PREMIÈRE MONDIALE
INSUFFISANT RÉNAL APRÈS L’ATLANTIQUE EN SOLITAIRE JEAN-LOUIS CLEMENDOT S’ATTAQUE SEUL AU PACIFIQUE...
Envers et contre tout, Jean-Louis Clémendot, cultive la passion de réussir. Entrepreneur, en entreprise d’in-
1980, il monte une
REPORTAGE PHOTOS & TEXTE
1997, il se diversi-
© CHRISTOPHE LEPETIT
dans l’immobilier
(Toute utilisation interdite sans l’accord de l’auteur)
Mais sa véritable
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navigateur, dans
Tel: 33 1 40 22 90 93
seul son voilier,
Mob: 33 6 60 66 80 43
ketch de 15 mè-
formatique; en fie avec succès de bureau. passion est la mer, l’âme, il a restauré un magnifique tres, l’Harmattan.
9 années, 15 000 heures de travail soit 1000 heures par mètre de bateau! Après avoir beaucoup navigué, principalement en Méditerranée, il rêve de traverser l’Atlantique en solitaire…
TOUJOURS SOUS DIALYSE PERITONEALE
Envers et contre tout, Désormais, il est en dialyse, plus précisément Jean-Louis Clémendot, cultiveen dialyse péritonéale. Un cathéter (fin tube en silicone) est imla passion de réussir. planté dans son ventre et 4 fois par jour, il doit se perfuser 1,5 l d’un soluté spécialement conçu pour absorber
Entrepreneur, en 1980, il monte une entreprise d’in-
les déchets que ses reins ne peuvent plus éliminer. C'est
formatique; en 1997, il se diversifie avec succès dans
un traitement lourd, contraignant, synonyme de risques
l’immobilier de bureau.
et de suivi médical rapproché, même s'il laisse plus de
Mais véritable passion la mer. libertésade mouvement que est l'hémodialyse qui elle nécesNavigateur, dans l’âme, il a restauré seul son voilier, site un appareillage complexe et impossible à déplacer. l’Harmattan, un magnifique ketch de 15 mètres. 9 Malgré cela, de auront renoncerété à son rêve, il ans et 15 000Jean-Louis heures derefuse travail nécessaiva partir, en solitaire, pour traverser l'Atlantique sur res! son bateau. Il réalisera ses dialyses à bord, seul, en es-
Après avoir beaucoup navigué, principalement en
sayant de prévoir toutes les complications possibles: pé-
Méditerranée, il rêvait de traverser l’Atlantique en ritonite, troubles de l'hydratation, infections
solitaire et de passer le Cap Horn… diverses..etc.
La maladie le cueille en pleine prÊparation, ses reins ne fonctionnent plus‌
Désormais, il est en dialyse, plus précisément en dialyse péritonéale. Un cathéter (fin tube en silicone) est implanté dans son ventre et 4 fois par jour, il doit se perfuser 1,5 l d’un soluté spécialement conçu pour absorber les déchets que ses reins ne peuvent plus éliminer. C'est un traitement lourd, contraignant, synonyme de risques et de suivi médical rapproché, même s'il laisse plus de liberté de mouvement que l'hémodialyse qui elle nécessite un appareillage complexe et impossible à déplacer. Jean-Louis refuse de renoncer à son rêve, il va partir malgré tout, en solitaire, pour traverser l'Atlantique sur son bateau. Il réalisera ses dialyses à bord, seul, en essayant de prévoir toutes les complications possibles: péritonite, troubles de l'hydratation, infections diverses.. Conscient des risques auxquels il s’expose, averti des dangers que son état de santé lui font courir, Jean Louis sait qu’il met sa vie en jeu, mais il est déterminé, son rêve est le plus fort. Il veut prouver que la maladie n’est pas une fatalité et que l’on peut continuer à vivre pleinement sans ses reins. Cette aventure est une première mondiale. S'il réussit, il donnera de l'espoir aux 30 000 malades dialysés en France (dont seulement 3000 sont en dialyse péritonéale) et aux 1 700 000 dialysés dans le monde.que la maladie n’est pas une fatalité et que l’on peut continuer à vivre pleinement sans ses reins.
Deux médecins néphrologues, n'ayant pas réussi à le convaincre de renoncer à son rêve au vu des risques encourus, ont décidé de l'assister : - Le Dr Christian Verger, son médecin traitant, qui dirige l'unité de Dialyse Péritonéale du CHG de Pontoise. - Le Dr Pierre Yves Durand, également chef de bord aux Glénans et qui a déjà emmené un équipage de dialysés en voilier, assurera le routage météo depuis la terre. Tous deux se battent depuis des années pour promouvoir la dialyse péritonéale. Cette technique, sous-utilisée pour des raisons majoritairement extra-médicales méprisant, semble-t-il, l'intérêt des patients, concerne seulement 8% des insuffisants rénaux alors que 30% pourraient en bénéficier. De plus en permettant de préserver, pour un temps, la fonction rénale résiduelle, elle place le malade dans les meilleures conditions pour attendre une greffe.
Seul au milieu de une
l’Atlantique, péritonite.
serait
fatale.
Avant de partir, Jean Louis a donc suivi une formation accélérée pour pouvoir gérer, en coordination avec l’équipe médicale, tout problème infectieux qui pourrait survenir pendant la traversée.
En cas de péritonite, il est maintenant capable d’effectuer un prélèvement, de le mettre en culture, de caractériser un germe, de l’identifier au microscope et de faire un antibiogramme.
“Avant de débuter ma dialyse, j’avais 90 ans, marcher 100 mètres, monter un escalier était un effort quasi insurmontable, je croyais que je ne ferais plus jamais de bateau…”
Plus de 400 Kg de poches de solutĂŠ pour les dialyses seront nĂŠcessaires pendant la traversĂŠe.
Conscient des risques
auxquels il s’expose, averti
des dangers que son état
de santé lui font courir,
Jean Louis sait qu’il met sa
vie en jeu, mais il est dé-
terminé, son rêve est le
plus fort. Il veut prouver
que la maladie n’est pas
une fatalité et que l’on
peut continuer à vivre
pleinement sans ses reins.
Cette aventure est une
première mondiale. S'il
réussit, il donnera de l'es-
poir aux 30 000 malades
dialysés en France (dont
seulement 3000 sont en
dialyse péritonéale) et aux
1 700 000 dialysés dans le
monde. Deux médecins néphrolo-
gues, n'ayant pas réussi à
le convaincre de renoncer
à son rêve au vu des ris-
ques encourus, ont décidé
de l'assister :
- Le Dr Christian Verger,
son médecin traitant, qui
dirige l'unité de Dialyse
Péritonéale du CHG de
Pontoise. - Le Dr Pierre Yves Du-
rand, également chef de
3 fois par jour,
Jean Louis doit se perfuser 1,5 l de solutĂŠ,
faire des analyses,
quelques soient les conditions mĂŠtĂŠo, comme ici par 45 noeuds de vent....
En contact permanent, par satellite, avec ses mĂŠdecins,
Jean Louis leur transmettra quotidiennement, tous ses paramètres de santÊ.
La dialyse péritonéale permet d’effectuer la plupart des gestes quotidiens
Le 30 novembre 2009, poussé par les alizés, Jean Louis à bord de son Harmattan avait quitté les Canaries pour réaliser son rêve, traverser, seul, l’Atlantique… Le 19 mars 2010, il a levé l’ancre depuis la Martinique pour relever un nouveau défi, toujours en solitaire, affronter le Pacifique…