14 fiches pays extraites du Guide Coface “Risque Pays 2012”

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Allemagne

ECOSSE

Évaluations Coface

ULSTER

A2

Évaluation pays

Dublin

EP. NDE

A1

Environnement des affaires

PAYSBAS

PAYS DE GALLE

LITUANIE K RUSSIE

Copenhague

DANEMARK

ROYAUMEUNI

PO LOGNE

Berlin Berlin

La Haye Londres

LETTONIE

Varsovie

BELGIQUE

ALLEMAGNE

Bruxelles

Prague

Luxembourg

REP. TCHEQUE SLOVAQUIE

LUXEMBOURG

Principaux indicateurs économiques 2009 -5,1 0,4 -3,2 5,6 74,2

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

2010 3,7 1,1 -4,3 5,7 83,0

2011 e 3,0 2,3 -1,0 5,4 81,0

Paris

Vienne

Berne

LIECHTENSTEIN

SUISSE Vaduz

CROATIE

(p) : prévision

P

40

M

T

Importations 36 % du PIB

I %

46,0

Machines et matériel de transport

34,0

Machines et matériel de transport

23,1

Articles manufacturés

23,6

Articles manufacturés L

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

12,6

Produits chimiques et produits dérivés

7,2

Articles et transactions, n.d.a.

11,4

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

4,0

Produits alimentaires et animaux vivants

4,9

Autre

14,7

30

M

R

%

20

SERBIE

A

Exportations 41 % du PIB

10

HERZEG.

Sarajevo

SAN MARINO

MONACO

Échanges commerciaux

0

Bratislava Budapest AUTRICHE HONGRIE SLOVENIE ROUMAN Zagreb Ljubljana Belgrade BOSNIE-

FRANCE

2012 p 0,7 1,8 -0,9 5,0 80,0

50

8,0 10,4 0

5

10

15

20

25

30

Articles et transactions, n.d.a. Autre

35

➔ Appréciation du risque Fort ralentissement de l’activité lié à la dégradation du contexte extérieur

Dans le sillage de la crise de la dette européenne et du ralentissement mondial, l’activité a légèrement reculé sur les derniers mois de 2011. Elle devrait, au mieux, stagner début 2012 avant de retrouver une croissance très modeste à partir du printemps. Sur l’ensemble de l’année 2012, la croissance sera faible. Malgré le maintien d’une demande forte en provenance des zones émergentes, les exportations (50% du PIB) vont fortement ralentir sous l’influence d’une conjoncture très défavorable en Europe occidentale (55% des débouchés). Comme, dans le même temps, les importations ralentiront moins, la contribution des échanges extérieurs à la croissance sera nulle en 2012. Par ailleurs, les incertitudes vont inciter les entreprises à repousser leurs investissements sur le second semestre 2012. Un recul semble toutefois à écarter en raison du taux d’utilisation assez élevé des capacités de production et du rattrapage partiel du retard dû à la crise de 2009. L’investissement public décèlera aussi fortement avec la fin des projets contenus dans le second plan de relance de 2009. L’accroissement des investissements dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermique), la modernisation des centrales thermiques existantes et la construction de centrales au gaz dans la perspective de la sortie du nucléaire en 2022, n’interviendra au mieux qu’à partir de la fin d’année. Soutien de la dépense des ménages

Le soutien à l’activité proviendra de la résistance de la consommation et de l’investissement des ménages. Les ménages devraient maintenir leur consommation. Malgré la diminution attendue des créations d’emploi, le chômage baissera encore, car moins de personnes arriveront sur le marché du travail. Les entreprises, soucieuses de conserver une main-d’œuvre qualifiée de plus en plus rare, vont

faire appel au Kurzarbeit qui leur permet de faire prendre en charge la réduction d’horaires par l’assurance chômage. Le revenu disponible des ménages augmentera en raison de la baisse de l’inflation, de la progression des salaires qui profitent des tensions sur le marché du travail, ainsi que de l’indexation des retraites sur les rémunérations. La majeure partie du supplément de recettes publiques attendue en 2012, conséquence de la résistance de la consommation et de la progression des revenus, sera redistribuée sous forme de primes de fin d’année aux fonctionnaires, d’augmentation des allocations logement et parentale, ainsi que des bourses pour les étudiants. La construction et la rénovation de logements devraient progresser du fait notamment de la méfiance des ménages pour les placements financiers. Des comptes publics et extérieurs satisfaisants

Malgré le ralentissement de croissance attendu en 2012, l’amélioration des comptes publics va se poursuivre. Le déficit devrait passer sous la barre des 1% du PIB. La dette restera élevée (80% du PIB), mais poursuivra sa décrue. Le frein à l’endettement, intégré à la Loi Fondamentale, qui prévoit la réduction du déficit structurel de la Fédération à 0,35% d’ici 2016 et l’équilibre structurel pour les Länder d’ici 2020, jouera pour la deuxième année. Grâce à son considérable excédent commercial, la balance courante est très excédentaire. L’essoufflement de la demande mondiale ne remet pas en cause cette situation. La situation financière des entreprises susceptible de se dégrader à nouveau

En 2011, la rentabilité des entreprises est presque remontée à son niveau confortable d’avant la crise. Néanmoins, les hausses de salaires consenties et l’augmentation du prix des matières premières ont ralenti le processus. Mais, d’un autre côté, le désendettement, rendu possible par l’autofinancement croissant des entreprises, a réduit la

charge du service de leur dette. Cependant, la nette décélération de la croissance attendue en 2012 pourrait provoquer une nouvelle détérioration. En cas de dégradation de la situation des banques, l’accès au crédit bancaire deviendrait plus difficile et onéreux. Cela pourrait poser de graves difficultés aux entreprises, notamment les PME, qui y ont recours. Toutefois, la moindre ampleur du retournement conjoncturel devrait limiter la détérioration éventuelle.

Points FORTS Ï ■ Solide base industrielle (1/4 du PIB) ■ Compétitivité coût/produit élevée et faible sensibilité au change ■ Présence importante sur les marchés émergents (1/3 des exportations) ■ Rôle central des PME (Mittelstand) exportatrices ■ Recherche et Développement ■ Intégration de l’Europe centrale et orientale dans le processus de production ■ Importance des ports de Hambourg et de Bremerhaven

Points FAIBLES  ■ Déclin démographique ■ Manque d’ingénieurs ■ Faible taux d’emploi des femmes ■ Forte dépendance aux marchés mondiaux ■ Poids majeur de la production et des exportations d’automobiles ■ Retard persistant des Länder orientaux ■ Secteur bancaire fragilisé

Guide Coface Risque Pays 2012

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C P

S

B GUATEMALA HONDURAS

Guatemala S. Salvador

DOMINIQUE

Tegucigalpa

SALVADOR

Managua

GRENADE

Caracas

San José COSTA RICA

Panamá

TRINITE ET TOBAGO

VENEZUELA

PANAMA

A3

Environnement des affaires

A4

GUYANA

Évaluations Coface Évaluation pays

Brésil

SAINTE-LUCIE BARBADE SAINT-VINCENT ET LES GRENADINES

NICARAGUA

Santa Fe de Bogotá

Georgetown Paramaribo SURINAM Guyane Française

CO LO MBI E Quito

EQ U ATEU R

B

Cotation moyen terme

R

E

S

I

L

P ERO U

Lima

RISQUE ASSEZ FAIBLE

BO LI VIE La Paz

Brasília

Principaux indicateurs économiques 2011 e 3,1 6,7 -2,1 -2,2 54,2

2012 p 3,0 5,5 -2,0 -2,9 54,0

PARAGUAY Asunción

URUGUAY Santiago

ARGEN TINE

(e) : estimation

Montevideo

Buenos A

L

2010 7,5 5,0 -2,1 -2,3 54,7

I

2009 -0,6 4,9 -3,1 -1,5 62,0

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(p) : prévision

Échanges commerciaux Importations 11 % du PIB

Exportations 11 % du PIB

%

%

26,1

Matières brutes non comestibles, sauf carburants

39,6

Machines et matériel de transport

22,4

Produits alimentaires et animaux vivants

19,0

Articles manufacturés

16,6

Machines et matériel de transport

17,8

Produits chimiques et produits dérivés

11,6

Articles manufacturés

16,5

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

9,8 13,5 0

5

10

15

20

25

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes Autre

30

0

5

10

15

20

25

30

35

4,0

Produits alimentaires et animaux vivants

3,1

Autre

40

➔ Appréciation du risque Croissance modérée en 2012

La croissance a ralenti en 2011, sous l’effet du resserrement de la politique budgétaire et monétaire mis en place au début de l’année pour éviter la surchauffe. La décélération l’économie a été toutefois plus importante que prévu, à cause de la détérioration de la conjoncture mondiale au deuxième semestre. En 2012, la conjoncture internationale continuera de peser sur la croissance du pays, mais la demande intérieure en restera le moteur. Cette dernière sera soutenue par la baisse du taux d’intérêt, la croissance du crédit et des allégements fiscaux. Par ailleurs, le pays devrait bénéficier de la bonne tenue des investissements, compte tenu des besoins infrastructures, en vue de la Coupe du Monde de Football en 2014 et des Jeux Olympiques en 2016. Malgré le resserrement monétaire en début d’année, l’inflation en 2011 est restée légèrement au dessus de la fourchette haute ciblée par la Banque centrale du Brésil (BCB), en raison du prix élevé des matières premières, de la demande intérieure robuste et d’un niveau de chômage historiquement bas. En dépit des ces tensions inflationnistes et en tenant compte de l’assombrissement des perspectives économiques dans les pays avancés, la BCB a décidé d’entamer un nouveau cycle de baisse du taux directeur fin aout 2011. Des nouvelles baisses sont attendues en 2012 afin de soutenir l’activité domestique, dans un contexte de détérioration de la conjoncture mondiale et de croissance modérée. Cet environnement devrait favoriser la baisse de l’inflation. Le comportement de paiement des entreprises se rapproche de la moyenne mondiale

En 2011, le comportement de paiement des entreprises brésiliennes est resté en dessous de la moyenne mondiale, mais l’écart s’est réduit reflétant l’important ralentissement de l’activité dans le pays. En 2012, les

risques portent surtout sur le coût du financement des entreprises. En effet, l’endettement extérieur du secteur privé a augmenté ces dernières années, ce qui expose une partie des entreprises au risque de change, notamment dans le cas d’une montée de l’aversion au risque. Celles qui s’endettent sur le marché intérieur pourraient également être affectées, si les banques locales répercutent ces hausses des coûts de financement dans leurs prêts. Certaines entreprises brésiliennes pourraient ainsi connaître une baisse de leur rentabilité.

prédécesseur. Néanmoins, elle aura plus de difficultés à gérer la coalition gouvernementale multipartite. Dans la première année de son mandat, six ministres ont été évincés suite à des allégations de corruption. En effet, la sévérité de la présidente vis-à-vis la corruption, même si elle est très populaire dans l’opinion publique, entraîne des mécontentements au sein de la base gouvernementale. Cela conduit également à une certaine paralysie du système législatif et entrave le programme des réformes du gouvernement, comme la simplification de la fiscalité.

