AU JEU 2020

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NOTRE ÉQUIPE Éditeur et chef de la direction, SBMFC Sean Cantelon

Conseillère en communications organisationnelles Antonina Rizzo

Vice-présidente associée du marketing et des communications Rosemary G. Pitfield

Chef d'équipe, rédaction technique Paul Dale

Rédacteur en chef Ryan Cane Directrice artistique et graphiste Melissa Gauthier Gestionnaire supérieure du marketing et des communications avec la communauté des FAC Christine Meyer Conseillère en communications et gestionnaire de la production Christine Caron

Coordonnatrice du contenu Web – Marketing et communication numériques Michelle Squires Traduction Service de traduction des SBMFC Contributeurs Melissa May Holyhead-Miles Lleyton Maday Katya Arifin Mikaël Bowes Megan Henwood Luke Shields

Mentors Ryan Cane Jules Xavier Emily Brown Yves Bélanger Camille Douglas Juges Melissa Atkinson Camille Douglas Janae Wandler William McLeod Jules Xavier Emily Brown Victoria De Laplante Todd Peddle Erica Lambert Antonia Cameron Guylaine Fortin Caroline Charest Marjolaine Grattan Virginia Beaton Sara White

Le magazine AU JEU est publié dans le cadre de responsabilisation des Biens non publics et autorisé par le chef de la direction des Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (SBMFC). Même si le personnel de la rédaction des Programmes de soutien du personnel des SBMFC et l’officier des affaires publiques des SBMFC ont passé en revue tout le contenu de la présente, les opinions exprimées dans les articles et les publicités sont celles des contributeurs et ne reflètent pas forcément celles du ministère de la Défense nationale ou des Forces armées canadiennes. Les annonces publicitaires sont publiées dans la langue dans laquelle elles sont reçues et demeurent la responsabilité de l’annonceur. Pour plus de renseignements, veuillez visiter le www.ConnexionFAC.ca ou envoyer un courriel à loisirs@sbmfc.com. Notes au sujet du concours Les membres du comité de sélection composé de 18 rédacteurs des journaux des Forces armées canadiennes se sont réunis à la fin de janvier pour passer en revue toutes les demandes soumises et choisir les articles les plus uniques et percutants qui renferment la meilleure valeur rédactionnelle. Après avoir sélectionné les finalistes régionaux, les rédacteurs ont choisi une histoire supplémentaire provenant d’un jeune journaliste de leur région respective. Par la suite, ils ont procédé à un vote de groupe pour déterminer un sixième finaliste, et l’histoire du gagnant figure sous la rubrique Extra. Tous les candidats répondaient aux critères d’admissibilité relatifs à l’âge au moment du concours.


TA B L E D E S M AT I È R E S Mot de l’éditeur........................................................................................ 4 Comment une fanfare a changé ma vie

Par Melissa May Holyhead-Miles..................................................... 6

Les cadets de l’Aviation royale du Canada permettent à un adolescent albertain atteint de TDAH de s’épanouir et de réussir!

Par Lleyton Maday................................................................................. 8

Le choix

Par Katya Arifin....................................................................................10

Un nouveau départ

Par Mikaël Bowes.................................................................................12

Le programme des cadets de la Marine, une inspiration pour joindre la Réserve navale

Par Megan Henwood..........................................................................14

Le soldat Carl Kolonsky : une histoire d’espièglerie et d’héroïsme

Par Luke Shields...................................................................................16

Merci à notre commanditaire!


MOT DE L’ÉDITEUR Je suis heureux de vous présenter cette édition très spéciale du magazine électronique AU JEU mettant en vedette les six finalistes du premier Concours des jeunes journalistes des journaux des Forces armées canadiennes*. Du début octobre jusqu’à la fin de décembre 2019, les responsables des journaux des FAC ont invité les jeunes des familles des militaires, âgés de 13 à 18 ans, à participer à ce nouveau concours palpitant pour courir la chance de remporter un grand prix et une bourse d’études d’une valeur de 2 500 $! Quelle occasion en or offerte aux jeunes de la communauté militaire! Nous remercions tous les candidats qui ont participé au concours et tenons à féliciter les six finalistes qui se sont rendus jusqu’ici! Nous souhaitons à chacun d’entre vous la meilleure des chances! Pour moi, vous êtes déjà des gagnants. Vous vous êtes fait entendre et votre article est publié ici, sur ConnexionFAC.ca et dans les journaux des Forces armées canadiennes à l’échelle du pays.

Il est maintenant temps de voter! Chers membres de la communauté militaire, c’est maintenant à votre tour de participer en votant pour votre article et/ou jeune journaliste préféré. Vous pouvez voter du 1er au 31 mai 2020 (le concours prend fin à minuit HAE) en vous rendant à ConnexionFAC.ca/JeuneJournaliste. Nous espérons qu’un grand nombre d’entre vous prendrez le temps d’apprendre à connaître nos jeunes finalistes, de lire ces articles uniques et de voter pour couronner le meilleur Jeune journaliste de 2020! Le chef de la direction des Services de bien-être et moral des Forces canadiennes,

Sean N. Cantelon

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Les *journaux des Forces armées canadiennes sont gérés par les Programmes de soutien du personnel, une division des Services de bien-être et moral des Forces canadiennes.


