Pol Aschman
Pol Aschman Un regard sur son œuvre photographique
Préface
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Introduction
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Biographie
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Leçons d’une vie
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Interviews
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Colette Flesch
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Pe’l Schlechter
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Charles Munchen
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Sven Becker
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Claude Schmitz
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Philippe Aschman
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Famille Aschman
30
Traductions
298
Légendes
312
Jirimiri
34
Portraits
81
Architecture
104
Foires Internationales Luxembourg
129
Schueberfouer, Bichermaart, Braderie, Octave …
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La Famille grand-ducale
186
Métiers
204
Rue du Saint-Esprit, Breedewee, Fëschmaart
224
Jeunesse
242
Jirimiri an och Faarf
273
Pôle Nord
290
Préface
Lydie Polfer Bourgmestre de la Ville de Luxembourg
Les photographies conservées à la Photothèque de la Ville - plus de 6 millions de clichés dont le plus ancien date de 1855 - documentent l’histoire de la Ville de Luxembourg du 19e siècle jusqu’à aujourd’hui. Dans cette impressionnante collection, qui représente un patrimoine historique inestimable, le fonds photographique de Pol Aschman (1921 - 1990) constitue un des éléments les plus précieux, car cet ensemble de quelque 220.000 négatifs documente comme nul autre l’évolution de la ville pendant la période cruciale des années 1950 à 1980. Depuis sa création en 1984 la Photothèque a pour objectif de conserver tous ces trésors et de les mettre à disposition du public par l’organisation d’expositions et l’édition de livres. Les archives photographiques de Pol Aschman qui ont été acquises par la Ville de Luxembourg en 1997, ont déjà fait l’objet de trois expositions, en 2000, 2009 et 2021. Dans le prolongement de l’exposition des gens et des rues - 100 ans Pol Aschman au Ratskeller du Cercle Cité en été 2021, la Ville de Luxembourg, en association avec le neveu de Pol Aschman, le photographe Christian Aschman, la Photothèque et le Cercle Cité, a édité ce livre dédié à l’œuvre de Pol Aschman, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Dans le cadre des publications Trésors de la Photothèque, l’édition de 2001 consacrée au travail de Pol Aschman, est essentiellement composée de photographies des années 50, 60 et 70. Cette publication-ci va plus loin car elle montre toute l’envergure de l’art de Pol Aschman et donne un aperçu exhaustif de sa carrière de photographe-reporter pendant la période de 1949 à 1988. À la manière de son contemporain Robert Doisneau, Pol Aschman a su capter les grands et les petits moments de la vie de notre ville et de notre pays. Ses clichés en noir et blanc et même en couleurs évoquent une certaine nostalgie pour le Luxembourg d’antan. En même temps elles sont le reflet de leur période et un témoin de premier ordre de l’histoire du Luxembourg de l’après-guerre. Après avoir vécu les affres de la Seconde Guerre mondiale, Pol Aschman se lance à partir de 1949 dans une carrière de photographe-reporter qui allait durer presque 40 ans. Ses reportages et photographies publiés dans l’hebdomadaire illustré Revue et dans le quotidien Luxemburger Wort couvrent l’actualité de ces années tellement importantes pour l’évolution du Luxembourg et de sa capitale. Membre fondateur des Communautés européennes, c’est le Luxembourg qui accueille les premières institutions européennes, posant les bases de son développement futur. Dès 1952 la Ville de Luxembourg devient le premier lieu de travail de la CECA et donc la première
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Lydie Polfer, bourgmestre de la Ville de Luxembourg et Pierre Capesius, sécretaire de la Commision des fêtes, à l’occasion de l’ouverture de la Schueberfouer, le 20 août 1983.
capitale européenne. À partir de ce moment-là, la Ville de Luxembourg connaît un développement fulgurant : dans le sillage des institutions communautaires, de grands groupes industriels internationaux s’implantent et à partir des années 60 sont posés les jalons pour un centre financier mondial. En même temps la population augmente et la vie des Luxembourgeois commence à se transformer. Toute cette évolution, Pol Aschman la suit de près et il nous livre son regard pertinent et particulier sur les gens et les grands et petits évènements qui jalonnent les années, de l’ouverture de la Schueberfouer à la Braderie, du Bichermaart aux Foires Internationales, en passant par les mariages princiers mais aussi et surtout la vie de tous les jours. Pol Aschman savait trouver le côté insolite de la vie quotidienne et adorait ajouter une touche humoristique, comme en témoigne la photographie du petit chien devant la garde d’honneur de l’Armée ou encore celle du contrôleur de billets dans le reportage sur le tram à Luxembourg en 1958 - le poinçonneur n’est nul autre que Aschman lui-même ! Grâce à son don d’observation et à son goût du détail, Pol Aschman a réussi à rassembler au fil des années un fonds photographique inestimable qui constitue un miroir de notre société et de son évolution depuis 1949. Je tiens une fois de plus à exprimer la reconnaissance de la Ville envers la famille Aschman pour avoir accepté de se séparer de ce précieux patrimoine et de le rendre accessible au public. Que ce soit dans ses scènes de rue, ses portraits, ses photographies d’architecture ou encore les nombreuses commandes de particuliers ou d’entreprises, on ne manque pas de se rendre compte que Pol Aschman était un observateur né, avide de détails, mais surtout profondément humaniste. Que l’on considère ses portraits en noir et blanc de femmes, d’hommes et d’enfants de toutes les classes sociales, photographiés dans leurs activités quotidiennes, ou ses portraits de la famille grand-ducale, ou encore une foule attendant avec enthousiasme un évènement spécifique, on sent l’empathie et le respect avec lesquels Pol Aschman approchait tous ses sujets. Au nom de la Ville de Luxembourg je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage et je souhaite aux lecteurs beaucoup de plaisir à (re)découvrir l’extraordinaire travail artistique de Pol Aschman.
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Excursion avec un groupe d’amis à Cruchten en 1949.
Introduction
Christian Aschman
En 2017, l’envie de me plonger à nouveau dans les archives de mon oncle, le photographe Pol Aschman, s’est dessinée en moi. 2021 marquant le centenaire de sa naissance, l’année m’a semblée être naturellement celle durant laquelle son œuvre se devait d’être montrée. Connaissant une grande partie de son travail de par des recherches antérieures et grâce aux expositions et publications de la Photothèque de la Ville de Luxembourg, je me suis penché sur ses archives durant quelques mois, afin d’avoir une vue d’ensemble sur sa carrière de photographe. En scrutant les quelques 220 000 clichés reproduits sur des planchescontacts – il ne subsiste que très peu de tirages d’époque – j’ai compris à quel point cet homme était travailleur et absorbé par son métier. Dès lors qu’il a commencé à travailler pour l’hebdomadaire illustré Revue, l’année est rythmée par les grands rendez-vous qui jalonnent la vie au Luxembourg, comme la Schuerberfouer, l’Emaischen, la Braderie, le Bichermaart, la Fête nationale. Autant d’évènements couverts par ses soins jusqu’en 1988.
Pol Aschman avec sa chambre technique Linhof Technika dans le parc municipal, près de la Villa Louvigny. Collection Aschman-Bodson
Le Rolleiflex de format 6x6 était son appareil de prédilection. Ce boîtier se porte au niveau du ventre : on vise son sujet à travers un verre dépoli tout en penchant la tête vers le bas. Le regard est ainsi moins direct, comme si le photographe s’inclinait devant son modèle. Même si le boîtier Leica IIIf l’accompagnait toujours, celui-ci était moins utilisé. Dans les années 1970, le Nikon Reflex a doucement pris la relève, c’est avec une chambre technique Linhof Technika III (Technische Kamera 9x12/4x5 inch) achetée en 1952 qu’il prenait ses photographies d’architecture et de studio, en noir et blanc ou en couleurs. Photographe indépendant et photographe-reporter, mon oncle a mené deux carrières parallèles : celle du journaliste couvrant tous types d’évènements – à la fois politiques, culturels et sociaux – et celle du photographe indépendant, travaillant sur commande pour des clients privés ou des sociétés commerciales. Pol Aschman a été mis au contact de la photographie dès son enfance. Camille Aschman, son père, était chimiste au sein de l’ARBED-Dommeldange. Il y documentait des objets manufacturés par les usines du groupe sidérurgique. Souvent il photographiait ses enfants, Pol, Camille‑Gaston,
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Pol Aschman avec deux amis sur l’esplanade du Trocadéro à Paris en août 1947. Collection Aschman-Bodson
Pol Aschman, 1947. Collection Aschman-Bodson
décédé à l’âge de 9 mois, et Alex. Il mettait Pol et Alex en scène, les faisait poser devant la maison, sur leur terrasse, dans le parc municipal, avec à chaque fois un jouet, un animal ou une plante dans les bras ou posé devant eux. On retrouve d’ailleurs ces petites scénarisations dans le travail de Pol Aschman et ce tout au long de sa carrière. Mon oncle se mettait volontairement en scène dans ses reportages, endossant par exemple l’uniforme de receveur de ticket dans le tramway. Dans le cadre de cette publication, j’ai eu à cœur de porter un autre regard sur le travail de Pol. Je me souviens de soirées passées chez lui, dans son studio, alors que j’étais adolescent. Il nous invitait, avec mes frères et sœurs, pour la fête des saints Pierre et Paul, chaque 29 juin. Étaient présents sa fidèle gouvernante et des assistants ou anciens assistants. C’était chaque année le même rituel : « Bowle » à la fraise et tartes aux groseilles vertes du jardin, sans sucre. À ses yeux, cela devait être l’occasion d’organiser une sorte de fête familiale où il jouait le rôle principal. Sa personnalité, forte en apparence, m’a toujours impressionné et je me souviens d’évènements comme le Bichermaart, la Braderie ou l’Emaischen, lors desquels, avec mes frères et sœurs, nous espérions le croiser à un moment ou un autre pour qu’il nous prenne en photo parmi la foule. Au fil de mes recherches, j’ai aussi découvert des anécdotes que je ne connaissais pas comme, que ma mère, fille de Victor Bodson, ministre des Travaux publics, avait inauguré le pont de Kautenbach le 5 octobre 1952. En 1988, j’ai moi-même commencé mes études de photographie, mais malheureusement je n’ai jamais eu l’occasion de discuter avec mon oncle de son métier. Ce livre est pour moi l’occasion de montrer l’homme et son travail sous un angle différent. La presque totalité de ses photographies ont été prises dans le cadre de reportages réalisés pour l’hebdomadaire illustré luxembourgeois Revue et le quotidien Luxemburger Wort. S’y ajoutent des photographies peu connues, issues de commandes commerciales réalisées pour les Foires Internationales de Luxembourg ou de commandes de photographies d’architecture. Mon œil et ma carrière de photographe, mais aussi ce lien familial qui nous unit, m’ont aidé à rentrer dans son travail et à m’imaginer un peu mieux sa vie,
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Inauguration du pont de Kautenbach par Sonia Bodson, fille de Victor Bodson, ministre des Travaux publics, le 5 octobre 1952.
Pol Aschman dans son atelier vers 1947. Collection Aschman-Bodson
son regard et son œuvre. Son parcours et sa carrière ont été très marqués, comme pour beaucoup de jeunes de sa génération, par l’épisode de la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1945, Pol Aschman photographiait souvent ses camarades, les camps de scouts ou encore des amis étudiants à Montpellier, ville où il avait commencé de brèves études d’ingénieur-chimiste. S’ensuivent des stages chez des photographes en Belgique, en France et au Luxembourg, époque durant laquelle apparaissent les premiers portraits d’amis réalisés dans un studio improvisé, aménagé dans la salle à manger de son père. À Vevey, en Suisse, au sein de l’École communale des Arts et Métiers, section photographie, il réalise ses premiers reportages comme par exemple celui dédié à l’arrivée en ville du cirque Knie. Ceux menés au Luxembourg datent de la fin des années 40, en témoigne « Konzert auf dem Paradeplatz », sa première publication dans l’illustré Revue daté du 20 août 1949. Durant les mois d’été, Pol Aschman partait régulièrement en voyage. Des périples qui l’emmenaient en Scandinavie ou en Italie, au Portugal, en ex-Yougoslavie ou en Turquie, et qu’il effectuait toujours au volant de sa Volkswagen Coccinelle. Ces virées étaient souvent combinées à des reportages. Paris était comme un refuge pour lui, de nombreuses séries de photos en témoignent, tandis qu’il se rendait à Strasbourg pour aller chez son coiffeur. De tout ce travail, de ces milliers de kilomètres parcourus, de cette multitude d’images, je retiens avant tout la passion de Pol Aschman pour l’homme, mais aussi ses échanges, son désir de montrer des faits de société, de mettre en lumière les exclus, la jeunesse, les changements, le renouveau… avec un regard précis, joyeux et parfois un peu moqueur.
Festival du film italien au cinéma Eldorado du 6 au 8 décembre 1954. L’actrice italienne Silvana Pampanini refait le nœud papillon de Pol Aschman.
Je suis fier que de nombreuses photographies retraçant la vie au Luxembourg, surtout dans les années 1950 et 1960, soient devenues des classiques, des images entrées dans la mémoire collective luxembourgeoise.
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La famille Camille Aschman-Huss, le 6 août 1924 devant le magasin de tabac de Sisy Huss Au Planteur de la Semois, situé au n° 16 de la rue Philippe II à Luxembourg. Pol Aschman tient la main de son père Camille Aschman jr. Collection Aschman-Bodson
Pol Aschman, rue Philippe II, le 20 avril 1922. Photo Camille Aschman jr. Collection Aschman-Bodson
Biographie
1921
Naissance à Luxembourg, le 8 février.
1943-1945
Enrôlé de force le 15 janvier 1943, Pol Aschman est blessé près du Dniepr le 30 septembre 1943, hospitalisé à Lemberg, puis à Bad Driburg, il est écroué à la prison du Grund du 26 juin au 7 août 1944, à la suite d’une dénonciation.
Retour au front, où il est fait prisonnier à Mastki en Pologne, le 23 janvier 1945, puis détenu dans les camps de prisonniers de guerre de Lwów, Tambov-Rada et Sighet. Il rentre au Luxembourg, le 6 octobre 1945.
Certificat de fin d’études secondaires, section latine C en novembre 1945, promotion 1942.
1946-1949
Étudiant en sciences naturelles au Cours supérieur à Luxembourg.
Études d’ingénieur-chimiste à Montpellier d’avril à juin 1947.
Apprenti payant chez le photographe Louis Henri à Virton, Saint-Mard.
Études à Vevey à l’École communale des Arts et Métiers, section photographie, d’avril 1948 à février 1949.
Stage chez le photographe Alfred Perren-Barberini à Zermatt, été 1948.
Apprenti, puis photographe dans le studio de Julien Schmit à Differdange.
1949
Publication de son premier reportage intitulé Konzert auf dem Paradeplatz dans l’hebdomadaire illustré Revue le 20 août 1949.
1949-1967
Journaliste indépendant, photographe-reporter, collaborateur régulier, rédacteur, puis rédacteur en chef de l’hebdomadaire illustré Revue.
1951
Obtention du diplôme de Maître photographe.
Photographe-reporter, Pol Aschman suivait également une carrière de photographe indépendant et réalisait de nombreuses commandes pour des particuliers et des sociétés luxembourgeoises.
Il était également photographe officiel de la Cour grand-ducale et photographe officiel des Foires Internationales de Luxembourg.
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1954
Ouverture d’un studio et d’un laboratoire photographique au n° 7 de la rue Émile Lavandier.
1959
Déménagement du studio au n° 7 de la rue Michel Welter.
1967-1984
Collaborateur régulier, puis correspondant régulier du quotidien Luxemburger Wort.
1970
Publication du livre Jirimiri an och Ierscht - Pol Aschman. Édition Pol Aschman.
1990
Décès à Luxembourg, le 10 août.
Publication de l’article Pol Aschman über sich selbst, le 18 août 1990 dans le Luxemburger Wort. Article rédigé par lui-même qui devait seulement être publié après son décès.
Alex et Pol Aschman en 1930. Photo Camille Aschman jr. Collection Aschman-Bodson
Pol Aschman (à droite) avec ses parents et son frère Alex en 1931 devant leur domicile situé au n° 82 de l’avenue Pasteur au Limpertsberg. Collection Aschman-Bodson
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Livres 1970
Jirimiri an och Ierscht – Pol Aschman. Édition Pol Aschman.
2001
Pol Aschman, les Trésors de la Photothèque. Édition Photothèque de la Ville de Luxembourg 2ème édition publiée en 2009
Expositions 2000
Pol Aschman : Coup d’œil sur sa ville. Cercle municipal (Luxembourg), 15 juillet - 27 août 2000.
2009
Il n’y a pas si longtemps, photos de Pol Aschman des années 1950 - 1980. Hôtel de Ville (Luxembourg), 10 juillet - 4 septembre 2009.
2021
des gens et des rues – 100 ans Pol Aschman. Cercle Cité, espace d’exposition Ratskeller (Luxembourg), 10 juillet - 26 septembre 2021.
Alex et Pol Aschman à Montpellier en 1947. Collection Aschman-Bodson
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Mariage de S.A.R. la princesse Elisabeth de Luxembourg et du prince François‑Ferdinand de Hohenberg, le 9 mai 1956 à Luxembourg. Collection Aschman-Bodson
Pol Aschman lors d’un reportage début des années 50. Photo Tony Krier. Collection Aschman-Bodson
Leçons d’une vie L’œuvre photographique de Pol Aschman dans la presse de son temps
Frédéric Braun
Quand, en 1949, son photoreportage sur un chiffonnier des faubourgs de la capitale lui vaut d’être remarqué, Pol Aschman a 28 ans. C’est un jeune homme mais qui en a déjà vu davantage que bien d’autres plus âgés que lui. Enrôlé de force, comme beaucoup de sa génération, il a passé deux ans sur le front de l’Est, où il est devenu témoin entre autres de la bataille du Dniepr, l’une des plus gigantesques de toute l’histoire. Trois hommes mourront dans ses bras. Au moment où l’Armée rouge traverse le fleuve qui partage en deux l’Ukraine actuelle pour prendre d’assaut la Wehrmacht, Aschman reçoit trois balles : la première lui traverse le cou, la seconde se loge dans le haut du bras tandis qu’une troisième lui érafle la poitrine. Soigné à Lemberg, puis renvoyé au front, il passera Noël 1944 dans un patelin polonais bientôt sous contrôle soviétique. Sauvé des exécutions sommaires grâce à son uniforme d’opérateur-radio, mais désormais privé de sa caméra (une Kodak Box Eastman format 6/9, dont son père lui avait fait cadeau à l’âge de 8 ans), il survit à plusieurs camps de prisonniers de guerre, avant d’être autorisé en 1945 à retrouver sa patrie à bord d’un train de bétail. On l’accueille avec un bouquet de fleurs qu’il ira poser le lendemain sur la tombe de sa mère, décédée en son absence. Quant au pays qu’il retrouve, il est à moitié détruit, sa société divisée et minée par des années d’occupation et de méfiance. Le gouvernement d’union nationale étouffe l’opposition extra-parlementaire et préfère se concentrer sur les grands chantiers (Benelux, Otan, FMI), présentés comme l’accès du Luxembourg à la table des grands. Le paysage médiatique qui s’offre alors à Aschman est celui, vandalisé par l’occupant nazi et sclérosé, d’une presse de partis. Les médias locaux ou indépendants, la presse libérale d’avant-guerre, ont disparu au profit d’un monde de l’information, aussi monolithique que le discours d’identification nationale en train de se mettre en place sur fond de guerre froide. Seul hebdomadaire, la Revue est également, avec en moyenne 100 photos par exemplaire, un des rares endroits à accorder une place privilégiée à l’art du regard. C’est donc tout naturellement que les jeunes photographes de l’époque, dont Pol Aschman, se dirigent vers elle.
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Reportage « Mir âner vum Tram… », publié dans l’hebdomadaire illustré Revue n° 13 du 29 mars 1958. Collection Charles-Louis Aschman
En 1946, quelques mois après son retour de captivité, il s’était inscrit en sciences naturelles au Cours supérieur, puis, suivant l’exemple de son père, avait entamé à Montpellier des études de chimie, qu’il abandonna au bout de trois mois. « La tentative de reprendre les études ne menait à rien », se souviendra-t-il plus tard. C’est en ce moment de crise sans doute et de désarroi que le passé lui fit signe sous la forme d’un « rêve d’enfance et de jeunesse », celui d’étudier la photographie. Et avec lui la possibilité, peut-être, de reprendre les choses depuis le début, sous les augures plus ensoleillés d’un futur nostalgique. On ne peut guère surestimer chez la génération d’Aschman, dont certains avaient grandi avec les récits autour de la forteresse, le sentiment de rupture lié aux bouleversements de deux guerres mondiales et donc de perte d’une espèce d’âge d’innocence que leurs parents sembleraient encore avoir connu dans un Luxembourg hors-temps, idéalisé. C’est pour accompagner ce deuil, mais aussi pour faire oublier les retards que prend la reconstruction du pays que la Revue devient, au cours des années 50, le support de projection d’une nation entière. Et Aschman bientôt son dieu de la caméra. En 1949, après avoir suivi des cours de perfectionnement à l’Ecole des Arts et Métiers de Vevey, section photographie, il intègre une équipe composée des reporters Paul Leuck et Alphonse Pütz, des photographes Théo Mey et Tony Krier, du graphiste Lex Weyer ainsi que des dessinateurs Gab Weis et Pe’l Schlechter. Il y trouve également - autre rappel de l’enfance - Marie-Paule Noesen, secrétaire de la Revue et fille de son ancien instituteur à l’école Aldringen, l’écrivain Paul Noesen. Fondée avant l’occupation par le verrier Emile Probst, la Revue renaît à la Libération, avec des couvertures sobres, très probablement inspirées du magazine américain LIFE selon le modèle « un sujet, une image », et explicitées par un court titre. En tant que magazine familial, typique des années 50, la publication séduit par sa mise en page audacieuse autant que par sa formule et un système de distribution diablement efficace. Chaque abonné a droit gratuitement à une assurance accident et décès (« Gléckspolice »). Un jeu de chiffres permet en outre de gagner un canapé ou une machine à laver. La Revue s’efforce de « paraître » novatrice, notamment pour se distinguer de la presse catholique. Il n’empêche qu’ici
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Josy Barthel, médaille d’or des 1500 mètres aux Jeux olympiques de Helsinki, à son retour le 30 juillet 1952, place de la Gare, Luxembourg.
