Je est un(e) autre

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CERCLE CITÉ

25.09.2015 08.11.2015

DES ARTISTES CONFRONTÉES À UNE IDENTITÉ EXPLOSÉE


Je est un(e) autre (EXPOSITION | CERCLE CITE)

set s i t r a se d s e é t n or f n o c ét i t n e d i e n u à eé s o lp xe


des artistes confrontées à une identité explosée


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So mm ai re


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oS 02m m ia 03 er PRÉFACE

(06) Mot de Colette MART, échevine, responsable de l’égalité des hommes et des femmes (08) Mot du commissaire Lucien KAYSER

LES ARTISTES

(12) Katharina SIEVERDING (18) Collectif Autour du Bleu (Gudrun BECHET, Pina DELVAUX, Flora MAR, Doris SANDER) (20) Pina DELVAUX (22) Doris DRESCHER (24) Marie-France DUBLÉ (26) Germaine HOFFMANN (28) Sophie JUNG (30) Patricia LIPPERT (32) Berthe LUTGEN (34) Flora MAR (36) Stéphanie ROLLIN & David BROGNON (38) Trixi WEIS (40) Vera WEISGERBER

LES BIOGRAPHIES

(42) Les biographies


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LE CHEMIN D’UNE IDÉE ET UNE RENCONTRE L’idée de donner la parole aux femmes artistes, de créer un espace à l’interrogation sur ce que pourrait être une esthétique féminine, l’idée d’une réflexion sur le féminin dans l’art, et d’un regard sur l’évolution des femmes dans l’art au Luxembourg, m’ont longtemps accompagnée. Au fil d’un chemin qui m’avait conduite dans les galeries d’art et dans les milieux artistiques par la voie du journalisme culturel pendant des décennies, et à force d’y croiser celui qui m’aura appris le français au lycée, à savoir Lucien Kayser, au fil d’un cheminement d’échevine responsable de la politique du genre, trouvant en la personne de Lydie Polfer une bourgmestre ouverte à une expérience artistique qui implique des aspects innovants au niveau de la réflexion sur l’un et l’autre, donc sur les identités féminine et masculine, je ne peux que me réjouir énormément de voir le projet aboutir. Des femmes de renom de la scène artistique internationale et luxembourgeoise confronteront les visiteurs de l’exposition au thème de la féminité, de la sensibilité féminine, dans la façon des femmes à se voir elles-mêmes, et d’entrevoir l’autre, à savoir l’homme, qui, lui aussi, jette un regard spécifique sur le féminin. Des œuvres qui suscitent des interrogations, qui sont parfois séduisantes, mais qui font aussi mal, qui interpellent en touchant à la fois au plaisir et à la douleur, à la joie et à la tristesse, permettront au public luxembourgeois de suivre la Ville de Luxembourg sur le chemin d’une réflexion hors des sentiers battus. Quelles sont les différentes formes d’expression de l’art au féminin aujourd’hui ? Qu‘est-ce que les femmes veulent exprimer ? A quels tabous touchent-elles ? Quelle forme de communication s’établira entre les générations de femmes artistes ? Quel est leur dialogue avec l’homme ? Autant de questions, qui font que l’exposition « Je est un(e) autre » aura été pour moi une rencontre : avec une bourgmestre ouverte aux défis de la question du genre, avec un curateur qui m’aura fait le cadeau de la langue française durant ma jeunesse, et avec lequel le dialogue sur l’art aura été une révélation ; avec les artistes que j’ai côtoyées longtemps en tant que critique d’art, amie parfois, et qui donneront des impulsions qui peuvent faire avancer la réflexion sur ce que sont les identités féminine et masculine aujourd’hui. Et finalement, bien heureusement aussi, avec mes collaborateurs de l’administration communale et l’équipe du Cercle Cité, qui auront fait preuve d’engagement, d’audace, de bon goût et d’enthousiasme.

COLETTE Echevine responsable de l’égalité MART des hommes et des femmes

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THE PATH OF AN IDEA AND A MEETING I have long cherished the idea of giving women artists a voice, creating a space in which to consider how a feminine aesthetic might look, reflecting on femininity in art and charting the progress of women in art in Luxembourg. Having trod a path that has led me to art galleries and artistic circles through a career in cultural journalism spanning decades, and, due to a chance encounter with Lucien Kayser, my French teacher at high school, a career as an alderwoman in charge of gender policy, who found in Lydie Polfer a mayor open to a form of artistic experience that includes innovative aspects in terms of its approach to male and female identity, I am overjoyed to see this project come to fruition. Famous women from the international and Luxembourg art scene will invite visitors to this exhibition on the theme of femininity, female sensitivity and the way in which women view themselves and others, namely men, who also have a specific view of femininity. It includes works that raise questions, that are sometimes enticing but also painful, that draw the viewer in by evoking pleasure, pain, joy and sadness. The exhibition will allow the Luxembourg public to follow the City of Luxembourg on a trailblazing journey of reflection. What are the various forms of feminine artistic expression today? What do women wish to express? What taboos do they address? What form of communication will occur between generations of female artists? What type of dialogue do they have with men? All these questions reflect the fact that for me, the exhibition “Je est un(e) autre” is a meeting: with a mayor willing to take on the challenges of gender issues, a curator who gave me the gift of the French language in my youth and with whom I have since pursued an extraordinary dialogue on art, and the artists in whose circles I moved for many years as an art critic and befriended in some cases, and who provide the impetus for progressing thought on male and female identity today. Finally, I am also very pleased to say that it is also a meeting with my colleagues within the municipal authority and the Cercle Cité team who have shown commitment, boldness, taste and enthusiasm.

COLETTE in charge MART Alderwoman of gender equality


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des artistes confrontées à une identité explosée

1 Elles sont deux, écrites par Arthur Rimbaud en mai 1871, à Paul Demeny et à Georges Izambard, Lettres du voyant, et vont bien au-delà d’une critique radicale de la poésie, de la conception du poète qui avait prévalu jusque-là. Voleur de feu, nouveau Prométhée, le poète verra son statut chamboulé, devra justement prendre comme une dimension prophétique, être voyant, se faire voyant. Et cela par « un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Le paradoxe ne fait qu’ajouter au caractère péremptoire de l’exigence, l’oxymore érigé en programme pour ainsi dire. Autre paradoxe engendré aussitôt : le poète en verra sa création lui échapper, le dépasser. Car JE est un autre. « Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. Cela m’est évident. J’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute : je lance un coup d’archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d’un bond sur la scène. » Il a déjà été question de contrôle de la raison, au beau milieu du dérèglement ; il s’agit ici d’un autre jeu double, de passivité et d’activité conjointes. Alors que plus loin, Rimbaud enjoint au poète, à l’artiste, comme première étude sa propre connaissance, entière, terrible exercice, à l’image des comprachicos dont Victor Hugo nous dit qu’ils volent des enfants pour en faire des monstres ; pour rire. Nous sommes à une époque, fin du dix-neuvième siècle, où après l’affirmation du moi dans le romantisme, dans toutes les expressions artistiques, l’identité commence à faire problème, toutes les identités, nationale, raciale, sexuelle. L’âge classique avait noyé les hommes dans un ensemble régi par la

raison ; n’était-elle pas censée, elle, ou le bon sens de Descartes, être « la chose du monde la mieux partagée » ? Il suffirait donc de bien la mener, d’une méthode de l’utilisation du pouvoir de juger pour éviter l’erreur, pour ne pas se tromper. Dans quelque domaine que ce soit. Tant pis pour tout ce qui pourrait conduire à une différenciation. Celle-là, il a appartenu au romantisme de la cultiver, de l’exploiter ; en puisant dans les tréfonds de l’âme, de l’être. Mais l’identité s’affirmait justement par cette révélation de ce qu’il y a de plus secret, de plus intime. Et dans l’ordre social, avec une bourgeoisie conquérante, l’individu s’affirmait avec force, avec une conviction agressive, tel le cri de Rastignac après l’enterrement de Goriot, « à nous deux maintenant », défi de l’arriviste à la société parisienne. Un demi-siècle plus tard, ce fier sujet est pris d’effacement, se dilue dans la fluidité, risque de disparaître dans l’instabilité. Ou alors il fuit dans un moi supérieur à la Nietzsche ou un moi profond à la Bergson, voire à la Freud, tendances qui n’ont cessé de s’accentuer depuis ; elles se trouvent exacerbées notamment à travers les innovations technologiques, de toute sorte. 2 Au lieu de simplement juxtaposer des œuvres d’artistes femmes, critère a priori peu fécond, sans autre point de repère, il a semblé plus intéressant (et plus instructif) de confronter telles d’entre elles et leurs œuvres à ce questionnement. Elles sont une douzaine mises ainsi en face d’une identité explosée. Que les œuvres de l’exposition s’échelonnent sur plus de quarante ans, ne montre que l’insistante actua-