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M E L I S S A M AY HOLYHEAD-MILES Ȃge : 19 ans. Ville natale : Victoria BC

PLAT : PÂTES AU POULET ALFREDO

COUPS DE CŒUR

SÉRIE TÉLÉVISÉE : SHERLOCK MATIÈRE SCOLAIRE : MUSIQUE (JAZZ)

Comment une fanfare a changé ma vie Je me souviens combien j’étais terrifiée lorsque mes parents m’ont déposée à la journée portes ouvertes de l’escadron local des cadets de l’Air. Les immenses portes d’entrée d’un bleu tellement laid ne me semblaient pas très accueillantes, mais l’intérieur – peint du même bleu horrible – avait été aménagé pour présenter tout ce que les cadets de l’Air avaient à offrir. De longues tables couvertes de panneaux d’affichage colorés et de feuilles d’inscription renfermant diverses activités et parmi toutes les options, c’est la fanfare qui a le plus attiré mon attention. Je commençais tout juste à apprendre à jouer du saxophone, mais je savais au fond de moi que cette fanfare m’aiderait vraiment à perfectionner ma technique et me ferait progresser plus que mon cours en salle de classe. Je dois dire que tout s’est passé très rapidement. Les membres de la fanfare m’ont accueillie et l’officier responsable avait l’air content d’avoir une saxophoniste (même si je jouais mal au début). Ce n’est qu’à ma deuxième année chez les cadets que j’ai réalisé à quel point la fanfare et ses membres

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comptaient pour moi. Bien que bon nombre de mes camarades étaient là pour le plaisir, j’étais là parce que je voyais le potentiel d’amélioration de mes compétences musicales, et mon officier de musique était toujours prêt à m’aider. Naturellement, le fait d’être encore débutante dans une fanfare de haut niveau avait ses inconvénients, comme l’apprentissage et le maintien de rythmes complexes. Heureusement, mon officier de musique était toujours prêt à travailler individuellement avec moi sur mes points faibles. J’ai commencé à le considérer comme un mentor et j’étais très heureuse de travailler avec lui. Un jour, sans que personne ne s’y attende, il a annoncé à la fanfare qu’il n’était pas certain du temps qu’il lui restait pour travailler avec nous, mais que cela avait été un plaisir. Nous n’avions jamais rien remarqué d’anormal et nous pensions qu’il allait prendre sa retraite. Cet hiver-là, il est décédé d’un cancer. La fanfare a commencé à s’effondrer peu après. Notre dernier morceau ensemble a été « Flight of the Snowbirds », que nous avons joué lors de ses funérailles, car c’était son morceau préféré. Il s’ensuivit une lutte


PA C ET IFIQU E NO RD pour savoir qui serait le prochain tambour-major et prendrait la tête de la fanfare. Le rôle est finalement tombé entre les mains d’un cadet qui manquait de leadership. Tous les anciens ont quitté la fanfare et se sont plutôt joints à la parade afin de ne pas avoir à composer avec les luttes intestines entre le tambour-major et le commandant en second. Après cette vague de départs, il ne restait que moi, une clarinette et un cor dans la fanfare. Pendant les deux années qui ont suivi, je me suis consacrée à apprendre tout ce qu’il y avait à apprendre pour pouvoir redonner vie à la fanfare. Ce fut un processus lent au cours duquel j’ai suivi des cours de musique de niveaux intermédiaires et avancés aux camps d’été dans le cadre du programme des cadets. J’ai également travaillé dur pour atteindre un niveau de compétence 3 sur les plans technique et théorique, afin de pouvoir tenter ma chance comme tambour-major de la fanfare. Durant l’été, mes camarades de camp me demandaient souvent de les aider avec la théorie ou leur technique, ce à quoi je ne m’attendais pas du tout. On m’a souvent dit que j’étais d’une grande aide et que je devrais envisager l’enseignement. Je n’en ai pas fait de cas, car j’en avais assez que ma famille me suggère aussi cette carrière. J’ai passé l’année suivante à enseigner aux cadets l’instrument de fanfare de leur choix, quel qu’il soit, tant qu’ils acceptaient de faire partie de la fanfare. Cette annéelà, j’ai appris à 24 cadets à jouer de leur instrument, puis je leur ai demandé : « Voulez-vous participer à la compétition de musique? ». Naturellement, les réactions ont été partagées : certains étaient indifférents, d’autres nerveux, et certains cadets ne savaient pas du tout quoi en penser. Après quelques efforts de persuasion, tout le monde a accepté de prendre part à la compétition pour le plaisir. Quelques instants après avoir gagné dans notre catégorie à la compétition de musique en 2019.

