3 questions à
M. Calonnec, élu Transmission d’entreprise : commerce, sur le une affaire d’experts p. 4-5 dispositif tramway
La CCI m’accompagne © simon cohen
Pratique
p. 2
Commerce de proximité : le beau projet des Saveurs de Plourin p. 7
Courants commerce & tourisme
© simon cohen
1er trimestre 2010 • N° 34
Pierre Paugam, Crédit agricole.
Christian Souques et Christian Bourven, CMB.
Yves Perhirin, Crédit maritime Bretagne.
focus. Petites et moyennes entreprises même bien gérées ne sont pas à l’abri de tensions financières passagères. Selon les banques, des solutions existent pour repartir du bon pied...
Quelles solutions en cas de tensions financières ?
«
Certes il y a eu des difficultés en 2009 mais globalement, le portefeuille des petites et moyennes entreprises sur Brest est sain », souligne Christian Bourven, responsable de clientèle entreprise au Crédit mutuel de Bretagne. La crise économique a en effet touché des entreprises déjà fragilisées par une baisse de leur rentabilité. Mais le début du chantier du tramway « n’a pas entraîné de dégradation significative des trésoreries », poursuit le conseiller. « Celles qui sont bien assises et bien gérées tiendront également dans la durée. » Une affirmation que partage Benoît Morvan, animateur du marché des professionnels au Crédit maritime Bretagne-
Normandie : « Certains commerçants ont anticipé les travaux liés au tramway. Ils sont venus nous voir, dès 2009, pour rééchelonner leurs emprunts, même si leur situation était saine. De plus, ils ont adapté la voilure à la situation économique, en réduisant leurs commandes par exemple. » Si les banquiers plaident pour la professionnalisation du commerçant afin de faire face aux aléas, ils se positionnent également comme partenaires et accompagnateurs en cas de coups durs. « Dans ce cas, il faut être transparent et ne pas minimiser les difficultés », indique Pierre Paugam, responsable à Brest de l’agence du Crédit agricole pour
les professionnels. À ne surtout pas faire : aller au maximum de la ligne de trésorerie* et subir les premiers rejets bancaires. Cela coûte très cher en termes de frais de dépassement. Anticiper est le maître mot. « Dès les premières tensions de trésorerie, il faut venir nous voir », insiste Pierre Paugam. « Notre but est d’accompagner au mieux le client car toute liquidation judiciaire est pour nous un échec. » Yves Perhirin, directeur de réseau au Crédit maritime BretagneNormandie, questionne le commerçant : « Pouvez-vous absorber cette difficulté financière en fonction de votre structure ? Si oui, alors nous trouverons une solution adaptée à la durée envisagée du problème. »
Le prêt à taux bonifié. Cette mesure du dispositif tramway est un prêt à taux zéro, voulu par la CCI, BMO et la chambre de métiers, et accordé par les banques aux entreprises en difficultés. www.cci-brest.fr, rubriques tramway, informations pratiques Les banques partenaires : Crédit agricole du Finistère, Crédit mutuel de Bretagne, Crédit maritime Bretagne Normandie, Banque populaire de l’ouest, CIC Banque CIO-BRO, Oséo-Batiroc, Caisse d’épargne Bretagne Pays de Loire.
ACTUALITÉ (Suite de la page 1)
Il faut dire que les contre-garanties à 70 % proposées par Oséo** dans le cadre du plan de relance de l’économie motive le secteur bancaire à instruire plus avant les demandes des entrepreneurs. D’emblée, tous les acteurs soulignent le dispositif très incitatif mis en place à la demande du gouvernement. En 2009, Oséo a compté 200 % de dossiers en plus en Bretagne « et nous allons encore l’utiliser en 2010 », souligne Benoît Morvan, du Crédit maritime Bretagne-Normandie. « Cela facilite les choses. L’entrepreneur peut aussi se dire qu’en cas de besoin de fonds, il n’aura pas à apporter de contregarantie supplémentaire grâce à Oséo. » Dans le cadre du dispositif tramway, le prêt à taux zéro mis en place par BMO, la CCI, la chambre de métiers et de l’artisanat ainsi que les partenaires bancaires bénéficie aussi de la contre-garantie Oséo.
