Loiret Eco 39 - Avril 2011

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n°39 avril 2011

Le magazine économique de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Loiret

QUAND L’INDUSTRIE contre-attaque

Pierre-Armand Pinoteau, directeur du site Tradival Fleury-les-Aubrais

11 COMMERCE Une autre idée du bar à vins

13 INNOVATION Buzznative, le marketing entre en guérilla

14 REPRISE Nouveau souffle pour l’ancien relais de poste


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ÉDITO

L’INDUSTRIE sous les feux de la rampe

C

oïncidant avec le jour de parution notre magazine économique, la Semaine de l’industrie qui se déroule du 4 au 10 avril doit jeter un coup de projecteur sur un secteur bien décidé à tirer son épingle du jeu. Tertiarisation et financiarisation de l’économie, déficit d’image, pénurie de main-d’œuvre… Comme l’expliquent vos élus à la CCI du Loiret Patrick Bourrelier et Christian Morin dans l’interview à retrouver pages 8 et 9, les obstacles, certes, ne manquent pas, mais ne sont pas insurmontables. D’autant que les industriels ont aussi des atouts à faire valoir. Vous en aurez l’illustration dans notre dossier : qu’il s’agisse de miser sur l’export, d’innover ou de s’engager dans une démarche de développement durable, les dirigeants du Loiret savent actionner les bons leviers.

D’ailleurs, une récente étude menée par le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie (1) fait apparaître que « la France se situe dans le peloton de tête pour 2/3 des technologies clés et se posi-

tionne comme leader ou co-leader pour 20 % d’entre elles ». Prometteuses, les technologies de l’information et de la communication (nanoélectronique, cloud computing…) et celles du vivant (ingénierie du système immunitaire) l’étaient déjà en 2010 selon la précédente enquête. Elles jouent désormais au coude-à-coude avec celles qui montent en puissance : les technologies de l’énergie, renouvelables (photovoltaïque, éolien, hydraulique) et traditionnelles (pétrolier, nucléaire). Impossible de clore cet édito sans évoquer les catastrophes qui touchent l’archipel japonais. Je rappelle que la cellule Accompagnement des Entreprises de la CCI du Loiret reste à la disposition permanente des entreprises concernées… L’ensemble de vos élus et moi-même adressons un message de sympathie aux ressortissants japonais travaillant ou étudiant dans le département et renouvelons notre soutien aux entreprises japonaises qui ont fait le choix du Loiret. (1) http://www.industrie.gouv.fr/tc2015/ - Technologies clés 2015 : 85 technologies clés dans sept secteurs économiques

Yves Broussoux Président de la CCI du Loiret

avril 2011

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3


TABLEAU DE BORD

INDICATEURS ET CHIFFRES CLÉS du Loiret Créations et radiations d’entreprises

Créations d’entreprises par bassin de vie

Source > CCIL – mars 2011

Source > CCIL – mars 2011

500

Beaugency Beaune la Rolande Briare Châteauneuf-sur-Loire Château Renard

450 400 350 300

Radiations

250

Chatillon-Coligny Courtenay Ferrières Gien Jargeau

2 1 2 2 1

1 2 1 4 2

200 150

Créations

100

89

50

55

0

mars

avril

mai

juin

juillet

août

sept.

oct.

nov.

déc.

Malesherbes

Bassin de Vie d'Angerville

Bassin de Vie de Souppes sur Loing

Puiseaux

Pithiviers

Bassin de Vie de Toury

jan. 11 fév.

Ferrières Neuville aux Bois

Courtenay

Beaune la Rolande

Patay

Montargis

Dépenses de consommation des ménages Source > Insee

Bassin de Vie de Châteaudun

Châteauneuf sur Loire

Orléans

Lorris Jargeau

+2,4 %

évolution sur 1 an

-0,5 %

évolution sur 1 mois

25 22 282

Château-Renard

Meung sur Loire

22 912

Châtillon Coligny

la L o i r e

Beaugency

22 809

Gien

Sully sur Loire

La Ferté Saint Aubin

Produits manufacturés

20

Briare

15 +6,9 %

évolution sur 1 an évolution sur 1 mois

-1,7 %

10

5

0 en millions d’euros

9 068 dont biens durables

9 691

9 862

décembre 2010

janvier 2010

La Ferté St Aubin Lorris Meung-sur-Loire Montargis Neuville-aux-Bois

1 1 2 13 1

Orléans Pithiviers Puiseaux Sully-sur-Loire

43 7 1 2

janvier 2011

Commerce extérieur dans la région Occupation et fréquentation hôtelière

Source > Douanes

Source > Insee/Ministère délégué au tourisme/CRT

en milliers d’euros

Centre Taux d’occupation décembre 2010

37,7 %

Région Centre

Loiret

(T4 - 2010)

(T3 - 2010)

Part Loiret

Loiret variation sur un an

Exportations

4 099 076

1 598 405

38,99 %

41,1 %

Importations

3 628 468

1 337 697

36,87 %

470 608

260 708

+ 0,3 pt

Soldes

Fréquentation hôtelière décembre 2010 - nuitées

287 086

78 425

-1 pt

Taux de chômage Source > Insee (*Estimations provisoires)

Permis de construire commencés

4e trimestre 2010*

Variation sur un trimestre

Variation sur un an

Loiret

8,7 %

- 0,1 pt

- 0,1 pt

Source > Direction Régionale de l’Équipement

Logements (nbr) Locaux d’activités (m²)

4

3T 2010

4T 2010

Évolution

918

1000

+9%

Centre

8,4 %

- 0,3 pt

- 0,3 pt

+ 615 %

France

9,2 %

- 0,1 pt

- 0,3 pt

33 703

240 918

39 avril 2011


SOMMAIRE n° 39 avril 2011 Magazine de la CCI du Loiret ADMINISTRATION

Hôtel consulaire 23, place du Martroi 45000 Orléans Tél. 02 38 77 77 77 Fax 02 38 53 09 78 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Bruno Jacquemin

12 14

13 15

DIRECTRICE DE LA RÉDACTION

Anne Ferreira RÉDACTRICE EN CHEF

Gaëlle Lepetit RÉDACTION

Estelle Boutheloup (p.14, 15 et dossier) Gaëlle Lepetit DIFFUSION

Chantal Legris

03 04 06 08

CONCEPTION

www.enola-creation.fr PHOTOS

Didier Depoorter IMPRESSION

ÉDITO TABLEAU DE BORD

PUBLICITÉ

10 11

Sylvia Fromenteaud Tél. 02 38 77 77 22 TIRAGE

ACTUALITÉS PERSPECTIVES

MADE IN LOIRET COMMERCE Ver di Vin, une autre idée du bar à vins

21 000 exemplaires N° ISSN : 1955-0642 CONTACT CCI - RÉDACTION

Tél. 02 38 77 77 77 gaelle.lepetit@loiret.cci.fr

12

SERVICES HPHC, bon endroit pour une rencontre

PRÉSIDENT DE LA CCI

Yves Broussoux Tél. 02 38 77 77 75 www.blogdupresident.loiret.cci.fr

13

www.loiret.cci.fr

INNOVATION Buzznative : quand le marketing entre en guerilla

14

LA CCI SUR INTERNET

REPRISE Une descendante fait revivre l’ancien relais de poste familial

15

DOSSIER

QUAND L’INDUSTRIE CONTRE-ATTAQUE Un peu plus d’un an après les États Généraux de l’Industrie souhaités par le gouvernement, et après deux années de crise, le secteur semble amorcer en région Centre une reconquête à la fois d’image et de marchés. Un redémarrage qui se place sous le signe conjugué des trois leviers de croissance que sont l’innovation, l’exportation et le développement durable. Après la crise, l’industrie se mobilise pour la reprise. N AVRIL

,EªMAGAZINEªÏCONOMIQUEªDEªLAª#HAMBREªDEª#OMMERCEªETªD )NDUSTRIEªDUª,OIRET

Opération reconquête dans l’industrie

Imprimerie Nouvelle

16

À TABLE

QUAND L'INDUSTRIE contre-attaque

Pierre-Armand Pinoteau, directeur du site Tradival Fleury-les-Aubrais

11 COMMERCE Une autre idée du bar à vins

24

13 INNOVATION Buzznative, le marketing entre en guérilla

14 REPRISE Nouveau souffle pour l’ancien relais de poste

PASSÉS COMPOSÉS Quand l’industrie tire son épingle du jeu

26 CCI INFOS

Ardoises gourmandes au P’tit Bouchon

Impression numérique, Télécom et Vidéosurveillance sur IP Fax 02 38 895 359 18, Rue Edouard Branly 45700 Villemandeur

avril 2011

39

www.svpinnovation.fr 5


ACTUALITÉS

Philagro France innove pour la prévention des risques phytopharmaceutiques

S

pécialisée dans le développement et la commercialisation de produits phytopharmaceutiques en France, Philagro France vient de déposer un brevet pour un équipement innovant, baptisé OSCAR System. Expérimenté dans son Centre d’Évaluation Biologique (CEB) à Baccon, le nouveau procédé se substitue aux techniques de

poudrage utilisées pour l’application des fongicides sur les plants de pommes de terre, pour lesquels l’entreprise est leader. Plus respectueux de l’environnement et des utilisateurs (notamment grâce à l’élimination de poussières et d’effluents), la machine a été commercialisée à neuf exemplaires en 2010. Dans la droite ligne des objectifs du plan gou-

Philippe Gerbet et Cyrille Gaujard

vernemental Ecophyto 2018 (objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides au niveau national dans un délai de dix ans), cette innovation s’inscrit également dans la stratégie globale de l’entreprise, comme l’a souligné Philippe Gerbet, son directeur général : « Notre Centre d’Évaluation Biologique a aussi pour vocation d’apporter des réponses quant à l’utilisation de nos produits en intégrant la protection des utilisateurs, des riverains, et de l’environnement ». Sur les 20 hectares du site de Baccon (création en 1997, six à 15 salariés selon la saison), le laboratoire procède à l’évaluation scientifique de nouvelles molécules fongicides, herbicides et insecticides pour ses actionnaires japonais (1). Si les essais sont tous réalisés selon la norme BPE certifiée par le Ministère de l’Agriculture, le CEB s’inscrit dans une démarche de progrès et de bonnes pratiques. Une démarche

qui passe par exemple, comme l’explique Cyrille Gaujard, responsable du site, par la récupération de tous les effluents et leur traitement par une entreprise agréée, le tri des déchets du laboratoire ou encore à la mise au point d’équipements spécifiques pour les agriculteurs. « À l’heure où la pression exercée sur les produits phytopharmaceutiques est très forte, il serait juste de prendre conscience que l’ensemble de la profession travaille depuis des années à réduire la toxicité de ses produits sur l’environnement » a souligné JeanCharles Bocquet, directeur général de l’UIPP (2). (1) Sumitomo Chemical Company, Nissan Chemical Industries et Nihon Nohyaku Company (2) Union des Industries et de la Protection des Plantes. www.philagro.fr http://agriculture.gouv.fr/ecophyto-2018