Situation financière maîtrisée

Avec plus de marge de manœuvre du côté de dépenses, le déficit budgétaire devrait rester maîtrisé en 2012. En outre, les autorités ont annoncé une série de mesures destinées à soutenir la consommation des ménages et l’investissement, mais elles seront moins importantes et moins coûteuses que celles introduites après la faillite de Lehman Brothers. Le déficit courant devrait continuer de se détériorer en 2012 en raison d’une progression des importations bien supérieure à celle des exportations. Cela devrait conduire à un accroissement du large besoin de financement du pays, qui devrait toutefois être couvert par les flux de capitaux étrangers, tels que les investissements directs étrangers. Par ailleurs, le gouvernement est revenu sur la plupart des mesures de contrôle de capitaux mises en place entre 2010 et 2011 pour limiter l’appréciation du real. Malgré les incertitudes sur la conjoncture mondiale et une monté de l’aversion au risque, une chute du real ne devrait pas avoir lieu, compte tenu des entrées de capitaux et des interventions de la Banque centrale afin d’éviter une forte volatilité de la monnaie. Retard en matière de réforme

La présidente Dilma Roussef devrait poursuivre une politique de stabilité macroéconomique alliée au développement social, dans la continuité des politiques de son

Points FORTS Ï ■ Ressources naturelles abondantes ■ Part significative des produits manufacturés dans la production et les exportations ■ Poursuite d’une politique économique prudente ■ Taille et potentialités du marché intérieur et coût favorable du travail

Points FAIBLES  ■ Infrastructures insuffisantes (énergétiques, ferroviaires, routières, portuaires et aéroportuaires) ■ Vulnérabilité aux chocs externes ■ Manque de main d’œuvre qualifiée ■ Coût du crédit élevé

Guide Coface Risque Pays 2012

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Canada Évaluations Coface

G r o e n l a n d

Évaluation pays

A1

Environnement des affaires

A1

US

A l a s k a

Danemark

Principaux indicateurs économiques C

A

N

A

D

A

É t a t s - U n i s

2009 -2,8 0,3 -4,9 -3 83,3

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

Ottawa

(e) : estimation

2010 3,2 1,8 -5,6 -3,1 85,1

2011 e 2,2 2,8 -4 -2,8 85,6

2012 p 1,8 1,9 -2,8 -3,1 86,4

(p) : prévision

Échanges commerciaux Importations 30 % du PIB

Exportations 29 % du PIB

%

%

26,2

Machines et matériel de transport

41,1

Machines et matériel de transport

23,7

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

24,6

Articles manufacturés

Articles manufacturés

10,6

Produits chimiques et produits dérivés

8,6

Matières brutes non comestibles, sauf carburants

10,0

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

8,6

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

13,0

19,9 0

5

10

15

20

25

Autre

30

0

10

20

30

40

6,0

Produits alimentaires et animaux vivants

7,7

Autre

50

➔ Appréciation du risque La demande interne ralentira mais continuera de soutenir la croissance en 2012

A la fin de 2011, la confiance des ménages et des chefs d’entreprise a commencé à se détériorer, en ligne avec le ralentissement de la demande extérieure, la fin du stimulus budgétaire et le resserrement de la politique monétaire. Malgré ces facteurs négatifs, la demande domestique a soutenu l’activité qui a néanmoins décéléré (+2,2%) et devrait à nouveau marquer le pas cette année (+1,8%). En dépit de la bonne orientation du marché de l’emploi qui a retrouvé son niveau d’avant la crise, les consommateurs canadiens feront preuve en 2012 de la même prudence que celle observée sur la seconde partie de 2011. Le taux de chômage demeurera en effet élevé (7,2%), ce qui pèsera sur la progression des salaires. Autres facteurs qui inciteront les ménages à limiter leurs dépenses : leur endettement qui a continué de progresser ces dernières années (147% du revenu disponible –RD-) le pays n’ayant pas eu à pâtir d’une crise immobilière, la stabilité de leur taux d’épargne autour de 4,5% du RD et le déclin continu du crédit à la consommation. Le ralentissement attendu de l’investissement résidentiel sera modeste, l’accès à la propriété continuant de bénéficier de taux hypothécaires relativement bas, de la stabilisation des prix des logements ainsi que d’une démographie dynamique (flux migratoires). L’investissement des entreprises, quant à lui, sera soutenu par des conditions d’accès au crédit favorables mais aussi par les prix des produits importés rendus compétitifs par la vigueur du dollar canadien. Il sera particulièrement dynamique dans les secteurs miniers et énergétiques. De son côté, l’investissement public, en particulier dans les infrastructures, sera affecté par la fin du stimulus budgétaire.

Ralentissement de la demande américaine et dollar canadien fort handicapent les exportations

Les Etats-Unis absorbent plus de 73% des exportations canadiennes. La crise de 2009 avait donc eu un impact immédiat sur les ventes canadiennes à l’étranger qui s’étaient effondrées de plus de 13%. Depuis elles n’ont que peu progressé. Elles seront pénalisées cette année (+2%) par la faible croissance américaine et par la vigueur du dollar canadien qui réduit la compétitivité-prix des produits manufacturés, notamment de la mécanique, de l’automobile et du bois. Cette parité défavorable devrait perdurer tout au long de 2012, notamment sous l’effet de l’aversion au risque qui rend la devise canadienne attractive pour les investisseurs internationaux et de la politique monétaire de la Banque du Canada qui demeurera moins ouverte que celle de la Fed américaine. Les exportations de produits énergétiques (pétrole, gaz naturel et produits dérivés qui représentent 24% des exportations) devraient, quant à elles, continuer de bénéficier de prix élevés et stables. La balance courante, excédentaire dans la décennie qui a précédé la crise, affichera pour la troisième année consécutive un déficit (3,1%), les importations croissant plus rapidement que les exportations. La contribution du commerce extérieur à la croissance sera donc négative en 2012. La fin des mesures de soutien à l’économie et la réduction de certaines dépenses publiques conduiront à une contraction du déficit budgétaire cette année encore (-2,8%), la volonté du gouvernement étant de recouvrer l’excédent dont le pays jouissait avant la crise. En revanche, la dette publique (fédérale, entités territoriales et régionales) demeurera élevée (86,4%), la seule dette du gouvernement central ressortant à 33,8%. Banques et entreprises solides Le secteur financier n’a pas été touché par la crise de 2009, les banques ayant géré prudemment les prêts immobiliers

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Guide Coface Risque Pays 2012

consentis aux ménages. Bien capitalisées, au-delà de ce qui est requis par les règles prudentielles, elles devraient pleinement tenir leur rôle auprès des entreprises qui affichent en tout état de cause un taux d’autofinancement élevé (autour de 120%). Parmi les secteurs manufacturiers qui seront fragilisés par une perte de compétitivité-prix et un ralentissement de la demande extérieure, ceux de l’automobile, de la mécanique et de la forêt ainsi que la pêche devront être surveillés. Sur le marché domestique, la construction continuera de bien se porter, alors que les activités du commerce de gros et des loisirs pourraient souffrir de la prudence des ménages. Les faillites des entreprises se sont tassées sur douze mois à août 2011 (-16,7%), en ligne avec l’évolution de l’indice des incidents de paiement de Coface qui se situe en-dessous de la moyenne mondiale.

Points FORTS Ï ■ Ressources énergétiques abondantes et diversifiées ■ Gestion prudente des finances publiques ■ Faible niveau de la dette extérieure (67% du PIB) ■ Démographie dynamique (flux migratoires) ■ Secteur bancaire solide, bien capitalisé et supervision rigoureuse

Points FAIBLES  ■ Degré d’ouverture élevé et forte dépendance à l’économie des Etats-Unis ■ Insuffisance des dépenses de R&D ■ Perte de compétitivité des entreprises corrélée à la montée en puissance des concurrents émergents ■ Endettement élevé des ménages ■ Fragilisation des exportations énergétiques (ressources de gaz naturel aux Etats-Unis)


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Chine M O N G O L I E

K A Z A K H S T A N

Évaluations Coface Bichkek Tachkent

KIRGHIZISTAN

Évaluation pays

COREE DU NORD

Pékin Pyongyang

TADJIKISTAN

AFGHANISTAN

C

Kaboul

H

I

N

B

Environnement des affaires

J

Séoul

A3

COREE DU SUD

E

Cotation moyen terme

Islamabad

RISQUE FAIBLE

PAKISTAN New-Dehli

NEPAL Katmandou

Principaux indicateurs économiques

BHOUTAN

Thimphou

I

Taïpei

N

2009 9,2 -0,7 -3,1 9,1 17,7

BANGLADESH

D

TAIWAN

Dacca

E

Hanoi LAOS

MYANMAR

Vientiane Rangoon

THAÏLANDE

Manille

VIETNAM

Bangkok CAMBODGE

PHILIPPINES

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

2010 10,7 3,3 -2,3 5,2 33,8

2011 e 9,3 5,5 -1,6 5,2 26,9

2012 p 8,0 3,3 -0,8 5,2 22,2

(p) : prévision

S

Échanges commerciaux Exportations 27 % du PIB

Importations 22 % du PIB

S

%

%

49,5

Machines et matériel de transport

39,4

Machines et matériel de transport

Articles manufacturés

15,1

Matières brutes non comestibles, sauf carburants

13,5

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

D

39,7

0

10

20

30

40

5,5

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

2,6

Produits alimentaires et animaux vivants

2,0

Combustibles, lubrifiants et produits connexes

0,6

Autre

50

➔ Appréciation du risque Ralentissement de la croissance contenu en 2012 grâce aux politiques ciblées de relance

L’activité ralentira en 2012 en raison de la décélération de la demande interne et de la demande externe. En effet, les ventes à l’étranger, notamment vers la zone euro qui capte 15% des exportations totales, affichent un moindre dynamisme. En outre, la demande interne marque le pas du fait de la politique de contrôle de l’investissement engagée en 2010 et axée principalement sur la décélération de l’offre de crédit (hausses des taux d’intérêt ; réintroduction des quotas sur les prêts) et sur l’appréciation du Yuan. La contraction des transactions immobilières et la baisse des prix dans certaines grandes villes pèsent également sur l’activité, le secteur immobilier représentant 10% du PIB. Ces difficultés du secteur immobilier pourrait avoir des conséquences sur le secteur de la construction notamment la métallurgie et les cimenteries. Dans ce contexte de décélération des demandes interne et externe, un ensemble de mesures contra-cycliques devraient être mises en place. Ainsi, le ralentissement de la croissance devrait-il être contenu. L’instrument budgétaire sera massivement mobilisé. En témoigne, le lancement du programme de construction de 36 millions de logements sociaux ou les mesures de soutien aux PME de Wenzhou. Par ailleurs, les baisses du taux de réserves obligatoires des banques devraient se poursuivre tandis que les quotas sur les prêts pourraient être assouplis. Enfin, l’appréciation du Yuan devrait légèrement ralentir et atteindre 3-4% en 2012 contre 5-6% en 2011. Cette relance devrait permettre au secteur manufacturier d’afficher des performances stables. Néanmoins, elle remet en cause les réformes engagées depuis 2010 visant à rééquilibrer la croissance en soutenant la montée en puissance du salarié-consommateur chinois. Si les hausses de salaires devraient perdurer et soutenir la consommation, l’investissement - d’ores et déjà hypertrophié - augmentera plus rapidement, entretenant les déséquilibres structurels du modèle de croissance chinois. 62