« nation rime avec famille ». En parallèle, le modèle luxembourgeois voit le jour, avec une politique sociale incitant à la consommation et un salaire minimum. Le pays entier découvre de nouveaux ustensiles ménagers, vide des boîtes de conserves et rêve de conduire des voitures. Fait étonnant, la Revue est à ce moment-là le produit plus ou moins d’une femme seule : Kathrin C. Martin, excentrique journaliste, globetrotteuse, réputée pour ses crises de nerfs et première rédactrice en chef de l’histoire des médias luxembourgeois. Chaque semaine, elle compose « à partir du matériel de ses collaborateurs, rédacteurs et photographes », une Revue « façon maison », magazine dont elle deviendra peu à peu le visage à l’extérieur. « Nos lecteurs adorent les actualités, les photos de mariés, l’horoscope, les devinettes et les reportages objectifs et neutres » résumet-elle les attentes du lectorat. En 1955, la Revue compte 25 000 abonnés à travers le pays (un foyer sur trois) par rapport à 2 000 en 1945. « La REVUE n’était pas l’imitation d’un quelconque exemple étranger, la pâle copie d’un magazine international », se souvient avec emphase Lucien Thiel à l’occasion du 25ème anniversaire, « mais un hebdomadaire calqué avec précision sur la situation luxembourgeoise qui, par ailleurs, se servait d’une nouvelle conquête dans le domaine de l’information, à savoir l’illustration photographique ». Aschman, réalise une multitude d’articles, de portraits et de reportages pour la Revue, à la campagne, en ville ou dans ses faubourgs où il s’éprend des laisséspour-compte : « J’ai toujours ressenti pour les petits de ce monde un amour particulier, comme pour toutes ces petites gens, qui doivent vivre au jour le jour » écrit-il dans son portrait d’un affûteur. Comme Joseph Funck (auteur de « Kleines Schicksal ») avant lui, Aschman chante ces petits destins vivant en marge de la société, derniers représentants d’un Lumpenproletariat en voie de disparition. « Quel que soit leur sujet, le regard des photographes humanistes est empreint de chaleur humaine. Les choses et les gens sont attachants et vrais. Mais d’une vérité qui n’est qu’un aspect de la réalité, reflet de la vision personnelle du photographe. Ses images expriment la volonté farouche de découvrir chez tous une étincelle de vie, de beauté, de bonté » écrit Marie de Thézy. À quoi il faudrait ajouter, concernant Aschman, une volonté d’agir sur la réalité et qui le distingue du mouvement dont il est l’épigone. En effet, Aschman n’hésite pas, comme Hitchcock (même s’il n’appuie pas lui-même sur le bouton) à se mettre en scène comme mendiant, marchand de lait ou contrôleur de tramway. Déguisements qui, s’ils amusent la galerie, témoignent probablement aussi, à la manière des clowns kuttériens, d’une difficulté à trouver sa place. D’un autre côté, il a dû jouir d’une liberté à peu près totale auprès de la Revue et la photographie devient réellement la « pièce maîtresse » à partir de 1959, quand il est nommé rédacteur en chef. Il est alors au sommet de sa carrière, ce qui profite également à son studio, ouvert en 1954, où il accueille jeunes mariés et communiants au même rythme qu’il couvre les grands rassemblements religieux ou forains pour la Revue, selon leur apparition dans le calendrier. Les affaires marchent bien pour lui. Il est photographe officiel de la Cour grand-ducale, des Foires Internationales et accueille un grand nombre de stagiaires dans son studio. Autour de 1967 (les sources ne sont pas claires), « quand la rédaction en chef ne lui laissait plus le temps de s’occuper de sa chambre noire chérie » comme le formule Lucien Thiel, Aschman quitte la Revue pour devenir collaborateur indépendant. Des photographes plus jeunes que lui, comme Norbert Ketter ou Jochen Herling prennent la relève.
Couverture de l’hebdomadaire illustré Revue n° 9 du 28 février 1959. Photo de couverture illustrant l’article : « Flughafen Findel… wahrscheinlich der beste Europas ! ». Collection Charles-Louis Aschman Couverture de l’hebdomadaire illustré Revue n° 17 du 26 avril 1958. Photo de couverture illustrant l’article : « Unter Zigeunern ». Collection Charles-Louis Aschman
Dans les années 60 se développe une culture de jeunesse alternative qui éclate au grand jour lors des manifestations étudiantes contre la guerre du Viêt Nam.
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Assistants et stagiaires dans l’atelier de Pol Aschman au n° 7 de la rue Michel Welter à Luxembourg. Collection Aschman-Bodson
Aschman, entretemps collaborateur au Luxemburger Wort (dirigé d’abord par l’aumônier de son enfance Alphonse Turpel, puis par André Heiderscheid, ancien enrôlé de force comme lui), publie en 1968 un article sur les « glandeurs » et fumeurs de haschich. Le ton globalement bienveillant relègue au second plan les mises en gardes obligatoires. « Il y a parmi les tourneurs de pouces des gens bons et mauvais, comme partout ailleurs » écrit-t-il en nous livrant quelques portraits de jeunes autostoppeurs désemparés. On apprend en passant qu’il en a hébergé certains et on croit rêver quand Aschman se décrit en train de fumer de l’herbe au milieu d’un groupe d’anarchistes néerlandais : « La cigarette brille. La fumée descend dans mes poumons. Quatre, cinq bouffées. Rien. La tige est à moitié brûlée. Rien. » Cette ouverture aux autres a de quoi intriguer. Si bien qu’on se demande ce qu’il serait advenu d’Aschman s’il avait vécu autrement. Si la vie avait épargné à ce regardeur attentif, homme affable mais solitaire, homosexuel et traumatisé de guerre, certains « enseignements douloureux ». Si son art, qui a pu servir un instant les intérêts d’une certaine propagande catholicochauviniste et qui, en réalité, était ancré dans une vision personnelle de l’homme, avait pu s’articuler ailleurs et autrement encore que dans la presse de son temps. Quand après les élections de 1974, le CSV choisit le banc de l’opposition, le Wort mènera une campagne virulente contre le gouvernement Thorn, libéralsocialiste et incarnation de la rupture avec la génération ayant vécu la guerre. « Allons-nous vraiment laisser le quotidien luxembourgeois aux Aschman » s’interroge en 1980 un jeune poète en herbe, « aux stylistes du genre De Mischi a seng Leit ? ». Et quoi, si le véritable Aschman restait toujours à découvrir et continuait de nous échapper, aveuglés comme nous le sommes par les clichés que son époque et la nôtre ont bien voulu se forger de lui ? Clichés que, lui-même, n’a peut-être pas toujours su ou voulu dissiper. Au risque d’enfermer le regard sur lui. À la fin de sa vie, Aschman ajoute à la « foisonnante littérature sur l’enrôlement de force, qui a connu un boom dans les années 1980 » sa propre série de souvenirs de guerre dans le Wort. L’Allemagne fédérale vient de
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Pol Aschman debout dans sa Volkswagen Coccinelle, place de Bruxelles, lors de la visite à Luxembourg de S.M. le Roi Baudoin de Belgique, le 16 juin 1959.
Pol Aschman couvrait régulièrement l’épreuve de marche athlétique Paris-Strasbourg, ici en 1979 avec au centre l’athlète luxembourgeois Josy Simon, vainqueur de l’épreuve en 1971, 1972, 1975 et en 1978.
s’engager à verser des indemnités aux enrôlés de force et enhardies par cette reconnaissance et victoire tardive, les langues se délient. Mais le ton tragicocomique des souvenirs d’Aschman le démarque de la masse des autres récits « étrangement plats, convenus ». Singulier, il le restera jusque dans la mort, son ultime espièglerie consistant en une nécrologie (publiée dans les jours suivant son décès), entièrement rédigée par lui-même, comme pour pouvoir s’adresser à nous depuis le ciel des photographes.
Pol Aschman lors d’un mariage, parvis de l’église du Sacré-Coeur à Luxembourg en mai 1962.
Bibliographie sélective • ASCHMAN, Pol. Jirimiri an och Ierscht. Pol Aschman, 1970, 206 p. • ASCHMAN, Pol. Pol Aschman über sich selbst. Luxemburger Wort, 1990, p. 8 • CLESSE, René. Erzählt doch mal ! d’Lëtzebuerger Land, 13 juin 1980, n° 24, p. 6 • HILGERT, Romain. Zeitungen in Luxemburg 1704-2004. Service Information et Presse, 2004, 259 p. • LINDEN, André. « Un beau PETIT pays » ? Bilder und Diskurse um das Luxemburg der fünfziger Jahre in Le Luxembourg des années 50. Une société de petite dimension entre tradition et modernité. Musée d’histoire de la ville, 1999, p. 197-243 • MARTIN, Kathrin C. …bis wo der Pfeffer wächst. Aus dem Notizbuch einer Weltenbummlerin. Alfred Gilde-Verlag, 1948, 192 p. • PAULY, Michel. Geschichte Luxemburgs. Beck’sche Reihe, 2014, 128 p. • THÉZY, Marie de. La photographie humaniste. Editions Contrejour, 1992, 239 p. • THIEL, Lucien. Die Revue-Story. Revue, 1970, n° 51 • THOMAS, Bernard. E gudde Lëtzebuerger. d’Lëtzebuerger Land, 4 septembre 2020, n° 36, p. 6
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Pol Aschman: (k)eine Annäherung im Plauderton?
Kerstin Thalau
Colette Flesch in Pol Aschmans Flesch-lights Mai 1972, gegen 15.00 Uhr. Sie, Colette Flesch, empfangen am Ausgang des Durchgangs zum Knuedler den Président de la République française Georges Pompidou. Sie bekleiden erst seit 2 Jahren, als erste Frau, das Amt des Bürgermeisters der Stadt Luxemburg, sind 34 Jahre alt. Trotzdem wirken Sie souverän. Ein Lächeln liegt auf Georges Pompidous Gesicht, er winkt. Am unteren Bildrand erkennt man Kameras, verschiedene Aufnahmegeräte; der Fotograf Pol Aschman scheint aus der Menge der Journalisten und der Schaulustigen heraus zu fotografieren. CF: Dieses Foto ist die perfekte Momentaufnahme, ein Zeitdokument! Der Modehändler, der mir mein Kostüm verkauft hat, hat es sich sogar im Anschluss vergrößern lassen und zu Werbezwecken in seinen Laden gehängt. Tatsächlich stellte die Staatsvisite Pompidous etwas Besonderes für mich dar, da Frankreich meine Kindheit geprägt hatte. Nach unserer kriegsbedingten Evakuierung aus Düdelingen, haben meine Mutter und ich, meine Tante und ihre Familie, zwischen 1940 und 1945 in Brive-la-Gaillarde gelebt. Ich war schon 8 als wir nach Luxemburg zurückkamen, sprach nur französisch. Das erklärt natürlich Ihren freudigen Gesichtsausdruck bei der Ankunft des französischen Staatsoberhauptes. Allerdings wussten Sie auch um seinen schlechten Gesundheitszustand. CF: Ein kleiner Kreis Eingeweihter sollte Stillschweigen darüber bewahren. Die Staatsvisite war fällig geworden, da unser Großherzog Paris besucht hatte. In der Regel erstreckt sich das Programm über 3 Tage, in diesem Fall wurde es auf 1 1/2 Tage reduziert. Auch das Mäertchen musste, platzmäßig, reduziert werden: nach ihrer Ankunft auf dem Findel wurden die Eheleute Pompidou, durch die Stadt, in den großherzoglichen Palais chauffiert, die Straße hatte frei zu sein. Da sie im Palast nächtigen sollten, hatten wir außerdem dafür Sorge zu tragen, dass die Glocken der Kathedrale ausgeschaltet würden. Das wurde zu einer Art Staatsaffäre: keiner wusste,
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Visite officielle de Georges Pompidou, Président de la République française et de Claude Pompidou à la place Guillaume II, le 4 mai 1972.
wie das ginge. Wir haben x Leute darauf angesetzt, damit das Geläut am Ende stumm blieb. Das zusammengepferchte Mäertchen wollte zunächst auch keinem so recht gefallen. Deshalb wurden die Tramsmuseker gebeten, bei der Durchfahrt der Pompidous, ein Ständchen zu geben. Daraufhin zierte ein Foto des Ensembles am 4. Mai die Titelseite der “Le Monde”! Für die französische Presse waren wir ein gefundenes Fressen: Oktave und Tramsmusek, “La province en grand”... Diese “Provinzler” hatten am besagten 4. Mai nichtsdestotrotz die “Grandeur”, sich kompromissbereit zu geben. CF: Genau! Wir hatten die Gastronomen unter den OktavemäertchenSchaustellern gebeten, bis circa 16.00 Uhr, also bis nach unserer offiziellen Zeremonie vorm Rathaus, mit Pierre Werner, den Abgeordneten, Verwaltungsdirektoren etc, weder zu grillen noch zu frittieren, oder zu braten, sozusagen den Platz geruchfrei zu halten. Da hat jeder mitgemacht. Naja, der Knuedler war schwarz vor Menschen. Wahrscheinlich haben die Händler sich ausgerechnet, dass sie im Anschluss exzellente Geschäfte machen können. Sie hatten höchstwahrscheinlich den anstrengenden Tagesablauf im Kopf, die richtigen Worte zum Empfang, ihre Rede, die Gesten, die Etikette. Stellen unvorhersehbare Fotografen in dem Kontext eine große Belastung für Sie dar? CF: Die haben mich nicht interessiert, die waren ja immer dabei, wenn etwas los war; die gehörten zum Bild, und damit hat’s sich. Sie waren in Ihrer Jugend eine erfolgreiche Fechterin, sind dreimal bei Olympia angetreten. Haben nach Ihrem Abitur in Amerika, unter anderem “public speech”, studiert. Es ist anzunehmen, dass damals auch schon Kameras zu Ihren ständigen Begleitern gehörten?
Ouverture de la Schueberfouer le 24 août 1975.
CF: Sie haben recht, ich bin da reingewachsen. Als ich 1953, mit 16 Jahren, nach meiner ersten Weltmeisterschaft, der zukünftigen Großherzogin Joséphine-Charlotte einen Blumenstrauß überreichen durfte, stand ich in einem wahren Blitzlichtgewitter. Und das hat mich überhaupt nicht nervös gemacht. Viele der Fotografen dahinter habe ich in späteren Jahren als Politikerin wiedergesehen. Wir haben uns recht gut gekannt, da wir uns ständig begegnet sind. Auch Pol Aschman? Seinen Aussagen zufolge hat er sich nicht wirklich für Politik interessiert. CF: Damit habe ich kein Problem! Er hat mich ja nicht interviewt. Er sollte ein perfektes Bild machen, wenn ich, zum Beispiel, Otto Graf Lambsdorff in Luxemburg empfange. Und mit “perfekt” meine ich professionell hochwertig. Ich selbst bin eine äußerst schlechte Fotografin, deshalb vertraue ich einem Fachmann, wie Pol Aschman. Und ich denke, dass deshalb meine Beziehung zu ihm so gut war, weil er gespürt hat, dass ich mich auf ihn verlassen habe. Ich habe mich auch nie beschwert, wenn ich ein Bild ‘mal nicht so optimal fand. Das kann doch vorkommen, und das war einfach nicht mein Business!
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Pe’l Schlechters Sicht auf “Nuns on the run” Pe’l Schlechter, Sie sind am 20. April 1921, Pol Aschman am 8. Februar 1921, in Luxemburg geboren. Sie sind in derselben Straße aufgewachsen, waren bei den Pfadfindern, allerdings in verschiedenen Gruppen, wurden beide während des 2. Weltkriegs zwangsrekrutiert - er war als Funker im Einsatz, sie als Flugzeuggrafiker - aber so richtig gekreuzt haben sich Ihre Wege erst im Berufsleben, beim “Lëtzebuerger Land” und bei der “Revue”, wo Sie fürs Seitenlayout zuständig waren und er regelmäßig Fotos oder Reportagen abgegeben hat. Und später bei der “Foire”, wo er für die Geschäftsleute Stände fotografiert hat und Sie Plakate entworfen haben. PS: Ja, wir waren wohl so etwas wie gute Bekannte, mit losem, ohne engeren Kontakt. Er war eher verschlossen, etwas eigen. Seine Fotografien, die Art und Weise, wie sie zustande kamen, hat mich sehr beeindruckt. Pol Aschman hat nicht gezögert, die Uniform eines Straßenbahn-Kontrolleurs über zu ziehen und sich beim Verkauf von Tram-Fahrscheinen ablichten zu lassen. Oder er saß als Obdachloser auf der neuen Brücke und bettelte. Das hat mir imponiert, denn dazu gehört Mut, Begeisterung für seinen Job. Ich hätte das nicht gemacht. Ich habe immer gerne Theater gespielt, aber das ist ‘was Anderes. Ich habe mich nie ganze 100% für etwas engagiert, habe nach einfachen oder naheliegenden Lösungen gesucht. Habe Aufträge zack-zack erledigt, meistens mehrere gleichzeitig und bin zu den nächsten übergegangen, ohne zu sehr in die Tiefe zu gehen. Aber er hatte das drauf. Dokumentieren für Sie die Fotos von Pol Aschman eine Zeit, die vorbei, eine Architektur, die verschwunden ist? PS: Ich bedauere sehr, dass es nicht mehr so ist, wie auf seinen Bildern. Was ist nur aus der armen Stadt Luxemburg geworden! Aber heute werden doch die 1950iger als konformistisch beschimpft. Pol Aschmans Bilder spiegeln das Idyllische, das Pastorale aufs Vortrefflichste. Hat er dadurch nicht verschiedene der damaligen Ansichten unterstützt: Pfaffenthaler sind Pfaffenthaler, Stater eben Stater? PS: Dem sollte man nicht zu viel Gewicht geben. Das war seit ewigen Zeiten so, schon als wir Buben waren, gab’s eine Rivalität zwischen den Vierteln. Als Limperstberger lagen wir ständig im Clinch mit denen aus dem Rollingergrund. Das war damals nicht nur in der Hauptstadt so, auch auf dem Dorf. Die Jungs wollten halt Krieg. Heute sind’s die Alten. Sie kennen doch bestimmt Pol Aschmans Aufnahme von der Nonne, die von Fëschmaart runter Richtung Grund läuft. Diese ganze Inszenierung hat schon etwas Satirisches, geradezu Subversives... PS: Würde mich nicht wundern, wenn er selbst die Nonne gewesen wäre. Das hätte zu ihm gepasst! Wurde Pol Aschman damals im allgemeinen als Fotograf respektiert, also auch im Vergleich zu den anderen? PS: Ich hatte ja Kontakt zu all den Fotografen: Théo Mey, Tony Krier... Die waren alle eher sachlich, realistisch, Reporter halt. Pol war der einzige, der Fotos schoss, die eine gewisse Stimmung, eine Seele hatten. Er war der
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Pol Aschman jouant le rôle de colporteur en 1955, d’apprenti laitier chez le laitier dit « Meister Albert », rue de la Grève en 1954 et de receveur de tickets de tramway à Luxembourg en 1955. Photos prises par des assistants de Pol Aschman.
Dichter unter den Luxemburger Chronisten. In dieser Hinsicht haben mir seine Aufnahmen am besten gefallen. Aber damals hatte die Kunst keinen leichten Stand. Von richtiger Anerkennung kann nicht die Rede sein. Ich erinnere mich an einen Vorfall bei der “Revue”, wo man der Fotografie ja einen gewissen Stellenwert geben wollte. Für die Sportseiten bekam ich Montags die Sonntagesaufnahmen. Oftmals von Tony Krier. Von ihm haben wir Turnerinnen in kurzen Sporthosen abgebildet. Sofort rief ein Pfarrer an, fragte uns, was wir uns erlauben würden. Drohte, dass er, in einer Predigt, seiner Gemeinde die Lektüre der Revue untersagen würde, käme so etwas nochmal vor. Heute wird gesagt, dass Pol Aschman in der Fotografie und Sie in der Grafik Luxemburg geprägt hätten. PS: Ja, das bekomme ich manchmal zu hören. Ich denke aber, dass das leicht übertrieben ist.
Charles Munchen: Für eine konstruktive Beschäftigung mit der Herkunft, aber gegen Nostalgie
Charles Munchen lors de la révision en mars 1953.
Sie stammen aus einer der sogenannten “besseren” Luxemburger Familien, der Ingenieur und Politiker, Bürgermeister der Stadt Luxemburg Alphonse Munchen, war zum Beispiel Ihr Großvater. Die Aschmans genossen ebenfalls ein gewisses gesellschaftliches Ansehen, traditionell gingen Ärzte und Chemiker aus ihnen hervor. Ein Fotojournalist passte da schon weniger ins Bild. Auch Sie haben, nach ihrer Kindheit, die Sie, nach der kriegsbedingten Evakuierung, in Frankreich verbrachten, und einer verpatzten, düsteren Jugend -wie Sie es nennen- nach abgebrochenen Studien, den Weg Richtung Medien eingeschlagen, zunächst als Kameramann für RTL, später als Mitwirkender im Regieraum. Haben Sie beide dazu beigetragen, die Dinge ins Rollen zu bringen? CM: Ach nein, das geschah automatisch. Ich hatte absolut keinen Einfluss auf die Gesellschaft. Pol Aschman schon eher, der war ja schon zu Lebzeiten ein bekannter Fotograf. Aber damals begann die ganze Welt sich zu ändern. Bei uns hatte die Kirche nach und nach an Einfluss und Macht verloren, war gezwungen, sich zu öffnen, wollte sie nicht alles verlieren. So ist das eben, wenn die Welt in Bewegung gerät. Mich hat das Neue immer schon interessiert, und die bewegten Bilder waren für Luxemburg neu. Ich kam zu der Schlussfolgerung, dass unsere Kommunikationsmittel ausschlaggebend für den gesellschaftlichen Fortschritt seien, dass ohne sie nichts passiert wäre. Deshalb wollte die Kirche sie ja auch anfangs unterbinden. Aber dann konnte keiner mehr die Verbreitung der Erfindungen des 19. Jahrhunderts, wie das Telefon, aufhalten. Das hat die Welt ein Stück weit vorangebracht. Heute frage ich mich, ob die gegenwärtigen Entwicklungen in ihrer Geschwindigkeit nicht doch etwas gedrosselt werden müssten. Sie sind 1934, also 13 Jahre nach Pol Aschman auf die Welt gekommen. Im Gegensatz zu ihm leben Sie im Moment, beschäftigen sich dennoch auch mit Ihren Wurzeln, ohne ein Nostalgiker zu sein. An Ihre erste Begegnung mit dem Fotografen können Sie sich gut erinnern?