Pendant les deux premières semaines, les officiers et mes parents se sont moqués de moi. Comment un simple cadet pouvait-elle amener une fanfare de première année en compétition? J’ai passé tout mon temps libre à écrire des partitions et à créer un programme et, le moment venu, nous étions prêts. C’était à mon tour de rire après la compétition. Non seulement j’avais amené une fanfare de première année en compétition, mais nous avions aussi gagné dans notre catégorie. J’ai décidé de joindre le Cadre des instructeurs de cadets en tant qu’officier de musique et d’aller à l’Université de Victoria pour obtenir un diplôme en enseignement de la musique. La fanfare a certainement changé ma vie.

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L L E Y TO N M A DAY Ȃge : 15 ans. Ville natale : Morinville AB

MATIÈRE SCOLAIRE : MATHÉMATIQUES/SCIENCES

COUPS DE CŒUR

LIVRE : SÉRIE RANGER’S APPRENTICE EMPLOI DE RÊVE : PILOTE DE CHASSE OU D’HÉLICOPTÈRE

Les cadets de l’Aviation royale du Canada permettent à un adolescent albertain atteint de TDAH de s’épanouir et de réussir! J’ai 14 ans, je viens de Morinville, en Alberta, et je souffre d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Mon cerveau fonctionne un peu différemment de celui de la plupart des jeunes, mais cela ne m’a pas empêché de devenir caporal de section du 12e Escadron des cadets de l’Aviation royale du Canada d’Edmonton. Faire partie des cadets de l’Air a eu une grande incidence positive dans ma vie. Mes parents disent que le TDAH est un « trouble neurodéveloppemental ». En gros, cela signifie que mon cerveau ne fonctionne pas tout à fait comme celui de mes pairs. Je peux avoir du mal à rester concentré. Il m’arrive de gigoter ou d’avoir du mal à rester assis. Je peux agir sur une impulsion, sans penser aux conséquences. Ce sont là mes symptômes, mais ceux d’autres personnes peuvent être bien différents. J’ai deux demi-frères qui souffrent également de TDAH. Leurs symptômes sont très différents des miens. Les effets du TDAH peuvent varier grandement d’une personne à l’autre. Avoir un TDAH ne me rend pas stupide. De nombreux jeunes atteints de TDAH sont en fait très

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intelligents et réussissent bien à l’école, dans les sports ou même dans les cadets de l’Air. Il existe quelques mythes au sujet du TDAH. Certaines personnes pensent que ce n’est pas une vraie condition médicale. Je peux vous dire, d’après ma propre expérience, que c’est très réel et que cela affecte la façon dont le cerveau se développe et fonctionne. Dans presque toutes les classes, il y a un ou deux élèves atteints de TDAH. Certaines personnes pensent que seuls les garçons peuvent être atteints de TDAH, mais beaucoup de filles le sont aussi. Les gens ne souffrent pas de TDAH à cause de quelque chose que leurs parents ont fait ou parce qu’ils mangent trop de sucre. C’est génétique – on naît comme ça. Parfois, les gens pensent que les jeunes atteints de TDAH n’ont qu’à faire plus d’efforts. La réalité est que nous faisons généralement de notre mieux, mais notre cerveau ne coopère pas.


OU

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J’ai reçu un diagnostic de TDAH à l’âge de 10 ans. Au début, j’étais contrarié et je me sentais mal. Je ne voulais pas être bizarre ou différent des autres. Mais j’ai appris que pour bien gérer son TDAH, il faut d’abord savoir qu’on l’a.

Le premier soir, j’étais un peu nerveux parce que je ne connaissais personne, et je ne savais pas à quoi m’attendre. Après la parade d’ouverture et avant notre première classe, certains de mes camarades des cadets de l’Air m’ont invité à m’asseoir avec eux, et pendant le reste de la soirée, nous avons parlé et sommes devenus amis. Ils sont toujours mes amis à ce jour. Cette première soirée a été une expérience incroyable pour moi, car jusqu’à ce moment de ma vie, j’avais de la difficulté à me faire des amis et même à parler aux gens. Je savais que j’avais ma place au sein du 12e Escadron et c’est rapidement devenu comme une deuxième famille pour moi.

Les adolescents comme moi s’épanouissent dans les cadets de l’Air grâce au soutien que leur offre le programme.