Guide Coface Risque Pays 2012

P

10,7 9,4 11,8 0

5

10

15

20

Des fragilités persistantes au niveau des PME, des banques et des collectivités locales

Les PME chinoises sont à surveiller car elles font face à plusieurs chocs : pressions salariales importantes, appréciation du yuan et problème d’accès au financement. En effet, les crédits bancaires étant principalement alloués aux entreprises publiques, les PME font de plus en plus appel au système informel de crédit qui applique des taux usuraires, jusqu’à quatre fois plus élevés que ceux appliqués aux entreprises publiques. Dans un contexte de ralentissement de la demande externe, ces PME – qui représentent 68% des exportations, 60% de la création de richesse nationale et 66% des licences de brevets – pourraient rapidement se retrouver en difficulté. Des défauts en chaîne constituent le risque principal. Par ailleurs, le secteur bancaire pourrait être affecté par les difficultés croissantes du secteur immobilier, malgré les résultats encourageants des stress tests effectués par les autorités chinoises sur les 17 plus grandes banques commerciales. En effet, si les ménages s’endettent peu pour acquérir leur logement, ce n’est en revanche pas le cas des promoteurs immobiliers qui font face à une pression financière accrue en raison de l’illiquidité croissante du marché et sont parfois contraints de vendre avec des décotes importantes. En outre, les banques pourraient pâtir des difficultés croissantes des collectivités locales. Ne pouvant s’endetter à leur propre titre, les entités sub-souveraines ont emprunté via des plateformes de financement locales (PFLs) au fonctionnement opaque. Les banques ont massivement prêté aux PFLs alors que ces dernières étaient faiblement capitalisées. En 2012, le risque de défaut en chaine devrait être évité grâce à l’intervention de l’Etat qui dispose d’une dette publique faible. Cependant, ceci n’exclut pas des défauts ponctuels de collectivités locales ou de banques de second rang puisque, selon les estimations officielles, 23% des crédits accordés aux collectivités locales pourraient se transformer en prêts non performants. L’Etat, souhaitant éviter le risque d’aléa moral, pourrait être tenté de faire quelques exemples isolés.

25

30

35

Produits chimiques et produits dérivés Articles manufacturés Autre

40

Lacunes en termes d’environnement des affaires

Sur le plan politique, malgré la baisse attendue de l’inflation, les tensions sociales devraient demeurer vives en raison des difficultés des PME notamment dans la province du Guangdong. En outre, les inégalités restent substantielles entre les campagnes et les villes. Enfin, malgré les progrès récents de la réglementation, des lacunes majeures de gouvernance persistent.

Points FORTS Ï ■ Comptes extérieurs bénéficiant de la compétitivité et de la diversification industrielles ■ Risque de surendettement externe limité grâce au niveau élevé des réserves de change et au maintien d’un compte courant excédentaire ■ Risque souverain contenu : dette publique largement domestique et libellée en monnaie locale ■ Montée en gamme progressive ■ Développement des infrastructures, encouragé par le plan de relance ■ Taux d’épargne des entreprises très élevé et finançant la majeure partie de l’investissement

Points FAIBLES  ■ Tensions sociales croissantes liées à la montée des inégalités ■ Vieillissement de la population et tarissement progressif du vivier de main d’œuvre abondant et bon marché ■ Surcapacités dans l’industrie et le commerce ■ Banques chinoises fragiles, compte tenu du dynamisme du crédit et des incertitudes quant au niveau des créances douteuses ■ Problèmes environnementaux


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P

S

B

Belmopan G

Évaluations Coface Environnement des affaires

A4

DOMINIQUE

SAINTE-LUCIE BARBADE SAINT-VINCENT ET LES GRENADINES

NICARAGUA

Managua

GRENADE

Caracas

San José COSTA RICA

Panamá

TRINITE ET TOBAGO

VENEZUELA

PANAMA A GUYAN

A4

Colombie SAINT-CHRISTOPHE ET NEVIS

Tegucigalpa

SALVADOR

Évaluation pays

Prince

GUATEMALA la HONDURAS

lvador

A

g

Kingston

Bogotá

Cotation moyen terme RISQUE MODÉRÉ

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

SURINAM

Guyan Fra

COLOM BI E Quito

Principaux indicateurs économiques 2009 0,4 4,2 -4,1 -2,2 36

Georgetown Paramaribo

2010 4,3 2,3 -3,8 -3,0 36

2011 e 4,9 3,3 -3,8 -2,6 36

EQUATEU R

2012 p 4,5 2,9 -3,0 -2,5 35

B R E S I L

(p) : prévision

Échanges commerciaux Importations 18 % du PIB

Exportations 16 % du PIB

%

%

56,7

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

40,0

Machines et matériel de transport

10,7

Produits alimentaires et animaux vivants

24,4

Articles manufacturés

18,3

Produits chimiques et produits dérivés

8,4

Articles manufacturés

7,1

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

7,8

Produits alimentaires et bétail

5,3

Articles et transactions, n.d.a.

5,0

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

4,4

Autre

11,8 0

10

20

30

40

50

Autre

60

0

5

10

15

20

25

30

35

40

➔ Appréciation du risque Croissance soutenue par une vive demande intérieure

En 2011, la croissance est restée solide grâce au dynamisme des secteurs minier et pétrolier. La demande intérieure a également été un moteur majeur de croissance. Celle-ci devrait rester sensiblement au même niveau en 2012, malgré la crise de la zone euro et la croissance molle des Etats-Unis. La demande intérieure continuera d’être solide grâce à la combinaison d’une consommation des ménages dynamique et d’un investissement soutenu. Le secteur de la construction, stimulé par l’expansion des secteurs minier et productif, contribuera également à maintenir un taux de croissance satisfaisant. Des finances publiques plus soutenables

Le déficit du gouvernement central s’est maintenu en dessous de 4% du PIB en 2011 en raison des dépenses de reconstruction des infrastructures détruites par les inondations fin 2010. Le budget voté pour 2012 permettra de réduire le déficit grâce à une forte expansion des recettes liée aux taxes sur les secteurs minier et pétrolier. La poursuite de la vente de la compagnie pétrolière nationale Ecopetrol contribuera également aux recettes et permettra au gouvernement colombien de réduire le déficit public. Ainsi, la dette publique qui est détenue majoritairement par des acteurs domestiques restera à un niveau modéré en 2012. Un léger déficit courant aisément financé par les investissements étrangers

En 2011, une nouvelle hausse des prix des matières premières, conjuguée à un accroissement des exportations d’hydrocarbures en volume, ainsi que la reprise des échanges avec le Venezuela, ont stimulé les exportations. En conséquence, l’excédent commercial a quasiment

triplé par rapport à 2010. Cette évolution favorable a cependant été en grande partie compensée par une accélération des rapatriements de dividendes à l’étranger. En 2012, le déficit courant se maintiendra au même niveau qu’en 2011, compte-tenu d’une relative stabilité des cours des matières premières. Les importations seront portées par une demande intérieure soutenue, notamment en ce qui concerne les biens d’équipement, les automobiles et l’électronique peu produits localement. Le léger déficit courant colombien est largement financé par les investisseurs étrangers, principalement dans les secteurs des industries extractives, pétrole, charbon, nickel et or. Néanmoins, les investisseurs sont de plus en plus nombreux à se diriger vers les secteurs de la construction, de l’agroalimentaire et de la banque. En outre, le pays qui dispose déjà de réserves en devises confortables a bénéficié d’une extension de deux ans de sa Ligne de Crédit Modulable (LCM) octroyée par le FMI, pour un montant de 6,2 milliards de dollars. L’insécurité diminue mais demeure un handicap

Après l’élection du Président Juan Manuel Santos en 2010 les politiques s’inscrivent dans la continuité, avec pour objectif principal de favoriser l’environnement des affaires. Jouissant d’un important soutien populaire, J. M. Santos et sa coalition de centre droit, dispose d’une large majorité au Congrès permettant de faire avancer certaines réformes. Le Président a réussi à apaiser les relations politiques et commerciales avec l’Equateur et surtout avec le Venezuela. En effet, à la suite du sommet de Santa Marta en août 2010, les présidents colombien et vénézuélien se sont accordés pour relancer la relation bilatérale, en rétablissant les relations diplomatiques entre les deux pays, sur la base d’un dialogue transparent. De plus, la nouvelle administration est engagée dans la lutte contre les maux endémiques du pays, violences et inégalités et reste partisane d’une ligne dure contre les FARC. En témoigne l’élimination de leur

Commandant en chef, Alfonso Cano, en novembre 2011. Même si le taux de criminalité a fortement diminué depuis une décennie, les groupes paramilitaires et plus particulièrement les FARC gardent des capacités opérationnelles et sont loin d’être vaincus. L’insécurité reste un handicap majeur pour l’économie du pays. Ainsi, les investissements productifs domestiques et étrangers restent en dessous du potentiel du pays.