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CM: Gutes Benehmen hatte in meiner, wie Sie es ausdrückten, “besseren” Familie schon einen gewissen Stellenwert. Man hat mir zum Beispiel die unterschiedlichsten Tischmanieren beigebracht. Anfang der 1950iger war ich zur Musterung im Pfaffenthal, dort wo jetzt die Jugendherberge steht. Da kam Pol Aschman vorbei, wollte eine Reportage machen, uns Jungs alle fotografieren. Ich saß da und aß wohl ziemlich distinguiert. Für Pol Aschman ein Bild für die Götter, er hat unverzüglich einen Schnappschuss von mir gemacht, das Bild später in einen Revue-Artikel eingebaut. Und zwar mit der Bildunterschrift “Man denkt, man sei in einem besseren Hotel, dabei handelt es sich um die Musterung”. Pol Aschman und ich waren nie Freunde, sind uns aber als “Stater Querköpfe” regelmäßig über den Weg gelaufen. Das reichte aus, um zu sehen, dass er ein guter, großzügiger Mensch, mit einem guten Herz war. Ich habe bewundert, dass er es in der Revue bis zum Chefredakteur geschafft hatte, aber Chef hat nie zu ihm gepasst. Freischaffend schon, Fotos selbst machen. Er muss einen 7. Sinn gehabt haben, er sah Leute, meist aus Randgruppen, die sonst keiner sah, und verschaffte ihnen durch seine Fotos eine Art Existenz, machte auf sie aufmerksam. Sie haben Ihre Bildertätigkeit nach etwa 13 Jahren, Ende der 1960iger aufgegeben -verfassten allerdings weiterhin des öfteren kritische Leserbriefe zu den Themen Kunst und Religion- und avancierten, nicht nur in Luxemburg, sondern auch in Paris, zum erfolgreichen Gastronomen und Vertreiber für Kunstgegenstände. Ihr langjähriger Partner René Schildgen war zuvor Geselle bei Pol Aschman gewesen. CM: Korrekt, und René hat öfters von der Gutheit Pol Aschmans gesprochen, davon dass der Fotograf in Gesellschaft seiner jungen Assistenten regelrecht aufgeblüht ist. René war mit Pol in Paris, sie haben dort den Schauspieler Michel Simon interviewt. Das alles hat den damals 17jährigen nachhaltig beeindruckt. Als wir später zur Eröffnung der “Caisse aux trésors”, in der rue Louvigny, die Luxemburger Crème de la Crème eingeladen hatten, hat Pol Aschman René Schildgen zugesagt, die Feier fotografisch festzuhalten. Wahrscheinlich war auch ein Foto davon in einer Zeitung erschienen, das tat man damals so, heute nicht mehr. Damals...war alles besser? CM: Nein, ich bin ein positiver Mensch, es geht immer wieder bergauf mit uns. Kann Kunst dazu beitragen? CM: Künstler drücken aus, was andere unbewusst empfinden. Da sie meist ihrer Zeit voraus sind, wird ihre Kunst erst nachträglich verstanden. Haben Pol Aschmans eindringliche Fotos aus dem Grund nicht auch in eine Zeit des erhofften Aufschwungs gepasst? CM: Er hat anhand von beeindruckenden Bildern Aussagen zu unseren Wurzeln, unserm Ursprung gemacht. Ich beschäftige mich auch intensiv mit meiner Herkunft, meiner Geschichte, das erachte ich als sehr wichtig. Die Fotografie eignet sich besonders gut dazu. Und es war wichtig, dass da ein Pol Aschman war, der, durch seine Arbeit, anderen Künstlern den Blick in die Zukunft ermöglicht hat. So entsteht ein Block, ein Ganzes.
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Sven Becker oder: Fotografen im LAUF der Zeit Sie sehen...Momentaufnahmen aus einer anderen Zeit?
La Braderie dans la Grand-rue en 1970.
SB: Andere Zeit, ja ok, aber nicht andere Fotografie. Wenn ich mir die Fotos so anschaue, sehe ich Situationen, die ich auch erlebt habe, oder Orte, an denen ich auch war. Als Fotojournalist hat man den Drang, überall gleichzeitig sein zu wollen. Ein Foto zeigt immer nur einen Ausschnitt, bestenfalls ist es am Ende der, auf den es ankam, aber jeder Fotograf kennt das Gefühl der verpassten Chancen, direkt neben seiner Kamera. Man muss sich extrem schnell für einen Blickwinkel entscheiden. Ich denke, Pol Aschman ging es, wie mir selbst auch, nicht vorrangig um ein ästhetisches Bild, um das perfekte Ablichten wichtiger Persönlichkeiten, sondern um interessante Momentaufnahmen, respektiv um das Einfangen verlorener Momente. Ein Beispiel: Großherzog Jeans Begräbnis. Da habe ich mich nicht in die Menge hinter den Sarg gedrängt, ich stand ganz bequem in einer Telefonzelle mit Blick auf die Kirche und das Volk. Auf die Leute muss ich wie ein seltsamer Vogel gewirkt haben, der Fotograf im Glaskasten hatte bald ihre Neugier geweckt. Und schon war ich, wie Pol Aschman, in einer Situation: da ist dann nämlich immer der Eine, der in die Kamera schaut. Ich habe sofort ‘ne ganze Serie Bilder geschossen. Würde das Experiment gerne andernorts wiederholen, aber Telefonkabinen sind leider vom Aussterben bedroht. Die Zeit vergeht, aber alle Jahre wieder kommen Braderie, Liichtmëssdag, Nationalfeiertag. Lohnt es sich tatsächlich, das alles wieder und wieder festzuhalten, wie Pol Aschman es getan hat? SB: Selbstverständlich, alles verdient, gezeigt zu werden. Momente vergehen, verpuffen; Jahrzehnte später erfüllt es einen mit Glück oder Nostalgie, in einer Fotoretrospektive, wie die zum hundertsten Geburtstag von Pol Aschman im Cercle Cité, diese Augenblicke nochmal zu erleben. Oder sie als Tourist zu entdecken. Ich war ein paarmal in der Ausstellung, da wimmelte es nur so von Besuchern. Also für mich besteht ganz klar ein starkes Interesse an dieser Art der Fotografie. Manchmal werden Bilder eben nicht für heute, sondern für übermorgen gemacht. Zeit ist Geld: früher verlor Pol Aschman vor Ort viel Zeit damit, Blende und Verschlusszeit einzustellen, das Entwickeln der Filme war extrem langwierig und arbeitsaufwendig. Sind Sie, da diese Dinge heute entfallen, ein entspannter, ein reicher, Fotograf und Fotojournalist? SB: Ich bin, unter anderem, als Pressefotograf bei einer Zeitung tätig, für die decke ich im Schnitt 3 bis 5 Themen pro Tag ab, und zwar von politischen Briefingen bis Bubble-Tea-Shops. Heute war ich das erste Mal in einer Zementfabrik, es war grandios, ich hätte am liebsten ‘ne Woche lang Aufnahmen gemacht, aber das geht dann nicht. Im Digital-Zeitalter macht man viel mehr Fotos als früher -vielleicht zu viele- da ich aber, im Gegensatz zu Pol Aschman, keine Artikel schreibe, kann ich mich auf meine Bilderflut konzentrieren und am Ende des Tages mit dem Redakteur gemeinsam ein passendes Foto aussuchen. Mein Problem sind eher die aktuellen Datenschutzverordnungen. Schnappschüsse von Kindern zwischen Passanten? Das geht nicht mehr. Ich müsste zunächst einmal rausfinden, wer die Eltern sind. Die Kleinen auf Pol Aschmans Bildern sind großartig -spontan, großzügig, ja und sehr neugierig-
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sie spielen fast ein Spiel mit dem Fotografen, wollen unbedingt auf den Film drauf. Da wusste auch keiner, was danach mit den Aufnahmen passiert. Aber Pol Aschman hat Gott sei Dank erst einmal auf den Auslöser gedrückt, weil er die Situation als schön, interessant und stark empfunden hat. Gut, damals war die Straßenfotografie noch neu, das Verhältnis zu ihr ein anderes, aber während ich ungeheuerlich viel Zeit mit administrativen Komplikationen verliere, hatte Pol Aschman die Sache schon im Kasten. Dafür nimmt man den Aufwand fürs Entwickeln im Nachhinein doch fast gerne in Kauf. Sie haben ein Faible für Pol Aschmans Portraits? SB: Sie sind zeitlos, und sie wirken nicht gestellt. Die Abgebildeten treten quasi in einen Dialog mit dem Betrachter: “Schau mich an, nein schau mich an, ich schaue dich auch an!” Hinter diesen Blicken stecken Geschichten, Geschichten sehen finde ich super. Pol Aschman darf unter gar keinen Umständen vergessen werden. Leider haben die Luxemburger die Tendenz, bei Künstlern ins Ausland zu schauen. Es schockiert mich, wenn die meisten wissen, wer Henri Cartier-Bresson war, Pol Aschman ihnen aber kein Begriff ist. Man sollte nicht vergessen, wo man herkommt. Es ist wichtig, seine kulturellen Wurzeln auch mit über die Grenzen zu tragen, sich mit anderen über sein Daheim auszutauschen. Man kommt nämlich nie ohne Gepäck.
Claude Schmitz: Lieber 21 Jahre lang gemeinsam Klassik hören als ”große Opern quatschen” Sie waren einer der zahlreichen „Gesellen“ Pol Aschmans. Wie kam es dazu? CS: Nach meinem Passage Examen war mir, im Sommer 1969, eine Annonce in der Zeitung aufgefallen: „Pol Aschman sucht Jungen als Hilfe bei fotografischen Aufnahmen“. Ich radelte zu seinem Haus. Auf mein Klingeln erschien die Haushälterin am Fenster, meinte, ich solle später nochmals vorbeischauen, Herr Aschman sei unterwegs. Irgendetwas hielt mich dort, und tatsächlich spazierte Pol, 5 Minuten später, mit seinem Hund zur Tür hinaus. Als er das Tier auf einer Wiese von der Leine lies, entdeckte er mich, verstand sofort, was Sache war. Ich wurde engagiert, obwohl ich weder fotografisch noch zeichnerisch geschult war, und zum Retuschieren von Fotos beide Fähigkeiten gebraucht hätte. Pol Aschman hat mir alles beigebracht: ich bin für ihn mit dem Scheinwerfer über Böden gekrabbelt, habe beim Entwickeln von Farbfotos geholfen -damals haben wir ja nur 2-3 pro Tag geschafft- mit Farbfiltern hantiert, habe die schweren Apparate durch die Lande geschleppt, ihn auf seinen vielen Auslandsreisen begleitet... war eben Junge für alles. Zunächst einen Sommer lang, aber danach immer wieder. Wir sind quasi bis zu seinem Tod 1990 in Kontakt geblieben. Wenn er mich brauchte, ließ er seine Haushälterin anrufen: Telefone waren ihm zuwider. Sie gehören zur Nachkriegsgeneration, sind Jahrgang 1954. Ab 1969 haben Sie bei Pol Aschman gejobbt, in einem von der internationalen Jugendund Protestbewegung geprägten Klima. Unbeschwertheit, Aufbruchsstimmung waren Pol Aschman fremd, seine fotografischen Höhepunkte zu dem Zeitpunkt passé. Was haben Sie beide geteilt, was gab er Ihnen, Sie ihm?
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« Istanbul, Bärenführer, Tanzbär, Bärenführerin und ein Luxemburger », 1969.
CS: Er hatte keine eigene Familie, ich wurde eine Art Kindsersatz. Und er hat mich des Öfteren als Informationsquelle für Jugendthemen genutzt. Zu unserer Grillfete am Stau, nach dem Passage Examen, hat er mich begleitet, `ne Reportage gebracht. Umgekehrt hat er mir furchtbar viel über Fototechnik beigebracht, obgleich ich all die Jahre an seiner Seite nicht ein Foto geschossen habe. Und er hat mich in mir fremde Welten eingeführt, seine Leidenschaft für klassische Musik mit mir geteilt, mir Lebenserfahrung geschenkt. Auch wenn er nie viel geredet hat: er war ein sehr verschlossener Mensch, das meiste musste man ahnen.
Tempête de neige en janvier 1954, Gare centrale de Luxembourg.
Als Gymnasiast haben Sie sich doch sicherlich mit der deutschen Nachkriegsliteratur beschäftigt. War der 2. Weltkrieg auch ein Thema zwischen Pol Aschman und Ihnen? CS: Ich war 15, er 48, als wir uns begegnet sind. Ich war stark am Krieg interessiert, wie alle Jungs damals. Aber Pol hat nie darüber gesprochen: er hat ihn totgeschwiegen, ihn ausgeklammert, als hätte es ihn nie gegeben. Manchmal las ich ´was in seinen Artikeln darüber. Aber die Texte kamen eigentlich an 2. Stelle. Er war ein exzellenter Fotograf, aber kein begnadeter Schreiber. Und als dieser stürzte er sich am liebsten bis 22.00-23.00 Uhr in die Arbeit, suchte abschließend sein Stammlokal in Clausen auf, kippte in rekordverdächtiger Geschwindigkeit 10 Biere runter und danach erschöpft und zufrieden ins Bett. Wie passen da all die „ehrlichen“ Fotoportraits Pol Aschmans ins Bild? Emotionen, Stimmungen, die er, auch bei Gruppenaufnahmen, meisterhaft, ja mit Gespür und Sensibilität, einfing? War er Menschenfreund oder Menschenfeind? Und woher kam diese Fotografie-Obsession? CS: Spontan würde ich sagen, dass das eine mit dem anderen nichts zu tun hat. Pol wurde in Luxemburg mitunter gehänselt: „Er ist ein Graf, ein Graf, ein Fotograf!“ oder „Den Aaschmann“. Das war zum Teil dem Neid geschuldet. Ruhm macht auch einsam. Dabei hatte er sich den hart erkämpft. In Pols Familie wurde man traditionell Mediziner, Chemiker oder Apotheker. Er hatte sich für letzteren Beruf entschieden, musste die Studien allerdings abbrechen, da, seinen Aussagen zufolge, nach 1945 nichts mehr in seinen Kopf reinging. Seine Faszination für Fotografie und Chemie hatte er schon als Kind von seinem Vater übernommen. Dazu kam, dass Camille Aschman in seiner Freizeit regelmäßig Artikel für Zeitungen verfasste. Für seinen Sohn Pol lag der Beruf Fotojournalist demzufolge auf der Hand. Er war weder Menschenfreund noch Menschenfeind, er hat nur alles immer mit einem fotografischen Auge betrachtet, wollte so viel wie eben nur möglich festhalten. Aber Massen waren ihm eigentlich ein Gräuel; dem Wesen nach war er ein Einsiedlerkrebs. Als Fotojournalist und Chronist zog Pol Aschman, pflichtbewusst, jahrein jahraus zu Prozessionen, Hochzeiten der Prominenz, zur „Schueberfouer“, „Foire“ und zu anderen Messen und Massen...Wie hielt er das denn aus? Fungierte die Kamera als imaginärer Schutzschild? CS: Das tat sie! Im Reinen war Pol Aschman nur mit den Unverstandenen, den Randgruppen, und hauptsächlich mit den Toten. Ich kann Ihnen nicht sagen, auf wie vielen Friedhöfen wir im Ausland waren: in Paris haben wir
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sie wahrscheinlich alle besucht; besonders beeindruckend war für mich der Zentralfriedhof Wien. Da haben wir den Schauspieler Albin Skoda, der Pol Jahre zuvor als Hamlet auf dem Wiltzer Festival beeindruckt hatte, sozusagen besucht, nebst all den großen Komponisten, versteht sich. Diese Beschäftigung mit den Toten, das hat uns beide verbunden. Welche fotografische Fähigkeit Pol Aschmans hat Sie besonders beeindruckt? CS: Dass er es trotzdem verstand, den Bildern Leben einzuhauchen, wie kein Zweiter. Einmal waren wir Sylvester in einem Dampfmaschinen-Betrieb. Auf Pols Fotos sieht man Lokomotivelemente, aber in der Hauptsache Arbeiter, die schuften, während andere feiern. Ja, er hat immer wieder Leute geknipst. Und vielleicht hat er so seine Liebe zu Menschen auf seine Art ausgedrückt. So wie wir beide hier miteinander diskutieren, das wäre mit Pol nicht möglich gewesen, da hätte er sich zu sehr nackt gefühlt. Für mich wird er immer ein lieber Kerl bleiben, der aber zu den meisten Zweibeinern keinen Zugang hatte. Kam diese Blockade vom Krieg? Ich habe es nie so empfunden.
Philippe Aschman: Im Gespräch mit Bildern Sie entsprechen, als Grundschullehrer, nicht dem „typischen Aschman“, und Sie bringen einen ganzen Rucksack voll Anschauungsmaterial zu unserm Gespräch mit...? PA: Ja, auf diesem Bild sehen Sie mich -uns- im Kindergarten auf Verlorenkost. Mein Onkel Pol hatte ein Faible für den Rollentausch, schlüpfte schon mal für ein Foto in die Rolle eines Straßenbahnkontrolleurs: hier wurde er 2-3 Tage lang zum Kindergartenkind. Er hatte sich mental darauf vorbereitet, sich morgens von seiner Haushälterin ein Pausenbrot schmieren zu lassen, später saßen wir beide dann als gute Klassenkameraden in der letzten Reihe nebeneinander. Er hat alles mitgemacht, sich von meiner Lehrerin Schwester Jean-Marie Anekdoten über meine Mitschüler erzählen lassen, Stichwörter notiert und abschließend einen Artikel über die Erfahrung verfasst. Das war der normale Werdegang: Pol ist auf die Leute zugegangen, hat Fragen gestellt, bis sich sein Gegenüber wohl gefühlt hat, sich Notizen und Fotos gemacht. Er war immer auf der Suche nach den persönlichen Geschichten, die er dann, in erweiterter Form, einer Leserschaft mit auf den Weg geben wollte: es sollte keine große Literatur werden. Darüber hinaus ging es ihm auch um die Familiengeschichte, stellvertretend für die Geschichte einer Nation. In verschiedenen seiner Reportagen kommen seine Vorfahren vor. Und was hat es mit dem Fotoapparat auf sich, den Sie mitgebracht haben? PA: Mein Kommunionsgeschenk von Pol Aschman! Der Apparat ist zwar ganz einfach, konform; non- konform war, dass mein Onkel mir das Präsent zur Feier, in alte Zeitungen gewickelt, übergab. Es sollte wohl witzig sein, aber irgendwie wollte er auch zeigen, dass er anders war als wir, eine ganz normale Familie: Mutter, Vater, sechs Kinder. Es fiel ihm schwer, sich da zu integrieren. Er kam auch eigentlich nicht oft zu uns, wir Kinder gingen zu ihm.
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Klippschule, Verlorenkost, « Schwester Jean-Marie mit einem Teil ihrer Mannschaft ». Collection Philippe Aschman
Anfangs lebte er mit seinem kranken Vater zusammen. In seinem Ambiente, im Mobiliar der Großmutter, ab der späten 1950iger mit einer Haushälterin, die leicht beeinträchtigt war, da fühlte er sich wohl, verwandelte sich für uns in einen Clown. Seine Kleidung kann man auch nicht als konform bezeichnen: sie war alt, verschlissen, voller Hundehaare. Aber so lief er dann in den großherzoglichen Palast oder zum Pressemeeting beim Bischof. Markenzeichen? Tarnung? PA: Ja, wahrscheinlich sein Wiedererkennungsmerkmal. Er fiel dadurch auf, die Leute schmissen sich sogleich in Pose, da sie hofften, sie würden fotografiert werden. „Wéini komme mir an d‘Zeitung“, haben sie ihn gefragt. Das hat ihn gefreut, er hat ihre Namen aufgeschrieben, sie in ein Gespräch verwickelt. Da war er jovial. Aber privat war er anderer Natur. Da hat sich sein Wohlwollen, seine Gönnerhaftigkeit eher in Gesten ausgedrückt: wenn er sich für Randgruppen engagiert hat, zum Beispiel. Einige seiner Gesellen kamen aus prekären Verhältnissen aus Pfaffenthal. Die haben bei ihm geklingelt, wenn sie Hunger hatten, er hat ihnen Taschengeld gegeben, mancher Einer hat auch ´mal dort übernachtet. Er konnte auf der anderen Seite aber auch sehr aufbrausend sein, vor allem gegen Ende seines Lebens, als er nicht mehr fähig war, sich durch Aktionismus von seiner Krankheit abzulenken. Sie waren selbst eine Zeit lang Geselle, haben als Gymnasiast Ihrem Onkel, der offizieller „Foire“-Fotograf war, bei Nachtaufnahmen der Messestände für Dokumentationszwecken, unter anderem als Beleuchter, assistiert. Ab der 1980iger, als Ihr Onkel immer stärker unter seinem Diabetes, also auch an Sehschwäche litt, haben Sie die Schärfe der Kameras korrigiert, immer öfter auch, zum Beispiel bei der Hochzeit vom damaligen Erbgroßherzog Henri mit Maria Teresa Mestre, unter seiner Anleitung, eigenständig fotografiert. PA: Er wusste einfach, dass er mit mir rechnen könnte. Nach und nach machte ich außerdem technische Fortschritte. Ich habe ihn dann auch ein paarmal ins Ausland begleitet. Über Nationalstraßen ging es nach Colmar oder Paris. Machten wir unterwegs Rast, grüßten ihn die Gastwirte. Das Personal im bescheidenen Hotel am Zielort kannte ihn, genauso wie die Bedienung in der Kneipe um die Ecke. Er schien immer in denselben Etablissements zu verkehren. Er hatte seine Orientierungspunkte, war der totale Gewohnheitsmensch. Onkel Pol hat auch ständig Postkarten an seine Haushälterin, sogar an seinen Hund Rex, verschickt. Hier zum Beispiel: „Schéine Bonjour vu Wien, bill net ze vill, looss de Facteur an d‘Zeitungsfra mat Rou a pass op d‘Madame Jeanny op, datt si der net ze vill stiicht!“ Bedeutet, er hat auch auf der Braderie, der Emaischen, beim OktavMäertchen, bei Prozessionen nach dem, oder denjenigen, Ausschau gehalten, den/ die er kannte. Wie war eigentlich sein Verhältnis zur Religion? PA: Er war strenggläubig, allerdings ohne zum Gottesdienst zu gehen. Nach seinem Tod habe ich mich um eine Messe in der Kathedrale bemüht. Dort finden fast nie Trauerfeiern statt. Aber für den Fotografen Pol Aschman haben sie eine Ausnahme gemacht. Am Ende sprach der Organist uns sein Beileid aus und fügte hinzu, er hätte extra schön gespielt, da mein Onkel ihn auch immer fotografiert hätte.
