25 DH
N°5 - Décembre-Janvier 2016
STYLE mode beauté culture société
Beauté
Le charme secret de l’or Boho, le Maroc bohème
Saga
Faten Hamama La grâce indocile
Et si on revait ? Bucket List : 50 petites et grandes folies à faire au Maroc Mode : un vestiaire de conte de fée + Zineb Triki, une actrice qui monte
SOMMAIRE
38
48
56 46
24
icônes
12 Éditorial Attrape-rêves 14 Complices 16 Icône à suivre… Zineb Triki 18 L’agenda
icônes scopie
20 Tentations
24 Evénement César, arte nostrum EN COUVERTURE : Jordan Almen photographiée par Laurence Laborie.
26 Tendance Mode Red dingue 28 Tendance Mode Disco 70’s
6
Décembre - Janvier 2016
30 Tendance Beauté Pour tout l’or du monde
48 10 clés pour comprendre Le phénomène hijabistas
32 Tendance Déco Géométries variables
52 Mix Icônes
34 Tendance Horlogerie Temps miniature 36 Tendance Joaillerie Bijoux utilitaires
icônes magazine
38 Évasion Maroc, la Bucket List de la rédac’
46 Interview Sofiia Manousha, rebelle comme tout
54 Interview playlist Oum 56 Saga Faten Hamama 60 Série noire La Disparition par Leïla Slimani
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SOMMAIRE
92
74 86
62
icônes style
62 Édito mode Un conte moderne 74 News beauté
76 Les 7 merveilles de … Aliza Jabès 78 Édito beauté Le rouge est l’or noir
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Décembre - Janvier 2016
86 Dans les pas de… Sara Harakat à Istanbul
94 Les bonnes adresses Sélection
90 Icônique déco La maison Christofle, une saga française
96 Who’s who MUMM, Yves Saint Laurent, Buddha Bar, Absolut
92 Décoration Moho : le Maroc bohème
98 Si j’étais une femme Mourad Zaoui
ÉDITORIAL
Attrape-rêves
jamais. Ce qui nous propulse sur ce numéro Spécial Rêves dans lequel on a compilé, pour la rêveuse ensommeillée que vous êtes, une liste de 50 petites et grandes folies à réaliser au Maroc. Certaines sont franchement abordables, d’autres carrément barrées, mais toutes sont à prendre comme une Bucket List, c’est-à-dire à faire au moins une fois dans sa vie. Pour être encore plus calées question utopies, on a aussi interviewé des grands qui sont restés petits et qui passent leur temps à jouer en appelant ça un métier: Zineb Triki (p.16), Sofiia Manousha (p.46), Mourad Zaoui (p.98). Et puis on s’est fait un dressing “rêveillon” avec une mode de contes de fée. Parce qu’on peut - et qu’on doit - rêver plus fort et plus haut. Nous, pour cette nouvelle année, rêver, c’est tout ce qu’on vœux. Ô
éléonore Bénit
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© PHOTO DR
Petite, lorsqu’on me demandait ce que je voulais faire quand je serai grande, je répondais avec beaucoup d’assurance : “danseuse étoile ou… pompier !” Rapport ? Aucun. Potentiel faisabilité? Faible. Taux de créativité ? Immense. On déchire en rêve, quand on est gosse. “J’veux ça, j’veux être ça, j’veux avoir ça”... Être enfant, c’est prendre ses désirs pour des réalités, c’est rédiger la liste de ses envies à l’infini et c’est avoir le choix, tous les choix. Plus l’idée est insensée, plus elle plaît. Une sorte de délire de toute puissance qui rend n’importe quelle perspective d’avenir ultra excitante. Bien, et après ? Alors comme tout le monde en fait, j’ai grandi. Je ne suis devenue rien de tout ça. Je suis rentrée dans le rang, bien sagement. J’ai remisé mon tutu, envoyé valser mes ballerines dans la cheminée et j’ai même pas appelé les pompiers. Il y a quelques jours, ces rêves de gamine me sont revenus à l’esprit, alors que je passais la soirée scotchée devant Flashdance. La référence est certes mièvre, mais elle est culte. Tout comme cette réplique : “Quand on oublie ses rêves, eh bien, on meurt”. Bam. C’est Nick qui fait la remarque à Alex la veille de son audition, de danse, donc. Ce qui m’amène à vous poser la question : qu’avez-vous fait de vos rêves? Adulte, rêver, c’est tout un métier. Faut travailler pour, penser à y penser, et réussir à caler leur réalisation entre un biberon et une réunion au sommet. Un truc magique mais abstrait qu’on remet plus ou moins toujours à demain, ou à plus tard, ou à
COMPLICES Oumeïh Benaïcha
Des plateaux cinématographiques de films bollywoodiens aux shootings photo parisiens, cette jeune Française d’origine algérienne s’inspire de ses voyages pour trouver l’inspiration et élaborer des looks pointus. Après des débuts au service presse de la Maison Martin Margiela, elle devient assistante styliste pour le magazine BE et est désormais contributrice à Elle France. Pour sa première collaboration avec Icônes, Oumeïh a imaginé une série mode néoromantique très inspirante dans les rues de Paris (p. 62).
Houssine Benboubker
Casablancais de naissance, parisien d’adoption et scandinave d’esprit, ce jeune diplômé de l’ESSEC s’est lancé dans l’entrepreneuriat au Maroc en fondant le magazine en ligne Lioumness. Amateur de café filtre et de design nordique, instagramer obsessionnel et compulsif, il met à profit son expertise lifestyle en décryptant la déferlante Moroccan Boho, de Marrakech à Los Angeles. (p. 92).
Henry Olivier
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Simona Antonovic
Laurence Laborie Valérie Liais du Rocher
Marocaine d’adoption, Valérie est une slasheuse culturelle inspirante et inspirée. Consultante, curatrice, enseignante et journaliste à ses heures, cette mordue de culture conjugue réflexion et production à travers des projets novateurs dont elle est à l’initiative, comme le Studio Iwa ou The Souk, bien connus de la jeune scène créative. Dans ce numéro, elle livre l’actualité culturelle à ne pas manquer (p. 18) et nous emmène en Turquie aux côtés de la créatrice Sara Harakat (p. 86).
À l’adolescence, cette belle brune élancée est une matheuse plutôt studieuse, qui deviendra ingénieure de formation avant de tout plaquer pour se consacrer à la photographie de mode. Le déclic, elle l’a en tombant nez à nez sur un Instamatic abandonné sur le banc d’un jardin public. Aussi à l’aise dans la publicité qu’avec les magazines de mode, elle aime “ recréer l’éclat de la lumière naturelle en studio ” et capturer la beauté des femmes. Un talent qu’elle met au service de la série mode et de l’édito beauté d’Icônes, baptisées respectivement “ Un conte moderne ” (p. 62) et “ Le rouge est l’or noir ” (p. 78).
Maquilleuse inspirée, ses talents subliment les pages des magazines comme Vogue Australie et Elle Croatie depuis 1999. Son savoir-faire a profité à la team de Peter Philips, directeur de la création maquillage de la maison Chanel de 2008 à 2013. À l’époque, Simona décroche le titre de Chanel Make up Artist pour l’Europe Centrale, qu’elle possède encore. C’est dans la Ville Lumière qu’elle rejoint Icônes en novembre dernier, le temps d’une série beauté esprit poupée futuriste (p. 62).
© PHOTOS DR
Hair artist de talent, Henry Olivier s’est fait un nom comme chef coiffeur sur plusieurs longs-métrages ainsi que pour le petit écran. Depuis, il est reconnu dans le milieu de la mode et s’affaire en backstage des défilés (Chanel, Prada, Dolce & Gabbana, etc.). Récemment, il a collaboré pour Vogue l’Uomo ou encore Numéro. En parallèle, il vient d’ouvrir son salon, Mood Coiffure, à Paris. Pour Icônes, il a mis sa créativité au service de la série mode (p. 62) ainsi que de l’édito beauté (p. 78).
Par Manon Safavi
À SU IVRE…
Zineb Triki
La belle des légendes
Au printemps 2015, on la découvre dans Le Bureau des légendes, nouvelle série d’espionnage musclée de Canal +. Aux côtés de Mathieu Kassovitz et Jean-Pierre Darroussin, l’actrice a envoûté les téléspectateurs. Portrait d’une icône montante. Son style 1m78. Cascade de che-
veux bruns. Yeux noirs. Zineb a le panache des actrices d’antan. Celles qui, en noir et blanc ou en couleurs, ont hypnotisé des générations de spectateurs. L’actrice marocaine de 35 ans a tout d’une grande : la grâce, la prestance mais aussi la fragilité. Son visage rappelle celui d’Isabella Rosselini. D’autres y voient les traits de Françoise Fabian. Tout autant de références qui ajoutent une note désuète à son charme. Un air rétro qui transparaît également dans la retenue avec laquelle elle s’offre devant la caméra. Dans la vie, elle se dérobe devant les objectifs des photographes et les questions des journalistes. Zineb, réticente à se confier ? Son humilité et sa pudeur la rendent énigmatique. Son potentiel succès
enfance au Maroc, on sait peu de choses. Née en 1980, elle suit des études au lycée français et se passionne pour le théâtre et la danse classique. Des années à faire des pointes et des sauts de chat dont elle a gardé un port de tête altier. Artiste talentueuse, elle renonce pourtant à en faire son métier, du moins pour un temps. Du Maroc à la France, en passant par le Canada et les États-Unis, Zineb se cherche, jusqu’à se (re)trouver en tant qu’actrice. 16
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Son actu Pour la série de Canal+, elle incarne Nadia El
Mansour, brillante historienne syrienne dont Mathieu Kassovitz s’éprend. Quand elle séduit ce dernier, c’est le spectateur qui succombe à ses charmes. Dans ce rôle, elle est déconcertante, vulnérable et puissante à la fois. Actuellement, elle tourne la deuxième saison, entre le Maroc et la Cité du Cinéma de Luc Besson. Désormais, Zineb joue dans la cour des grands.
Son parcours À 15 ans, Zineb quitte le Maroc pour poursuivre ses études en
France. Ensuite, direction la prestigieuse université de McGill au Canada, où elle obtient un Bachelor en sciences politiques. Après quelques expériences en tant que journaliste, elle effectue un stage à l’ONU, à New York. Master de production audiovisuelle en poche, Zineb retourne finalement à Paris. À 30 ans, elle revient à ses premières amours et enchaîne les stages avec des coachs d’acteurs célèbres. Cinq années à travailler d’arrache-pied avant de nous être (enfin) révélée dans la première saison du Bureau des légendes. Et parce que le Maroc n’est jamais loin, on notera qu’elle a tourné les épisodes 8 et 9 de la série sous la direction de Laïla Marrakchi.
Le Bureau des légendes, saison 2, diffusée sur Canal + au premier trimestre 2016. Par Manon SAFAVI
© PHOTO Sarah Robine
Son histoire De son
95%. L’écrivain Tahar Ben Jelloun a dit d’elle : “Une actrice marocaine est née (…) Elle est de la race de ces femmes qui crèvent l’écran et qui font rêver le public.” Affaire à suivre donc. Nul doute que son talent la mènera loin, très loin. On se prend à rêver pour elle d’une carrière digne d’Ava Gardner, à qui l’écrivain marocain la compare.
Monogrammes au musée Au début du XXe siècle, l’Exposition universelle embellit Paris du Grand Palais, et le futur de promesses radieuses. Déjà visionnaire, Louis Vuitton y devient à la mode, tandis que les machines à voyager dans le temps le sont déjà. Cet hiver, la prestigieuse Maison retrouve les honneurs de l’emblématique musée, à l’occasion d’une exposition évènement, conçue comme une épopée à travers la success story de la marque, l’histoire de la mode et la révolution du luxe. Entre héritage, modernité et futur sans cesse réinventés, l’art du voyage monogrammé, de 1854 à (vivement) demain. Jusqu’au 21 janvier 2016, Volez, Voguez, Voyagez, Louis Vuitton - Grand Palais, Paris. Entrée gratuite. www.artcurial.com
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JANV.
La tête dans les nuages
En septembre, Hicham Berrada remportait le Prix de l’Artiste Francophone à la 13e Biennale de Lyon, pour son installation Mesk Ellil, qui traitait déjà des déséquilibres des relations entre l’homme et la nature. Cet hiver, on retrouve le jeune prodige face à L’état du ciel, aux côtés de Marina Abramovic ou Yoko Ono, dans le cadre de Climats artificiels, expo pensée par la Fondation EDF en écho à la Cop21…En attendant la première exposition personnelle du Casablancais en sa ville natale, annoncée en 2016. Climats artificiels, jusqu’au 28 février, Paris. fondation.edf.com
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Déc.
Clap sur la ville La Ville ocre déploie ses tapis
rouges à l’occasion de la 15e édition du Festival International du Film de Marrakech, présidée par le légendaire Francis Ford Coppola. Coup de projecteur cette année sur le 7e art canadien et ses trésors, de James Cameron à Xavier Dolan (photo), en passant évidemment par David Cronenberg et surtout Ryan Gosling. Un modèle d’inspiration pour toutes les nations de cinéma en quête de vitalité et d’existence authentique.
11 décembre
Plastique fantastique Le plat pays élève le design d’objet et de mobilier en vedette d’un tout nouveau musée. Aménagé notamment par Jean Nouvel, l’ADAM déploie près de 5000 m2 de créations de designers, des plus usuelles aux œuvres d’art, et du post-modernisme aux utopies des Golden Sixties. Ce nouveau musée bruxellois crée déjà l’évènement avec son exposition inaugurale et permanente, Plasticarium: la plus importante collection privée de design plastique au monde. ADAM, Art & Design Atomium Museum de Bruxelles, inauguration le 11 décembre 2015. plasticarium.be
Décembre - Janvier 2016
Fusion musicale
Son dernier succès chante un amour contrarié faute de visa. Sa musique, quant à elle, se joue des frontières, portée par sa passion pour le patrimoine musical marocain, dans toute sa splendeur et son métissage. Jamal Nouman n’a pas son pareil pour fusionner musiques du terroir, du passé et d’ailleurs : son groove revisite traditions arabo-andalouses, chgouri, aïta tout en assumant rythmes afro et latins. Un passeur d’émotions et d’héritages, à applaudir en live pour démarrer l’année du bon pied ! Concert le 13 janvier au B-Rock, Casablanca. jamalnouman.com
18 FÉV. (Re)découvrir ses classiques
Jusqu’au 12 décembre, Marrakech. festivalmarrakech.info
18
13 JANVIER
Nouvel hommage à la Villa des Arts de Rabat, consacré à Abdellah Fakhar. L’artiste fait partie de la première promotion marocaine issue de l’École des Beaux-Arts de Tétouan et diplômée après l’Indépendance. Son œuvre a contribué à l’avènement de la peinture moderne au Maroc, en pionnier de la peinture figurative et ambassadeur émérite de l’École du Nord. Magistral. Jusqu’au 26 février 2016, à la Villa des Arts de Rabat. Par Valérie Liais du rocher
© PHOTOS DR
4 Décembre
L’AGENDA
tentations
Belle
Suédoise
Accros de la première heure au géant suédois, laissez tomber la collab’ H&M x Balmain dévalisée en quelques heures et investissez dans l’un des 700 produits qui composent la nouvelle collection de maquillage baptisée H&M Beauty. Eco-friendly et écoconçue, elle est complète : maquillage, coiffure, soins du corps, tout y est. Bon plan : la trentaine de vernis mixant couleurs électriques et teintes neutres à prix sexy (99 DH). www.hm.com/ma 20
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Parures d’hiver Thème central du défilé automne-hiver 20152016, les imprimés animaliers abstraits imaginés par Raf Simons s’inspirent librement de ceux que Christian Dior utilisait. Peaux exotiques, motifs animaliers, détails camouflés…
les accessoires de la collection n’échappent pas à la règle. Au panthéon de ce bestiaire chic? Le très désirable Diorama, nouveau sac de la Maison, que l’on retrouve mué en peau exotique. www.karas.ma
Some like it hot Il y a des images cultes, marquées par une puissance esthétique intemporelle, comme cette série photos signée George Barris où l’on voit Marilyn Monroe sur une plage en 1962, simplement vêtue d'un gilet d'homme ou emmitouflée dans une couverture usée de couleur camel. Sexy en diable. Si inspirante que la marque italienne Max Mara, réputée pour ses belles fourures, s’en est servie pour imaginer sa nouvelle collection. Un vestiaire très hollywoodien dans lequel le célèbre caban Rialto en poils de chameau prend l’allure d’un luxueux drap de bain (photo). Une collection rétro et glamour, à retrouver dans la nouvelle boutique casablancaise située au 1er étage du Morocco Mall. Tél. : 05 22 64 80 89. www.maxmara.com
Au temple de la déco Après avoir repensé son flagship casablancais il y a quelques mois, Fenêtre sur cour, temple de la décoration haut de gamme au Maroc, ouvre une nouvelle adresse. Direction le quartier de l’Agdal où les époux Belhaj ont fait appel à l’architecte d’intérieur belge Ramy Fischler pour réhabiliter un ancien supermarché. Résultat ? Des espaces modulables répartis sur trois niveaux, un immense puits de lumière et un mix de béton et de marbre. Un écrin de choix pour les marques représentées en exclusivité comme Fornasetti, Cassina ou encore Bernardaud. 30, rue du 16 novembre, Rabat. Tél. : 05 37 67 01 89.
