Finist'éco

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Bilan et analyse de l'activité économique du Finistère en 00

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Cocef

Conférence des chambres économiques du Finistère

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Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère


Sommaire 4-5

Synthèse

6-7

Démographie

8-9

Entreprises

10 - 11

Emploi

12 - 13

Agriculture

14 - 15 16 - 17

Formation

18 - 19

Agroalimentaire

20 - 21

Ports de pêche

22 - 23

Industrie

24 - 25

2

Focus : Biotechnologies marines et végétales

Focus : Énergies marines renouvelables

26 - 27

Bâtiment

28 - 29

Commerce et artisanat de services

30 - 31

Tourisme

32 - 33

Ports de commerce

34 - 35

Aéroports

36 - 37

Commerce international

38 - 39

Les chambres économiques

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère


Edito 2010

L’innovation au cœur de la relance économique finistérienne

D

epuis maintenant 13 ans, les 5 chambres économiques du Finistère publient un document de référence sur la conjoncture économique du département. Finist’éco dresse, cette année encore, une analyse pointue et très complète de tous les secteurs de notre économie. A l’heure du bilan et des perspectives, et malgré une tendance générale des indicateurs à la baisse, il semble que l’économie finistérienne ait relativement bien résisté à une année 2009 sous haute tension grâce, notamment, à la diversité de son tissu d’entreprises composé, en grande partie, de TPE/PME. Le Finistère bénéficie d’une expertise reconnue dans de nombreux domaines d’activités et a su se doter de solides compétences, notamment en matière d’innovation. Des atouts qui ont permis, entre autre, d’atténuer les effets de la crise financière sur notre économie.

Nombre d’entreprises disposent de véritables savoirfaire dans des secteurs de pointe : sciences et techniques marines, agroalimentaire et sciences de l’aliment, sciences de la vie et de la santé, mécanique et matériaux, technologies de l’information et de la communication (TIC)… Les pôles de compétitivité présents sur notre territoire et le dynamisme des acteurs qui les composent permettent le développement d’activités à haute valeur ajoutée et d’emplois qualifiés. Ainsi, le Finistère occupe aujourd’hui le 5e rang national en nombre de chercheurs, 60% de la recherche maritime française est effectuée sur le territoire et 45% de la recherche française en TIC dans le triangle Brest-Lannion-Rennes. La présence d’organismes à la renommée mondiale (IFREMER, CNRS), de l’université, d’écoles prestigieuses (dont 9 écoles d’ingénieurs et de management) ou encore de centres d’innovation technologique ont également contribué à faire du Finistère un territoire créatif et entreprenant. Entreprises, laboratoires de recherche et d’innovation publics et privés, organismes de formation : autant d’acteurs qui contribuent à l’émergence de grands projets qui laissent augurer d’une relance prochaine de notre économie. Les chambres économiques du Finistère, conscientes de ces enjeux, poursuivent leur rôle de catalyseur des énergies pour accompagner les entreprises et favoriser la reprise et la réussite économique sur nos territoires.

Jacques Jaouen

Président de la Chambre d’agriculture du Finistère et Président de la Cocef

Michel Guéguen

Président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Finistère

Jacques Kuhn

Président de la Chambre de commerce et d’industrie de Brest

Jacques Feunteuna

Président de la Chambre de commerce et d’industrie de Morlaix

Jean-François Garrec

Président de la Chambre de commerce et d’industrie de Quimper Cornouaille

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Synthèse

Grand frais sur l’économie finistérienne

Marché de l’emploi en berne, contraction des échanges extérieurs, attentisme des ménages et nouvelles formes de concurrence ont rythmé l’année 2009. Simple avarie ou perturbation durable ? Les promesses d’embauches et d’efforts d’investissements, ainsi que le fort potentiel en matière d’innovation laissent espérer une relance prochaine...

1 000 Pertes d’emplois sur le Finistère en 2009. L’industrie et la construction sont les deux secteurs les plus affectés.

4

L

e retournement de tendance observé sur le marché de l’emploi en 2008 s’est confirmé. Un millier d’emplois ont été perdus, principalement dans les secteurs industriel et de la construction. Le nombre de chômeurs croît très fortement. Les pays de Brest (+ 17,4 %) et de Cornouaille (+ 16,3 %), qui rassemblent plus de 80 % des demandeurs d’emploi finistériens, ont mieux résisté que ceux de Morlaix (+ 20,7 %) et du Centre-Ouest Bretagne (+ 23,4 %). Le taux de chômage atteint 8,7 % de la population active à fin décembre 2009. A l’heure du bilan, l’industrie finistérienne sort néanmoins relativement préservée d’une année sous tension. L’adaptabilité et la réactivité des PME (seules 30 entreprises industrielles sur 1 800 emploient plus de 250 salariés), ainsi que la diversité des métiers exercés sont les piliers de cette résistance. L’agroalimentaire a une nouvelle fois permis d’atténuer l’onde de choc de la crise financière. Premier employeur industriel départemental avec 16 600 salariés (- 300 sur l’année), il s’agit du secteur qui a, en

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Bretagne, connu la plus faible réduction de son chiffre d’affaires (- 7 %). Les échanges extérieurs se sont contractés après plusieurs années de hausse. Le solde commercial reste stable étant donné que la baisse des exportations (- 11,1 %) a été moins importante que celle des importations (- 12,4 %). Le recul des ventes est notable pour les préparations à base de produits de la pêche (- 92 M€) et le matériel électrique (- 115 M€). Les produits des industries agroalimentaires demeurent les premiers parmi les produits exportés en Finistère. En franchissant la barre des 2,8 MT de marchandises échangées, Brest est en 2009 le 1er port de commerce breton devant celui de Lorient. Les graines de soja (256 000 T supplémentaires) et de colza (10 500 T en plus) ont donné l’impulsion.

Chute du revenu agricole L’agriculture est confrontée à une baisse de la demande liée à la récession économique mondiale. La dérégulation des marchés


agricoles et la forte compétition intra-européenne, avec notamment une concurrence allemande de plus en plus pressante, ont engendré une chute des prix pour la quasi totalité des produits. Les producteurs laitiers ont vu leurs revenus divisés par deux par rapport à la moyenne des 5 dernières années. La diminution du prix du lait en Finistère (- 20 %) et la flambée du coût de revient des exploitations (+ 14 %) en sont à l’origine. La production porcine pâtit pour sa part du déficit de compétitivité à l’export de la zone euro. La baisse du coût de production des élevages (- 24 % sur le prix de l’aliment) n’a pas suffi à améliorer la rentabilité et à résorber les déficits de trésorerie cumulés. La filière pêche résiste malgré de réels replis. Le volume des apports est resté relativement stable (58 000 T, - 1,7 %). En raison de volumes importants en poissons bleus et anchois débarqués, Douarnenez (+ 34,3 %) et Saint Guénolé-Penmarc’h (+ 9,6 %) se distinguent, de même que Roscoff où le volume des ventes atteint 5 000 tonnes. Tous les ports enregistrent en revanche une baisse des valeurs (- 12,8 %). Apports en poissons nobles (lotte, bar de ligne) tardifs et moins importants, recul des cours et accroissement des invendus expliquent ces résultats difficiles. Le Finistère demeure cependant la place forte de la pêche bretonne (59 % des apports régionaux).

Erosion des carnets de commandes Le marché de l’habitat, structuré autour de nombreuses entreprises artisanales, enregistre 25 % de permis délivrés en moins et un ralentissement de 21 % des mises en chantier sur l’année. Le non résidentiel suit la même tendance (- 11 % de permis et - 25 % pour la production de locaux). L’érosion des carnets de commandes s’accélère avec 68 jours de prises d’ordre contre 121 en 2008 dans le domaine de la construction neuve. Epargné jusque là, le secteur de l’entretienrénovation est à son tour chahuté (80 jours de prises d’ordre contre 98 sur l’année précédente). Le frémissement observé au 3e trimestre avec une montée en puissance des éco – prêts à taux zéro laisse néanmoins augurer des jours meilleurs. Malgré une progression de la consommation des ménages français (+ 0,7 %), l’offre commerciale enregistre un recul du nombre de ses points de vente (7 035 commerces, soit 48 de moins que l’an passé). Le commerce traditionnel subit une nouvelle accélération des ventes sur Internet. L’alimentaire est de nouveau le secteur le plus touché avec la disparition de 21 établissements, ce qui porte le total à 75 untiés de moins en l’espace de 5 ans. La bonne dynamique sur laquelle surfait l’équipement de la maison depuis 2005 s’est enrayée (- 11 commerces).

A l’inverse, les commerces généralistes (+ 21), l’équipement de la personne (+ 11) et l’hygiène – santé (+ 9) poursuivent leur développement.

Reprise de l’activité touristique La fréquentation touristique du département reprend sa marche en avant (+ 1,6 %) après une année 2008 en demi-teinte. Le nombre de nuitées touristiques est passé de 29,3 M à 29,7 M. Les bords de saison (avril, mai, juin, septembre) et le mois d’août enregistrent davantage de flux touristiques. Le recul de la clientèle étrangère a été compensé par des touristes français plus nombreux dans les campings. Brest est le seul aéroport du Grand Ouest qui maintient ses positions (+ 0,3 %) grâce au succès de la ligne sur Marseille (93 469 passagers) et à une offre vacances diversifiée. Quimper Cornouaille limite la casse (- 2,7 %), bénéficiant des déroutements dûs à une grève sur Brest et aux liaisons prisées entre Quimper et Ajaccio. Totalisant 532 775 passagers, le port de Roscoff-Bloscon a fléchi. Le trafic est stable sur l’Angleterre, mais les liaisons avec l’Irlande (- 14 %) ont été fortement impactées par le contexte économique.

Retours sur investissements espérés Certains indicateurs laissent entrevoir une sortie de crise prochaine. Les intentions d’embauches exprimées par les chefs d’entreprise sont soutenues. 31 105 projets de recrutement ont été formulés au cours de l’enquête annuelle “Pôle emploi – Crédoc” fin 2009. Les industriels envisagent une hausse significative des investissements (+ 26 %) dans le but de renouveler et moderniser les moyens de production. En Cornouaille, les gestionnaires des criées ont engagé des mesures structurelles pour assurer sa pérennité : informatisation (renforcement des achats à distance), restructurations (mutualisation des moyens humains et matériels des criées cornouaillaises) et nouveaux équipements (élévateur à bateaux, aire de carénage aux normes environnementales, informatique de vente). Le Finistère possède enfin un formidable potentiel en matière d’innovation. Ses compétences et son savoir-faire dans les domaines maritimes lui donnent la possibilité de se positionner dans le secteur des énergies marines renouvelables. Encore au stade de la recherche développement, plusieurs technologies sont en projet, à l’image de l’énergie éolienne offshore, et pourraient à terme offrir l’opportunité de créer de nombreux emplois.

7 035 commerces sur le département. Cela représente 48 unités de moins qu’en 2008. Le déclin se poursuit dans le domaine alimentaire, en baisse sur les 5 dernières années.

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Démographie

Le nouveau visage du Finistère

A l’occasion du recensement “millésime” 2006, l’Insee dresse le portrait d’un Finistère où il fait plutôt bon vivre grâce à la richesse de son patrimoine naturel et historique, une cohésion sociale certaine et un maillage du territoire efficace. Un certain nombre de faiblesses apparaissent néanmoins en termes de santé et d’espérance de vie ainsi qu’un enjeu de taille autour du vieillissement de la population.

132 habitants/km

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Densité de population du Finistère.

A

vec près de 132 hab/km2, le Finistère présente une densité de population sensiblement plus élevée qu’en Bretagne et en France métropolitaine, tous deux avoisinant les 115 hab/km2. Cette forte densité ainsi que la prépondérance de l’habitat individuel (72 % contre 56 % au niveau national) expliquent une proportion de sols artificialisés importante. es logements sont plutôt grands. En 2006, Les 83 % des Finistériens vivent dans un logement considéré comme “spacieux “spacieux” au sens Insee (nombre de pièces supérieur au de l’Insee nombre d’individus du ménage) ménage).

Moins d’inégalités sociales La part de ménages finistériens imposés se situe à 59 %, soit 3,7 points de moins qu’au niveau national. Le revenu fiscal médian par unité de consommation (cf encadré) est inférieur de 246 € à celui de la France métropolitaine. Mais, la disparité des reve-

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nus est moins élevée qu’au niveau national. Le rapport de revenu entre les 10 % des ménages aux plus hauts revenus et les 10 % aux plus bas n’est que de 3,9 contre 5,4 au niveau national. Il faut ajouter que la population vivant sous le seuil de pauvreté est de 10,5 % dans le département contre 13,2 % en France. L’accès aux services de proximité est globalement satisfaisant même si, dans certaines zones classées en déclin (Cap Sizun et Monts d’Arrée), l’accès à une gamme de services diversifiés est moindre. Si la quasi-totalité de la population réside à moins de 10 kilomètres d’un médecin, dans certaines intercommunalités 2 sur 3 d’entre eux ont plus de 55 ans. Leur remplacement posera problème. Le Finistère apparaît comme un département où les inégalités sociales sont moins fortes qu’ailleurs, la cohésion sociale meilleure. La délinquance reste à de bas niveaux, nettement inférieurs aux moyennes nationales.


Les chiffres clés Bons aux examens, mais... Les étudiants finistériens obtiennent un meilleur taux de réussite aux examens, notamment au baccalauréat (92,6 % de réussite contre 88 % en France métropolitaine). Moins de jeunes sortent du système scolaire sans diplôme. Mais la poursuite d’études supérieures oblige souvent à quitter le département. Le taux de chômage dans le Finistère est plus faible qu’au niveau national mais supérieur à celui de la région. La santé et l’éducation emploient plus de 20 % des salariés, suivis par l’administration (15 %). Au chapitre des mauvais points, on peut citer l’espérance de vie, inférieure de 1,7 ans à la moyenne française pour les hommes, et de 1,1 ans pour les femmes. Les décès par suicide et maladies liées à l’alcoolisme continuent à être surreprésentés dans le Finistère. A même âge, les jeunes finistériens consomment plus d’alcool, de tabac et de cannabis que la moyenne nationale. À 17 ans, 40 % fument quotidiennement du tabac contre 33 % au niveau national.

Le défi du vieillissement La population du Finistère croît moins vite que celle des autres départements bretons. Le solde naturel est faible. La croissance démographique est essentiellement soutenue par l’excédent des arrivées sur les départs. Le département attire des actifs plutôt jeunes, et qualifiés. La proportion de cadres est deux fois plus élevée pour les arrivants que pour les actifs présents dans le département. Le vieillissement de la population est l’un des enjeux importants à relever pour les années à venir. Il pourrait s’accélérer à partir de 2015 et atteindre à l’horizon 2030 un tiers de personnes âgées d’au moins 60 ans contre 24 % en 2006. Au niveau économique, cela se traduit d’ores et déjà par un poids plus faible des revenus d’activité au profit des pensions et retraites. A terme, il s’agit d’une donnée fondamentale à prendre en compte pour réfléchir à la structure des emplois, l’offre de services et d’équipements, l’aménagement du territoire dans son ensemble. Pour en savoir plus : Le Finistère dans tous ses états : 21 regards pour un Finistère durable Octant les dossiers – n°52 – décembre 2009

Le revenu par Unité de Consommation (UC) est un revenu exprimé par équivalent adulte : Le premier adulte du ménage compte pour 1 UC Les autres personnes de 14 ans ou plus comptent chacune pour 0,5 UC Les enfants de moins de 14 ans comptent chacun pour 0,3 UC

Densité de population Part des zones naturelles dans l’occupation du territoire Sols artificialisés Revenu fiscal médian annuel par unité de consommation Personnes ayant quitté le système scolaire sans diplôme Décès avant 65 ans (pour 100 000 habitants)

Bretagne

132 hab/km2 115 hab/km2

par intercommunalité

Sources : Insee-DGI, revenus fiscaux des ménages

La part des pensions et retraites dans le revenu fiscal des ménages finistériens atteint 28 %, contre 27 % en Bretagne et 24 % en France métropolitaine.