Rééchelonner son emprunt Parmi les solutions, le rééchelonnement des emprunts reste un levier courant de remise à flot d’une affaire. « Avant cela, nous pouvons financer la trésorerie et évaluer les difficultés passagères à partir du moment où le dirigeant nous en donne clairement les raisons », explique Christian Souques, responsable clientèle entreprise au CMB. Pour le Crédit maritime, la restructuration interne est aussi à envisager. Autre solution : l’allègement des
échéances pour dégager de la trésorerie. « Nous pouvons accorder quelques mois sans échéance de prêt ou proposer de ré-étaler la dette sur une durée plus longue », poursuit son collègue Christian Bourven. « Cela impliquera des contre-garanties supplémentaires et aura forcément un coût car nous facturerons les intérêts, le réétalement coûtant moins cher. » Même discours au Crédit maritime : le report de six mois à un an des échéances peut être proposé. Au Crédit agricole, les prêts de moins de deux ans permettent la réduction de 30 % du montant de l’échéance, rallongeant de trois années le prêt, sans frais supplémentaire. « Pour les autres, il est possible de faire une pause crédit d’un mois tous les ans si le remboursement est mensuel, ce qui est intéressant pour les petits prêts. Sinon, on réorganise la dette, soit dans l’attente de la vente d’un bien, soit en ajoutant un crédit d’accompagnement au crédit initial. » Concernant la renégociation du taux d’intérêt d’un prêt, la réponse du banquier est claire, quelle que soit l’enseigne : « un leurre », « une vue de l’esprit », « un faux levier »… Tous s’accordent à dire que l’impact d’une telle démarche est très minime dans le cadre de difficultés financières « même si l’on peut toujours en discuter ». * Autorisation de découvert payante. ** www.oseo.fr
3 questions à Michel Calonnec,
vice-président Commerce de la CCI.
Tramway : premiers dossiers à la commission d’indemnisation >
La commission d’indemnisation amiable se réunit chaque mois depuis décembre 2009. En quoi consiste cette procédure ?
© SIMON COHEN
Oséo, un facilitateur
Michel Calonnec : Cette procédure fait partie du dispositif d’accompagnement des entreprises dans le cadre des travaux du tramway. Elle concerne les entreprises riveraines du périmètre du chantier, c’est-à-dire les commerces dont l’accès a été pénalisé par les travaux. Cette appréciation n’est pas toujours facile pour le commerçant, aussi il est prévu que celui-ci puisse interroger la commission par lettre et ce, avant de remplir le dossier. Sur la procédure en elle-même, le commerçant complète un dossier de demande et le transmet à la SemTram. Le premier rôle de la commission est de définir si justement l’entreprise a été placée dans la situation précédemment décrite. Dans un second temps, elle détermine le montant du préjudice sur la base de données comptables et d’une expertise économique réalisée par un cabinet mandaté par la SemTram. Puis une décision est arrêtée et signifiée sous 15 jours. Cela dit, la commission peut également ajourner un dossier pour compléments d’informations. Lors des réunions, nous analysons tout en détail et les échanges sont sans détour entre les cinq membres de la commission, dont le souci est de prendre des décisions le plus objectivement possible dans un souci d’équité.
> Comment s’évalue l’indemnisation ? M. C. : L’indemnisation est calculée à partir de la perte de la marge brute constatée sur la période retenue par la commission, en comparaison des trois dernières années et en intégrant des facteurs spécifiques à l’entreprise (saisonnalités, tendances d’évolution de chiffre d’affaires constatées) et en intégrant d’éventuels surcoûts (comptable…).