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Minceur holistique Aux États-Unis, les filles in the know ne jurent plus que par la diététique holistique. Un mot savant pour un concept simple : une diète favorisant les produits frais, et rien que ça. Fruits, légumes, graines, plantes médicinales, thés détox, algues, green juices, smoothies… peu importe, du moment que vous éliminez tous les produits transformés, les boissons gazeuses et les sucres raffinés. Une méthode bien-être pour cultiver sa beauté intérieure, à découvrir avec Susan Slaoui, une jeune Maroco-américaine belle et zen, fraîchement diplômée en diététique new-age. Susan Slaoui : 06 61 91 16 03. Décembre - Janvier 2016
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Milky way Coup de cœur pour les laits veloutés de la gamme Plaisirs Nature d’Yves Rocher. Des laits hydratants à la texture onctueuse qui pénètrent instantanément sans laisser de films gras sur la peau. Avoine, framboise, mûre sauvage, pêche jaune, vanille bourbon, huile d’olive ou noix de coco, des fragrances naturelles qui laissent un subtil sillage parfumé. Le plus ? Une composition à base d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. De quoi rassurer l’âme des écolos bobos.
Regard magnétique Le succès est planétaire. Depuis leur apparition au défilé Dior Été 2014, les lunettes Dior So Real ont été vues partout, à croire que tout le monde regarde dans le même horizon. Pour celles qui auraient envie de céder à ces drôles de pantone déstructurées sans (vraiment) faire comme tout le monde, il y a une solution : se ruer sur la nouvelle plateforme éponyme, qui propose depuis quelques semaines un service de personnalisation. On choisit la couleur des verres, des sourcils, des
branches, du métal et des patins de nez. Le surmesure va même jusqu’à vous laisser la possibilité de graver au plus 18 caractères sur les branches, en ton-sur-ton. Mais c’est dans le traitement des verres que le concept brille : miroir total, semi-miroir ou double miroir, à vous de voir. En tout, plusieurs milliers de combinaisons possibles, comme autant de juxtapositions chromatiques. Histoire de les vouloir, mais les vouloir différemment. www.dior.com/couture/minisite/mydiorsoreal
60 DH les 400 ml. www.yvesrocher.com/ma
Pierres olfactives Les diamants sont peut-être “a girl’s best friend”, mais ce sont des amis très chers, au sens strict du terme. Plus accessibles mais tout aussi précieuses, les fragrances de la collection Gemme de Bulgari constituent une alternative originale pour les croqueuses de diamants. Inspirés de la Haute-Joaillerie, chacun de ces six jus est associé à une pierre précieuse : Ashlemah et l’améthyste, Calaluna et la pierre de lune ou encore Maravilla et la citrine. Un voyage sur la route secrète des pierres précieuses, du Sri-Lanka à l’Egypte en passant par Madagascar, orchestré d’une main de maître par la marque italienne. 3 092 DH les 100 ml, en exclusivité aux Galeries Lafayette. 22
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Balade au parfum Après une première introduction sous forme de corner aux Galeries Lafayette, La Maison Parfum récidive en ouvrant un très bel espace aux mille odeurs, conçu comme un paradis pour les adeptes de la belle parfumerie de niche. On y déniche les fragrances chics et transgressives du label parisien État libre d’Orange, les très enivrants jus signés Frapin inspirés par l’histoire du Cognac, mais aussi les dernières bombes parfumées de Juliette Has a Gun et son incroyable “ Not a perfume ”, construit autour d’une molécule, l’ambroxan, souvent utilisée comme note de fond pour ses tonalités musquées, boisées voire animales. Addictif. 7, rue Essanaani, Triangle d’Or, Casablanca. Tél. : 05 22 27 32 06.
tentations
Maison design Du côté de la très courue zone industrielle de Sidi Ghanem à Marrakech se niche désormais un très beau showroom, celui du designer produit Hicham Elmadi, connu pour son mariage des matières et des techniques, mais aussi pour la mise en valeur du travail des artisans marrakchis. Pensé comme un “lab design”, ce nouvel espace propose l’essentiel de ses créations (luminaires, miroirs, mobilier, tapis), certaines pièces de créateurs invités, un service aménagement d’intérieur mais aussi un espace-cuisine convivial où grignoter de bons petits plats faits maison. 266, route principale. Zone industrielle Sidi Ghanem, Marrakech Tél. : 05 24 33 55 63.
Ça cerf à quoi ? Certains espaces apprécient Noël tout autant que nous et profitent de cette période pour jeter une lueur de magie sur nos achats, cadeaux ou pas. C’est le cas des Galeries Lafayette, qui ont imaginé une scénographie et des animations inédites, en collab’ avec leur magasin confrère berlinois. À shopper, entre autres, un objet déco bien dans le thème, comme cette statue en forme de cerf façon trophée de chasse, très tendance en déco et qui ne manquera pas d’amuser les enfants. Majestueux et ludique, on imagine très bien ce modèle-là dans une décoration blanche et bois où il viendrait apporter une touche d’excentricité. Statue Excellent Houseware, 3 399 DH. Existe en 75 cm et 98 cm. www.galeries-lafayette.ma
Les dessous (rock) chics Après la sortie d’une ligne sport en association avec la Parsons Dance Company, Oysho dévoile pour les fêtes une collection de lingerie sensuelle un brin rock. La marque espagnole joue sur les jeux de matière (tulle, dentelle, satin et velours) pour suggérer en transparence un décolleté. Côté couleur ? Du noir, du bleu, du bourgogne et quelques reflets lamés, réveillon oblige. On retient les nuisettes et les bodys à mixer avec son vestiaire de jour. www.oysho.com
Beauty Spot
© PHOTOS DR
C’est le bouquet Motif emblématique de la maison florentine, l’imprimé fleuri se revisite pour l’automne-hiver 2015 avec la collection Blooms. Sacs, souliers et foulards, cuir et toile monogrammée, Gucci propose des accessoires ornés de fleurs de géraniums multicolores. Avec son nom évocateur, synonyme d’ivresse et de démesure, le sac Dyonisus en version Blooms est un compagnon de choix pour les fêtes de fin d’année. Env. 22 000 DH, existe en plusieurs coloris. www.gucci.com
Nouvelle adresse : un salon de proximité au rapport qualité-prix étonnant. On y retrouve le savoir-faire d’une équipe rodée à la coloration et aux protocoles de soins Kérastase et L’Oréal Professionnel, comme le très addictif Steam Pod qui permet de lisser les cheveux tout en les hydratant en un temps record. En prime, deux cabines esthétiques à l’étage, un grand nail bar à l’entrée pour une manucure signée Essie et des horaires d’ouverture XXL : du lundi au dimanche, de 10h à 21h. Bel Ange. Centre
commercial Carré Eden, Marrakech. Tél. : 05 24 42 00 36. Décembre - Janvier 2016
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ÉVÉNEMENT
“César, une histoire méditerranéenne”, du 9 décembre 2015 au 14 mars 2016. www.museemohammed6.ma
César, arte nostrum
© PHOTO DR
Pour sa première exposition monographique, le Musée Mohammed VI voit les choses en grand avec un hommage au sculpteur César et à son identité méditerranéenne. Une rétrospective attendue à l’international, et déjà une première en Afrique et dans le monde arabe. Après avoir conquis son public, plus largement que la critique, le MMVI entame sa deuxième année avec la ferme ambition de se faire une place parmi les grands musées de la région, et au-delà. Pièce phare du projet “Rabat, capitale culturelle du Maroc”, l’institution confirme son horizon international en annonçant deux expositions appelées à faire date. Avant d'accueillir le très illustre et bankable Giacometti en avril prochain, le musée rbati donne le ton dès cet hiver en présentant un autre sculpteur culte du 20e siècle : César Baldaccini. Adoubé de son vivant, l'artiste français a su enrichir la sculpture contemporaine de nouveaux médiums et gestuelles, avec la simplicité apparente d'un génie monumental, à la mesure de ses célèbres “Compressions”. Pionnier dans l'utilisation de matériaux “non nobles”, recyclés d'abord par nécessité, réappropriés ensuite par défi, César a renouvelé notre rapport aux dimensions, notamment à celles du corps humain, et surtout à la matière. Compactée, rigidifiée, étirée, il n'a eu de cesse d'en révéler la plasticité et la fascinante sensorialité. Signature 24
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de l'artiste, son prénom aura suffi à la postérité, embrassée dès les années 70. Près d'une génération après sa disparition, le MMVI aborde la figure du sculpteur en toutes lettres, à la lumière de son identité méditerranéenne. Natif d'un quartier populaire de Marseille, toscan d'origine, César cultivait sa méridionalité et ses racines. C'est dans cette culture que s'inscrit sa passion à créer à partir de l'ancien, à faire surgir la beauté à partir de la différence. D'une rive à l'autre, l'artiste portait aussi le Maroc dans son cœur, pour y avoir vécu et développé son œuvre. L'exposition “César, une histoire méditerranéenne” fait ainsi l'éloge d'un patrimoine commun, universel, d'une résonnance vibrante face aux fractures identitaires actuelles. Gage de confiance et d'une sélection riche de plus d’une centaine d’œuvres, cette exposition d'envergure est présentée au public marocain avec le concours de la Fondation César. Une exposition-évènement déjà destinée à voyager puisqu’elle sera, en 2017, à l’affiche parisienne du très prestigieux Centre Pompidou . Ô
Par Valérie Liais du Rocher
DĂŠcembre - Janvier 2016
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TENDANCE Mode
RED DINGUE
Carmin, vermillon, coquelicot... cet hiver, la planète mode voit rouge chez Dior, Hermès, Lanvin, Isabel Marant ou encore Saint Laurent Paris. Fatal mais pas ostentatoire, il enflamme le macadam comme les tapis (forcément rouges) des plus belles soirées de fin d’année. Une monochromie poussée jusqu'à l'incandescence pour des allures nettes, élégantes, ultramodernes et sensuelles.
Chapeau rond rouge
Capeline en laine (H&M, 349 DH).
Chaleur pourpre
Manteau en fourrure d’agneau (Uterqüe, édition limitée, 12 995 DH).
Tout feu tout flamme Jupe Jasp (Bel Air, 1 530 DH).
Défilé Hermès automne-hiver 2015-2016.
Robe longue en crêpe et dentelle (Elie Saab chez Studio 14). 26
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Sac à dos à fermeture éclair (Zara, 99 DH).
Direction Bordeaux
© CRÉDIT PHOTO
Fièvre rouge
Écorce sanguine
Escarpins en veau velours (Gucci, 5 950 DH).
Par Yto Taïeb
TENDANCE Mode
Disco 70’s
Les podiums ne se lasseront définitivement pas du revival seventies. Si l’hiver dernier, il y avait déjà beaucoup de pattes d’eph’, de robes folk et de denim, cet hiver les créateurs persistent en faisant briller nos vestiaires façon boule à facettes. Sequins all over, fils d’argent, déluge de paillettes : il faut que ça brille ! Une option iridescente et scintillante repérée chez Bottega Veneta, Tod’s et Bluemarine entre autres. Une fantaisie psychédélique parfaite pour éblouir le dancefloor.
Glitter
Cardigan à sequin (Karen Millen, 1 439 DH).
Irisée
Robe à sequins (H&M, 699 DH).
Intergalactique Robe "Space" (Eleven Paris, 650 DH). Défilé Blumarine automne-hiver 2015-2016.
Brillant
Leggins à sequins (H&M, 349 DH).
Pailletées
Solaires Paradeyes (Fendi, 3 900 DH). 28
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© PHOTOS DR
Lamées
Bottines à talon en cuir (Zara, 999 DH). Par Yto Taïeb
TENDANCE Beauté
Pour tout l’or du monde
Cet hiver, nos cosmétiques opèrent de jolies variations autour du reflet fétiche des joailliers. Pour Dior, Peter Philips, le directeur de la création du maquillage, va même jusqu’à imaginer une collection en édition limitée baptisée State of Gold. Une tendance de saison confirmée pour l’été 2016, grâce à l’inventivité de Pat Mcgrath, make-up artist star qui a déversé une pluie d’or sur la dernière Fashion Week avec le lancement de Gold 001, une poudre dorée ultrafine pour yeux, lèvres et visage (photo). Buzz en or en perspective.
Safrané
Le Crayon yeux, Or Safran, Chanel (232 DH).
24 carats Essence d’éclat aux feuilles d’or pur, Guerlain (678 DH).
Scintillante
Huile Prodigieuse Édition Laquée 2015 Gold, Nuxe (450 DH).
Miroitant
Ombre à paupières Fusion Mono, collection Noël 2015 “State of Gold”, édition limitée, Dior (340 DH).
Défilé Prada printemps-été 2016.
Envoûtant Sahara Noir, Tom Ford (1 490 DH l’Eau de parfum de 50 ml).
Top Coat Regard Or, Yves Rocher (39 DH).
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Pailleté
© PHOTOS DR
Réfléchissant
Top coat Summit of Style Luxeffects n°334, Essie (130 DH). Par Yto Taïeb
TENDANCE Déco
Géométries variables
Tous à vos compas, règles et équerres : cet hiver, les motifs et objets décoratifs à la précision mathématique sont de rigueur. Carrés, losanges, triangles, étoiles ou formes plus simples s’emboîtent ou se superposent pour un résultat aussi complexe qu’esthétique. Très en vogue dans les années 70, cet art de jouer avec les formes réapparaît à présent d’une façon plus douce, avec des figures souvent colorées et parfois moins anglées. La version post-moderne de la déco millimétrée.
3D
Abat-jour suspension, Joxtorp, Ikea (75 DH).
Sphérique Miroir “Merlin”, Roche Bobois (14 000 DH).
Pixélisé
“Cabinet Pixel” Boca Do Lobo chez Via Tortona (prix sur demande).
Jeu de Lego
Tables basses “Torei” en frêne et marbre de Carrare, design Luca Nichetto pour Cassina chez Fenêtre sur cour (prix sur demande).
Arachnéen
Papier peint abstrait sur bache fine. 350 DH le m2 pose comprise sur art-distrikt.ma.
Table d’appoint “Iso-A” en acier, design Pool pour Petite Friture disponible sur commande chez Fenêtre sur Cour (prix sur demande).
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Rectangulaire Lampe "Tati" à poser, Kartell (4 280 DH).
©PHOTOS DR
Lignes de fuite
Par YTO TAÏEB
TENDANCE montres
temps miniature
Après avoir créé des pièces de plus en plus surdimensionnées - parce qu’il faut que cela se voie - certaines maisons reviennent à la raison. Dernier petit snobisme en date : les montres miniatures, celles qui prônent avec délicatesse l’éloge de la discrétion. Au poignet, des garde-temps qui relèvent le challenge de la miniaturisation, jusqu’à loger le mouvement quartz dans des boîtiers de moins de 25 mm de diamètre. Small is beautiful !
Précieuse
Montre “La Mini D de Dior” en acier, diamants, nacre et cuir. Ø 19 mm (Dior Horlogerie).
Dos à dos
Montre Reverso Duetto Classique en or rose et cuir d’alligator sertie de diamants. Ø 23 mm (Jaeger Le-Coultre chez Azuelos).
Féminine
Ludique
Montre Ma Mini en acier, cadran nacre blanche. Mouvement quartz, bracelet interchangeable. Ø18 mm (Poiray chez Mounier & Bouvard).
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Délicate
Montre Longines Mini en cuir, fond nacre, lunette sertie de diamants. Ø 16 mm (Longines chez Chronoss & Le Comptoir des montres).
Spirales
Montre Première Mini triple tour en céramique, boîte en acier sertie de diamants. Ø 20 mm (Chanel Horlogerie chez Azuelos).
© PHOTOS DR
Montre Noemia en acier sertie de diamants. Ø 24 mm (Raymond Weil chez Créat’heur).
Par Yto Taïeb
TENDANCE JOAILLERIE
Bijoux utilitaires
Revisiter les objets du quotidien, s'inspirer du prosaïque, détourner les composants de l’utile : depuis les années 70 avec la collection Juste un clou de Cartier, réanimée en 2012, les joailliers ont démontré que la “quincaillerie” pouvait revêtir une préciosité insoupçonnée. Clés, anneaux de bureau, cadenas, punaises, trombones… plus aucun détournement n’est épargné. Les boucles d’oreilles “Dior Mail” de Dior.
Fixation
Bracelet “Juste un clou” en or jaune (Cartier).
Sésame
Pendentif clé en or rose serti de diamants (Azuelos).
Epistolaire Boucles d’oreilles “Dior Mail” en métal finition or (Dior).
Nomade
Secret
Bracelet “Serrure” jonc en or et diamants (Dinh Van chez Tamengo).
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Boucles d’oreilles “Punaise” en or et diamants (Lauren Klassen sur modaoperendi.com).
Par Yto Taïeb
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Bracelet Trunk en laiton finition or, clous historiques LV (Louis Vuitton).
évasion
MAROC : LA Bucket list DE LA RÉDAC’ Destinations de rêve, expériences hors normes, paysages ensorcelants, services sur-mesure, escapades en pleine nature, activités dans le coup : nos 50 petites et grandes folies à faire au Maroc, pour se fabriquer des souvenirs à vie. Par La rédaction
… dans le désert ou ailleurs Installer un bivouac de luxe (tentes spacieuses, nattes africaines, tapis berbères, lanternes, etc.) façon logement pop-up, pour 2, 5 ou 12 personnes. Le faire où vous le voulez au Maroc, pourvu que le paysage soit somptueux et la nuit étoilée. Voilà pour la formule magique de Scarabeo Camp. Désert d’Agafay, Merzouga, plages de l’Océan Atlantique… vous choisissez votre destination et modulez l’équipement à la carte. Une expérience insolite, d’une simplicité raffinée.
www.scarabeocamp.com
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S’initier au massage tibétain
… sans bouger de Marrakech À The Source, resort privé fait pour les travellers bohèmes-chics, place à l’expérience sensorielle. En s’abandonnant aux mains expertes de Naiki, originaire de Polynésie, on signe pour Une photo d’Hicham Gardaf baptisée HG-WP-008 Loukus, 2015 et vendue à La Galerie 127 à Marrakech.