Points FORTS Ï ■ Abondantes richesses naturelles (agricoles, minérales et biologiques) ■ Ressources pétrolières en développement ■ Potentiel touristique important ■ Double façade océanique ■ Aide militaire des Etats-Unis contre le trafic de drogue ■ Stabilité politique ■ Système bancaire sain et attractif

Points FAIBLES  ■ Situation sécuritaire problématique ■ Pauvreté et fortes inégalités ■ Chômage élevé ■ Carences éducatives, sanitaires et en infrastructures ■ Relations occasionnellement tendues avec le voisinage :Venezuela, Equateur et Brésil ■ Important secteur informel (45% de l’activité) et fuite des capitaux ■ Sensibilité aux cours des matières premières (30% des exportations)

Guide Coface Risque Pays 2012

65


03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:35 Page67

Corée du Sud M O N G O L I E

Évaluations Coface Évaluation pays

A2

Environnement des affaires

A2

COREE DU NORD

Pékin

Pyongyang Séoul

COREE DU SUD

JAPON Tokyo

Principaux indicateurs économiques 2009 0,3 2,8 -1,7 3,9 33,8

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

2010 6,2 3,0 B 1,4 2,8 33,4

2011 e 3,8 4,5 1,9 1,5 32,0

C H I N E

2012 p 3,8 3,5 2,1 1,4 30,0

Taïpei TAIWAN

(p) : prévision

Échanges commerciaux Importations 46 % du PIB

Exportations 50 % du PIB

%

%

53,7

Machines et matériel de transport

29,6

Machines et matériel de transport

24,7

Articles manufacturés

25,4

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

22,6

Articles manufacturés

7,4

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

22,6

Produits chimiques et produits dérivés

1,0

Matières brutes non comestibles, sauf carburants

1,8

Autre

11,4

0

10

20

30

40

50

60

5,0 -5,2 0

5

10

15

20

25

Matières brutes non comestibles, sauf carburants Autre

30

➔ Appréciation du risque Croissance stable en 2012 mais en deçà de son potentiel

En 2011, l’activité a décéléré en raison du ralentissement du commerce international, de la fin du processus de reconstitution des stocks et du resserrement des politiques économiques qui a particulièrement touché les ménages et les PME très endettées. En 2012, la croissance devrait rester stable. L’investissement devrait afficher de bonnes performances notamment dans les secteurs de l’électronique et de l’automobile en raison du taux élevé d’utilisation des facteurs de production. Néanmoins, le secteur de la construction devrait continuer de décélérer, les PME du secteur étant particulièrement fragiles. La consommation privée, principal moteur de croissance, bénéficiera de la baisse de l’inflation et soutiendra les ventes de détail. Les ménages restent cependant significativement endettés (à hauteur de 125% de leur revenu disponible). Les exportations - qui représentent près de 50% du PIB - resteront à un niveau satisfaisant notamment à destination de la Chine, principal partenaire commercial de la Corée. Néanmoins, la structure de l’économie coréenne restera à deux vitesses avec des conglomérats industriels dynamiques - les chaebols - mais un secteur des services à faible productivité. En outre, les enjeux de corruption et de transparence des chaebols, caractérisés par le contrôle familial et la succession héréditaire, restent importants. Situation financière solide

Sur le plan des finances publiques, l’excédent budgétaire devrait encore s’accroitre en 2012 en raison du resserrement de la politique budgétaire. Ainsi, la dette publique restera soutenable. Concernant les comptes extérieurs, l’excédent courant s’est réduit en 2011 en raison du ralentissement des exportations vers l’Europe et des perturbations sur les chaines de production suite au tsunami au Japon. En 2012, il devrait demeurer stable, la décé-

lération des exportations vers la zone euro étant comD pensée par des ventes accrues aux pays émergents asiatiques dynamiques. Dans ce contexte, les réserves resteront à un niveau satisfaisant, conférant au pays une bonne capacité de résistance face à des retraits brutaux de capitaux. Le secteur bancaire a été affecté par des fuites des déposants touchant huit caisses d’épargne mutuelles en 2011. Ces caisses d’épargne étaient principalement exposées au secteur de la construction. Les autorités ont réagi en suspendant les opérations de ces banques et en protégeant les dépôts. Elles ont ensuite créé une structure de défaisance chargée de restructurer les prêts non performants. Malgré cette crise, le risque systémique bancaire reste contenu, comme en témoigne le ratio de capitalisation satisfaisant, le faible taux de créances douteuses et la réduction de la dette extérieure à court terme des banques. A surveiller cependant, la qualité des prêts accordés aux PME, qui représentent 45% des portefeuilles des banques. Enfin, face à la volatilité significative des flux d’investissement de portefeuille, les autorités ont renforcé des contrôles de capitaux. Outre les régulations d’ordre macro-prudentiel visant à limiter la prise de risque des banques coréennes tentées d’emprunter à court terme sur les marchés internationaux (pour investir massivement sur le marché à terme du won), les autorités ont introduit une taxation des investissements de non-résidents sur le marché obligataire domestique. Des risques de tensions accrus avec la Corée du Nord

Après les tirs d’obus nord-coréen sur l’île sud-coréenne de Yeonpyeong en novembre 2010, les dissensions se sont brusquement aggravées dans la péninsule coréenne. En outre, le décès de Kim Jong-il en décembre 2011 et l’arrivée au pouvoir de son fils Kim Jong-un ouvre une période de transition incertaine. Dans ce

contexte, les tensions pourraient rester vives en 2012. La reprise des négociations à Six sur le programme nucléaire nord-coréen semble peu probable. Bien que critiqué pour sa gestion des relations avec la Corée du Nord, le Président Lee Myung-bak devrait rester au pouvoir jusqu’en 2013, crédité d’une bonne gestion de la crise économique. Les élections parlementaires en 2012 marqueront cependant un test pour le Grand Parti National avant le scrutin présidentiel de février 2013.

Points FORTS Ï ■ Base industrielle diversifiée ■ Leader sur l’électronique de qualité ■ Système éducatif performant ■ Dépenses publiques élevées en R&D ■ Augmentation des investissements coréens vers la Chine, le Vietnam et l’Inde

Points FAIBLES  ■ Sidérurgie et textile affectés par la concurrence chinoise ■ Poids des importations de matières premières ■ endettement trop élevé des ménages et des petites entreprises ■ Vieillissement de la population ■ Problèmes de transparence des chaebols, caractérisée par le contrôle familial et la succession héréditaire ■ Imprévisibilité du régime de la Corée du Nord

Guide Coface Risque Pays 2012

67


S

03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:35 Page69

Côte d’Ivoire

MAURITANIE

Évaluations Coface Environnement des affaires

C

Niamey BURKINA FASO Bamako Ouagadougou

SENEGAL

Banjul

GAMBIE

Bissau GUINEE BISSAU

Cotation moyen terme

GUINEE

Conakry Freetown

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

SIERRA LEONE

COTE D'IVOIRE

GHANA

Abidjan

2009 3,6 0,9 -1,6 7,4 70,0

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

2010 3,0 1,1 -2,0 2,8 66,8

2011 e -8,6 5,0 -8,4 -0,9 93,3

Lagos Porto Novo

LIBERIA

2012 p 6,3 1,5 -7,8 -2,1 54,8

N'Djaména

N I G E R I A Abuja

Lomé Accra

Monrovia

Principaux indicateurs économiques

BENIN

D

T C H Dakar

TOGO

Évaluation pays

N I G E R

M A L I

Nouakchott

REPU CEN CAMEROUN

Bata

Bangui

Yaoundé GUINEE EQUAT.

SAO TOME ET PRINCIPE

Libreville

CONGO

GABON Brazzaville

(p) : prévision

Échanges commerciaux Importations 34 % du PIB

Exportations 42 % du PIB

%

%

37,0

Cacao

26,4

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

30,6

Pétrole et produits dérivés

22,0

Produits alimentaires et bétail

10,2

Matières brutes non comestibles, sauf carburants

18,2

Machines et matériel de transport

4,5

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

12,5

Articles manufacturés

3,8

Articles manufacturés

12,2

14,0 0

5

10

15

20

25

30

35

8,7

Autre

40

0

5

10

15

20

25

Produits chimiques et produits dérivés Autre

30

➔ Appréciation du risque Rebond attendu de l’activité économique

Après s’être fortement contractée en 2011, sous l’effet de la crise postélectorale, l’économie ivoirienne devrait renouer en 2012 avec une croissance soutenue, portée par la hausse des dépenses publiques et le rétablissement de la confiance des agents économiques et des investisseurs. Les revenus tirés des exportations de cacao et de pétrole, ainsi que la reprise de l’aide internationale, permettront de financer les dépenses de reconstruction, lesquelles profiteront notamment au secteur du BTP. La mise en exploitation de la mine d’or de Tongon contribuera à la diversification de l’économie, essentiellement centrée sur les denrées alimentaires (cacao, café, huile de palme). En outre, le secteur des télécommunications poursuivra son essor avec l’attribution de licences de troisième génération. Toutefois, la reprise de la production agricole sera freinée par les dommages dont ont souffert les cultures au cours du conflit et par le fléchissement du prix du cacao. La reprise des activités de négoce et la disparition progressive des difficultés d’approvisionnement réduiront les tensions inflationnistes. Situation budgétaire détériorée mais espoir d’une vaste réduction de dette

En 2011, le déficit budgétaire s’est accru, en ligne avec la progression des dépenses et la baisse de la collecte fiscale liée à l’effondrement de l’activité du secteur privé et des exportations. En 2012, la perception de l’impôt devrait s’améliorer mais les dépenses se maintiendront à un niveau élevé. Le FMI a approuvé, en juillet 2011, un décaissement de 129 millions de dollars au titre de la Facilité de crédit rapide. En novembre de la même année, ont été octroyés une Facilité élargie de crédit

triennale de 616 millions de dollars et un allègement partiel de la dette intérimaire. Une fois que le pays aura satisfait aux conditions du passage au point d’achèvement de l’initiative PPTE, il pourra bénéficier d’une réduction de dette irrévocable pour la vaste majorité de sa dette extérieure publique, laquelle sera ramenée à un niveau soutenable. Cet allègement ne pourra intervenir, au plus tôt, que fin 2012, nécessitant la mise en œuvre de réformes structurelles et sociales, notamment dans les domaines de la gestion budgétaire et de la gouvernance, ainsi que dans les secteurs du café, du cacao et de l’énergie. Normalisation progressive de la situation politique

L’élection présidentielle de novembre 2010 avait provoqué un conflit interne très violent dû au refus du président sortant, Laurent Gbagbo, de reconnaître sa défaite et d’abandonner le pouvoir. Cette crise politique, dont l’issue a longtemps été incertaine, n’a pris fin qu’à la suite d’une offensive éclair des forces soutenant Alassane Ouattara, son rival déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante et reconnu par la communauté internationale. Le président illégitime a été arrêté en avril 2011 avec l’appui des forces de l’ONU, puis déferré en fin d’année 2011 devant la Cour internationale de justice. Le parti du nouveau président est sorti renforcé des élections législatives qui se sont tenues en décembre 2011, les premières depuis plus d’une décennie, malgré le boycott du parti de l’ancien président. Cependant, de nombreux défis restent à relever dont la consolidation de la reprise, la réconciliation nationale et l’amélioration de la situation sécuritaire. Se pose notamment la question du désarmement des milices des deux bords impliquées dans les violences.

Points FORTS Ï ■ Richesses agricoles, dont le cacao (1er producteur avec 35% du marché mondial) ■ Diversification dans les hydrocarbures et les minerais ■ Industrie de transformation et infrastructures portuaires et routières

Points FAIBLES  ■ Contexte politique et sécuritaire fragile ■ Comptes extérieurs dépendants de l’évolution des cours du cacao et du pétrole ■ Faiblesse de l’investissement (10% du PIB)

Guide Coface Risque Pays 2012

69

R DE


03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:35 Page76 Q Athènes

T

AZER.