Voy’elles : plus de visibilité pour le rôle socio-économique des femmes

«

Photo Géraldine Aresteanu

Promouvoir et accompagner la place d e l a fe m m e d a n s l’entrepreneuriat en agissant

Stéphanie Médeau

6

sur la pression sociale » : t e l le e s t l’ a m b i t i o n d e l’association voy’ELLES créée en janvier dernier à l’initiative d’une dizaine de femmes entrepreneures du Loiret, issues des secteurs public, privé, associatif ou encore élues. Présidée par Stéphanie Médeau (Mellow Événement à Saint-Jean-de-la-Ruelle), voy’ELLES pose un regard lucide – mais pas féministe – sur une société qui peine toujours à reconnaître la valeur

professionnelle des femmes. Comme le décrit leur profession de foi, ces entrepreneures ( q u i n e re p ré s e n t e n t à l’échelon national que 28 % des créateurs d’entreprise) doivent « gérer des hommes et des femmes, des budgets, des marchés, des développements, des carnets de commandes », tout en étant « femme, mère, épouse, amie, fille, sœur, citoyenne ». Pour autant, pas question de s’apitoyer sur leur sort ! Voy’ELLES a déjà dégagé

des premières pistes d’action : création d’un prix féminin de la culture entrepreneuriale, « marrainage » de créatrices en herbe par des dirigeantes confirmées, création d’un club d’entrepreneuses ou actions favorisant la mixité. Pour plus d’informations et retrouver l’exposition photo de Géraldine Aresteanu réalisée pour voy’ELLES : http://assovoyelles.blogspot.com.

39 février 2011


Rencontre du MEDEF Centre autour de l’alternance

A

lors qu’un nouveau plan de relance de l’apprentissage a été annoncé par le gouvernement, prévoyant notamment d’atteindre 800 000 apprentis d’ici 2015, le MEDEF Centre ( Mouvement des Entreprises de France) a organisé une rencontre autour de l’alter-

nance à Orléans le 8 mars dernier. Avec un objectif que Bruno Gonzague, son Vice-président et président de sa commission Économie-Emploi-Formation, a résumé ainsi : « il s’agit de convaincre les entreprises de l’intérêt de l’alternance et de mieux articuler les efforts des

Les Rondins de Sologne valorisent le châtaignier

C

’est sa résistance à une exposition prolongée aux intempéries et à l’humidité, et de surcroît sans aucun traitement chimique (contrairement au pin), qui a convaincu Sophie Clairet d’opter pour le châtaignier. Spécialisée dans la fabrication de rondins destinés à l’aménagement (pieux pour clôtures, tuteurs…), l’EURL Les Rondins de Sologne a été inaugurée le 8 mars dernier à Jouy-le-Potier. L’unité de fabrication, voisine de la SARL Thierry Clairet spécialisée depuis 15 ans dans l’entretien et l’aménagement de propriétés, a été dotée de matériel de production performant (132 000 € HT investis). Soucieuse de s’inscrire dans une démarche de développement durable, l’entreprise valorise

par ailleurs les sous-produits, transformés en bois de chauffage et en copeaux de paillage. Soutenu par l’Agence de Développement Économique du Loiret (ADEL) dans la recherche de financements, le projet a bénéficié d’une aide régionale à la création d’entreprise de 10 000 €, en lien avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Loiret, ainsi que d’une subvention de 10 000 € octroyée par le Département, abondée par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) 2007-2013 via son programme LEADER (Liaison entre actions de développement de l’économie rurale) promu par le Pays Forêt d’Orléans.

différents acteurs tout en valorisant l’expérience d’entreprises régionales ». Alors que le nombre d’apprentis en Région Centre est en constante progression depuis 2005, des efforts restent à faire. Outre une simplification des procédures relatives à l’alternance, Bruno Boussel, coordinateur régional de la formation professionnelle MEDEF Centre a souligné la nécessité « d’intégrer l’alternance dans les stratégies de compétences de l’entreprise, dans sa politique de recrutement, et l’importance de les formaliser dans un cahier des charges, avec une ingénierie de formation adaptée et une meilleure localisation de la réponse formation ». À cette fin, le MEDEF Centre a signé une convention avec Pôle

Emploi qui passera notamment par des actions d’identification des besoins des entreprises dans plusieurs bassins de la Région Centre. www.misersurl’avenir.com

L’alternance en région Centre en 2010 39 Centres de Formation des Apprentis 19 856 apprentis 107,841 M€ consacrés à l’apprentissage par la région + de 300 diplômes préparés 75% des effectifs répartis sur 11 secteurs d’activité, dont 67% dans des entreprises de moins de 11 salariés 3518 contrats de professionnalisation (+7% qu’en 2009) dont 55% dans des entreprises de moins de 50 salariés. Source : Medef Centre

www.lesrondinsdesologne.com

Thierry et Sophie Clairet

février 2011

39

7


PERSPECTIVES

OPÉRATION RECONQUÊTE dans l’industrie

P. Bourrelier Plusieurs dispositifs clés ont été récemment mis en œuvre pour soutenir le développement économique et social des entreprises industrielles. Le premier, Croissance PMI, est un prêt participatif de 5 M€, doté par l’UIMM Région Centre, destiné à financer la croissance des entreprises industrielles. Le second, baptisé « Fonds pour l’innovation dans l’industrie », est une initiative de l’UIMM à l’échelon national dans lequel 20 M€ sont injectés sur cinq ans pour financer des projets innovants sur les plans technologiques, techniques, organisationnels ou managériaux. Il a pour vocation de créer des passerelles entre enseignement supérieur, recherche et industrie. Un autre fonds, baptisé A2i (Agir pour l’insertion dans l’industrie), doit favoriser l’insertion de publics en difficulté par la formation, tout en permettant aux entreprises industrielles de recruter sur leurs premiers niveaux de qualification. 70 M€ sur cinq ans ont été affectés par l’UIMM à ce dispositif pour financer des structures souvent locales comme les entreprises d’insertion, les entreprises de travail temporaire d’insertion, les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification, les écoles de la deuxième chance…

Dans un article de La Tribune daté du 5 mars dernier, une enseignante de l’École d’économie de Paris et de 8

l’université de Harvard fait l’apologie d’une économie de l’innovation, dans laquelle « celui qui capture de la valeur c’est celui qui innove, pas celui qui produit ». Qu’est-ce que cela vous inspire ? P. Bourrelier Que c’est une grave erreur de vouloir dissocier l’innovation de la production. Certes il y a les innovations

Qu’on se le dise : l’industrie recrute, des gens compétents, et pour du travail intéressant.”

Fabien Thouvenin

Un an après le lancement des 23 mesures gouvernementales issues des États Généraux de l’Industrie, quelles ressources ont été mises à la disposition des entreprises ?

de rupture -rares- qui sont de véritables révolutions pour nos industries, mais il faut aussi considérer l’innovation de progrès - fréquente - qui ne peut émerger si on ne produit pas ! Nous avons l’ambition de doter l’industrie des compétences nécessaires à l’innovation et avons tout intérêt à le faire quand on sait que la Chine forme actuellement plus d’ingénieurs que l’Europe et ne se cantonnera pas à son rôle « d’usine du monde ».

Comment le déficit d’image dont souffre l’industrie, et qui entrave la dynamique de recrutement du secteur, peut-il être comblé ?

Patrick Bourrelier est Président de l’UIMM Loiret(1), membre élu de la CCI du Loiret, Président du Conseil d’administration de l’ITII Centre(2), membre du Conseil d’administration de Polytech’Orléans et PDG de JSM Perrin (PME spécialisée dans la sous-traitance d’usinage et de montage d’ensembles techniques pour l’aéronautique, l’armement et le spatial à Châlette/Loing). (1) Union des Industries et Métiers de la Métallurgie Loiret (2) Institut des techniques d’Ingénieur de l’Industrie de la région Centre

P. Bourrelier Ce point fait l’objet d’une mesure spécifique dans le cadre des États Généraux (Ndlr, mesure 4) et se traduit notamment par la Semaine de l’industrie du 4 au 10 avril 2011, à laquelle l’UIMM participe activement (voir programme ci-contre) en partenariat avec la CCI du Loiret. Deux tables rondes sont programmées à Orléans et Montargis sur la thématique des compétences ; l’occasion de débattre et de mettre en lumière la pénurie de maind’œuvre à laquelle le secteur est confronté, avec une population vieillissante qui doit transmettre ses savoir-faire, et la nécessité de faire monter en gamme ses compétences pour être en phase avec des métiers qui évoluent. La formation dans l’industrie est un axe majeur retenu car source de progrès pour l’avenir, c’est d’ailleurs pour cela que nous sommes depuis des années promoteurs de l’alternance. C. Morin Globalement, le moteur de cette Semaine, c’est de renvoyer de l’industrie l’image 39 avril 2011


Christian Morin est Vice-président Industrie de la CCI du Loiret, Vice-président de la CGPME Loiret(1), membre du bureau de l’UIMM Loiret(2) et PDG de l’entreprise Klac Industrie spécialisée dans le développement d’accessoires innovants pour engins de travaux publics à SaintCyr-en-Val.