Lorsque le TDAH n’est pas diagnostiqué ou traité, il peut conduire à l’anxiété, à la dépression et à une faible estime de soi. Les jeunes ne comprennent pas pourquoi ils sont différents. Un autre événement important qui est survenu quand j’avais 10 ans : j’ai appris l’existence des cadets de l’Air. Mon père m’a emmené à mon tout premier spectacle aérien à la Base des Forces canadiennes Cold Lake, en Alberta. Après avoir vu toutes les acrobaties aériennes et tous les aéronefs incroyables, je me suis dit : « C’est ce que je veux faire! ». J’ai pu y rencontrer quelques cadets de l’Air. Ils m’ont tout dit sur le programme et j’étais prêt à m’y inscrire tout de suite, mais j’ai dû attendre d’avoir 12 ans. Ainsi, pendant les deux années suivantes, j’ai appris tout ce que je pouvais sur le programme des cadets de l’Air. J’ai visité quelques escadrons près d’Edmonton pour voir lequel je préférais. Finalement, trois jours après mes 12 ans, je me suis inscrit au 12e Escadron de la ville d’Edmonton.

Le fait d’être un cadet de l’Air m’a ouvert de grandes possibilités. Au cours de ma première année en tant que cadet de l’Air de 1re classe, je faisais partie de mon escadron et de ma zone, je participais à des compétitions d’art oratoire, je faisais partie de l’équipe d’exercice militaire et j’ai fait l’école de formation au sol trois fois. Au cours de ma deuxième année en tant que caporal, j’étais chef de section dans mon escadrille. J’ai également suivi deux formations d’été au Centre d’instruction de cadets de Cold Lake et j’espère faire le cours d’aviation de niveau avancé cet été. Les cadets de l’Air m’ont permis, en tant que personne souffrant de TDAH, de trouver un endroit où je peux m’intégrer et réussir. Je suis devenu plus à l’aise pour faire des choses que je ne faisais pas régulièrement. J’ai un fort sentiment d’appartenance. Si vous souffrez de TDAH, parlez-en. Acceptez-le. Apprenez à vivre avec. Si vous n’êtes pas atteint de TDAH, essayez de comprendre et d’accepter les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Elles ont besoin de votre soutien. Si vous cherchez un endroit où vous pouvez faire des choses incroyables, comme j’ai appris à le faire depuis mon arrivée, pensez à joindre les cadets de l’Air!

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K AT YA A R I F I N Ȃge : 17 ans. Ville natale : Toronto ON

MATIÈRE SCOLAIRE : THÉÂTRE

COUPS DE CŒUR

CHANSON : LIFE ON MARS DE DAVID BOWIE ANIMAL : GIRAFE

Le choix Tous les ans, en septembre, les élèves de mon école participent à un recensement. Malheureusement pour mon professeur d’anglais, ça se passe pendant son cours cette année. « Cinq minutes », lance-t-il agacé, en jetant un œil à la leçon qu’il s’apprêtait à enseigner. « Ça lui apprendra! », me dis-je alors que je passe à la dernière question au verso de la feuille. Membres de la famille immédiate. Qui assigne une analyse de cinq pages sur un sujet hypothétique dès le deuxième jour de classe? Langues. J’étais sur le point de me détendre avec des amis en profitant de la chaleur en ce début de septembre. Au lieu de cela, je suis là à composer sur un sujet dont je me moqu... Identité ethnique. Une minute... Identité? Eh bien, mes parents sont Indonésiens. Ils sont nés et ont grandi là-bas. J’utilise un « I » majuscule, mais...

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« Toi? Tu es Indonésienne? » Les gens sont stupéfaits quand ils apprennent l’histoire de ma famille. Je ne

peux pas les blâmer. Ma connaissance géographique du pays se limite à pouvoir le localiser sur une carte. Duolingo m’a d’ailleurs classée au niveau « Débutant » en compréhension de la langue. J’efface donc le « I » et j’écris « C » pour Canadienne. La voix de mes parents se joint soudain à ma discussion intérieure. « Anak, bien sûr que tu es Indonésienne! Souviens-toi de ta famille, de l’endroit d’où tu viens! ». C’est difficile de se souvenir d’un pays où je n’ai mis les pieds qu’une seule fois alors que j’étais bambine. Et quant à ma famille élargie, dont les membres habitent tous en Indonésie, c’est comme s’ils habitaient derrière la vitrine d’un magasin : je peux les regarder, mais pas les toucher. L’immigration ne consiste pas uniquement à renoncer à un document de citoyenneté. Pour beaucoup, y compris pour mes parents, cela signifie renoncer aux liens existants et à la sécurité de pouvoir compter sur la famille et sur les proches au besoin. La famille n’est pas qu’une gardienne d’enfants supplémentaire ou une destination pour les visites de fin de semaine, c’est aussi une expérience commune, une communauté. Mes parents ont abandonné leurs liens directs avec leurs propres familles pour donner à leurs enfants des occasions qu’ils n’avaient pas. Je leur en suis extrêmement reconnaissante, mais, dans ce cas, quand mes parents me demandent de me souvenir de l’endroit d’où je viens, ils parlent de l’endroit d’où ils viennent, eux.


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Vous avez aussi de la chance.

Les nouveaux parents Alex et Marlene Arifin devant leur premier appartement au sous-sol d’une maison à Toronto, le 27 août 2003.