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lité ; en même temps, il sera possible au visiteur d’y détecter, ou non, des moments variés, différents, de la production artistique. L’exposition s’ouvre, dans une première salle, de plain-pied à l’entrée, sur un ensemble plus que caractéristique de photographies de Katharina Sieverding. L’artiste allemande, passée par l’académie de Düsseldorf au temps de Joseph Beuys, plus que nul(le) autre, a payé de sa personne, de sa figuration multiple, pour se colleter au réel, à la réalité d’un monde où le sujet, dans son va-et-vient entre identité et altérité, n’a plus de place assurée. Côté artistes luxembourgeoises, en traversant les générations, on passe d’une revendication qui peut s’avérer virulente, chez Berthe Lutgen, à une poétique évocation, qui interpelle non moins fortement, chez Germaine Hoffmann. Alors que Patricia Lippert a toujours aimé à appuyer sa peinture sur le caractère prenant propre aux grands récits. D’autres techniques entrent en jeu, elles sont presque toutes présentes dans l’exposition. La photographie, en premier, avec telle parenté surréaliste, chez Marie-France Dublé, plus d’enjouement, chez Sophie Jung, une note conceptuelle, chez Stéphanie Rollin (qui fait duo avec David Brognon, bienvenu pour éviter au commissaire de se retrouver tout seul), une mise en scène prenante, chez Vera Weisgerber. Les œuvres sur papier, du groupe « Autour du bleu » (elles ne sont pas moins de quatre, chose rare, difficilement imaginable du côté masculin), en imposent par leur facétie, celles de Doris Drescher par leur finesse, leur délicatesse ; des univers qui s’opposent, l’un et l’autre aussi captivants. Il reste d’aller dans l’espace, avec l’objet de Pina Delvaux, cette boîte qui renferme angoisse et espérance, avec la sculpture de Flora Mar, dans son cocasse détournement, enfin avec l’installation de Trixi Weis, jetant sa couleur et sa protestation également vives. 3 Une exposition de femmes artistes, difficile ou impossible même de ne pas soulever au moins la question de savoir s’il existe ou non une interrogation et une esthétique spécifiquement féminines (au-delà ou à côté de l’objet féministe d’un texte, d’une œuvre). C’est dans la foulée de la deuxième moitié des années soixante, époque indéniablement de mise en question, de rupture, de libération aussi, que le regard porté sur le monde a été dénoncé comme masculin. Ce serait un sujet unique, le sujet masculin, qui a créé le monde dans une perspective unique. Et aux femmes donc d’imposer une autre subjectivité, à commencer par la langue. Le langage plastique n’y échapperait pas.

Des artistes comme Eva Hesse, comme Louise Bourgeois, d’autres noms sont possibles, serviraient de modèles à pareil examen. Encore une fois, au-delà de ce qui peut passer pour un message, mais des fois comment séparer les choses, l’oeuvre étant une et indivisible, le regard porterait par exemple sur le choix des matériaux, leur agencement, sur la conduite du crayon ou du pinceau. Un autre rapport au corps, comment ne trouverait-il pas son écho, sa répercussion ? Et si parler n’est jamais neutre, suivant le titre d’un livre de Luce Irigaray, philosophe, psychanalyste et linguiste belge, cela vaudrait tout aussi bien pour les arts plastiques. 4 Il fut un temps, au théâtre, en Angleterre par exemple, avec Shakespeare, où les rôles de femmes étaient tenus par des hommes. A l’opposé, Sarah Bernhardt a fait un triomphe à la fin du dix-neuvième dans le personnage d’Hamlet. Et si le terme allemand de Hosenrolle désigne une femme, mezzo-soprano dans l’opéra, dans Fidelio, dans Der Rosenkavalier, Leonore qui veut libérer Florestan, Octavian qui va délaisser la Maréchale pour Sophie, il n’a pas exactement d’équivalent en français, où le terme de travesti, lui, opère dans les deux sens. Dans une entière indifférence sexuelle. Dans Die Eroberung von Mexiko, sans doute la plus ambitieuse pièce musicale, « Musik-Theater », de Wolfgang Rihm, qui date de 1991, si Cortez a bien sa masculinité intacte de conquérant, Montezuma, le roi aztèque, lui, est mué en femme, et la guerre des Espagnols contre les indigènes en prend une tout autre dimension (supplémentaire, à quelque degré que ce soit, suivant la mise en scène). Wolfgang Rihm, cependant, n’a pas agi arbitrairement, lui qui s’est inspiré d’Antonin Artaud, principalement d’un texte de 1932. Artaud, en effet, en tête de son Théâtre de Séraphin, marque trois états : neutre, féminin, masculin ; pour continuer aussitôt : « Je veux essayer un féminin terrible. Le cri de la révolte qu’on piétine, de l’angoisse armée en guerre, et de la revendication. » Ceci qui (de façon stricte) n’a rien à faire avec ce qui précède, et pourtant… et servira de conclusion. Cet automne, l’Université de Californie demandera aux étudiants, lors de leur inscription, s’ils le souhaitent, de choisir parmi six identités de genre, de cocher la case qui correspond : homme, femme, homme transgenre, femme transgenre, queer, identité différente.

LUCIEN Commissaire

KAYSER


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*

artists faced with a shattered identity

* [I is someone else]

1 The two Lettres du voyant or “Letters of the Seer” written by Arthur Rimbaud in May 1871 to Paul Demeny and Georges Izambard are much more than a radical critique of poetry and of previously accepted notions of the poet’s role. A thief of fire or modern Prometheus, the poet’s status was upturned by an obligation to take on an almost prophetic dimension, being a seer, making oneself a seer. This would be achieved through “a long, gigantic and rational derangement of all the senses”. Paradox only adds to the peremptory nature of the exhortation, an oxymoron established as a programme, so to speak. A further paradox immediately arises, whereby the work of poets escapes and overtakes them. For I is someone else. “If brass wakes up a trumpet, it is not its fault. This is obvious to me. I am present at this birth of my thought: I watch it and listen to it: I draw a stroke of the bow: the symphony makes its stir in the depths, or comes on to the stage in a leap.” Earlier, Rimbaud spoke of controlling reason in the midst of derangement. Now he evokes another double play on the tandem of passiveness and activity. However later, he insists that the first study of poets and artists is to gain complete self-knowledge, a horrific exercise, in the fashion of the Comprachicos, who, according to Victor Hugo, steal children to turn them into monsters for their own amusement. This was a time at the end of the nineteenth century when, following the affirmation of self in Romanticism, identity in all its forms, whether national, racial or sexual, was becoming problematic in all types of artistic expression. During the classical

era men were swallowed up by a system governed by reason. Indeed, was it not reason or Descartes’ good sense that was supposedly “of all things among men, the most equally distributed”? In order to avoid error, one merely had to control this properly and adopt a method that exercised the power of judgement. This applied to all disciplines. Scant attention was paid to anything that could lead to differentiation. This task fell to the Romantics who cultivated and used it, probing the very depths of their soul and being. It is precisely through the most secret and private things being revealed that identity asserted itself. And in a social hierarchy characterised by a defiant bourgeoisie, individuals were asserting themselves forcefully with aggressive self-belief as reflected by Rastignac’s cry following Goriot’s funeral “it’s between you and me now,” the social climber’s challenge to Parisian society. Half a century later, this proud subject was being erased, watered down and at risk of vanishing in the turmoil. Or it took refuge in theories of a higher self espoused by Nietzsche and a profound self advocated by Bergson and even Freud, trends that have since grown ever more pronounced. In particular, they are exacerbated by new technologies of all kinds. 2 Rather than simply juxtaposing works by female artists, which seems in principle relatively fruitless, without any other point of reference, it appeared more interesting (and enlightening) to confront a number of them and their work with this line of enquiry. Twelve of them have therefore been brought