Emirats Arabes Unis Achkabad

RECE

Nicosie

CHYPRE

Beyrouth

Damas Amman

Jérusalem

Téhéran

SYRIE

LIBAN

IRAK

Évaluations Coface

AFGHANISTAN

Bagdad

I

R

A

N

Évaluation pays

A3

Environnement des affaires

A3

ISRAEL

Le Caire

JORDANIE

KOWEÏT Koweït

ARABIE SAOU DITE

EGYPTE

PAKISTAN

Manama

QATAR

Riyad

OM AN

Doha

BAHREIN

Cotation moyen terme

Abou Dhabi EMIRATS ARABES UNIS

RISQUE ASSEZ FAIBLE Mascate

Principaux indicateurs économiques OMAN

S O U D A N ERYTHREE Khartoum

Asmara

YEM EN

Sanaa DJIBOUTI

2009 -3,5 1,8 -12,5 3,1 55,0

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

2010 3,2 0,6 -1,5 8,0 51,0

2011 e 3,6 0,9 5,5 13,0 43,0

2012 p 3,8 2,1 2,0 11,5 40,0

(p) : prévision

Échanges commerciaux Importations 64 % du PIB

Exportations 87 % du PIB

%

%

42,8

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

38,0

Articles manufacturés

24,2

Articles manufacturés

32,1

Machines et matériel de transport

Machines et matériel de transport

13,9

Articles et transactions, n.d.a.

13,9

0

10

20

30

40

9,5

Articles et transactions, n.d.a.

6,1

Produits chimiques et produits dérivés

4,0

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

5,0

Produits alimentaires et animaux vivants

5,6

Autre

4,9

Autre

50

0

5

10

15

20

25

30

35

40

➔ Appréciation du risque Croissance légèrement plus soutenue, avec le maintien d’une disparité entre Abu Dhabi et Dubaï

Globalement, les EAU demeurent tributaires du secteur des hydrocarbures, qui restera le principal moteur de la croissance en 2012, en raison de prix encore élevés du pétrole et d’une légère augmentation de la production. Le contraste persistera, cependant, entre Abu Dhabi, fort de sa richesse en hydrocarbures, et Dubaï, encore handicapé par les problèmes de son secteur immobilier. Hors hydrocarbures l’activité doit également progresser, même si à Abu Dhabi les priorités en matière de diversification sont redéfinies, comme l’illustre le report de la construction des trois musées prévus (National Museum, Louvre, Guggenheim). Assainissement en cours à Dubaï, mais encore des incertitudes

Les autorités de Dubaï souhaitent accroître le rôle de plateforme régionale d’affaires de l’Emirat - considéré comme capital pour sa croissance économique - en se recentrant sur les secteurs du commerce, de la logistique et du tourisme. Parallèlement, elles se consacrent au rembour- sement de leurs dettes et à la réduction des dépenses publiques. La demande de moratoire de Dubai World (DW) en novembre 2009, portant sur une dette de près de 25 milliards $, a mis en relief le caractère incertain de la qualité de la dette des entités quasi souveraines (Government Related Entities -GRE-). Fin 2010, le rééchelonnement de la dette de DW et d’autres entités détenues par DW - Dubai Holding, Dubai International Capital et Nakheel (immobilier) - a partiellement rassuré les marchés, mais d’autres restructurations ne peuvent être exclues et le niveau d’endettement de Dubaï demeure élevé. De plus, le manque de transparence de ces entités quant à leur statut et à leurs comptes nuit à l’environnement des affaires.

76

Guide Coface Risque Pays 2012

Fondamentaux solides et solidarité financière fédérale

Le niveau élevé des cours des hydrocarbures, mais également la progression des exportations non pétrolières, avec la poursuite du programme de diversification des EAU, doivent favoriser en 2012 le maintien d’excédents public et courant significatifs au niveau de la Fédération, en dépit de l’hétérogénéité des EAU et de la situation particulière de Dubaï. Le poids des dettes publique et extérieure doit légèrement se tasser, après s’être accru au cours des dernières années, en raison principalement des emprunts des entités para publiques de Dubaï. En tout état de cause, les EAU sont créanciers nets grâce aux Fonds souverains et d’investissement, d’Abu Dhabi principalement (avec des actifs financiers en devises devant dépasser 500 milliards $ en 2012). Toutefois, le soutien financier éventuel d’Abu Dhabi à Dubaï, de même qu’aux autres Emirats, demeure conditionnel. Système bancaire convalescent

Le système bancaire reste largement exposé à un secteur immobilier sinistré et à des entités quasi souveraines (GRE) très endettées, ce qui a conduit à une détérioration de la qualité de ses actifs et de sa rentabilité. Le risque systémique demeure cependant contenu en raison d’une bonne capitalisation et du soutien des autorités fédérales, si nécessaire. De plus, le système bancaire profite d’un afflux de capitaux, les EAU étant considérés comme un refuge à la suite des secousses politiques dans la région depuis le début de l’année 2011. A l’écart des mouvements de contestation dans le monde arabe

Sociétés tribales, les EAU restent à l’écart des mouvements de contestation que connaissent nombre d’autres pays arabes. Se pose, toutefois, un problème d’équilibre démographique, la population étrangère étant très majoritaire.

Par ailleurs, si le climat des affaires est considéré comme un des plus favorables de la région, la crise de DW a mis en lumière un manque de transparence, que ce soit pour les comptes publics, les banques et les entreprises. De plus, le programme d’émiratisation des emplois, avec des recrutements fondés sur la nationalité plutôt que sur les compétences, pourrait entraver l’amélioration de l’environnement des affaires.

Points FORTS Ï ■ Poids d’Abu Dhabi, détenant 95% des énormes réserves de pétrole et de gaz de la Fédération ■ Importance de Dubaï dans les services (centre d’affaires régional, septième port mondial) ■ Diversification engagée ■ Assise financière, le Fonds souverain d’Abu Dhabi (ADIA) ayant le plus important patrimoine au monde ■ Stabilité politique dans la Fédération, présidée par le cheikh Khalifa ben Zayed d’Abu Dhabi

Points FAIBLES  ■ Economies hétérogènes, toujours très dépendantes des revenus d’hydrocarbures d’Abu Dhabi ■ Endettement extérieur élevé des entreprises de Dubaï ■ Opacité des entreprises et des entités para publiques ■ Incertitudes géopolitiques régionales


03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:35 Page75

Egypte

Athènes

GRECE La Valette

Nicosie

MALTE

Évaluations Coface

CHYPRE

LIBAN

Beyrouth

E

ISRAEL

Évaluation pays

C

Environnement des affaires

C

Damas Amman

Jérusalem

Tripoli

SYRIE

IRAK

Bagdad

I

JORDANIE KOWEÏT Koweït

Le Caire

ARABI E SA OUDI T E

Cotation moyen terme RISQUE MODÉRÉ

L

I

B

Y

E

Manama

EGYPTE

BAHREIN QATAR

Principaux indicateurs économiques 2008/09 4,7 16,2 -7,0 -2,3 77,0

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire* / PIB (%) Solde courant* / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation (p) : prévision Année fiscale du 1er juillet au 30 juin

2009/10 5,1 11,7 -8,1 -2,0 78,0

Riyad

2010/11 e 2011/12 p 1,6 1,2 11,5 8,5 N I G E R -10,0 -11,5 T C H A D -2,1 -2,5 80,0 83,0

S O U D A N ERYTHREE

* hors dons

Échanges commerciaux Importations 32 % du PIB

Exportations 25 % du PIB

%

%

0

5

10

15

20

25

28,7

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

24,4

Machines et matériel de transport

28,3

Articles manufacturés

20,5

Articles manufacturés

15,2

Produits alimentaires et animaux vivants

14,9

Produits alimentaires et bétail

13,4

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

13,4

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

5,0

Matières brutes non comestibles, sauf carburants

11,9

Produits chimiques et produits dérivés

9,4

Autre

14,8

Autre

30

0

5

10

15

20

25

➔ Appréciation du risque Transition politique incertaine

Suite à la démission du président Moubarak en février 2011, sous la pression populaire, un Conseil suprême des forces armées dirige le pays jusqu’au terme d’élections législatives et présidentielle, au 1er semestre 2012. Ce processus doit normalement aboutir à une révision de la Constitution et à un régime civil. Les législatives se traduisent par une très forte poussée des islamistes, Frères musulmans et salafistes, des mouvements rivaux dont le programme économique vague ne remet pas en cause le libéralisme. L’issue de cette période de transition reste incertaine, une stabilisation de la situation politique et économique étant peu probable avant l’élection présidentielle, prévue en juin 2012. Chute de la croissance

L’économie a échappé à la récession sur l’année fiscale 2010-2011, compte tenu de l’acquis de croissance antérieur aux événements. L’activité dans le tourisme, secteur clé pour le pays (16% du PIB au sens large), a fortement chuté. Les autres secteurs ont également souffert des troubles, seuls celui du pétrole et du gaz ainsi que le trafic du Canal de Suez n’étant pas trop touchés. L’industrie reste affectée par des mouvements sociaux, la haute saison touristique d’hiver s’annonce catastrophique et le trafic du Canal va pâtir de la détérioration de l’environnement économique international. Toutefois, les secteurs des télécommunications, des engrais et de la construction affichent de bons résultats. Au total, la croissance devrait encore se tasser en 2012. Dans cet environnement incertain, les tensions sur les prix resteront élevées. Dérapage des finances publiques Les événements vont donner lieu à un déficit budgétaire plus important que prévu, en raison de la chute de la croissance, et donc des recettes, et de dépenses plus élevées.

Le produit des taxes sur les ventes et celui des droits de douane vont baisser fortement. Parallèlement, l’augmentation des salaires du secteur public, de l’aide sociale et des subventions (27,5% des dépenses totales, 8,5% du PIB) va alourdir les dépenses. Traditionnellement, le financement du déficit budgétaire est majoritairement assuré par le marché local, mais cela s’avère plus difficile et coûteux. Aussi, outre le recours à des dons et prêts saoudiens et qataris, les autorités égyptiennes devraient se tourner vers le FMI, alors qu’elles avaient renoncé fin juin 2011 à cette aide prévue par le G8, arguant de l’opposition de la population et de la volonté de ne pas accroître une dette publique déjà très élevée.

Secteur bancaire fragilisé Le secteur bancaire, dominé par des banques d’État, est assez liquide mais il reste faiblement capitalisé, inefficace, fragilisé par des créances douteuses élevées (15% des prêts) et peu rentable. En outre, les banques, contraintes de participer au financement du déficit budgétaire, vont être surexposées au risque souverain égyptien. Par ailleurs, la Banque centrale a pris des mesures pour éviter tout mouvement de panique bancaire, en plafonnant les retraits sur les dépôts en monnaie locale et en devises fortes.

