Sécu Pour un droit à l’autonomie
RENTRÉE SCOLAIRE Pour un plan d’urgence
L’Assemblée nationale a voté en première lecture, à la mijuin, le principe de la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale consacrée au financement de la perte d’autonomie pour les personnes âgées et en situation de handicap. Si, face au vieillissement de la population, les besoins – à nouveau mis en lumière lors de l’épidémie du Covid-19 – sont criants, ce n’est pas la position de la Cgt : créer une cinquième branche, aurait pour effet, explique-t-elle dans un communiqué, de « fragiliser son financement sur la base du salaire socialisé en le fiscalisant, et de l’ouvrir à des complémentaires ou à des assurances privées qui n’attendent que cela ». Pour cela, la Cgt se fonde sur une définition de la perte d’autonomie qui s’inscrit dans un processus se déroulant tout au long de la vie. La perte d’autonomie, argumente-t-elle, « est essentiellement liée à des problèmes de santé, à l’insuffisance des mesures de prévention des risques tout au long de la vie et particulièrement en situation de travail ». Que ce soit au domicile ou en établissement, comme les Ehpad, sa prise en charge « doit être du ressort de la solidarité nationale liée aux cotisations sociales et assurée par la Sécurité sociale, en intégrant le “droit à l’autonomie” dans sa branche maladie », dans le cadre d’une universalité du système et non de la création d’une cinquième branche. Pour l’heure, cette nouvelle branche est, faute de précisions sur son financement, une coquille vide, alors qu’un récent rapport sur « Grand âge et autonomie » a évalué à plus de 9 milliards d’euros d’ici à 2030 l’augmentation des dépenses liées au grand âge. Si 1 milliard d’euros supplémentaires devraient y être affectés à l’automne dans le budget de la Sécurité sociale 2021, selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, il faudra attendre la mi-septembre pour connaître les conclusions d’un autre rapport devant préciser à la fois ses modalités et son financement. L’ensemble devrait être complété par un projet de loi sur l’autonomie, probablement présenté en conseil des ministres à la fin de l’année. C. L.
Alexandre MARCHI/maxppp
Vincent Isore/maxppp
Le 14 juin, le ministre de l’Éducation a annoncé que tous les élèves, de la maternelle au collège, devraient retourner à l’école du 22 juin au 4 juillet. Branle-bas de combat une nouvelle fois pour les personnels, qui doivent s’adapter à un nouveau protocole sanitaire plus souple, qui notamment supprime les mesures de distanciation pour les maternelles et les réduit à un mètre pour les autres. Estimé trop tardif ou trop complexe, ce retour à l’école ne devrait pas convaincre la majorité des familles. Reste que pour les enseignants, le retour en classe est obligatoire, sauf pour ceux directement exposés par la fragilité de leur santé. Malgré l’envie de retrouver les élèves et le plein exercice de leur métier, les enseignants doutent que les conditions seront réellement réunies pour renouer un lien de qualité, et considèrent en majorité que la prise de risque n’en vaut pas la peine. Pour eux, qui étaient appelés à une journée d’action le 24 juin par plusieurs organisations, dont la Cgt-Éduc’Action, il serait plus urgent de préparer la rentrée de septembre, en envisageant d’augmenter les moyens financiers et l’encadrement pédagogique pour tous les élèves, et en particulier pour les plus en difficulté, par une aide personnalisée et la remise en œuvre des apprentissages. V. G.
Salariés sous l’œil des caméras
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plaintes ont été enregistrées par la Commission nationale de l’informatique et des libertés en 2019. Ce chiffre record correspond à une hausse de 27 % par rapport à 2018 et de 67 % en cinq ans, une tendance qui s’expliquerait par la mise en œuvre du Règlement européen sur la protection des données personnelles. Plus de 10 % de ces plaintes concernent la surveillance des salariés sur leur lieu de travail ou pendant leur temps de pause, au moyen d’outils comme la vidéosurveillance, la géolocalisation ou les écoutes téléphoniques. La vidéosurveillance est la pratique qui concentre le plus de plaintes, lorsque des caméras filment le poste de travail en permanence. Dans son dernier rapport annuel, la Cnil souligne que ces pratiques concernent aussi bien les acteurs du privé que du public. OPTIONS N° 658 / juin 2020