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Sonia Aschman-Bodson Mein Mann Alex Aschman und sein Bruder Pol waren sehr liebe, ruhige, introvertierte Menschen; schon extrem kultiviert aber nicht sehr expressiv. Dass beide im Krieg viel gelitten haben, dass der Pol mit einem Polen geflüchtet war, dass sie auf einem geklauten Fahrrad quer durch Deutschland geradelt sind, weiß ich von meinem Schwiegervater. Der wurde übrigens später von Pol gepflegt und einfallsreich beköstigt, da er nach einem Sturz bettlägerig war. Eine Zeitlang haben wir, in den Ferien, regelmäßig bei den beiden gewohnt. Alex war noch Medizinstudent, war auf Universitäten in England und in Frankreich, wir hatten bereits zwei Kinder, aber in Luxemburg keine eigene Bleibe. Kam ich ins Bad war die Badewanne häufig besetzt: da schwammen Pols Filme, die mussten gewässert werden. Mir haben seine Fotos in schwarz-weiß äußerst imponiert. Mit denen wollte er zum Ausdruck bringen, wie die einfachen, die normalen Leute gelebt und gearbeitet haben.
Sonia et Mimy Bodson, Alex Aschman, Léon et Robert Bodson, fixent l’objectif du photographe à l’Émaischen, place du Marchéaux-Poissons à Luxembourg en mai 1952.
Ich wurde oft gefragt, warum hat der Pol es so und nicht so getan, wieso hat er in jener Situation so komisch reagiert. Warum, wieso? Es war halt so. In der Nachkriegszeit standen wir vor großen Herausforderungen: ich hatte, zum Beispiel, schon bald sechs Kinder, war in der Praxis meines Mannes als Sekretärin, Rezeptionistin, Putzfrau eingebunden. Ich bin auch nachts aufgestanden, wenn das Telefon geklingelt hat, ob ich schwanger war oder nicht. Für warum und wieso hatten wir keine rechte Zeit.
Charles-Louis Aschman (Pol Aschmans ältester Neffe) Mein Onkel Pol hat immer eine gewisse Ruhe ausgestrahlt, aber tief in ihm drin wüteten wahrscheinlich Tornados, die sich manchmal ihren Weg an die Oberfläche bahnten. Was die mit zwanzig Jahren schon alles in diesem Krieg damals mitgemacht haben...das haben wir als kleine Knirpse nicht annähernd begreifen können. Nichtsdestotrotz suchte und fand Pol danach Kontakt zu den Menschen. Und zwar sowohl zu Großherzogs, wie auch zu Vertretern der sogenannten fahrenden Gilde, deren Freiheit er irgendwie bewundert hat, wie zu Normalos. Es war beeindruckend, wie leicht ihm das fiel. Er hatte den nötigen Respekt, kuschte aber auch vor keinem. Zudem stand er mit seiner Kamera Mal für Mal im richtigen Winkel, wusste genau, und ohne Belichtungsmesser, welche Blende und welche Zeit er kombinieren müsste, um die optimale Momentaufnahme im Kasten zu haben. Schade nur, dass diese Kunstwerke häufig nicht ihre verdiente Anerkennung erfahren haben. In den Magazinen galten sie als Nebenprodukt, wurden von den Leuten ähnlich konsumiert, wie heute Internetbilder, bei denen der Betrachter ebenfalls oft nicht weiß, wer der Autor ist. Damals galt das Hauptaugenmerk dem Artikel, nicht dem Foto.
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Charles-Louis a photographié son oncle en juillet 1969, lors d’un reportage sur le « Studententour » et qui avait comme titre « He’ch de Bockel voll Gepäck ». Cette randonnée d’étudiant allait d’Ettelbrück à Lultzhausen.
Betsy Aschman (Pol Aschmans älteste Nichte) Wenn ich an Onkel Pol denke, schießen mir einzelne Bilder durch den Kopf. Wie er mich als kleines Küken mit auf seine Lichtmess-Runde zu Ministern nimmt und fotografiert. Oder wie ich an Palmsonntag, als Bettelmädchen verkleidet, vor der Kathedrale, kurz zuvor gepflückten Buchsbaum verkaufe. Über diese Rollenspiele wurde im Vorfeld nie viel diskutiert, Pol war eher ein Mann der Tat, und ich bin gerne dabei gewesen. Er ist ja auch selbst in die Haut eines Müllmanns oder eines Hausierers geschlüpft, wollte am eigenen Leib erfahren, wie sich deren Alltag anfühlt, welchen Blicken sie ausgesetzt sind. Es ging ihm um Authentizität. Die Fotos wurden dann von einem Assistenten geschossen. Sonia Aschman-Bodson, la belle-soeur de Pol Aschman, lors de la première communion de Betsy, avenue de la Liberté, le 19 avril 1964.
Georgette (Mausy) Wenandy-Hostert et Pol Aschman lors du baptême de leur filleule Isabelle, en novembre 1959.
Pol zollte den Anderen Respekt. Von daher frage ich mich seit Längerem, wie es um unsere Achtung ihm gegenüber bestellt war. Wem konnte er sich eigentlich anvertrauen? Zum Beispiel, wenn es um seine Homosexualität ging. Da ist nie drüber gesprochen worden, ich habe das von Freunden erfahren. Das Bild, das sich nun vor mein inneres Auge schiebt, ist das des traurigen Einzelgängers. Ich war häufig mit Freunden im Café von Malou in Clausen, da dort die Stimmung immer gut war. Pol war auch Stammgast “beim Malou”, aber er saß allein am Tresen, hat nie richtig dazu gehört. Warum habe ich da nichts unternommen? Ich stand irgendwie zwischen den Stühlen, zwischen den Barhockern: meine Bekanntschaften haben sich, mir gegenüber, sporadisch herablassend über verschiedene Pol-Aschman-Artikel geäußert. Von daher blieb es, zwischen Onkel und Nichte, des Öfteren bei einem einfachen Gruß. Heute würde ich diesbezüglich die Zeit gerne zurückdrehen und anders handeln... Abschließend ein heiteres, beschwingtes Bild: eine entfernte Verwandte von uns, die den Aschmans aber dennoch nahe stand, die als Sekretärin des Dirigenten, Komponisten und Violonisten Henri Pensis tätig war, setzte sich, nach Mahlzeiten im Kreis der Familie, gewohnheitsmäßig zu Pol ans Klavier, und dann ging es vierhändig ran an die Tasten. Ich denke, dass sie teilweise improvisierten. Unser Onkel hatte eine ausgeprägte musikalische Ader. Das übermütige, ja freie, Spiel des Duos hat mich stets sehr berührt und einen dauerhaften Eindruck hinterlassen.
Isabelle und Tun Aschman (Pol Aschmans mittlere Nichte und Neffe) Wir beide haben als Kinder Onkel Pol oft spontan besucht. Er hat uns fasziniert, da er so anders war, anders gelebt hat. Er war auch immer spaßig, wahrscheinlich nicht nach innen aber nach außen. Und er konnte super Geschichten erzählen, zum Beispiel von seinen Reisen: er war einmal pro Jahr am Nordkap, einmal in Istanbul, an die hundert Male in Paris, einmal reiste er zum Frisörtermin nach Marokko! Am 28. Juni lud er uns traditionell alle sechs zu seinem Namenstag ein. Da wurden wir fürstlich von ihm verwöhnt, die Stimmung war feierlich ironisch.
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Tja, unser Onkel Pol fiel auf, war bekannt. Wenn die Leute unsern Nachnamen hören, fragen sie uns heute noch, ob wir Verwandte von Pol Aschman sind. Ob wir auch auf Fotos drauf waren? Ja klar, wir haben es als Kinder und Jugendliche fast darauf angelegt: war Braderie oder Büchermarkt, haben wir nach ihm Ausschau gehalten. Dann hat er uns in der Menge fotografisch festgehalten. Pol wirkte irgendwie getrieben. Das kam wohl noch vom Krieg. Seine Generation litt unter Ängsten, über die nie gesprochen wurde, die aber an ihnen genagt, sie zu Aktionismus getrieben haben. Später kamen bei unserem Onkel noch die Existenzängste des freischaffenden Fotojournalisten dazu. Er musste liefern, um finanziell über die Runden zu kommen. Mitte der 1980iger war er gezwungen, wegen seines Diabetes, einen längeren Krankenhausaufenthalt in Kauf zu nehmen. Da hat er Fotomaterial für spätere Artikel, nach Themen, in braune Supermarktpapiertüten einsortiert, Schrauben in die Klinikschränke gedreht, und die Tragetaschen dort aufgehängt, um weiter arbeiten zu können.
Portrait d’un homme à la Brasserie Henri Funck, Neudorf, en mai 1969.
Onkel Pol war ein Original, das man nicht kopieren kann. Tun hat in der Schule einmal versucht, mit einem Aufsatz in Pols typischem Plauderton zu punkten: der Deutschlehrer war ganz und gar nicht angetan.
Autoportrait de Pol Aschman à la Schueberfouer en 1955.
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En tant que photographe indépendant, Pol Aschman a réalisé de nombreuses commandes pour des institutions et des clients commerciaux ou privés. Les grands projets de construction des années 50 et 60 ainsi que de nombreux bâtiments historiques font partie des sujets du fonds photographique de Pol Aschman. La plupart de ces prises de vues ont été réalisées à la chambre technique sur plaque de verre.
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Construction des antennes ondes longues, Junglinster, 1957
Construction du bâtiment Tour Alcide de Gasperi (Héichhaus), plateau du Kirchberg, Luxembourg, 1964
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Construction de l’immeuble du Crédit Industriel d’Alsace et de Lorraine, coin Grand-rue et rue Aldringen, Luxembourg, 1956
Transformation et rénovation du cinéma Marivaux, coin rue Dicks et rue Sainte-Zithe, Luxembourg, 1953
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Bâtiment de la direction des Chemins de fer luxembourgeois, place de la Gare, Luxembourg, 1960
Lockheed Super Constellation de la compagnie Intercontinental dans le hangar pour avions, aéroport de Luxembourg, Findel, 1962
Silos de stockage pour céréales, Mersch, 1959
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Le pont Grande-duchesse Charlotte en construction, vu depuis la montée du Pfaffenthal, 1965
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Le pavillon du Grand-Duché de Luxembourg à l’Exposition Universelle de Bruxelles, 1958
L’Atomium à l’Exposition Universelle de Bruxelles, 1958
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Stand Simon Pils à la Schueberfouer, 1952
Stand Picon/Pec 45 à la Schueberfouer, 1949
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Le magasin de confection Bastian, coin Grand-rue et rue des Capucins, Luxembourg, 1954
Garage Engel, concessionnaire de la marque Opel, Hesperange, 1956
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Hall d’entée du Ciné Cité, rue Genistre, Luxembourg, 1958
Bâtiment de la Kredietbank, n° 9 boulevard Franklin Delano Roosevelt, Luxembourg, 1963
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Cage d’escalier du bâtiment de la société SOGEL, Dernier Sol, Luxembourg, 1962
Villa Louvigny, allée Marconi, Luxembourg
Tout au long de sa carrière, Pol Aschman a documenté les stands des différents exposants des Foires Internationales à Luxembourg, événement qui avait lieu deux fois par an, d’abord dans les halls d’exposition situés au Limpertsberg puis à partir de 1974 au Kirchberg.
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Anniversaire de S.A.R. la Grande-Duchesse Charlotte en 1961
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Cortège des voitures officielles passant par la rue Chimay, lors de la visite de S.M. le Roi Baudoin de Belgique à Luxembourg en juin 1959
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La foule devant les grilles du Palais grand-ducal lors du mariage de S.A.R. la princesse Marie-Adélaïde de Luxembourg avec le comte Karl Josef Henckel von Donnersmarck en avril 1958
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La Famille grand-ducale reçoit la presse au château de Berg en juin 1968
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Déroulement du tapis devant le Palais grand-ducal lors du mariage de S.A.R. la princesse Marie-Adélaïde de Luxembourg avec le comte Karl Josef Henckel von Donnersmarck en avril 1958
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Un chien défilant devant la garde d’honneur de l’Armée lors du mariage de S.A.R. la princesse Alix de Luxembourg avec le prince Antoine de Ligne en août 1950
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S.A.R. la Grande-Duchesse Charlotte dans la porte d’entrée du château de Berg, lors du mariage de S.A.R. la princesse Marie-Gabrielle de Luxembourg avec le comte Knud de Holstein-Ledreborg en novembre 1951
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La Famille grand-ducale sur le balcon du Palais grand-ducal lors du mariage de S.A.R. la princesse Marie-Adélaïde de Luxembourg avec le comte Karl Josef Henckel von Donnersmarck en avril 1958
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LL.AA.RR. le Grand-Duc héritier Jean et la Grande-Duchesse héritière Joséphine-Charlotte dans leur Buick Skylark Convertible devant le château de Betzdorf en 1953
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LL.AA.RR. la princesse Marie-Astrid et le prince Henri dans le jardin du château de Betzorf lors d’une rencontre avec la presse en juin 1960
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S.A.R. la Grande-Duchesse Charlotte dans le parc du château de Fischbach en novembre 1969. Séance de prise de vue à l’occasion des 50 ans de mariage du couple grand-ducal
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LL.AA.RR. la princesse Marie-Astrid et le prince Henri devant le château de Betzorf lors de la visite de leur oncle S.M. le Roi Baudoin de Belgique en juin 1959
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Réception dans le parc du château de Betzdorf lors de la visite de S.M. le Roi Baudoin de Belgique à Luxembourg en juin 1959. S.E.M. le ministre des Affaires étrangères, Eugène Schaus, LL.AA.RR. la Grande-Duchesse Charlotte, la princesse Marie-Astrid, le prince Henri, le Grand-Duc héritier Jean et S.M. le Roi Baudouin
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Rendez-vous avec la presse au château de Berg pour l’annonce des fiançailles de S.A.R. le Grand-duc héritier Henri avec Maria Teresa Mestre, le 10 novembre 1980
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La Famille grand-ducale sortant de la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg, lors de la Fête nationale, le 23 juin 1981
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Les obsèques de l’artiste Joséphine Baker en présence de la Princesse Grace de Monaco. Église de la Madeleine, Paris, le 15 avril 1975
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Pol Aschman aimait prendre son temps pour réaliser des reportages. Il se déplaçait dans un quartier pour observer le va-et-vient des gens et aller à leur rencontre. Avec ses photos, prises soit sur le vif, soit en prenant la place de l’observateur, Pol Aschman interpellait ses modèles. Parfois, ce sont les adultes ou les enfants eux-mêmes qui l’appelaient pour lui demander de les photographier. Un jeu de regards et d’actions s’installait alors entre eux et de temps en temps, on ressent cette légère provocation de la part du photographe – surtout vis-à-vis des enfants – qui reste néanmoins toujours empreinte d’un regard plein de sympathie et de bienveillance.
Dans les pages qui suivent, vous découvrirez une série de photos sélectionnées parmi les 160 réalisées dans le cadre de trois reportages datant de 1952. Le premier s’est tenu rue du Saint-Esprit le 17 juin. Le second, deux jours plus tard, le 19 juin, au Breedewee (rue Large). Le dernier s’est quant à lui déroulé en juillet, au Fëschmaart (Marché-aux-Poissons). Toutes ces photos ont probablement été prises le matin. On remarque bien comment Pol Aschman s’est déplacé dans le quartier, essayant de capter au mieux la lumière et l’ambiance du moment.
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Vorwort
Lydie Polfer Bürgermeisterin der Stadt Luxemburg
Der über 6 Millionen Fotografien begreifende Bestand der Photothèque de la Ville dokumentiert die Geschichte der Stadt Luxemburg vom 19. Jahrhundert bis heute. Diese beeindruckende Sammlung - das älteste Dokument stammt aus dem Jahr 1855 - ist ein historisches Erbe von unschätzbarem Wert. Einen der wertvollsten Beiträge bildet der fotografische Nachlass von Pol Aschman (1921–1990): rund 220.000 Negative dokumentieren die Entwicklung der Stadt in der so entscheidenden Zeit der 1950er bis 1980er Jahre. Seit ihrer Gründung im Jahr 1984 lautet der Auftrag der Photothèque, all diese Schätze zu archivieren und sie über Ausstellungen und Buchveröffentlichungen der Öffentlichkeit zugänglich zu machen. Der fotografische Nachlass von Pol Aschman, den die Stadt Luxemburg 1997 erworben hat, wurde bereits dreimal ausgestellt, 2000, 2009 und 2021. Ergänzend zu der Ausstellung des gens et des rues – 100 ans Pol Aschman (von Menschen und Straßen – 100 Jahre Pol Aschman) im Ratskeller des Cercle Cité im Sommer anlässlich des 100. Geburtstags von Pol Aschman 2021, gibt die Stadt Luxemburg in Zusammenarbeit mit Pol Aschmans Neffen, dem Fotografen Christian Aschman, der Photothèque und dem Cercle Cité diesen Band über sein Werk heraus. Bereits 2001 widmete die Photothek einen Band der Reihe Trésors de la Photothèque der Arbeit von Pol Aschman. Während diese Publikation überwiegend Fotografien aus den 1950er-, 1960er- und 1970er-Jahren enthält, zeigt der vorliegende Band die ganze Bandbreite von Pol Aschmans Kunst und vermittelt einen vollständigen Überblick über seine Karriere als Fotoreporter in der Zeit von 1949 bis 1988. Wie sein Zeitgenosse Robert Doisneau wusste Pol Aschman die großen und kleinen Momente im Leben unserer Stadt und unseres Landes einzufangen. Seine Aufnahmen in Schwarzweiß oder auch in Farbe wecken eine gewisse
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Nostalgie für das Luxemburg von einst; doch gleichzeitig sind sie ein Spiegel ihrer Zeit und eines der authentischsten Zeugnisse der Luxemburger Nachkriegsgeschichte. Nach den Gräueln des Zweiten Weltkriegs schlägt Pol Aschman ab 1949 eine Karriere als Fotoreporter ein, die beinahe 40 Jahre andauern sollte. Seine Reportagen und Fotografien, die in der Wochenzeitschrift Revue und der Tageszeitung Luxemburger Wort veröffentlicht wurden, spiegeln die Aktualität dieser Jahre wieder, die entscheidend für die Entwicklung Luxemburgs und seiner Hauptstadt waren. Als Gründungsmitglied der Europäischen Gemeinschaft wird Luxemburg zum Sitz der ersten europäischen Institutionen und legt damit den Grundstein für seine künftige Entwicklung. 1952 wird Luxemburg zum ersten Sitz der Montanunion (EGKS) und damit zur ersten europäischen Hauptstadt. Ab diesem Zeitpunkt erleben Land und Stadt Luxemburg eine rasante Entwicklung: im Kielwasser der europäischen Institutionen siedeln sich große internationale Industriekonzerne an, und ab den 1960er-Jahren beginnt die Entwicklung zu einem globalen Finanzzentrum. Gleichzeitig wächst die Bevölkerung und das Leben der Luxemburger beginnt sich zu verändern. Diese gesamte Entwicklung verfolgt Pol Aschman sehr genau und leiht uns seinen unverstellten, besonderen Blick auf die Menschen und die großen und kleinen Ereignisse - die Eröffnung der Schueberfouer, die alljährliche Braderie, der Bichermaart, die internationale Messe, Prinzenhochzeiten - vor allem aber das ganz normale Leben. Immer fand Pol Aschman das Außergewöhnliche am Alltag und gab ihm gern einen humorvollen Touch - zu sehen etwa auf der Fotografie von dem kleinen Hund vor der Ehrengarde der Armee oder auf der vom Fahrkartenkontrolleur in der Reportage über die Luxemburger Tram 1958 - der Fahrkartenknipser ist niemand anderes als Aschman selbst!
Dank seiner Beobachtungsgabe und seines Sinns fürs Detail gelingt es Pol Aschman, über die Jahre eine fotografische Sammlung von unschätzbarem Wert zusammenzustellen, die unsere Gesellschaft und ihre Entwicklung seit 1949 wiederspiegelt. Im Namen der Stadt Luxemburg möchte ich der Familie Aschman erneut unseren Dank aussprechen, dass sie bereit war, sich von diesem kostbaren Erbe zu trennen und es der Öffentlichkeit zugänglich zu machen. Ob in seinen Straßenszenen, den Porträts, den Architekturfotos oder den zahlreichen Aufträgen von Privatpersonen und Unternehmen, immer fällt auf, dass Pol Aschman ein einfühlsamer Beobachter war, der immer auf Details aus war, vor allem aber geprägt von tiefer Menschlichkeit. Seien es seine Schwarzweiß-Porträts von Frauen, Männern und Kindern aus allen Milieus, seine Porträts der großherzoglichen Familie oder eine Menschenmenge, die begeistert auf ein bestimmtes Ereignis hin fiebert, immer spürt man die Empathie und den Respekt, den Pol Aschman all seinen Motiven entgegenbrachte. Schueberfouer, 1974.
Im Namen der Stadt Luxemburg danke ich all denen, die zur Fertigstellung dieses Bandes beigetragen haben, und wünsche den Leserinnen und Lesern viel Vergnügen beim (Wieder-)Entdecken der außergewöhnlichen künstlerischen Arbeit von Pol Aschman.