16 664

Revenu fiscal médian annuel par unité de consommation.

De plus en plus d’emplois dans le tertiaire

Le Finistère comparé à la Bretagne et la France métropolitaine Finistère

Part des pensions et retraites dans le revenu des ménages en 2006

France métropolitaine 114 hab/km2

30,9 %

25,8 %

39,4 %

11,6 %

12,2 %

9,2 %

16 664 €

16 683 €

16 910€

10,2 %

11,2 %

16,9 %

236,4

ND

194,1

Sources : Insee RP2006, DGI, Agreste, Inserm, CépiDc, dans : Le Finistère dans tous ses états : 21 regards pour un Finistère durable Octant les dossiers – n°52 – Décembre 2009.

En % de l’emploi total Agriculture, sylviculture, pêche Industrie Construction Tertiaire : dont Commerces Services aux entreprises Services aux particuliers

2006 6,3 14,6 6,5 72,6 13,6 9,4 6,8

1999 7,6 16,8 5,8 69,7 13,3 8,6 6,4

Entre 1999 et 2006, la proportion d’emplois dans le tertiaire a augmenté de presque 3 points. Elle pourrait encore s’accroître, notamment dans les services aux particuliers, avec le vieillissement de la population. Sources : Insee, RP1999 et RP2006 exploitations complémentaires lieu de travail.

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Un dynamisme ralenti

L’année 2009 se caractérise par une stagnation du nombre d’établissements finistériens. Le secteur agricole poursuit sa restructuration. La construction et le commerce connaissent une baisse de leurs effectifs. La mise en place du régime de l’auto-entrepreneur vient impacter pour partie les immatriculations. Après une augmentation en 2008, les radiations sont à nouveau en baisse (- 8 %) et retrouvent une tendance amorcée en 2005.

- 1,1

%

de baisse du nombre d’établissements en Finistère (hors auto-entrepreneurs).

8

L

’inventaire des établissements du Finistère indique une stabilité du nombre et de la répartition par secteur d’activités. En 2009, hors autoentrepreneurs, 40 950 établissements sont comptabilisés contre 41 423 en 2008, soit une légère baisse (- 1,1 %). Le nombre d’établissements relevant des services reste stable (+ 0,6 %). Il avait progressé de 10 % en 2008. Cette stagnation s’explique en partie par l’application du nouveau régime d’auto-entrepreneur au 1er janvier 2009, ces derniers n’étant pas immatriculés au registre du commerce et des sociétés. 1 472 auto-entrepreneurs(1) se sont inscrits au cours de l’année et 34 % d’entre eux relèvent des services. L’activité immobilière est en forte baisse : 140 agences en moins. Le commerce est en légère diminution. Les établissements du BTP accusent également un ralentissement (- 2,4 %). La crise a en partie affecté les entreprises de la construction immobilière. De plus, plus 23 % d’auto-en-

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trepreneurs se sont inscrits dans ce domaine mais ne sont pas comptabilisés ici. Le nombre d’entreprises agricoles continue à s’éroder, passant de 8 621 exploitations en 2008 à 8 260 en 2009. Les exploitations cédées partent davantage à l’agrandissement qu’à l’installation de nouveaux agriculteurs.

Chute des créations Pour la première fois depuis 2000, les immatriculations finistériennes cessent de croître. En 2009, avec 3 049 immatriculations, le Finistère enregistre une baisse de 21 % par rapport à 2008. Cette chute est liée, en partie, à la création du statut de l’autoentrepreneur. Certains auto-entrepreneurs auraient de toute façon créé une entreprise, d’autres l’ont fait uniquement suite à la mise en place de ce régime. Dans la réalité, beaucoup d’entre eux risquent de ne jamais avoir une réelle activité économique. Les chiffres de la création d’entreprise “classique” et des auto-entrepreneurs ne peuvent donc pas

Photo : Fotolia-© Agence Com’air

Entreprises


Les chiffres clés se confondre, mais leur addition relativise la baisse du nombre de créations. En ajoutant les auto-entrepreneurs aux créations d’entreprises, les immatriculations passent de 3 853 en 2008 à 4 521, soit une augmentation de 17 %. Au niveau national, le schéma est amplifié. Le nouveau régime d’auto-entrepreneur aurait généré une augmentation de 75 % des créations par rapport à 2008. En excluant ce statut, les créations baissent de 21,5 %. La perte est sensible dans les secteurs du BTP (- 44 % d’immatriculations) et du commerce (- 24 %).

Des liquidations judiciaires à nouveau en hausse 1 961 établissements ont été radiés en 2009 dans le Finistère, soit 35 de moins qu’en 2008. Alors que le nombre de suppressions est stable, les transmissions d’entreprises sont en baisse sur le département par rapport à 2008 (- 21 %). Le nombre de repreneurs a chuté de 29 % dans l’industrie et de 20 % dans le commerce. Le secteur de la construction participe à cette décroissance avec 29 transmissions en moins. Ce recul des transmissions, notamment dans le commerce (- 503 unités) et dans l’industrie (- 206) est également observé au niveau régional(2). (1) Hors immatriculations Urssaf (3) Source Infogreffe. (voir encadré). (4) Source Altares. (2) Source : Reprendre en Bretagne.

Les défaillances d’entreprises augmentent à nouveau : 601 ont été enregistrées par les tribunaux de commerce finistériens en 2009 (+ 14 % contre + 20 % en 2008). Les trois-quart sont des liquidations judiciaires directes (454 liquidations et 147 redressements). Note positive, les jugements connaissent un léger recul en fin d’année (- 9 % au dernier trimestre)(3). Au niveau national, 61 575 redressements et liquidations judiciaires ont été prononcés. Si ce volume est comparable au chiffre historique enregistré en 1993, il s’inscrit sur une tendance à peine plus forte que celle de 2008(4).

L’auto-entrepreneur : • Déclaration simplifiée à la CCI, à la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) ou à l’Urssaf (selon l’activité choisie). • Pas d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés. • Pas de frais d’inscription. • Pas de stage obligatoire de préparation à l’installation. • Obligations comptables réduites. • TVA non applicable. • Chiffre d’affaires plafonné à l’année à 80 300 € pour le commerce et à 32 100 € pour les services. • Cotisations sociales réglées en fonction des encaissements. • Obligation de qualification et contrat d’assurance identique à un artisan classique.

Un solde toujours positif (hors exploitations agricoles et auto-entrepreneurs)

40 950 établissements fin 2009 Services Services aux aux particuliers entreprises 6 % 8%

Hébergement et restauration 9% Agriculture 21 %

Autres services 12 %

Pêche 2% IAA 1%

Commerce 22 %

Autres industries 5%

BTP 14 %

Dans la continuité des années passées, le premier secteur d’activité reste celui des services, représentant 35 % du parc finistérien (y compris hébergement et restauration). L’agriculture et le commerce perdent un point. La part du BTP est stable. Source : Fichiers des entreprises de la Chambre de métiers et de l’artisanat, des CCI du Finistère et de la Chambre d’agriculture 29 d’après données Agreste et MSA Armorique.

-21,5

%

d’immatriculations d’établissements dans le Finistère entre 2008 et 2009 (hors auto-entrepreneurs).

Répartition des auto-entrepreneurs par secteur d’activités 11%

Secteur d’activités Pêche IAA Autres industries BTP Commerce Services Autres Total

Immatriculations Radiations Créations Reprises Total Suppressions Transmissions 22 0 22 24 2 15 10 25 20 7 158 27 185 109 34 348 42 390 467 42 550 271 821 527 228 1 070 512 1 582 794 389 23 1 24 20 5 2 186 863 3 049 1 961 707

Ensemble Total Solde 26 -4 27 -2 143 + 42 509 - 119 755 + 66 1 183 + 399 35 - 11 2 668 + 381

Source : Fichiers des entreprises de la Chambre de métiers et de l’artisanat, des CCI du Finistère.

Le département garde un solde positif puisqu’il compte 3 049 immatriculations pour 2 668 radiations. L’évolution est moindre que l’année passée (+ 381 contre + 961 en 2008) mais reste positive essentiellement grâce aux services (+ 399). Les effets de la crise conjugués au statut d’auto-entrepreneur se reflètent dans le secteur de la construction (- 119 établissements) et dans le commerce (+ 66 contre + 182 en 2008).

100%

34%

80% 60%

32%

40% 23%

20% 0%

Construction Commerce

Services Autres

Selon l’Acoss (Agence centrale des organismes de Sécurité sociale), le chiffre d’affaires moyen par auto-entrepreneur, ayant déclaré au réseau des Urssaf avoir généré du chiffre d’affaires, est d’un peu plus de 3 700 euros par trimestre. Source : Fichiers des entreprises de la Chambre de métiers et de l’artisanat, des CCI du Finistère.

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Emploi

Dégradation de la situation de l’emploi

Perte d’un millier d’emplois en un an, hausse très importante du nombre de chômeurs, dans le Finistère, l’année 2009 confirme la tendance amorcée en 2008. Toutefois, le dernier trimestre a vu une légère amélioration de la situation. Et les intentions d’embauche pour 2010 restent soutenues.

-0,5

%

d’emplois salariés en Finistère entre les quatrièmes trimestres 2008 et 2009.

E

n Bretagne, le nombre d’emplois salariés dans les secteurs principalement marchands a baissé de 2,4 % au cours de l’année 2009, soit 18 000 emplois. Depuis le début de la crise économique au printemps 2008, 26 500 emplois ont été détruits. Le recul a été particulièrement important pour la construction (- 4,1 %) et l’industrie (- 3,8 %). Le secteur tertiaire reste en-deçà de la moyenne générale (- 1,7 %). Toutefois, hors intérim, la perte d’emplois pour les services n’est plus que de - 0,5 %. Les activités financières et d’assurance (+ 2 %) ainsi que les services aux personnes (+ 1,7 %) ont continué à créer des emplois.

Réduction des effectifs salariés En Finistère, les données de Pôle emploi, concernant le nombre d’emplois relevant

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du champ de l’Unédic(1), nous indiquent que son évolution s’établit à - 0,5 % entre les 4e trimestres 2008 et 2009. Les résultats se sont globalement améliorés en fin d’année puisque le niveau le plus bas a été atteint au troisième trimestre 2009 avec 196 472 emplois. Le Finistère est le département qui résiste le mieux, la contraction du nombre d’emplois étant la moins importante de l’ensemble des départements bretons. La réduction a également concerné les contrats d’intérim puisque ceux-ci ont subi une baisse de 15 %, un niveau comparable aux pertes bretonnes (- 14 %). Toutefois, là encore, la situation s’améliore à partir du 4e trimestre. Si la déperdition du nombre de contrats en équivalent temps-plein était de 22 % en avril, elle n’était plus que de - 1 % en décembre. Autre signe du repli de l’activité économique finistérienne, le nombre total d’heures prévisionnelles de chômage partiel a été multiplié par 3,8 entre 2008 et 2009.


Les chiffres clés Forte hausse du nombre de chômeurs

Des besoins en main d’œuvre importants

A fin décembre 2009, le nombre de demandeurs d’emplois finistériens de catégorie A(2) était de 33 289 personnes, soit + 17,8 % en un an. Les différents territoires bretons ont subi avec beaucoup de disparités cette hausse. Les pays de Brest (+ 17,4 %) et de Cornouaille (+ 16,3 %), qui rassemblent plus de 80 % des demandeurs d’emplois finistériens, ont mieux résisté que Morlaix (+ 20,7 %) et le Centre Ouest Bretagne (+ 23,4 %). Les hommes (+ 20,1 %) et les plus de 50 ans (+ 25 %) ont été les catégories les plus touchées.

Lors de l’enquête annuelle des besoins en main-d’œuvre menée par Pôle emploi et le Crédoc, 31 105 besoins ont été exprimés par les dirigeants finistériens. Le corpus d’entreprises interrogées est plus large que lors des années précédentes. Les résultats globaux sont donc sans commune mesure avec ceux des périodes antérieures. Avec 10 535 besoins exprimés, c’est le bassin d’emploi brestois qui comprend le plus de projets de recrutements, loin devant Morlaix (5 737), Quimper (4 716), Douarnenez (2 704) ou encore Carhaix (2 367). Autre particularité, ce sont les territoires de Quimperlé (47,8 %) et de Quimper (42 %) qui ont la plus grande part de recrutements jugés potentiellement difficiles par les entreprises. Avec la zone d’emploi de Loudéac, ils figurent d’ailleurs parmi les trois plus importants taux bretons. Leur point commun est d’avoir des besoins importants en emplois de type “ouvriers non qualifiés de l’industrie agroalimentaire”. Ces derniers figurent d’ailleurs parmi les 10 premiers profils recherchés dans chacune des zones d’emplois finistériennes, aux côtés des métiers du secteur tertiaire.

Le taux de chômage a progressé régulièrement au cours de l’année pour s’établir à 8,7 % de la population active à fin décembre 2009. Si les taux départementaux bretons restent bien en deçà de la moyenne nationale (9,6 %), leur progression s’est faite globalement au même rythme, gagnant entre 1,3 et 1,7 point en une année.

(1) Emploi salarié relevant exclusivement du champ de l’Unédic (établissements de 10 salariés et plus, hors champ MSA). (2) Demandeur d’emploi tenu de faire des actes positifs de recherche d’emploi.

20000

15000

Décembre 2008 Décembre 2009

10000

5000

0 Pays de Brest

Pays de Cornouaille Pays de Morlaix Pays du Centre Ouest Bretagne

Le nombre de demandeurs d’emploi en Finistère est en augmentation (+ 17,8 % en un an). Il atteint 33 289 personnes à fin décembre 2009. Les pays de Morlaix (+ 20,7 %) et du Centre Ouest Bretagne (+ 23,4 %) connaissent une hausse supérieure. Source : DDTEFP du Finistère

8,7

%

Recul de l’emploi salarié* entre le 4e trimestre 2008 et le 4e trimestre 2009 Effectifs 4e trimestre 2008

Effectifs 4e trimestre 2009

Evolution 2009/2008

Finistère

199 008

197 981

- 0,50 %

Côtes-d’Armor

118 581

116 720

- 1,60 %

Morbihan

156 964

154 761

-1,40 %

Ille-et-Vilaine

275 679

273 768

- 0,70 %

Bretagne

750 232

743 230

- 0,90 %

16 604 771

16 283 233

- 1,90 %

France

Hausse du nombre de demandeurs d’emplois

Le taux de chômage finistérien au 31 décembre 2009. Ce taux est supérieur au pourcentage régional (8,2%) mais inférieur au national (9,6 %). Source : Insee

31 105

prévisions de recrutement pour 2010.

Source : Pôle emploi (02/2010). *Emploi salarié relevant exclusivement du champ de l’Unédic (établissements de 10 salariés et plus, hors champ MSA).

2010

11


Photo : Chambre d’agriculture du Finistère.

Agriculture

Tempête dans toutes les productions

Comme beaucoup de secteurs, l’agriculture a été confrontée en 2009 à une baisse de la demande liée à la récession économique mondiale. Dans un contexte de dérégulation des marchés agricoles et de forte compétition intra-européenne, cela s’est traduit par une chute des prix de la quasi totalité des produits agricoles.