C’est d’actualité ! Une Semaine pour tout changer 4ème mesure sur les 23 que comptent la nouvelle politique industrielle française, la Semaine de l’Industrie dans le Loiret se déroule du 4 au 11 avril autour de plusieurs rendez-vous :

(1) Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises Loiret (2) Union des Industries et Métiers de la Métallurgie Loiret

Fabien Thouvenin

Tables rondes « Doter l’industrie des compétences nécessaires à sa compétitivité ». Mardi 5 avril à 17 h 30 à Montargis et mercredi 6 avril à 17 h 30 à Orléans. Interviendront : l’État, le Conseil Régional, Pôle Emploi, la CCI du Loiret, l’Inspection Académique et l’UIMM Loiret. Une exposition photo 3D ouverte au grand public et aux scolaires, dans les locaux de la CCI du Loiret place du Martroi à Orléans. Un stage de découverte de l’industrie ouvert aux enseignants, conseillers d’orientation, d’insertion et de l’emploi. Depuis plus de 20 ans, l’UIMM Loiret organise avec les entreprises du département un stage en immersion totale pendant une journée et demie (lundi 4 avril après-midi et mardi 5 avril toute la journée) au cœur d’une entreprise industrielle pour découvrir les différents services et leurs contraintes, les profils recherchés, les perspectives de carrière… Des portes ouvertes en entreprise : Sandvik. Le détail sur : www.semaine.industrie.gouv.fr Contact : UIMM Loiret Stéphanie Montjotin – Tél. : 02.38.22.31.07 -www.ui45.com

qui est vraiment la sienne. Ce sera une action de longue haleine : très ébranlée par la crise, régulièrement malmenée dans les médias, l’industrie doit résister aux amalgames quand elle est mise sur le devant de la scène. C’est le cas avec la catastrophe nucléaire au Japon ou encore l’affaire d’espionnage chez Renault…

Qu’est-ce qui aggrave la désindustrialisation ? C. Morin L’industrie française pâtit de la financiarisation de l’économie à deux niveaux. D’abord, parce que cette financiarisation déséquilibre notre secteur entré dans une crise durable pour des raisons avril 2011

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exogènes et non maîtrisables par la filière. Ensuite – et cela me heurte en tant qu’industriel – parce que n’importe quel particulier peut spéculer sur les matières premières depuis son ordinateur, sans que personne ne s’en émeuve…

L’avenir s’annonce-t-il meilleur ? P. Bourrelier Globalement, le message est optimiste, sous réserve des retombées futures de la crise japonaise. Nos entreprises industrielles entrevoient le bout du tunnel, qui a été plutôt long à traverser. Qu’on se le dise : l’industrie recrute, des gens compétents, et pour du travail intéressant.

504, Avenue du Loiret 45160 OLIVET Tél : 02 38 24 62 52 - Fax 02 38 24 91 99

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MADE IN LOIRET

ORLÉANS dans une assiette Capturer des détails architecturaux d’Orléans pour les retranscrire sur la collection éponyme réalisée par la Faïencerie de Gien : c’est le pari réussi de l’aquarelliste blésois Fabrice Moireau. Figés sur 19 pièces différentes (assiettes, tasses, soucoupes…), cinq « détails » du patrimoine de la capitale régionale ont ainsi été immortalisés : le Beffroy de l’Hôtel des Créneaux, la Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, la Cathédrale SainteCroix, l’Hôtel Groslot et Les Tourelles avenue Dauphine. L’enseigne orléanaise « À Saint Joseph », située depuis 120 ans place du Châtelet à Orléans, possède la diffusion exclusive de ce produit 100 % made in Loiret. Tél. : 02 38 24 03 24

ÉLÉGANTES et vintage Née en 1998 de la rencontre d’un passionné de cuisine et d’un styliste décorateur, la marque Les Cakes de Bertrand cultive l’esprit vintage avec ses modèles inspirés de mannequins des années 60-70. Sacs, porte-cartes, étuis passeports, trousses, badges mais aussi eaux de toilette sont largement référencés par la boutique orléanaise de décoration Decor & Moi, toujours à l’affût de créations originales. Sous les noms évocateurs de Bombay, Angel ou encore Lotus, les créateurs inventent des collections qui vont de la petite maroquinerie en passant par les « minaudières », les miroirs ou encore les savons. Ci-contre, le modèle « Le Mademoiselle/Elisa » se décline par exemple en sept autres versions. Seul problème : on les voudrait tous ! www.decoretmoi.fr

LIFTER son intérieur Votre entreprise, située dans le Loiret, crée, développe, vend ou distribue un produit ou un service innovant, original, particulier ? Adressez une photo haute définition du produit/service ainsi que toute documentation relative (catalogue, communiqué de presse…) par courrier électronique à gaelle.lepetit@loiret.cci.fr – Objet : Made in Loiret.

Carrelage, émail, inox, bois, béton, aluminium, plâtre… : la nouvelle gamme de résine stockée et distribuée par l’entreprise Décors de Ferryville à Mormant-surVernisson redonne un second souffle à de nombreux supports, « sans casser l’existant ». Valorisés dans l’émission D&CO sur M6 avec laquelle l’entreprise a signé un partenariat de trois ans, les produits Résinence Color et Résinence Déco ont reçu le Trophée de la maison 2010-2011, décerné par un jury de consommateurs les ayant testés. La résine époxy à l’eau se décline en 27 coloris des plus doux aux plus « flashy ». Lancée en 2008, Résinence est aujourd’hui référencée dans toutes les enseignes leader de bricolage (près de 700 points de vente en France). Avec 8 M€ de CA en 2010 et des perspectives de croissance prometteuses, l’entreprise part maintenant à la conquête des marchés allemand et espagnol. www.resinence.com

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39 avril 2011


COMMERCE

VER DI VIN, une autre idée du bar à vins Entre autres passée par de prestigieux établissements comme le restaurant de Guy Savoy ou celui de Bernard Robin, la caviste orléanaise Sabine Brochard a ouvert en mars un bar à vins culturel.

É

tonner les clients. C’est toute l’ambition de Sabine Brochard qui ouvre à 33 ans, en plus de sa cave L’ange vins toute proche, un bar à vins culturel. « Je veux proposer une prestation nouvelle à Orléans, avec une autre approche, et permettre aux gens de goûter des vins qu’ils n’auraient probablement pas chez eux ». Le pari de celle qui fut première jeune femme sommelière à la Tour d’Argent à Paris ? Mettre les papilles en émoi grâce à une large palette de vins servis au verre (24 références permanentes, 4,50 € à 30 € le verre, rotation mensuelle), à partir d’une sélection très qualitative qui englobe de nombreux crus classés. Pour préserver les arômes des bouteilles au fil des jours (« un vin continue de vivre une fois ouvert »), elle s’est équipée de trois distributeurs Enomatic®. Plutôt design, visibles derrière le bar, ils protègent et conservent le vin grâce à de l’azote. Soucieuse du moindre détail, la jeune femme a fait sérigraphier

tous ses verres au logo de l’établissement (trois carrés imbriqués les uns dans les autres) et dont le trait inférieur correspond à la contenance de 12 cl. Blancs, rouges, rosés, bulles (Champagne, Vouvray pétillant, Moscato d’Asti…) et spiritueux : l’univers composé par Sabine Brochard trouve des prolongements « haut-degamme » côté gastronomie.

Bouchées raffinées, ambiance cosy Ouvert tous les soirs du lundi au samedi de 18 h à minuit et les jeudi et vendredi midis, on pourra aussi bien y grignoter quelques bouchées « chaudes, froides, salées, sucrées » qu’y consommer un repas complet. En cuisine – qu’on peut saisir en un clin d’œil par la vitre qui la sépare du hall d’entrée à l’étage – c’est son mari Laurent qui officie. Il incombera au responsable de salle d’opter pour les meilleurs accords de vin possibles avec le foie gras mi-cuit au naturel, les huîtres,

Sabine Brochard

Histoire d’en lire propose son 1er e-book C’est une double nouveauté que propose Sylvie Tereso sur la boutique en ligne de sa librairie Histoire d’en lire (Briare) : le téléchargement d’un e-book d’un nouveau genre, le scénaroman. « Il se situe à mi-chemin entre le scénario de cinéma et le roman traditionnel, c’est une lecture imagée avec beaucoup de dialogues » illustre-t-elle. Écrit par Philippe Le Dem, résidant à Briare, et édité par les Éditions montargoises du Préau, « Un monde parfaite » (Ndlr. le féminin est volontaire) est le premier titre d’une collection dont la déclinaison papier sera disponible à la libraire dès le mois de mai. En cadeau pour le lancement de l’e-book (vendu au prix de 8,50 €) : l’intégralité de la bande originale. www.histoiredenlire.fr

le saumon mariné ou encore le risotto à la truffe noire… Pour accompagner la roulade de lapin et sa duxelles de champignons, Sabine préconise par exemple un Sancerre rouge domaine Vacheron. La tarte fine aux pommes au caramel au beurre salé devrait quant à elle révéler à merveille un Sauternes Cru Barréjats. Caves voûtées en pierre subtilement mises en lumière, mobilier tons rouge et wengé signé Vauzelle : le cadre (70 places) sera aussi propice aux rendez-vous culturels. « Six concerts de musique seront programmés chaque année, de tous horizons, annonce Sabine, mais aussi des expositions de photos, de peinture, toujours avec le vin pour fil conducteur… ». Ce sont les Buveurs du peintre lyonnais Robert Bourrasseau qui ouvrent la danse. « Il a dessiné les étiquettes des bouteilles de certaines cuvées d’Yves Cuilleron » glisse la chef d’entreprise, toujours à l’affût de belles rencontres. www.verdivin.com

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SERVICES

HPHC, bon endroit pour une rencontre Un tiers des ménages français est constitué de célibataires. Pour favoriser l’épanouissement de cette catégorie de population qui s’affiche aujourd’hui de façon décomplexée, Delphine Clero a créé un club de rencontres ludique et modulable.

A

lors que la part des célibataires dans la population française a doublé en 30 ans et qu’elle continue de gagner des points, toutes tranches d’âge confondues(1), les « solos » comme on les appelle désormais, constituent une cible très convoitée. Des portions individuelles développées par l’industrie agro-alimentaire aux sites de rencontres par Internet en passant par les clubs de voyages réservés, l’offre ne cesse de s’étoffer. Loin des soirées shopping exclusivement réservées aux célibataires des Galeries Lafayette parisiennes, Delphine Clero a lancé début 2011 Happy People/Hasard et Coïncidence (HPHC), après une préparation à la créa-

tion d’entreprise de deux mois à l’Espace Entreprendre de la CCIL. « Il s’agit d’un club pour célibataires avec deux gammes de prestations. Mon concept permet de se retrouver autour d’événements conviviaux et ludiques, dans l’objectif de tisser des liens amicaux, voire amoureux » expose la dirigeante. Psychologue de formation, la jeune femme est partie du postulat suivant : « On ne peut rencontrer quelqu’un que si on se sent bien soi-même. Penser à soi, se recentrer, sont nécessaires pour s’ouvrir aux autres. Il faut permettre aux gens de “sortir de la Toile” et de se retrouver dans des situations où ils lâchent prise ».

Traitement V.I.P.