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Einleitung
Christian Aschman
Ab 2017 regte sich der Gedanke, mich noch einmal in die Archive meines Onkels, des Fotografen Pol Aschman, zu vertiefen. Und wie von selbst bot es sich an, 2021, im Jahr seines 100. Geburtstags, sein Werk der Öffentlichkeit vorzustellen. Einen Großteil seiner Arbeit kannte ich aus früheren Recherchen und aus den Ausstellungen und Veröffentlichungen der Photothèque de la Ville de Luxembourg; nun beschäftigte ich mich über mehrere Monate hinweg mit seinem Archiv, um mir einen Gesamtüberblick über seine Karriere als Fotograf zu verschaffen. Bei der Prüfung der etwa 220.000 Aufnahmen auf Kontaktbögen – Originalabzüge sind nur in sehr kleiner Zahl erhalten – begriff ich, wie emsig dieser Mann arbeitete und wie sehr ihn sein Beruf in Beschlag nahm. Seit den Anfängen seiner Mitarbeit bei der Wochenillustrierten Revue ist sein Jahresablauf getaktet von den großen Veranstaltungen, die das Leben in Luxemburg prägen: Schueberfouer, Emaischen, Braderie, Bichermaart und Nationalfeiertag. Bis 1988 sollte er diese Ereignisse dokumentieren. Seine bevorzugte Kamera war die Rolleiflex im Format 6x6. Man trägt dieses Gehäuse vor dem Bauch, der Mattglas-Sucher befindet sich auf der Oberseite, man blickt also nach unten. Damit ist der Blick weniger direkt, als würde der Fotograf sich vor seinem Modell verneigen. Auch seine Leica IIIf hatte er immer bei sich, benutzte sie aber weniger. Ganz allmählich stieg er dann in den 1970er-Jahren auf die Nikon Spiegelreflexkamera um. Für seine Architekturfotos und im Studio verwendete Pol aber, egal ob für Schwarzweiß- oder Farbaufnahmen, eine Laufbodenkamera, die Linhof Technika III (Technische Kamera 9x12 /4x5 inch), die er 1952 angeschafft hatte. Als freischaffender Fotograf und als Fotoreporter verfolgte mein Onkel gleichzeitig zwei Karrieren: die des
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Journalisten, der alle möglichen politischen, kulturellen und gesellschaftlichen Ereignisse festhielt, und die des freien Studiofotografen, der nach Auftrag für Privat- oder Geschäftskunden tätig war. Kontakt zur Fotografie hatte Pol Aschman bereits seit seiner Kindheit. Sein Vater Camille Aschman war Chemiker bei der ARBED in Dommeldingen. Dort dokumentierte er für den Konzern die Produkte der Stahlfabriken, fotografierte aber auch häufig seine Kinder Pol, Camille-Gaston, der mit 9 Monaten verstorben ist und Alex. Er inszenierte sie, ließ sie vor dem Haus, auf der Terrasse oder im Stadtpark posieren, immer mit einem Spielzeug oder einem Tier im Arm oder einer vor ihnen drapierten Pflanze. Diese kleinen Inszenierungen finden sich dann auch in Pol Aschmans Arbeit wieder, und zwar über seine gesamte Laufbahn hinweg. In seinen Reportagen posierte mein Onkel gern selbst, etwa in der Uniform des Fahrkartenkontrolleurs in der Tram. In diesem Band wollte ich nun Pols Arbeit aus einem anderen Blickwinkel betrachten. Ich erinnere mich, dass ich als Jugendlicher an Einladungen in seinem Studio teilnahm. Immer am 29. Juni lud er meine Geschwister und mich zu Peterund-Paul ein. Dabei waren auch seine treue Gouvernante sowie seine Assistenten oder ehemaligen Assistenten. Jedes Jahr war es dasselbe Ritual: Erdbeerbowle und Kuchen mit Stachelbeeren aus dem Garten, und zwar ohne Zucker. Für ihn war das eine Art Familienfest, bei dem er im Mittelpunkt stand. Seine äußerlich starke Persönlichkeit hat mich immer beeindruckt; ich erinnere mich an Feste wie Bichermaart, die Braderie oder Emaischen, bei denen meine Geschwister und ich immer hofften, ihm einmal zu begegnen, damit er uns in der Menge fotografierte. Bei meinen Recherchen stellte ich auch fest, dass meine Mutter als Tochter des Verkehrsministers Victor Bodson am 5. Oktober 1952 die Brücke in Kautenbach einweihte; später erfuhr ich, dass sie sogar noch das Stück Band besaß, das sie damals abgeschnitten hatte. 1988 begann ich selbst meine Ausbildung als Fotograf, doch leider hatte ich nie eine Gelegenheit, mit meinem Onkel über seinen Beruf zu sprechen. Dieses Buch ist für mich Gelegenheit, den Menschen und seine Arbeit aus einer anderen Perspektive darzustellen. Fast seine sämtlichen Bilder entstanden im Rahmen der Reportagen, die er für die Luxemburger Wochenillustrierte Revue und die Tageszeitung Luxemburger Wort anfertigte. Dazu kommen weniger bekannte Fotografien aus den kommerziellen Aufträgen für die Foires Internationales de Luxembourg oder Aufträge für Architekturfotografien. Mein Auge und meine Erfahrung als Fotograf, aber auch diese familiäre Bindung haben mir geholfen, Zugang zu seiner Karriere zu finden und mir sein Leben, seinen Blick und sein Werk besser vorstellen zu können. Sein Lebensweg und seine berufliche Laufbahn waren wie bei vielen seiner Altersgenossen sehr vom Zweiten Weltkrieg geprägt. Nach 1945 fotografierte Pol Aschman häufig seine Kameraden,
Pfadfinderlager oder befreundete Kommilitonen in Montpellier, wo er kurzzeitig ein Chemiestudium aufgenommen hatte. Es folgten Praktika bei Fotografen in Belgien, in Frankreich und Luxemburg; aus dieser Zeit stammen die ersten Porträts von Freunden, die er in einem improvisierten Studio im Wohnzimmer seines Vaters anfertigte. An der École communale des Arts et Métiers, Fachrichtung Fotografie, im Schweizer Vevey realisierte er seine ersten Reportagen, etwa über die Ankunft des Zirkus Knie in der Stadt. In Luxemburg beginnt er damit Ende der 1940er-Jahre, zu sehen etwa beim »Konzert auf dem Paradeplatz«, seiner ersten Veröffentlichung in der Revue vom 20. August 1949. Im Sommer ging Pol Aschman regelmäßig auf Reisen; sie führten ihn nach Skandinavien oder Irland, nach Portugal, Ex-Jugoslawien oder in die Türkei, und das immer am Steuer seines Volkswagen Käfer. Häufig kombinierte er diese Fahrten mit einer Reportage. Paris war für ihn eine Art Zufluchtsort, zahlreiche Fotoserien bezeugen das; und nach Straßburg fuhr er, um zum Frisör zu gehen. Von dieser gesamten Arbeit, diesen Tausende Kilometer langen Reisen, den Unmengen von Fotos bleibt mir vor allem Pol Aschmans Leidenschaft für den Menschen, aber auch seine Begegnungen, sein Bestreben die gesellschaftlichen Phänomene sichtbar zu machen, den Rand der Gesellschaft zu zeigen, die Jugend, Veränderung und Erneuerung … und das mit einem genauen, fröhlichen und manchmal etwas spöttischen Blick.
Pol Aschman avec Rex sur sa terrasse rue Michel Welter. Collection Aschman-Bodson
Es macht mich stolz, dass zahlreiche Fotografien, die das Luxemburger Leben insbesondere in den 1950er- und 1960er-Jahren illustrieren, heute als Klassiker im kollektiven Gedächtnis Luxemburgs verankert sind.
Pol Aschman avec un apprenti-assistant sur la terrasse panoramique de l’Arc de Triomphe. Collection Aschman-Bodson
Voyage en Scandinavie en septembre 1955. Collection Aschman-Bodson
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Biographie
1921
Geboren in Luxemburg, am 8. Februar.
1943-1945
Pol Aschman wurde am 15. Januar 1943 zwangsrekrutiert und unweit des Dnjepr am 30. September 1943 verwundet; es folgten Krankenhausaufenthalte in Lemberg und anschließend in Bad Driburg. Aufgrund einer Denunzierung wird er im Gefängnis im Grund vom 26. Juni bis zum 7. August 1944 inhaftiert.
Bei seiner Rückkehr an die Front gerät er in Mastki (Polen) am 23. Januar 1945 in Gefangenschaft; es folgen Aufenthalte in den Kriegsgefangenenlagern von Lemberg (Lwów), Tambow-Rada und Sighet. Am 6. Oktober 1896 kehrt er nach Luxemburg zurück.
Er erwirbt den Sekundarschulabschluss, Sektion Latein C, im November 1945, Jahrgang 1942.
1946-1949
Student der Naturwissenschaften an dem Cours supérieur von Luxemburg.
Studium Ingenieurwesen-Chemie in Montpellier von April bis Juni 1947.
Bezahlter Lehrling bei dem Fotografen Louis Henri in Virton, Saint-Mard.
Studium in Vevey an der Kunstgewerbeschule École communale des Arts et Métiers, Fachrichtung Fotografie, von April 1948 bis Februar 1949.
Praktikum bei dem Fotografen Alfred PerrenBarberini in Zermatt, im Sommer 1948.
Lehrling und anschließend selbst Fotograf im Studio von Julien Schmit in Differdingen.
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1949
Veröffentlichung seiner ersten Reportage, genannt Konzert auf dem Paradeplatz in der illustrierten Wochenzeitung Revue, am 20. August 1949.
1949-1967
Aufstieg vom freien Journalisten zum Fotoreporter, festen Mitarbeiter, Redakteur und schließlich zum Chefredakteur der illustrierten Wochenzeitung Revue.
1951
Absolviert das Diplom des Meisterfotografen.
Der Fotoreporter Pol Aschman verfolgte zudem eine Karriere als freier Fotograf und erbrachte zahlreiche Auftragsarbeiten für Privatleute und luxemburgische Firmen.
Er war ebenfalls offizieller Fotograf des Großherzoglichen Hofs und offizieller Fotograf der Internationalen Messen von Luxemburg.
1954
Eröffnung eines Fotostudios und -labors in der Rue Émile Lavandier Nr. 7.
1959
Umzug des Studios in die Rue Michel Welter Nr. 7.
1967-1984
Fester Mitarbeiter und anschließend fester Korrespondent der Tageszeitung Luxemburger Wort.
1990
Verstorben in Luxemburg, am 10. August.
Veröffentlichung des Artikels Pol Aschman über sich selbst am 18. August 1990 im Luxemburger Wort. Diesen Artikel hat er selbst verfasst, er wurde jedoch erst nach seinem Tod veröffentlicht.
Bibliografie
1970
Veröffentlichung des Buchs Jirimiri an och Ierscht - Pol Aschman / Hrsg. Édition Pol Aschman.
2001
Pol Aschman, les Trésors de la Photothèque / Hrsg. Édition Photothèque de la Ville de Luxembourg. 2. Auflage 2009.
Ausstellungen
2000
Pol Aschman: Coup d’œil sur sa ville. Cercle municipal (Luxemburg), 15. Juli - 27. August 2000.
2009
Il n’y a pas si longtemps, photos de Pol Aschman des années 1950 - 1980. Rathaus der Stadt Luxemburg, 10. Juli - 4. September 2009.
2021
des gens et des rues – 100 ans Pol Aschman. Cercle Cité (Luxemburg), 10. Juli - 26. September 2021.
Lektionen eines Lebens Das fotografische Werk von Pol Aschman und die zeitgenössische Presse
Frédéric Braun
Als seine Fotoreportage über einen Lumpensammler in den Vororten der Stadt ihm im Jahr 1949 erste Anerkennung verschafft, ist Pol Aschman 28 Jahre alt. Er ist ein junger Mann, aber einer, der schon mehr gesehen hat als viele andere, die älter sind als er. Als Zwangsrekrutierter hat er wie viele seiner Altersgenossen zwei Jahre an der Ostfront verbracht, wo er unter anderem die Schlacht am Dnjepr miterlebte, eine der gigantischsten Schlachten aller Zeiten. Drei Männer sterben in seinen Armen. Als die Rote Armee den Fluss überquert, der mitten durch die heutige Ukraine fließt, wird er von drei Kugeln getroffen: Die erste geht durch seinen Hals, die zweite bleibt im Oberarm stecken, während die dritte ihm die Brust streift. Nach einem Lazarettaufenthalt in Lemberg muss er zurück an die Front und verbringt Weihnachten 1944 in einem polnischen Dörfchen, das bald unter sowjetischer Kontrolle steht. Seine Fernmelder-Uniform rettet ihn vor den Massenhinrichtungen, aber er verliert seine Kamera (eine Kodak Box Eastman Format 6/9, die ihm sein Vater zum 8. Geburtstag geschenkt hatte); er überlebt mehrere Kriegsgefangenenlager, bis er 1945 an Bord eines Viehwaggons in seine Heimat zurückkehren darf. Den Blumenstrauß, den er beim Empfang gereicht bekommt, bringt er tags darauf auf das Grab seiner Mutter, die in seiner Abwesenheit verstorben ist. Und das Land, das er vorfindet, ist halb zerstört, die Gesellschaft durch die Jahre der Besatzung und des Misstrauens gespalten und zermürbt. Die Regierung der nationalen Einheit erstickt die außerparlamentarische Opposition und konzentriert sich lieber auf die großen Baustellen (Benelux, NATO, IWF), die den Luxemburgern die Möglichkeit bieten soll, am Tisch der Großen Platz zu nehmen. Die Medienlandschaft, der sich Aschman damals gegenübersieht, ist nach der Zerschlagung durch die NS-Besatzer verkrustet und stark parteilich. Die lokalen und unabhängigen Medien und die
liberale Presse der Vorkriegszeit sind dahin, und die aktuelle Presse ist genauso monolithisch wie der Diskurs von der nationalen Identität, der sich vor der Kulisse des Kalten Kriegs herausbildet. Als einzige Wochenzeitschrift ist die Revue mit ihren durchschnittlich 100 Fotos pro Ausgabe auch einer der wenigen Orte, der der visuellen Kunst einen bevorzugten Platz einräumt. Es versteht sich von selbst, dass die jungen Fotografen dieser Zeit, unter ihnen auch Pol Aschman, sich dorthin orientieren. Wenige Monate nach seiner Rückkehr aus der Gefangenschaft hatte er sich an den Cours supérieur für Naturwissenschaften eingeschrieben und dann wie einst sein Vater in Montpellier ein Chemie-Studium begonnen, das er aber nach drei Monaten abbrach. »Der Versuch, die Studien fortzusetzen, brachte es nicht«, sollte er sich später erinnern. Und in diesem Moment der Krise und der Unsicherheit winkte ihm wohl die Vergangenheit in der Form eines »Kinder- und Jugentraum[s]«: dem Wunsch, Fotograf zu werden. Damit böte sich vielleicht eine Möglichkeit, ganz von vorne anzufangen mit der Aussicht auf eine hellere, nostalgische Zukunft. Man kann gar nicht überschätzen, mit welcher Wucht Aschmans Generation – manche seiner Altersgenossen waren noch mit Erzählungen aus der Festung aufgewachsen – den Bruch empfand, der sich aus den Umwälzungen zweier Weltkriege ergab und dem Verlust einer Art kindlicher Unschuld, die ihre Eltern in einem zeitlosen, idealisierten Luxemburg wohl noch gekannt hatten. Um diesen Trauerprozess zu begleiten, aber auch um die Verspätung zu kaschieren, mit der der Wiederaufbau des Landes vorangeht, wird die Revue im Lauf der 1950erJahre zur Projektionsfläche einer ganzen Nation – und Aschman schon bald zu ihrem Kameragott. Nach seiner Spezialisierung an der École des Arts et Métiers de Vevey, Abteilung Fotografie, wird er 1949 Teil einer Belegschaft, die aus den Reportern Paul Leuck und Alphonse Pütz besteht, den Fotografen Théo Mey und Tony Krier, dem Grafiker Lex Weyer sowie den Zeichnern Gab Weis und Pe´l Schlechter. Außerdem trifft er dort – noch ein Wink der Kindheit – MariePaule Noesen an, Sektretärin der Revue und Tochter seines einstigen Lehrers an der Aldringerschule, des Schriftstellers Paul Noesen. Die bereits vor der Besatzung von dem Glasmaler Emile Probst gegründete Revue lebt nach der Befreiung wieder auf: schlichtes Cover, höchstwahrscheinlich nach dem Vorbild des amerikanischen Magazins LIFE nach dem Prinzip »ein Thema, ein Bild«, kommentiert durch einen kurzen Anreißer. Als Familienzeitschrift, wie sie für die 1950erJahre typisch waren, lockt das Blatt ebenso mit seinem gewagten Layout wie mit seiner Grundformel und einem teuflisch effizienten Vertriebssystem. Jeder Abonnent erhält gratis eine Unfall- und Lebensversicherung (»Gléckspolice«). Über ein Zahlenrätsel ist außerdem ein Sofa oder eine Waschmaschine zu gewinnen. Die Revue bemüht sich, innovativ zu »wirken«, vor allem um sich von der katholischen Presse abzuheben. Doch zugleich schließt das nicht aus, dass man hier »die Nation als Familie verstand«. Gleichzeitig bildet
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sich das Luxemburger Modell heraus, mit einer Sozialpolitik, die zum Konsum anregt, und Mindestlohn. Das ganze Land entdeckt neue Haushaltsgeräte, isst aus Konservendosen und träumt vom eigenen Auto. Erstaunen mag, dass die Revue zu diesem Zeitpunkt mehr oder weniger von einer einzigen Frau produziert wurde: Kathrin C. Martin, die exzentrische Journalistin, Weltenbummlerin mit notorischen Nervenkrisen und erste Chefredakteurin in der luxemburgischen Medienwelt. Woche für Woche stellte sie »mit dem Material ihrer schreibenden und fotografierenden Mitarbeiter eine REVUE nach Hausmacherart vor«, ein Magazin, für das sie nach außen hin allmählich zum Gesicht wird. »Die Leser lieben Aktualitäten, Hochzeitsbilder, Horoskop, Rätsel, objektive, neutrale Berichte«, fasst sie die Erwartungen des Publikums zusammen. 1955 zählt die Revue landesweit 25.000 Abonnenten (das ist jeder dritte Haushalt); 2000 waren es im Jahr 1945. »Die REVUE war nicht irgendeine kleine Imitation eines großen ausländlichen Vorbildes, der provinzielle Abklatsch eines internationalen Magazins«, erinnert sich Lucien Thiel zum 25. Geburtstag des Blatts, »sondern eine genau auf unsere speziellen Luxemburger Verhältnisse zugeschnittene Wochenzeitschrift, die sich zudem eine neue Errungenschaft auf dem Gebiet der Information, nämlich die Illustration vermittels Fotos zunutze machte.« Für diese Revue verfasst Aschman zahlreiche Artikel, Porträts und Reportagen, auf dem Land, in der Stadt oder in deren Vororten, wo er sich der Außenseiter annimmt: »Für die Kleinen dieser Erde habe ich immer eine besondere Liebe empfunden, überhaupt für alle Leutchen, die von der Hand in den Mund leben«, schreibt er in seinem Porträt eines Scherenschleifers. Wie schon Joseph Funck (dem Autor von »Kleines Schicksal«) besingt Aschman diese kleinen Schicksale am Rande der Gesellschaft, die letzten Vertreter eines im Verschwinden begriffenen ›Lumpenproletariats‹. »Egal bei welchem Thema, der Blick der humanistischen Fotografen ist immer von menschlicher Wärme durchdrungen. Dinge und Menschen sind sympathisch und echt. Allerdings ist diese Echtheit wiederum nur ein Aspekt der Wirklichkeit, Spiegel einer persönlichen Sicht des Fotografen. Seine Bilder bringen die Entschlossenheit zum Ausdruck, bei jedem einen Funken Leben, Schönheit, Güte zu finden«, schreibt Marie de Thézy. Bei Aschman wäre dem der Wille hinzuzufügen, auf die Wirklichkeit einzuwirken, was ihn von der Bewegung abhebt, deren Epigone er ist. So schreckt Aschman nicht davor zurück, wie Hitchcock (der allerdings nicht selbst den Auslöser drückt) sich selbst zu inszenieren: als Bettler, als Milchverkäufer oder als Tramkontrolleur. Diese Verkleidungen mögen das Publikum amüsieren, dürften aber wie Joseph Kutters Clowns auch von der Schwierigkeit zeugen, seinen eigenen Platz zu finden. Andererseits muss er bei der Revue praktisch völlige Freiheit genossen haben, und die Fotografie wird ab 1959, als er zum Chefredakteur ernannt wird, regelrecht zu ihrem »Herzstück«. Aschman steht am Zenit seiner Karriere, was auch seinem
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1954 eröffneten Studio zugutekommt, wo er Hochzeitspaare und Kommunionkinder genauso regelmäßig empfängt, wie er für die Revue von den großen religiösen Feiern und den Messen im Jahreslauf berichtet. Es läuft gut für ihn. Er ist offizieller Fotograf des großherzoglichen Hofs, der Foire internationale, und er betreut in seinem Studio zahlreiche Praktikanten. Um 1967 (die Quellen sind uneinheitlich), »als die Chefredaktion Pol Aschman nicht mehr genügend Zeit für seine geliebte Dunkelkammer ließ«, wie es Lucien Thiel formuliert, verlässt Aschman die Revue und wird freier Mitarbeiter. Ihm folgen jüngere Fotografen wie Norbert Ketter oder Jochen Herling. In den 1960er-Jahren entwickelt sich eine alternative Jugendkultur, die bei den Studentendemonstrationen gegen den Vietnamkrieg klar ans Licht kommt. Aschman, inzwischen Mitarbeiter beim Luxemburger Wort (dessen Chefredakteur zunächst der Seelsorger seiner Kindheit, Alphonse Turpel, war und später André Heiderscheid, ein ehemaliger Zwangsrekrutierter wie er), veröffentlicht 1968 einen Artikel über die »Gammler« und Haschischraucher. Der insgesamt wohlwollende Ton überstrahlt die obligatorischen Ermahnungen. »Es gibt unter den Daumendrehern gute und schlechte Menschen, wie sie auch sonst täglich unter die Augen kommen«, schreibt er in mehreren Porträts über junge, planlose Tramper. Nebenbei erfährt man, dass er den einen oder anderen von ihnen bei sich aufgenommen hat, und man meint zu träumen, wenn Aschman sich selbst beim Kiffen mit einer Gruppe niederländischer Anarchisten beschreibt: »Die Zigarette glimmt. Sauge den Rauch bis in die Lungenspitzen ein. Vier Züge, fünf Züge. Nichts. Der Stängel ist bis zur Hälfte abgebrannt. Nichts.« Diese Offenheit gegenüber den Anderen mag erstaunen. Man fragt sich, was gewesen wäre, wenn Aschman ein anderes Leben gehabt hätte. Wenn das Leben diesem aufmerksamen Beobachter, dem leutselig, aber einsamen Menschen, dem Homosexuellen und Kriegstraumatisierten, ein paar »schmerzliche Erkenntnisse« erspart hätte. Wenn seine Kunst, die zeitweise den Interessen einer gewissen katholischchauvinistischen Propaganda diente, in Wirklichkeit aber in einem persönlichen Menschenbild verankert war, sich an anderen Orten und in anderer Weise hätte artikulieren können als in der Presse seiner Zeit. Als die CSV nach den Wahlen von 1974 die Oppositionsbank wählt, wird das Wort eine heftige Kampagne gegen die liberal-sozialistische Regierung Thorn fahren, die den Bruch mit der Kriegsgeneration verkörpert. »Wollen wir wirklich den Luxemburger Alltag den Pol Aschmans [sic!], den ›Mischi a seng Leit‹-Stilisten überlassen?«, fragt 1980 ein aufstrebender junger Dichter. Was aber, wenn der echte Aschman noch immer unentdeckt ist und sich uns weiterhin entzieht, weil wir so geblendet sind von den Bildern, die seine und unsere Zeit sich von ihm machen wollte? Vielleicht konnte oder wollte ja auch er selbst diese Bilder nicht immer ausräumen. Auf die Gefahr hin, den Blick auf ihn zu versperren.