Le Scarabeo Camp, où bivouaquer façon grand luxe.
deux heures de relaxation intense, découpées en 30 min de réflexologie, 1h30 de massage à quatre mains et une dernière demi-heure de massage sonore au son des bols tibétains. De quoi reconnaître un véritable massage à l’avenir, faire le plein d’ondes positives sur place et remettre le corps et les idées en place. Cosmique. www.thesourcemarrakech.com
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Investir dans l’art
… contemporain marocain Si l’art n’a pas de prix, mieux vaut tout de même aller voir du côté des artistes à la cote croissante. On vous conseille : Hicham Gardaf, qui cartonne en ce moment à la Biennale des Photographes du Monde Arabe, Morran Ben Lahcen, considéré comme le pionnier du streetart marocain et dont la dernière série est 38
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quasi sold-out chez David Bloch Gallery, ou encore les œuvres des jeunes Randa Maroufi et Imane Djamil, dont la valeur n’a pas attendu le nombre des années. Un joli placement esthétique. www.hichamgardaf.com / www.davidblochgallery.com www.djamilimane.com / www.randamaroufi.com
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Buller
… sur une plage privée La plus chic et la plus secrète que l’on connaisse est celle de l’Hôtel Mirage, sur les hauteurs du Cap Spartel, à Tanger. L’accès y est absolument privé, avec une dizaine de sunbeds tout au plus, réservés uniquement aux clients de l’établissement. On y croise, pêle-mêle, le gotha international, des politiques français en goguette et, parfois, des stars internationales en tournage. Un vrai mirage. www.lemirage.com
© PHOTOs DR
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Dormir à la belle étoile
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Piquer une tête en rooftop
… avec une vue sur Essaouira On ne le sait pas toujours, mais le toit du très enchanteur palais de l’Heure Bleue abrite une piscine chauffée avec vue sur l’océan Atlantique et la médina d’Essaouira. Un endroit magique où l’on vous offre au coucher du soleil, les pieds dans l’eau, une coupe de champagne à la main, que vous soyez client ou non.
Piscine avec vue sur le toit du palace L’Heure Bleue, à Essaouira.
Voyager grand luxe
… à La Mamounia C’est l’expérience la plus mirifique de cette liste, un voyage hors normes, qui commence par un aller-retour en jet privé depuis la destination de votre choix. Arrivé à Marrakech, une Jaguar Daimler vous attend sur le tarmac. Le reste de l’escapade n’est que pur luxe : séjour en riad, service majordome, massage relaxant en terrasse, dégustation avec le chef sommelier, menus gastronomiques, petit-déjeuner au champagne, tour d’hélicoptère au dessus de l’Atlas, atterrissage et bivouac chic dans le désert, concerts et showcases privés… Le prix ? Indécent, forcément. Minimum de 3 nuitées, pour 4 personnes maximum. 1 000 000 DH. Tél. 05 24 38 86 00.
Rendez-vous au sommet du Toubkal et ses 4 167 m d’altitude. Vertigineux.
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Pour connaitre les prochaines visites, envoyez un mail à Samba sur casamemoire@casamemoire.org
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Créer une bougie personnalisée
… coulée et façonnée à la main Musk E’lil, Hafa, Louisa… la marque de bougies Ulili capture dans la cire ambrée une multitude de rêveries olfactives typiquement marocaines. On profite de son savoir-faire et de la dernière collection pour personnaliser l’une des cartes-illustrations inspirées de la Ronda, ou encore le précieux couvercle de bougie en thuya, sur lequel on fait graver le nom ou les mots de son choix.
www.heure-bleue.com
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Comptez 2h30 de circuit effectué à pied et en tramway.
www.ulili.ma
Jouer au touriste À CASABLANCA
… et découvrir l’histoire architecturale de LA VILLE Sortir un chouia de sa zone de confort, en allant à la découverte de quartiers souvent oubliés, à tort. Comme celui de Hay Mohammadi et ses anciennes cités ouvrières des années 50 (Chapou, Socica, Cosumar), les immeubles Sémiramis et Nid d’abeille de l’architecte-urbaniste Georges Candilis, ou encore l’expérience de relogement baptisée Trames 8x8.
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Tutoyer les étoiles
…au sommet du Mont Toubkal Si vous vous sentez l’âme alpine, opter pour l’ascension du plus haut sommet d’Afrique du Nord pour un week-end sportif. Comptez deux jours (minimum), 7h30 de marche à pas cadencé par jour et une nuit dans un refuge au confort (très) sommaire. Laborieux certes, mais la nature le rend bien. Avec un peu de chance et selon la saison, il est possible de contempler les cimes enneigées du djebel. Incontournable. 2 500 DH env. par personne en pension complète et avec guide.
… du côté d’Asilah D’abord, parce que c’est sexy. Et puis, parce que ça soulage les douleurs musculaires. Mais surtout, parce que c’est l’occasion de découvrir la sublime plage sauvage de Sidi Mghayt, probablement l’une des plus belles du Maroc, et ses étendues de sable fin. Drôle, suave et mémorable.
Dormir dans une ancienne Église
… au cœur de l’ancienne Mazagan Classée depuis 2014 au patrimoine mondial de l’Unesco, El Jadida recèle l’un des établissements les plus atypiques du Maroc : une ancienne église espagnole du XIXe siècle, reconvertie en hôtel de charme. 14 suites spacieuses, une déco esprit brocante des années 30 à 60, une nef devenue salon, une hauteur sous plafond forcément étourdissante et une terrasse avec sunbed offrant une vue époustouflante sur la ville, les remparts et l’océan.
Maison des Illustres par Frédérique Mitterrand, cette demeure d’exception se visite sur demande, en passant par le Royal Mansour et sa conciergerie. Réservée aux clients only. www.royalmansour.com
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Larguer les amarres
… du Maroc vers l’Espagne En embarquant sur la croisière version grand luxe proposée par La Sultana: neuf jours de Visiter voyage tout confort sur un la maison yacht de 65 mètres de long de Saint avec jacuzzi, jet-ski et Laurent Chambre double à partir de chefs cuisiniers sur le … dans sa ville de 1 500 DH. www.liglesia.com pont. De Tanger à cœur Gibraltar en passant par En 1980, Pierre Bergé et Malaga, Marbella, Cadix et Séville. Yves Saint Laurent acquièrent le Jardin A partir de 65 000 DH. www.lasultanayacht.com. Majorelle pour le sauver d’un projet immobilier et lui redonner vie. Au passage, ils investissent l’ancienne maison-atelier Entrer dans du peintre français, la décorent et la font la transe leur. Des années durant, Yves Saint … lors d’une lila gnawa Laurent s’y réfugie pour fuir l’hiver Au rythme entêtant des qraqeb, tbel et parisien, y imagine une partie de ses guembri, goûtez à l’atmosphère des lilas collections et y passe de longues soirées gnawa dans une vraie zaouia. Vous y avec sa bande d’amis gipsy. Rebaptisée découvrirez ce rituel sacré mêlant musique
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et vertus thérapeutiques, pour qui se sent l’âme d’un mystique.
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Surfer SUR les dunes
… du Sahara Depuis quelques années, la coolitude semble indissociable de sa planche. Évidemment, il y a celle de la naïade moderne, habillée en combi néoprène, que l’on croise du côté de Dar Bouazza ou d’Essouira. Plus drôle et plus rare, le surf sur le sable, alias le sandsurf. À pratiquer pieds nus, en short, du côté de Merzouga par exemple. Les puristes en profitent pour prendre des bains de sable, appelés aussi enterrement curatif ou sablothérapie. Une pratique ancestrale qui soulagerait rhumatismes ou maladies de peau, et qui redevient surtout méga trendy. location-merzouga.com / www.auberge-africa.com
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Se prendre pour Tom Hanks
… dans un bon remake de “ Seul au monde ” Se prélasser sur une plage paradisiaque, déserte et isolée, où seul le bruit des vagues importune le silence, et où le seul être humain à part vous est un vieux pêcheur qui, si vous le lui demandez, vous fera gentiment griller un peu de poisson. Le lieu est tellement secret qu’il est (très) difficile à trouver. Un indice ? Iftane, du côté d’Agadir.
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Se rouler dans la boue
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À l’Iglesia, l’ancienne nef de l’église à été transformée en salon cosy.
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un service de table sur-mesure
… signé Myriam Mourabit Imaginer ou customiser à l’envi son propre service de table, c’est possible avec Myriam Mourabit. Avec son service de personnalisation inédit, la chef de file du design néo-oriental fait main offre à chacune de ses clientes l’occasion de laisser voguer sa créativité. Assiettes, plats de service, bols, couverts, plateaux, tasses en céramique, textile ou aluminium rehaussées de motifs inspirés de l’art du henné ou du zouak : l’éventail des possibilités est large, presque infini. Atelier : 78, rue Tansfit, Agdal, Rabat. Tél. 06 68 53 87 64. www.myriam-mourabit.com
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Explorer Marrakech en VTT
… et se perdre dans la région Ultra-ludique, le ride de deux jours en VTT - imaginé par le très chic Four Seasons - permet de découvrir Marrakech sur un mode à la fois récréatif et sportif. Le circuit ? Départ de la médina, crochet par la Palmeraie avant de grimper sur les premières hauteurs de l’Atlas. Expérience palace oblige, le repos du guerrier se fait version grand luxe, avec nuitée sous une splendide tente berbère et repas ou collation raccords, concoctés par le chef de l’établissement himself. Une autre idée de l’effort et du réconfort. www.fourseasons.com/marrakech
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Surplomber Casablanca
… du haut d’une cathédrale Aujourd’hui désacralisée, celle du Sacré-cœur, plantée au cœur du quartier Gauthier, offre un panorama XXL et une vue à 360° de Casablanca. Pour se hisser tout en haut, deux solutions : attendre les portes ouvertes des Journées du Patrimoine, ou tipser discrètement le gardien. Pas très catholique mais pratique.
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Méditer
… en pleine conscience Garantie sans mysticisme, la méditation de pleine conscience est LA nouvelle activité des filles in the know. Un nouvel art de vivre qui fait fureur dans toutes les villes stressées, de Paris à Los Angeles. Plus près de chez nous, les Casablancais
Myriam Mourabit dans son atelier à Rabat.
au bord du burn-out peuvent aller chercher la quiétude dans les environs d’Essaouira, où Marion Mari-Bouzid et son mari organisent régulièrement des week-ends “ unplug ” et des stages d’initiation de 5 jours. De quoi apprendre à faire redescendre la pression, prévenir le stress ou la dépression et surtout, vivre l’instant présent. Prochaine date : du 8 au 11 janvier 2016. www.pragmapsy.com
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S’initier au kitesurf
… dans l’un des plus beaux spots au monde A l’extrême sud du Maroc, la presqu’île de Dakhla offre un cadre d’exception pour les sports nautiques. Un terrain de jeu de 250 km2, prisé des kitesurfeurs confirmés et des néophytes, qui s’y retrouvent pour parfaire leurs tricks au milieu de ce décor de carte postale, entre ciel ensoleillé, sable fin et lagune azur à 25 degrés toute l’année.
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Emprunter la route du miel
… et aller À la rencontre des apiculteurs Construit en pisé au XIXe siècle, le grand rucher d’Inzerki est le plus ancien du monde à être encore en activité. Là, entre Agadir et Argana, une petite communauté berbère dévoile aux visiteurs l’art ancestral de la fabrication du miel de thym, de fleur d’oranger mais aussi de cactus, bien plus original. Un délice. www.visitagadir.com
Le Cap des Trois Fourches.
Vivre son baptême de plongée
… dans un fond marin (encore) préservé A 25 km au nord de Nador, le cap des Trois Fourches échappe (pour l’instant) au tourisme de masse. Ici, pas de complexes hôteliers qui défigurent le front de mer, mais des chambres d’hôtes rustiques et authentiques. L’atout charme ? Un promontoire naturel de roches volcaniques et calcaires, d’où l’on plonge pour explorer la richesse des fonds marins (anémones, algues photophiles, coraux, etc.) Du bonheur en apnée. Décembre - Janvier 2016
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Se faire une toile À deux
… en plein air et en amoureux Regarder un film sur écran géant, lovés sous une couverture et entourés de bougies, les étoiles en toile de fond ? C’est l’idée inédite et so romantic du Selman Marrakech. En prime, un menu “ Cinéma” pour deux, façon pique-nique chic, et une sélection de grands classiques du 7e art en lien avec le Maroc et le monde arabe.
… et s’en souvenir à vie A l’heure des selfies et d’Instagram, un beau portrait de famille, avec des clichés argentiques, équivaut presque à un trésor. Photographe professionnelle rodée aux séries mode des magazines féminins, Lamia Lahbabi propose aux familles des séances de 2h dans un vrai studio. Pour les familles en devenir, il y a la formule “ femme enceinte ”, avec une prise de vue pendant la grossesse et une autre 15 jours après l’accouchement, avec bébé.
www.selman-marrakech.com
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Contempler l’Espagne
… depuis le Café Hafa Construit à flanc de falaise, ce lieu mythique et mystérieux est spotté depuis les années 20 par des générations d’artistes, écrivains, joueurs d’échecs ou simples badauds. On y vient siroter un thé à la menthe, manger une bissara mais surtout s’abandonner à la beauté du lieu, l’océan Atlantique et les côtes espagnoles pour seul horizon. À 500 mètres de la Kasbah, quartier Marshan, Tanger.
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Une robe du créateur Saïd Mahrouf.
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S’offrir un photoshoot
Entre 3 000 DH et 4 500 DH avec book photos et CD à la clé. Tél. 06 50 94 55 56.
S’offrir une pièce de créateur
… Marocain et sur-mesure Notre top 3 ? Saïd Mahrouf, pour ses robes fluides, féminines, élégantes et souvent monochromes. Siham Sara Chraïbi, pour ses coupes très structurées et son Orient revisité. Ali Drissi, le jeune kid on the block, dont les combinaisons en velours de soie tombent à pic pour le réveillon. Saïd Mahrouf 06 79 06 88 28 - Siham Sara Chraïbi 06 23 89 57 75 - Ali Drissi 06 63 06 68 09.
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Revenir aux sources
… de l’oued Oum Errabiaa Imaginez 40 sources d’eau douce, et 7 d’eau salée, dont la plus grande se déverse en cascade. Ce tableau paradisiaque est l’une des plus spectaculaires résurgences du système hydraulique souterrain de la région d’Azrou. Après avoir visité ses sources, on suit le fleuve, dont le nom signifie mère du printemps, jusqu’à arriver à Ifrane. Là, on clôt l’aventure en se ressourçant au Michlifen Ifrane Suites & Spa. Rafraîchissant. www.michlifenifrane.com
… à la Kasbah Tamadot Si vous êtes un citadin en quête de silence (quasi) absolu, direction cette ancienne kasbah, transformée par Richard Branson en ecolodge uber luxueux. À la carte ? Chiquissimes chambres et tentes d’inspiration berbère, piscine extérieure avec vue sur les vallées verdoyantes et le Mont Toubkal, et un jardin peuplé d’arbres fruitiers, de cyprès et de rosiers. Un paradis. www.kasbahtamadot.virgin.com
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La Kasbah Tamadot, un véritable jardin d’Eden à quelques kilomètres de Marrakech.
© PHOTOS DR
Vivre coupé du monde
A Legzira Beach, les falaises de roches rouges ressemblent à des œuvres d’art.
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Voir Legzira Beach
… et y revenir Parce qu’il s’agit d’un lieu à vous couper le souffle. Un spectacle saisissant, avec de gigantesques arcs de roche rouge, plantés au beau milieu de l’océan et usés par le vent et les vagues, comme une œuvre d’art sculptée par la nature. Résultat, le lieu est autant apprécié des surfeurs que des esthètes en quête de contemplation. On ne s’en lasse jamais.
Léviter dans les airs
… et atteindre le Nirvana S’adonner au yoga en apesanteur (dit aussi aérien) est l’activité zen la plus upper fashion du moment. En suspension dans un hamac, préalablement fixé au plafond, on fait travailler les muscles des bras, des jambes ou des abdominaux, la respiration, l’équilibre. De quoi réconcilier les allergiques au sport avec leur corps. Au Maroc, un seul centre propose cette méthode importée du Canada, et il se trouve à Casablanca. www.omyoga.ma
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Déjeuner dans les vignes
… au Val d’Argan Découvrir ce superbe domaine viticole d’une cinquantaine d’hectares, créé par un vigneron français originaire de Châteauneuf-du-Pape. On y savoure de délicieuses salades ou de simples grillades à la cool, au beau milieu d’un paysage de vignes, forcément accompagné d’un verre issu de l’une des jolies cuvées bio proposées. Enivrant. www.valdargan.com et www.riaddesvignes.com
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Capturer la beauté de la nature
… et la partager avec ses followers Lac de Bin El Ouidane, cascades d’Ouzoud, baie d’Imessouane, gorges du Todgha… le Maroc est peuplé de sites naturels si beaux qu’on les utiliserait bien en fond d’écran. Canon 5D, Pola, iPhone, Lomo, avec ou sans filtre, à vous de décider. Résultat instagrammable assuré.
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S’offrir un soulier sur-mesure
… avec une technologie 3D L’expérience débute avec la mesure volumétrique de son pied, prise par un scanner 3D, au showroom Io. La marque marocaine met ensuite son savoir-faire artisanal en œuvre pour créer un soulier unique, à votre mesure et dont vous êtes le créateur: matières, couleurs, modèle, c’est vous qui décidez. Bref, c’est le pied. Io. 15, rue Ain Taoujtate, Triangle d’or, Casablanca. Tél. : 05 22 47 04 63
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Se baigner dans une cascade
… qui jalonne l’Ourika Le village berbère de Setti Fatma est le point de départ de la périlleuse ascension des sept cascades de l’Ourika. Après une rafraîchissante baignade, les moins téméraires s’attablent à l’une des petites gargotes pieds dans l’eau et admirent les courageux grimper au sommet des cascades. Sensations fortes et détente garanties. Période idéale: mai à septembre. 200 DH l’excursion avec guide.