Delphine Clero

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Avec un parcours dans l’événementiel et l’audio-visuel (chargée des relations publiques pour Endémol France, agent de miss France…), Delphine Clero organise des rendez-vous qu’elle veut atypiques et qualitatifs, pendant lesquels les membres « n’ont qu’à se laisser guider ». Sur abonnement, elle conçoit une programmation autour de prestations hebdomadaires (Happy People) et mensuelles (Hasard et Coïncidence, version haut-de-gamme). Et la palette est large : cours de cuisine avec dégustation de vins, découverte de plateaux TV, organisation de projections en avant-première suivies de cocktails dînatoires au cinéma Pathé d’Orléans, soirées « casino » avec tables de jeux et croupiers ou « murder party » pour jouer Les Experts… Delphine Clero, qui travaille déjà étroitement avec le restaurant Le WeekEnd à Chécy, La Cave ô fromages ou Le Panier se crée à Orléans, souhaite multiplier les partenariats locaux. Intégrant la mutation de la structure familiale, elle n’a pas négligé les familles monoparentales avec des formules pour les enfants : matinée bowling avec petit-déjeuner, atelier crêpes pour la Chandeleur, dégustation

Mieux servir les clients professionnels Allier leurs compétences pour renforcer leur efficacité auprès des artisans, commerçants et professions libérales notamment : telle est la volonté affichée par l’Ordre des expertscomptables de la région d’Orléans et la Caisse d’Epargne Loire-Centre (CELC). Formalisé dans une convention d’une durée initiale de trois ans, le partenariat s’inscrit « dans une relation gagnant-gagnant ». Si par exemple, la banque régionale (1800 collaborateurs, 210 agences et 6 centres d’affaires) s’engage « à traiter des points d’actualité bancaire et financière dans les différents supports d’information des experts-comptables », l’ordre des experts comptables de la région d’orléans (650 membres) apportera son expertise lors d’événements et de rencontres organisés par la CELC. D’autres actions sont programmées, comme la participation de la banque à des manifestations initiées par l’ordre des experts-comptables (tournoi de gestion, salon du social…) ainsi qu’un soutien financier à la réalisation de certains événements. www.croecorleans.wordpress.com www.caisse-epargne-loirecentre.fr

de produits laitiers… Déjà, un couple s’est formé grâce à HPHC. Cependant, Delphine Clero tient à cette mise au point : « Ici, pas de promesse de rencontrer l’âme sœur. Je crée des coïncidences, le hasard fait le reste… ». www.hphc.fr (1) 6,1 % en 1969, 12,6 % en 1999 - Source : Insee - RP 1999 et RP 2006

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INNOVATION

BUZZNATIVE : quand le marketing entre en guérilla Jeune agence de marketing créée en novembre dernier, Buzznative revendique un positionnement décalé et atypique. Percutantes, interactives et éphémères, leurs opérations s’intègrent dans des campagnes de communication globales.

«

À chaque fois qu’un client nous consulte, on établit trois propositions : une classique, une autre un peu plus « fun » et une troisième vraiment décalée. À lui de faire un choix selon le risque qu’il veut prendre » expose Julien Hatton, cofondateur de l’agence de marketing orléanaise Buzznative. Car imaginer des opérations aussi inattendues que non conventionnelles, telle est la signature de l’entreprise. Son expertise s’articule autour de deux concepts venus tout droit des États-Unis : le street marketing (1) et le guerilla marketing. Vocation du premier : créer un sentiment de proximité entre la marque et sa cible. « Une opération de marketing de rue consiste à aller rencontrer les passants pour leur distribuer des flyers, des échantillons, sur des gyropodes aux couleurs de la marque, détaille le dirigeant. C’est par exemple très adapté à l’ouverture d’une nouvelle boutique, avec

des jeux ou des promotions sur les flyers et très rentable au niveau des coûts ». Dernière opération en date : un freeze mob commercial, premier du genre à Orléans, pour le Salon Stages & Jobs organisé par la Société Générale de la Région Centre. « Le concept, après avoir identifié des lieux de passage stratégiques et les flux de passants, était basé sur la communication par l’immobilisation, décrypte Maxime Moire, co-dirigeant. L’idée était de faire vivre une expérience, de frapper les esprits ». En plus de la création d’un site web événementiel et d’une page Facebook dédiés à l’événement, Buzznative a fait de l’opération une vidéo, dont la diffusion virale via les réseaux sociaux a produit l’effet boule de neige attendu. Également compétents sur des créneaux plus classiques tels que le community management et la production de contenus (captation d’événements, clips…), les associés diplômés de l’Institut

Innovation sociale : la Région Centre lance un appel à projets L’économie sociale et solidaire aussi est propice à l’émergence de projets innovants. Convaincue du potentiel, la Région Centre a lancé un appel à projets visant à favoriser l’expérimentation de formes innovantes d’activités économiques. Associations, coopératives, communes, établissements publics… sont donc encouragés à imaginer des projets de création d’activités nouvelles, génératrices d’emplois pérennes dans les domaines du tourisme, de la culture et des services à la personne. Les projets retenus bénéficieront d’un soutien financier de la Région d’une durée maximale de trois ans, couvrant jusqu’à 50 % des dépenses liées à leur mise en œuvre (hors investissement) et d’une subvention de 30 000 à 90 000€. http://tinyurl.com/4q4srtm

d’Administration des Entreprises d’Orléans savent aussi décliner des stratégies web et développer des applications pour smartphones ou Facebook.

À l’assaut des clients

Julien Hatton et Maxime Moire

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Tout aussi éphémère mais plus offensif, le guérilla marketing « s’appuie sur le mobilier urbain ». Pour une opération à Orléans, Buzznative n’a pas hésité à déposer des stickers (repositionnables) en pleine nuit sur des voitures. « Une fois passée la première réaction de surprise voire d’énervement, et constatant que leur véhicule n’est pas dégradé, les gens sont interpellés. Au final, ils sont au contact de la marque plus longtemps qu’avec un simple flyer » résume Maxime Moire. Travaillant aussi en partenariat avec des agences de communication locales, Buzznative entend investir un créneau jusqu’ici occupé par les agences parisiennes. Une alternative aux traditionnels 4x3, aujourd’hui presque fondus dans le paysage. www.buzznative.com (1) Marketing de rue

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REPRISE

UNE DESCENDANTE fait revivre l’ancien relais de poste familial Ouvert depuis le 7 mars à Sully-sur-Loire, l’Hôtel Burgevin succède à l’Hôtel de la Poste, dans la famille Burgevin depuis 1898. Un nouveau 3 étoiles de charme où l’arrière-petite-fille Burgevin et son mari comptent perpétuer l’esprit d’origine…

Marc et Odile Giroguy

L

’angoisse est passée, l’hôtel a enfin ouvert. « 8 mois de retard ! Nous devions ouvrir le 1er juillet 2010, informe cependant Marc Giroguy. Mais désormais nous avons un bel outil de travail avec même une première réservation ferme : celle d’Adamo pour son dîner spectacle du 7 avril à Sully ! ». Situé au

11 rue du faubourg Saint-Germain, l’Hôtel Burgevin (16 chambres de standing flambant neuves), succède à l’Hôtel de la Poste, ancien relais de poste et hôtelrestaurant coté au Michelin, détenu par la famille Burgevin depuis 1898. « Ça nous faisait mal au cœur de voir dans quel état était devenu l’hôtel-restaurant. Je suis née

Purement sentimental

Reynald Raimbert ne regrette pas d’avoir misé en février 2010 sur l’ouverture d’un restaurant au sein du kart indoor de Saran. Associé au groupe Degenne (Le Brin de Zinc, Le Bureau, Le Sainte-Catherine…), le dirigeant a opté pour une cuisine de type brasserie dans un espace qui peut accueillir 80 couverts. Ouvert du mardi au samedi, le restaurant propose plusieurs formules dont un plat du jour et son café gourmand à 11,90 €. À la tête de Kart Racer, qu’il a reprise en octobre 2009, le chef d’entreprise met également à la disposition des professionnels une salle de séminaire. « Nous avons une formule entreprises qui associe le kart puis le dîner au restaurant et qui remporte un vrai succès » confie-t-il.

Dès lors, le couple se met en quête d’un architecte, d’entreprises et d’environ 500 000 € pour financer une totale restauration. D’importants travaux démarrent fin 2009 : « mais ça se passe mal, explique Marc Giroguy. De maîtres d’œuvre, nous sommes devenus maîtres d’ouvrage. On a dû tout reprendre et retrouver des artisans… Mais nous n’avons jamais baissé les bras ». Forts de leurs expériences passées dans l’hôtellerie (Méridien à Tours, Port Gentil au Gabon…), Marc et Odile bouclent aujourd’hui la boucle, s’occupant ensemble de la réception, de la gestion et du développement commercial de l’hôtel. « On n’a pas fait ça pour devenir riches, on a d’ailleurs pris des risques financiers… Non, c’est purement sentimental : on avait à cœur que la maison retrouve ses lettres de noblesse », concluent-ils tout sourire.

Tél. : 02 38 72 08 08

www.hotelburgevin.com

Kart Racer satisfait de l’ouverture de son restaurant

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ici et y ai vécu jusqu’à 18 ans », raconte Odile Burgevin-Giroguy, quatrième génération des Burgevin et propriétaire des murs. « L’hôtel était loué. Mais en 23 ans aucune rénovation n’a été faite : pas de travaux, moins de clients ; moins de clients, moins d’argent… L’hôtel a donc été mis en liquidation judiciaire, poursuit son époux, ancien directeur de l’audit chez Suez. Nous avons alors racheté le fonds de commerce qui avait été cédé et la licence IV ». Après une période de doute – « On n’est pas trop vieux pour reprendre ? Et si on revendait… qui y aurait-il à la place ? » – Odile et Marc décident de se lancer, fortement encouragés. « Par la CCI, la mairie, l’office de tourisme, le Comité Départemental de Tourisme… Tous très enthousiastes à l’idée de créer un 3 étoiles de charme sur Sully. On nous disait : « des gens viennent mais comme on ne peut pas les capter, ils repartent ! De plus, on savait qu’il y avait un potentiel dans la région : un peu d’industrie, la chasse, le golf, le château, le Festival de Sully et la Loire à Vélo ».

