Catalogue - Minute Papillon

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Minute Papillon

Exposition du 28.09 au 4.11.2018 Cercle Cité rue du Curé L-1368 Luxembourg Commissaires d’exposition : Keren Detton (FRAC Grand Large – Hauts-deFrance), Anouk Wies (Cercle Cité) Cette exposition a été produite en 2017 par le FRAC Grand Large – Hauts-de-France et est organisée en 2018 par le Cercle Cité dans le cadre de la cinquième édition de Design City LX Festival.

Photos : Éric Benqué, Adrien Dirand, Florence Doléac, Marc Domage, Joseph Hu, Morgane Le Gall, Aurélien Mole, André Morin. Graphisme : ÉricandMarie, Paris Impression : WePrint Cet objet a été réalisé avec le soutien de DuPont de Nemours Luxembourg.

Depuis plus de vingt ans, l’artiste et designer Florence Doléac produit des objets généralement fonctionnels, souvent inutiles et parfois fugaces. Une table perforée, des assises alanguies et des luminaires masqués, insufflent un air fantastique dans l’univers domestique. Pour cette exposition rétrospective au Cercle Cité, Florence Doléac nous invite à cheminer entre ses œuvres, à aiguiser nos capacités d’observation et à expérimenter des états flottants. D’abord active au sein du groupe Radi Designers (de 1993 à 2003), Florence Doléac est sortie des contraintes liées à la production industrielle en développant une activité d’enseignement, notamment à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Après une première collaboration avec un laboratoire de recherche médicale sur des sols de stimulation plantaire, elle a ensuite travaillé avec des spécialistes de tous bords, scientifiques ou artisans, dont les échanges lui ont permis de développer son esthétique à la fois brute, synthétique et fantaisiste. Usant de la citation et du détournement d’objets, Florence Doléac bricole dans son atelier des propositions en mode mineur. Elle explore les possibilités de transformer des matériaux industriels et leur recyclage, s’intéresse aux savoirfaire traditionnels (céramiques de Vallauris, tapisserie du Kirghizstan…) et négocie, pour chaque pièce, l’invention de formes nouvelles ou la non-intervention volontaire. Inspirée par les sciences cognitives, l’ethnopsychiatrie ou encore le shamanisme, Florence Doléac révèle un intérêt persistant pour les formes molles et les postures régressives. Recourant à l’exagération enfantine et à l’humour parfois grotesque, elle piège nos gestes quotidiens autant que nos rites sociaux et distribue ses œuvres comme autant de mirages.

For over twenty years artist and designer Florence Doléac has been producing objects that are generally functional, often useless and sometimes ephemeral. A perforated table, languid chairs and masked lighting inject a touch of the zany into the world of the domestic. For this retrospective exhibition at Cercle Cité, she invites us to take a stroll among her creations, hone our powers of observation and try out nebulous states. After starting out with the Radi Designers group (from 1993 to 2003), Doléac shook off the constraints of mass production by going into teaching, notably at the National School of Decorative Arts in Paris. Following an initial research collaboration on plantar stimulation surfaces with the Institute of Posturology in Paris and with industry, she went on to work with specialists of all kinds — scientists and artisans — in situations that enabled her to develop a personal aesthetic at once unadorned, composite and whimsical. Quoting and tweaking, in her workshop she cobbles together projects in a minor mode. Exploring the possibilities of transforming and recycling industrial materials, and looking into traditional skills (ceramics from Vallauris, carpets from Kirghizstan, etc.), she negotiates for each item either the invention of new forms or deliberate nonintervention.

Bamako 2005 En garde Les objets qui constituent Bamako ont été réalisés en collaboration avec des artisans locaux, à partir des matériaux courants et en mêlant les sources d’inspiration (le boli, figurine zoomorphe rituelle, le design italien des années 1960…).

The components of Bamako were made in collaboration with local artisans, using everyday materials and taking inspiration from sources including the boli, an animal-like ritual figurine, and 1960s Italian design.

Lampes, matelas de sieste Bolidodo, porte-bananes, patère. Calebasse, ébène, aluminium moulé, wax, mousse, kapok. Sur l’invitation du Centre Culturel Français de Bamako et du Musée National du Mali. Une proposition de Michel Buisson, encadrée par le designer Cheik Diallo. Prêt de l’artiste.

2010 Floating Minds

Anticipating a possible battle, Cette installation propose une this squad of seven bolsters hangs expérience sensorielle stimulant patiently from hooks on the wall. à la fois les yeux, les oreilles et le corps. L’idée est de lâcher prise, de laisser « flotter son esprit », Polochons, patères. en choisissant l’un des matelas Intérieur plume dans housse de coton, housse en tricotin de laines variées, corde résinée, piton métal. cylindriques à disposition, en Prêt de l’artiste et de la Galerie Jousse-Entreprise, Paris. essayant d’en épouser la forme à sa manière. L’univers de bienêtre est complété par la diffusion d’une bande sonore qualifiée de « comico-soporifique », commandée au compositeur Frontal. Le défi est de parvenir à « flotter » dans une bulle mentale collective, entre confort et gêne. Prêt pour une éventuelle bataille, ce semainier de sept polochons attend patiemment sur des patères murales.

2007 Garbage Saloon

This installation is a sensory experience for the eyes, ears and body. The idea is to let go, to “let your mind float free” by choosing one of the cylindrical mattresses provided and moulding your body to it as you please. This world of wellbeing is filled out by a “comical-soporific” soundtrack commissioned from the composer Frontal. The challenge is to succeed in “floating” in a collective mental bubble mingling easefulness and inconvenience.