Pression sur les comptes extérieurs et sur la livre

Les exportations de biens doivent progresser modérément en raison notamment de prix robustes des hydrocarbures, mais les recettes du Canal de Suez et les transferts des travailleurs sont susceptibles d’être affectés. De plus, la forte baisse attendue des recettes touristiques va contribuer au creusement du déficit courant, qui serait en partie couvert par des aides financières des pays du Golfe, ou des prêts des Etats-Unis. Les flux d’investissements directs étrangers pâtissent des événements, à l’exception de ceux destinés au secteur des hydrocarbures. En outre, des fuites de capitaux se sont produites et des non-résidents ont rapatrié des fonds en vendant des bons du Trésor. Toutefois, le ratio d’endettement extérieur sur PIB doit se maintenir à un niveau modéré (16%). Dans le contexte actuel, maintenir l’ancrage informel de la livre au dollar sera un défi majeur, mais le risque d’une dépréciation importante devrait être tempéré par les interventions de la Banque centrale, qui avait accumulé des réserves de change. Néanmoins, en raison des ponctions pour soutenir la monnaie, ces réserves vont décliner.

Points FORTS Ï ■ Ressources en devises diversifiées (Canal de Suez, gaz, tourisme, transferts) ■ Endettement extérieur modéré ■ Soutien politique et financier des monarchies du Golfe et des pays occidentaux

Points FAIBLES  ■ Pauvreté (40% de la population) et fortes tensions sociales ■ Forte croissance démographique et chômage élevé ■ Finances publiques dégradées ■ Système bancaire fragile ■ Environnement géopolitique instable

Guide Coface Risque Pays 2012

75


03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:35 Page83

A

C

N

A

D

A

Etats-Unis

Évaluations Coface Évaluation pays

A2

Environnement des affaires

A1

Ottawa

Washington

E T A T S - U N I S

Principaux indicateurs économiques 2009 -3,5 -0,3 -10,2 -2,7 85,8

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

2010 3 1,6 -8,9 -3,2 95,2

2011 e 1,7 3,2 -8,7 -3,2 101

2012 p 1,6 1,9 -7,8 -3,2 105,6

Nassau

MEXIQUE

BAHAMAS La Havane CUBA

Mexico HAÏTI

Kingston

Belmopan

Port au Prince

REP. DOMINICAINE

StDomingue

GUATEMALA Guatemala HONDURAS

S. Salvador

(e) : estimation

JAMAÏQUE

BELIZE

Porto Rico US

DOMINIQUE

Tegucigalpa

Ste.-LUCIE B

N

(p) : prévision

P

Échanges commerciaux S

Importations 14 % du PIB

Exportations 11 % du PIB

%

%

30,2

Machines

37,0

Machines et matériel de transport

20,0

Articles manufacturés

25,6

Articles manufacturés

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

18,4

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

14,8 6,0

Véhicules

9,0

Produits chimiques et produits dérivés

5,0

Produits pharmaceutiques et médicaux

4,0

Produits alimentaires et animaux vivants

5,9

Autre

24,0 0

5

10

15

20

25

30

Autre

35

0

5

10

15

20

25

30

35

40

➔ Appréciation du risque Les ménages resteront très prudents face aux incertitudes économiques et politiques

Des signes modestes, mais positifs, ont donné l’espoir à la fin de 2011 qu’enfin l’économie se redressait. Mais des tendances lourdes étaient toujours à l’œuvre et perdureront en 2012, contraignant la croissance à une légère décélération. Ainsi, l’amélioration du marché du travail n’apparaît pas suffisamment soutenue pour réduire significativement le nombre des chômeurs et absorber les nouveaux arrivants. Le chômage demeurera donc élevé, autour de 9% (17% en tenant compte des Américains en situation précaire). Les achats de biens durables ont rebondi mais au détriment de l’épargne des ménages qui a baissé à 3,5% du revenu disponible. Or cette année, les salaires ne devraient pas progresser et les revenus disponibles devraient se contracter sous l’effet de la fin de l’extension de mesure fiscales en faveur des ménages. De plus, ces derniers poursuivront leur désendettement (114% du RD contre 130% en 2008) tout en maintenant le niveau de leur épargne autour de 3%. Quelques facteurs contrebalanceront cette tendance morose, comme la baisse du prix de l’essence et de l’inflation ou encore le ralentissement de la chute des prix immobiliers. Mais, l’échec des négociations entre les deux partis politiques au sujet des moyens à mettre œuvre pour réduire le déficit budgétaire laisse entrevoir une année électorale de blocages. Dans ce contexte, la consommation, qui représente dorénavant plus de 71% de la croissance, décélèrera. Les ménages demeureront en effet prudents, tant que ne seront pas clairement connues les mesures destinées à assainir les finances publiques de l’Etat fédéral (le déficit budgétaire se réduira cette année mais la dette continuera de gonfler). La politique accommodante de la Réserve Fédérale se poursuivra probablement en 2012. Après deux quantitative easing qui se sont achevés en juin dernier, l’opération Twist de 400 milliards de dollars, en vigueur

jusqu’en juin 2012, devrait permettre de maintenir les taux hypothécaires attractifs, ce qui favorisera l’investissement résidentiel qui cessera de se contracter (+3,5%). Toutefois, ce redressement sera modeste, l’excès d’offre continuant de peser sur la demande. Les exportations souffriront de l’affaiblissement de la demande européenne

L’investissement productif (équipements et logiciels) apportera de nouveau une contribution positive à la croissance, avec néanmoins un léger ralentissement (+7%), les entreprises faisant également preuve de prudence face aux incertitudes économiques et politiques. Les exportations, qui ont été un moteur essentiel de l’activité en 2011, n’afficheront pas les mêmes performances. Elles devraient décélérer en ligne avec, d’une part, l’appréciation attendue du billet vert et, d’autre part, le ralentissement de la demande extérieure. La récession attendue en zone euro touchera les exportations américaines (15% du total) directement, mais aussi indirectement via les sociétés américaines implantées en Asie. Les effets négatifs viendront également du Japon (5% des ventes à l’étranger) où la reprise sera faible. La Chine (7%) est également vulnérable à un ralentissement de la demande de la zone euro, l’un de ses principaux partenaires. De plus, il n’est pas exclu de voir l’utilisation de mesures protectionnistes s’intensifier de part et d’autre du Pacifique, à l’instar de la hausse des taxes à l’importation de véhicules américains décidée par la Chine en décembre 2011 et qui vient contrecarrer la volonté des autorités américaines de faire évoluer le modèle économique américain vers l’exportation de produis manufacturés. L’accès au crédit problématique pour les PME

Le secteur bancaire est globalement plus solide qu’en 2008 : meilleure capitalisation, amélioration de la qualité des crédits grâce à la baisse des défauts des ménages

ANTIGUA ET BARBUDA

SAINT-CHRISTOPHE ET NEVIS

et des entreprises revenus aux niveaux d’avant la crise. Mais des fragilités subsistent, en raison notamment de l’exposition du secteur aux contreparties privées et publiques de la zone euro (750 milliards de dollars à juin 2011). Par ailleurs, les engagements de certaines banques régionales dans le secteur immobilier continuent de rendre l’accès au crédit problématique pour les PME. Ces dernières représentent près de 85% des emplois américains et, contrairement aux grandes entreprises qui affichent un taux très élevé d’autofinancement (118%), dépendent du crédit bancaire pour leur activité. Mais dans l’ensemble, les entreprises sont peu endettées, ce qui constitue un atout dans un contexte macroéconomique fragile.

Points FORTS Ï ■ Flexibilité du marché de l’emploi ■ Le plein emploi, objectif de la Réserve Fédérale ■ Rôle prédominant du dollar dans l’économie mondiale ■ Près de 70% de la dette publique détenue par les résidents

Points FAIBLES  ■ Part importante du chômage structurel ■ Moindre flexibilité géographique des ménages ■ Dette élevée des ménages (114% du revenu disponible) ■ Soutien budgétaire handicapé par les crispations politiques ■ Etat vétuste de nombreuses infrastructures

Guide Coface Risque Pays 2012

83


03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:35 Page105

INE

ARMENIE

Ankara

TURQUIE

Évaluations Coface

AZER.

A

RECE Nicosie CHYPRE

D

Environnement des affaires

IRAK

I R A N

Damas Bagdad

Amman

Jérusalem

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

Téhéran

SYRIE

LIBAN

Beyrouth

Cotation moyen terme

ISRAEL

Le Caire

JORDANIE

Koweït KOWEÏT

Principaux indicateurs économiques 2009 4,7 -2,8 -22,0 -26,0 143,0

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

2010 1,7 5,0 -11,0 -8,2 107,0

TURKMENI

Bakou

Athènes

D

Évaluation pays

Irak

AZERBAIDJAN

Erevan

2011 e 8,2 6,0 5,0 6,9 40,5

2012 p 8,4 EGY 5,0 4,0 2,2 35,5

ARABI E SAOUDI TE

PTE

Manama BAHREIN

OM AN

Doha

Abou Dhabi

QATAR

Riyad

EMIRATS ARABES UNIS

(p) : prévision

Échanges commerciaux Importations 64 % du PIB

Exportations 61 % du PIB

%

%

98,4 0,4

20

40

60

80

S 34,4

Machines et matériel de transport

Articles et transactions, n.d.a.

27,5

Articles manufacturés

18,2

Produits alimentaires et bétail

0,4

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

0,3

Matières brutes non comestibles, sauf carburants

6,8

0,2

Machines et matériel de transport

6,0

Boissons et tabacs

Autre

7,1

Autre

0,2 0

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

100

0

5

10

15

20

25

30

Produits chimiques et produits dérivés

35

➔ Appréciation du risque Une conjoncture toujours dépendante de la situation sécuritaire et du secteur des hydrocarbures

L’insécurité et l’instabilité politique demeurent les principaux freins au développement économique. En outre, l’économie, presque entièrement dépendante des exportations d’hydrocarbures, source essentielle des recettes budgétaires et des devises, reste très exposée aux fluctuations de la production et des prix des carburants. La croissance devrait se renforcer en 2012, en raison de prix devant rester élevés et d’une production continuant d’augmenter grâce à des contrats de service avec les compagnies pétrolières internationales, pour la réhabilitation et le développement de champs pétroliers. Il subsistera, toutefois, de fortes variations selon les régions, en fonction de leur caractère plus ou moins homogène ethniquement et religieusement. Dans les régions confrontées à de moindres tensions politiques et religieuses, comme le Kurdistan ou les provinces du Sud et de l’Ouest, une forte croissance économique est envisagée, alors que certaines zones dans le Centre et l’Est continueront de souffrir d’une moindre expansion. Par ailleurs, avec une modération attendue des prix des produits de base, l’inflation devrait être plus limitée en 2012. Des finances publiques et des comptes extérieurs en amélioration

La hausse des revenus d’exportations d’hydrocarbures, combinée à un moindre engagement des dépenses publiques, doit permettre de dégager un nouvel excédent budgétaire en 2012, après celui de 2011. Par ailleurs, afin de conforter sa situation financière, l’Irak a passé en février 2010 un nouvel accord de stabilisation avec le FMI. En outre, l’annulation de 80% du stock de la dette de 2004 et le rééchelonnement du solde à partir de