Je dois m’imprégner de leurs expériences, de leurs vies, comme si elles étaient miennes. Imaginez que vous soyez obligé de porter des chaussures plus petites que votre pointure. Vous essayez de vous y adapter en recroquevillant les orteils, en desserrant les lacets, en portant des chaussettes plus minces. Pourtant, chaque pas est maladroit et oppressant. Le problème, ce sont les chaussures : elles ne vous vont pas. Par contre, tous ceux qui vous entourent prétendent le contraire. C’est peut-être parce que vous ne faites pas assez d’efforts. Vos parents ont enfilé les mêmes chaussures et ont appris à bien les porter à l’aide des gens de leur entourage. N’êtes-vous pas leur enfant? Vous devez sûrement être en mesure de les porter à votre tour. Les chaussures n’y sont pour rien. Vous ne réussissez pas? Essayez encore. Ces faiblesses constantes finissent par ronger votre estime de soi. Elles se traduisent en battements de cœur, en critiques; elles deviennent comme de la braise de charbon qui ne s’éteint pas. Le moindre commentaire les attise davantage. « Tu parles comme une Blanche! », « N’agis pas de cette façon... », « Tu devrais retourner dans ton pays un jour. » Les battements s’accélèrent, les critiques se transforment en cris. La braise se ravive et s’enflamme. Il y a des cris, de la rage face à l’injustice. Ils ont fait le choix de s’installer ici, et maintenant c’est vous qu’ils accusent? De quel droit? Vous êtes en colère. Vous êtes furieux.

Le privilège que vous avez est incroyable. Vous ne comprendrez jamais, ni même un seul instant, ce que sont la peur et la solitude, une seule valise comme bagage, sans famille, sans savoir ce que l’avenir vous réserve. Vos parents le savent eux, c’est ce qu’ils ont vécu. Immigrer c’est difficile. L’isolement vous étouffe. Se faire dire que les diplômes universitaires ont moins de valeur parce qu’ils proviennent d’ailleurs est des plus humiliants. C’est pour vous qu’ils ont vécu tout cela, et vous vous plaignez de trop bien parler la langue d’accueil, d’être trop bien intégré? Maintenant, votre colère se transforme en culpabilité. Ne faites pas l’enfant. Passez à autre chose. Le cœur qui battait la chamade ralentit dans la poitrine, la rage se retire en un sombre recoin de votre esprit. Le feu s’éteint. Il ne reste que de la braise. Vous battez en retraite dans les limbes brumeux, en faisant un trait d’union entre les deux cultures. Vous ne devez jamais choisir un camp, car l’un trahirait l’autre. Je ne suis pas une vraie Indonésienne. Je n’ai pas grandi dans cette culture. Cette affirmation m’écarte de mon héritage en commun avec deux cents millions d’autres personnes, et penser à la réaction de mes parents me pétrifie. « C’est pour toi que j’ai fait tout cela. Tu ne peux donc pas faire cette seule chose pour moi? ». Rage, colère, culpabilité, c’est une boucle sans fin. Je ne suis pas non plus une vraie Canadienne. Cette appellation est destinée à ceux qui ont une tout autre expérience que la mienne. En même temps, n’est-ce pas là mépriser le sacrifice de mes parents; eux qui ont tout risqué dans l’espoir qu’un jour la nouvelle identité ethnique de leurs enfants leur permettrait de réussir? La race et l’origine ethnique ne sont que des concepts. Mais des concepts avec lesquels nous vivons. Vous ne pouvez pas vivre en équilibre sur un trait d’union de plomb toute votre vie. Vous devez prendre une décision. « Déposez vos crayons. » Mon professeur, mécontent, arrache les copies des mains des élèves. La cloche sonne. La dernière question, qui attend toujours ma réponse, continue à me narguer.

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MIKAËL BOWES

Ȃge : 19 ans. Ville natale : Saint-Lin-Laurentides QC

PLAT : PÂTÉ CHINOIS

COUPS DE CŒUR

FILM : THE GREATEST SHOWMAN (LE MAÎTRE DE LA SCÈNE) ANIMAL : GRENOUILLE

Un nouveau départ Je m’appelle Mikaël. En réalité, peu de gens connaissent mon nom à la naissance et c’est sûrement mieux ainsi. Durant toutes les 12 premières années de ma vie, je me trouvais très bizarre d’aimer les choses de garçons, les voitures et toutes ces petites bricoles-là, mais j’en avais totalement le droit. Le problème c’est qu’on met des œillères aux enfants; aime les fleurs et le rose, tu es une fille, aime le bleu et des camions si tu es un garçon. J’ai toujours trouvé étrange que je doive préférer une couleur à une autre, car au fond ce n’est justement qu’une couleur. Par contre, je peux affirmer que j’adore le vert! Je ne pense pas que je sois tellement différent des autres, car je ne me suis jamais associé à ces couleurs bidons, au contraire, je suis comme vous tous.

