires de mon cousin, à l’époque apprenti du restaurant La Chancellerie. J’ai étudié la cuisine mais je l’ai surtout pratiquée, expérimentée et affinée. » Après avoir réalisé son CAP de Cuisine, Laurent Camus a évolué au sein de maisons prestigieuses

comme le palais de l’Elysée, Le Divellec, ou encore auprès de Gérard Besson avant de rejoindre son père aux fourneaux de L’Eldorado, une table renommée des bords du Loiret, à l’entrée d’Olivet. La belle aventure a duré vingt ans jusqu’à la fermeture du restaurant en 2008. L’activité traiteur existait déjà et s’est poursuivie mais l’équipe s’est vite sentie à l’étroit en coulisses : « Cette année, j’ai fait le choix de changer de modèle économique pour ne pas stagner. J’ai créé un outil de travail sur mesure qui répond en tous points à mes LAURENT CAMUS

SAINT-CYR-EN-VAL

exigences. » Le labo – c’est ainsi que Laurent appelle ses cuisines – c’est 455 m2 ergonomiques de plain-pied, du matériel de pointe, des chambres froides et un espace de cuisson high-tech. De cette nouvelle adresse, à La Saussaye, Laurent « JE POURSUIS UN DÉVELOPPEMENT RAISONNÉ DE L’ENTREPRISE. » Camus aspire à l’excellence des matières premières, la maîtrise parfaite de la technique et la création de produits innovants, un combiné gagnant pour les évènements de ses clients. Souvent à courir les allées nocturnes de Rungis pour acheter viandes et poissons, Laurent cuisine des produits de saison et privilégie les circuits courts : « Quand j’achète, bien sûr, je pense à la marge mais je raisonne surtout en qualité et fraîcheur. Il en va de l’image de la maison ! »

Au four et à la formation

OUVERTURES

INAUGURATIONS EN SÉRIE Stonest (monuments funéraires en granit) s’est installée dans de nouveaux locaux à Saint-Cyren-Val ; Darty a ouvert son premier magasin à Pithiviers ; Orléans Transports a pris possession de ses nouveaux locaux sur le parc Pôle 45, à Saran ; Elips Plus, spécialiste des enseignes, auparavant basée à Patay, va déménager en novembre à Ingré.

www.larep.fr

L’Eldo Traiteur c’est 10 salariés à plein temps et 600 embauches en intérim à l’année. En volume, la société nourrit 35 000 à 40 000 convives par an lors d’évènements familiaux, d’entreprises et avec les plateaux-repas. Laurent vient d’ailleurs de commercialiser un nouveau plateau créé sur mesure pour accueillir ses mets. Mais pour Laurent Camus, le vrai plaisir c’est d’entendre un client lui confier : « C’est la plus belle convention que nous ayons organisé en vingt-cinq ans ! » Il se félicite aussi d’être associé à des évènements familiaux depuis plusieurs générations. Pas étonnant qu’on soit fidèle à ce chef, qui porte lui-même un regard très bienveillant sur ses salariés, attentif au bienêtre de chacun. Résultat, il n’y a pas de turnover dans l’équipe. « Au-delà du plaisir des papilles, en cuisine j’aime transmettre et partager. Former les jeunes à ce métier, c’est leur donner les moyens de devenir créatifs et indépendants plus tard. Ce métier est épuisant mais tellement exaltant ! »

www.camus-eldorado.com Fabienne Bonvoisin

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LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9


RESTAURATION

Des clients aux petits oignons Les 52 ans de carrière de Jean-Louis Jama n’ont pas émoussé sa passion de la cuisine. Depuis cinq ans, le maître restaurateur sert au 443 une cuisine bistronomique, avec un accueil des clients qu’il exige irréprochable. JEAN-LOUIS ET SEDORA JAMA

SARAN

avec elles que le restaurateur exprime encore toute sa créativité et son plaisir de travailler les produits, intacts après 52 ans de carrière. « Je cuisine à l’instinct », confie-t-il. Le pêcheur de Loire qui l’approvisionne a ainsi carte blanche : « Je lui ai dit de tout m’amener ! J’ai fait par exemple l’autre jour une anchoïade de gardons au vinaigre, ça m’a pris un temps fou de lever les filets, mais le résultat en valait la peine. » À côté des poissons de Loire (brochet, sandre, carpe...), il cuisine aussi le gibier de Sologne. En septembre par exemple, le canard sauvage était servi en deux cuissons : cuisse confite et magret grillé. Accompagnés d’une terrine de pommes fruits au céleri ou d’une pomme de terre nouvelle rôtie au lard. Labellisé « Maître restaurateur », il privilégie naturellement la simplicité du produit, sa fraîcheur et son goût. Les Maras des bois se suffisent ainsi à elles-mêmes accompagnées d’une chantilly et d’un coulis. Le mille-feuille est monté avec sa crème mousseline à la vanille à la minute.