Zum Ende seines Lebens hin ergänzt Aschman die »umfangreiche Literatur über die Zwangsrekrutierung, die in den 1980er-Jahren boomte«, durch seine eigene Serie über seine Kriegserinnerungen im Wort. Die Bundesrepublik Deutschland hat sich soeben bereiterklärt, den Zwangsrekrutierten Entschädigungen zu zahlen, und im Schwung dieser Anerkennung und des verspäteten Siegs lösen sich die Zungen. Doch der tragikomische Ton von Aschmans Erinnerungen hebt ihn heraus aus der Masse der anderen, »merkwürdig platten, konventionellen« Berichte. Einzigartig sollte er bis zuletzt bleiben – sein letzter Streich besteht in einem Nachruf (veröffentlicht wenige Tage nach seinem Tod), den er vollständig selbst verfasst hat, als wollte er aus dem Fotografenhimmel das Wort an uns richten.
Auswahlbibliografie • ASCHMAN, Pol. Jirimiri an och Ierscht. Pol Aschman, 1970, 206 S. • ASCHMAN, Pol. Pol Aschman über sich selbst. Luxemburger Wort, 1990, S. 8 • CLESSE, René. Erzählt doch mal ! d’Lëtzebuerger Land, 13. Juni 1980, Nr. 24, S. 6 • HILGERT, Romain. Zeitungen in Luxemburg 1704-2004. Service Information et Presse, 2004, 259 S. • LINDEN, André. « Un beau PETIT pays » ? Bilder und Diskurse um das Luxemburg der fünfziger Jahre in Le Luxembourg des années 50. Une société de petite dimension entre tradition et modernité. Musée d’histoire de la ville, 1999, S. 197-243 • MARTIN, Kathrin C. …bis wo der Pfeffer wächst. Aus dem Notizbuch einer Weltenbummlerin. Alfred Gilde-Verlag, 1948, 192 S. • PAULY, Michel. Geschichte Luxemburgs. Beck’sche Reihe, 2014, 128 S. • THÉZY, Marie de. La photographie humaniste. Editions Contrejour, 1992, 239 S. • THIEL, Lucien. Die Revue-Story. Revue, 1970, Nr. 51 • THOMAS, Bernard. E gudde Lëtzebuerger. d’Lëtzebuerger Land, 4 Septembre 2020, Nr. 36, S. 6
Vue sur l’avenue de la Gare à partir des bureaux de la rédaction de l’hebdomadaire illusté Revue en mars 1955.
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Pol Aschman : une (incertaine) approche sur le mode de la légèreté ?
et demie. Même le Mäertchen avait dû être condensé, pour des questions de place : après son arrivée à l’aéroport de Luxembourg-Findel, le couple Pompidou devait être conduit au Palais grand-ducal, et la route empruntée dégagée. Le couple présidentiel dormant au Palais, nous devions également veiller à ce que les cloches de la cathédrale ne sonnent pas. » C’est devenu presque une affaire d’état : personne ne savait comment les arrêter. Nous avons fait appel à je ne sais combien de personnes avant que les cloches ne restent muettes. Au début, personne n’adhérait vraiment à ce rétrécissement du Mäertchen. Les Tramsmuseker ont donc été priés de jouer au passage du couple Pompidou. C’est ainsi qu’une photo de l’ensemble musical s’est retrouvée en première page du journal « Le Monde » du 4 mai ! Pour la presse française, nous étions une véritable aubaine : Octave et défilé de la Tramsmusek, « La province en grand »... Il n’en demeure pas moins qu’en ce jour de 4 mai, ces « provinciaux » ont fait preuve de « grandeur » en se montrant prêts à accepter des compromis.
Colette Flesch sous les « Flesch-lights » de Pol Aschman Nous sommes le 4 mai 1972 et il est environ 15 heures lorsque vous, Colette Flesch, accueillez Georges Pompidou, Président de la République française, là où le passage débouche sur la place Guillaume II. Première femme à occuper cette fonction, vous avez été élue bourgmestre de la ville de Luxembourg il y a tout juste 2 ans, vous êtes alors âgée de 34 ans. Vous n’en manifestez pas moins une parfaite assurance. Georges Pompidou sourit, il salue d’un signe de la main. Dans l’angle inférieur du cliché, on reconnaît des appareils de prise de vue, divers appareils d’enregistrement ; le photographe Pol Aschman semble se trouver au milieu de la foule des journalistes et des badauds, d’où il photographie. CF : Cette photo est l’instantané parfait, un document historique ! Le magasin de mode qui m’a vendu mon tailleur en a même commandé un agrandissement qu’il a placé dans sa boutique, à des fins publicitaires. La visite d’État de Pompidou est effectivement un événement un peu particulier pour moi, qui avais été marquée par la France dans mon enfance. Contraintes de fuir Dudelange en 1940, pendant la guerre, ma mère et moi ainsi que ma tante et sa famille avons en effet vécu à Brive-la-Gaillarde jusqu’en 1945. J’avais déjà 8 ans à notre retour au Luxembourg, et je ne parlais que le français. Ceci explique bien sûr la joie qui anime votre visage à l’arrivée du chef de l’État français. Vous n’ignoriez cependant pas ses problèmes de santé. CF : Un petit cercle d’initiés avait été invité à garder le silence. La visite d’État s’imposait après que notre GrandDuc se fut rendu à Paris. En règle générale, le programme dure 3 jours, cette fois-ci, il avait été réduit à une journée
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CF : Tout à fait ! Nous avions prié les restaurateurs de l’Oktavemäertchen, de ne pas griller ou rôtir et de ne pas faire de friture, jusque vers 16 heures, donc jusqu’à la fin de la cérémonie officielle devant l’hôtel de ville, en présence de Pierre Werner, des députés, des directeurs des administrations, etc., autrement dit de faire en sorte qu’il n’y ait aucune odeur sur la place. Tout le monde a joué le jeu. Bon, la place Guillaume II était noire de monde. Il est probable que les commerçants ont flairé l’occasion de faire d’excellentes affaires à l’issue de la cérémonie. Vous aviez assurément l’éprouvant programme de la journée en tête, les mots justes lors de la réception, votre discours, les gestes, le protocole. Les photographes imprévisibles sont‑ils une source de stress dans un tel contexte ? CF : Étant donné qu’ils nous accompagnaient toujours lors d’évènements, ils ne m’ont pas intéressée ; ils étaient là, comme d’habitude, un point c’est tout. Dans votre jeunesse, vous avez pratiqué l’escrime avec succès, et comptez trois participations aux Jeux olympiques à votre actif. Votre diplôme de baccalauréat en poche, vous avez étudié en Amérique, notamment le « public speech ». On peut supposer que dès cette époque, les objectifs étaient vos compagnons permanents ? CF : Tout à fait, je les côtoyais depuis longtemps déjà. En 1953, à l’issue de mon premier championnat du monde, j’avais 16 ans, j’eus l’honneur de remettre à la future Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte un bouquet de fleurs, sous le crépitement des flashs. Je n’en avais ressenti absolument aucune nervosité. J’ai revu nombre de ces photographes plus tard, quand j’ai entamé ma carrière politique. Nous nous croisions constamment et nous nous connaissions donc plutôt bien.
Pol Aschman en faisait-il partie ? Selon ses dires, il ne s’intéressait pas vraiment à la politique. CF : Ce n’est pas un problème pour moi ! Il n’était pas là pour m’interviewer. Il était supposé faire une photo parfaite, notamment lorsque je reçois Otto Graf Lambsdorff à Luxembourg. Par « parfaite » j’entends d’un haut niveau de professionnalisme. Je suis moi-même une piètre photographe, et je fais confiance à un expert tel que Pol Aschman. Je pense que c’est aussi la raison pour laquelle j’entretenais une aussi bonne relation avec lui, car il a senti que je m’en remettais à lui. Je ne me suis jamais plainte, même si la photo ne me semblait pas optimale. Cela peut toujours arriver, et ce n’était tout simplement pas mon job !
Le regard de Pe’l Schlechter sur « Nuns on the run » Pe’l Schlechter, vous êtes né le 20 avril 1921, Pol Aschman le 8 février 1921, à Luxembourg. Tous les deux vous avez grandi dans la même rue, été scouts, bien que dans différents groupes, enrôlés de force pendant la Seconde Guerre mondiale - lui comme opérateur dans les radiocommunications, vous comme graphiste d’avions mais vos chemins ne se sont réellement croisés que dans la vie active, au d’« Letzeburger Land » et à la « Revue », où vous étiez responsable de la mise en page et lui fournissait régulièrement des photos ou des reportages. Et plus tard à la « Foire », où il photographiait les stands pour les commerçants et vous conceviez des affiches. PS : Oui, on peut dire, d’une certaine manière, que nous nous connaissions bien, mais sans avoir de contact régulier ou étroit. Il était plutôt introverti, un peu original. Ses photographies, la manière dont elles étaient prises, m’ont profondément impressionné. Pol Aschman n’a pas hésité à enfiler un uniforme de receveur de tramway pour se faire photographier en train de vendre des tickets de tram. Ou alors il s’installait vêtu en sans-abri sur le pont Adolphe et faisait la manche. Ça forçait le respect, parce que cela demande du courage, de l’enthousiasme pour son job. Je n’en aurais pas été capable. J’ai toujours aimé jouer du théâtre, mais ce n’est pas la même chose. Je ne me suis jamais engagé à 100 %, pour quoi que ce soit, j’ai toujours cherché des solutions faciles ou évidentes. J’ai exécuté mes commandes en moins de deux, la plupart du temps plusieurs en même temps, et j’ai enchaîné avec les suivantes, sans vraiment approfondir. Mais lui en était capable, c’était son truc.
Aujourd’hui pourtant, on maltraite les années 1950 que l’on qualifie de conformistes. Les clichés de Pol Aschman sont le reflet par excellence de facettes idylliques et pastorales. N’a-t-il pas en cela soutenu différents points de vue de l’époque : les habitants de Pfaffenthal sont des habitants de Pfaffenthal, les « Stater » juste des « Stater » ? PS : Il ne faut pas y attacher trop d’importance. C’était ainsi depuis la nuit des temps, quand nous étions gamins déjà, il y avait des rivalités entre quartiers. Nous qui habitions le Limperstberg étions constamment en bisbille avec ceux du Rollingergrund. Mais à l’époque, ce n’était pas réservé à la capitale, c’était la même chose dans les villages. Les jeunes voulaient la guerre, c’était ainsi. Aujourd’hui ce sont les seniors. Vous connaissez certainement cette photo de Pol Aschman représentant une nonne qui court du Fëschmaart en direction du Grund. Toute cette mise en scène a, d’une certaine manière, quelque chose de satirique, carrément subversif... PS : Ça ne m’étonnerait pas que ce fût lui habillé en nonne. Ça lui aurait ressemblé ! Pol Aschman était-il globalement respecté à l’époque, en tant que photographe, je veux dire aussi comparé aux autres ? PS : J’entretenais des contacts avec tous les photographes : Théo Mey, Tony Krier....Ils étaient tous plutôt factuels, réalistes, des reporters en somme. Pol était le seul à faire des photos dont se dégageaient une certaine ambiance, une âme. Il était le poète parmi les chroniqueurs luxembourgeois. Sous cet angle, ce sont ses photos que j’ai préférées. Mais à l’époque, l’art n’avait pas la vie facile. On ne peut pas parler de vraie reconnaissance. Je me souviens d’un incident à la « Revue », où l’on s’efforçait réellement de donner à la photographie une certaine importance. Pour les pages sportives, je recevais les clichés du dimanche le lundi. Souvent de Tony Krier. C’est à lui que nous devons la publication de gymnastes photographiées en shorts. Aussitôt l’édition parue, un curé nous appela pour s’insurger contre notre audace. Il menaça de profiter d’un sermon pour interdire à ses fidèles de lire la Revue si cela devait se reproduire. Aujourd’hui, il se dit que Pol Aschman a marqué de son empreinte la photographie et vous le graphisme au Luxembourg. PS : Oui, je l’ai entendu dire. Mais je pense que c’est un peu exagéré.
Selon vous, les photos de Pol Aschman documentent-elles une époque révolue, une architecture disparue ? PS : Je regrette énormément que plus rien ne soit comme sur ses photos. Mais qu’est-il advenu de la pauvre ville de Luxembourg ?
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Charles Munchen : pour un retour constructif sur ses origines, mais contre la nostalgie Vous appartenez à l’une des « bonnes » familles luxembourgeoises, dont sont issus des ingénieurs, des politiques, et même un bourgmestre de la ville de Luxembourg, Alphonse Munchen, votre grand-père. La famille Aschman jouissait elle aussi d’une certaine notoriété au sein de la société, comptant traditionnellement des médecins et des chimistes. Un photojournaliste cadrait déjà beaucoup moins bien. Vous aussi, après une enfance vécue en France, contraint de fuir en raison de la guerre, et une adolescence sinistre et gâchée - pour reprendre vos mots - après des études interrompues, avez mis le cap sur les médias, d’abord comme cameraman pour RTL, plus tard comme collaborateur dans les studios de la régie finale. Avez-vous contribué à faire bouger des choses ? CM : Oh non, cela s’est fait automatiquement. Je n’avais absolument aucune influence sur la société. Pol Aschman en avait davantage, puisque de son vivant déjà il était un photographe renommé. Mais à cette époque, le monde entier commençait à changer. Chez nous, l’Église avait progressivement perdu de son influence et de son pouvoir, elle était contrainte de s’ouvrir si elle ne voulait pas tout perdre. C’est ainsi, quand le monde commence à bouger. De tout temps je me suis intéressé à la nouveauté, et les images animées étaient nouvelles pour le Luxembourg. J’en vins à la conclusion que nos moyens de communication contribuent indiscutablement à faire avancer la société, que sans eux rien ne se serait produit. C’est bien pour cela que l’Église voulait dans un premier temps les empêcher. Puis vint le jour où plus personne ne put s’opposer à la propagation des inventions du XIXe siècle, telles que le téléphone. Le monde a ainsi pu avancer de quelques pas. Aujourd’hui, je me demande quand même si les évolutions actuelles ne devraient pas être un peu ralenties. Vous êtes né en 1934, soit 13 ans après Pol Aschman. À l’inverse de lui, vous vivez ici et maintenant, mais vous vous intéressez aussi à vos racines, sans pour autant être nostalgique. Avez-vous un souvenir précis de votre première rencontre avec le photographe ? CM : C’est clair que les convenances avaient, dans ma famille que vous qualifiez de « bonne famille », une certaine importance. On m’a notamment appris les bonnes manières à table. Au début des années 1950, j’étais au Pfaffenthal pour la révision, là où se trouve actuellement l’auberge de jeunesse. Pol Aschman arriva, dans l’intention de faire un reportage, de nous photographier tous, nous les gars. J’étais assis là, et mangeais probablement de manière très distinguée. Pour Pol Aschman du pain bénit, il a de suite pris un instantané de moi et inséré plus tard la photo dans un article de la Revue. Ce cliché portait la légende « On se croirait dans un hôtel de grand standing, mais il s’agit en
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réalité d’une révision ». Pol Aschman et moi n’avons jamais été amis, mais nous nous croisions fréquemment, deux « fortes têtes de la Stad ». Cela suffisait pour voir qu’il était un homme bon, généreux, au grand cœur. Je l’ai admiré d’avoir gravi les échelons de la Revue jusqu’au poste de rédacteur en chef, mais le costume de chef ne lui allait tout simplement pas. Celui de photographe indépendant, oui. Il devait avoir un septième sens, il voyait des gens, le plus souvent en marge de la société, que sinon personne ne voyait, et leur conférait à travers ses clichés comme une sorte d’existence, les rendait visibles. Au bout d’environ 13 ans, à la fin des années 1960, vous avez abandonné votre activité dans le secteur de l’image en continuant toutefois à rédiger des courriers des lecteurs souvent critiques sur l’art et la religion - et vous vous êtes élevé au rang, à Luxembourg certes, mais aussi à Paris, de restaurateur et marchand d’art couronnés de succès. René Schildgen, votre partenaire de longue date, avait été autrefois apprenti auprès de Pol Aschman. CM : Tout à fait, et René a souvent évoqué la bonté de Pol Aschman, le véritable épanouissement du photographe en compagnie de ses jeunes assistants. René a accompagné Pol à Paris, ils y ont interviewé l’acteur Michel Simon. Alors âgé de 17 ans, il en a été durablement impressionné. Lorsque plus tard nous avons convié à l’inauguration de la « Caisse aux trésors », rue Louvigny, l’élite de la société luxembourgeoise, Pol Aschman a promis à René Schildgen d’immortaliser l’événement en photos. Il est probable qu’une photo de l’événement ait aussi été publiée dans un journal, cela se faisait autrefois, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Autrefois...tout était-il mieux ? CM : Non, je suis quelqu’un de positif, nous remontons toujours la pente. L’art peut-il y contribuer ? CM : Les artistes expriment ce que les autres ressentent inconsciemment. Ils sont pour la plupart en avance sur leur temps, et leur art n’est compris que plus tard. Les photos inoubliables du Grund prises par Pol Aschman ne s’inscrivaient-elles pas aussi dans une période d’essor escompté ? CM : À travers ses impressionnantes photos, il s’est exprimé sur nos racines, notre origine. Moi aussi je porte un très grand intérêt à mon origine, mon histoire, j’estime que cela est très important. La photographie s’y prête tout particulièrement. Et il était essentiel que quelqu’un comme Pol Aschman fût là, qui a permis à travers son travail à d’autres artistes de porter un regard sur l’avenir. C’est ainsi que l’on obtient un monolithe, un tout.
Sven Becker ou : les photographes au fil du temps Vous voyez… des instantanés d’une autre époque ? SB : Une autre époque oui, mais non une autre photographie. Quand je contemple les photos, je vois des situations que j’ai moi aussi vécues, ou des lieux dans lesquels j’ai moi-même été. Quand on est photojournaliste, on a tendance à vouloir être partout en même temps. Une photo montre toujours une bribe, dans le meilleur des cas c’est finalement celle qui importait, mais tous les photographes connaissent la sensation d’avoir manqué des opportunités, directement à côté de l’objectif de leur appareil photo. Il faut être extrêmement rapide quand on choisit son angle de vue. Je pense que Pol Aschman, tout comme moi, ne recherchait pas en priorité à prendre une photo esthétique, la photo parfaite de personnalités importantes, mais des instantanés intéressants, la captation de moments disparus. Prenons l’exemple des funérailles du Grand-Duc Jean. Je n’ai pas cherché à me fondre dans la foule qui suivait le cercueil, je m’étais confortablement installé dans une cabine téléphonique depuis laquelle je voyais l’église et la foule. Les gens auront pensé que je suis un drôle d’oiseau, le photographe dans sa boîte en verre a eu vite fait d’attiser leur curiosité. Et j’étais d’un coup propulsé, comme Pol Aschman, dans une situation : il y en a toujours une ou un qui regarde droit dans l’objectif. J’ai de suite pris toute une série de clichés. J’aimerais bien réitérer l’expérience dans un autre lieu, mais les cabines téléphoniques sont malheureusement en voie d’extinction. Le temps passe, mais tous les ans, la Braderie, Liichtmëssdag, la fête nationale luxembourgeoise reviennent de manière immuable. Cela vaut-il réellement la peine de prendre à chaque fois de nouvelles photos, comme Pol Aschman l’a fait ? SB : Bien sûr, tout mérite d’être montré. L’instant présent passe, il part en fumée ; des décennies plus tard, on est empli de joie ou de nostalgie, dans une rétrospective photo, comme celle au Cercle Cité à l’occasion du centenaire de la naissance de Pol Aschman, quand il est possible de revivre ces moments encore une fois. Ou de les découvrir en tant que touristes. J’ai visité l’exposition plusieurs fois, l’espace était plein à craquer. Pour moi, ce type de photographie suscite un immense intérêt, cela ne fait aucun doute. Il arrive que des clichés ne soient pas pris pour aujourd’hui mais pour après-demain. Le temps, c’est de l’argent : autrefois, Pol Aschman prenait beaucoup de temps sur place à régler l’ouverture du diaphragme et la vitesse d’obturation, développer les films était très chronophage et demandait beaucoup de travail. Maintenant que vous êtes libéré de ces contraintes, êtes-vous un photographe et photojournaliste serein et riche ? SB : Je travaille, entre autres, comme photographe de presse pour un journal, en moyenne je couvre entre 3 et 5 sujets par jour, aussi bien des briefings politiques que des Bubble-Tea
Shops. Aujourd’hui, je me suis rendu pour la première fois de ma vie dans une cimenterie, ce fut grandiose, et j’aurais aimé passer une semaine à faire des photos, mais dans ce cas ce n’est pas possible. À l’ère du numérique, on prend beaucoup plus de photos qu’autrefois - peut-être trop - mais comme à l’inverse de Pol Aschman je ne rédige pas d’articles, je peux me concentrer sur ma multitude de clichés et, à la fin de la journée, choisir avec le rédacteur celui qui convient. Mon problème réside plutôt dans les directives sur la protection des données actuellement en vigueur. Les instantanés d’enfants parmi des passants ? Ils ne sont plus possibles. Je devrais commencer par identifier les parents. Les enfants sur les clichés de Pol Aschman sont fantastiques dans leur spontanéité, leur générosité, et bien sûr leur très grande curiosité - ils jouent presque un jeu avec le photographe, et veulent à tout prix être sur la pellicule. Personne non plus ne savait ce qu’il advenait ensuite des photos. Mais Pol Aschman a, Dieu merci, de suite appuyé sur le déclencheur, parce qu’il trouvait la situation belle, intéressante et expressive. D’accord, autrefois la photographie de rue était encore récente, on entretenait avec elle un rapport différent, mais tandis que je perds énormément de temps à régler des problèmes administratifs, Pol Aschman avait déjà tout fixé sur la pellicule. Avec le recul on serait presque tenté de troquer et de revenir au développement. Vous avez un faible pour les portraits de Pol Aschman ? SB : Ils sont intemporels et ils n’ont pas l’air d’avoir été posés. Les personnes photographiées entament quasiment un dialogue avec l’observateur : « Regarde-moi, mais enfin regarde-moi, moi aussi je te regarde ! » Derrière ces regards se cachent des histoires, et j’adore les histoires. Pol Aschman ne mérite en aucun cas d’être oublié. Malheureusement, les Luxembourgeois ont tendance à se tourner vers l’étranger quand il s’agit d’artistes. Cela me choque, que la plupart des gens connaissent Henri Cartier-Bresson mais que le nom de Pol Aschman ne leur dise rien. Il ne faut jamais oublier ses origines. C’est important de porter ses racines culturelles aussi au-delà des frontières, de s’échanger avec les autres sur son propre pays. Parce que l’on n’arrive jamais sans bagages.