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Flotter dans le ciel
… au-dessus de Marrakech Pour prendre de la hauteur, et à défaut de se laisser pousser des ailes, on embarque au petit matin, en couple ou entre amis, à bord d’une montgolfière. Une heure à contemple la ville ocre et l’Atlas, perchés à plus de 350 mètres d’altitude. L’escapade s’achève par un petit-déjeuner chez l’habitant, histoire d’atterrir en douceur. www.marocmontgolfiere.com
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Se prendre pour une pop star
… et enregistrer un album Ingé-son, table de mixage, micro dernière génération: le studio d’enregistrement Coda à Casablanca permet au quidam Décembre - Janvier 2016
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La Maison de l’Éléphant Blanc sur les hauteurs de Tanger.
Dormir au-dessus de l’Océan
… dans la Maison de l’Éléphant Blanc Une demeure d’exception, suspendue à flanc de falaise, dans la kasbah de Tanger. Un joyau d’architecture d’intérieur, avec une multitude d’espaces ouverts à toute heure sur l’océan par de grandes baies, et une décoration éclectique mixant fauteuils des années 50, suspensions design, armoires syriennes, tapis maliens en dattier et vieilles banquettes chinées aux puces de Casa Barata. Un lieu à louer entre amis, pour vivre le temps d’une escale version waouh.
des Oudayas, à Rabat. Quand on sait qu’elle a été bâtie au XIIe siècle, le contraste est encore plus saisissant. Une fois la séance finie, on prolonge ce retour vers le futur sur la terrasse ensoleillée du mythique café Maure, combo thé à la menthe et cornes de gazelle de rigueur, les yeux rivés sur le Bouregreg et la ville de Salé.
location-villa-tanger.com
Oudayas Surf Club. Tél. : 05 37 26 06 83.
3 500 DH env. Coda Music Center. Route de l’Oasis, Casablanca. Tél.: 05 22 99 39 74.
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Se constituer un trousseau
… en broderie de Fès Fondée par Zhor Sebti, créatrice inspirée qui a révolutionné le caftan dans les années 70, l’association de l’École Riad Zitoun forme de jeunes filles de la province d’El Haouz à la couture et à la broderie traditionnelles (points de Fès, Meknès et Salé). Idéal pour se faire fabriquer un beau trousseau sur-mesure, mariant modernité et broderies traditionnelles, design et fonctionnalité. Ultra distingué. www.riadzitounecole.com 44
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La fantasia, un spectacle fastueux.
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Assister à une Fantasia
… à El Jadida Dans la plus pure tradition arabe, des cavaliers en tenues d’apparat s’élancent sur leurs montures dans une course effrénée de quelques mètres, avant de tirer une salve de coups de fusils à l’unisson. Cette démonstration rituelle de force, héritée du XVIe siècle, a même inspiré un tableau à Eugène Delacroix.
Moussem de Moulay Abdellah, chaque été.
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Surfer en ville
… ou presque Tourner le dos à la ville, sur les rivages de l’Atlantique, au pied même de la Kasbah
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S’extasier
… devant les amandiers en fleurs Un spectacle romantique et saisissant, à contempler au cœur de la vallée des Ammelne. A 1200 mètres d’altitude, dans la petite ville de Tafraoute, les amandiers ont même leur festival annuel, organisé entre décembre et février. L’occasion de découvrir l’anti-Atlas et la ville de naissance de Mohammed Khaïr-Eddine, l’un des écrivains majeurs de la littérature marocaine francophone.
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Imaginer son propre parfum
… avec Abderrazzak Benchaâbane Dans son atelier de Marrakech, le célèbre nez marocain met son art au service de quelques clients triés sur le volet. Après une entrevue préliminaire où l’on fait part de sa personnalité olfactive (souvenirs d’enfance, ingrédients favoris, etc.), le maître-parfumeur revient quelques
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que vous êtes de réaliser un album en mettant à disposition du grand public tout le matériel pro nécessaire. À la fin de la journée d’enregistrement, on repart avec sa maquette sous le bras, comme une vraie star, ou presque.
semaines plus tard avec une poignée d’échantillons. A la clé ? Un jus d’exception absolument sur-mesure. Comptez deux mois environ entre le brief initial, la fabrication et la livraison finale. www.lesparfumsdusoleil.com
parcours initiatique entre kasbahs, désert et distilleries, pour découvrir en profondeur le sud du pays.
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Faire le tour de Gibraltar
… en un jour On triche un peu, mais c’est parce que c’est l’un des dix pays au monde suffisamment petits pour en faire le tour en une seule journée. On dirait l’Espagne, on y parle l’anglais, on y croise des singes en liberté et c’est à seulement 22 kilomètres de nos frontières. Pourtant, question : combien d’entre vous y sont déjà allés ? Yallah, go, adelante !
Faire un safari photo
… à Oued Chbika Pas pour ses lions, ni ses tigres et encore moins ses girafes, mais pour ses centaines de flamants roses qui viennent hiverner chaque année au Maroc. Dunes, ruines, parc naturel et vestiges préislamiques… au-delà des oiseaux, la région alentour vaut aussi le détour. www.chbika.ma
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www.pacma.ma
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Observer le vol des oiseaux migrateurs
… et partir sur les traces de Saint-Exupéry Hérons, flamants roses et ibis, la Merja Zerga (lagune bleue) à Moulay Bousselham est un spot d’observation idéal durant l’été pour les amoureux de la nature. On raconte même qu’Antoine de Saint-Expéry aurait survolé la lagune en avion et s’en serait inspiré dans un passage du Petit Prince. Inspirant et poétique, même à bord d’une barque.
Acheter un tapis sur-mesure
… confectionné par des femmes berbères A Marrakech, le showroom Lahandira travaille avec des tisseuses berbères de la région d’Azilal et confectionne des tapis à la commande. Teintes monochromes ou couleurs vives, motifs géométriques ou figuratifs, laine rase ou à poils longs, les combinaisons sont multiples.
Sauter en parachute
… à Beni Mellal L’équation la plus vertigineuse de cette liste est simple: une minute de chute libre + 4 000 mètres d’altitude = un panorama époustouflant sur les montagnes acérés de l’Atlas. Et un sacré paquet de sensations fortes.
www.visitgibraltar.gi
Les flamants roses de l’oued Chbika.
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Le ksar d’Aït Benhaddou est l’un des mieux préservés du pays.
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Visiter une ancienne cité marchande
…dans le ksar d’Aït benHaddou Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, ce ksar du XVIIIe siècle est l’un des mieux préservés du Maroc. Au détour de ses ruelles, on plonge dans le passé de comptoir marchand de la ville, lorsque les caravanes de négoce chargées d’or, de dattes et de tissus, sillonnaient la route commerciale qui reliait Marrakech au Soudan. A la nuit tombée, on prolonge la remontée dans le temps dans l’une des trois suites Grand Vizir du Berbère Palace de Ouarzazate. Magique. www.hotel-berberepalace.com
www.lahandira.com
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Découvrir la route des mille kasbahs
… de Ouarzazate aux gorges du Dadès Prendre la route sinueuse qui mène à Skoura, l’une des plus étincelantes cités au croisement des vallées, et admirer sa palmeraie encore en activité. Se perdre quelques kilomètres plus loin, jusqu’à arriver à Kelaât M’Gouna. Y aller idéalement au printemps, pour assister à son incontournable Fête des roses… Un Décembre - Janvier 2016
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INTERVIEW
Sofiia Manousha rebelle comme tout
À l’affiche d’Insoumise de Jawad Rhali, Sofiia Manousha tient aussi le premier rôle dans Ta mère de Touria Benzari, qui sortira en France fin 2015. Une année chargée pour cette jolie révélation du cinéma franco-marocain. Rencontre. Par ÉLÉONORE BÉNIT
système profondément injuste qui règle les contrats des saisonniers. Fin décembre, elle sera également à l’affiche du premier film de Touria Benzari, Ta Mère, une histoire d’amour entre Dijon et Marrakech avec Salim Kechiouche, Julie Gayet, Anas El Baz et Barbara Cabrita pour compagnons de casting. Rien que ça. Entre deux tournages, elle a même trouvé le temps de cosigner avec son ami Al Bronsky la réalisation de son premier long-métrage, Brûle, une histoire d’amour passionnel dont la sortie est prévue en 2016. Une façon pour cette hyperactive de démontrer qu’elle est bien l’une des révélations les plus prometteuses de sa génération.
Dans Insoumlse, elle joue Leila, chef de file d'une lutte ouvrière.
C
inq ans après ses débuts, Sofiia Manousha est le nouveau visage d’un cinéma d’auteur inspirant et engagé, à la croisée des identités entre la France, le Maroc et la Belgique. Sûre de son orientation, libre et déterminée, Miss Manousha sait se faire remarquer. En 2013 d’abord, lorsqu’elle décroche une prénomination au César du meilleur espoir féminin pour son premier rôle dans Le Noir (te) vous va si bien de Jacques Bral. Avec ce premier grand rôle au cinéma, celle qui dans 46
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la vie est accro au yoga et à la nourriture vegan nous prouve qu’elle est bien faite pour ce métier. Dans la foulée, elle remporte le prix de la meilleure actrice au festival Cinéma et migrations d’Agadir. Baraka oblige, Sofiia décroche les rôles-titres en série lors des mois qui suivent. Rien qu’en 2015, elle est à l’affiche de quatre longs-métrages dont le (déjà) très remarqué Insoumise de Jawad Rhalib, retenu dans la sélection officielle de la 15e édition du Festival du Film de Marrakech. Ou l’histoire de Leila, une jeune informaticienne marocaine sans emploi qui rêve de vivre l’eldorado européen, mais découvre à son arrivée le
Quand vous avez commencé le cinéma, aviez-vous eu l’impression, comme Cobra, l’héroïne de Le noir (te) vous va si bien, de duper votre monde, vous qui n’avez pas suivi de cours de comédie ? Je n'ai pas étu-
dié le théâtre car c'était très cher, mais j'ai eu la chance d’apprendre mon métier sur le tas, aux côtés de réalisateurs comme Jacques Bral, qui m'a énormément appris. Travailler avec lui équivaut pour moi à trois ans de formation académique. Duper mon monde ? Non, au contraire. Pour jouer un rôle, il faut l’incarner, et cela passe évidemment par le corps, le vécu, le vrai. Pour moi, être acteur, c'est être à la recherche de la vérité. Comme Sofia, l’héroïne de Ta Mère, vous êtes aussi d’origine marocaine. Vous sentezvous parfois comme elle, tiraillée entre deux
Dans Ta Mère, Sofiia joue le rôle d'une jeune femme au tempérament de feu.
cultures ? Tiraillée non, je dirais plutôt forte
de ma double culture. En France je suis française, au Maroc je suis marocaine. Je sais d’où je viens, c’est important. Être marocaine, qui plus est berbère, me donne de la force. Au quotidien, j’essaye de jongler entre les deux avec beaucoup de douceur.
© PHOTOS ANAIS JAZMINE, DEPANAM, DR
Vous jouez souvent des rôles de jeunes femmes maghrébines ou musulmanes, tantôt issues de l’immigration, tantôt immigrées. Ne craignez-vous pas de vous enfermer toujours dans la même case ? Non,
parce qu’il arrive que l’on me propose autre chose, comme le rôle de Morgane dans Par amour. Mais c’est évident, je suis d’origine marocaine, je m’appelle Sofiia et il est plus difficile pour les réalisateurs de me proposer des rôles de Suédoise. Il se trouve aussi que l’islam, l’immigration ou l’intégration sont des thèmes très actuels en France. Je suis contente d’aborder à travers des films d’auteurs ces sujets d’une façon plus positive que les médias ne le font généralement. C’est ma façon à moi de délivrer un message politique qui me tient à cœur. Leila, l’héroïne d’Insoumise, est chef de file d’une lutte ouvrière. Cobra dans le film de Jacque Bral se rebelle contre l’autorité de son père. Selma dans Rue de la folie et Sofia dans Ta mère sont des jeunes filles très révoltées aussi. Les personnages de femmes fortes vous attirent ou c’est vous qui les attirez ? Oui, c’est vrai, je n’avais jamais réa-
lisé que le motif de la révolte était aussi omni-
“Je vis la vie comme je vis un tournage, je donne tout, en imaginant que cela peut être le dernier.” présent. J’imagine que les réalisateurs doivent sentir que je suis quelqu’un d’extrêmement déterminé. Vous savez, pour être actrice, j’ai du m’opposer à mon père, qui ne voyait pas cette idée d’un très bon œil et qui ne m'a pas adressé la parole pendant presque deux ans. Je me suis battue pour lui prouver qu’il s’agissait d’un vrai métier. Aujourd'hui, il est fier. Je me reconnais dans tous ces rôles de femmes, car elles sont souvent tenaces, anticonformistes et courageuses. Comme moi, il est difficile, voire impossible, de leur faire changer d’avis. Qu’aimez-vous tant au Maroc et qui vous manque une fois rentrée en France?
J'aime l'énergie de Tanger, la douceur de Taroudant, le mysticisme d’Essaouira. J’aime le Maroc tout entier, ses odeurs, ses cafés, ses souks, ses hanouts, ses crèmeries et ses harcha. Dès que j’ai un moment de doute ou de spleen, je prends un billet, mon sac à dos et je pars à la découverte d’une nouvelle ville. Le Maroc est tout sauf un pays tiède. C’est un pays qui m’inspire. Je ne m’en lasserai jamais.
Vous avez toujours voulu devenir actrice?
Petite, j’avais plein de rêves, je voulais être Pocahontas ou astronaute. Je suis devenue actrice pour ne pas avoir à choisir et pouvoir endosser tous les rôles de mes rêves à la fois. Vous avez fait beaucoup de danse classique. Quel rapport entretenez-vous à votre corps ?
Mon corps, c’est mon outil de travail, alors je l’entretiens tous les jours : yoga, barre au sol, surf, j’adore tout ce qui crée du mouvement. Cela me permet aussi de canaliser mon énergie.
Y a-t-il des choses qui, dans votre vie ou votre métier d’actrice, vous freinent parfois? J’ai des
limites, mais je ne m’interdis rien. Côté perso, avec les voyages ou dans les moments de rush, c’est parfois plus compliqué de trouver du temps pour les autres. Avec mon amoureux, qui est aussi artiste, dès qu’on a un petit moment, même 20 minutes, on les prend. Au contraire, quel est votre booster ? Je vis la vie comme je vis un tournage, je donne tout, en imaginant que cela peut être le dernier. Vos rêves d’avenir ? L'avenir ne se prédit pas, il s’imagine, et j’ai la sensation de vivre chaque jour un rêve éveillé. Mais s’il fallait vraiment choisir, là tout de suite, je dirais un enfant. Ô Décembre - Janvier 2016
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© PHOTOS DR
La chanteuse Yuna, produite par Pharrell Williams, incarnation du style mipsterz.
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10 CLÉS POUR COMPRENDRE...
PHéNOMèNE
HIJABISTAS Contraction des mots hijab et fashionistas, le néologisme hijabistas désigne ces femmes jeunes, jolies et voilées. Éclairage sur ces véritables pionnières de la féminité halal. Par Manon Safavi
“Somewhere in America #MIPSTERZ”, la vidéo par laquelle tout a commencé.
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lus de 1,5 million : c’est le nombre de followers sur le compte Instagram d’Ascia AKF (@asciaAKF). Vous ne la connaissez peut-être pas, et pourtant, cette Américano-Koweïtienne est l’une des blogueuses les plus influentes du monde arabe. Sa particularité ? Prôner une mode branchée sans jamais se départir de son voile. T-Shirt COS, sac Céline à la main et escarpins Louboutin : elle déambule et pose dans les rues de Paris comme n’importe quelle blogueuse mode, le voile en sus. Comme elle, elles sont des centaines à afficher sur la Toile leur vie de jeunes musulmanes férues de mode. Enfants du Web 2.0 et d’une religion millénaire, elles mixent les codes sans se soucier de leurs détracteurs. Résultat : ce sont une source d’inspiration pour des milliers
de femmes à travers le monde, qui peuvent enfin s’identifier à des prescriptrices de tendances qui leur ressemblent.
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Aux origines: YouTube. Fin 2013, une vidéo intitulée “ Somewhere in America #MIPSTERZ ” fait le tour du Web. Tournée à la façon d’un clip, on y découvre une bande de jeunes femmes dans les rues de New York, un sample de Jay-Z en bande sonore. Elles, ce sont les mipsterz, un néologisme créé à partir des mots muslim et hipsters. Pantalon slim rayé, chemise en jean, elles affichent un look street sans se départir de leur hijab. Leur but ? “ Montrer Décembre - Janvier 2016
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une autre image des femmes voilées ”, comme l’explique l’Américaine Yasmine Chebbi, l’une des instigatrices des mipsterz et diplômée de Harvard. “ Les femmes qui portent le hijab ne sont pas opprimées, au contraire ”, assure-telle. Extrêmement médiatisée, la vidéo a initié une réflexion sur le voile et la mode chez les musulmanes. Un phénomène dans l’air du temps donc, même si, à bien y réfléchir et dans une moindre mesure, Sheikha Mozah, ex-première dame du Qatar, mixe hijab et tenues ultra-griffées depuis 2003.