Moderniser des formations obsolètes

Le 443. Comme le numéro de la route nationale de Saran où se situe le restaurant ouvert par Jean-Louis Jama en 2010. Un choix d’implantation qui peut surprendre dans la carrière de ce chef (et président de l’Umih 45*) habitué des établissements gastronomiques (Les Terrasses de Loire, Auberge de la Croix blanche…), et qu’il justifie ainsi : « C’était un challenge de travailler au milieu des chaînes de restauration. » Cinq ans plus tard, le restaurant de 110 couverts (dont 40 sur une jolie terrasse ombragée par des tilleuls, au calme) a trouvé sa vitesse de croisière. Il y sert « une cuisine gastronomique simplifiée », pour une clientèle d’affaires le midi notamment, mais aussi

pour tous les habitués, ceux qui sont fidèles et accros à la cuisine de Jean-Louis depuis des années. « Je sers maintenant les enfants et « JE CUISINE À L’INSTINCT ! LE PÊCHEUR DE LOIRE A CARTE BLANCHE : IL PEUT TOUT M’AMENER ! »

petits-enfants de mes premiers clients », glisse-t-il dans un sourire. Le 443 affiche un plat du jour à 14,90 €, et des suggestions de 18 € à 45 € (45 €, si on opte pour le homard). Les suggestions : c’est

Au 443, pas de nappage sur les tables, un style décontracté, mais un accueil et une convivialité sur lesquels Jean-Louis Jama se montre intransigeant, son équipe de 4 salariés et de 4 apprentis le sait bien. Un personnel dont il affirme que le recrutement devient de plus en plus ardu, notamment à cause du décalage entre les programmes des CFA de l’hôtellerie-restauration et les attentes actuelles des chefs. Il milite pour faire avancer les choses. En 2016, un dîner inter-écoles sera organisé dans ce but pour sensibiliser les directeurs des établissements scolaires aux spécificités des métiers du secteur. *Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie du Loiret.

Le 443 - Tél. : 02 38 72 21 47 G.L.

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TOURISME

Corsaire, maison d’édition à taille humaine

ORLÉANS

Corsaire Éditions, c’est au départ la rencontre de trois hommes aux profils différents mais nourrissant une passion commune : l’amour des textes. Gilbert Trompas, l’éditeur, est un découvreur et un médiateur. Ses ouvrages mettent souvent en lumière la richesse du territoire Loire&Orléans. Publier sans frontière, sans interdit. Comme tout éditeur, nous fonctionnons aux coups de cœur. Un texte, avant de rencontrer son public doit séduire notre comité de lecture. Sans les auteurs nous ne sommes rien. Mais avec eux, nous contribuons à faire d’Orléans un lieu de rencontres de la littérature », affirme l’éditeur.

Le livre, première dépense culturelle des Français

GILBERT TROMPAS

À la tête de Corsaire Éditions depuis 1994, Gilbert Trompas est un ancien de l’édition parisienne qui a souhaité « apporter le monde des lettres à Orléans », dit-il. « À cette époque, je craignais que s’installer en province soit perçu négativement… il n’y avait qu’Actes Sud installé hors de la capitale. J’ai quitté Paris et le monde impitoyable des majors de l’édition, emménagé à Orléans... et tout a commencé. Je n’avais pas un rond, je voulais publier un livre. » Le premier ouvrage fut une biographie de Jean Zay par Marcel Ruby. L’engagement d’un Orléanais au destin hors normes. En parallèle, Gilbert Trompas s’engage aussi, dans des combats au long cours, crée la Fondation pour la liberté de la presse, organise des manifestations pour la libération

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LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

des otages français retenus à l’étranger. Il publie ensuite des ouvrages historiques, des fictions, des romans de terroir. Il s’imprègne de l’histoire et des symboles du territoire et rapidement découvre « LE MARCHÉ DU LIVRE EST UN MARCHÉ DE PETITS SOUS. » que les lecteurs ont une attente forte autour de la Loire. Corsaire Éditions commence à avoir le vent en poupe, publie de plus en plus (15 ouvrages par an et développe les marques Regain de lecture pour la littérature et les sciences humaines et Pavillon noir pour les polars et les thrillers. Corsaire acquiert aussi les Éditions Paradigme pour la littérature médiévale notamment. « Notre philosophie ?

