Collège au cinéma 2014 / 2015
4ème - 3ème
DANS LES CORDES Magaly Richard-Serrano, France, 2006, 1h33
SYNOPSIS Joseph s’occupe d’un club de boxe française où il entraîne sa fille et sa nièce depuis leur enfance. Le soir de la finale des Championnats de France, la victoire de l’une et la défaite de l’autre vont mettre en péril l’équilibre de ce trio. Entre Angie et Sandra, autrefois complices, élevées comme deux sœurs, une dangereuse rivalité s’installe. Et elle va bien au-delà du ring.
Documents pédagogiques > sur le site de Ciné32 rubrique « Actions pédagogiques » L’affiche et la bande-annonce du film Le dossier pédagogique élaboré par le CNC dans le cadre du dispositif Collège au cinéma
EN AMONT, avant la projection Présenter la cinéaste en quelques lignes
Magaly Richard-Serrano est née en juin 1972 à Créteil. Elle réalise son premier court-métrage Papa a tué un Ange en 1995. En 2000, elle intègre l’atelier « scénario » de la FEMIS où elle pose les bases de ce qui sera son premier long-métrage : Dans les cordes. Sensible aux questions sociales et à l’adolescence, elle réalise en 2011 Crapuleuses pour la télévision. Elle travaille aujourd’hui sur son deuxième long-métrage, Ceux qui dansent sur la tête, chronique d’une amitié entre deux danseurs de hip-hop en rase campagne. En parallèle, Magaly Richard-Serrano se fait connaître en tant que co-scénariste de la célèbre série Plus belle la vie, qui attire chaque soir quatre millions de téléspectateurs depuis 2004. Une fiction inspirée de la biographie de l’auteur
De 6 à 20 ans, Magaly Richard-Serrano pratique la boxe dans le club familial tenu d’abord par le grand-père maternel puis par sa mère qui deviendra son entraineur. Elles obtiennent ensemble un titre de vice-championne et deux titres de championne de France. Jusqu’au baccalauréat, Magaly Richard-Serrano parvient à concilier les études et sa carrière sportive. Puis, elle finit par mettre la boxe entre parenthèses pour s’attaquer à d’autres combats : vivre sa passion et devenir cinéaste (après avoir étudié l’Histoire de l’art et créé une société de production). « Mes parents se sont rencontrés dans le club de boxe de mon grand-père car mon père – boxeur lui aussi – était son élève. Je suis née alors qu’elle [la mère] n’avait que 16 ans et demi. Je ne peux pas dire que j’ai appris la boxe. Je suis née dedans. Le club était la maison de famille qu’on n’avait pas. On s’y retrouvait entre cousins, oncles et tantes. Pour la majorité des extérieurs, le club de boxe et le gymnase, le tournage s’est déroulé dans mon fief : Vitry, Ivry-sur-Seine, Thiais. On habite tous là depuis quatre générations ! Toute ma famille fait de la figuration dans le film. Les autres figurants, je les dois à ma mère qui a fait venir tout son carnet d’adresse de boxe. » (Magaly Richard-Serrano)
EXERCICE : voir fiche élève n°1
DE RETOUR EN CLASSE, après la projection La boxe : une approche caractéristique du monde A travers la boxe, Dans les cordes propose un regard métaphorique sur la vie et soulève des questions cruciales sur la manière dont chacun peut aborder les combats quotidiens. La scène d’ouverture du film présente Angie et Sandra ensemble, unies dans un même mouvement, dans un même souffle. Symétriques, synchrones, elles pourraient se confondre. « Toi et moi, c’est pareil » dit Sandra avant de monter sur le ring. La première rupture s’opère lorsqu’Angie perd son combat. Le langage des mots, des corps, la caméra en perpétuel mouvement, mettent en évidence une certaine forme de violence qui semble être la condition de la réussite. Pour vaincre, il faut se battre et mettre son adversaire KO. Seule la chute de l’une permet l’élévation de l’autre. Les victoires et défaites sportives marquent les articulations dramatiques du film et sont synonymes de réussite et d’échec dans la vie personnelle des personnages.
