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Santé ChaCun ses urgenCes

Les réformes initiées par Le ségur se poursuivent comme s’iL ne faLLait tirer aucun enseignement de La crise sanitaire. Les soignants restent donc mobiLisés. pour Les maLades et pour Leurs besoins.

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Plus personne n’applaudit les soignants. Mais, alors que la crise sanitaire ne se dément pas, faute de vaccins disponibles, ils restent sur tous les fronts. Celui du soin : le variant anglais du virus, plus contagieux, s’avère aussi plus destructeur. Les patients qui arrivent en réanimation sont souvent plus lourdement affectés, le bilan dramatique des décès en témoigne. Les soignants n’en dénoncent pas moins la persistance du manque de moyens. Mi-février, le Syndicat des médecins réanimateurs s’alarmait par exemple que pas un lit pérenne de réanimation n’ait été créé depuis le printemps 2020, et pas un médecin supplémentaire formé à la réanimation. On prend à Pierre pour donner à Paul, par transferts de lits ou de personnels. Pour rappel, la France compte 7 lits de réanimation pour 100 000 habitants, l’Allemagne 24, et, avant la crise, des centaines de lits de réanimation restaient fermés faute de personnel pour faire fonctionner les services. L’urgence serait donc d’agir contre la persistance de cette pénurie de moyens. Pourtant, aucun projet de réduction des lits envisagé avant le début de la pandémie ne semble être remis en cause. Le Chru de Nancy, le plus emblématique, prévoit la fermeture de 179 lits et la suppression de près de 600 postes, et des centaines de lits sont en suspens, à Paris, Nantes, Caen notamment. Cette situation affecte d’autant plus les soignants que le complément de traitement indiciaire (la revalorisation de 183 euros mensuels) n’a pas suffi à une meilleure reconnaissance de leur engagement, ni de leur métier. Ils poursuivent les mobilisations pour qu’il soit attribué à tous, sans discrimination de métier, de place dans la chaîne de soins, ou d’établissement. Les « exclus » du Ségur ont ainsi obtenu des avancées, avec un accord signé mi-février (y compris par la CgtSanté) qui intègre au dispositif quelque 35000 personnels de structures médicosociales publiques autonomes rattachées à des hôpitaux publics et Ehpad. Un premier pas, qui exclut toujours les personnels de ces établissements appartenant au privé non lucratif, ou encore une grande partie des salariés du médicosocial et du social. Les personnels demandent aussi des moyens et des conditions de travail plus

Vaccin

Les laboratoires, AstraZeneca le premier, peuvent continuer en toute tranquillité à ne pas respecter leurs engagements, et à livrer d’abord qui paie le plus, ils restent tout-puissants faute d’alternative pour les États lésés. Dans l’esprit de l’action menée par la pétition européenne «Pas de profit sur la pandémie» (https://noprofitonpandemic.eu) toujours ouverte, les appels se multiplient pourtant pour que les vaccins contre le Covid soient temporairement déclarés «bien public mondial» (avec indemnisation pour les labos). Une centaine de pays en ont fait la demande à l’Oms, des dizaines de prix Nobel, d’anciens dirigeants, de personnalités. Mais cette perspective de levée des brevets n’est pas envisagée, y compris par les États-Unis, l’Union européenne ou le Royaume uni. Qu’ils soient sous la pression des labos ou qu’ils préfèrent protéger leurs centres de production au détriment d’une production plus large. Les découvreurs de la séquence génétique du virus l’avaient, pour leur part, mise à disposition des labos gratuitement. L’illustration du fait qu’il y a urgence à retrouver une maîtrise publique, de la conception à la fabrication des vaccins.

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