« Nous recevons environ 150 manuscrits par an, précise Gilbert Trompas. Nous ne les éditons pas tous. Parfois même nous “contre-proposons” à des auteurs des sujets auxquels ils n’avaient pas pensé. Et parfois encore nous rééditons des romans publiés dans le passé pour lesquels nous versons des droits aux héritiers. » Mais le paradoxe est là : on édite plus de livres qu’avant, alors qu’il s’en vend moins. Les éditeurs en région souffrent d’un manque de reconnaissance. Les circuits de distribution sont complexes. Les points de vente disparaissent, les rubriques littéraires des médias se font rares… Pour sortir de ce tableau plutôt sombre, Gilbert Trompas cultive la dynamique « réseau » et quitte volontiers sa bibliothèque. Il expose au Festival de Loire depuis sa première édition afin d’y rencontrer ses lecteurs, les acteurs de la Loire. Il fréquente les salons du livre, enrichit ses contacts, anime des conférences en bibliothèque et propose aux entreprises le livre dont les dirigeants sont les auteurs : « Le livre est un objet que l’on garde, à la différence d’une revue. Nous proposons d’écrire un récit qui valorise une institution, une marque, fête un anniversaire, vulgarise un thème. Quel qu’en soit le sujet, notre métier est de proposer la lecture comme un voyage et de faire connaître les livres que nous aimons au plus grand nombre. »

www.corsaire-editions.com

F.B.


TERRITOIRES

Le Giennois fait du développement économique une priorité

GIEN

L’objectif est de rendre le territoire attractif, développer des partenariats, créer les conditions et les outils pour accompagner les entreprises dans leurs projets de création et de développement.

www.cc-giennoises.fr

PIERRE LAURENT, BRUNO ROUSSELET, CHRISTIAN BOULEAU, PATRICK UGARTE

Crédit photo : E.Mangeat

Christian Bouleau, président de la Communauté des communes giennoises (CDCG), également maire de Gien, met l’accent sur le développement économique : « Dans un contexte économique actuel difficile, notre priorité est bien sûr le maintien de tous les emplois, de toutes les entreprises présentes sur notre territoire, mais pas seulement… » En effet, la CDCG s’est dotée d’un panel de dispositifs visant à accompagner les entreprises dans leurs différentes phases de création et de développement. Ainsi, une couveuse et une pépinière d’entreprises ont déjà vu le jour sur le territoire Giennois. « Ces dispositifs sont très complémentaires et il y a une véritable demande », explique Pierre Laurent, adjoint au maire, délégué à l’industrie, à l’artisanat et au cadre de vie, vice-président de la CDCG et, par ailleurs, chef d’entreprise et président du Mepag (Mouvement des entreprises du pays Giennois), confirmant ses dires en « NOUS RESTONS présentant également le village d’entreprises, nouvellement inauguré à Gien. À L’ÉCOUTE DES BESOINS DES ENTREPRISES. » Si le territoire Giennois est constitué d’un tissu industriel dynamique, alliant un réseau très développé de PME, il peut également compter sur quelques grands noms industriels internationaux. « Nous restons à l’écoute des besoins et des attentes des entreprises. Notre proximité avec elles, les relations étroites que nous entretenons avec les différents partenaires locaux, nous permettent d’apporter des réponses concrètes aux entreprises », affirme Christian Bouleau. Le président de la CDCG et Pierre Laurent sont par ailleurs très impliqués dans le GIP Loire&Orléans Eco, au sein duquel ils représentent les Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) d’une part et les entreprises, d’autre part. « Sur le volet de l’emploi, nous avons développé des formations pour lesquelles les entreprises locales ne trouvaient aucune compétence. Ainsi, des formations à bac +2 en chimie et en maintenance industrielle et nucléaire sont maintenant opérationnelles, en adéquation directe avec les besoins d’entreprises locales », confirme Pierre Laurent. « Accompagner les porteurs de projets, être l’interface entre les entreprises et les différents partenaires, fédérer les acteurs locaux, faciliter l’accès à l’information, apporter des réponses concrètes ; c’est notre mission, c’est là que nous sommes utiles pour le développement de notre territoire », conclut Christian Bouleau.