> Le nombre de dossiers va-t-il en augmentant ? M. C. : Depuis le début des travaux, une douzaine de dossiers ont été traités sur les 1 900 entreprises concernées lors des deux premières commissions. Mais cela ne signifie nullement qu’il n’y a pas d’autres entreprises concernées par des baisses d’activités. Nous pouvons penser que plus les travaux avanceront dans les espaces commerciaux, plus d’entreprises risquent d’être concernées. 2 • Courants Commerce & Tourisme - 1er trimestre 2010
ACTUALITÉ
surlenet
EN BREF Hôtellerie de plein air : une association pour moderniser son image
www.salondd-ouest.fr
Le 30 novembre dernier est né le premier groupement des campings Pointe Bretagne. Premier mode d’hébergement marchand de la circonscription de la CCI avec plus de 20 % des nuitées, l’hôtellerie de plein air a subi de profondes transformations ces dernières années. Pour informer sur ces nouveaux services, une trentaine de campings privés ou de délégation de service public* se sont regroupés, sur une soixantaine que compte la circonscription de la CCI de Brest. « Nous avions besoin de nous fédérer pour mieux nous connaître et renseigner nos clients, souligne Guillaume Clain, président du groupement et propriétaire du camping de l’Armorique, à Telgruc-sur-Mer (en photo). Nous allons également mettre en place des actions de formation pour professionnaliser notre métier. » Une première réunion est programmée cette année sur les normes de sécurité incendie. Une carte commune va voir le jour à l’intention des touristes. Le groupement bénéficie de l’appui technique du service tourisme de la CCI. Annie Salaün (CCI).
02 98 00 38 79
* 76 % des campings de la circonscription sont privés, soit en propriété (66 %), soit en délégation de service public (10 %).
type de locatifs proposés par les campings aucun
27,8%
mobile-home
58,2%
chalet
25,3%
caravane bungalow
15,2%
Un salon du développement durable adapté aux entreprises en mars, à Brest Ce salon, organisé en ouverture de la Semaine du développement durable, rassemblera au parc des expositions de Penfeld, à Brest, les acteurs très variés de ce domaine, mettant ainsi en relation entreprises et clients potentiels. Il se présentera sous forme de trois pôles : aménagement, habitat et cadre de vie ; déplacement et temps de la vie ; production et consommation responsable. Sur ce dernier point, les acteurs du commerce, du tourisme, de l’alimentation et de la communication sont particulièrement concernés. Cet événement a aussi la particularité de dédier un espace affaires aux professionnels et aux collectivités. Il va bénéficier d’une grande couverture médiatique et d’un tarif adapté (3 e maximum) pour attirer des visiteurs de tout l’ouest, du 26 au 28 mars, de 10 h à 19 h. 02 98 47 88 00
8,9%
46 établissements sur les 57 de la circonscription de la CCI de Brest* disposent de mobile-homes. Ils permettent notamment de s’affranchir des aléas climatiques. (Source : Chiffres clés de l’hôtellerie de plein air, CCI de Brest, 2008.) *Le territoire de la CCI de Brest regroupe l’arrondissement de Brest, les cantons de Crozon, de Châteaulin et Le Faou.
4 000 ménages finistériens sondés sur leur comportement d’achats L’enquête « ménages » de l’Observatoire du commerce et de la consommation du Finistère a bénéficié d’une nouvelle enquête en 2009, sous l’égide de CCI 29 (association des trois CCI du Finistère), avec la participation financière du conseil général. Il s’agissait de connaitre les comportements d’achats des ménages et de pouvoir mesurer, en s’appuyant sur les études précédentes, les évolutions éventuelles en termes de flux de consommation. Cette enquête répond à la question : « Qui consomme quoi, où et combien ? ». 4 000 foyers ont été interrogés par téléphone, à leur domicile, sur le lieu de leur dernier achat et sur un panel de 43 produits de consommation courante. Toute demande d’informations liée aux résultats de l’enquête s’effectue auprès de la CCI de Brest. Commerce (CCI). 02 98 00 38 17
Pays de Brest : une Odesca en 2010 Le Pays de Brest a décidé d’engager une opération de développement et de structuration du commerce et de l’artisanat en 2010, avec le partenariat de la CCI. Une étude de diagnostic des besoins sur les territoires des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) est commencée, ainsi que des tables rondes avec les unions commerciales, afin d’élaborer un programme d’actions collectives et de promotion du commerce de proximité. Commerce (CCI).
02 98 00 38 17
Courants Commerce & Tourisme - 1er trimestre 2010 • 3
PRATIQUE
Transmission d’entrepri une affair MEMENTO. Transmettre son entreprise ne s’improvise
pas. Entre la décision de céder son bien et la remise des clés au repreneur, chaque étape est importante. six points clés pour réussir ce parcours délicat.