-50

%

de revenu pour les producteurs de lait finistériens par rapport aux 5 dernières années. Source : Bureau d’études Chambre d’agriculture CER France Finistère.

S

ur les marchés laitiers, l’instabilité apparue en 2007 se confirme. L’année 2009 a vu l’effondrement des cours mondiaux du beurre “vrac” et des poudres de lait. Passé de 2 000 $ à 6 000 $ la tonne entre 2007 et 2008, le cours du beurre est retombé à 2 400 $ à la mi-2009 pour remonter de nouveau à plus de 5 000 $ en fin d’année. En début d’année 2010 les cours sont de nouveau orientés à la baisse (4 150 $ à fin janvier).

Lait : effondrement des prix Bien que les produits échangés sur le marché mondial ne représentent que 6 % de la production laitière mondiale, ils dictent les prix de l’ensemble de la production. Sur l’année 2009, le prix du lait en Finistère est en retrait de 20 % par rapport à 2008 et inférieur de 8 % au prix moyen quinquennal. En

12

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

parallèle, le coût de revient des exploitations du département a augmenté de 14 % en deux ans. Cette double évolution se traduit par une chute du revenu des producteurs de près de 50 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Les volumes de lait produits dans le département sont en baisse de presque 6 % sur un an. Avec une diminution de la production porcine estimée à 2,5 % en Europe, 2 % en France et 0,6 % dans l’ouest, le cours du porc aurait dû, en 2009, s’orienter à la hausse. La récession économique mondiale et le problème de parité des monnaies en ont décidé autrement. La zone euro s’est avérée moins compétitive à l’export que le Brésil ou les USA. Le prix du porc au marché du porc breton est en diminution de 9,3 % par rapport à 2008. Malgré une baisse du coût de production (- 24 % sur le prix de l’aliment), la chute des prix n’a pas permis


Les chiffres clés d’améliorer la rentabilité des élevages ni de résorber les déficits de trésorerie cumulés. Après trois années très difficiles, les producteurs espèrent une sortie de crise en 2010.

Du côté des légumes, avec un prix en baisse pour la deuxième année consécutive (- 16 % en 2009 par rapport à 2007), le secteur des tomates sous serre s’installe dans la crise. Celle-ci est due tant à une offre abondante et bon marché sur le marché européen qu’à une demande en berne du fait de la crise économique. Sur l’année 2009, les importations sont en hausse alors que la production bretonne est en baisse de 4 %.

Hausse des importations Les importations françaises de porc en provenance d’Allemagne et d’Espagne augmentent fortement. Pour le porc, comme pour le lait, la Bretagne s’inquiète particulièrement de la concurrence allemande. Situé au cœur du bassin de production et de consommation européen, ce pays bénéficie à la fois de coûts de transports plus faibles et d’une main d’œuvre moins chère en provenance des pays de l’est. La Bretagne, plus encore le Finistère, redécouvrent les handicaps liés à leur situation périphérique.

Réguler les marchés et organiser les filières Alors que la plupart des outils européens de gestion des marchés agricoles sont en cours d’abandon, comment équilibrer offre et demande sur un marché mondialisé pour éviter de trop fortes fluctuations des prix ? Comment organiser les filières agricoles pour équilibrer le rapport de force entre les différents maillons : production, transformation, distribution ? La Loi de Modernisation de l’Agriculture, actuellement en discussion, tente de proposer des réponses notamment au travers de la contractualisation entre producteurs et transformateurs. Il est difficile de trouver des réponses nationales à des problématiques européennes.

La production de volaille de chair en Bretagne est en retrait d’un peu plus de 4 % sur l’année 2008. Au niveau national, les importations de viande de volaille continuent à augmenter, provenant à 95 % des pays de l’Union Européenne, Belgique en tête, tandis que les exportations de dinde française baissent de 32 % par rapport à la moyenne quinquennale. Même s’il reste positif, le solde de la balance commerciale française de volaille a été divisé par trois depuis une dizaine d’années.

Baisse de 34 % de la production de volaille de chair dans le Finistère entre 2000 et 2008 2000

1500

1000

500

0 En milliers de m2

2000

2004

Source : Agreste.

2008

Entre 2000 et 2008, les capacités de production de volaille de chair dans le Finistère ont diminué de 34 % à l’image de l’évolution en Bretagne (- 32 %) et en France (- 30 %). Le Finistère représente 24 % de la production avicole bretonne et 7 % de la production française.

504 millions d’euros de valeur ajoutée brute pour la production agricole finistérienne. Source : Agreste – Chambre d’agriculture du Finistère (2009)

Photo : Chambre d’agriculture du Finistère.

Productions animales dans le Finistère

Répartition de la valeur des productions agricoles du Finistère

BASE 100 en 1997 120

Pommes de terre 2%

110 100

Céréales oléoprotéagineux 6%

90

Pépinières, fleurs, fruits, autres Autres 2% 1%

80

Fourrages 8%

70 Viande porcine 60 50

Lait

Légumes frais 12 %

Œufs Viande de volailles Viande de gros bovins Viande de veau

40 1997

1998

1999

Viande porcine 28 %

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Source : Agreste – Chambre d’agriculture du Finistère. (p) : données provisoires.

La production de volaille continue à baisser au niveau finistérien comme au niveau de la Bretagne. Ceci est à relier avec l’ascension fulgurante de la production brésilienne (+ 80 % depuis 2000).

2009(p)

Volailles et œufs 16 %

Lait 17 %

Viande Viande de gros bovins de veau 6% 2% Productions bovines 25 %

Source : Agreste – Chambre d’agriculture du Finistère.

2010

13


Un marché prometteur

Le marché des sciences de la vie maintient sa croissance. Le Finistère n’est pas en reste puisqu’il regroupe plusieurs jeunes entreprises très prometteuses, notamment dans les biotechnologies marines. Ce secteur rassemble des entreprises intervenant dans la recherche et développement, la transformation et la valorisation. Le passage de la recherche à une activité de production est une des conditions pour leur développement.

L

41

entreprises ont tout ou partie de leur activité liée aux biotechnologies en Finistère.

’OCDE(1) définit les biotechnologies comme “l’application des principes scientifiques et de l’ingénierie à la transformation de matériaux par des agents biologiques pour produire des biens et services”. Leurs applications peuvent être extrêmement diverses : pharmaceutiques et médicales, industrielles, agricoles, santé et cosmétique ou encore environnementales. Pour autant, la réalité de l’activité des entreprises liées aux biotechnologies est vaste. Nous considérerons ici les entreprises utilisant les biotechnologies au sens large, des sociétés ayant une activité de recherche et développement à celles qui exploitent les propriétés biologiques des ressources marines et végétales. Selon l’OCDE, la contribution des biotechnologies au produit intérieur brut dans les pays industrialisés pourrait atteindre 2,7 % d’ici 2030, contre moins de 1 % actuellement. Le potentiel de développement de ces entreprises est donc important, favorisé par une demande croissante en soins médicaux,

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Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

en produits agricoles et alimentaires, environnementaux ou encore cosmétiques. En 2009, le marché global des sciences de la vie a poursuivi sa croissance, malgré un contexte économique fragile. Les EtatsUnis ont maintenu leur position de leader mondial.

Des besoins en financement importants Avec une grande partie de leur activité liée à la recherche et au développement, les besoins en financement de ces sociétés sont très importants. L’enquête menée par France Biotech(2) auprès de 170 entreprises nous apprend que la crise économique n’a pas épargné ce secteur. En 2009, les investissements des capitaux-risqueurs ont chuté de 56 %. Le montant moyen des investissements a également baissé. Si les chiffres d’affaires se sont contractés (- 2 %) sur la période 2007/2008, les efforts pour la recherche ont été maintenus, appuyés

Photo : GPO-BBV

Biotechnologies marines et végétales


Les chiffres clés par les politiques de soutien à la recherche. La France dispose d’un environnement fiscal, juridique et économique favorable au développement des entreprises de biotechnologies. Plusieurs dispositifs encouragent la création d’entreprises innovantes (notamment le statut Jeune entreprise innovante). Ils permettent la mise en place de financements de projets de recherche et développement dont les jeunes pousses peuvent bénéficier (crédit impôt recherche, fonds stratégique d’investissement, grand emprunt…).

Etablissements finistériens orientés “Mer”

emploient moins de 10 salariés, souvent des profils très qualifiés. 10 entreprises ont indiqué avoir une activité de recherche et développement. Celles-ci se répartissent dans les secteurs des ressources marines (50 %), de la médecine (30 %), de l’agriculture (10 %) et de la chimie (10 %). Les entreprises biotechnologiques peuvent s’appuyer sur les nombreuses structures accompagnatrices finistériennes parmi lesquels : le centre de ressources technologiques “Vegenov-Bretagne Biotechnologies Végétales”, la thématique “Biotechnologies Marines” du Pôle Mer Bretagne et les centres de recherche (Ifremer, station biologique de Roscoff…).

Les enjeux pour le futur

Une quarantaine d’entreprises ont été identifiées comme œuvrant dans le secteur des biotechnologies, à différents niveaux : recherche, élaboration de produits, transformation, fabrication... Leurs domaines d’interventions se retrouvent dans chacun des secteurs de la biotechnologie. Il existe une très nette prédominance des biotechnologies bleues (56 % des entreprises), c’est-à-dire celles utilisant la biodiversité marine. Ce sont des structures relativement récentes puisque 35 % d’entre elles ont 5 ans et moins. 74 % des entreprises

Selon l’étude menée par la Drire Bretagne en 2009, le potentiel des entreprises bretonnes liées aux biotechnologies est élevé. Mais il est nécessaire qu’elles développent des prestations de services rémunératrices, accolées à un volet recherche et développement, pour rester compétitives. En effet, elles sont souvent positionnées en amont de la chaîne de valeur. Une meilleure collaboration entre plateaux techniques publics et PME est également évoquée pour contribuer à leur développement.

(1) Organisation de coopération et de développement économiques. (2) Panorama 2008/2009 des sciences de la vie, ”France Biotech“, association française des entreprises des sciences de la vie.

Définition Les biotechnologies se réfèrent à l’ensemble des méthodes ou des techniques qui utilisent des éléments du vivant (organismes, cellules, éléments sub-cellulaires ou molécules du vivant) pour produire des biens ou rendre des services. On peut aussi les considérer comme une discipline qui s’intéresse aux applications industrielles des connaissances acquises en sciences du vivant, associées ou non à d’autres technologies. Les applications des biotechnologies concernent surtout la santé humaine (nouveaux médicaments, thérapie génique et cellulaire, vaccins, tests diagnostics, cellules souches, médecine régénérative…). Mais bien d’autres domaines font déjà appel et feront de plus en plus souvent référence aux biotechnologies : l’agroalimentaire, l’agronomie (zootechnie, productions végétales, protection des cultures), l’agrochimie, la chimie fine, la chimie industrielle lourde, le monde des matériaux, l’industrie des pâtes et papier, les éco-industries, l’informatique, la cosmétique… Source : Noëlle Lenoir, ”Relever le défi des biotechnologies“, 2002.

Selon l’OCDE,

1

%

du PIB

des pays industrialisés relève des biotechnologies. Ce pourcentage pourrait atteindre

2,7

%

Photo : GPO-BBV

Répartition des entreprises selon le domaine d’activité Type de biotechnologies

Domaines

Produits

Biotechnologies bleues

Biodiversité marine

Santé, cosmétique, aquaculture, agroalimentaire

Produits alimentaires, Biotechnologies Agricole et biomatériaux vertes agroalimentaire et énergie

Répartition des Répartition entreprises des emplois

55 %

52,2 %

33,3 %

36,4 %

Protection de l’enviBiotechnologies Environnement ronnement, traitement jaunes ou élimination des pollutions

2,4 %

nc

Biotechnologies rouges

2,4 %

Biotechnologies blanches

Santé

Médecine, médicaments

7,1 %

Industrie

Polymères, carburants, dissolvants, textile, tous les produits à dominante chimique

2,4 %

Source : Fichier des entreprises, CCI 29.

Entreprises finistériennes exerçant une activité de recherche et développement Entreprise

Domaines Agricole et agroalimentaire Biodiversité marine Biodiversité marine Industrie Santé

Localisation

Santé

Roscoff

Santé

Brest

Biodiversité marine

Brest

Polymaris Biotechnology Biodiversité marine Seadev-Fermensys Biodiversité marine

Morlaix

Agrauxine Agrimer Algaphycos Danisco Hemarina Manros Therapeutics Natural Implant Ocealys

9,1 %

en 2030.

Saint-Évarzec Plouguerneau Mellac Landerneau Morlaix

Plouzané

Source : Fichier des entreprises, CCI 29.

2010

15


La formation professionnelle en pleine mutation

La formation professionnelle est considérée aujourd’hui comme un élément essentiel de la compétitivité et du développement des entreprises. L’année est marquée par la réforme de la formation avec des mesures visant à orienter les fonds de formation vers les salariés les plus fragiles. Les TIC s’affirment comme un nouveau support d’apprentissage.

B

19 508 personnes ont suivi un stage de formation continue auprès des chambres économiques du Finistère.

on nombre d’entreprises et de PME en particulier ont réduit leur budget de formation à la portion congrue. Avec la communication, il s’agit d’un des premiers budgets sur lequel les entreprises rognent en période de crise.

Les stages qui ont la faveur du Droit individuel à la formation (Dif) (1) sont les suivants : développement personnel (gérer son temps, maîtriser le stress...), langues, bilans de compétences(2), formations à la bureautique et aux métiers. Surfant sur une tendance porteuse, un Français sur deux serait intéressé par une formation liée aux métiers du développement durable, des économies d’énergie et de l’environnement(3).

Une réforme ambitieuse La formation professionnelle est jugée coûteuse (plus de 25 milliards d’euros par an au niveau national) et peu efficace car elle profiterait aux plus diplômés et non

16

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

aux chômeurs ou aux moins qualifiés. La loi du 24 novembre 2009 sur la réforme de la formation a pour but de corriger les défaillances du système. Le premier objectif poursuivi est de garantir l’équité de l’accès à la formation. Les fonds de formation seront orientés vers les salariés les plus fragiles, ainsi que vers ceux des PME aujourd’hui pénalisées. D’après une étude menée par le Centre d’étude et de recherche sur les qualifications en 2009, les grandes entreprises exploitent toutes les fonds de formation contre seulement 56 % des plus petites. C’est dans cette optique qu’a été créé le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels qui a pour vocation de former 500 000 salariés peu qualifiés et 200 000 demandeurs d’emploi supplémentaires. De plus, la mutualisation des contributions à la formation collectées par les organismes paritaires collecteurs agréés sera désormais uniquement au bénéfice des PME.

Photo : GPO - Formation à la CCI de Morlaix.

Formation


Les chiffres clés Le deuxième but recherché est d’accroître l’efficacité des dispositifs. Le salarié a désormais la possibilité d’utiliser après la fin de son contrat de travail les heures acquises au titre du Dif afin de financer une formation pendant une période de chômage ou chez un nouvel employeur. Les plans de formation ont été simplifiés et les salariés en place dans une entreprise depuis un minimum de 2 ans peuvent solliciter un bilan d’étape professionnel afin d’évaluer leurs compétences et de permettre à l’employeur de déterminer leurs objectifs de formation(4).