- Quelle image de la boxe le film donne-t-il ? - Selon vous, la boxe est-elle un sport individuel ou collectif ? - Sandra et Angie prennent-elles le même chemin ? EXERCICE : voir fiche élève n°2 Le cinéma : un moyen de représenter le réel pour mieux s’en échapper Magaly Richard-Serrano opte pour une vision réaliste de l’univers de la boxe. Tourné en Super 16, caméra très souvent à l’épaule, Dans les cordes est proche des corps et joue la fibre du documentaire. Les coups ne sont épargnés ni aux personnages ni au spectateur. Le film s’inscrit à sa manière dans la lignée du cinéma social des frères Dardenne ou de Ken Loach. Cependant, ce rapport au réel est constamment contrebalancé par des éléments de la fiction. La réalisatrice fait le choix d’une écriture sensorielle et se saisit du dispositif cinématographique pour créer le spectacle et faire naître suspense, émotions et sensations. Les gros plans lors des combats, les ralentis, les effets de flou, la lumière aveuglante, le bruit de la salle et de la respiration des boxeuses… sont autant de moyens d’inviter le spectateur à « ressentir » le combat. Les changements constants de cadres et d’axes de prise de vue (plongées/contre-plongées) nous placent successivement en position d’observateur extérieur, en situation de spectateur au bord du ring ou directement dans la peau des personnages. Le film est rythmé par des séquences oniriques liées au personnage d’Angie. Son intériorité est mise en scène par des plans rapprochés sur son regard et par un jeu de champ/contre-champ qui nous place dans son point de vue. La réalisatrice effectue un travail spécifique sur le son : les bruits extérieurs s’atténuent, voire disparaissent, pour ne laisser percevoir que la respiration d’Angie. Ici, le cinéma joue un rôle symbolique fort car il permet au personnage de rêver, de s’échapper du carcan familial et social et, finalement, d’affirmer un regard singulier sur le monde.
- Le film vous semble-t-il réaliste ? Pourquoi ? - Comment la réalisatrice rend elle compte de l’intériorité d’Angie ? Le récit d’une émancipation sociale, familiale et féminine A travers le parcours des personnages, Dans les cordes met en questionnement la notion de choix individuel. Doit-on reproduire le modèle familial ? Répondre aux désirs des autres ? Rester obligatoirement là où l’on a grandi ? Dans le film, les mouvements et trajets des personnages ainsi que les lieux qu’ils occupent traduisent leur évolution physique et émotionnelle. Joseph l’obstiné Joseph habite principalement la salle d’entraînement. Chez lui, l’espace est restreint, la chambre de sa femme lui est interdite. Présenté comme un personnage buté, obsédé par la boxe et par la victoire, il n’est animé que par les rêves d’un passé dont il ne veut pas faire le deuil. Teresa ou le renoncement Teresa de son côté ne semble trouver sa place que dans l’enfermement d’une chambre exiguë. A l’extérieur, son identité se résume à celle de femme d’entraîneur. Aux yeux de tous, elle est à peine la mère d’Angie.
Sandra Malgré son caractère colérique qui pourrait l’apparenter à une rebelle, Sandra se conforme à la norme imposée par le père/ parrain. Elle reste confinée aux espaces de la salle d’entrainement, au carré du ring et à un bout de chambre plus ou moins légitime. Personnage mis de côté au fil du récit, son attitude est l’expression de souffrances liées aux non-dits familiaux, et peut laisser entrevoir un «éveil» futur. La victoire d’Angie Angie est le seul personnage que l’on voit s’extraire de l’agitation pour observer le monde qui l’entoure. Tout au long d’un film en forme de parcours initiatique, elle franchira seule différentes étapes pour échapper à l’espace aliénant de la famille et du ring. Tel un papillon qui sort de sa chrysalide, elle parviendra à exploser ce cadre oppressant qui enferme tous les personnages. Dans les cordes est le récit de son émancipation à la fois sociale, familiale et féminine.