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Anticiper son départ. Vendre
son affaire réclame du temps. Il faut compter en moyenne quatre à cinq ans pour un artisan et trois ans pour un commerçant. C’est le délai qu’il faut pour optimiser la cession, rendre l’entreprise et son outil de travail attractifs, fonctionnels et efficaces, bref valoriser son bien afin d’en obtenir le meilleur prix. Pour cela, expert-comptable, notaire, expert indépendant et CCI font partie des personnes à consulter pour bien préparer sa transmission (Cf. témoignage).
2
Définir exactement ce que l’on va vendre. Dans
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Communiquer au bon moment. Lorsque cette phase de
une entreprise individuelle, le commerçant vend son fonds de commerce. Celui-ci comporte des éléments incorporels (nom commercial, enseigne, droit au bail, brevets) et des éléments corporels (matériels, outillage, installations).
« définition » est terminée, il est important de communiquer sur le projet de cession. La discrétion est certes nécessaire mais à mesurer car il faut aussi se donner les moyens de trouver un repreneur. Que faire ? Bien sûr, le bouche à oreille fonctionne (famille, entreprise, réseau)… Mais pour rechercher un repreneur en toute confidentialité, connectezvous sur le site www.reprendrebretagne.fr qui permet de s’inscrire dans le réseau régional. Gérée par les CCI bretonnes, cette bourse électronique de transmission d’entreprise est un site sécurisé, qui est alimenté en offres anonymes et contrôlé par l’ensemble des intervenants de la transmission-reprise : banquiers, cabinets comptables, notaires, clubs de repreneurs…
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Choisir son repreneur. Ciblez le profil des repreneurs potentiels car ce choix est vital pour l’avenir de l’entreprise et l’emploi des salariés. En cas de transmission à un salarié, un proche ou un membre de la famille,
Vendre son affaire demande du temps. Il faut compter 4 à 5 ans pour un artisan et 3 ans pour un commerçant.
Oratel, pour transmettre son hôtel Les professionnels de l’hôtellerie peuvent bénéficier de l’Opération régionale d’aide à la transmission hôtelière et d’hôtellerie de plein-air. Un diagnostic complet de l’établissement est alors réalisé. Cette année, l’hôtellerie de plein air peut en bénéficier.
Olivier Costil (CCI) 02 98 00 38 79 tourisme@ccibrest.fr
4 • Courants Commerce & Tourisme - 1er trimestre 2010
évaluez sa légitimité auprès des salariés : son esprit d’entreprendre, sa connaissance du fonctionnement de l’entreprise et des différents postes de travail.
5
Évaluer le prix de son bien avec justesse. L’opération
est délicate, surtout pour un dirigeant qui a consacré sa vie à valoriser son entreprise ; il a tendance à en surestimer le prix. Attention aussi, au moment de passer la main pour partir à la retraite à ne pas confondre : « J’ai besoin de tant » avec « mon bien vaut tant ». En effet, un bien proposé à un prix supérieur à sa valeur réelle rencontrera plus de difficultés à trouver preneur. Pour information, chiffre d’affaires et bénéfices sont des indicateurs intéressants mais insuffisants. L’emplacement, la clientèle, la polyvalence et l’ancienneté des salariés, les brevets, la qualité et
la conformité des outils de travail sont autant de paramètres qui influent sur la valeur du bien. Sans oublier l’évolution du marché.
6
Enfin, rassurer les salariés et partenaires. Dès
que le processus de cession est dans sa phase de bouclage -il faut compter de 12 à 18 mois-, annoncez la transmission aux salariés et partenaires. L’aspect psychologique est essentiel : rassurez-les sur la poursuite de l’activité.
Bon à savoir « La reprise par un salarié de l’entreprise est moins risquée que par un tiers (1,5 fois plus de chance de réussite). L’un de vos salariés ne présente-t-il pas le potentiel pour diriger votre entreprise demain? » Source : Transmettre son entreprise, guide 2009-2010, les éditions des CCI de Bretagne.
Vincent Le
PRATIQUE
ise : re d’experts Vincent lemaine
Dirigeant de Côté Pro Commerce à Lesneven, cabinet spécialisé en évaluation, cession d’entreprises et biens immobiliers.