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Un phénomène 2.0. Instagram, YouTube, Facebook, tous les moyens sont bons. Interviewée sur France 24, Trista Bridges, spécialiste en stratégie digitale pour RudeBaguette, site expert en technologies numériques, parle d’“ empowerment ” des femmes musulmanes grâce aux réseaux sociaux : “ Internet donne aux femmes […] la possibilité de s’exprimer ”. La prise de parole de ces femmes répond à une réelle demande, comme en témoignent les milliers de vues des tutoriels sur la façon de nouer son hijab : “ My bridal hijab tutorial ”, de la célèbre Dina Torkia (@dinatokio) a été visionné plus de 350 000 fois. La vidéo intitulée “ Hijab avec lunettes ” de Mona, détentrice de la chaîne Muslim Queens sur YouTube, comptabilise quant à elle près de 1,5 million de vues.
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Mipsterz vs. hijabistas. De la même façon que le monde de la mode se divise en différents courants - les pointus versus les tradis, le néo-beach wear de LA contre le chicnégligé parisien -, les hijabistas et les mipsterz s’opposent. Quand ces dernières arborent des sneakers Adidas dernier cri, les premières sont perchées sur des stilettos Saint Laurent Paris. Chez les mipsterz, on remarque la chanteuse Yuna Zaraï (@yunamusic), produite par Pharrell Williams. La jeune femme d’origine malaisienne est suivie par plus de 200 000 abonnés sur Instagram. Côté hijabistas, de nouveaux blogs voient quotidiennement le jour.
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Top 3 des “ hijabistars ”. Basée au Koweït, Ascia AKF (@asciaAKF) affiche des tenues ultra-féminines et des marques couture. Sa spécialité ? Mettre en scène son couple et son mari. À des milliers de kilomètres de là, Dina Torkia, Egyptienne élevée à Londres,
a été mise sous le feu des projecteurs grâce à sa participation à l’élection de Miss Monde Muslimah, en 2014. Aujourd’hui, avec 700 000 abonnés sur Instagram, elle se consacre à plein temps à son blog et son label de prêt-à-porter éponyme. Autre fille, autre style, Ruba Zai, Néerlandaise de 21 ans, a vécu un vrai conte de fées. En l’espace de deux ans, elle est devenue une blogueuse star. Sur son blog, elle déclare : “ En tant que jeune femme vivant dans un pays occidental, il peut être difficile de trouver un équilibre entre foi, mode et société ”. Tout est dit.
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Une zone de l’entre-deux. Entre islam et mode de vie urbain, ces fashionistas musulmanes créent un lien. Les réseaux sociaux sont à la fois un vecteur d’émancipation pour les hijabistas des pays musulmans et un moyen d’expression communautaire pour celles venues d’Occident. On distingue deux types de hijabistas. D’un côté, celles du Koweït ou de Dubaï, qui, à travers leurs looks, témoignent d’une résistance de la
Enfants du Web 2.0 et d’une religion millénaire, elles mixent les codes sans se soucier de leurs détracteurs. féminité dans des pays où l’on voudrait la faire taire. De l’autre, celles vivant aux PaysBas ou au Royaume-Uni, où l’appartenance religieuse est plus présente et marquée. Et ce qu’explique Yasmine Chebbi à propos des mipsterz, à savoir que “ ce groupe a également pour but d’aider les femmes musulmanes à trouver leur place aux Etats-Unis ”, s’applique aussi aux hijabistas.
En juillet 2015, Hana Tajima, styliste et hijabista, a signé une collection capsule pour Uniqlo. 50
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Un business communautaire. Avec une communauté musulmane qui regroupe environ un milliard d’individus, la “ mode modeste ”, comme l’appellent les Anglosaxons, est une manne commerciale. Dès 2014, DKNY lançait une collection Ramadan avec des robes de soirée pour l’Aïd. En juin dernier, Mango lui emboîtait le pas avec des robes longues à destination des pays arabes. Cet été, Uniqlo dévoilait une collection capsule en collaboration avec la styliste Hana Tajima sur le thème “ Modest wear ”.
© PHOTOS DR
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Ascia AKF et son mari, Ahmed, forment The Hybrids, le couple star des hijabistas. Dina Torkia (@dinatokio), ex-prétendante au titre de Miss Monde Muslimah.
Reef Zein aka @ReefZN, hijabista libanaise.
Au programme : capuche-hijab hybride, jupes longues et kebaya (blouse traditionnelle d’Indonésie) modernisée.
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Profession hijabistas. Le potentiel commercial est tel qu’à l’instar des blogueuses du monde entier, les hijabistas sont approchées pour devenir égéries. En septembre 2015, H&M mettait en scène Mariah Idrissi, Anglaise d’origine pakistano-marocaine, dans un spot publicitaire. “ Mais vous savez que je porte le hijab ? ”, aurait demandé la jeune femme, première étonnée, lorsque le géant suédois l’a contactée. Les hijabistas sont également sollicitées pour des collections capsule, comme Ascia AKF pour Tory Burch. D’autres n’hésitent pas à tirer profit de leur notoriété online pour lancer leur propre label de prêt-à-porter. C’est par exemple le cas de Louella by Ibtihaj Muhammad, du nom de cette escrimeuse et première femme musulmane à représenter les EtatsUnis aux Jeux Olympiques.
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Un hijab, plusieurs débats. Forcément, le mouvement possède son lot de détracteurs. “Pourquoi porter le hijab si l’on se maquille?”,
lit-on sous les publications de Ruba Zai. Silence radio du côté de l’intéressée. Même genre de sermons pour Basma Kahie (@basmak), qui se voit reprocher par des abonnées Instagram la façon dont elle porte son hijab, qu’elles considèrent non islamique. Les critiques fusent également du côté de l’Occident, où certaines voix accusent les marques (et leurs collections Ramadan) de normaliser le voile et d’encourager l’oppression des femmes.
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Le voile, un accessoire de mode comme un autre ? Comme d’autres collectionnent les minaudières, certaines accumulent les hijabs et le champ des possibles semble infini: nouage à la turque, “ khaleedji ” saoudien (une pince qui se porte sous le foulard
et donne du volume) ou turban à l’africaine, pas un jour sans qu’un nouveau tutoriel sur le hijab ne soit publié sur YouTube. Et à en croire les commentaires - “ j’aimerais être musulmane pour porter un hijab aussi cool”, par exemple -, la mode sait supplanter l’idéologie. Dans une interview pour The Insider Post, Ascia explique que dans des pays comme les Emirats arabes unis ou l’Arabie Saoudite, où les abayas sont de mises, l’unique manière pour les femmes d’exprimer leur créativité vestimentaire passe par les sacs et le hijab.
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Le Maroc à la traîne ? Si la tendance est confirmée au Royaume-Uni ou encore au Koweït, au Maroc, le phénomène reste encore confidentiel. On compte quelques rares hijabistas mais les plus célèbres du royaume semblent se trouver hors des frontières. D’origine marocaine, Saufeeya Goodson (@ saufeeya) vit entre les Etats-Unis et Dubaï. Sur son compte Instagram, pour mettre en avant sa culture plurielle, elle se définit comme une “ambitious multiracial kid ”. Autre succès, celui d’Imane, aka @fashionwithfaith, une Marocaine basée en Suède, suivie par près de 100 000 followers. Ses tenues minimalistes n’ont rien à envier aux plus pointues des modistas. Si le style c’est l’homme, le hijab influencera peut-être la mode du futur. Ô Décembre - Janvier 2016
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Chic & ocre Cette année, on s’offre un réveillon dans un cadre d’exception pour fêter 2016 avec style. Direction la Mamounia et son faste légendaire, où les convives pourront dîner dans le lobby face à la scène afin de profiter du spectacle assuré par le jazz band Phly Boyz, les Playlister et les Bel Air All Stars. Une fois les douze coups de minuit sonnésLes gourmets ne manqueront pas de déguster les bûches originales du chef pâtissier Richard Bourlon. Dress code ? Smart casual. Le compte à rebours a commencé.
Portrait vivant
Tél. : 05 24 38 86 08.
Barbiers, agriculteurs et vendeurs de souk, tout autant de visages qui peuplent le Maroc. L’artiste allemand Hendrik Beikrich est allé à la rencontre de ces gens que l’on oublie trop souvent, dans le cadre de son projet “Tracing Morocco”. Une série de 22 portraits sur toile, réalisée durant son séjour à la résidence d’artistes Le Jardin Rouge à Marrakech, déjà exposés sous forme de fresques monumentales à New York et Rome. A l’occasion de la sortie du livre de l’exposition, le Jardin Rouge dévoile ces portraits, du 7 décembre au 17 janvier 2016. Tracing Morocco, livre disponible en librairie, à partir de janvier 2016.
Double voix
Journaliste de formation, chanteuse de cœur, Jihane Bougrine sort Loon Bladi, un album aux sonorités pop-rock mâtinées d’influences orientales. Auteur, compositeur et interprète, elle puise l’inspiration dans son quotidien, ses joies, ses peines et ses révoltes, comme sur le titre Houria qui pointe du doigt le manque de libertés individuelles au Maroc. Résultat ? Frais, hybride et un brin perfectible, ce premier opus, produit par Don Bigg et son label DBF, a tapé dans l’œil des acheteurs du Virgin Megastore. Un bon point pour cette pro des médias qui entame sa promo avec un concert dans le cadre de Jazz sous l’Arganier, l’édition pilote du festival de Jazz d’Essaouira, fin décembre.
Loon Bladi, en vente dans tous les Virgin Megastore, 15 DH. 52
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Sommet très followé
Maison à prendre Loisir, détente et luxe, trois mots pour Pour la première fois, le Maroc accueillera au printemps un sommet international dédié à la blogosphère mode. L’idée ? Deux jours durant, influenceurs 2.0 du monde entier, marques et professionnels du digital vont participer à des conférences et des ateliers autour du blogging. Parmi les blogueuses très followées qui ont répondu présent, la Maroco-suédoise Kenza Zouiten (photo), le trio libanais bling des sœurs Abdel Aziz ou encore Yasmina Olfi aka Fashionmintea, la blogueuse marocaine numéro 1. Que du beau monde ! Du 31 mars au 2 avril 2016, à Marrakech.
résumer le complexe immobilier les Jardins de l’Atlas. A 10 minutes de Marrakech, le resort offre 650 appartements, 370 villas et 150 pavillons de très haut standing, clés en main. Sans oublier un golf, des courts de tennis et un lac artificiel dédié au câble-ski (téléski nautique). On signe où ? www.palmeraieluxuryliving.ma
(S’)offrir le bonheur
Remettre au goût du jour la philanthropie, c’est ce que propose en cette fin d’année emotionBox, pionnier du prêt-à-offrir au Maroc, en partenariat avec l’association SOS Villages d’Enfants. La box Happiness Therapy, dédiée au bien-être, permet de parrainer trois enfants défavorisés pour les scolariser durant un an. Parce que donner aux autres c’est aussi se faire du bien à soi-même. Prix : 1 000 DH. www.emotionbox.com
Mode nouvelle © PHOTOS JEAN MADEYSKI / Amine Fassi / DR
génération
Le styliste Hamza Guelmouss a remporté le prix ELLE Rising Star 2015, en novembre, à Johannesbourg. Les huit pièces de sa collection, inspirées d’un univers post-apocalyptique, ont séduit le jury. Il décroche une enveloppe de 21 000 DH, un stage au ELLE sud-africain et, last but not least, une collab’ avec la marque de prêt-à-porter Mr Price en 2016. Une année prometteuse pour le créateur de 21 ans, tout juste issu de la dernière promotion de la Casa Moda Academy.
20 000$ C’est la récompense
offerte par les Cartier Women’s Initiative Awards à Mounia Abbassy pour Izil Beauty, sa marque de cosmétiques à base d’huile d’argan. Une première pour une Marocaine ! www.cartierwomensinitiative.com Décembre - Janvier 2016
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Playlist
L’interview Playlist
Zarabi, en vente dans tous les Virgin Megastore, 100 DH.
Lancer flow
Top écoutes
OUM Deux ans après Soul of Morocco, la plus spirituelle des voix marocaines revient avec un nouvel album baptisé Zarabi (tapis en darija). Une fusion planante de jazz, de gnawa ou encore de musique arabo-andalouse, hassanie et cubaine, enregistrée aux portes du Sahara.
Être une femme libérée, c’est pas si facile ? Être une femme libérée ou un homme libéré n’est pas si facile. On a tous besoin de l’amour de quelqu’un d’autre pour croire davantage en nous. Viser la lune, ça ne vous fait pas peur ? Ça ne m’attire même pas. Je suis très bien ici. Je ne suis pas une étoile. Les hommes sont de la terre et les étoiles sont dans le ciel. Les copains vous ne les oublierez jamais ? Je n’oublie rien, les copains et pas que les copains. Mes musiciens sont plus que ça. Ce sont mes complices de voyage, mes alter ego. Évidemment, je ne les oublierai jamais. C’est une langue belle à qui sait la défendre ? Oui, dans le cas de la darija, une langue rythmée et riche: de l’arabe saupoudré d’épices… Vous rêvez d’un autre monde ? Pas un, plusieurs ! Je les rêve, je les vois. Des mondes possibles mais aussi des plus oniriques. Il faut
Par Manon Safavi 54
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rêver, même éveillé, à des espaces différents de ceux qui nous entourent. Ici, même nos rêves sont étroits ? Ici, les rêves sont un droit. J’aime l’idée de faire de la place pour le rêve. Avec le temps va, tout s’en va ? Avec le temps tout vient. Tout le sable de la dune ne bouge jamais en même temps. Avec la patience et la foi en ce que l’on fait, les choses finissent par arriver. Attirée par les étoiles, les voiles ? Plutôt par les gens, par mes semblables. Pour aller à la rencontre de l’autre, je peux et je veux aller très loin. Il n’y a pas d’amour heureux ? L’amour n’est pas heureux ou malheureux. À mon sens, le bonheur comme concept est très fragile. Il n’est pas dans la durée, et tant mieux, il se désire mais il se travaille aussi. Le soleil a rendez-vous avec la lune ? Le soleil a rendez-vous avec la lune mais on ne le sait pas toujours. J’aime à imaginer parfois que là-haut, ces deux astres dansent, pleurent et se racontent des choses.
© PHOTOs Yassine Toumi
C’est un beau roman, c’est une belle histoire? C’est une romance d’aujourd’hui car cet album m’a humanisé. C’est une histoire en mouvement avec des gens et des lieux différents.
SAGA
Faten Hamama
LA GRÂCE INDOCILE
Par Ayla Mrabet
© PHOTO AFP
es légendes du Nil sont parfois bien réelles. L’une d’entre elles est née dans l’est de son delta, à Mansourah, au début des années 30. À l’époque, le cinéma égyptien découvre à peine le son, et les parents de Faten Hamama, son premier cri. La providence, comme un scénario de Youssef Chahine, finira par faire du cinéma l’industrie la plus puissante après le textile dans le pays, et de Faten Hamama son icône incontestée dans le monde arabe. Deuxième enfant d’une fratrie de quatre, Faten Hamama (littéralement la séduisante colombe) passe de nombreux concours de beauté pour enfants. Souvent mal classée, au grand dam de sa mère, la petite Faten remporte un jour la troisième place. “Il paraît que ma photo a plu à un metteur en scène parce que j’avais les larmes aux yeux. Alors il m’a engagée sur-le-champ”, raconte Hamama. Elle a 7 ans, et ce “metteur en scène” n’est autre que Mohamed Karim, le plus grand cinéaste
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égyptien de la première génération. Faten Hamama apparaît alors dans Jour Heureux (1940) et donne la réplique à l’immense chanteur et compositeur Mohamed Abdel Wahab. Première collision cosmique d’un parcours parsemé d’étoiles.
L’enfant prodige À 13 ans, Faten Hamama est
déjà célèbre. Alors que la presse la surnomme la Shirley Temple égyptienne, ses camarades de classe méprisent son métier. Dans l’Egypte des années 40, il ne fait pas encore bon être comédien. Tout comme à cette époque, dit-elle, “on n’accepte pas que la fille soit amoureuse”. Faten cumule les deux et éprouve son premier chagrin d’amour lorsqu’un adolescent dont elle s’éprend l’avertit : “je ne t’épouse pas si tu ne cesses pas de jouer au cinéma”. De cette anecdote vient peut-être son goût du mélodrame, largement servi par le cinéma de son pays, mais aussi celui, plus prononcé et audacieux, pour les
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Décédée il y a bientôt un an, elle est considérée comme l’icône ultime du cinéma arabe. Sa beauté sereine, ses prises de position et sa discrétion fascinent. Retour sur le parcours hors du commun de la “grande dame de l’écran”.
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lywood, joue avec Ingrid Bergman et Barbara Streisand, et a peur de tromper sa femme. Faten Hamama, elle, préfère la cour des grands dont elle fait partie, celle de Abdelhalim Hafez et Farid Shawki. Ils se quittent en 1966, divorcent en 1974. Omar Sharif ne se remariera jamais, et dira jusqu’à la fin que Faten Hamama a été l’unique et véritable amour de sa vie.
Faten Hamama au début des années 1970 à Beyrouth, où elle s’exile jusqu’à la fin du règne de Nasser.
Trésor national Dans ses transgressions,
Comme au cinéma 1954. Youssef Chahine
repère un jeune comédien au regard de braise et au sourire d’enfant. Il s’agit de Michel Chalhoub, né à Alexandrie et bientôt diplômé de la Royal Academy of Dramatic Arts de Londres. Il lui donne son premier rôle et, presque au même moment, l’occasion d’avoir comme partenaire la grande Hamama, si toutefois elle y consent. Ils ont le même âge, mais Faten a mille et une vies d’avance : c’est une jeune maman et une vedette adulée, avec déjà plus de 40 films au compteur. La légende dit qu’à leur première rencontre, Michel Chalhoub, anxieux à l’idée de ne pas lui plaire, se met à réciter le monologue d’Hamlet, “To be or not to be”. Faten ne parle pas la langue de Shakespeare, mais elle est conquise. Le beau brun ténébreux obtient le premier rôle dans Ciel d’Enfer et voit le paradis dans le sourire 58
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de sa partenaire. Coup du sort ou coup de foudre, elle le lui rend bien. Faten Hamama, la star absolue d’Egypte, tombe folle amoureuse d’un jeune premier élevé dans le rite grec-catholique melkite. Le scandale est double. “ Elle a divorcé, et moi j’ai embrassé l’islam”, confesse Michel Chalhoub, mieux connu sous son nom musulman : Omar Sharif.