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face-to-face with a shattered identity. The fact that the works included in the exhibition span more than forty years merely reflects a pressing sense of topicality. At the same time, visitors may or may not be able to distinguish varied, different periods of artistic creation. The exhibition will initially open in a room located on the same level as the entrance, with an array of highly distinctive photographs by Katharina Sieverding. More than anyone, this German artist, a contemporary of Joseph Beuys at the Düsseldorf Academy of Fine Art, has put herself and her multiple figuration on the line in order to grapple with what is real and the reality of a world where the subject, and its alternation between identity and otherness, no longer has an assured place. Luxembourgish artists of all generations are represented, with offerings including a potentially virulent exhortation from Berthe Lutgen and a no less strident poetic evocation from Germaine Hoffmann. In contrast, Patricia Lippert has always enjoyed capturing the spellbinding appeal of great stories in her painting. Other techniques come into play, almost all of which are represented in the exhibition. Firstly, there is photography with surrealist overtones from Marie-France Dublé, playfulness from Sophie Jung, a conceptual touch from Stéphanie Rollin (who works with David Brognon, providing the curator with some welcome male company) and breath-taking drama from Vera Weisgerber. Works on paper by the “Autour du bleu” group (there are no fewer than four of them, a rare thing which would be difficult to imagine among men), evoke contrasting worlds, with mischief on one hand and subtlety and sensitivity courtesy of Doris Drescher on the other, each as captivating as the other. What remains to be done, is to go to space with Pina Delvaux’ object, a box that contains anguish and hope, Flora Mar’s sculpture with a comical twist, and finally Trixi Weis’ installation that projects colour and protest in equally vibrant measure. 3 As with any exhibition of female artists, it is difficult or even impossible to avoid at least raising the question of whether a specifically feminine form of enquiry or aesthetic exists (besides a text or work having a feminist agenda). In the wake of the second half of the sixties, an era inextricably linked with questioning, upheaval and freedom, the common perception of the world was condemned as being a male one. It appeared that a single, male subject had created a world with just one purpose. And it was up to women to impose a different form of subjectivity,

starting with language. Visual language would not escape this. Artists such as Eva Hesse and Louise Bourgeois, to name but two, would make good models for such an analysis. Again, besides considering what might constitute a message – indeed the fact that a work is an indivisible whole raises challenges in terms of differentiation – we might look at such aspects as the artist’s choice of materials, their layout or the way the pencil or paintbrush has been used. Why would another relationship with the body have no echoes or repercussions? And if to speak is never neutral as the title of Belgian philosopher, psychoanalyst and linguist Luce Irigaray’s book proclaims, this may apply equally to visual arts. 4 In theatre, there was a time when, in countries like England, female roles in Shakespeare were played by men. In contrast, Sarah Bernhardt’s interpretation of Hamlet at the end of the nineteenth century was a triumph. And while the German term Hosenrolle (or “breeches role”) refers to female mezzo-sopranos in operas such as Fidelio where Leonore plans to rescue Florestan and Der Rosenkavalier where Octavian leaves the Marschallin for Sophie, it has no direct equivalent in French, since the term travesti works in both directions. This indicates complete sexual indifference. In The Conquest of Mexico of 1991, undoubtedly Wolfgang Rihm’s most ambitious piece of ‘music drama’, Cortez’ masculinity as a conqueror remains intact while the Aztec emperor Montezuma is played by a woman giving the war between the Spanish and natives an entirely new dimension (supplemented to varying degrees depending on the production). Wolfgang Rihm did not act arbitrarily, taking his inspiration chiefly from a 1932 text by Antonin Artaud. Indeed in the heading of his essay Théâtre de Séraphin, Artaud notes three states: neutral, feminine and masculine, before going on to state: “I wish to try out a horrific form of femininity. The cry of revolt that is trampled, of anguish armed for war, and of exhortation.” Which (strictly speaking) has nothing to do with what precedes, although ... and will serve as a conclusion. This autumn, students at the University of California will have the option of specifying their gender identity on enrolment forms, with a choice of six tick boxes: male, female, trans male, trans female, gender queer or different identity.

LUCIEN

Curator

KAYSER


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KATHARINA SIEVERDING

BIOGRAPHIE Prenons les choses de façon toute commune pour commencer. Votre propre image qui vous est renvoyée, sur une photo, dans un miroir, peut servir à une exploration plus ou moins poussée. Ce qui peut aller très loin, le physique ou le psychologique vite supplantés par l’éthique. Il n’y a qu’à penser à la locution qui suggère le fait d’être toujours à même de se regarder dignement, sans honte. Au contraire, l’image peut servir dans un tout autre sens, à l’ouverture au monde. Il y a des deux chez Katharina Sieverding, en plus bien sûr, dès les années 70, hors de la bande à Joseph Beuys, elle a imposé la photographie dans l’art, lui a donné la première une monumentalité certaine. Le catalogue de la biennale de Venise, où Katharina Sieverding a occupé le pavillon allemand en 1997, montre l’artiste, dans ses années d’études, à la Kunstakademie à Düsseldorf, les jambes recouvertes de bottes de cowboy (ou de cowgirl), dans une sorte d’action, de performance tout inédite, en train de dire l’avenir aux visiteurs. Sa figuration s’avère d’emblée multiple, et pour reprendre l’autre exigence de Rimbaud au poète, à l’artiste, la voici mutée également en voyante, en prophétesse. De quoi donc ouvrir parfaitement cette exposition dans son interrogation sur l’identité. Des visages, non, toujours le même visage, qui se répète, toujours renouvelé ; il lui arrive de se superposer avec celui de son partenaire. Des visages avec une richesse qui leur vient de leur solarisation, brillant tantôt de mille valeurs rouges (dans le cas du Stauffenberg-Block, dont deux pièces font partie de la collection du Mudam), tantôt d’un bleu cobalt, comme les photographies de Transformer. Mais renvoyant toujours aux questions essentielles, sur l’identité et au-delà sur la place dans la société et dans l’univers.

Née en 1944 à Prague (CZ), vit et travaille à Düsseldorf (DE).

En 1972, très peu de temps avant Transformer, Lou Reed avait sorti son album Walk On The Wild Side : “ Holly came from Miami… shaved her legs and then he was a she.” Depuis, Katharina Sieverding n’a pas arrêté de payer de sa personne. Avec le paradoxe si fructueux, qui fait toute la force de son art : l’effacement du sujet, dans son omniprésence justement, quasi obsessive, du moins son instabilité, sa fluidité. Comme lieu où se joue autre chose, le politique. Toujours dans l’appui le plus affirmé sur l’homme, microcosme exploré avec les moyens les plus modernes des sciences (on ne renie pas un père, médecin roentgenologue) ; non moins dans un élan inarrêtable, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, selon Pascal, à partir des données du projet Solar Dynamics Observatory de la NASA. Le politique, très directement, Katharina Sieverding s’y était attelé, dans les années 90, avec des affiches çà et là dans Berlin, elle-même, de nouveau, face aux couteaux lancés dans un numéro de cirque, l’image recouverte de l’inscription Deutschland wird deutscher. Elle sait avoir la poigne solide quand il le faut, elle sait séduire, interpeller d’une autre façon. La visite, à plusieurs reprises, dans sa classe à la Salzburger Sommerakademie, m’a fait définitivement connaître Katharina Sieverding, double, comme artiste et comme pédagogue, ihr Antrieb ist Aufklärung, en avaisje conclu. Rendant ainsi compte de son investissement dialectique.

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KATHARINA SIEVERDING 1967-1997 Stedelijk Museum Amsterdam 1998 TRANSFORMER 1973/74, C-Print, Acrylic, Steel each, 190x125 cm © Foto: Klaus Mettig, VG Bild-Kunst

Ein Photo des Biennale-Kataloges, Katharina Sieverding vertrat Deutschland in Venedig 1997, zeigt die Künstlerin, in ihrer Studienzeit in Düsseldorf, bei Joseph Beuys, in Cowboy- oder Cowgirlstiefeln, den Besuchern in einer ungewohnten Art von Aktion oder Performance die Zukunft voraussagend. In vielfältiger Darstellung also und, um auch den andern Rimbaud-Satz anzuführen, gleichsam als Seherin, als Prophetin. Wahrlich, wer anders als Katharina Sieverding sollte diese Austellung in ihrer dialektischen Ausrichtung zur Identität eröffnen. Das eigene Bild immer wieder neu bearbeitend, allen möglichen photographischen Metamorphosen unterziehend, das eigene Bild auch mit demjenigen des Partners überlagernd, Katharina Sieverding verwirrt unsern Blick auf dem Weg der Selbstfindung. Serienhaft führt die Künstlerin in die Irre, vielmehr, die Figur der Künstlerin besitzt die Eigenart des Spiegels; der Blick wird auf uns selbst zurückgeworfen, mit den radikal quälenden Fragen eines erkennenden und handelnden Menschen: Wer bin ich? Wo stehe ich in der Welt? Inmitten der kobaltfarbigen Photographien der Transformer-Serie. In Coelestinblau. 1972, ein Jahr früher war das Album Walk On The Wild Side von Lou Reed erschienen: „Holly came from Miami... shaved her legs and then he was a she.“ In jenen Jahren musste der unbedingte Einsatz der eigenen Person überraschen. Zugleich hatte Katharina Sieverding die Photographie im Umfeld von Beuys

durchsetzen müssen, und ihr zugleich, als erste grossformatig arbeitend, über jede dokumentarische Begrenzung hinaus, den eigenen, wertvollen Platz in der Kunst, in der Kultur gesichert. Ein Ausgangspunkt war gegeben, archimedisch, wo den Hebel ansetzen, um alle Dimensionen der menschlichen Existenz zu hinterfragen. Mit den modernsten medizinisch-wissenschaftlichen Mitteln (der Vater war Röntgenologe) führt der Weg in die Tiefe, wird der Mensch als Mikrokosmos erforscht, die NASA-Daten des Solar Dynamics Observatory Projektes, andererseits, erlauben die grösstmögliche Weite. Vor allem aber hat sich Katharina Sieverding die ganzen Jahre hindurch mit gesellschaftspolitischen Fragen beschäftigt; im sogenannten Stauffenberg-Block, mit Rückgriff auf frühe Selbstportraits, zwei Arbeiten sind übrigens in der Mudam-Sammlung, steht der roten Verfremdung der Identität die Auseinandersetzung von Gegenwart und Geschichte gegenüber. Stete Beschäftigung mit Wirtschaftlichem, Sozialem, Politischem, Ideologischem, zu einem schärferen Bewusstsein unserer selbst, unserer nahen und fernen Umgebung. Aus dem wiederholten Besuch ihrer Klasse der Salzburger Sommerakademie ergab sich unweigerlich folgende Schlussfolgerung zu Katharina Sieverding, als Künstlerin und Pädagogin: ihr Antrieb ist Aufklärung, im Zusammenspiel von Identität (im weitesten Sinne des Begriffs) und Weltposition.