© Jean Hin
TEMOIGNAGE
QUESTION/RÉPONSE
La loi du 2 août 2005 en faveur des PME avait ouvert, dans certaines conditions, la possibilité pour les communes de préempter les fonds de commerce, artisanaux et les baux commerciaux, en créant un chapitre spécifique (art. L. 214-1 et suivants) dans le code de l’urbanisme. Le décret n° 2007-1827 du 26 décembre 2007, publié au Journal officiel du 28 décembre 2007, en précise les conditions d’application. Il s’agit d’une compétence exclusive des communes. Le conseil municipal peut, par délibération motivée, délimiter un périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité à l’intérieur duquel les cessions de fonds artisanaux, de commerce ou de baux commerciaux sont soumises au droit de préemption. Les nouveaux articles R. 214-1 et R. 214-2 définissent la procédure de délimitation de ce périmètre de sauvegarde par le conseil municipal. Dans ce cadre, la CCI peut intervenir en tant que conseil. Il s’agit donc d’une faculté pour les communes, mais sa mise en œuvre doit être dûment motivée et correspondre à une opération déterminée, bien localisée dans un périmètre où le commerce, l’artisanat et certaines de leurs offres sont confrontés à un danger patent de disparition. L’article R. 214-3 limite le champ d’application du droit de préemption des communes aux ventes de fonds de commerce et en exclut les cessions intervenant dans le cadre d’un redressement ou d’une liquidation judiciaire. Enfin, la commune doit, dans le délai d’un an à compter de la prise d’effet de la cession opérée suite à la préemption, rétrocéder le fonds artisanal, de commerce ou le bail commercial à une entreprise immatriculée au registre du commerce et des sociétés ou au registre des métiers.
"L’expert est là pour accompagner le cédant"
© Malo Louarn
ès que le vendeur a pris la décision de céder son bien, il doit faire appel à un expert indépendant s’il veut mettre toutes les chances de son côté pour évaluer le plus précisément possible la valeur de son entreprise. L’expert peut intervenir dès la phase de réflexion. Il est qualifié pour examiner l’ensemble des paramètres qui peuvent influer sur cette évaluation et faire un état des lieux exact de sa situation. Son regard extérieur de professionnel garantit une réelle objectivité. Certains cédants se limitent aux conclusions du comptable. Son travail est effectivement important mais peut-être pas toujours
suffisant. D’autant plus qu’il est souvent proche du dirigeant. Cela peut le mettre dans une position délicate surtout si le vendeur a tendance à surévaluer son bien. L’expert, lui, reste totalement extérieur et donc sans concession. Le rapport écrit qu’il fournit l’engage. C’est vrai, certaines situations demandent de la psychologie. Il n’est pas facile, par exemple, d’expliquer à un dirigeant que son affaire n’est pas vendable ou alors à un prix très inférieur au prix désiré. Mais l’expert est là aussi pour accompagner le cédant et l’aider à se poser les bonnes questions. »
Département Commerce, Tourisme et Services (CCI).
02 98 00 38 17
© simon cohen
D
«
Je suis propriétaire d’une épicerie (murs et fonds) située dans une commune rurale. Je souhaite vendre ce bien. Comme il s’agit du seul local commercial du village, la mairie envisage de se porter acquéreur. Est-ce possible ?
emaine, dirigeant de Côté Pro Commerce. Courants Commerce & Tourisme - 1er trimestre 2010 • 5
VIE DES ENTREPRISES Voici la liste non exhaustive des dernières créations d’enseignes commerciales répertoriées dans le journal hebdomadaire réalisé par le service Fichier de la CCI. Brest Depuis octobre, l’enseigne Côté nature propose au n°9 de la rue Boussingault des cosmétiques (hygiène du corps, maquillage, soins), des parfums, des senteurs d’intérieur, du thé/ des tisanes… Le tout en bio. L’enseigne Orchestra est présente depuis janvier sur la zone de l’Hermitage, au 75, rue AmiralRomain-Desfossés. En plus du prêtà-porter pour enfants et femmes enceintes, le magasin a une gamme de jouets ainsi que du matériel de puériculture (meubles et décorations). Aux 183 et 185, rue Jean-Jaurès, un nouveau restaurant asiatique Osaka s’est installé en traiteur. Il propose des ventes de plats, à consommer sur place, à emporter ou en livraison.