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À TABLE

ARDOISES GOURMANDES au P’tit Bouchon Ce petit restaurant du centre de Gien charmera les amateurs de cuisine de bistro. Aux fourneaux, Christophe Jamet met toute sa passion de chef dans l’élaboration de produits simples qu’il rehausse d’une touche de raffinement. croustillon de canard confit arrosé d’une sauce au coteau du Layon et accompagné d’un écrasé de pommes de terre : « C’est la spécialité de la maison que je fais toute l’année, précise Christophe Jamet. Un jour, j’ai voulu le retirer. Mais on m’a dit : si on l’a plus, on ne vient plus ! ». Quant au sucré ? Une mousse légère au chocolat et au piment d’Espelette ou un crumble de pommes avec une glace caramel et un beurre salé, « dessert qui fonctionne très bien ».

Des futurs cours de cuisine ?

Christophe Jamet

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6, rue Bernard-Palissy. Voici une adresse discrète et chaleureuse qui commence à faire parler d’elle dans le cœur de Gien. À deux pas de la Loire et de la Faïencerie, Le P’tit Bouchon, qui a ouvert il y a 4 ans, a déjà sa fourchette au Michelin et tourne quasiment à plein régime : « entre 30 et 40 couverts par jour, confie Christophe Jamet, chef patron de 37 ans. Tous nos plats sont sur ardoise. Tout est frais et maison. L’idée est de proposer des produits simples, mais correctement travaillés, avec une belle présentation digne d’un restaurant gastronomique ». Le tout, dans un esprit bistro et autour de trois formules : entrée/plat/dessert (23 €), entrée/plat (18 €) ou plat/dessert (16 €) avec pour chaque quatre choix possibles. Ainsi, par exemple, l’on pourra déguster une mousse de truite fumée servie avec des pancakes au curry et aux graines de sésame ; un avril 2011

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Aidé de son épouse Audrey et de deux apprentis, Christophe Jamet réalise aujourd’hui une ambition de toujours. « Être chez moi. Après mon apprentissage au CFA d’Orléans, j’ai enchaîné différentes saisons dans des hôtels-restaurants en tant que commis, chef de parti et chef : Bel’Auberge aux Deux Alpes, Le Lavagnon à l’Ile d’Oléron, Le Bellerive à Rasteau (Vaucluse), Le Sole e Monti à Quenza (Corse) et La Raffinerie (Béziers). À Béziers, c’était une ouverture. Il a fallu tout faire, tout inventer. Alors je me suis dit pourquoi ne pas le faire pour moi ? » Poussé par l’envie de faire plaisir aux gens en trouvant le petit truc qui fera la différence, Christophe Jamet a ainsi choisi de mettre en valeur des produits de base rehaussés d’une note de raffinement en veillant à ce que les menus restent abordables : « Je veux montrer que pour 23 € on peut bien manger ». Comme la brouillade d’œufs, servie avec une écume de pommes de terre parfumée à l’huile de truffe ou encore une royale au foie gras arrosée d’un coulis d’écrevisse. Autant de créations que ce chef plein d’enthousiasme se verrait bien faire découvrir à travers des ateliers cuisine. Un projet de bon goût ! 66, rue Bernard-Palissy 45500 gien Tél. : 02 38 67 54 40

Un nouvel espace dédié à l’événementiel et au tourisme d’affaires Un nouvel espace dédié aux événements professionnels, mais aussi culturels et privés, a ouvert ses portes à Fontenaysur-Loing fin 2010. Baptisé Théatro ! et dirigé par Cyril Martini, le lieu entièrement rénové dispose d’une surface de 1500 m², d’une scène de 50 m² modulable, d’un équipement audiovisuel, d’une terrasse arborée de 500 m². Le site propose quatre configurations de salles, dont l’une est dédiée aux congrès (capacité 1 000 places) et une autre aux salons professionnels. Avec pour atout supplémentaire sa localisation stratégique (1h de Paris et d’Orléans via l’A19), Théatro ! entend s’imposer sur un marché de l’événementiel et du tourisme d’affaires, qui, selon un récent sondage (1), a affiché une hausse du volume des dépenses des entreprises de 4,2 % en 2010. www.theatro-45.com (1) 19ème étude Coach Omnium

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DOSSIER

Lionel Clermont, P-DG de Guinault

QUAND L’INDUSTRIE contre-attaque Un peu plus d’un an après les États Généraux de l’Industrie souhaités par le gouvernement, et après deux années de crise, le secteur semble amorcer en région Centre une reconquête à la fois d’image et de marchés. Un redémarrage qui se place sous le signe conjugué des trois leviers de croissance que sont l’innovation, l’exportation et le développement durable. Créer de nouveaux produits, valoriser son savoir-faire à l’étranger, développer une éthique éco-responsable sont aujourd’hui autant d’atouts pour rester dans la course à la compétitivité. Après la crise, l’industrie se mobilise pour la reprise.

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’est une première à l'échelon national. Du 4 au 10 avril 2011, va se tenir en France la Semaine de l’Industrie, à l’initiative du Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi. Un événement qui reviendra désormais chaque année. Calquées sur la semaine du développement durable, ces journées se donnent pour objectif d’orga16

niser sur tout le territoire des manifestations propices à la découverte du monde de l’industrie : portes ouvertes, visites commentées, colloques et tables rondes, forums d’information, expositions, jeux concours avec les établissements d’enseignement, etc. Une campagne qui sera relayée grâce à des messages diffusés dans des médias nationaux et locaux,

et un site Internet dédié (lire Loiret Eco page 9). Ce dernier rappelle en effet la conclusion des États Généraux de l’Industrie qui pointe les évolutions nécessaires pour renforcer la politique industrielle française. Dans un contexte de sortie de crise, il a été jugé important de donner au secteur de l’industrie en France une nouvelle impulsion, 39 avril 2011


mais également de définir avec l’ensemble des acteurs concernés (fédérations, partenaires sociaux, dirigeants…) une nouvelle orientation politique, visant entre autres à mettre l’industrie au cœur d’un grand projet commun, développer l’emploi et les compétences sur les territoires, ou encore renforcer la compétitivité des entreprises et l’innovation. L’idée de cette Semaine de l’Industrie ? Faire tomber les clichés (industrie polluante, bruyante, pas valorisante…) et sensibiliser aux réalités actuelles de l’univers industriel. Ainsi par exemple, dans le Loiret, deux opportunités seront notamment données à tous les publics d’aller sur le terrain pour une immersion concrète : les 4 et 5 avril à Orléans, pour une découverte du Groupe Sandvik, premier fournisseur mondial d’outils de coupe. Au programme : présentation du groupe, visite des uni-

tés opérationnelles, démonstration d’usinage à grande vitesse… Autre possibilité, du 7 au 10 avril à Ouzouer-sur-Loire, sur un site de CEMEX, l’un des leaders de l’industrie des matériaux de construction, pour une visite traitant à la fois de géologie et de la production de granulats, jusqu’à l’évocation de la remise en état du site en faveur de la biodiversité. Dans les deux cas, la volonté des industriels est d’ouvrir largement leurs portes pour mieux se faire connaître et valoriser leurs métiers et leurs savoir-faire ainsi que d’afficher clairement leur volonté de s’inscrire dans le développement durable. Et ce tant auprès du grand public, des professionnels, que des scolaires et des étudiants. À cet égard, l’UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie) du Loiret organise comme chaque année son stage Profindustrie, dans le cadre du

rapprochement du monde industriel et de l’Éducation Nationale. Une 27e session qui se déroulera cette année du 4 au 6 avril, avec pour objectif l’information et la sensibilisation des professionnels de l’orientation et de l’emploi sur l’industrie d’aujourd’hui.

Revaloriser l’industrie

La volonté des industriels est d’ouvrir largement leurs portes pour mieux se faire connaître, valoriser leurs métiers et leurs savoirfaire.

Sur tous les tarmacs du monde Si l’aéronautique a été durement touchée par la crise, Guinault, entreprise spécialisée dans le matériel d’assistance aéroportuaire civile et militaire, a pu tirer son épingle du jeu. Avec quelque 7 000 machines en opération dans environ 80 pays, l’entreprise de 90 personnes, basée à Saint-Cyr-en-Val, a su prospérer sur ce marché de niche (CA 19 M€) : « depuis 2003, nous avons une croissance à deux chiffres. Nous concevons et fabriquons 350 machines par an, les ventes s’effectuant via un réseau d’agences représentant la marque, au Moyen-Orient, Asie, Brésil, USA, Scandinavie, Japon… » souligne Lionel Clermont, P-DG de l’entreprise. Les machines de Guinault fournissent ainsi aux avions stationnés au sol différents types d’énergie : électrique (groupes électrogènes et convertisseurs de fréquence, l’aéronautique utilisant le 400 Hz), pneumatique (air comprimé) et climatique (pour refroidir ou réchauffer les cabines des avions). « Tout ceci existe dans l’avion, mais le coût de fonctionnement de ces systèmes embarqués est très onéreux et énergivore : 200 litres de carburant à l’heure. Avec nos machines, la consommation est divisée par 2 à 10 selon l’application, poursuit Lionel Clermont. Sans compter le problème du bruit des APU (Auxilliary Power Unit), tournant à 40 000 tours/minute : nos équipements au sol sont moins bruyants que ces groupes auxiliaires de puissance embarqués ». Et pour rester à la pointe, Guinault travaille sur un projet d’innovation orienté développement durable financé par Oséo (320 000 € sous forme de prêt à taux zéro remboursable pour un coût total de 775 000 €). Ce projet mettant aussi l’accent sur l’étude fine des coûts, Guinault mesure, pour évaluer le TCO (Total Cost of Ownership) « les coûts écologiques, de fonctionnement, du risque d’accidents du travail, de consommables, et de recyclage. L’acte d’investissement rationnel favorise naturellement la machine la plus économique pendant toute sa durée de vie : le prix d’achat n’est pas le critère essentiel ». www.guinault.com

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Issue des 23 mesures retenues dans le cadre des États Généraux de l’Industrie, cette Semaine de l’Industrie entend revaloriser le secteur en France et ses métiers auprès de l’ensemble de la population. Comment ? En s’attaquant au déficit d’image dont il souffre, en renforçant l’attractivité des professions exercées auprès des jeunes et de leur entourage (enseignants, familles) et en tentant d’influer de manière positive sur les choix d’orientation professionnelle des lycéens et des étudiants. Le tout en fédérant les nombreuses initiatives existantes en région, afin de gagner en lisibilité et en efficacité grâce au retentissement national de l’opération. Car le constat est clair. Malgré une lente augmentation de la population active en France, sa part dans l’industrie diminue quant à elle inexorablement : elle est passée de 16 à 13 % entre 2000 et 2008, selon le rapport final du bilan de la concertation des États Généraux de l’Industrie (s’appuyant sur une source INSEE). Une baisse qui affecte les différents secteurs industriels de manière diverse : - 23,3 % pour les biens de consommation, - 15,63 % pour l’automobile, - 15,2 % pour les biens intermédiaires, trois secteurs davantage touchés que la moyenne, contrairement aux biens d’équipement (- 8,14 %), à l’énergie (- 8,13 %) et à l’agroalimentaire (- 3,17 %). Autre constat, cette fois dans le secteur de l’abattage, de la découpe et de la transformation de viandes, chez Tradival, où l’on note les mêmes difficultés de recrutement : « nous sommes toujours en recherche de personnel. Mais nos métiers n’attirent pas : il faut 17