Claude Schmitz : mieux vaut une écoute partagée de la musique classique pendant 21 ans que de « grandes envolées lyriques » Vous avez été l’un des nombreux « apprentis » de Pol Aschman. Comment cela s’est-il fait ? CS : Après mon examen de passage, à l’été 1969, j’avais remarqué une annonce dans le journal : « Pol Aschman cherche jeune homme pour l’assister lors de prises de vue photographiques ». Je me rendis chez lui à vélo. Je sonnai et une gouvernante se présenta à la fenêtre, me demandant de repasser plus tard, Monsieur Aschman étant sorti. Mais quelque chose me retint et en effet, 5 minutes plus tard, Pol
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sortit avec son chien. Arrivés dans un pré, il détacha le chien et m’aperçut, comprenant de suite de quoi il s’agissait. Je fus engagé, bien que je n’eusse pas été formé à la photographie ou au dessin, deux compétences absolument nécessaires au travail de retouche des photos. Pol Aschman m’a tout appris : j’ai rampé à même le sol avec le projecteur, aidé à développer des photos en couleur - à l’époque nous n’en faisions pas plus de 2 ou 3 par jour - manipulé des filtres de couleur, traîné les lourds appareils par monts et par vaux, l’ai accompagné dans ses voyages à l’étranger... en somme un factotum. D’abord pendant tout un été, plus tard à maintes reprises. Nous sommes restés en contact presque jusqu’à sa mort en 1990. Quand il avait besoin de moi, il demandait à sa gouvernante de m’appeler : il détestait les téléphones. Né en 1954, vous appartenez à la génération de l’aprèsguerre. À partir de 1969, vous faites des petits boulots pour Pol Aschman, dans un contexte marqué par les mouvements internationaux de la jeunesse et de la contestation. L’insouciance, l’ambiance de renouveau étaient des notions étrangères à Pol Aschman, ses moments de gloire photographique appartenaient au passé, à cette époque. Qu’avez-vous partagé tous les deux, que vous a-t-il donné et inversement ? CS : Il n’avait pas de famille, c’était un peu comme si j’étais devenu son enfant. Souvent, je lui servais aussi de source d’information pour les sujets concernant les jeunes. Il m’a accompagné au barbecue organisé au barrage d’Esch-sur-Sûre pour fêter notre examen de passage, et a publié un reportage. Dans l’autre sens, il m’a appris une foule de choses sur la technique photographique, bien que je n’eusse pris aucune photo pendant tout le temps passé auprès de lui. Et il m’a fait découvrir des mondes dont j’ignorais tout, a partagé avec moi sa passion pour la musique classique, m’a fait don d’une expérience de vie. Même s’il n’a jamais beaucoup parlé : il était très introverti, la plupart du temps il fallait deviner. Vous étiez lycéen, et vous vous êtes sans doute intéressé à la littérature allemande d’après-guerre. La Seconde Guerre mondiale était-elle un sujet de conversation entre Pol Aschman et vous ? CS : Quand nous nous sommes rencontrés, j’avais 15 ans et lui 48. La guerre m’intéressait énormément, comme tous les garçons à l’époque. Mais Pol n’en a jamais parlé : il l’a occultée, exclue, comme si elle n’avait jamais existé. Il lui arrivait de l’évoquer dans des articles que j’ai lus. Mais les textes n’étaient pas la priorité. S’il était un excellent photographe, il n’était pas brillant pour l’écriture. De ce fait, il se plongeait dans le travail, de préférence jusqu’à 22 ou 23 heures, puis se rendait dans son bistrot habituel à Clausen, vidait en une vitesse quasi record 10 bières, avant de se coucher, épuisé et satisfait. Comment s’intègrent tous les portraits « authentiques » photographiés par Pol Aschman dans ce cadre ? Comment
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captait-il les émotions, les ambiances, y compris pour les photos de groupe, d’une main de maître, avec une telle intuition et une telle sensibilité ? Était-il philanthrope ou misanthrope ? Et d’où venait cette obsession pour la photographie ? CS : Spontanément, je dirais que l’un n’a rien à voir avec l’autre. On se moquait parfois de Pol au Luxembourg : « Er ist ein Graf, ein Graf, ein Fotograf! » ou bien « Den Aaschmann ». Certaines de ces moqueries naissaient de la jalousie. La célébrité génère aussi la solitude. Alors qu’il s’était battu pour y accéder, à cette célébrité. Dans la famille de Pol, on devenait médecin, chimiste ou pharmacien, c’était la tradition. Il avait opté pour la pharmacie mais avait dû interrompre ses études, plus rien n’entrant dans sa tête après 1945, selon ses propres dires. Sa fascination pour la photographie et la chimie lui avait été transmise, alors qu’il était encore enfant, par son père. Et il y avait aussi le fait que Camille Aschman rédigeait régulièrement des articles pour des journaux, à ses heures perdues. Pour son fils Pol, le métier de photojournaliste s’imposa par conséquent. Il n’était ni philanthrope ni misanthrope, il s’est contenté de tout observer avec le regard du photographe, voulant juste capter autant de choses que possible. Mais en réalité, il avait horreur des foules ; de par son caractère, il était un Bernard l’Hermite. Consciencieusement, année après année, le photojournaliste et chroniqueur Pol Aschman couvrait les processions, mariages de célébrités, la « Schueberfouer », la « Foire », d’autres foires et d’autres foules... Comment tenait-il le coup ? L’appareil photo lui servait-il de bouclier imaginaire ? CS : Absolument ! Pol Aschman n’était d’accord qu’avec les incompris, les groupes marginaux, et surtout les morts. Je suis incapable de dénombrer les cimetières que nous avons visités à l’étranger : il est probable que nous avons visité tous ceux de Paris ; le cimetière central de Vienne m’a particulièrement impressionné. Nous y avons en quelque sorte rendu visite au comédien Albin Skoda, que Pol avait vu dans le rôle d’Hamlet au festival de Wiltz, et qui l’avait marqué, sans oublier bien sûr tous les grands compositeurs. Cet intérêt pour les morts était notre dénominateur commun. Quels sont les talents photographiques de Pol Aschman qui vous ont particulièrement fasciné ? CS : Qu’il savait malgré tout, comme nul autre, insuffler la vie à ses clichés. Une fois, nous étions dans une usine de machines à vapeur pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. Les photos prises par Pol montrent des locomotives, mais surtout des ouvriers en train de trimer, tandis que d’autres font la fête. Il n’a jamais cessé de photographier des gens. C’était peut-être sa manière d’exprimer son amour pour les gens. Une discussion telle que celle que nous avons tous les deux en ce moment n’aurait pas été possible avec Pol, il se serait senti trop vulnérable. Pour moi, il sera toujours un gars gentil, mais qui était pratiquement incapable de s’ouvrir à la plupart des bipèdes. Ce blocage était-il une conséquence de la guerre ? Je ne l’ai jamais ressenti de cette manière.
Philippe Aschman : en conversation avec des images En tant qu’instituteur vous êtes un « Aschman atypique », et vous arrivez à notre entretien avec un sac à dos plein de témoignages à contempler... ? PA : Oui, sur cette photo, vous me - nous - voyez dans une école maternelle de Verlorenkost. Mon oncle Pol avait un faible pour les jeux de rôle, il lui était déjà arrivé de se glisser dans le rôle d’un contrôleur de tramway, le temps d’une photo : ici il était devenu pendant 2 ou 3 jours un enfant dans une école maternelle. Il s’y était préparé mentalement, le matin, il avait demandé à sa gouvernante de lui préparer des tartines pour la récréation, plus tard nous étions assis côté à côte au dernier rang, comme de bons camarades de classe. Il a participé à tout, demandé à mon enseignante sœur Jean-Marie de lui raconter des anecdotes sur mes camarades de classe, noté des motsclés pour ensuite écrire un article sur cette expérience. C’était le procédé normal : Pol allait à la rencontre des gens, il posait autant de questions qu’il était nécessaire pour les mettre à l’aise, prenait des notes et des photos. Il était toujours en quête d’histoires personnelles qu’il voulait transmettre à ses lecteurs après les avoir développées : l’intention n’était pas d’écrire de la grande littérature. Il s’intéressait en outre aux histoires de famille, celles qui se substituaient à l’histoire d’une nation. Plusieurs de ses reportages mentionnent ses aïeuls. Et qu’en est-il de l’appareil photo que vous avez apporté ? PA : Pol Aschman me l’a offert pour ma communion ! L’appareil est certes très simple, conventionnel ; ce qui n’était pas conventionnel, c’est que mon oncle m’a remis le présent pour la fête emballé dans de vieux journaux. L’idée se voulait sans doute drôle, mais il tenait aussi à montrer qu’il n’était pas comme nous, une famille tout à fait normale : une mère, un père et 6 enfants. Là, il avait du mal à s’intégrer. En réalité, il venait rarement chez nous, c’est nous, les enfants, qui allions chez lui. Au début, il vivait avec son père malade. Dans cette ambiance à lui, entouré du mobilier de la grand-mère, à partir de la fin des années 1950 avec une gouvernante qui était légèrement diminuée dans ses capacités, il se sentait bien et, pour nous, se transformait en clown. On ne peut pas non plus dire que sa tenue vestimentaire était conventionnelle : ses vêtements étaient vétustes, usagés, couverts de poils de chien. Mais c’est ainsi qu’il se rendait au Palais grand-ducal ou à une conférence de presse chez l’évêque. Marque de fabrique ? Camouflage ?
de groupes marginaux, par exemple. Quelques-uns de ses apprentis étaient issus de familles du Pfaffenthal qui vivaient dans des conditions précaires. Ils sonnaient à sa porte quand ils avaient faim, il leur donnait de l’argent de poche, et plus d’un y a aussi dormi la nuit, à un moment ou à un autre. Mais d’un autre côté, il pouvait aussi s’emporter très vite, notamment vers la fin de sa vie, quand l’engagement qui lui aurait fait oublier sa maladie lui était devenu impossible. Vous-même, alors collégien, avez été un temps apprenti et avez assisté votre oncle, photographe officiel de la « Foire », notamment comme éclairagiste lors de prises de vue nocturnes des stands, pour les documenter. À partir des années 1980, lorsque votre oncle a davantage souffert des effets de son diabète et donc d’une baisse de son acuité visuelle, c’est vous qui corrigiez la netteté des clichés et photographiiez de plus en plus souvent, entre autres lors du mariage du Grand-duc héritier Henri et de Maria Teresa Mestre, en suivant ses instructions. PA : Il savait tout simplement qu’il pourrait compter sur moi. Et puis petit à petit, j’ai aussi progressé techniquement. Il m’est également arrivé de l’accompagner à l’étranger. Pour aller à Colmar ou à Paris, on empruntait les routes nationales. Quand nous faisions une halte pendant le trajet, les restaurateurs le saluaient. Les employés du modeste hôtel sur le lieu de destination le connaissaient, tout comme les serveurs du bistrot du coin. On avait l’impression qu’il fréquentait toujours les mêmes établissements. Il avait ses points de repère, l’habitude était sa seconde nature. L’oncle Pol envoyait aussi constamment des cartes postales à sa gouvernante, et même à son chien Rex. Voici un exemple : « Schéine Bonjour vu Wien, bill net ze vill, looss de Facteur an d’Zeitungsfra mat Rou a pass op d’Madame Jeanny op, datt si der net ze vill stiicht! » Autrement dit, il a aussi cherché des yeux celui ou celles et ceux qu’il connaissait à la Braderie, à l’Emaischen, à l’Oktav-Mäertchen ou lors de processions. Quelle était sa position vis-à-vis de la religion ? PA : Il était très croyant, sans toutefois pratiquer. Après son décès, j’ai demandé qu’une messe soit dite en la cathédrale. Les funérailles y sont très rares. Mais pour le photographe Pol Aschman, ils ont fait une exception. À la fin, l’organiste nous a présenté ses condoléances, et ajouté qu’il avait mis tout son cœur à ce que son jeu fût particulièrement beau, parce que mon oncle n’avait jamais manqué de le photographier.
PA : Probablement un signe distinctif, oui. De la sorte, il attirait le regard, les gens prenaient de suite la pose, dans l’espoir d’être photographiés. « Wéini komme mir an d’Zeitung », lui demandaient-ils. Il s’en réjouissait, notait leurs noms, les engageait dans une conversation. Là, il était jovial. Mais dans le privé, il était un tout autre homme. Sa bienveillance et son côté protecteur s’exprimaient alors plutôt à travers des gestes : dans son engagement auprès
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Sonia Aschman-Bodson Alex Aschman, mon mari, et son frère Pol étaient des personnes très agréables, paisibles et introverties ; certes extrêmement cultivées, mais peu enclines à s’exprimer. De toutes les souffrances qu’ils ont subies tous les deux pendant la guerre, de la fuite de Pol avec un Polonais, de leur traversée de l’Allemagne à vélo, un vélo volé, c’est mon beau-père qui m’en a parlé. Soit dit en passant, plus tard c’est Pol qui l’a soigné et nourri en faisant preuve de beaucoup d’imagination, puisqu’il était alité après une chute. Pendant un temps, nous avons séjourné régulièrement chez eux pendant les vacances. Alex était encore étudiant en médecine, il fréquentait des universités en Angleterre et en France, nous avions déjà deux enfants, mais n’avions pas de logement au Luxembourg. Quand j’allais dans la salle de bains, la baignoire était souvent occupée : les pellicules photo de Pol s’y trouvaient. Ses photos en noir et blanc tout spécialement m’ont fascinée. Il s’en servait pour exprimer la vie et le travail des gens simples, normaux. On m’a souvent demandé pourquoi Pol faisait comme ci et non comme ça, pourquoi il avait des réactions bizarres dans telle ou telle situation. Pourquoi, pour quelle raison ? C’était ainsi, point. Au sortir de la guerre, nous devions faire face à de gros défis ; j’allais bientôt avoir six enfants, pour prendre un exemple, et je travaillais dans le cabinet de mon mari, comme secrétaire, réceptionniste et femme de ménage. Enceinte ou non, je me levais la nuit quand le téléphone sonnait. Nous n’avions pas vraiment le temps de nous poser des questions sur le pourquoi du comment.
Charles-Louis Aschman (l’aîné des neveux de Pol Aschman) Il a toujours émané de mon oncle Pol une certaine sérénité, mais il est probable que tout au fond de lui se déchaînaient des tornades qui se frayaient parfois un chemin vers l’extérieur. Tout ce qu’ils ont enduré pendant cette guerre, alors qu’ils avaient tout juste 20 ans... nous ne pouvions pas l’imaginer, même approximativement, tout gamins que nous étions. Il n’en demeure pas moins que Pol a ensuite cherché le contact avec les gens et l’a établi. Ce pouvaient être aussi bien la famille grand-ducale que des représentants de la guilde des itinérants, dont il admirait d’une certaine manière la liberté, ou que « Monsieur tout-le-monde ». Il y parvenait avec une facilité déconcertante. Il avait le respect nécessaire, mais ne courbait l’échine devant personne. Sans compter qu’à chaque fois il se tenait avec son appareil dans le bon angle, savait exactement, et sans posemètre, l’ouverture du diaphragme et le temps de pose à combiner
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afin de fixer sur la pellicule l’instantané optimal. On peut juste regretter que ces œuvres d’art n’aient pas toujours connu la reconnaissance qu’elles méritent. Dans les magazines, elles étaient considérées comme des sous-produits et consommées par les gens à peu près comme des sousproduits, comme aujourd’hui les photos sur Internet, où l’observateur ignore souvent aussi qui en est l’auteur. Autrefois, on se concentrait sur l’article et non sur le cliché.
Betsy Aschman (l’aînée des nièces de Pol Aschman) Quand je repense à l’oncle Pol, différentes images me viennent en tête. Celle de lui m’emmenant pour sa tournée de la Chandeleur, je n’étais alors qu’un bout de chou, chez des ministres et me photographiant. Je me revois aussi le dimanche des Rameaux devant la cathédrale, déguisée en mendiante, vendre du buis tout juste cueilli. Ces jeux de rôle ne faisaient pas l’objet de grandes discussions en amont, Pol était plutôt un homme d’action, et j’aimais participer. Luimême s’est bien glissé dans la peau d’un éboueur ou d’un colporteur, il voulait faire l’expérience de leur quotidien, voir quels regards on posait sur eux. Ce qui lui importait, c’était l’authenticité. C’est son assistant qui prenait alors les photos. Pol avait du respect pour les autres. C’est la raison pour laquelle je m’interroge sur notre propre considération à son égard. À qui pouvait-il se confier en réalité ? Par exemple au sujet de son homosexualité. Il n’en a jamais été question, ce sont des amis qui me l’ont appris. L’image qui s’impose maintenant à moi, mentalement, est celle du loup solitaire triste. J’allais souvent au café de Malou à Clausen, avec des copains et copines, l’ambiance y était toujours sympa. Pol était lui aussi un habitué « chez Malou », mais il était assis seul au comptoir, il a toujours été à part. Pourquoi ne suis-je pas intervenue ? D’une certaine façon, j’étais assise entre deux chaises, entre les tabourets de bar : mes connaissances pouvaient de temps en temps se montrer méprisantes au sujet de certains articles de Pol Aschman. C’est ainsi qu’entre l’oncle et la nièce, il n’y avait souvent qu’un simple bonjour. Quand j’y repense aujourd’hui, j’aimerais bien remonter le temps et agir différemment... Mais finissons sur une image joyeuse et pleine d’entrain : une cousine éloignée, néanmoins proche de la famille Aschman, secrétaire du chef d’orchestre, compositeur et violoniste Henri Pensis, avait l’habitude de s’asseoir au piano avec Pol, après les repas de famille, et c’était parti pour un quatre mains endiablé. Je pense qu’ils improvisaient parfois. Notre oncle avait de vraies dispositions pour la musique. Le jeu du duo, audacieux, vraiment libre, m’a toujours touchée au plus profond de moi et m’a marquée de son empreinte indélébile.
Isabelle et Tun Aschman (nièce et neveu de Pol Aschman)
Braderie ou au Bichermaart, nous le cherchions du regard. Il nous photographiait alors au milieu de la foule.
Le 28 juin, pour le jour de sa fête, il nous invitait tous les six. Nous étions alors gâtés comme des princes, l’ambiance festive était teintée d’ironie.
Pol semblait comme poussé à agir. C’était sans doute encore une conséquence de la guerre. Sa génération souffrait d’angoisses qui n’étaient jamais exprimées mais qui le rongeaient, le poussaient à s’impliquer. Plus tard, notre oncle fut en outre également confronté aux peurs existentielles du photojournaliste indépendant. Il avait besoin de vendre des photos pour joindre les deux bouts. Au milieu des années 1980, il a été contraint à un long séjour dans une hôpital pour soigner son diabète. Il a trié des photos pour de futurs articles, par thèmes, les a mises dans des sacs en papier brun du supermarché, a fixé des vis dans les armoires de l’hôpital et y a suspendu les sacs pour pouvoir continuer son travail.
Que voulez-vous, notre oncle Pol émergeait du lot, il était célèbre. Quand les gens entendent notre nom, et c’est encore le cas aujourd’hui, ils nous demandent si nous sommes de la famille de Pol Aschman.
L’oncle Pol était un original, impossible à copier. Une fois, Tun a essayé de faire impression avec une rédaction écrite sur le mode de la légèreté, caractéristique de Pol: le professeur d’allemand n’a pas du tout apprécié.
Nous deux avons souvent rendu visite spontanément à l’oncle Pol. Nous étions fascinés parce qu’il était complètement différent et vivait autrement. Il était toujours drôle aussi, sans doute pas au fond de lui, mais vis-à-vis de son entourage, il l’était. Il savait très bien raconter des histoires, de ses voyages par exemple : tous les ans il allait au cap Nord, il est allé une fois à Istanbul, presque une centaine de fois à Paris, une fois il est parti au Maroc pour un rendez-vous chez le coiffeur !
Si l’on nous voit sur des photos ? Bien sûr, enfants et adolescents nous faisions presque tout pour cela : à la
Charles-Louis, Tun, Isabelle, Alex, Christian, Sonia, Philippe et Betsy Aschman lors de l’Emaischen, le 7 avril 1969. Coin rue Notre‑Dame et rue Philippe II.
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Biographies
Christian Aschman
Kerstin Thalau
Christian Aschman, né en 1966 à Luxembourg, poursuit ses études à l’École de recherche graphique ERG à Bruxelles et entame en 1993 une carrière de photographe indépendant.