Intensification de l’action des chambres économiques Les chambres consulaires ont été actives sur le plan de la formation continue en 2009. Les trois Chambres de commerce et d’industrie du Finistère ont accueilli 16 522 stagiaires dans leurs locaux. Les formations proposées ont une connotation fortement tertiaire (management, communication, gestion, vente...) et nombre d’entre elles sont élaborées sur mesure à la demande des entreprises. La Chambre d’agriculture n’est pas en reste. Elle a proposé sur l’année 160 stages à destination de 1 665 personnes dans des domaines variés : technique, agronomie, informatique, énergétique… Les stages à l’installation ont rassemblé 238 personnes. (1) Le Dif permet à chaque salarié d’acquérir 20 heures de formation par an, cumulables sur six ans. (2) Enquête Docendi – Fiche professionnelle APCE “Entreprendre dans la Formation Professionnelle” septembre 2009.

Pour la Chambre de métiers et de l’artisanat, 21 385 heures de formation continue ont été dispensées, ce qui constitue une relative stabilité par rapport aux années précédentes. Les stages tertiaires permettent aux artisans (68 % des inscrits) d’acquérir des compétences commerciales et en gestion d’entreprise. 621 stagiaires ont été recensés dans les stages de préparation à l’installation. Ce chiffre est en diminution du fait de la montée en puissance de l’autoentrepreneuriat et d’une conjoncture difficile.

Le “e-learning” émerge De nouveaux outils de formation émergent depuis quelques années à l’image du “e-learning”(5). D’après une étude récente de la Fédération de la formation professionnelle auprès de ses adhérents, 27 % des organismes de formation professionnelle proposent ce type de prestation, et 64 % des entreprises sont intéressées par les technologies de l’information comme support d’apprentissage, contre 51 % en 2007. 70 % des formations comprennent un apprentissage en ligne couplé avec des cours classiques ou stages présentiels en salle avec un animateur. Ce support est particulièrement efficace sur des thèmes comme l’informatique, les langues ou le juridique. Il atteint en revanche ses limites sur le volet commercial.

(3) D’après un sondage AFPA rendu public le 20 novembre 2008. (4) Dossier pratique “La formation professionnelle” Le journal des entreprises du 2 avril 2010. (5) Actions de formation via internet ou intranet.

Nombre de stagiaires formés directement par les organismes bretons en 2007 : Type organisme formation Total OF privés dont SARL dont SA dont Association loi 1901 Total OF publics dont GRETA et hors GRETA dont Grandes Ecoles / Universités Etab. Ministère de la santé Total OF para-publics dont CCI dont Chambre de métiers dont Chambre d'agriculture dont Centres AFPA - CPTR Total général Source : DRTEFP – Les chiffres clés en Bretagne Edition 2009.

Nombre stagiaires 620 776 175 784 101 784 224 024 76 874 22 711 10 516 17 174 52 495 31 257 8 290 4 998 7 950 750 145

La Validation des acquis et de l’expérience (VAE) 2005 2006 2007 2008 Aucune validation 84 151 166 306 Validation partielle 580 974 1 099 1 049 Validation totale 1 347 1 336 1 446 1 501 Nombre de candidats 2 011 2 461 2 711 2 856 devant jurys Source : Certificateurs VAE – Traitement GREF Bretagne

La VAE permet à tout individu d’obtenir tout ou partie d’un diplôme ou d’une certification professionnelle en faisant reconnaître ses compétences acquises dans son travail ou à titre personnel. Le dispositif monte en puissance sur les dernières années en Bretagne avec 2 856 candidats passés devant un jury en 2008, contre 2 011 en 2005. Les principaux certificateurs sont aujourd’hui encore l’Éducation nationale (863 dossiers), les affaires sanitaires et sociales (815) et les universités de Bretagne (395). Le principal niveau de diplôme sollicité par le biais d’une VAE demeure de loin le CAP / BEP (48 % des demandes).

64

%

des entreprises intéressées par les TIC comme support d’apprentissage, soit 13 points de plus qu’en 2007.

L’offre de formations des Chambres économiques finistériennes : La formation professionnelle est dispensée majoritairement par des organismes privés (83 % du public accueilli en formation en 2007) devant les établissements publics (10 %). 52 495 stagiaires ont été formés en 2007 au sein des chambres consulaires et des centres AFPA – CPTR. 2/3 des stagiaires sont des salariés, 11 % sont demandeurs d’emploi et 5 % des particuliers.

• www.synagri.com • www.cma29.fr • www.cci-brest.fr • www.morlaix.cci.fr • www.quimper.cci.fr

2010

17


Le secteur amortit la crise

Si l’agroalimentaire n’a pas été épargné par la récession économique mondiale, ce secteur a joué un rôle d’amortisseur pour l’emploi industriel du Finistère. Après deux années marquées par des fusions-regroupements d’entreprises, 2009 a vu une certaine “stabilisation”. On retiendra les difficultés de deux grands groupes du département et l’exacerbation de la concurrence européenne sur ce marché.

-14

%

d’exportations agroalimentaires au départ du Finistère. Source : Douanes

18

E

n pleine période de récession économique, le maintien de la consommation des ménages français a permis au secteur agroalimentaire national de “tenir la marée”. Il enregistre une baisse de 6 % de son chiffre d’affaires contre 13 % pour l’industrie en général et 21 % pour l’automobile en particulier. L’agroalimentaire connaît pourtant des turbulences, notamment au niveau des échanges extérieurs.

Baisse des exportations En Bretagne, la perte de chiffre d’affaires des IAA en 2009 est évaluée à 6,9 %. Elle s’explique en partie par une baisse de la valeur des fabrications suite à la diminution du coût des matières premières après leur niveau record de 2008. Mais elle est aussi due à des difficultés à l’export, tant vers les pays tiers que vers certains pays de l’Union européenne durement touchés par la

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

récession mondiale. La parité euro/dollar a en outre été défavorable à la zone euro. Le fléchissement des exportations agroalimentaires a été plus rapide que celui des importations. Dans le Finistère, les exportations ont baissé de 14 % contre 10 % pour les importations. Le solde des échanges agroalimentaires a chuté de 79 M€, soit 19 %. Représentant plus du tiers des effectifs de l’industrie bretonne et 40 % de celle du Finistère, le secteur agroalimentaire a permis un certain maintien de l’emploi intérimaire. Dans les IAA bretonnes, il n’a baissé “que” de 8 % au 1er trimestre 2009 par rapport à la même période de 2008, contre 30 % pour l’ensemble de l’industrie. L’année 2009 a vu un ralentissement des opérations de fusion-regroupement comparativement aux deux années précédentes, les entreprises étant plutôt en phase de

Photo : GPO - Primel Gastronomie (groupe Sill) Plougasnou.

Agroalimentaire


Les chiffres clés consolidation des restructurations récemment opérées. Dans le secteur de la “biscuiterie pâtisserie boulangerie”, le groupe rennais Galapagos a renforcé sa branche biscuiterie Loc Maria en prenant le contrôle de l’entreprise Jos Péron (10 salariés, 1,5 M€ de CA) basée à Coray. L’entreprise Marie de Briec, qui appartenait au britannique Group Uniq, a été rachetée par le groupe volailler LDC de Sablé-sur-Sarthe.

se traduit par le rapprochement de Nutrea et ses filiales vers Coopagri-Bretagne et Terrena dans une nouvelle structure, NNA (Nutréa Nutrition Animale) basée à Languidic (56). En porc, la filière salaison Brocéliande est reprise par Cooperl-Arc-Atlantique.

Les leaders bousculés

Dans l’industrie laitière, l’année se caractérise par le renforcement de la concurrence avec l’Allemagne, 1er pays producteur de lait de l’Union européenne juste devant la France. En 2009, l’industrie allemande a payé le lait au producteur 18 % moins cher que l’industrie française. Cela s’est traduit par une augmentation de 51 % des importations de “lait liquide” en provenance d’Allemagne. En valeur comme en volume, l’excédent des échanges extérieurs de produits laitiers français est supérieur à celui de l’Allemagne, mais il accuse une dégradation de près de 415 M€ en 2009. La lutte commerciale intra-européenne entre les grands bassins de production laitière s’accentue, ce qui, dans la perspective de la fin des quotas laitiers en 2015, inquiète l’ensemble de la filière.

L’année de l’agroalimentaire breton a été fortement marquée par les difficultés du groupe laitier Entremont-Alliance, détenu à 63,5 % par le financier belge Albert Frère et à 33,5 % par la coopérative Unicopa. En Bretagne, l’entreprise collecte le lait d’environ 5 000 producteurs, soit presque 30 % des producteurs laitiers bretons, et emploie quelques 1 500 salariés. Alors que la reprise d’Entremont-Alliance par la coopérative Sodiaal paraissait actée fin 2009, aucune décision définitive n’a encore été annoncée au printemps 2010 laissant salariés et producteurs de lait dans l’expectative. Le démantèlement du groupe Unicopa aura aussi été un événement important de 2009. Dans le domaine de la nutrition animale, cela

Concurrence européenne exacerbée

L’agroalimentaire finistérien investit Quelques exemples LAÏTA (EVEN-COOPAGRI-TERRENA) 2 sites dans le Finistère : Ploudaniel et Landerneau Investissements : 100 M€ au total sur 3 ans (sur 6 outils industriels) Amélioration de la productivité des outils, mutualisation des activités, orientation vers des productions à plus forte valeur ajoutée. CECAB GROUPE 2 sites dans le Finistère : Rosporden et Morlaix. Investissements : 32 M€ au total (sur 5 outils industriels). Renforcement du process industriel pour les sites de conserves de légumes, de légumes surgelés et plats préparés. DOUX 2 sites dans le Finistère : Châteaulin et Quimper Investissements : 30 M€ sur les sites français spécialisés en poulets congelés pour répondre à la progression des exportations. SAS SCO (MONIQUE RANOU) Site : Saint Evarzec Investissements : 20 M€ Augmentation des capacités de production, automatisation. BONDUELLE TRAITEUR Site : Rosporden Investissements : 13 M€ Augmentation de la capacité de production (salades traiteur). Source : la revue de l’observatoire des IAA, n° 97, avril 2010.

Photo : Fotolia-© Richard villalon

Une perte d’emploi modérée dans l’industrie et le négoce agroalimentaire Effectifs salariés

2008

2009

Secteur des viandes

8 536

8 481

Secteur lait

2 695

2 655

Secteur poisson et crustacés

3 914

3 639

Secteur fruits et légumes

2 013

2 041

Secteur aliments pour animaux

694

673

Autres industries et négoces alimentaires

2 682

2 709

Total

Variation 2008/09

20 534

20 198

-1,6%

dont circonscription CCI Brest

4 684

4 696

+ 0,3%

dont circonscription CCI Morlaix

6 592

6 610

+ 0,3% - 4,0%

dont circonscription CCI Quimper

9 258

8 892

20 534

20 198

-1,6%

dont industrie

16 652

16 609

- 0,3%

dont commerce de gros

3 882

3 589

- 7,5%

Total

Source : Fichiers des entreprises des CCI du Finistère.

La légère perte d’emploi dans le secteur agroalimentaire (-1,6 %) a surtout été ressentie dans les entreprises du commerce de gros. Le sud du département, où l’agroalimentaire est le plus présent, a été le plus touché.

20 200 salariés dans l’industrie et le négoce agrolimentaire du Finistère.

2,95 milliards d’€ chiffre d’affaires des exportations agroalimentaires bretonnes, soit 15 % environ du chiffre d’affaires total des IAA bretonnes. Source : la revue de l’observatoire des IAA, n° 97, avril 2010.

2010

19


Une filière pêche qui résiste malgré de réels replis

Si le poids de la pêche finistérienne ne se dément ni au niveau national (28 %), ni au niveau régional (59 %), les résultats 2009 montrent toutefois un repli sensible des valeurs, les volumes restant relativement stables. Dans ces conditions, des mesures structurelles sont engagées dans les criées pour assurer la pérennité de la filière : informatisation, restructurations et nouveaux équipements.

-1,7

%

Relative stabilité du volume des apports.

L

es résultats des ports de pêche français sont en recul en 2009 : ils affichent une baisse de 6 % des volumes

et de 11 % de la valeur. Les ports finistériens n’échappent pas à cette morosité avec une baisse des apports (- 1,7 %) et de la valeur (- 12,8 %). Dans ce contexte, ils améliorent tout de même leur part de marché, passant de 27 % à 28 % des résultats français. Le nombre de marins et de navires de pêche est en diminution : au 31 décembre 2009, le Finistère compte 710 navires et 2 842 marins pêcheurs. En 10 ans, la flotte s’est réduite de 219 navires et 1 353 marins. Si en 1999, il y avait 4,5 marins pour un navire de pêche, en 2009, le rapport n’est plus que de 4 hommes pour une embarcation.

20

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

Stabilité des apports Le volume des apports au niveau départemental est resté relativement stable (- 1,7 %), mais les résultats individuels des ports sont très hétérogènes. Certains se distinguent fortement, tels Douarnenez (8 100 T, + 34,3 %) et Saint-GuénoléPenmarc’h (14 300 T, + 9,6 %), en raison de volumes importants en sardines et anchois, ou encore Roscoff (+ 9,5 %) dont le volume des ventes atteint symboliquement les 5 000 tonnes. D’autres ont rencontré des difficultés qui ont limité leurs résultats. Le port d’Audierne (- 13,8 %) a été impacté par l’arrêt technique de deux bateaux et une météo défavorable. Pour Concarneau (- 16,3 %), Loctudy (- 16,2 %) et Le Guilvinec (- 11,1 %),

Photo : CCI Quimper Cornouaille. Vente à la criée du Guilvinec.

Ports de pêche


Les chiffres clés la baisse est plutôt liée à la moindre fréquentation de la criée en raison du plan de sortie de flotte, de débarquements sur d’autres sites ou d’arrêts techniques prolongés.

Valeur et prix moyen en forte baisse Tous les ports finistériens déplorent une baisse des valeurs (- 12,8 %). Seule exception : Douarnenez qui est l’un des deux seuls ports français(1) à voir sa valeur croître (+ 111,4 %) en raison d’apports exceptionnels d’anchois au mois d’octobre 2009 et de bons résultats de la pêche à la bolinche. Le prix moyen est en recul (- 11,6 %), notamment en raison d’apports plus conséquents d’espèces au cours plus faible. Comme à la criée de Roscoff (- 10 %) où des quantités plus importantes d’églefin ont été vendues ou encore sur les ports cornouaillais, avec les volumes de poisson bleu qui ont augmenté. Ensuite, les apports en poissons nobles (lotte, bar de ligne) ont été tardifs et moins importants cette année. Enfin, un marché du poisson plus difficile en 2009 (recul des cours et récession économique) ainsi qu’une concurrence accrue des importations achèvent le portrait chahuté des cours du poisson.

Pérennité de la filière Face à ces difficultés, les gestionnaires des criées ont pris plusieurs mesures pour faciliter la vente du poisson et le travail des marins pêcheurs. Ainsi, la criée de Brest a mis en place, au 1er janvier 2010, la vente informatisée du poisson, ce qui laisse augurer une amélioration de la commercialisation dès cette année. La criée de Roscoff mise sur la qualité en n’acceptant que des poissons pêchés il y a moins de sept jours. Les criées de “Cornouaille Port de pêche” ont instauré un système d’enchères uniquement descendantes, permettant de réduire le temps de vente. Grâce à l’informatisation, les achats à distance sont renforcés. Ils atteignent, par exemple, pour Audierne, 50 % du tonnage de poissons vendus. Enfin, les moyens humains et matériels de l’ensemble des criées cornouaillaises sont mutualisés. Dans le même temps, les travaux et achats d’équipements structurants (élévateur à bateaux, aire de carénage aux normes environnementales, informatique de vente) se sont poursuivis en 2009, à hauteur de 3,2 millions d’euros.

(1) Le deuxième étant Port-Vendres (66).