DOSSIER

L’éco-responsabilité récompensée Deux pivoines : c’est la récompense que s’est vue récemment attribuer Merck Chimie SAS par la Cosmetic Valley au titre de son engagement dans l’éco-responsabilité. « C’est une récompense qui montre notre adhésion aux valeurs écologiques dans nos développements et notre manière de fabriquer » note Richard Vidal, directeur du site de Pithiviers, spécialisé dans la fabrication et le développement de supports polymères microscopiques pour diverses applications dont notamment les réactions antigènes et anticorps. Dans les faits, cette distinction salue les efforts de Merck Chimie SAS en matière d’économie d’eau et de réduction de l’exposition au bruit. « Pour chaque opération chimique (entre 60 et 80 par an), la consommation d’eau de ville utilisée pour le process ou rentrant dans nos formulations a été réduite de 70 m3 (en 2007) à 58 m3 (en 2010). De même la consommation d’eau de forage est passée de 186 à 140 m3 par opération chimique », explique Richard Vidal. L’attention a aussi été portée sur l’exposition au bruit dans le laboratoire et l’atelier, à la fois pour les opérateurs et les personnels environnants. « Nous travaillons sur des appareils très stridents (broyeurs ou émulsifiants). Grâce à une isolation des postes, le niveau sonore est passé, pour les appareils à ultrasons, de 91 dB sur certaines mesures à 74 dB, et sur les broyeurs homogénéisateurs, de 90 à 73 dB environ ». « Valorisante pour les salariés » selon Richard Vidal, cette reconnaissance permet « de gagner en image, mais n’aura pas pour nous d’impact direct sur la valorisation à l’export. Pour avoir un retentissement à l’international, il nous faudrait atteindre 4 Pivoines ! Or pour les gagner, des initiatives plus innovantes seraient nécessaires. Le rapport effort-récompense en vaudrait-il le coup ? Quoi qu’il en soit, la Cosmetic Valley nous pousse à faire des efforts au service de l’environnement et auxquels on souscrit pleinement ». Des efforts qui pour la Cosmetic Valley contribuent à “booster le made in France”. www.merckgroup.com

Richard Vidal, directeur Merck Pithiviers

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évoluer dans une atmosphère à 8 °C, vouloir travailler la viande… » explique Pierre-Armand Pinoteau, Directeur du site Tradival (groupe SICAREV et SICAVYL) d’abattage de porcs de Fleury-les-Aubrais. Et pourtant, si dans l’imaginaire collectif, on projette souvent l’image de robots sur les chaînes de production, il ne faut pas pour autant toujours associer industrie et automatisation : « tout ne peut pas être automatisé à l’extrême : dans notre métier, il y a des opérations indispensables qui doivent être réalisées manuellement, comme le tri par exemple » poursuit Pierre-Armand Pinoteau.

Rester compétitif Après deux années de crise difficiles, 2010 a vu, selon le rapport édité par la Banque de France, le début d’un redressement pour la filière en région Centre : le chiffre d’affaires des entreprises industrielles ayant progressé l’année dernière de 4,1 %. Un rebond qui, selon ce même rapport, « semble avoir été un peu plus prononcé dans les entités de moins de 50 salariés et dans celles de plus de 500 ». Dans le même temps, des disparités ont été relevées en fonction des secteurs d’activité : si les principales hausses sont enregistrées dans les secteurs de la fabrication des matériels de transport (+ 22,5 %, bénéficiant des mesures fiscales d’incitation à l’achat d’un véhicule neuf), du secteur dit des "autres produits industriels" – cosmétique, pharmacie, textile, soustraitance automobile… – (+ 4,6 %), de l’électronique, de l’informatique et de l’optique (+ 3,2 %), le secteur de l’industrie agro-alimentaire est quant à lui orienté à la baisse (- 0,6 %), tout comme la branche de l’imprimerie (classée dans la catégorie “autres produits industriels”). Toujours selon ce même rapport, une embellie a également été constatée en 2010 à l’exportation, avec un volume en hausse de + 8,4 % pour les entreprises industrielles de la région Centre prises dans leur globalité. L’analyse par secteur place en tête pour 39 avril 2011


Tradival pousse le porc bio Changement des habitudes alimentaires, mauvaise image de la viande de porc… Les volumes de consommation de viande sont globalement à la baisse, et particulièrement celle de porc. « D’où la volonté de travailler sur les porcs bio – sur lesquels nous capitalisons depuis 1999 – et oméga 3 (nourris à partir de graines de lin) pour donner une image positive des produits » explique Pierre-Armand Pinoteau, Directeur du site Tradival d’abattage de porcs de Fleury-les-Aubrais (300 salariés, 85 M€ de CA). « L’idée était de travailler cet abattage – 300 porcs bio sont abattus par semaine – sans perturber le reste de la production, équivalente à environ 9 000 porcs abattus chaque semaine », précise-t-il. Et pour cela, Tradival a dû investir dans le cadre du projet Avenir Bio, qui s’inscrit sur 2009-2012 et vise à développer la production porcine bio française. « Ainsi, en 2010, nous avons investi 2 M€ dont 500 000 € afin d’intégrer de nouveaux volumes et développer la gamme : aménagement des porcheries, informatique au niveau de l’atelier de découpe (pour l’identification, la gestion des flux), transformation des équipements (cellules de cuisson, malaxeurs, machines de conditionnement) » commente Pierre-Armand Pinoteau. Aujourd’hui deuxième abatteur de porcs bio en France, Tradival travaille avec les grandes et moyennes surfaces, à la fois sous sa propre marque et sous les marques de distributeurs. L’investissement dans une cellule de cuisson a notamment permis de lancer des produits de charcuterie bio qui n’étaient pas proposés jusqu’alors : boudins blancs, boudins noirs, rôtis cuits. « Si on n’investit pas, on ferme », résume Pierre-Armand Pinoteau. En quelque sorte, le prix à payer pour valoriser la filière et aussi développer l’élevage dans les régions Centre, en Auvergne, Limousin et Bourgogne : de 26 producteurs en 2008, le projet vise 44 éleveurs en 2012.

Pierre-Armand Pinoteau, directeur du site Tradival de Fleury-les-Aubrais

www.orleans-viandes.fr

ce qui est de l’export les équipements électroniques, informatiques et optiques (+ 11,7 %), suivis des "autres produits industriels" (+ 7 %), de la fabrication de matériels de transports (+ 4,1 %) et enfin de l’industrie agro-alimentaire (+ 3,4 %). Une progression encourageante qu’il faut poursuivre. « Mais sans innovation, comment croître ? » lance Richard Vidal, directeur du site de Pithiviers de Merck Chimie SAS, qui vient de breveter le mascara magnétique, un produit innovant en cours de test, ayant avril 2011

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la propriété d’allonger les cils et de donner un bel effet d’agrandissement de l’œil grâce à des particules "intelligentes". Parmi les autres axes d’innovation de cette entreprise évoluant par nature dans un univers très innovant, figurent notamment des projets à visée thérapeutique tels « le Projet européen Drug Delivery, initié en 2010 avec l’Institut Polytechnique de Lausanne, les Universités de biologie et CHU de Suisse, Hollande et Suède. Nous travaillons sur la mise au point d’une particule médicamenteuse pour que,

Nous sommes toujours en recherche de personnel. Mais nos métiers n’attirent pas[…]”

lors d’une injection, le médicament parvienne au bon endroit sans effets collatéraux ». Et pour Merck, l’innovation s’exprime aussi dans le domaine de l’électronique (où il est leader mondial des fabricants de cristaux liquides), avec la fourniture des particules à des fabricants de livres électroniques « qui apportent de la couleur à l’affichage, encore monochrome aujourd’hui ».

Être éco-responsable La compétitivité peut aussi passer par la valorisation du “made in 19



DOSSIER

France”. Une appellation qui, vue de l’étranger, évoque des qualités comme la créativité, la qualité, la spécificité scientifique et technique, mais aussi la prise en compte des questions de développement durable. La mise en valeur de cette “marque France” est ainsi l’un des leitmotivs de la Cosmetic Valley, vitrine du luxe français. Premier centre mondial de ressources en parfumerie-cosmétique et réservoir de savoir-faire exceptionnel, le pôle de compétitivité travaille activement à renforcer la visibilité internationale de ses PME

membres, afin de favoriser leur positionnement sur les marchés d’exportation. Parallèlement, la Cosmetic Valley prouve que l’excellence et l’innovation peuvent aller de pair avec la notion d’éco-responsabilité : celle-ci est désormais devenue une véritable plus-value, particulièrement stratégique face aux nouvelles attentes des consommateurs, qui attendent des produits et des procédés de fabrication plus respectueux de l’environnement. En affichant son objectif d’assurer qualité et sécurité des produits

La Cosmetic Valley prouve que l’excellence et l’innovation peuvent aller de pair avec la notion d’écoresponsabilité.

et des services, dans le respect des hommes et de la planète, la Cosmetic Valley, entend, à travers l’attribution de Pivoines (emblème du pôle d’excellence) récompenser l’engagement des entreprises pour leurs actions éco-responsables (de une à quatre Pivoines selon l’importance des actions engagées). Une manière de donner ainsi l’exemple de ce qu’il faut faire en termes d’éco-responsabilité : 60 membres du pôle ont signé la charte "Pour une Cosmetic Valley éco-responsable" et en 2010, 36 Pivoines ont été attribuées dont

SODIM, la petite performante qui a séduit le géant 5 700 milliards de cigarettes fumées dans le monde chaque année… dont un tiers en Chine. On parle même de 6 000 milliards dans les 3-4 ans à venir. « Et face à des réglementations de plus en plus strictes, le business n’est pas prêt de se tarir » constate Éric Favre, Directeur général de SODIM*, entreprise basée à Fleury-les-Aubrais et spécialisée dans le développement et la fabrication d’appareils de mesure destinés à l’industrie du tabac, du papier et du filtre. Poids de la cigarette, son tirage, sa ventilation, mais aussi porosité du papier, longueur, diamètre, densité, compacité, humidité… : SODIM répond à une demande de plus en plus forte notamment de la part des industriels du tabac** en termes d’analyses, tant en laboratoire qu’en atelier de fabrication, permettant d’obtenir des informations sur une cigarette donnée ou sur l’un de ses composants. « Pour ces analyses pointues, nous nous appuyons sur la maîtrise à la fois de notre technologie et de la totalité du process » souligne Éric Favre. Unique en France, SODIM est une société performante, « résultat d’une stratégie de conquête avec l’appui d’un réseau très sélectif d’agents internationaux : pas une usine dans le monde où il n’y ait un produit SODIM » poursuit-il. Technologie d’une grande fiabilité, 98 % du CA à l’export, SAV de proximité et de qualité, certification ISO 9 000 et laboratoire accrédité ISO 17 025… Hauni, le géant mondial de la fabrication d’équipements à l’usage des industriels du tabac, ne s’y est pas trompé : l’entreprise allemande a racheté SODIM en février 2010. « Nous ajoutons à leur portefeuille une gamme élargie de produits qu’ils n’ont pas : des appareils de mesure statique des paramètres physiques liés à la fabrication des produits à fumer » fait remarquer le Directeur général, ajoutant que « même si SODIM ne représente qu’un faible pourcentage du CA de Hauni, nous en sommes devenus la cerise sur le gâteau ».