A.S.

LA RENTRÉE ÉCONOMIQUE COMME VECTEUR DE DYNAMISME DU TERRITOIRE Evènement économique incontournable, la « Rentrée économique » contribue à dynamiser le territoire Giennois. Après une convention officialisant le Village d’entreprises, signée avec l’Agence de développement économique du Loiret (Adel), une conférence, animée par Eric Heyer, directeur de département à l’Office français des conjonctures économiques (OFCE) présentait les perspectives de croissance à court et moyen termes pour les entreprises françaises. LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

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PASSÉS COMPOSÉS

Des « ordinosaures » à l’innovation numérique Chronique d’Anne-Marie Royer-Pantin

Si notre territoire est riche d’atouts majeurs pour répondre aujourd’hui aux enjeux de l’innovation numérique, c’est qu’il a pris une solide longueur d’avance dès le départ, à l’aube de l’ère informatique en France, devenant très tôt familier des technologies modernes de traitement et de transmission des informations. Petite séquence nostalgie entre premiers ordinateurs, jazz-bands, pop-corn et football américain. C’était il y a une bonne soixantaine d’années – autant dire la préhistoire de l’informatique… Les Américains étaient venus, dès décembre 1950, s’installer à Orléans choisi comme quartier général des communications des troupes américaines en Europe. Une douzaine de sites étaient implantés, dont l’état-major à la caserne Coligny, des camps en forêt d’Orléans, à Olivet et Ardon, une base d’aviation et télécommunications à Saran, un service cartographique à Saint-Ay, un hôpital ultramoderne à La Chapelle-Saint-Mesmin, une station de transmission à Saint-Lyé, des services annexes à Saint-Pryvé. Pendant seize ans, toute la région orléanaise a vécu à l’heure américaine et découvert, complètement épatée, les immenses voitures aux chromes rutilants, les magazines, le Coca et les barbecues, les pom-pom girls et les frigidaires, le jazz et le rock and roll, le golf sorti de terre à Donnery, et… les tout premiers ordinateurs IBM, impressionnants mastodontes qui allaient faire entrer les employés français dans la révolution technologique, bouleversant les schémas traditionnels de travail et d’organisation. La présence américaine a en effet fourni du travail à plus de 2 500 civils de l’Orléanais (dont 48 % de femmes), qui ont ainsi acquis des savoir-faire novateurs, s’initiant rapidement aux premiers programmes informatiques et aux techniques des cartes perforées utilisées par les services de l’US Army pour la comptabilité et la saisie de toutes leurs données administratives et de gestion.

Le rôle majeur d’IBM Attiré par ce bassin d’emploi qualifié et ouvert à « l’american way of life », un premier poids lourd de l’industrie américaine, John Deere, pose ses valises (et ses machines agricoles) en 1962, à Saran, tandis que, dans les années qui suivent, un autre poids lourd à la croissance fulgurante, IBM, jette son dévolu sur Saint-Jean-de-Braye et fait construire sur plus de 25 ha des bâtiments

IBM, qui a employé et formé aux technologies modernes de l’information jusqu’à 2 000 personnes sur ses sites loirétains, a ainsi joué un rôle majeur, faisant entrer notre territoire en précurseur dans cette aventure de l’informatique moderne qui allait la mener des « ordinosaures » de l’US Army aux startups de l’innovation numérique. ultramodernes : un centre administratif (site de Bionne-Sainte-Marie) avec le fameux Data Center (énorme cube en métal pour stocker les données), et une usine de pointe (site de Boigny), qui entrent en fonctionnement en 1966. IBM, offrant des emplois qualifiés, recrute l’essentiel de son personnel sur place, en particulier les techniciens

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LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

et techniciennes qui avaient été formés dans les services de la base américaine (en tant que programmeurs et « perfo-vérif », c’est-à-dire les opératrices chargées de la saisie des données sur cartes perforées). L’usine de Boigny, pilote en matière de robotique et dédiée à la fois à la production et à la recherche, fabrique, pour tous les pays du monde (hors Etats-Unis) des machines à cartes perforées et tout le matériel pour machines à écrire, en particulier la célèbre petite boule de la « Selectric », la Rolls des machines à écrire. Et en 1983, elle se lance dans le traitement des composants électroniques.