FORMATION. méconnu dans le finistère, cet organisme pa-
tronal finance les formations continues jusqu’à 1 500 euros par an et par personne.
Chefs d’entreprises non salariés : le coup de pouce de l’Agefice
© simon cohen
mouvementsdes enseignes Martine Bescou, correspondante Agefice à la CCI.
Spécialisé dans le matériel hi-fi, Bose Center vient d’ouvrir ses portes au port de commerce, au 29, rue Jean-Marie-Le-Bris. Le commerce d’articles de décoration design Ebullition, situé rue Louis-Pasteur, a un nouveau point de vente au port du Moulin Blanc. Camaret-sur-mer L’esthétique a pris ses quartiers au 3, quai Gustave-Toudouze : Chez Béa’titude, les produits, utilisés dans les soins et proposés à la vente, ont été sélectionnés pour leur origine naturelle. Crozon Pour chausser petits et juniors, rendez-vous, à partir de février, dans un nouveau magasin, A pas de Lou, rue Alsace-Lorraine. Guilers Début janvier, un nouveau magasin d’optique a vu le jour, rue CharlesLe-Hir : Bosser Optique.
Les formations prises en charge : actions d’adaptation des compétences, de promotion, de prévention, d’acquisition, d’entretien ou de perfectionnement des connaissances, de reconversion et de culture personnelle. À l’exclusion des congrès, séminaires, conseils en entreprise, audits, symposiums. La CCI de Brest propose un grand choix de formations. www.formation. cci-brest.fr
6 • Courants Commerce & Tourisme - 1er trimestre 2010
P
lus de 4 000 chefs d’entreprise, non salariés et leurs conjoints-collaborateurs, du commerce, de l’industrie et des services, implantés sur le territoire de la chambre de commerce et d’industrie de Brest, peuvent prétendre à une aide de l’Agefice pour se former. Créée en 1993, cette association de gestion du financement de la formation des chefs d’entreprise permet chaque année à plus de 35 000 professionnels de se perfectionner en France.
Augmentation des plafonds Un chiffre qui pourrait s’accroître à en croire Martine Bescou, « Madame Agefice » de la CCI de Brest : « l’Agefice est méconnue. Les chefs d’entreprise apprennent souvent son existence lorsqu’ils ont un besoin urgent de se former et qu’ils contactent la CCI pour connaître leurs droits ». La « bonne » nouvelle leur parvient alors. Une nouvelle d’autant plus intéressante cette année que « le
plafond de financement a été relevé en mai dernier. Il est passé de 800 à 1 000 euros, par formation, dans la limite annuelle de 1 500 euros par personne ». Mieux encore, pour les formations débouchant sur une qualification officiellement reconnue (licence, mastère..), le remboursement est porté à 1 600 euros. Pour que le financement soit accordé par la commission Agefice, réunie à Paris, certains critères sont à respecter : le candidat doit être uniquement enregistré au répertoire du commerce (1). En cas de double inscription, à celui des métiers, il faut se tourner vers le Fonds d’assurance formation de son secteur d’activités (2). Parmi les critères de sélection figure aussi la nature des formations. Sont exclues de la liste, par exemple, les formations de développement personnel telles que la gestion du stress. Reste néanmoins un large panel : des cours de langues étrangères, en passant par la VAE (validation des acquis de l’expérience) ou la sécurité… Des formations qui reflètent d’ailleurs l’air du temps : « En ce moment, les chefs d’entreprises veulent apprendre à créer leur site internet. » Une manière pour le commerçant de toucher une nouvelle clientèle. Une manière aussi de montrer ses facultés d’adaptation à un marché en constante évolution. Grâce à la formation. Martine Bescou, correspondante Agefice à la CCI. 02 98 00 38 10. martine. bescou@cci-brest.fr. www.agefice.fr
(1) Le code Naf (nomenclature des activités françaises) est systématiquement vérifié lors de l’étude des dossiers sur Paris. (2) Contacter la chambre de métiers et de l’artisanat pour plus d’informations.