2011, consentis par les créanciers publics du Club de Paris, vont permettre de ramener les ratios d’endettement public à des niveaux nettement plus soutenables. L’augmentation prévue des exportations de pétrole doit entraîner le maintien d’un excédent courant, en dépit de la demande croissante de biens d’équipement et de consommation importés. Le pays n’aura, de ce fait, pas de besoin de financement extérieur, bien qu’il puisse néanmoins recourir à l’endettement, mais essentiellement avec des crédits à long terme, en l’absence d’accès aux marchés financiers. De plus, l’Irak bénéficie d’un montant relativement confortable de réserves de change (de l’ordre de neuf mois d’importations) et d’un ancrage officieux de sa devise au dollar. Une situation sécuritaire, politique et un environnement des affaires toujours critiques

Après une relative amélioration du climat sécuritaire depuis 2007, une recrudescence de la violence est possible à la suite du retrait des forces militaires américaines combattantes fin 2011. Par ailleurs, la formation tardive d’un gouvernement fin 2010, avec la reconduction du Premier ministre Nouri al-Maliki, a été due principalement au problème de l’intégration de la minorité sunnite dans une coalition à dominante chiite. En tout état de cause, la normalisation de la situation dépendra largement des issues trouvées sur la loi sur les hydrocarbures, le statut de Kirkouk, le partage des richesses et la révision de la Constitution. Or, le plus probable est le maintien du statu quo, avec un partage du pouvoir entre communautés dans le cadre d’un Etat faible. Dans ce contexte, l’environnement des affaires restera critique, tandis que les fragilités institutionnelles et la faible efficacité de l’administration, perméable aux luttes d’influence politiques, religieuses et régionales, risquent d’affecter les paiements et le recouvrement de créances.

Points FORTS Ï ■ Importantes ressources naturelles (pétrole et gaz) ■ Annulation de dette et moratoire permettant un redémarrage sur des bases plus soutenables ■ Aide internationale soutenant l’effort de reconstruction et de développement économique

Points FAIBLES  ■ Economie très dépendante des revenus des hydrocarbures ■ Rivalités ethniques et religieuses, compliquant l’établissement d’un état de droit et alimentant le risque de guerre civile ■ Infrastructures à rétablir après vingt années de guerres, suivies de sept années de chaos ■ Insécurité et faiblesses institutionnelles retardent la reconstruction et les investissements

Guide Coface Risque Pays 2012

105


A

03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:35 Page106 Bucarest

ofia

Iran

BULGARIE

OUZBEKISTAN GEORGIE

Tbilissi ARMENIE

Ankara

AZERBAIDJAN

Erevan

TURQUIE

TURKMENISTAN

Évaluations Coface

Bakou AZER.

nes

Achkabad

Évaluation pays

D

Environnement des affaires

C

E Téhéran

Nicosie CHYPRE

LIBAN

Beyrouth

SYRIE

Damas Amman

Jérusalem

IRAK

AFGHANISTAN

IRAN

Bagdad

Cotation moyen terme RISQUE ÉLEVÉ

ISRAEL

Le Caire

JORDANIE

KOWEÏT Koweït

ARABIE SAOU DIT E

EGYPTE

Principaux indicateurs économiques

PAKISTAN

Manama

Abou Dhabi

QATAR

Riyad

2009 3,5 15,5 0,9 2,5 16,4

OM AN

Doha

BAHREIN

EMIRATS ARABES UNIS

Mascate

OMAN

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire* / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

(p) : prévision

2010 1,5 12,5 2,1 4,9 12,8

2011 e 1,6 18,5 1,0 2,7 11,2

2012 p 1,5 15,5 0,1 2,5 10,5

*année fiscale se terminant le 20 mars

Échanges commerciaux Importations 22 % du PIB

Exportations 32 % du PIB

%

%

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

34,8

Machines et matériel de transport

5,4

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

26,8

Articles manufacturés

10,3

Produits chimiques et produits dérivés

81,8

0

20

40

60

80

3,6

Articles manufacturés

2,8

Matières brutes non comestibles, sauf carburants

7,8

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

2,5

Articles et transactions, n.d.a.

7,2

Produits alimentaires et bétail

3,8

Autre

100

13,2 0

5

10

15

20

25

30

Autre

35

➔ Appréciation du risque Persistance d’une faible croissance et d’une inflation élevée

En 2011, la remontée des cours du pétrole a permis de soutenir modestement la croissance, tout comme l’expansion de la production de gaz grâce au démarrage de nouveaux sites dans le champ de South Pars. Hors hydrocarbures, il ne s’est pas produit de redressement de l’activité. La croissance devrait être atone en 2012. L’activité industrielle et commerciale sera freinée par l’impact du renforcement des sanctions internationales et la capacité limitée du pays à augmenter sa production de pétrole, tandis que la consommation des ménages (principale composante du PIB) sera affectée par la réduction des subventions et l’augmentation du chômage, déjà élevé (14% de la population active), surtout parmi les jeunes. Par ailleurs, les tensions inflationnistes resteront fortes en raison notamment de l’élimination progressive des subventions sur des produits courants depuis fin 2010. Erosion des excédents budgétaire et courant

Après une réduction de l’excédent en 2011, le budget devrait être tout juste équilibré en 2012, grâce aux revenus des hydrocarbures, représentant deux tiers des recettes fiscales, et à une politique de dépenses publiques prudente. Le processus d’élimination graduelle des coûteuses subventions (10% du PIB) s’étale sur plusieurs années, afin de contenir une flambée des prix et les tensions sociales. Dans ce contexte, le niveau de la dette publique restera aisément soutenable, le pays disposant, en outre, d’un Fonds de réserve pour les générations futures. L’excédent des comptes extérieurs devrait se tasser, reflétant une détérioration de la position commerciale du pays. En effet, en dépit de cours mondiaux soutenus, les

106

Guide Coface Risque Pays 2012

ventes de pétrole devraient stagner à cause de la baisse de la production - imputable à des investissements insuffisants dans des technologie modernes - tandis que les exportations non pétrolières seront freinées par les sanctions internationales. La facture des importations devrait également être stable, à cause de ces sanctions qui compliquent le financement du commerce extérieur, et malgré la nécessité d’importer un tiers de la consommation de carburant raffiné. La position financière extérieure de l’Iran restera confortable, en raison d’un très faible endettement extérieur (3% du PIB) et du niveau relativement élevé des réserves de change (12 mois d’importations), bien que la dépréciation du rial, liée aux sanctions, et de possibles fuites de capitaux, liées aux incertitudes politiques, constituent un facteur de fragilité. Tensions politiques internes et nouveau renforcement des sanctions internationales, affectant l’environnement des affaires

A l’approche des élections législatives en mars 2012 et présidentielle en juin 2013 (fin du second et dernier mandat du président Ahmadinejad), les tensions s’exacerbent entre factions rivales du régime, en particulier entre le chef suprême (ultime autorité religieuse et politique), l’ayatollah Ali Khamenei, et le président Ahmadinejad, qui essaye d’éviter une procédure de destitution. Par ailleurs, un nouveau durcissement des sanctions internationales (le cinquième) a été édicté fin 2011, à la suite d’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur le programme nucléaire iranien. Toutefois, dans une période électorale, des sanctions plus sévères ne semblent pas de nature à modifier la politique nucléaire de l’Iran. Cela va néanmoins peser encore plus lourdement sur les différents secteurs économiques et sur un environnement

des affaires déjà très affecté par la détérioration du climat politique et les carences institutionnelles. En raison de la suspension des activités des firmes occidentales, l’Iran développe ses échanges avec la Chine, l’Inde et la Turquie, vivement intéressés par les hydrocarbures iraniens et à même de contribuer aux investissements indispensables dans les secteurs de l’énergie et de la pétrochimie. Ce contexte pourrait également renforcer la tendance à l’autosuffisance économique et conduire à une pression accrue sur les banques locales pour qu’elles financent l’économie.

Points FORTS Ï ■ Deuxième producteur de pétrole de l’OPEP ■ Importantes réserves de gaz (au second rang après la Russie) ■ Très faible endettement extérieur

Points FAIBLES  ■ Programme nucléaire à l’origine de sanctions de l’ONU, durcies par les Etats-Unis et l’UE ■ Situation économique et financière toujours dépendante des revenus des hydrocarbures ■ Climat des affaires peu favorable et investissements insuffisants ■ Tensions politiques et sociales


M

03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:35 Page111

B

La Haye

GALLE

Varsovie

Italie

Londres Bruxelles

BELGIQUE

Évaluations Coface Évaluation pays

A4

Environnement des affaires

A2

LUXEMBOURG

ALLEMAGNE Luxembourg

Prague

Paris

Vienne

FRANCE

LIECHTENSTEIN

AUTRICHE

Vaduz

Berne SUISSE

SLOVENIE

Ljubljana

ITALIE ANDORRE

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

(p) : prévision

AL 2011 e 0,5 2,8 -4,0 -3,6 120,5 Rabat

BULGARIE

MONTENEGRO

Rome

Podgorica

Principaux indicateurs économiques P 2010 1,3 1,6 -4,6 -3,5 118,4

SERBIE

Sarajevo

Sofia

KOSOVO

CITE DU VATICAN

Andorre-la-V.

Bratislava MOLDAVIE Budapest K HONGRIE ROUMANIE Zagreb Bucarest Belgrade BOSNIEHERZEG.

CROATIE

SAN MARINO

MONACO

2009 -5,2 0,8 -5,4 -1,9 115,5

UKRA

REP. TCHEQUE SLOVAQUIE

Skopje

ALBANIE MACEDOINE

Tirana

Madrid 2012 p ESPA GNE -0,8 2,2 -2,2 -3,0 121,0

Athènes

GRECE

Tunis

Alger

La Valette MALTE

T

Échanges commerciaux Importations 24 % du PIB

Exportations 24 % du PIB

%

%

36,1

Articles manufacturés

27,2

Machines et matériel de transport

35,5

Machines et matériel de transport

25,1

Articles manufacturés Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

18,9

5,7

Produits alimentaires et animaux vivants

13,5

5,0

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

6,2

Autre

11,5

0

5

10

15

20

25

30

35

40

0

5

10

15

20

25

Produits chimiques et produits dérivés

7,0

Produits alimentaires et animaux vivants

8,2

Autre

30

➔ Appréciation du risque Une récession inévitable en 2012

La reprise de l’activité, déjà modeste, s’est essoufflée dans le courant de l’année 2011 sous l’effet du resserrement budgétaire, de la chute de la confiance et de la modération de la demande étrangère. La production industrielle a commencé à reculer sensiblement à compter du mois septembre. En dépit d’un fort ralentissement de la demande intérieure, le déficit des comptes extérieurs est resté relativement élevé, témoignant d’une perte de compétitivité de l’économie italienne. Le renforcement de la rigueur budgétaire (plan draconien de 30 milliards d’euros présenté par le nouveau gouvernement en décembre 2011) et de la défiance des agents économiques, comme la détérioration des conditions de financement et la baisse de la demande européenne (58% des débouchés), entraîneront une récession en 2012. La consommation devrait être en recul et l’épargne de précaution des ménages devrait être en hausse compte tenu des incertitudes entourant l’évolution de leur revenu disponible. L’investissement privé, déjà contraint par des excès de capacités, une situation financière des entreprises fragile et le durcissement progressif de l’accès au crédit, devrait marquer le pas. Seule la contraction des importations, induite par celle de la demande intérieure, pourrait être à l’origine d’une contribution faiblement positive du commerce extérieur, après trois années de contribution négative ou quasi nulle. Une dette publique massive

Les investisseurs prennent aujourd’hui la mesure de l’ampleur de la dette publique, en grande partie héritée des lourds déficits enregistrés jusqu’au milieu des années 1990. Cette dette a atteint 118% du PIB fin 2010, soit le niveau le plus élevé observé dans la zone euro après la Grèce. En dépit d’une conduite plutôt prudente de la politique budgétaire ces dernières années, l’effort d’assainissement a dû être renforcé sous la pression des marchés et de la BCE.