- Quels lieux les personnages occupent-ils ? Comment s’y déplacent-ils ? - Comment sont-ils filmés (intérieur/extérieur, ombre/lumière…) ? - Quels sont les rêves des personnages ? Semblent-ils maîtres de leurs choix ? - A la fin du film, Angie se dédouble. Selon vous, qu’a voulu dire la réalisatrice par ce choix de mise en scène ? EXERCICE : voir fiche élève n°3 Le poids du passé et du secret L’enfermement des personnages est lié au passé et à des non-dits qui les empêchent d’avancer. Le récit se déroule au présent mais le passé est sans cesse évoqué sous différentes formes : - Eléments de langage : « il y a quinze ans »… - Problèmes de communication : incapacité des personnages à se parler, à s’écouter… - Actions, situations, personnages : réapparition de Vickie, l’ancienne groupie, séquences de révélation, fantôme de la mère… - Lieux emblématiques : cimetière, chambre interdite… - Eléments de décor et objets symboliques : jumelles, meuble aux tiroirs innombrables, téléphone, radio… - Motifs métaphoriques : les cordes du ring enserrant les personnages qui matérialisent le secret familial
- Quels secrets hantent les personnages ? - Comment sont-ils mis en scène dans le film ? Donnez l’exemple d’une séquence représentative de cette idée.
Quelques REFERENCES En ligne Dossiers pédagogiques http://www.delasuitedanslesimages.org/content/images/pdf/dans_les_cordes_fiche8_oct2008.pdf http://www.transmettrelecinema.com/?s=dans+les+cordes http://www.martialonline.net (site sur les arts martiaux proposant descriptifs et historiques) http://cinema.tv5monde.com/interview/magaly-richard-serrano-du-ring-a-la-camera (interview de Magaly Richard-Serrano) A lire
Six Rounds contre la violence des adolescents ou la métaphore de la boxe de Pierre Delorme, éd. Guy Tredaniel (2005) La Boxe au cinéma de Philippe Durant et Jean-Claude Bouttier, éd. Carnot (2004)
Les arts martiaux au cinéma De l’ombre à la lumière de Ron Howard (2005) Chok-Dee de Xavier Durringer (2005) Ong-Bak the thaï warrior de Prachya Pinkaew (2003) Ali de Michael Mann (2002) Fight Club de David Fincher (1999) When We Were Kings de Leon Gast (1997) Tokyo Fist de Shinya Tsukamoto (1995) La Yuma, de Florence Jaugey (2009) Million Dollar baby de Clint Eastwood (2005) Rocky, de John G. Avildsen (1977) Raging Bull de Martin Scorsese (1980)
FICHE ELEVE N°1 / Emettre des hypothèses sur l’histoire
Connaissez-vous l’expression « être dans les cordes » ?
Le titre
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L’affiche
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- Décrivez les personnages, les choix de lumière, de couleurs, de netteté. - Que (ou qui) regardent les personnages ? Quelles sont les émotions qui en émanent ? - Quels éléments du décor nous permettent de situer l’action ? - Imaginez l’intrigue du film. Connaissez-vous d’autres films qui parlent de boxe ?
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FICHE ELEVE N°2 / La boxe : une approche caractéristique du monde Séquences d’entraînement. - Analysez ces photogrammes pris à trois moments du film. - Qu’est-ce qui diffère ? - En quoi les choix de mise en scène rendent-ils compte des relations entre les personnages ?
1ère minute
0h33
1h02
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FICHE ELEVE N°3 / Le parcours des personnages Analysez les quatre photogrammes suivants (éléments de décors, motifs, expressions du visage, cadrage, couleurs, lumière). Que disent-ils sur les personnages et leur parcours ?
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