Photo : HCCI Quimmer Cornouaille.

Activité des criées du Finistère en 2009

Roscoff Brest Cornouaille Port de pêche Douarnenez Audierne Saint-Guénolé Penmarc’h Le Guilvinec Loctudy Concarneau Finistère Source : CCI du Finistère - 02/2010.

NOMBRE DE NAVIRES

NOMBRE DE MARINS

1000

5000

800

4000

600

3000

400

2000

200

1000

0

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

0

Le nombre de navires de pêche et de marins connaît une lente érosion depuis une dizaine d’années. Pour les navires, après une stabilité au cours des années 2004-2007, la baisse s’accélère depuis deux ans, en raison du Plan de sortie de flotte. Source : DDTM – 02/2010.

150 millions d’euros C’est la valeur totale des apports. Elle est en baisse de 12,8 % par rapport à 2008.

4 910 1 354

Évolution 2008-2009 + 9,5 % - 9,5 %

Valeur (en milliers d’€) 16 528 6 533

Évolution 2008-2009 - 1,1 % - 13,3 %

Prix moyen (€/kg) 3,37 4,82

51 346

- 2,4 %

127 208

- 14,2 %

2,48

8 096 883

+ 34,3 % - 13,8 %

4 195 5 099

+ 111,4 % - 21,3 %

0,52 5,77

14 345

+ 9,6 %

23 269

- 5,7 %

1,62

14 745 4 837 8 440 57 610

- 11,1 % - 16,2 % - 16,3 % - 1,7 %

54 584 16 643 23 418 150 269

- 16,7 % - 24 % - 17,8 % - 12,8 %

3,70 3,44 2,77 2,60

Tonnage (t)

Évolution du nombre de marins et de navires de pêche

28%

de la pêche fraîche française est finistérienne, selon la valeur des apports. Cette part est en augmentation en 2009 (27 % en 2008).

59%

de la pêche fraîche bretonne est finistérienne.

2010

21


Des craintes confirmées

En 2009, tous les voyants sont passés au rouge. Le recul du chiffre d’affaires, des exportations, des investissements et des emplois témoigne de l’année difficile que viennent de traverser les industriels bretons. Avec ses 1 800 entreprises et ses 41 000 salariés, l’industrie départementale, forte de sa diversité, espère un rebond en 2010.

-800 emplois dans l’industrie finistérienne en 2009.

F

in 2008, les industriels bretons, interrogés par la Banque de France, s’étaient montrés inquiets et pessimistes. Le repli du volume d’affaires (- 13 %), des exportations (- 12 %), des investissements (- 34 %), des effectifs permanents (- 4 %) et temporaires (- 11 %) observés en 2009 justifient du bien-fondé de ces inquiétudes(1). A l’échelle régionale, ces mauvais résultats ont été amplifiés par les difficultés de la filière automobile. La crise financière, démarrée en 2008, qui s’est propagée en 2009 à l’économie réelle et productive, a également impacté les principales filières industrielles finistériennes.

Réduction de l’emploi industriel En 2009, avec une perte de près de 800 salariés(2), l’industrie finistérienne a été mal-

22

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

menée. Les effectifs dans l’agroalimentaire, 1er employeur industriel départemental avec 16 750 salariés sont stables (- 160 postes, - 0,9 %). Si le secteur de la viande s’est bien maintenu, les activités liées à la transformation du poisson (- 220) et à la conservation/transformation de légumes (- 110) ont réduit leur recours au travail intérimaire. Ce réajustement des emplois temporaires a été également utilisé dans le secteur “Travail des Métaux” (- 160). Dans la filière “Electricité/Electronique”, les pertes d’emplois sont en grande partie liées à la liquidation de Asteel Flash (Douarnenez, 141 salariés). Il en est de même pour le secteur “Chimie” avec la perte de 150 emplois chez Livbag à Châteaulin et pour celui du “Papier et du carton” avec 115 postes supprimés aux Papeteries de Mauduit à Quimperlé. S’il demeure le 1er bassin industriel départemental avec 17 600 salariés (43 % des effectifs finistériens), le Pays de Cornouaille

Photo : Fotolia-© Alexey Stiop

Industrie


Les chiffres clés a été le plus touché en 2009. Il a perdu 650 emplois (- 3,5 %). Le Pays de Brest (- 220 salariés ; - 1,5 %) et la partie finistérienne du Pays du Centre-Ouest-Bretagne (- 70 ; - 2,4 %) enregistrent des baisses plus limitées. Le Pays de Morlaix est le seul à afficher une progression (+ 140 salariés ; + 2,3 %).

L’atout “diversification” Loin des “tempêtes” industrielles vécues par de nombreux départements français, le Finistère sort relativement préservé de cette année difficile. Plusieurs facteurs ont joué en sa faveur. Tout d’abord, l’industrie agroalimentaire, poids lourd de l’industrie locale, a une nouvelle fois joué son rôle d’amortisseur. Ce secteur est en effet celui qui, en Bretagne, a enregistré la plus faible réduction de son chiffre d’affaires (- 7 %) et de ses effectifs. Ensuite, le Finistère a peu ressenti les répercussions de la crise affectant la filière automobile. En effet, en dehors de Livbag ou du groupe Bolloré, peu d’entreprises sont présentes, en amont ou en aval, dans cette filière. Enfin, l’industrie finistérienne ne s’appuie pas seulement sur quelques opérateurs ou

donneurs d’ordres majeurs. Seules 30 entreprises sur les 1 800 que compte l’industrie départementale emploient plus de 250 salariés. L’appareil productif finistérien s’appuie sur de nombreuses Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui, dans 72 % des cas, ont moins de 10 salariés. L’adaptabilité et la réactivité de ses PME ainsi que la diversité des métiers exercés sont, sans doute les principaux atouts de l’industrie départementale.

27 % des entreprises dans le secteur “Mécanique” Autres activités 24%

Mécanique 27%

Imprimerie, reproduction 6%

Retour à l’investissement en 2010 Les raisons d’espérer existent donc. Les industriels bretons en sont conscients. Pour 2010, ils tablent sur un redressement de leur chiffre d’affaires (5 % en moyenne) et sur une relance des exportations liée notamment à la demande de produits agroalimentaires. Les effectifs devraient être encore orientés à la baisse mais de façon plus limitée (- 1,7 %). Ceci affecterait, à nouveau, le travail intérimaire. Enfin, la hausse significative des investissements (+ 26 %) concernerait la modernisation ou le renouvellement des moyens de production.

(1) Les entreprises en Bretagne Bilan 2009 et perspectives 2010. Banque de France, février 2010. (2) Sont intégrées les activités de production définies sur la base des codes APE délivrés par l’Insee. À ce titre, les activités de commerce de gros, dont certaines coopératives, ne sont pas étudiées.

Verre, céramique, matériaux de constructions 7%

Travail des métaux 8%

Industries agro-alimentaires 18% Bois, ameublement 10%

Source : Fichiers des entreprises – CCI du Finistère – 31 décembre 2009.

72

%

des unités industrielles ont moins de 10 salariés. Elles représentent 7 % des emplois.

L’emploi industriel* a reculé de 1,9 %

Source : Fichiers des entreprises – CCI du Finistère – 31 décembre 2009.

Évolution 2008/2099

Effectifs 2008

Effectifs 2009

Nombre

En %

Industries agro-alimentaires

16 917

16 757

- 160

- 0,9 %

Métaux-Mécanique

11 577

11 416

- 161

- 1,4 %

Mécanique

8 115

8 114

-1

/

Travail des métaux

3 462

3 302

- 160

- 4,6 %

Electricité électronique

4 724

4 539

- 185

- 3,9 %

Autres industries

8 926

8 635

- 291

- 3,3 %

Caoutchouc Matières plastiques

1 662

1 646

- 16

- 1,0 %

Chimie Pharmacie Parachimie

1 708

1 542

- 166

- 9,7 %

Textile Cuir Habillement

1 178

1 191

13

1,1 %

Imprimerie Reproduction

1 021

1 008

- 13

- 1,3 %

968

977

9

0,9 %

1 037

913

- 124

- 12,0 %

Bois Ameublement

785

759

- 26

- 3,3 %

Industries diverses

312

331

19

6,1 %

Verre Céramique Matériaux de construction Industrie du papier et du carton

Industries extractives Total

255

268

13

5,1 %

42 144

41 347

- 797

- 1,9 %

* Sont intégrées les activités de production définies sur la base des codes APE délivrés par l’Insee. À ce titre, les activités de commerce de gros, dont certaines coopératives, ne sont pas étudiées. Source : Fichiers des entreprises – CCI du Finistère – 31 décembre 2009.

43 % des emplois industriels* basés sur le Pays de Cornouaille Pays du COB (partie finistérienne) 2 828 salariés 7% Pays de Morlaix 6 342 salariés 15%

Pays de Cornouaille 17 611 salariés 43%

Pays de Brest 14 563 salariés 35% * Sont intégrées les activités de production définies sur la base des codes APE délivrés par l’Insee. À ce titre, les activités de commerce de gros, dont certaines coopératives, ne sont pas étudiées. Source : Fichiers des entreprises – CCI du Finistère – 31 décembre 2009.

2010

23


Le pari de l’énergie bleue

Raréfaction et renchérissement des énergies fossiles, limitation du réchauffement climatique, développement durable… autant de raisons pour que le secteur des énergies renouvelables soit aujourd’hui en pleine ébullition. Les compétences et les savoir-faire du Finistère dans les domaines maritimes lui donnent une opportunité pour se positionner dans ce secteur.

L

22 établissements en Finistère interviennent en tout ou partie de leur activité dans les Energies marines renouvelables.

24

’Europe s’est fixée un objectif de 20 % d’énergies renouvelables pour 2020. Le Grenelle de l’environnement, puis le Grenelle de la mer, ont souligné les potentialités que revêtent les énergies renouvelables en général et les énergies marines en particulier. Un objectif national de 6 000 MW d’énergies marines en 2020 a ainsi été fixé. Ces orientations ouvrent de nouvelles perspectives économiques pour le Finistère.

Un territoire fertile Le Finistère, en 2008, hébergeait déjà 22 établissements (sur 37 en Bretagne) recensés comme intervenant, en tout ou partie de leur activité, dans les énergies marines renouvelables (EMR). Le département rassemblait à lui seul près de la moitié des emplois bretons concernés (470 emplois)(1). Il est, depuis 2005, la tête de pont régionale du Pôle de compétitivité Mer Bretagne. Ce pôle de compétitivité, à vocation mondiale, a pour mission de faciliter le montage de

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

projets collaboratifs innovants, notamment dans les énergies marines. Brest vient aussi d’être désignée par le Gouvernement(2) comme le lieu d’implatation de la seule plate-forme technologique française dédiée aux EMR. Elle aura pour mission de conduire des études et de développer les démonstrateurs nécessaires pour valider les diverses technologies. Dans la foulée, DCNS a décidé d’installer à Brest son incubateur national pour les projets d’EMR. Enfin, la ville du Ponant est le seul port breton à débarquer des éoliennes terrestres (39 navires accueillis depuis 2005). Les réflexions en cours pour un aménagement industrialo-portuaire du polder favoriseront des installations industrielles et maritimes liées aux EMR.

Un secteur innovant et collaboratif Plusieurs technologies sont au stade de la recherche développement en Finistère. L’énergie éolienne “offshore”, technologie

Photo : Sabella Y. Gladu E. Donfut. Immersion d’une hydrolienne dans l’Odet.

Énergies marines renouvelables


Les chiffres clés la plus mature. Le projet Winflo concerne les éoliennes flottantes, alternative intéressante aux éoliennes posées au fond de la mer. Il associe des industriels des secteurs naval, parapétrolier et éolien. Ce projet prévoit un démonstrateur d’une puissance de 2,5 MW, installé au large de la Bretagne et raccordé au réseau électrique. Nass&Wind, le porteur du projet, s’est associé à 3 autres entreprises : Saipem, DCNS et In Vivo Environnement. Viennent ensuite des projets destinés à récupérer l’énergie des courants de marée. La société quimpéroise Hydrohelix rassemble, autour du projet Marénergie / Sabella, 8 entreprises et centres de recherche, pour l’installation en mer d’une 1re hydrolienne de 200 kWh. Parmi les acteurs associées au projet, on retrouve les établissements finistériens Dourmap, CIB-Meunier, Sofresid Engineering, In Vivo Environnement et l’Institut de la corrosion. Un autre projet d’hydrolienne, MegaWatForce, est porté par la société brestoise Guinard Energies, spécialisée dans les EMR. L’énergie thermique des mers (ETM) enfin, fait partie de la palette des EMR auxquelles s’attaque DCNS. Le principe est de valoriser le gradient de température entre les eaux de surfaces et les eaux profondes plus froides. Un partenariat s’est noué en 2009 avec l’île de la Réunion pour la réalisation d’un démonstrateur à l’horizon 2012, un domaine sur lequel travaillent une quinzaine de personnes entre Brest et Lorient.

Vers de nouveaux emplois De la conception à la réalisation, en passant par la maintenance et le transport, ces nouvelles activités offrent l’opportunité de créer de nombreux emplois. Le Pôle Mer Bretagne les évalue à une cinquantaine sur le bassin brestois d’ici 2011(3). A terme (5 à 10 ans), si les projets suivis par le Pôle Mer Bretagne dans les EMR arrivent au stade du développement industriel et de la commercialisation, plusieurs milliers d’emplois pourraient être créés en Bretagne, avec la pointe Bretagne comme moteur de ce développement. La formation des personnels destinés à ces nouvelles filières doit également être prise en compte. Jusqu’à présent, il n’existait pas d’autres formations aux énergies marines en dehors des filières de formations d’ingénieurs classiques. Cela changera dès la rentrée 2010 avec la création par l’Ensieta (en collaboration avec Télécom Bretagne et l’Ecole navale) d’un mastère spécialisé “Energies marines renouvelables”. Il s’agit du 1er programme d’enseignement français spécifiquement dédié à cette filière. Pour l’avenir, le pari du Finistère est d’importance. Au-delà de l’exploitation de la ressource énergétique, l’enjeu est le développement de nouvelles filières industrielles complètes : recherche, conception, expérimentation, industrialisation, commercialisation. Alors, seulement, le pari de l’énergie bleue sera gagné.

Près de 500 emplois concernés Le département rassemble près de la moitié des emplois bretons directement ou indirectement impliqués dans les Energies marines renouvelables.

Le Finistère,

1

er

département breton pour les Energies marines renouvelables

(1) Source : Pôle Mer Bretagne / CCI de Brest – Réactualisation en cours pour les données 2009. (2) Discours du 1er Ministre à Brest du 4 décembre 2009. (3) Source : “Courants” N°34 – 1er trim. 2010 – Interview de Patrick Poupon, Directeur du Pôle Mer Bretagne.

6 000 MW d’origine Photo : Sabella YGladu Edonfut. Hydrolienne dans l’Odet.

marine à l’horizon 2020

C’est l’objectif affiché par le Grenelle de la Mer (en 2009)

2010

25


Bâtiment

Coup de froid sur l’entretien-rénovation

En 2009, la reprise n’a pas été au rendez-vous pour le bâtiment finistérien. Tandis que les premiers symptômes de la crise perçus en 2008 dans les secteurs de l’habitat et du non résidentiel se confirment, l’entretien-rénovation est touché à son tour du fait de l’attentisme des ménages.

76 610 m

2

de surfaces autorisées pour la construction de bâtiments non résidentiels dévolus à l’enseignement et au volet santé - action sociale. Le secteur public est le seul domaine d’activité dont les besoins en locaux augmentent en 2009.