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J’adore la pizza, j’adore la poutine, j’aime l’extérieur et je suis étudiant, comme la plupart de vous. La plus grande différence entre nous tous, c’est que moi je ne suis pas capable de faire autant de sport que vous! J’ai été chanceux en quelque sorte de vivre ici, car la majorité des gens transgenres n’osent pas dire leurs vrais noms et assumer qui ils sont, par peur. Qui peut les blâmer? À l’échelle mondiale, en 2019, 311 personnes transgenres ont été tuées. Ce n’était pas un hasard, car elles étaient à la mauvaise place au mauvais moment, c’était intentionnel, cruel, violent et tellement futile à la fois. Je ne comprends pas comment une personne peut tuer de sang-froid, mais comment une personne peut tuer à cause d’un prénom ou d’un pronom, ça me perd encore plus.


QU L’E ÉBE XTÉ C E T R CA IEUR À NA DA DU

En fait, cette peur est simplement un amas de choses terrifiantes arrivées aux gens dans notre situation qui crée une boule d’angoisse impossible de décoller de notre peau. En d’autres mots, c’est comme avoir des aiguilles qui entrent lentement dans notre ventre, à cause d’une voix qui nous dit « ne fais pas ça, tu pourrais te faire frapper ». Car malheureusement, c’est ce qui m’effraie aussi. Je sais bien que les gens n’ont rien contre moi et qu’ils vont me laisser vivre, mais cette peur accrue s’installe à cause de la minorité de gens qui, Durant un défilé de la fierté gaie, des gens portent une pancarte invitant justement, ne se sont pas occupés la population à respecter les personnes transgenres et leurs droits. de leurs affaires. La transition, c’est quelque chose de tellement spécial. Nous avons la chance de renaître, de changer et de faire de nous quelqu’un de meilleur, mais en même temps, c’est l’une des choses les plus horribles qui soient. Nous avons l’impression de faire l’un de vos tests : ramper dans la boue, s’écorcher tout le corps sur des obstacles interminables et toujours avoir l’impression que la ligne d’arrivée s’éloigne de nous. Chaque pas nous essouffle, nos poumons se resserrent quand les gens nous critiquent en disant qu’on ne va pas assez vite, et par-dessus tout, on essaie d’atteindre la ligne d'arrivée. C’est vrai, la transition a l’air horrible avec tous ces renseignements déprimants. Heureusement, il y a de bons côtés. Par exemple, je suis présentement en processus de changement de nom. C’est comme si je faisais un sprint à l’envoi des papiers, mais qu’ensuite, avec l’attente, mes pieds s’accrochent au sol de plus en plus, que je ralentis et que je dois forcer mes jambes pour avancer. Je crois que tout le monde a ce problème, je veux dire, s’accrocher uniquement à l’avenir. Nous oublions trop souvent de fermer les yeux et juste nous dire : « je me suis rendu ici, je suis fort. » Mais à la place, nous ne faisons que se dire qu’il en reste beaucoup trop à courir, et que les prochains obstacles sont insurmontables, qu’on n’y arrivera pas et que c’est trop dur. Mais je crois que nous devrions nous retourner pour regarder plus souvent derrière nous, car tu ne l’as sûrement jamais remarqué, mais toi aussi tu as sûrement déjà escaladé le mur le plus haut.

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La version originale de l’article a été soumise en français et traduite par le Service de traduction des SBMFC.

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M E G A N H E N WOOD Ȃge : 18 ans. Ville natale : Moncton NB

PLAT : PÉPITES DE POULET EMPLOI DE RÊVE : JOURNALISTE

COUPS DE CŒUR

MODÈLE : MON PROF D’ANGLAIS : M. JEREMY DEVITO

Le programme des cadets de la Marine, une inspiration pour joindre la Réserve navale Partout au pays, près de 8 000 jeunes Canadiens participent au programme des cadets de la Marine royale canadienne. Ce programme gratuit est reconnu pour offrir à ses membres âgés de 12 à 18 ans une formation en leadership et en civisme, et ceux-ci apprennent même à connaître l’environnement naval. Il vise à développer les compétences des jeunes pour qu’ils deviennent la prochaine génération de leaders du Canada. De nombreux cadets de la Marine sont attirés par les possibilités offertes par la Réserve navale ou la Marine et s’y enrôlent quelques années plus tard. L’histoire du parcours de Sarah Henwood, 46 ans, réserviste du Navire canadien de Sa Majesté Brunswicker (NCSM Brunswicker), s’est déroulée un peu différemment, mais elle s’inspire également du programme des cadets de la Marine. Les deux filles de Sarah, Megan (18 ans) et Elizabeth (14 ans), sont membres du corps de cadets de la Marine royale canadienne 122 Moncton, qu’elles ont joint à l’âge de 12 ans. Au cours de leur participation au programme, les deux jeunes filles ont eu l’occasion