SUR LE TERRAIN
LA CCI M’accompagne
© simon cohen
Le projet bien ficelé des Saveurs de Plourin permet aux deux dirigeants de s’inscrire dans le temps sur cette commune de 1 200 âmes.
Olivier Einrich et Maurice Lamour, dirigeants des Saveurs de Plourin.
Plourin : l’esprit traiteur gagne du terrain
L
e 6 octobre 2008, Les Saveurs de Plourin, la boucherie-charcuterietraiteur d’Olivier Einrich et de son associé Maurice Lamour, est officiellement inscrite au registre du commerce. Quelques mois plus tard, en février 2009, après maintes démarches et avec l’assurance d’un projet bien ficelé, le magasin, installé sur la place An Ty Kear à Plourin dans des locaux commerciaux construits par la mairie, s’ouvre à la clientèle. Un salarié vient compléter l’équipe.
Deux services distincts D’emblée, la nouvelle enseigne se positionne sur deux créneaux : « D’un côté, explique Olivier Einrich, une activité qui se rapproche du commerce de proximité. De l’autre, un service traiteur pour les prestations extérieures (repas de groupe, menus de fête) ou à domicile (réunions de famille). » Le démarrage ne se fait pas attendre. Les associés estiment cette première année « encourageante ». « La branche traiteur en prestations extérieures a représenté 80 % de notre chiffre d’affaires, mais nous nous y attendions car
l’étude de marché l’avait annoncée. »
De bonnes bases grâce à la CCI Le projet de boucherietraiteur a été bien étudié en amont. Prudence et réflexion ont permis à Olivier Einrich de définir la route à suivre : « La qualité des produits et du service proposé ». Son projet en tête, il s’est tourné vers la CCI où il a été reçu par Jean-Pierre Guillou, conseiller commerce : « Il faut être très attentif aux conseils de ces personnes car elles permettent d’acquérir un grand nombre d’informations globales sur le monde de la création d’entreprise. Leurs analyses peuvent parfois être assez directes et dures à entendre, mais, au final, ces entretiens sont constructifs. Ils garantissent de bonnes bases de départ au niveau juridique, social, ou fiscal ». Aujourd’hui, à force de persévérance et de sérieux, Olivier Einrich et Maurice Lamour sont en bonne voie de pérenniser leur affaire. L’entreprise s’est fait un nom et « prospère gentiment » en nord Finistère.
La partie commerce de proximité proposée par Les Saveurs de Plourin est moins importante en terme de chiffre d’affaires que l’activité traiteur mais joue un rôle essentiel dans la commune. Au menu : traiteur, boucherie, charcuterie, épicerie, dépôt de pain et de presse quotidienne. www.lessaveursdeplourin. com
Courants
Commerce&Tourisme : Publication éditée par la CCI de Brest, 1, place du 19e R.I., BP 92028, 29220 Brest Cedex 2. Tél. 02 98 00 38 00. Mél. courants@cci-brest.fr – Sous la responsabilité de Michel Gourtay. Président du comité de rédaction : Michel Guyot. Responsable de la rédaction : Blandine Kermarec. Coordination et secrétariat de rédaction : Christelle Hall. Rédaction : Catherine Croze, Damien Goret, Christelle Hall et Cécile Renouard. Régie publicitaire : Gédéon Marketing. Tél. 02 98 44 66 02. Mise en page : Basilic Communication. Tél. 02 98 34 07 13. Tirage : 7 500 exemplaires. Impression : Publitex. Routage : OCEA. ISSN 1777-7224. Dépôt légal à parution. Courants Commerce & Tourisme - 1er trimestre 2010 • 7
GROS PLAN portrait. Fondateur des Vergers du Ponant à Brest,
La chambre de commerce et d’industrie de Brest est ouverte de 8 h 30 à 12 h 30 et de 13h30 à 18 h. Les conseillers reçoivent sur rendez-vous.