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TRANSFORMER Cyan Solarisation 5A 1973/74, C-Print, Acrylic, Steel, 190x125 cm

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TRANSFORMER Cyan Solarisation 5B 1973/74, C-Print, Acrylic, Steel, 190x125 cm


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Let’s start by considering things in an entirely ordinary way. Your own image reflected back to you in a photo or mirror can provide the basis of an exploration whose scope may vary in terms of its depth. It might take you very far, with the physical or psychological quickly replaced by ethics. One must only consider the expression that suggests always being able to look at oneself with dignity and without shame. In contrast, images may be used in a completely different way for opening up to the world. Both these aspects and much more of course can be seen in the work of Katharina Sieverding, who from the seventies, outside Joseph Beuys’ gang, imposed photography in art and was the first to give it a definite sense of monumentality. The catalogue of the Venice Biennale, at which Katharina Sieverding occupied the German Pavilion in 1997, shows the artist during her student days at the Düsseldorf Academy of Fine Art, her legs covered by cowboy (or cowgirl) boots, as part of a completely original action or performance, in which she showed visitors the future. Her figuration immediately proved multi-faceted and, to cite Rimbaud’s other exhortation to the poet and artist, she was also transformed into a seer and prophetess. With her questioning of identity, she is the perfect opener for this exhibition. Faces, no, always the same face, that repeats, forever renewed; she manages to substitute hers for her partner’s. Faces with a richness that comes from their solarisation, at times shining with a thousand red values (as in Stauffenberg-Block, two pieces of which belong to the Mudam collection), and at others with

cobalt blue, like the photographs of Transformer. Yet always returning to the fundamental questions on identity and beyond to our place in society and the universe. In 1972, shortly preceding Transformer, Lou Reed released his album Walk on the Wild Side: “Holly came from Miami… shaved her legs and then he was a she.” Since then, Katharina Sieverding has not ceased to put herself on the line. With the oh so fruitful paradox that gives her art its entire strength: the erasure of the subject in its very omnipresence, almost obsessive, or at least its instability and fluidity. Like a place in which something else is played out – politics. Always with an unswerving focus on the human body, a microcosm explored with the most modern scientific methods (there is no disowning a radiologist father); no less in an unstoppable momentum from the infinitely small to the infinitely big, in Pascal’s words, based on data from the NASA Solar Dynamics Observatory project. Katharina Sieverding has tackled politics face on. In the 90s she put up posters around Berlin, once again with her own image, but this time surrounded by circus knives, with the caption Deutschland wird deutscher [Germany becomes more German]. She can be firm-handed when necessary and is also able to seduce and appeal in a different way. I truly got to know Katharina Sieverding as a dual personality, artist and teacher, during several visits to her class at the Salzburg Summer Academy when I concluded that ihr Antrieb ist Aufklärung [she is driven by a need to enlighten]. Indeed it is here that I realised her passion for dialectics.

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TRANSFORMER Cyan Solarisation 2B, 1973/74, C-Print, Acrylic, Steel, 190x125 cm


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COLLECTIF AUTOUR DU BLEU

GUDRUN BECHET FLORA MAR

PINA DELVAUX

DORIS SANDER

CADAVRES EXQUIS1

Réinvestissant le célèbre jeu collectif inventé par les surréalistes en 1925, chaque artiste a mis sa touche. Le Dictionnaire abrégé du surréalisme donne du cadavre exquis la définition suivante: « Jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles ne puisse tenir compte des collaborations précédentes ». Ici, à la différence des surréalistes, les artistes ont pris en compte les interventions des autres.

EXQUISITE CORPSES1

Each artist has contributed, reviving the famous parlour game invented by the surrealists in 1925. The Abridged Dictionary of Surrealism defines Exquisite Corpse as follows: “A game in which a sentence or drawing is composed by several people without any of them taking account of previous contributions”. Here, unlike the surrealists, artists have taken account of others’ contributions.

[…] Nous nous retrouvons ensuite face aux manifestations de la mère comme corps : la dualité entre l’intérieur (les viscères) et l’extérieur (l’apparence), mais aussi la frontière entre l’intérieur et l’extérieur (la peau, l’image de la mère), le sensible et l’intelligible, les méandres du soi et les plis du corps, le dit et le non-dit, le visible et l’invisible, l’exposé et le dissimulé, l’intime et le public. Ou encore, le corps de la mère comme « signification libidinale »2 ou comme rêverie romantique en référence à la Vénus de Botticelli, comme corps physique, corps psychique, corps animal- qui pond un oeuf ou qui provoque par sa position érotique en même temps qu’elle sert à manger et qu’elle revêt ce regard autoritaire que l’on connaît si bien...

[…] This confronts us with manifestations of the mother as a body: the duality between interior (viscera) and exterior (appearance) but also the boundary between interior and exterior (the skin, the image of the mother), the perceptible and intelligible, the meanderings of self and the folds of the body, the said and unsaid, the visible and invisible, the exposed and concealed, the private and public. Or even the body of the mother as a 'libidinal symbol' 2 or romantic reverie in reference to Botticelli’s Venus, as a physical body, a mental body, an animal body – who lays an egg or provokes us with her erotic position while serving food and adopting the authoritarian expression that we know so well...

[…] Corps sexué, la mère ici devient femme et l’esthétique est celle des femmes d’aujourd’hui (des femmes d’un « certain âge » ?): un peu pop, un peu ironique de la mode, multicolore enfin autorisée, multisupport comme nous vivons avec notre Google incorporé, en portant des pantalons...

[…] A sexual body, the mother becomes a woman here and the aesthetic is that of modern women (women of a 'certain age'?): a little pop, a little ironic about fashion, a broad palette of colours finally permitted, multimedia since Google is ever-present in our lives, wearing the trousers...

Sofia Eliza Bouratsis, docteur en philosophie, critique d’art et curatrice d’exposition.

Sofia Eliza Bouratsis, Doctor of Philosophy, art critic and curator exhibition

1 Extraits du texte « Mother. Never enough, always too much » écrit à l’occasion de l’exposition homonyme du Collectif autour du bleu qui a eu lieu aux Centres d’art de la Ville de Dudelange (Luxembourg), 09.05-14.06.2015. Publié avec l’autorisation des Centres d’art de la Ville de Dudelange et de l’auteure. 2 Paul Schilder, L’Image du corps. Étude des forces constructives de la psyché, Paris, Gallimard, p. 290.

1 From the text « Mother. Never enough, always too much » written for the homonymous exhibition of the Collectif autour du bleu held in Dudelange city’s art centers, 09.05-14.06.2015. Courtesy of Dudelange city’s art centers and the author. 2 Paul Schilder, L’Image du corps. Étude des forces constructives de la psyché, Paris, Gallimard, p. 290.

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CADAVRES EXQUIS 2015, centres d’arts de la Ville de Dudelange © photos Gudrun Bechet


Je est un(e) autre (EXPOSITION | CERCLE CITE)

PINA DELVAUX BIOGRAPHIE Née en 1958 à Dudelange (LU), vit et travaille au Luxembourg.

« L’objet de mes boîtes est surtout l’identité féminine en particulier les secrets d’une femme, les tabous, la souffrance, la fragilité, de souvenirs et de souvenirs indésirables. » Ce qui m’intéresse ce sont les blessures, les fissures, les cicatrices derrière l’image que nous essayons de présenter aux autres. Mais je ne veux pas pleurer et révéler des sentiments - je les cache dans mes boîtes. » « The subject matter of my boxes is mostly female identity, in particular a woman’s secrets, taboos, suffering, fragility, memories and unwanted memories. I am concerned by the wounds, cracks, scars behind the image we try to present to others. But I don’t want to cry and reveal feelings - I hide them in my boxes. »

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HERZKLAPPE, 2011, assemblage en boîte, 42x51x6 cm


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DORIS DRESCHER BIOGRAPHIE Née en 1960 au Luxembourg, vit et travaille à Luxembourg. A représenté le Luxembourg à la Biennale de Venise en 2001.