Eric Favre, Directeur général SODIM

* Société de Diffusion d’Instruments de Mesure ** Imperial Tobacco, British American Tobacco, Chinese National Tobacco Corporation, Japan Tobacco, Philip Morris www.sodim.com

avril 2011

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DOSSIER

18 à 7 entreprises. Aujourd’hui, l’innovation ne doit plus se concevoir d’un point de vue strictement technologique. D’autres éléments doivent aussi rentrer en ligne de compte, telles les dimensions en vi ron ne mentales, sociétales et managériales de l’innovation. Et pour être performant en termes de développement durable, il faut aussi savoir innover dans l’étude de l’impact de l’entreprise sur l’environnement. Comme le fait par exemple STCM, entreprise spécialisée dans le recyclage du

plomb issue des batteries, à travers une démarche impliquant un thésard de l’École Nationale de Toulouse sur la spéciation des métaux par les végétaux en collaboration avec l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie). Investir dans des process qui consomment moins de matières premières, moins d’énergie, gé nèrent moins de déchets et conduisent à des produits d’une meilleure efficacité au plan environnemental, est devenu pour l’industrie une priorité absolue :

Investir dans des process qui consomment moins de matières premières, moins d’énergie et moins de déchets est devenu pour l’industrie une priorité absolue.

l’accélération de la transition des pratiques vers l’éco-conception et l’éco-production, préconisée par le rapport final du bilan de la concertation des États Généraux de l’Industrie, prend chaque jour une importance croissante. En effet, de nouveaux marchés sont appelés à s’ouvrir, répondant à la tendance lourde qui s’exprime par la demande des consommateurs pour des produits éco-efficients. Des produits amenés à la fois à générer, à terme, des réductions de coût de fabrication et une meilleure image de leurs fabricants.

STCM ou comment passer de la France à l’export 2009 : année de crise. Les trois plus grosses usines de fabrication de batteries en France ferment et partent à l’étranger à quelques centaines de km… en Europe. Dès lors, pour STCM (Société de Traitements Chimiques des Métaux), filiale française du Groupe ECO BAT Technologies Ltd, spécialiste et leader mondial dans le recyclage du plomb, il n’y avait plus d’autre choix : exporter. Mais tout n’est pas si simple. « La Pologne et l’Espagne ne suffisaient pas à combler la perte de clientèle. Il fallait voir plus loin, mais où aller ? » raconte Jean-François Delsol, Président de STCM basée à Bazoches-les-Gallerandes. L’évidence s’est vite imposée : « dans les pays qui vivent un boom économique, c’est-à-dire l’Asie. Mais comment s’y prendre ? » L’entreprise recourt alors à l’accompagnement de CCI Centre International, qui organise un diagnostic et des réunions favorisant le partage d’expérience à l’export : « on rencontre des gens qui ont le même langage que nous. C’est un soutien inestimable ». Initiée en 2009, la démarche permet de démarrer le passage à l’export début 2010. « On chasse en meute avec des collègues anglais : on a tous un besoin urgent de ce débouché, commente Jean-François Delsol. Parallèlement, on travaille avec un trader qui prend notre marchandise et qui se charge de la commercialiser. Une façon de se familiariser avec cette logistique de vente ». Et pour gagner en lisibilité à l’export, STCM a fait enregistrer ses marques au LME (London Metal Exchange), la bourse des métaux de Londres, plus grand marché mondial en termes d’échanges sur les métaux. « Nos marques sont ainsi homologuées depuis mai 2010, c’est une garantie supplémentaire pour les nouveaux clients asiatiques. À ce jour, on est les seuls en France et quelques-uns en Europe. Et même s’il a fallu investir 40 000 £ par marque, c’était indispensable : la labellisation LME apporte une reconnaissance à l’échelle mondiale ».

Jean-François Delsol, président et directeur commercial STCM

www.stc-metaux.com

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39 avril 2011


À la clé de ces engagements vertueux, qu’il s’agisse d’écoconception, d’éco-responsabilité mais aussi de notions telles que la responsabilité managériale ou sociétale, les entreprises peuvent obtenir des labellisations qui sont potentiellement autant de facteurs de compétitivité supplémentaires : c’est par exemple le cas pour STCM, qui vient de passer avec succès l’audit lui permettant de décrocher le label « Entreprise Responsable & Durable® » délivré par le CNRI (Centre National des Risques Industriels).

Une récompense qui lui sera remise le 15 avril prochain. La PMI de Bazoches-les-Gallerandes deviendra ainsi la neuvième entreprise de la région Centre à bénéficier de ce label, rejoignant Avignon Ceramic, Bodin Joyeux, La Bovida, Transactiv, Daudin Services, SARL Etienne Bouclet, S.A. Boutard et le Groupe HAP. Innovation, exportation, développement durable, mais aussi amélioration de l’image de la filière, l’industrie ne manque pas d’atouts pour les années à venir. Et déjà, la perspective pour 2011

Les entreprises peuvent obtenir des labellisations qui sont potentiellement autant de facteurs de compétitivité supplémentaires.

s’annonce, en région Centre, porteuse de confiance : selon les industriels interrogés par la Banque de France, le chiffre d’affaires et les exportations seraient à la hausse de respectivement + 5,9 % et + 7,3 %. www.semaine.industrie.gouv.fr www.banque-france.fr/fr/statistiques/telechar/economie/tendances/ r05_bilan.pdf www.cnri.fr/label-entreprises-responsables-a-durables www.ui45.com

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PASSÉS COMPOSÉS

QUAND L’INDUSTRIE TIRE SON ÉPINGLE DU JEU La chronique d’Anne-Marie Royer-Pantin

Les pratiques industrielles imaginatives, entre performances assumées et durabilité, ne sont pas nouvelles sur notre territoire ; elles ont même fait les beaux jours d’anciennes entreprises du Loiret, particulièrement novatrices, dont l’exemple mérite d’être monté en épingle…

I

Anne-Marie Royer-Pantin Ancienne élève de l’École normale supérieure, médaille d’or de l’Académie d’Agriculture de France pour son œuvre littéraire et son action culturelle en faveur du patrimoine, Anne-Marie Royer-Pantin est écrivain, auteur d’essais, d’ouvrages d’histoire et de nombreux travaux sur le patrimoine local et régional. Sa chronique « Passés composés » propose un éclairage différent du présent et du devenir économiques de notre département, à la lumière d’un passé riche d’expériences originales et fructueuses, de belles aventures et de réussites exemplaires.

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nnover dans une perspective à la fois de développement durable, de croissance raisonnée et de compétitivité, tel est le fer de lance de notre industrie pour relever les défis économiques et écologiques du 21 ème siècle. Ces logiques d’innovations, conciliant efficacité dynamique et préoccupations environnementales, sont au cœur de tous les débats actuels : elles sont plus que jamais dans l’air du temps. Eh bien, figurez-vous que le Loiret n’a pas attendu que ces questions soient d’actualité pour jouer, avec brio, la carte de l’innovation au service du développement de l’entreprise et du développement durable. C’était il y a trois siècles : la petite métallurgie était représentée à Orléans par une fabrique d’épingles, créée sous Louis XV. Cette modeste manufacture pratiquait déjà la division du travail, facteur de productivité et de compétitivité. Dans la première moitié du 19ème siècle, cette branche de l’industrie orléanaise va connaître une croissance remarquable, sous la houlette de deux associés, MM. Ratisseau et Sion, qui ont parié à la fois sur l’innovation, l’export et le principe d’éco-efficacité, en mettant en œuvre toute une panoplie de solutions nouvelles et responsables. À l’origine leur manufacture, située faubourg Madeleine, fabriquait des pointes et épingles ordinaires, en laiton ; pour sortir de la routine économique, ils cherchent donc à orienter leur production sur un créneau plus spécialisé et plus porteur, et se lancent dans la production d’épingles à cheveux en fer, en rachetant un brevet de fabrication d’épingles dites tordues (c’est-à-dire à deux branches). Puis, dans la foulée ils déposent euxmêmes, dans les années 1850, un brevet

« d’épingle à cheveux ondulée pour dames ». Cela n’a l’air de rien, mais l’idée était géniale : le bord ondulé empêchait l’épingle de glisser, et cette invention (orléanaise) est considérée comme l’un des meilleurs brevets du passé. Dès 1855, leurs épingles emportent les récompenses lors des expositions universelles, s’exportent dans tous les pays de l’Europe, et font même l’objet de contrefaçons en Allemagne (c’est la rançon du succès). L’entreprise occupe alors près de 150 ouvriers et se dote de machines à vapeur, fonctionnant à la houille. Et c’est là le plus intéressant de l’histoire : très vite, en 1855, soucieux d’économie d’énergie et de maîtrise des coûts, les deux patrons, Ratisseau et Sion, vont remplacer la houille, dont l’acheminement était coûteux et dont la combustion produisait d’épaisses fumées noires polluantes, par le bois de pin de Sologne. Cette solution innovante s’est révélée immédiatement positive et efficace sur toute la ligne : le bois des plantations de pins destinées à assainir la Sologne offrait une source d’énergie locale, propre et renouvelable. Non seulement l’économie était considérable, mais les résidus mêmes de la combustion du bois étaient utilisables et rapportaient un bénéfice : ils étaient commercialisés sous forme de « braise » comme on disait alors, c’est-à-dire sous forme de charbon de bois, dont les boulangers faisaient une grosse consommation pour chauffer leur four. Ajoutez, à toute cette chaîne vertueuse, que nos industriels offraient du même coup un important débouché à la filière forestière de tout le département. Et voilà comment l’industrie du Loiret faisait, avec un succès remarquable et remarqué, de l’éco-innovation bien avant l’heure. 39 avril 2011