» CCI de Brest 1, place du 19e R.I., BP 92028, 29220 Brest Cedex 2 02 98 00 38 00 www.cci-brest.fr » Juridique Monique Larvor 02 98 00 38 58 monique.larvor@cci-brest.fr » Gestion Catherine Urien 02 98 00 38 86 catherine.urien@cci-brest.fr » Social Annie Kermorgant 02 98 00 38 55 annie.kermorgant@cci-brest.fr » Commerce Zone nord Jean-Pierre Guillou 02 98 00 38 40 jean-pierre.guillou@cci-brest.fr » Commerce Zone sud Sylvie Viard 02 98 00 38 87 sylvie.viard@cci-brest.fr » Commerce Brest et CUB Étienne Roudaut 02 98 00 38 77 etienne.roudaut@cci-brest.fr Jean-Luc André 02 98 00 38 03 jean-luc.andre@cci-brest.fr Annie Le Deunff
02 98 00 38 17
annie.ledeunff@cci-brest.fr
» Tourisme Olivier Costil 02 98 00 38 30 tourisme@cci-brest.fr » Antenne de Châteaulin Catherine Urien 02 98 86 53 02 catherine.urien@cci-brest.fr
Un entrepreneur qui a du jus Outre des fruits et des légumes de qualité, les Vergers du Ponant proposent en magasin des produits frais ainsi que des spécialités artisanales, comme des vinaigres aux fruits, des chocolats fins à Noël...
Jean-Michel Maguet M. et Mme
Les Vergers du Ponant 3 12 salariés 3 1983 : Installation à Recouvrance. 3 1996 : Ouverture d’un magasin à Guilers et débuts sur les marchés de la région brestoise (Lesneven, St-Renan, Bellevue, Le Conquet). 3 Chiffre d’affaires : 1,5 million d’euros en 2009
Courants est imprimé sur un papier respectant les critères de responsabilité écologique, social et économique et contribuant à la bonne gestion de la forêt au niveau planétaire.
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Courants dans Ouest-France et Le Télégramme le jeudi 25 mars 2010
8 • Courants Commerce & Tourisme - 1er trimestre 2010
«
Porter des cageots, c’est ce que j’ai toujours fait. J’aime ça. » À 52 ans, Jean-Michel Maguet respire la joie de vivre. Il travaille dans son élément : les fruits et légumes. Quand il en parle, le visage du fondateur et patron des Vergers du Ponant s’illumine. « Les fruits, il faut que ça ait du goût. » Du coup, pas question pour lui de s’approvisionner chez les grossistes. Il leur préfère, et de loin, les petits producteurs de confiance qui pratiquent « une agriculture raisonnée ». D’ailleurs, avant de se retrouver dans le panier des clients, les produits des Vergers du Ponant passent une ultime épreuve : son palais et celui de ses proches. « Nous les testons en famille. »
Des produits de qualité C’est à Recouvrance que ce fils d’agriculteur léonard a fait ses premiers pas de marchand de fruits et de légumes, à son compte. « J’étais vendeur chez un importateur de fruits et légumes, en déplacement à Nantes et à Bordeaux. Ça faisait loin pour voir la famille. » Le commerçant rachète une affaire à Brest en 1983 et se lance. « Je suis parti de rien, sans aide extérieure. Il a fallu s’accrocher,
© simon cohen
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Jean-Michel Maguet est à la tête d’une entreprise prospère. Parcours d’un passionné de fruits.
mais ça a marché. » Une dizaine d’années plus tard, Jean-Michel Maguet ouvre une seconde surface de vente à Guilers et pose ses jalons dans les marchés : Lesneven, SaintRenan, Bellevue, Lambézellec… Et même le Conquet l’été. « Je sentais que la clientèle avait envie de revenir vers ce type de vente traditionnelle. » Pari gagné. La qualité et l’originalité de ses étals mettent le commerce à l’abri de la concurrence de la grande distribution : « 80 % des produits commercialisés chez nous sont introuvables en terme de qualité gustative en grandes surfaces. » Autre atout, les relations chaleureuses que les vendeuses tissent avec la clientèle. « Chez nous, tout le monde s’investit. Quand le client trouve des produits de qualité et un bon accueil, il prend ses habitudes. » Bref, le commerçant l’avoue, il est du genre passionné. « Mon métier, c’est ma vie. » Alors raccrocher, il n’y songe même pas. Il s’apprête à acheter une autre affaire, pour son fils, qui travaille avec lui depuis peu. «Quand je travaille, j’ai l’impression d’avoir 20 ans alors plus tard, quand la retraite aura sonné, je viendrai donner un coup de main à mon fils.»