Un couple mythique Avec Sharif, Faten
Hamama forme le couple le plus légendaire de l’histoire du cinéma arabe, à l’écran comme à la ville. Elle qui d’habitude refuse les baisers cinématographiques, cède devant la caméra à son futur mari. Un an plus tard, elle donne naissance à leur unique enfant. C’est l’âge d’or du cinéma égyptien, mais également celui de leur amour. Une love story en noir et blanc, romancée et romantique, portée aux nues par un public fou de ses idoles. Nos plus beaux jours de Helmi Halim (1955), Les eaux noires de Youssef Chahine (1955) ou encore Terre de paix de Kamal El Sheikh (1957) marquent les esprits. Mais c’est avec La rivière de l’amour (1960), adaptation égyptienne d’Anna Karénine de Tolstoï, que le mythe est scellé. Réalisé par Ezzel Dine Zulficar, son premier époux, c’est le dernier film que tournera le couple mythique. Deux ans plus tard, grâce ou à cause de Lawrence d’Arabie, les trompettes de la renommée sonnent pour le bel Egyptien. Il cède aux sirènes d’Hol-
SAGA
droits des femmes et la justice sociale. Contre l’avis de ses parents, elle épouse à l’âge de 16 ans le réalisateur Ezzel Dine Zulficar, de 12 ans son aîné. Mais elle ne se contente pas de jouer pour son mari : Ahmed Salem, Henry Barakat, Salah Abou Seif… tous la dirigeront, parfois sur cinq générations, sans manquer de vanter sa discrétion, son intelligence, sa grâce et sa beauté. Le plus notable d’entre eux, en tout cas aux yeux de l’Occident, reste Youssef Chahine, qui la considère comme sa muse ultime. Il lui offre les plus beaux rôles de sa vie, et une rencontre de celles qui changent l’existence.
Faten Hamama métamorphose l’image de la femme arabe. Dans sa vie comme dans ses rôles, elle devient un modèle de dignité et de modernité. En 1952, elle soutient corps et âme la révolution égyptienne. En 1966, déçue par le régime oppressif de Gamal Abdelnasser et effrayée par ses services de renseignement, elle quitte son Egypte natale et vit entre Paris, Londres et Beyrouth jusqu’à la mort du Zaïm. Malgré les suppliques de celui-ci, appelant au retour de celle qu’il surnomme le “trésor national”, elle ne reviendra au Caire que sous le règne de Sadate. Que ce soit lié à ses déconvenues sentimentales ou à ses déceptions politiques, Hamama ne joue, à partir des années 70, que dans des films à caractère social. Dans la foulée de son second divorce, elle porte à l’écran Je veux une solution de Saïd Marzouk (1975). Narrant le combat d’une femme qui tente d’obtenir le divorce, ce mélodrame provoque un débat de société tel qu’il permet l’adoption d’un nouveau code de la famille. Faten Hamama n’est plus une simple vedette: c’est une alternative à la morosité, incarnant à elle seule un modèle de société respectueux des femmes et des libertés. La discrétion pour religion, Faten Hamama s’en est allée à 83 ans, le 17 janvier 2015, sur la pointe des pieds. Dès les années 1980, elle ne tourne que très peu, au cinéma comme à la télé. Ses dernières décennies ont été remplies d’hommages, de décorations, de prix honorifiques et d’amour. Coup de foudre ou coup du sort, encore, le nom de son premier partenaire à l’écran est également celui de son dernier mari: son Mohamed Abdel Wahab à elle n’est pas chanteur, mais docteur, et sera à son chevet jusqu’à la fin de sa vie. Ô
1931
Le couple mythique tournera dans plusieurs films, parmi lesquels Les eaux noires, sorti en 1955.
C’est sur le tournage de Ciel d’Enfer, réalisé par Youssef Chahine, que Faten Hamama et Omar Sharif se rencontrent et tombent amoureux.
De son mariage avec Omar Sharif, Faten Hamama donne naissance à un fils, Tarek, qui jouera auprès de son père dans Le Docteur Jivago de David Lean.
Bio express Voit le jour à Mansourah, en Egypte
1954
Rencontre et tombe amoureuse de Omar Sharif sur le tournage du film Ciel d’Enfer, de Youssef Chahine
1961
Joue avec Omar Sharif dans Le fleuve de l’amour, adaptation de Anna Karénine, réalisé par son premier époux
1966
Se sépare de Omar Sharif et s’exile loin de l’Egypte de Nasser
1975
Joue dans Je veux une solution, un film qui permet l’adoption d’un nouveau code de la famille
2015
Est inhumée au Caire, devant un parterre d’admirateurs venus lui rendre un dernier hommage.
A partir des années 1970, Faten Hamama ne joue plus que dans des films à caractère social.
© PHOTOS AFP, DR
Parmi les multiples prix qu’on lui offre, le tout premier Arab Woman’s Award, reçu en 2001 des mains de Naezk El Hariri, épouse du premier ministre libanais de l’époque, Rafiq Hariri.
Surnommée “la grande dame de l’écran arabe”, Faten Hamama laisse derrière elle une filmographie de plus de 100 œuvres et des milliers d’admirateurs. Décembre - Janvier 2016
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SÉRIE NOIRE par Leïla Slimani
la disparition Les adieux
L’enquête menée par Abla, l’héroïne de la nouvelle exclusive imaginée par Leïla Slimani, touche à sa fin. Dans ce sixième et dernier épisode, la détective parvient enfin à retrouver la trace de Mina. Et déterrer la vérité ne ressemble pas toujours à un conte de fées…
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bla court. Elle court aussi vite qu’elle peut. Elle court pour oublier. Les semaines ont passé. L’automne a remplacé l’été et l’hiver, déjà, montre ses aubes froides. L’océan roule ses vagues grises et chargées d’écume sur des plages que les enfants ont désertés. Abla ne peut pas oublier. Le temps n’a pas effacé l’image du corps de Mina, que la police a déterré un matin, dans un terrain vague de la banlieue casablancaise. “Là”, a dit le meurtrier. Les yeux baissés, il a montré l’emplacement de la tombe, creusée en pleine nuit, à la hâte. Le commissaire a pris Abla à part et lui a demandé comment elle avait su. lle s’était assoupie dans l’appartement de Mehdi Fikri quand ce visage lui est revenu en mémoire. Le fantôme, l’ombre, l’homme des coulisses. Comment avait-elle pu prêter si peu d’attention à cet homme basané et élégant, qui lui a souri lors de sa première visite dans la propriété des Ammar ? En y repensant, elle s’est rendu compte que cet homme était partout. C’est lui qui avait accompagné Amine lors de leur premier rendez-vous, dans ce restaurant en bord de mer. C’est lui, surtout, qui apparaissait sur les photographies que les Ammar lui avaient confiées. Elle avait sorti de son portefeuille la photo qui ne l’avait pas quittée depuis le début de l’enquête. Un portrait d’Amine et de Mina, beaux et rieurs, dans le jardin de leur villa. Au loin, on pouvait deviner la présence glaçante de l’homme. Les mains jointes, le regard fuyant l’objectif de l’appareil photo, il était là, veillant sur les enfants. Abla ne connaissait pas son nom. Elle ne savait pas non plus quelle était son attribution exacte : chauffeur ? Garde du corps ? Ange-gardien de ses deux petits ? Abla s’est levée en sursaut. Elle a essayé de réveiller Mehdi mais il était complètement assommé par l’alcool et les somnifères. Elle a plongé son visage sous l’eau glacée et s’est précipitée dehors. Une fois dans sa voiture, elle a essayé
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de joindre Rocky, l’étrange type qui l’avait accostée quelques jours auparavant. Au bout de quelques tentatives, il a répondu d’une voix pâteuse. Abla l’avait visiblement réveillé. “Excusez-moi de vous appeler à cette heure-ci, mais j’ai une question très importante à vous poser. Mina et son frère étaient souvent accompagnés par un employé de leur père, un homme grand, au teint sombre. Vous voyez de qui je veux parler ? - Évidemment. Vous parlez de Souleiman, l’homme à tout faire. La nounou !”, a-t-il dit dans un rire gras. “Il a toujours veillé sur Mina. Pas un rendez-vous où il n’était pas. Il a fait les commissions les plus louches pour elle, si vous voyez ce que je veux dire… Il doit savoir où elle est alors ?” Rocky s’est raclé la gorge et après un silence d’une minute, a ajouté : “Et si on allait le lui demander ?” bla a alors hésité à appeler Reda Slimane. Peut-être devait-elle faire les choses dans les règles et prévenir Mustapha Ammar et son épouse qu’elle avait l’intention d’interroger un de leurs employés, accompagnés par un homme louche et son vieux caniche pelé. Mais elle a eu l’intuition que l’effet de surprise allait jouer en sa faveur. Ce matin-là, la villa des Ammar était vide. Les propriétaires vaquaient tous à leurs occupations dans le bouillonnant centre-ville. Souleiman, lui, les attendait. Il n’a opposé aucune résistance à leur question. Son visage était creusé par le manque de sommeil et par la peur. Il avait le regard d’un homme que les cauchemars rongent. Le visage d’un homme coupable. Il les a escorté au sous-sol, dans les dépendances des domestiques. Ils se sont assis sur le petit lit dans lequel l’homme dormait, depuis bientôt vingt ans. Les enfants ? Il les avait vu grandir. Chaque jour, c’est lui qui les accompagnait à l’école. Quand ils avaient peur, la nuit, dans cette grande maison, il leur arrivait de descendre dans la chambre de Souleiman pour regarder la télévision ou jouer aux cartes. À l’adolescence, il avait protégé leurs premiers secrets. Il
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SÉRIE NOIRE
savait très bien quand Amine faisait le mur. Il faisait entrer en cachette les petits amis de Mina. “Mina”. Il prononçait ce mot, la gorge serrée, pleine de larmes amères. “Mina, ma fille”, a-t-il ajouté. Mais Abla savait déjà. Elle avait déjà compris à quel point cet amour avait grandi, comment il avait glissé d’une tendresse toute paternelle vers un attachement plus noir, moins avouable. Et elle lui a demandé : “Raconte-nous ce qui s’est passé cette nuit-là.” ui, il avait tout su des secrets de Mina et même de cette grossesse dont elle ne voulait pas. Elle avait trop honte de le dire à son père. Trop honte de demander de l’aide, de l’argent, à ces parents qu’elle voyait si peu et qui semblaient plus préoccupés par les mondanités que par les états d’âme de leurs enfants. Souleiman l’avait consolée. Elle était rentrée en larmes de son rendez-vous avec son amant et s’était réfugiée dans la chambre de son ange-gardien. Là, Souleiman avait caressé ses cheveux, comme il le faisait toujours depuis qu’elle était petite. Elle avait posé sa tête sur ses genoux et il avait regardé son si beau visage que même les larmes ne parvenaient pas à enlaidir. Et là, poussé par le diable, habité par une pulsion venue des recoins les plus sombres de son âme, il s’était penché vers elle et avait posé sur sa bouche un baiser. Elle s’est débattue. Elle s’est mise à crier. Il est devenu fou. Il a vu sa vie s’écrouler et a posé sa main glacée sur la bouche de la jeune fille. C’est arrivé si vite. Il fallait la faire taire. Il ne pouvait pas supporter le soudain regard de dégoût qu’elle portait sur lui. Alors, il a appuyé ses mains sur son cou. Sur ce cou si fin. Et il a serré. Serré. Mina s’est tue. Elle avait arrêté de respirer. Maintenant qu’il y pense, cette nuit-là ne lui paraît pas tout à fait réelle. Lui-même n’arrive pas à croire qu’il soit arrivé à sortir de la maison le corps de Mina roulé dans une grande couverture marron. Il a installé le cadavre dans le coffre de la voiture et a roulé. Il pouvait presque entendre le bruit de son cœur qui cognait dans sa poitrine. Il avait du mal à fixer la route. Il pleurait et, brutalement, cognait le volant dans un accès de rage. out cela, il l’a presque oublié. La tombe qu’il a creusée, sa terreur de voir quelqu’un surgir entre les arbres, son épuisement qui lui rongeait les os. Tout cela a disparu dans une brume dense et grise. Mais ensuite, le plus dur est venu. Ensuite, il a fallu vivre. Faire semblant. Sourire même et continuer d’obéir. Cet amour malsain, vénéneux, il avait tout fait pour l’étouffer, pour le faire taire. Dieu en est témoin, il a lutté contre le vice qui prenait possession de lui. Quand il a vu Abla pour la première fois, il a failli se jeter sur elle. Il était si épuisé qu’il aurait pu pleurer sur son épaule, s’écrouler devant elle et tout avouer. Il n’avait, déjà, plus la force de son secret. “Je ne mourrai pas en prison”, lui a dit Souleiman. Ce sont les derniers mots qu’il a prononcés devant Abla.
© Illustration Sanaa k.
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Il y a deux semaines, le commissaire a appelé la détective : “Vous serez sans doute curieuse d’apprendre qu’il s’est tué, hier. Une pendaison.” Abla court dans les matins humides, sur la corniche. Elle s’étire sur la plage, les jambes tendues, le dos rond. Elle écoute du blues dans son casque. Elle sent une main se poser sur son épaule, la main large et chaude d’un homme. Elle enlève son casque pour entendre l’homme qui lui dit: “c’est une affaire un peu particulière. Peut-on en parler dans votre cabinet ?” Ô
Fin
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Journaliste pour Jeune Afrique et écrivain, Leïla Slimani est l’auteure du très remarqué Dans le jardin de l’ogre, son premier roman publié aux éditions Gallimard, nominé pour le prix de Flore 2014. Décembre - Janvier 2016
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un conte
moderne La cendrillon de 2016 rêve d’une allure réaliste, d’une garde-robe prêt-à-aimer et d’un mec - un peu charmant pour marcher à ses côtés. PHOTOs LAURENCE LABORIE STYLISME OUMEIH BENAICHA
MATIÈRES À RÊVE Chapeau en laine, Oysho. Top col Claudine en dentelle et coton, Bel Air. Jupe en cuir vernis, Guy Laroche. Ceinture en métal doré, Ralph Lauren. Bague “ Serrure ” en laiton doré, Louis Vuitton. Décembre - Janvier 2016
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IL ÉTAIT UNE FOIS... Chapeau en laine, Oysho. Chemisier en coton, Bel Air. Pull en angora et lurex, Paul&Joe. Jupe en dentelle, Pinko. De gauche à droite : manchettes en laiton plaqué or Joanna Laura Constantine et Isharya.
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Magie URBAINE Veste-manteau en laine et polyester, Zara. Robe en soie, Christian Dior. Collier en laiton plaqué or, Joanna Laura Constantine. Ceinture en cuir & Other Stories. Bague en laiton plaqué or, Joanna Laura Constantine.
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poussière d'étoiles Robe en sequins, From Paris to by Floriane Fosso. Veste “ N21 ”, Madey. Gilet drapé en polyester, Mango. Minaudière en velours, H&M. Couronne en métal doré, Zara. Boucle d’oreilles à franges en coton, H&M. Bague “ Serrure ” en laiton doré, Louis Vuitton.
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RUE DES SANS CAROSSES Manteau en laine et robe à perles, Mango. Echarpe gaufrée, H&M. Pantalon fluide en acétate, Mango.
L’aube des fées Chapeau en laine, Oysho. Pull en viscose et fibre métallisée, H&M. Jupe plissée en simili cuir, Zara. Ceinture artisanale en passementerie, Madey. Bracelet en laiton argenté, Louis Vuitton.
En vous attendant Top en velours, Zara. Pantalon fluide et manteau en laine, Mango. Ceinture artisanale en velours, Madey. Écharpe et couronne en métal doré, Zara. Décembre - Janvier 2016
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Et ils commencèrent à vivre… Elle : Bibi à perles, Benoit Missolin. Combinaison en velours de soie, col en satin duchesse. Guipure pailletée incrustée sur la chute des reins, Ali Idrissi. Ballerines en cuir cloutées, Sandro. Bracelet en laiton argenté, Joanna Laura Constantine. Bague “ Serrure ” en laiton doré, Louis Vuitton. Lui : costume en coton et souliers en cuir, Dior Homme. Foulard en soie, Atelier André Vincent.
Appâts de velours Bibi à perles, Benoit Missolin. Combinaison en velours de soie, col en satin duchesse. Guipure pailletée incrustée sur la chute des reins, Ali Idrissi. Ballerines en cuir cloutées, Sandro. Bracelet en laiton argenté, Joanna Laura Constantine. Bague “ Serrure ” en laiton doré, Louis Vuitton
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Le soulier retrouvé Top à sequins, Christian Dior. Pantalon en velours, Zara. T-shirt avec traine blanche en mousseline, Madey. Mocassins en cuir et clous argentés, Sergio Rossi. Boucles d’oreilles en métal argenté, Mango. Bague “ Serrure ” en laiton doré, Louis Vuitton. Modèles Alicia Ruelas pour MP PARIS et Nicolas Ruel Maquillage Céline Martin Coiffure Henry Olivier Assistante styliste Anaïs Durand Assistant photo Robin Hollande Production Eléonore Bénit
News beauté
Maroc consciously
Lancée il y a quelques mois par un Marocain de la région d’Agadir, la marque de soins Ormana commence à se faire une jolie réputation sur le marché américain. L’ADN du label ? Un concentré d’huile d’argan et d’huile de figue de barbarie pures - et en version clean (sans conservateurs, parabènes, silicones, etc.) -, une ligne complète de crèmes et d’huiles précieuses pour cheveux, visage et corps, des packs ultra-luxueux et une distribution uniquement via e-shop à travers le monde entier. Pile dans la tendance du soin naturel et du lifestyle bonne conscience qui va avec. On est fier. Et ce n’est que le début… www.myormana.com
C’est l’Olympe !