Depuis ses premiers dessins, Doris Drescher a inventé un langage plastique singulier, avec ses propres codes, qui échappe aux attitudes et aux courants des canons de l’art contemporain, dans son subconscient elle résiste à une sorte de “normalisation”. Elle prend ses distances avec le réel, au point d’attendre parfois la pure abstraction. Nourrie de philosophie et de science, son inspiration n’est pas gouvernée par des règles préétablies, ni même par des principes relevant d’une simple rationalité. L’harmonie des images est traversée de fulgurances imprévisibles. Comme si la réalité se fissurait pour laisser soudre la lumière d’une inquiétude indécise, entraînant la vibration des formes, l’irisation des couleurs, le séisme des sensations… Olivier Goetz, critique d’art

From her first drawings, Doris Drescher has invented a distinctive visual language, with its own codes, that defies the attitudes and trends of accepted contemporary art wisdom, subconsciously resisting any kind of “normalisation”. Drescher distances herself from reality to the extent of occasionally achieving pure abstraction. Sustained by philosophy and science, her inspiration is not governed by pre-established principles or by principles pertaining purely to rationality. The harmony of her images is shot through with unpredictable flashes. It is as though reality were cracking to let in the light of uncertainty and disquiet, causing a vibration of shapes, iridescence of colours and upheaval of sensations... Olivier Goetz, art critic

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LE REGARD, 2006, crayon et aquarelle sur papier, 50x70 cm

ROBE ET PARAPLUIE, 2015, crayon et aquarelle sur papier, 50x70 cm


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MARIE-FRANCE DUBLÉ BIOGRAPHIE Née en 1943 au Luxembourg, vit et travaille au Luxembourg.

Ces deux images sont issues d’un inventaire constitué, au fil du temps, sur les marchés aux puces d’Europe. La force évocatrice de la chose photographiée dicte le choix des prises de vue. Le grand format et l’impression sur toile viennent renforcer le côté matière de la relation à l’objet. Entre absence et présence, le sujet photographié se révèle.

The two pictures shown here are part of an inventory built over time at flea markets around Europe. The decision to shoot or not to shoot was dictated by the evocative power of the object photographed. The large format of the photographs and the fact that they were printed on canvas emphasize the material nature of the relationship with the object. The fine line between absence and presence is where the subject of the photograph comes to light.

INVENTAIRE II, 2003-2004, impression jet d’encre sur toile, 133x90 cm

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INVENTAIRE I, 1992-2004, impression jet d’encre sur toile, 133x90 cm


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GERMAINE HOFFMANN BIOGRAPHIE Née en 1930 au Luxembourg, vit et travaille au Luxembourg. De 1968 à 1998, Germaine Hoffmann participe à une multitude de cours d’été et du soir au Luxembourg, qui lui permettent d’assimiler différentes techniques. Des collages de journaux, elle développe peu à peu une technique très personnelle mêlant collages et peinture sur du bois qu’elle ponce et vernit sur plusieurs couches, jusqu’à obtenir un « objet-image » à la fois parfaitement lisse et richement texturé. Elle expérimente inlassablement de nouvelles idées et de nouveaux objets, en transformant des objets du quotidien rappelant son rôle de femme née dans les années 1930 en puissantes images évocatrices de présence et de solitude. Elle a par exemple reconverti une série de nappes en plastique en collerettes pour ses collages vernis, avant de les retravailler pour en faire à leur tour des images de grande dimension. Son œuvre s’inscrit dans la sphère de l’abstraction émotionnelle, les contours géométriques et apparemment fortuits des corps ou des vases constituant l’unique allusion à la représentation figurative.

Germaine Hoffmann went on to study various techniques at innumerable summer school courses and evening classes between 1968 and 1998 in Luxembourg. Her technique evolved from newspaper collages into her very own technique involving a mix of collage and paint on wood, sanded and varnished in multiple layers to arrive at a immaculately slick and yet deeply textured image–object. She never tires to experiment with new found ideas and objects, turning household objects reminiscent of her pre-described role as a woman born in the 30s into powerful images of presence, there-ness and solitude, one example of this being a series of plastic table covers re-used as drip catchers for her varnished collages and then re-worked and re-used to become large scale images themselves. Her work sits within the realm of emotional abstraction, with geometric and seemingly coincidental outlines of bodies or vases as her only hint at figurative representation.

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LE DÉCOLLETÉ, 2005, acrylique sur toile, 80x30 cm

JEANNE D’ARC, 2005, acrylique sur toile, 80x30 cm


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SOPHIE JUNG BIOGRAPHIE Née en 1982 au Luxembourg, vit et travaille entre Bâle (CH) et Londres (UK).

Le travail de Sophie Jung traite de la représentation et de ses écueils, tant sur le plan culturel, en sa qualité de système de signes déguisés et fluctuants, que sur le plan personnel, en ce qu’elle permet de suivre l’évolution de la vie et d’en garder une trace. L’artiste jongle régulièrement entre forme et affect, pragmatisme et romance, entre souci minutieux du détail et sidération magique. Elle croit profondément en la définition temporaire, joue avec les concepts et les notions de mots, d’objets ou d’expressions du visage, en adaptant leur signification présumée d’œuvre en œuvre ou de phrase en chanson. Son poste : l’« apronproscenium », ou l’avant-scène, en tant que messagère souple entre la réception et la production du sens soumis aux variations du temps. Son travail est rigoureux, fluide et abstrait autant qu’engagé émotionnellement, performatif et excessivement littéral ; la forme, la structure et le rythme croisent le confus, le fantasque, le perturbé et l’étrangement Sophie Jung’s practice addresses representation and sentimental dans chacune de ses œuvres, qu’il its pitfalls, both culturally as a system of disguised s’agisse d’une vidéo, d’une représentation, d’une and shifting signs and personally as a way to track sculpture, d’un texte ou d’une photographie. and record life. She regularly negotiates between form and affect, pragmatism and romance, between scrutinizing accuracy and magical awe. She has a deep trust in temporary definition, plays with concepts and notions packed into words, objects or facial expressions, shifting their assumed meaning from work to work or sentence to song. Her position is on the "apronproscenium", the pre-stage, as a fluid messenger between reception and production of timelined Purport. Her work is strict, slick and abstract as well as emotionally involved, performative and overly literal; the intersection of form, structure and rhythm with the messy, whimsical, perturbed and oddly sentimental is the underlying tone in her work, be it video, performance, sculpture, text or photography.

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ODE ON A GRECIAN HOLIDAY, 2014, poster A0, video


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PATRICIA LIPPERT BIOGRAPHIE Née en 1956 à Luxembourg (LU), vit et travaille à Remich et à Berlin (DE). A représenté le Luxembourg à la Biennale de Venise en 1988 et à la Biennale de Sao Paulo en 1987. Patricia Lippert a développé son art, elle travaille des matériaux et des techniques très divers, en peinture comme en sculpture : l’or, l’argent, le laiton, le bois, le bronze, le verre et la glaise. Dès le tout début de sa pratique artistique, elle a incorporé des expériences personnelles, des émotions, la spiritualité, des mythes et « l’éternel féminin » dans sa peinture. Elle est femme, jusque dans la moindre fibre de son être. (…) Elle croit en l’esthétique féminine, un thème qu’elle a déjà abordé dans le cadre de la rédaction de son mémoire pour l’Ecole des Beaux-Arts d’Offenbach.

Patricia Lippert has honed her art using a highly diverse range of materials and techniques in her painting and sculpture: gold, silver, brass, wood, bronze, glass and clay.

Sa peinture n’est pas abstraite. Elle ne l’a jamais été. Elle a toujours voulu raconter des histoires, le rapport aux autres joue un rôle important dans la vie et dans l’œuvre.

Ever since she started out as an artist, she has incorporated personal experiences, emotions, spirituality, myths and the “eternal feminine” in her painting. She is a woman in every fibre of her being. (...) She believes in the feminine aesthetic, a topic she addressed in her dissertation for the Offenbach University of Art and Design.