26

S

ur le marché de l’habitat, la tendance observée en 2008 se poursuit cette année avec ¼ de permis délivrés en moins et un recul de 21 % des mises en chantier. L’habitat individuel et collectif ont connu des déboires similaires (chute de 23 % sur le plan individuel et de 19 % pour le collectif). Depuis 2004, 10 à 20 000 logements de plus que le besoin réel ont été construits dans la région, en grande partie du fait de la défiscalisation. Comme il faut aujourd’hui 20 mois pour écouler les stocks, des permis obtenus en 2007 ou 2008 n’ont pas été activés. Sur le marché non résidentiel, la tendance est également à la baisse tant au niveau des permis accordés (-11 %) que de la production de locaux (- 25 %). Néanmoins, des disparités existent selon le type d’ouvrage. Si on remarque une division par 2 des surfaces autorisées pour les bâtiments de stockage ou ceux dédiés au commerce, le secteur public se distingue quant à lui avec une progression des permis pour les locaux dévolus à l’enseignement (33 248 m², + 9 %) et au volet santé - action sociale (46 362 m², + 9 %).

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

Elan freiné pour l’entretien-rénovation Le marché de l’entretien-rénovation, qui tirait son épingle du jeu en 2008, n’a pas été épargné avec une orientation à la baisse du niveau d’activité. Perte de confiance vis-àvis du système bancaire, crainte de perdre son emploi ou peur de s’endetter constituent autant de facteurs incitant les ménages à privilégier l’épargne de précaution à la consommation. Néanmoins, la montée en puissance des éco-prêts à taux zéro distribués laisse augurer une relance des travaux (675 prêts accordés au 3e trimestre 2009 contre 650 en 2008). Le secteur artisanal demeure la clé de voûte du bâtiment finistérien avec ses 13 518 actifs (58 % des actifs). De profil artisanal ou de type PME, 2/3 des entreprises sont spécialisées sur des travaux de second œuvre. Les effets de la crise renforcent le positionnement des artisans sur les travaux d’entretien-rénovation, plus rentables et offrant une plus grande souplesse de trésorerie (deux actifs sur trois effectuent de


Les chiffres clés Contraction des effectifs

tels travaux). Les PME, qui doivent occuper un personnel plus conséquent (26 salariés en moyenne sur le Finistère), se cantonnent sur le neuf à travers notamment la réponse à des marchés publics (2 actifs sur trois y sont mobilisés).

Erosion des carnets de commandes L’évolution des carnets de commandes des entreprises artisanales est éloquente. Les entreprises spécialisées en construction neuve ont été les plus marquées avec 68 jours de prises d’ordres en 2009 contre 121 en 2008. Celles évoluant majoritairement sur le volet entretien-rénovation n’ont pas été épargnées par ce phénomène (80 jours en 2009 contre 98 sur l’année précédente). Si cette baisse s’expliquait en 2008 par une absence de demande de nouveaux devis, il ne s’agit plus de la raison principale aujourd’hui. En effet, la cause majeure soulevée par les artisans est la nontransformation des devis en commandes. Les annulations de chantiers et les refus de prêts bancaires formulés aux clients sont également plus courants.

La dégradation du chiffre d’affaires des entreprises du bâtiment (- 7 % en 2009, et des prévisions de l’ordre de - 3 % pour 2010) a eu comme conséquence prévisible la perte de 2 000 emplois sur le département entre fin 2008 et septembre 2009. Cette perte s’explique pour moitié par le non renouvellement de contrats à durée déterminée, et pour moitié par les dépôts de bilan des petites entreprises artisanales victimes de problèmes de trésorerie. L’intérim est en net repli également avec 11 % de contrats conclus en moins au cours du 3e trimestre 2009 par rapport à l’année précédente. En nombre d’équivalents temps plein, les secteurs du gros œuvre avec une diminution de 3 % des contrats et surtout du second œuvre à - 30 % sont les plus affectés. Pour les travaux publics, on note une certaine stabilité avec + 2 %. La hausse du coût des matériaux (notamment les non ferreux : + 53 % pour le cuivre, + 63 % pour le zinc) n’a pas été répercutée sur les prix chez 63 % des artisans qui l’ont constatée. En parallèle, les délais de paiement s’allongent avec la clientèle privée et diminuent avec l’Etat et les collectivités locales.

(1) Ronan Larvor - Article du Télégramme en date du 7 octobre 2009. (2) Enquête menée par I+C Consultant pour le compte de la Capeb auprès de 800 entreprises artisanales du bâtiment en octobre 2009. Le bâtiment artisanal n° 592 / Janvier 2010. (3) Cellule économique de Bretagne – BIR Mars 2010.

L’appareil de production du secteur du bâtiment (au 1er janvier 2009)

23 352

Effectifs non salariés :

16 781

Gros œuvre : 6 316 Second œuvre : 10 465

Secteur PME :

9 476

Secteur artisanal :

7 305

6 571

Secteur PME :

358

Secteur artisanal :

6 213

On constate une prédominance des petites structures. La taille moyenne d’une entreprise artisanale est de 3,3 salariés et la majorité ne dépasse pas 5 salariés. Plus de la moitié des artisans finistériens exercent seuls (3 867, soit 62 % des travailleurs indépendants). Source: Cellule économique de Bretagne - Données DRE / Sitadel / Unicem.

9000

Total mises en chantier

8000

Logements individuels commencés Logements collectifs commencés

7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Source: Cellule économique de Bretagne - Données DRE / SITADEL / UNICEM.

68 Nombre de jours de carnet de commandes sur le secteur de la construction neuve, contre 121 un an auparavant.

L’économie d’énergie au cœur des préoccupations

Répartition de l’emploi dans le bâtiment

Effectifs salariés :

Évolution des mises en chantier de logements individuels et collectifs

Tous les professionnels du bâtiment sont concernés par les économies d’énergie, et pas uniquement les plombiers – chauffagistes et les électriciens. Les métiers de l’isolation sont en première ligne (le plâtrier sur le volet intérieur, ainsi que le charpentier et le couvreur sachant que 40 % des déperditions énergétiques passent par la toiture ; sur le volet extérieur on retrouve le maçon pour les enduits, le peintre pour les enduits minces, le tailleur de pierre pour la pierre agrafée ou encore le menuisier et le serrurier - métallier en matière de bardage). En Bretagne, 777 stagiaires ont suivi des formations “FEE bat” sur le sujet au 25 juin 2009.

2010

27


Recul de l’offre commerciale

En 2009, après plusieurs années de croissance, l’offre commerciale départementale enregistre un léger recul. Affecté par la crise économique et le développement du statut d’auto-entrepreneur, l’artisanat de service marque également le pas. Le commerce traditionnel est confronté à un consommateur plus averti et la montée du e-commerce.

-48 points de vente en Finistère en 2009.

A

près avoir reculé de 0,6 % en 2008, la consommation des ménages français a progressé de 0,7 % en 2009. Dopées par la mise en place de la “prime à la casse”, les ventes d’automobiles ont soutenu la demande intérieure en produits manufacturés (+ 0,5 %). Globalement, la consommation a profité d’une amélioration du pouvoir d’achat des ménages qui s’établit à + 2,2 % contre + 0,7 % en 2008. Cette progression est liée, notamment, à une inflation quasi-nulle en 2009 (0,1 % après 2,8 % en 2008).

Plus de 7 000 commerces en activité Malgré ce contexte favorable, et après plusieurs années de croissance, l’offre commerciale finistérienne a enregistré, en 2009, un recul du nombre de ses points de vente. Le département compte 7 035 commerces soit 48 de moins que l’an passé (- 0,7 %).

28

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

Les activités alimentaires poursuivent leur lente érosion avec une diminution de 21 commerces. Sur les 5 dernières années, ce secteur a perdu 75 points de vente. Le développement de l’activité observé depuis 2005 dans les métiers de l’équipement de la maison s’est interrompu en 2009 (- 11 commerces). A l’inverse, les commerces généralistes (+ 21), les activités liées à l’équipement de la personne (+ 11) et à l’hygiène/santé (+ 9) ont poursuivi leur développement. De son côté, l’artisanat de service a été impacté, à la fois par les effets de la crise financière et par l’émergence du statut d’auto-entrepreneur. En 2009, la baisse des immatriculations (- 23 % pour les services) est plus marquée pour les créations d’entreprises individuelles (- 30 %). Les activités de photographie (- 10 commerces), de secrétariat (- 8) et de retouches (- 7) sont en recul. Les activités de nettoyage de locaux (+ 13), les salons d’esthétique (+ 10) et la réparation automobile (+ 6) sont restées dynamiques.

Photo : Fotolia-© Photosani

Commerce et artisanat de services


Les chiffres clés Réforme de l’urbanisme commercial

commercial représentant 31 800 m². Elle a rendu 18 avis favorables autorisant près de 19 500 m².

Héritière de la CDEC(1), la CDAC(2) a été installée début 2009. Cette évolution implique une réelle réforme de l’urbanisme commercial. Désormais, en dehors des zones commerciales, seuls les projets de création de plus de 1 000 m² ou d’extension portant à plus de 1 000 m² la surface commerciale d’un point de vente sont soumis à autorisation. Ce seuil était fixé à 300 m² lors des CDEC.

Concurrence venue d’Internet La Fevad(3) annonce, pour 2009, une croissance des ventes sur Internet de 26 % après + 37 % en 2007 et + 25 % en 2008. La France compte désormais 24,4 millions de e-consommateurs, soit 2 millions de plus en un an. L’enquête menée en 2009 par les CCI du Finistère auprès de 4 200 ménages permet d’estimer à 1,2 % l’impact du e-commerce dans les dépenses totales des finistériens(4). Ce mode de consommation est utilisé pour 2,5 % des achats d’équipement de la personne et 2,8 % des dépenses d’équipement de la maison. C’est dans le secteur “Culture et Loisirs” (livres, CD, DVD…) que les parts de marché de la vente en ligne sont les plus importantes. Elles sont de 6 % en moyenne mais peuvent atteindre des niveaux bien plus importants sur certains produits comme le matériel informatique par exemple (14 %).

Les dossiers sont évalués dorénavant sur des aspects d’urbanisme, d’aménagement du territoire et de développement durable. Les impacts économiques et concurrentiels ne sont plus pris en compte. Enfin, cette commission est composée de 5 élus locaux et de 3 personnalités qualifiées. Les Chambres de commerce et d’industrie et les Chambre de métiers, qui ne siègent pas à la CDAC, participent en amont à ses travaux et apportent leurs expertises dans les différents documents d’aménagement commercial (charte, DAC, Scot, PLU). Pour sa première année d’exercice, la CDAC a statué sur 25 projets de développement

(1) Commission départementale d’équipement commercial. (2) Commission départementale d’aménagement commercial. (3) Fédération du e-commerce et de la vente à distance. (4) Source : Observatoire économique du commerce et de la consommation – CCI 29 – Enquête 2009 sur 43 produits de consommation courante.

Photo : Hervé Ronné.

Lente érosion du commerce alimentaire Secteurs Généralistes

2004 2008 2009 419

(1)

Equipement de la maison(3)

916

Equipement de la personne(4) Hygiène - santé(5)

Total

438

1 466 1 413 1 392

Alimentaires(2)

Autres commerces

417

(6)

1 002

991

Variation 2007/2008 Variation 2004/2009 En nombre En % En nombre En % + 21

+ 5,0 %

+ 19

+ 4,5 %

- 21

- 1,5 %

- 74

- 5,0 %

- 11

- 1,1 %

+ 75

+ 8,2 %

1 116 1 166 1 181

+ 15

+ 1,3 %

+ 65

+ 5,8 %

1 289 1 370 1 379

+9

+ 0,7 %

+ 90

+ 7,0 %

1 702 1 715 1 654

- 61

- 3,6 %

- 48

- 2,8 %

6 908 7 083 7 035

- 48

- 0,7 %

+ 127

+ 1,8 %

14 % des achats de matériel informatique sur Internet Parts de marché de e-commerce en Finistère en 2009 Part de marché en 2009

Produits Matériel informatique

14,0 %

CD / DVD

8,8 %

TV / Radio / Hi-Fi / Photo

7,4 %

Tissu, linge de maison

5,9 %

Livres

5,5 %

Lingerie féminine

3,9 %

Electroménager

3,9 %

Jeux jouets

3,2 %

Meubles, literie, salons

3,5 %

Prêt à porter féminin

3,2 %

Les finistériens utilisent Internet pour, notamment, l’achat de biens culturels et de loisirs. 14 % des achats de matériel informatique et 9 % des CD/DVD sont réalisés en ligne. L’équipement de la maison (tissu, linge de maison, meubles…) et celui de la personne (lingerie, prêt-à-porter…) n’échappent pas au phénomène. Source : Observatoire économique du commerce et de la consommation – CCI 29.

19 50O m

2

commerciaux autorisés par la CDAC

Hygiène/Santé et alimentaire représentent chacun 20 % des commerces Culture Sports Loisirs 7%

Généralistes Services 5% 6%

Alimentaire 20% Hygiène Santé 20%

Autres 11%

Source : Fichiers des entreprises des CCI du Finistère – Champ Observatoire régional du commerce (ORC). Données au 31 décembre. (1) Hypermarchés, supermarchés, hard discount. (2) Boulangerie, boucherie… (3) Meubles, décoration, jardinage, bricolage, TV- Hi fi. (4) Habillement, Chaussures. (5) Coiffure, esthétique, parfumerie, pharmacie… (6) Culture, sport, loisirs, services…

Fin 2009, deux secteurs concentrent 40 % de l’offre commerciale départementale : le commerce alimentaire (20 %) dont la part se réduit depuis plusieurs années (- 74 commerces en 5 ans) et l’Hygiène/Santé (20 % également) qui suit la tendance inverse avec 90 points de vente supplémentaires depuis 2004.

Équipement de la maison 14%

Équipement de la personne 17%

Source : Fichiers des CCI du Finistère – Champ Observatoire régional du commerce (ORC). Données au 31/12/2009.

2010

29


Photo : Musée national de la Marine de Brest

Tourisme

Timide reprise de la fréquentation

En 2009, le Finistère a davantage été fréquenté par les touristes. Cette progression reste cependant modérée avec 29,7 M de nuitées, ne permettant pas de revenir au niveau observé entre 2003 et 2007. L’hôtellerie continue de perdre de la clientèle. La situation des campings s’améliore. Les touristes étrangers ont été moins présents. L’activité touristique en hors-saison s’est réduite.

+1,6

%

d’augmentation du nombre de nuitées entre 2008 et 2009 en Finistère.

A

près une mauvaise année 2008, la fréquentation touristique en Finistère a progressé de 1,6 % en 2009. Cette évolution est légèrement supérieure à celle de la Bretagne (+ 1,2 %) et égale à celle du Morbihan.

Hors-saison en baisse Le nombre de nuitées touristiques en Finistère est passé de 29,3 M à 29,7 M entre 2008 et 2009. Ce chiffre reste néanmoins plus faible que la moyenne observée entre 2003 et 2007 (30,4 M). La période de hors-saison(1) a attiré moins de touristes en 2009. Malgré un bon mois de février (+ 28,5 %), la fréquentation a baissé de 17 % au 1er trimestre. Au dernier trimestre, elle a reculé de 2,7 %, du fait notamment des mauvais résultats de novembre (- 12,2 %).

30

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

En revanche, les périodes des bords de saison(2) et le mois d’août ont permis de compenser le déficit enregistré en hors-saison. Les mois de juin (+ 12 %) et d’août (+ 3,3 %) affichent les plus fortes progressions. Les quatre ponts de mai, au lieu de deux en 2008, ont contribué à la croissance des flux touristiques. La fréquentation de juillet s’est réduite de manière continue depuis 2004 (- 9,9 %). La météo défavorable pourrait expliquer cette situation.