Carrément originale, cette fragrance qui tutoie les dieux grecs sent bon la vanille salée, la mandarine verte, la fleur de gingembre et le jasmin hydroponique - comprenez qu’il est cultivé dans l’eau. Un oriental frais au sillage puissant, pour les déesses d’aujourd’hui qui aiment sentir bon. On est surtout raide dingue de la nouvelle égérie de Paco Rabanne: la divine Luma Grothe (photo), mannequin brésilien de 21 ans dont le regard magnétique parcourt le spot publicitaire signé Alexandre Courtès. Olympéa de Paco Rabanne, 602 DH les 50 ml.
parten’hair Ouvert il y a quelques semaines par Jennifer Paone, coloriste rodée à la formation dans les salons de la Haute Coiffure en France, ce nouvel atelier du cheveu multiplie les bons points : diagnostic et devis effectués avant la coupe ou la couleur, photos d’inspiration sur iPad, massage au moment de l’application du soin… Le tout au cœur d’une déco épurée aux nuances anthracite, type atelier d’artistes, avec des miroirs posés sur de grands chevalets en bois, une belle hauteur sous plafond et une équipe accueillante et passionnée. L’Atelier beauté by Jennifer. 34, rue El Manfalouti, Casablanca. Tél. 05 22 27 55 48.
Créé en 1995, le vernis Rouge Noir de Chanel est une légende. Couleur fétiche de Mademoiselle Chanel, vernis de “Vamp” immortalisé par Uma Thurman dans Pulp Fiction, cette teinte-qui-fait-vraiment-femme est la plus vendue de tous les coloris maison, même vingt ans après son lancement. À l’occasion de cette date anniversaire, Chanel le réédite dans un pack collector et l’associe à un top coat lamé très boule à facettes. Ça sent la fête. 265 DH le vernis et le top coat lamé. www.chanel.com 74
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L’important c’est le rose Loin de sa facette petite fille, le rose, couleur trop souvent (et injustement) oubliée connaît depuis quelques saisons un revival chic qui fait du bien. Il aura suffi notamment que deux stars du grand écran – Blake Lively et Leïla Bekhti – s’en emparent sous les couleurs de L’Oréal Paris pour qu’on en devienne raide
bonbon. Résultat, on s’arrache les huit duos rouges à lèvres et vernis incarnés par les deux égéries, preuve s’il en faut que le rose sied autant aux blondes qu’aux brunes, et qu’il se porte aussi bien sur les lèvres que sur les ongles. Rouge à Lèvres Color Riche et vernis La Vie en Rose, L’Oréal Paris, lancement janvier 2016.
Par Yto Taïeb
© PHOTO DR
Le rouge est le noir
LES 7 MERVEILLES de Par Yto Taïeb
Aliza JabEs
Présidente fondatrice du groupe de cosmétique Nuxe, la plus parisienne des reines de beauté nous confie ces petites choses qui l’accompagnent au quotidien.
Un bijou fétiche ? U ne bague
en diamant de ma grand-mère, que ma mère m’a offerte récemment.
Un sac à main ? U n cabas en cuir signé Prada dans lequel je glisse iPhone, bloc-notes, stylo, mini trousse beauté, clés de voiture et de maison, foulard, etc.
Un parfum ? C elui de
l’Huile Prodigieuse, dont j’ai longtemps rêvé. Féminin, solaire, envoûtant. Aujourd’hui, il m’accompagne du matin au soir, été comme hiver.
Un livre de chevet ?
Un rituel wellness ? U ne
parenthèse au spa Nuxe 32 Montorgueil, à Paris. Un havre de paix et de bien-être où il fait bon se ressourcer et se laisser aller à des mains expertes.
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Un élixir beauté ? L ’Huile
Prodigieuse, mon premier “bébé” cosmétique, une huile sèche qui sublime et prend soin des cheveux, du visage et du corps.
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Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig. Un classique d'une grande modernité.
Le rouge est l'or noir N’avoir plus peur de rien. Prendre un rouge, en faire un noir. Cultiver l’audace. Puis invoquer le charme sacré de l’or. Oser le total look. Vibrant, sombre, magnétique. Photographe LAURENCE LABORIE MAQUILLAGE SIMONA ANTONOVIC RÉALISATION ÉLÉONORE BÉNIT
Grenat all over
Fond de teint Vitalumière Aqua n°20 Beige. Blush Joues Contraste n°260 Alezane. Fard à paupières Illusion d’Ombre n°857 Rouge Noir. Eyeliner Écriture. Mascara Le Volume Ultra Noir. Le Crayon Khôl n°61 Noir. Crayon Sourcils n°30 Brun Naturel. Rouge Allure n°109 Rouge Noir et Rouge Double Intensité n°47 Daring Red, le tout Chanel. 78
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Regard métallique
Fond de teint Vitalumière Aqua n°20 Beige. Blush Joues Contraste n°260 Alezane. Rouge Allure n°109 Rouge Noir, Rouge Double Intensité n°47 Daring Red et Gloss Lèvres Scintillantes n°212 Chêne Rouge, le tout Chanel.
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POUPÉE ÉCARLATE
Fond de teint Vitalumière Aqua n°20 Beige. Blush Joues Contraste n°260 Alezane. Fard à paupières Illusion d’Ombre Velvet n°106 Fleur de Pierre et Illusion d'Ombre n°97 New Moon. Mascara Le Volume Ultra Noir. Le Crayon Khôl n°61 Noir. Rouge Allure Velvet n°51 La Bouleversante et Gloss Lèvres Scintillantes n°212 Chêne Rouge, le tout Chanel. Décembre - Janvier 2016
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Purple night
Fond de teint Vitalumière Aqua n°20 Beige. Blush Joues Contraste n°260 Alezane. Fard à paupières Illusion d’Ombre Velvet n°106 Fleur de Pierre et Illusion d'Ombre n°97 New Moon. Mascara Le Volume Ultra Noir. Le Crayon Khôl n°61 Noir. Rouge Allure Velvet n°51 La Bouleversante et Gloss Lèvres Scintillantes n°212 Chêne Rouge, le tout Chanel. 82
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Éclats d’or
Fond de teint Vitalumière Aqua n°20 Beige. Blush Joues Contraste n°260 Alezane. Fard à paupières Illusion d’Ombre Velvet n°116 Rouge-Gorge. Eyeliner Écriture. Mascara Le Volume Ultra Noir. Le Crayon Khôl n°61 Noir, le tout Chanel. Décembre - Janvier 2016
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Safran lamé
Fond de teint Vitalumière Aqua n°20 Beige. Blush Joues Contraste n°260 Alezane. Palette yeux Les 4 Ombres Signe Particulier. Eyeliner Écriture. Mascara Le Volume Ultra Noir. Rouge Coco Shine n°99 Mélancolie, le tout Chanel.
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Technicolor
Fond de teint Vitalumière Aqua n°20 Beige. Blush Joues Contraste n°260 Alezane. Palette yeux Les 4 Ombres Signe Particulier. Fard à paupières Illusion d’Ombre n°857 Rouge Noir, n°116 Rouge-Gorge, Velvet n°106 Fleur de Pierre. Eyeliner Écriture. Mascara Le Volume Ultra Noir. Le Crayon Khôl n°61 Noir. Rouge Coco Shine n°99 Mélancolie, le tout Chanel. Assistant photo Robin Hollande Mannequin Jordan Almen chez 2morrows Paris Coiffure Henry Olivier Assistant coiffeur Céline de Cruz Manucure Charlène Coquard
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Dans les pas de
SARA HARAKAT A ISTANBUL
Elle compte parmi les villes les plus fabuleuses de l’histoire et entend bien figurer au club des mégalopoles incontournables de demain, à l’avantposte en matière d’arts et de design. Visite, forcément stimulante, avec la jeune architecte et créatrice d’accessoires Sara Harakat.
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’est une terre de légendes et de romans, capable d’impressionner les voyageurs les plus blasés, incapable de se reposer sur ses lauriers. Exception urbaine bâtie à cheval sur deux continents, entre Europe et Asie, Istanbul s’embrasse comme un théâtre d’histoire, de rue et de flux maritime perpétuel. S’y télescopent avec éclat l’Orient, l’Occident et des siècles de splendeurs à la tête des plus grands empires, du temps de Byzance, Constantinople et des Ottomans. Au top des villes les plus chargées d’années et de vestiges, la “Sublime Porte” est devenue au cours des dernières décennies l’une des mégalopoles les plus imposantes du globe, une fourmilière où les gecekondus (constructions illégales) poussent en une nuit. Aujourd’hui, Istanbul se revampe et prend de la hauteur : longtemps déployée entre terre et mer, elle redessine sa skyline à grand renfort de nouveaux buildings et quartiers d’affaires. Débordante d’énergie et de mégaprojets, la cité offre tout à la fois, le visage d’une Turquie en concentré et en plein essor, et la promesse d’une destination unique. En quelques années, elle s'est dotée d'une énième corde à son arc en se propulsant sur la scène arty mondiale, avec une effervescence bien 86
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à elle. Direction la rive européenne pour s'en convaincre, où se créent constamment de nouveaux lieux de culture - Salt, Arter - ou d’autres, consacrés à l'art local de prendre du rehavet (du bon temps), notamment à table, dans la bobo zone de Beyoğlu. Au son de la Türk Pop, omniprésente, on y déniche le quartier de Galata et les créateurs de mode turcs les plus désirables, dont Arzu Kaprol ou Bahar Korçan. Plus bas, sur les docks de Karaköy, se tient le premier musée d'art contemporain du pays, ouvert en 2005. D'ici peu, l'Istanbul Modern sera rejoint par le gigantesque Galataport, destiné à capter tou-
jours plus de bateaux de croisière. Une autre Istanbul se projette déjà… Avec son grain de folie, son grand mix de cultures, d’époques et de couleurs, Istanbul est devenue la ville fétiche des Harakat Sisters, celle qui ressemble le plus aux créations handmade de ces deux sœurs maroco-libanaises. Doctorante en architecture à Paris, stambouliote le temps de son master, Sara, l’aînée, nous entraîne dans sa ville de cœur, avant son prochain départ en Ouzbékistan et le lancement d’une nouvelle collection de bijoux et d’accessoires, où promettent de se rencontrer routes de la soie et des épices.
© PHOTOs Sara Harakat / DR
Par Valérie liais du rocher
Un hôtel
où poser ses valises ?
Le House Hotel, sur les rives du Bosphore. C’est l’ancienne demeure de l’architecte arménien Simon Balian, réaménagée par l’agence Autoban.
Une adresse pour les MÉLOMANEs ? Direction le Babylone, un lieu incontournable de la scène underground. Eclectique à souhait : on y croise le saxophoniste jazz Korhan Futacı aussi bien que le chanteur touareg Mdou Moctar du Niger.
Un lieu où BOIRE UN VERRE ? Soho House, une des plus belles terrasses pour apprécier la skyline d’Istanbul.
Un HOT SPOT FOOD ?
Pour le meilleur poisson de la ville : Uskumru, accessible uniquement en bateau à partir du quai Rumeli Hisari, ça vaut le détour ! Et pour un vrai kahvalti, le brunch turc : Journey Cihangir.
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Découvrir Istanbul hors des sentiers battus ? Aller vers la rive asiatique, déambuler dans le marché populaire de Kadikoy, se balader jusqu’au quartier Moda, y assister au coucher de soleil en mangeant un simit chaud (pain turc au sésame). Pour s’immerger encore plus dans la magie de la route de la soie : on embarque dans le train Orient Express pour faire le trajet Istanbul/Téhéran.
Un créateur turc à découvrir ? La jeune Asli Filinta et sa façon ludique de réinterpréter les motifs ottomans pour en faire des vêtements aux imprimés uniques.
Un quartier où flâner ?
C’est un vrai bonheur de se promener parmi tous les antiquaires et les galeries de Cukurcuma : on y trouve des vinyles iraniens, des bijoux en argent d’Afghanistan, des kilims d’Ouzbékistan… Autre lieu, autre sens: le bazar égyptien, pour sentir les délicieux parfums d’Orient.
Le concept store Midnight Express, pour sa sélection de jeunes créateurs turcs comme Bora Aksu, Zeynep Erdogan, Arzu Kaprol ou Ümit Ünal. Karakoy Junk, pour ses objets et accessoires vintage, chinés avec soin aux quatre coins du monde par la propriétaire, Asli Atamer. Feriköy Antika Pazarı : le marché aux puces, qui se tient tous les week-ends. 88
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© PHOTOs Sara Harakat / DR
De bons plans shopping ?
Un musée INCONTOURNABLE ? Istanbul Modern. Installé dans un ancien entrepôt industriel, il offre une riche collection d’artistes contemporains turcs, et organise également des projections de films et masterclass. Un LIEU d’inspiration ?
Dans les pas de SARA HARAKAT
Tarlabaşı, un quartier populaire plein de vie et de diversité : un melting-pot de couleurs, de langues et de musiques (kurde, grecque, etc.), avec ses vendeuses de fleurs, ses musiciens gipsy et ses enfants jouant dans la rue.
Une galerie OÙ S'ATTARDER ?
Salt Galata : un lieu impressionnant, magistral, hors du temps. Entre expositions et conférences, il propose également un centre d’archives et de recherches, ainsi qu’une très riche librairie. saltonline.org
Un artiste turc à suivre ? Hüseyin Bahri Alptekin, dont l’art est essentiellement inspiré de ses souvenirs et de sa famille. Tolga Sezgin, un des fondateurs de Narphotos, collectif de photographes indépendants basé à Istanbul. Kaan Müjdeci, jeune réalisateur qui vient de signer son premier long-métrage, Sivas. Décembre - Janvier 2016
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Christofle chez Fenêtre sur Cour : 21, bd Massira Al Khadra, Casablanca et 30, avenue du 16 novembre, Rabat.
Charles Christofle, fondateur de la maison.
Mood by Christofle, un service de table en métal argenté à l'allure futuriste.
ICoNIQUE Déco
Depuis 2005, Christofle commercialise également des bijoux aux lignes épurées.
Dans les ateliers, basés en Normandie, les artisans réalisent un travail d'orfèvre.
LA MAISON CHRISTOFLE, UNE SAGA FRANÇAISE
Nous sommes en France, peu de temps avant le Second Empire, à une époque où la bourgeoisie grandissante d’alors s’initie au raffinement de l’art de la table. Ce sont les prémices de la démocratisation du luxe. Visionnaire, Charles Christofle pressent le potentiel de ce nouveau marché et brevette des procédés permettant d’argenter les métaux. Moins coûteuse et plus pratique, l’argenterie Christofle (couverts et plats de réception) fait souffler un vent de modernité sur les tables des plus grands noms de l’époque. En 1853, lors d’un dîner d’apparat, à un convive qui lui demande d’où proviennent ses couverts, Napoléon III dévoile le nom de son fournisseur: Christofle. Un coup de projecteur inespéré qui marque le début d’une épopée royale. De l’empereur du Mexique au tsar de Russie, les têtes couronnées se l'arrachent. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, la transmission des services de table de génération en génération se généralise. À la même 90
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époque, les premières listes de mariage font leur apparition. Christofle avait vu juste. Plus d’un siècle et demi plus tard, la maison fait toujours figure de référence dans le milieu restreint des argentiers haut de gamme, comme en témoigne son statut de fournisseur du Palais de l’Élysée à Paris. Pourtant, loin de vivre dans le passé, Christofle n’a eu de cesse de se réinventer au fil des décennies. « Si une maison reste tournée vers son passé, elle disparaît. À l’inverse, si elle s’en détourne, la mort n’est pas loin», ironise sous forme d’aphorisme Olivier Frémont, directeur de la maison depuis 2014. Autant dire que chez Christofle, passé et présent se répondent et se complètent. Mot d’ordre ? « Enchanter le quotidien sans pour autant perdre de vue la fonctionnalité des objets créés ». Comprenez faire dans le luxe mais utile. À cela s’ajoutent des collaborations avec des artistes dans l’air du temps, comme Ora-ïto en 2008 par exemple, à qui l’on doit la collection Recto Verso, un
ensemble complet de couverts en acier massif. En parallèle, la maison flirte avec les codes de l’esthétique minimaliste en créant des objets hybrides comme le service de table Mood by Christofle, sorti en septembre 2015. En apparence, un œuf en métal argenté façon objet de décoration ultramoderne, mais qui dévoile un ensemble de couverts pour six personnes, rangés à la verticale une fois éclos. Futuriste. Peu de gens le savent mais la maison signe également des collections de bijoux aux lignes sobrissimes, dans lesquelles on retrouve cette même quête d’épure, signature de la maison, mais surtout son savoir-faire. Presque une évidence pour la maison qui aime à répéter qu’elle fait de la Haute-Orfèvrerie. Également présente au Maroc , la marque fait partie de la sélection savamment orchestrée par Fenêtre sur cour, temple de la décoration à Casablanca, et désormais à Rabat, grâce à Ghislaine Belhaj, sa fondatrice. Ô Par Manon Safavi
© PHOTOS DR
Plus de 150 ans après sa naissance, Christofle n’a rien perdu de son aura. L’argentier qui fournissait déjà Napoléon III à ses débuts reste une référence de l’art de la table de prestige. Retour sur l’histoire d’une maison qui met les petits plats dans les grands.