Extraits du texte « La moindre hésitation sonne le glas de l’œuvre » par Christiane Kremer dans « Visites d’Atelier », Vol. 4, éditions mediArt, 2008

Her painting is not abstract. It never has been. She has always wanted to tell stories – relationships with others play an important part in her life and work. Extracts from the text “La moindre hésitation sonne le glas de l’œuvre” [The slightest hesitation is the death of creation] by Christiane Kremer in “Visites d’Atelier”, Vol. 4, mediArt, 2008

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KASPAR HAUSER, 2014, acrylique sur toile, 202x105 cm


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BERTHE LUTGEN BIOGRAPHIE Née en 1935 à Esch-sur-Alzette (LU), vit et travaille au Luxembourg.

La femme est l’avenir de l’homme : elle est aussi réalité présente, ici et maintenant. Les tableaux de l’artiste luxembourgeoise expriment cette évidence avec malice et humanisme. (…) elle met la femme au cœur de sa démarche artistique. Pour montrer, dénoncer ou rappeler la place et l’image que celle-ci occupe dans la société. Ses peintures sont libres d’interprétation mais non exemptes de provocation : Berthe Lutgen n’impose rien mais bouscule beaucoup. Les clichés et les tabous ; les regards et les pensées ; les souffrances et les injustices. Pour s’attacher toujours à dévoiler la réalité, avec amour et compassion, avec ironie et anticonformisme (…) Hélène Nicol, Réalité pluri-elle, Le Jeudi 15.12.2011

Women are man’s future: they are also a present reality – right here, right now. The Luxembourgish artist’s paintings express this truth in a mischievous and human way. (...) she puts femininity at the heart of her artistic approach. To reveal, condemn or remind us of their place and image in society. Her paintings are open to interpretation but not free of provocation. Berthe Lutgen imposes nothing but challenges much – clichés and taboos; perspectives and ideas; suffering and injustice. Seeking always to reveal the truth with love and compassion, irony and non-conformism (...) Hélène Nicol, Réalité pluri-elle, Le Jeudi 15.12.2011

SANS TITRE, 1968, huile et acrylique sur fibre dure entoilée, 127x120 cm

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SANS TITRE, 1968, huile et acrylique sur fibre dure entoilĂŠe, 118x128 cm


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FLORA MAR BIOGRAPHIE Née en 1956 au Luxembourg (LU), vit et travaille au Luxembourg.

Atlasse est une « déesse de boudoir » créée par analogie paradoxale aux représentations habituelles des divinités. Elle véhicule une féminité attachante, dépassée par le volume de son fardeau. Atlasse porte son monde à elle, à sa façon. Sa force réside dans la persévérance et la recherche permanente d’un équilibre.

Atlasse is a «goddess of the boudoir» created by paradoxical analogy to conventional portrayals of divinities. She exudes an engaging femininity, overwhelmed by the weight of her burden. Atlasse carries her own world in her own way. Her strength lies in her perseverance and constant quest for balance.

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ATLASSE, 2015, porcelaine biscuitĂŠe, tulle de soie, 40x24x24 cm


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STÉPHANIE ROLLIN & DAVID BROGNON

BIOGRAPHIES Née en 1980 à Luxembourg (LU). Né en 1978 à Messancy (BE). Vivent et travaillent entre Paris et Luxembourg.

Depuis 2010, David Brognon et Stéphanie Rollin manipulent un matériau sociétal brut, souvent marginal, dont les motifs récurrents sont l’enfermement, l’attente et le contrôle. Des systèmes de confinement qu’ils confrontent à leurs propres systèmes de réfraction de la réalité, des prismes minimalistes capables de faire jaillir d’éclatants et fugaces arcs-en-ciel. Avec Fate will Tear us Apart, les lignes de destinées recueillies dans la paume de consommateurs de drogues dures irradient les murs dans un éclair de néon. L’horloge 8m2 Loneliness scande le temps interrompu du prisonnier dans sa cellule, tandis que The Most Beautiful Attempt capte l’espoir dans la candeur de son mouvement perpétuel. Le tandem produit des étincelles avec des dispositifs qui mettent en tension permanente l’invisible et la lumière, l’intangible et le physique comme des blocs de réalité limpide entrechoqués toujours plus finement. La série Famous People have no Stories archive méthodiquement la paume de main de femmes et d’hommes statufiés par la gloire, lissée par la postérité. Les lignes et usures de ces mains sont certes particulières, mais ces monuments ont finalement rendu impersonnels leurs célèbres référents. En écho aux néons, leurs lignes de destinée s’offrent à nos regards pour un exercice de chiromancie qui se ferait à rebours : leurs fameux destins étaient-ils vraiment inscrits ?

Since 2010, David Brognon and Stéphanie Rollin have worked with raw, often marginal social material whose recurrent themes are confinement, expectation and control. They confront these restrictive systems with their own systems of refracting reality – minimalist prisms capable of emitting dazzling and fleeting rainbows. In Fate will Tear us Apart, fate lines from the palms of hard-drug users cast a neon glow on the walls. The clock 8m2 Loneliness charts the interrupted time of a prisoner in his cell, while The Most Beautiful Attempt encapsulates hope through the innocence of perpetual motion. The duo creates sparks with devices that generate constant tension between light and the invisible, the physical and intangible, like blocks of crystalline reality colliding with ever-increasing subtlety. The Famous People have no Stories series methodically archives the palms of people immortalised by glory and smoothed by posterity. While the lines and marks on these hands are unique, these monuments have ultimately depersonalised the famous people they celebrate. Echoed by neon lights, their fate lines invite us to engage in some reverse palmistry: were the much-heralded fates of these figures really foretold?

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FAMOUS PEOPLE HAVE NO STORIES (JEANNE D’ARC, 2), 2013, impression jet d’encre, 45x35 cm


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TRIXI WEIS BIOGRAPHIE Née en 1967 au Luxembourg, vit et travaille au Luxembourg.

À travers de nombreuses pratiques artistiques et une grande diversité de matériaux, Trixi Weis crée des œuvres racontant chacune une histoire. Même si l’artiste rejette le travail en série, son œuvre révèle certains fils conducteurs tels que les contes de fées en début de carrière, ou les installations in situ à caractère éphémère. D’autres créations ayant comme sujet et matière la nourriture, les plantes et la nature sont interactives. Trixi Weis se met aussi en scène elle-même dans des performances, des vidéos et des petites sculptures cinétiques, sur les thèmes de sa solitude, de ses fêtes, de ses amours, de la sexualité. Plus récemment, elle réalise des sculptures monumentales et environnementales. Toutes les œuvres, même celles abordant des sujets plus graves et critiquant notre société, intègrent presque toujours une note d’humour faisant de Trixi une artiste espiègle et « gentiment subversive »…

Using multiple artistic techniques and a diverse range of materials, each work produced by Trixi Weis tells a story. While the artist rejects serially-produced work, some common themes run through her art such as fairy tales at the beginning of her career or ephemeral, site-specific installations. Other creations using food, plants and nature as subjects and materials are interactive. Trixi Weis herself also features in performances, videos and small kinetic sculptures on the themes of her solitude, celebrations, loves and sexuality. More recently, she has produced monumental and environmental sculptures. All her works, even those that address more serious subjects and criticise society almost always include a touch of humour making Trixi a mischievous and “gently subversive” artist.

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HOMO LUDENS, 2015, installation, 2,5x1,5 m


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VERA WEISGERBER BIOGRAPHIE Née en 1971 à Pétange (LU), vit et travaille au Luxembourg.

L’œuvre a été créée en 1995 et amorce une série (1995-1998) portant sur la perception du corps et l’aspect en deux ou trois dimensions des objets et des images. Les œuvres ont été réalisées sous forme de tirages photographiques ou montrées en projections de diapositives.

The work was created in 1995 and initiated a series (1995-1998) dealing with the perception of the body and the 2 to 3 dimensional aspects and perception of objects and images. The works were either produced as photographic prints, or installed as slide projections.

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SANS TITRE, 1995, tirage couleur à partir du négatif, 109x79 cm


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Bio -gra phies KATHARINA SIEVERDING Studierte an der Hochschule für Bildende Künste, Hamburg; der Staatlichen Kunstakademie Düsseldorf bei Teo Otto, bei Joseph Beuys; reiste zu Studienzwecken nach Amerika, China, Sowjetunion. Wurde mit folgenden Preisen ausgezeichnet: 2008 Cologne Fine Art Preis 2004 Kaiserring Goslar. 1996 Lovis-Corinth-Preis 1994 Deutscher Kritikerpreis, Berlin 1991 Kunstpreis der Stadtsparkasse Düsseldorf 1988 Stipendium Schloss Bleckede, Lüneburg 1985 Barkenhoff-Stipendium, Worpswede 1980/82 Karl Schmidt-Rottluff Stipendium, Darmstadt 1981 Kunstfonds Bonn 1979

1967 Poensgen-Preis, Düsseldorf Nahm mehrmals teil an der Biennale de Paris; der documenta, Kassel; der Biennale, Venedig.