Hôtellerie encore en recul La fréquentation hôtelière est en baisse régulière ces dernières années. Ainsi, entre 2006 et 2009, le nombre de nuitées comptabilisées dans l’hôtellerie finistérienne est passé de 1, 72 M à 1,61 M, soit - 6,6 %. Néanmoins, cette décroissance s’est atténuée cette année (- 1,1 %). A l’exception du 2e trimestre, l’activité hôtelière a été moins importante que l’année précédente.


Les chiffres clés après un résultat exceptionnel en 2008 du fait notamment des fêtes maritimes et du départ du Tour de France à Brest. La Récré des 3 Curés, 2e structure touristique en Finistère avec plus de 220 000 entrées, a enregistré la plus forte progression avec 63 332 clients supplémentaires. Les musées des Beaux-Arts de Quimper et de PontAven ont enregistré 21 582 visiteurs de plus. Géré par la CCI de Morlaix, le Château du Taureau a accueilli plus de 22 000 visiteurs.

La clientèle étrangère continue de diminuer (- 4,4 %), tandis que le nombre de nuitées françaises est plutôt stable. Le Pays de Brest a réussi à maintenir sa fréquentation hôtelière en 2009 (+ 1,1 %), et dans une moindre mesure, le Pays de Cornouaille (+ 0,4 %). La fréquentation des campings en Finistère suit la tendance régionale. Durant la saison 2009(3), 3,19 M de nuitées ont été enregistrées dans l’hôtellerie de plein-air, soit une progression de 4,9 % (+ 3,2 % au niveau régional). Cette hausse a profité aux emplacements locatifs (chalets, mobil-homes), notamment ceux présents dans les campings haut de gamme contrairement aux emplacements nus : la fréquentation des locatifs s’est accrue de 15,1 % contre un repli de 2 % pour les emplacements nus. Les taux d’occupation restent les plus élevés dans les locatifs des campings 3 et 4* (50,4 %). La clientèle française a été plus nombreuse qu’en 2008 (+ 7,6 %), face à un léger recul des touristes étrangers (- 1,1 %), surtout ceux d’origine anglaise et hollandaise. A l’exception du Pays du Centre-ouest Bretagne (- 8,7 %), tous les pays finistériens ont vu la fréquentation de leurs campings progresser, mais de manière plus forte dans le Pays de Cornouaille (+ 6,5 %).

Offre concentrée sur le littoral En 2009, 465 029 lits touristiques(4) ont été comptabilisés en Finistère. Près d’un tiers sont présents dans des hébergements marchands. Parmi eux, 86 % sont situés dans une commune littorale(5). Le Pays de Cornouaille arrive en 1re position, regroupant 63 % de cette offre. Le 1er mode d’hébergement marchand est le camping (68 %). Depuis 2004, le nombre de lits marchands a diminué de 7 %. Les campings et les centres de vacances ont été les plus touchés par cette baisse contrairement aux résidences de tourisme et aux locations classées en progression. (1) De janvier à mars et d’octobre à décembre. (2) Avril, mai, juin et septembre. (3) De mai à septembre. (4) Source : CDT 29. (5) Au sens de la loi littoral.

Océanopolis, équipement touristique payant le plus visité en Bretagne, affiche une fréquentation stable ces dernières années,

Photo : Récré des 3 curés

Campings* Saison 2009 Var. 2008/2009 Nuitées françaises 2,27 M + 7,6% Nuitées étrangères 0,92 M - 1,1 % Total 3,19 M + 4,9 % Hôtels 2009 Var. 2008/2009 Nuitées françaises 1,37 M - 0,5 % Nuitées étrangères 0,24 M - 4,4 % Total 1,61 M - 1,1 %

En 2009, la fréquentation touristique des campings finistériens a été supérieure à celle de l’année précédente, contrairement aux hôtels. Le recul de la clientèle étrangère a été compensé par des touristes français plus nombreux dans les campings. Source : Insee Bretagne – Direction du tourisme – Réseau Morgoat Modules hôtellerie et hôtellerie de plein-air. *Les données de fréquentation sur les campings sont comptabilisées de mai à septembre, contrairement aux hôtels qui le sont à l’année.

86

%

des lits touristiques marchands en zone littorale en Finistère.

Fréquentation touristique en Finistère La fréquentation touristique globale du département s’est améliorée en 2009 (+ 1,6 %). Les bords de saison (avril, mai, juin, septembre) et le mois d’août ont enregistré davantage de flux touristiques. En revanche, l’érosion de l’activité touristique observée ces 5 dernières années en juillet se poursuit.

450 000

Fréquentation des hôtels et des campings en Finistère

Équipements les plus fréquentés en 2009 (en nombre de visiteurs) :

400 000 350 000

Océanopolis - Brest : 445 600

300 000

La Récré des 3 Curés - Milizac : 220 888

250 000 2008 2009

200 000

Domaine de Trévarez – Saint-Goazec : 67 866

150 000

Musée des Beaux-Arts – Quimper : 65 048

100 000

Musée de la Marine – Brest : 63 968 Les Phares de Penmarc’h : 55 000

50 000 0

Janv.

Fév.

Mars

Avril

Source : BET F.Marchand – Méthode des flux.

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

Musée des Beaux-Arts – Pont-Aven : 53 290 Source : Comité départemental du tourisme du Finistère.

2010

31


En tête du trafic breton

Les ports français accusent le coup. Les rescapés de la crise ne sont qu’une poignée, dont Brest. Le port du Ponant en profite pour gagner une place dans le classement national et devenir le 1er port breton devant Lorient. Sur Roscoff, malgré un léger recul des trafics, l’activité du port du Bloscon se maintient.

T

2,8 Mt Nouveau record de trafic pour Brest.

ous les ports de la façade nord-ouest sont à la baisse, à l’exception de Brest, et de Roscoff pour son trafic conventionnel. Nantes-Saint-Nazaire recule de 11,4 %, Cherbourg de 20,9 %. En Bretagne, la situation est comparable : - 15,3 % pour Lorient, - 16 ,2 % pour Saint-Malo et - 29,6 % pour Le Légué (Saint-Brieuc) qui perd ainsi près du tiers de son trafic.

Les graines dopent le trafic Brest passe pour la 1re fois de son histoire la barre des 2,8 Mt. Un nouveau record porté par une augmentation des importations de matières premières agricoles (+ 12,7 %). Les graines de soja (256 000 t supplémentaires) et de colza (10 500 t en plus) tirent le trafic. La baisse des tourteaux de soja (- 32,7 %) est compensée par la hausse des tourteaux de colza (+ 56,3 %). Les exportations d’huiles agroalimentaires restent stables (- 0,4 %), tandis que les importations d’huile de palme continuent de reculer (- 18 %). Le trafic global des marchandises diverses alimentaires, principalement composé de

32

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

viandes congelées, de pommes de terre et de poudre de lait, progresse de 2 %. Si Brest reste le 1er port européen d’exportation de volailles congelées, ce trafic, traité par conteneur ou sur palettes, a fléchi en un an de 2,7 %.

Recul des matériaux pour le bâtiment Les vracs solides, non agroalimentaires, destinés à la construction (ciment, clinkers, sable), chutent de 47 %. C’est notamment la conséquence d’un ralentissement des mises en chantier de nouveaux logements et de moindre besoins dans les travaux publics. Ce recul est en partie compensé par l’importation de ballast pour la ligne ferroviaire Rennes-Brest. Les ferrailles à l’exportation sont en retrait de 5 %. Les vracs liquides énergétiques restent relativement stables (851 t en moins). Les pétroles raffinés sont en retrait de 1 %, tandis que les gaz liquéfiés progressent de 4 %. Les biocarburants font leur 1re apparition cette année (9 304 t).

Photo : DR Morice. Port de commerce de Brest.

Ports de commerce


Trafic du port de commerce de Brest Total matières premières agricoles (t)

Les chiffres clés

2007

2008

2009

Evolution 2008/2009

969 620

1 012 220

1 140 651

+ 12,7 %

dont graines de soja (t)

383 759

305 797

561 615

+ 83,7 %

dont tourteaux de soja (t)

174 151

212 745

143 156

- 32,7 %

dont graines de colza (t)

13 170

96 517

106 994

+ 10,9 %

dont huiles soja et colza (t)

115 945

123 700

123 195

- 0,4 %

539 609

502 929

389 818

+ 22,5 %

dont sable (t)

261 433

273 522

212 324

- 22,4 %

dont ciment (t)

113 212

110 824

45 404

- 59 %

Total vracs solides non agroalimentaires (t)

dont ferrailles (t) Total marchandises diverses (t) dont volailles et viandes congelées (t) Total vrac liquide - Énergie (t) TOTAL GENERAL (t) Nombre de conteneurs EVP(1) Nbre passagers paquebots croisière

113 065

103 250

98 143

-5%

335 476

372 215

379 881

+2% - 2,7 %

205 277

231 025

224 820

917 436

906 322

905 471

0%

2 762 141 28 645

2 793 686

2 815 821

+ 0,8 %

33 292

33 313

+ 0,6 %

18 042

17 610

27 116

+ 54 %

Source : CCI de Brest.

Avec 33 313 EVP(1) enregistrés, la progression du trafic conteneur marque le pas cette année. La modernisation et la rationalisation en cours de la plate-forme multimodale devraient permettre d’accueillir des porteconteneurs de plus grande capacité. Enfin, 2009 est également une année record pour les paquebots de croisière : avec l’accueil de 20 escales et plus de 27 000 passagers, Brest confirme sa position de leader sur la façade atlantique française.

Roscoff-Bloscon : fléchissement des passagers Les deux lignes ferries, sur l’Angleterre et sur l’Irlande, ont totalisé 532 775 passagers, soit un retrait de 3 %. Le trafic sur l’Angleterre reste stable malgré la diminution des rotations (354 ferries, - 15,1 %). Ce sont les lignes sur l’Irlande qui sont les plus impactées par le contexte économique (- 14 % du trafic passagers). Le trafic fret (globalement en baisse de 7 %) subit le double effet de la crise économique mondiale et de la faiblesse de la livre

sterling. Les ferries ont transporté moins de fret (- 8,5 %) mais le nombre de camions est en progression sur la Grande Bretagne (+ 10%) et stable sur l’Irlande. Enfin, le trafic conventionnel est globalement stable, la baisse des céréales et alimentation animale (- 0,6 %) étant en partie compensée par la hausse des amendements marins (+ 6,6 %) en progression depuis quatre ans.

Cornouaille : progression des trafics En affichant 257 663 t en 2009, le trafic du port de Quimper-Corniguel, essentiellement dédié aux vracs marins, augmente de 10,1 %. Ce sont les sables débarqués qui portent le trafic (246 058 t, + 13,2 %). Les amendements marins (11 605 t) perdent encore près de 5 000 t cette année (- 30 %). Le trafic commercial du port de Douarnenez (68 421 t), déjà à la hausse en 2008, progresse à nouveau en 2009 en réalisant 941 t de mieux. Ce bon résultat s’explique par la poussée des flux de poissons congelés (+ 48 %).

Brest, 1er port de commerce de Bretagne en 2009 en tonnage et en valeur (devant Lorient).

532 775 passagers à Roscoff-Bloscon.

Brest, un port qui a du Pif Agréé port d’entrée de l’Europe pour les marchandises alimentaires, des vétérinaires vérifient, au port de Brest, la qualité sanitaire des produits importés. Pour s’adapter à l’évolution des trafics, le Poste d’inspection frontalier (le Pif), déménage pour s’installer sur la plate-forme multimodale, lieu de déchargement des conteneurs.

(1) EVP : Équivalent vingt pieds, unité de mesure des conteneurs.

Trafic du port de Roscoff-Bloscon Nombre de passagers dont Plymouth dont Irlande (Cork et Rosslare) dont paquebots croisière Tonnage fret (t) dont ferries (t) dont cargos (t) - dont amendements marins (t) - dont céréales et alimentation animale (t)

2007

2008

2009

563 587 417 368 145 580 639 557 661 482 015 75 646 40 665 19 154

549 861 401 893 143 193 0 498 482 422 735 75 747 42 088 29 019

532 775 409 206 123 222 347 461 193 386 682 74 511 44 862 28 857

Evolution 2008/2009 - 3,1 % + 1,8 % - 14 % NS - 7,5 % - 8,5 % - 1,6 % + 6,6 % - 0,6 %

257 663 t de fret maritime traitées en Cornouaille

Source : CCI de Morlaix.

2010

33


Photo : DR Cohen. Aéroport Brest Bretagne

Aéroports

Le Finistère résiste

La crise s’impose. Tous les aéroports du Grand Ouest sont à la baisse, à l’exception notable de Brest Bretagne qui maintient ses positions (+ 0,3 %). Quimper Cornouaille, en retrait de 2,7 %, résiste plutôt mieux que les autres aéroports bretons. Le trafic cumulé des deux aéroports finistériens reste supérieur au million de passagers.

Brest Bretagne : Trafic

+0,3

%

Mouvement d’avions

-9

%

34

L

e trafic mondial aura connu en 2009 son plus mauvais résultat depuis 1945 : - 3,5 % en 1 an(1). En Europe, le recul atteint 5 %. Le Grand Ouest n’échappe pas à la tourmente, puisqu’il enregistre une réduction de 5,3 %, proche de la diminution nationale (- 5 %)(2). Si Nantes contient la baisse à 3 %, Rennes et Lorient affichent un recul comparable (- 13 %). Lannion (- 23 %) et Dinard (- 32 %) accusent les baisses bretonnes les plus importantes. Dans ce contexte de crise, Brest Bretagne tire son épingle du jeu et Quimper Cornouaille limite la casse.

Brest Bretagne à l’étale Avec 891 463 passagers, le trafic passagers de Brest Bretagne reste quasi stable (+ 0,3 %). Une singularité bretonne. La plateforme du Ponant n’est pas épargnée par la crise pour autant. Les mouvements d’avi-

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

ons sur le tarmac brestois sont en baisse de 9 % : les compagnies optimisent le remplissage de leurs appareils. Avec la diminution des vols professionnels en raison de la crise, les 2 lignes sur Paris (plus de 50 % du trafic) perdent ensemble un peu plus de 25 000 passagers. La bonne résistance du trafic global tient d’abord au succès de la ligne “low cost” sur Marseille et à la diversification de l’offre vacances.

Soleil sur Marseille Avec un taux de remplissage moyen de 85 %, et un trafic de 93 469 passagers, le Brest-Marseille, opéré par Ryanair, dépasse cette année le Brest-Lyon (91 093 passagers). La ligne sur Bordeaux gagne également du terrain (+ 33,1 %). Les autres lignes régionales sont en retrait. Les lignes régulières européennes (+ 1,2 %) présentent une situation très contrastée. Si Dublin (+ 79,1 %) et Londres Luton


Photo : CCI Brest

Évolution du trafic de l’aéroport Brest Bretagne de 2008 à 2009 Nombre de passagers dont ligne Brest-Orly dont ligne Brest-Roissy dont lignes régulières hors Paris dont lignes charters * Tonnage fret (t) Tonnage postal (t)

2007 861 737 315 409 165 070 267 688 85 759 3 385 1 388

2008 888 626 312 097 172 829 268 864 96 816 3 455 1 355

2009 891 463 299 220 160 572 307 716 94 190 3 712 1 237

Evolution 2008-2009 + 0,3 % - 4,1 % - 7,1 % + 14,5 % - 2,7 % + 7,5 % - 8,8 %

* Hors charters non commerciaux, militaires et transit. Source : CCI de Brest.