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de développer leurs compétences en leadership et d’en acquérir bien d’autres, allant de l’adresse au tir à la manœuvre de différents types d’embarcations. Il va sans dire que faire partie des cadets de la Marine a largement influencé leur vie à toutes deux. Par exemple, Megan a obtenu sa carte de conductrice d’embarcation de plaisance grâce à une formation à l’été. Elle veut maintenant devenir journaliste à la suite d’une de ses expériences de travail. Pour sa part, Elizabeth a commencé à s’intéresser à la voile de plaisance pendant l’été lorsqu'elle n’était pas au NCSM Acadia, l’un des nombreux centres d’entraînement d’été des cadets. « Faire partie des cadets est sans doute l’une des meilleures décisions que j’ai prises », a déclaré Elizabeth. « J’ai rencontré plusieurs de mes meilleurs amis dans ce programme et j’ai appris un tas de choses fascinantes qu’on ne voit pas vraiment ailleurs ». Les deux jeunes filles ont participé activement aux activités proposées par leur corps de cadets et


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rapidement, Sarah s’est mise de la partie. Elle s’est engagée pour la première fois en 2017 par le biais de la division de Moncton de la Ligue navale, l’organisation bénévole qui supervise la collecte de fonds du 122 Moncton ainsi que du CCLN 193 Codiac. Sarah a été trésorière de la division pendant plus de deux ans, jouant un rôle important dans l’organisation des collectes de fonds et des activités de bénévolat pour les deux unités. Elle n’a toutefois pas tardé à passer à l’étape suivante. « Mes enfants grandissaient et n’avaient plus autant besoin de moi. J’étais alors prête à relever un nouveau défi. Je me suis toujours questionnée sur la Force de réserve et quand j’ai appris qu’il y aurait une unité satellite à Moncton, j’ai décidé de foncer. »

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« J’étais très heureuse pour elle quand j’ai appris qu’elle allait joindre la Force de réserve », a dit Elizabeth. « J’ai trouvé génial que ma mère fasse partie d’une organisation de ce genre. » Le 6 juin 2019, Sarah s’est enrôlée dans la Réserve navale, devenant ainsi matelot de 3e classe à bord du NCSM Brunswicker. Bien qu’elle travaille au sein des services financiers, elle profite de tous les aspects de la Réserve navale. « À mon arrivée, j’ai eu droit au soutien de tous. J’ai surtout trouvé les instructions du personnel de recrutement très utiles tout au long du processus. » La particularité de l’enrôlement de Sarah vient du fait qu’elle est la première recrue de l’unité satellite du NCSM Brunswicker à Moncton. Puisque plusieurs membres vivaient déjà dans cette ville, l’unité de réserve située à Saint John a décidé d’y ouvrir une nouvelle unité satellite, laquelle partage les installations de la Garnison Moncton avec le régiment blindé 8th Canadian Hussars et quatre unités de cadets. « Je suis très fière d’être la première recrue de la nouvelle unité », a déclaré Sarah. « J’étais très enthousiaste à l’idée de voir les activités croître à Moncton. »

Le Mat 3 Sarah Henwood lors de la cérémonie d’enrôlement dans la Réserve navale.

L’inspiration de Sarah lui est venue après que sa fille aînée ait été sélectionnée pour participer au déploiement de matelotage des cadets de la Marine. C’était l’occasion pour les cadets de la Marine de se rendre en Colombie-Britannique pour y découvrir de manière pratique la vie à bord des navires de la classe Orca. C’est lorsque Megan est rentrée de son voyage que Sarah lui a annoncé qu’elle avait passé le test d’aptitude pour la Réserve navale.

Neuf mois plus tard, Sarah se plaît toujours comme réserviste. Elle s’est récemment rendue à Albert Head en Colombie-Britannique pour y effectuer sa qualification militaire de base et se réjouit de poursuivre sa formation en tant qu’administratrice des services financiers. « Je suis également ravie de participer aux cérémonies de la bataille de l’Atlantique et du jour du Souvenir », a-t-elle ajouté, « et de pouvoir participer à tout ce que le NCSM Brunswicker fait dans la communauté, comme lorsque le fleuve Saint-Jean sort de son lit chaque printemps. J’ai hâte de soutenir les efforts de secours. »

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LUKE SHIELDS

Ȃge : 18 ans. Ville natale : Campbell River BC

FILM : LETHAL WEAPON ANIMAL : HIBOU

COUPS DE CŒUR

MODÈLE : MON PÈRE

Le soldat Carl Kolonsky : une histoire d’espièglerie et d’héroïsme Le soldat Carl Kolonsky est né le 18 mars 1925 à Garson, en Ontario. Il a grandi pendant la Grande Dépression et y a passé son enfance, comme beaucoup d’autres enfants des régions rurales. Carl, qui fréquente assidûment l’Église catholique, raconte que l’un des dix commandements lui trottait dans la tête lorsqu’il s’est enrôlé dans l’Armée en 1944 : « Tu ne tueras point. » Carl s’est d’abord enrôlé dans l’Armée pour suivre une formation d’artilleur, mais une fois débarqué en Écosse, avant de se rendre en Europe continentale, il a été réaffecté à la Royal Hamilton Light Infantry. Il a passé quatre semaines en formation de soldat d’infanterie au Camp Aldershot avant son déploiement en passant par le port d’Anvers, qui venait d’être inauguré. À partir du port d’Anvers, Carl et son unité ont été envoyés en renfort pour aider leur unité mère qui combattait au nord de l’Escaut. Carl a passé la plus grande partie de la guerre aux Pays-Bas. Le jour de