COLLECTIF AUTOUR DU BLEU 2015 MOTHER, Centres d’Art Dominique Lang / Nei Liicht, Dudelange, LU 2010 J’aime la différence, Casa das Artes, Tavira, PT 2007 HOTEL A , Centre d’Art Dominique Lang, Dudelange, LU 2004 Final Cut, Espace Monterey, BGL, Luxembourg, LU 2002 Voulez-vous goûter ?, Künstlerhaus Saarbrücken, DE 2002 blaue Stunde, Bücherkasten, Luxembourg, LU 2001 autour du bleu, Atelier de Doris Sander, Schläifmillen, Luxembourg, LU

PINA DELVAUX

Förderpreis Kulturkreis BDI, Köln 1976/77

Expositions personnelles

DAAD-USA 1975

2015

Förderpreis des Landes NRW, Düsseldorf

MOTHER, Centres d’Art Dominique Lang / Nei Liicht,

Dudelange, LU, en collaboration avec le collectif Autour du bleu 2014 Zeitgenössische Buchkunst, Lyrik Kabinett, Munich, DE 2013 Projekt Stella, Nathalia Laue / Galerie und Edition, Francfort, DE 2012 La stratégie du coucou, Orangerie Englischer Garten, Munich, DE Sur la pointe des pieds, Centre d’Art Dominique Lang, Dudelange,LU 2009 The artist and the e-book, Tegnerforbundet Gallery, Oslo, NO 2008 Liaison secrète, Nathalia Laue / Galerie und Edition, Francfort, DE 2007 HOTEL A, Centre d’Art Dominique Lang, Dudelange, LU, en collaboration avec le collectif autour du bleu 2006

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2002 La Casa di Alberto, Galeria Alberto Weber, Turin, IT Le Rouge est devenu Rose, Galerie Erna Hécey, Luxembourg, LU 2001 Casa Mia, 49e Biennale de Venise, Pavillon du Luxembourg, IT Collections : This is my universe, Musée de la Ville de Luxembourg Le paquet de dessins, Yvon Lambert Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg Bibliothèque nationale de Luxembourg Musée d’art moderne GrandDuc Jean, Luxembourg Collection Alberto Weber Collection Galerie Bordone, Milan (IT) Flash Art Museum, Trevi

MARIE-FRANCE DUBLE Expositions personnelles

Der Souvenir, Museum für Angewandte Kunst, Francfort, DE 2002

2015

Sur la pointe des pieds, Centre d’Art Dominique Lang, Dudelange, LU

Ephémères, Paris, FR 2005

DORIS DRESCHER Expositions personnelles 2015 Voices of the sirens, Space of Contemporary Art Gibraltar, UK Il me dit viens on s’en va, Centre d’art Dudelange, LU La terre est un temple, CAPE Ettelbruck, LU 2011

Galerie Octave Cowbell, Metz et Eglise de la Trinité, Metz, FR 2006 Théâtre d’Esch-sur-Alzette, LU 2003 A Rosa Dress, Late night projection, installation vidéo, Galerie Erna Hécey, LU

Sicilia mia, Sicilia bedda, Paris, FR 2014

Inventaires - photographies 1992 - 2004, galerie Claude Samuel, Paris, FR 2003 La route de Lao Kay, galerie Jean Aulner, Luxembourg, LU 1999 D’une rive à l’autre, Paris, FR 1996 La vie c’est tout, Mondorfles-bains, LU 1995 Les paquets Landru, galerie Obudai, Budapest, HU 1995 Inventaire II, Theaterstiffchen, Esch-sur-Alzette, LU 1991 L’enfance confisquée - Roumanie 90, galerie Becker, Luxembourg, LU 1990 Inventaire I, CCE et BEI, Luxembourg, LU


Collections : BNF - Paris. BCEE - Luxembourg. Fondation A.P.E.M.H., Esch-sur-Alzette. CNA- Dudelange.

GERMAINE HOFFMANN Expositions personnelles 2014 Galerie op der Kap, Capellen, LU 2009 Galerie op der Kap, Capellen, LU 2005 Crédit Suisse, Luxembourg-ville, LU 2004 Künstlerhaus Kenkmannshof, Recklinghausen, DE 2003 Galerie Spiren, Strassen, LU 2002 Galerie du Château, Clervaux, LU 2001 Künstlerhaus Kenkmannshof, Recklinghausen, DE 2000 Galerie du Château, Bourglinster, LU Alte Kirche, Schönecken, DE 1997 Centre Noppeney, Differdange, LU 1996 Galerie Municipale, Esch-sur-Alzette, LU 1995 Künstlerhaus Kenkmannshof, Recklinghausen, DE 1994 Galeria Teatru NN, Lublin, PL 1992 Galerie Municipale, Esch-sur-Alzette, LU Mairie, Bettborn, LU 1991 Musée Millesgarden, Stockholm, UK MJC, Issy-les-Moulineaux, FR Galerie Simoncini, Luxembourg-ville, LU 1990 Csepel Galéria, Budapest, HU

Var Galérie, Siklos, HU 1989 Pataky Galeria, Budapest, HU Galerie Municipale, Nagykörös, HU Galerie Municipale, Gyöngyös, HU 1988 Info-video-center, Luxembourg-ville, LU 1987 Galerie Municipale, Esch-sur-Alzette, LU Galerie du Château, Clervaux, LU Centre culturel, Fürth, DE 1986 Galerie Simoncini, Luxembourg-ville, LU Collections publiques : Musée d’histoire de la ville de Luxembourg Musée National d’Histoire et d’Art, Luxembourg Ministère des affaires Etrangères, Luxembourg Ministère de la Culture, Luxembourg Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg Bibliothèque Nationale, Luxembourg Administrations communales et municipales de Budapest HU, Fürth DE, Bettborn LU, Clervaux LU, Esch-sur-Alzette LU, Strassen LU

SOPHIE JUNG Double & Solo 2015 New Waiting, Temnikova & Kasela, Tallinn, ES Ode on a Grecian Holiday, Ruine München, Saarbrücken, DE 2014 Between the lines: A cleverer woman or a more sincere one, Sophie Jung & Germaine Hoffmann, Belle Air, Essen Double, with Shana Moulton, Medienwerkstatt Wien for Vienna Art Week, Vienna, AT The Sorcerer and her Apprentice, with my grandmother Germaine Hoffmann, Op der Kap, LU Throw Up / On Line, Kiosk, Haus für Elektronische Künste Basel, CH Three Chords and the Truth,

Centre D’Art Dominique Lang, LU 2013 Learning About Heraldry, Ceri Hand Gallery, London, UK Touch that Angel, Touch my Angle, AICA Kiosk, LU

PATRICIA LIPPERT Expositions personnelles 2014 Bühnenbild, « Briefe aus dem Gefängnis » von Rosa Luxemburg Kasemattentheater/ Kulturfabrik Esch-sur-Alzette, LU 2002 - 2014 SANS TITRE, Porte-ouverte chaque année en décembre, Atelier Lippert, Diekirch, LU 2014 Trifolion, Echternach, LU espace mediArt avec Jeannot Bewing, Luxembourg, LU 2013 Galerie communale, Hesperange, avec Pascale Seil, LU Chateau de Beaufort, LU 2012 Showroom Miweltrend, Menuiserie Weber, « Gespräche mit dem Mann im Mond », Koetschette, Riesenhaff, LU 2011 Cercle Münster, : « Europa », Luxembourg, LU Biennale a Athènes: « Europa », GR 2010 Galerie Rectoverso, Rodange, LU 2009 Schloss Monaise, Trier, DE 2008 Villa St. Patrice, St. Alban-Auriolles, FR Galerie Art Singel 100, Amsterdam, NL Galerie Rectoverso, « Wasserwelten » Rodange, LU 2007 Schloss Monaise, Trier, DE Galerie Dis, Maastricht, NL 2006 Galerie La Cité, Luxembourg, LU 2005 Exposition de meubles peints, Koeune (Miwwelhaus),

Mersch, LU « Sleeping Beauty », Commune de Hesperange, LU « L’or-ne-ment », Exposition chez Tapis Hertz et à la boutique Hermès, Luxembourg, LU 2004 Galerie Bei der Kiirch, Kehlen, LU 2003 Galerie Lillebonne, Nancy, FR Projet/ Exposition « Warbie », Ville de Luxembourg / Château de Beaufort, LU 2002 Dreams of Devotion, Galerie Anderwereld, Groningen, NL 2001 Arabesques – Désirs et Dévotion, Galerie Dexia BIL, Luxembourg, LU Mythologie 2001/ Athènes, GR et Galerie Tendance Mikado, LU 2000 Who is Guido?, Tendances Mikado, LU Creation de 52m2 de vitraux pour la morgue de la Commune de Hesperange, LU 1998 Galerie La Cité, Luxembourg, LU Galerie de Vinci, Bruxelles, BE 1997 Galerie Katuin, Groningen, NL Galerie Walther, Düsseldorf, DE 1996 Galerie La Cité, Luxembourg, LU Galerie Monika Beck, Homburg, DE 1995 Galerie Lillebonne, Nancy, FR Petit Musée d’Art Contemporain Drapeau; Luxembourg Capitale européenne de la culture, LU 1994 Galerie Walther, Düsseldorf, DE Galerie Katuin, Groningen, NL Art Gallery Show, Groningen, NL 1993 Galerie La Cité, Luxembourg, LU Rétrospective depuis 1987, Abbaye d’Echternach, LU 1992 Galerie Athena, Courtrai, BE


