Paris/EXPOSITION
AU CENTRE POMPIDOU, ON PEUT DéCOUVRIR LES ANNéES PARISIENNES DE L’ARTISTE, PEU APRèS SON DéPART DE BULGARIE, QUAND IL FORGEAIT SES OUTILS RECONNAISSABLES, EN VUE DE FUTURES AVENTURES GRANDIOSES.
Wolfgang Volz
COMMENT CHRISTO A COMMENCé D’EMBALLER SON MONDE
Le marasme consécutif à la pandémie n’épargne pas les musées. Au Centre Pompidou, où se tient l’exposition « Christo et Jeanne-Claude, Paris ! », c’est d’autant plus flagrant qu’aux mesures de sécurité ordinaires (« Videz vos poches, s’il vous plaît ») s’ajoutent les gestes barrières de rigueur, le marquage au sol des distances le long de chicanes installées rue du Renard, tandis que les grands travaux en cours, sur la façade de l’édifice, impliquent notamment l’arrêt des escaliers roulants sur le versant qui fait face aux toits de Paris. Avec leur masque, les visiteurs, dûment cornaqués par de jeunes stagiaires, semblent sortis de la série télé britannique des années 1960, Le Prisonnier, que la chaîne Paris Première repasse opportunément ces temps-ci. Malgré tout, pour l’amour de l’art, que ne ferait-on pas ?
Barils de pétrole empaquetés, (1958-1959) Dix-huit barils, tissu, fil d’acier, peinture, laque, sable. Collection de l’artiste.
Eeva-Inkeri
Il avait un sacré coup de crayon classique
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Christo est mort à New York le 31 mai dernier. Il n’a donc pu assister à l’exposition, à la préparation de laquelle il avait collaboré. Quant à son épouse, son alter ego, JeanneClaude, essentiellement chargée de la logistique dans leurs nombreux travaux de par le monde – pour la plupart d’une envergure colossale – elle s’était éteinte en 2009. La manifestation, située dans la galerie 2, au niveau 6 de l’établissement, n’est pas une rétrospective. Elle avait d’abord OPTIONS N° 659 / SEPTEMBRE 2020