Plusieurs plans d’économies ont été successivement adoptés en 2011 en vue de ramener les comptes publics à l’équilibre en 2013. Cependant, l’ampleur du besoin de financement de l’Etat, le faible potentiel de croissance à long terme et les doutes sur la capacité du pays à adopter les réformes nécessaires ont déclenché la défiance des investisseurs. Le pays s’est retrouvé au centre de la crise de la dette de la zone euro, dépendant des achats de dette italienne par la BCE pour contenir la hausse des taux d’intérêt de ses emprunts, qui ont atteint des niveaux record. Des taux durablement supérieurs à 6% et le ralentissement de la croissance risquent de remettre en cause la trajectoire du déficit public et d’empêcher une stabilisation du ratio d’endettement. Malgré la stabilisation du contexte politique, à la suite de la démission de Silvio Berlusconi et de son remplacement par Mario Monti à la présidence du Conseil, en novembre 2011, les marchés restent inquiets. L’Italie est le pays de la zone qui devra le plus emprunter sur les marchés en 2012. Beaucoup dépendra de la capacité de l’actuel gouvernement à conserver le soutien du Parlement mais aussi de celle des dirigeants européens à ramener la confiance dans la zone euro. Des entreprises fragiles face à la récession

L’Italie traverse une phase difficile et la situation financière des entreprises s’en ressent clairement. Les faillites ont progressé de 10% sur les neuf premiers mois de l’année 2011, après une hausse de 19,8% en 2010, et les impayés enregistrés par Coface sont à nouveau en hausse. Parmi les raisons de cette situation, la faiblesse structurelle des PME, qui représentent l’essentiel du tissu industriel italien, ainsi que des difficultés croissantes liées à l’accès aux lignes de crédit bancaires. Parmi les secteurs les plus touchés, on trouve le secteur de la construction et des équipements électriques, qui risquent d’être encore plus affectés dans le futur du fait des nouvelles mesures gouvernementales (réintroduction de la taxe foncière, abolie en 2008, et frein aux

grands travaux publics), ainsi que le secteur textile, qui a toujours été fragile d’un point de vue structurel. Les mesures de restriction particulièrement sévères adoptées par le nouveau gouvernement risquent d’entrainer une forte contraction de la consommation, avec les conséquences que cela suppose sur tous les secteurs d’activités, en particulier ceux de la grande distribution (hormis le discount alimentaire) et de l’automobile.

Points FORTS Ï ■ Fort potentiel touristique ■ Poids encore important de l’industrie ■ Montée en gamme de la production et niches à forte rentabilité (habillement de luxe, équipement de la maison, agroalimentaire, mécanique) ■ Faible endettement des ménages (moins de 60% du PIB) et forte capacité d’épargne (18% du PIB) ■ Dette publique détenue à près de 60% par les résidents

Points FAIBLES  ■ Dette publique élevée, évasion fiscale ■ Perte de parts de marché à l’exportation ■ Faible productivité ■ Insuffisance de la recherche et de l’enseignement supérieur ■ Faible efficacité de l’Administration, effectifs importants ■ Secteur bancaire fragilisé par son exposition à la dette souveraine italienne ■ Retard de développement du Sud

Guide Coface Risque Pays 2012

111


03-Exe-GRP-OK:Mise en page 1 12/01/12 11:36 Page114

Japon E

Évaluations Coface Évaluation pays

A1

Environnement des affaires

A1

COREE DU NORD

Pékin

Pyongyang

JAPON

Séoul

Tokyo

Principaux indicateurs économiques

COREE DU SUD

E

2009 -5,2 -1,3 -8,7 2,8 194,1

Croissance PIB (%) Inflation (moyenne annuelle) (%) Solde budgétaire / PIB (%) Solde courant / PIB (%) Dette publique / PIB (%)

(e) : estimation

2010 4 -0,7 -7,8 3,6 198,2

2011 e -0,5 -0,2 -8,9 2,2 208,5

2012 p 1,8 -0,1 -9,0 2,2 214,3

(p) : prévision

Échanges commerciaux Importations 12 % du PIB

Exportations 13 % du PIB

%

%

59,5

Machines et matériel de transport

28,7

Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes

20,6

Articles manufacturés

23,3

Machines et matériel de transport

Produits chimiques et produits connexes, n.d.a.

20,7

Articles manufacturés divers

10,2 6,0

Articles et transactions, n.d.a.

9,0

2,0

Combusitbles minéraux, lubrifiants et produits connexes

8,8

Produits chimiques et produits dérivés

Autre

9,5

Autre

1,7 0

10

20

30

40

50

60

0

5

10

15

20

25

Produits alimentaires et animaux vivants

30

➔ Appréciation du risque

114

Reprise modeste en 2012 tirée par la demande domestique

Progression des exportations malgré un yen fort

Grâce à un effet de base favorable, la croissance devrait afficher en 2012 une progression modeste, tirée par la consommation des ménages et l’investissement. Le commerce extérieur devrait, quant à lui, apporter une contribution négative à l’activité. Les cataclysmes du mois de mars 2011 continueront de peser sur la confiance des ménages, dont les dépenses ne progresseront que faiblement (+1%), en ligne avec la détérioration du marché de l’emploi, la stagnation des revenus, la crainte de voir la pression fiscale s’accentuer, la hausse de leur épargne. Sauf reconduction par le gouvernement d’un programme de crédits immobiliers à taux réduit qui a pris fin en septembre 2011, l’investissement résidentiel devrait se replier. Compte tenu de l’existence de surcapacités importantes, l’investissement des entreprises devrait se limiter aux dépenses de remplacement des équipements, alors que l’investissement public restera dépendant de la mise en œuvre des projets de reconstruction. Les budgets supplémentaires (78 milliards de dollars) pour financer ces projets ont été votés fin 2011. Ils ont concerné, dans un premier temps, le nettoyage des zones dévastées. Le contenu et les délais dans lesquels la reconstruction elle-même sera réalisée restent à définir. Mais, dans le meilleur des cas, les projets ne devraient être mis en oeuvre qu’à partir du second semestre. Cela nécessitera des allocations budgétaires plus importantes qui s’ajouteront aux plans de 180 milliards de dollars de soutien aux entreprises (lutte contre le yen fort et aide au secteur agricole) ou bien par l’émission d’emprunts d’Etat spécifiques. Dans ce contexte, le déficit budgétaire devrait se creuser légèrement et la dette continuer de croître (plus de 214% du PIB). Pour limiter l’impact de ces mesures sur les finances publiques, le premier ministre Yoshihiko Noda a précisé qu’une hausse de l’imposition pourrait être décidée, notamment le doublement de la TVA à 10% qui divise néanmoins toujours les responsables politiques au sein du parti au gouvernement et dans l’opposition.

Les exportations continueront de bénéficier de la demande asiatique (près de 60% du total) qui demeurera vive une fois passés les effets négatifs des inondations en Thaïlande sur la chaîne d’approvisionnement. Mais le ralentissement de la demande adressée à la Chine par l’Europe et, dans une moindre mesure par les Etats-Unis, limitera leur rebond (+5%). En effet, une part non négligeable des exportations japonaises vers la Chine (qui à elle seule capte 19% du total), concerne des biens intermédiaires qui sont intégrés par les entreprises chinoises dans la fabrication de produits qu’elles exportent ensuite vers les pays avancés. De plus, les exportations continueront d’être fortement handicapées par la parité défavorable du yen, notamment vis-à-vis du billet vert, la devise japonaise attirant les investisseurs dans le cadre des opérations de carry trade ou servant de valeurrefuge dans un environnement financier incertain. Les grandes entreprises devraient donc poursuivre le mouvement de relocalisation de leurs unités de fabrication vers des pays dont les devises présentent des taux de change favorables, et réorienter leurs sources d’approvisionnent en dehors de l’archipel. Ces mouvements sont amplifiés par les problèmes d’alimentation en électricité provoqués par l’arrêt complet de la centrale nucléaire de Fukushima mais aussi plus largement, sur tout le territoire, par l’arrêt définitif ou momentané de nombreux réacteurs.

Guide Coface Risque Pays 2012

Les sous-traitants des grands groupes souffriront de modifications de stratégie

Le niveau élevé de la parité du yen est particulièrement sensible dans l’électronique, l’équipement de la maison, l’automobile. Il pèse de plus sur les profits des entreprises lorsqu’elles rapatrient leurs bénéfices de l’étranger. Dans ce contexte, les marges des grands groupes devraient s’éroder mais ces derniers continueront de disposer de réserves de liquidités importantes leur permettant de poursuivre, à

l’exemple de laboratoire Takeda avec le suisse Nycomed, des acquisitions stratégiques. En revanche, les soustraitants, déjà peu rentables, devraient pâtir de la réorientation stratégique de nombre de leurs clients. Seule la délocalisation de leurs activités pourrait compenser la perte de débouchés sur le marché domestique. L’indice des incidents de paiement Coface est stable mais au-dessus de la moyenne monde depuis mars 2011.

Points FORTS Ï ■ Situation géographique privilégiée dans une région dynamique ■ Spécialisation à l’exportation porteuse ■ Epargne nationale très élevée ■ Dette publique portée majoritairement par des investisseurs domestiques ■ Fusions et acquisitions à l’étranger favorisées par la parité élevée du yen

Points FAIBLES  ■ Instabilité gouvernementale (sept premiers ministres en dix ans) ■ Réduction de la population active et part grandissante des travailleurs précaires ■ Faible productivité des petites et moyennes entreprises ■ Conséquences durables du désastre nucléaire sur la production ■ La parité élevée du yen est devenue un problème politique crucial


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