Les chiffres clés Principales lignes régulières au départ de Brest et Quimper en 2009 Dublin 14 287

Brest

Manchester 2 548

Birmingham 3 015 Londres Luton 41 257 Exeter Southampton 3 353 8 364

Ouessant 6 572

(+ 36,1 %) affichent de beaux résultats, toutes les autres liaisons avec la Grande Bretagne (Birmingham, Exeter, Manchester et Southampton), pays particulièrement touché par la crise, sont en net recul. Enfin, la stratégie de diversification des vols vacances a permis de limiter le retrait global des charters à - 2,7 %. Marrakech reste la liaison la plus fréquentée (17 855 passagers), suivie de Héraklion (12 311 passagers). Palma de Majorque connaît la plus forte progression (+ 50,6 %).

Baisse limitée sur Quimper Cornouaille Avec 117 218 passagers sur l’aéroport de Quimper Cornouaille, la diminution de trafic reste somme toute contenue (- 2,7 %), au regard des reculs importants enregistrés par la plupart des aéroports de la région. Quimper a notamment bénéficié en fin d’année de 2 723 passagers supplémentaires en raison de déroutements dûs à une grève sur Brest. C’est la ligne vers Orly qui tire le trafic à la baisse (6 437 passagers en moins).

En revanche, les vols estivaux entre Quimper et Ajaccio ont bien fonctionné (853 passagers supplémentaires). Au terme d’un appel d’offres, la concession de l’aéroport a été confiée par le Conseil Régional au tandem privé Vinci Airports-Kéolis. Le contrat de délégation de service public a pris effet au 1er mars 2009. Le 31 décembre, Vinci Airports a repris les parts de Kéolis dans la société d’exploitation de l’aéroport cornouaillais. Le nouveau concessionnaire vise un objectif de 150 000 passagers au terme de la délégation en 2015. Parmi les projets de développement, figurait la création d’une ligne saisonnière entre Quimper et des stations de sports d’hiver. Une liaison avec Chambéry ou Grenoble, deux aéroports gérés par Vinci et Kéolis, était ainsi programmée pour 2010. Faute de temps suffisant pour la commercialiser, ce projet a finalement été reporté à l’hiver 2011. La création envisagée d’une ligne avec la Grande Bretagne est également différée à des temps meilleurs… lorsque la crise économique se fera moins prégnante. (1) Source : Association internationale du transport aérien (IATA). (2) Source : Direction de l’aviation civile (DIAC).

Évolution du trafic de l’aéroport de Quimper Cornouaille de 2008 à 2009 Nombre de passagers* dont Quimper-Paris dont charters dont aviation d’affaires

2007 136 865 132 562 2 354 727

2008 120 483 117 698 1 984 492

2009 117 218 111 261 2 837 1 639

Paris Charles de Gaulle 160 572 Paris Orly 299 220 Paris Orly 111 261

Quimper

Lyon 91 093

Bordeaux 8 584

Marseille Nice 93 469 Toulon 8 656 26 518

Source : CCI de Brest et CRCI Bretagne.

117 200 passagers sur Quimper-cornouaille (- 2,7%).

Pour en savoir plus : • Aéroport Brest Bretagne : www.brest.aeroport.fr • Aéroport Quimper-Cornouaille : www.quimper.aeroport.fr

Evolution 2008/2009 - 2,7 % - 5,5 % + 43 % NS

* Y compris transits et déroutements. Source : CRCI Bretagne.

2010

35


Photo : Simon Cohen. Port de commerce de Brest.

Commerce international

Recul des échanges extérieurs

Après plusieurs années de hausses, les échanges extérieurs se sont contractés en Finistère. Le recul des ventes a notamment touché les produits des industries agroalimentaires et les biens d’équipement. Toutefois, le solde commercial du département demeure positif. Il s’est stabilisé après une forte baisse entre 2007 et 2008.

-11,1 d’exportations finistériennes en 2009.

%

L

’année 2009 a été marquée par une contraction du commerce mondial, résultant de la crise. Néanmoins, le

déficit commercial de la France s’est réduit passant de 71 875 M€ (1) en 2008 à 55 362 M€ en 2009. La facture énergétique a été plus faible qu’en 2008 du fait d’un recul du prix du pétrole. Les importations ont connu une baisse plus importante (- 18,3 %) que les exportations (- 17,5 %). A l’exception de la pharmacie, tous les secteurs ont été touchés par cette diminution des échanges, notamment les industries des biens intermédiaires, des équipements mécaniques, des matériels électriques, électroniques, informatiques et celle de l’automobile. Les exportations de la France vers ses principaux clients (Allemagne et Italie, notamment) ont reculé. Elles ont augmenté vers le Proche et le Moyen-Orient, soutenues par des livraisons d’avions au 4e trimestre.

36

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

En Bretagne, cette contraction des échanges internationaux a eu pour effet de réduire encore le solde de la balance commerciale, en baisse pour la 2e année consécutive. Il est ainsi passé de + 1 610 M€ en 2007 à + 330 M€ en 2009. Par rapport à 2008, les exportations ont diminué de 20,5 % et les importations de 15,4 %. La baisse des ventes bretonnes vers les pays de l’Union Européenne s’est encore accrue (- 24 %). Elle a surtout touché le secteur automobile (PSA-Citroën à Rennes, notamment).

Stabilité du solde commercial Le Finistère conserve sa 2e place au niveau régional après l’Ille-et-Vilaine. Sa part dans les exportations bretonnes s’est renforcée,


Les chiffres clés passant de 26 % en 2007 à 30 % en 2009.

produits agricoles, sylvicoles, de la pêche

Les importations finistériennes pèsent 27 %.

et de l’aquaculture est celle qui a le plus

Contrairement à la Bretagne, le solde de la balance commerciale du département est plutôt stable. La baisse des exportations (- 11,1 %) a été moins importante que celle des importations (- 12,4 %). Les produits des industries agroalimentaires demeurent les premiers parmi les produits exportés en Finistère. Néanmoins, après une forte croissance en 2008, ces ventes ont reculé de 132 M€ du fait principalement des préparations à base de produits de la pêche (- 92 M€). Les exportations de matériel électrique ont également fortement diminué (- 115 M€) contrairement à la vente de navires et de bateaux (+ 37 M€).

progressé (+ 53 M€).

Hausse des échanges avec l’Asie Les exportations finistériennes vers l’Europe continuent de régresser (- 222 M€), notamment vers l’Italie, l’Allemagne et la Belgique. La part des ventes vers l’Europe est ainsi passée de 65 % en 2007 à 59 % en 2009. Un recul a été observé vers l’Afrique (- 82 M€) et l’Amérique (- 69 M€). La perte la plus importante a été enregistrée vers le Chili (- 71 M€) s’expliquant par une diminution des ventes de moteurs, de génératrices et de transformateurs électriques.

La plus forte baisse observée au niveau des importations finistériennes a concerné le poste des équipements mécaniques,

En revanche, les exportations vers l’Asie, le Proche et le Moyen-Orient ont à nouveau progressé. Du côté des importations, elles ont chuté

et informatiques (- 212 M€). Cependant,

en provenance de l’Asie (- 179 M€) et de

cette évolution est à relativiser étant donné

l’Union européenne (- 91 M€). Cette baisse

l’entrée sur le département d’ordinateurs et d’équipements périphériques venus de

des achats a été la plus forte pour la Malaisie (- 119 M€) et l’Allemagne (- 114 M€), 2e four-

Chine et de Malaisie l’année précédente

nisseur du Finistère. En 2009, la Chine est

pour une valeur de 298 M€ (cf. édition 2009).

devenue le 1er pays fournisseur, concentrant

A l’inverse, la valeur des importations des

10 % des importations finistériennes.

(1) Exportations Franco à bord (Fab) et importations Coût assurance fret (Caf) – Valeurs hors matériel militaire – Source : Douanes (valeurs arrêtées au 1er mars 2010).

Photo : CCI Brest.

Des exportations en recul après 5 années de progression

France Bretagne Finistère

Valeur 2009 (M€) 334 056 7 939 2 356

Variation 2008/2009 - 17,5 % - 20,5 % - 11,1 %

Valeur 2009 (M€) 389 418 7 609 2 090

Variation 2008/2009 - 18,3 % - 15,4 % - 12,4 %

Asie Proche et Moyen-Orient Amérique

2007 2008 2009

Afrique Europe 0

10

20

30

40

50

60

70

59 % des exportations finistériennes se sont faites à destination de l’Europe en 2009, soit une perte de 6 points depuis 2007. A l’inverse, la part des ventes vers l’Asie, le Proche et le Moyen-Orient a progressé.

841

entreprises accompagnées à l’international par les CCI du Finistère (36 % du total breton).

L’agroalimentaire toujours en tête des ventes Part des exportations finistériennes Produits des industries agroalimentaires 33,7 % Équipements mécaniques, matériels électriques, 25,8 % électroniques et informatiques Produits métallurgiques et métalliques 15,9 % Produits agricoles, sylvicoles, de la pêche 7,7 % et de l’aquaculture Bois, papier et carton 5,4 % Matériels de transport 3,9 % Produits chimiques, parfums et cosmétiques 3,0 % Produits en caoutchouc, en plastique, minéraux 2,0 % Textiles, habillement, cuir et chaussures 1,2 % Autres produits 1,3 % Les produits des industries agroalimentaires restent les plus exportés par le Finistère. Ils représentent près de 34 % du total, en recul de 132 M€ par rapport à l’année précédente. Le 2e poste, “Equipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques”, a subi la plus forte baisse entre 2008 et 2009 : - 162 M€. Produits

Évolution des échanges extérieurs entre 2008 et 2009*

Importations

Divers

Source : Douanes (valeurs arrêtées au 1er mars 2010).

des matériels électriques, électroniques

Exportations

Part des exportations finistériennes par espace géographique

Solde des échanges en 2009 Valeur 2009 Variation (M€) 2008/2009 - 55 362 + 23,0 % + 330 - 66,5 % + 266 + 0,8 %

* Exportations Franco à bord (Fab) et importations Coût assurance fret (Caf) – Valeurs hors matériel militaire. Source : Douanes (valeurs arrêtées au 1er mars 2010)

Après 5 années de hausses consécutives de ses exportations, la crise économique internationale n’a pas épargné le Finistère. Le recul des échanges extérieurs est cependant moins important qu’aux niveaux régional et national, avec un solde commercial plutôt stable.

Source : Douanes (valeurs arrêtées au 1er mars 2010).

2010

37


Les chambres économiques

Les chambres économiques du Finistère

Les cinq chambres économiques du Finistère (Chambre d’agriculture, Chambre de métiers et de l’artisanat, Chambres de commerce et d’industrie de Brest, Morlaix et Quimper Cornouaille) sont réunies au sein de la Cocef. Elles jouent un rôle essentiel dans le développement de notre territoire et la formation des entreprises. Elles assurent également la gestion d’importantes infrastructures du département.

28 équipements structurants gérés par les chambres économiques finistériennes (ports, aéroports, criées, fermes expérimentales...).

La Cocef, 1er réseau départemental de services aux entreprises et aux collectivités territoriales avec 210 chefs d’entreprise élus et plus de 1 200 collaborateurs. Force de proposition et de représentation des entreprises dans plus de 180 instances, du local à l’international. Interface entre les entreprises et leurs partenaires : 13 000 dossiers traités par les centres de formalités des entreprises chaque année. Conseil de proximité pour le développement économique : 35 000 conseils délivrés chaque année par l’un des 200 conseillers basés dans l’une des 25 implantations. Plus de 200 M€ de budget et d’investissement sur le département.

38

Cocef • Conférence des chambres économiques du Finistère

Ressources et informations des entreprises : plus de 200 conférences, débats et réunions d’information organisées chaque année et 1 500 visiteurs par jour sur les différents sites internet. Deuxième formateur après l’Éducation nationale avec près de 15 000 personnes accueillies chaque année par 800 enseignants dans 14 établissements. Gestionnaires d’équipements structurants : • 2 aéroports, • 11 ports de pêche représentant 28 % de la pêche fraîche nationale, • 7 ports de commerce, • 3 ports de plaisance, • 5 fermes pour l’expérimentation, la formation ou la découverte.


Implantations et équipements gérés ou animés par les chambres économiques du Finistère MORLAIX

Château du Taureau ROSCOFF L’ABERWRAC’H

ST-POL-DE-LÉON

ABER-ILDUT

PLABENNEC LE CONQUET LANDERNEAU CARHAIX

BREST LE FAOU

CROZON

CHÂTEAULIN SAINT-SÉGAL

DOUARNENEZ AUDIERNE CHÂTEAUNEUF-DU-FAOU

QUIMPER QUIMPERLÉ PONT-L’ABBÉ

LOCTUDY SAINT-GUÉNOLÉ - PENMARC’H LE GUILVINEC

Port de pêche et criée

Port de commerce

Aéroport

Centre de formation

LESCONIL

CONCARNEAU

Port goëmonier

Site du patrimoine

Centre d'innovation technologique (CRT Morlaix)

Pépinière d’entreprises (animation ou suivi administratif)

Port de plaisance Ferme pour l’expérimentation, la formation ou la découverte

Antennes de la chambre économique

2010

39


Cocef

Conférence des chambres économiques du Finistère Chambre d’agriculture du Finistère 5, allée Sully • 29322 Quimper cedex Tél. 02 98 52 49 97 • Fax. 02 98 52 48 03 dominique.loussouarn@finistere.chambagri.fr www.synagri.com

Chambre de métiers et de l’artisanat du Finistère 24, route de Cuzon • 29196 Quimper cedex Tél. 02 98 76 46 31 • Fax. 02 98 76 46 68 herve.moguerou@cma29.fr www.cma29.fr

Chambre de commerce et d’industrie de Brest 1, place du 19e RI - BP 92028 • 29220 Brest cedex 2 Tél. 02 98 00 38 00 • Fax. 02 98 00 39 02 r.legall@cci-brest.fr www.cci-brest.fr

Aéroport - CS 27 934 • 29679 Morlaix cedex Tél. 02 98 62 39 39 • Fax. 02 98 62 39 50 contact@morlaix.cci.fr www.morlaix.cci.fr

PS1001025

Chambre de commerce et d’industrie de Morlaix

145, avenue de Keradennec • 29330 Quimper cedex Tél. 02 98 98 29 29 • Fax. 02 98 98 29 23 soizic.haure@quimper.cci.fr www.quimper.cci.fr

Conception-réalisation :

Chambre de commerce et d’industrie de Quimper Cornouaille

Comité de rédaction : Services études des chambres économiques du Finistère avec la collaboration du service Attractivité du Territoire - Relations Publiques de la Chambre de commerce et d’industrie de Morlaix. Rédacteurs : Laurent Boussard, Laurent Charbonnier, Eric Stéphan, Laurence Le Coz, Catherine Segalen, Anne Bras, Hervé Moguérou, Charlotte Seminel, Marion Picart. Conception-réalisation : Le Studio T, 56, quai de l’Odet, 29000 QUIMPER, 02 98 95 72 20. Crédit photos : Chambre d’agriculture du Finistère, GPO-BBV, GPO, CCI Quimper Cornouaille, Sabella-Y. Gladu-E. Donfut, Hervé Ronné, Musée national de la marine de Brest, Morice, Simon Cohen, Le Studio T, Fotolia : © Agence Com’air - © Richard Villalon - © Alexey Stiop - © Photosani. N° ISBN : 978-2-9532291-2-7. Dépôt légal : juin 2010. Prix : 15 €.


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