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5 mai 2011 (8h30/10h30 - agence de la CCI à Beaugency) 9 juin (8h30/10h30 - agence de la CCI à Pithiviers) Atelier : la boite à outils de l'innovation

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Retrouvez toute l’actualité économique et celle de la CCI du Loiret sur :

HYGIÈNE ALIMENTAIRE : SE FORMER AUX NOUVELLES RÉGLEMENTATIONS 2 et 16 mai 2011 La formation « Hygiène HACCP » proposée par la CCI du Loiret et spécifiquement conçue pour les professionnels, répond aux dispositions de la réglementation sur le « Paquet Hygiène » applicable depuis janvier 2006. Obligatoire pour tous les métiers de bouche (restaurateurs, traiteurs, bouchers-charcutiers, industrie agro-alimentaire…), la formation se déroule sur une journée et demie et peut être prise en charge par un fonds de formation (coût 350 € nets par personne). Prochaine session à l’agence locale de la CCI à Gien le lundi 2 mai (journée complète) et lundi 16 mai (après-midi). Toutes les dates et modalités d’inscription sur www.loiret.cci.fr, Onglet « prestataires de services CHR », rubrique Formations

http://twitter.com/cciloiret

www.facebook.com/cci.loiret www.loiret.cci.fr www.slideshare.net/cciloiret www.netvibes.com/ cci-du-loiret

http://issuu.com/cciloiret

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39 avril 2011


EC’HORIZON : 94% des panélistes plébiscitent le dispositif L’outil de conjoncture développé par la CCI du Loiret à destination des commerçants, industriels et prestataires de services remplit son objectif : délivrer des indicateurs économiques fiables pour rester connecté avec son environnement.

I

résultats, doublée de grandes tendances d’opinion sur un sujet d’actualité donné. Seuls les panélistes – qui apportent leur contribution sur la base du volontariat en répondant chaque trimestre à l’enquête – ont accès à l’intégralité des résultats de l’enquête. Les données ainsi obtenues fournissent également un moyen fiable de se situer par rapport à la concurrence… et de réagir si besoin.

nitialement déployé auprès de 250 commerçants du Loiret représentatifs du secteur, puis adapté aux entreprises industrielles et de services, Ec’horizon semble avoir conquis les panélistes impliqués dans le dispositif, qui à 94 % se déclarent satisfaits de l’outil. Gratuit, le « baromètre » de la CCI du Loiret propose « une photographie trimestrielle de la perception des entrepreneurs du Loiret sur l’évolution de leur activité ». Restitué sous forme d’un tableau de bord avec un certains nombres d’indicateurs et leur évolution (CA, fréquentation, carnet de commandes, prix/ marges, stocks, masse salariale, investissements…), Ec’horizon propose aussi une synthèse analysée et commentée des

Bilan annuel de la conjoncture par secteur d’activités dans le Loiret Commerce 1er 2ème trimestre trimestre

ème

ème

3 trimestre

4 trimestre

Panier moyen

Evolution du chiffre d’affaires 2009/2010

Industrie 1er trimestre

Par rapport au même trimestre en 2009

2ème trimestre

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Ec’Horizon C’est à la faveur d’un second semestre 2010 dynamique que la situation globale des entreprises du Loiret est globalement positive sur l’exercice : telle est la conclusion du dernier bilan annuel Ec’horizon réalisé par la CCI du Loiret en mars dernier. Hormis le secteur industriel dont le chiffre d’affaires n’évolue pas, les secteurs du commerce et des services aux entreprises enregistrent une croissance de leurs résultats. Le démarrage de l’année 2011 s’annonce quant à lui en demi-teinte : les carnets de commande de l’industrie seraient revenus à leurs niveaux de 2009 alors que les services semblent repartis à la hausse. Enfin, le commerce, par nature soumis aux aléas du moral des consommateurs et donc directement impacté par l’actualité économique et sociale, ne donne pas encore de tendance marquée au cours du 1er trimestre. Chiffre d’affaires

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L’activité économique du Loiret se redresse en 2010 Par rapport au même trimestre en 2009

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39 avril 2011


DÉVELOPPEMENT DURABLE : les dirigeants du Loiret peuvent mieux faire ? Selon les résultats d’une récente enquête menée par la CCI du Loiret auprès de dirigeants industriels du département, l’importance de la mutation du secteur face aux enjeux du développement durable ne fait aucun doute. Mais peine parfois à trouver des déclinaisons concrètes.

B

onne nouvelle : 78 % des dirigeants d’entreprises industrielles et du bâtiment interrogés par la CCI du Loiret se sentent concernés par les enjeux du développement durable. Le souci, c’est qu’ils sont à peine plus du tiers (36 %) à avoir engagé une vraie politique en la matière au sein de leurs entreprises. Pour ces dernières, plusieurs éléments déclencheurs : les convictions du dirigeant lui-même, les contraintes réglementaires ou encore les

exigences du marché, liées aux nouvelles attentes des consommateurs. À la clé, des bénéfices en terme d’amélioration de l’image de l’entreprise, la conquête et la fidélisation de clients, la création de produits innovants et une meilleure communication au sein de l’entreprise. Alors que 39 % des chefs d’entreprise déclarent connaître les trois piliers qui composent une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) -une proportion qui

croît avec la taille de l’entreprise- c’est le volet environnemental qui est majoritairement cité, loin devant les aspects économique et sociétal. Quant aux entreprises non impliquées sur la question, elles mettent en avant le côté contraignant de la démarche, plus particulièrement les difficultés organisationnelles, humaines et financières. Retrouvez les résultats détaillés de l’enquête sur www.loiret.cci.fr

Mobil’actifs : la charte est signée ! Huit entreprises du Loiret (AFPA Olivet, Mr Bricolage, Calberson Loiret, Chryso, Croix Marie, Thalès Air System, Touténet, Vauban Humanis), soit 1700 salariés concernés, ont signé le 10 mars denier à la CCI du Loiret à Orléans la charte qui les engage pour agir en faveur de la mobilité et des déplacements durables, en présence des partenaires de l’opération. Pendant six mois, sessions de travail collectives et accompagnement individuel permettront aux entreprises impliquées d’avancer dans la construction de leur Plan de Déplacements Entreprises (PDE). La réussite de l’opération Mobil’actifs repose sur la combinaison des outils clés en mains fournis par la CCI du Loiret avec la dynamique d’échanges basée sur la co-construction. Contact : CCI du Loiret Karine Gauluet, conseil en mobilité – Tél. : 02 38 77 77 81 karine.gauluet@loiret.cci.fr Un événement à retrouver en vidéo sur www.loiret.cci.fr

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ENQUÊTE DU MARTROI

L’APPRENTISSAGE, UNE VALEUR MONTANTE Insertion professionnelle rapide et réussie, postes à responsabilité, rempart contre le chômage… l’apprentissage ne manque pas d’atouts pour dynamiser l’emploi des moins de 24 ans. La CCI du Loiret a enquêté pour mieux connaître la relation qu’entretiennent les dirigeants du département avec ce type de formation.

S

elon une enquête réalisée par la CCI du Loiret en février 2011 auprès d’un échantillon de dirigeants du département, l’apprentissage reste une valeur sûre dans la politique RH des entreprises. Ainsi, 78 % d’entre eux ont déclaré avoir accueilli au moins un apprenti au cours des deux dernières années, surtout dans le secteur du commerce. En dépit de l’investissement en temps que requiert l’accueil d’un apprenti, les dirigeants plébiscitent la possibilité de « le former à un métier », puis celle de « transmettre et transférer un savoir-faire » pour pérenniser leur entreprise et dans une moindre proportion, de « répondre à un surcroît d’activité ». Alors que le niveau des formations par apprentissage ne cesse de s’élever depuis plusieurs années (près de la moitié des nouveaux contrats concernent des diplômes allant du baccalauréat ou du brevet professionnel à celui d’ingénieur), ce sont les

prestataires de services qui recrutent le plus de BTS et de DUT, de licences professionnelles et de Master dans le département. Si l’apprentissage semble avoir fait majoritairement ses preuves chez les entreprises l’ayant éprouvé, le degré de motivation de l’apprenti lui-même joue un rôle prépondérant dans l’image qu’en ont globalement les dirigeants. Enfin, l’octroi d’aides financières pour l’embauche d’un apprenti reste un argument décisif pour les entrepreneurs consultés. Retrouvez l’intégralité de l’enquête sur www.loiret.cci.fr,

LE PLAN URGENCE JEUNES TOUJOURS EN VIGUEUR En attendant de connaître le détail des mesures du plan gouvernemental destiné à augmenter massivement le nombre d’apprentis en France d’ici 2015 (800 000), le Plan Urgence Jeunes lancé en 2009 est toujours en vigueur, jusqu’au 31 décembre 2011. Conçu pour augmenter le nombre d’apprentis recrutés et faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, il est porté sur le terrain par le réseau des CCI ; les « développeurs de l’apprentissage » ont ainsi pour mission de sensibiliser les entreprises aux vertus de la formation en alternance et aux dispositions fiscales en vigueur (avec un objectif de 1 000 contacts auprès des entreprises par développeur et de 150 contrats d’apprentissage supplémentaires signés). Contact : Point A – Chantal Tuffreau, développeur de l’apprentissage : 02 38 77 77 61

Tourisme d’affaires dans le Loiret : le guide 2011 est disponible L’édition 2011 du guide « Réunions et séminaires » est disponible ! Réalisée par la CCI du Loiret en partenariat avec le Comité Départemental de Tourisme du Loiret, la brochure recense plus d’une cinquantaine d’établissements (restaurants, hôtels, lieux de caractères…) référencés grâce à la qualité des prestations fournies. Labels, localisation et environnement touristique, équipement, tarifs sont autant de critères permettant aux entreprises de préparer de manière optimale leurs séminaires et week-ends de motivation pour leurs collaborateurs. http://seminaires.tourismeloiret.com

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