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Climat
loi climat Y a pas Le feu?
PPP homas Padilla/max t
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Le 19 mars, la commission spéciale de l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi « climat et résilience » [sic], un texte jugé très en dessous des ambitions et engagements de la France dans la lutte contre le changement climatique. Le gouvernement avait engagé l’ensemble de la société en demandant à 150 citoyens tirés au sort de mener une réflexion collective pendant un an pour proposer des mesures consensuelles, qui fassent réellement entrer la France dans un modèle de développement plus vertueux. Les 150 de la Convention citoyenne pour le climat n’ont pas caché leur sentiment d’avoir été trahis. Seulement une partie de leurs 149 propositions ont été retenues « sans filtre » malgré les promesses du président de la République, et aucune rupture réelle n’est engagée. Tous les acteurs institutionnels (Cese, Haut Conseil pour le climat) ont également estimé que le projet n’était pas à la hauteur. La Cgt a exprimé sa colère face à l’inaction, rappelant aussi que l’État poursuit l’affaiblissement des services publics, y compris au ministère de l’Écologie ou à l’Office national des forêts, ou encore qu’il continue d’autoriser certains pesticides aux effets écocides avérés tels que les néonicotinoïdes. Le 17 mars – donc en soixante-dix-sept jours seulement –, la France a passé, pour l’année 2021, la limite d’émission de gaz à effets de serre qu’elle s’est engagée à ne pas dépasser chaque année à partir de 2050 pour atteindre la « neutralité carbone ». Le 19 et le 20 mars, les jeunes du monde entier ont à nouveau manifesté à l’appel de Youth for Climate pour rappeler que le compte n’y est pas du tout. Le 28 mars, « l’Affaire du siècle » (avec près de 300 organisations et associations) appelait l’ensemble des citoyens à une grande marche pour une vraie loi climat. Face à l’irresponsabilité des décideurs, l’heure n’est ni à la résilience ni à la résignation, mais aux actes. V. G.
birmanie appeL à La soLiDarité
Face à la répression d’une extrême violence qu’exerce la junte birmane depuis le coup d’État du 1er février, la Cgt proteste avec la Confédération européenne des syndicats (Ces) et la Confédération syndicale internationale (Csi). Elle le fait pour apporter son soutien au mouvement de défense de la démocratie qui ne désarme pas, mais également pour relayer les espoirs du mouvement syndical qui, à la fin de février, a lancé un appel à la grève générale pour obtenir un retour immédiat des militaires dans leurs casernes. Dès les premiers jours du mouvement, la Confederation of Trade-Unions in Myanmar (Ctum), et l’Industrial Workers’ Federation of Myanmar (Iwfm) ont demandé à leurs homologues du monde entier de se joindre à elles pour faire pression sur les multinationales opérant dans leur pays et exiger qu’elles respectent leurs engagements en matière de responsabilité sociale. L’espace confédéral international s’est joint à cette demande en publiant, le 3 mars, une note aux organisations, listant les plus importantes des entreprises françaises opérant en Birmanie. Parmi elles: Schneider Electric, Total, « principal soutien financier de l’armée du Myanmar», Novotel, Razel, Bred, Bolloré, Mercure, Ibis, Sofitel ou encore Carrefour, Peugeot, Avis et le Coq sportif. M. H.
urélien m orissard/max PPP a
traVail Dissimulé 7,1 miLLiarDs De manque à gagner
Si la fraude aux prestations sociales défraye régulièrement la chronique, certains réclamant toujours plus de sanctions à l’égard des allocataires, la fraude aux cotisations s’effectue sans que les organismes de recouvrement voient leurs moyens renforcés. Le mois dernier, l’Observatoire de l’impact du travail dissimulé a rendu public un rapport qui éclaire pourtant l’importance du phénomène. Pour l’année 2020, en ne déclarant pas la totalité du travail réalisé ou en masquant le nombre réel des salariés employés, les entreprises ont subtilisé entre 5,2 et 6,5 milliards d’euros au financement de la protection sociale. Si l’on ajoute à cette somme les contributions non versées au régime d’assurance chômage, le manque à gagner total pour les organismes de sécurité sociale se situe entre 5,7 et 7,1 milliards d’euros. La fraude concernerait 23,6 % des sociétés de transports routiers, et 21,3% des cafés-restaurants, avec des taux de salariés «dissimulés» évalués respectivement à 9% et 6,7%. Ce sont les secteurs les plus touchés, mais pas les seuls. Désormais c’est aussi du côté des plateformes numériques que l’organisme veut enquêter. M. H.