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la reddition des troupes allemandes, le 5 mai 1945, Carl et son unité se trouvaient dans la petite ville de Bergen-op-Zoom. Après la reddition, ils ont été chargés du rassemblement et du désarmement des prisonniers de guerre allemands. Au terme de la capitulation finale de toutes les forces de la Wehrmacht en Europe continentale, Carl s’est porté volontaire pour servir sur le théâtre d’opérations du Pacifique; cependant, au moment où la victoire au Japon a été obtenue, Carl se trouvait toujours aux Pays-Bas. Le service du soldat Kolonsky ne s’est pourtant pas arrêté là. Carl a finalement été affecté à un autre régiment : la Highland Light Infantry of Canada. Il a ensuite été envoyé en Allemagne avec les troupes d’occupation canadiennes. Carl a raconté des histoires du temps où il était en poste en Allemagne, notamment la destruction d’aéronefs Messerschmitt avec un semi-chenillé, et les échanges en utilisant des cigarettes comme monnaie!


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Vers la fin de la guerre en Hollande, les Alliés ont commencé à prendre des prisonniers de guerre allemands. Carl et son peloton, ainsi que d’autres forces alliées, ont été retenus sur une digue pour traiter les prisonniers de guerre. Alors qu’il était chargé de diriger les prisonniers de guerre vers un point de contrôle, Carl se remémore avoir remarqué cet

le lieutenant-colonel Rockingham, a vu l’événement se dérouler à distance et a voulu obtenir la mallette. Je l’ai cachée pendant trois jours et aucun de mes camarades n’a vendu la mèche. Finalement, j’ai admis que j’avais pris la mallette parce que l’Allemand m’avait craché au visage. J’ai négocié un marché : la mallette contre un sac de sport rempli de cigarettes et une autorisation de congé pour aller à Amsterdam! De mon point de vue, c’était une bonne affaire, et le service des renseignements a trouvé le contenu de la mallette utile, car elle contenait les fiches de paie des soldats allemands des forces locales. L’officier était le payeur! » Carl a beaucoup d’histoires étonnantes sur les événements qui se sont déroulés alors qu’il était à la guerre. En entendant de telles histoires, on découvre une perspective différente de la guerre et on comprend que tout ne tourne pas autour du combat et de la destruction de l’ennemi. On se rend compte que les histoires d’espièglerie et de rigolade sont tout aussi fréquentes que les histoires d’héroïsme et de sacrifice inconditionnels.

Le soldat Carl Kolonsky se remémore les événements de son service pendant la Seconde Guerre mondiale à partir d’objets souvenirs et de documents de l’époque.

imposant et arrogant officier allemand. Il tenait une mallette en peau de porc et portait une croix de fer. L’officier crachait sur certains des soldats. Carl a confié avoir eu un désir spontané de posséder cette croix de fer. Quelque peu espiègle, il s’est approché de l’officier et a arraché la croix de fer de son uniforme. L’officier était tellement furieux qu’il a craché au visage de Carl; alors Carl lui a aussi pris la mallette.

Il est important que tous se souviennent non seulement de leurs sacrifices, mais aussi de leurs anecdotes. Il est tout aussi important pour nous de consigner l’histoire de ceux qui l’ont vécue, car ce sont ces histoires qui sont racontées depuis des générations. La victoire contre toute attente comprend des histoires d’amitié, de camaraderie et de peuples unis qui servent leur pays pour le protéger de l’oppresseur. Ce sont les histoires d’espièglerie et d’héroïsme que nous racontons à nos enfants. Nous les utilisons comme des leçons de vie et pour leur expliquer pourquoi notre monde a été conçu tel qu’il est, où les lignes ont été tracées sur la carte et comment chaque pièce du casse-tête entre en jeu. Nous nous en souviendrons.

« Personne ne savait que c’était moi! », s’est exclamé Carl en racontant l’événement. « Mais mon commandant,

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Programme d’accueil des vétérans de La Légion royale canadienne Les membres des Forces armées canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada, en service ou à la retraite, sont admissibles à une adhésion gratuite d’une année afin de les accueillir au sein de la Légion. La demande d’adhésion se fait auprès de la Direction nationale, et les membres peuvent ensuite transférer leur adhésion à la filiale de leur choix.

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Notre devoir : rendre hommage aux vétérans




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