Anne-Marie Royer-Pantin est écrivain, auteur d’essais, d’ouvrages d’histoire et de nombreux travaux sur le patrimoine local et régional.


AGENDA LES RENCONTRES PERFORMANCE

> ADMINISTRATION I Hôtel consulaire

23, place du Martroi - 45000 Orléans Tél. : 02 38 777 777 - Fax : 02 38 53 09 78

www.lesrencontresperformance.fr

>D IRECTEUR DE LA PUBLICATION

JEUDI 5 NOVEMBRE

> RÉDACTION EN CHEF Alain Souché - Tél. : 02 38 21 35 40

INNOVATION-VEILLEINTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

Travailler la perception de vos produits et services

Alain Jumeau

JEUDI 3 DÉCEMBRE

MANAGEMENT ET RESSOURCES HUMAINES

Prévenir et gérer les conflits en entreprise grâce à la communication et à la régulation

alain.souche@loiretorleans.fr

> COORDINATION ET RÉDACTION

Digitale naïve (Gaëlle Lepetit), Fabienne Bonvoisin, Fatimata Diallo, Béatrice Laidin, Barthélemy Sanson, Alain Souché

> SECRÉTARIAT DE RÉDACTION

Agence Goodby*

JEUDI 26 NOVEMBRE

SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Prendre en compte les nouvelles dispositions liées à la pénibilité au travail

MARDI 1er DÉCEMBRE

PERFORMANCE INDUSTRIELLE

Améliorer l’efficacité de vos organisations avec le management visuel

JEUDI 17 DÉCEMBRE

INTERNATIONAL

Connaître les cautions à l’international avec la COFACE (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur)

> CONCEPTION I www.goodby.fr > PHOTOS I Didier Depoorter > IMPRESSION I Imprimerie Morault >P UBLICITÉ I Sylvia Fromenteaud

Tél. : 02 38 77 77 22

> TIRAGE I 32 000 exemplaires > ISSN I 2417-4904

JEUDI 10 DÉCEMBRE

SAVE THE DATE ! LA MAGIE DU SUCCÈS ! Une soirée-spectacle unique, motivante et positive pour dynamiser vos projets ! Soirée réservée aux membres des Rencontres Performance.

www.loire-et-orleans.fr OCTOBRE / NOVEMBRE 2015 # 9

LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

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INDICATEURS ÉCO

Indicateurs économiques du Loiret Permis de construire commencés

Commerce extérieur

Source > Direction régionale de l’équipement

sur 2T 2015 Variation un trimestre Logements commencés (nb) Locaux d’activités commencés (m2)

Source > Douanes

Variation sur un an

453

-20 %

-3 %

53 738

-60 %

70 %

(En millions d’euros)

Exportations Importations Solde

Taux de chômage 1T 2015 Variation sur un trimestre

(estimations provisoires)

(en point)

10 9,6 10

-0,1 -0,1 -0,1

Variation sur un an

Part Loiret

1 804 910 1 868 873 -63 963

38,45 % 42,66 %

20,7 % C’est la part des dépenses

(en point)

0,4 0,29 0,4

en recherche et développement dans le total des investissements des entreprises en France en 2011. Soit 1,2 point en plus par rapport à 2010.

Créations et radiations d’entreprises - Septembre 2015

-525

Solde

Radiations

Créations

86

350

0

Loiret (2T 2015)

Source > Données semi-définitives, publiées en juillet 2013. Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, enquêtes R&D.

Source > Fichier consulaire CCIL

175

Région CentreVal de Loire (2T 2015) 4 694 071 4 380 556 313 515

Un chiffre à retenir

Source > Insee

Loiret Centre-Val de Loire France

PLUS D’INFOS

13 110 -97

13

29

178 -165

202 -173

-175

34

45 164 -170

155 -340

314 -228

218 -173

231 -273

275 -241

189 -128

-6

-350

218 -227

200 -142

-9

-42

-185

58

61

-525 Août 2014

30

LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9

Septembre

Octobre

Novembre Décembre

Janvier 2015

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet



32

LOIRE&ORLÉANS ÉCO #9


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