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Décoration Par Houssine Benboubker
“Moho” : Le Maroc bohème Bien plus qu’une simple destination, le Maroc est devenu un lifestyle qui s’exporte. Tapis berbères, moucharabiehs, imprimé kilim : la tendance Moho - contraction en anglais de Moroccan et Bohemian prône un art de vivre cool, coloré, exotique et inspiré.
Un Moroccan Tea parlor enblématique de l'esthétique Moho au Peacock Pavilions à Marrakech.
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En Californie, certaines haciendas mexicaines cèdent peu à peu le pas aux grandes maisons d’inspiration marocaine. ricains s’approprie le style si caractéristique des intérieurs marocains, il n’y a qu’un pas. Qu’ils ont allègrement franchi: dans cette ville de Californie, les haciendas mexicaines cèdent peu à peu le pas aux grandes maisons d’inspiration marocaine. Là, au milieu des palmiers et des coyotes. L’adresse-star du genre : une petite pension de charme bapti-
soufflé multicolore et des tapis berbères jetés à même l’herbe fraîche dans les jardins, créant ce que certains appellent désormais les Moroccan tea parlors (salons de thé marocains). Une décoration propice au grand get together entre amis autour du rituel du thé, mais aussi d’alcools exotiques ou de cocktails infusés d’épices, les pieds dans l’eau, et le
© PHOTOS DR
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alm Springs, Californie. Oasis de la jet set au teint hâlé depuis les années 60, la ville ressemble à ses clichés : soirées V.I.P. déjantées, looks extravagants et scènes de piscine ayant comme toile de fond les montagnes de la Sierra Nevada. À première vue, aucun lien avec le Maroc. Et pourtant, à bien y regarder, le climat désertique et l’esprit à la cool qui y règnent ont de quoi suggérer que ce lieu de villégiature des stars hollywoodiennes a un petit quelque chose des villages tranquilles à la sortie de Marrakech. De là à ce qu’une poignée d’Amé-
sée Korakia où, du sol au plafond, les brocarts beldi, les bois précieux et les luminaires traditionnels fassis habillent des murs en pierre immaculés, comme pour mieux inviter le voyageur à s’imprégner d’une certaine désinvolture méditerranéenne. Pour peu, on se croirait à flanc de colline dans le quartier Marshan à Tanger, sur une île grecque ou dans un village reculé d’Anatolie. Même obsession du côté de la prestigieuse chaîne d’hôtels Soho House, dont la Soho Desert House, maison éphémère, a réuni tout le gotha de la mode et de la musique internationale à l’occasion du festival Coachella en avril dernier. Image mentale : une pergola en tuiles de terre cuite, des lampes en verre
Une chambre du boutique-hôtel Korakia Pensione, niché au coeur de Palm Springs en Californie.
corps couvert de tuniques légères. Une version confortable et autrement sexy du très cérémonieux caftan marocain.
Un condensé des essentiels boho mis en scène par Hesbyblog.
UN nouvel orientalisme? Sous l’im-
pulsion des blogs consacrés au mode de vie bohème et des nouveaux hippies de l’Internet, la lubie Moho est sur toutes les lèvres (et tous les hashtags : #moho, #boho, #morboh). Hôtels néo-orientalistes, restaurants ou cafés new moroccan se plaisent à décliner, chacun à sa manière, cette oisiveté supposément marocaine. Quitte à verser dans le kitsch, l’hôtel Figueroa à Los Angeles s’est refait une beauté à coups de portes de style arabo-andalou, de rampes d’escalier en fer forgé, de carreaux marocains aux murs et de coussins aux motifs bariolés provenant d’Afrique du Nord, mais aussi d’Iran, de Turquie ou d’Extrême-Orient. Le Moho définit ainsi un nouvel orientalisme, joignant esthétique fondamentalement mauresque et éléments ethniques ou tribaux. Un mélange d’imagerie coloniale et de confort moderne, porté par des ‘‘nouveaux nomades’’, comme aiment à se définir ces jeunes bohèmes attirés par le voyage, la curiosité et l’appropriation de styles de vie étrangers.
Du Moho au Glomo Mi-authentique,
mi-fantasmé, le Moho n’a que faire de la géographie. Preuve en est, des maisons d’inspirations indienne, péruvienne ou italienne
Sequins, paille tressée et tables artisanales, dans l'un des nombreux jardins tapissés du Peacock Pavilions à Marrakech.
peuvent également prétendre au titre. S’il a actuellement été popularisé par des amoureux de la culture gypsy en Europe et en Amérique, l’esprit Moho existe aussi - et peut-être avant tout - tout près de chez nous. Le Peacock Pavilions à Marrakech est un exemple parfait de ce brassage. On y retrouve des espaces de vie traditionnellement marocains, des artefacts afghans ou égyptiens, des kilims et des wedding blankets parsemés de sequins, glanés ici et là par la propriétaire américaine, Maryam Montague, au fil de ses nombreux voyages. Au terme Moho,
cette Marocaine d’adoption préfère d’ailleurs le terme GloMo (Global Moroccan), qu’elle définit comme “ une esthétique internationale imprégnée d’iconographie marocaine, des espaces d’accueil aux accents tribal chic, où créatifs de tous bords et autres amoureux du design peuvent se retrouver, échanger ou simplement méditer ”. Une réinterprétation glamour et internationale de l’art de vivre marocain, mâtinée de traditions et d’influences africaines, moyen-orientales, indiennes… Plus qu’une tendance déco, Moho est en somme un style de vie, un manifeste de la décontraction, du cool et du lointain, repris librement par des espaces aux allures de caverne d’Ali Baba, dans lesquels fourmille une multitude de symboles et de reliques. Si l’inspiration n’est pas rigoureusement marocaine, l’invitation au voyage, à l’imagination et à la relaxation, a le mérite de hisser le drapeau du Maroc bien au-delà de ses frontières. Voilà qui n’est pas pour nous déplaire. Ô Décembre - Janvier 2016
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ADRESSES RÉDACTRICE EN CHEF Eléonore Bénit e.benit@telquel.ma DIRECTEUR ARTISTIQUE Wassim Wahid SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Ayla Mrabet chef de rubrique culture Valérie Liais du Rocher JOURNALISTE Manon Safavi ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Oumeïh Benaicha, Houssine Benboubker, Ayla Mrabet, Yto Taïeb PHOTOGRAPHES Laurence Laborie, Yassine Toumi NOUVELLISTE Leïla Slimani ILLUSTRATION Sanaa K.
Mode
Ali Idrissi 06 63 06 68 09 Atelier André Vincent www.atelierandrevincent.com Bel Air 05 22 20 46 30 Benoit Misollin Paris www.benoitmissolin.com By Floriane Fosso Paris www.byflorianefosso.com Dior 05 22 79 21 63 Eleven Paris 05 22 39 66 31 Fendi 05 22 79 21 70 Galeries Lafayette Casablanca 05 20 42 55 70 Gucci 05 22 79 21 50 Guy Laroche www.guylaroche.com Karen Millen 05 22 79 66 61 H&M 05 22 27 89 19 Madey Paris +33 6 49 85 78 13 Mango 05 22 36 63 64 Oysho 05 22 79 26 80 Paul&Joe www.paulandjoe.com Pinko 94
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05 22 79 79 15 Ralph Lauren 05 22 79 22 40 Sandro 05 22 27 29 22 Sergio Rossi www.sergiorossi.com Studio 14 05 22 49 18 19 Uterqüe 05 22 79 27 01 Zara 05 22 36 23 37 & Other Stories www.otherstories.com
Joaillerie
Azuelos 05 22 47 13 08 Cartier 05 22 36 92 57 Chronoss 05 22 79 68 40 Creat’heure 05 22 79 65 97 Dior Horlogerie www.dior.com
Isharya www.isharya.com Joanna Laura Constantine www.joannalauraconstantine. com Kara S. 05 22 39 73 03 Le Comptoir des Montres
05 22 98 97 74 Louis Vuitton 05 22 79 00 40 Mounier & Bouvard 05 22 98 51 28 Tamengo 05 22 36 89 89 Moda Operandi www.modaoperandi.com
Beauté
Beauty Success 05 22 95 80 20 Galeries Lafayette 05 20 42 55 70 Marionnaud 05 22 36 45 00 Secret de Beauté 05 22 89 15 01 Yves Rocher www.yves-rocher.com/ma
Décoration
Art Distrikt www.art-districk.ma Fenêtre Sur Cour 05 22 79 66 99 Ikea 05 20 10 09 00 Kartell 05 22 99 63 04 Roche Bobois 05 22 99 00 82 Via Tortona 05 22 25 14 83
CRÉDITS PHOTO AFP - Getty Images CONCEPTION GRAPHIQUE Rampazzo & Associés RÉVISION Abdelmoula Arafa RESPONSABLE MARQUES ET DIRECTRICE DE LA PUBLICITÉ Yasmina Olfi y.olfi@telquel.ma ICÔNES est une publication de TelQuel Media S.A. 34, rue Charam Achaykh, 4e étage, Quartier Palmier, Casablanca. Tél.: 05 22 25 05 09. Fax : 05 22 25 13 37. PRÉSIDENT Khalid El Hariry RESPONSABLE ADMINISTRATIVE ET FINANCIÈRE Hanane Himmich COORDINATRICE DES VENTES Wafaa El Ouilani CHEF DE PUBLICITÉ Safaa Aqraou Responsable Marketing et Opérations spéciales Salma El Hariry Administration Fatima Boutouzzaze, Abdelhak El Faiz, Khalid Er-Rouif, Souad Ghomari, Hanane Khelf, Nasser Maatallah, Abdelkrim Rassiane CTP et impression GMS Print. Distribution Sochepress. Certification O.J.D. en cours. N°4 / N° dossier de presse ص2014/56 N° dépot légal 2015 PE 0003 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Khalid El Hariry
sélection
Concept Institut
Ulili
Jeu gagnant pour la marque de bougies artisanales Ulili et sa nouvelle collection aux motifs inspirés du jeu de carte Ronda. Une dizaine de rêveries olfactives typiquement marocaines (Oum Rabie, Tazarine, M’Goun, Hafa), coulées dans de jolis pots en céramique et emballés avec du papier bleu recyclé, à la manière des pains de sucre d’antan. Prix : 540 DH la bougie de 275g. En exclusivité au 33 Majorelle à Marrakech et à la Maison Parfums, 7 rue Essanaani, Casablanca.
Avon
Vendue uniquement en direct, Avon fait partie de ces marques aux produits que l’on se refile entre amies. Trois ans après les fragrances Instinct pour elle/ Instinct pour lui, la marque américaine dévoile Attraction. En version féminine ou masculine, ces jus racontent le jeu de séduction entre deux êtres, avec des accords épicés de poire sauvage et de musc. Prix : 290 DH les 50ml.
Résolution 2016 : prendre soin de ceux qu’on aime. On commence, dès la fin de l’année, en offrant un coffret-cadeau signé Concept Institut. Hammam traditionnel ou royal, massage et enveloppement, soin du visage ou encore mani-pedi, les formules cadeaux s’adaptent aux budgets et aux envies. Rien n’empêche de se l’offrir à soi-même, cela va sans dire. Prix : entre 500 et 1500 DH. 20, rue Al Kaissi. Quartier Racine. Tél. : 05 22 36 64 99.
Galerie H
Nouvel espace dédié à l’artisanat et au design, la Galerie H propose jusqu’au 12 mars “Inspirations d’ici et d’ailleurs”, une expo-vente mixant objets mode et déco par l’entremise de quatre designers marocains. Parmi eux, Soufiane Tiglyene, à qui l’on doit le rigolo plat en céramique baptisé Bo Tajine, rehaussé d’un petit couvercle façon tarbouch. 181, bd d’Anfa, Casablanca. Tél. : 05 22 39 43 94.
WHO’S WHO
Nezha De gauche à droite, Didier presso, Nes de DG ia, kah Bel es Mumm, et Mariotti, Chef de Cavine, Directrice Salwa Belam ard Maroc. Marketing Pernod Ric
MUMM
La Chef Meryem et son mari, Philip Cherkaoui pe Pesnau.
Le 7 octobre dernier, quelques happy few casablancais s’étaient donné rendez-vous au Social Club pour célébrer la sortie de la première bouteille de champagne connectée de la maison rémoise. Une soirée très pétillante avec aux platines la DJette parisienne Twiggy et ses samples électro psychédéliques. La DJette Twiggy.
Hugues Mounier Renouf, Directeur de Mounier & Bouvard, et un ami.
Simohamed Larak DG de Geomedia, i, épouse, Sofia Salmet son eron.
YVES SAINT LAURENT
Philippe Raffray, DG de L’Oréal, entouré de Ghita Cohen et Caline Yassin de L’Oréal Division Luxe.
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, Kawtar Salmy Maria Chraibi de PlurielleDriss Daoud de et oc Mar l ficie L’Of de L’Officiel Homme Maroc.
Les blogueuses Afaf & Marwa.
Othmane Kabbaj de Santé+.
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Kenza Tazi de Citadine, et Fatima-Zahra Chabtane de Ousra.
À l’occasion du lancement de son nouveau parfum masculin, La Nuit de l’Homme intense, Yves Saint Laurent Parfum a réuni quelques influenceurs (presse, blogueurs, distributeurs) au Cabestan le 29 octobre dernier. Résultat ? Dresscode black-chic et dîner-cocktail sur la terrasse, face à l’océan.
WHO’S WHO
Tarja Visan, la co groupe Buddha fondatrice du Kamel, le propri Bar et Abu Ali Buddha Bar Ma étaire du rrakech.
BUDDHA BAR
Le styliste Karim Tassi et la RP Hayat Zerouga.
Après Moscou, le célèbre restaurant-bar-lounge parisien a ouvert, fin octobre, ses portes dans la Ville ocre. L’occasion pour une poignée de beautiful people de découvrir ce nouveau haut-lieu des nuits marrakchies. Au programme : sushis et percussions urbaines dans une ambiance oriental-chic.
Le groupe de rap Fnaïre.
Le boxeur Badr
Hari.
taurant , manager du res Ludovic Schorpionré de ses amies. tou en r Ba ha dd Bu
ABSOLUT
Le styliste Mehdi Khessouane et deF. s amis.
Le labyrinthe lumineux en 3D de Mehdi F. Khessouane.
A droite, le créateur Yassine Morabite et ses amis.
Six cents invités se sont retrouvés à la Maison B le 29 octobre dernier, pour vivre une expérience artistique sur le thème Transform Yourself. Quatre artistes marocains (Yasmine Laraki, Rachid Kallamni, Jay Douzi et Mehdi F. Khessouane) ont réinventé la fête : labyrinthe géant, installations vidéos et cocktails inédits.
L’artiste Rachid Kallamni.
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Si j’étais une femme…
signer pour un long. Comme dirait Oscar Wilde, mieux vaut viser la lune, en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. 24h dans la peau d’une femme. Premier réflexe ? Je file aux toilettes pour enfin
découvrir ce qu’elles y font et se disent quand elles s’y retrouvent. Cette étrange manie qu’elles ont d’y rester à plusieurs pendant des heures a toujours été pour moi un vrai mystère. Auriez-vous été aussi naïve que la peinture de Chaïbia ? À un moment dans le film, à
la personne qui qualifie son travail de naïf, la Chaïbia du film réplique : “N3al dine bouk”. Je vous ferai donc la même réponse (rires). Ni moi, ni Chaïbia, ni son art ne sont naïfs. Youssef Britel aurait-il été plus qu’un ami ?
Il est beau, il est bosseur, il est ambitieux. En 10 ans, ce jeune acteur a tourné plus d’une vingtaine de films sous la direction des plus grands réalisateurs marocains. À l’affiche de La Marche Verte de Youssef Britel, on le verra aussi à la mi-décembre dans Chaïbia du même cinéaste. Une actu marathon qui lui laisse encore le temps de révéler la femme qui sommeille en lui.
Pour commencer, Lalla Mourad, pourquoi avez-vous mis les voiles pour Los Angeles ? Parce que ce pays est un “no woman’s land” ? Contrairement à la légende selon
laquelle les hormones influencent nos décisions, je ne suis que ma raison (rires). Non, plus sérieusement, cela fait 10 ans que je suis comédien au Maroc et j’avais besoin de 98
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changement. Alors quand l’occasion s’est présentée, j’ai dit go ! Cela fait un peu plus d’un an que j’y vis , et j’ai le sentiment de vivre un rêve éveillé. Les gens du cinéma là-bas sont ultra-positifs, ils veulent sincèrement que tu réussisses et sont bien plus accessibles qu’on ne l’imagine. J’y ai d’ailleurs déjà tourné un court et m’apprête à
Une femme que vous admiriez plus jeune ?
Barbarella, parce qu’elle est sexy et qu’elle voyage dans un vaisseau spatial, un vrai fantasme pour le geek que j’étais. À votre tour de poser une question pour les lectrices d’Icônes ? Hello toi, tu fais quoi
ce soir ?
Ô
Par Éléonore Bénit
© photo LAMIA LAHBABI
Mourad Zaoui
Non, parce que je ne mélange jamais pro et perso. Vous épouseriez-vous ? Bien sûr que non! Être acteur, c’est ne vivre que pour son rêve et sa passion, et c’est souvent un enfer pour la personne qui partage cette vie. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je suis célibataire. J’aurais trop peur d’imposer à quelqu’un d’autre ma vie de nomade et de saltimbanque, faite de névroses, de spleen et de grands idéaux. Vos trucs pour séduire un homme ? Ventre plein et bourse vide. Djellaba ou décolleté boa ? Un boa et rien que ça. Je suis un esprit libre. Maman poule ou maman cool ? Ni l’une ni l’autre. Pour moi, les enfants, c’est toujours mieux chez les autres. Talons ou ballerines ? Louboutin, Jimmy Choo et Sergio Rossi, baby !