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RÉSISTANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P
Histoire
Le pavillon familial, au 2 rue Ampère, où fut caché le héros de la Résistance. RÉSISTANCE
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Mariage de Simone le 29 avril 1944. En présence d’Aimée, sa mère (en bas à droite) et de l’Abbé SÉBIRE (en haut au centre).
Courageuses
Printemps 1944, la Campinoise Aimée DUPUY DU TERRAIL et sa fille Simone cachent, malgré le danger, un chef de réseau de la Résistance traqué par la Gestapo. Leur descendante lève le voile sur cet acte de bravoure campinois.
«Je dois me cacher, pouvez-vous me recevoir, en sachant bien ce que vous encourez en prenant cette décision?» Avril 1944, sous l’occupation allemande, un chef de réseau de la Résistance recherché par la Gestapo demande refuge à Aimée DUPUY DU TERRAIL et sa fille Simone, 22 ans, au 210 boulevard de Nogent, à Champigny. «Ça s’est passé peu avant le mariage de mes parents. Ma grand-mère Aimée n’a pas hésité une seconde à le cacher dans son pavillon de famille», témoigne sa petite fille Sylvie FOREST-LAMAISON qui, grâce à la mémoire orale et à un travail remarquable de recherche, a pu retracer ce fait de résistance campinois. L’homme n’est pas un inconnu, c’est l’abbé SÉBIRE, ancien professeur au petit séminaire de Caen de Léon DESMOULINS, l’époux d’Aimée. Il y a plus de quinze ans, le prêtre est venu en aide à Aimée, lorsqu’elle s’est retrouvée seule et sans ressources avec sa petite fille. Puis, en raison d’un décès familial, la mère et son enfant ont ensuite quitté la Normandie pour partir vivre à Champigny. Entre temps, la Seconde guerre mondiale a éclaté et l’abbé est entré en résistance. «Prêtre en Normandie, vétéran de 14-18, il critiquait l’occupant pendant ses prêches, explique Sylvie. Il n’a eu de cesse de fournir des faux papiers aux réfractaires du Service du travail obligatoire (STO), de ravitailler le maquis de Pontécoulant, ou encore de cacher des aviateurs et des résistants.» Le 31 mars 1944, suite à une action, il doit quitter Pontécoulant (14) pour échapper à la Gestapo. Réfugié chez Aimée, à Champigny, sous le nom de «l’abbé LECLERC», il célèbre le 29 avril la messe de mariage de Simone. «Ma mère m’a racontée que son sermon fut axé sur la situation de la France et qu’il fit le lien entre le nom de l’église SainteMarie Libératrice et l’aspiration à la libération du pays.» Informé qu’un débarquement se prépare, l’abbé quitte Champigny en août, en pleine bataille de Normandie. Il prend les armes et combat auprès des Américains jusqu’à la victoire. « Ma grand-mère et ma mère n’ont pas hésité, en tant que femmes sous l’occupation, à prendre leurs responsabilités. Aujourd’hui, je souhaite transmettre à tous les habitants cette part de l’histoire et de la mémoire de notre ville, deux figures campinoises de résistance!».