Formée en anthropologie culturelle à Bruxelles, journaliste culturelle au Luxembourg depuis 1998, avec un bref intermède en médiation culturelle entre 2012 et 2014, ancienne membre de plusieurs groupes créatifs (au sein desquels elle réalisa notamment des travaux sonores et musicaux), Kerstin Thalau se sentit interpelée, concernée, voire intriguée par l’oeuvre de Pol Aschman.
Depuis une dizaine d’années, Christian Aschman collabore à des publications en tant que photographe et auteur. Ainsi, le livre « 747-8 » commandité et édité en 2011 par Cargolux et The Boeing Company. « SOLUDEC soixantecinq ans » SOLUDEC S.A., 2014, « The space in between » réalisée dans le cadre de la résidence d’artiste en 2014 à Tokyo au Youkobo Art Space, parue aux éditions Théophile’s Papers et soutenue par la « Bourse CNA – Aide à la création et à la diffusion en photographie ».
Le vrai défi pour cette publication fut de se rapprocher davantage de sa personnalité, une tâche singulière, pour laquelle elle a surtout pu avoir recours aux témoignages profonds, voire intimes, de la part de sa famille et de ses proches.
« Hors-Champs », Centre national de l’audiovisuel CNA, 2020. Collaborations « Mudam, le bâtiment par Ieoh Ming Pei », Mudam éditions, 2009, « Lëtzebuerg Moderne », Éditions Maison Moderne, 2013, « Cité des Sciences-Belval 2015 », Le Fonds Belval, 2015. « Le difficile chemin vers la grande ville. Regards croisés sur l’œuvre de Paul Retter » Auteurs Robert L. Philippart et Christian Aschman, Éditions Guy Binsfeld, 2021. Christian Aschman a participé à des expositions individuelles et collectives à Luxembourg, Bruxelles, Liège, New York, Paris, Varsovie, Sedan et Tokyo. Il vit et travaille à Luxembourg.
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Frédéric Braun Frédéric Braun est né en 1984. Ancien collaborateur de la revue Ligne de risque, il travaille comme journaliste depuis de nombreuses années, e.a. pour Le Quotidien, Woxx, d’Lëtzebuerger Land et Radio 100,7. En 2016, il a remporté le Amnesty Mediepräis.
Christian Aschman
Kerstin Thalau
Christian Aschman, geboren 1966 in Luxemburg, studiert an der Brüsseler Ecole de Recherche Graphique ERG und macht sich 1992 als Fotograf selbständig.
Studium der Kulturanthropologie in Brüssel, seit 1998 Kulturjournalistin in Luxemburg, von 2012 bis 2014 Abstecher in die interkulturelle Mediation, zeitweise Mitglied mehrerer kreativ schaffender Ensembles (mit denen sie insbesondere mit Klang und Musik arbeitete). Vom Werk Pol Aschmans fühlte sich Kerstin Thalau unmittelbar angesprochen, betroffen, in ihrer Neugierde geweckt.
Seit gut zehn Jahren ist Christian Aschman als Fotograf und Autor an diversen Veröffentlichungen beteiligt, so etwa »747-8«, in Auftrag gegeben und editiert von Cargolux und The Boeing Company im Jahr 2011, »SOLUDEC soixante-cinq ans«, SOLUDEC S.A., 2014 ; »The space in between«, entstanden 2014 während einer Künstlerresidenz im Youkobo Art Space, Tokyo, erscheint bei Théophile‘s Papers mit Unterstützung der »Bourse CNA – Aide à la création et à la diffusion en photographie«.
Die größte Herausforderung dieser Veröffentlichung war eine Annäherung an seine Persönlichkeit; für diese ganz spezielle Aufgabe konnte sie insbesondere auf ausführliche, häufig sehr private Gespräche mit seiner Familie und seinen Freunden zurückgreifen.
»Hors-Champs«, Centre national de l’audiovisuel CNA, 2020. Mitwirkung an »Mudam, le bâtiment par Ieoh Ming Pei«, Mudam éditions, 2009, »Lëtzebuerg Moderne«, Éditions Maison Moderne, 2013, »Cité des Sciences – Belval 2015«, Le Fonds Belval, 2015. Robert L. Philippart und Christian Aschman, »Le difficile chemin vers la grande ville. Regards croisés sur l’œuvre de Paul Retter, architecte et urbaniste à Luxembourg de 1957 à 1980«, Éditions Guy Binsfeld, 2021.
Frédéric Braun Frédéric Braun, geboren 1984. Der ehemalige Mitarbeiter der Literaturzeitschrift Ligne de risque ist seit Jahren als Journalist tätig, unter anderem für Le Quotidien, Woxx, d‘Lëtzebuerger Land und Radio 100,7. 2016 wurde er mit dem Amnesty Mediepräis ausgezeichnet.
Christian Aschman wirkte bei Einzel- und Gruppen ausstellungen in Luxemburg, Brüssel, Lüttich, New York, Paris, Warschau, Sedan und Tokyo mit. Er lebt und arbeitet in Luxemburg.
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Légendes
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À bord d’un ferry. Collection Aschman-Bodson
60-61
Marché aux puces, Metz, 1965
62-63
Mariage, 1963
64
Mariage, 1957
65
Mariage, Leudelange, 1965
66
Mariage, 1958
67
Mariage de S.A.R. la princesse Marie-Adélaïde de Luxembourg avec le comte Karl Josef Henckel von Donnersmarck, Luxembourg, 1958
68
Homme dormant sur la plage, Ostende, 1956
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Homme dormant dans la salle d’attente de la Gare centrale, Luxembourg, 1950
70
Groupe d’hommes dans un café, Bettendorf, 1951
71
Groupe d’hommes. Reportage sur l’Hospice du Rham, Luxembourg, 1949
72-73
Noël des clochards, Paris, 1968
74
Reportage sur l’Alzette, Bettembourg, 1950
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Fête de la fraise, Steinsel, 1952
76-77
Incursion dans l’Ösling, les semailles d’automne, 1955
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S.M. le Roi Baudouin de Belgique de retour des États‑Unis, aéroport de Bruxelles National, 1959
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Marché, place Guillaume II, Luxembourg, 1962
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Portrait d’un homme (Lompekréimer), 1950
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Portrait d’un homme derrière un pare-brise cassé, 1966 Collection Aschman-Bodson
83
Portrait d’un homme, vers 1949
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Ouvrier sur la ligne de chemin de fer étroite «Jangeli» entre Noerdange et Martelange, 1950
85
Portrait d’un homme pour la « Gléckspolice », 1957
86-87
Marché, place de l’Hôtel de Ville, Dudelange, 1954
88
Marché aux puces, Metz, 1965
89
Portrait d’un homme, reportage sur les jobs d’étudiants, 1956
90
Portrait de Madame Linster-Weber pour son quatre-vingt-dixième anniversaire, 1955
34-35
Rue du Rost vue depuis le Palais grand-ducal, Luxembourg, 1953
36
Tempête de neige, place de la Gare, Luxembourg, 1954
37
Schueberfouer, Glacis, Luxembourg, 1954
38
Place de la Gare, Luxembourg, 1955
39
Coin avenue de la Gare et boulevard d’Avranches, Luxembourg, 1958
40
Accident de voiture, rue de Bonnevoie, 1961
41
Accident entre une voiture et un tramway, Viaduc, Luxembourg, 1959
42
Parapluie sur une pelouse, 1956
43
Buste de femme dans atelier, Luxembourg, 1949
44
Un teckel, place de la Gare, Luxembourg, 1956
45
École de danse Margot Kohner, Luxembourg, 1956
46
Vente de sapins de Noël, place de Paris, Luxembourg, 1956
47
« Houla Houp », Grand-rue, Luxembourg, 1958
48
Place de l’Hôtel de Ville, Dudelange, 1957
91
Portrait d’une jeune fille, Schoenfels, 1956
49
Rue de l’Alzette, Esch-sur-Alzette, 1960
92
Portrait d’une femme, 1953
50
Marché, place Guillaume II, Luxembourg, 1949
93
51
Marché, place Guillaume II, Luxembourg, 1955
Portrait d’un comédien d’une pièce de théâtre de la Jeunesse Etudiante Chrétienne JEC, 1950
52
Pont sur la Moselle, Remich, 1953
94
Le peintre Joseph Probst dans son atelier, 1960
53
Gare de Mersch et silos de stockage pour céréales, Mersch, 1959
95
Portrait de Paul (Pöt) Weber, dans sa bibliothèque, 1958
96
Portrait d’un homme dans la Volkswagen Coccinelle de Pol Aschman, Autriche, 1955
97
Portrait d’une femme lors d’une sortie du personnel de l’imprimerie Bourg-Bourger, 1951
98
Portrait d’un homme avec chapeau sur fond blanc. Collection Aschman-Bodson
54
Portrait d’un garçon, Esch-sur-Alzette, 1953
55
Esch-sur-Alzette, 1949
56-57
Crue de la Moselle, Remich, 1958
58
Voyage au Danemark, Suède et Norvège, 1958
99
Portrait d’un homme avec lunettes sur fond blanc. Collection Aschman-Bodson
100
Portrait de deux hommes dans une cuisine, Allerborn, 1954
101
Portrait du vannier Hubert Theis, Bonnevoie, 1954
102
Portrait de Joseph Bech, ancien ministre d’État, le jour de son 85ème anniversaire, le 17 février 1972
Haut droite : Arrivée de Josy Barthel, médaille d’or des 1500 mètres aux Jeux olympiques de Helsinki, place de la Gare, Luxembourg, 1952
Bas gauche : Procession dansante, Echternach, 1955
Bas droite : Carnaval, Dudelange, 1955
204
Un ouvrier de l’usine Duchscher, Wecker, 1951 Ouvriers de la Briqueterie et tuilerie luxembourgeoise de Bettembourg, 1954
103
S.A.R. le Grand-Duc héritier Jean dans sa voiture, cour du Palais grand-ducal, Luxembourg, 1953
205
161
Deux jeunes forains à la Schueberfouer, Luxembourg, 1950
206-207 Vente aux enchères, 1955
162
Montage d’un manège à la Schueberfouer, Luxembourg, 1951
208
Messagerie Paul Kraus, Luxembourg, 1953
209
Fonderie Petit & Fristen, Aarle-Rixtel, Pays-Bas, 1965
163
Montage d’un manège à la Schueberfouer, Luxembourg, 1954
210
164
Portrait d’un forain à la Schueberfouer, Luxembourg, 1955
Un mécanicien travaillant sur un des moteurs d’un Lockheed Super Constellation de la compagnie Intercontinental dans le hangar pour avions, aéroport de Luxembourg, Findel, 1962
165
Montage d’un manège à la Schueberfouer, Luxembourg, 1956
211
Manufacture d’orgues luxembourgeoises Georges Haupt, Lintgen, 1954
166
Montage d’un manège à la Schueberfouer, Luxembourg, 1951
212
Reportage dans les locaux de l’hebdomadaire illustré Revue et de l’imprimerie Bourg-Bourger, avenue de la Gare, Luxembourg, 1955
167
La grande roue à la Schueberfouer, Luxembourg, 1956
213
Faïencerie Villeroy & Boch, Rollingergrund, 1954
169
La kermesse à Esch-sur-Alzette, 1962
214
170
Portrait d’un forain à la Schueberfouer, Luxembourg, 1968
Vidange des poubelles, place de la Gare, Luxembourg, 1949
215
Livraison de bière, « Rollefax um Tour », Differdange, 1956
171
Fin d’après-midi à la Schueberfouer, Luxembourg, 1972
216
Faïencerie Villeroy & Boch, Rollingergrund, 1954
173
Le manège « Rotor » à la Schueberfouer, Luxembourg, 1960
217
Bruno, le tatoueur, dans son studio, rue Germain Pilon, Paris 18ème, 1965
174
Marché de l’Octave, place Guillaume II, Luxembourg, 1956
218
175
Vente d’œillets à la Schueberfouer, Luxembourg, 1955
176
Cavalcade à Remich, 1960
Des employés de l’Administration des postes, télégraphes et téléphones, service des comptes chèques postaux, Hôtel des Postes, Luxembourg, 1957
177
Cavalcade à Esch-sur-Alzette, 1957
219
Installation de la centrale téléphonique Siemens, Hôtel des Postes, Luxembourg, 1963
178
Bichermaart dans la cour de l’Athénée, rue Notre-Dame, Luxembourg, 1955
202
60ème anniversaire de l’École des arts et métiers, Limpertsberg, 1956
179
Bichermaart dans la cour de l’Athénée, rue Notre-Dame, Luxembourg, 1951
203
Poudredrie de Luxembourg, Kockelscheuer, 1954
180
Braderie, Luxembourg, 1957
204
Construction du pont de Schieren, 1951
181
Braderie, Grand-rue, Luxembourg, 1957
242
182
Haut : Braderie, Grand-rue, Luxembourg, 1959
Portrait d’une femme et d’une jeune fille avant d’abondonner leur maison à Lultzhausen lors de la construction du barrage d’Esch-sur-Sûre, 1959
Bas : Braderie, avenue de la Gare, Luxembourg, 1977
243
183
Haut : Braderie, Grand-rue, Luxembourg, 1960
Une femme et un jeune homme préparant le « Quetschekraut » dans un chaudron en cuivre, Mensdorf, 1968
Bas : Braderie, place d’Armes, Luxembourg, 1975
244
184
Haut gauche : Arrivée des comédiens Hannerl Matz et Karl-Heinz Böhm, Hôtel International, place de la Gare, Luxembourg, 1959
Des enfants en conversation dans la Grand-rue devant la bijouterie Schroeder, Luxembourg, 1952
245
Course de trottinettes, rue Joseph Junck, Luxembourg, 1949
246
Des enfants font de la luge, Boxhorn, 1960
247
Un groupe d’enfants dans les rues de Clemency, 1952
248
Action de nettoyage de l’Alzette dans le Grund par les scouts, Luxembourg, 1958
Haut droite : Manifestation du 1er mai, Dudelange, 1955
Bas gauche : Tirage de la Loterie nationale, Vianden, 1955
Bas droite : Fête de la musique, Ettelbruck, 1952
185
Haut gauche : Inauguration du nouveau pont, Remich, 1959
249
Un groupe d’enfants sur une charrette, 1952
286
Brasserie de Diekirch, Diekirch, 1962
250
Sur un chemin rural, 1951
287
Brasserie Henri Funck, Neudorf
251
Des garçons apportent le bois pour la cuisson du « Quetschekraut », Mensdorf, 1968
288
252
Un groupe d’enfants au confluent de la Sûre et de la Moselle, Wasserbillig, 1950
Une Citroën DS, boulevard Franklin Delano Roosevelt, boulevard Royal et place de Bruxelles (Pôle Nord), Luxembourg, 1961
292-296 « Ampeln » Pôle Nord, Luxembourg, le 15 juillet 1976
253
Fort Thüngen, Trois Glands, Luxembourg, 1959
314
254
Portrait d’un jeune garçon sur l’ancien site des Draperies de Schleifmühl, Luxembourg, 1956
Brosse avec ombre dans le studio de Pol Aschman au n° 7 de la rue Michel Welter à Luxembourg
315
255
Esch-sur-Sûre, 1952
« Hemden Ballet », dans le jardin de Pol Aschman, série de photos prise le 30 mai 1982
256-257 Un groupe d’enfants dans la vallée de la Pétrusse près du site de l’ancienne usine à gaz, Luxembourg, 1956 258
Vente de muguet rue du Curé, Luxembourg, 1968
259
Fin des classes à l’école régionale, Ettelbrück, 1957
260
Tirage de la loterie nationale, domaine thermal de Mondorfles-Bains, 1957
261
Action de nettoyage de l’Alzette dans le Grund par les scouts, Luxembourg, 1958
262
Un groupe d’élèves à l’inauguration de la nouvelle école primaire, Erpeldange, 1956
263
Place de la Gare, Luxembourg, 1955
264-265 Premier bal de l’Ecole de danse Margot Kohner au Casino Luxembourg, 1957 266
Un dessinateur de rue, place du Puits Rouge, Luxembourg,1969
267
« Garçon op der Fouer » Pol Aschman en garçon de café pose derrière les trois jeunes hommes, Schueberfouer 1958. Photo prise par un assistant de Pol Aschman
268
Rue de Stroget à Copenhague, devant la Helligaandskirken (l’église du Saint-Esprit), 1971
269
« Haar und Hasch », monument national de la place du Dam, Amsterdam, 1972
270
« Touristen bei de Gëlle Fra », place de la Constitution, Luxembourg, 1958
271
Rue de Stroget à Copenhague, devant le magasin de Royal Copenhague, 1971
272
Voyage en Scandinavie, 1955
273
À bord d’un ferry lors d’un voyage en Scandinavie
274-275 Maison Brasseur, magasin de confection, 36-38 Grand‑rue, Luxembourg, années 1960 276
Salle de classe d’une école primaire
277
Rue de Tétange, Kayl
224 Für seine Reportagen ließ sich Pol Aschman gerne Zeit. Er hielt sich in einem Stadtviertel auf, beobachtete das Kommen und Gehen und ging auf die Menschen zu. Mit seinen Fotos, die entweder spontan entstanden oder aus der Beobachtung heraus, sprach Aschman seine Modelle direkt an. Manchmal forderten ihn die Erwachsenen oder die Kinder auch selbst auf, sie zu fotografieren. Dann begann ein Spiel mit Blicken und Gesten, und manchmal spürt man – vor allem bei Kindern –, dass der Fotograf etwas Provozierendes an sich hatte; dennoch liegen in seinem Blick immer Sympathie und Wohlwollen. Auf den folgenden Seiten sehen Sie eine Auswahl der 160 Fotos aus drei Reportagen im Jahr 1952. Die erste entstand am 17. Juni in der Rue du Saint-Esprit; die zweite zwei Tage später, am 19. Juni, im Breedewee (Rue Large); und die letzte im Juli am Fëschmaart (Marché-aux-Poissons). Wahrscheinlich wurden diese Aufnahmen alle am Vormittag gemacht. Man kann gut nachvollziehen, wie Pol Aschman durch die Straßen lief und versuchte, das Licht und die aktuelle Stimmung bestmöglich einzufangen. 104
280
Salon de coiffure
Als freischaffender Fotograf führte Pol Aschman zahlreiche Aufträge für Institutionen sowie geschäftliche oder private Kunden aus. Zu den Motiven in Pol Aschmans Sammlung gehören die großen Bauprojekte der 1950er und 1960er-Jahre genauso wie zahlreiche historische Gebäude. Die meisten dieser Aufnahmen entstanden mit der Laufbodenkamera Technika auf Glasplatte.
281
Salon de coiffure
129
282
Atelier de contruction Kremer, Steinfort
283
Station service Shell
Über seine gesamte Karriere hinweg dokumentierte Pol Aschman die Messestände der verschiedenen Aussteller auf den Luxemburger Foires Internationales. Das Ereignis fand zweimal im Jahr statt, anfangs in den Messehallen am Limpertsberg und ab 1974 auf dem Kirchberg.
278-279 Bureaux
284-285 Hall des sports, Lycée technique du centre, Limpertsberg
Colophon / Impressum
Remerciements
Cette publication a été éditée à l’occasion du 100ème anniversaire de la naissance du photographe Pol Aschman (1921 – 1990)
Pour la réalisation de cet ouvrage sur son oncle Pol Aschman, Christian Aschman tient à remercier tout particulièrement sa mère, Sonia Aschman-Bodson, ses frères et sœurs, Charles‑Louis, Betsy, Antoine, Isabelle et Philippe.
Éditeur / Herausgeber Ville de Luxembourg Cercle Cité - Agence luxembourgeoise d’action culturelle Direction éditoriale / Redaktionelle Leitung Christian Aschman
La Ville de Luxembourg : Lydie Polfer, bourgmestre de la Ville Luxembourg Christiane Sietzen, coordination culturelle de la Ville de Luxembourg
Coordination éditoriale / Redaktionelle Koordination Christian Aschman, Anouk Wies
Pour la coordination du projet, l’Agence luxembourgeoise d’action culturelle ALAC : Anouk Wies et Ïyoshi Kreutz
Auteurs / Autoren Kerstin Thalau Frédéric Braun
La Photothèque de la Ville de Luxembourg : Marc Betzen, Carlo Foeteler, Eric Jaerling, Mike Lenertz, Marc Wilwert
Interviews par Kerstin Thalau / Interviews von Kerstin Thalau: Sven Becker, Colette Flesch, Charles Munchen, Pe’l Schlechter, Claude Schmitz, Sonia Aschman-Bodson, Charles-Louis Aschman, Betsy Aschman, Tun Aschman, Isabelle Aschman, Philippe Aschman
POST Luxembourg Sven Becker, Frédéric Braun, Simone Beck, Isabelle Faber, Colette Flesch, Charles Munchen, Pe’l Schlechter, Claude Schmitz, Kerstin Thalau, Claude Weber
Crédits photographiques / Bildnachweise Le photographe, Photothèque de la Ville de Luxembourg © Tony Krier, collection Aschman-Bodson © Camille Aschman jr., collection Aschman-Bodson © Charles-Louis Aschman © Réalisation graphique / Grafische Umsetzung Laurent Daubach - Designbureau Relectures / Korrekturlesen Nadia Bénétaud, Laurène Him, Salomé Jéko, Ïyoshi Kreutz, Anouk Wies Traductions / Übersetzungen Nadia Bénétaud, Elsbeth Ranke-Hein Numérisation / Digitalisierung Phototèque de la Ville de Luxembourg Photogravure / Druckformherstellung Olivier Dengis, Mistral srl, Bruxelles, Belgique Impression / Druck Antilope De Bie Printing, Duffel, Belgique Papiers / Papiere Symbol Tatami White 135g Arena White Smooth 90g Terraprint Gloss 90g Tirage / Auflage 850
ISBN 978-2-9199438-5-2 © 2021 Ville de Luxembourg, le photographe, les auteurs. Tous droits réservés. Toute reproduction interdite. Photo de la couverture : Des enfants en conversation dans la Grand-rue devant la bijouterie Schroeder, Luxembourg, 1952. Tous droits réservés pour tous les pays. Aucune partie du contenu de cette publication ne peut être reproduite ou transmise par un quelconque procédé que ce soit, sans le consentement écrit antérieur de l’éditeur. Ceci inclut la reproduction d’images seules, ou les parties de textes dans des livres, des magazines, des journaux, ou sous n’importe quel format numérique, pour des évènements publics, des films, des vidéos et des transmissions radiophoniques ou télévisées.