Je est un(e) autre (EXPOSITION | CERCLE CITE)

Galerie Municipale, Esch-sur-Alzette, LU 1991 Galerie La Cité, Luxembourg, LU Galerie B.P. Bruxelles, BE Galerie Winance, Tournai, BE 1989 Galerie La Cité, Luxembourg, LU Creation de deux fresques (sur murs ronds) pour le bâtiment et l’entrée de l’Union des Banques Suisses, LU 1988 Prix Grand-Duc Adolphe, LU 1985 Pre-sensa, Centre Culturel Français, Luxembourg, LU Galerie Beaumont, Luxembourg, LU Prix Raville du Cercle Artistique, LU Prix spécial du jury à la Quinquennale d’Esch-sur-Alzette, LU 1983 Art Gallery, Luxembourg, LU

FLORA MAR Expositions personnelles 2015 « Mother », avec le collectif Autour du bleu, centre d’art Nei Liicht, Dudelange, LU 2014 « Mapping the dark », centre d’art Nei Liicht, Dudelange, LU 2012 « Scenes de la vie conjugale, eros et thanatos », ancien hall Paul Wurth, Luxembourg, LU

STÉPHANIE ROLLIN & DAVID BROGNON Expositions personnelles (sélection) 2015 [i land], Galerie Albert Baronian, Bruxelles,BE 2014 Sleeping in a City That

Never Wakes Up, FRAC Poitou-Charentes, Angoulême, FR 2013 Take me off your Mailing List, Youkobo ArtSpace, Tokyo, JP Expositions collectives (sélection) 2015 L’Ordre des Lucioles, Prix Fondation Entreprise Ricard, Paris, FR Les Mondes Inversés, reopening of the B.P.S.22, Charleroi, BE Thessaloniki Biennale: 5, GR 2014 Addenda, Hôpital Notre-Dame à la Rose - BPS22, Lessines, BE Chambres Obscures, Musée du Docteur Guislain, Gent, BE 2013 Les Lignes du Geste, Centre Pompidou-Metz / FRAC Lorraine, Metz, FR Sous Influences, Arts plastiques et Psychotropes, Maison Rouge - Fondation Antoine de Galbert, Paris, FR The Universal Addressability of Dumb Things, The Bluecoat, Liverpool, UK 2011 Liberté Conditionnelle : avec Claude Levêque, Frac Poitou-Charentes, Angoulème, FR 2009 Attraction, Voyage sentimental, FRAC Poitou-Charentes, Linazay, FR 2011 Volume(s), Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, Luxembourg, LU ELO. Inner Exile – Outer Limits, Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Mudam, Luxembourg, LU Collections publiques (sélection) MAC’S - Grand-Hornu BE Collection MUDAM, LU FRAC Poitou-Charentes, FR FRAC Lorraine, FR FRAC Alsace, FR Musée des Beaux-Arts de Liège, BE Musée d’Ixelles, BE Collection B.P.S22, BE Marian Spore Collection, US

AWARDS Best Solo Show Pirelli Prize / Art Brussels 2013

TRIXI WEIS Expositions personnelles 2010 new works, Centre d’art Nei Liicht, Dudelange, LU 2009 little stories, Ambassade du Luxembourg Luxembourg, Tokyo, JP pecha kucha, Tokyo Art Fair, JP 2007 Mudam an der Bléi, Pojection de film & performance culinaire, playlist, MUDAM, Luxembourg, LU 2006 Table d’hôte Trixi Weis/Léa Linster, 10 ans du Casino Luxembourg, Forum d’art contemporain, LU 2005 Ego, centre d’art Dominique Lang, Dudelange, LU 2004 Cal en Générale, Banque Générale du Luxembourg, LU 2003 Jacobi Garten, Künstlerverein Malkasten, Düsseldorf, DE Il était un petit navire, Alzette/ Grund, Luxembourg, LU 2001 Wär daat alles?, Centre d’art Dominique Lang, Dudelange, LU

VERA WEISGERBER Expositions personnelles 2008 «Xul revisited», Centre des Arts Pluriels, Ettelbruck, LU 2007 «Tumbling dice», Mudam, Luxembourg LU«Recurrables», solo, Galerie Erna Hécey, Bruxelles, BE 2006 «Recurrables», solo, Galerie Dominique Lang, Dudelange, LU

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2000 Festival Audio Art Warsaw - Wroclaw 2000, avec Steve Kaspar, Contemporary Art Festival, Ujawsdovski Castle, Warsaw, PL et au Centre des Arts Pluriels, Ettelbruck, LU 1999 «Sprouted smouldering... burst the trail», avec Steve Kaspar, La Lettre Volée, Bruxelles, BE «Génération», avec Steve Kaspar, La Lettre Volée, Bruxelles, BE 1998 «Absorb, catch and let it go», avec Steve Kaspar, Espace Flux, Liège,BE «It happens every day, avec Steve Kaspar, W139, Amsterdam,NL 1997 «Projectroom Schip», avec Steve Kaspar, Rijksakademie, Amsterdam, NL «RUN», avec Steve Kaspar, Galerie Erna Hécey, Luxembourg, LU 1996 «Home Sweet Home», avec Simon Siegmann, Toxic Gallery, Luxembourg, LU 1995 «Ambiguité», avec Bernard Gilbert, Pavillon Mont-Royal, Montréal, QC


Remer - cie ments Thanks to

Le commissaire de l'exposition "Je est un(e) autre" remercie très chaleureusement les artistes qui lui ont fait si spontanément confiance; les prêteurs dont le Musée national d’histoire et d’art qui ont généreusement soutenu l'initiative. Sa gratitude la plus profonde s'adresse à Colette Mart, échevine de la ville de Luxembourg; c'est d'elle qu'est partie l'idée d'une exposition de femmes artistes, elle s'est ralliée à la proposition de la centrer sur le thème de l'identité, ce dont il lui sait particulièrement gré. Il y associe l'équipe du Cercle Cité, Anouk Wies, Vanessa Cum, Saskia Raux, pour leur collaboration constante et précieuse, leur efficacité dans la réalisation de l'exposition elle-même comme du catalogue. The curator expresses his deep thanks to the artists who gave their trust quite spontaneously ; the lenders among which the « Musée national d’histoire et d’art Luxembourg » that supports the initiative so generously. His deepest gratitude goes to Clolette Mart, alderwoman of the City of Luxembourg; she had the idea in the first place of an exhibition about women artists, she then agreed to center the theme on identity, which the curator is particularly grateful for. His thanks also go to the Cercle Cité team, Anouk Wies, Vanessa Cum, Saskia Raux, for their constant and precious collaboration, their efficiency in the production of the exhibition as well as the catalogue.


Je est un(e) artistes autre des confrontées à une identité explosée* *artists faced with a shattered identity

LES ARTISTES Katharina SIEVERDING Collectif Autour du Bleu (Gudrun BECHET, Pina DELVAUX, Flora MAR, Doris SANDER) Doris DRESCHER Marie-France DUBLÉ Germaine HOFFMANN Sophie JUNG Patricia LIPPERT Berthe LUTGEN Stéphanie ROLLIN & David BROGNON Trixi WEIS Vera WEISGERBER

EDITEUR / PUBLISHER Cercle Cité Agence Luxembourgeoise d’action culturelle, Luxembourg CONCEPTION GRAPHIQUE / GRAPHIC DESIGN Studio Polenta, Luxembourg

PHOTOGRAPHIES Christof Weber p. 21, 23, 27, 31, 35, 39

COMMISSAIRE / CURATOR

IMPRESSION / PRINT

Lucien KAYSER

Imprimerie FABER, Luxembourg ISBN 978-99959-911-3-5 © Cercle Cité, Agence Luxembourgeoise d’action culturelle, les artistes, Luxembourg septembre 2015

EXPOSITION AU CERCLE CITÉ DU 25.09 AU 08.11.2015

Le Cercle Cité est soutenu par la Ville de Luxembourg. Cercle Cité is supported by the City of Luxembourg.

Cercle Cité Place d’Armes - B.P. 267 L-2012 Luxembourg www.cerclecite.lu



Je est un(e) autre (EXPOSITION | CERCLE CITE)

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