Travail, jeunesse, libertés Sous tension…

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Déjà reportée d’un an pour cause de pandé­ mie, la Cop 26 devrait se tenir du 1 er au 12  novembre à Glasgow (Écosse). Cet été, les catastrophes clima­ tiques ont confirmé, comme le nouveau rap­ port du Giec, que sans a c t i on s immé dia te s contre la hausse per­ sistante des émissions de gaz à effets de serre, l’activité humaine mène irrévocablement à des désastres de tous ordres. Sans vouloir suspendre les débats, négociations et actions urgentes, le Climate Action Net­ work, regroupant plus de 1 500 organisations non gouvernementales actrices de la lutte contre le réchauffement climatique, a demandé un nouveau report de la Cop 26 si les iné­ galités d’accès au vaccin contre le Covid devaient empêcher les centaines de représentants des pays les plus pauvres d’entrer au Royaume-Uni. Finalement, des garanties sur la vaccination et le paiement des quarantaines de tous auraient été gagnées… Reste que ce rendez-vous planétaire, sous l’égide de l’Onu, des États, entreprises, Ong, associations pour la transition écologique, ne semble plus, aux yeux de certains, qu’une mise en scène d’engage­ ments reportés aux calendes grecques : un théâtre de l’immobilisme. Un récent sondage réalisé auprès de 10 000 jeunes de 16 à 25 ans dans dix pays riches ou non (lire Le Monde du 15 septembre) témoigne par exemple que trois jeunes sur quatre jugent le futur « effrayant », et 56 % que l’humanité est condamnée, avouant une anxiété et une souffrance psychique encore plus fortes, souvent au quotidien, quand ils ont le sentiment que le gouvernement de leur propre pays ment ou n’apporte aucune réponse efficace au réchauffement climatique. En France, la loi climat adoptée cet été ne risque pas de redonner confiance aux jeunes. Ici comme ailleurs, l’Unicef a averti que la santé mentale des enfants et des jeunes était affectée. Même si de nombreux acteurs s’engagent, à titre individuel ou collectif, à vivre, consommer, travailler autrement, il est vrai que la bascule ne se fera pas sans des décisions rapides à l’échelle non seulement locale, mais surtout nationale et internationale. Alors, rendez-vous à Glasgow malgré tout… V. G.

edf Hercule privé de rentrée Alors que le découpage d’Edf était, il y a quelques mois encore, présenté comme inéluctable, le gouvernement a finale­ ment renoncé à mettre en œuvre dès cette rentrée le projet Hercule, rebaptisé « Grand Edf ». Si la Cgt se félicite de « cette première étape de la victoire », elle appelle toutefois à la vigilance : aujourd’hui pro­ visoirement enterré, le projet pourrait refaire surface après l’élection présiden­ tielle, prévient-elle en substance. Annoncé en 2019, Hercule prévoit d’écla­ ter l’opérateur public en trois entités distinctes et d’ouvrir les pans les plus ren­ tables au secteur privé : Edf Bleu, entité nécessitant des investissements lourds comme le nucléaire, resterait public ; Edf Vert regrouperait les entités les plus profi­ tables, comme les énergies renouvelables ; Edf Azur concernerait les barrages hydro­ électriques dont les concessions seraient livrées à la concurrence. Demandé par le président de la République, ce projet de réorganisation a été, dès le départ, dénoncé en intersyndicale (Cgt, Cfe-Cgc, Cfdt, Fo) comme un Meccano capitalis­ tique perdant de vue « le projet industriel, l’ambition sociale et l’intérêt général ». Le 22 juin, 13 000 salariés ont manifesté pour demander son retrait. C. L.

Sadak Souici/maxppp

Nicolas Marquès/KR IMAGES

Urgence climatique Les États face à leur inaction

Les Familles monoparentales inégales devant la pauvreté

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des enfants vivant avec un seul parent sont sous le seuil de pauvreté (contre 22 % des mineurs dans leur ensemble) d’après l’enquête de l’Insee publiée mi-septembre sur les caractéristiques des ménages monoparentaux en France. Le nombre de familles monoparentales (25 %) a augmenté de trois points de 2011 à 2018. L’institut confirme que ce sont en grande majorité des femmes (82 %) qui vivent seules avec leurs enfants, et qu’en plus de se paupériser (un tiers n’ont pas d’emploi), elles vivent dans des conditions matérielles dégradées. Les hommes vivant seuls avec leur(s) enfant(s) s’en sortent mieux : 18 % sont en situation de pauvreté, contre 45 % des femmes seules avec leurs enfants. Pour les raisons habituelles : taux d’emploi et salaire principalement. OPTIONS N° 669 / septembre 2021


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