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Retraites

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Retr aites Ce qu’il faut savoir

Précarité, âge ivot, situation faite aux femmes: la Cgt a analysé le rojet de loi. Pour mémoire.

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Le temps presse. Jusque-là, la mobilisation n’a pas entamé la volonté du gouvernement d’un vote de la réforme des retraites au début de l’été. Dès lors, le calendrier est serré. Après sa présentation le 24 janvier en conseil des ministres, le texte va être examiné en

commission spéciale à l’Assemblée pour être présenté le 17 février aux députés. La Cgt a fait une analyse du projet de loi qui, en l’état, s’appliquera en 2037, soit pour les salariés nés après le 1 er janvier 1975… Les raisons de se mobiliser: ➜ Demain, l’âge de départ à la retraite à taux plein? Plus aucun repère n’est fixé avec certitude. Initialement, rappelle la Cgt, la possibilité de partir à la retraite ne dépendait que du nombre de points acquis, qui fixait le niveau de la pension à venir. C’est du passé. Aux termes du projet de loi, trois éléments seront déterminants: l’âge légal de départ (à ce stade fixé à 62 ans), l’âge «pivot» ou «d’équilibre» (fixé à ce jour à 64 ans) et la durée de cotisation. Cette dernière est fixée à 43 ans au 1 er janvier 2037 et, tout comme l’âge d’équilibre, évoluera en fonction de l’espérance de vie pour les générations ultérieures –chaque gain d’espérance de vie de 3 mois augmentant de 2 mois la durée de cotisation. ➜ Le montant de la pension? Il ne pourra que baisser. Pourquoi? Parce que «le gouvernement verrouille les dépenses dévolues au financement des pensions à leur niveau actuel, c’est-à-dire 14% de Pib malgré l’augmentation annoncée du nombre de retrai

T esson/maxppp P etit Christophe

tés». Parce que, demain, leur montant dépendra d’éléments fondés sur «l’ensemble de la carrière et non plus sur les vingt-cinq meilleures années dans le privé ou les six derniers mois dans le public». Et «s’il est prévu d’acquérir des points supplémentaires pour ces périodes, nul ne sait combien et à quelles conditions». ➜ À partir de quand la réforme s’appliquera-t-elle? Sauf si la conférence de financement trouve les solutions alternatives, l’âge pivot entrera en vigueur dès 2022, puis reculera pour atteindre 64 ans en 2027. C’est-à-dire qu’un salarié né en 1960 pourra, certes, partir à la retraite à 62 ans, donc dans 2 ans comme prévu s’il a toutes ses annuités, mais son niveau en sera affecté. Pour qu’il ne le soit pas, «il lui faudra travailler jusqu’à l’âge d’équilibre». ➜ La situation faite aux femmes? N’en déplaise au gouvernement, les femmes ne seront pas les grandes gagnantes de la réforme. Non seulement parce que la réforme considérera toute la carrière mais aussi parce que le nouveau mode de calcul des majorations pour enfants va leur être défavorable. Si, jusque-là, les femmes pouvaient partir plus tôt à la retraite grâce à l’octroi de 4 trimestres par naissance +4 trimestres pour l’édu- cation, selon les termes du projet de loi, «elles ne le pourront plus». Qui plus est, le mode de majoration des pensions pour enfant –5% pour chacun jusqu’au troisième enfant – permet aux parents de choisir qui, père ou mère, bénéficiera de cette majoration. Dès lors, la tentation sera grande de diriger cette somme vers les hommes, dont la pension est 36 % en moyenne plus élevée que celle des femmes. ➜ Les pensions de réversion? Et ce n’est pas la pension de réversion dont, les premières, elles bénéficient, qui viendra compenser cette perte. Aucun élargissement de la réversion aux couples non mariés n’est prévu, et le projet de loi ne prévoit pas le maintien de la pension de réversion aux personnes divorcées. Qui plus est, le mode de calcul de ce dispositif est modifié. Aujourd’hui la pension de réversion assure 50 % de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier le conjoint décédé. Dans le projet de loi, il est prévu qu’elle corresponde à 70% des points de retraite acquis par le couple. Ce qui va entraîner, mécaniquement, une baisse des pensions de réversion puisque le salaire des femmes est, en moyenne, plus faible que celui des hommes.

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