2009

Emblematic of the zany Doléac spirit, Garbage Saloon is an homage to Michel Houellebecq; it is made up of seats that look like garbage bags full of trash. These stretch polyester items hark back wittily to Sacco, the 1968 beanbag chair one of which is to be found in the FRAC collection. Invited to sit on this piece of furniture, the visitor becomes the key figure in a veritable enigma.

Témoin de l’esprit décalé des créations de Florence Doléac, Garbage Saloon est un hommage à Michel Houellebecq ; il se compose d’assises qui ressemblent à des sacs poubelle pleins de déchets. Fabriquées en polyester stretch, ces assises évoquent avec humour Sacco, fauteuil poire conçu en 1968. Invité à s’asseoir sur cet objet d’ameublement, le visiteur devient le personnage-clé d’une véritable énigme.

Housse polyester stretch, sac jersey de coton, remplissage microbilles de polystyrène, lien satin. Réalisé suite à l’invitation d’Esther Henwood avec Éditions Norma. Prêt de l’artiste et de la Galerie Jousse-Entreprise, Paris.

Mousses, simili cuir, corde, accroches métal. Réalisé pour l’exposition Static dancing and floatings minds, FRAC Aquitaine, Bordeaux. Prêt de la Galerie Jousse-Entreprise, Paris.

Also taking inspiration from cognitive science, ethnopsychiatry and shamanism, Doléac displays a continuing interest in soft shapes and regressive physical postures. Resorting to childlike exaggeration and a sometimes grotesque humour, she booby-traps our everyday actions and social rites, and hands out her works like so many mirages.

Lit et structure avec rideaux (lit et 4 palmiers en osier réalisés par Jean-Marc Blanchard, sommier, 4 voiles imprimés, 4 ventilateurs, 10 plots en béton, 20 bambous, 1 oreiller, 1 dessus de lit tricoté). Collection FRAC Grand Large — Hauts-de-France, Dunkerque. Verre, feuille d’or. Édition et prêt de la Galerie MICA, Saint-Grégoire.

Support métallique peint, plumeau en plume d’autruche. Réalisé pour l’exposition Pom Pom Dust, Galerie Jousse-Entreprise, Paris. Prêt de l’artiste et de la Galerie Jousse-Entreprise, Paris.

Cette série de 13 miroirs peut rappeler les diagrammes circulaires de statistique dits « en camembert », ou encore une horloge. Recouverts par des feuilles d’or, ces miroirs laissent percevoir le reflet d’un monde doré. Leur rythme de progression évoque le temps qui passe et un éternel recommencement. Plus la surface du reflet est altérée par la feuille d’or, plus le miroir coûte cher.

Pom Pom Dust est un kit ménager qui use du détournement d’objet afin de transformer la vision ennuyeuse du quotidien qu’offrent les tâches ménagères en un défi sportif fantaisiste. Hissés vers le haut à la manière des pompons de pompom girls, les deux plumeaux prennent la forme d’un trophée mural évoquant une possible victoire sur l’inexorable chasse à la poussière.

Pom Pom Dust is a domestic kit that transforms the dreariness of the everyday household grind into a zany sporting challenge. Raised perkily aloft like cheerleaders’ pom poms, the two dusters resemble a trophy won in the course of an inexorable dust hunt.

Pom Pom Dust

Miroir, matériaux variés, aluminium souple. Série de pièces uniques. Prêt de l’artiste.

Miroir, batiline, aluminium souple. Édition limitée à 8 exemplaires. Prêt de l’artiste.

Se regarder devient l’occasion de se transformer. La feuille nous couvrant le chef est-elle une nouvelle mode ? Ou un moyen d’évasion vers une jungle imaginaire ?

Se regarder devient l’occasion de se transformer. La feuille nous couvrant le chef est-elle une nouvelle mode ? Ou un moyen d’évasion vers une jungle imaginaire ?

2011 Palmito I

Looking at oneself becomes a chance for self-transformation. Is the leaf covering your head a new fashion? Or a means of escape towards an imaginary jungle?

2014 Palmito II

Looking at oneself becomes a chance for self-transformation. Is the leaf covering your head a new fashion? Or a means of escape towards an imaginary jungle?

This series of 13 mirrors is reminiscent of the circular statistical diagrams known as “pie charts” or, also, of clocks. Overlaid with gold leaf, the mirrors offer a reflected glimpse of a gilded world, with their rhythm of advance, suggesting the passing of time and an eternal new beginning. The more gilded the reflected surface, the higher the mirror’s price.

2016 Miroir Statistic

La Chambre des rêves évoque la production psychique que constitue le rêve. Ainsi, sur les voilages, une accumulation visuelle des œuvres de l’artiste incite aux allers-retours entre ce que l’on voit, ce que l’on imagine et à la création de récits personnels. Inspirée par l’écrivain Maurice Sendak dans son album Max et les Maximonstres (1963), Florence Doléac en reproduit le lit évoquant l’activité qu’on lui préfère : la rêverie. Cette œuvre s’inscrit dans le projet Maxidreams, qui consiste à installer des lits dans des parcs, en vue de former une communauté internationale de rêveurs connectés.

Bedroom of Dreams sets out to transcribe the mental activity involved in dreaming. On the curtains a visual accumulation of the artist’s works stimulates a back-and-forth movement between what we see, what we imagine and the creation of personal narratives. Reproducing the bed from children’s author Maurice Sendak’s Where the Wild Things Are (1963), Florence Doléac conjures up that favourite bedtime activity: dreaming. This work is part of the Maxidreams project, which consists in installing beds in parks and so forming an international colony of connected dreamers.

2012 La chambre des rêves 2017


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