Didacdoc 62 lettre brancardier 1914 comp

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62 NovembreDécembre 2015

SERVICE EDUCATIF DES ARCHIVES DEPARTEMENTALES DE LA MANCHE Présentation didactique d’un document d’archives

Lettre d’un brancardier-infirmier du 25e régiment d’infanterie (Remilly/Lozon, Arras, 31 décembre 1914) Références

Cote : 1 Num 2014/3 Collection Colette Lehodey : documents numérisés dans le cadre de la deuxième campagne de la Grande collecte du centenaire de la Grande Guerre, en 2014.

Nature

Lettre de René Lehodey, soldat brancardier du 25e régiment d’infanterie, à ses parents de Remilly-sur-Lozon, le 31 décembre 1914, depuis le secteur d’Arras.

Forme

Lettre manuscrite sur un feuillet de 4 pages, à l’encre. L’auteur adresse les trois premières pages à ses parents, la quatrième plus spécifiquement à sa mère.

Objet

Date et contexte

Intérêt pédagogique

Mots clés

Le scripteur, brancardier sur le front à Arras, rend compte de la violence des combats et de l’échec meurtrier d’un assaut de l’infanterie française. Il émaille sa lettre d’impressions sur la mobilisation nationale, ses conditions de vie, et sollicite l’envoi d’un nouveau colis. René Lehodey, âgé de 25 ans, est originaire de Remilly-sur-Lozon, où ses parents dirigent une vannerie. Après avoir combattu en Belgique, il participe à la retraite puis à la contre-offensive française de la Marne. En ce mois de décembre, avec son régiment, il défend Arras ; la lutte est très acharnée et meurtrière dans les faubourgs de la ville. L’espérance d’une rapide victoire s’effiloche, les belligérants s’organisent pour un affrontement durable qui nécessite une entière mobilisation de toutes leurs ressources. - A Arras en décembre 1914 : retour sur les premiers mois de la guerre – guerre de mouvement (offensive allemande en août et contre-offensive française en septembre), « Course à la mer » et stabilisation d’un front continu de la Suisse à la mer du Nord. Occupation du nord de la France par les armées allemandes. - La guerre de position : des combattants enterrés soumis aux bombardements de l’artillerie. L’inefficacité des charges de fantassins, la préparation d’artillerie avant l’assaut (« Notre artillerie a bombardé les positions ennemies avec 3 800 obus de tout calibre »), l’adaptation de l’armement et de l’équipement (« Les « Minenwerfer » […] sont de terribles engins »), - la violence de masse : l’ampleur des pertes humaines (« En sept minutes, nous avons eu environ 900 à 1 000 hommes hors de combat dont 250 tués »). - Les conditions de vie des soldats : conditions physiques (« Il y avait presque 5 mois que je n'avais pas couché déshabillé ») et morales (danger, séparation, ennui, mal du pays). - Les relations avec l’arrière : l’importante vitale du courrier (une correspondance suivie, des délais variables – voir Eclairages), la composition des colis, les dons… la vie chère. - Une guerre totale : mobilisation humaine, économique, scientifique (« Nos chimistes sont aussi bons que les leurs »), culturelle (« Vous devez en avoir entendu parler sur les journaux »). L’engagement militaire (« Les beaux soldats que les fantassins français ! Leur courage, leur héroïsme est sans égal ! ») et civil (« gentilles lettres de fillettes ou de jeunes filles nous prodiguant leurs encouragements »). - Les illusions et la guerre longue : « La victoire est pour 1915. Vive 1915 ! » Première Guerre mondiale – Guerre de position – Tranchées – Correspondance – Lettre – Guerre totale – Violence de masse - Mobilisation.

-1LE DIDAC’DOC – Service éducatif des archives départementales de la Manche – Nov.-Décembre 2015


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